72
Institut International d’Ingénierie Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : [email protected] - w ww.2ie-edu.org MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER EN INGENIERIE DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT OPTION : EAU ET ASSAINISSEMENT Présenté par : ABDERAMAN Oumar Abakar Travaux dirigés par : Dr. Franck LALANNE, Enseignant-chercheur à 2iE Dr. Oumar TRAORE, Microbiologiste, Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) Jury: Présidente : Dr. Hela KAROUI Membres : M. Boukary SAWADOGO Dr. Franck LALANNE ETUDE DE LA QUALITE PHYSICO-CHIMIQUE ET BACTERIOLOGIQUE DES EAUX DE PISCINES A OUAGADOUGOU Promotion [2015/2016]

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

  • Upload
    others

  • View
    35

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Institut International d’Ingénierie Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : [email protected] - www.2ie-edu.org

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER

EN INGENIERIE DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT

OPTION : EAU ET ASSAINISSEMENT

Présenté par :

ABDERAMAN Oumar Abakar

Travaux dirigés par :

Dr. Franck LALANNE, Enseignant-chercheur à 2iE

Dr. Oumar TRAORE, Microbiologiste, Laboratoire National de Santé Publique (LNSP)

Jury:

Présidente : Dr. Hela KAROUI

Membres : M. Boukary SAWADOGO

Dr. Franck LALANNE

ETUDE DE LA QUALITE PHYSICO-CHIMIQUE ET

BACTERIOLOGIQUE DES EAUX DE PISCINES A OUAGADOUGOU

Promotion [2015/2016]

Page 2: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 i i

DEDICACE

Je dédie ce présent mémoire de fin d’études à :

Ma très chère mère HADJA ACHTA MAHAMAT BADOUR et à mon père

OUMAR ABAKAR pour m’avoir donné la chance d’être venu au monde et montré

le chemin de l’école et de la droiture ;

Ma très chère tante FATIME KHOURSSI (KAKAI) pour son entretien et ses

conseils ;

Mes très chers grands frères ADOUM ALKHALI SALEH, BRAHIM BIRKE

ABDEL HADI, MAHAMAT OUMAR ABAKAR pour leurs soutiens moral et

financier. Recevez ce présent mémoire qui est le produit des efforts qui sont les

vôtres ;

Ma famille en général pour l’amour et la sympathie à mon égard ;

Et à toute personne qui a contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce

mémoire.

Page 3: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 ii ii

REMERCIEMENTS

Nos remerciements vont droit aux enseignants, administrateurs, et à tout le personnel de l’Inst itut

International de l’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE) qui ont contribué largement à

notre formation. Mes remerciements vont également à l’endroit de tout le personnel du

Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) et particulièrement au chef de service de la

direction de toxicologie du contrôle de l’environnement (DTCE) M. Ousmane TRAORE, à Dr

Oumar TRAORE, M. KONATE Francis et M. Bernard OUEDRAOGO.

Un sacré remerciement à nos Encadreurs : Dr Franck LALANNE et Dr Oumar TRAORE.

Tout le long de ce stage nous avons été aidés par le personnel du laboratoire (LEDES de 2iE)

qui méritent tant de reconnaissances il s’agit de Mr HEMA Sohamaï et Mr TINDOURE Noël.

Page 4: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 iii iii

RESUME

Dans la ville de Ouagadougou, les piscines accueillent chaque année plusieurs milliers

de visiteurs d’après l’Office National du Tourisme du Burkina Faso. On y va pour se détendre,

se rafraichir ou pour pratiquer une activité physique. Des études précédentes ont montré que les

usagers sont fréquemment exposés à des risques sanitaires notamment des maladies d’origines

hydriques et des lésions cutanées. Dans le souci d’apporter des solutions à cette problématique,

notre étude avait pour objectif de contribuer à l’amélioration de la qualité des eaux de piscine en

vue de préserver la santé des baigneurs. Pour ce faire, huit piscines dénommées de A à H ont fait

l’objet de notre étude. Les eaux de la piscine A ont fait l’objet des prélèveme nts et d’analyses

hebdomadaires, tandis que pour les sept autres piscines, un seul échantillon ponctuel a été

analysé. Les paramètres physico-chimiques considérés étaient le pH, la température la turbidité,

le chlore libre et total, et les paramètres microbiologiques étaient les Coliformes totaux, fécaux,

Escherichia coli, Streptocoque fécaux et Staphylococcus aureus. Des résultats physico-

chimiques, le pH des eaux de toutes les piscines étudiées était relativement stable et répond aux

normes en vigueur au Burkina Faso. Cependant, le chlore libre subit des fluctuations et ne répond

pas à ladite norme. Au niveau de la piscine A, la turbidité ne répond pas à la norme en vigueur

au Burkina Faso. Aussi, l’étude de la corrélation n’a montré aucun lien entre le chlore libre et les

autres paramètres physico-chimiques. Pour les autres piscines dont les analyses ont été

ponctuelles, les piscines B, E, F et G avaient de valeurs de turbidité qui respectaient la norme

alors que celles des piscines C, D et H ne l’étaient pas. Concernant la qualité bactériologique,

trois de huit piscines (B, E et H) contenaient uniquement des coliformes totaux, les autres étaient

exempts en bactéries. Pour remédier à cette situation, une meilleure gestion des piscines

s’impose, notamment une filtration en continue des eaux ou l’ajout des coagulants, afin de baisser

la turbidité. La mesure du taux de chlore avant l’ajout des galets est important. Il est également

important de sensibiliser les usagers sur les risques des maladies, liées à la fréquentation des

piscines.

Mots clés :

Qualité

Eaux de Piscines

Ouagadougou

Page 5: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 iv iv

ABSTRACT

In the city of Ouagadougou, swimming pools welcome every year thousands of visitors according

to the National Tourist Office of Burkina Faso. People go there to relax, refresh ourselves or to

exercise. Previous studies have shown that users are frequently exposed to health risks,

particularly water-borne diseases and skin lesions. In order to provide solutions to this problem,

our study aimed to contribute to improve the quality of swimming pool water in order to preserve

the health of users. To do this, eight swimming pools named from A to H were the subject of our

study. Water’s samples of pool A were and analyzed weekly, while for the other seven pools

only one-point sample was analyzed. The physico-chemical parameters considered was pH,

turbidity, free and total chlorine, and microbiological parameters were Total Coliforms, Faecal

Coliforms, Escherichia coli, Faecal Streptococci and staphylococcus aureus. The physico-

chemical results and pH of all the pools studied was relatively stable and meets the current

standards in Burkina Faso. However, free chlorine fluctuates and does not meet this standard. At

pool A, turbidity and temperature do not meet the current norm in Burkina Faso. Also, the study

of the correlation showed no link between free chlorine and other physicochemical parameters.

For the other swimming pools, the pools B, E, F and G had turbidity values that respected the

norm while those of swimming pools C, D and H were not. Concerning bacteriological quality,

three of eight pools (B, E and H) contained only total coliforms, the others were bacteria-free.

To overcome this situation, better management of swimming pools is necessary, in particular

continuous filtration of the water or the addition of coagulants is necessary in order to reduce the

turbidity, the measurement of the chlorine level before the addition of the pebbles is and

awareness among users about the risks of diseases related to swimming pools is very important.

Keywords:

Quality

Swimming pools

Ouagadougou

Page 6: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 v v

SIGLES ET ABBRÉVIATIONS

°C : Degré Celsius

AHA : Acide halo acétiques

BCA : Bromochloroacétique

BDCA : Bromodichloracétique

BDCM : Bromodichlorométhane

Br : Brome

Ca(ClO) 2 : Hypochlorite de calcium

CF : Coliformes fécaux

CH : Chloral hydrate

Cl2 : Chlore

CT : Coliformes totaux

E. Coli : Escherichia coli

DBA : Dibromoacétique

DBCA : Dibromochloroacétique

DBCM : Dibromochlorométhane

DCA : Dichloroacétique

DCAM : Dichloramine

F : Fluor

g : Gramme

G : Génération/Vitesse de rotation

h : Heure

HAN : Haloacétonitriles

HOCl : Acide hypochloreux

I : Iode

LNSP : Laboratoire National de Santé Publique

MBA : Monobromoacétique

MCA : Monochloroacétique

MCAM : Monochloramine

mg/L : Milligrammes par litre

MS : Ministère de la Santé

m.h : Mètre fois heure

NTU : Nephelemetric Turbidity Units

Page 7: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 vi vi

OCl- : Ions hypochlorite

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONTB : Office National du Tourisme du Burkina

pH : Potentiel d’Hydrogène

PHMB

SIET

:

Polyhexaméthylène de biguanide

Syndicat des industriels des équipements de traitement et de l’analyse de l’eau

SF : Streptocoques fécaux

SPC : Sous-produit de chloration

SPD : Sous-produit de désinfection

TBM : Tribromométhane

TCA : Trichloroacétique

TCAM : Trichloramine

TCM : Trichlorométhane

THMs : Trihalomethanes

TTC : Triphenyl-2, 3, 5-Tétrazolium Chlorure

UFC : Unité Formant Colonie

U.S.E.P.A : United States Environment Protection Agency

μl

μm

:

:

Microlitre

Micromètre

Page 8: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 vii vii

SOMMAIRE

DEDICACE ..................................................................................................................................... i

REMERCIEMENTS ....................................................................................................................... ii

RESUME ...................................................................................................................................... iii

ABSTRACT .................................................................................................................................. iv

SIGLES ET ABBRÉVIATIONS ...................................................................................................... v

SOMMAIRE................................................................................................................................. vii

LISTE DES FIGURES ................................................................................................................... ix

LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................................ x

INTRODUCTION........................................................................................................................... 1

I.1. Définition......................................................................................................................... 4

I.2. Caractéristiques et fonctionnement des piscines .................................................................. 4

I.2.1. Système de traitement de l’eau ................................................................................... 4

I.2.2. Filtration................................................................................................................... 5

I.2.3. Désinfection.............................................................................................................. 7

I.2.4. Apport d’eau neuve ................................................................................................... 9

I.3. Risques sanitaires liés à la fréquentation des piscines .......................................................... 9

I.3.1. Risques biologiques ................................................................................................... 9

I.3.2. Norme de potabilité des eaux de piscines au Burkina Faso ..........................................17

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES ...........................................................................18

II. Présentation de la structure d’accueil ....................................................................................19

II.1. Présentation de la zone d’étude .........................................................................................20

II.2. Description des piscines étudiées ......................................................................................21

II.3. Méthodologie ..................................................................................................................22

II.3.1. Entretien avec les gestionnaires des piscines ..............................................................22

II.3.2. Enquête sur les comportements et les perceptions des baigneurs ..................................22

II.3.3. Echantillonnage........................................................................................................23

II.3.4. Analyse des données.................................................................................................23

II.3.5. Analyse physico-chimique ........................................................................................23

II.3.6. Analyse bactériologique............................................................................................24

II.3.7. Méthode de filtration sur membrane ..........................................................................27

Cultures bactériennes ..............................................................................................................28

CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION .......................................................................29

III. Les enquêtes .......................................................................................................................30

III.1. Enquêtes auprès des gestionnaires des piscines...............................................................30

Page 9: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 viii viii

III.2. Enquêtes baigneurs ......................................................................................................32

III.3. Résultats des analyses des échantillons de la piscine A ...................................................35

III.3.1. Paramètres physico-chimiques ..................................................................................35

III.3.2. Paramètres bactériologiques de la piscine A ...............................................................37

III.3.3. Analyses des corrélations ..........................................................................................39

III.3.4. Résultats des analyses des paramètres physico-chimiques et bactériologiques des piscines

B, C, D, E, F, G, H ..................................................................................................................42

CHAPITRE IV : PROPOSITIONS DES SOLUTIONS D’AMELIORATION DE LA QUALITE

DES EAUX AUX GESTIONNAIRES DES PISCINES.................................................................44

IV. Propositions des solutions ....................................................................................................45

IV.1. Comportements des baigneurs .......................................................................................45

IV.2. Excès de chlore ............................................................................................................45

IV.3. Excès de turbidité .........................................................................................................46

IV.1. Présence des microorganismes ......................................................................................46

CONCLUSION .................................................................................................................................47

RECOMMANDATIONS .....................................................................................................................48

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................49

ANNEXES ..................................................................................................................................... I

Page 10: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 ix ix

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Différents types des piscines ......................................................................................... 4

Figure 2: Système de traitement ................................................................................................... 5

Figure 3: Demande en chlore...................................................................................................... 15

Figure 4: carte de localisation de la ville de Ouagadougou et de la zone d’étude ...................... 21

Figure 5: Gélose au chromocult.................................................................................................. 25

Figure 6: Gélose au mannitol salt ............................................................................................... 25

Figure 7: Gélose au DNase ......................................................................................................... 26

Figure 8: Rampe de filtration...................................................................................................... 27

Figure 9: filtre à sable ................................................................................................................ 31

Figure 10: Ajout de galet de chlore ............................................................................................ 31

Figure 11: fréquence des fréquentations des baigneurs .............................................................. 31

Figure 12: Consignes sur l'hygiène publique.............................................................................. 33

Figure 13: comportement des baigneurs pendant la baignade .................................................... 34

Figure 14: évolution de chlore en fonction de fréquentation...................................................... 35

Figure 15: Evolution de la température de l'eau ................................ Erreur ! Signet non défini.

Figure 16: Evolution de la turbidité ............................................................................................ 36

Figure 17: Courbe d'évolution du pH ......................................................................................... 37

Page 11: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 x x

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Désinfectants et systèmes de désinfections pour les piscines .................................... 8

Tableau II: Manifestations de protozoaires associées aux piscines ............................................ 13

Tableau III: Temps nécessaire à la destruction de 99% de E. coli en fonction de la forme de

chlore pour une même quantité de produit. ................................................................................ 14

Tableau IV: normes des eaux de piscine au Burkina Faso ......................................................... 17

Tableau V: Récapitulatif des méthodes utilisées pour les paramètres bactériologiques ............ 24

Tableau VI: recherche classique de la désoxyribonucléase (DNase) ......................................... 27

Tableau VII: Mode de traitement et produit de désinfection utilisé ........................................... 30

Tableau VIII: Résultats des enquêtes de la fréquentation de baigneurs ..................................... 31

Tableau IX: Perception des baigneurs ........................................................................................ 32

Tableau X: Résultats des comportements des baigneurs ............................................................ 33

Tableau XI: Résultat des analyses bactériologiques................................................................... 38

Tableau XII: Résultat d’analyse des échantillons de la piscine A .............................................. 39

Tableau XIII: Matrice de corrélation des variables au niveau de chaque axes factoriels ........... 40

Tableau XIV: Matrice de corrélation.......................................................................................... 40

Tableau XV: Résultats de paramètres physico-chimiques des piscines B C D E F G H. .......... 42

Tableau XVI: Résultats des paramètres bactériologique des sept piscines ................................ 43

Tableau XVII: Mesures à mettre en œuvre pour les comportements des baigneurs .................. 45

Tableau XVIII: Causes et mesures à mettre en œuvre ............................................................... 46

Tableau XIX: Causes et mesure à mettre en œuvre pour la turbidité ......................................... 46

Tableau XX: Mesure à mettre en œuvre pour la présence des microorganismes ....................... 46

Page 12: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

1

INTRODUCTION

L’eau est une ressource vitale. Elle intervient dans toutes les composantes de la vie

de l’homme : productions agro-pastorales, alimentation, industrie, loisirs…etc (Bello et al.,

2012). L’utilisation des eaux à des fins récréatives passe souvent par l’aménagement de sites

de baignade parmi lesquels les piscines sont les plus utilisés. Pendant longtemps, les piscines

ont été considérées surtout comme des bassins purificatoires. C’est avec la Rome antique que

les piscines sont devenues des lieux de détente et de compétition. L’Afrique en générale et le

Burkina Faso en particulier n’échappe pas à cette tendance qui fait de la piscine un lieu de loisir.

Trente (30) piscines d’hôtels ont été dénombrées à Ouagadougou, selon l’Office National du

Tourisme du Burkina, la majorité étant construite dans les grands hôtels de la ville destinés à

l’usage des clients, le taux de fréquentation moyen national est de quarante (40) personnes par

jours/piscine. Cependant, l’eau de la piscine, bien qu’elle soit propre ou claire à l'origine, se

contamine très rapidement. Dans le souci d’améliorer la qualité des eaux de piscine, plusieurs

désinfectants sont utilisés tels que, le brome, le rayon ultraviolet (UV), le polyhexaméthylène

de biguanide (PHMB) et le chlore (Burlion et al., 2004).

Plusieurs facteurs contribuent à l’altération de la qualité des eaux de piscine ; il s’agit entre

autres de matières organiques (urines, sueur, fèces d’oiseaux…) et de produits chimiques

(produits cosmétiques, désinfectants…). L’Organisation Mondiale de la Santé a identifié deux

risques de contamination des piscines. Ces risques sont d’ordre microbiologiques et d'ordre

chimiques. Les risques microbiens sont causés par des maladies d’origines hydriques telles que

la typhoïde, la diarrhée, le choléra, et des affections des muqueuses et des lésions cutanées

(abcès). Les risques chimiques sont de types cancérigènes, toxiques et peuvent provoquer des

irritations cutanées, et des problèmes oculaires pour les baigneurs ainsi que le personnel chargé

de l’entretien de la piscine (OMS, 2006). Au regard de cette situation, la gestion de la qualité

des eaux de piscines doit nécessiter une attention particulière à travers le respect des normes de

qualité en la matière en vue de la préservation de la santé publique (wallon, 2003). C’est dans

cette optique que s’inscrit la présente étude dont l’objectif principal vise à contribuer à

l’amélioration de la qualité des eaux de piscine en vue de préserver la santé des baigneurs.

Pour atteindre cet objectif, nous allons spécifiquement :

étudier l’efficacité du mode de traitement des eaux des piscines ;

évaluer les paramètres physico-chimiques et bactériologiques des eaux des piscines ;

proposer des solutions d’amélioration de la qualité des eaux aux gestionnaires des

piscines.

Page 13: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

2

Le présent mémoire est structuré autour de quatre (04) chapitres

le chapitre I est consacré à la présentation du contexte de l’étude et situe la

problématique. Il aborde également la revue bibliographique et donne un aperçu général

sur le contrôle de de la qualité des eaux des piscines.

le chapitre II décrit le matériel et la méthodologie utilisés dans le cadre de notre étude ;

le chapitre III est structuré autour des résultats obtenus, suivis de discussions ;

le chapitre IV présente les propositions des solutions

le chapitre V est marqué par une conclusion assortie de recommandations.

Page 14: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

3

CHAPITRE I :

REVUE

BIBLIOGRAPHIQUE

Page 15: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

4

I.1. Définition

Selon LAROUSSE (2015), une piscine se définit comme un bassin artificiel, de forme et de

dimensions variables aménagé pour la baignade et la natation.

I.2. Caractéristiques et fonctionnement des piscines

La figure 1 présente les différents types de piscine, dont les caractéristiques varient en

fonction de l’usage : piscine privée, piscine publique, piscine de loisir, piscine thérapeutique

et piscine d’entrainement sportif.

Piscine privée (Nantalo, 2014) Piscine publique

Piscine theurapeutique (Nantalo, 2014) Piscine sportive (Nantalo, 2014)

Figure 1: Différents types des piscines

I.2.1. Système de traitement de l’eau

L'eau d’alimentation d’une piscine est traitée, dans le but de respecter les exigences sanitaires

définies par l’OMS. La figure 2 présente un schéma de principe du fonctionnement d’une

piscine.

Page 16: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

5

Désinfection dans les skimmers (ajout de galets de chlore)

Bassin

La réglementation impose que le film d’eau superficiel soit repris en continu.

L’eau reprise recircule après traitement, visant à maintenir les qualités physico-chimiques et

microbiologiques requises.

I.2.2. Filtration

La filtration est destinée à retenir les matières minérales et organiques en suspension, ainsi

qu’une partie des micro-organismes (qui ont tendance à s’agglomérer sur les particules solides).

Elle est réalisée en deux temps (Burlion et al., 2004).

- une préfiltration qui consiste en un simple tamisage par un panier grillagé (maille > 3

mm) placé en amont des pompes pour retenir les éléments grossiers (cheveux, insectes,

graviers, etc.) ;

- une filtration sur un massif ou un matériau filtrant.

Dans les plus petites installations, un procédé par tamisage simple (chaussettes, Cartouche,

toile, etc.) est parfois utilisé. Trois types de filtres sont utilisés :

- les filtres à sable ;

- les filtres à diatomite ;

- les filtres à cartouche ;

Filtre

Skimmers

Buses Refoulement

Bande de fond

Vannes

Pompe

Figure 2: Système de traitement

Page 17: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

6

I.2.2.1. Filtre à sable

Ces filtres sont constitués de silice et sont parfois associés en bicouche avec un matériau de

plus faible densité (anthracite, pierre volcanique, etc.). Des cuves fermées en acier ou en

matériau composite contiennent le sable, qui doit présenter une faible friabilité pour éviter la

formation de fines poussières pendant les lavages. L’eau sous pression circule généralement de

haut en bas dans la masse filtrante. L'efficacité de la filtration dépend : selon Burlion et al

(2004) de

la granulométrie du sable et de son homogénéité ;

l'épaisseur du massif filtrant ou du matériau filtrant ;

du système de récupération des eaux filtrées en fond de filtre ;

de la vitesse de filtration.

Les filtres à sable ont une porosité de l’ordre de 40 à 60 µm, selon la nature du sable et les

conditions de filtration. L’application d’un traitement de coagulation-floculation améliore les

performances d’un filtre à sable. Par la formation de flocs, cette technique permet

l’agglomération et l’élimination des particules colloïdales.

Différents types de coagulants sont utilisés en fonction des caractéristiques physico-chimiques

de l’eau (pH, alcalinité), notamment :

Le sulfate d’aluminium qui contribue à abaisser le pH de l’eau ;

Le polychlorure d’aluminium qui n’influence pas le pH de l’eau.

L’injection du coagulant doit se faire de façon continue. Pour une coagulation-flocula t ion

optimale, l’injection du coagulant est réalisée en amont des pompes de recirculation, pour en

assurer un bon mélange et éviter des phénomènes de post-floculation dans les bassins. Les

particules coagulées sont retenues par les filtres. L’injection de coagulant permet donc de

réduire la consommation de désinfectant. Un traitement de coagulation-floculation n’est pas

compatible avec une filtration rapide. Il existe d’autres types de filtre dérivés du filtre à sable :

Le filtre bicouche, constitué d’une couche inférieure de sable (ou silex) et d’une couche

supérieure d’anthracite ;

Le filtre multicouche, constitué de couches de sable de deux granulométries différentes

et d’anthracite ;

Le filtre bi-flux, caractérisé par une arrivée d’eau brute par le haut et par le bas et une

reprise par un collecteur médian noyé dans la masse filtrante (Afsset, 2010).

Page 18: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

7

I.2.2.2. Filtre à diatomite

La diatomite est une poudre blanche obtenue par concassage d’une roche fossilifère

extrêmement poreuse.

Celle-ci provient de la fossilisation d’algues brunes unicellulaires à « squelette » siliceux : les

diatomées. Le filtre à diatomite est constitué d'une cuve garnie de supports (bougies ou

plateaux) recouverts d'une toile synthétique. La diatomite introduite dans le circuit par le biais

du bac de dis-connexion ou par le bac tampon va venir se fixer sur la toile sous l'action de la

circulation de l'eau et former ainsi la couche filtrante ou "gâteau". La porosité de ce filtre est de

l’ordre de 0,1 à 3 microns, selon la granulométrie du matériau employé. La vitesse de filtra t ion

est lente, toute utilisation de floculant est à proscrire avec ce type de filtre. La faible porosité et

le faible encombrement de ces filtres, représentent leurs principaux avantages, mais ils

nécessitent un suivi et un entretien très stricts (Afsset, 2010).

I.2.2.3. Filtre à cartouches

Ils se présentent sous forme de cartouches en fibres synthétiques (tissu dérivé du polyester) ou

en fibres végétales (ouate de cellulose). Leur paroi plissée en accordéon, offre de grandes

surfaces filtrantes et une porosité, variant de 5 à 40 microns en fonction de la texture choisie.

Les cartouches sont nettoyées soit par simple lavage au jet, soit remplacées périodiquement.

Ces filets sont généralement utilisés dans les piscines de petites dimensions.

Quel que soit leur type, les filtres doivent être décolmatés périodiquement au plus tard, lorsque

le débit de sortie de filtre ne représente plus que 70 % du débit normal.

Les eaux de lavage de filtres et les premières eaux filtrées, après un cycle de lavage doivent être

rejetées. Un défaut de lavage peut être décelé par :

une diminution de la durée des cycles ;

une augmentation de la pression dans le filtre, lors de la remise en position « filtra t ion

avec lavage » ;

une teneur élevée en chloramines (si désinfection au chlore) ou des résultats d’analyses

bactériologiques anormaux.

Les filtres sont lavés, soit lorsque la perte de charge (pression) atteint une valeur limite ou soit

systématiquement chaque jour (Afsset, 2010).

I.2.3. Désinfection

La désinfection est nécessaire dans les piscines pour maintenir des conditions d'hygiène et éviter

les infections d'origine hydrique.

Page 19: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

8

La correction chimique est déterminée en fonction des caractéristiques physico-chimiques de

l’eau d’alimentation, de son pH et des conditions requises par le système de désinfection choisi.

Il existe actuellement une grande variété de produits et systèmes utilisé s pour la désinfection de

l’eau des piscines.

Le tableau I rassemble les différents modes de désinfection, répertories dans le monde.

Tableau I : Désinfectants et systèmes de désinfections pour les piscines (OMS, 2006)

Procédés de désinfection

utilisés le plus fréquemment

dans les grandes piscines

Procédés de désinfection le moins

utilisé dans les piscines

Procédés de désinfection le

plus utilisé principalement

pour les petites piscines

Chlore

- Gaz (Cl2)

- Hypochlorite de

calcium/sodium

- Dichloroisicyanurate de

sodium

- Génération électrolytique

Combinaison ozone/chlore

Combinaison dioxyde de

chlore/chlore

Brome

- Brome liquide

- Bromochlorodimethylhydantion

(BCDMH)

- Bromure de sodium +

hypochlorite

Chlorure de brome

UV

UV- ozone

Iode

Peroxyde d’hydrogène

Cuivre / argent

Biguanide ( C2 H7 N5)

I.2.3.1. Désinfection au chlore

Le chlore est le désinfectant le plus largement utilisé, même si la présence des matières

organiques, apportée par les baigneurs (urine, la sueur, les cheveux, les cellules, les produits

cosmétiques, etc.) réagissent, pour générer des sous-produits (Zwiener et al., 2007).

Il se trouve dans l’eau sous plusieurs formes chimiques, au pouvoir désinfectant plus ou moins

important et dont les proportions des différents dérivés, dépendent des facteurs physico-

chimiques du milieu (pH, matières organiques et minérales, température). C’est un oxydant très

puissant, doté d’un effet rémanent et en réaction avec les matières organiques ou minérales, il

forme du chlore combiné dont le pouvoir désinfectant est faible (OMS, 2000).

Le chlore combiné, appelé aussi chloramines, est très irritant et mal odorant (odeur de chlore

ressentie par les baigneurs au bord du bassin) (ARS, 2014).

En tant qu’oxydant, il capte les électrons à partir du matériel ou des enzymes cellula ires

bactériens, entraînant la mort de l’organisme, quel que soit la forme sous laquelle il est introduit,

une fois dans l’eau, le chlore entraîne la formation d’acide hypochloreux (HOCl) (OMS, 2000).

Page 20: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

9

Hypochlorite de sodium :

NaOCl + H2O → HOCl + NaOH

Chlore gazeux :

Cl2+ H2O → HOCl + HCl

Hypochlorite de calcium :

Ca (ClO) 2 + 2 H2O → Ca (OH) 2 + 2HClO

L’acide hypochloreux (HOCl) se décompose dans l’eau et il y a formation d’ions hypochlor ite

(OCl-).

HOCl ↔ H + + OCl-. A noter que l’acide hypochloreux (HOCl) est beaucoup plus désinfectant

que l’ion hypochlorite (OMS, 2000).

Pour atteindre une désinfection optimale de l’eau avec le chlore, il est donc impératif de

contrôler de manière stricte le pH. Le pH devrait rester à un niveau relativement bas. Il faut

cependant attirer l’attention sur le fait qu’à pH 7,6, un taux de chlore libre mesuré de 0,5 mg/l

correspond en fait à un taux de chlore actif de l’ordre de 0,2 mg/l. A cette concentration le

pouvoir désinfectant de l’eau ne sera plus suffisant et les normes de qualité microbiologique

seront difficilement respectées (OMS, 2000).

I.2.4. Apport d’eau neuve

Le bassin peut recevoir l’apport d’eau neuve. Il permet de supprimer quotidiennement une

partie de l’eau du bassin, qui contient majoritairement des sous-produits de traitement chimique.

L’apport d’eau neuve dans les bassins doit être d’au moins 30 litres par baigneur par jour (Siet,

2015).

I.3. Risques sanitaires liés à la fréquentation des piscines

I.3.1. Risques biologiques

La baignade est effectuée dans les piscines pour des raisons différentes, notamment récréatives,

sportives ou pour le traitement de rééducation. Au cours des dernières années, les piscines ont

été de plus en plus fréquentées et une éventuelle défaillance de l'entretien, pourrait causer des

problèmes de santé publique (Bello et al., 2012).

Le risque de maladie ou d’infection associé à la fréquentation des piscines, peut être lié à une

contamination fécale de l’eau, dans le cas de selles diarrhéiques ou par l'excrétion humaine non

fécale, telle que les vomissements, le mucus, la peau ou la salive, qui sont des sources

potentielles de maladies (Ezeet et al., 2015).

Le cas de maladies infectieuses, causées par l'ingestion accidentelle des eaux de piscine

contaminées par des micro-organismes ont été signalés par certains chercheurs (CDC, 2000).

Page 21: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

10

Selon leurs rapports, certains microorganismes associés à la peau, aux yeux, aux oreilles étaient

des agents de maladies infectieuses, les plus courantes qui peuvent être transmises

par les eaux récréatives. C'est pourquoi les niveaux des micro-organismes dans l'eau

récréationnelle sont importants pour classer le risque sanitaire lié à la natation (Lagerkvist et

al., 2004).

I.3.1.1. Contamination d’origine fécale

Dans le domaine de la qualité des eaux de piscine et de l’eau potable, les analyses

microbiologiques ne concernent pas directement les microorganismes pathogènes, mais des

germes jouant un rôle d’indicateur. Ces germes sont spécifiques à la flore intestinale et ne sont

pas nécessairement pathogènes (Rodier, 2009). En plus de leur rôle d’appréciation du risque

d’une contamination par des matières fécales, ils permettent également d’évaluer l’efficacité de

traitement de l’eau. Les germes indicateurs de contamination fécale se caractérisent par les

points suivants :

être présents en même temps que les autres micro-organismes pathogènes mais en plus

grand nombre dans l’échantillon ;

avoir une croissance supérieure à celle des pathogènes, éventuellement présents dans

l’échantillon et faciles à isoler en analyse de routine ;

être plus résistants aux agents de désinfection et au milieu aquatique que les pathogènes,

afin que leur destruction marque avec certitude celle des pathogènes (Pena et al., 2001).

Les coliformes totaux

Les coliformes totaux se caractérisent par leur aptitude à fermenter le lactose à 35°C voir 37°C

en produisant de l’acide, et un aldéhyde dans un délai de 24-48 heures.

Ils sont présents en grand nombre dans les excréments humains et d’animaux, mais peuvent

proliférer dans les sols et les milieux aquatiques. Les coliformes totaux sont donc utilisés

comme des germes indicateurs d’hygiène, indices du bon respect des conditions de fabrication.

La détection de ces coliformes dans l’eau indique donc la présence probable de germes

pathogènes, ayant une origine identique (Rodier, 2009).

Les coliformes fécaux

Les coliformes fécaux sont des indicateurs classiques, faciles à déceler et à dénombrer. Certains

germes d’origines fécales répondent à la définition de coliformes totaux. Ceux-ci sont présents

dans le sol, dans les fèces et les eaux non polluées.

Page 22: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

11

Les coliformes thermotolérants constituent un sous-groupe des coliformes totaux, dont ils

partagent les caractéristiques à la différence qu’ils fermentent le lactose à 44-45°C. Ils peuvent

pousser et produire du tryptophane (Cairns et Dickson, 2003).

La présence considérable des coliformes dans les eaux de piscine indique soit une défaillance

dans le traitement des eaux ou soit une protection inappropriée des sources d’eau non traitée

(Amala et Aleru, 2016).

Escherichia coli

E coli est d’origine exclusivement fécale et sa présence dans les eaux indique une pollut ion

fécale récente (OMS, 2006). La présence de E coli dans les eaux indique la présence d’espèce

pathogène de la proximité du site de prélèvement avec une source de pollution (Chedad et

Assobhei, 2007). L’infection, qui se caractérise notamment par une diarrhée sanguinolente, peut

entraîner le syndrome hémolytique et urémique, (défaillance rénale aiguë qui se développe chez

environ 5 % des patients infectés), principale cause d’insuffisance rénale chez l’enfant et

responsable d’un taux de mortalité variant de 0,6 à 5 % chez les personnes atteintes de ce

syndrome (OMS, 2006).

Streptocoques fécaux

Ce groupe est aussi considéré comme un bon indicateur spécifique de la contamination fécale

plusieurs études ont montré que l’abondance des entérocoques intestinaux était mieux corrélée

à l’apparition de maladies gastro-intestinales chez les baigneurs, fréquentant des piscines, aux

eaux contaminées que l’abondance des CT ou CF (Alico et Dragonjac, 2006). Le fait que les

entérocoques intestinaux survivent plus longtemps dans le milieu naturel que les E.coli peut

constituer un avantage de ce groupe, si l’on cherche à identifier une contamination fécale

ancienne (OMS, 2000). Ils sont spécifiques à la flore intestinale de l’Homme et des animaux et

sont considérés comme des indicateurs secondaires. Ils appartiennent aux genres Entérocoques

et Streptococcus. Ils se caractérisent par certaines propriétés biochimiques communes et une

large tolérance à des conditions de croissance défavorables.

Les Entérocoques permettent de dater et de situer l’origine de la contamination. Ils sont utilisés

pour préciser la signification des résultats douteux et la recherche de coliformes (Bello et al.,

2012).

Page 23: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

12

I.3.1.2. Contamination non fécal

Staphylococcus aureus

Trois espèces du genre Staphylococcus interfèrent avec la santé humaine. Staphylococcus

aureus, Staphylococcus epidermidis et Staphylococcus saprophyticus ; la pathogénicité de ces

deux (2) derniers est considérée comme étant faible.

Staphylococcus aureus est le seul germe de ce genre à être coagulasse positif. L’Homme est le

seul réservoir connu pour Staphylococcus aureus. Approximativement 15% des individus en

bonne santé sont porteurs du germe au niveau du nez ou de la gorge.

Staphylococcus aureus a été détecté dans des eaux de piscine, traitées alors que les normes de

qualité pour les coliformes étaient rencontrées. Le comportement de cette catégorie de germes

vis-à-vis du chlore est relativement bien connu, depuis de nombreuses années. (Le

dénombrement des coliformes dans une eau chlorée est régulièrement utilisé pour le suivi de

l’efficacité de traitement, que ce soit pour le contrôle des eaux de distribution ou des eaux de

piscine).

Les staphylocoques résistent à des nombreux stress environnementaux et sont capables de

survivre pendant plusieurs jours dans l’eau. Cependant, ils ne sont pas capables de se multip lier

dans ce milieu. La présence de Staphylococcus aureus dans l’eau des bassins a été liée à des

éruptions cutanées, des infections de plaies, des otites externes, des infections oculaires, de

l’impétigo, et des infections de l’appareil urinaire. Une inactivation adéquate des

staphylocoques pathogènes dans les eaux de piscine peut être atteinte en appliquant un taux de

chloration permanent de l’ordre de 1 mg/l de chlore libre ou un traitement de désinfect ion

présentant un niveau d’efficacité similaire.

La contamination de l’eau des bassins peut être diminuée par le maintien d’un état de propreté

de haut niveau. Le passage obligatoire à la douche pour les nageurs, réduit l’émission dans l’eau

des staphylocoques présents sur la peau (F et dragonjac, 2006). Staphylococcus aureus peut être

présent dans les eaux de piscine, sans la présence de coliformes fécaux ou des bactéries (Amala

et Aleru, 2016).

I.3.1.3. Protozoaires

Le risque de contracter une maladie induite par des protozoaires en fréquentant une piscine est

principalement associé à 2 parasites des genres Giardia et Cryptospridium (Burlion et al.,

2004). Ces 2 organismes sont semblables sous plusieurs aspects. Ils peuvent se présenter sous

forme de cystes ou oocystes très résistants aux stress environnementaux et aux divers

désinfectants. Les raisons de la présence de protozoaires dans une eau de piscine sont

principalement dues à un taux très élevé de dissémination par les personnes infectées.

Page 24: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

13

Quelques cas connus récents de manifestations attribuées à ces deux pathogènes sont repris

dans le tableau II.

Tableau II: Manifestations de protozoaires associées aux piscines

AFR = émission accidentelle de matière fécale

Les cystes de Giardia et les oocystes de Cryptosporidium sont très résistants aux désinfectants

et notamment au chlore. Ainsi il faut exposer les cystes Giardia à une concentration de chlore

de 5 mg/l pendant 30 min pour avoir 99 % d’élimination. Pour les oocystes

de Cryptosporidium, un contact de 240 min avec du chlore, ayant une concentration de l’ordre

de 30 mg/l est nécessaire pour obtenir le même résultat (Burlion et al., 2004).

I.3.1.4. Champignons

Les infections mycologiques apparaissant suite à la fréquentation des piscines sont

principalement associées à la présence de l’espèce Epidermatophyton flocosum et aux

représentants du genre Trichophyton (Burlion et al., 2004). Ces agents causent des lésions

superficielles au niveau du cuir chevelu, des ongles et de la peau. L’infection au niveau de la

peau des pieds est plus communément appelée pied d’athlète.

Les infections liées à ces agents se propagent par contacts directs entre individus. Dans les

piscines, la transmission se fait par contact avec des surfaces et squames contaminées.

L’éducation des usagers au sujet de ce type de maladie et un nettoyage/désinfection, adapté et

régulier des surfaces .C’est là autant de moyens efficaces , de réduire la propagation des agents

fongiques dans les piscines (Burlion et al., 2004).

I.3.1.5. Risques chimiques

Ils peuvent avoir pour origine le mode de gestion (désinfectants, produits chimiques de

correction de pH et coagulants) (Richardson et al., 2010). Les chloramines et trihalométhanes

qui sont de toxicité chronique apparaissent en réagissant avec différentes matières organiques

(sueur, urine) et carbonées présentes dans l’eau.

Agent étiologique Source de l’agent Désinfection

Giardia AFR Traitement inadéquat

AFR Traitement inadéquat

AFR Traitement adéquat

Cryptosporidium AFR Traitement adéquat

Rejet d’égout Plomberie défectueuse

AFR Non connu

Rejet d’égout Non connu

Page 25: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

14

Le chlore et ses dérivés utilisés pour la désinfection des bassins forment des sous-produits

chlorés de désinfection dans l’eau et dans l’air des établissements (CDC, 2000).

Il est possible de réduire la quantité de polluants qui peuvent contaminer l'eau de piscine, en

diminuant la quantité des produits de désinfection utilisés. En général, il existe trois principa les

voies d'exposition aux agents mentionnés dans les piscines, à savoir l'ingestion, l'inhalation et

le contact cutané. Les températures d'eau allant de 26 à 30°C sont les plus confortables pour la

plupart des nageurs. Elles ne doivent cependant pas être supérieures ou inférieures à cet

intervalle, car cela peut être dangereux pour les femmes enceintes et les enfants (OMS, 2006).

Le personnel des piscines et ceux chargés de son entretien sont plus exposés à des risques

d’intoxications aiguës par inhalation ou par contacts accidentels de produits utilisés.

Exceptionnellement, les intoxications aigues accidentelles en piscine, peuvent également

toucher les baigneurs (Afsset, 2010).

I.3.1.6. Paramètres physico-chimiques

La régularité des maladies d’origine hydrique, dues aux microorganismes pathogène peut avoir

des manifestations rapides et/ou à court terme, suivant le type de microorganismes.

Les paramètres régulièrement suivis, lors des contrôles de qualité physico-chimiques

comprennent : la turbidité, le pH, la température, le chlore libre et les éléments minéraux , qui

présentent des risques pour la santé (OMS, 2000).

Chlore libre résiduel

L’acide hypochloreux et l’ion hypochlorite constituent ce qu’on appelle le chlore libre qui peut

être mesuré de manière spécifique avec les réactifs DPD (diéthyl-p-phénylènediamine). L’acide

hypochloreux est la forme active du chlore, il confère son pouvoir de désinfectant. L’ion

hypochlorite, est moins actif. Cela pourrait s’expliquer par le fait que l’acide hypochlore ux est

électriquement neutre et dès lors, est capable de traverser les parois des microorganismes.

Le tableau III permet de comparer le pouvoir désinfectant des différentes formes du chlore.

Tableau III: Temps nécessaire à la destruction de 99% de E. coli en fonction de la forme de

chlore pour une même quantité de produit.

Page 26: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

15

Le maintien de ce chlore résiduel est un indicateur du traitement efficace de l’eau, ainsi que

l’absence de germes de contamination fécale , après analyse bactériologique de l’eau (OMS,

2000). Le chlore se trouve dans l’eau sous plusieurs formes chimiques au pouvoir désinfectant

plus ou moins important et dont les proportions des différents dérivés dépendent des facteurs

physico-chimiques du milieu (pH, matières organiques et minérales, température).

Chlore total

La figure 3 présente la demande en chlore « au point de rupture » ou break point. C’est une

méthode qui permet de maintenir le taux de chlore libre à un niveau suffisamment élevé pour

permettre la conversion des chloramines et des composés organiques azotés en azote gazeux

inerte (OMS, 2000).

Figure 3: Demande en chlore

De façon séquentielle, cette courbe présente quatre zones typiques de la chloration.

Zone A : Au début, lorsque le chlore est introduit dans l’eau, il est « détruit » par les substances

réductrices qui s’y trouvent.

Forme de chlore Temps nécessaire à

l’inactivation

HOCl 1minute et 40 secondes

OCl- 40 minutes

monochloramine Plus de 8 heures

Page 27: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

16

Zone B : Une augmentation de la teneur en chlore en présence de matières organiques, accroît

d’abord la concentration du chlore combiné organique, principalement de la monochloramine,

avant d’atteindre un pic (point A). A ce stade, tous les composés azotés présents dans l’eau ont

réagi avec le chlore.

Zone C : Destruction du chlore combiné. En effet, le chlore ajouté est consommé

prioritairement pour l’oxydation de la monochloramine en dichloramine et de la dichloramine

en trichloramine.

Zone D : présence majoritaire de chlore libre résiduel

Au point P, seuls persistent les composés organochlorés azotés stables. A partir de ce point,

appelé point de rupture ou breakpoint, tout ajout de chlore se traduit par une augmentation du

taux de chlore libre.

Le pH

Il donne une indication sur l’alcalinité ou l’acidité de ces effluents (Rodier, 2009). C'est un

paramètre clé de la désinfection, qui traduit l'équilibre acido-basique : HOCl est en équilibre

avec H+ et ClO-.

Suivant le pH nous aurons donc plus ou moins de chlore actif :

- si le pH est acide, (HOCl) tend vers 100 % de chlore actif ;

- si le pH est basique, il y aura peu d'HOCl (par exemple à pH = 9, 10% d'HOCl, 90 % de ClO) ;

Ceci influe directement sur la dose à appliquer qui devra être plus forte en pH basique ; Le pH

est donc l’un des paramètres les plus importants de la qualité de l’eau de piscine. Il doit être

étroitement surveillé au cours de toutes les opérations de traitement (Rodier, 2009). Des travaux

ont montré que la survie des coliformes fécaux a été influencée par le pH du milieu

d’incubation. En effet, les pH neutres entrainent une nette diminution de la survie des

coliformes (Chedad et Assobhei, 2007).

La turbidité

La turbidité traduit la présence de particules en suspension dans l’eau (débris organiques,

argiles, organismes microscopiques, etc.). Il est important de connaitre la valeur de la turbidité

lorsqu’on envisage de traiter l’eau, car elle facilite le développement de germes indicateurs de

contamination, réduit l’efficacité des désinfectants et accroit la consommation de chlore, tout

en diminuant son efficacité (Guide d’exploitation des piscines, 2005).

La haute valeur de la turbidité au niveau des eaux de piscines pourrait, entrainer une

prolifération des microorganismes dans l’eau. En effet, la présence de matières organiques et

autres composés, tels que les particules colloïdales sont à la base d’un accroissement microbien

dans l’eau de piscine. Les microorganismes s’agglomèrent sur les matières en suspension et

Page 28: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

17

prolifèrent à la suite. Ils contribuent ainsi à la contamination de l’eau, dédiée aux bassins de

natation (OMS, 2000). Egalement cette augmentation de la turbidité peut avoir un effet sur la

transparence de l’eau du bassin et conduire à un dysfonctionnement du bassin, pouvant entrainer

un risque sur la santé des baigneurs (Koné, 2011).

I.3.2. Norme de potabilité des eaux de piscines au Burkina Faso

Au Burkina Faso, dans le cadre de la politique de préservation de la santé humaine, le Ministère

de la santé publique a initié des contrôles réguliers dans plusieurs secteurs, notamment dans

celui du secteur de l’eau. Dans le domaine des eaux de piscine, une législation est en vigueur et

concerne l’hygiène des piscines et des baignades. L’annexe (4) présente le code de l’hygiène

publique, sur les eaux de baignade et des piscines. Le tableau IV présente les normes des eaux

de piscines au Burkina Faso.

Tableau IV: Normes des eaux de piscine au Burkina Faso

Paramètres Unités Normes Burkina Faso

physico-chimiques

pH 6,9 – 7.7

Turbidité NTU < 1 pour une meilleure

désinfection au chlore

Chlore libre mg/L 0,4 -1,4

Chlore total mg/L 0,6

Bactériologiques

Coliformes totaux UFC/100mL 0

Coliformes fécaux UFC/100mL 0

Escherichia coli UFC/100mL 0

Entérocoques pathogènes UFC/100mL 0

Staphylocoques pathogènes UFC/100mL 0

Page 29: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

18

CHAPITRE II :

MATERIEL ET

METHODES

Page 30: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

19

II. Présentation de la structure d’accueil

Cette étude a été faite au sein du Laboratoire National de Santé Publique (LNSP). Le LNSP est

un établissement public de santé à caractère non hospitalier, situé au secteur 30 de la ville de

Ouagadougou. L’organisation et le fonctionnement du LNSP sont régis par le décret n°2008

525/PRES/PM/MS du 10 septembre 2008 portant statuts particuliers du LNSP. Il a pour objectif

principal d’être une référence pour les analyses biomédicales, toxicologiques, physico -

chimiques et microbiologiques, les contrôles de qualité sanitaire et les expertises relatives à la

biologie médicale, à l’alimentation, à la nutrition, à la pharmacie, à l’eau, à l’environnement et

tout domaine en rapport avec la santé publique et la sécurité sanitaire.

Le LNSP comprend des directions techniques appuyées par une organisation administra t ive

commune aux établissements publics de santé du Burkina Faso.

Pour la couverture décentralisée du territoire national, l’établissement compte deux directions

régionales : celle de Ouagadougou et celle de Bobo-Dioulasso.

Les entités techniques en vigueur sont :

- Direction du Contrôle des Médicaments et des Produits Non Alimenta ires

(DCM/PNA) ;

- Direction du Contrôle des Aliments et de la Nutrition Appliquée (DCANA) ;

- Direction de la Biologie Médicale (DBM) ;

- Direction de la Toxicologie, du Contrôle de l’Environnement et de l’Hygiène

Publique (DTCE/HP) ;

- Direction de la Coordination Technique et de l’Assurance Qualité (DCTAQ) ;

- Direction des Services Généraux (DSG) ;

- Direction de la Recherche et de la Formation (DRF).

Les attributions du LNSP sont :

- le contrôle de la qualité sanitaire des produits agricoles, des denrées alimentaires et

boissons, des fertilisants, des pesticides, des produits cosmétiques, des cigarettes et

tabacs, des fluides médicaux ;

- le contrôle de marchandises pour la mise à la consommation ;

- la participation à la demande de l’état, à toutes études et recherches nécessaires aux

développements des ressources ;

- la réalisation à la demande des juridictions, d’opérations d’expertise en matière

d’analyses conformément aux textes législatifs l’habilitant à cet effet ;

- l’exécution à la demande de l’Etat, de personnes morales de droit public ou de

particuliers, des analyses et expertises des produits et marchandises ;

Page 31: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

20

- la participation à l’élaboration de la législation et de la réglementation en matière de

répression des fraudes et des falsifications.

Nous avons effectué notre stage à la DTCE/HP.

Cette direction a pour mission essentielle de contribuer à la protection de l’environnement et de

l’hygiène publique par des actions de contrôle et de surveillance, d’observation, d’information,

d’éducation et d’alerte dans les domaines environnementaux. Placée sous la responsabilité d’un

Directeur Technique, elle comprend cinq services que sont :

- Le Service des Contaminants, Pesticides et Engrais,

- Le Service Drogues et Tabacs,

- Le Service de Radioprotection,

- Le Service de la Toxicologie médicale,

- Le Service du contrôle de l’environnement et de l’hygiène publique.

Ce dernier qui est le service d’accueil, est celui chargé du contrôle de la qualité des eaux

préemballées, destinées à la consommation humaine et de la qualité des eaux de piscine par

rapport à la réglementation en vigueur. Afin de satisfaire à l’impérieuse nécessité d’assurer les

missions à lui confier par l’Etat à savoir garantir la santé de la population, le LNSP a décidé de

maintenir sa politique d’amélioration continue. Cette politique est basée sur les principes de la

satisfaction permanente de ses clients, gage de leur fidélité et preuve de sa compétence dans

une démarche selon la norme ISO 15189 pour le laboratoire de biologie médicale et celle de

l’ISO 17025 pour les autres laboratoires.

II.1. Présentation de la zone d’étude

Cette étude porte essentiellement sur les analyses des eaux de piscine de 8 hôtels situés dans la

ville de Ouagadougou. Elles sont soumises aux conditions climatiques de type Soudano-

sahélien, avec une saison sèche qui dure d’octobre à avril et une saison de pluie, qui s’étale de

mai à septembre (Koné, 2011). La pluviométrie est variable suivant les années, elle est en

moyenne de 740 mm/an (Ali, 2013). Il faut noter que janvier est le mois le plus froid, avec une

température moyenne de 24,8°C et avril s’avère le mois le plus chaud avec une température

moyenne de 33,6°C (Ali, 2013). Nous avons donc travaillé en saison chaude, la plus sensible

car correspond à la période ou les piscines sont beaucoup fréquentées.

La figure 4 présente la localisation de la zone d’étude.

Page 32: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

21

Figure 4: carte de localisation de la ville de Ouagadougou et de la zone d’étude

II.2. Description des piscines étudiées

Les piscines étudiées sont des piscines d’hôtels non couvertes de la ville de Ouagadougou. Leur

alimentation en eau est assurée par le réseau de l’ONEA. Elles sont fréquentées par les hommes

et les femmes dont l’âge varie de 18 à 59 ans. Afin de conserver l’anonymat des piscines

étudiées, nous les désignerons par les lettres A B C D E F G et H.

Le choix de ces piscines fait suite à un protocole d’accord signé entre les gestionnaires des

différentes piscines et le Laboratoire National de Santé Publique (LNSP). Ce protocole stipule

que le LNSP a pour mission le contrôle de la qualité des eaux des différents bassins.

A cet effet, à la demande du gestionnaire, la piscine A fait l’objet d’un contrôle de suivi

hebdomadaire de la qualité des eaux. Les piscines B, C, D, E, F, G et H quant à elles font l’objet

d’un contrôle trimestriel de la qualité de leurs eaux.

Page 33: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

22

C’est ainsi que dans le cadre de notre étude, pour la piscine A, nous présenterons l’évolution

des paramètres physico-chimiques (Chlore libre et total, pH, Turbidité et Température) et

bactériologiques (Coliformes totaux, Coliformes fécaux, Escherichia coli, Streptocoque

fécaux et Staphylococcus aureus).

Pour les autres piscines (B, C, D, E, F, G et H), nous ne présenterons que les résultats du seul

prélèvement ponctuel qui a été effectué pendant la période de stage.

II.3. Méthodologie

L’approche méthodologique adoptée comporte :

- Une enquête avec les gestionnaires des huit piscines pour avoir une idée sur les

différents modes de traitement des eaux des piscines

- Une enquête auprès des baigneurs pour déterminer leur comportement et leur ressentis,

pendant la baignade au niveau de la piscine A.

- Une analyse physico-chimique et bactériologique des eaux de piscines, analyse

hebdomadaire pour la piscine A, analyse ponctuelle (une fois par trimestre) pour les

piscines B, C, D, E, F, G et H

II.3.1. Entretien avec les gestionnaires des piscines

Afin de déterminer le mode de traitement, le produit de désinfection utilisé, et la fréquentat ion

des baigneurs, nous avons effectué un entretien à l’aide d’un questionnaire (Annexe 5) avec les

gestionnaires des piscines ci-dessus mentionnées, le maitre-nageur et l’hygiéniste.

L’approche par observation directe sur le terrain.

L’objectif de ce volet consiste à savoir si :

- les consignes données concernant l’hygiène publique ont été respectées par les

baigneurs ;

- la fréquence d’entretien des piscines est effective.

II.3.2. Enquête sur les comportements et les perceptions des baigneurs

L’enquête s’est déroulée du lundi au dimanche, durant un mois pendant la période Mars Avril

2016 période correspondant à la période chaude au Burkina Faso.

Un échantillon de 176 baigneurs ont été enquêtés. La tranche d’âge est comprise entre 18 et 59

ans. Le questionnaire qui leur a été administré comportait 13 questions portant sur leurs

fréquentations, leurs comportements pendant la baignade et les connaissances sur les risques

sanitaires, liés à la fréquentation des piscines.

Page 34: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

23

II.3.3. Echantillonnage

L’échantillonnage des eaux de piscine sur les différents sites a été effectué, selon les normes en

vigueur au Burkina Faso. Les prélèvements ont été effectués entre 11h et 12h, une fois dans la

semaine et pendant 3 mois, à partir du mois d’avril 2016 pour la piscine A.

Un seul prélèvement a été effectué pour les piscines B, C, D, E, F, G et H.

Les échantillons ont été prélevés au point le plus fréquenté de la piscine (le petit bain). Les

analyses physico-chimiques ont été faites in situ. Les échantillons destinés aux analyses

bactériologiques ont été prélevés dans des flacons en verre borosilicaté de 500 ml,

préalablement stérilisés à 121°C pendant 15 minutes. Les matériels de prélèvement sont

présentés en annexe 2.

II.3.4. Analyse des données

L’analyse des données est une famille de méthodes statistiques, dont les principa les

caractéristiques sont multidimensionnelles et descriptives. Elle permet de traiter un nombre

important de données par le biais de l’analyse factorielle, qui permet de regrouper les variables

les plus parlantes pour les classifier en réduisant leur dimension, tout en conservant

l’information. L’ACP (analyse en composantes principales), partie de l’analyse qui s’occupe

des variables quantitatives, consiste précisément à de corréler les variables, auparavant

corrélées pour éviter la redondance de l’information.

Pour ce faire, il existe des logiciels permettant le traitement. Nous avons utilisé surtout le

logiciel TANAGRA, qui est plus accessible avec des méthodes clairement identifiées et une

documentation complète. Il traite les données de façon graphique.

Nous avons aussi choisi la méthode de classifications CAH, pour la construction de la typologie.

Elle affiche les différents niveaux d’agrégation et donne des indications sur le nombre de classes

à retenir. Tanagra intègre une option, il peut détecter automatiquement le saut le plus élevé dans

le dendrogramme. Par défaut, il propose la classification correspondante.

II.3.5. Analyse physico-chimique

Mesure du chlore libre et total

La méthode utilisée pour doser le chlore libre résiduel dissous dans l’eau est la méthode

titrimétrique au DPD ; elle s’applique à l’analyse directe de l’eau.

Le chlore libre, réagit directement avec la N, N- diéthylphényléne- 1,4 diamine (DPD), pour

former un composé rouge à pH compris entre 6,2 et 6,5.

Ce composé est titré au moyen d’une solution étalonnée de sulfate d’ammonium et de fer (sel

de Mohr) jusqu’à disparition de la couleur rouge.

Page 35: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

24

Pour les dosages du chlore libre et total, nous avons utilisé une burette automatique, mesurant

jusqu’à 25 ml et graduée en division de 0,02 ml (annexe 2). Après le prélèvement, nous avons

effectué immédiatement les dosages pour éviter la lumière vive et la chaleur. En effet, ces

paramètres sont très sensibles aux conditions du milieu et sont susceptibles de changer dans des

proportions importantes, s'ils ne sont pas mesurés sur le site.

Mesure du pH et la turbidité

Le pH-mètre 3310 de marque WTW a servi pour la mesure du pH de l’eau et le turbidimètre

2100P de marque HACH a servi pour la mesure de turbidité (annexe 2).

II.3.6. Analyse bactériologique

L’analyse des paramètres bactériologiques a été récapitulée dans le tableau V.

Tableau V: Récapitulatif des méthodes utilisées pour les paramètres bactériologiques

Microorganismes Milieux de

culture

Mode

d’ensemencement Méthodes Unités

Température

d’incubation

Coliformes totaux

Chromocult

coliforme

Agar

En surface Filtration sur

membrane

UFC/

100ml

37°C pendant

48h

Coliformes fécaux

Chromocult

coliforme

Agar

En surface Filtration sur

membrane

UFC/

100ml

44°C pendant

48h

Streptocoques

fécaux

Slanetz et

Bartley (SB) En surface

Filtration sur

membrane

UFC/

100ml

37°C pendant

48h

Staphylococcus

aureus Mannitol salt En surface

Filtration sur

membrane

UFC/

100ml

37°C pendant

48h

Les milieux de culture utilisés

Un milieu de culture est une préparation au sein de laquelle des microorganismes peuvent se

multiplier. Il doit donc satisfaire aux exigences nutritives du microorganisme étudié, (ions

minéraux, source de carbone d’énergie, pH optimal, force ionique etc.)

Gélose au chromocult

La figure 5 montre la gélose au Chromocult Coliforme Agar. C’est un milieu de culture utilisé

pour la détermination simultanée des coliformes totaux et fécaux dans l’eau et les produits

alimentaires.C’est un milieu selectif limpide et incolore en boite de pétri, dont l’interaction

des constituants permet une croissance rapide des colonies.

Page 36: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

25

La croissance des bactéries Gram+ aussi bien que celle de certaines bactéries- est largement

inhibée par le tergitol, un agent sélectif qui n’a aucun effet négatif sur la croissance des

coliformes.

Figure 5: Gélose au chromocult

Milieux Slanetz et Bartley (SB)

La gélose SB est un milieu de culture de couleur rosâtre, utilisé pour l’isolement des

entérocoques.

Milieux Bile Esculine et Azide (B.E.A)

Ce milieu est utilisé pour la confirmation de la présence des entérocoques intestinaux (E.I).

Milieux Mannitol salt

La figure 6 montre la gélose de mannitol salt. C’est un milieu de culture de couleur rouge utilisé

pour le dénombrement de staphylocoques. A l’aide d’une balance électronique, peser 111

grammes de poudre en suspension dans 1L d’eau purifiée. Chauffer sous agitation fréquente et

laisser bouillir pendant 1 minute de manière à dissoudre parfaitement la poudre. Autoclaver à

121°C pendant 15 minutes, laisser refroidir à 50°C. Couler en boite de pétri de 60mm.

Figure 6: Gélose au mannitol salt

Page 37: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

26

Milieux DNase

Ce milieu a été utilisé pour la confirmation des colonies, suspectant des Staphylococcus aureus

(figure 7).

Gélose DNase

Figure 7: Gélose au DNase

De nombreuses bactéries sont capables d’hydrolyser l’ADN. La mise en évidence chez un

staphylococcus aureus d’une DNase thermostable suffit à l’identification de l’espèce aureus.

Cette activité peut être aussi recherchée par différents procédés éventuellement associés :

- recherche de l’activité DNase normale ;

- recherche de l’activité DNase thermorésistante (après chauffage à 100°C) d’une souche

bactérienne ou d’un aliment ;

Le réactif utilisé pour la recherche d’une DNase est :

- l’acide chlorhydrique HCl à 1 mol dm-3 qui précipite les molécules d’ADN combinées

à des protéines ;

Le tableau VI présente la recherche classique de la désoxybonuclease pour la confirmation

des colonies suspecte de staphylococcus aureus.

Page 38: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

27

Tableau VI: Recherche classique de la désoxyribonucléase (DNase)

II.3.7. Méthode de filtration sur membrane

La filtration de l’eau sur membrane a été une étape préalable à toutes les cultures pour

l’isolement des différents germes recherchés. Le dispositif utilisé pour la filtration est

constitué :

d’un entonnoir cylindrique, recevant l’échantillon ;

d’un support de filtre, sur lequel la membrane filtrante sera posée, d’une fiole réceptrice

reliée à une pompe qui sert à faire le vide (figure 8).

La méthode consiste à faire passer l’échantillon à analyser sur une membrane filtrante en nitrate

de cellulose de porosité de 0,45µm pour l’isolement des coliformes, entérocoques et

staphylocoques.

La membrane est ensuite placée dans une boite de pétri, contenant un milieu de culture

spécifique aux germes recherchés tout en veillant à ne pas emprisonner de bulles d’air sous la

membrane. Les boites sont enfin incubées à des différentes températures dans un incubateur

pendant 48 heures.

Figure 8: Rampe de filtration

Milieux et réactifs Technique Résultats

Acide chlorhydrique concentré

(HCl)

- Faire une strie à la surface

du milieu

- Etuver

- Recouvrir la gélose du

réactif (Hcl) 0,1%

L’ADN n’a pas disparu, donc

pas de DNase extracellulaire

Page 39: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

28

Cultures bactériennes

Isolement des coliformes totaux et fécaux

Après l’étape de filtration, la membrane est placée dans une boite de pétri, contenant le milieu

chromocult coliforme agar et ensuite incubée à 37°C dans un incubateur pendant 48 heures.

Les coliformes totaux se caractérisent par une coloration rouge ou rosée tandis que celles des

coliformes fécaux sont reconnaissables par une coloration bleue ou violette.

Cette différence de coloration s'explique par le fait que les coliformes possèdent l’enzyme ß-

galactosidase, qui à 35°C est capable de transformer le lactose présent dans le milieu en acide

lactique, ce qui conduit au virage de l’indicateur coloré, donnant ainsi les différentes couleurs.

Isolement des streptocoques fécaux

Après l’étape de filtration, la membrane est placée sur une boite de pétri, contenant le milieu

Slanetz et Bartley (SB) et incubée à 37°C dans un incubateur. Après 48 heures d’incubation,

les colonies de taille moyenne et de couleur rouge dont la coloration est due à la réduction du

TTC sont considérées comme étant des colonies suspectes de streptocoques fécaux.

Toute membrane présentant ce type de colonie suspecte est transférée sur un milieu de

confirmation qui est une gélose billée à l’esculine azide (B.E.A) ce milieu permet l’isola t ion

sélective des entérocoques. Après deux heures d’incubation dans ce milieu sélectif, les colonies

confirmées sont celles qui présentent un halo noir traduisant l’hydrolyse de l’esculine en

esculétine. Ce dernier à la capacité de se lier au fer pour donner la couleur caractéristique.

Isolement de staphylococcus aureus

Après filtration de la prise d’essai (100 ml), la membrane est appliquée sur la gélose. Incuber à

37°C dans un incubateur durant 24 heures ou si besoin durant 48 heures. Les souches des

Staphylococcus aureus sont des tailles importantes et élaborent leur propre pigment ; elles

apparaissent en jaune, surmontant une zone jaune du milieu sous la membrane, par suite de la

fermentation du mannitol. D’autres espèces de staphylocoques peuvent donner naissance à de

petites colonies qui le plus souvent ne se colorent pas et modifient pas la teinte du milieu.

Certaines souches cependant, fermentent le mannitol et certaines autres bactéries, en particulier

le Bacillus ou des Corynebacterium peuvent se développer sur ce milieu.

Page 40: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

29

CHAPITRE III :

RESULTATS ET

DISCUSSION

Page 41: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

30

III. Résultats des enquêtes

III.1. Enquêtes auprès des gestionnaires des piscines

Fréquence et mode de traitement

L’enquête a révélé que toutes les piscines font l’objet d’un entretien journalier.

Pour toutes les piscines, le nettoyage de l’eau des bassins s’effectue après chaque baignade avec

une épuisette, pour ramasser les gros débris qui flottent à la surface de l’eau (feuilles,

insectes…). Le nettoyage des bassins quant à lui se fait en profondeur avec un aspirateur et cela

une fois par jour, tôt le matin avant l’arrivée des baigneurs.

Le traitement des eaux de ces piscines comporte principalement deux étapes. La première étape

consiste à une filtration sur un filtre à sable (figure 9), pour débarrasser les eaux des matières

organiques. Le temps de filtration est variable selon les piscines. Ce temps correspond au

nombre d’heures de fonctionnement de la pompe dans la journée. En effet, pour des raisons

d’économie d’énergie électrique, certains gestionnaires ne font fonctionner les pompes que

pendant un certain nombre d’heures de la journée.

Les eaux de la piscine H, par contre ne subissent pas de filtration.

Après cette première étape, vient la seconde, qui est la désinfection au chlore. Le produit de

désinfection, selon les piscines, se trouve sous forme de galet de chlore (la composition des

galets et le type de chlore se trouve en annexe 3) à mettre directement dans les skimmers (figure

10) ou sous forme d’hypochlorite de calcium.

Le tableau VII donne les temps de filtration, ainsi que les produits de désinfection utilisés au

niveau de chaque piscine.

Tableau VII: Mode de traitement et produit de désinfection utilisé

Piscine Temps de filtration

(heures)

Produit de désinfection

A, 4

Galet de chlore lent 200g à dissolution lente à mettre directement dans les

skimmers

C 8

D 3

E Continue

F Continue

G Fonction de la présence de

baigneurs

B Continue

Addition manuelle de chlore (2kg d’hypochlorite de calcium en poudre par

jour)

H Pas de filtration

Galet de chlore lent 200g à dissolution lente à mettre directement dans les

skimmers

Page 42: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

31

Fréquentation des baigneurs (piscine A)

Chaque semaine, la piscine A accueille tout genre de visiteurs (hommes et femmes). Le tableau

VIII donne le nombre de baigneurs enquêtés, répartis en fonction du sexe.

Tableau VIII: Résultats des enquêtes de la fréquentation de baigneurs

Hommes Femmes Total

Nombre de baigneurs 94 82 176

La figure 11 montre la fréquence des fréquentations des baigneurs. Ces résultats montrent

qu’environ 68% des baigneurs fréquentent la piscine une fois par semaine, 32% y viennent deux

(02) fois par semaine.

Figure 11: fréquence des fréquentations des baigneurs

Pour la piscine A, sur la totalité de gens enquêtés viennent une à deux fois par semaine mais

pas plus. Ils déclarent qu’ils viennent régulièrement pour leurs loisirs, la nage ou pour se

détendre surtout pendant la période de chaleur.

68%

32%

Une fois

Deux fois

Figure 9: filtre à sable

Figure 10: Ajout de galet de chlore

Page 43: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

32

III.2. Enquêtes baigneurs

Perception des baigneurs

Les résultats des enquêtes effectuées auprès des usagers des piscines, dont le but est d’avoir

leur impression, suite au service proposé par les gestionnaires des piscines. Les résultats sont

consignés dans le tableau IX.

Tableau IX: Perception des baigneurs

Oui Non

Connaissance sur les maladies

liées à la fréquentation des

piscines

90

86

Odeur du produit ressentie

pendant la baignade

0 176

Irritation pendant la baignade 0 176

Irritation après la baignade 0 176

Selon les résultats de notre enquête concernant la connaissance des maladies liées à la

fréquentation des piscines, près de la moitié des baigneurs (49%) ignorent les risques liés à la

fréquentation des piscines. Cela peut s’expliquer par l’absence dans l’enceinte des piscines de

panneaux ou affiches, présentant ces risques, mais également de l’absence de campagnes de

sensibilisation de la part des gestionnaires de piscines.

Concernant les ressentis des baigneurs, les résultats sont satisfaisants. En effet, tous les enquêtés

ont déclaré ne jamais pas avoir ressenti d’odeurs de produits de désinfection, durant la baignade

et n’ont également pas d’irritation pendant et après la baignade. Il semble donc que la

désinfection soit faite dans l’utilisation d’une quantité de chlore, qui ne gênerait pas les

baigneurs.

Consigne sur les comportements des baigneurs

Le respect et le maintien de la qualité du service proposé par les gestionnaires de piscines ,

pousse ceux-ci à établir des règles concernant l’hygiène publique.

La figure 12 présente les consignes que doit respecter chaque baigneur. En effet, le baigneur

doit passer obligatoirement à la douche et ne doit pas cracher, ni uriner ou mâcher du chewing-

gum, en vue de réduire le risque de contamination de l’eau de ladite piscine.

Page 44: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

33

Figure 12: Consignes sur l'hygiène publique

Comportement des baigneurs pendant la baignade

Afin de maintenir la santé des baigneurs pendant la baignade, nous avons voulu le niveau de

respects des consignes données sur l’hygiène publique.

Le tableau X récapitule les résultats de leurs comportements durant leurs activités récréatives

Tableau X: Résultats des comportements des baigneurs

Prendre une douche Oui Non 168 8

Port de maillot de bain Obligatoire Cracher 31 145

Uriner 5 171 Se Moucher 0 176

Dans l’optique d’avoir une idée sur le comportement des baigneurs, une enquête a été réalisée.

La figure 13 présente les différents résultats obtenus après enquête.

Page 45: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

34

Figure 13: comportement des baigneurs pendant la baignade

Les résultats révèlent que la consigne de sécurité, concernant le fait de prendre une douche

avant de nager est respectée par la quasi-totalité des baigneurs. En effet, environ 96 % des

baigneurs passent à la douche avant d’accéder au bassin. Cela pourrait s’expliquer par une

surveillance assez importante au niveau de cette douche.

Bien que ce résultat soit assez satisfaisant, pour des raisons de santé publique, il faudrait encore

plus renforcer la surveillance afin d’obliger les 4% qui ne sont pas douché à le faire.

La deuxième consigne quant à elle est beaucoup moins respectée. En effet, 15 % des enquêtés

avouent avoir craché au moins une fois dans le bassin, pendant leur baignade et 2 % déclarent

même avoir déjà uriné dans le bassin. Pour eux, le fait de se soulager (uriner) dans le bassin,

leur donne un agréable plaisir et le fait de cracher est expliqué par la paresse de sortir du bassin

pour aller le faire ailleurs.

Le non-respect de cette consigne est due au fait qu’il est difficile de mettre en place un moyen

de surveillance de ceux qui cracheraient ou urineraient dans le bassin.

Des propositions des solutions seront décrites dans le chapitre IV. Mais en attendant il faut dire

que cette enquête nous a permis de connaitre le mode de traitement des piscines. En effet, sur

les huit piscines étudiées, sept utilisent la filtration sur sable contre une. Pour l’étape de

chloration, le produit de désinfection utilisé dans plus de 90% des cas sont des galets, sauf

également une seule piscine qui utilise de l’hypochlorite de calcium. Les comportements des

baigneurs pendant la baignade sont plutôt bon, même s’il y a des comportements inadéquats,

par rapport au fait d’uriner et de cracher ainsi que la méconnaissance sur les maladies liées à la

fréquentation des piscines. Presque la moitié des baigneurs enquêtés ne sont pas informé du

danger qu’il y aurait pendant la baignade. Pour cela il y a une nécessité de sensibiliser les

baigneurs sur le risque de maladies potentielles, liées à la fréquentation des piscines.

respect

consignes

79%

douche mais

crache

15%

douche mais

urine

2%

pas de douche

4%

Page 46: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

35

III.3. Résultats des analyses des échantillons de la piscine A

III.3.1. Paramètres physico-chimiques

Taux de chlore libre

La figure 14 présente l’évolution des concentrations de chlore libre en fonction du temps pour

une désinfection manuelle.

Les galets de chlore à diffusion lente sont ajoutés manuellement. Ils se diffusent dans le bassin,

via le système de filtration. La dose ajoutée est de 1,2 kg de galets de chlore (six galets de 200g

par mise), puisque 1 galet de chlore est prévu pour 25 m3 d’eau. La piscine faisant 150 m3, cela

fait six (6) galets de chlore et ajoutés dans les skimmers une fois par semaine à 6h du matin.

Le renouvellement de ces galets se fait une fois, que se réalise la dissolution totale des galets.

Nous avons ainsi obtenu une valeur maximale de 4,1 mg/L au mois de mai et une valeur

minimale de 0,1 mg/L obtenu au mois de Juin.

Figure 14: évolution de chlore en fonction de fréquentation

Plusieurs paramètres tels que la fréquentation des baigneurs, la température, et la turbidité

influent sur le taux de chlore dans l’eau de la piscine (Guide d’exploitation des piscines, 2005).

Il est expliqué dans cette publication que la valeur maximale de chlore peut être due à la faible

fréquentation des baigneurs.

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

5

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Ch

lore l

ibre m

g/L

Chlore libre

limite inférieure de

la norme

limite supérieure de

la norme

Mai JuinAvril

Page 47: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

36

En effet, un baigneur libère 0,5 mg/L de matières organiques dans l’eau (Burlion et al., 2004),

la faible fréquentation traduit par conséquent une faible libération de matières organiques qui

est éliminée par une petite partie de la concentration du chlore.

La valeur minimale du taux de chlore, quant à elle peut provenir de plusieurs facteurs. D’abord,

cette valeur peut être due à la turbidité, au pH et à la température (OMS, 2006). En effet, les

faibles valeurs de chlore enregistrées au cours du mois de Juin (saison de pluie) font suite aux

intempéries. Ces fréquentes intempéries (pluie et vents) durant cette période sont à l’origine

d’une forte turbidité de l’eau (4,2 NTU) par l’émission de debrits et de matières en suspension

dans l’eau ; ce qui aura tendance à baisser la concentration du chlore libre et réduit l’efficac ité

des désinfectants et accroit la consommation de chlore, tout en diminuant son efficacité (Guide

d’exploitation des piscines, 2005).

De meme, la température variant de 30 à 35°C, elle a tendance à évaporer le chlore des eaux de

piscine, entraînant ainsi la baisse de son action de remanance.

Nous allons maintenent étudier les correlations de ces parametres dans le chapitre suivant.

La turbidité

La figure 16 montre une variation de la turbidité en fonction des semaines. Une valeur maximale

de 4,74 NTU est obtenue à la 1ère semaine et une valeur minimale de 1,3 NTU obtenue à la 8ème

semaine. Toutes les valeurs mesurées au cours de l’opération font état d’une supériorité des

différentes valeurs, vis-à-vis de la norme du Burkina Faso (inférieur à 1 NTU) (Normes des

eaux des baignades BURKINA FASO, 1994).

Figure 15: Evolution de la turbidité

De manière générale, les fortes valeurs de la turbidité peuvent s’expliquer par le fait, qu’au

moment du prélèvement des échantillons (entre 11h et 12h), la pompe du système de filtra t ion

Baigneurs

4.74

vent

3.3

Pluie

4.2

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

5

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Tu

rbid

ité

(NT

U)

Turbidité

Norme du

Burkina

Avril Mai Juin

Page 48: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

37

était déjà à l’arrêt. En effet, comme dit plus haut, les pompes qui assurent la circulation des

eaux vers le filtre à sable fonctionnent de 6h à 10h du matin.

Les pics observés au mois d’avril peuvent être dus à une fréquentation plus grande des piscines

durant ce mois. En effet, avril est l’un des mois les plus chauds de l’année.

Les pics observés vers la fin du mois de Juin pourraient être liés aux intempéries (les vents et

la pluie), qui émettent dans l’eau de piscines des matières en suspension responsables de la

turbidité (débris de bois, feuilles mortes, poussière…).

Le pH

La figure 17 montre l’évolution du pH au cours de cette étude. La valeur maximale est de 7,9

obtenu à la 12ème semaine et la valeur minimale est de 7,1 obtenu à la 10ème semaine.

Figure 16: Courbe d'évolution du pH

Nous constatons que la plupart des valeurs se situent dans une gamme de pH favorables aux

eaux de baignade, tel que préconise la norme de la qualité des eaux de piscine au Burkina Faso

(6,9 ≤ pH ≤ 7,7).

Cette stabilité du pH tout au long de l’étude laisse supposer que ce paramètre n’a pas été impacté

par les variations du taux de fréquentation des piscines, de turbidité et du taux de chlore.

III.3.2. Paramètres bactériologiques de la piscine A

La piscine étudiée présente un entretien régulier et une désinfection, permettant d’éliminer les

indicateurs de pollution, malgré certaines valeurs de chlore qui soient inférieures ou

0

1

2

3

4

5

6

7

8

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

pH

pH

limite inférieure de la

norme

limite supérieure de la

norme

Avril JuinMai

Page 49: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

38

supérieures aux valeurs des normes. Le tableau XI présente les résultats bactériologiques de la

piscine A.

Tableau XI: Résultat des analyses bactériologiques

S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10 S11 S12

CT 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

CF 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

E.coli 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

streptocoques 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Staphylococcus

aureus 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Nous remarquons que toutes les eaux de piscine, prélevées ne contiennent aucune charge

bactérienne.

L’absence des bactéries tels que les coliformes totaux, coliformes fécaux, Escherichia coli,

streptocoques fécaux et des staphylococcus aureus dans ces eaux de piscine peut s’expliquer

par l’efficacité du système de traitement.

Le choix des désinfectants est bon et les doses sont satisfaisantes pour assurer une bonne

désinfection. Comme il semble qu’il n’y a pas une gêne d’odeur ni d’irritation de la peau, on

peut dire que les doses de chlore sont bien choisies et bien utilisées. Donc, une désinfect ion

parfaite pas de gênes pour les baigneurs. Le système de six (6) galets de chlore par semaine ne

pose pas de problème, même si elle est faite sans mesurer le taux de chlore. Par contre les

résultats de notre enquête révèlent que 15% de baigneurs avouent avoir craché au moins une

fois dans le bassin, 2% déclarent avoir déjà uriné dans le bassin, seulement 4% ont échappé au

contrôle et entrent dans le bassin sans avoir passé au préalable à la douche. Cela constitue une

source des contaminations bactériennes. Malgré un certain mauvais comportement, la

désinfection au taux ou elle est faite, elle protège bien l’eau du bassin contre des comportements

inadéquats.

En se basant sur les normes du Burkina Faso, qui est conforme aux recommandations de l’OMS

pour les eaux des piscines, l’absence des bactéries permet de conclure que les échantillons d’eau

analysés de la piscine A durant cette étude, répondent aux exigences de la qualité des eaux de

piscines au Burkina Faso.

Page 50: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

39

III.3.3. Analyses des corrélations

III.3.3.1. Résultat d’analyse des échantillons

Dans l’objectif de déterminer la qualité de l’eau de la piscine A, en vue de préserver la santé

des baigneurs, plusieurs analyses ont été opérées pendant 12 semaines et ont concerné les

paramètres suivants : le chlore libre et le chlore total, la température, le pH et la turbidité. Tous

ces résultats sont présents dans le tableau XII.

Tableau XII: Résultat d’analyse des échantillons de la piscine A

Chlore

libre

Chlore

total température turbidité pH

Nombre

de

baigneurs

Semaine1 0,5 0,6 35 4,74 7,2 148

Semaine2 3,2 4,00 34 3,91 7,3 91

Semaine3 2,1 2,4 34 3,03 7,5 134

Semaine4 0,80 1,00 34 1,73 7,4 102

Semaine5 4,1 4,5 33 2,97 7,5 28

Semaine6 2,9 3 32 2,37 7,4 43

Semaine7 0,2 0,4 30 1.37 7,2 22

Semaine8 2.1 2,5 32 1,3 7,5 31

Semaine9 1,3 1,5 32 1,74 7,3 33

Semaine10 2,3 2,9 33 1,9 7,1 17

Semaine11 0,1 0,3 30 3,3 7,6 22

Semaine12 0,3 0,6 30 4,2 7,9 13

ACP avec TANAGRA

Afin de pouvoir caractériser les différents paramètres physico-chimiques, il nous faut

déterminer les variables actives qui sont celles dont on a nécessairement besoin pour

caractériser nos échantillons. Ce sont des variables quantitatives qui entreront dans la

conception des axes factoriels dans l’ACP (tableau XIII).

Initialement, nous avions 6 variables et nous voulons savoir, quelle sera la dimension réduite

qu’on va retenir pour ne pas perdre l’essentiel de l’information initiale.

A partir des résultats des différentes analyses obtenues au cours de l’étude (tableau XII), une

corrélation entre les différents paramètres cités ci-dessus a été réalisé. Le tableau XIII présente

les résultats de ladite corrélation des variables au niveau de chaque axe factoriel.

Page 51: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

40

Tableau XIII: Matrice de corrélation des variables au niveau de chaque axe factoriel

La corrélation négative au niveau de l’axe factoriel 1, signifie que les grandeurs évoluent dans

le sens contraire quand une grandeur croit, l’autre décroit. Cela pourrait s’expliquer par le fait

qu’une augmentation de la température entraine une baisse du chlore. Les variables actives

nombre de baigneurs et la turbidité sont les variables corrélées positivement à l’axe factoriel 2

avec des indices de corrélation de 0,78 et 0,61 respectivement. Cela signifie que les grandeurs

évoluent dans le même sens. Cette corrélation corrobore le fait qu’une forte fréquentat ion

entraine une augmentation de la turbidité de l’eau du bassin.

Corrélation entre les différentes variables

Le tableau XIV indique une corrélation positive entre la température de l’eau et le nombre de

baigneurs, d’une part et une corrélation entre le chlore libre et le chlore total d’autre part.

Tableau XIV: Matrice de corrélation

La corrélation positive entre la température de l’eau et le nombre de baigneurs signifie que les

deux grandeurs évoluent dans le même sens.

Page 52: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

41

Cela peut s’expliquer par le fait que le corps humain dégage de la chaleur et avec l’effort

physique de la nage, l’apport de la température extérieure peut agir sur la température de l’eau.

Alors, nous pouvons dire que le nombre des baigneurs influe sur la température de l’eau. Plus

il fait chaud, plus les gens vont nager et plus la température de l’eau augmente. Notre étude n’a

cependant pas permis de mettre en évidence des corrélations entre le chlore libre et d’autres

paramètres, tels que la turbidité et la température. Nous allons cette-fois ci, présenter, analyser

et interpréter les paramètres physico-chimiques et bactériologiques des piscines B, C, D, E, F,

G, H.

Page 53: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

42

III.3.4. Résultats des analyses des paramètres physico-chimiques et

bactériologiques des piscines B, C, D, E, F, G, H

Analyse et interprétation des paramètres physico-chimiques

Le tableau XV présente les résultats de paramètres physico-chimiques des piscines B C D E F

G H.

Tableau XV: Résultats de paramètres physico-chimiques des piscines B C D E F G H.

Chlore

libre

(mg/L)

Limite de

la norme

(mg/L)

Chlore

total

(mg/L)

Limite

de la

norme

(chlore

total

mg/L)

Turbidité

( NTU)

Limite de

la norme

pH Limite de la

norme

Piscine B <0,05 0,4 – 1,4 0,2 0,6 0,84 < 1 7,8 6,5 – 7,7

Piscine C 2,6 0,4 – 1,4 3,3 0,6 3,73 < 1 8,0 6,5 – 7,7

Piscine D 2,5 0,4 – 1,4 2,9 0,6 1,33 < 1 7,3 6,5 – 7,7

Piscine E 0,07 0,4 – 1,4 0,3 0,6 0,55 < 1 7,8 6,5 – 7,7

Piscine F 0,2 0,4 – 1,4 0,4 0,6 0,6 < 1 7,8 6,5 – 7,7

Piscine G 1,8 0,4 – 1,4 2,1 0,6 0,54 < 1 7.6 6,5 – 7,7

Piscine H 0,1 0,4 – 1,4 0,2 0,6 1,70 < 1 7,8 6,5 – 7,7

Nous constatons que le chlore libre, de toutes les sept piscines, obtenus suite à un prélèvement

ponctuel (une fois par trimestre), sont toutes non conformes à la norme des eaux de piscines au

Burkina Faso. On voit que 57% des piscines (B, E, F, et H) respectent la norme de la turbidité

qui est inférieure à 1 NTU, tandis que les autres piscines (C, D, et G,) ne le sont pas. Pour le

pH nous remarquons aussi que plus de 85 % des piscines avaient un pH acceptable qui varie

entre 7,3 et 8. Nous pouvons donc dire que les valeurs de pH des sept piscines étudiées

respectent ladite norme en vigueur, exceptée la piscine C, qui a une valeur légèrement élevée

qui est de 8,00. Au cours de cette analyse ponctuelle, nous remarquons que le chlore libre des

piscines C, D et G sont supérieurs à la norme et pour les piscines B, E, F et H sont inférieurs à

ladite norme. 43% des piscines ne sont pas conformes à la norme de la turbidité et nous avons

obtenu des valeurs de pH qui est relativement stable durant cette étude.

Pour les interprétations de ces résultats, on peut légitimement penser que ce sont les mêmes

interprétations qu’on à présenter pour la piscine A.

Page 54: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

43

Analyse et interprétation des paramètres bactériologiques des piscines B, C, D, E,

F, G et H

Le tableau XVI présente les résultats bactériologiques des piscines B, C, D, E, F, G et H

Tableau XVI: Résultats des paramètres bactériologique des sept piscines

PB PC PD PE PF PG PH Norme

CT 18 0 0 3 0 0 >100 0 UFC/ 100 mL

CF 0 0 0 0 0 0 0 0 UFC/ 100 mL

E. coli 0 0 0 0 0 0 0 0 UFC/ 100 mL

Streptocoques fécaux 0 0 0 0 0 0 0 0 UFC/ 100 mL

Staphylococcus aureus 0 0 0 0 0 0 0 0 UFC/ 100 mL

Le tableau XVI présente le résultat de la charge bactérienne des échantillons des eaux de

piscines analysées. La qualité microbiologique des sept piscines a été évaluée. Sur les sept

piscines étudiées, trois (03) d’entre elle contenaient des coliformes totaux, à savoir la piscine B

avec 18 UFC/ 100 ml, la piscine E avec 3 UFC/100ml et la piscine H avec une valeur supérieure

à 100 UFC/100 ml. La présence des coliformes dans les piscines B, E et H révèle que les

piscines n’ont pas été en conformité avec les recommandations en vigueur au Burkina Faso qui

est de 0 UFC/100 ml. Parmi tous les paramètres bactériologiques analysés, nous n’avons trouvé

que des coliformes totaux dans les piscines B, E et H. Cela peut être expliqué par le fait que les

coliformes totaux regroupent des germes de l’environnement et des germes fécaux et donc, le

taux de chlore utilisé a pu éliminer les germes fécaux et non les autres germes de

l’environnement. En effet, comme on recherche les totaux pour juger de l’efficacité de

traitement, alors nous pouvons dire que la désinfection des piscines B, E et H n’est pas bien

faite et cela est dû à un défaut de chloration, vu que le taux de chlore libre au niveau de ces

piscines est pratiquement nul (tableau XV).

Selon Ezeet et al., (2015) la présence des coliformes totaux peut être expliquée par une

irrégularité de chloration, défaut dans le processus de filtration, une forte fréquentation de

baigneurs et le non-respect de consigne sur l’hygiène publique.

Dans cette étude, l’absence des bactéries montre que les échantillons des piscines C, D, F et G

analysés répondent aux normes de qualité des eaux de piscines au Burkina Faso.

Cependant les piscines B et H constituent un sérieux problème de santé publique, d’où la

nécessité d’intervention rapide.

Page 55: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

44

CHAPITRE IV :

PROPOSITIONS DES

SOLUTIONS

D’AMELIORATION DE LA

QUALITE DES EAUX AUX

GESTIONNAIRES DES

PISCINES

Page 56: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

45

IV. Propositions des solutions

Les études menées sur les eaux de huit (8) piscines de la ville de Ouagadougou, présentent des

paramètres à surveiller, en vue de garantir la qualité du service des gestionnaires des dites

piscines. Il s’agit notamment des comportements des baigneurs, de l’excès de chlore, de la forte

turbidité et des présences des coliformes dans le bassin.

IV.1. Comportements des baigneurs

Afin de limiter l’exposition des baigneurs aux dangers chimiques et microbiologiques que nous

avons identifiés dans ce mémoire, des propositions de solution ont été proposées aux

gestionnaires des piscines, concernant les comportements inadéquats des baigneurs pendant la

baignade (tableau XVII).

Tableau XVII: Mesures à mettre en œuvre pour les comportements des baigneurs

Causes Mesures à mettre en œuvre

Non-respect des règles d’hygiène (se

doucher, cracher, uriner, mâcher du

chewing-gum, se moucher)

Une sensibilisation des usagers sur les

respects des règles d’hygiène publique et sur

les connaissances des risques des maladies

liées à la fréquentation des piscines

IV.2. Excès de chlore

Plusieurs piscines étudiées font état d’une forte concentration du taux de chlore dans leur bassin.

Ce phénomène est observé en général entre les mois d’avril et le mois de mai. Cette

concentration (avoisinant 5 mg/L) n’est pas sans conséquences pour les piscines elles-mêmes

ainsi que pour les baigneurs. En effet, elle :

accélère le vieillissement du matériel de piscine,

décolore le liner,

abîme la structure en béton, la tuyauterie ou le système de filtration de l’eau, etc…

irrite la peau et les yeux des baigneurs,

a des conséquences plus ou moins graves sur la santé : maux de tête, difficultés

respiratoires, etc… (Nantalo, 2014).

Au vu de ces incidences et dans l’optique de pallier à ces problèmes, plusieurs mesures ont été

proposés comme indiqué dans le tableau XVIII.

Page 57: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

46

Tableau XVIII: Causes et mesures à mettre en œuvre

Causes Mesures à mettre en œuvre

Absence de mesure ou de dosage optimal du

chlore

Ne rajouter les galets de chlore que quand les

galets sont dissout mais aussi quand le taux de

chlore descend.

IV.3. Excès de turbidité

Outre le taux élevé de chlore, un autre paramètre est surveillé, il s’agit de la turbidité des eaux.

En effet, plusieurs raisons peuvent expliquer cet état de fait. Les différentes investigat ions

menées durant le déroulement de l’étude, indiquent que cela peut provenir d’un problème lié

au mode de traitement et/ou à la fréquence des baigneurs. Le tableau XIX présente les mesures

à mettre en place pour résoudre ce problème.

Tableau XIX: Causes et mesure à mettre en œuvre pour la turbidité

Causes Mesure à mettre en œuvre

Problème de filtration Augmenter le temps de filtration

Fréquentation excessive Respecter le nombre de baigneurs dans le bassin

Pas de recyclage de l’eau Renouveler l’eau du bassin chaque 6 mois selon

la recommandation de l’OMS

intempérie

Ajuster le taux du coagulant dans l’eau le

lendemain d’une journée pluvieuse pour que la

turbidité soit bien éliminée

V. Présence des microorganismes

En ce qui concerne la présence des microorganismes dans les bassins, les mesures à mettre en

œuvre sont repris dans le tableau XX.

Tableau XX: Mesure à mettre en œuvre pour la présence des microorganismes

Mesure d’urgence Mesure à mettre en œuvre

Evacuer les gens du bassin et augmenter la dose

de chlore pour éliminer les bactéries

Sensibilisation des usagers sur l’hygiène

publique

Page 58: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

47

CONCLUSION

Le thème soumis à notre étude a porté sur la contribution à l’amélioration de la qualité des eaux

de piscine, en vue de préserver la santé des baigneurs. Cela a consisté à identifier le mode de

traitement des eaux des piscines, d’évaluer les paramètres physico-chimiques et

bactériologiques des eaux de piscines et de proposer des solutions d’amélioration de la qualité

des eaux aux gestionnaires des piscines, afin de préserver la santé des baigneurs.

Suite à la méthodologie mise en place, les résultats obtenus montrent qu’à l’exception du pH,

les paramètres physico-chimiques ne sont pas conformes aux normes en vigueur au Burkina

Faso. Cependant les paramètres microbiologiques des piscines A, C, D, F et G sont en

conformité avec la norme des eaux de piscine au Burkina Faso, du point de vue microbiologique

avec 0 UFC/100 ml, Par contre, les piscines B, E et H ne sont pas conformes aux normes.

L’analyse de corrélation n’a pas permis de mettre en évidence des corrélations entre le chlore

libre et les différents paramètres physico-chimiques.

Page 59: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

48

RECOMMANDATIONS

Au terme de cette étude nous recommandons aux gestionnaires de piscine de :

interdire aux non baigneurs, l’accès au circuit réservé aux baigneurs afin d’éviter les

dépôts des débris responsable de la turbidité de l’eau ;

exiger aux autres gestionnaires des piscines de faire un contrôle de suivi hebdomadaire

de la qualité de leurs eaux tel que préconise l’OMS ;

assurer au personnel d’entretien, une formation de façon à maitriser l’entretien du bassin

et des équipements ;

faire un suivi journalier des matières organiques pour avoir une idée sur les matières

organiques libérées ;

Page 60: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

49

BIBLIOGRAPHIE

Afsset. (2010). Risques sanitaires liés aux piscines - Évaluation des risques sanitaires liés aux

piscines. Partie 1: piscines réglementées. Avis de l'Afsset. Rapport d'expertise

collective Eau et agents biologiques, Pp (229).

Ali, A. (2013). Performance épuratoire de deux Réacteurs Anaérobies suivis de deux options

de post-traitement des eaux usées domestiques sous climat sahélien: Filtre à Sable et

Bassin Lamelle. Mémoire de Master/Institut International d'Ingenierie de l'Eau et de

l'Environnement (2iE), 72.

Alico et Dragonjac. (2006). Evaluation of culture media for recovery of Staphylococcus

aureus from swimming pools. Applied Environmental. Microbioiogy, 51, 699 702.

Amala et Aleru. (2016). Bacteriological Quality of Swimming Pools Water in Port Harcourt

Metropolis. Natural Science, 79-84.

ARS. (2014). Fonctionnement, hygiène et règles sanitaires relatives aux piscines. Agence

Régionale de santé Brétagne, 15.

Bello, O.O., Mabekoje, O.S., Egberongbe, H.O. and Bello, T.K. (2012). Microbial Qualities

of Swimming Pools in Lagos, Nigeria. International Journal of Applied Science and

Technology Vol. 2 No. 8;.

Burlion et al. (2004). ANALYSE DES TECHNOLOGIES EXISTANTES EN MATIERE DE

DESINFECTION DES PISCINES ET PROPOSITION D’UN MANUEL DE

CONSEILS AUX GESTIONNAIRES DE CES ETABLISSEMENTS. CONVENTION

N° 01/13243, 6-44.

Cairns et Dickson. (2003). Biological methods for the assessment of water quality. American

Water Works Association, 13-5.

CDC. (2000). Pseudo Monastery Dermatitis/Folliculitis Associated with Pools and Hot

Tubes—Colorado and Marine,. MMWR,, 49, 1087-1091.

Chedad et Assobhei. (2007). Etude de la survie des bactéries de contamination fécale

(coliformes fécaux) dans les eaux de la zone ostréicole de la lagune de Oualidia

(Maroc). Bulletin de l’Institut Scientifique, Rabat section Sciences de la Vie, 71-79.

Page 61: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

50

Ezeet, V.C., Onwuakor, C.E. and Ikwuegbu, A.L. (2015). Microbiological and

Physicochemical Characteristics of Swimming Pool Water in Owerri, Imo State,

Nigeria. Journal of Applied and Environmental Microbiology, 3, 6-10.

F et dragonjac. (2006.). Evaluation of culture media for recovery of Staphylococcus aureus

from swimming pools. Applied Environmental. Microbioiogy, 51: 699-702.

Guide d’exploitation des piscines. (2005). Guide d’exploitation des piscines et autres bassins

artificiels destinés à la baignade. Direction des politiques de l’eau ISBN : 2-550-

45358-1 ENV/0068, 75.

Hansen, K. A.-J. (2013). Optimal pH in chlorinated swimming pools e balancing formation of

byproducts. J. Water Health , 11 (3) 465 472.

Kim, H. S. (2002). Formation of disinfection by-products in chlorinated swimming pool

water. Chemosphere 46 (1),, 123–130.

Koné, D. (2011). Infiltration-percolation sur sable et sur filtre de coco, filtres plantés et et

épuration des eaux usées domestiques à dominance agroalimentaire sous le climat

tropical sec : cas des eaux résiduaires urbaines de Ouagadougou, Burkina Faso. Thèse

de doctorat/ Université de Ouagadougou, 232.

Lagerkvist, B. J., Bernard, A. B., Bergstrom, E. F., Holmstrom, K., and Karp, K. G.

(2004). Pulmonary epithelial integrity in children: relationship to ambient ozone

exposure and swimming pool attendance. Environ Health Perspect 112, 1768-1771.

Moussa, M. D. (2005). Caractéristiques physicochimiques, bactériologiques de l’eau de

consommation et influence et impact sur les eaux de surface et les eaux souterraines.

119.

Nantalo. (2014). Le surdosage du chlore dans la piscine. Guide piscine NANTALO.

Normes des eaux des baignades BURKINA FASO. (1994). Loi n° 23/94/ADP portant Code

de la Santé publique (Titre I: Chapitre II : Protection du milieu naturel et de

l’environnement). BURKINA FASO Assemblée des Députés du Peuple, 5-7.

OMS. (2000). « Guidelines for safe recreational water environments », Vol 2, Final draft,

chapter 4 .

Page 62: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

51

OMS. (2006). Microbial hazards. In: Guidelines for Safe Recreational Water Environments.

Swimming Pools and similar Environments, 2. WHO Press, Geneva, Switzerland., 26–

59 (Chapter 3).

Pena L., Z. D. (2001). Critères microbiologiques de qualité des eaux de baignade. évaluation

des risques en vue de la révision des normes européennes. Saint-Maurice:InVS, 44.

Richardson, S. D., D eMarini, D. M., Kogevinas, M., Fernandez, P., Marco, E.,

Lourencetti, C., Balleste, C., Heederik, D., Meliefste, K., McKague, A. B.,

Marcos, R., Font-Ribera, L., Grimalt, J. O., & Villanueva, C. M.. (2010). What's in the

pool? A comprehenive identification of disinfection byproducts and assessment of

mutagenicity of chlorinated and brominated swimming pool water. Environ. Health

Perspect., 118:1523–1530.

Rodier, j. (2009). Analyse de l'eau 9ème édition.

Siet. (2015). Guide de bonnes pratiques pour une bonne maîtrise des étapes clés du traitement

et de l’analyse de l’eau des piscines. Siet, 8-9.

wallon, G. (2003). Arrêté du Gouvernement wallon fixant les conditions intégrales relatives

aux bassins de natation visés à la rubrique N) 92.61.01.01 (MB 25.04.2003) du 13

mars 2003 .

Zwiener, C., Richardson, S. D., De Marini, D. M., Grummt, T., Glauner, T., & Frimmel,

F. H. (2007). Drowning in disinfection byproducts? Assessing swimming pool water.

Environ. SciTechnol., 41, 363–372.

Page 63: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

I

ANNEXES

Page 64: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

II

Annexes 1 : Composition et Préparation des milieux de cultures en g/L d’eau distillée :

Milieu chromocult

Composition

pH: 6,8 ± 0,2

Le milieu ainsi préparé peut se conserver pendant 1 mois entre 2 à 8°C.

Préparation

La préparation est faite suivant les prescriptions du fabriquant. Les principales étapes sont les

suivantes:

- suspendre 39,7g du produit solide dans 1l d’eau distillée ;

- porter à ébullition jusqu’à complète dissolution, sans autoclave

- ramener à une température optimale (45-50°C) puis couler dans des boîtes de Pétri

stériles.

Slanetz et Bartley(SB)

Composition

Tryptose : 20, 0 g/L

Extrait de levure : 5,0 g/L

D(+) glucose : 2,0 g/L

Di-potassium hydrogeno-phosphate : 4,0 g/L

Sodium Azide : 0,4 g/L

Gélose : 10,0 g/L

pH final à 25°C : 7,0 ± 0,2

Peptone : 3,0

Chlorure de sodium : : 5,0

Dihydrogénophosphate de sodium : : 2,1

Dihydrogenophosphate de disodium : 2,6

Tryptophane : 1,0

Pyruvate de sodium : 1,0

Sorbitol : 1,0

Agar-agar : 1,0

Tergitol : 0,15

Cefsulodine : 0,01

Mélange chromogénique : 0,2

Page 65: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

III

Préparation

- peser 10,37 g du réactif de SLANETZ et BARTLEY(S-B) et mélanger dans une fiole

jaugée avec 250 ml d’eau distillée(ou 20,74 g pour 500 ml),

- renverser le mélange dans un flacon et le chauffe dans un bain marie bouillant

pendant environ 20 min pour la dissolution complète du milieu (ne pas autoclaver),

- ajouter 10 ml/l d’une solution filtrée à 1°/ de TTC et couler le liquide dans les boites

de pétri, laisser se solidifier et ranger au réfrigérateur.

Page 66: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

IV

Annexes 2 : Matériels des prélèvements et appareils des mesures

Appareils des mesures

Page 67: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

V

Annexe 3 : Entretiens de la piscine

FICHE TECHNIQUE DE GALET DE CHLORE

Caractéristique et type de galets de chlore

GALETS DE CHLORE 4 ACTIONS POUR PISCINES 75 % DE CHLORE ACTIF

MINIMUM

Désinfection en continu par le chlore

Anti-algues préventif et curatif

Apport en floculant (limpidité de l’eau, améliore la filtration)

Régulation du taux de chlore

Les galets de 200 g 4 actions s’utilisent après une chloration choc et simplifient l’entretien de

votre eau de piscine : seule une correction de pH est nécessaire.

Dosage conseillé : 4 galets pour 100m3 d’eau pour environ 7 jours selon les conditions

climatiques, l’exposition au soleil et la fréquentation du bassin

Important : ne pas utiliser si votre piscine est équipée d’un filtre à diatomite (risque de

colmatage). Ne pas utiliser d’autres types de floculant en même temps

Nature chimique : acide trichloroisocyanuriques –ATCC – N° CAS 87-90-01 / N° ONU 2468

Risques spécifiques : comburant O R :8-22-31-36/37 Nocif Xn S : 8-26-41

Propriétés physiques : solide- couleur banc avec paillettes bleues

Page 68: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

VI

Solubilité : 12g/l dans l’eau à 25°C pH : 2.9 en solution à 1% produit nocif en cas d’inhala t ion

et d’ingestion. Irritant pour les yeux, la voie respiratoire et la peau. Risque pulmonaires et de

lésions oculaires.

Stocker à l’abri de l’humidité, de toute source d’ignition, dans un local aéré, en emballage

d’origine fermé. Laver les emballages à l’eau puis traiter l’eau.

Formule déposée au centre anti-poison de Toulouse tel (33)61.49.33.33

Page 69: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

VII

Annexe 4 : LOI N° 022-2005/AN PORTANT CODE DE L’HYGIENE PUBLIQUE

AU BURKINA FASO.

L’ASSEMBLEE NATIONALE

Vu la Constitution ;

Vu la résolution n° 001-2002/AN du 05 juin 2002, portant validation du mandat des députés ;

A délibéré en sa séance du 24 mai 2005

Et adopté la loi dont la teneur suit :

Chapitre 2 : De l’hygiène des piscines et des baignades

Article 20 : Toute exploitation de piscine ou de baignade ouverte au public doit faire l’objet

d’une autorisation délivrée par l’autorité locale après avis du ministère chargé de la santé.

Les exploitants de piscines ou de baignades déjà existantes, sont tenus de se conformer aux

dispositions de la présente loi dans un délai précisé par voie réglementaire.

Article 21 : La demande d’autorisation accompagnée d’un dossier technique doit comporter

un engagement légalisé à respecter les normes d’hygiène et de sécurité réglementaires.

Article 22 : Toute piscine publique doit faire l’objet d’un double contrôle portant sur le

fonctionnement des installations et sur la qualité des eaux.

Les exploitants doivent prendre toutes les mesures utiles pour éviter les dangers d’ordre

sanitaire et s’assurer que la qualité de l’eau des baignades est conforme à la réglementation en

vigueur.

Article 23 : Non obstant le contrôle qui peut être fait par le ministère chargé de la santé, tout

exploitant ou propriétaire de piscines ou de baignades ouvertes au public est tenu de procéder

régulièrement au contrôle de la qualité de l’eau.

Article 24 : Il est interdit les bains dans les eaux de surface destinées à la consommation

humaine.

Article 25 : Il est interdit l’accès des animaux de compagnie, même accompagnés, aux

piscines et aux baignades, à l’exception des animaux dressés pour le sauvetage.

Article 26 : Les contrôles des piscines et des baignades sont effectués par les services

compétents du ministère chargé de la santé.

Page 70: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

VIII

Au cas où ces contrôles révèlent qu’une piscine ou une baignade est contaminée, les bains y

sont interdits et les mesures nécessaires sont prises pour éliminer la contamination.

Les conditions et la périodicité des contrôles sont fixées par voie réglementaire.

Article 27 : Les caractéristiques physiques, chimiques et microbiologiques des eaux de

piscines et de baignades doivent être conformes aux normes en vigueur.

Page 71: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

IX

Annexes 5 : Enquête sur l'étude de la qualité physico-chimique et bactériologique des

eaux de piscine à Ouagadougou

Mars-Avril 2016 - LNSP

L'objectif de cette enquête est de déterminé le mode de traitement de la piscine, le produit

utilisé et les comportements des baigneurs dans le bassin.

Page 72: Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique

Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou

ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016

X

20. Combien de fois par semaine ? 1 . Une fois 2 . Deux fois 3 . Trois fois 4 . Plus

21. Quelle période aimerez-vous fréquentez la piscine ? 1 . Froide 2 . Chaude

22. Avez-vous une idée sur les maladies liées à la Fréquentation des piscines ?

. Oui 1 2 . Non

23. Si Oui, lesquelles

24. Au cours de baignade, crachez-vous dans le bassin ? 1 . Oui . Non 2

25. Si Oui, pourquoi ?

26. Urinez-vous dans le bassin ?

1 . Oui . Non 2

27. Si Oui, pourquoi ?

28. Respectez-vous les consignes donner sur l'hygiène Publique ?

1 . Oui 2 . Non

29. Si non, pourquoi ?

30. Ressentez-vous l'odeur de produit de désinfection ? 1 . Oui 2 . Non

31. Avez-vous ressenti d'irritation pendant ou après la Baignade ?

1 . Oui 2 . Non