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Gare nord Cigarette dans une main, valise dans l’autre, les fumeurs ont un point de chute, juste sous les écrans extérieurs. Une façon pour eux de garder un œil sur les trains. Et, pour la gare, d’éviter un éventuel engorgement des halls et du souterrain. D’autres consultent simplement, avec un détachement teinté d’impatience, les informations des arrivées. Des grands-parents venus chercher leurs petits-enfants, des amoureux impatients de retrouver leurs moitiés. « Il n’y a pas de fleuriste à la gare de Nantes, j’ai dû m’arrêter à Commerce pour en acheter. » Les pivoines sont de saison. Deux récits illustrés sur la vie de la gare de Nantes pendant les travaux. Jardin des plantes Le parc a des allures de havre de paix, loin du tumulte de la ville et des travaux. « Le plus bel endroit de la gare, c’est le Jardin des Plantes. » Parmi les flâneurs et les enfants en trottinettes, on croise quelques valises en attente. « On les reconnaît facilement, les voyageurs. Ils sont moins sereins que les autres. » Une dame a quand même sorti ses mots-croisés. Terrasse du Café des plantes « Et voici les deux expressos. » C’est le lieu de prédilection de ceux qui veulent boire un café avant de partir, manger un bout en arrivant ou organiser une réunion entre deux trains. Avec la fermeture des enseignes de la gare, la fréquentation a augmenté. Mais l’environnement direct, le nez dans les travaux, n’incite plus à s’attarder. Et certains habitués ont déserté : impossible de circuler. Tome I Cette création est le fruit d’une résidence auteure & artiste, proposée par Les Amis du MAP et la SNCF. Auteure Marie Le Douaran - Artiste Marion Barraud Conception Camille Van Haecke - Coordination Jeanne La Prairie Impression Offset 5 papier 100% recyclé - JUIN 2018. Tome II prévu pour l’automne. Ne peux être vendu - Ne pas jeter sur la voie publique. Entre les bus, les cars, les taxis, les vélos et les piétons, le trafic est dense. Là aussi, les alentours sont en transition. « Mais les clients sont compréhensifs, les vacanciers sont heureux.» Gare sud Pour l’instant, la vue est bouchée. Mais tout le monde prend ça avec flegme. Dans un an et demi, des escalators mèneront à 10 mètres de hauteur. La vue sur l’Erdre, le Lieu Unique, le château… sera alors imprenable. Depuis les pelouses, il arrive que les jardiniers assistent à des situations cocasses. « Un couple a loupé son train parce qu’il nourrissait les chevreaux. » En tendant l’oreille, on entend pourtant les annonces diffusées sur les quais. La gare n’est jamais bien loin. Dans le futur, grâce à la modification de l’entrée, l’espace visuel sera plus dégagé entre le jardin et la gare. Les rêveurs cesseront-ils de rater leur départ ? Parvis sud « Pour les taxis, il faut prendre la sortie sud. » La station nord a été déplacée pour laisser place aux travaux. Un changement d’habitudes pour les passagers et les chauffeurs. Lumières vertes allumées, moteurs à l’arrêt, la journée est rythmée par les courses dans la ville et l’arrivée des trains. Les horaires sont connus, les taxis au rendez-vous. « La Chapelle-sur-Erdre, s’il vous plaît. » Hall nord Un groupe de jeunes se donne rendez-vous autour du piano. Ils jouent une heure ou deux, pour s’entraîner. Des bureaux du 1 er étage, où travaille la direction des gares de la région, on entend les notes s’envoler. De petits moments de poésie au cœur des journées. « Comme beaucoup ici, je ne croyais pas au piano. Mais ça ne s’essouffle pas. » « C’est toujours une émotion. » Quai de Malakoff Derrière les palissades de chantier, la déconstruction a commencé : le dôme blanc, les armatures métalliques bleues et enfin les piliers ont disparu. Les poteaux de la future mezzanine, d’imposants troncs de béton blanc, sortent de terre. Sur de petites tables, les employés prennent leur pause. « Avant, mon lieu préféré, c’était devant l’hôtel Mercure. On n’était plus vraiment dans la gare, il y avait la vue sur l’Erdre, c’était tranquille. » Parvis nord Il y a ceux qui n’ont que faire des informations voyageurs. « J’étais dans le Sud y’a trois jours, là-bas il fait beau, tu peux passer la journée dehors. Et même la nuit ! » Un sac de voyage démesuré contient toute la vie de Momo. Marcel noir et jean défraîchi, il fait partie de ceux qui ne prennent pas le train, ou si peu. Il vient traîner à la gare parce qu’il y a du passage, des « collègues » et du soleil sur le parvis. Avec les « collègues », ils vont se partager quelques bières et se raconter des histoires d’avant, pleines de péripéties avec lesquelles les voyageurs pressés ne peuvent rivaliser. Boulevard Stalingrad En même temps que la gare se refait une beauté, l’espace public subit un lifting jusqu’à l’arrêt de tram Duchesse Anne. Les riverains ont dû modifier leurs habitudes de circulation, ceux qui traversent la ville aussi. « On prend notre mal en patience. Mais ce sera vraiment superbe une fois terminé, en 2020. » Par la suite, même la tour de marbre vert et le parking aux « boudins » de béton, deux éléments phares du paysage, seront réhabilités pour mieux s’y intégrer. Esplanade nord Réduite à un couloir par les travaux, la place connaît peu de repos. Portes ouvertes, le tramway déverse ses passagers, aussitôt attirés vers le hall des départs. Même arrivés là, les traits des visages ne se relâcheront pas de suite. C’est prouvé, la gare fait battre le cœur des passagers : leur rythme cardiaque accélère à la porte de leur domicile pour ne ralentir qu’une fois le train en marche.

Esplanade nord Boulevard Stalingrad · Boulevard Stalingrad En même temps que la gare se refait une beauté, l’espace public subit un lifting jusqu’à l’arrêt de tram Duchesse

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Page 1: Esplanade nord Boulevard Stalingrad · Boulevard Stalingrad En même temps que la gare se refait une beauté, l’espace public subit un lifting jusqu’à l’arrêt de tram Duchesse

Gare nordCigarette dans une main, valise dans l’autre, les fumeurs ont un point de chute, juste sous les écrans extérieurs. Une façon pour eux de garder un œil sur les trains. Et, pour la gare, d’éviter un éventuel engorgement des halls et du souterrain. D’autres consultent simplement, avec un détachement teinté d’impatience, les informations des arrivées. Des grands-parents venus chercher leurs petits-enfants, des amoureux impatients de retrouver leurs moitiés.« Il n’y a pas de fleuriste à la gare de Nantes, j’ai dû m’arrêter à Commerce pour en acheter. »

Les pivoines sont de saison.

Deux récits illustrés sur la vie de la gare de Nantes pendant les travaux.

Jardin des plantes Le parc a des allures de havre de paix, loin du tumulte de la ville et des travaux.« Le plus bel endroit de la gare, c’est le Jardin des Plantes. »

Parmi les flâneurs et les enfants en trottinettes, on croise quelques valises en attente.« On les reconnaît facilement, les voyageurs. Ils sont moins sereins que les autres. »

Une dame a quand même sorti ses mots-croisés.

Terrasse du Café des plantes« Et voici les deux expressos. » C’est le lieu de prédilection de ceux qui veulent boire un café avant de partir, manger un bout en arrivant ou organiser une réunion entre deux trains. Avec la fermeture des enseignes de la gare, la fréquentation a augmenté. Mais l’environnement direct, le nez dans les travaux, n’incite plus à s’attarder. Et certains habitués ont déserté : impossible de circuler.

Tome I Cette création est le fruit d’une résidence auteure & artiste, proposée par Les Amis du MAP et la SNCF.Auteure Marie Le Douaran - Artiste Marion BarraudConception Camille Van Haecke - Coordination Jeanne La PrairieImpression Offset 5 papier 100% recyclé - JUIN 2018. Tome II prévu pour l’automne.

Ne peux être vendu - Ne pas jeter su

r la voie publique.

Entre les bus, les cars, les taxis, les vélos et les piétons, le trafic est dense. Là aussi, les alentours sont en transition. « Mais les clients sont compréhensifs, les vacanciers sont heureux.»

Gare sudPour l’instant, la vue est bouchée. Mais tout le monde prend ça avec flegme. Dans un an et demi, des escalators mèneront à 10 mètres de hauteur. La vue sur l’Erdre, le Lieu Unique, le château… sera alors imprenable.

Depuis les pelouses, il arrive que les jardiniers assistent à des situations cocasses. « Un couple a loupé son train parce qu’il nourrissait les chevreaux. »

En tendant l’oreille, on entend pourtant les annonces diffusées sur les quais. La gare n’est jamais bien loin. Dans le futur, grâce à la modification de l’entrée, l’espace visuel sera plus dégagé entre le jardin et la gare. Les rêveurs cesseront-ils de rater leur départ ?

Parvis sud« Pour les taxis, il faut prendre la sortie sud. »La station nord a été déplacée pour laisser place aux travaux. Un changement d’habitudes pour les passagers et les chauffeurs. Lumières vertes allumées, moteurs à l’arrêt, la journée est rythmée par les courses dans la ville et l’arrivée des trains. Les horaires sont connus, les taxis au rendez-vous.« La Chapelle-sur-Erdre, s’il vous plaît. »

Hall nordUn groupe de jeunes se donne rendez-vous autour du piano. Ils jouent une heure ou deux, pour s’entraîner. Des bureaux du 1er étage, où travaille la direction des gares de la région, on entend les notes s’envoler. De petits moments de poésie au cœur des journées. « Comme beaucoup ici, je ne croyais pas au piano. Mais ça ne s’essouffle pas. »

« C’est toujours une émotion. »

Quai de MalakoffDerrière les palissades de chantier, la déconstruction a commencé : le dôme blanc, les armatures métalliques bleues et enfin les piliers ont disparu. Les poteaux de la future mezzanine, d’imposants troncs de béton blanc, sortent de terre. Sur de petites tables, les employés prennent leur pause.« Avant, mon lieu préféré, c’était devant l’hôtel Mercure. On n’était plus vraiment dans la gare, il y avait la vue sur l’Erdre, c’était tranquille. »

Parvis nordIl y a ceux qui n’ont que faire des informations voyageurs.« J’étais dans le Sud y’a trois jours, là-bas il fait beau, tu peux passer la journée dehors. Et même la nuit ! »

Un sac de voyage démesuré contient toute la vie de Momo. Marcel noir et jean défraîchi, il fait partie de ceux qui ne prennent pas le train, ou si peu. Il vient traîner à la gare parce qu’il y a du passage, des « collègues » et du soleil sur le parvis. Avec les « collègues », ils vont se partager quelques bières et se raconter des histoires d’avant, pleines de péripéties avec lesquelles les voyageurs pressés ne peuvent rivaliser.

Boulevard StalingradEn même temps que la gare se refait une beauté, l’espace public subit un lifting jusqu’à l’arrêt de tram Duchesse Anne. Les riverains ont dû modifier leurs habitudes de circulation, ceux qui traversent la ville aussi. « On prend notre mal en patience. Mais ce sera vraiment superbe une fois terminé, en 2020. »

Par la suite, même la tour de marbre vert et le parking aux « boudins » de béton, deux éléments phares du paysage, seront réhabilités pour mieux s’y intégrer.

Esplanade nordRéduite à un couloir par les travaux, la place connaît peu de repos. Portes ouvertes, le tramway déverse ses passagers, aussitôt attirés vers le hall des départs. Même arrivés là, les traits des visages ne se relâcheront pas de suite. C’est prouvé, la gare fait battre le cœur des passagers : leur rythme cardiaque accélère à la porte de leur domicile pour ne ralentir qu’une fois le train en marche.

Page 2: Esplanade nord Boulevard Stalingrad · Boulevard Stalingrad En même temps que la gare se refait une beauté, l’espace public subit un lifting jusqu’à l’arrêt de tram Duchesse

« Chaque jour, on joue une partition différente. »

D’ici, on veille à ce que les trains partent à l’heure, à ce que les passagers reçoivent les bonnes informations,à ce que la gare reste propre et accueillante, que les correspondances soient assurées… On gère aussi les contraintes liées aux travaux, comme les voies bouchées par la construction de la future mezzanine ou la fermeture des ascenseurs pour les fauteuils roulants.

Le manager de la gare, ou « chef d’orchestre », connaît le lieu sur le bout des doigts.

« Chaque matin, j’ai un rituel. » Il arrive par le bus côté sud, il longe la palissade des travaux, il descend la rampe d’accès, il traverse le souterrain puis il rejoint le hall nord par la rampe et il sort sur le parvis avant de regagner son bureau. Avec son équipe, il gère le bon fonctionnement du bâtiment, des relations avec les prestataires extérieurs aux prises électriques.

Les fours sont chauds, la cuisson des viennoiseries peut commencer. Pour cette journée, il faudra en préparer un millier. Puis, des centaines de salades et de sandwiches.

02:00Nuit noire sur la gare.Les lueurs du centre opérationnel et de l’atelier Paul rappellent que le lieu ne dort que d’un œil. Sur les rails, le passage des trains de marchandises vient briser le silence.

04:30La gare s’éveille. Les portes sont ouvertes aux premiers utilisateurs du souterrain, qui relie nord et sud.Beaucoup ne voyagent pas, mais s’en servent comme d’un passage, trait d’union entre deux quartiers.

4:41À la sono, dans la tour de contrôle, on vérifie l’affichage des trains. Les annonces sonores sont conçues ici, entre un immense plan de circulation du trafic et une vue imprenable sur les rails. Certaines sont enregistrées. La voix s’éclaircit pour prononcer les autres au micro.

5:00Le soleil se lève et le bal des passagers ne va pas tarder. Le premier train va partir. Les journaux du Relay sont sortis des cartons, les uniformes des conducteurs et contrôleurs sont bien repassés. Les premiers clients arrivent mal réveillés.

« S’il y a bien un moment où nous sommes tous égaux dans la vie, c’est face au manque de sommeil. »

L’équipe matinale est philosophe.

« Pas de train, pas de client. »

La vie des commerces est directement liée à celle de la gare, au nombre de passagers et aux parcours dans le bâtiment. Avec les travaux, les boutiques se sont éloignées du trajet des clients, certaines ont fermé et les employés ont vu partir des collègues. La « famille de la gare » prend son mal en patience avant l’inauguration du nouveau bâtiment.

7:30 C’est l’heure de la première tournée de vérification du matériel. Blouson noir siglé, embrassades aux collègues : la chasse est lancée chez les techniciens. Le trésor, ce sont les flashcodes, disséminés un peu partout comme des œufs de Pâques. Ils permettent de lister les éléments à contrôler dans chaque partie de la gare.

Un à un, les guichets automatiques, portes coulissantes, panneaux d’affichage… sont passés en revue. Même le piano est testé. Dans les poches du blouson, des clés de toutes sortes pour les menues réparations.

« Et des cotons-tiges, il n’y a rien de tel pour nettoyer des petites choses. »

10:00En contrebas, c’est un cœur qui palpite. Le souterrain de la gare de Nantes ne laisse personne indifférent, de ceux qui aiment son activité à ceux qui s’y sentent mal à l’aise. Trop vieux, trop glauque. Mais indispensable. Au rythme des départs et arrivées, il s’emplit et se vide de voyageurs, emportés par le flot vers les sorties.

11:00Pour contenir l’affluence, toujours plus grande avec la mise en service de trains Ouigo et la fermeture pour travaux du second souterrain, il a fallu être inventif. Au sol une bande jaune, indiquant des couloirs de circulation, a été tracée. Instinctivement, les passagers se rangent.

« On nous pose toute sorte « On nous pose toute sorte de questions, souvent de questions, souvent sans rapport sans rapport avec les trains. avec les trains. On nous demande comment On nous demande comment rejoindre le stade de la Beaujoire, où se trouve l’éléphant… où se trouve l’éléphant… Les gens aiment avoir une réponse humaine. »

12:00 Dans ce couloir sous les rails, on sent les pics de stress et les regards soucieux, on repère les habitués et les novices. Les casquettes, gilets et badges SNCF portés par des dizaines de femmes et d’hommes de femmes et d’hommes rassurent. Même en civil, rassurent. Même en civil, il leur arrive de se faire interpeller. Ils doivent avoir l’air plus serein que les autres.

13:00 Quai 1 porte 6. Le long de la voie, derrière une mosaïque verte et des portes fumées, se tient le centre névralgique de la gare. À l’intérieur, les rouages que les passagers ne voient pas : bureaux, salles de réunion, machines à café, sonneries de téléphone et plannings affichés au mur.

15:30

« Où sont les guichets ? »C’est la question numéro un entendue au point info.Ils ont déménagé en juin 2017, au tout début des travaux. Leur ancien espace n’est plus que béton et outils de chantier. Pour acheter un billet à un agent, il faut suivre une ligne rouge tracée au sol qui mène à un préfabriqué aux fauteuils cosy, une alcôve rassurante pour régler ses inquiétudes.

23:00 On siffle les derniers départs. Des voyageurs ensommeillés arriveront jusqu’à minuit. Dans le hall, des petites grappes se sont formées autour des prises de courant. L’accès gratuit au wifi promet un voyage sans prendre le train. D’autres profitent de la chaleur pour lire, jouer quelques notes ou simplement traîner, dans un espace-temps suspendu. Sur les tableaux d’affichage, on lit déjà les horaires des trains du lendemain.

18:00Les voyageurs quotidiens se hâtent pour attraper le train qui les ramènera à la maison. Des habitués que les agents finissent par reconnaître et saluer d’un geste. La gare connaît mieux ses passagers qu’ils ne la connaissent.

9:30Au fond d’un couloir, après les toilettes, une table de pique-nique esseulée a été déposée aux objets trouvés. Dans l’attente de revenir à son propriétaire, elle a rejoint les portefeuilles, ordinateurs, sièges auto, doudous et autres béquilles rangées sur les étagères.

« Si personne ne réclame ces objets, je mène une petite enquête pour trouver les propriétaires. »

Sinon, ils seront donnés à des associations ou détruits.

00:30Fermeture. Les agents de sécurité vident les lieux des derniers occupants, calmement mais avec fermeté. Le Samu social prend parfois le relais pour recueillir les isolés. Puis vient l’heure de verrouiller les portes. Les lumières ne s’éteignent jamais, comme celles d’un phare dans la ville.

La gare s’endort, mais le chantier continue, en sourdine, pour ne pas la réveiller.

indifférent, de ceux qui aiment

égaux dans la vie, c’est face

serein que les autres.

pour les fauteuils roulants.

en patience avant l’inauguration

de toutes sortes pour les menues

vient briser le silence.vient briser le silence.

entre deux quartiers.entre deux quartiers.entre deux quartiers.