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Escalade Généralités I Définition L’escalade est une activité physique de pleine nature dans laquelle le grimpeur effectue l’ascension de parois rocheuses (ou assimilées), avec pour objectif d’atteindre le sommet de la voie. II Logique interne : L’escalade est une pratique physique et sportive qui consiste à effectuer un déplacement quadrupédique (utilisation des mains et des pieds principalement), sur un plan plus ou moins vertical (dalle, dévers, surplomb…), sur un support naturel (rocher) dans un milieu en général inconnu et incertain (varié et variable) avec pour objectif d’atteindre un but préalablement fixé, et cela en « toute sécurité ». III les cotations Les voies d’escalade sont cotées afin de permettre aux grimpeurs de « se repérer » (sécurité, efficacité). La cotation actuellement la plus courante : 3 / 3+ / 4 / 4+ / 5A / 5B / 5C / 6A / 6B / 6C /7A / 7B / 7C / 8A / 8B / 8C / 9A / 9B (Avec des degrés intermédiaires: exemple 6B- / 6B / 6B+) A noter qu’il existe d’autres systèmes de cotations. IV Lieux et modes de pratiques Le lieu de pratique est variable par : son caractère artificiel (SAE) ou naturel (rocher, lui-même variable par sa structure et sa qualité) sa hauteur (du bloc à la haute falaise) son aménagement qui va de l’aseptisé au sauvage: o Structure artificielle d’escalade ou SAE (norme CEN) o Site de blocs aménagé et balisé o Site sportif d’escalade (aménagé et équipé selon les recommandations fédérales) o Zone d’initiation (voies faciles et suréquipées, système de descente aisée o Voies équipées avec protection normale (ancrages fiables, relais en place) o Voies engagées (ancrages fiables mais espacés: chutes importantes nécessitant une expérience de la chute et de l'assurage) o Terrain d'aventure non nettoyé, non équipé. Le grimpeur pose lui même les ancrages, devine l'itinéraire et estime la solidité du rocher. Les différents types de voies : Mur vertical

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Escalade

Généralités

I Définition

L’escalade est une activité physique de pleine nature dans laquelle le grimpeur effectue

l’ascension de parois rocheuses (ou assimilées), avec pour objectif d’atteindre le sommet

de la voie.

II Logique interne :

L’escalade est une pratique physique et sportive qui consiste à effectuer un déplacement

quadrupédique (utilisation des mains et des pieds principalement), sur un plan plus ou moins

vertical (dalle, dévers, surplomb…), sur un support naturel (rocher) dans un milieu en général

inconnu et incertain (varié et variable) avec pour objectif d’atteindre un but préalablement fixé, et

cela en « toute sécurité ».

III les cotations

Les voies d’escalade sont cotées afin de permettre aux grimpeurs de « se repérer » (sécurité,

efficacité).

La cotation actuellement la plus courante :

3 / 3+ / 4 / 4+ / 5A / 5B / 5C / 6A / 6B / 6C /7A / 7B / 7C / 8A / 8B / 8C / 9A / 9B

(Avec des degrés intermédiaires: exemple 6B- / 6B / 6B+)

A noter qu’il existe d’autres systèmes de cotations.

IV Lieux et modes de pratiques

Le lieu de pratique est variable par :

son caractère artificiel (SAE) ou naturel (rocher, lui-même variable par sa structure et sa qualité) sa hauteur (du bloc à la haute falaise) son aménagement qui va de l’aseptisé au sauvage:

o Structure artificielle d’escalade ou SAE (norme CEN) o Site de blocs aménagé et balisé o Site sportif d’escalade (aménagé et équipé selon les recommandations fédérales) o Zone d’initiation (voies faciles et suréquipées, système de descente aisée o Voies équipées avec protection normale (ancrages fiables, relais en place) o Voies engagées (ancrages fiables mais espacés: chutes importantes nécessitant une

expérience de la chute et de l'assurage) o Terrain d'aventure non nettoyé, non équipé. Le grimpeur pose lui même les ancrages,

devine l'itinéraire et estime la solidité du rocher.

Les différents types de voies :

Mur vertical

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Dalle (plan lisse et incliné en positif, formant un angle inférieur à 90° par rapport à la verticale) Dévers (plan incliné en négatif, formant un angle supérieur à 90° par rapport à la verticale) Surplomb (rupture franche dans un plan déversant, le grimpeur est obligé d’évoluer sous la paroi,

comme si il était collé au plafond) Dièdre (partie de voie concave, formée par un angle fermé entre deux murs plus ou moins

verticaux) Arête (partie de voie convexe formée par un angle ouvert entre deux murs plus ou moins verticaux

Les différents modes de pratiques sont :

- Le bloc, le grimpeur effectue des traversées ou des ascensions de faible hauteur. La présence de

tapis et d’une parade est indispensable pour cette pratique. Il existe, pour l’extérieur, des tapis

transportable qui peuvent se plier (crashpad).

La pratique des traversées est souvent utilisée pour l’échauffement.

- La moulinette, le grimpeur monte avec une corde déjà installée. La corde est placée

préalablement dans un relais constitué de deux points d’assurage reliés par une chaine nécessite la

participation d’un assureur. Très utilisée en initiation. Elle permet de travailler des aspects

techniques ou de lecture.

L’atelier « moulinette » est idéal pour faire ses premiers pas en escalade. Le principe est celui

d’une « poulie » au sommet de la voie avec un grimpeur d’un côté et l’assureur de l’autre. Au fur et

à mesure que monte le grimpeur, l’assureur « avale » la corde pour que celle-ci reste plus ou moins

tendue.

Avantage : la corde retient immédiatement le grimpeur en cas de chute => confort psychologique

pour le débutant.

Pour redescendre, l’assureur contrôle la vitesse de descente du grimpeur.

La « moulinette » est pour l’enseignant le fonctionnement le plus sûr et le plus confortable. Les

pratiquants évoluent en binômes (en trinômes au départ avec un contre-assureur) et si possible sur

un même secteur pour une surveillance instantanée et efficace.

Si la corde n’est pas installée préalablement, l’enseignant doit grimper en tête pour mettre en place

les moulinettes (il est possible d’utiliser des drisses (cordelette) qui restent en place entre les

séances et permettent d’installer les cordes sans grimper).

-en tête : corde non installée, le grimpeur mousquetonne son brin dans les points d’assurage par

l’intermédiaire des dégaines et l’assureur donne du mou.

C’est « l’Escalade » au sens le plus noble, la pratique vers laquelle il faut tendre pour devenir un

vrai grimpeur.

Après avoir maîtrisé l’atelier « moulinette » qui est une première approche de l’activité, le

pratiquant s’oriente naturellement vers l’escalade en « tête ».

Il s’agit pour le grimpeur de mousquetonner la corde au fur et à mesure de son ascension dans les

points d’ancrage existants. Le risque de chuter devient réel, mais sans danger, grâce à l’assureur qui

bloque la chute le cas échéant. Une barrière affective et psychologique apparait. Le grimpeur doit

apprendre à la gérer. Un apprentissage progressif est donc indispensable.

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Il faut choisir une voie facile pour les premiers essais. Une zone dégagée sécurisante au pied de la

voie permettant une parade manuelle jusqu’au premier mousquetonnage est obligatoire.

Le mousquetonnage : il existe un sens précis de mousquetonnage pour que la dégaine ne vrille pas.

Il faut passer la corde pour que le brin aille vers le grimpeur (cf. : illustration plus loin).

Conseil : pour les premiers essais, coupler l’ascension en « tête » à une « moulinette » en double

assurage, avec les dégaines déjà en place dans les points d’ancrage, afin de se familiariser avec la

manipulation du mousquetonnage.

-escalade en cordée : les grimpeurs grimpent des longues voies nécessitant la réalisation de relais

car la corde est trop courte. Le premier de cordée grimpe la première longueur en tête, réalise son

relais depuis lequel il assure son second de cordée afin qu’il le rejoigne. Ensuite le second enchaine

la deuxième longueur en tête et ainsi de suite jusqu’au sommet (il est possible que le premier de

cordée reparte en premier depuis le relais).

-escalade en solo : on distingue le solo assuré : auto assurage du solo intégral : pratique extrême et

dangereuse où le grimpeur escalade sans sécurité.

le matériel

I le baudrier (harnais)

Les baudriers réglables sont conseillés, sinon attention à la taille. Bien vérifier qu’il soit

suffisamment serrer et au dessus des vêtements et de la taille (attention au retour de sangle sur

certain baudrier sinon le baudrier peut s’ouvrir sous l’action de la tension). Ne pas laisser dépasser

les sangles.

Sécurisation d'une boucle

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Boucle ne nécessitant pas d'être sécurisée

On différencie facilement un baudrier qui doit être sécurisé ou non. Si le baudrier possède une seul

boucle, il faut la sécurisé. Si il possède une petite boucle sur une plus grosse (cf. : dessin de gauche

ci-dessus), il n’y a pas besoin de la sécurisé. De nos jours, les boucles automatiques (ne nécessitant

pas de sécurisation) sont de plus en plus utilisées.

II Les mousquetons et dégaines

Pour relier le système d’assurage au baudrier il est important d’utiliser un mousqueton à vis ou

automatique. Celui ci doit être verrouillé pour bloquer l’ouverture du doigt du mousqueton lors de

l’ascension (il faut vérifier avant de donner l’autorisation de grimper que le mousqueton est

verrouillé).

Les dégaines sont constituées de deux mousquetons et d’une sangle. Elles permettent au grimpeur

d’évoluer en tête et de s’assurer au fur et à mesure de sa progression. Le grimpeur place le

mousqueton de sa dégaine qui possède un doigt droit dans une plaquette (ou spit) ancré dans le mur

puis place sa corde dans le second mousqueton coudé. (Attention, le grimpeur ne doit jamais mettre

son doigt dans une plaquette, risque d’arrachement du doigt si il chute)

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Dégaine d'escalade

Plaquette

III système d'assurage et descendeurs

Il existe différents systèmes d’assurage :

Les systèmes dits de frein manuels, où les frictions créé sur les angles freinent la corde. Ce

sont les assureurs de type huit ou tube, très répandu : (préférer le tube au huit car le huit vrille les

cordes et freine moins)

Figure Système d'assurage « tube »

Figure Système d'assurage huit

Il existe d’autres systèmes d’assurage dit « autobloquant », où la corde se

bloque automatiquement dès qu’il y a une tension brutale de la corde. Ce sont les assureurs de type

Gri-gri, Sum, etc. (les noms varient selon les marques, le plus répandu est le Gri-gri de la marque

Petzl). Il s’utilise comme un assureur classique mais peut provoquer chez l’élève un lâché du brin

de vie par sentiment de sécurité. Même si il semble très sécuritaire, le brin de vie ne doit jamais être

lâché, surtout à la descente. De plus, Il faudra être très vigilant lors de sa mise en place car

beaucoup d’accident sont du à une mauvaise manipulation du matériel (le dessin du cheminement

de la corde figure sur le grigri).

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Grigri et mise en place de la corde

IV Les cordes

Les cordes utilisées en escalade sont dites dynamiques, elles permettent, de part leur élasticité,

d’absorber de l’énergie et donc amortir la chute du grimpeur.

Les connaissances fondamentales sur l’activité

I S'encorder

Le grimpeur doit être capable de s’encorder à son baudrier par un nœud en huit double, c'est le

nœud le plus sûr et le plus facile à réaliser et à vérifier (avantage pour les débutants).

Consigne :

Le baudrier doit être ajusté et serré au dessus de la taille et par-dessus les vêtements, sangles non vrillées.

réaliser la première partie du nœud qui doit avoir la forme d’un huit à environ un mètre du bout de la corde.

Passer directement la corde dans le pontet du baudrier et la sangle ventrale (cf. : illustration ci-dessous)

Prendre le brin qui ressort du pontet et suivre le nœud de huit avec le bout de corde pour doubler le nœud.

Le nœud doit être le plus près possible du pontet.

Le nœud doit être bien serré.

Un nœud d’arrêt (boucle simple) avec les deux brins dépassant après le nœud de huit est obligatoire. La corde libre pour effectuer le nœud ne devra pas dépasser de plus de 15 cm (longueur d’une main)

Les vérifications mutuelles entre élèves (grimpeur/assureur) doivent être systématiques. Les premiers temps, le professeur complète cette première étape par une dernière vérification réalisée par ses soins et nécessaire avant toute autorisation de grimper.

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Astuces : Pour vérifier que le nœud est bien fait, les deux brins de corde en amont et en aval au

pontet du baudrier doivent être parallèles en tout point.

A noter qu’il

n’y a pas de nœud d’arrêt dans ces illustrations. L’obligation d’utiliser le nœud d’arrêt est récente.

II Assurer le grimpeur

Mise en place du système d’assurage :

Installer un mousqueton à vis sur le pontet de son baudrier

Passer la corde dans le plus grand trou du descendeur (ou 8), puis autour du petit trou

Accrocher le descendeur au mousqueton à vis par le petit trou puis serrer la vis sans la bloquer

(si vous utilisez un système de type tube, il faut passer la corde dans une des fentes et accroche le mousqueton à la corde et à l’anneau métallique du tube).

Faire un nœud de sécurité à l’autre extrémité de la corde pour éviter les accidents liés à une corde trop courte…

Assurer le grimpeur en moulinette (4 temps)

Le grimpeur avertit l’assureur de son départ

Au démarrage de la voie, l'assurage fait une parade en cas de chute sur le premier mètre

Puis, l’assureur se place à environ 1 mètre de la paroi légèrement décalé de l’axe de progression du grimpeur pour que la corde ne gène pas celui-ci

Il tire et tend la corde pour que le grimpeur soit bien assuré et rassuré , « avale » la corde (avale le mou) au fur et à mesure de la progression du grimpeur en la faisant coulisser dans le descendeur (1)

Il bloque la corde en ramenant la main de la corde du bas (brin de vie) sur la hanche (2)

Il place les deux mains sous le descendeur (3)

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Il inverse les mains sans lâcher le brin de vie pour revenir à la position initiale (4) et ainsi de suite

Remarque :

Ne jamais lâcher le brin de vie

La corde doit toujours être relativement tendue

Le « mou » de la corde ne doit jamais dépasser une trentaine de centimètre

L’assureur ne doit pas trop s’écarter de la paroi au risque de se retrouver projeté violemment contre celle-ci en cas de chute du grimpeur

Il est préférable que l’assureur tienne la corde avec le poing fermé (le pouce repasse par-dessus les doigts) et non avec le pouce le long de la corde. Cela permet une meilleure tenue de corde en cas de tension soudaine dans la corde.

Certains auteurs parlent des 5 temps de l’assurages, où ils divisent le premiers temps en 2 temps. Je préfère parler de 4 temps car on gagne du temps à tendre la corde et avaler le mou en même temps et cela fluidifie le mouvement.

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Assurer le grimpeur en tête

L’assureur donne du mou au grimpeur en la faisant passer dans le descendeur au fur et à mesure de sa progression. C’est le mouvement inverse de l’assurage en moulinette (pousse le brin du bas et tire sur le brin du haut, mouvement simultanée)

Il donne suffisamment de mou au grimpeur au moment du mousquetonnage (liberté accordé au grimpeur dans cette procédure pour ne pas le faire chuter en le tirant vers le bas)

Il bloque le grimpeur avec ses 2 mains sur la corde dirigée vers le bas en dessous du descendeur en cas de chute.

Remarque :

Le grimpeur ne doit pas avoir à tirer la corde pour monter, c’est l’assureur qui doit suivre son ascension et lui laisser le « mou » nécessaire. Pour cela l’assureur doit être dynamique. Pour cela, il se rapproche du mur pour donner du mou et se recule pour ravaler le mou.

L’assureur doit cependant veiller à ne pas laisser trop de « mou » non plus, en cas de chute le grimpeur tomberait d’autant plus haut

Si l’assureur est plus lourd que le grimpeur, ne pas bloquer la chute d’un coup sec en cas de chute, mais l’accompagner en laissant filer un peu de corde (assurage dynamique) ou en poussant sur les pieds pour se décoller du sol, sinon le grimpeur est rabattu violemment contre le mur

Si l’assureur est plus léger que le grimpeur, en bloquant la corde il va se soulever automatiquement et le grimpeur chutera confortablement

III Grimper en tête

Il est important pour le grimpeur avant de grimper en tête de savoir dégainer au fur et à mesure de

son ascension. Pour cela le grimpeur doigt :

Mettre les dégaine dans le bon sens, mousqueton droit dans la plaquette

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Passer la corde dans le mousqueton coudé de façon que la corde passe du dessous vers le dessus. Ou si vous préférez, il faut que la corde sorte de la dégaine devant vous. Dans le cas inverse, il y a risque de décrochage de la dégaine en cas de chute par vrillage de la dégaine

L’élève doit prendre la corde en partant de son nœud de huit afin d’éviter les phénomènes de yoyo. (Un yoyo apparait lorsque le grimpeur attrape la corde sous la dégaine précédente et équipe la suivante. Dans ce cas la nouvelle dégaine équipée est inutile. Le risque est de chuter de trop haut).

Le grimpeur ne doit jamais mettre le doigt dans une plaquette. Il y a un risque d’arrachement du doigt en cas de chute.

Le grimpeur ne doit pas avoir la corde qui passe derrière une jambe. Risque de retournement en cas de chute.

Equiper une dégaine quand elle se trouve au niveau du bassin, pour diminuer la hauteur de chute. Avec le stress les grimpeurs, pour se rassurer, équipent généralement à bout de bras. (en cas de chute il tombe plus bas à cause du plus grand mou de corde)

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Sécurité

Sécurité passive: précaution à prendre par l’enseignant, mise à jour de ses connaissances, état de ses

savoir-faire, état des lieux et des équipements, mise en place de tapis sous les voies.

Sécurité active: compétence à construire chez les élèves, la sécurité doit être intégrée

didactiquement à la leçon (mise au point d'un référentiel de contrôle)

De plus il faut toujours s’assurer :

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De la présence de tapis au pied du mur. Que ce soit en escalade bloc, moulinette ou en tête. De l’état du matériel. Usure des huits, des mousquetons, des baudriers, des cordes. Penser à

marquer le matériel et l’enregistrer dans un registre de traçabilité si ce n’est pas fait par un autre enseignant. Exemple de fiche possible :

Date du contrôle, nom des personnes ayant réalisé cette opération. Nature, marque, modèle, couleur. Date d’achat (éventuellement prix et lieu d’achat). Date de fabrication. Nature, forme, couleur du marquage. Date de mise en service. Utilisation (cours, A.S., S.A.E., site naturel par ex). Modifications (corde coupée par ex ; dans ce cas créer 2 nouvelles fiches de vie

annexées à la fiche initiale). Evènement particulier (descendeur ayant reçu un choc par ex). Date de mise au rebut.

Ainsi que la mise en place d’une main courante :

Date d’utilisation. Nombre d’élèves et type d’enseignement (cours, options, par ex). Remarques (néant ou description du dommage ou de l’évènement survenu). Nom et signature de l’enseignant.

Toujours avoir deux points d’assurage en moulinette. Le dernier point (wichard) et l’avant dernière dégaine.

Si un élève arrive avec son baudrier, je pense que pour se couvrir, il vaut mieux refuser qu’il utilise son propre baudrier. On ne connait pas l’état de son équipement.

Prévoir une solution pour pouvoir intervenir en hauteur si nécessaire (cas extrême) Ne pas marcher sur la corde Utiliser un casque pour les sorties en falaise Toujours solliciter les mousquetons dans le sens longitudinal

Enjeux de formation

I - Général

L’enjeu général est de développer des compétences transversales par l'acquisition d'une

méthodologie d'approche en prenant des informations sur le milieu avant de se lancer. Ces

compétences sont réinvestissables dans d'autre APPN et dans la vie professionnelle.

Les améliorations pouvant être visées :

Amélioration bio-informationnelle: visuelle, proprioceptive, extéroceptive, labyrinthique, kinesthésique et cognitive

Amélioration biomécanique: garder son centre de gravité au-dessus de ses appuis, développer la coordination des mains et des pieds pour progresser de façon économique, développer la force (notamment des membres supérieurs) et la souplesse

Amélioration bioénergétique: gérer ses déplacements en rapidité ou durée, trouver des points de repos

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Amélioration bio-affective: perte des repères terrien, émotion forte seul et devant les autres, peur du vide, apprendre à maîtriser ses réactions émotionnelles, apprendre à se connaître et à accepter les comportements des autres.

Amélioration sociale: pratiquant, observateur, évaluateur, aide, conseiller, sécurité, respect des consignes, du matériel, des techniques de sécurité

De plus l’activité permet de jouer sur :

La détection et l'estimation des risques objectifs La gestion autonome d'une prise de risque maitrisée La gestion optimisée des ressources bioénergétiques L'organisation de ses actions selon l'incertitude et les variations du milieu (lecture et prise de

décision) La maitrise de ses réactions affectives, de son stress et l'objectivation du niveau d'engagement d'un

itinéraire ou d'un pas La construction d'habiletés motrices favorisant une adaptation croissante aux difficultés et

variations du milieu La connaissance et le respect du milieu et de ses aménagements Certains enjeux de formations soulignent le fait que l'escalade permet un accès privilégié à

l'apprentissage de la sécurité (à certaines conditions)

Spécifique

Plus spécifiquement, l’escalade permet aux élèves de développer des attitudes :

Acquérir une motricité spécifique à l'activité (technique) Maitriser sa peur, sa prise de risque et sa frustration (affectivité) Maitrise de soi, sens des responsabilités Prendre des décisions adaptées à la sécurité, aux choix des techniques, des tactiques et des

stratégies (informationnel) Gérer son potentiel physique dans des situations inhabituelles (énergétique) Permet de développer des capacités originales Connaissance de la nature Education à la sécurité (sécurité)

Autres ressources sollicitées :

o Au plan bio-énergétique deux filières particulièrement sollicitées

- la filière anaérobie lactique

- la filière aérobie

o Au plan bio-informationnel mise en jeu des processus visuel, tactile et kinesthésique sollicitation de l’équilibration

o Au plan biomécanique importance des forces de poussée et/ou de traction, de même sens ou de sens

opposé utilisation des systèmes de leviers

Page 14: Escalade - CURSUS : Cours en ligne de l'Université Rennes 2

répartition/transfert du poids de corps pour maintenir un équilibre o Au plan bio-affectif

gestion des émotions o Au plan cognitif

habiletés de communication habiletés sécuritaires habiletés de gestion du matériel

Représentations des élèves

Les élèves ont des représentations différentes de l’activité. Il faut partir de ces représentations pour

favoriser l’entrée des élèves dans l’activité :

Loisir Prise de risque, vertige Grimper librement sans contraintes P. Edlinger (grimpeur français en solo intégrale, figure de l'escalade dans les années 80) Activité esthétique et hédonique Individualisation des loisirs (APS individuelle)

Pour des élèves en difficultés, elle est ressentie à la fois comme une pratique qui n'est pas pour eux,

et comme une pratique pouvant être atteinte. Le rapport au corps, représentation de la force et de

l'esthétique ne correspond pas aux milieux défavorisés. De plus l'intellectualisme de la discipline, le

nécessaire contrôle de soi, le plaisir non immédiat sont loin de leurs idéaux.

Problème fondamentaux

Déplacement contre l'apesanteur en utilisant les aspérités du rocher, des prises

S'équilibrer sur les 3 appuis pour libérer un segment afin de se déplacer vers une nouvelle prise

Le déplacement est rendu plus complexe en fonction de la taille, de la difficulté de la voie (nombre de prises, sens, taille, éloignement)

S’équilibrer mais aussi prendre un équilibre instable et dynamique

Prendre des informations et des décisions mais aussi gérer son potentiel énergétique

Dominer ses émotions mais aussi prendre des décisions risquées, s’engager

Se sécuriser au maximum mais aussi oser avec le risque de chuter

Les comportements observables

I Que faut-il observer chez le grimpeur ?

Les extrémités :

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La zone de contact entre le pied (ou la main) et la prise La mobilité du pied ou de la main sur une même prise Le placement des pieds et des mains par rapport au corps. Le grimpeur agit-il différemment à

droite et à gauche avec les mains, avec les pieds La manipulation du matériel lors des phases de mousquetonnage

Les attitudes :

L a position du bassin par rapport au plan vertical des appuis de pieds Le positionnement des prises utilisées par les mains et les pieds par rapport à l’axe vertical et

l’amplitude des mouvements Quels appuis (pieds et mains) sont les plus chargés (où il y a le plus de poids) La différenciation entre les attitudes d’équilibration et de progression L’indépendance des actions et des positions entre les membres d’un même train Si le grimpeur s’économise dans les attitudes d’équilibration

L’enchaînement :

La continuité du déplacement du bassin L’adaptation du rythme de progression à la configuration de la voie La précision et la vigilance dans les gestes de sécurité

De manière plus générale le regard de l’enseignant (et de l’observateur) se porte sur :

Les postures globales les prises utilisées les mouvements réalisés la position de la tête le rythme la manipulation du matériel la concentration la communication les réactions affectives l’attitude de l’assureur.

LA FORCE DE CHOC

La force de choc représente la force transmise au grimpeur au moment de l'arrêt de sa chute.

Cette notion est particulièrement importante pour assurer le confort du grimpeur, mais aussi sa

sécurité : un arrêt trop violent peut traumatiser le grimpeur, mais aussi solliciter de façon trop

importante les points d'assurage, particulièrement en terrain d'aventures, en montagne ou en glace.

La force de choc représente la force transmise au grimpeur au moment de l'arrêt

de sa chute.

Lors d'une chute, le grimpeur va prendre de la vitesse et emmagasiner de l'énergie. Une partie de

l'énergie est absorbée par la corde par un phénomène d'allongement (énergie mécanique) et par un

échauffement de la corde (énergie calorifique). Le reste de l'énergie est restitué au grimpeur sous

forme d'un choc.

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La force se propage le long de la corde vers les points d'ancrage, les mousquetons et la personne qui

assure. Il est intéressant de regarder l'effort au niveau du point d'assurage.

La force de choc indiquée sur les cordes, correspond à la force maximale transmise à un grimpeur

dans les conditions de test normalisé. La qualité d'une corde dans ce domaine se juge par sa capacité

à restituer une force de choc faible et à conserver cette qualité chute après chute.

Evolution de la force de choc avec le nombre de chute

Chute après chute, les capacités dynamiques de la corde diminuent et donc, la force de choc

augmente. En effet, les fibres de l'âme vont progressivement perdre leur capacité élastique.

Lors d'une chute, ces fibres vont s'allonger et s'échauffer. Après une trentaine de minutes de "repos",

elles reviennent dans leur état d'origine. Cette capacité va progressivement diminuer avec le nombre

croissant de chutes. Lors des tests en laboratoire, le temps laissé entre deux essais est de 5 mn. La

corde est donc sollicitée dans des conditions extrêmes.

Une corde avec une force de choc maximale intialement faible conservera donc plus longtemps ses

propriétés dynamiques. Si vous chutez régulièrement, la force de choc est alors un critère essentiel à

prendre en compte dans l'achat de votre corde.

Un facteur limitant, l'assurage Très rares sont les chutes de facteur 2. Parmi tous ceux qui sont tombés directement sur le relais,

quels sont ceux qui sont tombés directement sur l'assureur ?

L'assureur a-t-il réellement stoppé net la chute, ou a-t-il laissé échapper du mou ?

Comme il est préconisé, les grimpeurs mettent au relais un point de renvoi, qui va permettre de

diminuer le facteur de chute. Aussi, l'assureur peut-il jouer un rôle important, voir essentiel dans la

violence du choc et la force de choc transmise au grimpeur, notamment par l'assurage dynamique.

Ainsi, la force de choc atteinte en condition réelle d'utilisation est rarement égale à celle indiquée

sur les fiches techniques des cordes. Heureusement d'ailleurs !

Le facteur de chute

Le facteur de chute détermine la « dureté » d'une chute : plus le facteur est élevé, plus la chute est

violente pour le grimpeur. Par définition, le facteur de chute correspond à la hauteur de chute

(H) rapportée à la longueur de corde déployée (L), soit H/L.

Prenons un exemple ...

Je grimpe 2 mètres au dessus du relais et chute, sans avoir mis de point entre l'assureur et moi-

même. La hauteur de la chute est alors égale à 4 mètres et la hauteur de corde déployée, à 2 mètres.

Le facteur est de 2. La chute est extrêmement violente, bien que le vol soit relativement faible.

Cette même chute de 4 mètres, réalisée à 40 mètres du relais aurait engendré un facteur (théorique)

d'environ 0.1.

Le facteur de chute est compris, pour la plupart des activités de montagne, entre 0 et 2. Il peut

arriver qu'en via ferrata, par exemple, le facteur de chute atteigne des valeurs beaucoup plus

importantes (jusqu'à 8). Il va s'en dire que le matériel classique n'est pas conçu à cet effet et qu'un

matériel spécifique à cette activité est recommandé (absorbeur d'énergie).

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Comment peut-on atteindre de tels facteurs ?

La via feratta correspond à l'évolution non encordée sur un parcours vertical d'une personne reliée à

un câble par une longe. En moyenne tous les 5 mètres, le câble est relié à la paroi. La longe mesure

jusqu'à 1 mètre.

Si la personne arrive en haut du câble et chute, le facteur est alors de 5/1, soit un facteur de chute

égale à 5. Si la personne est audessus du dernier point d'ancrage, le facteur peut monter jusqu'à 7

(1m audessus + 5m de câble + 1m en dessous)/(1m de longe). Quelque soit le mousqueton ou la

corde, le matériel cède devant de tels efforts !

Rapport entre facteur de chute et force de choc

Lors d'une chute, la force de choc n'est pas proportionnelle à la hauteur de chute, comme on pourrait

le penser, mais dépend du facteur de chute. Ainsi, il a été montré que la force de choc était

proportionnelle à la racine carrée du facteur de chute.

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LEXIQUE

Avaler : reprendre le mou de corde

Assurage : technique qui consiste à arrêter la chute d'un grimpeur

Blocage/bloquer : rester bien fixe sur une prise pour aller chercher plus loin

Bomber : surplomb peu incliné souvent de forme arrondie

Prendre un but : échouer dans un mouvement et donc dans une voie

Cachou : minuscule prise

Recaker : reprendre de la magnésie

Charger : transférer son poids sur une prise/pied

Cheminée : fissure large dans lequel le grimpeur entre en entier pour progresser

Circuit : itinéraire tracé sur un pan ou un bloc, que l'on répète plusieurs fois

Clipper : passer une corde dans un mousqueton

Coinceur : point d'assurage et/ou de progression que l'on passe dans une fissure

Conti : escalade longue et soutenue

Cordée : groupe de 2 ou 3 grimpeurs unis à une même corde

Crash-pad : petit tapis de protection en mousse que l'on place sous les blocs naturels

Dalle : rocher d'inclinaison inférieur à 90°

Délayer : se reposer (les bras)

Devers : paroi légèrement au delà de la verticale

Dièdre : passage où les parois de la falaise forment un angle entre 90° et 180°

Dynamique : assurage amortissant la chute. Corde élastique. Un mouvement avec élan

Eliminante : prise que l'on s'interdit de prendre dans une voie

En tête : 1er

de cordée qui s'assure dans les amarrages d'assurage au fur et à mesure de sa progression

Epaule : prise, ou mouvement engagé, à proximité de l'épaule du grimpeur

Exploser : épuiser au point de ne plus pouvoir tenir les prises

Fly : désigne une chute (vol)

Gainage : rigidifier l'ensemble du corps en contractant la ceinture abdominale

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Jaunir : réussi un passage d'escalade artif

Jump : énorme mouvement de jeté

Lecture : anticiper les mouvements à effectuer dans une voie

Longe : sangle ou cordelette qui permet de s'auto-assurer

Lover : plier une corde

Moulinette : assurage du grimpeur à partir du haut de la voie

Mousquetonner : passer la corde d'assurage dans un mousqueton

Mouv : réalisation d'un pas

Ouvrir : créer une voie

Pan : structure artificielle intérieure de faible hauteur où l'on chute dans les matelas (bloc)

Piton : point d'assurage métallique que l'on enfonce dans une fissure à coup de marteau

Ramonage : technique d'opposition de tout le corps pour progresser entre 2 parois

Réarmer : reprendre une prise pour mieux la tenir

Réchappe : retrait du grimpeur dans une voie suite à un problème

Relance : une prise de main saisie, on relance de la même main sur une prise située plus loin

Repos : emplacement où l'on peut se reposer naturellement ou en se pendant sur la corde

Rési : voie avec un effort intense sur une moyenne distance

Sec : ravaler la corde afin qu'elle soit bien tendu

Sécher : bloquer net la chute

Statique : réaliser un mouvement en gardant le bras bloqué, fixe, pour aller chercher la prise suivante

Toit : surplomb proche de la verticale

Traverser : escalade à l'horizontale (souvent en bloc)

Vacher : s'auto-assurer