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Colloque Une autre science est possible: science collaborative, science ouverte, science engagée, contre la marchandisation du savoir Florence Piron, mai 2011 Éthique des sciences et démocratie scientifique

Éthique des sciences et démocratie scientifique

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Éthique des sciences et démocratie scientifique. Colloque Une autre science est possible: science collaborative, science ouverte, science engagée, contre la marchandisation du savoir Florence Piron, mai 2011. But de la présentation. - PowerPoint PPT Presentation

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Page 1: Éthique des sciences et démocratie scientifique

Colloque Une autre science est possible: science collaborative, science ouverte, science engagée, contre la marchandisation du savoir

Florence Piron, mai 2011

Éthique des sciences et démocratie scientifique

Page 2: Éthique des sciences et démocratie scientifique

But de la présentationNommer de manière plus claire quelques

liens majeurs entre la question de l’éthique des sciences (et les recherches à ce sujet) et la démocratie scientifique (et les recherches à ce sujet)

Un livre essentiel pour comprendre les sciences, leurs enjeux éthiques, politiques, économiques, épistémologiques, etc.: Jean-Jacques Salomon, Les scientifiques entre pouvoir et savoir. Paris, Albin Michel 2006.

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L’éthique des sciences3 domaines

L’éthique de la recherche avec des participants humains. La recherche porte sur les comités d’éthique de la recherche, le processus de consentement, etc.

L’intégrité en recherche (ou intégrité scientifique, éthique de la recherche fondamentale). La recherche porte surtout sur les manquements: fraude, plagiat, falsification de données, corruption, conflits d’intérêts, etc.

La responsabilité sociale des chercheurs – le souci des conséquences des travaux scientifiques. La recherche s’éloigne un peu du métier de chercheur et traite plus de la science comme institution. Dans ma thèse, j’ai réfléchi sur le lien entre cette responsabilité et l’écriture scientifique en anthropologie.

En somme: un domaine qui s’intéresse à quelques facette du métier de chercheur et à ses modes de régulation, notamment les politiques publiques gouvernementales ou locales (dans les universités)

La société civile et la démocratie participative, scientifique ou non, sont absentes de cette problématique.

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La démocratie scientifiqueTrès étudiée par les Social Studies of Science – Bruno

Latour, Michel Callon, etc. qui en sont aussi des acteursIl ne s’agit pas de vulgarisation scientifique, mais de

mise en débat de la science qui intègre des non-scientifiques: les murs de la forteresse s’ouvrent…

Des expériences délibératives (jurys de citoyens), des bars des sciences, des fondations dans la société civile, des activités de formation, des consultations en ligne, etc

La recherche étudie le processus de mise en oeuvre et l’impact de ces pratiques de démocratie scientifique

Les seules questions éthiques: enjeux éthiques globaux. Pas de mention de l’éthique des chercheurs.

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Ce que fait la démocratie scientifiqueConteste et compense l’absence structurelle des citoyens dans

des décisions qui ont un impact sur eux. notamment le développement de certains projets scientifiques. Citation de David Suzuki:

Mais ce faisant, elle informe les pouvoirs publics et privés sur ce qui faciliterait l’acceptation de certaines innovations…

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3 passerelles entre ces deux domainesDeux principes démocratiques, essentiels

autant à la démocratie représentative que participative, peuvent contribuer à la régulation de l’éthique des sciences – éthique des chercheurs.Accès à l’informationReddition de comptes (accountability)

Un principe éthique peut stimuler la démocratie scientifiqueLe débat public sur les valeurs

Page 7: Éthique des sciences et démocratie scientifique

L’accès à l’information: vers une science publique ouverteAller plus loin que les déclarations d’intérêts des

chercheurs biomédicauxRendre tous les documents, y compris les

données, issus de la recherche publique accessibles à l’ensemble de la société. Mettre l’appareil d’État au service de ce projet, au lieu qu’il soutienne les intérêts privés de l’industrie en protégeant les secrets industriels.Accès aux pv des comités d’éthiqueAccès en ligne aux évaluations des articles

Plus de transparence empêchera des collusions trop faciles; intéressera les citoyens

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La reddition de comptesPas une forme de contrôle ou de censure si elle est faite

pour le public et non pour l’administration financière seulement

Une information publique donnée par les scientifiques sur ce qu’ils font avec les ressources publiques – en dehors de la publication de certains textes hermétiques

Accompagnée d’une information raisonnée qui explique pourquoi ils font ce qu’ils font en utilisant telle démarche.

Un espace de réflexivité propice à la réflexion éthique pour des équipes de recherche

Une source intéressante d’information sur la pratique de la science pour les citoyens – qui pourront être encouragés ainsi à participer à la démocratie scientifique

Page 9: Éthique des sciences et démocratie scientifique

Le débat public sur les valeursMichel Foucault: Qu’est-ce que l’éthique, sinon la pratique

réfléchie de la liberté? = que voulons-nous faire de notre liberté? Quelle forme de vie privilégions-nous par notre action, par nos choix?

Les politiques publiques devraient exprimer les valeurs privilégiées par une communauté politique. Cette éthique publique est au coeur de chaque élection.

PB: les politiques publiques scientifiques ne sont jamais débattues. Qui connaît la SQRI? Elle dit ceci: il faut« valoriser l’innovation, augmenter le nombre d’entreprises qui investissent dans l’innovation et améliorer l’efficacité de ces corridors où une avancée scientifique se transforme en produits commercialisables, en emplois et en richesse nouvelle » (Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation : 5)

Qui veut de cette science-là qui encourage le capitalisme financier et la surconsommation?

Page 10: Éthique des sciences et démocratie scientifique

Créer un espace permanent de débat public sur les politiques scientifiquesEt non pas simplement sur des enjeux scientifiques

décidés par les promoteurs de la démocratie scientifique, qui sont parfois « intéressés » dans le mauvais sens du terme,

Renforcer la confiance de la société civile dans la légitimité de ses questionnements sur la science et sur les politiques publiques à l’endroit de la recherche

La science en sortira plus pertinente, plus transparente, plus « sociale », mois hypocrite

Réveiller le citoyen qui sommeille dans chaque chercheur…

Réintroduire les valeurs à leur place réelle dans la scienceLe Bar des sciences de ce soir: une ébauche d’un tel

espace!!

Page 11: Éthique des sciences et démocratie scientifique

Nouvelle démocratie scientifique

• États contemporains: Volonté politique accrue d’impliquer des citoyens non experts dans la réflexion sur les développements de la science (méfiance, crises, société du risque, souci pour l’environnement, etc.). Leur finalité: rétablir la confiance des citoyens dans la science.

• Comment faire? La « difficulté centrale » (pour les organisateurs) est la compétence des citoyens « profanes ». Comment peuvent-ils dialoguer avec les experts scientifiques?

• Des expériences passionnantes, mais critiquables (Conférences de consensus/citoyens, jury de citoyens (NICE, OGM), Panel de citoyens (Meetings of minds) – obsession de la neutralité de citoyens représentatifs (comme si la science et les experts étaient neutres!)

• Point commun: efforts pour amener les citoyens au niveau de connaissance des experts… au lieu de faire l’inverse!

• Analyse critique: des consultations qui servent avant tout à informer sur les développements de la science privilégiés par l’État et à faire valider les choix de l’État et des experts; à tester l’acceptabilité des innovations par les citoyens.

• Un autre type de projet: les boutiques de sciences.• D’autres promoteurs : des ONG qui essaient de mener des consultations plus

radicales: Vivagora, Fondation sciences citoyennes , par exemple.

Page 12: Éthique des sciences et démocratie scientifique

Défi crucialLa marchandisation de la connaissance

entraîne une présence accrue de l’industrie et du marché dans la recherche scientifique

Science citoyenne pour lutter contre ce phénomène : vigilance, surveillance

Rôle décisif de l’éthique des sciences et du journalisme scientifique

Comment être « critique de science »?Textes de Jacques Testart

Page 13: Éthique des sciences et démocratie scientifique

transparencela participation accrue de citoyens éclairés

aux politiques scientifiques et aux processus d'allocation des subventions entraînera une plus grande transparence de la part des institutions scientifiques et universitaires, stimulant ainsi une forme plus soutenue d'éthique des sciences dans la pratique scientifique.

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responsabilisationrenforcement de la responsabilité sociale

des chercheurs les conduit vers une démocratisation de leurs pratiques de recherche, notamment un effort pour mieux communiquer leurs travaux.

Page 15: Éthique des sciences et démocratie scientifique

Démocratie: une question d’éthiquedémocratisation de la science est en elle-

même un enjeu d'éthique des sciences, d'éthique publique des sciences.

Page 16: Éthique des sciences et démocratie scientifique

Le but de la SRRI est de « valoriser l’innovation, augmenter le nombre d’entreprises qui investissent dans l’innovation et améliorer l’efficacité de ces corridors où une avancée scientifique se transforme en produits commercialisables, en emplois et en richesse nouvelle » (Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation : 5)