Etude de cas développement durable

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Etude de cas développement durable

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    DEVELOPPEMENT DURABLE ET REHABILITATION Sophie Mauro-Chassagne Travail de fin de fin de formation HQE ENSAL janvier 2007

    DEVELOPPEMENT DURABLE ET REHABILITATION Etude de cas Annecy

    Travail de fin de formation continue

    "Larchitecture haute qualit environnementale HQE"

    Ecole Nationale darchitecture de Lyon Janvier 2007

    Peter Zumthor, maison Gugalun, Versam, 1990 - 1994

    Sophie Mauro Chassagne

    chassagne + deltraz architecture

    Parc Altas, 39 rue Adraste, 74 650 Chavanod tel 04 50 22 82 65 / fax 04 50 22 06 78

    [email protected]

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    DEVELOPPEMENT DURABLE ET REHABILITATION Sophie Mauro-Chassagne Travail de fin de fin de formation HQE ENSAL janvier 2007

    SOMMAIRE

    1. Sommaire 1 2. Contextes rglementaires 1

    3. Adaptation au site 6 4. Choix constructifs et matriaux 7

    5. Chantiers faibles nuisances 9

    6. Gestion de lnergie 10

    7. Qualit et gestion de leau 11

    8. Gestion des dchets 13

    9. Entretien et maintenance 14

    10. Conforts 15

    11. Bilan 19

    12. Etude de cas 20

    13. A suivre 35

    14. Bibliographie 36

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    DEVELOPPEMENT DURABLE ET REHABILITATION Sophie Mauro-Chassagne Travail de fin de fin de formation HQE ENSAL janvier 2007

    1. INTRODUCTION Le travail prsent ci-aprs sinscrit dans la finalit thorique dune formation professionnelle intgrant lapproche environnementale et le dveloppement durable dans le btiment et en particulier dans notre activit, larchitecture. Lobjectif de cette formation tait lacquisition de connaissances plus prcises sur le sujet et surtout doutils de conception au projet. Lurgence dune conception respectueuse de lenvironnement valorisant le dveloppement durable est nos portes. La conscience collective va dans cette direction mais encore trop peu de projets voient le jour. Par mconnaissance ou par manque dinformations trop peu de matres douvrages sengagent dans cette direction. En tant quacteur du btiment, notre rle de conseiller peut faire la diffrence et convaincre les plus rticents. Ce "mmoire" aurait sans aucun doute pu slaborer autour dun sujet trs prcis, une recherche dans la continuit de travaux dj raliss. Dans un contexte diffrent, tel aurait t le cas. Notre activit professionnelle nous oblige aujourdhui, et jespre pour longtemps, de tenir un planning prcis et assez charg. Le rythme des sessions ne nous a pas permis de poser un sujet assez tt et de le travailler pendant toute lanne. Loption retenue est plutt dtablir une synthse des lments transmis : par le biais dun projet, se "confectionner" une trame de travail. La proportion entre les projets neufs et ceux de rhabilitation dans notre activit professionnelle squilibre de plus en plus. Confronts frquemment la problmatique de la rhabilitation de btiments anciens (aussi bien dans les secteurs priv et public), nous essayons, si la demande nest pas exprime, de convaincre la matrise douvrage dengager un projet selon une politique de dveloppement durable et respectueuse de son environnement. Notre atelier travaille en ce moment sur 2 concours de rhabilitation- extension o les matres douvrages souhaitent un projet engag dans le dveloppement durable. Nous profiterons de lexemplarit de lun dentre eux pour aborder la question de la qualit environnementale dans un projet de rhabilitation. 2. CONTEXTES REGLEMENTAIRES Les contextes rglementaires europen et franais fixent les objectifs atteindre quand la politique territoriale suivre et instaure des exigences notamment en matire de performance nergtique la fois dans le cas de btiments neufs mais galement dans des situations de rhabilitation lourde. Au titre du protocole de Kyoto, le plan Climat 2004 fixe lobjectif de rduire par 4 les missions de gaz effet de serre dici 2050. Au vu des expriences nord europennes et des premires constructions en France, il apparat que cet objectif peut tre atteint dans le secteur du neuf. Mais aujourdhui la part de la construction neuve nest pas majoritaire et cet objectif ne sera atteint que si nous intervenons sur lexistant. Dbut 2006, lADEME indiquait llaboration de la premire rglementation thermique pour les btiments existants de plus de 1000 m comme limpose la Directive europenne sur la performance nergtique des btiments. Lobjectif tant de faire disparatre du march, terme, les produits de construction ou quipements techniques obsoltes en terme de performances nergtiques, afin de privilgier la diffusion la plus large possible dans le parc existant, des meilleurs produits disponibles. Une autre rglementation sappliquerait galement aux btiments de taille infrieure. Mais quen est-il aujourdhui ? Le bons sens et notre responsabilit en tant quacteur du btiment nous conduisent travailler en rhabilitation au plus prs des exigences demandes en neuf. Politique dune dmarche environnementale Face au dfi majeur du changement climatique, ltat franais, dans le cadre du protocole de Kyoto (1997 / application 2005), sest fix comme objectif par la loi n 2005-781 du 13 juillet 2005 relative la politique nergtique, de diviser les missions de CO2 du secteur du btiment par 4 dici 2050. Actuellement la consommation moyenne annuelle dnergie du secteur du btiment est de lordre de 400kWh/m/an. Le plan climat 2004 dcrit notamment les mesures dictes par la directive europenne du 16 dcembre 2002 relative la performance nergtique des btiments neufs et existants et fixe les objectifs de la RT 2005.

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    DEVELOPPEMENT DURABLE ET REHABILITATION Sophie Mauro-Chassagne Travail de fin de fin de formation HQE ENSAL janvier 2007

    La loi SRU La loi relative la Solidarit et au Renouvellement Urbains (SRU), n2000-1028 du 13 dcembre 2000, a entre autre rcrit les principes gnraux du droit de lurbanisme. Aux principes dquilibre entre lamnagement et la protection des territoires se sont ajouts celui de la mixit sociale et urbaine et le principe dutilisation conome de lespace.

    Art. L. 121-1, disposition n01 : "Lquilibre entre le renouvellement urbain, un dveloppement urbain matris, le dveloppement de lespace rural, dune part, et la prservation des espaces affects aux activits agricoles et forestires et la protection des espaces naturels et des paysages, dautre part, en respectant les objectifs du dveloppement durable".

    Le principe dquilibre entre amnagement et protection : concilier le besoin de se dvelopper et ncessit de se protger.

    Art. L. 121-1, disposition n02 : "La diversit des fonctions urbaines et la mixit sociale dans lhabitat urbain et dans lhabitat rural, en prvoyant des capacits de construction et de rhabilitation suffisantes pour la satisfaction, sans discrimination, des besoins prsents et futurs en matire dhabitat, dactivits conomiques, notamment commerciales, dactivits sportives ou culturelles et dintrt gnral ainsi que dquipements publics, en tenant compte en particulier de lquilibre entre emploi et habitat ainsi que des moyens de transport et de la gestion des eaux".

    Le principe de mixit sociale et urbaine : multifonctionnalit des espaces et non plus leur juxtaposition.

    Art. L. 121-1, disposition n03 : "Une utilisation conome et quilibre des espaces naturels, urbains, priurbains et ruraux, la matrise des besoins de dplacement et de la circulation automobile, la prservation de la qualit de lair, de leau, du sol et du sous-sol, des cosystmes, des espaces verts, des milieux, sites et paysages naturels ou urbains, la rduction des nuisances sonores, la sauvegarde des ensembles urbains remarquables et du patrimoine bti, la prvention des risques naturels prvisibles, des risques technologiques, des pollutions et des nuisances de toute nature".

    Le principe dutilisation conome de lespace : prservation des ressources naturelles en considrant lespace comme un bien rare dont lutilisation ne doit pas conduire son gaspillage.

    "Cet objectif doit permettre de matriser lexpansion urbaine priphrique et le mitage, en rduisant les surfaces urbaniser, dans une perspective de sauvegarde des espaces naturels. Lespace urbanisable doit donc tre restreint, ce qui signifie que le dveloppement urbain doit avoir lieu, autant que faire se peut, dans la ville existante. Cela passe par la rurbanisation des quartiers sous densifis ou des friches et pas des oprations de renouvellement urbain". Patrick Rimbert, Rapport Assemble Nationale n 2229, tome 1, p.49. La directive 2002/91/CE du parlement europen et du conseil du 16 dcembre 2002 sur la performance nergtique des btiments

    Point 06 "le secteur rsidentiel et tertiaire, constitu pour lessentiel de btiments, reprsente plus de 40 % de la consommation dnergie dans la Communaut. Or ce secteur est en expansion, phnomne qui fera invitablement augmenter sa consommation dnergie et, de ce fait, ses missions de dioxyde de carbone".

    Point 13 "les travaux de rnovation importants excuts dans les btiments existants dpassant une certaine taille devraient constituer une occasion de prendre des mesures rentables pour amliorer la performance nergtique. On parle de travaux de rnovation importants lorsque le cot total de la rnovation portant sur lenveloppe du btiment et/ou installations nergtiques telle que le chauffage, lapprovisionnement en eau chaude, la climatisation, laration et lclairage est suprieur 25% de la valeur du btiment () ou lorsquune part suprieure 25% de lenveloppe du btiment fait lobjet de rnovations".

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    Article premier : Objectif "La prsente directive a pour objectif de promouvoir lamlioration de la performance nergtique des btiments dans la Communaut, compte tenu des conditions climatiques extrieures et des particularits locales, ainsi que les exigences en matire de climat intrieur et du rapport cot efficacit. La prsente directive fixe des exigences en ce qui concerne : a/ le cadre gnral dune mthode de calcul e la performance nergtique intgre des

    btiments ; b/ lapplication dexigences minimales en matire de performance nergtique aux

    btiments neufs ; c/ lapplication dexigences minimales en matire de performance nergtique aux

    btiments existants de grande taille lorsque ces derniers font lobjet de travaux de rnovation importants ;

    d/ la certification de la performance nergtique des btiments et ; e/ linspection rgulire des chaudires et des systmes de climatisation dans les

    btiments ainsi que lvaluation de linstallation de chauffage lorsquelle comporte des chaudires de plus de 15 ans".

    Article 3 : Adoption dune mthode "Les tats membres appliquent, au niveau national ou rgional, une mthode de calcul de la performance nergtique des btiments qui sinscrit dans un cadre gnral () La performance nergtique dun btiment est exprime clairement et peut contenir un indicateur dmission de CO2".

    Article 4 : Fixation dexigences en matire de performance nergtique "() garantie dexigences minimales en matire de performance nergtique () distinction entre btiments neufs et btiments existants () Les Etats membres peuvent dcider de ne pas fixer ou de ne pas appliquer les exigences vises () pour les catgories de btiments suivantes :

    - les btiments et les monuments officiellement protgs comme faisant partie dun environnement class ou en raison de leur valeur architecturale ou historique spcifique, lorsque lapplication des exigences modifierait leur caractre ou leur apparence de manire inacceptable

    - ()

    Article 6 : Btiments existants "Les Etats membres prennent les mesures ncessaires pour garantir que, lorsque des btiments dune superficie utile totale suprieure 1000 m font lobjet de travaux de rnovation importants, leur performance nergtique soit amliore de manire pouvoir satisfaire aux exigences minimales dans la mesure o cela est techniquement, fonctionnellement et conomiquement ralisable ()".

    Le plan climat 2004 (Ministre de lEcologie et du Dveloppement durable, 22 juillet 2004) Il se fixe pour objectif global de permettre la France datteindre, et mme de dpasser ses objectifs de rduction des missions de gaz effet de serre au titre du protocole de Kyoto : division par 4 des GES pour 2050. La loi n 2005-781 du 13 juillet 2005 Elle fixe 4 grands objectifs de politique nergtique franaise et les moyens mettre en uvre pour y parvenir.

    1. contribuer lindpendance nergtique nationale et garantir la scurit dapprovisionnement 2. assurer un prix comptitif de lnergie 3. prserver la sant humaine et lenvironnement, en particulier en luttant contre laggravation de leffet

    de serre 4. garantir la cohsion sociale et territoriale en assurant laccs de tous lnergie.

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    La rglementation thermique : RT 2005 Elle sinscrit dans la continuit de la RT 2000, en reprend la structure rglementaire ainsi que les principes. Un enjeu plantaire : lutter contre leffet de serre Un enjeu social : matriser les loyers et les charges Un enjeu conomique : encourager les systmes et les techniques constructives performants Une rglementation nergtique sera applicable en 2007 aux btiments existants, lorsquils feront lobjet de travaux de rhabilitation ou de rnovation:

    a) Les quipements ou parties du btiment qui influencent sa performance nergtique, tels que les chaudires, les fentres, les isolations remplaces ou nouvellement installs devront respecter des caractristiques thermiques minimales.

    b) Pour les rnovations lourdes de btiments de plus de 1000 mtres carrs, la rglementation compltera les exigences prcdentes par une obligation de mise en conformit avec un objectif global de performance nergtique proche de celui des btiments neufs. Des tudes pralables devront en outre examiner les diverses possibilits dapprovisionnement du btiment en nergie, notamment en examinant le recours aux nergies renouvelables.

    La RT 2005 conduit aujourdhui des consommations de lordre de 85 kWh/m/an pour le chauffage, le rafrachissement, leau chaude sanitaire, la ventilation et lclairage (la consommation actuelle pour un logement est de lordre de 300 kWh/m/an).

    Lassociation ngaWatt La proposition du 2 octobre 2003 demande aux pouvoirs publics la rapide mise en uvre dune rglementation de trs haut niveau visant rendre obligatoire la rnovation thermique des btiments datant davant 1975 afin de ramener leur niveau de consommation dnergie primaire pour le chauffage 50kWh/m/an. Lassociation HQE La dmarche HQE est une dmarche volontaire de management de la qualit environnementale des oprations de construction et de rhabilitation des btiments. Elle vise matriser les impacts des btiments sur lenvironnement extrieur et crer un environnement intrieur sain et confortable. Il sagit dune rponse oprationnelle la ncessit dintgrer les critres du dveloppement durable dans lactivit du btiment. Afin daider les matres douvrage dans la dfinition des objectifs environnementaux, lassociation HQE a dfini 14 cibles indicatives (chaque matre douvrage fixe librement ses objectifs). Impact sur lenvironnement Eco construction Cible 01 relation harmonieuse du btiment avec son environnement immdiat Cible 02 choix intgr des procds et produits de construction Cible 03 chantiers faibles nuisances Eco gestion Cible 04 gestion de lnergie Cible 05 gestion de leau Cible 06 gestion des dchets dactivits Cible 07 entretien et maintenance Impact sur les occupants Confort Cible 08 confort hygrothermique Cible 09 confort acoustique Cible 10 confort visuel Cible 11 confort olfactif Sant Cible 12 conditions sanitaires Cible 13 qualit de lair Cible 14 qualit de leau Le label HQE naffiche pas dobjectif chiffr de performance nergtique, cest une dmarche de construction.

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    Le label suisse Minergie Il vise une faible consommation dnergie et une amlioration de la qualit de vie. Il fixe des exigences concernant la consommation dnergie de chauffage et dlectricit pendant la phase dexploitation des constructions neuves et anciennes. Consommation dnergie de chauffage

    Constructions neuves Btiments antrieurs 1990

    Habitat < 45 kWh/m/an < 90 kWh/m/an Bureaux < 40 kWh/m/an < 70 kWh/m/an Consommation dlectricit Constructions neuves Btiments antrieurs 1990 Habitat et bureaux 15 kWh/m/an 15 kWh/m/an PassivHaus en Allemagne Ce label est attribu aux constructions dont les besoins en nergie ( consommations) ne dpassent pas 50 kWh/m/an. Le contexte rglementaire franais ne dfinit pas de cadre dintervention prcis dans le secteur de la rhabilitation qui reprsente une part importante. On peut aisment comprendre la difficult de son criture. Comment cadrer des objectifs communs avec la multitude de paramtres constitutifs dun btiment existant ? Plutt quune rponse volumtrique de lapplication absolue de formules, le projet darchitecture doit ici composer avec la sensibilit, la finesse et la clairvoyance. Sans parler de mthode, certains points doivent malgr tout tre abords. Voici ceux qui, indniablement, ncessitent une attention toute particulire. 3. ADAPTATION AU SITE

    La relation lenvironnement met en vidence un principe largement utilis par nos anctres : celui de lobservation. Connatre un lieu cest savoir comment composer avec lui, se protger de ses inconvnients et profiter de ses avantages : savoir aller lessentiel sans en rajouter. Dans une dmarche de mise en valeur dun patrimoine local ou dune conception bioclimatique aujourdhui devenue indispensable, lobservation des anciennes constructions rvlent un savoir faire li aux facteurs climatiques du site : orientation des btiments suivant la course du soleil, la rose des vents, les prcipitations Lutilisation des opportunits du site et du voisinage commence en rhabilitation par un constat de lexistant. "La dmarche bioclimatique dbute en rhabilitation par une phase de dcouverte et dexploration des donnes locales du projet". La conception bioclimatique, Jean Pierre Oliva Lobservation de lenvironnement proche et lointain du btiment rhabiliter permet la lecture des influences du site sur lexistant et donne dventuelles pistes damlioration. La topographie alentour, les btiments voisins et la vgtation peuvent par exemple rvler et peut-tre expliquer quune maison soit toujours froide par son manque densoleillement. Les masques solaires, sils ne sont pas pris en compte, peuvent influer sur le confort thermique dun lieu. Ils peuvent parfois tre bnfiques au confort dt en vitant les surchauffes mais sont souvent pnalisants en hiver nuisant une conception solaire passive. Dans le cas de rhabilitation lourde et/ou dextension, les caractristiques de la parcelle peuvent tre, comme en neuf, une source dinformation prcieuse et influencer le projet :

    - si une intervention sur lenveloppe du btiment existant est possible - si une nouvelle construction vient sajouter et recomposer un ensemble

    Dans ces cas l le cadre de vie peut tre modifi, le risque des nuisances modifi et amlior, ce au niveau de la parcelle mais galement dans un contexte plus large, celui de la ville ou village. Lobservation en rhabilitation permet dtablir un diagnostic de lexistant et de fixer les objectifs de lintervention. Lanalyse des dsordres rencontrs conduit la recherche des techniques rparatrices

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    adaptes. La bonne connaissance dune typologie de btiment et de sa structure induit la politique suivre pour sa rhabilitation : confort thermique, qualit de lair, mode de chauffage notamment. On peut distinguer le bti traditionnel et le bti conventionnel. Dans le premier cas on est souvent confront la question du changement daffectation dune partie de btiment non destine initialement tre habite (grange ou curie en rez-de-chausse par exemple). Quelle est la composition de la structure ? Son dimensionnement ? La hauteur sous plafond ? Quelles taient les fonctions thermiques initiales de ces espaces ? Quel est le fonctionnement hygrothermique des murs, de la charpente, de la toiture ? Rpondre ces questions oriente dj le projet. Dans le bti plus traditionnel, la recherche des caractristiques des parois est primordiale. Suivant la nature dun btiment existant, sa rhabilitation peut avoir plusieurs objectifs :

    - mise aux normes de performances nergtiques, de scurit ou de sant (amlioration du confort thermique, acoustique, visuel)

    - confortation douvrages anciens et dtriors - adaptation despaces aux modes de vie actuels (extension ou surlvation)

    OUTILS ET INDICATEURS

    - le plan topographie, le relev gomtre - le climat : la rose des vents, les tempratures, les vents, les prcipitations (fiche

    climatologique par Mto France) - lensoleillement avec le diagramme solaire - les masques solaires de lenvironnement vgtal et bti - le cadastre, lhistoire - ltude des essences vgtales - le contexte rglementaire : PLU, POS - le relev des rseaux : EDF, GDF, France Tlcom, assainissement - lobservation : relev photographique, croquis - le diagnostic de performance nergtique des btiments existants : DPE - analyse des DOE des btiments existants

    4. CHOIX CONSTRUCTIFS ET MATERIAUX

    Dans les constructions anciennes, il existait une relation troite entre un matriau et le lieu de sa mise en uvre. Les anciens avaient conscience quil tait plus facile et moins coteux dutiliser des matriaux locaux. Les voies de circulation et les moyens de transport ntaient pas ce quils sont aujourdhui et il ntait pas alors question de rduction dmission de CO2. A cette poque, lintelligence constructive de chaque rgion tait cohrente avec leur milieu naturel. Les btiments anciens reprsentent aujourdhui un important patrimoine tmoin dun savoir faire local et dune bonne comprhension des matriaux utiliss. Le temps a fait que les matriaux ont volu et leur usage sest dlocalis. Une large palette de matriaux est aujourdhui disposition de tous et ce dans nimporte quelle rgion. Mais la problmatique est prsent diffrente : lacheminement et la mise en uvre dun matriau peut tre nocif lenvironnement. Lnergie dpense dans sa fabrication, son transport et sa mise en uvre peut augmenter les missions de CO2 et aller lencontre des efforts pour rduire leffet de serre.

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    DEVELOPPEMENT DURABLE ET REHABILITATION Sophie Mauro-Chassagne Travail de fin de fin de formation HQE ENSAL janvier 2007

    "Le choix des matriaux a une influence la fois sur le milieu naturel, sur lambiance intrieure des btiments et sur la sant des utilisateurs. Lvaluation de lincidence des matriaux de construction sur lenvironnement amne considrer les nuisances lies chacune des phases de leur cycle de vie : fabrication, mise en uvre, usage et maintenance, chantier de dmolition, limination des dchets. Son application la construction est rendue complexe par les interactions, voire les contradictions, entre les diffrents objectifs". Dominique Gauzin- Muller, in Larchitecture cologique. "La qualit des btiments durables rside dans une mixit des matriaux optimisant les capacits de chacun en limitant au strict ncessaire la quantit de matire mise en oeuvre". Dominique Gauzin- Muller, in Larchitecture cologique. Dans le processus de conception, conjointement au choix structurel, le choix des matriaux participe la dmarche globale dune architecture sensible au dveloppement durable. Ils doivent tre :

    - issus dune fabrication demandant peu dnergie - plutt locaux - dune bonne qualit dusage - sains pour la sant - faciles dentretien - recyclables - renouvelables

    Lanalyse du cycle de vie dun matriau (ACV) peut aider ce choix. En neuf, la latitude est grande alors quen rhabilitation le champ dapplication est plus restreint. Il y a dune part la compatibilit entre un matriau ancien conserv et le nouveau matriau mis en uvre et dautre part la question de la valeur patrimoniale dun btiment. Une construction peut tre remarquable pour diffrentes raisons : son implantation, lpoque de sa construction, sa typologie, sa modnature et en tout tat de cause les matriaux mis en uvre. La contradiction entre le respect du patrimoine nonc et la recherche dune efficacit nergtique est dans ce cas difficile atteindre. Tout est une question de choix et de priorits. En rhabilitation le choix de matriaux mettre en uvre va beaucoup dpendre de la qualit de lair et de lhumidit issue de la condensation. On assigne aux matriaux plusieurs rles quils doivent remplir simultanment ou alternativement. Une bonne connaissance des caractristiques de chacun permet leur bonne mise en uvre.

    - capter lnergie solaire - stocker de la chaleur ou de la fracheur - dphaser plus ou moins leur restitution - empcher la fuite des calories vers lextrieur lhiver - faire barrage lentre de ces calories lt -

    OUTILS ET INDICATEURS

    - choix dun matriau par lanalyse de son cycle de vie (ACV) et son impact environnemental - localit dun matriau (favorise lconomie locale et limite le transport routier) - caractristiques mme du matriau (renouvelable, recyclable, sans danger pour la sant) - qualit dusage du matriau (facilit dentretien et de maintenance) - la rsistance thermique dun matriau (coefficient R) et la qualit du systme disolation

    coefficient U) - leffusivit thermique dun matriau (Ef) lment non ngligeable du confort thermique

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    5. CHANTIERS A FAIBLES NUISANCES La gestion diffrencie des dchets de chantier et la rduction des nuisances lies aux travaux sont considrer la fois en neuf et en rhabilitation. Ils concernent aussi bien les habitants que les ouvriers. Leur mise en uvre dpend dabord de la volont annonce du matre douvrage qui doit en tenir compte dans le choix des entreprises de chaque lot. La gestion dun chantier propre reprsente un cot supplmentaire qui doit apparatre dans les offres des entreprises. La politique du moins-disant tant dans ce cas l reconsidrer. Les habitudes de travail sur le chantier doivent galement voluer et intgrer ces nouveaux lments dans la gestion de la planification des tches, la gestion des commandes de matriaux et le tri des dchets. Plusieurs types de nuisances sont lis au chantier :

    - circulation accrue et aires de stationnement augmentes - nouvelles salissures et poussires - nuisance visuelle, olfactive et sonore - pollution des sols - prsence de dchets

    Des mesures efficaces peuvent tre mise en uvre : - clture opaque du chantier (support dcoratif ventuelle) - bassins de nettoyage des roues des vhicules sortant - bches tanches sous les aires de stationnement - aire dapprivoisement de matriaux concentre et rduite - mise en uvre de composants prfabriqus en atelier - mise en place de plages horaires pour les travaux les plus bruyants - tri slectif en plusieurs bennes avec une logistique adapte - valorisation des dchets

    Le secteur du btiment gnre en France plus de 31 millions de tonnes de dchets :

    - 60 % environ pour la dmolition - 30 % pour la rhabilitation - 10 % pour la construction neuve

    On note quenviron 90% de ces dchets, soit 28 millions de tonnes peuvent tre rduits. Comment ? Soit par la dconstruction soit par le recyclage.

    OFS Neuchtel

    Le chantier du nouveau sige de lOffice Fdral des Statistiques Neuchtel, install sur un site prcdemment recouvert de hangars, a permis, par la mise disposition au public de certains composants et ensuite le dmontage final des structures, de recycler 40 % des matriaux.

    En rhabilitation, certains points voqus prcdemment, peuvent prsenter certaines difficults. Un chantier en site occup par exemple soulve plus prcisment la question des accs et de la scurit des personnes. Il est alors ncessaire de mettre en place des voies distinctes pour les usagers et les affects au chantier. La gestion du planning est primordiale, notamment dans les plages horaires dintervention et dans lenchanement des tches. Les nuisances sonores, olfactives et visuelles sont des points dlicats traiter en priorit. OUTILS ET INDICATEURS

    - chartre de chantier vert - diagnostic des dchets de louvrage dconstruire

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    6. GESTION DE LENERGIE La conception des btiments anciens tenait compte de leurs implantations et de leur orientation. Une distinction se faisait entre la disposition des pices de vie et celles destines au travail. On savait se protger du soleil, des intempries et aussi profiter dune brise rafrachissante. Lenvironnement dictait un mode de vie calqu sur les saisons. Larchitecture, dans sa morphologie et ses dtails savait composer avec la gographie des lieux. Souvent, le climat et les matriaux locaux imposaient une discipline dans lamnagement des espaces btis. Limplantation dune construction relevait dune exprience commune o chaque tche devait tre facilit. "La maison est le reflet de la vie des hommes". Pierre Truchet

    "La Ferme Rolland", Perrinier (74)

    Lorientation, par exemple, de la faade principale au sud ou lest pour accueillir le maximum de soleil et faire dos aux vents dominants du nord et de louest organisait tous les accs labri dun avant-toit. Cet auvent permettait de circuler et travailler au sec. Le rez-de-chausse rserv aux caves, la grange ou lcurie rservait ltage au logement loin de lhumidit du sol. Laxe des toitures tait alors centr sur le volume utilis plutt que sur le volume construit dgageant ainsi les espaces extrieurs dcrits plus haut. Cette intelligence constructive garantissait une bonne gestion de lnergie.

    Cette tradition constructive sest perdue au fil du temps pour tre redcouverte et rebaptise "principes bioclimatiques" au moment de la crise ptrolire. Aprs avoir "gaspill" draisonnablement lnergie pendant des annes, son utilisation rationnelle est aujourdhui devenue une des priorits. En favorisant les conomies dnergie par des mesures actives et passives et en encourageant lemploi de sources dnergie renouvelables, la conception bioclimatique rpond de faon pragmatique aux surquipements sophistiqus, onreux et fragiles. En rhabilitation cela consisterait diviser par 3 8 les besoins de chauffage et de rafrachissement et en neuf construire en ayant des besoins de chauffage limits et ne pas avoir recours la climatisation. Pour ce faire les points principaux tudier et intgrer sont : En rhabilitation - lisolation thermique de lenveloppe et labsence de ponts thermiques

    - laugmentation des ouvertures au sud pour capter le rayonnement solaire - ltanchit lair du btiment - son inertie - le systme de ventilation - le type et la qualit du chauffage - leffusivit des matriaux

    En plus pour le neuf - choix du site adapt

    - la conception bioclimatique : orientation, compacit Dans ces 2 secteurs du btiment, le recours aux nergies renouvelables est primordial. La difficult en rhabilitation tant par exemple dintgrer des systmes de chauffage ou de ventilation dans une structure prdimensionne prserver :

    - le solaire thermique pour leau chaude sanitaire - le photovoltaque pour la production dlectricit (besoins internes ou redistribution sur le

    rseau) - les pompes chaleur pour le chauffage - le bois nergie pour le chauffage (plaquettes, corces, granules, sciures)

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    Le recours des quipements plus efficaces et moins nergivores participe aussi la bonne gestion de lnergie dans le btiment. Rduire les consommations dlectricit devient ainsi primordial. Les postes les plus importants tant linformatique et la climatisation. OUTILS ET INDICATEURS

    - matrise des besoins - efficacit nergtique (ventilation,

    chauffage, production deau chaude sanitaire, clairage)

    - recours aux ENR

    La conception bioclimatique, Jean Pierre Oliva, Samuel Courgey 7. QUALITE ET GESTION DE LEAU Leau est une ressource de plus en plus rare, souvent gaspille, quil faut prsent prserver et matriser. Un franais consomme en moyenne aujourdhui (2000) 137 litres / jour /an alors que certaines rgions (Amrique du Sud, Afrique et Asie) ont du mal disposer de plus de 40 litres par personne. Une rduction de consommation deau simpose. Dans le secteur du btiment, au-del de la responsabilit et du comportement de chacun, des conomies deau sont possibles par :

    - une bonne conception des installations (dimensionnement, position des robinets darrt, rductions des pressions et des dbits,)

    - linstallation de matriels performants, conomes et bien rgls - la vgtalisation des toitures - la rcupration des eaux de pluies - le contrle et la surveillance des installations (limitation des fuites) -

    La rcupration des eaux de pluie est en France presque exclusivement rserv larrosage et au nettoyage. La rglementation sanitaire est trs contraignante et nautorise que lusage deau potable (traite) dans le btiment. Seuls quelques dpartements ont autoriss lusage de leau de pluie pour les toilettes. Une conomie de consommation deau de lordre de 30 % serait envisageable en acceptant de rserver leau potable lalimentation et lhygine corporelle. Les autres besoins tant couverts par les eaux de pluie. Une installation technique permettrait :

    - la rcupration de leau des toitures - la filtration de leau par des systmes autonettoyants avant son arrive dans la cuve - puration - aspiration de leau "propre" par une pompe vers le rseau concern - trop plein avec clapet anti-retour - marquage des quipements "eau non potable"

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    Exemple dune entreprise de BTP : rcupration des eaux de lavage des camions et passage par des filtres nettoyants

    Systme de rcupration des eaux de pluie schma Otto Wack Les toitures vgtalises absorbent entre 70 et 90 % des eaux de forte pluie retardant ainsi leur vacuation. Ce systme filtre les poussires et rgulent lhumidit du microclimat. Elles sont une bonne protection solaire, le rayonnement solaire tant absorb par la vgtation et la terre. Par vapotranspiration elles amortissent la pntration de la chaleur et stabilisent la temprature des parois. La vgtalisation lgre des toitures (sdum : plante grasse sans entretien) renforce galement lisolation acoustique. La dure de vie de ce type de couverture est augmente, les tempratures de surfaces tant limites. Cette caractristique proposant ainsi un usage plus agrable et une ambiance plus "douce" aux toitures terrasses.

    Exemples de toitures vgtalises en Espagne

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    La gestion de leau de pluie dans les btiments et en extrieur - le ct rafrachissant de leau peut considrablement modifier une ambiance chaude et

    participer au confort hygrothermique dun lieu - le bassin : composant actif dun espace extrieur

    Exemples en Suisse et Allemagne La gestion de leau en rhabilitation dpend dabord de la qualit du rseau existant. On peut intervenir sur les quipements (chasses deau double commande 3/6 litres ; limitateurs de dbits des robinets ; appareils mnagers performants ; systme de comptage individuel) et suivant la typologie de la parcelle proposer des systmes de rcuprations des eaux de pluie destins larrosage et au nettoyage. OUTILS ET INDICATEURS

    - matriser les consommations - performances des quipements - collecte des eaux pluviales - facilit dentretien des rseaux

    8. GESTION DES DECHETS Le tri doit sinstaller tous niveaux dun btiment. On a vu prcdemment la question des dchets de chantier. Dans le secteur du neuf, des espaces doivent tre dfinis pour la gestion des dchets, de sa production, de son stockage son enlvement. Au niveau du logement par exemple, le tri doit tre intgr dans lespace de la cuisine. Dans les bureaux, mme objectif, sachant en plus que la production est majoritairement du papier qui est recyclable. En tout tat de cause, des locaux poubelles facilement accessibles et faciles dentretien doivent grer lentrept des containers avant leur enlvement. Dans un souci de gestion de nuisances visuelles extrieures, des espaces adapts sont prvoir pour lattente des poubelles. En rhabilitation, les objectifs sont les mmes avec les difficults lies lespace disponible.

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    OUTILS ET INDICATEURS - caractriser les futurs dchets - conditions de collecte des dechets - encourager le tri selectif et la valoraisation des dchets

    Exemple dune entreprise de recyclage des matriaux de dmolition 9. ENTRETIEN ET MAINTENANCE Ds les phases de conception, en neuf et en rhabilitation, la question de lentretien et de la maintenance se pose avec celle du choix des systmes constructifs et des matriaux mis en uvre. Selon la destination des locaux, leurs usages diffrencis et leur frquentation lentretien et la maintenance doivent tre dterminants pour la prennit dun btiment. La matrise douvrage doit trs en amont avoir tabli ses objectifs propres court et long terme. Exprims dans le programme, ils guident le projet. Une dmarche pdagogique accompagne ces objectifs en vue de sensibiliser et de faire voluer les comportements des futurs usagers. Chacun est alors responsable de son espace de vie, de travail ou dactivit. "Aujourdhui, les exigences concernant le confort ont fortement augment, mais on constate une rgression dans la capacit dune partie des usagers grer leur habitat : obstruction des bouches de ventilation, incapacit utiliser des robinets thermostatiques,Il devient donc urgent doprer une synthses entre les rflexes culturels et la matrise de la technique, et dencourager des comportements responsables". Dominique Gauzin- Muller, in Larchitecture cologique. OUTILS ET INDICATEURS

    - raisonner long terme - connaissance de lentretien - gestion de lentretien et la maintenance

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    10. CONFORTS La notion de confort est difficilement qualifiable car elle fait appel plusieurs paramtres qui interviennent dans la notion de plaisir. Le ressenti de bien tre de chacun dpend la fois de sa situation psychologique et de facteurs extrieurs comme lenvironnement visuel, olfactif, la temprature ambiante, le type de matriaux ou la qualit de lair. On dit parfois quune maison a une me, cest le mlange de toutes ces notions qui la compose et suivant le caractre de chacun on sy sent bien ou pas du tout. Intervenir sur ces paramtres est dlicat et demande de faire des choix notamment en rhabilitation. La valeur patrimoniale dun bien se compose aussi de cet environnement. Les objectifs doivent alors tre noncs par la dfinition des priorits en terme dambiances pour le minimum de consommation nergtique. La marge de manuvre tant toujours plus troite en rhabilitation. BIEN ETRE THERMIQUE Lagence nationale pour lamlioration des conditions de travail (ANACT) dfinit les tempratures de confort selon les activits suivantes :

    - sdentaire en position assise 21 23 C - physique lger en position assise 19 C - physique lger en position debout 18 C - physique soutenu en position debout 17 C - physique intense 15 16 C

    Plusieurs paramtres permettent alors dassurer ces tempratures :

    - la temprature de lair ambiant : maintien dune constante malgr les carts de temprature extrieure le jour, la nuit, lt et lhiver

    - la temprature des parois : pouvoir absorbant dun matriau et son rayonnement - lhumidit de lair : teneur de lair en vapeur deau (ambiance humide/ sche) - les mouvements de lair : vitesse de lair productrice dchanges et de dperditions (inconfort

    hivernal/ confort estival) Les interventions suivantes agissent sur ces paramtres : en rhabilitation

    - lisolation thermique de lenveloppe et labsence de ponts thermiques - laugmentation des ouvertures au sud pour capter le rayonnement solaire - ltanchit lair du btiment - son inertie - le systme de ventilation - le type et la qualit du chauffage - leffusivit des matriaux

    en plus dans le secteur du neuf - choix du site adapt - la conception bioclimatique : orientation, compacit

    OUTILS ET INDICATEURS

    - Concilier les conforts dt et dhiver - Permanence du confort - Matrise du confort par les occupants

    BIEN ETRE ACOUSTIQUE Lorsque lon parle de confort acoustique on voque rapidement la question du bruit plutt que celui du silence. La qualit acoustique dun espace relve aussi bien de la construction dans laquelle on se situe (matriaux), lenvironnement sonore extrieur (voisinage bti, voie de circulation) que la sensibilit mme des personnes, de leur histoire et leurs relations sociales. "De ce qui se passe derrire les lourdes portes des appartements, on ne peroit le plus souvent que ces chos clats, ces bribes, ces dbris, ces esquisses, ces amorces, ces incidents ou accidents qui se droulent dans ce quon appelle les parties communes, ces petits bruits feutrs que le tapis de laine rouge pass touffe, ces embryons de vie communautaire qui sarrtent toujours aux paliers.

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    Les habitants dun mme immeuble vivent quelques centimtres les uns des autres, une simple cloison les spare" Georges Perec, "La vie mode demploi". Dans le secteur du neuf, afin datteindre les objectifs de confort acoustique escompts, la bonne connaissance, ds la conception, des contraintes environnementales, des activits pratiqus et les futurs utilisateurs garantit une rponse architecturale adapte. En rhabilitation, un diagnostic de la structure existante fixe ltat dans lequel se trouve le btiment et permet, au regard de la future utilisation des locaux, de se fixer des objectifs cohrents. La valeur patrimoniale du btiment entre ici aussi en ligne de compte : choix de matriaux, paisseur, type de finition

    Acoustique et rhabilitation, amliorer le confort sonore dans lhabitat existant. Christine Simonin- Adam. Editions Eyrolles. Le diagnostic permet la synthse des bruits et de leurs origines. Il convient ensuite de proposer les "remdes" administrer. Les interventions peuvent tre lgres ou plus lourdes. En tout t de cause il est important de croiser les points suivants :

    - la nature de lintervention - la pertinence de la solution propose - le cot des travaux - la garantie du rsultat - la difficult de mise en uvre - les incidences sur laspect final

    Outre le traitement acoustique dun plancher sparatif de 2 niveaux, la question de leur isolement est souvent prsente. En rhabilitation et restructuration lourde o laffectation des locaux est modifie, le degr coupe feu obligatoire entre 2 tages oblige engager des travaux plus importants parfois mme la dmolition. Lefficacit dun traitement repose sur la qualit de sa mise en uvre. Le choix dentreprises qualifies est indispensable et le suivi de chantier est primordial. OUTILS ET INDICATEURS

    - concilier le confort thermique et acoustique - matrise des quipements et de leur mise en uvre

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    BIEN ETRE VISUEL La notion de lesthtique est toute personnelle et relative mme si dans certains secteurs elle suit la mode. En urbanisme, Hausmann a install Paris ses fameuses perces visuelles ramenant le soleil lintrieur des logements et proposant aux citadins des vues dgages vers lextrieur et le paysage bti environnant. En architecture le confort visuel tient aussi bien compte de lenvironnement extrieur, des vues vers et depuis lui, que de la qualit de la lumire ambiante intrieure. Une analyse de site est en ce point primordial pour proposer dventuels points de vues particuliers et connatre les masques voisins susceptibles de porter ombre aux constructions et rduire leur ensoleillement.

    Relations visuelles intrieures/ extrieures Mairie de Nves Parmelan (74) La bonne disposition des espaces de vie en fonction de la course du soleil et des saisons permet de matriser lusage de llectricit et rduire les dpenses nergtiques. La dimension des pices, la nature des matriaux choisis, leurs couleurs participent aussi au bon clairage. Le confort visuel passe aussi par la qualit des espaces extrieurs proposs. La gestion des limites entre le secteur priv et le public (mur, haie paysagre) peur garantir ce bien tre. Les drives sinstallent parfois dans les cas o les responsabilits personnelles ne sont pas prises.

    OUTILS ET INDICATEURS

    - forme des pices - dimensions des baies - choix des couleurs des finitions - contrle de la lumire naturelle et des

    apporst solaires

    ZAC Altas (proche dAnnecy-74)

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    QUALITE DE LAIR ET VENTILATION La gestion de la ventilation participe, au-del du bien tre olfactif, au confort gnral dun btiment. Composant actif de lefficacit thermique il rgule aussi lhumidit de lair. Naturelle ou contrle, la ventilation participe au confort des btiments neufs et est dterminant dans la rhabilitation. Le bons sens est sous-jacent dans tout systme aussi compliqu soit-il. Nos anciens construisaient avec le site et le climat :

    - implantation de la construction en fonction de la course du soleil et du vent - mise profit de la vgtation existante pour profiter de zones dombres et favoriser le

    rafrachissement - utilisation de dispositifs architecturaux simples pour se protger du soleil et de la chaleur en

    fonction des saisons - ventilation naturelle favorisant lvaporation par passage rgulier de lair

    Faisant appel leur bon sens, ils favorisaient ainsi des systmes constructifs simples et peu onreux. Et encore une fois le bon usage dun btiment participe sa bonne gestion et au contrle des dpenses nergtiques (savoir ouvrir et fermer une fentre quand il faut). Ds que lon aborde la question de la ventilation on pense dabord aux diffrents moyens de rafrachissement en excluant demble la climatisation trs mauvaise lve en terme dmissions polluantes : VENTILATION

    - ventilation naturelle par ouverture des fentres au bon moment (courant dair intrieur dans la mesure o les locaux sont traversants)

    - ventilateur lectrique : rafrachissement du corps, non de la pice - surventilation nocturne (naturelle ou mcanique pour le renouvellement dun volume dair

    entre 4 et 8 fois par heure) - puits canadien / provenal : rchauffement / rafrachissement de lair extrieur par

    insufflation dans un systme de tuyaux enterrs pour pntrer dans le btiment une temprature plus chaude / froide

    - VMC simple flux ou double flux avec changeur EVAPORATION

    - humidification de lair

    Solar Fabrik - Autriche Puits canadien : insufflation dans lespace daccueil le long de murs vgtaliss Pour les projets en rhabilitation, tous les systmes ne sont pas possibles. Ceux ncessitant des surfaces et volumes importants seront laisss de ct au profit de solutions simples tout autant efficaces. La qualit du projet proprement dit importera alors beaucoup : plan des locaux pour privilgier le meilleur ensoleillement, des pices traversantes, superposes OUTILS ET INDICATEURS

    - rductions des sources dodeurs dsagrables - bonne ventilation - faciliter lentretien des quipements de ventilation - quipements performants

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    11. BILAN A une poque o le surquipement ne fait plus recette et la gestion de nos nergies est importante, notre profession darchitecte et le secteur du btiment ont la possibilit de faire valoir leur savoir faire ancestral mais redcouvert sous la pression du rchauffement climatique. Alors que nous avons perdu le secteur du logement individuel aprs la seconde guerre mondiale, voici une occasion aujourdhui de le reconqurir dans des constructions neuves et surtout dans les plus anciennes o nos comptences ne seront que plus prcieuses. La rglementation ne cadre pas le secteur de la rhabilitation mais notre responsabilit en tant quacteur du secteur du btiment est de proposer et influencer une dmarche valorisant le dveloppement durable et protectrice de notre environnement. Le bon sens doit guider nos choix.

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    12. ETUDE DE CAS CONTEXTE DE LOPERATION La commune dAlex, en Haute Savoie, est propritaire dun ancien presbytre et souhaite y installer sa nouvelle mairie. Ce projet de rhabilitation- extension fait partie dune rflexion globale sur lvolution des quipements publics de la commune et de lamnagement du centre village. Il fait suite la mise en uvre dun PLU. Le site de la commune dAlex Petite commune de 800 habitants, Alex se situe entre Annecy et Thnes. La topographie de lensemble de la commune est trs accidente et installe de petits hameaux diffrentes altitudes.Sur un coteau dominant le Fier, le chef-lieu profite dun paysage montagneux sur 360.

    Le centre village sest dvelopp autour dune voie principale. Limplantation des constructions, initialement vocation agricole, dfinit une rue et des espaces dusage commun. La convergence des axes de circulation dgage un vaste espace public central qui nest pas vritablement une place mais en possde les fonctions. Cest un point de rencontre proche des quipements publics : cole, mairie, salle communale et auberge. La modification, sans doute au sicle dernier, du statut des voies daccs au chef-lieu par lamnagement dune dentres elles qui est devenue la voie principale, a modifi la perception du village et orient le dveloppement des amnagements successifs. La mappe sarde prsente clairement la rue du village comme la voie principale, sur laquelle sont alignes les faades. La dmolition dans les annes 70 du presbytre, la suppression de son jardin clos et la disparition du cimetire qui entourait lglise ont conduit lamnagement dun vaste carrefour au dbouch de la voie qui mne au chef-lieu depuis la route dpartementale.

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    Mappe Sarde du village dAlex - 1735

    Vue arienne rcente

    Le presbytre et son jardin clos

    Lglise et le cimetire

    VOIE PRINCIPALE

    N

    N

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    Le Presbytre actuel Implant sur les terrains dun btiment plus ancien la mme fonction, le presbytre actuel propose une architecture marque par son poque. Un volume simple coiff dune toiture 4 pans sans intrt architectural particulier. Par son implantation, il met disposition 2 niveaux de plein pied accessible soit depuis la rue soit depuis lancien jardin. Le niveau des combles libre un espace sans lumire et non exploit. Le rez-de-chausse bas (rue) est actuellement occup par une salle communale et ses annexes (office, rangement). Son accs est indpendant. Le rez-de-chausse haut (jardin) se compose dun appartement (anciennement celui du prtre) utilis notamment par diffrentes associations (jeunes, anciens). Son accs est galement indpendant. Une circulation verticale relie les 3 niveaux mais nest exploite aujourdhui que partiellement.

    A

    A

    B B

    A

    A

    B B

    REZ DE CHAUSSEE ETAGEA

    A

    B B

    COMBLES

    1.80

    1.80

    1.80

    Limite

    Entre

    Limite

    Limite

    Terrasse

    Palier

    S

    E

    O

    N

    596.15 596.03

    598.57

    596.03

    598.40

    599.91

    607.30

    601.83 601.83

    596.15

    598.19

    598.98599.05

    597.41

    596.00

    FACADE SUD FACADE EST

    FACADE OUEST FACADE NORD

    596.15

    595.00

    595.00

    COUPE AA

    COUPE BB

    607.30

    601.83

    596.15

    599.05

    596.03

    598.57

    598.19

    596.03

    599.05

    596.15

    Faux plafond

    tat des lieux sans chelle

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    Daprs lanalyse des plans dtat des lieux et un sondage visuel, la structure du btiment se compose comme suit :

    - enduit extrieur - maonnerie dagglos de 20 cm - isolation intrieure de 6 cm - plaque de pltre sur isolation

    Le rez-de-chausse bas semble sur terre plein isol. La dalle entre le rez-de-chausse bas et le rez-de-chausse haut se compose de :

    - carrelage - chape - poutrelles hourdis - pltre

    Le plancher est en bois entre le rez-de-chausse haut et les combles. Les menuiseries extrieures sont en bois double vitrage. Toutes les ouvertures sont munies de volets bois, soit battant, soit persienne. Une dpasse de toiture de 80 cm protge le rez-de-chausse haut. La toiture est 4 pans. La charpente traditionnelle bois semble dans un tat correct. Aucune ouverture dans le toit. Seules les faades nord et est se dveloppent sur les 2 niveaux. La faade ouest reprend la topographie du terrain et la faade sud ne compte quun niveau. Les parties vitres sont importantes sur toutes les faades. Le rapport "Surface vitrages / Surface faade" est de lordre de 80 % pour toutes les faades !

    Le presbytre Laccs rez de rue Laccs rez de jardin

    La salle communale La salle associative Les combles

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    OBJECTIFS ET ENJEUX La commune souhaite dvelopper, par lintermdiaire du concours quelle a lanc, une politique environnementale dans ce projet de rhabilitation (extension) de lancien presbytre. Le rendu est pour le 16 fvrier. Rcemment slectionns, les tudes sont en cours et les premires approches sont relates dans ce document. Lenjeu fix est la valorisation dune approche globale du projet par loptimisation dun maximum de cibles HQE avec une hirarchisation des priorits (A et B). A Cible 01 relation harmonieuse du btiment avec son environnement immdiat Cible 02 choix intgr des procds et produits de construction Cible 03 chantiers faibles nuisances Cible 04 gestion de lnergie Cible 05 gestion de leau Cible 07 entretien et maintenance Cible 08 confort hygrothermique Cible 09 confort acoustique Cible 12 conditions sanitaires Cible 13 qualit de lair B Cible 06 gestion des dchets dactivits Cible 10 confort visuel Cible 11 confort olfactif Cible 14 qualit de leau Les points abords ci-aprs ne cherchent pas un systmatisme dans le traitement de chaque cible mais une approche croise et interactive. Ils sont loin dtre aboutis mais font tat de lavancement des tudes sur le concours de rhabilitation (extension) du presbytre dAlex.

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    Rose des vents Le centre mto le plus proche du site est celui de Meythet, commune de plaine, toute proche dAnnecy, dont lenvironnement topographique est relativement plane. La rose des vents indique une activit vente 58.5 % de lanne. Ils sont pour 90 % compris entre 1.5 et 4.5 m/s venant principalement du Nord- Ouest. Globalement le site est vent plutt sur une tranche Nord-ouest / Sud- Est. Pendant 9.6 % de lanne, des vents compris entre 4.5 et 8.0 m/s domine le site dans cette mme tranche. Les indications donnes par la rose des vents sont non seulement prcieuses dans le cas de limplantation dune construction neuve mais galement pour la rhabilitation dun btiment. Cela peut dterminer une composition denveloppe (tanchit), lemplacement daccs (lieu protg), la mise en uvre damnagements extrieurs et aussi limplantation dune extension ventuelle (cran). La topographie des lieux peut elle aussi influer sur les vents et le confort gnral du site. En hiver ces vents peuvent refroidir considrablement le site alors quen t ils participent son refroidissement. Dans le cas de lancien presbytre dAlex, il faudra se protger des vents du Nord Ouest dans le projet de la rhabilitation du btiment : position des accs, des espaces extrieurs valoriser, de lenveloppe et de son tanchit lair La vgtation et les sols Les arbres, les haies, les buissons, la fort, un plan deau, une partie engazonne ou tout autre lment vgtal et minral participe galement lambiance gnrale dun site. La temprature de lair et sa perception peuvent en dpendre. Le relev de ces lments, leur maintien, leur transformation ou leur nouvelle implantation fait galement partie dun projet bioclimatique en neuf et en rhabilitation. Le site de lancien presbytre prsente une vgtalisation importante qui accompagne la position "centrale" du btiment dans le chef lieu et lui confre une ambiance calme et paisible. Les parties en herbe et plantes proposent un espace paisible et intime. Le lieu sorganise sur le village lest et laisse dcouvrir de larges vues sur le grand paysage Louest. Cet espace "vert" soppose et complte "la place- carrefour" minrale au sud de lglise. Contexte rglementaire Le rglement relatif la zone dans laquelle se situe un lieu est dterminant pour la dfinition des limites dintervention mais galement dans la comprhension des objectifs de la commune en terme durbanisation et dune vision de la ville ou du tissu long terme. Lancien presbytre se situe dans la zone UAh du POS qui concerne le chef-lieu, centre traditionnel et institutionnel de la commune. Les rgles dfinies dans cette zone ont pour objectif den prserver le caractre traditionnel et de renforcer sa densification et son animation, par le dveloppement du logement, des services et des quipements publics. Une intervention sur lancien presbytre la position particulire dans le chef-lieu peut modifier la perception du centre village et lui confrer une ambiance plus proche de ce qui caractrise la commune : des proximits bties, des espaces communs de petite chelle comme les cours, les passages pitionsUne telle disposition pourrait rendre la place singulire qua lglise et induire une densification du chef-lieu.

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    N

    calvaire

    fioulcuve

    dalle bton

    btondalle

    fosse septique

    fosse septiqueDa

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    Seuil

    Seuil

    Seuil

    Seuil

    Seuil

    Seuil

    Portail

    Monument aux Morts

    Coffrets

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    N 1

    Dallebton

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    Dal

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    St4

    St3

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    VOIE

    N 179

    Dal

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    DEPA

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    =

    200

    fe =

    591

    .63

    fe = 597.42

    = 200

    = 300

    = 100fe = 594.41

    = 300

    = 300

    = 300fe = 591

    .48

    = 300

    = 300fe = 591.48 fe = 592.02

    = 300

    fe = 593.36 = 300

    fe = 593.63

    = 300

    =

    300

    = 200

    St10

    St12

    St25

    St24

    St7

    St30

    St 1 (piquet)

    VUES SUR LE GRAND PAYSAGE

    ET VISIBILITE DEPUIS LE BAS DE LA COMMUNE

    ESPACE ORIENTEVERS LE CHEF LIEU

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    Trac des masques solaires du voisinage bti en hiver

    Les schmas prsents synthtisent la course des ombres portes du bti au mois de dcembre 9h00, 12h00 et 16h00. Ils ne tiennent compte ni des montagnes environnantes ni de la vgtation. Le trac des masques solaire sur le panorama Sud indiquera ces lments. Lintrt des schmas hivernaux est la recherche dune conception solaire passive. Se protger du soleil estival pour viter les surchauffes tant toujours possible, soit par des systmes de brise soleil horizontaux soit par une vgtation feuilles caduques. Ombres portes 9h00 en dcembre : Le site est largement ombr. La faade Sud du btiment existant profite du soleil. Lemplacement prvu pour lextension est lui aussi largement ombrag. Ombres portes 12h00 en dcembre : Le site est relativement clair. La faade Sud du btiment existant profite du soleil. Lemplacement prvu pour lextension est lui aussi largement ombrag.

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    Ombres portes 16h00 en dcembre : Le site est largement ombr. La faade Sud du btiment existant profite encore du soleil. Lemplacement prvu pour lextension est plutt clair. Synthse des ombres portes 9h00, 12h00 et 16h00 au mois de dcembre : Le tissu bti du chef lieu dAlex est relativement dense le long de la voie historique et au Sud du btiment rhabiliter installe un espace relativement ombrag.

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    Trac des masques solaires sur le panorama Sud

    Le trac des masques sur le diagramme solaire permet de connatre les priodes densoleillement dun lieu donn. Ces informations nous renseignent sil est possible, et dans quelles mesures, dutiliser passivement le rayonnement solaire lhiver o il est important de matriser lnergie pour le chauffage. A Alex, sur la faade sud de lancien presbytre, nous pouvons observer un ensoleillement pour les mois suivants (sans tenir compte de larbre au premier plan) : - dcembre : de 12h00 14h00 environ - janvier : de 10h00 11h00 et de 11h30 14h30 environ - fvrier : de 9h30 14h30 environ - en mars : de 8h45 16h30 environ

    11h30

    14h30 09h30

    08h45

    16h30

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    Bote outils de TRIBU ENERGIE (B. Sesolis) Calcul de lisolation thermique et des besoins de chauffage :

    Larchitecture du presbytre sapparente une maison R+1. Le coefficient U relatif la transmission calorique de lensemble de la construction est de 0.67 W/m.K Ce nombre relatif la qualit de lisolation nest pas conforme la RT 2005 et loin de lobjectif de 2050. RT 2000 0.70 RT 2005 0.55 0.67

    HQE 0.40 ENERGIE ZERO 0.30 Objectif 2050 0.25 Dans son tat actuel, le btiment a besoin pour se chauffer de 120 kWh/an/m. Ces besoins sont hors cadre ! Cela reprsente une consommation denviron 120 / 0.6 = 200 kWh/an/m. Si lon considre loccupation actuelle qui sapparente du bureau, le tableau ci-dessous reprend les diffrentes exigences : RT 2000 18 RT 2005 18 HQE 15 Objectif 2050 14 Pour atteindre ces objectifs, le projet devra porter une attention toute particulire :

    - lisolation de lenveloppe, - la rupture des ponts thermiques, - aux caractristiques des baies (taille et qualit des

    menuiseries et vitrages) - au type de ventilation - ltanchit lair

    Plusieurs facteurs sont prendre en compte, certains sont :

    - immuables car dpendent de la situation gographique du projet et du programme

    - lis au projet architectural et aux choix "techniques".

    857 761.61

    761.6 26504

    26504

    120

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    Calcul du confort dt et des besoins de climatisation :

    Le DELTAT de 4.46 C reprsente la surchauffe intrieure maximale. Elle sexplique, dune part, par la qualit, la position (intrieure) et lpaisseur de lisolation, et dautre part, par la position et le dimensionnement des ouvertures.

    Lancien presbytre nest pas climatis aujourdhui. Dans lhypothse dun rafrachissement le systme de climatisation aurait besoin de 99 KWh/m.an Pour une installation de performance moyenne, cela reprsente une consommation denviron 99 / 4 = 24.75 kWh/an/m. Cest beaucoup trop ! RT 2000 250 RT 2005 200 HQE 50 99

    Objectif 2050 5 Dans cette rgion du Sud-Est une altitude denviron 600 m, la ncessit dune climatisation est vraiment discutable et nest dailleurs pas en terme de confort "ncessaire" dans le cas prsent. Larchitecture du presbytre et lusage du btiment "fonctionnent" trs bien ensemble. Dans le cas dune rhabilitation, le confort dt est privilgier tout en utilisant au mieux les apports solaires en hiver. Afin datteindre ces objectifs les points suivants seront traiter en priorit :

    - lisolation de lenveloppe - la rupture des ponts thermiques - linertie du btiment (parois verticales et

    horizontales) - protection solaire des baies selon leur orientation - ventilation nocturne - clairage artificiel et bureautique performants pour

    limiter le surchauffes Plusieurs facteurs sont prendre en compte, certains sont :

    - immuables car dpendent de la situation gographique du projet et du programme

    - lis au projet architectural et aux choix "techniques".

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    Calcul de lclairage naturel et des consommations dclairage :

    Lindice douverture moyen est de 0.24 soit 24%. Dans le cas du presbytre, la profondeur de confort sur laquelle la lclairage naturel est suffisant est de 0.93 m. Ce niveau dclairage naturel est insuffisant si lon considre une profondeur utile de 3 m ncessaire pour lamnagement dun bureau (avec 1 ou plusieurs postes). Afin dobtenir un clairage naturel moyen intressant par rapport la profondeur dun bureau, cest sur la surface et la dimensions des ouvertures quil faut travailler. Les masques bti et paysager interfrent galement mais en rhabilitation ces donnes sont fixes moins dune extension. Pour le presbytre cela demande dans les pices clairs par le jour, un clairage artificiel denviron 1560 / 365 = 4.27 heures. Et dans les pices aveugles, un clairage artificiel denviron 2500 / 365 = 6.85 heures. Ces dures dclairage dpendent de facteurs lis :

    - au site et au programme - au projet et aux choix "techniques"

    La consommation totale dclairage est de 26.41 kW/m.an. Elle est hors cadre ! RT 2000 15 RT 2005 12 HQE 8 Objectif 2050 6 Afin de rduire cette consommation, les paramtres prendre en compte sont notamment :

    - dimension et position des ouvertures - profondeur des pices - masques solaires ventuels - performance et gestion des sources dclairage

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    Calcul des missions et stocks de dchets nuclaires induits :

    Ces calculs sont des valuations au stade dun tat des lieux dun btiment existant. Ils ont lavantage de nous donner un ordre de grandeur et nous serviront de base de comparaison pour les tapes suivantes du projet. En rhabilitation, mme si aucune rglementation nexiste, le bons sens nous dit dapprocher au plus prs les objectifs noncs pour 2050, savoir une rduction significative par 4 des missions de gaz effet de serre. Le btiment du presbytre dans sa configuration actuelle met 36 Kg de CO2 par la combustion du fioul domestique pour son chauffage et 2.11 Kg pour lclairage. Il nmet pas de dchets nuclaires par son chauffage mais en produit 1.58 g pour lclairage.

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    Calcul de la quantit deau de pluie rcuprable et dimensionnement dune cuve : Surface de toiture connectable : 440 m Moyenne de 40 litres / m, soit 440 x 40 = 17 600 litres Volume de la cuve : 3 m pour 100 m de toiture + 0,5 m volume mort (440 / 100) x 3 + 0.5 = 14 m environ Dans le logement, le volume moyen deau par personne est de 137 litres / jour. Considrons que la moyenne dans un bureau est de +/- 30%, soit 40 litres environ. Leffectif considr pour le futur usage du presbytre est de 5 personnes, soit 5 x 40 litres = 200 litres / jour Lhypothse dune consommation de 200 litres / jour serait gre facilement par linstallation dune cuve de 14 m et permettrait une autonomie de 70 jours (+ / - 3mois). Ce systme serait accompagn dun systme de filtres autonettoyants en pieds de chutes E.P. pour rduire les contraintes dentretien. Un trop plein complterait linstallation afin de protger la qualit de leau. On considrera aussi un appoint deau potable.

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    13. A SUIVRE Le projet et en cours et avance au regard des points tudis. Il va encore voluer avec les prochaines recherches. La question du cot sera aborde ainsi que sa concordance avec les objectifs noncs. On tudiera aussi les possibilits de subventions par lADEME, la rgion et le dpartement. Ce travail de fin de formation a t le prtexte dun approfondissement ncessaire lassimilation de tous les lments transmis au cours des sessions. Il aura permis une relecture des notions abordes au regard des diffrentes tudes de cas ralises. Il ne sapparente pas et na pas la prtention dtre un travail de mmoire ou de recherche, le temps court imparti pour le composer et les circonstances professionnelles faisant. La situation actuelle rvle que le secteur des btiments anciens reprsente une part importante dans la consommation dnergie. Alors quune dmarche globale favorisant le dveloppement durable commence faire sa place dans le secteur du neuf, il faut prsent sensibiliser les matres douvrage suivre cette mme politique pour leurs projets de rhabilitation. La mise en valeur de leur patrimoine est tout aussi ncessaire que la performance des nouvelles constructions. Notre rle est de les conseiller et parfois les inciter intgrer une telle dmarche dans leur politique de dveloppement. En amont, lors dune mission daide la matrise douvrage pour la programmation et ensuite au niveau des tudes et sur le chantier. Cette approche globale est ncessaire, chacun doit y prendre ses responsabilits et, plutt que de travailler avec une obligation de rsultats, prfrer une obligation de moyens. Lintgration dune approche environnementale dans un projet darchitecture napparat pas comme une contrainte supplmentaire mais plutt comme une porte dentre diffrente larchitecture. Le bons sens est revisit et exprim travers plusieurs filtres qui font sans doute transparatre la dmarche environnementale comme plus accessible et "palpable". Il faut aujourdhui bousculer les habitudes si lon veut atteindre les objectifs noncs et diminuer par 4 les missions de gaz effet de serre. Si pour cela il faut faire prendre conscience chacun de sa responsabilit, alors retrouver le bons sens de nos anciens est primordial. Cette approche nest pas contraire larchitecture, bien au contraire, elle la nourrit et lui donne une paisseur supplmentaire. Il nexiste pas de contradiction entre la qualit architecturale et le dveloppement durable. Larchitecture fait appel une multitude de notions complmentaires et circonstancielles. Aucune recette nest possible et heureusement ! "Un btiment de qualit, doit selon moi, commencer par le non mesurable, passer par des moyens mesurables dans le projet, et la fin tre non mesurable. Le projet, la fabrication des choses, est un acte mesurable. () Mais ce qui nest pas mesurable, cest lesprit. La psych sexprime par lintuition et aussi la pense ; elle sera, je crois, toujours non mesurable". Louis I. Kahn. Silence et lumire.

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    14. BIBLIOGRAPHIE Architecture climatique, une contribution au dveloppement durable Tome 1 : bases physiques / Tome 2 : concepts et dispositifs Pierre Lavigne Episud, 1994 Larchitecture cologique Dominique Gauzin-Mller Le Moniteur, 2001 La conception bioclimatique des maisons conomes et confortables en neuf et en rhabilitation Samuel Courgey, Jean-Pierre Oliva Terre Vivante, 2006 Lisolation cologique, conception, matriaux, mise en uvre Jean Pierre Oliva Terre Vivante, 2006 Acoustique et rhabilitation, amliorer le confort sonore dans lhabitat existant Christine Simonin-Adam Eyrolles, 2003 Fracheur sans clim, le guide des alternatives cologiques Thierry Salomon, Claude Aubert Terre Vivante, 2005 La maison des ngawatts, le guide malin de lnergie chez soi Thierry Salomon, Stphane Bedel Terre Vivante, 2006 Qualit environnementale des btiments, manuel lusage de la matrise douvrage et des acteurs du btiment lADEME