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1
en partenariat avec le
Federal European Register of Osteopaths
PROMOTION 2016
présenté et soutenu publiquement à Paris, octobre 2016
par
Selin Sahin
pour l’obtention du
Diplôme en Ostéopathie (D. O.)
Etat des lieux des troubles musculo-squelettiques
de la main de l’ostéopathe
Directeur de mémoire Fabrice Bonneville, Ostéopathe, D.O., Enseignant de l’IDO
2
Je souhaite dédier ce mémoire à mon père
3
Remerciements
Je souhaite remercier chaleureusement Fabrice Bonneville, mon directeur de mémoire, pour
avoir accepté de suivre mon mémoire, de m’avoir encouragé, orienté et corrigé.
Un grand merci à Alain Abehsera pour m’avoir aiguillé au sujet de mon questionnaire, d’y avoir
participé et surtout de m’avoir donné les informations nécessaires pour ma population témoin.
Merci pour l’intégration à l’Académie de l’ostéopathie, et pour les projets à venir.
Merci à Françoise Vasseur sans qui nous n’aurions jamais pu rendre un mémoire dans les règles
de l’édition. Merci pour vos conseils et votre disponibilité.
Merci à Frederic Villebrun, Médecin généraliste, pour vos conseils sur les statistiques.
Merci à tous les professeurs de l’IDO d’avoir pris le temps de participer à mon questionnaire,
et pour les cinq années d’études avec chacun d’entre eux.
Merci aux ostéopathes du groupe Facebook « Ostéopathes en danger » pour leur participation,
elle m’a été d’une grande aide.
Merci à Anais De Lellis (CSO), Camille Galy (CSO), Céline Chevry, Elise Wang (joueuse de
rugby au Stade Francais), Nadia Quemener (kinésithérapeute), d’avoir diffusé mon
questionnaire aux kinésithérapeutes.
Merci aux kinésithérapeutes qui ont bien voulu participer à mon questionnaire.
Merci aux camarades de ma promotion qui m’ont permis de passer cinq années inoubliables, de
m’entraîner sur eux et développer ma main. Je souhaite remercier en particulier Charlotte Huet,
Emmanuelle Phan et Mathieu Notarianni, qui m’ont soutenus et encouragés dans les moments
difficiles.
Merci à tous les ostéopathes que j’ai pu rencontrer et qui m’ont apportés quelque chose à un
moment de mes études.
Merci aux membres du jury du Fero d’avoir pris le temps de lire mon mémoire, ce n’est pas
évident de lire autant d’écrits en si peu de temps.
Merci à ma soeur Léa pour son soutien, ses encouragements, ses conseils, et la relecture de mon
mémoire.
Merci à ma mère et mon père qui ont toujours été près de moi et sans qui je n’aurais jamais pu
devenir ce que je suis aujourd’hui.
4
Sommaire
Remerciements …………………………………………..………………………… 3
INTRODUCTION ……………………………………….………………..………..… 7
1. Définition ………………………………………….……..……………………… 10
1.1 La fréquence des troubles musculo-squelettiques ………………………. 10
1.2 L’apparition des troubles musculo–squelettiques …………..…………… 10
1.3 Les facteurs favorisant les troubles musculo-squelettiques …………….. 12
1.3.1 Les facteurs biomécaniques …………………………………….. 13
1.3.2 Les contraintes psychosociales …………………….…………… 14
1.3.3 Les contraintes organisationnelles …………….……………..… 14
1.3.4 Les facteurs individuels ……………………..………………….. 14
1.4 Les pathologies fréquentes au niveau de la main ……..………………… 15
1.4.1 Principales pathologies recensées ……………………………… 15
1.4.2 Les atteintes tendineuses ……………………………………….. 16
1.4.2.1 Tendinite de l’extenseur Ulnaire du carpe ……………. 16
1.4.2.2 Tendinite du fléchisseur Ulnaire du carpe ……………. 16
1.4.2.3 Tendinite du fléchisseur Radial du carpe ….………..… 16
1.4.2.4 La tendinite de De Quervain …….……………………. 17
1.4.3 Les atteintes osseuses …………………………………….…….. 17
1.4.3.1 La rhizarthrose ou arthrose trapézo-métacarpienne ….. 17
1.4.3.2 Arthrose des doigts …………………………………… 18
1.4.4 Les atteintes capsulaires ……..…………………………………. 19
1.4.4.1 Le kyste synovial ……………………….…………….. 19
1.4.5 Les atteintes nerveuses ………………………………….……… 19
1.4.5.1 Syndrome du canal carpien …………………………… 19
1.5 La pénibilité ……………………………………………………………… 20
1.5.1 La répétitivité des gestes ……………….…………….…………. 20
1.5.2 Les efforts ………………………………………………………. 21
1.5.3 Les postures articulaires du membre supérieur ………..……….. 21
2. Matériels et méthodes ……………….……………….……………………… 22
2.1 Matériel ………………………………………………………..…………. 22
2.2 Recrutement ……………………………………………………………… 23
2.3 Critères d’éligibilité ……………………………………………………… 23
2.3.1 Critères d’inclusions ……………………………………………. 23
2.3.1.1 Population cible……………………………………….. 23
2.3.1.2 Population témoin …………………………….………. 23
2.3.2 Critères d’exclusions ……………..….…………………….…… 23
2.3.2.1 Population cible ………………………………………. 23
2.3.2.2 Population témoin …………………………………….. 24
5
3. Résultats………………………….……………………………………………… 24
3.1 Histogramme des questionnaires entre ostéopathes et kinésithérapeutes 25
3.2 Histogramme du groupe d’ostéopathes ………………………………….. 32
3.3 Analyse et interprétation des résultats …..………………………………. 34
3.3.1 Groupe ostéopathes et kinésithérapeutes……………………….. 34
3.3.2 Groupe ostéopathes entre eux ……………………….………….. 34
4. Synthèse et Discussion ……………………………………………………….. 34
4.1 Justification ……………………………………………………………… 34
4.2 Critiques de l’étude ……………………..…………………………….….. 35
CONCLUSION………………………………..……………………………….…. 36
Glossaire ……………..…………….………………………………………………… 38
Annexes ……………………………………………………………….……………… 39
Bibliographie ………………………………………………………………………… 58
Tables des illustrations ……………………………………………………………… 60
Tables des graphiques ………………………………………………….……………. 61
6
« L’homme est intelligent parce qu’il a une main » Anaxagore de Clazomènes / De la nature
« Mains, outils de l'esprit sans lesquels la pensée n'est que chimère »
De Alain Gourdon
«Je me suis étonné parfois qu’il n’existât pas un « Traité de la main », une étude approfondie
des virtualités innombrables de cette machine prodigieuse qui assemble la
sensibilité la plus nuancée aux forces les plus déliées »
Paul Valéry, Discours aux chirurgiens, le 17 octobre 1938
« La vie, c'est une boite d'instruments qui piquent et coupent. A toute heure nous nous
ensanglantons les mains »
De Alphonse Daudet
7
INTRODUCTION
Un sujet de mémoire est souvent difficile à trouver, pour ma part il a suffit de ressentir mes
mains. Nous sommes tous passés par cinq années d’études en école d’ostéopathie et nous
savons de ce fait que nos mains sont soumises à de multiples contraintes. Alors que je n’ai pas
encore débuté ma profession d’ostéopathe, je ressens déjà des douleurs aux poignets, aux
pouces, aux doigts de manière générale et j’ai développé un kyste synovial au poignet droit. Je
me suis demandée ce que cela donnerait dans quelques années ? J’ai pensé à mes confrères
ostéopathes qui pratiquent depuis plusieurs années et à l’état de leurs mains. Ressentent-ils
aussi des gênes et/ou des douleurs et comment en prennent-ils soin ?
Si pour la plupart de l’humanité, la main est une partie du corps servant entre autres à saisir
quelque chose, pour l’ostéopathe elle est un de ses principales outils de travail. On l’oublie
souvent mais sans nos mains, nous ne pourrions ni toucher, ni sentir, ni palper, ni même penser.
Comme le disait Sutherland, nos doigts sont :
« capables de sentir, de penser, de voir, et de connaître »1.
En effet, il nous paraît anodin d’utiliser nos mains, pourtant il s’agit d’un outil complexe qui
mérite que l’on s’y intéresse davantage. Paul Valéry2, lors de son discours aux chirurgiens, le
17 octobre 1938, a dit :
«Je me suis étonné parfois qu’il n’existât pas un « Traité de la main », une étude approfondie
des virtualités innombrables de cette machine prodigieuse qui assemble la
sensibilité la plus nuancée aux forces les plus déliées »
En effet, il est étonnant de voir que dans le domaine de l’ostéopathie, où l’usage de la main est
indispensable, il n’y ait pas eu autant de curiosités, de recherches sur cette incroyable création.
1 SUTHERLAND Adah Strand. 1962. 2014 . Avec les doigts qui pensent. Traduit par LOUWETTE Henri.O,
Sully. coll, «ostéopathie»
2 VALERY Paul ( 1871-1945 ), écrivain, poète et philosophe français.
8
Nous pouvons dire que sans elles nous serions incomplet. Que ferait un ostéopathe sans ses
mains, car c’est bien elles que l’on utilise à longueur de journée pour traiter nos patients.
« L’ostéopathie est l’art de diagnostiquer et traiter par la main les dysfonctions entraînant
des troubles fonctionnels pouvant altérer l’état de santé »3
La main est souvent définie comme un outil fin, capable d’intervenir dans les mouvements
minutieux de palpation, de la préhension avec le développement de la pince poly-indexielle,
de la communication. Cependant, dans le domaine de l’ostéopathie elle subit des contraintes
qu’elle n’est pas supposée subir.
Ainsi, l’usage continue d’une zone subissant des contraintes importantes et n’ayant pas
l’anatomie adaptée, peut entraîner ce qu’on appelle des troubles musculo squelettiques ou
TMS. On peut donc supposer que l’unique usage de la main entraîne à long terme des TMS.
D’après l’INRS4, ces troubles sont d’ores et déjà connus dans plusieurs professions, nous
pouvons citer les ouvriers, les masseurs, les plombiers, les manutentionnaires, les cuisiniers,
etc. Qu’en est-il de celui de l’ostéopathe ?
Ressent-il des douleurs au fur et à mesure du temps dans sa pratique ?
En d’autres termes, fait-on du bien en se faisant du mal ? Soulage-t-on les maux de nos patients
en dépit de notre propre corps ? Est-ce que tous les ostéopathes souffrent de ces troubles ? Y’a-
t-il des populations d’ostéopathes qui s’en plaignent plus que d’autres ? Si c’est le cas, certaines
techniques pourraient-elles provoquer davantage de troubles ? Si oui, ont-ils changé leurs
manières d’exercer ? Quelles sont les pathologies auxquelles sont confrontées les mains des
ostéopathes ?
Autant d’interrogations qui nous conduisent à l’ultime question :
La pratique de l’ostéopathie entraîne-t-elle des troubles musculo-squelettiques de la main ?
A travers cette étude, nous allons faire un état des lieux des TMS de la main de l’ostéopathe,
en comparant différents groupes. L’étude sera divisée en trois parties.
3 Référentiel profession ostéopathe, Registre des Ostéopathes de France, Syndicat Français des
Ostéopathes, Académie de l’Ostéopathie
4 Institut national de recherche et de sécurité
9
Dans une première partie, nous allons définir ce que sont les TMS, leurs fréquences dans les
autres métiers, leurs apparitions, les facteurs favorisant ces troubles et les pathologies
fréquemment retrouvées au niveau de la main.
Dans une deuxième partie, nous allons exposer la manière dont nous avons procédé pour
recueillir les informations nécessaire dans les différentes populations.
Enfin, nous analyserons les résultats obtenus à travers des diagrammes et graphiques afin de
répondre à notre problématique.
10
1. Définition
D’après l’assurance maladie, les troubles musculo–squelettiques (TMS) regroupent des
affections touchant les structures situées à la périphérie des articulations : muscles, tendons,
nerfs, ligaments, bourses séreuses, capsules articulaires, vaisseaux… . Les affections les plus
fréquentes sont les lombalgies, les cervicalgies, les douleurs articulaires, les tendinites
(tendinite de la coiffe des rotateurs à l’épaule, épicondylite...) et le syndrome du canal carpien.
D’après l’INRS, les parties du corps les plus fréquemment atteintes sont : le dos, les membres
supérieurs (épaule, coude, poignet, main), plus rarement les membres inférieurs (genoux). Les
TMS sont des troubles de l’appareil locomoteur, membres et rachis, pour lesquels l’activité
professionnelle peut jouer un rôle dans la genèse, le maintien ou l’aggravation. Tous ces
troubles peuvent induire gêne fonctionnelle et/ou douleurs.
1.1 La fréquence des troubles musculo-squelettiques
La fréquence des TMS est importante (34 % des travailleurs déclarent souffrir de problèmes de
dos) et elle augmente avec l'âge. En 2009, pour le régime général de l'assurance maladie, les
TMS représentent plus de 80 % de l'ensemble des maladies professionnelles ayant entraîné un
arrêt de travail ou une réparation financière en raison de séquelles. Dans le domaine de
l’ostéopathie les fréquences ne sont pas connues.
1.2 L’apparition des troubles musculo–squelettiques
Les TMS résultent d'un déséquilibre entre les capacités physiques du corps et les sollicitations
et contraintes auxquelles il est exposé. Ils peuvent apparaître rapidement. Toutefois, ils
s'installent le plus souvent de façon progressive après une longue période de sollicitation
intensive des parties du corps. On peut donc supposer que le métier d’ostéopathe peut être
touché par ces troubles.
La caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés a défini des secteurs
d’activité prioritaire en matière de prévention des TMS, sont ainsi concernés : la grande
distribution, l’agro-alimentaire, la plasturgie, la logistique, l’équipement automobiles, le BTP5,
5 Bâtiment et travaux publics
11
la propreté, les aides et les soins à domicile et en établissement (on pourrait donc y inclure le
métier d’ostéopathe).
Le lien entre des activités professionnelles et l’apparition et l'aggravation des TMS est
aujourd'hui bien établi. C'est pourquoi, beaucoup de ces TMS sont inscrits aux tableaux des
maladies professionnelles. L’évaluation des facteurs de risque pour le membre supérieur
s’effectue d’après le tableau OSHA6 (Figure 1) crée en 1997 par un américain, le professeur
Silverstein. Il s’agit d’un outil se présentant sous la forme d’une liste pour l’identification de 7
facteurs de risques, par leur cotation en fonction de la durée d’exposition. Le score final obtenu
indique la probabilité d’un risque de TMS. Si le score dépasse 5, il y a risque de TMS.
6 Occupationnal safety and health administration = Agence de santé au travail américaine
12
Figure 1 : Evaluation des facteurs de risques au niveau du membre supérieur
1.3 Les facteurs favorisant les troubles musculo-squelettiques
D’après le rapport des indicateurs santé au travail 7 , les facteurs favorisant les TMS sont
multiples. Outre les activités professionnelles et extra–professionnelles, les facteurs individuels
jouent également un rôle.
7 Les troubles musculo-squelettiques du membre supérieur en France. Institut de veille sanitaire. p.6
13
1.3.1 Les facteurs biomécaniques
Il s’agit des mouvements de force, des postures extrêmes (les bras au–dessus des épaules, les
mouvements de torsion du poignet, du tronc, la flexion et l'extension du coude), la répétition
fréquente du même geste mais également le travail statique, les vibrations et chocs mécaniques.
Concernant l’amplitude des mouvements, la sollicitation au-delà d’une certaine amplitude a des
effets néfastes sur les éléments anatomiques. Ainsi, une forte extension du poignet réduit la
circulation sanguine au niveau des doigts, augmente le tonus musculaire des muscles extenseurs
du poignet et comprime certains nerfs et tendons. Les risques de lésions en sont donc accrus.
Ces amplitudes sont souvent dépassées chez le praticien ostéopathe (figure 10).
La figure ci-dessous présente les amplitudes articulaires de confort, d’après les normes :
Figure 2 : Normes des amplitudes de mouvements de la main
1.3.2 Les contraintes psychosociales
Ces facteurs reposent sur la façon dont le travail est perçu par les salariés comme l’insatisfaction
d’un travail monotone, la tension engendrée par les délais à respecter, le manque de
reconnaissance professionnelle, les relations sociales dégradées, l'absence de soutien du
supérieur hiérarchique et des collègues ou l’insécurité de l’emploi. La plupart de ces facteurs
se retrouvent dans le métier de l’ostéopathe. En effet, l’ostéopathe se doit de respecter le temps
d’une consultation. En cas de retard, il débordera sur la séance suivante et sera en situation de
stress. Le manque de reconnaissance professionnelle, fait également partie du monde de
l’ostéopathe, notamment vis-à-vis du regard des professionnels de santé (médecins,
14
kinésithérapeute, sages-femmes, etc). Le manque d’ordre8 pour le métier d’ostéopathe peut être
dévalorisant. On peut inclure l’insécurité de l’emploi, car de plus en plus d’ostéopathes sortent
des écoles et l’installation puis la réussite devient difficile.
1.3.3 Les contraintes organisationnelles
Elles sont liées à l'organisation du travail (rythme de travail, horaires, contenu du travail), aux
conditions d’exercice du geste professionnel (délai de réalisation trop court, temps de
récupération insuffisant, etc). Certains ostéopathes peuvent avoir des journées plus chargées
que d’autres, un rythme plus soutenu, moins de temps de pause, peu de temps pour répondre au
téléphone. D’autres auront une secrétaire pour éviter d’être déranger en pleine consultation.
Ainsi, un manque d’organisation peut être un facteur favorisant les TMS.
1.3.4 Les facteurs individuels
L’ANACT9, considère que l’âge, le sexe, ou encore l’état de santé peuvent jouer un rôle dans
l’apparition des TMS. La fragilité physique (diabète, hypothyroïdie, rhumatisme inflammatoire,
fatigue, surpoids, baisse de l’immunité) ou la fragilité psychologique sont également à prendre
en compte dans leurs apparitions.
8 En effet, l’ordre est un organisme désigné par la loi auquel l’état délègue le pouvoir d’encadrer l’accès et
l’exercice d’une profession afin de garantir l’exécution compétente et intègre des activités à risque de préjudice,
qui la caractérise. L’ordre a pour mission de garantir les règles de moralité et de compétences indispensables à
l’exercice de la profession concernée. L’inscription au tableau de l’Ordre conditionne l’exercice légal de la
profession. Ainsi, l’ostéopathe n’a pas de règles de déontologie officielles, c’est le droit commun qui s’applique
à lui, c’est à dire les mêmes règles qu’un individu lambda.
9 Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, Guide pour la prévention de la pénibilité au
travail dans les TPE/PME
15
1.4 Les pathologies fréquentes au niveau de la main
1.4.1 Principales pathologies recensées
En France, pour l’année 2012, la majorité des maladies professionnelles reconnues au titre du
tableau 57 (figure 3) du régime général, concernait le poignet et la main (45 %) suivis par
l’épaule (32 %) et le coude (22 %).
Les arthroses de la main et du poignet, les kystes synoviaux ne sont pas recensés dans le tableau
57 des maladies professionnelles.
Figure 3 : Extrait du tableau 57 des maladies professionnelles, main/poignet
Désignation des
maladies
Délai de prise en charge Liste limitative des
travaux susceptibles de
provoquer des maladies
Tendinite 7 jours
Travaux comportant de
façon habituelle des
Ténosynovite 7 jours mouvements répétés ou
prolongés des tendons
fléchisseurs ou extenseurs
de la main et des
doigts.
Syndrome du canal
carpien
30 jours Travaux comportant de
façon habituelle,
soit des mouvements
répétés ou prolongés
d’extension du poignet ou
de préhension de la
main, soit un appui
carpien, soit une pression
prolongée ou répétée sur
le talon de la main
16
1.4.2 Les atteintes tendineuses
1.4.2.1 Tendinite de l’extenseur ulnaire du carpe
Il s’agit d’une douleur du versant dorsal et ulnaire du poignet reproduite dans les mouvements
en extension, inclinaison ulnaire et pronation (figure 4). Ces tendinites peuvent être associées à
des subluxations palmaires du tendon en pronation mais également être la conséquence de
pathologie radio-ulnaire distale.
Figure 4 : Technique sur le talus avec main/poignet en pronation extension et
inclinaison ulnaire
1.4.2.2 Tendinite du fléchisseur Ulnaire du carpe
Il s’agit de douleur du versant antéro-ulnaire du poignet reproduite dans les mouvements de
flexion-inclinaison ulnaire (figure 5). Elle peut être associée à des pathologies piso-triquetrales.
Figure 5 : Technique sur la scapula, main/poignet en flexion et inclinaison ulnaire
1.4.2.3 Tendinite du fléchisseur Radial du carpe
Il s’agit d’une douleur antérieure du poignet, parfois antéro-radiale reproduite dans les
mouvements de flexion-inclinaison radiale (figure 6). Elle peut être associée à une pathologie
17
de l’articulation scapho-trapézo-trapezoidienne. La tendinite du fléchisseur radial du carpe est
souvent le siège d’une synovite importante.
Figure 6 : Technique HVBA10 sur une vertèbre thoracique, main soutenant la tête en
flexion et inclinaison radiale
1.4.2.4 La tendinite de De Quervain
Elle touche le long abducteur du pouce et le court extenseur. Il s’agit d’une douleur radiale du
poignet en regard de la styloïde du radius reproduite à la palpation des tendons sur le radius. La
douleur est également déclenchée en flexion complète du pouce dans la paume, c’est le signe
de Finkelstein (cf. annexe 1). D’un point de vue anatomique, il existe un conflit entre le premier
compartiment des extenseurs avec le rétinaculum des extenseurs qui joue le rôle d’une véritable
poulie de strangulation pour les tendons court extenseur du pouce et long abducteur.
1.4.3 Les atteintes osseuses
D’après l’encyclopédie de sécurité et de santé au travail11 , « La prévalence de l’arthrose au
niveau de la main et du poignet est rare avant l’âge de 40 ans, et est plus courante chez les
hommes que chez les femmes. Après 50 ans, l’arthrose de la main est plus fréquente chez les
femmes que chez les hommes (...) Les symptômes de l’arthrose, comprennent la douleur liée
aux mouvements dans les phases initiales, puis plus tard également au repos ».
1.4.3.1 La rhizarthrose ou arthrose trapézo-métacarpienne
Il s’agit d’une douleur de la base du pouce reproduite dans les mouvements mécaniques et lors
de la mise en compression de la colonne du pouce (figure 7). L’ostéopathe utilise souvent ce
10 Haute vélocité basse amplitude
11 Ouvrage de DUFRESNE Chantal et MAGER Jeanne, 3ème édition française, Bureau international du
travail, 2000. Traduction de la 4e édition anglaise,p.6.26
18
genre de position de main, notamment lors de technique de points d’inhibitions (figure 8). Elle
est le plus souvent dégénérative mais peut être liée à des activités mécaniques répétitives. Cette
arthrose peut s’étendre de part et d’autres du trapèze, on parle alors d’arthrose péri-trapézienne.
Dans les formes sévères, il existe souvent une décompensation de la métacarpo-phalangienne
qui devient instable et bascule en hyperextension.
Figure 7 : Technique d’inhibition sur le pied, colonne du pouce en compression
Figure 8 : Technique d’inhibition sur un muscle de la Scapula, compression de la
colonne du pouce
1.4.3.2 Arthrose des doigts
Même principe que la rhizarthrose (cf. annexe 2) mais situé au niveau des interphalangiennes
proximales et/ou distales (cf. annexe 3). La douleur peut se déclencher lors de la mise en
compression des doigts (figure 9).
19
Figure 9 : Technique crânienne, compression des doigts
1.4.4 Les atteintes capsulaires
1.4.4.1 Le kyste synovial (cf. annexe 4)
Le kyste synovial correspond à une poche de liquide située sous la peau et développée aux
dépends d’une articulation ou de la gaine d’un tendon. Le diagnostic d’un kyste synovial se
présente sous la forme d’un nodule sous-cutanée mobile dépressible et indolore à la palpation.
Dans certains cas, le kyste synovial peut être la source d’une gène voire de douleurs de la main
et du poignet dans les mouvements d’amplitudes extrêmes. En effet, l’ostéopathe dépasse
parfois les amplitudes « normales » de la main et du poignet (figure 10), pouvant amener à ce
genre de pathologie. Les kystes synoviaux évoluent naturellement vers la fluctuation, tantôt
augmentant, tantôt diminuant. Un kyste synovial est une affection bénigne sans gravité qui ne
justifie d’aucun traitement particulier en l’absence de gène.
Figure 10: Exagération d’amplitude en extension de poignet
1.4.5 Les atteintes nerveuses
1.4.5.1 Syndrome du canal carpien (cf. annexe 5)
Il s’agit d’une compression du nerf médian au niveau du poignet, sous le rétinaculum des
fléchisseurs. Ce syndrome peut apparaître lors des positions de compression de la main comme
20
on peut le voir sur la photo suivante (figure 11). Le syndrome du canal carpien est très fréquent
chez la femme autour de la cinquantaine et se manifeste par des paresthésies touchant les trois
ou quatre premiers doigts de la main, l’auriculaire étant épargné. Il existe par ailleurs une
diminution de la force de préhension.
Figure 11 : Technique en « dog » main/ poignet en compression sous le corps du patient
1.5 La pénibilité
1.5.1 Répétitivité des gestes
À l’INRS, la répétitivité est définie par un nombre de mouvements par minute d’une
articulation. Un outil de dépistage a été mis en place, il s’agit de l’échelle d’évaluation pour la
répétitivité OREGE12 (cf. annexe 6). D’autres la définissent par le nombre d’actions techniques
par minute ou par la durée du cycle de travail. La répétitivité est importante si le temps de cycle
est inférieur à 30 secondes ou si des actions de même type sont exercées pendant 50 % du temps
de travail. Dans la check-list de l’OSHA, le critère retenu pour juger de la répétitivité est celui
de « mouvements identiques ou comparables effectués à intervalle de quelques secondes ».
C’est dire qu’il n’existe pas encore de consensus entre les chercheurs pour définir ce facteur.
Dans des études menées par l’INRS en milieu industriel, la répétitivité apparaît comme le
facteur biomécanique qui présente le plus de poids dans la survenue des TMS de la main et du
poignet. Sa pondération est de 5 alors qu’elle est de 3 pour les efforts. La répétitivité des gestes
semble donc jouer un rôle majeur dans l’apparition des TMS de la main et du poignet.
12 M. APTEL, S. LAFAURIE, L.TRONCHET, J-J. ATAIN-KOUADIO. Les notes scientifiques et
techniques de l'INRS, novembre 2000, n° 196, NS 0196, 122 p.
21
1.5.2 Les efforts
En ce qui concerne les efforts excessifs, les chercheurs se sont accordés sur une limite de 20 %
de la force maximale propre à chaque individu. Ces efforts, notamment ceux de préhension,
fragilisent les tendons et les muscles. Par ailleurs, on sait déjà que la préhension en prise digitale
(ou en pince) est généralement plus sollicitante que celle à pleine main. L’ostéopathe est
souvent amené à utiliser la prise « en pince » lorsqu’il manipule un patient (cf. annexe 7). On
sait également, qu’il ne faut pas considérer le membre supérieur comme un ensemble unique
mais qu’il convient d’examiner chaque chaînon séparément. Il est donc possible de solliciter le
poignet et peu l’épaule (ou l’inverse). Cela dépend de la nature de la tâche et explique la
diversité des localisations des TMS du membre supérieur. Par ailleurs, les efforts maintenus
dans le temps sont particulièrement nocifs pour certains muscles. Il existe également une échelle
d’évaluation pour la force (cf. annexe 6).
1.5.3 Postures articulaires du membre supérieur
Les postures articulaires sont l’une des composantes des facteurs biomécaniques. Dès lors que
les différentes articulations travaillent au-delà des angles de confort, la probabilité d’être atteint
d’un TMS du membre supérieur s’accroît, indépendamment du niveau de répétitivité ou
d’effort. La mise en évidence des positions articulaires est facile et le référentiel de normalité
disponible. C’est donc un élément qu’il est relativement aisé d’appréhender au poste de travail.
Par exemple, le travail des bras au-dessus de la ligne des épaules est à éviter. Enfin, on sait aussi
que certains gestes sont sollicitants, notamment les petits mouvements de pince des doigts, les
appuis prolongés sur le talon de la main ou l’utilisation de la main comme un marteau.
En ostéopathie, les techniques dites de « dog » (figure 11) apporte une compression importante
de la main et du poignet, tout comme certaines techniques crâniennes, avec le poids de la tête,
qui n’est pas négligeable, sans oublier l’écoute du sacrum (figure 14). On peut citer les
techniques d’énergie musculaire (figure 12) et de TOG13 qui sollicitent la main en flexion et
extension de manière répétée (figure 13) ou de Triggers ayant pour principe des points
d’inhibitions que l’on fait généralement avec le pouce pendant 90 secondes (figure 8). Ainsi,
nous pouvons retrouver ces contraintes de posture de la main dans plusieurs techniques
ostéopathiques.
13 Technique ostéopathique générale
22
Figure 12 : Technique d’énergie musculaire
Figure 13 : Technique de TOG du genou
Figure 14 : Ecoute du sacrum
2. Matériels et méthodes
2.1 Matériel
Nous avons créé deux questionnaires à partir de Google Forms. Un questionnaire concernant
les ostéopathes, qui sont la population cible, exerçant depuis au moins cinq ans. Un
questionnaire que nous avons établi pour la population témoin que seront les kinésithérapeutes.
Le questionnaire a été adressé à des kinésithérapeutes exerçant depuis au moins cinq années
également. Les deux questionnaires sont formés de questions fermées à choix multiples ou
simples (cf. annexe 8 et 9). La passation d’un questionnaire permet de collecter des réponses
23
précises et rapides. L’analyse des données par Google Analytics facilite le traitement des
résultats et permet d’avoir un résumé, ainsi l’interprétation en est plus simple.
Les questionnaires ont été testés sur des personnes non ostéopathes et non kinésithérapeutes
afin de constater si le texte et les consignes sont compréhensibles, et si la forme et le fond sont
adaptés à l’objectif recherché.
2.2 Recrutement
Tout d’abord, les questionnaires ont été traités de manière anonyme.
Pour les ostéopathes, il a été envoyé par mail à des ostéopathes enseignants de l’Institut
Dauphine d’ostéopathie. Il a été transmis à des ostéopathes libérales de mon entourage qui
l’ont eux même diffusé à des confrères. Le questionnaire a également été mis sur les réseaux
sociaux notamment sur le groupe Facebook « Ostéopathes en danger ».
Quant au questionnaire pour les kinésithérapeutes, il a été diffusé par mail grâce à des
connaissances et au « bouche à oreilles ».
2.3 Critères d’éligibilité
2.3.1 Critères d’inclusions
2.3.1.1 Population cible
Tout ostéopathe exclusif présentant des douleurs/gênes évoquant des TMS de la main et/ ou du
poignet, pratiquant depuis au moins cinq années.
2.3.1.2 Population témoin
Tout kinésithérapeute exclusif présentant des douleurs/gênes évoquant des TMS de la main
et/ou du poignet, pratiquant depuis au moins cinq années.
2.3.2 Critères d’exclusions
2.3.2.1 Population cible
Les professionnels de santé exerçant le métier d’ostéopathe, tels que les médecins, sages
femmes, kinésithérapeutes.
Les ostéopathes ne ressentant pas de douleurs/gênes de la main et/ou du poignet.
Les ostéopathes exerçant depuis moins de cinq ans.
Les étudiants en ostéopathie.
24
2.3.2.2 Population témoin
Les kinésithérapeutes ne ressentant pas de douleurs/gênes de la main et/ou du poignet Les
kinésithérapeutes exerçant depuis moins de cinq ans.
Les étudiants en kinésithérapie.
3. Résultats
Parmi les réponses, 45 ostéopathes ont répondu au questionnaire dont 20 femmes pour 25
hommes. L’âge varie de 28 à 65 ans et la moyenne d’âge de la population d’ostéopathe est de
36 ans. Le tableau des résultats (cf. annexe 10) détaille les réponses des ostéopathes pour
chaque question.
Parmi les kinésithérapeutes, 12 ont répondu au questionnaire dont 9 femmes pour 3 hommes.
L’âge varie de 27 à 61 ans, avec une moyenne d’âge de 39 ans. Un tableau des résultats détaille
également les réponses des kinésithérapeutes (cf. annexe 11).
Nous allons retranscrire les résultats sous forme de diagrammes et de graphiques.
Nous avons choisi de comparer plusieurs groupes. Tout d’abord, les ostéopathes par rapport
aux kinésithérapeutes : le nombre d’années d’exercice, le nombre d’heures exercées par
semaine, la présence de douleurs/gênes, à quel moment et à quel mouvement se déclenche cette
douleur/gêne, l’intensité, si cette douleur empêche ou non leur activité professionnelle, s’ils
ont changé leur manière de pratiquer et s’ils ont développé une pathologie en rapport avec
l’exercice de leur profession.
Nous avons ensuite comparé les ostéopathes entre eux afin de savoir si le sexe, l’âge, les
techniques utilisées et la durée d’exercice par semaine pourraient être des facteurs favorisant
les TMS.
25
3.1 Histogrammes du questionnaire entre ostéopathes et kinésithérapeutes
Graphique 1 : Nombres d’années d’exercices des ostéopathes et
kinésithérapeutes
5 ans 10 ans 15 ans 20 ans et +
Ostéopathes Kinésithérapeutes
Près de 50% des thérapeutes exercent leur métier depuis au moins 5 ans. La moitié du panel
est donc représenté par une population junior. Néanmoins, nous avons 25 % de
kinésithérapeutes séniors qui exercent depuis plus de 20 ans contre 11,1 % chez les
ostéopathes. D’après ce graphique, on peut émettre l’hypothèse que le développement de
pathologies sera moindre car on a une population junior en majorité.
Voici en moyenne le temps de pratique des thérapeutes par semaine :
Graphique 2 : Nombres d’heures effectuées par semaine par les
thérapeutes
Ostéopathes
Kinésithérapeutes
On aperçoit que la totalité des kinésithérapeutes exercent plus de 20h par semaine contre 75,6
% des ostéopathes. On peut supposer que les kinésithérapeutes seront plus sujet à des TMS.
Plus de 20h Moins de 20h
0
10
20
30
40
50
25
8
17
50
11 , 1 11 , 1
28 , 9
48 , 9
0
25
50
75
100
0
100
24 , 4
75 , 6
26
Graphique 3 : Présence de douleur ou non chez nos 2 populations
présence de gêne/douleur pas de gêne/douleur
Ostéopathes Kinésithérapeutes
Parmi les kinésithérapeutes, 100 % disent ressentir une douleur et/ou gêne à la main, contre 80
% des ostéopathes. La corrélation des graphiques 2 et 3, peut nous amener à penser que la
quantité de travail a un impact direct sur la présence de douleur.
Graphique 4 : Présence de douleur/gêne chez les 2 populations
Avant la pratique Après la pratique
Ostéopathes Kinésithérapeutes
Dans les deux populations la douleur/gêne est apparue majoritairement après l’exercice de leur
profession respective. En effet, 83 % des kinésithérapeutes disent avoir ressenti une
douleur/gêne après la pratique, contre 2/3 des ostéopathes. On peut présumer, que les
douleurs/gênes sont dues à l’exercice de leurs fonctions.
0
25
50
75
100
0
100
20
80
0
30
60
90
83
17
70
30
27
Graphique 5 : Apparition de la douleur/gêne chez les praticiens
Pendant une technique Après une technique Au repos
Ostéopathes Kinésithérapeutes
Il est intéressant de remarquer que cette douleur/gêne se déclenche majoritairement chez les
ostéopathes pendant une technique. En revanche, il y autant de kinésithérapeutes qui ont une
douleur pendant et après une technique. La technicité des différentes pratiques seraient donc
un facteur à prendre en compte dans l’analyse des TMS.
On peut se demander quels mouvements provoquent des douleurs et/ou gênes chez ces deux
populations. D’après les diagrammes suivant, il est pertinent de voir que chez les ostéopathes
les mouvements les plus douloureux se font en compression et en flexion de poignet. Chez les
kinésithérapeutes la compression est également sensible, néanmoins c’est l’extension du
poignet qui est le plus douloureux. On peut supposer que le paramètre de compression est un
facteur important dans l’apparition des TMS puisqu’il provoque une douleur dans nos 2
populations.
0
35
70
23
38 38
14
25
61
28
L’évaluation de leur douleur sur l’échelle visuelle analogique (EVA) :
29
Graphique 8 : Intensité de la douleur chez les 2 populations
40
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Ostéopathes Kinésithérapeutes
On peut constater que dans les 2 populations l’EVA se situe aux alentours de 1 à 3, il s’agirait
donc plus d’une gêne qu’une douleur. Néanmoins, on peut noter que 16,7 % des
kinésithérapeutes évaluent leur douleur à 7, ce qui est conséquent, contre 2,5 % d’ostéopathes.
Graphique 9 : La douleur a t-elle une influence sur l’activité ?
Oui Non
Ostéopathes Kinésithérapeutes
Pour 91,7 % des kinésithérapeutes et 84,2 % des ostéopathes la réponse est négative. La
corrélation avec le graphique 8 nous amène à supposer, que la douleur/gêne n’est pas assez
forte pour impacter le travail.
0
10
20
30
0 0 0
, 16 7
0
, 8 3
0
7 16 ,
25
33 3 ,
0 0 0 0 2 , 5 2 , 5
10 10
22 , 5 22 , 5 20
10
0
25
50
75
100
91 , 7
8 , 3
84 , 2
15 , 8
30
Oui Non
Ostéopathes Kinesithérapeutes
La majorité des thérapeutes n’ont pas de traitement pour leurs douleurs/gênes. Nous pouvons
supposer que les douleurs ne sont pas assez intenses pour nécessité un traitement.
Graphique 11 : Praticien touché par une
0 1 2 3
Ostéopathes Kinésithérapeutes
Parmi les ostéopathes ayant affirmé avoir une douleur/gêne, 7 disent avoir développé une
pathologie contre 6 kinésithérapeutes. Les 3 pathologies qui ressortent chez les ostéopathes sont
la rhizarthrose, le kyste synovial et la tendinopathie, alors que les kinésithérapeutes sont touchés
par le syndrome du canal carpien, la tendinopathie, l’arthrose et le kyste synovial.
Les pathologies qui ont été développées sont-elles apparues avant ou après la pratique ?
Graphique 10 : Présence d’un traitement
0
20
40
60
80
66 , 7
33 , 3
76 , 3
23 , 7
pathologie
Syndrome du canal carpien
Tendinopathie
Arthrose
Rhizarthrose
Kyste synovial 1
0
1
2
2
2
3
0
2
0
31
Graphique 12 : Développement de la pathologie
Avant la pratique de la profession Après la pratique de la profession
Ostéopathes kinésithérapeutes
Tous les kinésithérapeutes et ostéopathes décrivant une pathologie l’ont développé après la
pratique, sauf 9,1 % des ostéopathes. On peut donc supposer que la pratique de leur profession
est en lien direct avec le développement de leur pathologie.
Graphique 13 : Changement de la manière d’exercer suite à une douleur/ gêne
Oui Non
Ostéopathes Kinésithérapeutes
Près de la moitié des 2 populations dit avoir changé la manière d’exercer. Il y aurait donc une
volonté d’éviter les mouvements ou techniques reproduisant cette douleur/ gêne.
Intéressons-nous davantage à la population des ostéopathes.
0
25
50
75
100 100
0
90 , 9
9 , 1
0
15
30
45
60 58 , 3
41 , 7
57 , 9
42 , 1
32
3.2 Histogrammes du groupe d’ostéopathes
Graphique 14 : Présence de douleur en fonction du sexe des ostéopathes
Femmes Hommes
20 % des hommes et 16 % des femmes ressentent une douleur. Il n’y donc pas de prévalence
au niveau du sexe.
Graphique 15 : Pourcentage des ostéopathes ayant une douleur en fonction de
leur âge
Douleurs Pas de douleurs
Plus de 50 ans Entre 30 et 50 ans Moins de 30 ans
Le facteur âge n’est pas non plus une prévalence, toutes les tranches d’âge sont touchées de
façon équivalente.
0
5
10
15
20
Douleurs Pas de douleurs
5
20
4
16
0
30
60
90
13
87
20
80
20
80
33
Graphique 16 : Les techniques utilisées en majorité par les ostéopathes
Les techniques utilisés par les ostéopathes sont diverses et variées, il n’y a pas de technique
qui se démarque plus qu’une autre. Il n’y aurait donc pas une technicité qui soit plus sujet à
favoriser les TMS.
Graphique 17 : Ostéopathes ayant une douleur en fonction du nombre
d’heures par semaine
Douleurs Pas de douleurs
Plus de 20h Moins de 20h
Le nombre d’heures exercé par semaine n’a pas d’influence sur la douleur.
0
20
40
60
Structurelles Fonctionnelles Viscérales Fasciales Crâniennes
44 , 4
60 60
55 , 6 57 8 ,
0
30
60
90
21
79
18
82
34
3.3 Analyse et interprétations des résultats
3.3.1 Groupe ostéopathes et kinésithérapeutes
D’après les résultats obtenus, 36 ostéopathes sur 45 disent avoir déjà ressenti une douleur,
parmi eux 6 disent avoir développé une pathologie suite à la pratique de l’ostéopathie. 16
ostéopathes sur 45 disent avoir changé leur manière de pratiquer suite à ces douleurs de main.
Concernant les kinésithérapeutes, tous ont déjà ressenti une douleur à la main, 6 sur 12 ont
développé une pathologie après la pratique de leur profession, 5 sur 12 ont changé leur manière
de pratiquer suite à cette douleur.
Chez l’ostéopathe, les mouvements de compression et flexion du poignet sont plus douloureux
tandis que chez le kinésithérapeute c’est l’extension du poignet.
Finalement, les résultats entre les ostéopathes et les kinésithérapeutes sont sensiblement les
mêmes.
3.3.2 Groupe ostéopathes entre eux
Nous n’avons pas mis en évidence de différence entre les hommes et les femmes concernant
la douleur de la main et/ou du poignet, ni au niveau de l’âge puisque toutes les tranches d’âge
sont touchées de façon équivalente. La technicité utilisée par les ostéopathes n’a pas
d’influence sur les TMS. Tous les ostéopathes sans exception seraient donc susceptibles d’être
touchés par les TMS de la main et/ou poignet.
4. Synthèse et Discussion
4.1 Justification
Nous avons choisi les kinésithérapeutes comme population témoin, car ce sont des thérapeutes
utilisant leur mains essentiellement tout comme les ostéopathes. Aussi, il s’agit d’une
profession restant dans le domaine médical visant à soulager, traiter le patient.
35
4.2 Critiques de l’étude
Les limites de ce mémoire:
Concernant le questionnaire, on peut dire au fur et mesure de l’analyse, qu’il manquait des
questions pertinentes comme les antécédents au niveau du membre supérieurs (fractures,
entorses, luxations) des thérapeutes. Parmi les ostéopathes, il a été omis de demander pourquoi
ils travaillent moins de 20 heures, est-ce parce qu’ils sont enseignants à côté, par manque de
patientèle ou tout simplement une volonté de leur part.
On aurait pu également rajouter une question sur l’état de santé du praticien, souffre til d’une
maladie quelconque (diabète, hypertension, rhumatisme inflammatoire, fragilité
psychologique…) car ils apparaissent dans les facteurs individuels favorisant les TMS d’après
l’ANACT.
Aussi, il aurait été judicieux d’approfondir davantage la question des ostéopathes qui décident
de changer leur manière de pratiquer suite à des douleurs : qu’ont-ils modifié et comment y
sont-ils parvenus. Est-ce que ce changement a été efficace ?
Il aurait été plus intéressant d’approfondir la question sur les traitements utilisés. Est-ce qu’ils
sont efficaces, bénéfiques et si oui à court ou à long terme ?
La population de kinésithérapeute ayant répondu au questionnaire est assez faible, il a été
difficile de trouver des kinésithérapeutes voulant bien répondre à ce sujet.
Ce mémoire se concentre uniquement à la main et au poignet de l’ostéopathe or les TMS
peuvent toucher tout le corps. De ce fait, ce sujet peut paraître limité, mais il faut admettre
qu’il est difficile de traiter le corps dans sa globalité, avec autant de contraintes (manque de
temps, nombre de pages, manque de méthodes).
Si c’était à refaire, nous aurions pris en compte tous les manques cités précédemment. Pour
compléter ce mémoire, la création d’un protocole de traitement aurait été pertinent, afin de
comparer les résultats avant et après traitement et d’analyser les bénéfices ou non.
36
CONCLUSION
L’objectif de l’étude était de faire un état des lieux des TMS de la main de l’ostéopathe, afin
de savoir si la pratique de l’ostéopathie entraîne des TMS sur cet outil. Quelles sont les facteurs
et les causes qui entrent en jeu.
Pour cela nous avons examiné 2 populations, celles des ostéopathes (population cible) et des
kinésithérapeutes (population témoin).
Bien qu’il y ait des manques, cette étude nous a permis de mettre en évidence l’existence de
TMS de la main chez les ostéopathes et également chez les kinésithérapeutes. En effet, 70 %
des ostéopathes déclarent ressentir une douleur depuis qu’ils exercent l’ostéopathie contre 83
% chez les kinésithérapeutes. Ces TMS sont clairement en lien avec l’exercice de la profession
et entraînent chez certains le développement d’une pathologie. Parmi notre population
d’ostéopathe, la plupart d’entre eux ressentent une douleur, néanmoins, celle-ci n’empêche pas
de continuer l’activité professionnelle. En effet, il semblerait que certains ostéopathes se
soignent, d’autres changent leurs manières de pratiquer et la majorité ne décrit pas une douleur
intense.
D’après les facteurs individuels décrits par l’ANACT, l’âge et le sexe sont des facteurs
favorisant les TMS, or l’analyse du questionnaire démontre que ni l’âge ni le sexe ne sont des
facteurs favorisant les TMS chez les ostéopathes.
Aussi, le nombre d’heures exercé par semaine n’a aucune influence sur l’apparition des TMS
malgré ce qu’on pourrait penser.
On aurait pu croire que certaines techniques ostéopathiques causeraient plus de contraintes au
niveau de la main et donc entrainer davantage de troubles. Cependant, d’après les résultats du
questionnaire, les ostéopathes touchés par les troubles utilisent aussi bien des techniques
faciales que structurelles et/ou fonctionnelles. Ainsi, il est difficile de distinguer clairement les
techniques favorisant plus ou moins l’apparition de TMS. Une étude plus approfondie aurait
été nécessaire pour déterminer la réponse à cette question. De ce fait, nous ne pouvons pas
affirmer quelles technicités entraînent davantage de troubles.
37
La mise en place d’un protocole de traitement pour les ostéopathes pourrait être une solution.
En effet, nous parlons beaucoup de l’intérêt de l’ostéopathie en prévention à nos patients, mais
avons-nous pensé à l’appliquer nous-même ? Pourrions-nous, à travers un protocole de
traitement éviter ou soulager ce genre de troubles ? Depuis de nombreuses années, la
prévention des TMS existe dans diverses professions. De ce fait, pourquoi ne pourrions-nous
pas l'appliquer au domaine de l’ostéopathie ?
Il existe un mémoire d’une ergothérapeute, Marie Chauvet, (cf. bibliographie) au sujet de la
ré-éducation de la main, pouvant être utilisé dans un protocole de diagnostique et de traitement.
La possibilité de soumettre ces exercices aux ostéopathes pourraient être un éventuel
traitement. Il serait intéressant de poursuivre cette étude en créant un traitement ostéopathique
adapté pour éviter les TMS ou du moins soulager les maux de la main car le bien être est une
question essentielle.
D’ailleurs, le métier de l’ostéopathe n’est-il pas un concept paradoxal entre bien être et mal
être. En effet, la pratique de l’ostéopathie vise à soulager, soigner les patients, or nous
constatons que pour le bien être des autres, l’ostéopathe subi un mal-être, des effets
indésirables. Il serait donc intéressant de se pencher sur cette question dans un prochain
mémoire sachant qu’une étude a déjà été faite par Marianne Cassiau : « Les effets indésirables
chez l’ostéopathe » (cf. bibliographie). En effet, nous parlons peu de l’état d’esprit de
l’ostéopathe, comment gère-t-il son état d’être, ressent-il un mal-être en procurant un bien-être
? Il reste encore quelques interrogations.
C’est la raison pour laquelle, j’ai pensé à créer un questionnaire à ce sujet pour le transmettre
à des ostéopathes. La pratique de l’ostéopathe entre bien-être et mal-être, ce nouveau sujet
m’interpelle et il serait intéressant de développer ce questionnement, dans une prochaine étude
ou un futur article :
L’ostéopathe entre bien être et mal être ...
38
Glossaires
ANACT : agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail
BTP : bâtiments et travaux publics
EVA : échelle analogique visuelle
INRS : institut national de recherche et de sécurité
MP : maladie professionnelle
OSHA : occupationnal safety and health administration
TMS : troubles musculo-squelettiques
TOG : traitement ostéopathique général
39
Annexe 1
Signe de Finkelstein pour détecter une tendinite de De Quervain
Source: site internet du Dr Marc Juvenspan Chirurgien de la main:
http://chirurgiemain.fr/pathologies-main-poignet/pathologies/tendinite-de-de-quervain/
40
Annexe 2
Radiographie de la main montrant une rhizarthrose
Source: site internet du Dr Marc Juvenspan Chirurgien de la main: http://
chirurgiemain.fr/pathologies-main-poignet/pathologies/rhizathrose-ou-arthrose-de-la-
base-du-pouce/
41
Annexe 3
Arthrose de l’articulation interphalangienne proximale des doigts
Source: site internet du Dr Marc Juvenspan Chirurgien de la main:
http://chirurgiemain.fr/pathologies-main-poignet/pathologies/arthrose-de-
larticulationinterphalangienne-proximale-des-doigts/
Arthrose de l’articulation interphalangienne distale des doigts
Source: site internet du Dr Marc Juvenspan Chirurgien de la main:
http://chirurgiemain.fr/pathologies-main-poignet/pathologies/arthrose-de-larticulation-
interphalangienne-distale-des-doigts/
42
Annexe 4
Kyste synovial face dorsale du poignet
Source: site internet du Dr Marc Juvenspan Chirurgien de la main:
http://chirurgiemain.fr/pathologies-main-poignet/pathologies/kyste-arthro-synovial-
dupoignet/
Kyste synovial face palmaire du poignet
42
Aspect d’un kyste synovial lors d’une intervention chirurgicale
43
Annexe 5
Syndrome du canal carpien
Source: site internet du Dr Marc Juvenspan Chirurgien de la main:
http://chirurgiemain.fr/pathologies-main-poignet/pathologies/syndrome-du-canalcarpien/
Zone anatomique de compression du nerf médian
44
Annexe 6
Echelle d’évaluation pour la répétitivité : OREGE
Source: Article de l’INRS, note scientifique et technique, NS 196
!
Echelle d’évaluation pour la force : OREGE
Source: Article de l’INRS, note scientifique et technique, NS 196
45
Annexe 7
!
Prise en « pince »
Source: Photo provenant du site internet de l’institut dauphine d’ostéopathie
46
Annexe 8
Questionnaire: Les TMS de la main de l'ostéopathe
Ce questionnaire a pour objectif de dresser le portrait de la santé musculo-squelettique de la main des
ostéopathes, de constater s’il existe des douleurs, des gênes ressenties ou même des pathologies, liées à
l’exercice de leur profession. L’objectif étant de faire un état des lieux, d’étudier le comportement des
ostéopathes dans leur vie de tous les jours et d’établir les facteurs de risques éventuels. Ce questionnaire est confidentiel et ne vous prendra que quelques minutes à remplir.
Êtes-vous :
Une femme Un
homme
Date de naissance :
Depuis combien de temps exercez-vous le métier d'ostéopathe ?
5 ans 10 ans 15 ans 20 ans Plus de 20
ans
En moyenne combien d'heure exercez-vous l'ostéopathie par semaine ?
Moins de 20h Plus de
20h
Avez-vous déjà ressenti une douleur/gêne au niveau de la main et/ou poignet ?
Oui Non
Si oui ressentez-vous cette douleur/gêne depuis que vous exercez l'ostéopathie ?
Oui Non
Si oui, avez-vous remarqué si cette douleur/gêne se déclenche :
Pendant une technique Après une technique Au repos
S'agit-il d'une douleur/gêne qui apparait :
En compression
47
En traction Flexion poignet Extension poignet Inclinaison du
poignet
Lors de vos traitements, quelles techniques utilisez-vous majoritairement ?
Plusieurs réponses possibles
Structurelles Fonctionnelles Viscérales Fasciales Crâniennes
Cette douleur/gêne vous empêche-t-elle d'exercer votre travail habituel ?
Oui Non
A quel niveau évaluez-vous cette douleur/gêne ?
(aucune douleur/ gêne) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 (douleur/gêne intense)
Avez-vous déjà consulté pour votre douleur/gêne ?
Oui Non
Si oui, quel praticien ?
Médecin Kinésithérapeute Ostéopathe Autres
Avez-vous un traitement pour soulager votre douleur/gêne ?
Oui Non
Si oui, quel est le traitement ?
Avez-vous effectué des examens complémentaires pour votre douleur/gêne ?
Radiographie Scanner IRM Echographie Aucun examen
Êtes-vous sujet à l'une de ces pathologies au niveau de la main ou poignet en lien avec votre
douleur/gêne ?
48
Syndrome du canal carpien Tendinopathie Arthrose Rhizarthrose
Kyste synovial du poignet
Si oui, avez- vous développé cette pathologie :
Avant la pratique de l'ostéopathie Après la
pratique de l'ostéopathie
Avez-vous changé votre manière de pratiquer suite à cette douleur/gêne ?
Oui Non
Pratiquez-vous une activité sportive ou artistique de manière régulière ?
Oui Non
Si oui, de quelle(s) activité(s) s'agit-il ?
Depuis combien de temps pratiquez-vous cette/ces activité(s) ?
49
Annexe 9
Questionnaire : Les TMS de la main chez le kinésithérapeute
Ce questionnaire a été redigé dans le cadre d'un mémoire de fin d'étude sur la survenue de douleur
chez les thérapeutes utilisant leurs mains. Il a pour objectif de dresser le portrait de la santé musculo-
squelettique de la main des kinésithérapeutes, de constater s’il existe des douleurs, des gênes ressenties
ou même des pathologies, liées à l’exercice de leur profession. L’objectif étant de faire un état des
lieux, d’étudier le comportement des kinesitherapeutes dans leur vie de tous les jours et d’établir les
facteurs de risques éventuels. Ce questionnaire est confidentiel et ne vous prendra que quelques minutes à remplir.
Êtes-vous :
Une femme Un
homme
Date de naissance :
Depuis combien de temps exercez-vous le métier de kinésithérapeute ?
5 ans
10 ans 15 ans
20 ans Plus de 20 ans
En moyenne, combien d'heure exercez-vous par semaine ?
Moins de 20h Plus de
20h
Avez-vous déjà ressenti une douleur/gêne au niveau de la main et/ou poignet ?
Oui
Non
Si oui, ressentez-vous cette douleur/gêne depuis que vous exercez la kinésithérapie ?
Oui Non
Si oui, avez-vous remarqué si cette douleur/gêne se déclenche :
Pendant une technique
Après une technique Au repos
S'agit-il d'une douleur/gêne qui apparaît :
En compression
En traction
Flexion du poignet
Extension du poignet
50
Inclinaison du poignet
Cette douleur/gêne vous empêche t-elle d'exercer votre travail habituel ?
Oui
Non
A quel niveau évaluez-vous cette douleur/gêne ?
(aucune douleur/ gêne) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 (douleur/gêne intense)
Avez-vous déjà consulté pour votre douleur/gêne ?
Oui
Non
Si oui, quel praticien ?
Médecin
Kinésithérapeute
Ostéopathe Autres
Avez-vous un traitement pour soulager votre douleur/gêne ?
Oui
Non
Si oui, quel est le traitement ?
Avez-vous effectué des examens complémentaires pour votre douleur/gêne ?
Radiographie
Scanner
IRM
Échographie
Aucun examen
Êtes-vous sujet à l'une des ces pathologies au niveau de la main et/ou poignet en lien avec votre
douleur/gêne ?
Syndrome du canal carpien
Tendinopathie
Arthrose
Rhizarthrose
Kyste synovial du poignet
Si oui, avez-vous développé cette pathologie :
Avant la pratique de la kinésithérapie
Après la pratique de la kinésithérapie
Avez-vous changé votre manière de pratiquer suite à cette douleur/gêne ?
51
Oui
Non
Pratiquez-vous une activité sportive et/ou artistique de manière régulière ?
Oui Non
Si oui, de quelle(s) activité(s) s'agit-il ?
Depuis combien de temps pratiquez-vous cette/ces activité(s) ?
52
Annexe 10
Tableau des réponses des ostéopathes :
53
54
55
56
Annexe 11
Tableau des réponses des kinésithérapeutes :
57
58
Bibliographie
Ouvrages :
APTEL, M ; AUBLET-CUVELAIR, A ; CNOCKAERT, JC. Les TMS du membre supérieur
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CHAUVET Marie. Ergothérapeute et Sophrologue bio-dynamicienne, membre de la
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HARY Marion. La main ostéopathique : outil et interface. Mémoire en vue de l’obtention du
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POUPLIN Boris. Les échauffements en entreprise et la prévention des troubles musculo-
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2013/2014
60
RIDOUARD Pauline. L’observance dans le cadre des troubles musculo-squelettiques.
Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de kinésithérapeute. IFPEK 2011/2012
Tables des illustrations
Figure 1 : Evaluation des facteurs de risques au niveau du membre supérieur ……… 12
Figure 2 : Normes des amplitudes des mouvements de la main ……….…………….. 13
Figure 3 : Extrait du tableau 57 des maladies professionnelles, main/poignet ……… 15
Figure 4 : Technique sur le talus avec main/poignet en pronation extension et
inclinaison ulnaire ……………………………………………………………………. 16
Figure 5 : Technique sur la Scapula main/poignet en flexion et inclinaison ulnaire .. 16
Figure 6 : Technique HVBA sur une vertèbre thoracique, main soutenant la tête en
flexion et inclinaison radiale ………………………………………….……………… 17
Figure 7 : Technique d’inhibition sur le pied, colonne du pouce en compression .….. 18
Figure 8 : Technique d’inhibition sur un muscle de la Scapula, compression de la
colonne du pouce ………………………………….……………………………..…… 18
Figure 9 : Technique crânienne, compression des doigts ……………………………. 19
Figure 10: Exagération d’amplitude en extension de poignet ..……………………… 19
Figure 11 : Technique en « dog » main/ poignet en compression sous le corps du patient
………………………………………………………………………………………… 20
Figure 12 : Technique d’énergie musculaire ..…………………………….…….…… 22
Figure 13 : Technique de TOG du genou …………………….………………………. 22
Figure 14 : Ecoute du sacrum …..……………………………………………………. 22
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Tables des graphiques
Graphique 1 : Nombres d’années d’exercices des ostéopathes et kinésithérapeutes .. 25
Graphique 2 : Nombres d’heures effectuées par semaine par les thérapeutes ………. 25
Graphique 3 : Présence de douleur ou non chez nos 2 populations …………….…… 26
Graphique 4 : Présence de douleur/gêne chez les 2 populations ………………….… 26
Graphique 5 : Apparition de la douleur/gêne chez les praticien………………….….. 27
Diagramme 6 : Mouvements douloureux chez l’ostéopathe ………………………… 28
Diagramme 7 : Mouvements douloureux chez le kinésithérapeute …………………. 28
Graphique 8 : Intensité de la douleur chez les 2 populations ……………………….. 29
Graphique 9 : L’influence de la douleur sur l’activité ………………………………. 29
Graphique 10 : Présence d’un traitement …………………………………..……….. 30
Graphique 11 : Praticien touché par une pathologie ………………………………… 30
Graphique 12 : Développement de la pathologie ………………………………..….. 31
Graphique 13 : Changement de la manière d’exercer suite à une douleur/gêne ……. 31
Graphique 14 : Présence de douleur en fonction du sexe des ostéopathes ………….. 32
Graphique 15 : Pourcentage des ostéopathes ayant une douleur en fonction de leur âge
………………………………………………………………………………………… 32
Graphique 16 : Les techniques utilisées en majorité par les ostéopathes ……..…….. 33
Graphique 17 : Ostéopathes ayant une douleur en fonction du nombre d’heures par
semaine ……………………………………………………………………………….. 33
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Résumé
La main est généralement utilisé de manière anodine, mais on oublie qu’il s’agit d’une machine
complexe et intelligente capable de multiples choses. En effet, la main n’est pas un seul outil
mais plusieurs. Dans le domaine de l’ostéopathie, la main de l’ostéopathe est précieuse à sa
pratique. Que ferait un ostéopathe sans ses mains ? L’utilisation excessive, abusive de cette
main peut favoriser l’apparition de troubles musculo-squelettiques ( TMS ). Il existe déjà des
TMS touchant différents métiers et le corps en entier. Qu’en est-il des TMS de la main de
l’ostéopathe ? Tous les ostéopathes sont-ils touchés par ces troubles? Existe-t-il des facteurs
favorisant ? Y’a t-il des techniques plus contraignantes que d’autres ? Ces TMS sont-ils en lien
avec l’exercice de la profession ? Cela peut-il entraîner des pathologies à long terme ? Nous
tenterons de répondre à ces interrogations à travers cette étude.
Mots-clés : TMS, main de l’ostéopathe, pratique de l’ostéopathe, douleur, gêne, outil.
Abstract
The hand is generally used in an alleviating manner, but we forget that it is a complexe and
intelligent machine making multiple things. Indeed, hand is not only one tool but several. In the
field of osteopathy, the hand of osteopath is invaluable with his practice. What would do an
osteopath without his hands ? The excessive and abusive use of the hand can’t support the
musculoskeletal discorders (MSDs). There exist already MSDs concerning various jobs and the
entire body. What about MSDs of the hand of the osteopath ? Are all the osteopaths touched by
these discorders ? Is there factors supporting that? Is there techniques more constraining than
others ? Is there any connection between MSDs and the profession ? In long term, could they
generate any pathologies ? We will try to answer these interrogations through this thesis.
Key words : Musculoskeletal discorders, hand of osteopath, practice of osteopath, pain,
obstruct, tool.
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