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HUMANISME ET MODERNITE Introduction avec le tableau Les Ambassadeurs de Holbein (1533 : renaissance européenne) Sur ce tableau on peut voir les rois François Ier, Charles Quint, Henri VIII, Clément VII. Que représente ce tableau ? C’est un pavage qui reprend celui de la chapelle Sixtine (pavage placé sous la création d’Adam), le peintre reprend dans le tableau ce pavage. Traduit l’idée que l’univers (représenté par la création par Michel Ange) est associé à l’Homme : rapport d’analogie entre l’Homme et l’univers. Les instruments déposés sur les étagères sont les instruments du quadrivium : 4 sciences mathématiques à savoir l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie. Ce sont les fondements du savoir. Ces instruments sont : - Un livre à l’usage des marchands ouvert à la page de la division , thématique du XVIe , référence aux divisions politiques et religieuses + traduit l’ essor du capitalisme + et l’apparition de l’ère de l’imprimerie , en effet qui dit livre dit « imprimé » . - Un luth avec une corde cassée, emblème des divisions entre les princes italiens. A travers ce luth il invite les grands princes de son temps à mettre fin au conflit + allusion au nouvel art qu’est la perspective (Albrecht Dürer utilise un luth comme objet à dessiner en perspective) - Un globe : c’est la référence a ce que l’on appelle les grandes découvertes (le parcours de Magellan y est tracé) c’est l’élargissement du monde connu - Une sphère céleste réglée à la latitude de Rome : allusion au conflit contemporain entre Londres et Rome concernant la possession du savoir. -Un crucifix étrangement placé : c’est la figure médiatrice du christ entre l’homme et dieu ou l’étrange objet placé sur le pavage est en réalité une tête de mort (vanité). Est-ce qu’il nous rappelle que l’homme au centre de l’univers est fini ? Que les connaissances humaines sont limitées ? Epoque de l’émergence du sujet moderne. Les fondements de la culture européenne durant le XVI sont fondés sur un retour critique aux sources antiques et bibliques il s’agit

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HUMANISME ET MODERNITE

Introduction avec le tableau Les Ambassadeurs de Holbein (1533 : renaissance européenne) Sur ce tableau on peut voir les rois François Ier, Charles Quint, Henri VIII, Clément VII.

Que représente ce tableau ? C’est un pavage qui reprend celui de la chapelle Sixtine (pavage placé sous la création d’Adam), le peintre reprend dans le tableau ce pavage. Traduit l’idée que l’univers (représenté par la création par Michel Ange) est associé à l’Homme : rapport d’analogie entre l’Homme et l’univers.

Les instruments déposés sur les étagères  sont les instruments du quadrivium : 4 sciences mathématiques à savoir l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie. Ce sont les fondements du savoir.

Ces instruments sont :

- Un livre à l’usage des marchands ouvert à la page de la division , thématique du XVIe , référence aux divisions politiques et religieuses + traduit l’ essor du capitalisme + et l’apparition de l’ère de l’imprimerie , en effet qui dit livre dit « imprimé » .

- Un luth avec une corde cassée, emblème des divisions entre les princes italiens. A travers ce luth il invite les grands princes de son temps à mettre fin au conflit + allusion au nouvel art qu’est la perspective (Albrecht Dürer utilise un luth comme objet à dessiner en perspective)

- Un globe : c’est la référence a ce que l’on appelle les grandes découvertes (le parcours de Magellan y est tracé) c’est l’élargissement du monde connu

- Une sphère céleste réglée à la latitude de Rome : allusion au conflit contemporain entre Londres et Rome concernant la possession du savoir.

-Un crucifix étrangement placé : c’est la figure médiatrice du christ entre l’homme et dieu ou l’étrange objet placé sur le pavage est en réalité une tête de mort (vanité). Est-ce qu’il nous rappelle que l’homme au centre de l’univers est fini ? Que les connaissances humaines sont limitées ?

Epoque de l’émergence du sujet moderne.

Les fondements de la culture européenne durant le XVI sont fondés sur un retour critique aux sources antiques et bibliques il s’agit d’essayer de faire aussi bien que les auteurs anciens : idée d’imitation.

Erasme lance son mot d’ordre à tous les humanistes : retourner au source « ad fontes » , le grand défi c’est de renouer avec les auteurs antiques et de balayer tout ce qui s’est fait au moyen âge ( mythe d’une époque sombre et barbare )

Rémi Brague, La voie romaine, 1992 (texte dans l’exemplier) : la spécificité de l’Europe c’est qu’elle a trouvé ses gisements de sens hors d’elle-même : antiquité gréco latine + moyen orient biblique (deux civilisations qui lui sont étrangères). Ce sont deux matrices incluses comme une source que l’Europe ne finit pas de revisiter.

La notion d’imitation   : Ronsard (exemplier)

Le berceau du savoir c’est la Mésopotamie, par la suite ce savoir s’est déplacé en Grèce, puis à Rome. La question est de savoir ou s’est déplacé le savoir universel ensuite ? Au XVIe : un conflit éclate entre les italiens, les français, les allemands et les anglais pour savoir à qui appartient ce savoir universel. C’est une rivalité et émulation réciproque entre la France et l’Italie

Du Bellay (exemplier) : il parle d’une métamorphose constante des choses, du caractère périssable de la vie humaine.

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Le terme d’humanisme (exemplier voir article, « La renaissance »)

Point de vue historique : facilite l’arrivé de l’humanisme en France

- 1453 : prise de Constantinople par les turcs, fuite des humanistes grecs en Italie qui amènent avec eux des manuscrits. Ces manuscrits sont rassemblés, édités et donc connus. C’est un humanisme philologue (Guillaume Budé)

- Les contacts constants entre France et Italie : l’Italie c’est le rayonnement de l’humanisme - Le Rôle de François Ier (règne : 1515-1547) il se fait prince des lettres et des arts, mécène

exceptionnel. Il mène une politique italienne extrêmement active, il cherche a attirer les artistes italiens en France. Politique poursuivie lors du règne d’Henri II

Les hommes du XVI appellent humanistes les profs des arts littéraux. L’étude des humanités c’est un courant de pensée fondé sur un rapport au savoir nouveau (retour critiques aux sources antiques et bibliques, on en fait des lectures personnelles). De plus on note un appétit de connaissance et désir d’encyclopédisme.

« Les Hommes ne naissent pas Hommes, ils le deviennent »(Erasme) : proclamation de la dignité de l’homme (Pic de la Mirandole)

A cet époque l’humanisme est un  programme d’enseignement, c’est un travail d’édition critique et de traduction, c’est une conception de l’homme qui doit être formée.

Tableau : les ambassadeurs , Hans Holbein le Jeune , 1533→ représente deux ambassadeurs, à un moment où l'Europe est divisée sous deux grandes figures : François 1er , Henri IV (Angleterre) , Charles Quint (Empire germain), Clément VII (pape). –Les deux ambassadeurs : Jean de Dinteville et George de Selve.–Décor : reprend le décor de la Chapelle Sixtine, de M. Ange.→ Idée que le macrocosme et le microcosme sont dans un rapport très étroit. On ne dissocie pas l'univers de l'homme au XVI e siècle.–Instruments sur les étagères : Quatrivium : les quatre sciences mathématiques dans les arts libéraux : arithmétique, géométrie, musique, astronomie (fondements du savoir) .→ Sous la mappe monde un livre à l'usage des marchands. Apparition de l'imprimerie à caractère mobile. Livre à droite ouvert à la page de la division (mathématiques, mais aussi politique et religieuse qui domine le monde à l'époque). On trouve un luth, dont une corde est cassée : allusion à l'art de la perspective (se développe en Italie, puis en Allemagne au début du XVIe siècle).Albrecht Dürer. On trouve ensuite un globe, référence de ce qu'on appelle les grandes découvertes, (on y voit tracé le parcours de Magellan) . Il y a une sphère céleste sur l'étagère supérieure : astronomie. Il y a un Christ en haut tout à gauche, caché dans les rideaux. Il y a une tête de mort par terre qui rappelle les vanités, qui représente la mort....!, rappelle les memento mori.

Le fondement de la culture européenne est un retour critique aux sources antiques et bibliques. On pense la philosophie et la création littéraire, l'écriture, comme une imitation des sources antiques.On cherche à égaler les auteurs antiques.Erasme : « Ad fontes » : retour aux sources. → Pour Erasme, le grand défi est de retourner aux sources, c'est là qu'est né le mythe d'un Moyen âge barbare, crasseux, sombre.(Le terme de renaissance voit le jour au XIXe siècle).

Renacita : l'art véritable est celui qui va imiter l'art antique.Rémi Brague : la spécificité de l'Europe : elle a trouvé sa jouissance hors d'elle même : dans l'antiquité grecquo-latine , et dans le moyen orient biblique. Ce sont les deux matrices de la culture européenne, qui ont été incluses comme une source que l'Europe ne finit pas de revisiter. Il compare les fondements de l'Europe avec les fondements du monde arabe. En europe : traduction qui maintient une distance par rapport à la source, dans le monde arabe : une digestion du propos qui confond la source aux nouveaux textes. La culture est quelque chose de second qui peut s'acquérir.

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Idée de translation

Le savoir universel (ainsi que le pouvoir) a pour berceau la Mésopotamie, le Nil. Ensuite, le berceau s'est déplacé en Grèce (V e siècle avant JC), puis à Rome (Apogée de la culture romaine : 1er siècle JC) ,et à Paris.

→ Ronsard, Odes, III,23 « à Antoine Chasteigner »Idée que les choses sont périssables (avec le cycle des saisons) : translation du pouvoir et du savoir.

→ Ronsard, Odes, Tombeau de Marguerite de Valois « Aux trois sœurs Seymour ».→ Du Bellay, Antiquités de Rome. Métamorphose des choses. Il constate que toute la grandeur antique Romaine n'est plus que ruine.

Humanisme :

Ce qui a facilité l'humanisme en France :–En 1453 : la prise de Constantinople par les Turcs: fin de l'empire Bizantin (empire romain d'Orient) . Beaucoup d'humanistes grecs ont fuit, et se sont réfugiés en Italie, avec des manuscrits grecs et latins, qu'ils rapportent en Occident. Ces textes sont rassemblés, édités, imprimés et diffusés : ils deviennent connus.–Les contacts constants entre France et Italie : Il y a des passages des œuvres, des idées, des hommes, des savoirs, des architectures. L' Italie est un centre de rayonnement de l'humanisme. En France, François Ier est le prince des lettres et des arts, mécène exceptionnel. Il cherchait à faire venir les meilleurs artistes de l'époque en France (comme Léonard de Vinci). L'humanista : professeur des arts libéraux. L'humanisme au XVI e siècle désigne d'abord les lettres humaines, (lettres d'humanité) : courant de pensée fondé sur le rapport aux savoirs ruraux . On cherche des modèles de vertu : On apprécie Platon pour ses textes, mais aussi pour sa façon d'être. « Les hommes ne naissent pas homme, ils le deviennent » Érasme–La dimension érudiste de l'humanisme est inséparable de la dimension éthique => question de la dignité de l'homme => formation de l'homme par la connaissance et par l'éthique.––Lettre de Gargantua à Pantagruel.–Cette lettre est devenue un symbole de l'humanisme. Opposition moyen âge/humanisme. Cette lettre doit être comprise dans une dimension de connaissance mais aussi ds une dimension éthique/philosophique liée à la conception de l'homme.––L'éducation de pantagruel doit faire de lui un bon chevalier, un prince mais aussi un bon chrétien => lecture personnelle de la bible.––On voit que la rupture n'est pas nette entre les deux générations de la même façon que la rupture n'est pas nette entre l'héritage du moyen âge et l'avènement de la Renaissance.–Il continue d'étudier selon le modèle du MA. => s'érige non pas contre le MA mais SUR le MA.–Les études sont au centre d'une éducation religieuse. La lettre s'ouvre et se clôt sur Dieu. Méditation sur l'homme => propos philosophique.––La 1ere partie de la lettre replace l'idée humanisme dans une vision du monde et de l'homme =>–1) place l'homme ds un monde ordonné et hiérarchisé. La lettre s'ouvre sur Dieu, montre les limites de l'homme : l'homme est mortel. «  nos premier parents » => adam et eve. Gargantua distingue nettement le ciel, les dieux, l'espace de l'immortalité, de la perfection et la terre des hommes qui est l'espace de la mortalité et de la réflexion.––2) La Terre est un monde de changement. => caractéristique de la renaissance => penser le monde dans une perpétuelle métamorphose. => le mouvement perpétuel qui habite et caractérise le monde. Ce changement est une chance offert à l'homme.–L'éducation est très clairement placée dans une transmission filiale. Idée de progrès.––3) réflexion sur la responsabilité humaine : la responsabilité du père et la responsabilité du fils qui doit répondre à son père.

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––4) Réflexion sur le progrès. Mais tout ne relève pas du progrès. Imprimerie => invention divine. Artillerie => invention diabolique => modifie la façon de faire la guerre. Dénonce l'artillerie => armes des lâches car on engage pas son corps ds un combat chevaleresque. S'insère une réflexion sur ce qui est bon pour l'homme et ce qui va à rebours dans l'identité de l'homme comme l'artillerie. Souligne les limites de la renaissance => responsabilité morale de l'homme devant la science. => « science sans conscience n'est que ruine de l'âme ».––Deuxième partie de la lettre :–Importance des langues pour l 'étude de la bible. Idée d'imitation des anciens.–Montre un géant affamé de savoir => illustration de l'ambition encyclopédique des humanistes. => logique d'accumulation. Le gigantisme du roman de rabelais prend ici tout son sens dans cette soif encyclopédique => culture universelle. => « embrasser tout le rond des science » (guillaume budet?). Ds cette idée d'encyclopédie, il y a un moins une idée d'accumulation de savoir qu'une idée de totalité, de complémentarité des savoirs.––Tout n'est pas nouveau par rapport au moyen âge : même organisation des études => trivium ?–Ce qui est nouveau => maîtrise des langues anciennes autres que le latin : grec, hébreu, arabe...–=> idée de retour aux sources.–Insistance sur la géographie => progrès établis dans les techniques de cartographie.–Mercator : inventeur d'un système de projection cartographique.–Epoque des premiers atlas : MUNSTER.–=> le droit, les sciences naturelles et la médecine : intérêt pour l'homme caractéristique de la renaissance. Cartan, Ambroise Paré (chirurgien des rois de france, ligature des artères...).–Enfin, l'étude de la Bible évoque directement l'humanisme chrétien => l'évangélisme, retourner lire l'évangile directement dans le texte.–Intérêt pour la version juive : revenir aux sources.––Intérêt pour les savoirs ésotériques, mystiques...––La structure typique du MA sera vite oubliée au profits des intérêts nouveaux.–Le droit civil : sphère du corps social–=> étroitement reliée à la sphère du corps cosmique–=> articulée autour du corps humain.–Caractérise la pensée de la renaissance.––Ce qui est nouveau aussi ce sont les nouvelles méthodes : idée d'imitation fondamentale pour comprendre la façon d'écrire de l'époque. => tout est pensée avec une idée d'imitation des anciens.–=> conférer avec philosophie : le fils doit pouvoir être capable de parler philo avec son père mais aussi à l'université => suppose un exercice critique => pensée moderne.–Gargantua encourage son fils à la lecture personnelle de la bible dans le texte. (en hébreu pr l'ancien testa, en grec pour le nouveau testa).––Anatomie : dissections. Longtemps interdite pour des raisons religieuses. On commence à pratiquer les dissections sur les humains dans les grands amphi de médecine.–Vésale. => grand savant de la deuxième partie du siècle. => fabrique du corps humain (?).–La dissection de cadavre permet une connaissance du corps humain par un savoi expérimental et non plus seulement livresque.––Dernière partie de la lettre : leçon de sagesse finale. Philosophique et moral.–Étude et vertu. L'une ne va pas sans l'autre, le programme humanisme ne serait pas complet sans le développement moral. La science n'a pas de valeur en elle même.–« science sans conscience n'est que ruine de l'âme » => indissociables. Repris par Montaigne.–Deux versets de l'humanisme => connaissance et philosophie.–la sapience. = sagesse. Référence à Salomon. Réflexion sur la vanité de la science lrsqu'elle n'est pas accompagnée de la conscience.–Mais ce jeune prince devra interrompre ses études pour faire la guerre : lexique chevaleresque. Schéma classique du roman de chevalerie. Il faut dépasser le stade de l'enfance pour agir dans le

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monde. Les études ne sont pas une étape contemplative, elles représentent un devenir => une sagesse pratique. Les études sont la meilleure formation pour un roi. Sagesse chrétienne. La science n'a pas de valeur si elle n'est pas articulée autour de dieu. La sagesse est un don de dieu. =/= piété mécanique. Mise en pratique de la charité : l'amour de son prochain, l'amour de ses sujets pour le bon roi chrétien. L'exercice du pouvoir est d'abord au service du prochain.–Dimension philosophique, éthique.––Cette lettre a donné lieu à différentes interprétations. Certains critiques émettent la thèse que cette lettre est une parodie humoristique de l'enseignement humaniste. Cette lettre est inscrite entre deux chapitres ironiques. Parodie de discussion universitaire. Tout ce passage est parodique ? Rabelais se moquerait de la prétention, de la rhétorique boursouflée des discussions universitaires.–Certains y voient un humour subtil : pastiche de la façon d'écrire de cicéron. Ce qui est transmis dans cette lettre c'est moins du contenu que la transmission d'une façon d'écrire et de pensée.––=> la fondation d'un mythe : renaissance =/= moyen page ténébreux. Rabelais aurait usé volontaire d'oppositions binaires pour justifier l'optimisme humaniste et la transmission de ses convictions

–La Renaissance est l'époque des grands navigateurs : Magellan, J. Cartier , mais aussi des récits de voyage.–« Le temps de l'invention du monde, et le temps d'une première mondialisation rendue possible par une dynamique globale d'interconnexion des espaces des temps et des savoirs du monde. »–→ L'accent est clairement mis sur l'espace global (ce n'est pas centré sur l'Occident).––Une colonisation se met en place très vite sous l'impulsion des espagnols conquistadors.–Découvertes de nouvelles terres : portugaises, espagnoles, mais aussi à partir de L'inde, de la Chine...etc–Il y a une intensité d'échanges durant ces découvertes : le livre est un facteur essentiel pour transmettre le savoir.––Les récits de voyage révèlent un monde immense : ce nouveau monde est à la fois très étranger et très proche , mais c'est surtout un autre monde qui pose le problème de la différence : de civilisation, culture. Les repères explosent. → On découvre de nouvelles espèces animales, mais aussi des cultures comme le cannibalisme.––On importe des objets qui suscitent des modes : l'alcool, le tabac, l'éventail, la rhubarbe (pousse au Mexique, que les espagnols envoient en Europe : un médecin de Séville établit sa traçabilité).––Au Moyen âge la cartographie du monde est centrée sur Jérusalem et ne comprend qu'un seul continent. On explose l'image du monde en plusieurs îles : 4 parties émergées.–La carte du globe se dessine, certes, mais les terres légendaires continuent de peupler ces cartes.–→ (Cosmographie, 1544, Sebastian Münster : présente des cartes, mais aussi des descriptions des îles)–→ Les cartes de Mercator . Gerhard Mercator : Atlas sire Cosmographicae Meditationes de Fabrica Mundi , 1585.––Il y a un progrès de la raison, mais aussi un recul sur l'imaginaire.––Les hommes de l'époque avaient une idée assez confuse des frontières qui séparaient les territoires. Il n'y avait aucune frontière physique dans le pays en lui même. Rien n'entravait le flux des hommes, des choses et des idées.–« La circulation des hommes ne s'accompagnait pas nécessairement d'une diffusion précise des empires ».–Le monde apparaît comme une création inachevée, en perpétuelle métamorphose.––En littérature ces découvertes nourrissent des réflexions.––Chapitre 28 Pantagruel   : Met en scène le narrateur qui découvre un nouveau monde, dans la bouche du géant Pantagruel. Texte loufoque. La confrontation avec un monde « autre » bouscule tous nos repères. Idée que ce nouveau monde est le géant pantagruel lui même, image de cette époque

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« nouvelle ».––Essais «   les Coches   » Montaigne   : Méditations personnelles sur la découverte de l'Amérique, rencontre avec un autre monde : indications politiques, morales.....Il dénonce l'exploitation des exactions réelles. → Eloge de la différence , montre son intérêt pour les nouveaux peuples ; Cet autre est un peu de notre famille, idée de fraternité : famille, enfance, corps. Eloge de la variété des arts mis en pratique par les peuples. Il y a une réflexion sur le dialogue, l'échange, les qualités des amérindiens .––Mondialisation a mis du temps à être perçue––On continue à se déplacer à pied , à cheval, en bateau. Les modifications dans le quotidien ne sont pas immédiates.–La première unification du monde est celle des microbes : la population des Antilles a été anéantie par des microbes venus d'Espagne.–Christophe Colomb était l'instrument d'un destin messianique , c'est un héros de la réalité. Colomb continue de lire le monde selon des références mythiques, et non selon des références scientifiques. Il lit le monde avec le cadre de la connaissance médiévale, et non pas avec l'expérience. A ses yeux, ce qui est ancien prime sur ce qui est nouveau.––Il a fallu au moins une génération pour reconnaître que la découverte de l'Amérique a changé la vision du monde et qu'on y devienne sensible.–Fossier : « L’Amérique fille du moyen âge, mère de la modernité ».––La notion même de découverte est liée à une historiographie qui a vu un produit de cette renaissance.......................................––Cette notion de grande découverte a été critiquée.––Ce n'est pas une lente marche vers l'absolutisme qui caractérise la modernité , ce n'est pas non plus le triomphe progressif de la science, d'un rationalisme (cartésien) , c'est plutôt le fait précisément à partir de la fin du XV e siècle,les échelles adoptées dans la vision du monde sont des échelles planétaires ; Idée de la compression des espaces intercontinentaux, mobilisation sans limite des êtres et des choses.–

humanisme et modernité séance 2

Tache de l’humanisme : former l’homme par la connaissance et par l’éthique.

Commentaire chapitre 8 de Pantagruel   :

Extrait où Pantagruel est à Paris et suit des études classiques. Il vient de rencontrer l’étudiant limousin, et va visiter la bibliothèque de Saint Victor (dans cette bibliothèque se trouvent des parodies des ouvrages classiques) .Ce chapitre est encadré par deux chapitres où l’on observe la présence de la parodie scolastique. Un doute est émit sur le fait que le programme humaniste marque réellement une rupture avec le savoir du moyen âge.

Il y’a une valeur symbolique de la lettre que Pantagruel reçoit de son père Gargantua : elle décrit l’opposition entre le moyen âge et la renaissance. L’humanisme que recèle cette lettre doit être compris en tant que renaissance culturelle et nouvelle par rapport à la conception de l’Homme (comparé avec le moyen âge)

On distingue deux moments dans la lettre :

1) médiation générale: méditation sur la condition humaine et méditation sur l’époque, les possibilités d’épanouissement intellectuel et spirituel

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2) programme d’étude proprement dit : programme intellectuel (étude des lettres, langues, style, histoire, géographie, étude des sciences) et programme moral (mise en pratique de l’enseignement reçu)

Le chapitre se clôt, Pantagruel reprend plus vivement ses études.

Double effet :

-montre le contraste entre les inégalités du moyen âge et de la renaissance. Réflexion sur les études encadrées par une réflexion morale et religieuse. Méditation sur l’homme et sur l’époque qui introduit un propos philosophique.

-montre qu’il existe quand même une certaine continuité entre ces deux périodes

1ere partie de la lettre   : Gargantua reclasse les ouvrages humanistes dans une époque : place l’homme dans une époque hiérarchisée. Gargantua distingue nettement le ciel et dieu (immortalité, perfection) et la terre des hommes (imperfection, mortalité)

La terre est un monde de changement, un monde en perpétuelle métamorphose : différent du ciel qui est le monde de la permanence. Changement = chance offerte à l’Homme, dieu est le conservateur de l’homme.

Programme humaniste =transmission filiale et progrès. Transmission de père en fils intellectuelle et spirituelle. Pantagruel est le reflet de l’âme de Gargantua. Reflexion sur la responsabilité humaine (dans la transmission)

Réflexion sur le progrès : progrès considérable en comparaison au moyen âge. Volonté de Gargantua que Pantagruel aille plus loin que lui. Mais pour lui tout ne relève pas du progrès. Rabelais dénonce ici l’artillerie, c’est l’arme des lâches. Souligne les limites du renouveau de la renaissance, responsabilité morale devant la renaissance.

2eme partie de la lettre   : On retrouve l’idée du retour aux sources.

Volonté de Gargantua que Pantagruel suive son exemple .Montre un géant affamé de savoir qui traduit le modèle de l’ambition encyclopédique des humanistes. Le gigantisme prend son sens dans la soif de savoir universel. « Il s’agit d’embrasser tout le rond des sciences » G.budet. Cette idée d’Encyclopédie fondée sur l’idée de cercles, c’est voir les sciences dans leur totalité cohérente.

Structure des études : Quadrivium, Trivium (arts du langage : grammaire, rhétorique et logique). Ce qui est nouveau  c’est l’insistance sur certaines disciplines : langues anciennes autres que le latin (grec , hébreu , arabe ) , histoire et géographie , cosmographie , étude de la bible qui évoque un des grands phénomènes humaniste à la renaissance : l’évangélisme ( se contenter de lire le texte , et non les commentaires ) . Le savoir ésotérique comme la kabbale suppose une initiation .Les cadres du savoir ancien semblent exposés sous la déferlante des contenus nouveaux.

Le droit, les sciences naturelles et la médecine évoquent un autre système de référence : la sphère du corps social.

En plus de cela de nouvelles méthodes apparaissent : Gargantua recommande l’imitation, idée fondamentale des anciens pour forger le style. Il recommande aussi de conférer avec philosophie afin de renforcer son étude critique.

Autre nouveauté, le terme d’anatomie, on commence à pratiquer les dissections sur les humains et plus seulement sur les animaux.

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Il parle aussi de la sagesse chrétienne, c’est un don de Dieu qu’il faut développer et mettre au service de Dieu. « Foie avec pratique de la charité ». Exercice du pouvoir au service du prochain. Ici Gargantua développe un idéal humaniste profondément chrétien.

Deux versants de l’humanisme : science et conscience + sapience (sagesse)

Différentes interprétations de cette lettre ont été faites (exemplier)

Humanisme et modernité 4

Apparition d’un nouveau média au XVe : imprimerie à caractère mobile, inventé par Gutenberg, les caractères représentent chacun une lettre. (Exemple d’une gravure qui montre un atelier d’imprimerie, gravure de type danse macabre, rappelle à l’homme sa mortalité : voir moodle)

Cette invention arrive dans toute l’Europe, surtout dans les villes ou siégeaient les cours et les universités : Venise (Alde Manuce invente le caractère italique), Lyon (carrefour des grands axes marchands), Paris, Anvers, Bâle, Francfort : présence de foires du livre. Apparition de dynasties d’imprimeurs-libraires.

Postérité   :

1962 : Macluhan parle de la galaxie Gutenberg : c’est pour lui le premier état d’une évolution qui conduit à l’unification du monde : Diffusion rapide du media.

1979 : Eisenstein, La révolution de l’imprimerie .

Depuis la fin des années 1970, l’Histoire du livre devient un objet d’étude important.

Certes, l’imprimerie est une vraie révolution, mais ce constat est à nuancer :

- La diffusion orale perdure, de même que la diffusion manuscrite. - L’imprimé, d’un point de vue visuel ne fait que suivre le manuscrit : il est imprimé sur deux colonnes

et l’apparition du paragraphe ne se fait que vers 1520- On garde des témoignages sur des réticences à adopter l’imprimerie : La multiplication des livres est

source de désarroi face au savoir / Les textes diffusés vont être dégradés à cause de l’ignorance concernant le typographe / Les textes peuvent être aussi dégradés a cause des lecteurs incapables de comprendre : diffusion hâtives et fautives de textes / Les livres corrompent les esprits en diffusant largement des textes immoraux « la plume est une vierge, l’imprimerie est une putain ». De plus la poésie lyrique ne sera imprimé que très tardivement : considérée comme une activité aristocratique pudique, on ne peut imaginer diffuser à grande échelle des sentiments personnels.

- Les livres ne touchent qu’un public restreint (le prix reste élevé, peu de gens savent lire : ce qui explique que les étudiants continuent de copier leur manuscrit jusqu’au 18e)

- L’essentiel de la production sont : des affiches, des pancartes, des feuilles volantes. L’écrit s’empare des murs, de l’espace publique. Le passage à l’imprimerie rend la présence de l’écrit dans les rues beaucoup plus simple entrainant une diffusion de l’info plus rapide.

Malgré cela, l’imprimerie est une vraie révolution :

- Possibilité de reproduire sans faute et en grand nombre le même texte : facilite le retour aux sources des humanistes. En effet, cela permet l’impression et la diffusion de textes antiques sans faute en en grand nombre. Pas de révolution du point de vue intellectuel mais les usages faits de ces textes sont révolutionnés.

- Diffusion rapide des textes imprimés.- Naissance d’une marchandise standardisée : marché du livre, apparition d’un métier nouveau,

apparition d’un nouveau milieu culturel. En effet l’atelier d’imprimeur est un lieu technique et

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intellectuel ( auteurs , techniciens , graveurs , traducteurs , correcteurs ) , on imprime , on discute , on écrit .Par exemple, Erasme travaille à l’atelier de Venise , à l’atelier de Bâle . Le texte devient un enjeu économique. Au verso de la page de titre au 16e, présence d’un privilège qui protège l’imprimeur de la récurrence, du plagiat, du pillage (mais efficacité moyenne du privilège)

- Les conditions de la production littéraire se modifient : les auteurs sont liés aux imprimeurs et a une vie culturelle autour des métiers de l’édition : ces auteurs font face à un lectorat élargie ce qui implique une évolution des demandes. Là ou la demande est la plus forte c’est dans le registre des romans de chevalerie, des romans sentimentaux (ex   : roman espagnol : L’Amadis de Gaulle)

- Relation différente avec les lecteurs  dans les années 1520 / 1530 : recueil poétique d’un seul auteur. L’écrivain se pense comme une œuvre personnelle et plus comme une communauté d’auteurs. Apparition du terme de monument poétique : l’auteur décide de l’ordre de ses pièces, de ses poèmes , l’œuvre est pensé du début à la fin .

- Naissance d’un sentiment de république des lettres : c’est un espace européen ouvert, où l’on observe l’accélération des échanges, le sentiment d’appartenir à une république des lettres. Le monde alphabétisé correspond essentiellement par lettres. Par exemple : Erasme, Lettres de Saint Jérôme (1526), ils les rassemblent dans un recueil, c’est un exemple de la méthode, de la façon d’écrire des lettres : cela devient une référence pour l’art épistolaire. En Europe les correspondances créent des réseaux d’amitié et permettent de diffuser les idéaux d’une république humaniste. Ajouté à cela les échanges d’objets, de manuscrits alimentant cette passion pour l’antiquité. C’est une Europe sans frontières pours les savants. Erasme : il se veut « citoyen du monde » sa patrie c’est « la culture puisée aux sources antiques »

- Diffusion des idées religieuses : diffusion des idées de la reforme .Le 16e est marqué par le fait que la reforme est « fille de Gutenberg »: l’imprimerie joue un rôle de démultiplicateur de diffusion de la reforme. Un geyser incontrôlé d’ouvrages de peu de valeur apparait et contribue à diffuser les idées de Luther, des réformateurs et de ceux contre la reforme. Les nouveautés théologiques rencontrent un succès très grand : Luther est lu en France dès 1522. On passe du livre érudit au pamphlet, aux feuilles volantes. Le débat religieux provoque la naissance d’un marché du livre religieux. Cette diffusion est tellement importante  que les autorités perdent le contrôle : panique devant le caractère insaisissable des ces info qui circulent : tentatives de censures, d’inquisition. En réaction on observe l’inventivité des imprimeurs pour faire circuler ces livres de façon clandestine. La censure fait au contraire de la pub pour les ouvrages interdits. A Genève se sont refugiées des imprimeurs francophones partageant les idées de la réforme : Genève devient un grand centre de production du livre. Le psautier de Marot et Bèze est un grand succès : c’est le geste identitaire des reformés : propagande des reformés. Bataille de la communication : les feuilles volantes font la force de Luther même si il est difficile d’en mesurer l’impact. Elargissement du terrain des luttes religieuses et idéologiques : ces luttes gagnent le terrain de la rue (affiches, chansons). Des peintres s’engagent pour la cause luthérienne (Cranach, Dürer) : portrait de Luther, gravures polémiques. Ces portraits, gravures sont reproduits grâce à l’imprimerie et diffusées : gravures de propagande. Les graveurs se prêtent au jeu de la polémique (ex : caricature du pape représenté en âne, ou Luther présenté en cornemuse jouée par le diable, ou gravure éloge de Luther) Imprimer et diffuser la bible : 1520 / 1540 la Bible est la grande vedette des ateliers d’imprimeurs. L’imprimerie permet une lecture personnelle de la bible, on s’émancipe de la tutelle de l’Eglise. Mais la bible reste tres cher : certains continuent de la copier. L’invention de l’imprimerie a transformé la production livresque : mutation culture Circulation livre : joue un rôle dans la constitution européenne des lecteurs : république des lettres Diffusion rapide : accélère les mouvements de reforme religieuse Première grande révolution des médias qui modifie les conditions d’accès au savoir et la perception des espaces de l’autre C’est sur cette toile de fond que vont se poser les grandes questions humanistes.

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Humanisme et modernité 5

Toile de fond : mondialisation, imprimerie => premier grand media qui contribue à la mise en place d'esprit européen de lecture et à la diffusion du savoir livresque.

Question de la dignité de l’Homme.

Quelle est pour un homme de la Renaissance, la place de l’homme dans le monde ?

- Il est au centre et au bas du monde : géocentrisme - Il est lui-même un « petit monde » : harmonie du monde - Il est un être indéfini ; problème de la dignité humaine

Cette réflexion est une tradition ancienne. Mais on observe un renouvellement de la question au 15e (Pic de la Mirandole : néo platonisme florentin)  avec l’élaboration d’une nouvelle pensée philosophique.

Cette interrogation prend place dans un cadre médiévale : géocentrisme + harmonie des éléments

Une réflexion sur la dignité de l’homme fondée essentiellement sur la notion de liberté.

Le géocentrisme : avant la révolution copernicienne, le système qui s’impose à tous est le système ptoléméen. L’application de ce système place la terre au centre de l’univers en ce qui concerne le statut de l’homme.

*Le monde est perçu comme un monde rond clos et centré. Les gens cultivés savent que la terre est ronde mais pensent que la terre est immobile au centre du monde et que le système s’organise autour d’elle dans un cercle concentrique. Ptolémée parle d’un système avec des épicycles. Cette idée s’explique par le fait que le cercle est le symbole de la perfection céleste, le cercle n’a pas de fin (Ronsard : image du sein de la femme). Ce cercle définit un espace absolu, il n’y a qu’un monde et en dehors de lui il n’y a rien. Face à ce système , la révolution copernicienne provoque un décentrement du monde par deux hypothèses :

-L’hypothèse de l’héliocentrisme

- L’hypothèse qui dit que la terre tourne sur elle-même autour du soleil

Le système de Copernic ne s’impose pas avant 1633 (procès et abjuration de Galilée). Les écrivains du 16e pensent et rêvent à l’intérieur d’un système géocentrique. La théorie de Copernic n’est pas perçue comme un bouleversement tout de suite : c’est une révolution après coup. Le passage du géocentrisme à l’héliocentrisme met en avant la nécessité de mettre en place une nouvelle physique : Galilée et sa théorie du mouvement + les idées de Newton et de la gravitation universelle. L’annonce de cette lente évolution du monde clos à un univers infini est progressive.

*Un monde vu comme cloisonné et hiérarchisé : présence d’une limite entre le ciel et la terre (orbite de la lune). Au dessus de la lune zone supra lunaire : c’est le monde la permanence, de la perfection, de l’immortalité, le monde des astres, le monde de Dieu. Sous la lune, la zone sublunaire est elle marquée par le changement, tout bouge et est amené à se transformer. C’est la zone régie par les quatre éléments qui se mélangent pour donner naissance à tout ce qui existe. La seule permanence de cette zone, c’est la succession ininterrompue des naissances et des morts. Le cosmos est assimilable à un « O » où la zone sublunaire représenterait le bas du monde.

*La situation de l’homme est ambigüe : au centre du monde l’Homme est un contemplateur privilégié. La bible suppose que le monde a été crée pour lui. Il est au sommet de la hiérarchie de

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toutes les créatures. Sa supériorité se situe dans le fait que l’Homme est doué de Raison. Cette tradition médiévale relève tout ce qui distingue l’homme des animaux (ex : le rire, la stature debout). Par sa nature il participe a la zone sublunaire et la sur lunaire c’est l’intermédiaire entre la terre et le ciel : on l’appelle le trait d’union du monde.

D’autre part il est aussi au bas du monde puisqu’il vit sur terre : la condition de l’Homme est par essence mortelle. Elle est soumise au changement. Les Hommes de la renaissance sont fascinés par les limites humaines et par la capacité de l’homme à transcender ses limites. Naissance d’une passion pour les phénomènes météorologiques.

La notion d’harmonie : dans ce système géocentrique on développe la notion d’un monde harmonieux parfaitement ordonné et cohérent. Deux aspects :

- La notion de macrocosme/microcosme : ex : sein de Ronsard analogie entre la rondeur du sein et la rondeur du ciel ou analogie entre la rondeur de la coquille d’œuf (ciel), et sa pesanteur (terre), et le reste de l’œuf représente les trois autres éléments. L’homme est vu comme un microcosme : relation d’analogie avec le cosmos : médecine : les 4 éléments du monde sont similaires aux 4 humeurs (sang=air, bile jaune=feu ; bile noir=terre, flegme =eau) de l’homme (Gallien) / Domaine politique : système monarchique justifié par une analogie avec le système astronomique / Société analogie avec le corps humain : les 3 mondes corporels : social, humain et cosmique (chapitre 28 Pantagruel)

- L’influence des astres : à la Renaissance la distinction est floue entre l’astronomie et l’astrologie : on croit en l’influence des astres sur les Hommes. Mais, il existe un problème d’ordre religieux. La religion chrétienne fait de l’Homme un sujet libre et responsable de ses actes. L’influence astrale pose problème. Les Hommes de la renaissance revendiquent alors une influence corporelle et non spirituelle des astres.

Dignité humaine : Le système géocentrique ainsi que l’intérêt de l’humanisme pour la philosophie du monde explique la définition de la dignité humaine

Misère ou dignité de l’homme ? Insignifiance terrestre, misère physique et culturelle. La Renaissance ne rejette pas cette tradition pessimiste mais volonté d’un équilibre par un approfondissement de la notion de dignité humaine. Hésitation entre misère et grandeur de l’homme .Humanisme : pensée partagée oscillant entre optimisme et inquiétude.

=> misère de l'homme. => tradition pessimiste. L'homme n'est rien face aux dieux, il sagit d'écraser son égo.

Mais au 16è siècle, on essaie de nuancer ce pessimisme. Tantôt grandeur de l'homme, tantôt petitesse.

=> L'homme n'est que le songe du monde mais il s'élève par son intelligence et sa volonté.

=> néoplatonisme florentin : redécouverte de Platon : Marsile Picin, Pic de la Mirandole... cours des Médicis à Florence.

Pic de la Mirandole : Discours Sur la Dignité de l'homme : sorte de plaidoyer ou d'éloge qui propose une nouvelle définition de la dignité de l'homme. Il réécrit le texte de la Genèse dans une fable : il insiste sur le fait que l'homme a été créé en dernier : l'homme est le dernier servi. Pic compare l'homme au caméléon : être changeant. L'homme peut tirer vers l'animalité (être sensuel) ou le céleste (philosophe), il est de la responsabilité de l'homme de se tirer vers le céleste et non pas vers l'animal.

Bien que la thèse de copernic paraisse en 1543, les hommes du 16è siècle pensent encire au monde en terme géocentrique. L'une des pensées principales de l'époque : la dingnité de l'homme

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=> on cherche à définir l'homme. L'homme est un être indéfinir selon Pic de Mirandole. L'homme vit sous une condition : l'absence de conditions : c'est à dire la liberté, l'absence de contrainte. => s'affranchir des contraintes. L'homme est le résultat de son propre acte.

Pic de la Mirandole (1463/1494) : intérêt pour l’ésotérisme. De la dignité de l’homme : Optimisme en faveur de l’Homme, plaidoyer qui propose une nouvelle définition de l’Homme. Apport qui consiste en une sorte de fable dans lequel il réécrit la genèse. L’homme a été crée après toutes les autres créatures.

Vives imagine lui aussi un mythe de l’Homme : il décrit une fête d’anniversaire chez les dieux. Ces derniers contemplent un spectacle : la Terre est le théâtre du monde .Les dieux sont charmés par l’acteur Homme, qui interprète tous les Hommes. Les dieux invitent alors l’Homme à les rejoindre : sens optimiste du théâtre du monde. Vives célèbre l’Homme dans son talent d’acteur .

Conclusion: Les hommes du 16e vivent encore dans un géocentrisme. Notion d’harmonie : homme = petit monde. Contribution à la définition de l’homme : Pic de la Mirandole ; le présente comme un être indéfini. Chaque réalité existent possèdent une nature propose qui le conditionnent mais l’homme se construit dans l’action. L’homme a une seule condition l’absence de conditions, la liberté, sa contrainte est la contrainte d’être libre, de choisir son destin, de construire les chaines de sa condamnation. L’homme est tout car il peut être tout. L’homme est lui-même sa propre cause, il est la cause de son devenir.

Humanisme et modernité 6

Fous et folie autour d’Erasme, Eloge de la folie(1509)

La folie n’est pas quelque chose de nouveau : longue tradition de l’excès, rage, fureur, dérèglement des humeurs … dans toutes les cultures. Renaissance fasciné par le désordre des esprits auquel elle reconnait une fécondité paradoxale

- Fou : proche parent du paysan et de l’homme sauvage : massue, mage du fromage (pensée analogique renaissance : fromage est comme un cerveau, tout mou qui se pourrit avec l’avancée de la folie), tondu. Le fol est l’anti chevalier. Folie : lieu de la perte de la raison. La folie se construit sur un manque. En latin : fou : « insipiens » (qui ne sait pas), amens (pas de raison). Follis verbe latin qui désigne le vide. Cerveau du fou creux. Mais, différence durant le moyen âge entre une folie culturelle intégrée dans la vie de tous les jours, codifiée (ex carnaval) et une folie personnelle (fous furieux). + tradition médicale de Gallien : folie = dérèglement des humeurs : excès de bile jaune : frénésie, folie furieuse. Cure pour la folie : chirurgie (trépanation : extraire la pierre de folie : très courant.), les herbes, le régime de santé (mode de vie, alimentation).

- Fin 15e : on voit apparaitre la démythification de la folie du monde : la folie pathologique devient l’emblème d’un monde à l’envers. Représentation d’une inquiétude de la fin des temps (famine, épidémie, crises religieuses) : Michel Foucault « La folie prend la relève de la peste » « grande menace montée à l’horizon du XVe ». Selon Foucault : « la dérision de la folie prend la relève de la mort et de son sérieux ». L’effroi devant la mort devient dérision devant la folie. « la folie c’est le déjà la de la mort ». Présence de la mort dans la folie. Le rire de fou est celui qui rit par avance de la mort. Toujours question du néant de l’existence : éprouvé de l’intérieur, comme une folie continue et constante dans l’existence humaine.

- Renaissance : deux visages de la folie. Une phase négative qui associe le fou a la mort, a la maladie, à l’instabilité du monde. Une phase positive qui s’explique par le rire et la fête. Le fou incarne les joies de la vie, l’amour l’audace (carnaval, fête des fous, iconographies : bonnet oreille d’âne, marotte…figure du fou souvent en train de boire). +le fou critique qui dénonce les faits et travers de la société. N’a pas peur de parler, dénonce les méfaits de la société : importance dans la satire sociale.

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CCL : Dans tous les cas la figure du fou incarne le support d’une grande fécondité créatrice.

La nef des fous (Das Narrenschift), Brandt : raconte l’embarquement de tous les fous du monde dans une nef, destinée à faire naufrage. Chaque page est consacré à un type de fou particulier (ex : le fou des livres qui s’embrasse d’un tas de livre qu’il ne lira jamais). Cet ouvrage appelle à la conversion chrétienne : seule solution pour ne pas couler avec la nef. Progression de l’angoisse au fil de la lecture, angoisse devant ce monde qui court à sa perte .Marquée par une vision eschatologique (fin des temps).Importance du rapport entre textes et images : Permettre de vous identifier à l’un ou l’autre fou, pour être certain que vous courrez a votre perte si vous ne vous convertissez pas.Motif de la nef : reprise d’un motif antique. Reprise de la mer du monde. Mais aussi motif biblique : nef = allégorie de l’existence humaine. Motif qui annonce le naufrage comme conséquence du pêché. Discours, eschatologique, satirique et prophétique.

L’éloge de la folie, Erasme : Erasme : conseiller de Charles Quint, François Ier. Ami des peintres, confident de Thomas Moore. Adversaire de Luther dans la question protestantisme/catholicisme. Grand polémiste dans l’Europe de cette époque. Adages (1500/1536)Novum Instrenmentum (1516)

Eloge de la folie : amusement : mais grand succès. Publié dans le contexte du carnaval. Mais texte savant dédié à Thomas Moore (mauria=folie en latin). Déclamation, exercice d’école : c’est la folie qui déclame et qui exprime un éloge paradoxal d’elle-même (genre très présent renaissance)Fiction énonciative, c’est la folie qui parle, accompagnée de ses amis. Description de sa tenue. Dans cette prosopopée : la folie s’adresse aux Hommes pour leur révéler leu folie. LE discours tenu est ambigüe, à double entente. Peut-on la prendre au sérieux ? La folie invite a réfléchir a la question : doit on et en quel sens faire l’éloge de la folie ?? Eloge d’une folie de l’évangile.

Analyse, Eloge de la Folie :

-L’homme est fou par définition : L’éloge de la folie dresse un tableau de la folie universelle. Folie à la base de toute action humaine : lien entre audace et folie. Satire du sage : personnage rébarbatif. Quand le sage tombe amoureux, lorsqu’il veut devenir père : risque la folie. Ridiculise les prétentions de l’homme à la sagesse. Toute la vie humaine vient de la folie. Elargissement progressif de la folie à tous les Hommes. La folie est elle source de misère ou source de dignité pour l’homme ? Deux cotés de la folie (ridicule mais inhérente à la dignité de l’Homme) , il faut savoir accepter sa part de folie .

- L’homme est un être d’illusion : sature du théâtre du monde. Tableau de la folie universelle au service d’un renversement. Définition de l’homme comme d’un être de folie ou d’illusion : mise en œuvre d’une satire féroce mais invite à dépasser les apparences pour s’ouvrir à une vraie sagesse. Homme = être d’illusion : utilisation des motifs des silènes (petites figurines fabriqué pour s’ouvrir : extérieur moche mais intérieur beau) Erasme y puise sa méthode. Tout ce qui est excellent est ce que l’on ne voit pas. Travail d’inversion silénnique : critique audacieuse des pouvoirs temporels et de l’Eglise (ex : Eglise désigne de l’extérieur : prêtre évêques … mais cette apparente humilité cache en réalité des abus). Le bon sens appartient aux fous et non au sage. Le fou est celui qui sait jouer la comédie de la vie. Les illusions sociales (sagesse, savoir, pouvoir) qui défont l’objet d’une satire sociale : Texte truffé d’éléments satirique de la cour. Pareil pour pouvoir ecclésiastique. Progressivement la satire évolue : on passe de la dérision des illusions sociales à la dénonciation de véritables impostures (ex : le prince qui se comporte en tyran ou le clergé qui oublie sa mission: costumes de théâtre). Erasme dénonce par exemple la justification de la guerre eu nom de dieu. LE

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chemin qu’indique Erasme pour une vraie sagesse : aider le lecteur à dépasser les apparences pour découvrir la sagesse suprême d’une folie supérieure : logique de renversement qui joue dans les deux sens. Elle est au service d’une sature dénonciatrice mais aussi un idéal de sagesse qui se cache sous le masque de la folie. La folie supérieure, sagesse définitive est celle de la foi chrétienne.

- Une leçon évangélique : l’homme appelé à la folie de Dieu. L’éloge d’une piété intériorisée : l’évangélisme. La foi se vit dans une relation entre le croyant et Dieu : Pas d’intermédiaire de l’Eglise ou de pratiques superstitieuses. Les hommes ne doivent pas rendre de compte à la folie : culte véritable. L’éloge du message évangélique : Erasme opposé les gloses des théologiens aux évangiles. La folie accuse les théologiens d’oublier de feuilleter l’évangile ou l’épitre de fol. L’éloge de la folie de Dieu : Explicitement opposé à la folie humaine. La sagesse de Dieu n’est pas celle des Hommes. La folie se livre à une relecture de la bible pour condamner l’orgueil du sage et pour faire l’éloge d’une folie qui est la sagesse des humbles.

CCL : Eloge de la folie : discours paradoxal dans lequel la folie personnifiée est son propre ennemi. Erasme reprend les débats misère/dignité : satire des travers humains+leçon évangélique. Etre homme c’est assumer la folie humaine pour mieux se tourner vers la folie de Dieu.

Humanisme et modernité 7,

Le renforcement d’un sentiment de l’enfance (âge particulier du point de vue pédagogique, âge qui doit être formé) : responsabilité du pédagogue.

Sentiment d’urgence des pédagogues.

Travail de la mémoire : tradition des arts de mémoire.

S’adapter aux élèves (classes de niveau) et à la nature de l’enfant.

Le langage est au fondement de l’éducation.

Outils dont se servent les pédagogues humanistes :

-Traités de pédagogie : par exemple ceux d’Erasme De pueris (1529) : pours les enfants de 4 à 7 ans : l’apprentissage de la langue se fait en même temps que l’initiation des sciences naturelles, capacité de mémorisation et d’observation / Pour les enfants de plus de 7 ans De ratione studii : grammaire simplifiée qui aide à l’art de la conversation

- Les colloques scolaires (parler ensemble) : d’abord un genre mineur pratiqué par quelques humanistes allemand. Ecoliers qui sollicitent : mise en scène de personnages d’enfants qui discutent entre eux : apprentissage des règles de socialisation. Corpus intéressant lorsque l’on s’intéresse à l’enfance. Derrière ces colloques scolaires (Erasme, Vives) : chasser la barbarie des écoles (jeux de rôles + rudiments de la grammaire). Colloques familiers (1518-1522) d’Erasme : idiomes latins + expression populaires : propose des dialogues et mises en scène qui touchent à tous les épisodes de la vie d’un enfant, autre que l’école. De plus, il glisse quelques idées philosophiques : art pour prôner la réforme de l’Eglise : accusé d’utiliser un genre scolaire pour promouvoir des idées vicieuses. Il se défend en disant qu’il ne faut pas cacher à l’enfant les choses de la vie + formation de l’enfant en tant qu’homme en devenir. Derrière l’apprentissage de la langue il y’a l’apprentissage de la sociabilité.

- Les civilités : De civilitate d’Erasme (1530) . Ouvrages qui traitent de la façon de se tenir (traité de politesse). La culture n’est pas seulement de l’ordre d’un savoir, mais de l’ordre d’un être ensemble. L’enfant ne devient homme qu’en apprenant le langage et en se maitrisant soi même. Le savoir vivre est le complément de l’instruction et de la piété. Erasme fonde un genre, il fait le tour de toutes les situations de la vie d’enfant (manière de s’habiller, manière de se tenir à l’Eglise, manière de se comporter dans la chambre à coucher, façon de se tenir à table…). Il analyse ‘l’individu

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(connaissance du corps, aspect extérieur). Donne lieu à d’autres traités de civilités. Succès de ce genre : prestige de sont auteur, on fait comme Erasme. Mais il est aussi un livre de lecture de part leur forme. Il devient le code européen des usages, des règles de conduite universelle.

Colloques scolaires et civilités : très représentatif par leur utilisation / contenu d’une idée maitresse de l’humanisme. L’homme acquiert sa formation par le langage : être capable de communiquer avec les autres, de vivre ensemble. Apprendre à parler c’est apprendre à vivre en société. Bien vivre en société : forme du savoir vivre.

Barthélémy Hanno : fonde le collège de la trinité, pédagogue. L’imagination poétique (1552). Ecrit des vers à partir d’une gravure.

Ex   : le mythe de Calypso : à partir de ce mythe, il réfléchit sur la pédagogie.

Dans son livre il loue l’entraide entre les enfants.

Chez Montaigne s’ajoute l’apprentissage de l’esprit critique.

Humanisme et modernité 8

Humanisme et politique.

16e : siècle de guerres incessantes +formation progressive des états nation : réflexion intensive sur ce qu’est la politique + meilleurs moyens de gouverner.

Dans ce contexte de réflexion politique : plusieurs aspects caractérisent la pensée humaniste

- Humanistes = pacifistes - Vision universelle cosmopolite - Impératifs moraux (ce qui va élever l’homme) sont premiers, on pense d’abord au bien commun. - Humanistes = hommes qui sont sur le terrain. Ex   : conseiller des chanceliers/ princes (Guillaume

Buté conseiller de François 1er, Erasme, conseiller de Charles Quint). Certains de ces humanistes vont aboutir à de grandes réflexions (Moore, Rabelais, Erasme)

L’Utopie de Thomas Moore .

Premières utopies élaborées par les urbanistes ( Hippodamos de Milet 5e avant JC , urabniste qui repense e port d’Athènes en fonction d’une image idéelle de la ville qu’il avait : pense l’archi d’une ville en fonction de la société idéale qu’ils veulent voir )

Platon : La république théorise sur une cité idéale + Timée et Criteas

Quel est ce modèle politique utopique ? : Le pouvoir ne doit plus être confié à la majorité mais a des gardiens, des philosophes rois. L’idée d’une monarchie éclairée, des rois humanistes. Ont pour mission de rendre la cité meilleure. Ils incarnent l’idée de justice et sont pétri par le sort de l’intérêt général. Le mythe de l’Atlantide expose une contre utopie : cité très puissante engloutie âpres avoir été battue par Athènes. Habitants cupides, population qui vit dans la démesure, incarnation de ce qu’Athènes a été et qu’elle ne doit plus être si elle veut retrouver sa gloire passée .Invite les athéniens à retrouver les fondements du passé.

1516: Utopie de thomas Moore, succès immédiat et durable. Constamment traduite. L’utopie c’est une ile de nulle part. Topos : lieu / U : sans ou bon, utopie absence de lieu ou lieu ou tout est bien. Présente cette ile comme inaccessible mais riche de connaissance pour notre société. TM se met en scène et prétend avoir été présenté à un voyageur, Raphael Hythodée , qui aurait accompagnée un autre voyageur découvrir de nouveau monde . Conversation entre Moore, Hythodée et pierre gilles (intermédiaire) : H évoque des peuples et fait une satire de l’Angleterre. Puis H prend la parole et

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décrit ce qu’il a vu en Utopie (récit en série) : rend l’île encore plus lointaine. Puis dans sa préface Moore demande à PG de demander à RH ou se situe cette ile. Tout concourt à faire de cette île une réalité inaccessible. Inaccessible car sur cette ile sagesse extraordinaire : éloge de la sagesse, pendent de l’éloge de la folie.

Comment est née Utopie ? : Nouveau monde. Volonté d’un despote éclairé Utopus, roi fondateur. Amener une foule ignorante et rustique à un sommet de culture et de civilisation que personne n’a encore atteint : vivre ensemble.

Utopie : anti monde : Moore fait une critique politico économique de l’Angleterre contemporaine en décrivant tous les peuples qu’il a rencontré au cours de son voyage.

Aspects idéologiques de L’Utopie:

- La démocratie doit vaincre la tyrannie : système de l’utopie nait sous le monarque éclairée qui instaure après lui la démocratie. Repose sur des délibérations réglementées et l’élection d’un prince : témoigne une méfiance envers la tyrannie.

- Prône la vie communautaire contre l’individualisme : Utopus instaure le communisme : communauté des biens et vie communautaire. Pas de propriété privée, ni riches, ni pauvres. Chacun donne ce qu’il a sans contre partie. Dévalorisation de l’or : médiation sur la liberté humaine. Le gout pour les richesses est une forme d’esclavage moral .

- Visée humaniste du texte : une critique assez vive de la scolastique, méfiant envers l’abstraction, la politique est une éthique (sociétés perverties par l’individualisme, méfaits de la propriété individuelle cause directes de disparités sociales et éco), dimension ontologique (utopia : famille qui repose sur la cohésion, sur l’affection, sur la solidarité. Union qui répond à la nature fondamentale des choses. Les utopiens sont tous frères), optimisme métaphysique (la sagesse des utopiens rend les hommes à leur nature originelle voulue par un Dieu bon et dénaturé par les passions des hommes). On restaure sur l’île d’Utopie, la véritable nature de l’Homme. Rendre l’Homme à la vertu et à la dignité. Recréer l’humanité de l’Homme.

La dimension politique de l’Utopie est essentielle, Moore inscrit l’utopie dans la lignée de la philosophie politique. Présente une charte politique qui prend en considération toutes les dimensions de la vie quotidienne : volonté totalisante. Repose sur une philosophie humaniste, volonté de rétablir l’humanité de l’homme. Utopie : lutte politique et un combat spirituel. Garantie la justice dans la société de l’utopie mais aussi refonder l’humanité humaine. C’est sur ces deux fondements que s’érige un genre littéraire dont la postérité est très longue.

La réflexion pédagogique des humanistes :

Intro : _La fin du XV et XVI est une période durant laquelle l’attention à l’enfance connait un engouement particulier :  vitalité lexicale durant tout le siècle qui dit toute les nuances attaché à la nuance de l’enfant. Nombreux  diminutifs  qui  expriment   l’attention délicate  dont   les  enfants   font   l’objet.  Thème d’un siècle durant lequel les réflexions pédagogiques abondent parce qu’on découvre progressivement l’enfant comme une entité particulière et non comme un adulte en miniature. Attention particulièrement portée à l’âge de l’enfance comme à l’âge de la formation.

_ L’approche n’est pas psychologique mais médicale et pédagogique. Médicale  Le regard du médecin est encore  marqué  par   la   tradition  des  humeurs,   l’enfant  est   celui  qui  porte  en   lui  un  excès  de  chaud  et d’humide,   l’enfance est d’abord perçue comme une maladie.   Image négative qui reste assez  longtemps. PédagogiqueErasme, Aneau, pédagogues Allemands à Strasbourg : réflexion dans le cillage de Pic de La Mirandole (L’homme se donne sa forme) d’où l’importance du pédagogue qui va donner la forme, idée qu’on devient homme au terme d’un parcours d’humanisation, enseigner c’est disposé les hommes, l’homme se 

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fait par son éducation et par son histoire, « aucun plan définitif n’est prévu d’avance » Pic de M.   L’enfant n’est ni bon ni mauvais mais perfectible avec l’aide des pédagogues : responsabilités immenses. 

_ L’histoire même de l’enfant est récente, initiée en 1930 par Philipe Ariès dans une thèse qui continue de faire autorité :  thèse selon laquelle on découvre l’enfant à  la renaissance, avant il  est confondu avec les adultes. Dans le domaine de l’éducation et la pédagogie Eugenio Garin fait autorité l’éducation de l’homme moderne. 

_ La thèse d’Ariès : le XVème et le XVIème marquent un sentiment nouveau de l’enfance, ils se font sur un corpus iconographique, non médicale. Il montre que durant le Moyen âge l’enfant est jeté très tôt dans le monde adulte,  il  s’est  beaucoup fondé sur  les représentations de vierge à  l’enfant.   Il  observe aussi  que l’enfant s’autonomise progressivement au moment de leur décès ; le petit défunt est représenté séparé des adultes et sous des représentations réelles, on voit aussi l’importance des poètes pour les enfants. Ariès s’attarde sur les vêtements représentés sur des tableaux, les enfants royaux portent des vêtements réalisés pour eux. On trouve de plus en plus d’œuvres d’art qui représentent l’enfant dans leur famille. Le jeu est considéré comme une expérience formatrice essentielle de l’enfance, listes des jeux de gargantua, chapitre 22  Jeux d’enfants  Briegel.  Sentiments  nouveaux  de   l’enfance.  On  ‘a  reproché à Ariès  de s’être  fondé uniquement sur des images, et de mal connaître l’époque du Moyen Age. D’autres historiens ont multiplié les   sources,   ce   qui   révèle   de   la   géographie,   les   textes   littéraires,   depuis   une   trentaine   d’années : renouvellement  des  problématiques,  on étudie  aussi   l’enfant  à   travers   les   liens  qu’il  entretient  avec  sa famille. 

Les violentes critiques émises par les humanistes à l’encontre de l’enseigne scolastique   (chap   6 Pantagruel   de   Rabelais=   rencontre   un   écolier,   ancien   de   la   Sorbonne,   pédant.)   Chapitres   consacrés   à l’éducation sophistes et humanistes dans gargantua, chap. 14.21.23.24 ;  chap. 14=  première éducation de Gargantua catastrophique, délivrée par un Sophiste, qui emploie une méthode absurde : il doit apprendre par cœur des livres et capable de les réciter à l’endroit à l’envers. Accumulation d’éléments sans liens qui montre l’absurdité de cette méthode. On confie alors G a un nouveau maître, Ponocrates : le savoir livresque doit être complété par un savoir d’expérience. Chap. 21/22 : Gargantua en train d’agie comme on le lui a appris, observé de Ponocrates, mais il n’a appris que des mauvaises manières, grotesque de la grossièreté. Par de repère dans la journée, le seul repère est la faim, l’estomac. Dialectique du plein et du vide, pas de règles ni de limites, excès source de comique. Ponocrates lui fait boire une boisson qui efface de sa mémoire ce qu’il a appris. Chap. 23.24 : On n’est plus dans le burlesque mais dans la mise en pratique du chap. 8 de Pantagruel, mise en œuvre d’un programme d’éducation humaniste encyclopédique qui vise la sagesse et les exercices du corps sont importantes. Visée qui consiste à former un gentilhomme guerrier, un courtisan, et on retrouve les visés des collèges humanistes Parisiens et Lyonnais. Exemple des critiques des humanistes contre l’enseignement Scolastique. 

Les premiers humanistes pédagogues en Italie : La réflexion se développe sous la direction de Manic (?) dans les grands villes marchandes et l’Italie du nord, Pier Paolo Vergerio, 1402, l’école des arts libéraux rends les hommes libres :  s’adresse aux enfants  des familles  aisées,     rappelle   l’importance formatrice  des arts libéraux qui rends les hommes libres.  On a des écoles fondées à Mantoue qui accepte tous les enfants, pauvres  ou   riches,   la   casa  gio   posa   ( ?),   fondée  en  1423  qui  dispose  d’un   espace  de   formation  et  de pensionnat : nouveau. Tous ces collèges se fondent, sauf elle, sur un recrutement élitiste, mais aussi sur une vie commune  qui rassemble maîtres et élèves, où les jeux et les activités physiques ont toute leur place. L’enseignement  est  aussi  divisé en niveau d’étude,  mais   il   s’agit  d’un  préceptorat  de  groupe.  Sorte  de formation d’une extension de  la bourgeoisie qui  doit  être régie par  les « miroirs des princes »,   (courant littéraire). Il s’agit de les préparer à un style de vie et un savoir toujours fondé sur la lecture » et l’imitation des anciens auteurs antiques. Dans les terres d’empire (Allemagne…) existe une tradition très ancienne, pratique des frères de la vie commune, congrégation religieuse qui a toujours eu à cœur l’importance des écoles : dans leurs écoles la nouveauté est l’organisation en classe de niveaux, progression dans l’apprentissage, et recourt au théâtre pour mémoriser un texte. Discipline très sévère. Ils sont vite connus car ils diffusent des manuels 

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de grammaires  latines dont  ils  rénovent   le  continu,  des  textes de  latin très simples qui  visent  à ne pas dégoûter les novices. Les pédagogues Strasbourgeois : Jean Sturm. Pédagogie de la douceur : il  faut récompenser l’élève qui a réussi, offrir une gratification en proportion des progrès. Calvin a visité le gymnase de Sturm et tellement séduit qu’il en a adopté l’organisation en fondant le collège de Genève qui est à son tour devenu le modèle des collèges protestants.  Melanchthon : « éduquer les jeunes gens est plus important que de s’emparer de Troie. » Tout ça durant  la  Réforme, mais tout  ceci  destiné aux enfants de riches,  de futurs précepteurs, enseignants, hommes politiques, fils de seigneur… Luther : milite pour une école élémentaire populaire. Aux efforts de la réforme s’ajoute l’idée que la société européenne du XVI entre largement dans le domaine dans la pratique de l’écrit et de la lecture silencieuse. La demande de scolarisation augmente et dans les villes qui n’ont pas d’université on souhaite offrir aux enfants un accès à la culture écrite : naissance de classe de niveau, regroupe enfants d’âges similaires.Les humanistes reprochent aux scolastiques de ne plus savoir retourner aux sources, ni aux textes anciens ni de la bible, la création de collèges c’est la création de nouveaux établissements scolaires. L’apprentissage est mis sur l’apprentissage des langues anciennes pour lire les textes originaux : apparition de collèges trilingues. 

Les fondements de la pédagogie humanistes : _le sentiment d’une urgence sur trois plans : _celui de la désaliénation par rapport à une immédiatement animale, il faut aider l’enfant à sortir de cet état : l’éducation rétabli la liberté du corps, des sentiments et de l’esprit. _L’idée que la culture s’acquiert par les arts et par les lettres mais aussi par la fréquentation des autres et par l’amitié. _ Idée qu’un être sans instruction reste la proie des opinions et des idéologies, a peur de   penser,   deviens   la   proie   de   la   croyance   aveugle.   Les   humanistes   combattent   le   dogmatisme   et   le fanatisme. _Le fondement de l’apprentissage reste l’exercice de la mémoire : la mémorisation jusqu’à fin XVI s’apprend selon des procédés :  les arts de la mémoire.   Ils constituent un corpus très important, étudié par Francis Yates. _On cherche continuellement à s’adapter à l’élève : On l’observe pour connaître sa nature, on adapte la progression à ses capacités. _ L’importance accordée au langage : au latin, le maître doit faire sortir l’élève de l’enfance (latin : celui qui ne sait pas parler.) Avec l’idée que c’est en apprenant à parler qu’on apprend à penser. 

Humanisme et modernité 8

Le XVI réfléchit au meilleur moyen de gouverner, au moyen de résister à la tyrannie.

Grandgousier, Gargantua et Picrocole incarnent différents visages de la royauté : le prince chrétien, le tyran, le stratège machiavélique.

Grandgousier : figure du prince chrétien. Traditionnellement le roi est sacré et est monarque de droit divin. Protecteur et justicier pour son peuple. Incarne un idéal de piété. Se caractérise par son discours avec Dieu et par son obsession pour l’évangélisme. Logique de conciliation sans crainte du ridicule. Donne des sages leçons de piété : figure du roi juste, évangélique et philosophe. Essaye tous les arts et moyens de paix avant de se résoudre à faire la guerre. Le Roi n’engage la guerre qu’en vue de la paix.

Gargantua : pose la question du machiavélisme. Plus moderne que son père ; Prince que nous voyons combattre, sur le terrain (différent de Grandgousier qu’on ne voit que négocier). Gargantua : figure du roi stratège. Sens actuel de machiavélisme aujourd’hui très réducteur (on ne retient que « la fin justifie les moyens »). Machiavel lui-même homme politique à florence : il faut distinguer l’ordre politique de l’ordre religieux et moral. Constructions politiques sont des œuvres purement humaines et leur but principal est de durer. Le seul critère est celui de l’efficacité. .Conséquences : réflexion sur la fortune : le prince doit savoir agir rapidement dans les situations urgentes. La fortune est présentée comme une femme qui aime être séduite, conquise. / Réflexion sur la force et la ruse. Le

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prince doit savoir être à la fois le lion et le renard .Le Machiavélisme est un art de la manipulation. Recours à la ruse présenté comme positif, évite de rependre trop de sang. Il se justifie par le souci de recourir le moins possible à la force. Gargantua incarne la discipline militaire, incarne le conseil. Gargantua bonne gestion de la ruse et de la force. Gargantua fait autorité du point de vue stratégique.

Picrochole (bile amère) : incarne la tyranie contre lequel les humanistes rassemblent toutes leurs forces. Incarnation burlesque de Charles Quint, personnage de colérique, de fou furieux. Introduit une réflexion sur les passions qui va au delà de la caricature politique. Personnage livré à ses passions. Mégalomanie de Picrochole. Abandon aux passions et au diable. Démesure à la fois physique et morale dans le déchainement de ses passions perverses. Apparait dans as manie de passer outre toutes considérations raisonnables afin de satisfaire ses passions. Incarne la méfiance envers la tyrannie, envers la dégénérescence de la monarchie. La monarchie dégénère en tyrannie selon Thomas Moore.

PBLM : discours de la servitude volontaire : le roi doit être bon mais si il le désire il a toujours la possibilité d’être mauvais. Le roi est un tyran potentiel. Etonnement qu’un peuple se laisse tyranniser par un seul homme : servitude volontaire.

3) Picrocole : incarne le tyran. Son nom signifie « la bile amère » => celui qui a trop de bile jaune en lui => personne de colérique, de fou furieux. Incarne Charles Quin.Réflexion sur les passions qui va au delà de la caricature politique : le prince doit maîtriser ses passions.Il est qualifié de tyran : colère liée au déséquilibre des humeurs, mégalomanie. La folie de Picrocole, qualifié de « furieux », opposée à la raison, est expliquée par son abandon aux passions d'une part, et au diable, d'autre part. Il s'est détaché de Dieu. Il est seul maître de son navire. Or, cela peut conduire à la catastrophe, à partir du moment où il s'affranchit de la grâce divine. Réflexion évangélique sur le libre arbitre de l'homme et sur le besoin de grâce divine de l'homme. Picrocole est émancipé de dieu et de la raison, il est entièrement livrée à ses passions perverses et sa mégalomanie criminelle. Démesure physique et morale qui apparaît ds sa manie de passer outre tte considération raisonnable. « passer outre » => devise de Charles Quin. Chez Picrocole, c'est le symptôme d'une colère irréfléchie, aveuglé par ses passions, entouré de mauvais conseillers, de flatteurs qui l'encouragent ds sa folie. « prudence » au 16e s : vertu pratique qui consiste à dominer ses passions. Cette méfiance, à l'égard de la tyrannie s'accentue au cours du 16e s. La tyrannie est vue comme une dégénérescence de la monarchie.Ds la deuxième partie du siècle, ss Henri II, les débats sur la monarchie absolue s'accentuent. Etienne de La Boétie rédige un ouvrage fondateur et radicale, 1548 : Discours de la servitude volontaire => le roi doit être bon ms s'il le désire, il a tjs la possibilité d'être mauvais => ts les rois sont des potentiels tyrans. => Il s'étonne qu'un nombre infini de personnes se soumette à cette servitude volontaire sous l'égide d'un potentiel tyran.

HUMANISME ET MODERNITE 9

L’humanisme chrétien : intéressant 1ere partie du siècle. Humanisme chrétien début du siècle: conciliation entre les héritages antiques et biblique. Deuxième moitié marqué par les reformes, contre reformes, les guerres civiles (moins intéressante, rêve humaniste d’une religion universelle d’une conciliation entre antiquité et bible : échec)

La position du problème   : La vision du monde que partagent les hommes de la renaissance est d’abord et essentiellement chrétienne : polarisation essentielle de l’univers mental est chrétienne. L’athéisme est impensable au 16e. Le problème est de savoir comment on croit en Dieu ? La 16e hérite d’une tradition de moralisation de la littérature : la moralisation est simplement donner une interprétation chrétienne à un texte à un texte qui ne l’est pas à la base (ex : Les Métamorphoses d’Ovide aux quelles on a donné une interprétation chrétienne : apollon interprété comme une représentation du Christ).

Au début de la renaissance : double mouvement fondamental

- Retour aux textes antiques : On retrouve derrière ces textes les principales doctrines philosophiques

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- Retour aux textes bibliques : Evangélisme : retours au texte de l’Evangile sans les gloses : nouvelles interprétations, contestataire de l’enseignement scolastique.

Comment concilier, par exemple, stoïcisme et christianisme ?

Le problème de la conciliation entre vérité philosophique profane et vérité chrétienne se pose avec plus d’acuité (+ large diffusion de ces textes grâce à l’imprimerie : il n’est plus possible d’annexer ces textes antiques au christianisme, il s’agit de restituer au texte originel toutes son essence propre , le débarrasse de ses commentaires)

Matteo di Giovanni, Le songe de saint Jérôme Accusation à Saint Jérôme : « Tu es de Cicéron et non de Christ » : interprété comme le fruit des propres scrupules de Jérôme : celui qui a essayé toute sa vie de concilier la lecture approfondie de la Bible tout en laissant la porte ouvert à la réhabilitation des œuvres profanes et sur le bon usage. Comment être du Christ tout en aimant Cicéron. Jérôme devient le symbole du conflit entre ces deux cultures.

Problème assez ancien et ressenti très vivement début 16e : enthousiasme après la redécouverte des textes anciens et de la philosophie.

Comment concilier l’enseignement des Eglises et les préceptes des anciens ? Aspect philosophique et moral

Aspect esthétique et éthique : gout de l’éloquence des humanistes : tentation pour les humanistes (tentation pour le peintre de représenter Eve comme une Vénus) : héritage antique qui peut transmettre une pensée étrangère à sa foi. Héritage antique qui se présente sous une forme séduisante pour l’esprit.

Quelques tentatives de Conciliation : Constante porosité entre les représentations de sujets chrétiens et profanes. Ex   : Tableaux de Lucas Cranach (Vénus et Eve), Jean Cousin Eva Prima Pandora (associe la figure chrétienne de Eve et la figure mythologique de Pandore).

Utilisation de procédés d’écriture typiquement profane dans la littérature religieuse pour faire ressortir une sensibilité religieuse (5 sens) : cette pratique religieuse sui fait appel au sens est issu du mouvement spirituel de la Dévotion moderne : réaction à la mystique intellectuelle et abstraite : imiter le Christ pour convertir le cœur et la pratique.

Ex   : utilisation de motif épique dans des paraphrases de la Bible (texte exemplier : conversion de Marie Madeleine en parallèle avec l’Eneide de Virgile la Madeleine Didon)

Dans l’ordre de la pensée : penchant très fort au syncrétisme dans une recherche forcenée de l’unité. Conciliation de la morale chrétienne et de certaines éthiques antiques. En Italie le christianisme est vécu par des humanistes dont l’âme est pétrie par les auteurs antiques. Humanistes préoccupés par le salut des philosophes anciens. Comme peuvent-ils être sauvés alors qu’ils ne connaissaient pas le Christ. On déclare qu’ils préfiguraient le christianisme sans le savoir. Il existe une continuité entre la lumière naturelle des païens et les principes de la foi chrétienne. Coïncidences entre la vérité de la raison et la vérité de la Foi. Humanistes en quête des traces du christianisme dans le monde païen pour sauver les philosophes.

Marcel Physain : Imagine un christianisme occulte : La Prisma théologia.

Les humanistes chrétiens interprètent l’Eneide comme une métaphore de l’âme.

Les humanistes élaborent progressivement une pensée qui fait des anciens, des sages par le postulat d’un christianisme implicite dans la lumière naturelle de la raison.

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Cas particuliers : Erasme, La philosophie du Christ : cherche la conversion du cœur dans la liberté de l’âme. Concilie cette aspiration de la foi à des supports sensibles à une exigence philologique .Philo pas seulement intellectuelle, accessible au plus simple. Erasme met en lumières les vérités les plus humaines de la foi chrétienne : veut une Eglise d’apôtre, veut des théologiens qui prêchent uniquement l’Evangile, volonté d’une religion universelle. Une Religion porteuse du grand espoir de Paix que portent les humanistes. Théisme qui débouche sur la célébration heureuse d’un monde idéalisé.

Une philosophie pas seulement intellectuelle mais accessible aux plus simples car elle rend sensible au coeur elle est sagesse et vie, pas seulement raison. Ils cherchent la conversion du coeur dans la liberté de l'âme. Recherche des élans du coeur, ERASME est théologiens et philologue : il traduit => il concile l'aspiration de la foi à des supports sensible à une exigence philologique. Docta pietas ( conversion du coeur à une foi sensible qui s'appuie ne même tempos sur les lumières de la raison et donc de l'activité philologique. ) => il apprend latin, grec, hébreux. Cf : diapo. « St Socrate prier pour nous » = toute l'ambition et l'ambiguïté de cette conciliation.=> ERASME met en lumière : docte piété : théologien qui prèchent uniquement l'Évangile. = volonté d'une religion universelle, cosmopolite. = Religion qui soit porteuse du grand espoir de paix que porte les humanistes avec portée artistique. Théisme ( ? ) qui débouche sur la célébration heureuse mais idéalisé. Ex : Eglise qui reprend l'architecture antique : cf diapo. Foyer = centre mathématique, centre immatériel. L'organisation n'est pas liturgique mais géométrique obéissant à l'esthétique à l'antique. : point central = immatériel qui place au centre l'homme avec son créateur. Et non pas un homme placé devant et en dessous de son créateur : pas de hiérarchie mais position centrale des deux. Mais ces tentatives de conciliation échoue. Face à la complexité des alliances des humanistes face aux réformes et contre-réformes = ils sont accusé de paganisme car donne trop de crédit aux philosophes anciens. Mais ils étaient persuader d'aider la foi chrétienne en faisant de la rome antique l'allié de la rome chrétienne pour se lié contre l'ennemi : matérialiste...

=> Tantôt conciliation entre socrate et le christ et entre critique et piété entre foi sincère et paganisme. La rupture avec réforme chrétienne fin de la docte piété et de la religion universelle mais apparition d'une tension entre les doctrines formulé de façon plus ferme et identitaire et intolérante tandis que la piété glisse vers la mystique ou illuminisme. Culte de l'antiquité et christianisme = conciliation impossible : échec bruyante des humanistes.

HUMANISME ET MODERNITE 10

L’actualité de la notion humaniste, le post humanisme, le trans humanisme.

Les questionnements actuels : humanisme aujourd’hui désigne deux choses différentes

- Un travail sur soir pour se rendre plus humain : fréquentation des bons auteurs, des classiques. L’histoire de la culture européenne montre que l’étude de l’antiquité capitale dans l’éducation des élites. Versant philologique de l’humanisme. Humanisme historique

- L’homme est l’origine de l’homme, il est auto suffisant, il est souverain par rapport a ce qui l’épanoui : humanisme exclusif. Pas besoin de Dieu.

Pertinence ou non de l’humanisme : Place et responsabilité de l’homme dans un monde que le développement humain contribue à détruire ? Comment retrouver la dignité de l’homme dans des sociétés ou elle est sans cesse bafouée, dans des sociétés qui se bâtissent sur la peur ? Comment croire au rêve humaniste de paix religieuse universelle et de cosmopolitisme ouvert sans tomber dans l’utopie ? Comment penser la liberté de l’homme dans un système régie par la puissance de l’argent ? Comment penser l’homme dans une société qui se projette dans le post humain ? Post humanisme : idée d’un homme artificiel, idée que l’homme invente sa propre post humanité, fantasme de dépassement fondé sur la prouesse technique, des sciences qui font devenir réalité possible ce qui faisait partie de la science fiction. Application inquiétante de l’affirmation de Nietzche « l’homme doit être dépassé ». La notion d’humanisme est détournée. Dématérialisation de l’Homme dans une

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époque où on aura plus besoin du corps humain. Pour des scientifiques américains l’organisation de la vie résulte de connectivité, réduit l’Homme à une machine. Dans ces conditions l’humanisme traditionnel est interprété comme une vision obsolète de notre société. »Le poste humanisme est typiquement l’idéologie d’un monde sans Dieu »

Post humanisme

- Idée d’une convergence technologique (rapport américain de 2002 : comment améliorer les performances humaines ?). 4 technologies : nano technologies, bio technologies, informatique, les sciences cognitives. Convergence des ces différentes technologies. Avec comme objectif l’abolition des frontières entre ces technologies, abolition des frontières entre les différentes formes de réalité : Réalité augmentée. Mutation épistémologique cruciale pour l’avenir de l’espèce humaine. Cette convergence peut permettre d’augmenter les capacités cognitives du cerveau humain, allongement de la durée de vie, interconnexion des intelligences. « Nouvelle Renaissance »

- Singularité : désigne le basculement prochain de l’humanité dans une autre ère : Kurzveil  « nous sommes à la veille d’un saut technologique ». Saut fondé sur la convergence. Dématérialisation de la réalité, multiplication des machines intelligentes, prédominance universelle du concept d’information. Kurzveil « techno prophète » : ces questions peuvent apporter une réponse techniques aux problèmes des hommes. La technique aura réponse à tout.

Derrière ce terme de post humanisme on voit les fantasmes d’un homme immortel, d’un homme qui ne vieillit pas. Tout ce qui est réflexion éthique, politique sociale est ignoré. Contrairement à l’humanisme traditionnel. Où ces réflexions étaient centrales.

Comment en est on arrivé là ?

XVe / XVI e: humanisme fondée sur des activités philologiques et philosophiques. Liberté que l’Homme à se donner une forme à lui-même.

Progressivement, la valorisation de l’humain va prendre le pas sur l’activité philologique. Il va être poussé à l’extrême et va devenir un humanisme exclusif. L’homme se crée lui-même. Cet humanisme de la renaissance est fondé sur un nouveau rapport au savoir, à l’étude des humanités. C’est le savoir qui contribue à rendre l’Homme plus humain. On comprend mieux l’importance fondamentale de l’éducation, on devient homme après un parcours humaniste. « L’Homme de nait pas Homme, il le devient » Erasme.

Mais, à force de valoriser l’Homme on risquait de le valoriser au détriment de Dieu, de la nature. On s’est mis à croire à sa puissance illimitée. Dès la seconde moitié du XVIe, l’humanisme n’est plus cette alliance entre philologie et conception philosophie de la dignité de l’Homme. C’est de plus en plus l’idée que l’Homme est exalté par lui-même. Très vite la distinction entre humanisme et christianisme est de plus en plus forte. Fichte défend l’idée qu’il faut croire en l’Homme et non plus en Dieu. Au XVII on retrouve un humanisme philologique, un humanisme historique, c’est le néo humanisme. (Humbault : la philologie grecque a une valeur fondamentale. LA société grecque offrait à l’Allemagne une valeur fondamentale comme unification culturelle). Feuerbach ne définit pas l’humanisme il dit que l’humanisme définit une négation de la théologie, l’Homme est un Dieu pour l’Homme. Débarrasse l’Homme de Dieu ? Marx : le but dernier de l’humanité c’est l’humanisme au sens d’un homme qui est à lui-même sa propre origine, l’homme est la racine de l’humain. Auguste compte : l’humanisme c’est la religion de l’humanité. L’humanisme du XVII désigne une humanité qui se suffit à elle-même.

XXe : on se méfie de l’idée selon laquelle l’Homme est auto suffisant. Jacques Maritain en 1937 plaide pour un humanisme à nouveau lié à Dieu. « Une position chrétienne pure vis à vis de l’humanisme qui rétablisse l’homme dans sa relation vis à vie de Dieu … ». Cri contre un humanisme devenu athéisme.

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Critiques contre l’Humanisme exclusif (mi XXe)

- Critique d’une croyance illimité de la puissance de l’Homme (Francis Fukuyama dénonce les dangers du post humanisme « les humains seront considérés comme une expérience ratée »)

- Accusation de spéciécisme (1970’s) : racisme pro humain au détriment des autres espèces végétales ou animales. Les détraqueurs du post humanisme prêchent pour extinction de l’espèce humaine pour retourner à la nature puissante.

- Ils affirment à tord que l’homme est à lui-même sa propre origine.

L’humanisme de la Renaissance fragilisé dans ses deux fondements :

- On se préoccupe peu de culture et on rejette comme accessoire l’étude des humanités. Passion pour l’ultra contemporain.

- La valorisation de l’humain est poussée à l’extrême et du coup est détournée. Ces nouvelles idéologies qui n’ont retenu que le deuxième fondement l’ont poussé à l’extrême. Répondent au fantasme d’un homme jeune et eternel.

Face à ses nouvelles idéologies, l’humanisme traditionnel est souvent bien vague. La défense que nous faisons de l’Humanisme n’est il pas un anti, anti humaniste ? N’est ce pas plutôt une crainte de la perte de l’humanisme ?

Solution à cette double fragilisation ?

- Une réponse apportée par Rémi Brague (2009) : propose de redécouvrir l’humanisme au premier sens (rapport au classicisme) pour sortir des impasses au second sens (valorisation des humains).Plaide pour l’attitude que suppose l’étude des lettres classiques. Face à ce modèle d’un homme tout puissant, Brague oppose l’idée d’un homme qui soit plénipotentiaire de celui qui le précède. L’homme est puissant mais détient sa puissance d’un autre organisme (Dieu ou la Nature). L’homme n’a pas le droit de trahir les intérêts qu’il doit défendre. Sa puissance ne lui appartient pas Le rapport humaniste au passé est marqué par un rapport d’admiration marquée de gratitude à tout ce qui précède. Brague définit la piété filiale selon Virgile comme un rapport souple à ce qui nous précède. On se sait dépendant de ce qui nous précède. On se sent investi d’une mission. Nos prédécesseurs survivent en nous.

- Jean Claude Guillebaud : prend très au sérieux les techno prophètes. Ce qu’il point du doigt c’est que ces technos prophètes en viennent à nier le corps. Il voit dans le post humanisme le retour insidieux d’une nouvelle forme de domination. Il dénonce le fantasme de dépassement du corps.

- Mila Doueirhi: Accompagner ces bouleversements du numérique avec les outils de l’humanisme traditionnel. Les 3 humanismes de Levi Strauss : humanisme traditionnel, humanisme bourgeois (découverte cultures exotiques), humanisme démocratique (fondation anthropologique). MD prend la suite de Strauss et dit que nous somme dans la période de l’humanisme numérique. L’utilisation du numérique modifie notre rapport au savoir, au mode, à la politique, à nous même. La culture numérique interdit l’oubli, est pour lui est très dangereux car l’oubli est la condition de la création. Solution : idée d’un homme variable, un homme capable de s’insère dans le code numérique pour le changer de l’intérieur.

- Doueihi: Pour un humanisme numérique : nous sommes entrés dans l'ère du numérique => va essayer de concilier humanisme classique et numérique. Se place ds la lignée de Lévi-Strauss (qui défini une chronologie de l'humanisme : humanisme classique, bourgeois puis démocrate), ns vivons actuellement l'époque de l'humanisme numérique. Pour lui, le numérique n'est pas seulement un nouveau moyen d'expression. L'utilisation du numérique et d'internet modifie notre rapport au savoir, à la politique, au monde, à nous-même. Caractère totalisant du numérique, rend difficile un regard extérieur au numérique. Pour lui, le numérique interdit l'oubli, ce qui est très dangereux car cela peut conduire à des impasses : il faut oublier pour avancer. Doueihi préconise pour sortir du caractère totalisant du numérique, un homme-variable : un homme capable de

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s'insérer ds un système totalisant pour permettre la variation, l'extérieur... Un homme qui n'accepte pas passivement les évolutions numériques ms qui va être capable de les réinventer.

Résumé Fiche

Humanisme et Modernité( Le strict nécessaire à savoir)

Mercator et Münster : Premiers AtlasXV éme : Première mondialisation => Conquistadors

=> Territoires imaginaires sur le cartes=> 1493 Ligne de Tordesillas ( Sépare monde découvert et mon à découvrir )=> Christophe Colomb, évangélise, pense découvrir l'Inde et îles du Japon.

Imprimerie

Gutenberg ( XV éme siècle ) => Caractère mobil mi XV éme.Imprimeurs et libraires liés, ils impriment sur commande ( Al de Manu imprimeur à Venise connu et Paris, Lyon grands centre d'imprimerie)Lecuhan => Galaxie Gutenberg, unification de l'Europe par les lettresErasme => citoyen européen, idée d'une république des LettresImprimerie a du mal à s'imposer car l'écriture est un art + Livre très cher. Plus utile pour les affiches, feuille volantes et co.Stimule le débat religieux => 1517 à 1522 Luther, impression de la Bible

La Question de la Dignité de l'Homme

Avant 1553 théorie de Ptolémé ( la Terre est au centre )1663 Galilée valide la théorie de Copernic, l'héliocentrisme.Période Ptolémé : L'Homme est au centre car il est la créature la plus parfaite de Dieu, il est supérieur aux animaux, mais mortel => pêché originel.L'Homme a 4 humeurs : Bile jaune, bile noir, le flegme et le sang.Pic de la Mirandole => L'Homme se définit par ce qu'il n'est pas et son problème est qu'il est libre.Vivès => Dieu organise un théâtre et l'homme est un acteur ( Les Sims)Sylène => Ce qui est moche à l'extérieur est beau à l'intérieur et inversement.

Humanisme et Pédagogie

XV éme entrain pour l'enfant. Hippocrate (V avt JC): enfance => maladie Pier Paolo Vergerio 1er pédagogue humaniste => école pour tous.1500 diffusion des premiers manuels de latinJean Starm Strasbourg => récompense si l'élève réussie ou progresseIl inspire Calvin pour son collège à GenèveLuther => Ecole pour tous avec grec et latin pour comprendre la Bible.

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Univ critiquées pour leur système scolastique ( apprendre du par cœur)Eduquer est crucial pour ne pas croire de mauvais trucs et devenir Homme. Erasme : On ne naît pas Homme on le devient.

Réflexion humaniste sur la politique

Erasme conseillé de Charles QuintHippodamas de Milé V éme avant JC repense le port d'Athène :=> Platon cité utopique : Atlantide=> Utopie de More critique la scolastique => proche de l'humanisme évangélique d'ErasmeGrandbousier : roi idéal chrétien de Rabelais.Roi doit être lion et renard. Vainqueur pour l'être, génocider ne doit pas.Tyranie => Dégénérescence de la monarchie éclairéeEtienne de La Boetie => Discours de la Servitude, il s'étonne que tout le monde accepte la monarchie.

Humanisme Chrétien

Première moitié du XVI. But ? Concilier religion et science.Lucien Febbre: tente de montrer que tous sont chrétiens au XVIéme, pas athée, juste critique.On moralise les textes anciens : Donner une portée chrétienne aux textesPrisca theologia : Chercher des signes chrétiens chez Virgil Socrate et Co.Erasme : « Saint Socrate priez pour nous » docta pietas : convertion de coeur basé sur la raison.

Humanisme Actuellement

Humanisme aujourd'hui: travail sur soi et étude historique des textes.Humanisme exclusif : On expulse Dieu et on ne retient que l'Homme. On oublie le côté philologique.Post Humanisme : Idée du cyborg, l'Homme initial est raté. Monde sans Dieu, sans transcendance. Mutation épistémologiqueRémy Brague : Homme plénipotentiaire : Homme ayant tous les pouvoirs mais responsable de ses pouvoirs, l'Homme se sent investit d'une mission par ses ancêtres, et a une reconnaissance envers eux.Humanisme actuel va à l'encontre de l'Humanisme du XV et XVI éme.

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