Etre Devenir 4mark Halevy

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La compréhension du Devenir

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Journal d'une recherche :

De l'tre au Devenir ...TOME 4

Marc Halevy

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Le 12/08/2004Relation au temps De pass n'est que ce qui est encore dans le prsent. Traces Du futur n'est que ce qui est dj dans le prsent. Germes Entre prsent et ternit : rien ! Il y a l'actuel. Il y a l'ternel. Deux faces du mme Rel-Un. Et rien d'autre. * De Ikkyu Sjun :

"Il y a plusieurs chemins Au pied de la montagne pour l'escalader. Mais le sommet n'est qu'un Et nous y voyons la mme lune."Du Bouddha :

"Peu parmi les hommes vont l'autre rive, le reste des humains court a et l sur cette rive."* Avant l'Eveil : rien que des rves. Aprs l'Eveil : tous les rves sont dissous et oublis. * De Malcolm de Chazal :

"La pense voyage la vitesse du dsir."* **

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Le 16/08/2004Du Dharmapada :

"Cessons la guerre en nous."* **

Le 18/08/2004La cause de tout est dans le futur, dans le projet. Les moyens de tout sont dans le pass, dans l'objet. Le processus de tout est dans le prsent, dans le sujet. * Ma vocation profonde : chercheur de Sens. Mtaphysique : le Sens de l'Un. Ciel. Systmique : le Sens du Devenir. Terre. Prospective : le Sens du Monde. Homme. * **

Le 19/08/2004De Catherine de Gnes :

"Le centre propre de chacun est Dieu Lui-mme."* **

Le 20/08/2004Proverbe japonais :

"Le meilleur miroir ne reflte pas l'autre ct des choses."

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* **

Le 24/08/2004Moins on a dire, plus on parle plus on discute plus on communique * **

Le 25/08/2004De Baltasar Gracian y Morales :

"L'imagination porte bien plus loin que la vue."De Jean Klein :

"Vous devez voir comment vous fonctionnez dans le vie quotidienne, c'est l le seul chemin."* Extrait d'une ancienne lettre un ami proche qui me souhaitait "sagesse, amour et paix" : "La sagesse ... je crois en avoir (re)trouv le fil loin des hommes (surtout de ceux qui se mes amis, frres, allis, etc ...) et proche du Rel (bien loin de l'artificialit disaient strile du "monde des affaires" et des villes de corruption ...) et de la Vie cosmique, sauvage et cratrice (Nietzsche) ; sagesse de l'unit de tout en Tout dans l'Un (Upanishads) ; sagesse de cratrice" (Bergson) vers la noosphre (Teilhard de Chardin) ; "l'volution sagesse de l'impermanence de tout (Lao-Tseu) et du "tout coule" (Hraclite) ... L'amour ... amours humaines rares mais profondes (celles o l'on ne trahit jamais et o Nous passe avant Je) ... amour mystique aussi : dsir intime de fusion dans l'unit divine audel de la prcieuse insignifiance humaine ... amours ngatives enfin : haine de la btise et de la prtention, haine des pouvoirs et des mpris, haine du parasitisme gnralis, haine de ces destructrices qui saccagent, pillent, torturent le seul vritable hritage "civilisations" de nos descendants : la Terre ..., haine de ces hdonismes futiles et prtentieux qui font du caprice l'expression d'un ersatz de libert, et des soulographies celle d'un ersatz d'ivresse sacre (Dionysos) ... La paix ... elle est l, porte de main, ds que j'aurai russi sortir de 20 ans d'esclavage ds que je pourrai me livrer enfin, corps et me, la seule chose qui professionnel, m'importe depuis toujours (mais que l'on m'a convaincu qu'il fallait sacrifier ... pour mon bien ... pour 4

russir dans la vie ... pour tre bien considr ... pour fonder une famille ... etc ...), ds quetudier, chercher, crire, crer, ... et ne plus avoir jamais penser au - et pourrai je m'occuper de FRIC ; ds que, dans ma vie relle, l'conomique et le politique seront dfinitivement la notique." subordonns * **

Le 30/08/2004Le dualisme est irrductibilit. Le monisme est indiscernabilit. * **

Le 04/09/2004On ne peut jamais prvoir l'avenir, on peut seulement chercher dans le prsent de quoi se construire un futur. * Le mal ne s'installe que l o est la faiblesse. Ne pas combattre le mal, mais la faiblesse. * **

Le 05/09/2004De Paul Eluard :

"Il y a un autre monde mais il est dans celui-ci."* L'avenir est sombre pour qui voit clair. * **

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Le 06/09/2004Tout mal se dveloppe dans la rencontre d'une nocivit1 inopportune et d'une faiblesse potentielle. Outre les fausses "mdecines" qui prtendent gommer les effets sans affronter les causes, il n'y a que deux tactiques de sant (physique, morale, psychique, sociale, conomique, politique, socitale, cologique, etc ) : liminer les nocivits extrieures ou liminer les faiblesses intrieures. Bref, transformer le monde pour l'adapter soi, ou se transformer soi-mme pour s'intgrer au monde. Anthropocentrisme occidental, mcanique et analytique, contre cosmocentrisme oriental, holistique et systmique. * **

Le 07/09/2004Nous sommes toujours nous-mmes les causes relles de nos propres douleurs, de nos propres malheurs. Les "diables" qui nous "attaquent" n'en sont que les excutants. Le rel ne fait mal que l o il y a faiblesse. Le seul ennemi que l'on ait, c'est nous-mmes. Il n'y a aucun diable si ce n'est par nous-mmes. Il n'y a aucune diabolisation lgitime. Nous sommes les seuls artisans et les seuls responsables de nos propres maux. Quand donc apprendrons-nous nous accomplir de l'intrieur en combattant nos propres faiblesses sans vouloir dominer le monde ? *

"(), deep ecology is the religion of the new millenium, the new ethics, the new morality, a return to the chtonic world-view of vernacular man, part of the paradigm shift to the new ecological world-view."Naturalisme2 1La notion de "nocivit" est videmment toute relative la faiblesse qui laD'aprs Lalande, le naturalisme s'oppose radicalement au positivisme rencontre. 2 Ouf !

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No-naturalisme comme expression du monisme holistique propre aux mtaphysiques et mystiques mergentes. "Le grand Pan n'est plus mort" : c'est le Dieu "personnel" chrtien qui n'est plus qu'un cadavre putrescent. Renaissance dionysiaque L'univers n'est plus regard comme une machine prvisible et contrlable par l'homme et cre, ex nihilo, par un dieu lointain et tranger -, mais comme un organisme unitaire, un tre vivant global dont l'homme est partie intgrante. Panthisme. Panenthisme.

" Today's dominant models of human consciousness and therapy are pathogenic the human being as an isolated, separate entity living in a and define purposeless universe. () mechanical We are the world and the world is on fire."Il faudra bien choisir et trs vite entre une socit exploitante, destructive et discriminante (celle de la "modernit") - et une socit cooprante, constructive et intgrative (celle de la post-modernit). Entre boulimie prdatrice et frugalit harmonieuse. Choix dcisif et vital ! Question de survie. * **

Le 08/09/2004D'un rapport sur la "deep ecology" :

"() the Earth is not a resource-filled background to the human enterprise, but rather the living matrix out of which we are born and in relation to which our dself-understanding and well being lie." "() the [human] psyche is routed inside a greater intelligence once known as the anima mundi. At its deepest level, the psyche remains sympathetically bonded to Earth that brought us into existence." the*

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Le communisme et le capitalisme ont tous deux engendr des socits industrielles monstrueuses saccageant et pillant la biosphre , des socits technocratiques cartsiennes rduisant et dtournant la noosphre. Tous deux sont des anthropocentrismes ancrs exclusivement dans la sociosphre humaine "contre" la biosphre et la noosphre. Le premier est mort. Le second est moribond. Un troisime voie est en mergence qui dpassera tous les anthropocentrismes vers un holocentrisme, un cosmocentrisme radicaux. Cette voie nouvelle est celle de la rvolution notique de l'cologie profonde. La sociosphre humaine doit apprendre d'urgence se dvelopper harmonieusement DANS la biosphre (qui est sa matrice originelle), comme la noosphre devra s'panouir paisiblement A PARTIR DE la sociosphre humaine (qui est son terreau originel). * Se raliser "contre" : impasse ! Se raliser "dans" : libration ! * La noosphre est une fort en germe sur le terreau de la sociosphre. Quelques arbrisseaux existent dj. Des millions de graines y sont enfouies depuis l'origine des temps qui attendaient leur heure et cette heure a maintenant sonn. Elle germe sous nos yeux, dans son immense fragilit. Mais il suffit de pitiner le sol pour briser ces menues tigelles d'avenir et pour accoucher d'un dsert. Beaucoup ont intrt ce pitinement suicidaire. * **

Le 11/09/2004On est ce que l'on peut devenir. Dnaturer : devenir ce que l'on n'est pas

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Le 15/09/2004 Une trs large majorit des "catholiques" continue de se prtendre catholique malgr qu'ils ne croient plus en : L'incarnation divine : Jsus est un homme, un prophte certes exceptionnel,

mais purement humain ; La rsurrection de Jsus : il est mort et bien mort. C'est son message qui est

immortel ; L'immortalit de l'me individuelle et la "vie" aprs la mort : ni jugement, ni

paradis ni enfer(s), ni rsurrection des morts ; La virginit mariale, l'immacule conception et l'assomption de Marie, mre

de Jsus ; Jsus en tant que fils unique de Dieu : Jsus est fils charnel de Marie comme

ses frres et surs ; Les vertus surnaturelles des sacrements et la ralit de la

transsubstantiation eucharistique (qui ne sont que des symboles); Le pch originel et, en consquence, le principe mme de la rdemption ; L'autorit et, a fortiori, l'infaillibilit pontificale ; Etc etc Bref : pas trs catholique, tout cela Comment se prtendre catholique en rejetant le catchisme de Jean-Paul II ? Comment se prtendre chrtien en rejetant le Credo (Symbole dit de NiceConstantinople) ? Que reste-t-il du christianisme lorsqu'il est dchristianis ? Que reste-t-il du catholicisme sans catholicit ? Triomphe discret mais gnralis des hrsies d'hier : arianisme, marcionisme, gnosticisme, donatisme, Preuve empirique de la clairvoyance de Nietzsche : leur Dieu est mort ! Il ne reste que de vagues habitudes. Un moule vide de glaise Ce n'est pas Dieu qui est mort ; ce sont le christianisme et l'image de Dieu qu'il vhicule, qui le sont. Le divin, lui, est de plus en plus vivant, de plus en plus prsent. Le divin est seul rel : tout ce qui n'est pas Dieu n'existe pas.

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Le 20/09/2004La Raison n'a jamais rien cr ! * **

Le 23/09/2004Nous ne percevons jamais le Rel. Nous ne percevons que certaines des traces que le Rel laisse en nous. Notre conscience - et toutes les sciences qui s'y dveloppent - fonctionne dans un jeu d'empruntes partiales et partielles, de ce qui passe ou se passe par ailleurs. Comme le palontologue, elle s'imagine le dinosaure partir de quelques fragments fossiles. Toute la question pose par toutes les mystiques est celle de l'accs direct, par rsonance, au Rel, sans plus passer par ces traces et empruntes laisses dans la boue de nos esprits. Cette rsonance extatique et mystique est videmment la cl. Rsonance tre en phase ici-et-maintenant avec le Rel prsent. Ne plus survivre contre le Rel, mais vivre le Rel dans le Rel. Devenir Rel. Devenir le Rel. Osmose totale. Porosit absolue. Annihilation radicale de la distinction moi/autre. Ni Je, ni Il : dpassement de tout sujet. Monte dans l'impersonnel du "on" ou du "il y a" ! * **

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Le 26/09/2004 (Saint Leu de la Runion)Mditer c'est se con-centrer. Se concentrer, c'est devenir totalement prsent au Prsent rel, la prsence du Rel. * Eveiller nos latences. Nourrir nos reliances. * **

Le 27/09/2004 (Saint Leu de la Runion)Trois niveaux de conscience. Trois niveaux d'existence. Trois niveaux d'attachement/dtachement. Celui des traces, des oeuvres, des tres et des choses. Celui des processus, des actions, des mutations et des forces. Celui de l'Indiffrenci, de l'Un, du Rel et de la Vacuit. * **

Le 28/09/2004 (Saint Leu de la Runion)Se mettre en phase avec la respiration du monde. Tout est rythmes. * **

Le 04/10/2004Les espaces politiques explosent en diversit et en tendue (mondialisation, globalisation, nouveaux espaces virtuels et immatriels, etc ...).

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Les Etats (les lphantesques dinosaures du pass) s'enlisent dans une stratgie

K ltale et seront peu peu remplacs par des rseaux fluides de petitescommunauts impermanentes de stratgie r.3 Limpide !!! * **

Le 10/10/2004Ce que Nietzsche appelle "instinct", n'est autre que la pulsion profonde, le dsir vital de s'accomplir pleinement dans sa vocation essentielle. L'instinct est l'exacte mesure du Rel au fond de soi. * **

Le 10/10/2004La voie initiatique, l'inverse des religions qui prtendent "conduire quelque part" (devenir pour tre), se limite "apprendre marcher" (devenir sans jamais tre). Apprendre marcher : pdagogie du devenir. Deviens ce que tu es. Mais deviens-le efficacement. Marcher ? Vers le haut. * La rgularit initiatique : transmettre intact le patrimoine "gntique" d'une tradition, d'une culture, sans jamais rien ni lui ter, ni lui modifier. Pas d'OGM spirituel En prservant le patrimoine gntique, on prserve les gnes latents, actuellement inutiles peut-tre, mais porteurs d'adaptativit et de crativit futures. *

3Les stratgie r et K, dveloppes par l'cologue expriment que la Vie se dveloppe seloncomplmentaires : les lphants (K) qui occupent les territoires stables par la production de deux stratgies les fourmis (r) qui et biomasse durable,envahissent les territoires instables par la reproduction effrne et phmre.

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Le 11/10/2004Regarder, serein, le temps passer la surface de l'Immuable. * L'instinct grgaire favorise la survie, par le nombre, des espces faibles. Sa vie sociale est le signe clair de la faiblesse de l'homme. Et les institutions sociales, parce qu'elles en sont les parasites, font et feront tout pour affaiblir les individus et les rendre dpendants d'elles, toujours plus. L'avenir de l'homme est au-del de toute vie sociale. Saura-t-il s'en librer ? * **

Le 13/10/2004Pour Nietzsche : instinct Pour Aristote : entlchie Pour Bergson : lan vital Toujours cette force qui pousse tout ce qui existe s'accomplir en plnitude, raliser toutes ses potentialits, devenir ce que l'on est Face l'instinct, trois voies. Celle de la fuite vers l'ailleurs (idalisme chrtien). Celle de l'assouvissement vers le bas (hdonisme matrialiste). Celle de la sublimation4 vers le haut. On retrouve l les trois gunas de l'hindouisme, respectivement : tamas (logique dela souffrance et du pch), rajas (logique de la jouissance et de la boulimie) et sattva (logique de la transcendance et du dpassement)

* De la Bhagavad-Gt (XVIII-II-47) :

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"Mieux vaut [pour chacun] sa propre loi d'action, mme imparfaite, que la loi d'autrui, mme bien applique. On n'encourt pas le pch quand on agit selon la loi de sa propre nature."* Le problme n'est jamais ce que je veux faire, mais ce qu'il y a faire. "Je" ne doit rien vouloir. "Je" n'existe pas. "Je" n'est qu'illusion. Il y a Vie, Pense et Accomplissement en cours, ici-et-maintenant. "Je" n'est que trace apparente de ces processus du Rel. Devenir conscient de ce qu'il y a faire Dcouvrir les germes du prsent et les cultiver sans attendre. Devenir attentif. Devenir poreux. Sensibilit au Rel prsent. Sensibilit la Prsence relle. Ne plus laisser les envies et les projets obscurcir la Lumire de l'ici-etmaintenant. Ni projet, ni habitude. Ni futur, ni pass. Vivre totalement dans le moment prsent : tout le pass utile y est encore, tous les futurs possibles y sont dj. Si, chaque instant, tu fais ce qu'il y a faire, ici-et-maintenant, tu n'as plus rien craindre. Il ne s'agit ni d'insouciance, ni d'indolence, ni d'abandon. Toute souffrance vient d'un germe qui n'a pas t arrach l'instant de sa germination. Toute joie vient d'un germe qui a t cultiv ds sa germination. Tous les germes sont dj l, enfouis dans le prsent, ici-et-maintenant. Ne pas s'encombrer de fantasmes ou d'imaginaires. Les arbres de demain sont tous dans les graines germantes d'aujourd'hui. Le sens aigu de sa propre vocation et de son propre accomplissement est la loupe fine qui permet de discerner tous les germes du prsent.

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Pour les arbres d'aujourd'hui, il est trop tard : il n'y a plus rien faire qu'en rcolter les fruits ou les abattre. Nous subissons aujourd'hui nos ngligences d'hier. Abattre un arbre cote mille fois plus qu'arracher un germe. L'nergie norme que l'on y perd, ne peux tre mise dans le soin des germes du prsent qui donneront les arbres qu'il faudra abattre demain et ainsi de suite, l'infini Cercle vicieux Pour en sortir : laisser les arbres fastes et nfastes tels qu'ils sont et se concentrer sur les germes. Les arbres sont accomplis. Les germes sont seuls en devenir. Dpasser le pass et se concentrer sur qu'il y a faire, ici-et-maintenant. Mme si les arbres paraissent majestueux, mme si les germes paraissent insignifiants. L'immense majorit des humains marche dans la vie en s'chinant s'occuper des arbres pour lesquels il est trop tard, et en crasant les germes pour lesquels tout reste faire ! * **

Le 19/10/2004J'avais dj lu "De la Dsobissance civile" (1849) Il me reste lire "Walden" (1854) et "De la marche" (1851). J'ai lu ce jour : "La vie sans principe" (1855) de Henry David Thoreau (18171862). Tout est dit. Tout a t crit. Il y a presque 150 ans Il tait inspir par la Bhagavad-Gta ds 1844 Le nouveau paradigme, l'cologie profonde et la rvolution notique ont le mme pre. Pourquoi le transcendantalisme amricain (Ralph Waldo Emerson, Thoreau, George Ripley et surtout William Wordsworth et sa mystique de la Nature) est-il

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si ignor en Europe ? Et Walt Whitman ("Feuilles d'herbe" 1855) ? Et leur suite, la beat-generation (Ginsberg, Kerouac) et les penseurs du mouvement hippy ? * **

Le 21/10/2004La plus haute montagne est forcment unique, mme s'il existe mille voies pour en atteindre le sommet. * Plus un texte suscite de questionnements, plus il est sacr. * D'aprs le Talmud :

R. Banaa voulut mesurer la tombe d'Adam. Celui-ci lui dit : "L'intrieur a les mmes dimensions que l'extrieur.".L'paisseur des parois entre vie et mort est donc nulle Et aussi : l'intrieur de l'homme a les mmes dimensions que l'extrieur de l'homme. Le Tout est dans chaque partie, chaque partie possde le Tout. * A l'coute de Sa voix. A l'coute de ma voie. Pourquoi suis-je n ? Parce que ma naissance est l'aboutissement d'un processus cosmique qui s'accomplit. Pour quoi suis-je n ? Pour que ma naissance soit le dbut d'un nouvel accomplissement au sein de l'accomplissement cosmique. * **

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Le 22/10/2004Apollon et Dionysos : le rve et l'ivresse5. Le rve hors du Rel. Pense thre, dsincarne. Idalisation de l'apparence dans le jeu des illusions. L'ivresse dans le Rel. Pense chtonienne, charnelle. Jouissance infinie et cratrice dans la chair de ce qui advient. Dionysos renoue "le lien de filiation entre l'homme et la nature", et le Rel.6 * L'ultime question : o est la limite ? Elle est l'origine du Dsir qui est l'origine du Tout qui est l'origine de tout. * **

Le 23/10/2004La libert s'arrte ds qu'il n'y a plus de question sans rponse. C'est parce qu'il y a absence de rponse qu'il peut y avoir chemin, qu'il peut y avoir cheminement et, donc, qu'il peut y avoir Vie. Le questionnement devient alors mtaphysique, dmiurgique presque, puisque de lui jaillit la possibilit de Vie. Le questionnement devient mode de vie Questionnement infini jusqu' l'clatement de tous les mots

5Nietzsche in "La vision dionysiaque du

monde". Torah, le couple Apollon/Dionysos est parallle au couple YHWH/Elohim. Par Dans la 6 numrique de Elohim (un pluriel : les dieux, les puissances) est 86 et est gale celle de "la parenthse, la valeur HTBE) Nature" (ha-thv'a :

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Demander le pourquoi du pourquoi, incessamment, jusqu' l'puisement de tous les mots, de tous les concepts. Ainsi se rejoignent toutes les coles de pense visant le dpassement de toute pense conceptuelle, discursive et logique afin d'atteindre au rel du Rel, audel de toutes les grilles et tamis humains. L'art du questionnement infini est au centre de la dmarche kabbalistique, nourrie des signes de la Torah : il rejoint le non-agir taoste, le koan zen, le yoga hindou, le vide mental bouddhiste, la danse soufie, la transe chamanique, l'hsychasme orthodoxe, etc * - Je ne crois pas en Dieu. - Moi non plus, probablement, mais en quel Dieu ne crois-tu pas ? * Ce que tu possdes, te possde. * **

Le 24/10/2004Toute mtaphysique de l'tre appelle ncessairement des philosophies de l'objet et du sujet. Toute mtaphysique du Devenir implique videmment une philosophie du processus. * Seule la question importe. La rponse ne la clt jamais, mais l'ouvre et la stimule. La question demeure ; les rponses, elles, naissent et meurent au gr des saisons. * De Patrick Lvy, in "La Kabbaliste" :

"Dieu est la question ; pas la rponse."

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Le 25/10/2004Spectre de la conscience : infra-conscience (inconscient, subconscient), conscience, ultra-conscience. Pouvoirs de l'esprit et du projet au-del des misres du sujet et de son ego. * **

Le 26/10/2004La racine de la religion est la peur. La source de la foi est la libert. * En tout, chercher la bonne question C'est l la mthode kabbalistique et talmudique par excellence. Mais elle ne s'applique pas qu'aux textes sacrs, elle doit s'appliquer tout et au Tout. Mais qu'est-ce que la bonne question ? S'tonner de ce que l'on voit, mais surtout de ce que l'on ne voit pas. Regard la marge. Pense interstitielle et liminale Pense des fissures et des jointures La bonne question est une question qui fera sortir l'indit, l'inou, l'tincelle cache au-del de la banalit et de l'vidence. L'important n'est jamais ce qui "est", ce qui est crit ou ce qui est peru. L'important est ce que tout cela suscite, veille, engendre. Car c'est d'engendrement qu'il faut parler. Avec Nietzsche, de gnalogies gnosiques ou notiques7 gnosis noossont distincts. et Gnosisse rapporte la connaissance intellectuelle du cerveau 7En grec, alors que noosse rapporte plus la connaissance spirituelle du cerveau gauche droit.

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La bonne question est celle qui engendre le plus de nouvelles questions. * De George Harrison ("The inner light") :

"Sans franchir ta porte, Tu peux connatre toute chose sur Terre. Sans regarder par ta fentre, Tu peux connatre les chemins des Cieux. Plus loin l'on voyage, Moins l'on connat, Moins l'on connat. Aboutir sans voyager, Tout voir sans rien regarder [Tout faire sans rien faire]."

Superbe dfinition du wu-we taoste : "Do all without doing". * Dieu n'a que faire de l'homme. Si celui-ci ne remplit pas sa mission, Il le renverra aux oubliettes de l'histoire cosmique. Dieu n'est pas Pre pour l'homme. Il en est l'inventeur comme le cuisinier invente l'ustensile qui lui est utile et qu'il jette la poubelle si celui-ci ne remplit pas son rle, mais qu'il soignera et bichonnera si l'outil rpond ses attentes. Dieu n'a que faire de l'homme. Toute prire, tout rite, toute liturgie ne parlent que de l'homme l'homme pour lui rappeler ce qu'il est attendu de lui. Dieu ne les entend pas. Dieu n'a que faire des hommes, de leurs vux, de leurs dsirs, de leurs douleurs. Dieu est Amour parce qu'il est Un, donc fusionnel, mais il n'est pas amoureux de ses uvres. L'homme n'est qu'une parmi des myriades de tentatives divines pour crer le monde vers le plus haut.

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Dieu a fait l'homme mais ne s'est pas fait homme8. Comme l'ocan fait la vague mais n'est pas la vague. Dieu n'a que faire de l'homme et de ses errements. Les souffrances de l'homme viennent de l'homme et de lui seul. Dieu n'y est pour rien. Il a mieux faire. Inutile de l'implorer. Il n'y a ni pch, ni bienfait. Il n'y a ni punition, ni rcompense. Il n'y a ni paradis, ni enfer ailleurs qu'en l'homme, ici-et-maintenant. * **

Le 27/10/2004Non pas faire LE bien, mais faire bien. * Tout ce qui vient vous, vient vous parce que vous l'avez attir. * **

Le 28/10/2004De Platon (in : "Parmnide) :

"Imagine que l'on se refuse dterminer pour chaque objet de discussion une Forme, une Ide dfinie. Alors, on ne saura plus o tourner sa pense, puisqu'on n'a pas voulu que l'Ide de chaque tre soit toujours la mme. Alors la possibilit mme de discuter sera anantie."Platon a vu juste, mais a fait le mauvais choix. Il n'y a pas d'Ide gnrale, il n'y a pas de Forme absolue ou idale. Il n'y a aucune "discussion" relle possible : quoi servirait-elle d'ailleurs ?

8C'est l l'incommensurable erreur du christianisme que d'avoir humanis le divin, que d'avoir

que d'avoir fait de l'homme le centre, le but et le sommet du Tout-Un. Humanisme. relativis l'absolu, Anthropocentrisme. Mgalomanie humaine. Le christianisme, en ayant descendu Dieu du haut des Egocentrisme, cieuxhomme, a nourri en l'homme l'immense orgueil qui a men la dsacralisation du monde, faire pour le socit, et la lacisation detous les matrialismes subsquents. Le christianisme a tu son propre Dieu (cfr. son Zarathoustra Nietzsche dans : Dieu est mort et c'est nous qui l'avons tu !)

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Il n'y a que des perceptions et des conceptions particulires de cas particuliers. L'incommunicabilit de fond est le seul absolu et c'est trs bien comme a. Seul mon chemin me nourrit parce que c'est moi qui y chemine et l'on ne peut cheminer que seul. Qu'y a-t-il discuter de ce cheminement que je suis seul avoir chemin ? Tout dialogue est une absurdit. Tout est monologue d'un ct et coute de l'autre ; et rciproquement si l'autre chemin en vaut la peine. * **

Le 29/10/2004Socrate est le pre de l'humanisme et, donc, de l'anthropocentrisme. Et l'humanisme est le plus fort des dualismes puisqu'il confronte, donc oppose, l'homme avec le reste de l'univers : "l'homme est la mesure de toutes choses" (Gorgias). L'occident est n et a donc commenc mourir avec Socrate. Erreur fatale : l'homme occidental s'est spar de sa propre substance et de sa propre vie pour s'enfermer dans des dlires autistes et dominateurs. Il a suffit d'un peu d'orgueilleux savoirs pour sortir du monisme prsocratique. Il faudra beaucoup de Connaissance pour y revivre. * **

Le 31/10/2004Philosophie et Sagesse9. La philosophie est l'amour de la sagesse, mais n'est pas la Sagesse. La Sagesse est au-del de toutes les philosophies. * **

Le 01/11/20049Cfr. Pierre Hadot in : "Qu'est-ce que la philosophieantique ?"

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Dire que le Tout est organiquement Un, c'est affirmer un principe cosmique de cohsion (dans l'espace) et de cohrence (dans le temps). L'existence de ce principe, quel que soit le nom qu'on lui donne, fonde toute spiritualit. * **

Le 06/11/2004Altruisme goste. Les humains ne s'intressent aux autres que pour que ceux-ci s'intressent en retour eux. * **

Le 07/11/2004D'Albert Camus (in : prface de : "L'envers et l'endroit" rdition de 1958) :

"Pour corriger une indiffrence naturelle, je fus plac mi-distance de la misre et du soleil. La misre m'empcha de croire que tout est bien sous le soleil et dans l'histoire ; le soleil m'apprit que l'histoire n'est pas tout. Changer la vie, oui, mais non le monde ()" "Comme tout le monde, j'ai essay, tant bien que mal, de corriger ma nature par la morale. C'est, hlas ! ce qui m'a cot le plus cher." "() rver de morale quand on est un homme de passion, c'est se vouer l'injustice ()" "() une uvre d'homme n'est rien d'autre que ce long cheminement pour retrouver par les dtours de l'art les deux ou trois images simples et grandes sur lesquelles le cur, une premire fois, s'est ouvert."* **

Le 08/11/2004

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D'Albert Camus (in : "L'envers et l'endroit") :

"Les seuls paradis sont ceux qu'on a perdus" "Ce n'est plus d'tre heureux que je souhaite maintenant, mais seulement d'tre conscient."* **

Le 13/11/2004Ne pas choisir entre le Moi et le non-Moi, mais assumer le Moi dans son propre dpassement au sein du Tout qui le contient, le transcende et le sublime. * **

Le 15/11/2004L'histoire de l'homo sapiens s'tend sur une priode de 10.000 ans entre deux rvolutions. Il y eut la rvolution nolithique ; il y a la rvolution notique. La rvolution nolithique a fait sortir l'homme de la biosphre par l'mergence de la culture. Emergence de la culture au sens d'levage et d'agriculture : toutes les autres technologies en dcoulent, le moteur vapeur de la rvolution industrielle n'tant jamais que le rejeton des amours de la roue et du feu. Et concomitamment, mergence de la culture au sens des superstructures sociales et intellectuelles selon trois modes : le mode chinois autour du processus oraculaire (le Yi-king), le mode aryen autour du rcit mythologique (les Vdas, Homre et Hsiode) et le mode smitique autour des codes moraux (Hammourabi et Mose). Trois rponses la relation rompue d'avec la Nature, respectivement : les Forces de la Terre (cosmocentrisme), les Dieux du Ciel (thocentrisme), les Lois des Hommes (anthropocentrisme). La rvolution notique, elle, pousse l'homme sortir de sa propre sociosphre pour le faire entrer dans la noosphre.

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Emergence de la Connaissance au-del des cultures. Le phnomne humain devra/pourra donc se librer des socits et lois humaines pour s'accomplir dans les espaces immatriels de la cration. L'homme ne sera plus un animal social : l'a-t-il d'ailleurs jamais t, puisque ds qu'il en a les moyens, en temps et en argent, il fuit l'autre vers des villgiatures retires ? Le fait socital fut sans doute un mal ncessaire, facteur de survie, mais bti sur l'appropriation et la violence qui l'accompagne ; il doit tre dpass. La relation avec la Nature sera restaure, mais un niveau suprieur : il ne s'agit nullement d'un "retour" rgressif la Nature mais d'une sublimation progressive de le Nature au sein d'un ordre unifi o s'intgrent la Terre, le Ciel et l'Homme. * **

Le 18/11/2004Le symbole est un miroir qui permet de parler avec soi et d'y rvler le cach, l'enfoui. Le symbole est le miroir de ce que tu ne sais pas encore que tu penses. Apprendre lcher prise, non seulement par rapport aux contraintes externes, mais surtout par rapport aux conditionnements internes. Le langage potique est le mode d'expression idal pour la pense mtaphorique. Chacun est porteur d'une vocation mystrieuse (son tao) et la voie du milieu est d'agir en conformit avec son tao au sein du Tao cosmique. Le hasard n'existe pas ds lors qu'il y a une finalit cosmique d'accomplissement universel. Ne jamais confondre ce qui est oraculaire et ce qui est divinatoire. L'oracle rvle, qui sait l'interprter, le mystre du prsent. Il est totalement tranger toute mancie de prdiction. * **

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Le 20/11/2004Devant chaque homme s'ouvrent deux chemins du devenir. Devenir ce qu'il n'est pas : s'enliser dans la recherche de ressemblance avec un illusoire modle idal par la voie externe. Devenir ce qu'il est : cultiver sa propre graine pour dployer l'arbre que l'on porte en soi par la voie interne. * Qu'est-ce que la Sagesse? Qu'est-ce que cette Sagesse dont l'ami, le philosophe, rve sans l'atteindre ? Car le philosophe n'est pas un Sage, il n'est que sage en devenir. La Sagesse prend tout son sens dans la pense chinoise o le Sage est celui qui russit vivre son tao en parfaite harmonie synergique avec le Tao cosmique. Il s'accomplit au-del de lui-mme dans l'accomplissement du Rel-Un : il est devenu filet d'eau au sein de la rivire. Il devient lui-mme au-del de lui-mme : une graine qui devient arbre en symbiose avec la fort de Vie. Le Sagesse est prcisment le moment de convergence de ces deux accomplissements, l'un microcosmique, l'autre macrocosmique. Le Sage n'est plus rien car devenu Tout. * **

Le 21/11/2004De Marcel Aym (in : "Uranus") :

"Seules les femmes voient vraiment les choses. Les hommes n'ont jamais qu'une ide."* **

Le 01/12/2004

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De Ben Sira (Siracide : 7;10) :

"N'courte pas la prire."Prire Moment de proximit avec le Rel, avec l'Un, avec ce qui dpasse l'homme infiniment. Et aussi (Siracide : 15;14) :

"Dieu ds le commencement cra l'homme et le livra au pouvoir de sa vocation.'* Face la dliquescence et aux impasses de l'ordre mcaniste du monde tel que nous finissons de le vivre, l'mergence d'ordres organiques est inluctable mais les tentations de dsordre sont immenses. Tout l'enjeu de notre mutation sociale, aujourd'hui, au-del des impasses de tous les simplismes, est l, entre facilit et invention, entre dsordre et complexit. * **

Le 03/12/2004D'Elisabeth Kbler-Ross :

"Apprendre entrer en contact avec le silence au fond de soi et raliser que chaque chose, dans la vie, a un sens."L'Esprit est au fond de tout. Il engendre la chair des mondes qui en manent et le ralisent. La noosphre est la fois en-de et au-del de toutes les sphres intermdiaires, la fois totalement immanente et totalement transcendante. Elle est le lieu ultime de l'Unit absolue du Tout. Elle est cette Unit mme, antrieure toutes ses manifestations. Chaque esprit est un reflet de l'Esprit. Hologrammiquement reli Lui : partiel et total, local et global, tout la fois.

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Entre l'esprit et l'Esprit, bien des sphres doivent tre perces et traverses afin que leur unification existentielle s'opre et que la conscience de l'ici-etmaintenant s'universalise au partout-et-toujours. Etablir rtablir le lien entre mon esprit et l'Esprit, en pleine conscience. Participer pleinement de et Son Tao10 avec mon tao. * La premire maladie de l'Homme est son arrogance Elle engendre tous les orgueils et toutes les violences. * On ne peut possder que des biens matriels ? Mais, pourquoi possder ? Et que possde-t-on de ce que l'on croit possder ? * **

Le 04/12/2004Dieu personnel ou impersonnel ? Chacun s'invente les dieux qu'il veut ou qu'il peut pour se relier l'Un. Chaque dieu est reflet de l'Un dans un regard d'homme. * **

Le 05/12/2004Autres mots : autres regards, autres visions, autres mthodes. * Le projet/progrs rationaliste, selon Descartes, est de "nous rendre matres et

possesseurs de la nature".On sait maintenant o cela mne.Le 10 Tao (au sens chinois) me parat correspondre assez bien la "dynamique" de l'Esprit, son cration permanente et de ralisation continue de Lui-mme par Lui-mme et en processus de Lui-mme.

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* Ce que l'on gagne en puissance, on le perd en sens. * **

Le 06/12/2004Ma devise intime a toujours t : "Dieu et les arbres". Les humains n'y ont aucune place depuis bien longtemps. Je me suis retir de l'humanit pour vivre en ours avec une interface minimale avec le monde humain. Les activits humaines, les lieux humains, les vnements humains, les divertissements humains, tout ce qui touche la sociosphre humaine me rvulse. Je ne souhaite plus les rencontrer, les visiter, les ctoyer, les voir : j'ai infiniment mieux et plus faire. Je n'ai pas de temps perdre : mon oeuvre n'attend pas. Et cette oeuvre se concentre : vivre pleinement la Vie, dans chaque ici-et-maintenant, en profonde rsonance avec la beaut et l'intelligence cosmiques. Il faut survivre et vivre pleinement malgr le dluge d'imbcillit et de mchancet et de btise humaines : ce dluge les engloutira tous. Les hommes dtruisent massivement ce qui tout se construit ct d'eux. Les humains sont massivement des destructeurs, des prdateurs, des pilleurs, des barbares. Ils abment massivement tout ce qu'ils touchent, et saccagent massivement toute la beaut, la posie, l'intelligence, la richesse des mondes naturel et intellectuel. * **

Le 07/12/2004Ce caillou en apparence inerte, n'est qu'un vaste chaos d'atomes vibrionnants au sein de structures cristallines clates et complexes. Et chaque atome n'est que vibrations lectroniques dilues et vibrations nuclaires compactes. Au-dessus et au-dessous de chaque niveau d'apparente stabilit, si l'on change d'chelle, c'est--dire de regard, on ne trouve que mouvements infinis et impermanence radicale.

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L'illusoire apparence de repos n'indique, en fait, que les limites du regard. Le regard cre l'objet : il dcrte la stabilit lorsqu'il ne "voit" plus les chaos sous-jacents. Ce qui va trop vite ou trop lentement est peru comme inerte parce que ses mouvements ne sont pas vus * **

Le 08/12/2004Notre monde bascule massivement dans le nouveau paradigme notique : l'conomie de la connaissance et de l'intelligence, couple avec l'mergence des mtiers et des valeurs de l'immatriel, provoque un sisme de fond qui n'pargnera aucune certitude, aucun fondement. De nouveaux territoires, immatriels et interstitiels, s'ouvrent qu'il faudra dfricher l'instar des moines europens entre IVme et Xme sicles ds aprs l'effondrement du monolithe romain. Le monde qui vient sera multiple, htrogne, morcel, clat et verra la coexistence d'une multitude de mondes humains autonomes : une mosaque de communauts, de tribus, de castes, de modles conomiques, de choix culturels et spirituels, de valeurs thiques et comportementales qui induira une nouvelle fodalit au-del ou en face des Etats moribonds. Une fodalit nouvelle et immatrielle, avec ses guerres, ses suzerainets, ses vassalits, ses allgeances et ses alliances. On verra la fin de tous les pouvoirs globaux mais aussi l'mergence forte de normes globales qui induiront la rgulation naturelle de ces mondes, chaotiques en apparence. Ce sera, plus gnralement, la fin de tous les concepts et processus uniformisants : galit, citoyennet, humanit (l'Homme, avec un grand H), lacit, services publics, fonction publique, dmocratie, loi commune, droits de l'homme, lgalisme, morale, pense unique, etc Le monde humain redevient viscralement multiple et recrera ses propres bio-, ethno- et noo-diversits aprs des sicles d'uniformisation strilisante, aprs des sicles d'occidentalisme chrtien et rationaliste. *

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Du vieil Antiphon :

"Il y a des gens qui ne vivent pas la vie prsente : c'est tout comme s'ils se prparaient, en y consacrant toute leur ardeur, vivre on ne sait quelle autre vie, mais pas celle-ci, et pendant qu'ils font cela, le temps s'en va et il est perdu. On ne peut pas remettre en jeu la vie comme un d que l'on relance."De Snque aprs Epicure :

"Pendant que l'on attend de vivre, la vie passe."De Marc Aurle :

"Hte-toi de vivre et considre chaque jour comme une vie acheve."De Wittgenstein :

"La mort n'est pas un vnement de la vie. On n'prouve pas la mort. Si l'on entend par ternit non pas une dure temporelle infinie, mais l'intemporalit, alors celui-l vit ternellement qui vit dans le prsent.."Pour vivre pleinement, il n'est pas tant question de changer LA vie que de changer DE vie afin d'entrer dans la (vraie) Vie ternelle. * **

Le 09/12/2004Comme l'image ne reflte que les formes, limites et dfauts du miroir et des yeux, de mme, notre connaissance du monde ne reflte que les formes, les limites et les dfauts de notre intellect et de notre conscience. * L'conomisme n'est ni une ralit, ni une fatalit. L'conomisme est une idologie. * L'Homme, la Nature et Dieu.

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Ou : la sociosphre entre biosphre et noosphre. Ou : l'humanit entre Vie et Esprit. Ou, plus chinois : l'Homme entre Ciel et Terre. Triades profondes, fondamentales et universelles. A l'tat de nature, l'Homme nat entre Nature et Dieu : deux limites, deux interfaces tranges. L'occident a rpondu cette tranget par le combat : D.T. Suzuki disait Joseph Campbell et Carl Gustav Jung :

La Nature contre l'Homme, l'Homme contre la Nature ; Dieu contre l'Homme et l'Homme contre Dieu ; Dieu contre la Nature et la Nature contre Dieu. Drle de religion !"Descartes, dans les six cas. Face l'tranget, le combat s'puise car chaque couche d'tranget vaincue rvle une carapace encore plus paisse et plus forte d'tranget neuve. Passer l'autre regard Faire de cette tranget une opportunit d'largissement de soi : vaincre la peur de l'inconnu et en cultiver la curiosit discrte. Cultiver la porosit interstitielle. Devenir poreux l'immanence o l'on s'enracine et la transcendance o l'on de dploie. Vivre la frontire de soi dans l'osmose cosmique du dessous immanent et du dessus transcendant : osmose sensuelle et osmose spirituelle. Intellectualit entre sensualit et spiritualit * Nietzsche : "deviens ce que tu es". Tantrisme cachemirien : "tu es ce que tu cherches". Donc : "deviens ce que tu cherches". CQFD * **

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Le 11/12/2004Epictte le stocien : s'en tenir ce qui dpend de nous. * Plus que dans le dualisme, c'est dans la duplicit que se vautre le monde contemporain. * **

Le 12/12/2004De moi, nagure, rappeler ici :

"Car la Vie va son chemin et ira son chemin, avec ou sans l'homme. Si celui-ci relve le dfi notique, il restera dans la course cosmique. S'il renonce, il sera vinc, restera sur le quai et disparatra. Tout l'enjeu humain est l."* L'conomisme et son corollaire, le mercantilisme, sont des idologies. Le juridisme aussi. * Dieu comme attracteur et non comme crateur. * De Plotin :

"C'est le Dsir qui engendre la Pense."* De Georges Friedman (in : "La Puissance et la Sagesse") :

"Aime tous les hommes libres."

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Il n'y a ds lors pas grand' monde aimer : l'humanit est faite de 99% d'esclaves * De Wittgenstein :

"Vivre dans le prsent" sans rien regretter ni redouter ni esprer.* De Pierre Hadot (in : "Qu'est-ce que la philosophie antique ?") :

"() la description de l'tat naturel, c'est--dire non corrompu, de la socit que Znon le stocien donnait dans sa Rpublique. Elle avait quelque chose de scandaleux, prcisment parce qu'il la prsentait comme la vie d'une communautn'y avait qu'une seule patrie, le monde lui-mme ; il n'y avait pas de sages. Il de lois, puisque la raison du sage suffit lui prescrire ce qu'il doit faire ; pas de tribunaux, puisqu'il ne commet pas de fautes ; pas de temples, puisque les dieuxont pas besoin et que c'est un non-sens de tenir pour sacrs des ouvrages n'en faits de main d'homme ; pas d'argent ()."De B. Groethuysen :

"Seul le sage ne cesse d'avoir le tout constamment prsent l'esprit, n'oublie jamais le monde, pense et agit, par rapport au cosmos (). Le Sage fait partie dumonde, il est cosmique. Il ne se laisse pas dtourner du monde, dtacher de l'ensemble cosmique."La philosophie est amour de la Sagesse, elle n'est donc pas Sagesse. Le philosophe dsire la Sagesse, il ne l'a donc pas atteinte. La Sagesse est au-del de la Philosophie : elle est philosophie accomplie. Mais qu'est-ce que la Sagesse ? Qui est Sage ? La Sagesse est vision complte et pleinement vcue du Monde, de la Vie et de l'Esprit, totalement au-del de l'Homme. La philosophie est encore humaine, trop humaine. La Sagesse est surhumaine, voire inhumaine.

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D'aprs tous les philosophes grecs, le Sage se suffit lui-mme et n'a jamais besoin d'autrui. Il est autonome, totalement, attach rien esclave de rien, libre de tout, libre en tout. Mais la Sagesse est plus que la Libert vcue pleinement, radicalement, absolument. Libert pour quoi faire ? Mais pour s'accomplir pleinement, pardi. Le Sage est celui qui vit totalemen,t s'accomplir pleinement, sans distraction ni compromis. Il ne vit qu' accomplir pleinement le Tout par lui et en lui. Le Sage atteint le divin, au-del de l'humain, et entre en immortalit. Il vit ternellement dans l'Un comme Mose ou Elie enlevs de Terre et transports vivants dans les cieux. Les voies de la Sagesse sont multiples et se ramnent toutes des combinaisons plus ou moins heureuses ou cohrentes des quatre racines : La La La La voie voie voie voie grecque qui est l'ascse de la Vrit et de l'Intellect. juive qui est l'ascse de la Moralit et du Cur. indienne qui est l'ascse de Vacuit et du Corps. chinoise qui est l'ascse de la Fluidit et de l'me. * **

Le 16/12/2004Au-del de l'Homme : le Surhumain Dpasser l'humain. Dpasser l'homme, l'humanit, l'humanisme. Faire sortir l'homme de sa prison humaine. Lui faire quitter l'illusoire ghetto de son ego autiste. Le faire partir vers son accomplissement au-del de lui-mme. Lui faire parcourir les quatre voies de son propre dpassement. La voie du dehors o l'humain rencontre sa mission de porteur de l'Esprit. La voie du dedans o chaque homme rencontre l'immanence pleine du Rel dans chaque ici-et-maintenant. La voie du dessus o chaque homme rencontre la transcendance de l'Un dans sa plnitude ternelle.

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La voie du dessous o l'humain rencontre la nature dont il n'est qu'une infime mergence. Quatre chemins. Quatre voyages. Quatre ascses. Et l'homme est au carrefour de cette croix o il s'cartle pour s'arracher sa finitude. * **

Le 19/12/2004Du Swmi Viveknanda :

"A chaque instant l'eau se renouvelle, le rivage se modifie, le milieu se transforme ; qu'est-ce que le fleuve ? C'est le nom de cette srie de changements."L'esprit est un lac. Chaque perception est un caillou qui heurte sa surface. Les ondes qui en rsultent, forment des figures d'interfrence qui engendrent de la connaissance. * **

Le 20/12/2004Du Swmi Viveknanda :

"() tout en ralit ne fait qu'un ; l'un devient l'autre () jusqu' () la perfection () par l'accomplissement de la nature."Du Bouddha Siddhrta :

"Ce que vous pensez, vous l'tes ; ce que vous penserez, vous le serez."

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Le 21/12/2004Individualit et impermanence sont antithtiques. Si rien n'est permanent, il ne peut y avoir aucune individualit car l'individualit suppose au moins un noyau absolument permanent, ce qui n'existe pas : tout change et bouge et volue. Puisqu'il n'y a aucune individualit distincte, il ne peut donc exister que l'unit indistincte du Tout. Vedanta advata. Monisme radical. * La connaissance est prcieuse comme une perle. Mais la perle n'est qu'une scrtion autour d'un minuscule clat de roche reu de l'extrieur : la perle n'est pas la roche. L'artificiel n'est pas le Rel. Du Swmi Viveknanda :

"() trois tapes dans notre connaissance des choses : la premire, c'est que chaque objet est individuel et spar de tous les autres ; la suivante consiste dcouvrir qu'il existe entre toutes choses une relation et une corrlation ; la troisime, c'est qu'il n'existe qu'une seule chose que nous voyons comme multiple.Il y a une quatrime tape qui ouvre sur la mta-connaissance : vivre cette chose unique comme un tout vivant au-del de toute connaissance intellectuelle ou motionnelle, dans une absolue et dfinitive rsonance spirituelle. Et la suite :

"La premire conception de Dieu, chez les ignorants, c'est que Dieu Se trouve quelque part hors de l'univers. () L'ide suivante, c'est celle d'une puissance que nous voyons se manifester partout.() C'est la deuxime tape. La troisime, c'est que Dieu n'est ni hors de la nature, ni dans la nature, mais que Dieu, la nature, l'me et l'univers sont autant de noms interchangeables. ()

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C'est un mme Dieu que l'ignorant voit en dehors de la nature, que l'homme qui sait peu de choses voit imprgner l'univers, que le sage comprend tre son propre Moi et tout l'univers ()."* Tout n'est que miroir o l'Un se reflte. * Un mme lampe claire le laid et le beau. Sans lampe, pas de lumire. Sans lumire, ni laid ni beau. Qui est la lampe ? Sans obscurit, point de lumire. Au-del de toute lumire et de toute obscurit, l est le Rel * Je suis encore Je malgr que Je est dj Lui. * La cause n'est pas en dehors de la chose11. * Il faut laisser le porc sa fange : c'est l qu'il accomplit sa vocation et c'est donc l qu'il est respectable. Du Sri Ramakrishna :

"Le bousier aime vivre dans la bouse."*

Curieuse "concidence" que les mots "chose" et "cause" aient la mme tymologie". causa 11

"Chose"avec " de res latine vient causaalors que , la chose latine, a donn "rien". La chose n'est rien qu'une cause cause. dont on

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Toute morale n'est qu'humaine et relative : quelques principes pour rendre la vie sociale la moins pnible possible. Mais les animaux humains ne sont que des sales gosses qui ne comprennent que le fouet, celui d'un Pre, d'un Dieu, d'un Clerg, d'un tat ou d'un Chef. ter le fouet et ils redeviennent des brutes barbares. Quand donc l'humain deviendra-t-il adulte et pourra se passer de tous les fouets de tous les Pres qu'il s'invente ? La seule morale pratique : se tenir le plus loin possible des autres et interfrer le moins possible avec eux. Morale misanthrope radicale tant que les animaux humains vgteront leur existence dans l'illusion de leur drisoire individualit. * Du Swmi Viveknanda :

"() tous les maux et tous les pchs peuvent se rsumer en ce seul mot : faiblesse."Toute faiblesse est signe d'inaccomplissement. Moins tu es accompli, plus tu es faible et fragile. La force vient avec l'accomplissement du Tout par soi. * Du Swmi Viveknanda :

"() croyez d'abord en vous, et ensuite croyez en n'importe quoi."Ni orgueil, ni prtention : savoir que l'on porte en soi tout l'espoir, tout le destin et toutes les puissances de l'Un. * Spiritualit : qute radicale de libert. Se librer de tous les esclavages et entrer dans la sur-libert de l'Un. * Connatre la vrit est une chose.

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Viver en vrit en est une autre. Vrit : ralit du Rel. Vivre pleinement la ralit du Rel, ici-et-maintenant. * Du Sri Ramakrishna :

"Vous ne recevez que ce que vous cherchez."* Le Rel ou l'Un, ou Dieu - est-il soumis aux lois de la nature ? Mauvaise question. Le Rel engendre les "lois" de la nature pour s'en servir se crer lui-mme. Ce sont ses heuristiques : il s'en sert tant qu'elles le servent. Le peintre peignant est-il soumis aux "lois" de l'esthtique ? videmment non. Les "lois" de l'esthtique n'existent pas : on appelle ainsi l'expression aposteriori, des heuristiques que les peintres utilisent pour russir leurs toiles leurs propres yeux. Ainsi, les "lois" de la nature sont les heuristiques que le Rel-Dieu-Un utilise le plus souvent pour russir ses propres yeux son propre accomplissement en plnitude. Ce sont ses "tours de main". Ses manies12, en quelque sorte. * **

Le 25/12/2004Pour les philosophes "physiciens" pr-socratiques, la physis tait le nom du processus d'manation de la manifestation cosmique partir du Rel-Un. Aprs Socrate et surtout depuis l'infme Platon, cette mme physis est devenue l'essence du Rel perue comme immuable logos de l'tre. La mtaphysique du Devenir tait devenue mtaphysique de l'tre. Irrparable bvue !

"Manie" et [tour de] "main" ont mme tymologie . A rapprocher du sanskrit qui signifie manus mana 12 "penchant, passion" ou qui signifie "intelligence, esprit". manas latine :

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Par exemple, il est plus qu'urgent de "fonder la mdecine sur une thorie

gnrale et globale de l'homme (mdecine holistique), replace dans le processus de la Nature et inspire par () la philosophie des prsocratiques" d'ensemble(Pierre Hadot, in : "Le voile d'Isis Essai sur l'histoire de l'ide de Nature").

* La Nature n'a pas de plan prtabli, donc pas de cadre ou de "lois" immuables et absolus. Mais la Nature a une finalit : s'accomplir en plnitude et devenir (en rel) ce qu'elle est (en virtuel), et des mthodes : des "trucs et astuces" qu'elle s'invente, qu'elle teste par essais et erreurs et qu'elle combine et recombine ensuite l'infini lorsqu'ils lui ont montr leur efficience. Elle se sculpte perptuellement elle-mme dans la rencontre entre ses propres dsirs et ses propres rsistances. Ses dsirs ? Crer tout ce qu'il est possible de crer. Ses rsistances ? viter tous les gaspillages possibles de dure. Le plus de forme possible, le plus tt possible. Forme et dure. Complexit et durabilit. Complexification croissante et volution fiable. Cration et rluctance. Crativit et ractivit. Yin et yang. Mouvement et inertie. Espace et temps. L'espace et le temps ne constituent pas un cadre adquat, ni pour la science physique, ni pour la rflexion mtaphysique ou philosophique : ils ne sont que des consquences apparentes, projetes sur l'esprit humain, des processus d'autocration sous-jacents. Paralllement la mtaphysique du Devenir, il faudra penser et dcrire une physique du devenir et des processus o information (au sens de Shannon) et dure (au sens de Bergson) joueront un rle capital et remplaceront le cadre dsuet de l'espace-temps (au sens d'Einstein). Cette nouvelle physique sera celle de l'extrmalisation du couple forme-dure. * Connaissance immdiate.

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Passer de l'autre ct du miroir humain. Vivre le Vrai sans plus chercher de vrit. * Quelle erreur ! Les postsocratiques ont fait dire Hraclite d'phse que : "La Nature aime se cacher", alors que son aphorisme 123 signifiait plutt (cfr. PierreHadot) : "Ce qui fait apparatre tend faire disparatre".

Ce ne sont pas les couleurs qui se cachent l'aveugle, mais l'aveugle qui ne les voit pas. Il n'y a rien de cach ; il n'y a que des seuils de perception ou de conception. Ce que les empiristes appellent une exprience scientifique objective, n'est que l'interprtation subjective d'une interfrence force et codifie entre exprimentateur humain et exprimentation artificielle. Si l'on ajoute l'ide essentielle que toute exprience est limite par ses propres seuils de perception sous lesquels des couches infinies d'interrelations, interactions, interfrences plus fines tissent un complexe inexpriment beaucoup plus dense que ce qui est expriment, on conoit les plus grands doutes sur la valeur pistmologique de la mthode scientifique empiricoinductive qui fait le socle de toutes les sciences occidentales. Le principe de reproductibilit exprimentale ne pse gure plus lourd : mme exprience, mme protocole, mme prjugs, mme artificialit, mme violence donnent forcment mme rsultat. Quand Francis Bacon, le pre de l'empirisme moderne, dclare que "la nature ne dvoile ses secrets que sous la torture des exprimentations", on procde de la mme logique que celle des aveux obtenus par la "sainte" Inquisition. On sait tous bien que ces "aveux" ne valent absolument rien. Les "rsultats" exprimentaux obtenus par les gigantesques acclrateurs de particules procdent de cette mme logique : la Nature rpond ces tortures immenses de sa chair intime par du "n'importe quoi" puisqu'il n'existe pas de "particule" et qu'il n'y a rien qui soit "lmentaire". On obtient ainsi un fouillis de signes aberrants sans autre signification que celle-ci : le paradigme analytique est une erreur absolue.

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L'exprimentation "scientifique" ne fournit que des signes forcs et artificiels, partiels et partiaux, qui ne rvlent et trahissent que les intentions et les prjugs de l'exprimentateur13. La nature de la Nature lui reste globalement trangre. Elle n'est pntrable que par l'Esprit. * Le sicle des "Lumires" Pauvres lumires de la raison dbile qui, fuyant par peur l'blouissement mystique, n'ont rien clair de plus que quelques obscurits humaines, futiles et drisoires. Plus de deux sicles de violence et d'ignominie ont t btis sur ces chandelles ridicules et prtentieuses. Auschwitz, Goulag et Hiroshima, Seveso et Bhopal, Soweto et Medellin sont tous des btards de Voltaire. * **

Le 26/12/2004Le regard humain ne voit pas le Rel mais le devine parfois sous les traces qu'il laisse dans les yeux. * La Nature est la part connaissable du Rel14. Dieu en est la part inconnue. La Nature est donc l'ensemble des traces visibles laisses par Dieu l'uvre. La part inconnaissable de Dieu peut tre vcue spirituellement.

"() renoncer aux cultes traditionnels, comme le font les chrtiens, c'est s'interdire la possibilit de connatre la Nature."*Ce 13 qui rend caduques toutes les formes de phnomnologie la Husserl ou autre. Il n'y a pas de y phnomne, il a seulement des interfrences, perues ici-et-maintenant, entre un lot partiel et partial de inters la Conscience maintenant, et le tout du Tout, prsent partout et toujours. Rsonance prsente ici et ubject hologrammique et ive Rel res: "chose" ; ils sont le fondement des entre comme ralit vient du latin choses. le Tout 43 et une de ses partie s. 14

Des quatre voies spirituelles (les quatre yogas du vedanta) que sont la Matrise par le Corps (karma yoga), l'Amour par le Cur (bhakti yoga), la Connaissance par l'Intellect (jna yoga) et l'Illumination par l'me (rja yoga, la voie royale), seule cette dernire est accomplissement, les trois autres n'tant que prparatoires. Le Corps se heurte l'immatrisable, le Cur l'inaimable et l'Intellect l'inconnaissable ; ils doivent donc tre dpasss chacun pour atteindre l'Illumination plnire. L, il ne s'agit plus de matriser, de connatre ou d'aimer l'Un-objet, mais de vivre l'Un-projet lui-mme. Il y a l un saut immense, plus difficile encore que celui qui permit la sortie de l'ego par l'une des trois voies intermdiaires du corps, du cur ou de l'intellect. Il y faut dpasser le plaisir, l'motion et la pense pour entrer en plnitude absolue, au-del d'eux et non contre eux. Passer de l'autre ct du miroir. Et ce miroir n'est encore que l'ego qui se place face au Rel et non dans le Rel. Miroir souvent opaque tant il est, tel le lac bourbeux, troubl par les boues de l'illusion existentielle, par l'absence du prsent, par les projections, par les caprices, par les chimres, par les peurs, par les nostalgies. Passer de l'autre ct du miroir, c'est se placer face au miroir qui, alors, s'vanouit. Si l'on se place face au miroir cristallin du lac apais et purifi, on se place dans le Rel qui, lui aussi, est face au mme miroir. Se placer hors de soi et face soi, donc. * Nietzsche (in prface de "Par del le Bien et le Mal") :

"() le christianisme , c'est le platonisme vulgaris ()."Je dirais mme vulgaire ! Platonisme de la populace. Platonisme de masse. Platonisme pour esclaves pitoyables. Platonisme de la mdiocrit. Le christianisme a dsacralis le Tout pour s'auto-sacraliser contre le Rel, le Cosmos et la Nature. En dsacralisant Dieu pour l'incarner dans l'humain, il a prfabriqu l'athisme et ses dulcorations humanistes.

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Le dsacralisation chrtienne ne pouvait que se dcliner, successivement, en dogmatisme catholique, puis en socialit protestante, puis en athisme moderniste15. Via le platonisme qui l'a dualis et le christianisme qui l'a difi, l'athisme moderne n'est que la suite logique de l'humanisme socratique : arrachement la sacralit du Rel, de la Nature, du Cosmos, guerre la philosophia perennis, la Sagesse moniste et naturaliste (kabbalisme, vdantisme, taosme, zen, soufisme, mysticismes), aux paganismes chamanes ou panthistes (dionysisme, orphisme). Arrachement la sacralit du Rel, de la Nature, du Cosmos : en l'humain, l'orgueil artificiel a pris le pas sur l'humilit lgitime. L'esprit de conqute a triomph de l'esprit d'harmonie. Le combat contre le monde a supplant l'inscription dans le monde.

"Dans la perspective crationniste chrtienne, la Nature est un objet fabriqu par un artisan distinct d'elle et qui la transcende. uvre de Dieu, elle n'est plus divine. Il n'y a plus de prsence divine dans la Nature."L'impasse est aujourd'hui patente, tant cologiquement, que psychologiquement, que culturellement, que spirituellement. Il faut signer d'urgence la mise au ban de tous les humanismes et chercher une nouvelle spiritualit, une nouvelle sacralit en resacralisant le Rel, le Cosmos, la Nature. Dieu pourra alors quitter son nuage thr, son paradis cleste et ses dguisements de vieillard barbu pour enfin devenir l'ineffable inconnaissable qui fonde l'unit de l'Un. * A l'apoge de l're moderne inaugure en 1492, de l'opposition entre Voltaire et Rousseau, vers 1750, natront deux courants. Le premier mcaniciste et rationaliste prolongera Descartes. Le second, spiritualiste et romantique, s'y opposera. La rvolution industrielle tranchera funestement en faveur du premier contre le second qui se marginalisera16. La revanche approche du fait des impasses contemporaines. * derni re caste Athisme moderniste qui ne pouvait que combattre le dernier lot de sacr religieux 15 du (antismitisme) et la pseud o- Les obdiences maonniques, nes vers la mme poque, continuent de vhiculer ce romantisme spiritualiste et athisme dilemme entre sacr idologique. popul aire 45 (l'anti clric alism e). 16

Socrate : le premier rat urbain (mondanit des banquets, snobisme des bons mots, parisianisme de "l'esprit", dandysme de la cigu). La masse ne se souvient que des martyrs. Socrate sans sa cigu et Jsus sans sa croix auraient t oublis depuis toujours. Platon a fabriqu Socrate comme Sal de Tarse (Paul) a fabriqu Jsus. Dans sa confrontation souvent difficile avec le Rel, l'homme n'a que deux possibilits de vie : ou bien, voie facile et populaire, il s'invente des mondes irrels (Socrate, Platon, Jsus, Descartes, Marx) o il pourra se rfugier en rve ou en mythe, ou bien, voie difficile et litaire, il assume le monde rel (Hraclite, Diogne, Montaigne, Nietzsche) afin d'y construire sa joie de vivre. La cl du Rel est dans le Rel. Nulle part ailleurs.

"Si l'homme prouve la nature comme une ennemie, hostile et jalouse, qui lui rsiste en cachant ses secrets, il y aura alors opposition entre la nature et l'art humain, fond sur la raison et la volont humaines. L'homme cherchera, par la technique, affirmer son pouvoir, sa domination, ses droits sur la nature. Si, au contraire, l'homme se considre comme partie de la nature, parce que l'art est dj prsent, d'une manire immanente, dans la nature, il n'y aura plus opposition entre la nature et l'art, mais l'art humain, surtout dans sa finalit esthtique, sera en quelque sorte le prolongement de la nature, et il n'y aura plus alors rapport de domination entre le nature et l'homme. L'occultation de la nature ne sera pas perue comme une rsistance qu'il faut vaincre, mais comme un mystre auquel l'homme peut tre peu peu initi."Pierre Hadot ("Le voile d'Isis")

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Le 27/12/2004Chemin Cheminer, voil la voie. Cheminer pour cheminer. Le cheminement engendre le chemin. Le chemin engendre le chemineau. Un pas. Puis un autre. Puis un autre encore. 46

A l'infini. Il n'y a pas de chemin. Et ton chemin ne va nulle part, Car il ne s'arrte jamais Tant que tu marches. Le chemin se cre en le cheminant. Il y a toujours un pas Qui va plus loin. N'aller nulle part Mais devenir en cheminant. Et s'advenir en chemin. Devenir chemin. Chaque pas est son chemin. * **

Le 28/12/2004tymologie parlante : "croix" et "crucifix" proviennent du verbe latin cruciare qui signifie : "torturer, tourmenter". L'histoire du christianisme est celle de la longue et lente torture de la chair du monde au service de la haine de la vie et de la poursuite d'une chimre. * De Dan Brown (in : "Da Vinci Code") :

"Les connexions sont peut-tre invisibles, mais toujours prsentes, caches juste sous la surface des choses."* Il n'y a que le Zen o la Spiritualit (le Sacr) et l'Art (le Beau) se soient mutuellement transcends dans la simplicit, la sobrit et la puret17. Une Voie royale : faire converger Bien, Beau, Vrai et Sacr dans une suprme et ultime sobrit, simple et pure, la limite du Silence. Minimalisme transcendantal.

Partout ailleurs rgne le rococo, les saint-sulpiceries ou le 17 kitch.

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Le Beau est le plus sr critre du Bien et du Vrai. Le "souverain Bien" de Platon et de l'thique est une aberration. La "vrit" des "Lumires" et du positivisme est une absurdit. Il ne reste que le Beau et le Sacr18. Qu'est-ce que le Beau ? Qu'est-ce que le Sacr ? Et au-del, quelle syntonie ? vidences ! L'accomplissement en plnitude de l'Un est harmonie et cration absolues (Beaut de l'Art) et transcendance et dpassement absolus (Sacr du SansFond). * **

Le 29/12/2004Les trois dimensions grecques de l'Amour : ros (Charnel), Philae (Intellectuel) et Agap (Affectif). Il y manque la dimension spirituelle. * Christianisme : la voie de la dsacralisation universelle. Jsus : vulgarisation d'un essnisme "zlote". Paul : dviance populiste et universaliste. Constantin : dviance politique (Nice 324). Augustin : dviance dogmatique occidentale. Thomas d'Aquin : dviance rationaliste et aristotlicienne. * L'ide que la Sarah gitane soit la fille naturelle ne en Provence camarguaise des amours de Jsus de Nazareth et de Myriam Magdalah19, me ravit.Je me fous de * ce qui est accept L'histoire est toujours crite par les vainqueurs. comme "vrai". * Je me fous de toutes 18 les En hbreu : "celle qui s'lve - depuis la morale grandeur". s du "Bien". 48 Nietzsc he encore ! 19

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Le 01/01/2005De Bernard Werber :

"Ce qui effraie l'Homme, c'est l'Inconnu. Sitt cet Inconnu, mme adverse, identifi, l'Homme se sent rassur. Mais "ne pas savoir" dclenche un processus d'imagination. Apparat alors en chacun son dmon intrieur, son "pire personnel". Et croyant affronter les tnbres, il affronte les monstres fantasmagoriques de son propre inconscient." "Les humains () s'efforcent de rduire leur malheur plutt que de construire leur bonheur."* **

Le 02/01/2005Obis : sois libre ! * **

Le 03/01/2005Religions et spiritualits. Ennemis jurs : les rponses dfinitives contre les questions ternelles. Les dogmes figs contre les qutes incertaines. Les certitudes mortes contre les incertitudes vivantes. Prtres contre mystiques. Car les mystiques se moquent des certitudes des prtres et les prtres ont peur des questions des mystiques. Et les prtres convertissent la masse des peuples ignorants pour se conforter dans leur pouvoir illusoire. Et les mystiques fuient l'ignorance des masses pour vivre leur vie loin des hommes. Les prtres sont toujours prtres de l'tre (ils l'appellent Dieu-tout-Puissant) et les mystiques sont toujours mystiques du Devenir (ils l'appellent l'Ineffable).

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tre et Devenir sont inconciliables : ce qui Est ne devient pas, ce qui Devient n'est pas. Celui qui sait contre celui qui cherche. Celui-ci est toujours devant celui-l. * **

Le 04/01/2005Un : l'ultime. Deux : la bipolarit. Trois : le mouvement. Quatre : la matrialit. Cinq : la vrit. Six : l'amour. Sept : le sacr. Huit : l'harmonie. Neuf : la plnitude. Zro : le nant plein, le sans-fond. * La libration passe par la matrise20. * **

Le 05/01/2005Dieu et Nature, Ciel et Terre, Temps et Espace ne sont que de ples reflets de l'Un dans de pauvres yeux humains. * La matire n'est que mouvement *

Matrise non de soi ou du monde , mais matrise de son art, de sa 20 vocation.

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L'me n'est pas dans le corps(a), mais le corps est dans l'me(b).(a) C'est la vision monothiste classique du corps comme rceptacle et temple pour l'me, parcelle divine qui nous habite. Cette vision idaliste et dualiste est videmment absurde. (b) C'est la vision organique et holistique du corps comme expression locale et provisoire de l'me cosmique qui "anime" l'Un vers son propre accomplissement. Cette me-l est videmment ternelle et immortelle et elle se rincarne videmment l'infini.

Nous avons tous, tout le temps, la mme me. Mtempsychose universelle21. * De Bernard Werber (in : "Nous, le dieux") :

"Les humains aiment tre esclaves et ils vnrent leur chef. Et plus leurs chefs sont effrayants plus ils se sentent protgs. () Ah, combien il faut tre prt endurer la solitude pour se sentir libre."* **

Le 06/01/2005Priape, fils de Dionysos et d'Aphrodite. * La connaissance n'intresse que les affams. N'offrir qu' ceux prts recevoir. * **

Le 07/01/2005Ide central Le que des Juifs, c'est le shabbat, le samedi, le jour de Saturne qui est e jour le Chronos22, le Temps. bouddh isme, le 21 pythag Chronos, un des douze titans, fils de Gaa et de Ouranos, pre des dieux olympiens qui, orisme dtrnrent. Zeus, le pour dvorer ses propres enfants (cfr. "Cosmogonie" mens par Il passait et d'Hsiode). l'orphis me ont 51 empru nte au vdism e 22

Expulss hors de tout espace, exils, les Juifs habitent le Temps. Nous sommes "Les btisseurs du temps"23 : les prtres du Devenir. * **

Le 08/01/2005De Pierre Hadot (in : "Le voile d'Isis") :

"() on pourrait parler, avec Robert Lenoble, d'une "physique de contemplation", qui serait une recherche dsintresse, par opposition une "physique d'utilisation" qui veut, par des procds techniques, arracher la Nature ses secrets pour des fins utilitaires."Attitude orphique contre attitude promthenne. La technique (techn = "art humain" au sens "artifice") est une mcanique (mchan = "ruse") qui permet de ruser (tromper, abuser) la Nature pour retourner contre elle, au bnfice de l'homme qui la "combat", ses propres processus (logo = paroles, discours, lois). Toute logique forte engendre des bipolarits action/raction, pouvoir/contrepouvoir, etc Ainsi, la logique industrielle, parangon de l'attitude promthenne, a induit toute une srie de dualismes qui lui sont subsquents : capitalisme/socialisme, pillage crapuleux/cologisme, spculation/assistanat, prdation/fuite, illgitimits/galitarismes, ploutocratie/dmagogie, libralisme/tatisme, etc Et cette logique aboutit aujourd'hui toutes ses impasses naturelles. Trois attitudes sont possibles : L'attitude moderniste qui tend perptuer l'attitude promthenne et anthropocentrique malgr ses impasses et ses contradictions ; L'attitude traditionaliste qui promeut l'attitude pimthenne24 et rinvente un "bon vieux temps" qui n'a jamais exister ; L'attitude crative culturelle qui gnre une attitude orphique et cosmocentrique de rinsertion de l'humanit dans le flux du Rel qui la dpasse, la transcende et la justifie, dans la paix et l'harmonie, dans l'humilit et la frugalit.Abrah 23

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pimthe : "celui qui se ravise", frre de Promthe, poux de l'idiote am Pandore. Hesche l. 24

Les deux premires attitudes sont majoritaires et suicidaires, ce qui sera bon pour la dmographie.

* Globalement, l'homme est une sale race d'animaux incroyablement nuisibles. Malheureusement ou heureusement, il y a quelques rares exceptions Jusqu' quand celles-ci russiront-elles justifier les exactions de cette horde de barbares ? * La magie n'est rien de plus que l'interaction universelle de tout avec tout dans le Tout. * **

Le 09/01/2005Pense nippone anonyme :

"Ds lors que l'on sait que c'est un monde flottant, o que l'on aille, on a toujours le sentiment d'tre en voyage."

* **

Le 13/01/2005Pour atteindre la Connaissance, il faut dpasser tous les Savoirs. (Re)Devenir ignorant. Devenir simple d'Esprit * La perplexit, le doute, l'angoisse, la peur sont tous enfants de la dualit. *

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Comme un vitrail, chaque Tradition spirituelle colore diffremment la mme Lumire. * La mystique tibtaine proclame :

"La raison est le grand assassin du rel."Fier la diffrence fondamentale entre l'intelligence rationnelle, discursive et analytique et l'intelligence spirituelle, symbolique et holistique. * Les traces d'un livre dans la neige ne sont ni le livre, ni la neige.Et notre pense ne connat que des traces

* **

Le 14/01/2005Histoire cosmique. Le temps est bien plus que la simple juxtaposition mcanique et linaire d'instants successifs. Il est enchevtrement holistique et organique de rythmes, de pulsations, donc de dures. De mme, l'espace aussi est organique. Le Rel est un enchevtrement de bulles25 d'espace-temps. Chaque "bulle" induit son propre espace et son propre temps dont l'intgration donne l'illusion d'un espace-temps continu.

Le monde est l'cume d'un ocan sous-jacent.A chaque niveau de complexit, mergent, de manire fragmente, des "particules" de niveau suprieur26.

Ces 25 bulles sont vibratoires (des paquets d'ondes) : elles ne sont pas, bien sr, des bulles "air/eau".du type duelles

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Une fois suffisamment nombreuses, elles tendent se runir pour tisser une nouvelle couche cosmique. Rythme cosmique et temps pulsatoire d'un flux suivi d'un reflux : fragmentation et reliance, individuation et intgration, multiplicit et unit. L're notique qui commence, est celle des prmisses de l'mergence de consciences fragmentes qui tendront s'unifier dans une Conscience cosmique en devenir. Chaque particule de conscience fragmente doit apprendre se relier aux autres de mme espce, d'abord, de toute espce, ensuite, et dpasser la dualit moi/autre dans le commun dsir d'accomplissement. * **

Le 15/01/2005De Lie Tseu :

"Le Sage accomplit dans agir."* De Andr Nher :

"Le chemin trac par la Torah ne va pas d'une cit des hommes une cit de Dieu, mais, dans les seules limites de la Vie, il va de l'isolement de Dieu et des hommes leur participation au sein d'une cit commune."* De Ren Gunon :

"Il va sans dire que la Tradition va l'encontre du processus de dgradation dont il nous reste aborder les phases ultimes ; car tout ce mouvement historique, qui dfinit l'ide d'un progrs, est fond sur le privilge de la matrialit dont les effets ne peuvent que rtrcir davantage nos limites et entraner l'humanit vers un conditionnement d'insectes stupides. Ce mme

De 26 l'nergie pure surgirent des "particules" de matire dont sortirent des "particules" de vie dont commencent merger des "particules" de conscience. Pour chaque "couche", une phase d'mergence une phase de reliance fragmente succde structurante en un va-et-vient perptuel.

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mouvement a dj conduit traduire unit par uniformit, infini par indfini, qualit par quantit, libration spirituelle par libert de penser, nonindividualisme par dpersonnalisation, doctrine par dogme, certitude par scurit."* De Edgar Morin :

"Nous approchons d'une frontire, soit pour nous y briser, soit pour faire demi-tour, soit pour la franchir."L est tout l'enjeu de notre poque qui approche de la frontire notique * **

Le 16/01/2005Le christianisme, en sparant radicalement Dieu de la Nature, a rendu Dieu si totalement tranger l'homme qu'Il lui devint, selon le mot de Laplace Napolon, un "hypothse inutile". C'est le christianisme qui a induit la rduction mcaniciste de XVIIme sicle, la rduction humaniste du XVIIIme sicle, la rduction positiviste du XIXme sicle et la rduction athiste du XXme sicle. De rduction en rduction, il ne reste rien de "sacr" : tout est chosifi et instrumentalis : le monde est dsenchant et l'homme dsespr. La seule issue est de rintgrer Dieu dans la Nature ou la Nature en Dieu, ce qui revient au fond au mme, et de ractiver dfinitivement ce que Gunon appela la "Tradition primordiale" et que Huxley rappela la "philosophia perennis", savoir le monisme toujours si vivant en Orient dans le Kabbalisme juif, dans le Soufisme musulman, dans le Taosme chinois, dans le Zen japonais et dans le Vedanta advata hindou. La resacralisation du monde devra passer par la r-aristocratisation de la spiritualit : la populace et ses dmocraties n'y ont aucune place.

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Le christianisme est une erreur atroce, une impasse horrible, une rgression infme : pour s'appuyant sur le vulgaire dans sa qute de pouvoir et de dominance absolus, au nom de l'amour et de la charit, il a totalement asscher le corps jadis vivant de la spiritualit et de la mystique. Il n'en reste plus rien aujourd'hui. Il n'est plus qu'une machine dogmes et culpabilits, une momie raide et prtentieuse au centre d'une pyramide froide de hirarchies ecclsiales aussi dsutes que morbides. Auschwitz, Goulag et Hiroshima, les trois paroxysmes de la dsacralisation et de la rification de la personne humaine, en sont la consquence logique et inluctable : lorsque Dieu n'habite plus le monde, le monde n'est plus qu'une machine froide et vile que les plus forts ou les plus nombreux se croient habilits piller sans vergogne leur profit goste et mdiocre. Le christianisme est le "grand drame spirituel de l'humanit"27 ! Le christianisme, l'industrialisme, le scientisme, le technologisme, l'humanisme, le dmocratisme sont autant de facette d'un mme projet promthen de tout ramener l'homme, son orgueil, ses plaisirs, ses angoisses, ses cupidits. Mais pourquoi Promthe est-il condamn ? Non du fait de sa curiosit, mais du fait de sa trahison ! Il ne faut ni nier ni refouler les questions : il faut chercher des rponses mais sans les fabriquer28 ! La Nature ne cache pas "ses secrets" l'homme, elle se protge seulement contre sa barbarie. * L'ge d'Or29 n'est pas derrire mais il pourrait tre devant. Il faudra pour cela renoncer au Fer30 et l'Argent31. * **

Le 17/01/2005Un homme ne vaut que par ce qu'il cre.

J. 27 : Fer

Tout Schmit symbol artifice, tOr"Le : e :de la artificie Christ symbol violenc l, de la des la : symbole de la richesse, de l'opulence et du Argent e de e, artificia profon mercantilisme. Lumir domina lit et deurs" e, de la nce sont (Ballan Joie 57 et de poisons d, la l'agres . 29 1970) Beaut sivit. 28 . 30 31

* La Nature est-elle conome ou prodigue ? Obit-elle un principe de rationalit et d'austrit, ou un principe de crativit et de folie ? En fait, elle est une artiste paresseuse qui reproduit les "trucs" qui fonctionnent dans une sorte de recherche du moindre effort, tout en inventant, avec dmesure, par multiples essais et erreurs, toutes les formes et combinaisons les plus folles qu'elle peut s'offrir. * **

Le 18/01/2005De Rabindranath Tagore :

"Les vagues s'lvent chacune son propre niveau, dans une attitude apparente d'impitoyable concurrence, mais seulement jusqu' un certain point. Nous dcouvrons ainsi le vaste quilibre de la mer laquelle elles sont toutes relies, et laquelle elles doivent toutes faire retour, dans le rythme de la nature."De Vivekanada :

"Cet l'univers est comme l'ocan l'quilibre parfait. On ne peut pas soulever une vague ici sans creuser un trou ailleurs. La somme totale d'nergie est identique d'un bout l'autre. Si tu la prends ici, tu la perds ailleurs."De Nisargadatta :

"Pour connatre les courants, celui qui veut la vrit doit entrer dans l'eau."* **

Le 20/01/2005 "La science est grossire, la ralit est subtile."* **

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Le 21/01/2005De Katherine Mansfield :

"Je veux tre tout ce que je peux devenir."* Pour le vulgaire, le mensonge, l'illusion et l'apparence sont vitaux. Car Car Car Car la Vrit tuerait. la Connaissance est inhumaine. le Rel n'a que faire des valeurs humaines. pour le Rel, l'humain n'a aucune valeur.

Car l'humain ne prend valeur que dans le Rel et la Vrit, tout au-del de l'humain, dans l'inhumain surhumain. La Nature est nue et ne cache rien, mais l'homme est aveugle. Le voile d'Isis, c'est la nature humaine : dvoiler Isis, c'est annihiler l'humain. Mais : "La vrit n'est vrit que par le non-vrai qui la voile." (Nietzsche) La vrit : le monde n'est que le jeu ternel de Dionysos qui, sans piti, cre et dtruit sans cesse un univers de formes et d'apparences. De Nietzsche :

"Le devenir ternel a d'abord un aspect terrifiant (). Il fallait une force stupfiante pour transformer cet effet en son contraire. Le monde comme uvre d'art s'engendrant elle-mme."Et aussi :

"() seul l'individuel est condamn, mais () tout sera sauv et rconcili dans la Totalit () une telle foi est la plus hautes de toutes les fois possibles : je l'ai baptise du nom de Dionysos. Aller par-del moi-mme et toi-mme. prouver d'une manire cosmique."

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C'est le "sentiment ocanique" dcrit par Freud. L'ocan au-del de l'apparence des vagues et de la vrit des vagues De Pierre Hadot en parlant de Nietzsche :

"L'homme doit donc abandonner son point de vue partial et partiel, pour se hausser une perspective cosmique, au point de vue de la nature universelle, afin pouvoir dire "un oui extasi" la nature dans son intgralit, dans l'union de indissociable de la vrit et de l'apparence. C'est l'extase dionysiaque."La Nature est le dploiement du Rel comme l'arbre est le dploiement de la graine. Ce dploiement n'est ni conome, ni gnreux : il est hybris sans piti ni gards. Il est dbauche. Il est dionysiaque. Il est Mystre aussi parce qu'tranger tout plan, toute loi, toute dtermination a-priori : il s'improvise et s'invente toutes les rgles qu'il veut pour improviser plus vite, plus fort. Il est uvre d'artiste fou, habit par l'extase de crer tous les possibles, aussi monstrueux soient-ils. Il ne faut pas s'effrayer du chaos qui vient. Il faut s'en rjouir : lui seul peut engendrer des formes radicalement nouvelles qui puissent dpasser les enlisements mortels de l'ordre apollinien. * De Wittgenstein :

"Celui-l vit ternellement qui vit dans le prsent."* Comme Orphe et Promthe, connaissance et technique s'opposent. La premire contemple la Nature pour y communier32. La seconde torture l'univers pour l'accaparer. * **

Le 22/01/2005tymologiquement : munireconstruire ensemble avec. cum : 32

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De Lvy ben Syrah :

"Le vin est la vie mme de l'homme () Qu'est-ce que la vie pour qui est priv de vin () ? Joie du cur, gaiet et dlice, Vin bu en son temps et suffisance."

Du Talmud :

"Il n'est de joie que dans le vin."* De Lvy ben Syrah :

"Parle avec concision : peu, c'est dj trop. Imite celui qui sait et se tait tout ensemble."* De Jean-Jacques Rousseau :

"Des mystres impntrables nous environnent de toutes parts () : pour les percer nous croyons avoir de l'intelligence, et nous n'avons que de l'imagination."* L'opposition kantienne entre "Nature" et "Libert" est artificielle et absurde. S'il n'y avait pas de Libert immanente la Nature, si la Nature tait le lieu d'une stricte ncessit mcanique, il n'y aurait ni sauts, ni ruptures, donc ni cration, ni volution. La Libert n'a rien de sur-naturel : plus un systme33 est complexe, plus le nombre de ses "possibles" quiprobables devient immense. En se complexifiant, le Nature engendre la Libert. La Libert, comme la Vie ou la Pense ou la Conscience, mane naturellement de la Nature. La Vie est prcisment expression de cette Libert naturelle.Systme : un nud d'interactions fortes au sein d'un tissu 33 d'interactions faibles.

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La Conscience est prcisment surgissement de cette Libert naturelle. La Pense est prcisment exercice de cette Libert naturelle. Avec l'humain, la Nature et la Vie tentent un saut de Pense et de Conscience, donc de Libert. Un saut pour franchir le seuil notique. * **

Le 23/01/2005Il n'y a pas de loi morale. Aucune norme, aucune rgle ne vaut. Le "Bien" qui est le mieux, c'est de promouvoir la Vie, en tout, pour tout, partout et toujours. Il n'y a rien d'autre. La "morale" des hommes, le plus souvent, est contraire la Vie. Elle est un discours hypocrite pour conforter l'homme contre la Vie. Pour lui inventer un statut narcissique qui le placerait hors de la Vie, matre de la Vie, dieu sur Terre. * **

Le 24/01/2005 "Le monde n'est que le jeu ternel de Dionysos qui, sans piti, cre et dtruit sans cesse un univers de formes et d'apparences. () La Nature est le dploiement du Rel comme l'arbre est le dploiement de la graine. Ce dploiement n'est ni conome, ni gnreux : il est hybris sans piti ni gards. Il est dbauche. Il est dionysiaque. Il est mystre aussi parce qu'tranger tout plan, toute loi, toute dtermination a-priori : il s'improvise et s'invente toutes les rgles qu'il veut pour s'improviser plus vite, plus fort. Il est uvre d'artiste fou, habit par l'extase de crer tous les possibles, aussi monstrueux soient-ils."

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Danse de Shiva. Shiva nataraja : roi de la danse. Cration destructrice et destruction cratrice. Dissolution de la finitude gotique pour accder la plnitude cosmique. Shiva-lingam et Shiva-rudra. Shiva avec Durga, la bonne Mre, et Shiva avec Kl, la Desse noire34. Kl et Durga forment, dans leur ronde, les deux lvres du Yoni autour du Lingam. Shiva, alors, est le Grand-Dieu, Seigneur-du-Savoir, stade ultime o nulle diffrence ne subsiste, axe central du grand Tout. Cycle de vie de la Vie : natre pour mourir et mourir pour natre, manger pour tre mang. Le monde humain contemporain devra mourir bientt pour re-natre sur un autre plan : fin de cycle, impasse. Kl-la-Noire est nos portes Durga-la-Fconde viendra aprs elle. Natre pour mourir. Mourir pour natre. Dharma : la loi universelle d'ternel retour, d'ternel recommencement, cercle infini des morts et naissances. Temps spirale35 qui s'enroule, comme un liseron, autour de l'axe de l'volution. Sortir du Dharma en la transcendant. Dissoudre la finitude gotique pour accder la plnitude cosmique. Vivre l'axe cosmique : devenir volution cosmique pure. Ne plus changer, mais devenir le changement lui-mme. Ne plus bouger, mais devenir le mouvement lui-mme. Ne plus muter, mais devenir la transmutation elle-mme. Ne plus agir, mais devenir l'action elle-mme : wu-we, non-agir taoste. Ne plus tre dans le flux mais devenir ce flux-mme. Car "tre dans le flux", c'est encore tre quelque chose dans autre chose : dualit. tre quelque chose, c'est tre prisonnier du cycle des morts et naissances.Kl, originairement, est une langue noire - la plus terrible - du feu Agni qui dtruit tout. Mais le 34 que dtruirepas il est vie et mort tout la fois, comme le soleil : il est alors Shiva-Dionysos luifeu ne fait care mme, le Feu primordial d'Hraclite d'phse.35 L'enroulement spirale du serpent-temps autour de l'arbre de l'volution voque l'image forte des deux serpents

qui s'enroulent autour du caduce d'Herms : serpent de naissance et serpent de mort entortills l'un dans l'autre axial. autour de l'lan On pense aussi au serpent de Shiva enroul autour du lingam On pense dress. encore au serpent de l'intelligence duelle enroul autour de l'arbre de Vie au centre du jardin d'Eden, . qui est axis mundi l' On pense enfin au Kundalini tantrique, serpent de l'nergie spirituelle lov au fond du ventre et qu' s'enrouler autour de la colonne vertbrale pour monter, le long des qui ne demande sept chakras.

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N'tre plus rien, c'est devenir Tout. La Vie n'est que mtamorphose, mort perptuelle et naissance perptuelle, cration et destruction concomitantes. Mais la Vie est au-del de ces morts et naissances36. La Vie est l'axe, morts et naissances ne sont que liseron. * D'Alain Danilou (in : "Le polythisme hindou") :

"Ce monde est rgi par la peur."* La rvlation qui est re-voilement est tout le contraire d'un dvoilement. Au lieu de d-voiler, elle recouvre le Rel nu d'un nouveau voile. * D'Alain Danilou, parlant de Shiva :

"Le processus de la formulation de la pense dans la parole est () quivalent au processus de la manifestation cosmique."La mise en branle vibratoire de l'air par la parole est la manifestation de la pense silencieuse. Ainsi l'univers, le monde, la Nature sont-ils le rsultat de la Parole divine, expression vibratoire de sa Pense silencieuse, de son Dsir. L'intuition kabbalistique est de mme nature : les mondes sont l'expression des Paroles divines. La Parole cre l'branlement du Nant et, de ces vibrations originaires, par interfrences et rsonances, naissent tous les tres. Les Dix Paroles de la Gense engendrent tous les mondes. Les Dix Paroles du Sina rgissent tous les mondes. branlement primordial : AUM. *Il 36 est"vital" de bien comprendre que la Mort n'est que le processus oppos de celui de la immergence: et mergence. La Vie, elle, par essence, est ternelle et Naissance immortelle.

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Du Nrisimha Prva-tpin Upanishad :

"Le Dsir apparut le premier, errant au-dessus de tout. Il existait dj avant le germe de la pense."* **

Le 25/01/2005De Donah :

"Le temps est la seule chose que nous donne la vie."* Par leur(s) dieu(x), les hommes parlent de leur vie, de leur vision, de leur tourment. En ce sens, les dieux sont bien des personnes : des masques au travers desquels les hommes "sonnent". Le Divin est au-del de tous les dieux, furent-ils uniques. * De Chrtien de Troyes :

"Car qui sait demander son chemin, peut aller dans le monde entier37."* **

Le 26/01/2005La Franc-Maonnerie moderne est ne au XVIIIme sicle de la rencontre improbable d'un vieux naturalisme celtique vhicul par les traditions orales des corporations de btisseurs anglo-saxons et du fort courant naturaliste exprim d'abord comme issue la guerre de religion anglaise (Newton, Desaguliers et la Royal Society de Londres) et, ensuite, plus particulirement par la

Car 37 qui set voie demander por tot le monde puet aller."

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"naturphilosophie" du romantisme allemand (Schiller, Goethe, Lessing, Novalis, Frdric tous Francs-Maons).38 II taient Le Rit cossais Ancien Accept est l'hritier le plus direct de ces naturalismes fondateurs qui, tous deux, s'opposent ontologiquement au dualisme idaliste chrtien. Il est videmment normal d'y retrouver aussi l'influence des autres grands courants naturalistes comme l'Alchimie ou la Rose-Croix mais, surtout, la Kabbale juive. Comme toute tradition spiritualisante, la Franc-Maonnerie a t confronte, ds la fin du XVIIIme sicle a un dilemme existentiel. La mthode initiatique qu'elle vhicule pouvait avoir deux applications s'excluant mutuellement. Soit elle s'appliquait transformer l'homme et la sociosphre vers un humanisme anthropocentr, ce qu'elle fit en France sous l'influence nfaste des "Lumires"(Voltaire et les encyclopdistes furent majoritairement des Maons). Cette voie est la "voie

substitue" emprunte par l'irrgularit maonnique qui, de dviance en dviance, en est devenu un instrument d'influence et de pouvoir dans toutes les dimensions de la sociosphre : politique, sociale, culturelle et conomique. Mais elle est aussi la voie de la rgularit anglo-saxonne plus inquite de formalisme et de philanthropie que de spiritualit authentiquement initiatique. Soit elle s'appliquait transcender l'homme vers la noosphre par une spiritualit cosmocentre dans laquelle le rle de l'homme est d'tre acteur du monde sans en tre ni le centre, ni le sommet, ni le but. Cette voie est la voie rgulire dans sa version latino-germanique reprsente par de Maistre, de Pasqually, Saint-Martin, Goethe, Lessing, Gunon, etc En nos temps de rvolution notique et de changement radical de paradigme qui rvle l'impasse incontournable des visions du monde anthropocentres et humanistes, la Franc-M