La lettre du syndicat de la profession Comptable

D ifficile aujourd’hui de faire un édito qui tranche sur un sujetdont tout le monde parle et dont les conséquences risquent

d’être beaucoup plus lourdes qu’on ne l’imagine. L’innovation a tou-jours existé et a engendré derrière elle son lot de réussite maisaussi de laissés pour compte. Ce qui change aujourd’hui, c’est quele Cloud lui permet de se propager à une vitesse extraordinaire etqu’il s’agit de la voir venir et l’accompagner ! La mission de la Commission Innovation de votre syndicat est doncparticulièrement stratégique au moment où les processus de productionsont remis en cause. Cette remise en cause est liée à plusieurs facteurs : 1. Les attaques sur le prix de nos prestations : nos clients veulentpayer le moins cher possible ce qui correspond à la couverture deleurs obligations légales, et nous devons sur ce point gagner en pro-ductivité.2. Pour réussir à produire moins cher, nous devons fluidifier la chaînede traitement de l’information, et nous ne pouvons bien le faire qu’eny intégrant nos clients, souvent responsables, en pénalisant notre pro-cessus d’approvisionnement, de nos plus grandes pertes de produc-tivité. En les intégrant, nous leur confions donc des devoirs et des responsabilités.3. Les outils de dématérialisation sont de plus en plus intelligents etpermettent aujourd’hui de présaisir sans intervention humaine ungrand nombre de flux, (probablement plus de 80 %) ce qui va forcémentremettre en cause nos missions de saisie, et donc les ressources hu-maine et le chiffre d’affaires qui y sont attachés.L’Atelier 1 du SIP avait comme thème “La saisie, c’est fini”, phrase unpeu provocatrice mais surtout révélatrice de l’esprit des nouveauxoutils que nos partenaires informatiques sont en train de mettre ànotre disposition, et dont les entreprises elles-mêmes pourront profiterdirectement bientôt. Alors plutôt que de décrire ici “La Solution” pourassurer la pérennité de nos cabinets dans ce contexte d’Innovationdestructrice chère à Luc FERRY qui pourrait vous sembler inadaptéeà votre vision, votre pratique et votre cabinet, nous préférons vousaider à prendre conscience de la dimension du changement. Machiavela écrit : « Le changement a pour adversaires ceux qui ont prospérédans la situation passée et pour tièdes défenseurs ceux qui ne voient

EDITO DE THIERRY POLACK PRÉSIDENT DE LA COMMISSION INNOVATION DE L’IFECET RODOLPHE VIEL PRÉSIDENT DE LA SECTION IFEC BRETAGNE

La Profession et le Numérique

N°6

Mai 2

015et vous

La Lettre ifec et vousest éditée par l’Institut Français des Experts-Comptables et des Commissaires aux Comptes139, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris.Tél. : 01 42 56 49 67 - Fax : 01 42 25 52 61 E-mail : ifec@ifec.fr - www.ifec.frMaquette Richard Girolet

pas encore comment ils pourraient profiter de la nouvelle situation »,Et notre conviction est aussi que l’avenir appartiendra à ceux qui,quelle que soit leur taille, mettront en œuvre une stratégie qui respecteraces 3 leviers : 1. La différenciation par l’innovation : désormais vont coexisteroffres “premium” et low-cost. Ceux qui s’en sortiront le mieux sontceux qui offriront des offres différenciées à forte valeur perçue.2. Un meilleur usage des ressources actuelles : faire évoluer noscollaborateurs, donner plus de sens et mieux reconnaitre leurs travaux,mieux exploiter les outils proposés par nos partenaires, et d’avantageles solliciter pour nous accompagner dans l’innovation au lieu deprendre passivement ce qu’ils nous offrent.3. Et enfin, une mise en valeur supérieure des compétences etdes potentiels d’engagement des hommes, par un nouveau style deleadership, plus participatif, faisant davantage ressortir le sens de laparticipation de chacun à la réussite collective, qu’il soit interne ou externe à l’organisation.Ces derniers points seront au centre de la réflexion du prochain SalonRH qui aura lieu le 7 Juillet prochain, à travers une Conférenceautour de “Psychologie positive et Management”, et des ateliers surla productivité, les nouveaux services, et l’ “Engagement”, soulignantainsi la cohérence de la réflexion que vous propose votre Syndicat.À suivre… n

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Alors que les marges des cabinets baissent, il est indispensablede revoir les process de production pour regagner en produc-

tivité au sein de nos cabinets. Nous avons travaillé sur 3 axes en inté-grant la dématérialisation pour être plus efficaces... :Suite à la généralisation des télédéclarations, jedeclare.com proposeau cabinet la mise en place d’un processus industriel et performanten s’organisant autour d’un guichet unique pour un fonctionnementunique. L’accent était mis sur la sécurisation des télérèglements - être alerté à l’approche de l’échéance, pouvoir corriger, se garantirdes prélèvements multiples… - mais aussi sur la répartition des rôlesentre le client et le cabinet - a minima avertir le client, lui permettrede garder la main sur les paiements, lui donner la possibilité de déclarerlui-même…L’organisation du cabinet à travers la démat’ et le travail collaboratif

L es partenaires que nousavons sélectionnés et qui

proposent des solutions moderneset innovantes nous ont tous dit lamême chose : la saisie, c’est fini etla pièce comptable devient une in-formation qui se dématérialise, seclasse, se traite, se transforme etse partage… Tout ça est bien beau,mais la question est d’en évaluerles conséquences sur nos missions,en termes de besoins et de marché,d’organisation interne et de processde production, de management pour

adapter le niveau et le nombre de nos collaborateurs !Nos enjeux demain à travers les propositions de nos partenairestournent donc autour de l’évolution de notre métier et de la répartitiondes tâches dans le process comptable avec nos clients. Si les outilsde dématérialisations existent comme nous le montre si bien Sageet Numéri Compta, le principal du coût reste encore la dématériali-sation elle-même : qui scanne, qui définit le classement, qui utilise leplus le document scanné ? L’enjeu pour nous est de rendre utile et

pour ACD groupe :La dématérialisation, beaucoup en parlent, moins la pratiquent.Pourtant, au quotidien, tout nous pousse vers elle : les télédéclara-tions, la documentation, le stockage de documents, leur partage,l’accès en mode nomade… Il est important que le cabinet puissese réapproprier ces nouveaux modes de fonctionnement. ACD optimise leur mise en œuvre grâce à ses solutions de dépôt de documents en ligne, d’intégration automatique en production et,finalement, de restitution dans la GED au cabinet et sur le web.IDocus s’inscrit parfaitement dans l’amélioration des process ducabinet en se chargeant de collecter les pièces comptables, notamment le papier, directement chez nos clients, de les dématé-rialiser et de les pré-traiter en comptabilité dans tous nos logiciels.IDocus récupère également les factures et les opérations bancaires

ATELIER 1

Au cœur de notre métier, la saisie de la comptabilité et sa restitution !

ATELIER 2

Process Cabinet : tout se partage !

opérationnelle cette dématérialisation pour nos clients, afin de leurfaire prendre en charge la partie de notre mission, qui a la plus faiblevaleur ajoutée. De ce point de vue, la proposition d’Anytime est exem-plaire : le client bénéficie d’un service lui permettant de gérer aumieux ses notes de frais et celles de ses collaborateurs, incrémentanten même temps automatiquement la trésorerie et la comptabilité. La mission de tenue est donc amenée à se transformer. Au lieu defaire de la saisie pure, nous aurons à vérifier que nos clients ont bienreçu et scanné la totalité de leurs pièces, que les propositions deprésaisie sont bien conformes aux justes imputations comptables, etque les informations qui sont issues des plateformes sont exactes etpertinentes : trésorerie, factures à régler, etc…Mais surtout, comme nous l’a montré l’offre d’IBIZA, nous pourrons,grâce à une comptabilité à jour, mettre à disposition de nos clientsdes indicateurs de gestion pertinents, directement branchés sur labase comptable, indicateurs leur permettant d’apprécier la perfor-mance de leurs entreprises, et par là-même l’utilité de notre missionet donc sa valeur ajoutée ! n

Thierry POLACK

Président de la Commission Innovation de l’IFEC

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ATELIER 3

L'innovation au cœur de la relation

De l'information à la communication en passant par l'in-formatique et la paie, quatre intervenants ont présenté

des solutions complètes et innovantes pour la profession. Pour des propositions pertinentes en matière fiscale, sociale, ju-ridique et comptable, essentielles à notre activité de conseil,Lexis 360° Experts-Comptables propose une solution docu-mentaire globale enrichie de méthodologies claires et d'outilsopérationnels à jour. Ce portail d'informations et de partage deconnaissances accompagne chaque professionnel dans l'opti-misation de sa productivité. L'efficacité est également de mise avec Sellsy. Grâce à son lo-giciel “tout-en-un”, Sellsy apporte la solution informatique alliantfonctionnalités et mobilité. Tous les outils nécessaires à la gestionde l'entreprise sont regroupés dans un seul logiciel, accessiblepartout via le web et le mobile (CRM, facturation, ERP et biend'autres). Sellsy est l'outil idéal pour gagner en temps, en argentet en productivité.Le dynamisme passe aussi par l'image que reflète notre activité.Expert Infos conçoit les solutions de communication au servicedes cabinets et de leurs clients à travers des supports person-nalisés et des outils d'information de management pour les col-

laborateurs. À l'ère du numé-rique, cette filiale du groupeLes Échos apporte les ré-ponses efficaces pour dé-ployer une stratégie de com-munication online. Dans un contexte de forteévolution du secteur de lapaie, l’expert-comptable al’opportunité de développerdes nouvelles missions aveccomme prérequis de faireévoluer l’outil et les proces-sus pour gagner en sécuritéet productivité. Silaexpertpropose une nouvelle solution de paie permettant aux clients ducabinet de consulter leur paie en ligne mais également de saisirles variables de paie. Basée sur un mode collaboratif, cette ap-proche novatrice modernise la paie et renforce la relation client.Productivité, efficacité, dynamisme et sécurité sont autant defacteurs indispensables à l'optimisation de l'activité d'expert-comptable mais également dans les relations clients/cabinets.Ces technologies qui rythment notre quotidien et mettent l'accentsur l'évolution de la profession en apportant des réponses inno-vantes et objectives, pourraient bien devenir indispensables de-main… n

Didier VRIGNAUD

Membre de la Commission Innovation de l’IFEC

directement sur internet sans besoin de mandats ou relevé bancaire.Enfin, IDocus garantit 100 % d’écritures en comptabilité grâce à laLecture Automatique de Documents (LAD) complétée par un contrôlemanuel. n

Denis BARBAROSSA

Président de la section IFEC Paris Ile-de-France

Membre de la Commission Innovation de l’IFECRetrouvez le salon Innovation & Productivité en vidéos :

www.expertslab.fr

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à la lecture des textes, de nombreuses questions se posent. Pouren savoir plus sur le Fichier des écritures comptables (FEC) des

représentants sont intervenus lors du 3ème Salon Innovation & Productivitéle 16 janvier 2015 à Rennes.À cette occasion, nous avons pu échanger sur un certain nombre d'expé-riences et obtenir des précisions sur les questions les plus fréquemmentposées sur le FEC.

Le FECIl convient de distinguer :• les opérations réalisées sur le FEC afin de vérifier la concordance entrela copie des enregistrements comptables et les déclarations fiscales ducontribuable en application de l’article L 47 A-I du LPF modifié par la loide finances rectificative pour 2012 et l'arrêté du 29/07/2013 : Le FEC doitêtre remis systématiquement lors du démarrage de la procédure decontrôle fiscal ;• et les traitements informatiques effectués par les agents de l’adminis-tration fiscale en application de l’article L 47 A-II du LPF (qui n’a pas étémodifié par ladite loi) : il s'agit d'informations complémentaires, quipourront être demandées ultérieurement à l’entreprise lors d’un contrôlefiscal. C’est le cas par exemple, des fichiers d'un logiciel de caisse enre-gistreuse.

Notion de comptabilité informatisée et de centralisationsPour la DGFiP, une comptabilité est dite “informatisée”, dès lors qu’elleest tenue, à l’aide d’une application informatique ou d’un système infor-matisé, dédié à la comptabilité. L’utilisation d’un logiciel de bureautique(tableur, traitement de texte) suffit à la qualification d’informatique. Enmatière de remise d'un FEC, il a été précisé que cette obligation concernaittoute entité qui a l'obligation de déposer une liasse fiscale.En matière de centralisations, nous savons qu'elles sont interdites dans leFEC qui doit présenter toutes les écritures en détail.. L'administrationprécise à ce sujet qu’en cas d'utilisation de logiciels ou de modules degestion indépendants, il est possible de ne fournir dans le FEC que les cu-muls mensuels ressortants de ces applications.Par ailleurs, il sera bien entendu possible au vérificateur de demander ultérieurement une copie ou une extraction des fichiers de ce module degestion indépendant, mais sous une forme qui n'est pas celle du FEC.

Notion de date de comptabilisationEn pratique si la date de la pièce justificative ne pose pas de difficulté, la datede comptabilisation pose plus de questions selon l'organisation comptableen place.

Si le principe d’enregistrement au jour le jour des opérations est respecté(c'est le cas dans les grandes entreprises), la date d’enregistrement corres-pondra à celle de la date de comptabilisation. Pour les petites entreprisesdont la comptabilité est tenue par elle-même ou par un professionnel suivantdes fréquences non quotidiennes (au mois, au trimestre ou à l’année), la datede comptabilisation sera celle de la saisie de l'écriture comptable.En pratique la date de la pièce justificative ne pose pas de difficulté. Ladate de comptabilisation pose plus de questions selon l'organisationcomptable de l'entreprise. L'administration fiscale nous rappelle ici lesrègles à appliquer :En pratique pour les petites entreprises dont la comptabilité est tenue parelle-même ou par un professionnel de la comptabilité suivant des fré-quences non quotidiennes (au mois, au trimestre ou à l’année), la date decomptabilisation sera donc celle de l'opération comptable.On perçoit bien ici la différence de pratique avec celle des systèmescomptables des grandes entreprises, dont les écritures sont tenues aujour le jour et pour lesquelles cette date de comptabilisation devrait êtrecelle du jour où l'écriture a été enregistrée.

Notion de validation de l’écriture comptableNous retrouvons ici la distinction entre un système comptable d'enregis-trement au jour le jour des écritures comptables, dans lequel la date decomptabilisation et la date de validation seront identiques et celui d’unsystème comptable muni de la fonction « brouillard » dans lequel la datede validation pourra être celle de la date où a été réalisée, soit la validationd'un journal, soit la validation d'une période. Il s'agira alors de se poser laquestion de la périodicité de cette validation en fonction de l'organisationde la comptabilité de l'entreprise.

En conclusion, beaucoup de questions demandent encore des réponses etla profession travaille avec la DGFiP pour faire préciser ces notions. Lesnouveaux textes de 2013 sur le CFCI nous amènent à constater qu'il s'agitbien d'une industrialisation du contrôle fiscal auquel nous sommes confron-tés et auquel les entreprises et les professionnels de la comptabilité vontdevoir s'adapter. Après avoir évoqué le fichier des écritures comptables(FEC), demain y seront ajouté celui des pièces justificatives. Avec la géné-ralisation des téléprocédures pour 2015, nous entrons à présent dans ladématérialisation de l'information comptable et fiscale de l'ensemble despièces ou traitements de l'entreprise.n

François PIFFARD

Président du CROEC de Bretagne

Membre de la Commission Innovation de l’IFEC

Le contrôle fiscal des comptabilités informatisées a été généralisé à toutesles entreprises depuis le 1er janvier 2014

TABLE RONDE : LES FICHIERS DES ÉCRITURES COMPTABLES

Ce qu’il faut savoir et retenir

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