Etude de faisabilité du projet Kalina TV...installées dans chacun des territoires de l’outre-mer français de la région (Martinique, Guadeloupe, Guyane, St Martin et St Barthélemy)

Etude de faisabilité

du projet Kalina TV

Le 22 octobre 2009

IMCA – Etude de faisabilité du projet Kalina TV – 22/10/09 2

Sommaire

1. Contexte _______________________________________________________________ 4

2. Méthodologie __________________________________________________________ 7

2.1. Les personnalités interviewées ______________________________________________ 8

3. Pertinence et efficience du projet Kalina TV _________________________________ 10

3.1. Pertinence de Kalina TV au regard des actions publiques ________________________ 10

3.2. Efficience de Kalina TV au regard des objectifs définis ___________________________ 14

3.2.1. Le choix d’une Web TV en complément ___________________________________________ 14

3.2.2. Le choix de la technologie ______________________________________________________ 14

3.2.3. La stratégie éditoriale __________________________________________________________ 15

4. Les objectifs et le concept de Kalina TV _____________________________________ 18

4.1. Les objectifs de Kalina TV __________________________________________________ 18

4.2. Le concept de Kalina TV ___________________________________________________ 18

4.2.1. Le concept éditorial ___________________________________________________________ 18

4.2.2. Le dispositif communicationnel __________________________________________________ 20

5. La diffusion et la distribution _____________________________________________ 21

5.1. Couverture satellitaire ____________________________________________________ 21

5.1.1. Europe ______________________________________________________________________ 21

5.1.2. Continent américain ___________________________________________________________ 21

5.2. La distribution ___________________________________________________________ 22

6. Les contenus __________________________________________________________ 23

6.1. Les partenariats _________________________________________________________ 23

6.1.1. Partenariat régional ___________________________________________________________ 23

6.1.2. Partenariats avec d’autres éditeurs de programmes _________________________________ 23

7. Le business plan ________________________________________________________ 25

7.1. Réduction du coût initial __________________________________________________ 25

7.2. Optimisation des conditions économiques d’exploitation ________________________ 26

7.2.1. Recettes publicitaires __________________________________________________________ 26

7.2.2. Recettes du site Internet _______________________________________________________ 28

7.2.3. Recettes de l’agence d’images ___________________________________________________ 28

7.2.4. Les flux de trésorerie prévisionnelle (cash flow) _____________________________________ 29

7.3. Participation des collectivités publiques ______________________________________ 31

8. Conclusions ___________________________________________________________ 33

8.1. Les points forts du projet __________________________________________________ 33

8.1.1. Un concept en phase avec les objectifs et les attentes des territoires____________________ 33

8.1.2. Un projet novateur ____________________________________________________________ 34

8.2. Les points faibles du projet ________________________________________________ 34

8.3. Les conditions de faisabilité de Kalina TV _____________________________________ 35


9. Annexes : _____________________________________________________________ 37

9.1. Présentation de la société IMCA ____________________________________________ 37

9.2. Présentation de M. Xavier Gouyou Beauchamps _______________________________ 38

9.3. Termes de références de l’étude de faisabilité _________________________________ 39


1. Contexte

Ultramarine communication SAS (UMC), est une société par actions simplifiée fondée par

quatre professionnels des TIC qui opèrent à ce jour dans les télécommunications ainsi que

dans le domaine de la production et de la diffusion audiovisuelle. Ils sont originaires des

quatre DOM et sont en conséquence au fait des problématiques liées au paysage

audiovisuel ultramarin.

UMC a répondu le 25 novembre 2008 à l’appel à projet lancé par le Secrétariat Technique

Commun (STC)1 du programme INTERREGIV « Caraïbes ». UMC porte le projet intitulé

Kalina TV qui vise à assurer la connaissance ainsi que la promotion des identités et des

patrimoines culturels et touristiques de la grande région des Caraïbes, des territoires

insulaires aux pays continentaux. Le dispositif intègre 2 supports de communication

audiovisuelle :

• une télévision thématique en haute définition (HD)

• un site internet en 4 langues

Les programmes de Kalina TV seraient produits et acquis nativement en haute définition et

diffusés autant que possible dans ce nouveau standard à travers les réseaux du câble et du

satellite d’abord dans la Caraïbe grâce aux services de Canal Sat et à terme dans les

principales villes d’Europe, d’Amérique du Nord et du Sud. Ils seront composés d’achat de

droits spécifiques à la ligne éditoriale, de coproductions de magazines avec des sociétés

installées dans chacun des territoires de l’outre-mer français de la région (Martinique,

Guadeloupe, Guyane, St Martin et St Barthélemy) ainsi que de magazines réalisés en

partenariat avec la Caribbean Broadcasting Union (CBU) pour ce qui concerne la couverture

des îles anglophones.

La CBU est une organisation non gouvernementale installée à la Barbade qui fédère 32

opérateurs de radios et de télévisions publiques comme privées de la région. Outre

1 Le Secrétariat Technique Commun (STC) a en charge la communication, l’animation, l’instruction ainsi que le suivi financier et administratif du programme « INTERREGIV ».


l’échange de programmes entre les chaînes membres, elle produit également des

magazines d’information, culturels et sportifs en syndication.

Les émissions de Kalina TV seront sous-titrées en Français ou en Anglais en fonction de la

langue d’origine du magazine.

Le siège d’UMC sera fixé en Guyane, elle disposera d’une structure technique proche de la

plate-forme de diffusion de Canal Sat Caraïbes en Guadeloupe et comptera en interne moins

d’une dizaine de salariés pour assurer la gestion, la commercialisation de ses espaces

publicitaires et la fabrication de ses programmes auto promotionnels.

UMC a introduit une demande de subvention au titre du programme communautaire

INTERREGIV « Caraïbes » aux fins de financement de ses investissements techniques et de

la constitution de ses programmes de stock.

Le programme de coopération territoriale européenne INTERREGIV « Caraïbes » s’inscrit

dans le cadre de la politique de cohésion de l’Union européenne et relève de l’objectif

« coopération territoriale européenne » 2007/2013.

Son objectif général est de contribuer au développement harmonieux, concerté et durable de

l’espace Caraïbe par une croissance économique, respectueuse de l’environnement et

créatrice d’emplois. Cela suppose l’approfondissement de la coopération régionale et le

renforcement de la cohésion territoriale en améliorant la compétitivité, l’attractivité,

l’intégration et la valorisation des atouts et ressources de l’espace Caraïbes.

INTERREGIV « Caraïbes », qui bénéficie d’un budget de près de 64 millions d’euros (dont

75% au titre du Fonds européen au développement régional, FEDER), permet le

financement de projets remplissant cet objectif dans la zone de coopération du programme.

Celle-ci couvre la quasi-totalité des pays ayant une façade maritime avec la mer des

Caraïbes.

Kalina TV, a été examiné et jugé éligible par le Comité de suivi INTERREG« Caraïbes ».

Toutefois, après audition de ses fondateurs le 18 mai 2009 en Guadeloupe, le Comité de

suivi a souhaité disposer d’une étude de faisabilité de Kalina TV.


C’est la société IMCA2, International Media Consultants Associés, société d’études et de

conseils spécialisée dans les secteurs des médias et de la communication, qui a été

mandatée pour réaliser cette étude. Elle a été accompagnée dans cette mission par

Monsieur Xavier Gouyou Beauchamps3.

La proposition de prestation, qui a été établie sur la base des termes de référence fournis4,

vise à nourrir la réflexion du Secrétariat technique commun du programme INTERREG

Caraïbes (STC) avant sa prise de décision finale.

L’étude porte en particulier sur les conditions et les modalités de réalisation technique et

financière du projet Kalina TV. Cette expertise comprend en particulier un plan de

développement des activités, l’identification des risques liés aux différentes étapes du projet

et les moyens d’y remédier ainsi que la détermination des flux de trésorerie prévisionnelle.

Outre le plan de financement lié aux investissements, l’étude mettra en évidence les

conditions de rentabilité sur les trois années consécutives au lancement de la chaîne, et

notamment le fait que des financements publics seront indispensables pour assurer la

pérennité de l’activité,

Ce document constitue le rapport d’étude de la société IMCA.

2 Présentation de la société IMCA en annexe 1 3 CV de M. X. Gouyou Beauchamps en annexe 2 4 Voir annexe 3


2. Méthodologie

IMCA s’est attaché à expertiser le projet de création de la chaîne Kalina TV porté par la

société Ultramarine Communication, en évaluant sa pertinence et son efficience au regard

des programmes communautaires concernés, son opportunité dans le contexte caribéen de

l’offre existante de médias, puis par l’analyse de ses points forts et de ses points faibles, afin

d’en indiquer les conditions de faisabilité.

Dans le cadre de l’expertise documentaire, IMCA s’est appuyé sur les documents suivants :

• le programme communautaire INTERREGIV « Caraïbes » ;

• le dossier de candidature du projet Kalina TV de la société Ultramarine

Communication ;

• les publications et expériences dans les domaines ciblés et particulièrement :

- les conclusions des Etats Généraux de l’Outre Mer (2009) ;

- le rapport sur les modalités de développement de la télévision numérique

dans les collectivités d’outre-mer, réalisé à la demande du Gouvernement

et au nom du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, par M. Alain Méar,

Membre du Collège (2008).

Au cours de l’étude terrain, IMCA a interviewé différents responsables, concernés par le

projet :

• les dirigeants de chacune des collectivités territoriales (des trois DFA et deux

COM) ainsi que ceux des Comités de tourisme ;

• un représentant du STC ;

• des acteurs économiques, partenaires potentiels du projet ;

• les porteurs du projet.


2.1. Les personnalités interviewées

MARTINIQUE

Hôtel de Région

M. Alfred MARIE-JEANNE

Président

Mme Maguy MARIE-JEANNE Chef du service

Relations Internationales et Coopération

GUADELOUPE

Hôtel de Région

M. Marc VIZY Directeur Général des Services

M. Jean-Louis BOUCARD Directeur des affaires

européennes et caribéennes

Comité du Tourisme

des Iles de Guadeloupe

Mme Josette BOREL-LINCERTAIN

Présidente

M. Thierry GARGAR Directeur du Pôle Tourisme

Secrétariat Technique Commun (STC)

M. Gilles BAJAZET

Coordinateur

SAGI PAR

M. Georges MARIVAL Directeur Général

Des Hôtels & des Iles (groupe hôtelier)

M. Daniel ARNOUX

Président

Nouvelles Antilles (TO)

M. François BENARD

PDG


GUYANE

Comité du Tourisme Hôtel de Région

M. Jean Elie PANELLE

Président Vice Président du Conseil Régional

SAINT BARTHELEMY

Hôtel de la Collectivité

M. Yves GREAUX 1er Vice Président,

Comité du Tourisme de Saint Barthélémy

Mme Marie-Thérèse WEBER

Présidente

SAINT MARTIN

Bureau du Tourisme pour l’Europe

M. Olivier Louis Responsable du bureau France

PORTEURS DU PROJET

Directeur général Stéphane MARILLAT

Associé

Jean-Manuel DUPONT


3. Pertinence et efficience du projet Kalina TV

3.1. Pertinence de Kalina TV au regard des actions publiques

Il convient tout d’abord de signaler que l’Europe a décidé de placer l’année 2009 sous le

signe de l’innovation et de la créativité, dans l’idée de susciter un fort mouvement en faveur

de la transformation de ces questions en priorités politiques durables. Plus concrètement le

défi consiste à instaurer un environnement propice à toutes les formes de créativité et

d'innovation, qu'elles soient artistiques, culturelles, sociales ou technologiques, et à favoriser

l'utilisation pratique des connaissances et des idées.

Quant au programme opérationnel INTERREGIV « Caraïbes », il participe à l’objectif

«coopération territoriale européenne» pour la période 2007-2013 de la Commission

européenne. L’objectif général de ce programme opérationnel vise à « contribuer au

développement harmonieux, concerté et durable de l’espace Caraïbes, fondé sur la

croissance économique, respectueuse de l’environnement et créatrice d’emplois et favoriser

l’approfondissement de la coopération régionale et le renforcement de la cohésion territoriale

en améliorant la compétitivité, l’attractivité, l’intégration et la valorisation des atouts et

ressources de l’espace Caraïbes ».

Du point de vue des orientations stratégiques du programme, les opportunités de

développement pour la zone ont conduit à la définition de 3 grandes priorités thématiques :

- Priorité 1 : favoriser la croissance et l’emploi par l’innovation et l’économie de la

connaissance ; renforcer l’attractivité par le désenclavement et la connectivité des

territoires ;

- Priorité 2 : valoriser et protéger le capital environnemental à travers la gestion

commune durable des ressources (terrestres, maritimes,..) et des risques ;

- Priorité 3 : développer les services communs et les synergies entre les institutions et

entre les territoires pour renforcer la cohésion sociale et l’intégration de l’espace

Caraïbes.


Kalina TV a inscrit sa demande de subvention européenne au titre du programme de

coopération INTERREGIV « Caraïbes » 2007-2013, axe prioritaire 1, mesure 6.

Kalina TV est un projet novateur pour la région, dans la mesure où, quelle que soit la langue

vernaculaire du territoire caribéen, il n’existe à ce jour aucun support de communication qui

remplisse cette mission exclusive de valorisation transversale de la Caraïbe, que ce soit à

destination des populations caribéennes ou vers le public extra caribéen. Il existe bien

évidement à l’échelle de la région une multitude de chaînes locales de proximité, de

télévisions généralistes et musicales en Anglais, en Français ou en Espagnol, etc. Le

partenaire tiers du projet Kalina TV, la CBU http://www.caribunion.com/cbuonline/, dispose

même d’une chaine d’information CaribVision (http://www.caribvision.tv/), diffusée sur le

satellite et à travers les réseaux câblés locaux, et commercialisée par l’intermédiaire de sa

filiale Caribbean Media Corporation (CMC) http://cmc.cananews.net/content/. Si CaribVision

se veut « les yeux et les oreilles de la Caraïbes », selon son slogan, à travers notamment

quelques programmes de divertissement, cette chaine n’a pour vocation principale que

l’information générale sur l’actualité régionale, au même titre que LCI, I>TV ou BFM TV par

exemple. L’alliance entre UMC et la CBU va permettre aux 2 chaînes, qui remplissent des

missions complémentaires, de se renforcer mutuellement grâce à des opportunités de

mutualisation de moyens, d’élargissement de leurs auditoires naturels et de donner un

second souffle à leurs programmes de stock respectifs.

Kalina TV a également choisi de renforcer le caractère innovant de son projet en recourant à

la haute définition qui est au stade de balbutiement dans la Caraïbe. Ce choix technologique

lui permet d’anticiper l’adoption de ce nouveau standard dans la constitution de son stock de

programmes mais surtout de sublimer à travers ses documentaires les qualités intrinsèques

des patrimoines de chacune des cultures visitées.

Par ailleurs, la production régulière de magazines thématiques prévue par la chaîne

contribuera sans aucun doute à stimuler la créativité des artistes régionaux.

De ce point de vue, Kalina TV participe pleinement à la politique générale et spécifique

poursuivie par l’Europe, en particulier à la proclamation retenue pour l’année en cours.

Le projet Kalina TV est conforme à l’objectif général du programme INTERREG IV

« Caraïbes » dans la mesure où ses programmes spécifiques favoriseraient

l’approfondissement de la coopération régionale, le renforcement de la cohésion territoriale


par l’amélioration de la compétitivité, de l’attractivité, de l’intégration et la valorisation des

atouts et ressources de l’espace Caraïbes.

Du point de vue des orientations stratégiques du programme communautaire, Kalina TV

participe au développement économique de la zone Caraïbe en valorisant, à l’intérieur

comme à l’extérieur de la zone de coopération, les atouts des territoires et pays qui la

composent. Si la chaîne emploiera directement moins d’une dizaine de salariés permanents,

les commandes régulières qu’elle passera aux sociétés de production, déjà implantées ou

nouvelles, permettront de préserver ou de créer une trentaine d’emplois par territoire. Par

ailleurs, elle offre de manière générale aux entreprises des opportunités nouvelles de

développements économiques qui contribueront à l’amélioration du taux d’emploi dans la

zone. Grâce à ses programmes résolument positifs, elle valorise les identités et les cultures

plurielles de la zone et contribue à une meilleure connaissance mutuelle des populations qui

ne peuvent que conduire à l’émergence d’une identité « caribéenne » souhaitée par

l’Europe.

Kalina TV a instruit sa demande de subvention communautaire en s’appuyant sur l’axe

prioritaire 1 du programme INTERREG IV « Caraïbes » 2007-2013 : « favoriser la croissance

et l’emploi par l’innovation et l’économie de la connaissance ; renforcer l’attractivité par le

désenclavement et la connectivité des territoires ». Les porteurs du projet Kalina TV

nourrissent l’ambition de faire de cette chaîne en haute définition, la première de la région à

faire usage de ce nouveau standard, un outil de connaissance et de promotion des identités

et des cultures caribéennes d’abord dans la zone commune de coopération puis à l’échelle

internationale. Les émissions thématiques qui seront spécifiquement produites mettront en

valeur de manière complémentaire l’image, les atouts et l’attractivité des pays qui composent

la région, contribuant ce faisant à accroître la connaissance et les capacités d’accès au

marché régional.

Pour ce qui concerne le processus d’approvisionnement de la chaîne en programmes, les

porteurs du projet ont eu le souci de prendre en considération la fragilité du secteur de la

télévision locale privée et de tirer enseignement des expériences conduites dans la région

par le partenaire tiers. La logique retenue d’externalisation de la production vers des sociétés

déjà implantées dans la région ainsi que le partenariat industriel noué avec la CBU

permettent à la chaîne de recourir à un effectif optimisé et de faire preuve de flexibilité et

d’adaptabilité lui permettant de réagir rapidement à d’éventuels changements de

circonstances.


Kalina TV sera un outil précieux pour les professionnels du tourisme dans la mesure où elle

participera au développement du tourisme dans la région ; une activité qui occupe une place

importante dans l’économie des pays concernés. Selon l’INSEE, la part de cette industrie

représente entre 30 et 50% du PIB dans la plupart des îles caribéennes alors qu’elle varie

entre 6 et 7 % pour les Antilles françaises (INSEE mai 2006). Ces dernières investissent

pourtant régulièrement des sommes significatives dans les médias nationaux, en particulier,

pour valoriser leurs destinations. Ainsi chaque année, chacune de ces collectivités dépense

en direct, ou par l’intermédiaire de leurs Comités du tourisme, entre 500 K€ et 1 million

d’euros pour des actions promotionnelles sur 1 à 2 mois. Après la crise sociale qui a frappé

les Antilles au début de cette année, le Secrétariat d’Etat à l’Outre-mer a investi 500 K€ en

deux mois dans un plan de relance « Partir aux Caraïbes ».

Afin d’éviter les risques de marginalisation des petites îles ou des territoires qui ne

développent pas un tourisme de masse, mais des destinations plus orientées sur la

préservation de leur biodiversité et de leurs espaces naturels protégés, comme la Guyane,

Kalina TV veillera à ce que les spécificités de chacun soit équitablement prises en compte à

travers sa programmation.

L’objectif opérationnel 6 du programme communautaire précité, sur lequel les promoteurs de

Kalina TV ont fondé leurs demandes de subvention : « accompagner le développement des

réseaux et de la société de l’information, encourager la communication transfrontalière » est

parfaitement rempli par les activités développées par cette chaîne de télévision thématique à

destination de la Caraïbe. La création de cette plate-forme de communication transfrontalière

contribuera en effet au désenclavement des différents territoires et à faciliter l’échange de

connaissances et d’expériences entre les acteurs de la zone de coopération.

De par son objet et la nature de ses programmes, Kalina TV assurera une mission de

service public qui favorisera la réalisation des objectifs de développement économique et

d’intégration régionale poursuivis par l’Europe ainsi que les acteurs politiques et

économiques des territoires et pays de la Caraïbe.


3.2. Efficience de Kalina TV au regard des objecti fs définis

La télévision demeure à ce jour l’outil de communication le plus pertinent pour permettre

d’assurer la connaissance et la promotion de la région.

3.2.1. Le choix d’une Web TV en complément

Cependant, une étude publiée au début du mois d'avril 2009 par la société Microsoft5 montre

que l’essor d’Internet est bien réel et pourrait amener la navigation sur le web à dépasser la

consommation de télévision à partir de 2010 sur le continent européen.

Dans cette perspective, le choix d’associer une Web TV à la chaîne de télévision permet non

seulement d’élargir d’emblée l’audience des productions broadcast aux internautes du

monde entier mais surtout d’anticiper sur les nouveaux modes de consommation des

médias.

Le programme INTERREGIV « Caraïbes » ayant considéré que « le développement de

réseaux et de services de télécommunication constitue une priorité pour l’espace de

coopération et un facteur essentiel de son insertion », Kalina TV, en tant que plate-forme de

communication centrée sur la Caraïbe, apporte des éléments de réponse à ces

préoccupations.

3.2.2. Le choix de la technologie

Les dernières évolutions technologiques (numérisation et compression des données)

rapportées au domaine de l’audiovisuel ont permis une amélioration de la qualité des

signaux et un gain notable en consommation de bande passante. La haute définition, qui

offre encore un meilleur confort d’écoute (son spatial) et de visualisation (écran 16/9ème),

s’est progressivement installée pour devenir le futur standard pour les chaines dites

Premium, aussi bien pour la production de programme que pour leur diffusion.

Le choix fait par Kalina TV de retenir la haute définition pour l’acquisition de ses droits de

diffusion ainsi que pour la production de ses magazines est pertinent pour la qualité visuelle

recherchée dans la restitution de la beauté de la Caraïbe, mais il présente une contrainte

5 http://www.telesatellite.com/actu/tp.asp/tp/34671


financière. La HD affiche en effet un surcoût de l’ordre de 20 à 30% par rapport à la définition

standard (SD) pour les équipements et la production d’une chaine de télévision.

Soucieuse de cette contrainte, Kalina TV a toutefois opté pour des technologies de dernière

génération qui utilisent des systèmes ouverts nettement moins onéreux que les équipements

broadcast traditionnels : Apple pour sa postproduction, ses serveurs de production et de

diffusion et Sony XDCAM EX pour ses caméscopes et caméras de plateau. Ces

technologies sont déjà à l’œuvre dans différentes chaines de télévision européennes

notamment en Allemagne et en Autriche, ou encore à Chypre.

L’opérateur satellitaire, CanalSat Caraïbes, qui sera sollicité pour la diffusion des

programmes de Kalina TV dans la région propose en effet à ses abonnés l’accès sur option

à 5 chaînes en haute définition (TF1 HD, M6 HD, National Géographic Channel HD,

Eurosport HD et Disney Cinéma HD en plus des abonnements spécifiques aux produits

Canal Plus) moyennant 7 euros/mois. Toutefois, ces chaines sont diffusées pour le moment

sous l’ancienne norme, en MPEG2 et non en MPEG4, et l’opérateur dispose de peu de

capacités en MPEG2. Par ailleurs, s’il est disposé à faire des facilités pour la diffusion de

Kalina TV en SD, eu égard à ses engagements en faveur de la production locale en Outre-

mer de manière générale, il est fort peu probable qu’un tel niveau d’effort soit réalisé pour la

HD qui demeure une offre sur option, compte tenu de la ressource nécessaire.

Néanmoins, si dans un premier temps, Kalina TV ne peut pas être diffusée en HD, il est

important qu’elle puisse produire en HD dans la perspective :

• de sa diffusion hors de la zone Caraïbe

• des rediffusions ultérieures dans la zone.

Au total, le recours à la haute définition et au matériel de dernière génération constituent un

compromis original et intéressant.

3.2.3. La stratégie éditoriale

Kalina TV a été positionnée comme une chaine de télévision thématique destinée à la

connaissance et la promotion de la Caraïbe sur la scène internationale, en particulier en

faveur des destinations touristiques des 3 DFA et des 2 COM.

Pour cibler et fidéliser son auditoire, Kalina TV a défini 7 thématiques principales dans sa

programmation :


• La découverte : Tourisme - Nature - Environnement - Patrimoine - Développement

durable

• Les divertissements : Culture - Musique - Danse – Théâtre

• Le Sport : Aventure - Compétitions sportives originales – Rallies

• Le Bien être : Mode - Beauté – Santé

• Les Arts : Littérature - Peinture - Artisanat – Cuisine – Architecture

• Les Industries : Economie – Transport – Hébergement – Restauration – Agriculture

• Les Evénements : Salons professionnels – Rencontres culturelles – Informations

services

Ce sont en effet des thèmes qui retiennent généralement l’intérêt des touristes et qui sont

traités par les télévisions ayant la même vocation à l’instar des chaînes Voyage

(www.voyage.fr), Liberty TV (http://www.libertytv.com) ou encore de Yes Italia, la très

récente chaine de la RAI qui assure la promotion du « made in Italia » et de « l’italian way of

life » (http://www.newcorainternational.it/En/YesItalia.aspx).

Seule Liberty TV figure dans l’offre de base de CanalSat Caraïbes mais sa programmation

ne cible pas spécifiquement la région même si elle propose à l’occasion des reportages ou

des sujets y ayant trait.


Composition du bouquet de programmes TV proposé par CanalSat Caraïbes.

CHAINES GENRE PDA 1 Sport + Sport Eurosport Sport 0,9% L’équipe TV Sport Equida Sport RTL9 Divertissement 1,2% 13ème Rue Divertissement TF6 Divertissement 2,2% Téva Divertissement 0,4% Comédie Divertissement Paris 1ère Divertissement i>Télé Information LCI Information 2,1% Euronews Information Jetix Jeunesse Canal J Jeunesse Voyage Découverte Planète Découverte Planète no limit Découverte TF1 Généraliste 7,6% TV5 Monde Généraliste M6 Généraliste 5,7% Télé Guyane Généraliste Télé Guadeloupe Généraliste 42,9% Télé Martinique Généraliste Tempo Généraliste 4,2% Fô Généraliste ATV Généraliste TV Breizh Généraliste MCM Musique 1,4% Trace TV Musique 2,3% Cuisine TV Divertissement LCP/AN Information TMC Généraliste A1 Guadeloupe Généraliste 4,4% Canal 10 Généraliste ACG Généraliste

1 sondage Guadeloupe Métridom mars 2008,


4. Les objectifs et le concept de Kalina TV

Avant de s’intéresser aux conditions économiques de faisabilité du projet, il convient d’abord

de vérifier le bien fondé de ses objectifs et de son concept.

4.1. Les objectifs de Kalina TV

L’objectif premier de Kalina TV est un objectif « interne » dans le sens régional du terme. Il

s’agit de mettre en place un outil au service d’une meilleure connaissance et compréhension

mutuelle entre les différents « pays » des Caraïbes permettant de déboucher sur une

dynamisation des échanges de toutes natures (économiques, culturels, etc.).

Le deuxième objectif, externe, consiste à promouvoir ces destinations à l’extérieur du

marché régional tout en précisant les spécificités et particularismes de chacune d’entre elles

auprès des différents marchés cibles, notamment en matière de tourisme. Or, ces marchés

cibles sont appréciés différemment d’une île à l’autre. Ils sont communs aux Antilles et à la

Guyane françaises lorsqu’il s’agit des marchés européens, France métropolitaine en tête,

alors que d’autres marchés ne sont réellement prioritaires que pour certaines ; le Brésil pour

la Guyane et Saint Barthélémy ou les Etats Unis pour les deux COM. Par exemple, la

clientèle américaine (du nord) représente 70 à 75 % des touristes visitant Saint Martin.

Malgré ces différences, il existe une convergence de vue des différents acteurs politiques et

économiques des trois départements et des deux collectivités d’outre-mer de la zone

caribéenne, sur les objectifs affichés du projet. Certains privilégient l’objectif « interne »

d’autres mettent l’accent et la priorité sur l’objectif « externe ». De ce fait, ceux-ci sont

intimement liés et de même importance.

4.2. Le concept de Kalina TV

4.2.1. Le concept éditorial

Le concept même « d’une télévision thématique consacrée à la promotion de la Caraïbe »

est unanimement validé par les personnalités rencontrées. Un outil promotionnel dédié à la

région est d’autant plus favorablement perçu dans le contexte de crise économique mondiale

qui exacerbe la concurrence entre les différentes régions du monde pour attirer investisseurs


et touristes ; crise globale à laquelle se superpose la crise socio-économique et politique des

Antilles-Guyane.

Valoriser aussi bien le patrimoine que les potentiels économiques et humains est considéré

comme une obligation qui n’est pas correctement remplie par les médias existants. L’image

des territoires caribéens qui est aujourd’hui véhiculée relève trop souvent de la caricature, et

va des images de cartes postales des plages de Saint Barthélémy, dont tous les aspects

culturels et patrimoniaux restent ignorés, aux scènes de violence urbaine du printemps

dernier en Guadeloupe et Martinique qui font fuir touristes et investisseurs.

La physionomie des paysages audiovisuels des Antill es et de la Guyane

Dans son rapport sur les modalités de développement de la télévision numérique dans les

collectivités d’Outre-Mer, le CSA pointait une demande légitime, exprimée avec force, d’une

offre télévisuelle élargie et gratuite ; demande suscitée par la physionomie des paysages

audiovisuels ultramarins et amplifiée par les potentialités ouvertes par la technologie

numérique.

Le paysage audiovisuel dans les départements française d’Amérique (DFA) est très

concentré et largement dominé par RFO qui atteint des parts d’audience s’échelonnant de

plus de 50 % en Guyane, à 45 % en Guadeloupe et près de 40 % en Martinique. Or, les

programmes « locaux » proposés par les antennes de RFO ne représentent qu’environ 30 %

de sa programmation globale, le reste étant constitué de programmes issus des chaînes

métropolitaines.

Quant aux chaînes locales privées, chaînes de proximité, elles proposent :

• soit une programmation qui est, in fine, calquée sur celle de RFO, avec une grande

partie (parfois jusqu’à 70% là encore) de leurs programmes en provenance des

chaînes privées métropolitaines, c’est le cas notamment d’ATV en Martinique, de La

Une en Guadeloupe ou encore d’ACG en Guyane ;

• soit une programmation d’ultra proximité (selon la terminologie du CSA) à base de

couverture et de captation d’évènements locaux, d’émissions de plateaux et de libre

expression (avec tous les risques de dérapages inhérents à ce type d’exercice), c’est

le cas de KMT en Martinique, Canal 10 et Eclair TV en Guadeloupe, Carrib’INTV à

Saint Barthélémy et Saint Martin.


Kalina TV a pour ambition de combler un vide dans ce paysage audiovisuel de la Caraïbe en

proposant un dispositif qui présente de façon dynamique et positive toutes les composantes

et facettes de la Caraïbe, et en y consacrant la quasi intégralité de son temps d’antenne.

4.2.2. Le dispositif communicationnel

Le projet Kalina TV est constitué de deux supports complémentaires : une chaîne de

télévision et un site Internet qui, à terme, devrait être disponible en 4 langues et démarrerait

en français et anglais.

A l’heure où tombent les frontières entre les médias et où les contenus audiovisuels de toute

nature sont omniprésents sur le web, cette complémentarité entre les deux supports est

essentielle. Le site Internet revêt une importance fondamentale dans le développement et le

succès du projet.

• Grâce à sa couverture mondiale, les programmes de Kalina TV dans sa version Web

TV devront être accessibles à tous, partout et en permanence, y compris dans les

zones non couvertes par la diffusion satellitaire.

• Sa vocation de site marchand devra être clairement affichée de façon à contribuer au

chiffre d’affaires de la structure par des recettes complémentaires de publicité et de

e-commerce. Il aurait aussi pour caractéristique de nouer et de valoriser des

partenariats commerciaux, particulièrement dans le secteur touristique avec des

compagnies aériennes, tour-opérateurs, sociétés hôtelières, loueurs de voitures et de

bateaux, croisiéristes, etc. Ce domaine est en effet un des premiers dans la

hiérarchie du e-commerce. Dans la vente en ligne des biens culturels6, le secteur

transports/tourisme arrive en deuxième position derrière la vente des produits

d’édition (livres, CD, DVD, jeux vidéo et logiciels).

6 La vente en ligne de biens culturels devrait atteindre, en France, 600 millions d’euros en 2009, soit une

progression de 12 % par rapport à l’année précédente. Source : institut GFK


5. La diffusion et la distribution

Les conditions de faisabilité de Kalina TV portent en grande partie sur les modes de diffusion

qui seront choisis. Sachant que l’objectif « externe » d’une couverture de l’Europe et

également de certaines zones des Amériques (USA/Canada et Brésil) doit être considéré au

même niveau que l’objectif « interne », la diffusion par satellite offre à ce jour la meilleure

efficacité pour une chaîne de télévision thématique à vocation internationale.

Budgétairement cette option est lourde du fait de l’importance de la zone géographique à

couvrir. C’est pourquoi, la diffusion de Kalina TV sur Internet est aussi essentielle dans le

dispositif (cf. chapitre précédent) dans l’optique d’une couverture mondiale à moindre coût.

5.1. Couverture satellitaire

5.1.1. Europe

En Europe, les plates formes majeures Hot Bird@13°E et Astra@19°2 E permettraient de

couvrir les principaux marchés en télévision directe : France, Allemagne, Italie, Espagne,

Benelux, ainsi que l’Europe de l’est, le Maghreb et le Proche Orient et alimenteraient les

têtes de réseaux câblés et IPTV de toute l’Europe. Elles pourraient être complétées

ultérieurement par des satellites domestiques (UK, Scandinavie).

• Le budget annuel est de l’ordre de 1,3 M€.

5.1.2. Continent américain

Des plates formes Intelsat en bande C permettraient d’assurer une bonne desserte des

réseaux câblés et IPTV des Etats Unis et d’Amérique du sud, y compris les Caraïbes

anglophones. Elles pourraient être complétées par une plate forme Anik pour inclure le

Canada.

• Le budget annuel d’un tel dispositif est de l’ordre de $1 million.


5.2. La distribution

Kalina TV a prévu de développer des accords de distribution avec des opérateurs de

bouquets satellites, du câble et d’IPTV afin que la chaîne soit intégrée dans leurs différentes

offres.


6. Les contenus

En matière de contenus, les sources d’approvisionnement de Kalina TV seraient composées

d’achats de droits spécifiques ainsi que de productions propres et de coproductions.

6.1. Les partenariats

Le déploiement de Kalina TV sur les différentes plates formes de diffusion tel qu’il a été

précisé dans les chapitres précédents ne pourra se faire que de façon progressive. Une

politique de développement de partenariats avec des chaînes existantes amenées à diffuser

une sélection des programmes de Kalina TV devrait être engagée.

Cette stratégie permettrait à la fois de développer l’audience de la chaîne et de disposer

« d’une vitrine » dans des zones non couvertes.

6.1.1. Partenariat régional

C’est dans cette optique qu’un partenariat est noué avec la CBU, organisme non

gouvernemental basé à la Barbade qui fédère 32 télévisions publiques et privées de la

région, afin de développer un programme d’échange et de coproduction d’œuvres

audiovisuelles.

Ce partenariat lui permettrait ainsi d’asseoir une grille à moindre coût.

6.1.2. Partenariats avec d’autres éditeurs de progr ammes

Des chaînes dont la programmation est proche des thématiques que développerait Kalina

TV et/ou dont une partie de la cible a une forte affinité avec la zone caribéenne existent déjà

que ce soit en Europe ou sur le continent américain. Il serait opportun que Kalina TV

s’inscrive dans une relation de partenariat avec certains de ces diffuseurs.


6.1.2.1. Chaînes thématiques

Sans prétendre à l’exhaustivité on peut citer, dans le domaine du voyage et de la

découverte, les chaînes suivantes :

• Voyage en France, Viajar en Espagne, Yes Italia, Vacanze TV et Marco Polo en

Italie, Discovery Travel & Living et Travel channel en Angleterre.

• en Amérique du Nord : Discovery channel, National Geographic channel, Travel

channel

• en Amérique du Sud : Sun Channel TV

• ainsi que les chaînes du secteur du luxe et de l’art de vivre, telles que Luxe TV en

France, Class Life en Italie, World Fashion Channel qui diffuse en Italie, Grèce,

Suisse, et dans d’autres pays d’Europe du nord et de l’est, etc.

6.1.2.2. Chaînes à programmation communautaire Certaines chaînes proposent des programmes à destination de communautés ethniques.

C’est le cas par exemple d’une des chaînes régionales de l’Ile de France, Cap 24, qui, dans

sa nouvelle formule, va inclure des programmes à l’intention de chacune des grandes

communautés résidant dans la région, au premier rang desquels la communauté antillaise

forte de quelques 700 000 personnes. Kalina TV aurait toute légitimité à devenir un

fournisseur de contenus privilégié de Cap 24 dans le cadre d’un accord de partenariat entre

les deux chaînes.

Ce type de programmes et/ou de chaînes existent également dans d’autres pays européens

où sont implantées des communautés antillaises.


7. Le business plan

Le contexte international de crise conjugué aux incertitudes socio-économiques et politiques

dans la zone caribéenne conduisent à ajuster le business plan initial dans une double

perspective de :

• réduction du coût initial du projet jugé trop élevé par certaines personnalités

interviewées et qui semble offrir des marges de manœuvre notamment par une

redistribution dans le temps de la production et des acquisitions de programmes ;

• optimisation des conditions économiques d’exploitation permettant d’atteindre et de

conserver l’équilibre et ainsi d’assurer la pérennité de la chaîne. Sur ce chapitre, il

s’agit de trouver des sources de recettes potentielles, complémentaires de celles déjà

inscrites au business plan.

Par ailleurs, la participation des collectivités territoriales est un des éléments clés de la

viabilité du projet et de sa pérennité. Il ne s’agit toutefois pas pour elles de dispenser des

subventions mais bien d’être des partenaires actifs d’un nouvel outil au service de la

promotion de leurs territoires.

7.1. Réduction du coût initial

La volonté de réduire le coût initial du projet est envisageable. L’étude de faisabilité a

notamment identifié la réduction des stocks de programmes comme un des éléments

permettant de répondre prioritairement à cet objectif ; les autres postes de dépenses étant

normalement évalués.

Cette réduction peut se traduire de manière assez drastique. En effet les promoteurs du

projet ont, dans le budget initial, valorisé deux années de stocks, ce qui offre des marges de

manœuvre en termes d’économies. Cette réduction des stocks de démarrage permettra

d’assurer un ajustement éditorial en fonction des retours du public une fois Kalina TV lancée,

même si elle implique une modification des rythmes de diffusion notamment par un

renforcement de la multidiffusion.


Une réduction de 40 % des charges liées aux programmes (les charges fixes restant elles

inchangées) permettrait de faire baisser sensiblement le budget de lancement et de

fonctionnement, qui passerait alors de 6,6 millions d’euros à 5,2 millions d’euros.

7.2. Optimisation des conditions économiques d’expl oitation

Différentes sources de recettes potentielles n’ont pas été étudiées dans le business plan

initial. Elles semblent cependant pouvoir s’inscrire dans le plan de développement de Kalina

TV avec une montée en charge progressive. Les promoteurs du projet auraient d’ailleurs

intérêt à se positionner le plus rapidement possible sur ces secteurs en développement

rapide.

7.2.1. Recettes publicitaires

Le marché publicitaire actuel, quelle que soit la région du monde, reste difficile et en pleine

mutation. Son évolution, pour l’année 2009, serait négative de l’ordre de – 7,2 % selon les

prévisions de l’institut IDATE7 et les recettes publicitaires de la télévision connaitraient une

baisse de 7,5 %. Il est à noter qu’Internet serait le seul média à tirer son épingle du jeu avec

une progression de ses investissements de l’ordre de 11 % (ce qui correspond toutefois à 5

points de croissance en moins par rapport à 2008). 7 In “The world television market” 19ème édition – 22 septembre 2009

Total des charges fixes 3 101 K€

Total des charges liées aux programmes - 40 % 2 106 K€

Total budget version 2 5 207 K€

Total des charges fixes + charges liées aux programmes : 6 612 K€

Charges fixes 2 953 Charges liées aux programmes 3 344

- Investissements techniques 1 128 - Achats de droits 672 - Investissements techniques extra communautaires 82 - Production interne 1 248

- Frais de personnel 1 140 - Coproductions Euro Régions 840 - Frais généraux 444 - Coproductions CBU (extra communautaires ) 60

- Etudes et rapports 160 - Sous titrage 264 - Coûts administratifs 5 % 148 - Identité visuelle 56

- Web TV 130 - Déplacements et indemnités voyages 59

- Plan de communication 15

- Coûts administratifs 5 % 167

Total des charges charges fixes 3 101 Total des charges liées aux programmes 3 511

Budget initial en K€

Répartition des postes budgétaires selon la nature de la charge


A cela s’ajoute le fait que le marché publicitaire local de chacun des territoires demeure

particulièrement étroit, atteignant tout au plus 56 millions d’euros chacun (en 2008) pour les

deux plus importants (Martinique et Guadeloupe). Ce montant comprend les investissements

médias et hors médias.

Investissements en communication médias et hors méd ias dans les 3 DFA

Ces chiffres doivent connaître une double réfaction :

• une première au titre de la baisse du marché due à la crise que traverse le marché

publicitaire. Si les DFA enregistrent la même baisse que l’ensemble du monde en

2009, les chiffres indiqués ci-dessus doivent à minima être réduits de 7 %. Ce

pourcentage devrait être plus important dans les zones concernées, notamment en

raison des évènements sociaux qui ont pénalisé l’activité économique.

• Une deuxième au titre de la sur évaluation des données publiques qui ne tiennent

pas compte des remises et autres négociations commerciales, d’autant plus

importantes en période de difficultés économiques.

On peut raisonnablement estimer, pour 2009, des marchés publicitaires inférieurs à 50

millions d’euros en Martinique et Guadeloupe et inférieur à 15 millions d’euros en Guyane,

avec des répercussions évidentes sur le chiffre d’affaires de l’ensemble des supports.

L’année 2010 ne devrait pas, selon l’IDATE, voir une nouvelle contraction du marché

publicitaire. Cependant, il faudrait attendre 2012 pour que le marché global retrouve (en

valeur) son niveau de 2008.

Martinique Guadeloupe Guyane Année 2008 (Source CSA)

Investissements publicitaires médias + hors médias 56,7 56,1 17,5 - dont investissements publicitaires médias 39,5 36 10,6 - dont Investissements RFO Télévision 5,5 6,3 2,5

- part de marché RFO Télévision 14% 17% 23% - dont Investissements chaîne n°2 3,7 1,1 0,9

- part de marché chaîne n°2 9% 3% 8%

Chaînes n° 2 : ATV (Martinique) - La Une (Guadeloupe) - ACG (Guyane)

en M€


Compte tenu de l’ensemble de ces éléments, on peut admettre que l’évaluation des recettes

de publicité figurant au business plan de Kalina TV, si elles sont prudentes, ne semblent pas

sous évaluées. D’autant qu’un nouveau support, quel que soit sa qualité et la légitimité de

son positionnement éditorial, doit toujours faire preuve de pugnacité et de patience avant de

s’imposer sur un marché publicitaire par nature attentiste.

En revanche, il est envisageable que d’autres sources de recettes commerciales puissent

venir s’additionner aux recettes publicitaires traditionnelles.

7.2.2. Recettes du site Internet

Il s’agit des recettes du site marchand que pourrait développer Kalina TV en complément de

la Web TV initialement envisagée. Elles proviendraient :

• De la publicité, et on l’a vu, Internet est le seul média à connaître une progression de

ses investissements publicitaires. Il est ainsi devenu le 3ème média mondial derrière la

télévision et la presse et devance la radio. Et si l’IDATE prévoit une réorientation à la

hausse du marché publicitaire global pour 2010 et les années suivantes, c’est

essentiellement grâce à la forte progression prévue des investissements se portant

sur ce média.

• Du e-commerce largement orienté vers l’industrie du tourisme. La rémunération

s’effectuerait sur les opérations commerciales, achats de billets, de prestations, etc.

réalisées via le site internet Kalina TV.

7.2.3. Recettes de l’agence d’images

Kalina TV pourrait également tirer des recettes complémentaires en assurant une fonction

« d’agence d’images » à la disposition de producteurs ou diffuseurs en quête de reportages

et/ou de documentaires portant sur la zone caribéenne.

Ces images pourraient venir de deux sources :

• La production propre de Kalina TV

• Les UGC (contenus générés par les internautes) qui seraient « postés » par des

internautes sur le site de Kalina TV dans la perspective d’être commercialisés à


l’instar de ce qu’a développé la société Citizenside, plate forme de vente des images

et vidéos réalisées par des reporters amateurs. Un partenariat pourrait peut-être être

également mis en œuvre avec cette société.

Ces hypothèses de recettes complémentaires restent à être évaluées en fonction de la

complexité des fonctionnalités développées et pourraient être mises en œuvre

ultérieurement dans le cadre de nouveaux programmes de financement.

7.2.4. Les flux de trésorerie prévisionnelle (cash flow)

Le plan d’affaires prévisionnel qui accompagnait le dossier de candidature relevait que les

principes d’équilibre économique reposaient notamment sur une prise en charge à hauteur

de 75% par les programmes communautaires pour ce qui concerne les investissements

techniques et de programmes ainsi que pour les coûts relatifs aux 2 années de préparation

et de lancement du projet.

Cet équilibre était également subordonné à la pérennité de la participation des collectivités

publiques, alors que la crise économique et financière internationale ainsi que les

turbulences sociales qui ont marqué les Antilles et la Guyane n’étaient pas encore installées

au moment de l’élaboration du dossier de candidature. Néanmoins, il apparaît clairement

que le soutien des collectivités publiques sera indispensable au moins pendant les 5 années

consécutives au lancement du projet.

La période la plus délicate pour Kalina TV interviendra, comme on peut le constater sur le

compte de résultat et le tableau de financement, au cours de l’année 3, moment où les aides

financières communautaires cesseront alors que les recettes commerciales ne se seront pas

complètement installées. A l’issue de cet exercice, le résultat fait apparaître un solde négatif

de - 35K€ et une trésorerie de - 229,5K€.

Le budget prévisionnel fait état d’une anticipation de la disparition de ces subventions

européennes à travers une diminution significative des charges en personnel (570 K€/an en

année 1 et 2 versus 306 K€ l’année suivante) et en coûts administratifs (157 K€/an en année

1 et 2 versus 30 K€ les années suivantes).

Ces ajustements, associés à une progression régulière des recettes commerciales de

publicité (+ 57% en année 3, + 70% en année 4, + 76% en année 5 pour se stabiliser à 650


K€ en plein exercice) permettent à Kalina TV de renouer avec un résultat et une trésorerie

de fin d’exercice en positif sur les années suivantes.

La progression continue des flux de trésorerie au terme des soutiens financiers

communautaires (191 K€ en année 3, 335 K€ en année 4 et 479 K€ en année 5), donne à

penser que l’entreprise disposerait de suffisamment de liquidités pour poursuivre ses

activités à long terme, pour rembourser ses dettes et pour faire face à ses investissements.

Compte de résultat sur 5 ans

Préparation Lancement Exploitation courante

Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5

Les produits 1 361,7 2 236,1 1 492,7 1 642,7 1 792,7

- Recettes commerciales de Publicité 0,0 200,0 350,0 500,0 650,0

- Recettes TL Achat 0,0 100,0 100,0 100,0 100,0

- Apports en industrie 30,0 30,0 0,0 0,0 0,0

- Subventions d'exploitation régionales 400,0 400,0 400,0 400,0 400,0

- Sub. Eqt CEE / Investissements virée au résultat 94,5 189,1 189,1 189,1 189,1

- Sub. Eqt CEE / Programmes virée au résultat 0,0 453,6 453,6 453,6 453,6

- Sub. Exploit° CEE / Charges de prép. - lanceme nt 837,1 863,4 0,0 0,0 0,0

Les charges 1 242,2 2 020,1 1 527,9 1 533,9 1 539,9

- Dotation amorts investissements techniques 126,1 252,1 252,1 252,1 252,1

- Dotation amorts programmes 0,0 616,8 616,8 616,8 616,8

- Bandes annonces, auto-promo 0,0 35,0 35,0 35,0 35,0

- Web TV 50,0 50,0 50,0 50,0 50,0

- Personnel 570,0 570,0 306,0 312,0 318,0

- Frais généraux 222,0 222,0 222,0 222,0 222,0

- Etudes et rapports 79,9 79,9 0,0 0,0 0,0

- Voyages et déplacements 29,4 29,4 16,0 16,0 16,0

- Communication 7,5 7,5 0,0 0,0 0,0

- Charges et coûts administratifs 157,4 157,4 30,0 30,0 30,0

Le résultat 119,4 216,0 -35,2 108,8 252,8


Tableau de financement sur 5 ans

Préparation Lancement Exploitation courante

Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5

Trésorerie début exercice A 0,0 371,5 43,5 -229,5 68,5

Le résultat 119,4 216,0 -35,2 108,8 252,8

+ Neutralisation amortissements 126,1 868,9 868,9 868,9 868,9

(-) Neutralisation sub.° équip. virée au résultat -94,5 -642,7 -642,7 -642,7 -642,7

= Le cash-flow B 151,0 442,2 191,0 335,0 479,0

Les ressources C 2 229,4 1 134,0 0,0 0,0 0,0

- Capital social - Apport Associés 150,0 0,0 0,0 0,0 0,0

- Subvention Equipement CEE / Inv. Techniques 945,4 0,0 0,0 0,0 0,0

- Subvention Equipement CEE / Programmes 1134,0 1134,0 0,0 0,0 0,0

Les emplois D 2 802,5 1 542,0 0,0 0,0 560,0

- Investissements Techniques 1260,5 0,0 0,0 0,0 0,0

- Investissements Programmes 1542,0 1542,0 0,0 0,0 560,0

Variat° du BFR E 793,6 -362,2 -464,0 -37,0 103,0

- Evolution des dettes 793,6 -312,2 -426,5 0,5 140,5

- Evolution des créances 0,0 50,0 37,5 37,5 37,5

Trésorerie fin exercice F = A+B+C-D+E F 371,5 43,5 -229,5 68,5 90,5

7.3. Participation des collectivités publiques

Kalina TV a pour concept éditorial la promotion des pays de la Caraïbe, particulièrement

dans sa dimension touristique. Cette industrie du tourisme est déjà fortement contributrice

dans les différentes économies de la zone (et en progression significative dans le cas de la

Guyane).

Les Comités du Tourisme des différents territoires disposent de budgets de promotion non

négligeables (7,5 M€ pour la Martinique, 6,4 M€ pour la Guadeloupe, 2 M€ pour la Guyane,

pour ne citer que les DFA). Ils pourraient faire de Kalina TV un outil au service de leur

stratégie et l’intégrer à un rang prioritaire dans leurs plans de communication, par le biais de

contrats cadres ou de conventions à négocier.


Les Collectivités publiques ont toute légitimité via notamment des Contrats d’Objectifs et de

Moyens (COM) à déléguer des missions de service public à des médias privés ou mixtes.

Des partenariats de long terme pourraient donc être conclus permettant aux Collectivités

concernées :

• D’avoir la maitrise de la communication et de la présentation de leurs territoires

respectifs. Cet aspect est particulièrement important pour nombre des responsables

rencontrés, notamment ceux des Comités de Tourisme. Ils ont naturellement le souci

de valoriser toutes les spécificités de leur propre territoire, et également de contrôler

la cohérence des différentes actions de communication vers leurs marchés cibles.

• De disposer de programmes fournis par Kalina TV, qu’elles utiliseraient par exemple

pour nourrir leurs propres sites web (l’appétence des internautes pour les contenus

vidéos est toujours plus forte) ou encore valoriser leurs territoires lors de

manifestations et évènements locaux comme internationaux.

Le projet tel qu’il est présenté nécessiterait une participation financière des collectivités

publiques qui peut être raisonnablement fixée à 120 K€/an pour chacun des trois DFA et à

80 K€/an pour chacune des deux COM au regard du service qu’apporterait Kalina TV en

faveur de la promotion de ces destinations et en comparaison des COM conclues entres les

télévisions locales privées et les collectivités métropolitaines8.

Certaines des recommandations faites par les territoires dans le cadre des Etats Généraux

de l’outre-mer ont d’ailleurs clairement fait état de la possibilité de « soutenir financièrement

et de façon pérenne la production d’images et d’informations (émissions de télévision et

radio, magazines, reportages, publireportages, documentaires) en provenance des territoires

français de la Caraïbe et des pays et territoires voisins »9 .

8 In CB news 21/10/09 - La Région Bretagne a signé avec trois chaînes de télévision locales, TV Rennes, Tébéo et Ty Télé, un contrat d’objectifs et de moyens de 590 000 € pour la saison 2009-2010. Il s’agit d’œuvrer en faveur du développement de la TNT bretonne ainsi que de soutenir le travail de syndication entre les trois chaînes afin qu’elles proposent des programmes communs d’intérêt régional.

9 Chapitre 6.42 de la synthèse des Etats Généraux de l’outre-mer


8. Conclusions

8.1. Les points forts du projet

8.1.1. Un concept en phase avec les objectifs et le s attentes des territoires

La communauté ultramarine doit être prise en considération10. Cette citation « cri du cœur »

qui figure parmi d’autres dans les premières pages de la synthèse des Etats Généraux de

l’outre mer pourrait être le sous titre du projet Kalina TV.

Prendre en considération cette communauté de la Caraïbe, pour la valoriser tant à ses

propres yeux qu’à ceux des touristes et/ou des investisseurs de Métropole ou d’autres

régions d’Europe et du monde, tel est le concept sur lequel se fonde le projet Kalina TV. Il

répond ainsi par bien des aspects aux demandes qui ont été formulées lors des Etats

Généraux, que celles-ci émanent des territoires eux-mêmes ou des groupes de travail

métropolitains.

Le besoin de médias traitant de la Caraïbe a été largement pointé, que ce soit pour :

• développer l’insertion des départements d’outre-mer dans leur environnement

régional (thème n°6) par exemple par le biais d’émi ssions télévisées sur la Caraïbe

(chapitres 6.27 et 6.29) ;

• faire connaître et partager l’identité, la culture et la mémoire (thème n° 8) en mettant

l’accent sur la production et la distribution des produits artistiques et culturels ainsi

que par la mise en œuvre des outils de communication, de diffusion et de

coopération culturelles (chapitres 8.8, 8.9 et 8.10).

Faisant une large place à la dimension touristique des territoires, le projet Kalina TV s’inscrit

de façon évidente dans le plan de « Tourisme durable pour l’outre-mer » relancé lors des

Etats Généraux. La mise en œuvre de cet outil serait, d’ailleurs, de nature à contribuer à la

relance de l’activité touristique, durement ébranlée par les derniers mouvements sociaux aux

Antilles et en Guyane, ainsi que l’ont souligné certaines des personnalités interviewées.

10 Synthèse des Etats Généraux de l’outre mer : Gilbert à Paris


L’intégration dès l’origine des nouvelles technologies et particulièrement la place d’Internet

dans le dispositif Kalina TV devrait être un des multiples maillons permettant une meilleure

connaissance et un meilleur accès aux technologies de l’information et de la communication,

notamment pour la jeunesse caribéenne, pour laquelle c’est un enjeu majeur11.

8.1.2. Un projet novateur

Kalina TV est un projet novateur en premier lieu car il est « seul dans sa catégorie » : aucun

autre média ou dispositif de communication concurrent n’existe à ce jour.

En effet, les médias audiovisuels « dits locaux » tels que RFO ou les chaînes privées

existantes ont une programmation dont l’essentiel (entre les deux tiers et les trois quarts) ne

s’intéresse pas directement à la Caraïbe mais provient des chaînes nationales publiques ou

privées.

En deuxième lieu, c’est un projet novateur par le dispositif retenu qui accorde une même

importance à la diffusion audiovisuelle qu’à la plate forme numérique intégrant un site web

offrant de nombreuses applications.

Et d’une certaine manière, c’est un projet novateur par le type d’organisation envisagée qui

requiert une structure légère de 6 personnes seulement.

8.2. Les points faibles du projet

La principale difficulté à laquelle se heurte la mise en œuvre du projet Kalina TV est d’ordre

financier.

Le contexte économique difficile ne joue évidemment pas en sa faveur, pas plus que le

contexte politique et social « mouvant » des Antilles et de la Guyane qui a des

conséquences non négligeables sur les capacités (et la volonté) d’investissement des

partenaires privés potentiels. Parmi eux, les grandes entreprises de tourisme ont à remonter

la pente après les mouvements sociaux du printemps dernier qui ont grevé leurs finances

(Martinique et Guadeloupe).

11 Chapitre 6.6 et chapitre 3 du sous axe 1.1 de la synthèse générale concernant Saint Martin


Une autre difficulté réside dans l’amplitude géographique des marchés cibles. Ceux-ci

couvrent une vaste partie de la planète, en l’occurrence l’Europe et une large part du

continent américain. Une bonne couverture de cet ensemble nécessiterait d’être sur

plusieurs plates formes satellitaires et de négocier des accords de distribution avec les

différents opérateurs de bouquets de programmes (cf : chapitre 4). Seul serait envisageable

un déploiement progressif. Il devrait, en outre, résulter d’un consensus entre les différents

territoires dans la désignation des marchés cibles prioritaires.

Cependant, cette coûteuse couverture satellitaire pourrait n’être qu’une option

géographiquement limitée et déterminée en fonction des possibilités budgétaires. La

diffusion sur internet de Kalina TV, ainsi que cela est prévu, lui permettant d’être accessible

« world wide ».

8.3. Les conditions de faisabilité de Kalina TV

Les conditions de faisabilité résultent d’abord de la volonté des différents partenaires,

promoteurs du projet Kalina TV et collectivités territoriales de développer ensemble un

dispositif qui allie véritablement les deux objectifs précisés précédemment, de :

• coopération régionale ;

• outil de promotion haut de gamme auprès des marchés cibles, en respectant les

spécificités de chacun des territoires pour mieux les valoriser collectivement et

individuellement.

Cela suppose un engagement financier durable des collectivités territoriales sur des

montants relativement modestes au regard du service fourni. Cet engagement constitue la

principale préoccupation du STC. Les collectivités se sont montrées disposées à s’engager

dans cette voie sous certaines réserves portant essentiellement sur les garanties de retour

sur investissement. L’une d’entre elles envisage même une prise de participation dans

Kalina TV. Ces contraintes pourraient être levées à travers la contractualisation de COM

pluriannuels qui spécifieraient les engagements mutuels de Kalina TV et des collectivités

territoriales concernées.

Les conditions de faisabilité ont également trait à un autre objectif, celui de l’optimisation du

business plan afin qu’il soit le plus ajusté possible en matière d’investissement et le plus

créatif et diversifié en matière de sources de revenus. Ceci afin d’apporter des recettes


complémentaires à celles générées par la publicité mais aussi de partager les risques afin de

ne pas se trouver tributaire d’un seul mode de financement (le marché publicitaire dont la

reprise reste hypothétique, en tout cas pour les prochains mois).

Des pistes de nouvelles contributions financières ont été indiquées dans ce rapport, elles

restent à être évaluées.

* *

*


9. Annexes :

9.1. Présentation de la société IMCA

IMCA, un spécialiste des médias et de l'audiovisuel

Fondé en avril 1994 par Pascal Josèphe, IMCA est un cabinet spécialisé dans le domaine de

la communication. Il est aujourd’hui leader en France sur le marché des services, études et

audits destinés aux entreprises de l’audiovisuel, du cinéma, de la radio, de la presse et du

multimédia.

IMCA propose à ses clients un ensemble de services qui répond à leurs préoccupations,

conduit à des résultats tangibles et vise l’obtention d’avantages compétitifs à moyen et long

termes :

- Conseil et études en stratégie,

- Conseil et études en contenus éditoriaux,

- Conseil et études en technologie des médias,

- Conseil et études en management et performances,

- Conseil et études en marketing et politique commerciale,

- Conseil et études en analyse juridique et institutionnelle.

IMCA intervient auprès d’une clientèle de :

- Groupes de communication et/ou industriels,

- Chaînes de télévision (généralistes ou thématiques, internationales, nationales et

locales),

- Producteurs de télévision,

- Distributeurs (câble, satellite, ADSL, téléphonie mobile),

- Sociétés de production,

- Sites et fournisseurs d’accès Internet,

- Groupes de presse (quotidienne et magazine),

- Stations et groupes de radio,

- Institutionnels : municipalités, organismes publics, ministères, instances

européennes.


Les consultants de IMCA ont une expérience opérationnelle vécue dans les médias et les

milieux institutionnels, sur l’ensemble des thématiques tant éditoriales, économiques,

techniques que juridiques de ces secteurs.

Le groupe IMCA dispose de correspondants locaux dans 9 pays majeurs de l'audiovisuel en

plus de la France : Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Espagne, Suède, Pays-Bas,

Australie, Japon, Etats-Unis.

9.2. Présentation de M. Xavier Gouyou Beauchamps

Xavier Gouyou Beauchamps, est diplômé de l’Institut politique de Paris et ancien élève de

l’ENA.

Il a exercé successivement les fonctions suivantes :

• Sous préfet, directeur du cabinet du Préfet de la Région Centre (1964-1966),

• Membre du cabinet de M. Edgar Faure, Ministre de l’Agriculture (1966-1968), puis de

l’Education (1968-1969),

• Membre du cabinet de M.V. Giscard d’Estaing, Ministre de l’Economie et des

Finances (1969-1974),

• Porte-parole du Président de la République et chef du service de presse de la

Présidence (1974-1976),

• Préfet de l’Ardèche (1976-1977),

• Président de la SOFIRAD, de Sud-Radio et de le Cie libanaise de télévision, Vice

Président de Radio Monte Carlo, Administrateur délégué d’Europe n°1 (1977-1981),

Président de la Cie française de télévision (1978-1984),

• Conseiller du Ministre de la Culture et de la Communication pour l’élaboration de la

nouvelle législation de l’audiovisuel (1986),

• Président de Télédiffusion de France (TDF) (1986-1992),

• Président de SOFIPOST (1992-1994),

• Directeur général de France 3 (1994-1996),

• Président de France2 et France3 (France Télévision) (1996-1998),

• Co-fondateur et PDG d’Antalis-tv (Broadcasting service provider) (2001-2006).


9.3. Termes de références de l’étude de faisabilité

Projet de création d’une chaine de télévision desti née à la connaissance et à la promotion des pays et terri toires de la Caraïbe

sur la scène internationale

TERMES DE REFERENCE DE L’ETUDE DE FAISABILITE

1. Contexte de la mission La société ULTRAMARINE COMMUNICATION SAS a répondu le 25 novembre 2008 par l’intermédiaire de la collectivité régionale de la Guyane à un appel à projet lancé à l’initiative du Secrétariat technique commun (STC) du programme communautaire INTERREG IV « Caraïbes ». Le projet, appelé Kalina TV, vise à la création d’une chaine de télévision en haute définition, secondée d’une Web TV, destinées à assurer la connaissance et la promotion de la Caraïbe sur la scène internationale. Les programmes seraient composés d’achats de droits spécifiques ainsi que de productions et coproductions portant sur le patrimoine culturel, artistique, sportif, etc. des pays et territoires de la grande région. Ce projet, qui sollicite les financements du programme communautaire INTERREG, s’appuie sur le principe de la coopération régionale. Kalina TV a ainsi sollicité le concours de la Caribbean Broadcasting Union (CBU), organisme non gouvernemental basé à la Barbade, qui fédère 32 télévisions publiques et privées de la région, afin d’enrichir et d’élargir ses sources d’approvisionnement. A l’issue de l’examen du dossier Kalina TV et de l’audition des initiateurs du projet le 18 courant en Guadeloupe, le STC a souhaité disposer d’une étude de faisabilité destinée à appuyer sa prise de décision.

2. Objectifs de l’étude de faisabilité Le projet Kalina TV, jugé éligible par le STC, est au stade de l’identification. En complément du dossier de candidature, les porteurs du projet ont répondu aux interrogations des membres du comité de sélection lors de la séance du 18 mai 2009. L‘étude de faisabilité s’attachera par conséquent à porter une attention particulière sur les conditions et modalités de réalisation technique et financière du projet Kalina TV, notamment :

- un plan de développement des activités,

- l’identification des risques liés aux différentes étapes du projet et les moyens d’y remédier,

- la détermination des flux de trésorerie prévisionnelle.


L’étude devra en particulier outre le plan de financement lié aux investissements, mettre en évidence les conditions de rentabilité sur les trois années consécutives au lancement de la chaîne. Si des financements publics et privés sont nécessaires pour assurer la pérennité de l’activité, l’étude devra attester de l’engagement des bailleurs de fonds à accompagner le projet dans sa partie exploitation. En outre, il conviendra de démontrer les conditions d’exploitation au terme de ces soutiens financiers s’il est prévu qu’ils s’arrêtent.

3. Méthodologie Pour l’ensemble de ces propositions, l’étude se basera entre autre sur les documents suivants :

- programme communautaire INTERREG IV « Caraïbes »,

- dossier de candidature ULTRAMARINE COMMUNICATION, projet Kalina TV,

- publications et expériences dans les domaines ciblés,

- rapport des missions des bailleurs de fonds. La mission s’entretiendra en particulier pour ce faire avec les personnalités ou institutions suivantes :

- le Secrétariat technique commun (STC),

- les porteurs du projet,

- la Caribbean Broadcasting Union (CBU),

- toute collectivité territoriale des 3 départements français d’Amérique (Guadeloupe, Guyane et Martinique) et 2 collectivités d’Outre-mer (Saint-Barthélémy et Saint-Martin), comités du tourisme ou chambres consulaires ou autres structures nécéssaires..

4. Expertise à mobiliser Compte tenu de la nature du projet Kalina TV, le consultant devra disposer de compétences confirmées dans la réalisation d’études d’opportunité et de faisabilité concernant l’audiovisuel. Ses connaissances devront être avérées en matière d’expertise comptable et gestion financière, ou à défaut se les adjoindre. Ses connaissances dans les principaux domaines de la stratégie éditoriale télévisuelle, des systèmes d’information et de communication comme de process audiovisuel, tant en matière de coopération régionale que de tourisme caribéen, devront être suffisamment diversifiées pour lui permettre de prendre en compte tous les types de questions que soulève la réalisation d’une telle étude.

5. Interlocuteur du consultant Le consultant sollicitera, pour toutes questions relatives à la collecte des données, à l’interprétation des termes de référence et à la production du rapport de l’étude de faisabilité au STC situé au Conseil régional de la Guadeloupe.


6. Résultat attendu L’étude de faisabilité fera l’objet d’un rapport écrit et d’une transmission sous format électronique.

7. Calendrier prévisionnel L’étude se déroulera sur une période de 5 semaines après la signature de la commande.

Documents

Etude de faisabilité du projet Kalina TV...installées dans chacun des territoires de l’outre-mer français de la région (Martinique, Guadeloupe, Guyane, St Martin et St Barthélemy)