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Errata p. 20, 8ème ligne avant la fin : lire la quête du héros

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Errata

N.B. : Nous renonçons à corriger les simples fautes d'orthographe et de ponctuation et prions le lecteur de nous en excuser.

p. 5 - 6 ; au lieu de : A fiabe lire A n t i c h e p. 20, 8ème ligne avant la fin : lire "la quête du héros" p. 111, ligne 3, fermer la parenthèse après temps p. 122, 10ème et 11ème lignes avant la fin : au lieu de crédulité, lire

crédibilité. p. 140, § 4, lire "transformation globale" p. 159, ligne 11 : au lieu de "production morale", lire "production orale"

avant-dernière ligne du 2ème § : au lieu de "nostalgies", l ire "nostalgiques".

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Paul LARIVAILLE

LE RÉALISME DU MERVEILLEUX

STRUCTURES ET HISTOIRE DU CONTE

Université de Paris X - Nanterre - juillet 1982

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ABREVIATIONS

AARRE-THOMPSON : AARNE-THOMPSON, Motif-index of the folk literature. Bloomington, 1933-36.

AFANASSIEF: Antique fiabe russe raccolte da A.N. AFANASJEF, trad. italiana, Torino, Einaudi 1965.

Morphologie : PROPP Vladimir, Morphologie du conte, Paris, Seuil 1970.

Racines ou Les Racines historiques : PROPP Vladimir, Le Radici storiohe dei raooonti di f a t e Torino, Boringhieri, 1972.

STRAPAROLE ou Facétieuses nuits: STRAPAROLE, Les Facétieuses nuits, traduction de Jean LOUVEAU et Pierre de LARIVEY, Paris, P. Jannet, 1857, 2 vol.

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AVERTISSEMENT

Le travail présenté ici est l'aboutissement d'une série de recherches échelonnées sur une dizaine d'années, dont les principales étapes ont été les suivantes :

1- une utilisation critique du schéma de Propp pour l'analyse d'un conte italien du XVIème siècle, débouchant sur la proposition d'un nouveau schéma canonique (Perspectives et limites d'une analyse morphologique du conte. Pour une révision du schéma de Propp, Université de Paris X - Nanterre, Centre de Recherche en Langue et Littérature Italiennes, Documents de Travail et prépublications, n° 2, 1973 ; L'analyse (morpho)logique du récit, "Poétique", n° 19, 1974, p. 368-88) ;

2- une application de la séquence logique quinaire, identifiée comme séquence élémentaire commune au conte et à d'autres genres narratifs, à l'analyse de nouvelles italiennes des XIIIème et XIVème siècles (P. LARIVAILLE (éd.), Dossier Boccace I Université de Paris X - Nanterre, CRLLI, n° 8, 1976 ; P. LARIVAILLE - G. GENOT, Analyse et indexation du récit - Conti di Antichi Cavalieri, XII-XX, ibid., n° 18, 1979) ;

3- une application systématique -et critique- du schéma proposé en 1973 à l'analyse de contes italiens du XVIème siècle, insérés dans les Facétieuses nuits de Straparole (G. STRAPAROLA, Le Piacevoli no t t i Venise, 1550 et 1553) : les 19 contes -dont on trouvera les résumés analytiques à l'appendice I- qui constituent le principal corpus de référence du présent ouvrage.

Le choix d'un tel corpus -que nous citerons d'après la traduction française de Jean Louveau et Pierre de Larivey- n'est le fruit ni d'un hasard ni d'une obtusité d'italianiste incapable de s'évader du champ habituel de son enseignement et de ses recherches universitaires. I l est vrai que la fréquen- tation assidue des hommes et des oeuvres de la Renaissance italienne n'a pas été étrangère à nos premiers contacts avec l'analyse du conte et que c'est à travers les problèmes posés par l'étude d'un conte de Straparole que nous avons été amené à découvrir Propp et ses successeurs. Mais nous aurions pu ensuite orienter et sans doute aurions-nous effectivement orienté nos recher- ches vers d'autres corpus plus connus, si quelques bonnes raisons, qui apparaîtront mieux dans le cours de notre travail, ne nous avaient incité à persévérer dans l'exploitation des Facétieuses nuits.

1- Les contes réunis par Straparole constituent, sauf erreur, le premier recueil de ce type de récits publié en Europe, quatre-vingts ans avant celui de Basile, près d'un siècle et demi avant celui de Perrault.

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2- Les Facétieuses nuits ne contiennent pas que des contes, mais sont formées de soixante-treize récits uniformément intitulés "fables" -terme géné- rique désignant des récits fictifs, sans prétentions historiques-, parmi lesquels les textes immédiatement qualifiables de contes avoisinent tout juste la vingtaine et sont de surcroît disséminés au f i l du recueil sans critères distributifs ou distinctifs particuliers. Le statut unique qui s'y trouve ainsi conféré à soixante-treize récits relevant de genres narratifs que l'on ne considérera que plus tard comme différents fait des Facétieuses nuits un document des plus intéressants pour la définition même du conte : une preuve historique tangible de l ' indistinction dans laquelle ont cohabité jusqu'à quelques siècles de nous les divers types de narrations, de la primitive labilité et de la perméabilité séculaire des frontières entre les uns et les autres et, par voie de conséquence, du caractère artificiel, non pertinent pour ne pas dire arbitraire, de toute définition trop précise et restrictive du genre "conte".

3- La confrontation des textes des Facétieuses nuits à des contes populaires traitant des mêmes sujets recueillis au XIXème dans diverses régions italiennes confirme ce que l'on peut déduire par ailleurs des nom- breuses imitations -jusqu'au plagiat- (1) de récits antérieurs repérables dans l'ensemble du recueil : à savoir, que Straparole n'est pas un auteur d'une grande originalité, qu'il modifie généralement peu ses emprunts et que, cela étant, les contes qu'il puise dans la tradition populaire sont probablement des transcriptions relativement fidèles de récits oraux connus, beaucoup plus fidèles sans aucun doute que ne le seront les contes de Perrault.

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NOTES A L'AVERTISSEMENT

(1)- On sait, entre autres, que 23 des 48 récits du second volume des Facétieuses nuits, publié en 1553, ne sont que des traductions plus ou moins adaptées des Novellae latines publiées en 1520, à Naples, par Girolamo Morlini. Et Straparole lui-même n'ignorait pas les accusations de plagiat dont il était l'objet, s ' i l tentait dans la dédicace du même second volume de s'en décharger sur les narratrices dont il prétendait avoir transcrit fidèlement les propos : "Nombreux sont ceux (...) qui, mûs par l'envie ou par la haine, cherchent à me mordre de leurs dents menaçantes et à déchiqueter ma misérable chair, me reprochant que les plaisantes fables écrites par mes soins, et réunies dans ce petit volume et dans le précédent, ne soient pas de moi, mais qu'elles aient été frauduleusement (ladronescamente) volées à l'un ou l'autre. A dire la vérité, qu'elles ne soient pas de moi, je l'avoue, et si je disais le contraire, j'en mentirais ; mais je les ai bel et bien fidèlement écrites suivant la manière dont elles furent racontées devant l'assemblée par dix demoiselles".

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INTRODUCTION

Compte tenu du caractère composite des Facétieuses nuits évoqué plus haut, de l'imprécision des limites entre les genres narratifs représentés dans le recueil et des contaminations prévisibles entre les uns et les autres, tant au plan des structures qu'au niveau des contenus, i l nous fallait tenter de sélectionner les contes suivant des critères aussi objectifs que possible.

L'idéal eût été sans doute d'effectuer séparément, d'abord une analyse structurelle systématique des soixante-treize récits, puis un repérage des personnages et actions enregistrés dans le Motif-index de Aarne-Thompson, avant de procéder à une classification des récits, distinguant par exemple les contes proprement dits des contes-nouvelles (contenus de contes, structures de nouvelles) ou des nouvelles-contes (contenus de nouvelles, structures de contes). Mais, sans parler de sa longueur, cette triple opération, pour être menée à bien, aurait exigé une connaissance préalable au moins de certains des résultats du travail qu'elle était censée préparer. Aussi avons-nous dû nous replier vers une solution beaucoup moins satisfaisante mais plus expédiente, nous réservant d'y apporter par la suite les correctifs qui s'avéreraient nécessaires : utiliser comme critère de sélection l'image du conte attestée dans des dictionnaires d'usage moderne.

Partant d'une confrontation de la définition du conte donnée par le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française de Paul Robert et de celle de son équivalent italien, la fiaba dans le Dizionario Garzanti della lingua i tal iana nous avons, de f i l en aiguille, procédé à une compa- raison des définitions dans les deux langues des différents autres termes auxquels renvoyaient de proche en proche les rubriques des deux dictionnaires consultés ; soit, par ordre alphabétique : allégorie (allegoria), apologue (apologo), fable (favola), fantastique (fantastico), légende (leggenda), merveilleux (meraviglioso), mythe (mito) et parabole (parabola). De l'examen de toutes ces définitions se sont dégagés un certain nombre de traits consi- dérés comme distinctifs du conte.

1) Il est "le plus souvent en prose".

2) C'est un récit de faits, d'aventures, comme la nouvelle, le roman, l'épopée, le mythe, etc., mais à la différence du mythe i l ne raconte pas la geste de dieux ou de héros (terme désignant ici précisément des demi-dieux ou des personnages "légendaires" ayant véritablement ou prétendument existé).

3) C'est un récit d'origine populaire (provenant de la culture popu- laire orale), comme la fable et le mythe.

4) C'est un récit destiné à instruire, comme la fable l'apologue, la parabole, mais également à distraire.

5) Il s'agit d'un récit fantastique et/ou merveilleux, faisant appel à l'étrange, au surnaturel, à l'extraordinaire, à l ' i r réel (et notamment à des animaux ou êtres ou choses doués de formes, de qualités et de pouvoirs débor-

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dant du naturel), comme à des degrés divers l'apologue, la fable, la légende ou le mythe ; mais, à la différence de l'apologue et de la fable, le conte semble avoir toujours pour héros des humains, les animaux s'y trouvant canton- nés dans les rôles d'auxiliaires ou d'opposants ; à la différence de la légende, i l ne prétend pas mettre en scène des personnages et des faits supposés réels.

En réunissant ces différents traits nous avons pu formuler la défini- tion globale suivante : le conte est un récit, à la fois distrayant et édifiant, des aventures fantastiques et/ou merveilleuses de héros humains, mettant en scène notamment des êtres non humains doués de qualités anthropo- morphes et/ou de pouvoirs magiques, et plus généralement des êtres, humains ou non, échappant totalement ou partiellement, dans leur aspect et/ou leur comportement, aux catégories naturelles ordinaires.

Le corpus de dix-neuf textes sur lequel repose l'essentiel de notre étude ne pouvait que refléter les imperfections criantes de cette définition très provisoire, d'où étaient absentes en particulier toutes considérations sur la structure du conte. I l était dès l'abord prévisible qu'il comporterait quelques récits faisant appel au surnaturel mais difficilement passibles d'un schéma canonique de conte (1), et qu'en seraient exclus, à l'inverse, des récits "réalistes" suivant rigoureusement le schéma canonique (2). Mais force nous était d'en passer par ce pis-aller nécessaire, quitte à rectifier le t i r plus tard, lorsque une définition plus pertinente du conte nous aurait permis de mieux délimiter notre corpus. (3)

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NOTES A L'INTRODUCTION

(1)- Voir Appendice I, conte B

(2)- Voir Appendice II

(3)- Afin de permettre au lecteur de suivre plus aisément certains passages du Chapitre I et du début du Ch. II et de se familiariser dès maintenant avec certains termes auxquels nous aurons fréquemment recours, nous présentons ci-dessous la grille canonique sur laquelle nous donnerons le moment venu -au cours du Ch. II- toutes explications utiles. Cette grille se l i t de haut en bas et de gauche à droite, colonne par colonne.

La plupart des exemples allégués dans les pages qui suivent sont emprun- tés aux contes de notre corpus de référence, auxquels nous renvoyons par les lettres majuscules dont ils sont affectés à l'Appendice I. Aussi est-i l recommandé, avant d'entreprendre la lecture des chapitres, de parcourir les réductions analytiques que nous donnons de ces contes en appendice, éventuellement sans tenir compte pour le moment des chiffres matérialisant le découpage fonctionnel qui deviendront plus compréhen- sibles par la suite.

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SCHEMA C A N O N I Q U E D E D E R O U L E M E N T DU CONTE

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CHAPITRE I

Motivations et finalités de l'action du héros. Hypothèses sur la genèse et l'évolution du conte.

1. Situations initiales et situations finales. Situations initiales heureuses. Nous appelons ainsi, par convention, les situations sans problèmes :

situations dé rois ou d'infimes sujets, de richesse ou de pauvreté, non encore perturbées par un élément extérieur (méfait et/ou appel) ou inté- rieur (prise de conscience) au futur héros.

Ces situations (qu'il n'est pas utile de détailler ici, car elles sont "sans histoire", et n'ont pas par elles-mêmes d'incidenoe directe, sur le déclenchement des aventures des héros) sont rares au début des contes où, même lorsque est évoqué un état proche du bonheur, ce qui importe et doit être pris en considération n'est pas ce bonheur mais le nuage si ténu soit-il qui l'assombrit : car c'est dans ce nuage - un manque - que fermentent les motivations de l'aventure narrée par le conte.

Des situations heureuses apparaissent également dans le cours du récit, à la charnière entre l ' issue favorable d'une quête et le début d'une quête ultérieure.

Mais qu'elle se trouve à l'ouverture du conte ou à l'ouverture d'une séquence interne, toute situation heureuse est par définition précaire dans la mesure où le déroulement (l'existence même) du conte ou de la séquence présuppose la perturbation du bonheur initial par un méfait ou tous autres faits, actions ou événements fortuits, générateurs du manque qui engendre lui-même la quête. 1.2. Situations initiales de manque. 1.2.1. Elles sont les plus nombreuses et parmi elles prédomine largement l e manque de ri ch es se : - Même si elle n'est pas pauvre, Silvie, l'épouse du démon déguisé en riche bourgeois, est mue par un "désir effréné" de vêtements et de parures assimilable à un manque de richesse (conte c) - Pierre le fou est un pauvre pêcheur (D) ; - Constance, fille du roi de Thèbes, n'a pas une dot suffisante pour épouser un homme de son rang (H) ; - Les deux orphelines de Bagolane ne possèdent qu'une caisse d'étoupe pour tout moyen de subsistance (M) ; - un homme est trop pauvre pour assurer la subsistance de ses trois fils (O) ; - D enys l'apprenti du tailleur magicien, est le fils d'un homme très pauvre (P) ; - Césarin est le fils d'une pauvre femme (Q) - Les trois orphelins de Soriane sont très pauvres, et tout particulière- ment Constantin, le plus jeune, qui a reçu une chatte pour tout héritage (R); - Bertuce , le naïf, n'est pas réellement pauvre, mais souffre d'un manque relatif de richesse du fait, d'une part, des dispositions testa- mentaires qui ne lui permettent de jouir que d'une infime fraction de l'héritage paternel, et d'autre part de l'idéologie mercantile ambiante, incarnée par sa mère, qui; lui assigne l'enrichissement comme but exclusif de son action (s).

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Même si l e manque de biens matériels se conjugue avec d'autres manques et n'est pas toujours le déclencheur premier de l'action, que neuf des dix-neuf récits considérés partent plus ou moins explicitement d'un défaut de richesse reste remarquable. Et l'importance du phénomène n'est que plus évidente si l'on ne se limite pas à l'observation des situa- tions initiales des récits.

Parmi les divers contes enchâssés ou ajoutés de différentes manières au conte principal, trois mettent également l'accent sur la pauvreté ini- tiale des protagonistes : - Les trois soeurs très belles destinées par la suite à épouser l'én- fant-porc sont les filles d'une pauvre femme à laquelle la reine ne se fait pas faute de rappeler dès l'abord son indigence avant de lui proposer la richesse en échange de ses filles (A, séq. II) ; - L'extrême pauvreté du vieil homme qui recueille et héberge Blanchebelle (F. séq. V) n'est pas soulignée d'emblée mais dûment évoquée dans le

cours du récit - de même, la pauvreté du meunier qui recueille les trois enfants remplacés par des chiots et abandonnés dans une caisse au f i l de l'eau est-elle suggé- rée dans le récit.

Même dans les contes où i l ne constitue pas une donnée préliminaire, le manque de richesse peut apparaître ponctuellement, à la suite d'un méfait du héros lui-même ou d'un agresseur, comme un élément exclusif ou non de la situation initiale de telle ou telle séquence intermédiaire marquant une relance de la quête du héros c ainsi la quête décisive de Livoret (E, séq. II) est-elle déterminée par la dilapidation de toutes les richesses qu'il avait emportées avec lui à son départ.

1.2.2. Manque d'une épouse ou d'un mari. Ce manque est rarement annoncé explicitement dans la partie initiale

du récit : -Constance, au moment de son départ à l'aventure, dit expressément à ses parents qu'elle ne se mariera qu'avec un homme de son rang, ce qui est une manière d'annoncer un des, sinon le but de la quête qu'elle entreprend (H); - Les premières paroles des trois filles du boulanger, à la vue du cortège royal, sont des supputations sur l'éventualité de leurs mariages respec- tifs (J). - Il n'est pas dit dans la présentation des trois futures épouses de l'enfant-porc (A, séq. II) qu'elles sont à marier, niais c'est de mariage que parle d'emblée la reine à leur mère. - En revanche, le désir de la marâtre de Ferradin de marier une de ses deux filles avec le roi est immédiatement annoncé (F, séq. IV).

Le fait que treize des dix-neuf récits du corpus considéré debou- chent tôt ou tard sur le mariage du héros, sans compter les mariages par lesquels se concluent également les aventures de divers auxiliaires des héros (F. : celui des trois filles du vieil homme qui a secouru Blanche- belle ; L. : celui de l'homme sauvage redevenu un jeune homme, qui aide à l'accomplissement de la tâche de Guerrin ), incite toutefois à consi- dérer le manque d'une épouse ou d'un mari comme un élément implicite mais constant de la situation initiale de la plupart des contes.

1.2.3. Manque d'un enfant. Trois des contes du corpus présentent dans la situation initiale des

couples ayant désiré vainement avoir un enfant : un couple royal (A), un couple princier (F) et un couple de gens ordinaires (G).

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Curieusement, Propp (1 ) enregistre globa- lement non seulement cette situation, mais toute l'histoire de la nais- sance d'un enfant futur héros qui en découle, dans la seule rubrique "situation initiale". Or, dans le premier des contes de notre corpus (A), qui repose tout entier sur l'histoire de l'acquisition, grâce à l'aide de ttois fées, d'un enfant-animal destiné à devenir humain sous cer- taines conditions, l'enfant-porc n'assume pratiquement jamais le rôle de héros, d'agent de sa transformation qui dépend de la seule action des parents relayés par l e s épouses successives. Et même dans les deux autres cas , où, comme sans doute dans les contes auxquels Propp se référait, l'enfant est destiné à devenir ensuite le héros principal du conte, les péripéties de sa conception et de sa naissance prennent la forme d'un conte dont les fonctions sont aisément repérables : d'un conte préliminaire dont le sujet n'est pas le futur héros, mais fonc- tionnant tout de même, ne serait-ce que par la mise en place d'éléments appelés à avoir des répercussions ensuite, comme une première séquence du conte du héros (voir F, séq. I).

1.2.4. Manque de qualités physiques, morales ou intellectuelles. 1.2.4.1. Le manque de beauté qu'exceptionnellement signalé, dans la situation initiale de deux contes enchâssés (F, séq. IV : les filles de la marâtre de Ferradin sont présentées comme laides et d'une saleté repoussante ; Q, séq. V : le paysan, faux héros, est "grossier et vulgaire"), mais sa réparation fait parfois l'objet d'une action spécifique : - Pierre, de pauvre pêcheur "crasseux et fou" est transformé par son auxiliaire en "l'homme le plus beau et le plus sage" du monde, mais i l s'agit plus peut-être de la mise au jour d'une beauté existante sous la

crasse que de la réparation d'un manque véritable, même si la transforma- tion parallèle de la folie en sagesse inciterait à le penser (D, séq. III) - Livoret , après avoir été taillé en pièces, est recréé simplement "plus beau et gracieux qu'auparavant" (E, Séq. IV bis) - Blanchebelle, lavée par la couleuvre à l'aide de lait et d'eau de rose (F, séq. I I . bis), devient infiniment belle, mais i l s'agit de l'acquisi- tion d'un surplus de beauté plutôt que de la réparation d'un manque, car la

f i l l e t t e était déjà notoirement très belle ; - L'homme sauvage, de "difforme et sale" qu'il était, est transformé par la fée en un très beau jeune homme (L, séq. V). -Constantin , lavé par sa chatte (R, séq. II), devient très beau, mais l'auxiliaire ne fait que débarrasser le héros de la gale et de la teigne qui masquaient sa beauté.

Le caractère disparate des exemples qu'offre le corpus et leur dis- sémination en divers points du déroulement du conte incitent à penser que le manque de beauté n'est pas, ou n'est que rarement un élément fondamental susceptible à lui seul de motiver et déclencher une quête. Il semble qu'il s'agisse plutôt d'un élément subsidiaire, passible parfois d'une action spécifique mais non décisive à elle seule de l'issue du conte : - il est introduit dans la situation initiale des contes enchâssés de la marâtre de Ferradin (F, IV) et du paysan (Q, V) avec une fonction pure- ment indicielle, comme un simple qualificatif dysphorisant du faux héros (homologue des divers qualificatifs soulignant l'aspect effrayant du dragon ou d'autres ennemis du héros). - Il est accolé occasionnellement à telle ou telle condition particulière, elle-même occasionnelle ou durable, du héros (la pauvreté de Pierre ou de Constantin, la bestialité de l'homme sauvage), comme un défaut corol- laire de cette condition, dont la réparation n'est guère plus qu'un élé- ment de soulignement, d'emphatisation visuelle de la transformation du héros. Mais l'absence d'un lien nécessaire ou simplement constant entre

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SOLINAS DONGHI Beatrice, La Fiaba come racconto Venezia, Marsilio, 1976. TURZIO Silvana, La Tirannia delle fate, in (collectif) Tutto è fiaba, Milano,

Emme edizioni, 1980. Tutto è fiaba, a t t i del convegno internazionale di studio sulla Fiaba, Milano,

Emme edizioni, 1980. WALETZKY, voir LABOV, WALETSKY. WEBER Eugen, Le Témoignage des fées, in "Le Monde dimanche", 19 octobre 1980. WEBER Eugen, Peasants into Frenchmen, Stanford University Press, 1976. WEBER Eugen, Folktales and reality, in "Journal of the History of Ideas",

hiver 1980-81.

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