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EscaladeMag n°42

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EscaladeMag n°42

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PARIS QUARTIER LATIN - 1941LYON - 1992 THONON-LES-BAINS - 1996

SALLANCHES - 1997TOULOUSE/LABÈGE - 2002STRASBOURG - 2004

ALBERTVILLE - 2005MARSEILLE - 2008GRENOBLE - 2010

AU VIEUX CAMPEUR EN FRANCE : 9 VILLES

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SYMBOLE DU CHOIX ET DU CONSEIL

SYMBOLE DU CHOIX

Crédits photos : Grivel / Snap / Frank de la boutique de Sallanches / Alice Prudhomme / Emmanuel Ruiz.

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DEPUIS LE 11 FÉVRIER 2011,

C’EST 15% DE REMISE SUR LE MATÉRIEL DE MONTAGNE, DE SPÉLÉO ET DE CANYONING (CODE 21).

DEPUIS LE 1ER MARS 2011, C’EST 10% DE REMISE SUR LES CHAUSSURES D’ALPINISME (CRAMPONNABLES) (CODE 51).

LA CARTE CLUB AU VIEUX CAMPEUR C’EST :

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Trop, c’est trop ?

Selon Oscar Wilde, « le secret de l’éternelle jeunesse, c’est une passion anormale pour le plaisir. » Si c’est le cas, les grimpeurs hédonistes que nous sommes devraient vivre très longtemps, en alignant les journées en falaise et les séances de bloc, jamais rassasiés d’escalade ! Mais est-il sage de se référer à l’écrivain anglais, épicurien raffiné et esthète excessif, en matière de varappe ?

Et d’ailleurs, est-il sage d’être sage ? Question paradoxale… On serait tenté de répondre oui, mais avec modération, sans excès de sagesse ! C’est-à-dire en usant avec mesure de cette qualité de tempérance… Bref à question singulière, réponse surprenante. Car être pondéré dans la sagesse, au fond, ça revient à quoi : profiter à outrance des bons moments qui se présentent, mais avec calme et discernement ?

En susciter sagement de nouveaux, à profusion, dans une débauche de sérénité ? On peut supputer que les raisons habituelles qui nous font préférer l’escalade à toute autre activité n’auraient guère touché Oscar Wilde. Et pour la retenue, on repassera, lui qui affirmait que le « meilleur moyen de se débarrasser d’une tentation, c’est d’y céder ! ».

Excellant dans l’art de discourir et de moucher avec ironie ses interlocuteurs, le dandy boxeur n’aurait sans doute pas manqué de relever les contradictions internes qui habitent bien des grimpeurs. Car les motivations sont multiples et pas toujours très simples à démêler, mais qu’importe ! Le principal étant de se faire plaisir…

Relever des challenges, faire découvrir l’activité, franchir un petit cran dans les cotations, surmonter sa peur en tête, trouver un cheminement, faire des croix, ouvrir de nouveaux passages, jouer, chercher des méthodes, toucher un rocher aux formes incroyables, partager une belle journée, dépoussiérer la gestuelle, être dehors, se tirer la bourre…

C’est un peu tout ça qui motive et dans des proportions qui diffèrent d’un individu à l’autre, alors ! Ce mois-ci, EscaladeMag vous entraîne en Corse, puis dans les environs de Lisbonne, pour une itinérance en bord de mer. Bloc, falaise, pas de jaloux ! On navigue sur les plus beaux spots, pour tester l’enthousiasme et dégommer la routine, se faire plaisir à l’excès et avec style. Et surtout chacun à sa manière…

Laurence Guyon

est édité par PRESS’EVASION.Imprimé en France – Dépôt légal : mai 2011

ESCALADEMAG – N°42 mai 2011SARL Press’Evasion – 184 rue des Candisons Lot. Carrière vieille 30190 St Chaptes

E-mail : [email protected] 483 803 441 00011Code APE : 5814Z ISSN : 1777-3865

Directeur de publication : Philippe [email protected]

Rédactrice en chef : Laurence [email protected]

Graphiste : Benjamin [email protected]

Rédacteurs/Photographes : Ricardo Alves, O. Broussouloux

Ont collaboré à ce numéro : Filipe Costa e Silva, Cl. Deck, G. Eloi, D. Garnon, M. Ibarra, M. Le Névé, A. Lysoe, Y. Martin, Cl. et Y. Remy, M. Troussier et en ghest le Nain Fusion

4 - Expresso Actu en bref

6 - Abcdaire Les mots de l’escalade

8 - Crashtest Mulebar

10 - Intelligence artificielle La sécurité

12 - Focus événement EB on ze roc

14 - Interview Les frères Remy

18 - Entrée libre Corse

30 - D’Antan La Voie du Levant

31 - Ecogrimpeur Grand duc

32 - Carnet de voyage Portugal

38 - Fashion climbing Textile

40 - Vos shops spécialisés Annuaire des magasins

EscaladeMagMai 2011N°42

Une curieuse rencontre vous attend, tout au sud de la Corse, sur le spot de bloc de Pianotolli. À quoi pense cette figure minérale, qui contemple les grimpeurs perdus dans la lumière du soir, dépaysés dans un paysage de myrte et de granit ? Peut-être aux combats du lendemain, aux plaisirs de la grimpe ou bien aux virtualités de l’imaginaire !

L’énigmatique égyptien de Pianotolli © O. Broussoulouxw

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• Franc succès pour le Deverscool contest, qui a eu lieu le 16 avril à Perpignan

• La marque grenobloise de vêtements ABK Climbing est désormais distribuée au Japon

• François Kaiser et Anne Laure Chevrier remportent les Championnats de France de Bloc à Millau

• Les élus strasbourgeois ont demandé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim

• Un festival international d’escalade aura lieu sur l’île grecque de Kalymnos du 18 au 22 mai

• Sasha Di Giulian et Angie Payne rejoignent le team Mountain Hardwear

• La catastrophe de Fukushima a été classée au niveau 7, accident majeur avec des effets considérables sur la santé et l’environnement

• 130, c’est le nombre de voies actuellement neutralisées pour rééquipement dans les Gorges du Tarn

• 260 000 tonnes de déchets en PVC ont été recyclés en 2010 en Europe

• 9b, c’est la cotation établie par Adam Ondra pour Chilam Balaam, une voie longtemps controversée

• Les émissions de gaz à effet de serre s’élèvent à 1,7 million de tonnes de CO2 soit 8,3 tonnes par personne et par an

• 176 755, c’est le nombre total de lecteurs distincts d’EscaladeMag, dans sa version numérique, sur internet

• 8, c’est le nombre d’éditions du Melloblocco, un méga rassemblement de bloc italien qui a eu lieu du 5 au 8 mai

• 13 400 tonnes de médicaments non utilisés ont été collectées en 2010, avant d’être détruits en incinérateur

Boucle vertueuseMillet renouvelle son opération de recy-clage de cordes, Climb more impact less. De sa fabrica-tion jusqu’à sa fin de vie, notre ma-tériel a un impact sur l’environne-ment. C’est pour-quoi Millet a créé depuis 5 ans une filière de recyclage des cordes d’escalade usagées et relance son opération de recyclage des cordes en 2011. Elle aura lieu du 15 avril au 15 juillet. Le principe : vous économisez 20€ sur l’achat d’une corde Millet si vous rapportez votre corde usagée en magasin pour la recycler. Plus d’infos sur www.millet.fr

Annot à BlocAvis aux amateurs de manifestation convi-viale, Annot vous donne rendez-vous les 21 et 22 mai pour un grand rassem-blement sur blocs naturels. La première édition d’Annot à Bloc se déroulera sur un secteur entièrement nouveau, au potentiel impressionnant.

Au programme : contest, barbecue géant, projections de film, marché franco-italien et grimpe en toute convivialité. En parallèle, des activités gratuites seront proposées tout le week-end : initiation, parcours accro branche, randonnées... Plus d’infos sur www.annot.com

Meltin’ blocÇa y est : la moutarde leur est montée au nez ! Le samedi 28 mai, la salle dijonnaise Meltin’bloc organise un grand open de bloc, ouvert aux catégories minimes à vétérans. Début des hostilités à 9h pour 5 heures de

contest et de folie, suivies de 2 finales (une pour les minimes et cadets et une pour les juniors, seniors et vétérans). Venez profiter des 400m2 de surface grimpable et des 50 blocs ouverts pour toutes les catégories. Toutes les infos sur www.meltinbloc.com ou au 06 74 77 60 22

Attention contagieux fighting spirit

300 €

Au Cimaïle 17 avril 11

Trois Cents EurosCharlotte Durifa:

Piafs

Le comité départemental FFME des Pyrénées-Atlantiques annonce le retour de certains rapaces. Plusieurs limitations temporaires ont été mises en place : merci de les respecter ! En raison de la présence du vautour Percnoptère sur le site d’Argui-belle, les secteurs des Grands corbeaux et du Tichodrome sont fermés jusqu’au 15 septembre. Le secteur du Percnoptère est interdit jusqu’à la mi-juin (présence du Faucon pèlerin). À Arudy, une partie du sec-teur Gsip est fermée jusqu’au 15 juin du fait de la présence d’un couple de Grands Ducs.

Attention prize moneyAttention Contagieux était partenaire du EB on ze roc organisé les 15-16 et 17 avril derniers sur la falaise du Cimaï. Un prix

Attention Contagieux Fighting Spirit, avec une prime de 300€ à la clef, était décerné pour le plus beau combat dans les voies, avec le meilleur état d’esprit. À ce petit jeu là, c’est Charlotte Durif qui l’emporte. Le jury était composé de Laurence Guyon (rédactrice en chef d’EscaladeMag), Fred Tuscan (patron de EB), Fred Bourgeois (co-fondateur et organisateur du EB On Ze Roc) et Daniel Afonso (ABK).

Nograd

vous présente l’actu de la grimpe

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Ça baigne dans l’huileTransformer l’huile de cui-sine usagée en biocarburant, c’est le projet novateur qui a vu le jour au Portugal. Il s’inscrit dans le cadre d’un programme européen baptisé Life. Il collecte les huiles et les recycle pour les véhicules des administrations locales. Pour recueillir les huiles, des conteneurs spéciaux ont été

placés à 20 endroits différents dans des zones résidentielles de la commune d’Oeiras, près de Lisbonne. En 2009, le projet a ainsi recueilli plus de 11 tonnes d’huile de cuisine. Plus d’infos sur www.ec.europa.eu

Voie des Parisiens Une fête de l’escalade aura lieu dans la Drôme, à Saillans, du 20 au 22 mai, à l’occasion du cinquantenaire de l’ou-verture de la Voie des Parisiens dans le Massif des 3 becs. C’est Manu Ibarra, guide de Haute Montagne, qui est à l’origine de cette manifestation. Cette voie incrustée de silex fut la première tracée dans le secteur, en 1961. Elle est rapidement devenue une référence et fait toujours rêver de nos jours. Robert Paragot, qui faisait partie des ouvreurs à l’époque, sera présent pour en parler. Plus d’infos sur www.ffmedrome.com

Appel à projetsLa Fondation Petzl a annoncé les résul-tats de son appel à projets pour l’envi-ronnement. Sur 8 projets sélectionnés, 5 ont été retenus, pour lesquels la Fonda-tion Petzl apportera une contribution to-tale de 30 000 euros en 2011. Plus de 16

projets ont déjà été suivis dans le cadre de l’appel à projets pour l’environnement, lancé en 2007. En tête de classement, un pro-jet en lien avec les valeurs de la Fondation Petzl : la préservation d’un site d’escalade naturel exceptionnel, considéré comme le Yosemite chilien, Cochamo. Plus d’infos sur www.fondation-petzl.org

Peinards...C’est sous le soleil du Finistère (si, si) que s’est déroulé le Pen Ar Bloc le 16 avril dernier. Organisée par le club d’escalade brestois TyCaillou, cette compétition aime à se définir comme « la plus à l’ouest » de France. Elle est axée sur la convivialité et l’échange, plus que sur la performance. Plus dé-janté que jamais, le Pen Ar Bloc saison 2 a tenu toutes ses promesses : accueil impeccable avec une petite crêpe pour chacun et une quarantaine de beaux blocs à essayer. Plus d’infos sur :http://penarbloc.free.fr

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ABC daire

Kama Sutra : un Katalogue de mouvementsSi le mot Amour fut un des premiers commentés dans ce modeste abécédaire, c’est que le plaisir emplit le grimpeur quand il pratique son activité favorite. Mais quand on évoque la passion du vide, les réactions ne se font pas attendre. L’auditeur tourne son doigt contre sa trempe en un geste universellement compréhensible. Il est fou, pense-t-il !

Texte Marco TroussierIllustrations Audrey Lysoe

L n promeneur ordinaire, passant au pied d’une falaise, aurait bien du mal à com-

prendre les gestes que fait un grimpeur en descendant d’une voie. À peine le nœud dé-noué, il se trouve instantanément possédé par un démon intérieur. Le personnage qui l’habite semble vouloir sortir de son corps, ses bras et ses jambes s’agitent de soubre-sauts, il est possédé d’une danse de Saint-Guy qui consiste à mimer les mouvements de la voie.

I l s’agit presque de Kama Sutra soit un catalogue de positions qui donnent du

plaisir, celui que l’on ressent en grimpant. La pathologie qui prend possession du grimpeur est caractérisée par des signes cliniques qui ne trompent pas. Pupilles di-latés, le grimpeur est dans un état de fièvre intense, il a l’écume à la bouche.

A utre signe clinique, le grimpeur mime des gestes frénétiquement. Comme

si un esprit vaudou l’habitait, il exécute au ras du sol, les mouvements qu’il vient d’ef-fectuer en altitude. Ami lecteur, avoue que cette manie que les grimpeurs ont de mi-mer leurs ébats verticaux au ras du sol est proprement hilarante, non ?

L e public s’agglutine autour du ma-lade pour tenter de saisir les nuances

gestuelles qu’il exprime et dont il renforce l’attrait par un vocabulaire imagé que seuls les initiés peuvent pénétrer. Bi doigt, mono doigt, lolotte, calage du genou, jeté (dans ce cas le grimpeur tente une lévitation volon-taire), un répertoire ésotérique sort de sa bouche à jets continus.

D epuis la nuit des temps, les grimpeurs tentent de partager leur passion, leurs

émois et leur addiction avec le cercle de leurs compagnons de cordée. Il n’est pas rare de suivre un dialogue fourni sur la

façon de saisir une réglette et d’y faire tra-vailler un maximum de doigts.

E n France, on peut sans contestation possible affirmer que Fontainebleau fut

une école du geste, incomparable. Pierre Allain a eu des mots admirables pour dé-crire ses aventures bellifontaines et ex-pliciter ce qu’est toute escalade, soit une succession de pas de bloc plus ou moins difficiles.

G eorges Hébert décrit un grand nombre d’usages du corps dans son ouvrage

le plus célèbre : L’éducation physique ou l’entraînement complet par la méthode naturelle. On y découvre les premiers mou-vements d’escalade décortiqués avec une précision qui force le respect et qui plus est, sur des supports qui ne sont pas des parois mais l’ébauche des premiers murs d’escalade.

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A vec l’arrivée des compétitions, il devient indispensable de pen-ser l’escalade et ses mouvements et c’est une véritable révo-

lution conceptuelle. On ne grimpe plus simplement ce qui est, on grimpe ce qui a été créé, imaginé. Antoine Lemenestrel et Fabrice Guillot furent les ouvreurs de voies les plus prolifiques des débuts

de l’escalade de compétition. Ils se sont penchés sur ce sujet en proposant de véritables problèmes d’escalade à résoudre.

A dessein ou par mégarde, ils firent trembler certains des meilleurs grimpeurs du monde sur le circuit à l’époque. Les

voies créées par ce duo étaient redoutables de complexité notam-ment par un usage des placements du corps et des poses de pieds qui augmentaient sérieusement le stress des compétiteurs et four-nissaient un spectacle haletant.

D ans le même temps, au début des années 80, on voit apparaître des tentatives de classification des mouvements de l’escalade.

Une question fondamentale agite certains esprits. Peut-on codifier les mouvements de l’escalade dans un répertoire comme ce fut le cas dans la danse classique. Existe-t-il un équivalent en escalade du déboulé, de l’entrechat, de la gargouillade ?

L a question n’est pas si innocente qu’elle parait. Elle renvoie aussi à la complexité, à l’imagination, à la compréhension. En

effet, que fait un grimpeur quand il grimpe une voie à vue. Est-il en train de réciter sous une autre forme une leçon apprise ou est-il en train de créer du neuf ? Vaste sujet…

L e fameux croisé de la Rose et le Vampire à Buoux a beaucoup fait parler de lui. Dans le même registre, le grand jeté de Hugh,

9a des Eaux Claires, fut lui aussi un mouvement très commenté. Il faut, pour le réaliser, quitter la prise de départ sans avoir encore atteint la prise d’arrivée. Le corps réalise un instant le rêve de tout grimpeur, ne plus tenir la paroi. Gaston Rebuffat qui conseillait d’avoir toujours trois points d’appui en aurait été effrayé !

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Texte par L. GuyonPhotos O. Broussouloux et Auriana Beauté-FFME

Crashtest

MulebarLa diététique pour les mules !Qu’on le veuille ou non, l’escalade se situe en marge de la vie courante et même si la dépense énergétique est moindre que dans les sports de fond, une alimentation adaptée à l’effort peut vous garantir une efficacité optimale, ainsi qu’une meilleure récupération. Nombreuses sont les barres sur le marché, alors qu’est-ce qui différencie Mulebar de ses concurrentes ? Réponses de nos testeurs gourmands !

• L’originalité des goûts• Les petits conditionnements• Le positionnement commerce équitable / agriculture biologique

• Un peu dures à mâcher

RetRouvez le NaiN Pact et sa tRibu suR

>Melissa Le Névé Championne de France de bloc 2010

« Ces barres sont créées à partir d’ingré-dients sains pour l’organisme et conçues pour les efforts physiques. J’adhère aux valeurs qu’elles véhiculent, comme le com-merce équitable. Elles sont très concen-trées et existent sous plusieurs formats, ce qui est bien pratique en fonction des efforts. Et surtout, elles sont vraiment bonnes et très surprenantes au niveau gustatif !

J’ai pris l’habitude d’en avoir toujours une dans mon sac quand je vais grimper au lieu d’un paquet de biscuits et finalement c’est largement suffisant ! Au niveau digestion, je n’ai aucun problème avec, je les tolère très bien. Je les utilise dans n’importe quel type de situation, dès que j’ai un coup de mou. Ça me redonne du punch ! »

>Davy Garnon Étudiant en Master Niveau 6b à vue

> L’analyse du Nain Pact

« J’ai testé les Mulebar dans ma pratique, je les ai trouvées bien adaptées à l’escalade, avec des goûts originaux.

Mule bar summer pudding :Connaissant un peu les anglais, je m’at-tendais à un goût bizarre. Et, agréable sur-prise, le goût fruits des bois passe vraiment bien ! La barre est digeste, pas trop sucrée, la consistance est agréable. Bref c’est un concentré de bonnes surprises, avec un goût très plaisant.

Mule bar Hunza Nut :Un mélange d’abricot et de noix au goût agréable. L’abricot fait bien passer les noix et rend la barre moins sèche. Du fait de sa compacité, on peut l’emmener faci-lement, en grande voie par exemple, pour la consommer au relais. Comme la barre précédente, il est un peu difficile de l’ouvrir, mais ça reste acceptable. »

« Nain Pact est parti taquiner la mule. Il a donc confié le test à son petit cousin, le Nain Fusion, un écolo gourmand qui baigne dans l’harmonie. Et ça tombe bien, ces barres sont non seulement goûteuses mais aussi énerg’éthiques (c’est-à-dire fabriquées à partir d’ingrédients 100% naturels, issus du commerce équitable). Les goûts sont surprenants (chocolat-figues-amandes, réglisse-noix de coco-graines de fenouil, mangues-noix de cajou, ananas-noix de coco…) mais agréables !

Le contexte dans lequel se déroule l’esca-lade nécessite des produits compacts et faciles à transporter, notamment en grandes voies ou en falaise lorsque la marche d’approche est un peu longue. Le Nain Fusion a trouvé le conditionnement des Mulebar pratique, notamment les pe-tites portions à grignoter quand le besoin s’en fait sentir ou alors par pur plaisir ! »

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Intelligence artificielle

Piqûre de rappelDétente, plaisir, oui mais attention à la sécurité ! On voit encore nombre de situations accidentogènes à la salle ou en falaise, qui fort heureusement tournent bien mais qui auraient pu avoir des conséquences graves. Ambiance relaxe, attitude désinvolte, connaissance approximative des manoeuvres, inattention : les raisons ne manquent pas. Retour donc ce mois-ci sur quelques points de sécurité fondamentaux !

Texte et photos O. Broussouloux

En escalade sportive, les techniques de sécurité que nous utilisons sont peu nombreuses, fiables et faciles à retenir. On constate malheureusement que la plupart des accidents qui surviennent dans ces contextes aseptisés que sont les SAE ou les falaises sportives concernent des grimpeurs, non débutants, mais au contraire aguerris et expérimentés. En cause, des erreurs grossières d’inattention, à mettre probablement en relation avec le caractère familier de ces différentes manœuvres, exécutées de manière routinière.

PréparationTout commence par l’encordement. Quel que soit le nœud que vous choisirez (nœud de huit ou nœud de chaise), ce qui est primordial, c’est qu’il soit correctement et surtout complètement réalisé ! Combien de grimpeurs ont fait cette erreur typique

qui consiste à passer la corde dans les pontets du harnais, débuter leur nœud, puis, toujours en discutant avec leur collègue, enlever le sweat, réajuster un chausson et… commencer à grimper avant de s’apercevoir, dans le meilleur des cas au premier point d’ancrage que quelque chose clochait ?…

Une solution : s’encorder avant de mettre ses chaussons, ce qui laisse du temps pour « checker » son nœud une dernière fois avant de partir et vérifier que son assureur est prêt lui aussi.

ActionUne fois le grimpeur dans la voie, c’est à l’assureur qu’incombe la plus grosse responsabilité, celle de le retenir en cas de chute. Ceci implique donc au moins deux choses essentielles : 1. Avoir toujours le regard tourné vers le grimpeur. 2. Avoir toujours une main sur la corde qui sort du dispositif d’assurage !

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Sur les falaises écoles, assez peu de grimpeurs

portent un casque. Pourtant celui-ci peut protéger

de chutes de pierres provoquées par exemple par

des personnes ou animaux circulant en haut de la

falaise. Et lorsque vous grimpez en tête, il peut être

fort utile en cas de chute tête en bas (ce qui advient si

vous avez passé une jambe derrière la corde).

Quand votre partenaire s’élance en tête dans une voie, soyez conscients qu’une chute peut survenir avant qu’il ait mousquetonné le premier point d’ancrage. Placez vous par conséquent sous lui, prêt à réaliser une parade si besoin. Par la suite, gardez toujours le contact visuel avec lui, pour donner le mou au bon moment ou enrayer une chute !

Car même les systèmes auto freinants nécessitent pour être efficaces une intervention de l’assureur.L’action de ce dernier est par ailleurs déterminante lors d’un vol du leader. Car certes, la corde absorbe une partie de l’énergie grâce à son élasticité, mais cela n’est pas suffisant pour amortir la chute. L’assureur doit aussi dynamiser celle-ci afin de réduire les contraintes mécaniques sur le grimpeur.

Deux options s’offrent à vous.

1. soit vous freinez progressivement en contrôlant le glissement de la corde dans le dispositif d’assurage (descendeur classique ou plaquette) : cette technique, qui implique obligatoirement de porter des gants, est adaptée en particulier lorsque vous assurez quelqu’un de bien plus léger que vous. 2. soit vous vous laissez entraîner vers le haut tout en maintenant la corde fermement : c’est la méthode idéale si on utilise un dispositif auto freinant.

Le regard tourné vers son grimpeur, Audrey ne se laisse pas distraire par les graffitis !

Le casque : un équipement indispensable en falaise école

Page 11: EscaladeMag n°42

CommunicationPour le grimpeur qui a évolué en tête, la réalisation de la manœuvre de maillon au relais constitue le dernier instant critique. Cela débute par l’auto-assurage où il est idéal d’utiliser une longe munie d’un mousqueton de sécurité. Pour tous ceux qui ne souhaitent pas « s’encombrer » et préfèrent utiliser pour cela les dégaines, deux précautions s’imposent : ne jamais faire de chaîne de dégaines, mousquetons sur mousquetons, car les risques d’ouverture (par pivotement de l’un sur l’autre) sont alors énormes ; et par conséquent n’utiliser qu’une dégaine en faisant en sorte de toujours rester en tension dessus. Pour le reste, la manœuvre ayant été bien faite, il est déterminant de communiquer avec son assureur, chacun devant être en permanence informé des actions de l’autre.

Quel nœud choisir ?

Nœud de huit ou noeud de chaise, à vous de choisir :

leur fiabilité est établie. Le nœud de chaise (complété

obligatoirement d’un nœud d’arrêt) présente

l’avantage, lorsqu’on le dénoue, de se desserrer

moins difficilement, surtout si on a chuté plusieurs

fois. Le nœud de huit est quant à lui très facilement

contrôlable ; c’est une des raisons pour laquelle il est

le plus utilisé dans le cadre des cours d’escalade.

Nœud de huit, de chaise ou de chaise double :l’essentiel est qu’ils soient bien réalisés

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Focus événement

EB on ze roc, le retour !Pour la deuxième année consécutive a eu lieu le EB on ze roc, un rassemblement bon enfant réunissant des grimpeurs de tous niveaux et toutes générations sur la falaise du Cimaï. Oubliez le style vintage de ce temple de la réglette et du léger dévers technique, c’est dans un secteur atypique que se sont réunis les quelques 150 participants, les 15-16 et 17 avril derniers. Croix, rigolade et combats à la pelle !

Texte L.GuyonPhotos Olivier Broussouloux

La falaise du Cimaï, haut lieu historique de la grimpe dans les années 80-90, se situe tout près du village médiéval de St Anne d’Evenos, dans l’arrière pays toulonnais. À son extrémité gauche, une ancienne carrière de marbre, encore exploitée il y a une trentaine d’années, était devenue au fil des ans un dépotoir jonché de gravas, herbes folles, carcasses de voiture et autres déchets métalliques. Après un travail de revalorisation des lieux, un secteur à part entière y a vu le jour, offrant des voies de tous niveaux, aux orientations diverses, permettant de jouer avec l’ombre et le soleil !

Attention contagieux est dans la place !

Page 13: EscaladeMag n°42

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déversantes, qui ont été concoctées pour offrir des challenges intéressants aux forts grimpeurs du team EB et à tous ceux qui voulaient bien s’y frotter.

Côté réalisations, on notera le beau spec-tacle proposé le dimanche matin par Olivier Fourbet, qui flashe un 8a+ à l’échauf-fement en guise de réveil musculaire. Belle démonstration également de la part de Charlotte Durif, véritable machine à cocher des 8a/a+ à vue. Enfin Florence Pinet enchaîne Les Sucettes, un 8b très peu répété et s’offre de manière magistrale un 8a+ à vue.

Comme les choses avaient été bien pensées, plusieurs animations étaient proposées aux participants (tyrolienne, highline, stands des partenaires…). Chacun pouvait égale-ment essayer les modèles de chaussons de la gamme EB et trouver ainsi chaussures à son pied. Mais le moment le plus marquant de ce EB on ze roc aura sans doute été le vol de 30 mètres qu’a pris Valéry Bernard pour le challenge Beal : il en est sorti échevelé mais souriant et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas « volé » le titre de vol le plus spectaculaire !

Pour ceux qui ont manqué ce week-end d’effervescence à la falaise au Cimaï, et la paëlla géante organisée le samedi soir au fort de Pipaudon, rassurez-vous : les voies restent en place et surtout les organisa-teurs pensent d’ores et déjà au EB on ze roc saison 3 ! Rendez-vous est donc pris à l’année prochaine. Merci à tous les par-ticipants, organisateurs, partenaires, béné-voles… et spéciale dédicace à Mr Philippe Petit (adjoint à la commune d’Evenos) qui s’est vraiment mis en quatre pour soutenir cette manifestation.

Nettoyage, débroussaillage, purge du haut de la falaise pour éviter les risques d’ébou-lement, aménagement des sentiers d’accès et bien sûr équipement de nouvelles lignes: les organisateurs du EB on ze roc et les bénévoles qui leur ont prêté main forte n’ont pas ménagé leurs efforts pour rendre l’endroit accueillant et propice à la varappe. 30 voies, du très facile à l’extrême, atten-daient donc les participants, en plus des itinéraires ouverts l’an dernier pour le EB on ze roc première édition et de toutes les autres lignes, plus classiques, de la falaise.

De l’art brutPas de graffeurs en vue, pourtant l’am-biance est étonnamment urbaine. Tout autour de l’ancienne carrière désaffectée, des tags et graff’ géants s’affichent, colo-rés, sur le marbre lisse. Les fronts de taille portent encore par endroits les stries pa-rallèles résultant du sciage des blocs. Mais au-dessus, c’est du calcaire haute densité, sur lequel les équipeurs de l’événement ont su ouvrir des lignes d’ampleur, pour le plus grand plaisir des grimpeurs présents.

Merci aux 6 « Makita boys » pour le super travail fourni en amont de la manifestation : Fred Bourgeois, Francis Elichabe, Matthieu Guillon, Christophe Louis, Fred Rollando et Thierry Volpiatto ! Sur la partie gauche, ils ont ouvert des voies faciles, qui permet-taient à chacun de s’exprimer, notamment au secteur de la terrasse où la FFCAM pro-posait un atelier découverte. Et sur la par-tie droite, ce sont des voies plus dures, très

Ambianceà la mad max

Charlotte Durif s’offre un8a+ à vue de plus !

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interview

Ils sont fous, ces Helvètes ! Et surtout incroyablement actifs… Même jetés dans le lac avec des poids aux pieds, les frères Rémy trouveraient encore le moyen de revenir à la nage, pour ouvrir des grandes voies sur les montagnes environnantes ! Rencontre avec un duo de choc, qui aime le chocolat, le hard rock et le doux bruit du perforateur.

Comment avez-vous découvert l’escalade ?Nos premiers pas en montagne, nous les avons faits avec notre père, dans les années 60. Il nous emmenait marcher, grimper, skier. Puis nous avons poursuivi par nous-mêmes, en escalade, complètement fascinés par la découverte d’une sorte de nouveau monde, vertical, où personne n’était passé avant. Un régal ! Les années 70 ont été celles de l’aventure et des tâtonnements. Se côtoyaient encore des styles très différents : l’artif, le libre encore mal défini, avec un assurage très hétéroclite (sur pitons, coinceurs ou spits). En 1973, nous avons effectué un séjour en Grande Bretagne : pour nous, ça a été le déclic du libre comme but en soi et le début de l’apprentissage sur coinceurs. Nous grimpions alors dans des voies de qualité diverse : de la sale cheminée au mur béton, tout y passait, sans trop de discernement !

Puis est venu le temps de l’ouverture ?Oui ! Une phrase nous servait de leitmotiv : « mieux vaut ouvrir une voie, celles existantes on peut toujours y revenir plus tard… ». Nous avons donc commencé à ouvrir, le plus possible ! À une époque où l’on plantait

encore les spits à la main, nous sommes arrivés à plus de 600 par année et à partir de 1986, nous sommes passés à 2000. Le repos, nous ne connaissions pas trop. En un mois au Verdon, nous répétions au moins 20 voies et en ouvrions une dizaine. Nous grimpions parfois sous la pluie et souvent dans un état de fatigue avancé… Bref, nous étions une cordée très soudée, quasi toujours sur la même longueur d’onde, ne nécessitant pas d’explication, ni de théorie, mais de l’action, rien que de l’action !

Vous avez ouvert des voies engagées et très exigeantes. Comment gériez-vous le stress en situation expo ?Il faut savoir qu’à l’époque où nous avons ouvert les voies les plus expos, au Wenden par exemple, c’était presque normal. On était encore dans une logique alpine. Dans la cordée, c’était mon frère, Yves, qui ouvrait. Il était toujours en tête et moi, en second. Il avait un meilleur niveau que moi et surtout, il était capable de se conditionner mentalement pour faire des choses incroyables à l’ouverture. Parfois, on s’apercevait en retournant dans les voies qu’il avait été plus fort à l’ouverture qu’il

«Mieux vaut ouvrir une voie, celles existantes on peut toujours y revenir plus tard.»

Yves Rémy à l’ouverture, auPetit clocher du Portalet

Propos recueillis par L. Guyon Photos coll. Cl. et Y. Rémy

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ne l’était à la répétition ! Mais physiquement aussi, à cette époque, il avait un niveau qui lui donnait de la marge. En 1980, il a déjà fait du 7a en solo intégral, ce qui permettait d’envisager sereinement (enfin si l’on peut dire !) des ouvertures dans le 6c obligatoire max.

Pour l’ouverture d’une nouvelle voie, comment se passait le repérage ?Quand on découvrait une nouvelle falaise, on observait de loin à la jumelle, pour repérer les lignes de faiblesse évidentes. Puis à mesure que les voies s’équipaient, on repérait en descendant à droite à gauche, les dalles à gouttes d’eau qui pouvaient être exploitées. Le passage du tamponnoir au perfo’ a été prépondérant dans la systématisation de l’équipement, facilitant et accélérant le processus.

Pour un grimpeur actuel, passer de l’escalade en salle, super aseptisée, à vos grandes voies, plutôt engagées, ce n’est pas facile, non ? Quel regard portez-vous là-dessus ?Le niveau en salle est incroyable aujourd’hui. Les grimpeurs acquièrent rapidement un

Les deux frangins à Kalymnos

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niveau physique qui leur permet d’envisager le 7a sans complexe. Parallèlement, les standards d’équipement se décalent et les points, dans les salles et les falaises écoles, ont tendance à être plus proches que dans le temps. Malgré tout, dans les grandes voies calcaires que nous avons en Suisse (Sanetsch, Wenden, Ratikön), le style d’équipement est resté le même qu’à l’époque, c’est-à-dire assez « éprouvant » ! De plus, l’escalade n’est pas facile à lire, très technique, parfois en dalle, avec des cannelures pas faciles à utiliser. On conseille donc toujours de commencer très en dessous de son niveau en salle. L’idée, c’est de garder une forme d’humilité par rapport aux voies et de prendre progressivement la mesure de l’engagement.

Dans la jeune génération, quels sont les grimpeurs qui vous impressionnent, dont vous appréciez le parcours ?Il y a beaucoup de très forts grimpeurs bien sûr, dans la jeune génération. Je pense à quelqu’un comme Ueli Steck, qui est aussi un fort alpiniste. Je regrette un peu par contre que les jeunes falaisistes modernes ne soient pas plus impliqués dans l’ouverture. C’est dommage. Parmi les grimpeurs qui repoussent les limites de la difficulté, dans le

style « grande voie extrême engagée », ceux qui me viennent à l’esprit sont des grimpeurs comme Rolando Larcher ou Philippe Mussato. Certes ils n’appartiennent pas (plus) à la jeune génération, mais dans l’esprit, je trouve qu’ils font vraiment avancer l’activité par leurs ouvertures !

Aujourd’hui, vous ouvrez toujours ?Nous ne serions plus capables aujourd’hui d’ouvrir des grandes voies aussi engagées qu’à l’époque. Il y a peu, nous sommes retournés au Wenden pour rééquiper une de nos anciennes voies et nous avons pris peur ! Suite à cela, on a décidé de ne pas la mettre dans le nouveau topo… Depuis quelques années, nous nous sommes surtout tournés vers l’équipement de voies courtes en falaise, comme à Kalymnos, où nous avons œuvré à l’équipement de secteurs entiers, super beaux, dans des niveaux faciles. On y a fait grimper notre père, d’ailleurs, 86 ans. L’an passé, il a encore fait un 6a en tête à vue !

Les voies qui sont dans votre panthéon personnel ?Sans hésiter Mötorhead au Grimsel, et puis le Petit clocher du Portalet dans le Massif du Mont Blanc. Mötorhead, pour l’ambiance

incroyable : ces grandes dalles de granit très pures, au-dessus de ce lac de barrage, en plein cœur de la Suisse ! Le style est tout en friction (on ne grimpe plus guère comme ça de nos jours, sur des dalles qui mettent autant à l’épreuve l’adhérence des chaussons que les nerfs des grimpeurs ! ). Cette voie m’évoque aussi toute une époque et plein de souvenirs avec mon frère. On écoutait du hard rock à fond dans la voiture, Mötorhead en boucle tout le long du trajet quand on allait grimper, d’où le nom de cette voie, mythique !

Vous écoutez toujours du hard rock ?Yes ! Mötorhead a joué en concert à Lausanne l’été dernier et on était au rendez-vous. On a même quitté la falaise dans l’après-midi plus tôt que prévu pour se préparer au choc ! C’est un style de musique qui compte pour nous. D’ailleurs, c’est marrant de constater que parmi toutes les voies qu’on a ouvertes, une centaine portent des noms en rapport avec le hard rock et 20 sont même des noms de morceaux de Mötorhead !

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«Nous sommes retournés au Wenden pour rééquiper une de nos anciennes voies et nous avons pris peur ! »

Yves dans Sens unique, 7a, secteur Iannis, Kalymnos

Claude à fond, comme d’hab’

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En bref> 40 ans d’escalade au compteur> Plus de 1000 grandes voies ouvertes dans le Monde (Alpes, Verdon, Jordanie…)> Réalisations marquantes : Vernli, au Wenden (Suisse) : 22 longueurs, de 6c à 8a (7b avec points d’aide) La première, en un jour, du Pilier Goussault, au Verdon, en 1978

Yves dans la 6e longueur d’Etat de choc, 6c, au Petit clocher du portalet

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entrée libre

Texte et photos O. Broussouloux

Le ferry glisse sur les eaux calmes de la Méditerranée. Allongés sur nos transats, nous émergeons doucement d’une nuit marine, bercés par les vibrations des hélices. Au loin, les premiers rayons illuminent déjà les aiguilles de Bavella et les sommets de l’Alta Rocca. D’ici une heure, nous accosterons. Salute Corsica !

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Assis sur une terrasse du port, nous dégustons quelques canistrelli trempés dans le café, tout en suivant d’un regard distrait les voitures qui finissent de s’extirper du ventre du navire. La carte routière est dépliée sur la table. Nous survolons un à un les cercles tracés au feutre rouge, points de passage

incontournables du voyage qui nous mènera jusqu’en Balagne, au nord-ouest de l’île. À présent, commence notre exploration, une dizaine de kilomètres au sud de Porto-Vecchio.

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Ambiance marine pour Camille Duhé à Capineru : Le Bon coucher, 4+

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PalombaggiaSable blanc, mer turquoise, granit rose et pins parasols. Pas étonnant que cette plage figure parmi les plus célèbres de l’île ; et que le maquis environnant se soit garni de maisons et autres haciendas plus luxueuses les unes que les autres ! Ici, la Jet Set a rendez-vous durant la saison chaude.

Baignade, farniente. En fin de journée, la température redevient propice à l’escalade. À l’extrémité sud de la plage, au bord de l’eau, quelques blocs apparaissent. Il n’y a pas un grand nombre de passages, mais c’est suffisant. Ici, le granit a parfois tendance à rouler sous les doigts ; la brosse permet de résoudre ce petit inconvénient. Plats, réglettes, parfois inclusions de rocher volcanique. L’escalade est athlétique, les rétablissements se font au prix de ramping laborieux !

Cyril Salze, le grimpeur multifonctionsBloc, falaise : tout lui plait, tant que le rocher est beau ! C’est un gars bien cool, qui apprécie particulièrement partager des séances de varappe en tribu, en Corse ou ailleurs. Parmi ses falaises de prédilection, on peut citer la Restonica, le Tarn ou Claret. Et pour le bloc, c’est actuellement Petreto qui l’inspire le plus. Avec son amie Nat’, il a d’ailleurs œuvré à la redécouverte des lieux, en opérant un phénoménal travail de rebrossage et de démaquisage. Merci à eux !

peupleescalademag

de grimper. À quelques mètres de l’eau, sur une pelouse rase, gisent les premières boules. Nous jetons nos crashpads et posons enfin nos doigts sur un rocher ocre et parfait.Il n’y a plus qu’à divaguer dans ce dédale, sautant de bloc en bloc, nous frayant un chemin parmi la myrte et la salsepareille ;

Enfin, après avoir savouré les traditionnels mirizani (aubergines à la bonifacienne), nous profitons d’une excursion en bateau vers les grottes marines et les îles Lavezzi…

“ D’un coup, au détour d’un virage, on aperçoit un chaos de blocs, rochers blancs et orangés, émer-geant d’une gangue de myrtes et de pistachiers.C’est là ! ’’

Cyril Salze à l’ombre des chênes à Petreto, dans le 91b (7A)

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grimper à l’envi, inspirés par les formes ou par les noms des blocs, parfois si rabelaisiens… Jusqu’au moment où la peau rend grâce. Alors, il est temps de s’asseoir et d’embrasser du regard l’horizon, où se dessinent les côtes sardes. Demain : Rest day !

BonifacioAu sommet d’une péninsule de calcaire, face à la Sardaigne, la citadelle brave les vents et protège les bateaux, nichés dans son estuaire, cent mètres plus bas. Dans les ruelles étroites et tortueuses, la déambulation donne à voir les pittoresques échoppes où vendeurs de corail succèdent aux artisans et restaurants. Puis le cimetière marin, blanc, silencieux, où glissent furtivement les chats, apporte calme et sérénité.

Le soleil décline peu à peu. La lumière coule encore sur les îles Cervicales. Quelques mouvements encore sous les feux de la rampe, avant d’aller déguster une langouste sur le port. Comment rêver meilleure introduction à l’escalade corse ?

CapineruSituée au sud-ouest de l’île, la Punta di Capineru est un des premiers spots à avoir été médiatisé. La route minuscule serpente, enfouie dans un maquis si dense que l’on distingue à peine les toits des maisons bâties de part et d’autre. Sur le chemin qui mène au secteur, nous sommes enivrés par des parfums d’iode et de maquis ; les formes des blocs, leurs couleurs se précisent et intensifient notre envie

Direction le nord !Peu après Sartène, c’est à Petreto Bicchisano que nous choisissons de faire une halte. À l’abri des ardeurs du soleil, tapis sous les chênes, des centaines de blocs sont là, qui valent à eux seuls le voyage. Arqunophobie pour s’entretenir les doigts, Post-it pour se dégourdir les jambes, Arrête le carre pour la tête… Mais il est déjà temps de repartir.

Ajaccio, col de Vizzavona, Vivario, Corte, Ponte-Leccia, Lama… L’itinéraire qui, par l’intérieur nous conduit vers le Nord nous fait découvrir l’autre visage de la Corse : forêts de châtaigniers centenaires, remplacées par les hêtres et les pins dès que l’on s’élève, villages perchés, cochons sauvages et vaches en liberté divaguant le long des routes, bergers gardant leurs troupeaux de brebis ou de chèvres…

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Cyril Salze, le grimpeur multifonctions

Eliot Barnabé paré par sa maman surun des jolis blocs du secteur Castellu,à Petreto : le 77a

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entrée libre

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Sur les hauteurs de Calvi, Notre Dame de la Serra et son chaos de blocs : Olivier Broussouloux y révise sa technique de Dülfer !

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Loïc Le Denmat jette son dévolu sur La Colo, un 6B d’ampleur dans les taffonis

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Olivier Broussouloux,Corsica blocOriginaire du Cantal, Olivier vit en Corse depuis une quinzaine d’années. Prof de fac et grand amateur de photo, c’est avant tout un grimpeur passionné, jamais rassasié de rocher. Ouvreur, brosseur, il est toujours en quête de nouveaux challenges, qu’il a plaisir à partager avec ou sans corde ! L’an passé, il a œuvré au recensement global des spots de l’île pour le topo Corsica Bloc. Si vous le croisez, n’hésitez pas à lui demander des infos : humour taquin, caractère entier mais grande urbanité !

peupleescalademag

Ile Rousse :sa gare, ses palmiers

Loïc Le Denmat jette son dévolu sur La Colo, un 6B d’ampleur dans les taffonis

Et voici la Balagne. À la chaleur du sud, succède un climat plus doux. Depuis les longues plages de sable fin, le regard se perd vers les côtes du Cap Corse, explore les contreforts ouest des plus hauts sommets de l’île, et revient vers les reflets ocres de Lumio, Île Rousse ou Calvi. C’est dans cette dernière ville que nous fixerons notre camp de base.

Notre-Dame de la SerraLe plus gros potentiel de blocs se situe sur les hauteurs de Calvi, autour de la chapelle de Notre-Dame de la Serra. Après avoir quitté le port, en direction de Porto, on bifurque bientôt sur une route défoncée qui mène dans un premier temps au secteur de la citrouille. Les blocs occupent tout un vallon. Après avoir grimpé sur le Fantôme, en bordure de route, c’est vers la crête que nous nous dirigeons, afin d’admirer la Revellata. Puis nous plongeons vers l’immense citrouille, équipés d’un brin de corde pour travailler un premier projet.

Séance après séance, nous explorons les mini spots autour de la chapelle : le petit dévers de la barrette, où de multiples jeux naissent de l’inspiration du moment, les hautes dalles, un peu banzaï du rempart, découvertes et brossées par Philippe Le Denmat et Manu Ratouis, les purs murs de la grotte du chasseur…

LumioPour clore ce voyage, nous goûtons au charme quelque peu désuet du Trinichellu, ce petit train unique en son genre qui, depuis Calvi vous transporte de plage en plage, s’arrêtant ça ou là selon le bon vouloir des passagers… Crashpads embarqués sous l’œil un peu goguenard des vacanciers, plus habitués aux parasols et autres nattes de plage, nous nous laissons bercer jusqu’à Lumio : un mini secteur, mais qui se révèle finalement être le meilleur endroit pour, à quelques mètres de l’eau, grimper une ultime fois sur cette île, tout en admirant le soleil qui décline, plongeant peu à peu Calvi dans l’ombre.

“ Pour clore ce voyage, nous goûtons au charme quelque peu désuet du Trinichellu ’’

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“ Palombaggia ne deviendra jamais le dernier spot à la mode, mais en fin d’après midi, c’est bien agréable tout de même ! ”

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Venir en Corsepar avion :CCM : www.aircorsica.comEasyJet : www.easyjet.com

par bateau :Corsica ferries : www.corsica-ferries.frSNCM : www.sncm.fr

Carte

Calvi : Olivier Broussouloux sur les réglettes du 11b, secteur Grotte du chasseur, 7B+

entrée libre

Louer une voiturewww.corsicadriving.com

Prendre le trainwww.train-corse.com

Dans les bras de Morphéewww.gites-corsica.com www.hebergement-corse.comwww.corsicacamping.comwww.hotelscorse.com

Topo

Corsica Bloc : www.corsica-bloc.fr

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N. 196

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N. 1

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N. 193

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BASTIA

CALVI

CORTE

AJACCIO

PORTO-VECCHIO

PETRETO

BONIFACIO

LUMIO

PALOMBAGGIA

CAPINERU

NOTRE DAME DE LA SERRA

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Colomba

Si après une chaude journée de grimpe sur les spots de l’île, vous vous offrez une Colomba en terrasse, ayez une petite pensée pour l’héroïne de Prosper Mérimée ! Avant d’être une délicieuse bière blanche qu’on consomme avec modération, Colomba, c’est aussi un chef d’œuvre de la littérature française, sur la thématique ô combien épineuse de la vengeance…

La nouvelle, inspirée à son auteur au retour d’un voyage en Corse, paraît en 1840. Mérimée est fasciné par cette terre, par sa sauvagerie, par la violence des mœurs qu’il y perçoit. Il écrit : « C’est la pure nature qui m’a plu surtout. [...] Je ne parle pas des vallées, ni des montagnes,

[...] mais de la pure nature de l’Homme. Ce mammifère est vraiment fort curieux ici et je ne me lasse pas de me faire conter des histoires de vendettas ».

L’image très caricaturale qu’il donne de la Corse a contribué à nourrir la légende d’un pays dominé par la violence et le sang. Reste que le clanisme n’est pas ici un vain mot… Mérimée procède à une transfiguration qui a plus valeur littéraire qu’ethnographique, la Corse l’intéressant en tant que monde primitif, situé hors du temps et de la civilisation. Gageons qu’il porterait un autre regard aujourd’hui, du moins on l’espère !

Par L. Guyon

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d’antan

En ce temps-là, il y a déjà cinquante ans, le but de l’exercice était encore d’atteindre le sommet des mon-tagnes. Et l’escalade sportive que nous pratiquions dans les Calanques et à Fontainebleau n’était qu’un des moyens permettant d’aller vers l’alpinisme. Mais, au début des années 1960, de nouvelles voies d’ascension dans le Vercors et la Chartreuse sont venues troubler nos certitudes, avec des lignes débouchant, non pas sur une cime, mais sur un plateau herbeux, qu’un troupeau de moutons était occupé à tondre...

Escalade anecdotiqueOuverture de la Voie du Levant

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Texte et photos Claude Deck

Ces nouvelles voies d’ascension, condui-sant nulle part, marquaient le début

d’une nouvelle tendance allant vers plus d’escalade et moins d’alpinisme... Georges Livanos qui a découvert maintes et maintes parois calcaires en France, l’expliquera plus tard à sa façon. « Hé ! Grec ! Pourquoi tu n’as pas regardé vers le Verdon ? ». « Parce qu’à l’époque, on regardait vers le haut, pas en bas... ».

De cette période, nous avons gardé en mémoire une péripétie. Au début des

années soixante, en venant visiter le Pilier Sud-est du Jardin du Roy, nous avions repéré une belle possibilité dans la face est. Nous n’étions pas des ouvreurs acharnés, plutôt des dilettantes avertis. Mais là, il n’y avait qu’à cueillir le fruit mûr.

Nouvelles perspectives

Dans le Diois, les premiers jours de novembre sont souvent favorables.

Avec Jérôme Brunet, nous formions une cordée homogène et venions d’exercer nos talents dans les plus difficiles escalades des Dolomites – les plus difficiles certes, mais pas d’affolement... à bien des années lumières du haut de gamme d’aujourd’hui. À peu de distance, suivait la cordée de nos trois amis François Hess, Bernard Mevel et Alain Pelgrand.

Nos amis devaient récupérer le matériel d’assurage et transporter les vivres pour

le bivouac que nous devions partager. En des-sous, ils devaient tenir compte du bombarde-ment intensif des défricheurs. Et pestaient à cause de l’équipement très aéré que nous leur

proposions. Un écart entre les deux cordées s’est créé lorsque la nuit menace. Il faut se résoudre à des bivouacs séparés.

Nos camarades s’installent au niveau de la grande baume du Midi, ils ont

la nourriture et l’eau pour passer la nuit. Devant, nous devrons nous contenter de deux petites marches. Jérôme est assis sur celle du bas, je me pose juste au dessus. Im-possible d’envoyer un brin de corde pour faire monter la soupe et la nuit est mainte-nant là. Nos amis - à portée de voix - n’ont de cesse de vanter leur confortable vire et de nous décrire l’excellent menu qui les attend.

Pour nous plus haut, il faut manger le peu qui nous reste et rationner l’eau pour

aller jusqu’au prochain matin. Dans mon sac, j’ai seulement une boite de tablettes de Dextrosport, à base de sucre de raisin, les barres énergétiques de l’époque. J’ouvre une boite, partage son contenu. Les barres blanches sont vite absorbées par les deux af-famés. Eh ! Cela a une drôle de consistance ! C’est comme du plâtre, ce produit doit être périmé…

Soudain, l’information m’arrive au cerveau... « Jérôme, on a bouffé le Meta,

vite recrache... Je me suis trompé de boite ». Mais trop tard, nous avons avalé les tablettes. Dans mon fond de sac, j’avais toujours une boite d’alcool solidifié, des tablettes blanches et dans la nuit... Aussitôt, on regarde avec un briquet les indications terribles écrites sur la boite : « Danger, ne pas absorber...Tenir hors de portée des enfants... En cas d’absorption accidentelle, contacter d’urgence le Centre antipoison. Etc... Etc... »

Miam, miam...

La frontale est dans le sac des collègues plus bas, alors nous prenons tout de

même grand soin de tenir le briquet un peu éloigné. Notre camarade Mevel est appelé en consultation, il est jeune médecin. Rigolade générale à l’échelon inférieur et divers noms d’oiseaux sont échangés. Enfin notre docteur livre son diagnostic et son ordonnance hurlée à distance : « Buvez l’eau qui vous reste et faites-vous vomir... ».

Ainsi fut fait, mais la nuit malgré la fatigue, se passera avec une certaine anxiété. Au

matin, aucune des graves brûlures d’estomac promises n’est ressentie... Compte tenu des mises en garde particulièrement alarmistes de la notice, pas question d’attaquer le ressaut supérieur, descente par l’échappatoire. Il faut vite aller s’informer sur notre cas.

Le plus amusant sera la relation télépho-nique avec le Centre antipoison :

- Age des accidentés ?- Vingt cinq ans.- Comment cela est possible !! En général ce type d’accident concerne des enfants en bas âge...- Circonstance de l’accident ?- Heu ! C’est un peu spécial, je vais vous expliquer....

Et nous pûmes revenir une semaine plus tard pour terminer cette Voie du Levant,

qui deviendra une belle classique du cirque d’Archiane.

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éco grimpeur

Nombreux sont les animaux qui partagent l’attrait des grimpeurs pour les falaises et les milieux rocheux en général. Parmi eux, on pense aux oiseaux évidemment et au célébrissime faucon pèlerin, qui niche essentiellement en paroi. Mais ce n’est pas le seul rapace à apprécier nos terrains de jeu. Le Grand-duc d’Europe y passe aussi le plus clair de son temps !

Le Grand-duc : un géant mal connu

Texte Guillaume EloiPhotos Yvan Martin

«Vous venez souvent par ici ?»

Un Grand-duc, au taquet

Le Grand-duc d’Europe est, chez nous, un oiseau lié aux falaises et aux rochers. Le milieu rupestre lui fournit des lieux pour se cacher la journée, pour nicher, pour être (normalement) à l’abri de l’Homme. En France, il est présent au sud d’une ligne droite, passant par les Ardennes au nord-est, et les Pyrénées Atlantiques au sud-ouest.

Vous l’avez peut-être déjà entendu en quittant la falaise, un soir d’automne : « HOU oh » (le premier son plus fort que le second). C’est le chant poussé par le mâle, pour marquer son territoire et séduire une femelle. Si vous êtes chanceux, vous avez peut-être même entendu la femelle lui répondre par un chant très semblable : « HOU oh », juste un peu plus aigu, comme pour bien montrer sa féminité !

La vie du géant de la nuit

C’est par ce chant que commence la saison de reproduction, en général en novembre. Les oiseaux deviennent beaucoup plus discrets à partir de la ponte autour de février, et les jeunes (de 1 à 4 en général) éclosent au bout d’un mois. Ils quittent le nid environ 2 mois plus tard, alors que toutes leurs plumes ne sont pas encore sorties. Ils vont alors rester dans les parages et sont encore nourris par leurs parents jusqu’à l’automne, période à laquelle ils finissent par devenir autonomes et trouvent eux-mêmes leur nourriture.

Plus gros rapace nocturne d’Europe, le Grand-duc d’Europe est un super prédateur qui peut manger de tout : on a trouvé dans ses pelotes de déjection (qui peuvent dépasser 15 cm) et aux abords de son nid, des restes de gros insectes, de mammifères (renardeaux, et surtout lapins, lièvres et rats qui pullulent sur les décharges), des oiseaux (des plus petits jusqu’aux corbeaux, hérons, rapaces diurnes et nocturnes), mais aussi de poissons, batraciens...

Comme ces captures se font de nuit, il est difficile d’être catégorique, mais il semble que les proies soient attrapées au sol, dans l’eau ou lorsqu’elles sont posées au nid, au sommet d’un arbre pour passer la nuit... Le Grand-duc patrouille sur son territoire, dès la tombée de la nuit, par un vol en rase-mottes qui lui permet de surprendre ses proies, mais qui a aussi quelques inconvénients... On en retrouve parfois accrochés à une clôture de fils barbelés ou emmêlés dans des filets de terrain de sport.

La cohabitation avec l’Homme et ses activités

Dans la nature, le Grand-duc d’Europe adulte n’ a pas de prédateur. Mis à part les quelques cas d’œufs ou de poussins prélevés au nid par des renards, fouines ou grands corbeaux, ses causes de mortalité sont donc principalement dues aux activités humaines. Et à cause de sa mauvaise réputation, il a été conduit au bord de l’extinction au cours du XXeme siècle.

Depuis sa protection intégrale en 1972, il a pu reconquérir une partie de son habitat originel, mais sa situation reste fragile : des porteurs de fusils arriérés continuent à en abattre quelques uns en France chaque année et les collisions avec les lignes électriques, les voitures, les trains sont maintenant la première cause de mortalité.

Avec nous grimpeurs, les problèmes sont liés aux dérangements, mêmes involontaires, qui peuvent conduire la femelle à abandonner ses œufs ou ses poussins. Mettez-vous à sa place : comment pourrait-elle croire qu’un humain est inoffensif, alors que depuis des générations, son espèce a appris à craindre tous les bipèdes qui s’approchaient ?

Pour éviter ces problèmes, il faut se souvenir que nous sommes des invités en falaise et éviter de déranger ses occupants. Si vous entendez des cris d’alarme, si vous voyez un gros oiseau s’envoler à votre arrivée, faites demi-tour pour qu’il y ait une chance qu’il revienne. La consigne générale est donc de respecter les mesures qui limitent les accès et la pratique, de respecter les conventions passées entre la FFME, les propriétaires et les associations de protection de la nature.

Fiche d’identité>Nom : Grand-duc d’Europe (anciennement : Hibou grand-duc)>Nom scientifique : Bubo bubo>Mensurations : 60-75 cm de long>Envergure : 160-190 cm>Poids : 1,5 à 4 kg, selon le sexe et l’âge>Répartition mondiale : Europe (sauf UK) et une grande partie de l’Asie (Russie, Asie Centrale et Chine)

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carnet de voyage

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Coup de téléphone : un ami arrive de France pour quelques jours d’escalade. Il faut préparer un « best of » des alentours de Lisbonne. Diantre ! Où l’amener ? Par où commencer ? Et surtout que lui proposer : du bloc, du deep water soloing, de la falaise ou du trad’ ? Il y a tant de possibilités !

Je m’enfonce dans un fauteuil, étourdi par la dure tâche qui m’attend. J’ouvre une bouteille de Porto et pendant que je me laisse enivrer par ce nectar, mentalement je fais défiler sous mes yeux tous les spots de grimpe que je connais. Des voies et des blocs que j’ai faits plein de fois, où j’ai laissé un peu de ma peau, de vrais trésors que j’ai envie de partager maintenant.

Comme un maître d’hôtel, je concocte un menu d’escalade pour 4 ou 5 jours, de la pure gastronomie verticale. Apéritif : blocs de granit sautés en amuse-gueule. Entrée : deep water soloing dans la fraîcheur océane. Plat principal : falaises corsées et bien garnies. Et comme dessert, du terrain d’aventure au goût exquis.

Texte Filipe Costa e SilvaPhotos Ricardo Alves

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Dressé sur l’une des cimes de la Serra de Sintra, à l’ouest de Lisbonne, le Palais de Pena : éclectisme architectural et couleurs vives

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Isabel Boavida dans Arrebenta Bilhas, 7c+, Portinho da Arrábida

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Un toast aux blocsC’est dans les bois de Sintra, à 20 Km de Lisbonne, que se trouve la plus belle concen-tration de blocs. Ce n’est pas un bois comme les autres, ici on entre et on devient quelqu’un d’autre. C’est un bois féerique, peuplé d’ombres et lumières, de poètes et de sor-cières… On y croise aussi d’étranges gens aux mains blanches, aventuriers à la recherche du bloc perdu !

Son ancien nom, Mont de la Lune, reflète bien son air mystérieux. Partout les vieux cyprès, les arbustes et les gros blocs de granit sont couverts de lichens et de mousses : une am-biance de vert vertical. Il y a déjà plus de 600 passages, dans beaucoup de styles différents à cause de la grande diversité géologique du granit (réglettes, trous ou plats, pour une escalade technique et physique).

Hors d’œuvre à l’air du largeDeep water soloing : cette discipline relative-ment récente consiste à grimper au-dessus de l’eau. On peut aisément la pratiquer autour de Lisbonne. Pour certains grimpeurs, c’est un jeu ; pour d’autres, c’est de la peur à l’état brut. Mais une chose est sûre, la température de l’Atlantique peut refroidir bien des ardeurs !

L’endroit le plus à la mode, c’est une grotte située entre Sesimbra et Cabo Espichel. Le voyage à lui seul mérite le détour tant la côte est belle, avec ses petites plages sauvages et inaccessibles. On aperçoit même parfois quelques dauphins qui s’amusent au large. Un autre bon spot se trouve près de la ville de Cascais et avant la plage du Mexilhoeiro : c’est la Boca do Inferno, littéralement la Bouche de l’Enfer.

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Nuno Pinheiro mule au-dessus de la mer

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Des plats de résistancePrès de la ville de Cascais, en direction de la fameuse plage du Guincho où le surf est roi, on trouve, en bord de mer, une des falaises écoles les plus classiques : Farol da Guia. À 2 minutes de la route, juste sous le phare, une centaine de voies de 10 à 15 m attendent les grimpeurs pour une escalade à réglettes, sur calcaire jaune, dans un environnement parfois salé mais sympa.

Une autre falaise mérite une visite, à un Km seulement de Farol da Guia : c’est le Mexilhoeiro, une plage rocheuse sans sable et avec une falaise de voies faciles (de 5 à 7a) où il y a aussi quelques dizaines de blocs au bord de la mer bien tachés de magnésie. Ici on peut conjuguer une voie, un bloc et un plongeon dans la mer, sans pour autant frustrer une fiancée qui voudrait bronzer au soleil.

Un peu plus loin de Lisbonne (à 50 km), il y a un endroit où il faut absolument aller, c’est la falaise de Portinho da Arrábida située à coté d’une plage édénique du même nom, dans un décor naturel encore sauvage. La seule difficulté quand on arrive, c’est de résister à la plage et de se résoudre à monter le chemin de la falaise, mais une fois que la bonne décision est prise, on oublie bien vite le dolce far niente pour le plaisir de grimper.

Un peu de trad’ en dessert ?Si vous aimez le terrain d’aventure et les falaises non équipées, il faudra vous rendre près de la plage du Magoito. Vous y trouverez une falaise basaltique avec des voies de 10 à 25 m : parois sombres et coupées au couteau, avec des fissures parfaites pour les coinceurs.

Finalement, après avoir passé en revue tous ces spots dans ma tête, je reçois un nouvel appel téléphonique. Mon ami ne vient pas ! Les excuses de toujours, le boulot, la femme, la maîtresse, les enfants, le perroquet, que sais-je ? La vie ! Bon, si lui ne vient pas, peut-être vous, en aurez-vous envie ?

peupleescalademag

Ricardo Alves, priorité ouverture !Ricardo Alves est un p

hotographe portu-

gais basé à Lisbonne. Voyageur, grimpeur

et amoureux de la nature, il a visité une

trentaine de pays, toujours en quête d’angles

de vue originaux et de compositions dyna-

miques pour rendre compte de ses sensations.

Il a publié son travail dans plusieurs revues

internationales, de photo ou d’escalade, comme

Klettern ou Climbing.

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João Pena se bouge dansExcalibur, 6C+, Sintra

Deep water soloing pourCarlos Sines à Cascais

Cabo Espichel

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