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ESSAI D'ÉCLAIRCISSEMENT D'UNE INSCRIPTION PTOLÉMAÏQUE Author(s): Félix Robiou Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 14 (Juillet à Décembre 1866), pp. 88-90 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41742968 . Accessed: 20/05/2014 17:20 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.228 on Tue, 20 May 2014 17:20:33 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

ESSAI D'ÉCLAIRCISSEMENT D'UNE INSCRIPTION PTOLÉMAÏQUE

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ESSAI D'ÉCLAIRCISSEMENT D'UNE INSCRIPTION PTOLÉMAÏQUEAuthor(s): Félix RobiouSource: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 14 (Juillet à Décembre 1866), pp. 88-90Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41742968 .

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ESSAI D'ÉCLAIRCISSEMENT

d'one

INSCRIPTION PTOLÉMAÍQÜE

il existe à Teneh, autrefois Akoris, localité de la moyenne Égypte, une courte inscription grecque, dont la contexture grammaticale n'offre aucune difficulté, mais dont un mot a jusqu'ici dérouté l'épi- graphie, parce qu'on n'en a cherché le sens que dans la langue grecque, à laquelle il n'appartient point. L'inscription est gravée sur le roc, à l'entrée d'une caverne, et se lit ainsi :

Titèp ßaciXsw; EkoXefjiaiou, 0ÊOO "£7rtcpavou[ç], MsyaXou, Eù^ap (errou 'ÍVxtopi; 'Epwewç yI<rtSt Mw^iccSi Earreípa.

« En faveur du roi Ptolémée, dieu Epiphane, grand, très-gracieux, Akoris, (fils)d'Eroée, à Isis Mochiade^ libératrice. »

Letronne (i) avait proposé de lire Ao^iotët, ce qui faisait d'isis une déesse des naissances, et pouvait paraître d'autant plus vraisemblable qu'elle n'est guère moins fameuse comme mère de Horus que comme épouse d'Osiris. Mais, outre que l'Ilithya égyptienne porle le nom bien connu de Sowan, d'autres renseignements arrivèrent, et l'il- lustre auteur n'hésita point à déclarer, dans les notes qui terminent le second volume de son Recueil, que MM. L'Hôte, Wilkinson et Ampère, après avoir examiné l'inscription sur place, confirmaient la leçon Mtàyitôi. Lepsius a fait de môme, en y signalant l'w, et devant

l) Recueil des inscriptions grecques et latines de l'tiyypte, XX VIII.

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INSCRIPTION PTOLÉMAÏQUE. 89 tant d'autorités l'auteur du Corpus inscriptionum grœcarum (!) avoue qu'il n'ose pas changer le texte, ce qui est reconnaître qu'il lui parait inexplicable.

Il me semble pourtant qu'il ne l'est pas : seulement il faut recon- naître ici une sorte de patois hybride. Déjà Letronne et le Corpus ont signalé le nom du père d'Akoris comme étant, à une légère va- riante près, fréquent parmi les Égyptiens de la bas e époque, et M. de Rougé le lient pour réellement égyptien. Le nom d'Akoris lui- même est celui de la localité : Akoris ne doit donc pas être un Grec, bien qu'il formule dans la langue des autorités militaires un acte d'adoration à la déesse, qui est en même temps une protestation de dévouement à son roi; or, dans l'Égypte moyenne, après les troubles racontés par l'inscription de Rosette, il pouvait panîîre prudent de faire ainsi preuve de zèle. Ces troubles, d'ailleurs, ne devaient pas être terminés depuis longtemps, si même ils l'étaient. Le nom de la reine, en effet, ne figure point dans l'inscription; et pour quiconque a touché à l'épigraphie ptolémaïque, c'est là une preuve presque certaine qu'Epiphane n'était pas encore marié.

Il semble donc naturel de chercher dans la langue égyptienne la racine d'un mot qui certainement n'est pas grec, mais qui, bien qu'étranger, ne rend pas, à beaucoup près, le texte aussi obscur que le fait l'affreuse langue de certains papyrus soi-disant grecs de Mem- phis (2). Or, cette racine n'est pas diOlcile à trouver, dès qu'on est sur celte voie : c'est le mot mench ou monch, bienfaisant, représenté dans le cartouche de Ptolémée Évergète, l'aïeul d'Épiphane, par le

caractère syllabique ^

, dont la lecture n'est point douteuse. Si

l'on retranche de MwytáSi , la terminaison táSi, qui est purement grecque et indique un datif féminin, ce qui dispense d'ajouter le Ti Ä> signe égyptien de ce genre, la transcription grecque ne diffé- rera de son modèle que par la suppression de l'N, articulation très- faible dans le corps d'une syllabe, dès qu'elle n'est pas nasale; elle pouvait même varier d'un dialecte à l'autre, et la voyelle longue w en conserve d'ailleurs la trace.

Rien de surprenant à ce que l'épithète de bienfaisante soit ici accolée au nom d'Isis, en même temps que celle de libératrice. Les deux idées se conviennent et pourtant ne font pas double emploi. On pouvait même dire, dans la circonstance présente : Isis a délivré

(1) N® 4703 C. •(2) V. Pap. Brit., ft, 5, 6, 11.

XIV. 7

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90 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

l'Egypte, en assistant contre les rebelles le roi Épiphane, qui ven- geait son père « comme Horus a vengé Osiris (1); » elle s'est montrée bienfaisante en donnant au pays un prince qui tout récemment « a supporté de grandes dépenses pour rendre le calme à l'Égypte «et remettre les temples dans leur premier état; qui lui a fait du « bien de tout son pouvoir; qui, parmi les revenus et tributs qu'elle « payait, a remis les uns et allégé les autres, afin que le peuple et « tous les habitants vécussent en prospérité sous son régne; qui a « remis de nombreuses dettes envers le trésor, en Égypte et dans «toute l'étendue de son empire; qui a prononcé l'amnistie pour « ceux qui étaient détenus et sous le coup d'anciennes accusa- « lions (2); » qui, en un mot, a mérité le surnom d'Euchariste (le très-gracieux), déjà inscrit dans le décret de Rosette.

D'ailleurs, en dehors de toute allusion politique, Isis avait tou- jours été regardée comme une divinité bienfaisante. On l'appelle SwTeipav (3) et ILwampav (4) dans certains proscynèmes de Philœ; et le temps approchait où elle allait devenir, pour les Grecs et les Ro- mains, une déesse panthée, l'auteur de toutes les productions de la nature. A vrai dire môme, l'origine de cette doctrine était égyp- tienne, et l'identité d'Isis avec Neith n'est pas un fait aujourd'hui douteux. De quelque façon qu'on l'explique, l'épithète de Monch était donc appropriée à Isis; l'histoire et la mythologie, pas plus que la philologie, ne paraissent s'opposer à l'interprétation que je propose au jugement des savants.

Félix Robiou.

(1) V. Inscriptions de Rosette , lig. 10 et 26. (2) Ibid. lig. 11-14. (3) Letronne, Recueil , LXXIX. (4) Ibid. LXX; ces deux inscriptions sont des temps ptolémaïques, comme lo mon-

trent les titres de leurs auteurs : 'AuoMwvíÔrjç ó auyfyevrii;] xai (TTpaTYiyó;.- nxoXe^aíoç Aiovvaíov, ó ffUYYÉvric xal drpaxriYo;.

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