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EnvironnEmEnt Et gEstion - Université Laval

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EnvironnEmEnt Et gEstion

De la prévention à la mobilisation

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« sciences de l’administration »

Collection dirigée par Jean-François Chanlat

La collection « Sciences de l’administration » comprend des ouvrages inédits en français et s’adresse d’abord aux personnes qui accordent une attention particulière aux phénomènes organisationnels et aux questions abordées en sciences de l’administration. Elle accueille de façon privilégiée les auteurs pour qui la dimension critique est importante, et qui discutent les fondements, les présuppositions et les conséquences des options, problématiques et stratégies de recherche utilisées en sciences de l’administration.

Les volumes publiés sont des essais, des études ou des recueils de textes qui portent sur les sciences de l’administration elles-mêmes ou sur diverses facet-tes de l’administration ou de la gestion.

Déjà parus

Hatchuel, Armand, Éric Pezet, Ken Starkey et Olivier Lenay (dir.), Gouvernement, organisation et gestion : l’héritage de Michel Foucault, 2005.

Joly, Allain, Fiefs et entreprises en Amérique latine, 2004.Strati, Antonio, Esthétique et organisation, 2004.Cossette, Pierre, L’organisation. Une perspective cognitiviste, 2004.Faÿ, Éric, Information, parole et délibération. L’entreprise et la question de

l’homme, 2004.Carpentier-Roy, Marie-Claire, et Michel Vézina (dir.), Le travail et ses malen-

tendus. Enquêtes en psychodynamique du travail au Québec, 2000 (coéd. Octares).

Côté, Marcel, et Taïeb Hafsi, Le management aujourd’hui. Une perspective nord-américaine, 2000 (coéd. Economica).

Morgan, Gareth, Images de l’organisation, 2e édition, 1999 (coéd. Eska).Chanlat, Jean-François, Sciences sociales et management. Plaidoyer pour une

anthropologie générale, 1998 (coéd. Eska).Cossette, Pierre (dir.), Cartes cognitives et organisations, 1994 (coéd. Eska).Miller, Danny, Le paradoxe d’Icare. Comment les entreprises se tuent à réussir,

1992 (coéd. Eska).Chanlat, Jean-François (dir.), L’individu dans l’organisation, 1990 (coéd.

Eska).

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EnvironnEmEnt Et gEstion

De la prévention à la mobilisation

olivier Boiral

Les Presses de l’Université Laval

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Page 4: EnvironnEmEnt Et gEstion - Université Laval

Illustrations de la couverture : Dave Walker Design, iStockphotoMaquette de couverture et mise en pages : Mariette Montambault

ISBN 978-2-7637-8489-2© Les Presses de l’Université Laval 2007Tous droits réservés. Imprimé au CanadaDépôt légal 1er trimestre 2007

Distribution de livres Univers845, rue Marie-VictorinSaint-Nicolas (Québec)Canada G7A 3S8Tél. (418) 831-7474 ou 1 800 859-7474Téléc. (418) 831-4021www.pulaval.com

Les Presses de l’Université Laval reçoivent chaque année du Conseil des Arts du Canada et de la Société d’aide au développement des entreprises culturelles du Québec une aide financière pour l’ensemble de leur programme de publication.Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise de son Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.

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Page 5: EnvironnEmEnt Et gEstion - Université Laval

Certes, nous pouvons ralentir les processus déjà lancés, légiférer pour consommer moins de combus-tibles fossiles, replanter en masse les forêts dévas-tées... toutes excellentes initiatives, mais qui se ramènent, au total, à la figure du vaisseau courant à vingt-cinq nœuds vers une barre rocheuse où immanquablement il se fracassera et sur la passerelle duquel l’officier de quart recommande à la machine de réduire la vitesse d’un dixième sans changer de direction.

SerreS, 1990, p. 56.

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sommaire

LiSte deS figureS et deS tabLeaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xiii

avant-propoS et remerciementS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xv

introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Partie i La gestion environnementaLe : côté jardin et côté cour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

chapitre 1 arrière-pLan hiStorique de La geStion environnementaLe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Des préoccupations anciennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

L’économie cow-boy, ou la marchandisation de la nature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Perpétrer le statu quo : du déni au chantage économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

La montée des pressions écologistes . . . . . . . . . . . . . . 31

Vers un développement durable ? . . . . . . . . . . . . . . . . 35

chapitre 2 La geStion environnementaLe côté jardin : deS entrepriSeS pLuS « extravertieS » . . . . . . . . . . . . . . . 43

De l’écologie des organisations à l’organisation écologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

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� ENVIRONNEMENT ET GESTION. DE LA PRÉVENTION à LA MOBILISATION

S’adapter aux pressions externes . . . . . . . . . . . . . . . . 49

Saisir des opportunités vertes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

Mettre en œuvre un système de gestion environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

Promouvoir des valeurs environnementales et un « leadership vert ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

chapitre 3 La geStion environnementaLe côté cour : un « mythe rationneL » ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

Une vision traditionnelle et fonctionnaliste du management . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

L’occultation de la complexité sociotechnique des actions environnementales . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

L’idéalisation des dirigeants et les contradictions de la « culture verte ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

La « tour de Babel » du développement durable et la création de « mythes rationnels » . . . . . . . . . . . . . 100

Pour une approche préventive et participative de la gestion environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

Comprendre le « côté cour » : des études de cas dans l’industrie québécoise. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

Partie ii La Prévention de La PoLLution au quotidien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

chapitre 4 mieux vaut prévenir que guérir . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

Les trois âges du management environnemental . . . . 122

Vers une approche préventive de la gestion environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128

Le syndrome du Titanic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

Des effluents plus propres que les eaux du Saint-Laurent ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

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SOMMAIRE �I

chapitre 5 La quête de « L’améLioration continue » . . . . . . . . . . . . 147

La pollution globale comme un agrégat. . . . . . . . . . . . 148

Comportements humains et actions préventives . . . . 153

Les incertitudes de « l’amélioration continue » . . . . . . 158

Entre humanisme et positivisme. . . . . . . . . . . . . . . . . 163

Promouvoir de bonnes pratiques et un « benchmarking environnemental ». . . . . . . . . . . 169

chapitre 6 conciLier environnement et productivité . . . . . . . . . . 175

« Une histoire de gros sous » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176

Les économies de la gestion des résidus . . . . . . . . . . . 179

Transformer les déchets en or . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181

Réduire les pertes et le gaspillage . . . . . . . . . . . . . . . . 185

Assurer la survie des installations . . . . . . . . . . . . . . . 190

Pour une approche contingente de la relation entre économie et environnement . . . . . . . . . . . . . . . . 195

Partie iii La mobiLisation au service de L’environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205

chapitre 7 mobiLiSer LeS SavoirS Sur LeS aSpectS environnementaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207

« Penser globalement, agir localement ». . . . . . . . . . . . 208

Pour une formation environnementale « sur mesure ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216

à l’écoute des savoirs tacites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222

Repérer les sources de pollution . . . . . . . . . . . . . . . . . 227

Réagir aux incidents et aux situations d’urgence . . . . 230

Promouvoir des solutions préventives . . . . . . . . . . . . . 235

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�II ENVIRONNEMENT ET GESTION. DE LA PRÉVENTION à LA MOBILISATION

Opacité des systèmes techniques et invisibilité des polluants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241

chapitre 8 promouvoir une geStion participative . . . . . . . . . . . . . 247

Complexité et participation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248

Les comités verts : du centre vers la périphérie . . . . . 252

Les faux-semblants et les intentions velléitaires des approches participatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259

Les limites du volontariat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262

L’emprise de l’urgence et l’obsession du temps. . . . . . 267

L’héritage culturel du taylorisme et la précarisation du travail. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271

Le manque de volonté politique et l’inertie des structures de pouvoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274

Chercher des boucs émissaires ? . . . . . . . . . . . . . . . . . 278

concLuSionS et diScuSSion deS réSuLtatS . . . . . . . . . . . . . . . 285

Des approches très contrastées de la gestion environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286

Principales contributions de l’ouvrage . . . . . . . . . . . . 291

Implications pour les gestionnaires, les employés et les gouvernements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299

Favoriser l’émergence d’une démarche préventive et participative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307

bibLiographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315

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Liste des figures et des tableaux

figure 1 Représentation synoptique des principaux travaux sur le management environnemental . . . . . . . . . . . . . 47

figure 2 Les principales motivations des stratégies environnementales des entreprises (Florida, 1996, p. 90). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

figure 3 Évolution de la part des budgets du gouvernement fédéral canadien et de la province de Québec allouée au ministère de l’Environnement . . . . . . . . . . . . . . . . 65

figure 4 Répartition des dépenses publiques du gouvernement du Québec par ministère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

figure 5 Les trois âges de la gestion environnementale . . . . . . 123

figure 6 Évolution mensuelle des rejets quotidiens moyens de matières en suspension dans les effluents . . . . . . . 144

figure 7 Typologie des attitudes face à la dimension humaine des actions environnementales (n = 81) . . . . . . . . . . . 162

figure 8 Émissions atmosphériques par tonne d’aluminium produite d’usines utilisant des procédés similaires . . 172

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XIV EnVIronnEmEntEtgEstIon.DElapréVEntIonàlamobIlIsatIon

Figure9 Complexitéetcontingencedelarelation économie-environnement....................... 196

Figure10 Comitésvertsetprocessusdechangement. . . . . . . . . 258

◆ ◆ ◆

Tableau1 rôlesetresponsabilitésdelafonction environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

Tableau2 Résuméetjustificationdesperspectives del’ouvrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

Tableau3 lesapprochespréventivesetpalliatives. . . . . . . . . . . 130

Tableau4 lesprincipauxtypesdeformation environnementale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213

Tableau5 Comparaisongénéraledesobservations surlescasétudiés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286

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Avant-propos et remerciements

Cet ouvrage est le fruit d’un long travail d’observations sur le terrain et de réflexions qui ont commencé au début des années 1990 pour se poursuivre par une thèse de doctorat

sur le management environnemental puis par diverses recherches sur la question. Si les observations et les données empiriques de l’ouvrage proviennent, pour l’essentiel, de cette thèse, la mise en forme, l’écriture et la revue de littérature de cette dernière ont été entièrement renouvelées en 2006.

D’une part, il fallait tenir compte des publications récentes sur la question. Ces dernières n’ont cessé de se multiplier au cours des dernières années, même si leurs tendances et leurs fondements demeurent fondamentalement similaires. L’ouvrage apporte donc un éclairage sur les principaux travaux et les tendances récentes dans le domaine de la gestion environnementale. D’autre part, il fallait revoir la longueur et la présentation du texte pour en faire un ouvrage à vocation plus large et moins académique. Outre une réécriture du texte original, la longueur de ce dernier a été divisée par trois afin d’en faciliter la lecture. Des précisions ou des remar-ques complémentaires ont été transférées en notes de bas de page afin de ne pas alourdir l’ouvrage.

Si des parties plus théoriques ou plus méthodologiques, de même que des observations empiriques concernant le devoir de diligence des dirigeants ou encore l’éthique environnementale ont

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�VI ENVIRONNEMENT ET GESTION. DE LA PRÉVENTION à LA MOBILISATION

été supprimées ou allégées, le message demeure essentiellement le même. Il s’agit de porter un éclairage sur la gestion environne-mentale au quotidien dans des entreprises industrielles à partir d’observations et d’entretiens dans le milieu de travail. Cet éclairage est susceptible d’intéresser tous ceux qui s’interrogent sur la prise en compte réelle des enjeux environnementaux à l’intérieur des entreprises, lesquelles sont trop souvent appréhendées de façon monolithique et impersonnelle.

Bien que les observations portent au départ sur de grandes entreprises industrielles, presque tous les résultats et les conclu-sions de l’ouvrage ont une portée plus large et pourront trouver un écho dans les petites et moyennes entreprises (PME) ou dans d’autres types d’organisations. En effet, l’ouvrage demeure ancré surtout dans l’expérience, les savoirs et les perceptions des indivi-dus concernant l’intégration des questions environnementales dans les pratiques quotidiennes. De fait, divers aspects de cette expé-rience, concernant par exemple la formation environnementale, la gestion des savoirs tacites ou encore les changements de compor-tements ne sont pas propres aux entreprises étudiées.

Les nombreux extraits d’entretiens exposés dans l’ouvrage donnent également une image contrastée et concrète du vécu des individus par rapport aux enjeux environnementaux dans le milieu de travail. Les lecteurs pourront certainement s’identifier, dans une certaine mesure, à ce vécu, même s’il provient d’entreprises qui ne sauraient être représentatives de l’ensemble des organisa-tions.

Les citations introduites dans l’ouvrage sont représentatives des propos recueillis dans les entreprises visitées. Pour des raisons de confidentialité, le nom de ces entreprises de même que celui des personnes interrogées demeureront anonymes.

C’est d’abord à tous ces répondants, opérateurs de procédés, techniciens, spécialistes de l’environnement et gestionnaires, que vont mes remerciements. Leur temps, leur disponibilité, leur luci-dité, leur franchise ont été indispensables à la réalisation de cet ouvrage qui est aussi le leur. J’adresse un remerciement particulier à Alain Chanlat, professeur aux Hautes Études commerciales à Montréal, pour son soutien indéfectible dans ce travail et dans bien

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AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS �VII

d’autres aspects qui ont rendu possible sa réalisation. Merci aussi à Jean-Marie Sala, aujourd’hui consultant indépendant dans le domaine de l’environnement, qui m’a ouvert de nombreuses portes dans l’industrie de l’aluminium en plus d’être un lecteur particu-lièrement rigoureux aux remarques toujours précises. Merci à Gérard Croteau, éco-conseiller industriel au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, ainsi qu’à Anne Auclair, Sonia Chassée, Aurélie Mongour, Céline Poncelin De Raucourt ainsi que Marie-Josée Roy pour leurs commentaires et leur aide précieuse dans la mise en forme de cet ouvrage.

Merci enfin à ceux qui, par leur soutien financier ou moral, m’ont permis d’amorcer, dès la fin des années 1980, une réflexion sur la gestion environnementale qui se poursuit encore aujourd’hui et qui ne sera jamais complètement terminée : Jean-Claude Oppeneau, alors directeur de la recherche au ministère français de l’Environnement, Jean-Claude Cuzzi, alors directeur de la Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises, Jean-Paul Léonardi, lorsqu’il était président du groupe ESC Grenoble, sans oublier mes parents, mon grand-père et mes amis.

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introduction

Autrefois perçu comme un mouvement plus ou moins margi-nal et dissident aux revendications quelque peu utopistes, l’écologisme transcende désormais les frontières sociales,

politiques, institutionnelles et vient s’immiscer jusqu’à l’intérieur des entreprises, dont certaines revendiquent une véritable « culture environnementale » ou encore un nouveau « positionnement vert ». C’est le cas, par exemple, d’Interface, une entreprise américaine spécialisée notamment dans la fabrication de tapis, qui est consi-dérée comme un leader mondial dans le domaine de l’écologie industrielle (Johansen, 1998 ; Darnil et Le Roux, 2005). C’est aussi le cas de Microelectronics, leader européen des semi-conducteurs, qui a fait de la protection de l’environnement, plus particulièrement de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), une valeur essentielle de sa politique et de sa culture organisation-nelle.

Les réflexions sur l’entreprise et sa gestion ne sont pas demeu-rées indifférentes à ce mouvement de fond, lequel ne saurait s’as-similer à une mode éphémère dans la mesure où la fragilisation des écosystèmes est une réalité hélas bien tangible, interpellant de plus en plus les dirigeants comme la population dans son ensemble. Par leur concrétude et leur matérialité, les problèmes environne-mentaux semblent ainsi aux antipodes des promesses de l’économie virtuelle qui fait appel à un imaginaire beaucoup plus moderniste, intangible et abstrait (Lebrun, 2006). Contrairement à l’imaginaire virtuel, dont l’élasticité semble repousser sans cesse les limites du

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2 ENVIRONNEMENT ET GESTION. DE LA PRÉVENTION à LA MOBILISATION

possible et de l’expérience humaine, les enjeux environnementaux apparaissent au contraire comme des aspects contraignants, lourds, restrictifs et menaçants, tant pour les organisations

1 que pour

l’avenir de l’humanité : réchauffement climatique, épuisement des ressources, appauvrissement des nappes phréatiques, pollution des eaux, disparition des espèces, etc.

Ces enjeux environnementaux appellent, pour les organisa-tions, des remises en cause réelles qui demeurent encore peu explo-rées dans une perspective pratique et comportementale : participation des employés aux actions environnementales, mise en pratique de gestes et d’idées pour la prévention de la pollution, mesures pour valoriser les matières résiduelles, formation environ-nementale dans le milieu de travail, etc. De fait, si les articles, les thèses et les ouvrages sur la gestion environnementale se sont multipliés à un rythme accéléré depuis le milieu des années 1990, la façon dont les entreprises intègrent au quotidien les préoccupa-tions environnementales, le contenu des activités dans ce domaine et leur processus de mise en œuvre demeurent encore relativement méconnus. Trop souvent, la gestion environnementale semble subordonnée à l’invocation rituelle de concepts généraux et flous, en particulier celui de développement durable, dont l’omniprésence dans les discours dissimule plus qu’elle ne révèle les véritables enjeux auxquels font face les organisations.

La thématique du développement durable apparaît ainsi, depuis le milieu des années 1990, dans la plupart des revues et des colloques sur le management ou la stratégie, sans que la significa-tion et les implications de ce concept englobant aient pu être bien établies et fassent consensus. De même, de nombreuses études ont été consacrées aux systèmes de gestion environnementale, à la norme ISO 14 001 ou encore à l’écologie industrielle, mais la façon dont les organisations tiennent compte en pratique de ces aspects et les améliorations concrètes qui en découlent demeurent assez méconnues. De façon paradoxale, alors que le management se veut

1. Les concepts « entreprise » et « organisation » seront ici considérés comme synony-mes. Bien que cet ouvrage porte plus spécifiquement sur la gestion environne-mentale dans les entreprises industrielles, les remarques et les conclusions exposées peuvent souvent s’appliquer à d’autres types d’organisations, ce dernier terme étant le plus souvent utilisé en Amérique du Nord.

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IntroductIon �

une discipline de l’action et que les enjeux environnementauxappellent des changements concrets, les réflexions sur le manage-mentenvironnementaldemeurentleplussouventévasivesausujetde la nature des pratiques permettant une réduction réelle desimpactssurlemilieunaturel.L’émergenceassezrécentedesenjeuxécologiques dans le champ du management reflète cependant des changementsimportantsdanslafaçond’appréhenderlesenjeuxenvironnementauxdanslesorganisations.

Eneffet,jusqu’àuneépoquerécente,lesactionsenvironne-mentalesn’étaientpasunepréoccupationdegestionmaisplutôtlaresponsabilité de services techniques privilégiant des solutionstechnologiques. À l’image des agences et des ministères de l’Envi-ronnement, les services environnementaux des entreprises sontsouventapparusdanslesannées1970,aveclamontéedespressionsréglementaires. Pour répondre à ces pressions, les entreprisesindustriellesontalorseurecoursàdessolutionssurtoutpalliatives,situéesenavaldesprocédés,etreposantsurdesinvestissementssubstantiels. Dès lors, la protection des écosystèmes est apparue comme une contrainte coûteuse, relevant surtout d’une logiqued’ingénierieenvironnementaleassezimperméableauxpréoccupa-tions comportementales et managériales. ces préoccupations etl’apparition de systèmes de gestion formalisés comme la norme ISo14001ontenréalitéémergéasseztardivement,enréponseàuneexigenceorganisationnelleinterneetàunsoucidelégitimitésociale(Boiral,2007).

d’unepart,lesapprochespalliativessesontassezviterévéléesinsuffisantes, en soi, pour répondre de façon efficiente aux pressions écologistes.coûteuses,lourdes,sanseffetsdirectssurlespratiquesàl’originedesrejetsdecontaminants,cesapprochespalliativesontpeuàpeuétécomplétéespardesmesurespréventivess’attachantàréduirelapollutionàlasourceetàprévenirlescrisesàtraversdeschangementsdansleshabitudesdetravail.Lapromotiondeces mesures préventives coïncide avec celle des systèmes de gestion environnementale,commelanormeISo14001,quiseproposentd’intégrer les préoccupations écologiques dans la gestion quoti-dienne. d’autre part, certaines crises industrielles d’envergure,commecelledel’usined’unioncarbideàBhopal,del’échouagedu

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4 ENVIRONNEMENT ET GESTION. DE LA PRÉVENTION à LA MOBILISATION

pétrolier Exxon Valdez ou encore de la centrale nucléaire de Tchernobyl, ont créé une crise de légitimité pour les industriels.

Soucieux de restaurer leur image et de regagner la confiance de la population, ces derniers ont mis en place, à partir des années 1990, des politiques et des systèmes de gestion environnementale permettant d’affirmer et de formaliser leur engagement dans ce domaine (Zingale, 2006 ; Chavan, 2006 ; Raines et Prakash, 2005). Le manque de moyens des agences de protection de l’environnement et l’affaiblissement du rôle de l’État à la suite de la lame de fond néolibérale des années 1980 et 1990 ont renforcé la nécessité, pour les organisations, d’apparaître comme des citoyens responsables, engagés de façon volontaire et proactive dans la protection de l’en-vironnement indépendamment des contraintes réglementaires.

La remise à l’ordre du jour des théories sociétales sur les par-ties prenantes et leur application aux questions environnementales sont révélatrices de cette quête de légitimité qui fait écho aux attentes du public dans ce domaine. Ainsi, selon un sondage réalisé à la fin de l’année 2004 auprès d’un échantillon d’environ 1 000 répondants dans chaque État membre de l’Union européenne, près de 85 % des personnes interrogées souhaitent que les décideurs jugent l’environnement aussi important que les questions écono-miques ou sociales. Dans un autre sondage similaire réalisé peu de temps avant, 63 % des personnes interrogées estimaient que la protection de l’environnement était plus importante que la compé-titivité économique (Agence France Presse, 2005).

Dans ce contexte, le management environnemental répond à un double objectif. Celui, à l’intérieur des organisations, de gérer ces questions et celui, à l’extérieur, de légitimer les pratiques ou les politiques en place pour répondre aux attentes sociétales de diverses parties prenantes. Or ces deux objectifs ne coïncident pas toujours. Comme le fait ironiquement remarquer Etchegoyen à propos des questions éthiques et environnementales dans les entre-prises « l’excès de discours reflète toujours la carence des pratiques » (Etchegoyen, 1990, p. 122). Ainsi, les discours parfois emphatiques sur les politiques environnementales, sur les systèmes de gestion mis en place ou encore sur l’adhésion au développement durable ne sont pas nécessairement en phase avec les pratiques et les réa-lisations des entreprises.

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IntroductIon �

commel’ontmontrélesapprochesnéo-institutionnellesamor-céesparMeyeretrowan(1977)etpardiMaggioetPowell(1983),les entreprises mettent souvent en place des structures et desmodèlesdegestionpourdesraisonsdelégitimitésociale,plusquepour leur pertinence et leur efficacité internes. La croissance expo-nentielle du nombre d’organisations certifiées ISO 14 001 dans le monde illustre bien cette tendance. L’adoption de ce système de gestionestsouventmotivéedavantageparunsoucid’image,deconformité et de légitimité externe que par l’amélioration des pra-tiques et des performances environnementales (Boiral et Sala, 1998 ; Boiral, 2006). De même, l’utilisation de plus en plus fréquente du conceptdedéveloppementdurablerépondmoinsàdespréoccupa-tionsinternesdegestionqu’àlavolontédemettrel’organisationen phase avec les attentes de la société (Springett, 2003 ; Auclair, 2006).

Ainsi, la gestion environnementale peut être analysée à deux niveaux. Le côté jardin d’abord ; celui des apparences, du discours des dirigeants, des politiques officielles, des systèmes de gestion formels, des engagements institutionnels, etc. Le côté cour ensuite, beaucoup moins apparent ; celui des pratiques internes, des com-portementsdetravail,desgestesquotidienspourl’environnement,des mesures concrètes de prévention de la pollution, etc. Or, les étudesactuellessurlagestionenvironnementaletendentleplussouvent à oublier la concrétude ou même l’existence des pratiques internespourdemeurercentréessurlesapparencesplusrassuran-tes,pluspositives,plusabstraitesetsurtoutplusfacilesàappré-hender du « côté jardin » de la gestion environnementale. Ainsi, la grande majorité des travaux sur la question s’attachent à exposer, dansuneperspectivenormativeetgénérale,lesopportunitésoules menaces générales que peuvent représenter les enjeux environ-nementaux, les types de stratégies qu’il est théoriquement possible demettreenœuvre,lessystèmesdegestionàadopter,lespolitiquesofficielles, l’adhésion au concept de développement durable, etc. La plupart des exemples qui soutiennent cette vision normative pro-viennent de rapports d’entreprises, de stratégies officielles, de déclarations de dirigeants ou encore d’articles de journaux.

Ces sources d’informations officielles et publiques ne sont pas à négliger et peuvent refléter certaines réalités. Cependant, elles

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sont également marquées par un souci assez évident de légitimité, d’apparence, d’image, qui est souvent plus ou moins dissocié de la réalité des pratiques et des engagements effectifs. Cette dissociation a même donné naissance au terme anglais greenwash. Entré en 1999 dans l’Oxford English Dictionary, ce terme désigne une action d’information ou plutôt de désinformation environnementale de la part d’une organisation avant tout soucieuse de présenter une image responsable et écologique auprès du public (Levy et Newell, 2005). La multiplication des codes de bonnes conduites, des normes sur la gestion environnementale ou des index sociaux et environnemen-taux a facilité le développement de ce greenwash en même temps qu’elle en a structuré l’usage à travers des mécanismes de plus en plus institutionnalisés. Par exemple, le lancement du Dow Jones Sustainability Indexes en 1999, un indice boursier basé sur des entreprises considérées comme des leaders en matière de dévelop-pement durable, a incité de nombreux dirigeants à multiplier les démarches pour donner une image verte à leur organisation et faire partie de cet indice de plus en plus prisé sur les marchés finan-ciers.

Outre ses aspects marketing et financiers, ce type de démarche contribue à l’émergence d’une citoyenneté d’entreprise qui, au même titre que la recherche et développement, constitue une sorte « d’ac-tif invisible » pour les organisations, facilitant leur intégration sociale et leur acceptabilité sur différents marchés (Gardberg et Fombrun, 2006). Cet « actif invisible » ne concerne pas seulement les entreprises privées. Les organisations publiques, les ministères, les politiques, les organisations non gouvernementales (ONG) par-ticipent également à cette quête de légitimité et tentent d’apparaî-tre comme des citoyens responsables afin d’améliorer leur image et leur visibilité, d’obtenir certaines ressources, etc. La protection de l’environnement est ainsi devenue un enjeu médiatique et socié-tal avant même de devenir une préoccupation de tous les jours. Dans les entreprises, cette quête de légitimité a pu être accompa-gnée, dans certains cas, par des progrès réels en matière de déve-loppement durable. Le « côté jardin » de la gestion environnementale et le greenwash qui l’accompagne généralement ne sont donc pas nécessairement incompatibles avec une prise en compte effective des questions environnementales à l’intérieur des organisations.

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INTRODUCTION 7

Cependant, les informations véhiculées par ce « côté jardin » consti-tuent trop souvent la principale « matière première » des réflexions sur la gestion environnementale, contribuant à une vision aseptisée, globalisante et politiquement correcte de l’engagement vert des organisations.

La prédominance de cette vision, marquée notamment par l’idéalisation des « dirigeants verts » et par l’accent mis sur des concepts vertueux comme celui du développement durable, témoi-gne également d’une certaine fuite dans l’abstraction. Alors que les enjeux écologiques se caractérisent par leur ancrage dans la réalité des phénomènes biophysiques, les études sur la gestion environne-mentale tendent à lâcher la proie pour l’ombre et sont centrées plus sur les apparences rassurantes du « côté jardin » que sur la com-plexité des pratiques internes. Très peu d’études ont été consacrées jusqu’à présent au « côté cour » de la gestion environnementale, à l’intégration de ces enjeux dans les activités quotidiennes, aux comportements des employés dans ce domaine et à leur efficacité réelle pour réduire les rejets de contaminants.

L’objectif principal de cet ouvrage est d’analyser ce « côté cour » à partir d’études de cas d’entreprises industrielles canadiennes. Il s’agit donc d’essayer de comprendre, à travers des observations et des entretiens sur le terrain, la façon dont des organisations indus-trielles vivent et gèrent au quotidien les enjeux environnementaux, indépendamment des discours officiels, des politiques aseptisées et des réponses plus ou moins convenues aux pressions externes. Cette perspective managériale et organisationnelle sera donc centrée sur les aspects internes de la gestion environnementale, plus particu-lièrement sur la contribution concrète de la participation des employés et de la mobilisation des savoirs opérationnels dans la prévention de la pollution

2. La participation et la gestion des savoirs

2. Au sens strict, la pollution désigne « la dégradation d’un milieu par l’introduction d’un polluant » (dictionnaire Robert). Bien que ce soit effectivement « la dose qui fait le poison » et que, dans ce contexte, les rejets de contaminants n’entraînent pas forcément de la pollution, ce dernier terme est couramment utilisé pour désigner l’émission de substances potentiellement toxiques. Cependant, les concentrations de contaminants industriels à partir desquelles il y a pollution ne font pas nécessairement consensus et les dommages qui peuvent en résulter ne sont pas toujours bien connus ni même mesurés. De fait, la distinction, chère à certains industriels, entre la pollution et les rejets de contaminants ou de

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sonteneffetaucentredesactivitésdepréventiondelapollution,enparticulierdansdesentreprisesindustriellesoùchaquegestequotidien peut avoir un effet significatif sur l’environnement. L’évaluation de ces conséquences et, de façon symétrique, les amé-liorations pouvant découler de changements organisationnels tels que la formation et la sensibilisation des employés seront plus particulièrement analysées.

De façon plus générale, les observations et les entretiens exposés dans l’ouvrage offrent un « regard interne » souvent dépouillé et incisif sur la prise en compte des questions environnementales dans les entreprises industrielles, plus particulièrement au niveau de la fonction de production. Ils montrent également la complexité de ces enjeux, et la façon dont les entreprises peuvent réduire de façon substantielle leurs impacts environnementaux sans néces-sairement recourir à des solutions technologiques coûteuses. Ces observations remettent en cause la croyance très répandue que les procédés industriels génèrent une pollution incompressible, obéis-sant à des lois physiques et à des réalités techniques qu’il n’est pas possible de changer à moins de réaliser des investissements sub­stantiels ou de mettre en place des projets complexes d’ingénierie environnementale. Cette perspective techno­centrée a conduit à négliger le rôle des aspects humains dans l’amélioration des per-formances environnementales et a souvent été utilisée comme alibi pour retarder la mise en place de mesures substantielles. En mon-trant les variations importantes du niveau de pollution en fonction de la formation, de la sensibilisation ou de la participation des employés, l’ouvrage met en lumière la nature sociotechnique des aspects environnementaux des organisations et propose des solu-tions pour mieux en tenir compte dans la gestion quotidienne.

Considérées comme de « grands émetteurs industriels » selon la terminologie adoptée dans le cadre de l’application du protocole de Kyoto, les trois usines étudiées dans cet ouvrage ne sont pas des « modèles » de gestion environnementale ou, au contraire, des « pollueurs récalcitrants ». Elles sont plutôt caractérisées par des

substances potentiellement toxiques se révèle, à l’usage, souvent ambiguë. Pour éviter ces ambigüités, dans le présent ouvrage, le terme « pollution » sera utilisé dans son acception la plus courante, donc comme synonyme de « rejets de conta-minants ».

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activités et des procédés dont les impacts environnementaux ne peuvent être ignorés et doivent être contrôlés à travers la mise en placedetechnologiesetdepratiquesexigeantparfoisdeschange-ments profonds dans les habitudes de gestion.

Avant d’aborder ces aspects plus empiriques, une mise en contexte historique et théorique permettra de prendre un certain recul par rapport aux spécificités des cas étudiés. L’ouvrage se diviseradoncentroisparties.

Dans la première partie, les tenants et aboutissants de la gestion environnementale seront exposés à partir des travaux actuels sur la question. L’analyse de l’arrière­plan historique de la gestion environnementale montrera les fondements et les grandes tendances de la prise en compte des questions écologiques par les entreprises en fonction des pressions et des débats dans ce domaine. La description du « côté jardin » de la gestion environnementale permettra ensuite de décrire les principaux travaux sur ce thème. Enfin, l’analyse des limites de ces travaux montrera la nécessité de mieux comprendre le « côté cour » de la gestion environnementale et permettra d’exposer les lignes directrices du présent ouvrage.

la secondepartie sera centrée sur les caractéristiques, lesenjeux et les aspects humains de la prévention de la pollution dans les usines étudiées. Après avoir montré les principales étapes de la gestion environnementale de ces usines, les écueils de la confiance excessive dans les solutions technologiques ainsi que les bénéfices des démarches de prévention de la pollution seront illustrés par différents exemples. une analyse de la complexité et du caractère équivoque de la relation entre économie et environnement sera également proposée. De façon plus générale, cette seconde partie démontrera, au moyen de divers exemples, les avantages environ-nementaux et économiques de la prévention de la pollution, mais aussi les défis humains et organisationnels que soulève la mise en pratique d’une telle démarche dans les entreprises industrielles.

La dernière partie traitera des rôles essentiels de la mobilisa-tion des savoirs sur les aspects environnementaux et de la partici-pation des employés dans les actions de prévention de la pollution. Dans un premier temps, les enjeux de la formation environnemen-tale et de l’écoute des savoir­faire environnementaux seront exposés.

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L’importance de la prise en compte des connaissances tacites pour repérer les sources et les causes de rejets de contaminants, pour réagir aux situations d’urgence ou encore pour promouvoir des solutions préventives sera plus particulièrement soulignée et sera illustrée par des exemples concrets. Dans un second temps, les mesures mises en œuvre dans les cas étudiés pour favoriser la participation des employés de même que les limites de cette appro-che seront décrites. La troisième et dernière partie de l’ouvrage s’attachera donc à montrer comment la mobilisation environne-mentale des employés peut se concrétiser au quotidien, quels en sont les obstacles et la façon dont une telle démarche est perçue à l’intérieur des organisations.

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