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6actualités
Actualités pharmaceutiques n° 511 Décembre 2011
L’utilisation
du bisphénol A (BPA)
dans les condition-
nements alimentaires
destinés aux enfants
de moins de trois ans
sera désormais
interdite. Un dispositif
d’information des
parents et un rapport
sur les alternatives
au BPA sont prévus.
Après la loi du 30 juin 2010 interdisant la commercia l isat ion
définitive des biberons à base de bisphé nol A (BPA), l’étau se resserre autour de cet additif. Le 12 octobre dernier, une propo si tion de loi a été adop-tée à l’Assemblée nationale visant à suspendre la fabrica-tion, l’importation, l’exporta-tion et la mise sur le marché de tout contenant alimentaire à base de BPA et ce, à partir du 1er janvier 2014. Le minis-tre de la Santé a fait adopter
un amendement supplémentaire
qui interdit, à partir
du 1er janvier 2013, l’utilisation du BPA dans tous les condi-tionnements alimentaires des-tinés aux enfants de moins de trois ans.
Une large utilisation Le BPA ne pourra donc plus être utilisé dans les couvercles des petits pots, les assiettes, les gobelets, les couverts, les mixers destinés aux enfants ou encore les boîtes de lait en poudre . Le texte prévoit égale-ment l’obligation pour les fabri-cants de mention ner la présen ce de l’additif afin de prévenir les populations à risque.Rappelons que le BPA est utilisé depuis des dizaines d’années dans l’industrie ali-mentaire et notamment dans la fabrication de plastiques et de résines. Il entre ainsi dans la composition de réci-pients alimentaires comme les bouteilles , les vaisselles, les tasses ainsi que dans les revêtements et films de protec-tion des canettes et boîtes de conserve destinées à recevoir des aliments ou des boissons. Il est également présent dans les tickets de caisses ou les tickets de cartes de crédit. Il peut ainsi migrer en petites quantités dans les boissons et les aliments si le plastique ou la résine sont chauffés, endommagés ou fissurés.
Un perturbateur endocrinien L’Agence nationale de sécurité de l’alimentation de l’environ-
nement et du travail (Anses) vient de publier
deux rapports : l’un relatif aux effets
sanitaires du BPA, l’autre à ses usages. Il s’agit d’un pertur-ba teur endocrinien qui mime l’action des hormones sexuel-les, notamment les estrogènes, et qui provoque des troubles de la fertilité et des fonctions reproductrices et endocrinien-nes. Il favorise également le stockage des graisses dans le foie, à l’origine d’une possi-ble stéatohépatite non alcoo-lique ou encore d’un diabète de type 2. Enfin, d’après une récente étude de l’Étude de santé publique de l’université d’Harvard, le BPA provoquerait des troubles comportementaux (anxiété, dépression, hyper-activité) chez les fillettes dont les mères ont été exposées pendant leur grossesse1.D’ici l’application de la mesure, une campagne d’information à destination des femmes enceintes et allaitantes, et des parents de jeunes enfants sera lancée par le ministère de la Santé, via notamment la distri-bution de plaquettes dans les maternités.Enfin, un rapport complet de l’Anses doit être rendu d’ici fin octobre 2012 sur les produits de substitution au BPA, ainsi que sur les données relati-ves à leur innocuité et leur efficacité. �
Stéphane Berthélémy
Pharmacien, Royan (17)
Législation
Bisphénol A, la loi se durcit©
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Le bisphénol A ne pourra plus être utilisé dans les couvercles des petits pots, les assiettes, les gobelets, les couverts, les mixers pour enfants ou encore les boîtes de lait en poudre.
Dépendance
Être aidant, un véritable travail sans vraie reconnaissanceÀ l’occasion de son colloque
annuel “La médecine de proximité.
Aidants et professionnels de santé :
quelles complémentarités ? quelles
responsabilités ?” qui s’est tenu le
4 novembre 2011 à la Maison de
la Chimie à Paris, Groupe Pasteur
Mutualité a livré les résultats d’une
enquête dévoilant la perception
des Français sur l’accompagnement
familial de la dépendance.
Les personnes interrogées
sont conscientes en très large
majorité (88 %) de la charge que
représente l’accompagnement
d’une personne dépendante.
Parmi elles, 22 % se considèrent
elles-mêmes comme “aidants”
même si cet accompagnement n’est
pas quotidien. Face à cette réalité
– le vieillissement de la population
et la nécessité de faire jouer les
solidarités familiales –, les Français
déplorent que le travail d’aidant ne
soit pas plus soutenu. Le problème
du manque de reconnaissance est
pointé : 41 % du grand public et
41 % des aidants interrogés appellent
de leurs vœux « un dédommagement
financier en cas de réduction ou
d’arrêt de l’activité professionnelle ».
Ils souhaitent également que ce
travail d’aidant soit intégré dans le
calcul de la retraite. Une formation
à la prise en charge des personnes
dépendantes est, par ailleurs, jugée
prioritaire par 34 % du grand public et
29 % des aidants. Enfin, les Français
estiment important de pouvoir être
soutenus dans cette tâche par les
professionnels de proximité dont le
pharmacien d’officine. �
Élisa Derrien
SourceCommuniqué de presse Groupe Pasteur Mutualité, du 25 octobre 2011.
Note1. Enquête réalisée les 6 et 7 octobre 2011 par téléphone auprès d’un échantillon de 1 006 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Référence1. Braun JM, Kalkbrenner AE, Calafat AM, Yolton K, Ye X, Dietrich KN, Lanphear BP. Impact of Early-Life Bisphenol A Exposure on Behavior and Executive Function in Children. Pediatrics. 2011;128,5:873-82.