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Institut International d’Ingénierie Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : [email protected] - www.2ie-edu.org
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER
EN INGENIERIE DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT
OPTION : EAU ET ASSAINISSEMENT
Présenté par :
ABDERAMAN Oumar Abakar
Travaux dirigés par :
Dr. Franck LALANNE, Enseignant-chercheur à 2iE
Dr. Oumar TRAORE, Microbiologiste, Laboratoire National de Santé Publique (LNSP)
Jury:
Présidente : Dr. Hela KAROUI
Membres : M. Boukary SAWADOGO
Dr. Franck LALANNE
ETUDE DE LA QUALITE PHYSICO-CHIMIQUE ET
BACTERIOLOGIQUE DES EAUX DE PISCINES A OUAGADOUGOU
Promotion [2015/2016]
Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou
ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 i i
DEDICACE
Je dédie ce présent mémoire de fin d’études à :
Ma très chère mère HADJA ACHTA MAHAMAT BADOUR et à mon père
OUMAR ABAKAR pour m’avoir donné la chance d’être venu au monde et montré
le chemin de l’école et de la droiture ;
Ma très chère tante FATIME KHOURSSI (KAKAI) pour son entretien et ses
conseils ;
Mes très chers grands frères ADOUM ALKHALI SALEH, BRAHIM BIRKE
ABDEL HADI, MAHAMAT OUMAR ABAKAR pour leurs soutiens moral et
financier. Recevez ce présent mémoire qui est le produit des efforts qui sont les
vôtres ;
Ma famille en général pour l’amour et la sympathie à mon égard ;
Et à toute personne qui a contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce
mémoire.
Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou
ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 ii ii
REMERCIEMENTS
Nos remerciements vont droit aux enseignants, administrateurs, et à tout le personnel de l’Inst itut
International de l’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE) qui ont contribué largement à
notre formation. Mes remerciements vont également à l’endroit de tout le personnel du
Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) et particulièrement au chef de service de la
direction de toxicologie du contrôle de l’environnement (DTCE) M. Ousmane TRAORE, à Dr
Oumar TRAORE, M. KONATE Francis et M. Bernard OUEDRAOGO.
Un sacré remerciement à nos Encadreurs : Dr Franck LALANNE et Dr Oumar TRAORE.
Tout le long de ce stage nous avons été aidés par le personnel du laboratoire (LEDES de 2iE)
qui méritent tant de reconnaissances il s’agit de Mr HEMA Sohamaï et Mr TINDOURE Noël.
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ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 iii iii
RESUME
Dans la ville de Ouagadougou, les piscines accueillent chaque année plusieurs milliers
de visiteurs d’après l’Office National du Tourisme du Burkina Faso. On y va pour se détendre,
se rafraichir ou pour pratiquer une activité physique. Des études précédentes ont montré que les
usagers sont fréquemment exposés à des risques sanitaires notamment des maladies d’origines
hydriques et des lésions cutanées. Dans le souci d’apporter des solutions à cette problématique,
notre étude avait pour objectif de contribuer à l’amélioration de la qualité des eaux de piscine en
vue de préserver la santé des baigneurs. Pour ce faire, huit piscines dénommées de A à H ont fait
l’objet de notre étude. Les eaux de la piscine A ont fait l’objet des prélèveme nts et d’analyses
hebdomadaires, tandis que pour les sept autres piscines, un seul échantillon ponctuel a été
analysé. Les paramètres physico-chimiques considérés étaient le pH, la température la turbidité,
le chlore libre et total, et les paramètres microbiologiques étaient les Coliformes totaux, fécaux,
Escherichia coli, Streptocoque fécaux et Staphylococcus aureus. Des résultats physico-
chimiques, le pH des eaux de toutes les piscines étudiées était relativement stable et répond aux
normes en vigueur au Burkina Faso. Cependant, le chlore libre subit des fluctuations et ne répond
pas à ladite norme. Au niveau de la piscine A, la turbidité ne répond pas à la norme en vigueur
au Burkina Faso. Aussi, l’étude de la corrélation n’a montré aucun lien entre le chlore libre et les
autres paramètres physico-chimiques. Pour les autres piscines dont les analyses ont été
ponctuelles, les piscines B, E, F et G avaient de valeurs de turbidité qui respectaient la norme
alors que celles des piscines C, D et H ne l’étaient pas. Concernant la qualité bactériologique,
trois de huit piscines (B, E et H) contenaient uniquement des coliformes totaux, les autres étaient
exempts en bactéries. Pour remédier à cette situation, une meilleure gestion des piscines
s’impose, notamment une filtration en continue des eaux ou l’ajout des coagulants, afin de baisser
la turbidité. La mesure du taux de chlore avant l’ajout des galets est important. Il est également
important de sensibiliser les usagers sur les risques des maladies, liées à la fréquentation des
piscines.
Mots clés :
Qualité
Eaux de Piscines
Ouagadougou
Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou
ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 iv iv
ABSTRACT
In the city of Ouagadougou, swimming pools welcome every year thousands of visitors according
to the National Tourist Office of Burkina Faso. People go there to relax, refresh ourselves or to
exercise. Previous studies have shown that users are frequently exposed to health risks,
particularly water-borne diseases and skin lesions. In order to provide solutions to this problem,
our study aimed to contribute to improve the quality of swimming pool water in order to preserve
the health of users. To do this, eight swimming pools named from A to H were the subject of our
study. Water’s samples of pool A were and analyzed weekly, while for the other seven pools
only one-point sample was analyzed. The physico-chemical parameters considered was pH,
turbidity, free and total chlorine, and microbiological parameters were Total Coliforms, Faecal
Coliforms, Escherichia coli, Faecal Streptococci and staphylococcus aureus. The physico-
chemical results and pH of all the pools studied was relatively stable and meets the current
standards in Burkina Faso. However, free chlorine fluctuates and does not meet this standard. At
pool A, turbidity and temperature do not meet the current norm in Burkina Faso. Also, the study
of the correlation showed no link between free chlorine and other physicochemical parameters.
For the other swimming pools, the pools B, E, F and G had turbidity values that respected the
norm while those of swimming pools C, D and H were not. Concerning bacteriological quality,
three of eight pools (B, E and H) contained only total coliforms, the others were bacteria-free.
To overcome this situation, better management of swimming pools is necessary, in particular
continuous filtration of the water or the addition of coagulants is necessary in order to reduce the
turbidity, the measurement of the chlorine level before the addition of the pebbles is and
awareness among users about the risks of diseases related to swimming pools is very important.
Keywords:
Quality
Swimming pools
Ouagadougou
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SIGLES ET ABBRÉVIATIONS
°C : Degré Celsius
AHA : Acide halo acétiques
BCA : Bromochloroacétique
BDCA : Bromodichloracétique
BDCM : Bromodichlorométhane
Br : Brome
Ca(ClO) 2 : Hypochlorite de calcium
CF : Coliformes fécaux
CH : Chloral hydrate
Cl2 : Chlore
CT : Coliformes totaux
E. Coli : Escherichia coli
DBA : Dibromoacétique
DBCA : Dibromochloroacétique
DBCM : Dibromochlorométhane
DCA : Dichloroacétique
DCAM : Dichloramine
F : Fluor
g : Gramme
G : Génération/Vitesse de rotation
h : Heure
HAN : Haloacétonitriles
HOCl : Acide hypochloreux
I : Iode
LNSP : Laboratoire National de Santé Publique
MBA : Monobromoacétique
MCA : Monochloroacétique
MCAM : Monochloramine
mg/L : Milligrammes par litre
MS : Ministère de la Santé
m.h : Mètre fois heure
NTU : Nephelemetric Turbidity Units
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OCl- : Ions hypochlorite
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONTB : Office National du Tourisme du Burkina
pH : Potentiel d’Hydrogène
PHMB
SIET
:
Polyhexaméthylène de biguanide
Syndicat des industriels des équipements de traitement et de l’analyse de l’eau
SF : Streptocoques fécaux
SPC : Sous-produit de chloration
SPD : Sous-produit de désinfection
TBM : Tribromométhane
TCA : Trichloroacétique
TCAM : Trichloramine
TCM : Trichlorométhane
THMs : Trihalomethanes
TTC : Triphenyl-2, 3, 5-Tétrazolium Chlorure
UFC : Unité Formant Colonie
U.S.E.P.A : United States Environment Protection Agency
μl
μm
:
:
Microlitre
Micromètre
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SOMMAIRE
DEDICACE ..................................................................................................................................... i
REMERCIEMENTS ....................................................................................................................... ii
RESUME ...................................................................................................................................... iii
ABSTRACT .................................................................................................................................. iv
SIGLES ET ABBRÉVIATIONS ...................................................................................................... v
SOMMAIRE................................................................................................................................. vii
LISTE DES FIGURES ................................................................................................................... ix
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................................ x
INTRODUCTION........................................................................................................................... 1
I.1. Définition......................................................................................................................... 4
I.2. Caractéristiques et fonctionnement des piscines .................................................................. 4
I.2.1. Système de traitement de l’eau ................................................................................... 4
I.2.2. Filtration................................................................................................................... 5
I.2.3. Désinfection.............................................................................................................. 7
I.2.4. Apport d’eau neuve ................................................................................................... 9
I.3. Risques sanitaires liés à la fréquentation des piscines .......................................................... 9
I.3.1. Risques biologiques ................................................................................................... 9
I.3.2. Norme de potabilité des eaux de piscines au Burkina Faso ..........................................17
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES ...........................................................................18
II. Présentation de la structure d’accueil ....................................................................................19
II.1. Présentation de la zone d’étude .........................................................................................20
II.2. Description des piscines étudiées ......................................................................................21
II.3. Méthodologie ..................................................................................................................22
II.3.1. Entretien avec les gestionnaires des piscines ..............................................................22
II.3.2. Enquête sur les comportements et les perceptions des baigneurs ..................................22
II.3.3. Echantillonnage........................................................................................................23
II.3.4. Analyse des données.................................................................................................23
II.3.5. Analyse physico-chimique ........................................................................................23
II.3.6. Analyse bactériologique............................................................................................24
II.3.7. Méthode de filtration sur membrane ..........................................................................27
Cultures bactériennes ..............................................................................................................28
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION .......................................................................29
III. Les enquêtes .......................................................................................................................30
III.1. Enquêtes auprès des gestionnaires des piscines...............................................................30
Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou
ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 viii viii
III.2. Enquêtes baigneurs ......................................................................................................32
III.3. Résultats des analyses des échantillons de la piscine A ...................................................35
III.3.1. Paramètres physico-chimiques ..................................................................................35
III.3.2. Paramètres bactériologiques de la piscine A ...............................................................37
III.3.3. Analyses des corrélations ..........................................................................................39
III.3.4. Résultats des analyses des paramètres physico-chimiques et bactériologiques des piscines
B, C, D, E, F, G, H ..................................................................................................................42
CHAPITRE IV : PROPOSITIONS DES SOLUTIONS D’AMELIORATION DE LA QUALITE
DES EAUX AUX GESTIONNAIRES DES PISCINES.................................................................44
IV. Propositions des solutions ....................................................................................................45
IV.1. Comportements des baigneurs .......................................................................................45
IV.2. Excès de chlore ............................................................................................................45
IV.3. Excès de turbidité .........................................................................................................46
IV.1. Présence des microorganismes ......................................................................................46
CONCLUSION .................................................................................................................................47
RECOMMANDATIONS .....................................................................................................................48
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................49
ANNEXES ..................................................................................................................................... I
Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou
ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016 ix ix
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Différents types des piscines ......................................................................................... 4
Figure 2: Système de traitement ................................................................................................... 5
Figure 3: Demande en chlore...................................................................................................... 15
Figure 4: carte de localisation de la ville de Ouagadougou et de la zone d’étude ...................... 21
Figure 5: Gélose au chromocult.................................................................................................. 25
Figure 6: Gélose au mannitol salt ............................................................................................... 25
Figure 7: Gélose au DNase ......................................................................................................... 26
Figure 8: Rampe de filtration...................................................................................................... 27
Figure 9: filtre à sable ................................................................................................................ 31
Figure 10: Ajout de galet de chlore ............................................................................................ 31
Figure 11: fréquence des fréquentations des baigneurs .............................................................. 31
Figure 12: Consignes sur l'hygiène publique.............................................................................. 33
Figure 13: comportement des baigneurs pendant la baignade .................................................... 34
Figure 14: évolution de chlore en fonction de fréquentation...................................................... 35
Figure 15: Evolution de la température de l'eau ................................ Erreur ! Signet non défini.
Figure 16: Evolution de la turbidité ............................................................................................ 36
Figure 17: Courbe d'évolution du pH ......................................................................................... 37
Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Désinfectants et systèmes de désinfections pour les piscines .................................... 8
Tableau II: Manifestations de protozoaires associées aux piscines ............................................ 13
Tableau III: Temps nécessaire à la destruction de 99% de E. coli en fonction de la forme de
chlore pour une même quantité de produit. ................................................................................ 14
Tableau IV: normes des eaux de piscine au Burkina Faso ......................................................... 17
Tableau V: Récapitulatif des méthodes utilisées pour les paramètres bactériologiques ............ 24
Tableau VI: recherche classique de la désoxyribonucléase (DNase) ......................................... 27
Tableau VII: Mode de traitement et produit de désinfection utilisé ........................................... 30
Tableau VIII: Résultats des enquêtes de la fréquentation de baigneurs ..................................... 31
Tableau IX: Perception des baigneurs ........................................................................................ 32
Tableau X: Résultats des comportements des baigneurs ............................................................ 33
Tableau XI: Résultat des analyses bactériologiques................................................................... 38
Tableau XII: Résultat d’analyse des échantillons de la piscine A .............................................. 39
Tableau XIII: Matrice de corrélation des variables au niveau de chaque axes factoriels ........... 40
Tableau XIV: Matrice de corrélation.......................................................................................... 40
Tableau XV: Résultats de paramètres physico-chimiques des piscines B C D E F G H. .......... 42
Tableau XVI: Résultats des paramètres bactériologique des sept piscines ................................ 43
Tableau XVII: Mesures à mettre en œuvre pour les comportements des baigneurs .................. 45
Tableau XVIII: Causes et mesures à mettre en œuvre ............................................................... 46
Tableau XIX: Causes et mesure à mettre en œuvre pour la turbidité ......................................... 46
Tableau XX: Mesure à mettre en œuvre pour la présence des microorganismes ....................... 46
Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou
ABDERAMAN Oumar Abakar Master 2 Eau & Assainissement _Promotion 2015-2016
1
INTRODUCTION
L’eau est une ressource vitale. Elle intervient dans toutes les composantes de la vie
de l’homme : productions agro-pastorales, alimentation, industrie, loisirs…etc (Bello et al.,
2012). L’utilisation des eaux à des fins récréatives passe souvent par l’aménagement de sites
de baignade parmi lesquels les piscines sont les plus utilisés. Pendant longtemps, les piscines
ont été considérées surtout comme des bassins purificatoires. C’est avec la Rome antique que
les piscines sont devenues des lieux de détente et de compétition. L’Afrique en générale et le
Burkina Faso en particulier n’échappe pas à cette tendance qui fait de la piscine un lieu de loisir.
Trente (30) piscines d’hôtels ont été dénombrées à Ouagadougou, selon l’Office National du
Tourisme du Burkina, la majorité étant construite dans les grands hôtels de la ville destinés à
l’usage des clients, le taux de fréquentation moyen national est de quarante (40) personnes par
jours/piscine. Cependant, l’eau de la piscine, bien qu’elle soit propre ou claire à l'origine, se
contamine très rapidement. Dans le souci d’améliorer la qualité des eaux de piscine, plusieurs
désinfectants sont utilisés tels que, le brome, le rayon ultraviolet (UV), le polyhexaméthylène
de biguanide (PHMB) et le chlore (Burlion et al., 2004).
Plusieurs facteurs contribuent à l’altération de la qualité des eaux de piscine ; il s’agit entre
autres de matières organiques (urines, sueur, fèces d’oiseaux…) et de produits chimiques
(produits cosmétiques, désinfectants…). L’Organisation Mondiale de la Santé a identifié deux
risques de contamination des piscines. Ces risques sont d’ordre microbiologiques et d'ordre
chimiques. Les risques microbiens sont causés par des maladies d’origines hydriques telles que
la typhoïde, la diarrhée, le choléra, et des affections des muqueuses et des lésions cutanées
(abcès). Les risques chimiques sont de types cancérigènes, toxiques et peuvent provoquer des
irritations cutanées, et des problèmes oculaires pour les baigneurs ainsi que le personnel chargé
de l’entretien de la piscine (OMS, 2006). Au regard de cette situation, la gestion de la qualité
des eaux de piscines doit nécessiter une attention particulière à travers le respect des normes de
qualité en la matière en vue de la préservation de la santé publique (wallon, 2003). C’est dans
cette optique que s’inscrit la présente étude dont l’objectif principal vise à contribuer à
l’amélioration de la qualité des eaux de piscine en vue de préserver la santé des baigneurs.
Pour atteindre cet objectif, nous allons spécifiquement :
étudier l’efficacité du mode de traitement des eaux des piscines ;
évaluer les paramètres physico-chimiques et bactériologiques des eaux des piscines ;
proposer des solutions d’amélioration de la qualité des eaux aux gestionnaires des
piscines.
Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou
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2
Le présent mémoire est structuré autour de quatre (04) chapitres
le chapitre I est consacré à la présentation du contexte de l’étude et situe la
problématique. Il aborde également la revue bibliographique et donne un aperçu général
sur le contrôle de de la qualité des eaux des piscines.
le chapitre II décrit le matériel et la méthodologie utilisés dans le cadre de notre étude ;
le chapitre III est structuré autour des résultats obtenus, suivis de discussions ;
le chapitre IV présente les propositions des solutions
le chapitre V est marqué par une conclusion assortie de recommandations.
Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou
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3
CHAPITRE I :
REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE
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4
I.1. Définition
Selon LAROUSSE (2015), une piscine se définit comme un bassin artificiel, de forme et de
dimensions variables aménagé pour la baignade et la natation.
I.2. Caractéristiques et fonctionnement des piscines
La figure 1 présente les différents types de piscine, dont les caractéristiques varient en
fonction de l’usage : piscine privée, piscine publique, piscine de loisir, piscine thérapeutique
et piscine d’entrainement sportif.
Piscine privée (Nantalo, 2014) Piscine publique
Piscine theurapeutique (Nantalo, 2014) Piscine sportive (Nantalo, 2014)
Figure 1: Différents types des piscines
I.2.1. Système de traitement de l’eau
L'eau d’alimentation d’une piscine est traitée, dans le but de respecter les exigences sanitaires
définies par l’OMS. La figure 2 présente un schéma de principe du fonctionnement d’une
piscine.
Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou
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5
Désinfection dans les skimmers (ajout de galets de chlore)
Bassin
La réglementation impose que le film d’eau superficiel soit repris en continu.
L’eau reprise recircule après traitement, visant à maintenir les qualités physico-chimiques et
microbiologiques requises.
I.2.2. Filtration
La filtration est destinée à retenir les matières minérales et organiques en suspension, ainsi
qu’une partie des micro-organismes (qui ont tendance à s’agglomérer sur les particules solides).
Elle est réalisée en deux temps (Burlion et al., 2004).
- une préfiltration qui consiste en un simple tamisage par un panier grillagé (maille > 3
mm) placé en amont des pompes pour retenir les éléments grossiers (cheveux, insectes,
graviers, etc.) ;
- une filtration sur un massif ou un matériau filtrant.
Dans les plus petites installations, un procédé par tamisage simple (chaussettes, Cartouche,
toile, etc.) est parfois utilisé. Trois types de filtres sont utilisés :
- les filtres à sable ;
- les filtres à diatomite ;
- les filtres à cartouche ;
Filtre
Skimmers
Buses Refoulement
Bande de fond
Vannes
Pompe
Figure 2: Système de traitement
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6
I.2.2.1. Filtre à sable
Ces filtres sont constitués de silice et sont parfois associés en bicouche avec un matériau de
plus faible densité (anthracite, pierre volcanique, etc.). Des cuves fermées en acier ou en
matériau composite contiennent le sable, qui doit présenter une faible friabilité pour éviter la
formation de fines poussières pendant les lavages. L’eau sous pression circule généralement de
haut en bas dans la masse filtrante. L'efficacité de la filtration dépend : selon Burlion et al
(2004) de
la granulométrie du sable et de son homogénéité ;
l'épaisseur du massif filtrant ou du matériau filtrant ;
du système de récupération des eaux filtrées en fond de filtre ;
de la vitesse de filtration.
Les filtres à sable ont une porosité de l’ordre de 40 à 60 µm, selon la nature du sable et les
conditions de filtration. L’application d’un traitement de coagulation-floculation améliore les
performances d’un filtre à sable. Par la formation de flocs, cette technique permet
l’agglomération et l’élimination des particules colloïdales.
Différents types de coagulants sont utilisés en fonction des caractéristiques physico-chimiques
de l’eau (pH, alcalinité), notamment :
Le sulfate d’aluminium qui contribue à abaisser le pH de l’eau ;
Le polychlorure d’aluminium qui n’influence pas le pH de l’eau.
L’injection du coagulant doit se faire de façon continue. Pour une coagulation-flocula t ion
optimale, l’injection du coagulant est réalisée en amont des pompes de recirculation, pour en
assurer un bon mélange et éviter des phénomènes de post-floculation dans les bassins. Les
particules coagulées sont retenues par les filtres. L’injection de coagulant permet donc de
réduire la consommation de désinfectant. Un traitement de coagulation-floculation n’est pas
compatible avec une filtration rapide. Il existe d’autres types de filtre dérivés du filtre à sable :
Le filtre bicouche, constitué d’une couche inférieure de sable (ou silex) et d’une couche
supérieure d’anthracite ;
Le filtre multicouche, constitué de couches de sable de deux granulométries différentes
et d’anthracite ;
Le filtre bi-flux, caractérisé par une arrivée d’eau brute par le haut et par le bas et une
reprise par un collecteur médian noyé dans la masse filtrante (Afsset, 2010).
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7
I.2.2.2. Filtre à diatomite
La diatomite est une poudre blanche obtenue par concassage d’une roche fossilifère
extrêmement poreuse.
Celle-ci provient de la fossilisation d’algues brunes unicellulaires à « squelette » siliceux : les
diatomées. Le filtre à diatomite est constitué d'une cuve garnie de supports (bougies ou
plateaux) recouverts d'une toile synthétique. La diatomite introduite dans le circuit par le biais
du bac de dis-connexion ou par le bac tampon va venir se fixer sur la toile sous l'action de la
circulation de l'eau et former ainsi la couche filtrante ou "gâteau". La porosité de ce filtre est de
l’ordre de 0,1 à 3 microns, selon la granulométrie du matériau employé. La vitesse de filtra t ion
est lente, toute utilisation de floculant est à proscrire avec ce type de filtre. La faible porosité et
le faible encombrement de ces filtres, représentent leurs principaux avantages, mais ils
nécessitent un suivi et un entretien très stricts (Afsset, 2010).
I.2.2.3. Filtre à cartouches
Ils se présentent sous forme de cartouches en fibres synthétiques (tissu dérivé du polyester) ou
en fibres végétales (ouate de cellulose). Leur paroi plissée en accordéon, offre de grandes
surfaces filtrantes et une porosité, variant de 5 à 40 microns en fonction de la texture choisie.
Les cartouches sont nettoyées soit par simple lavage au jet, soit remplacées périodiquement.
Ces filets sont généralement utilisés dans les piscines de petites dimensions.
Quel que soit leur type, les filtres doivent être décolmatés périodiquement au plus tard, lorsque
le débit de sortie de filtre ne représente plus que 70 % du débit normal.
Les eaux de lavage de filtres et les premières eaux filtrées, après un cycle de lavage doivent être
rejetées. Un défaut de lavage peut être décelé par :
une diminution de la durée des cycles ;
une augmentation de la pression dans le filtre, lors de la remise en position « filtra t ion
avec lavage » ;
une teneur élevée en chloramines (si désinfection au chlore) ou des résultats d’analyses
bactériologiques anormaux.
Les filtres sont lavés, soit lorsque la perte de charge (pression) atteint une valeur limite ou soit
systématiquement chaque jour (Afsset, 2010).
I.2.3. Désinfection
La désinfection est nécessaire dans les piscines pour maintenir des conditions d'hygiène et éviter
les infections d'origine hydrique.
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8
La correction chimique est déterminée en fonction des caractéristiques physico-chimiques de
l’eau d’alimentation, de son pH et des conditions requises par le système de désinfection choisi.
Il existe actuellement une grande variété de produits et systèmes utilisé s pour la désinfection de
l’eau des piscines.
Le tableau I rassemble les différents modes de désinfection, répertories dans le monde.
Tableau I : Désinfectants et systèmes de désinfections pour les piscines (OMS, 2006)
Procédés de désinfection
utilisés le plus fréquemment
dans les grandes piscines
Procédés de désinfection le moins
utilisé dans les piscines
Procédés de désinfection le
plus utilisé principalement
pour les petites piscines
Chlore
- Gaz (Cl2)
- Hypochlorite de
calcium/sodium
- Dichloroisicyanurate de
sodium
- Génération électrolytique
Combinaison ozone/chlore
Combinaison dioxyde de
chlore/chlore
Brome
- Brome liquide
- Bromochlorodimethylhydantion
(BCDMH)
- Bromure de sodium +
hypochlorite
Chlorure de brome
UV
UV- ozone
Iode
Peroxyde d’hydrogène
Cuivre / argent
Biguanide ( C2 H7 N5)
I.2.3.1. Désinfection au chlore
Le chlore est le désinfectant le plus largement utilisé, même si la présence des matières
organiques, apportée par les baigneurs (urine, la sueur, les cheveux, les cellules, les produits
cosmétiques, etc.) réagissent, pour générer des sous-produits (Zwiener et al., 2007).
Il se trouve dans l’eau sous plusieurs formes chimiques, au pouvoir désinfectant plus ou moins
important et dont les proportions des différents dérivés, dépendent des facteurs physico-
chimiques du milieu (pH, matières organiques et minérales, température). C’est un oxydant très
puissant, doté d’un effet rémanent et en réaction avec les matières organiques ou minérales, il
forme du chlore combiné dont le pouvoir désinfectant est faible (OMS, 2000).
Le chlore combiné, appelé aussi chloramines, est très irritant et mal odorant (odeur de chlore
ressentie par les baigneurs au bord du bassin) (ARS, 2014).
En tant qu’oxydant, il capte les électrons à partir du matériel ou des enzymes cellula ires
bactériens, entraînant la mort de l’organisme, quel que soit la forme sous laquelle il est introduit,
une fois dans l’eau, le chlore entraîne la formation d’acide hypochloreux (HOCl) (OMS, 2000).
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Hypochlorite de sodium :
NaOCl + H2O → HOCl + NaOH
Chlore gazeux :
Cl2+ H2O → HOCl + HCl
Hypochlorite de calcium :
Ca (ClO) 2 + 2 H2O → Ca (OH) 2 + 2HClO
L’acide hypochloreux (HOCl) se décompose dans l’eau et il y a formation d’ions hypochlor ite
(OCl-).
HOCl ↔ H + + OCl-. A noter que l’acide hypochloreux (HOCl) est beaucoup plus désinfectant
que l’ion hypochlorite (OMS, 2000).
Pour atteindre une désinfection optimale de l’eau avec le chlore, il est donc impératif de
contrôler de manière stricte le pH. Le pH devrait rester à un niveau relativement bas. Il faut
cependant attirer l’attention sur le fait qu’à pH 7,6, un taux de chlore libre mesuré de 0,5 mg/l
correspond en fait à un taux de chlore actif de l’ordre de 0,2 mg/l. A cette concentration le
pouvoir désinfectant de l’eau ne sera plus suffisant et les normes de qualité microbiologique
seront difficilement respectées (OMS, 2000).
I.2.4. Apport d’eau neuve
Le bassin peut recevoir l’apport d’eau neuve. Il permet de supprimer quotidiennement une
partie de l’eau du bassin, qui contient majoritairement des sous-produits de traitement chimique.
L’apport d’eau neuve dans les bassins doit être d’au moins 30 litres par baigneur par jour (Siet,
2015).
I.3. Risques sanitaires liés à la fréquentation des piscines
I.3.1. Risques biologiques
La baignade est effectuée dans les piscines pour des raisons différentes, notamment récréatives,
sportives ou pour le traitement de rééducation. Au cours des dernières années, les piscines ont
été de plus en plus fréquentées et une éventuelle défaillance de l'entretien, pourrait causer des
problèmes de santé publique (Bello et al., 2012).
Le risque de maladie ou d’infection associé à la fréquentation des piscines, peut être lié à une
contamination fécale de l’eau, dans le cas de selles diarrhéiques ou par l'excrétion humaine non
fécale, telle que les vomissements, le mucus, la peau ou la salive, qui sont des sources
potentielles de maladies (Ezeet et al., 2015).
Le cas de maladies infectieuses, causées par l'ingestion accidentelle des eaux de piscine
contaminées par des micro-organismes ont été signalés par certains chercheurs (CDC, 2000).
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Selon leurs rapports, certains microorganismes associés à la peau, aux yeux, aux oreilles étaient
des agents de maladies infectieuses, les plus courantes qui peuvent être transmises
par les eaux récréatives. C'est pourquoi les niveaux des micro-organismes dans l'eau
récréationnelle sont importants pour classer le risque sanitaire lié à la natation (Lagerkvist et
al., 2004).
I.3.1.1. Contamination d’origine fécale
Dans le domaine de la qualité des eaux de piscine et de l’eau potable, les analyses
microbiologiques ne concernent pas directement les microorganismes pathogènes, mais des
germes jouant un rôle d’indicateur. Ces germes sont spécifiques à la flore intestinale et ne sont
pas nécessairement pathogènes (Rodier, 2009). En plus de leur rôle d’appréciation du risque
d’une contamination par des matières fécales, ils permettent également d’évaluer l’efficacité de
traitement de l’eau. Les germes indicateurs de contamination fécale se caractérisent par les
points suivants :
être présents en même temps que les autres micro-organismes pathogènes mais en plus
grand nombre dans l’échantillon ;
avoir une croissance supérieure à celle des pathogènes, éventuellement présents dans
l’échantillon et faciles à isoler en analyse de routine ;
être plus résistants aux agents de désinfection et au milieu aquatique que les pathogènes,
afin que leur destruction marque avec certitude celle des pathogènes (Pena et al., 2001).
Les coliformes totaux
Les coliformes totaux se caractérisent par leur aptitude à fermenter le lactose à 35°C voir 37°C
en produisant de l’acide, et un aldéhyde dans un délai de 24-48 heures.
Ils sont présents en grand nombre dans les excréments humains et d’animaux, mais peuvent
proliférer dans les sols et les milieux aquatiques. Les coliformes totaux sont donc utilisés
comme des germes indicateurs d’hygiène, indices du bon respect des conditions de fabrication.
La détection de ces coliformes dans l’eau indique donc la présence probable de germes
pathogènes, ayant une origine identique (Rodier, 2009).
Les coliformes fécaux
Les coliformes fécaux sont des indicateurs classiques, faciles à déceler et à dénombrer. Certains
germes d’origines fécales répondent à la définition de coliformes totaux. Ceux-ci sont présents
dans le sol, dans les fèces et les eaux non polluées.
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Les coliformes thermotolérants constituent un sous-groupe des coliformes totaux, dont ils
partagent les caractéristiques à la différence qu’ils fermentent le lactose à 44-45°C. Ils peuvent
pousser et produire du tryptophane (Cairns et Dickson, 2003).
La présence considérable des coliformes dans les eaux de piscine indique soit une défaillance
dans le traitement des eaux ou soit une protection inappropriée des sources d’eau non traitée
(Amala et Aleru, 2016).
Escherichia coli
E coli est d’origine exclusivement fécale et sa présence dans les eaux indique une pollut ion
fécale récente (OMS, 2006). La présence de E coli dans les eaux indique la présence d’espèce
pathogène de la proximité du site de prélèvement avec une source de pollution (Chedad et
Assobhei, 2007). L’infection, qui se caractérise notamment par une diarrhée sanguinolente, peut
entraîner le syndrome hémolytique et urémique, (défaillance rénale aiguë qui se développe chez
environ 5 % des patients infectés), principale cause d’insuffisance rénale chez l’enfant et
responsable d’un taux de mortalité variant de 0,6 à 5 % chez les personnes atteintes de ce
syndrome (OMS, 2006).
Streptocoques fécaux
Ce groupe est aussi considéré comme un bon indicateur spécifique de la contamination fécale
plusieurs études ont montré que l’abondance des entérocoques intestinaux était mieux corrélée
à l’apparition de maladies gastro-intestinales chez les baigneurs, fréquentant des piscines, aux
eaux contaminées que l’abondance des CT ou CF (Alico et Dragonjac, 2006). Le fait que les
entérocoques intestinaux survivent plus longtemps dans le milieu naturel que les E.coli peut
constituer un avantage de ce groupe, si l’on cherche à identifier une contamination fécale
ancienne (OMS, 2000). Ils sont spécifiques à la flore intestinale de l’Homme et des animaux et
sont considérés comme des indicateurs secondaires. Ils appartiennent aux genres Entérocoques
et Streptococcus. Ils se caractérisent par certaines propriétés biochimiques communes et une
large tolérance à des conditions de croissance défavorables.
Les Entérocoques permettent de dater et de situer l’origine de la contamination. Ils sont utilisés
pour préciser la signification des résultats douteux et la recherche de coliformes (Bello et al.,
2012).
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I.3.1.2. Contamination non fécal
Staphylococcus aureus
Trois espèces du genre Staphylococcus interfèrent avec la santé humaine. Staphylococcus
aureus, Staphylococcus epidermidis et Staphylococcus saprophyticus ; la pathogénicité de ces
deux (2) derniers est considérée comme étant faible.
Staphylococcus aureus est le seul germe de ce genre à être coagulasse positif. L’Homme est le
seul réservoir connu pour Staphylococcus aureus. Approximativement 15% des individus en
bonne santé sont porteurs du germe au niveau du nez ou de la gorge.
Staphylococcus aureus a été détecté dans des eaux de piscine, traitées alors que les normes de
qualité pour les coliformes étaient rencontrées. Le comportement de cette catégorie de germes
vis-à-vis du chlore est relativement bien connu, depuis de nombreuses années. (Le
dénombrement des coliformes dans une eau chlorée est régulièrement utilisé pour le suivi de
l’efficacité de traitement, que ce soit pour le contrôle des eaux de distribution ou des eaux de
piscine).
Les staphylocoques résistent à des nombreux stress environnementaux et sont capables de
survivre pendant plusieurs jours dans l’eau. Cependant, ils ne sont pas capables de se multip lier
dans ce milieu. La présence de Staphylococcus aureus dans l’eau des bassins a été liée à des
éruptions cutanées, des infections de plaies, des otites externes, des infections oculaires, de
l’impétigo, et des infections de l’appareil urinaire. Une inactivation adéquate des
staphylocoques pathogènes dans les eaux de piscine peut être atteinte en appliquant un taux de
chloration permanent de l’ordre de 1 mg/l de chlore libre ou un traitement de désinfect ion
présentant un niveau d’efficacité similaire.
La contamination de l’eau des bassins peut être diminuée par le maintien d’un état de propreté
de haut niveau. Le passage obligatoire à la douche pour les nageurs, réduit l’émission dans l’eau
des staphylocoques présents sur la peau (F et dragonjac, 2006). Staphylococcus aureus peut être
présent dans les eaux de piscine, sans la présence de coliformes fécaux ou des bactéries (Amala
et Aleru, 2016).
I.3.1.3. Protozoaires
Le risque de contracter une maladie induite par des protozoaires en fréquentant une piscine est
principalement associé à 2 parasites des genres Giardia et Cryptospridium (Burlion et al.,
2004). Ces 2 organismes sont semblables sous plusieurs aspects. Ils peuvent se présenter sous
forme de cystes ou oocystes très résistants aux stress environnementaux et aux divers
désinfectants. Les raisons de la présence de protozoaires dans une eau de piscine sont
principalement dues à un taux très élevé de dissémination par les personnes infectées.
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Quelques cas connus récents de manifestations attribuées à ces deux pathogènes sont repris
dans le tableau II.
Tableau II: Manifestations de protozoaires associées aux piscines
AFR = émission accidentelle de matière fécale
Les cystes de Giardia et les oocystes de Cryptosporidium sont très résistants aux désinfectants
et notamment au chlore. Ainsi il faut exposer les cystes Giardia à une concentration de chlore
de 5 mg/l pendant 30 min pour avoir 99 % d’élimination. Pour les oocystes
de Cryptosporidium, un contact de 240 min avec du chlore, ayant une concentration de l’ordre
de 30 mg/l est nécessaire pour obtenir le même résultat (Burlion et al., 2004).
I.3.1.4. Champignons
Les infections mycologiques apparaissant suite à la fréquentation des piscines sont
principalement associées à la présence de l’espèce Epidermatophyton flocosum et aux
représentants du genre Trichophyton (Burlion et al., 2004). Ces agents causent des lésions
superficielles au niveau du cuir chevelu, des ongles et de la peau. L’infection au niveau de la
peau des pieds est plus communément appelée pied d’athlète.
Les infections liées à ces agents se propagent par contacts directs entre individus. Dans les
piscines, la transmission se fait par contact avec des surfaces et squames contaminées.
L’éducation des usagers au sujet de ce type de maladie et un nettoyage/désinfection, adapté et
régulier des surfaces .C’est là autant de moyens efficaces , de réduire la propagation des agents
fongiques dans les piscines (Burlion et al., 2004).
I.3.1.5. Risques chimiques
Ils peuvent avoir pour origine le mode de gestion (désinfectants, produits chimiques de
correction de pH et coagulants) (Richardson et al., 2010). Les chloramines et trihalométhanes
qui sont de toxicité chronique apparaissent en réagissant avec différentes matières organiques
(sueur, urine) et carbonées présentes dans l’eau.
Agent étiologique Source de l’agent Désinfection
Giardia AFR Traitement inadéquat
AFR Traitement inadéquat
AFR Traitement adéquat
Cryptosporidium AFR Traitement adéquat
Rejet d’égout Plomberie défectueuse
AFR Non connu
Rejet d’égout Non connu
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Le chlore et ses dérivés utilisés pour la désinfection des bassins forment des sous-produits
chlorés de désinfection dans l’eau et dans l’air des établissements (CDC, 2000).
Il est possible de réduire la quantité de polluants qui peuvent contaminer l'eau de piscine, en
diminuant la quantité des produits de désinfection utilisés. En général, il existe trois principa les
voies d'exposition aux agents mentionnés dans les piscines, à savoir l'ingestion, l'inhalation et
le contact cutané. Les températures d'eau allant de 26 à 30°C sont les plus confortables pour la
plupart des nageurs. Elles ne doivent cependant pas être supérieures ou inférieures à cet
intervalle, car cela peut être dangereux pour les femmes enceintes et les enfants (OMS, 2006).
Le personnel des piscines et ceux chargés de son entretien sont plus exposés à des risques
d’intoxications aiguës par inhalation ou par contacts accidentels de produits utilisés.
Exceptionnellement, les intoxications aigues accidentelles en piscine, peuvent également
toucher les baigneurs (Afsset, 2010).
I.3.1.6. Paramètres physico-chimiques
La régularité des maladies d’origine hydrique, dues aux microorganismes pathogène peut avoir
des manifestations rapides et/ou à court terme, suivant le type de microorganismes.
Les paramètres régulièrement suivis, lors des contrôles de qualité physico-chimiques
comprennent : la turbidité, le pH, la température, le chlore libre et les éléments minéraux , qui
présentent des risques pour la santé (OMS, 2000).
Chlore libre résiduel
L’acide hypochloreux et l’ion hypochlorite constituent ce qu’on appelle le chlore libre qui peut
être mesuré de manière spécifique avec les réactifs DPD (diéthyl-p-phénylènediamine). L’acide
hypochloreux est la forme active du chlore, il confère son pouvoir de désinfectant. L’ion
hypochlorite, est moins actif. Cela pourrait s’expliquer par le fait que l’acide hypochlore ux est
électriquement neutre et dès lors, est capable de traverser les parois des microorganismes.
Le tableau III permet de comparer le pouvoir désinfectant des différentes formes du chlore.
Tableau III: Temps nécessaire à la destruction de 99% de E. coli en fonction de la forme de
chlore pour une même quantité de produit.
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Le maintien de ce chlore résiduel est un indicateur du traitement efficace de l’eau, ainsi que
l’absence de germes de contamination fécale , après analyse bactériologique de l’eau (OMS,
2000). Le chlore se trouve dans l’eau sous plusieurs formes chimiques au pouvoir désinfectant
plus ou moins important et dont les proportions des différents dérivés dépendent des facteurs
physico-chimiques du milieu (pH, matières organiques et minérales, température).
Chlore total
La figure 3 présente la demande en chlore « au point de rupture » ou break point. C’est une
méthode qui permet de maintenir le taux de chlore libre à un niveau suffisamment élevé pour
permettre la conversion des chloramines et des composés organiques azotés en azote gazeux
inerte (OMS, 2000).
Figure 3: Demande en chlore
De façon séquentielle, cette courbe présente quatre zones typiques de la chloration.
Zone A : Au début, lorsque le chlore est introduit dans l’eau, il est « détruit » par les substances
réductrices qui s’y trouvent.
Forme de chlore Temps nécessaire à
l’inactivation
HOCl 1minute et 40 secondes
OCl- 40 minutes
monochloramine Plus de 8 heures
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Zone B : Une augmentation de la teneur en chlore en présence de matières organiques, accroît
d’abord la concentration du chlore combiné organique, principalement de la monochloramine,
avant d’atteindre un pic (point A). A ce stade, tous les composés azotés présents dans l’eau ont
réagi avec le chlore.
Zone C : Destruction du chlore combiné. En effet, le chlore ajouté est consommé
prioritairement pour l’oxydation de la monochloramine en dichloramine et de la dichloramine
en trichloramine.
Zone D : présence majoritaire de chlore libre résiduel
Au point P, seuls persistent les composés organochlorés azotés stables. A partir de ce point,
appelé point de rupture ou breakpoint, tout ajout de chlore se traduit par une augmentation du
taux de chlore libre.
Le pH
Il donne une indication sur l’alcalinité ou l’acidité de ces effluents (Rodier, 2009). C'est un
paramètre clé de la désinfection, qui traduit l'équilibre acido-basique : HOCl est en équilibre
avec H+ et ClO-.
Suivant le pH nous aurons donc plus ou moins de chlore actif :
- si le pH est acide, (HOCl) tend vers 100 % de chlore actif ;
- si le pH est basique, il y aura peu d'HOCl (par exemple à pH = 9, 10% d'HOCl, 90 % de ClO) ;
Ceci influe directement sur la dose à appliquer qui devra être plus forte en pH basique ; Le pH
est donc l’un des paramètres les plus importants de la qualité de l’eau de piscine. Il doit être
étroitement surveillé au cours de toutes les opérations de traitement (Rodier, 2009). Des travaux
ont montré que la survie des coliformes fécaux a été influencée par le pH du milieu
d’incubation. En effet, les pH neutres entrainent une nette diminution de la survie des
coliformes (Chedad et Assobhei, 2007).
La turbidité
La turbidité traduit la présence de particules en suspension dans l’eau (débris organiques,
argiles, organismes microscopiques, etc.). Il est important de connaitre la valeur de la turbidité
lorsqu’on envisage de traiter l’eau, car elle facilite le développement de germes indicateurs de
contamination, réduit l’efficacité des désinfectants et accroit la consommation de chlore, tout
en diminuant son efficacité (Guide d’exploitation des piscines, 2005).
La haute valeur de la turbidité au niveau des eaux de piscines pourrait, entrainer une
prolifération des microorganismes dans l’eau. En effet, la présence de matières organiques et
autres composés, tels que les particules colloïdales sont à la base d’un accroissement microbien
dans l’eau de piscine. Les microorganismes s’agglomèrent sur les matières en suspension et
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prolifèrent à la suite. Ils contribuent ainsi à la contamination de l’eau, dédiée aux bassins de
natation (OMS, 2000). Egalement cette augmentation de la turbidité peut avoir un effet sur la
transparence de l’eau du bassin et conduire à un dysfonctionnement du bassin, pouvant entrainer
un risque sur la santé des baigneurs (Koné, 2011).
I.3.2. Norme de potabilité des eaux de piscines au Burkina Faso
Au Burkina Faso, dans le cadre de la politique de préservation de la santé humaine, le Ministère
de la santé publique a initié des contrôles réguliers dans plusieurs secteurs, notamment dans
celui du secteur de l’eau. Dans le domaine des eaux de piscine, une législation est en vigueur et
concerne l’hygiène des piscines et des baignades. L’annexe (4) présente le code de l’hygiène
publique, sur les eaux de baignade et des piscines. Le tableau IV présente les normes des eaux
de piscines au Burkina Faso.
Tableau IV: Normes des eaux de piscine au Burkina Faso
Paramètres Unités Normes Burkina Faso
physico-chimiques
pH 6,9 – 7.7
Turbidité NTU < 1 pour une meilleure
désinfection au chlore
Chlore libre mg/L 0,4 -1,4
Chlore total mg/L 0,6
Bactériologiques
Coliformes totaux UFC/100mL 0
Coliformes fécaux UFC/100mL 0
Escherichia coli UFC/100mL 0
Entérocoques pathogènes UFC/100mL 0
Staphylocoques pathogènes UFC/100mL 0
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CHAPITRE II :
MATERIEL ET
METHODES
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II. Présentation de la structure d’accueil
Cette étude a été faite au sein du Laboratoire National de Santé Publique (LNSP). Le LNSP est
un établissement public de santé à caractère non hospitalier, situé au secteur 30 de la ville de
Ouagadougou. L’organisation et le fonctionnement du LNSP sont régis par le décret n°2008
525/PRES/PM/MS du 10 septembre 2008 portant statuts particuliers du LNSP. Il a pour objectif
principal d’être une référence pour les analyses biomédicales, toxicologiques, physico -
chimiques et microbiologiques, les contrôles de qualité sanitaire et les expertises relatives à la
biologie médicale, à l’alimentation, à la nutrition, à la pharmacie, à l’eau, à l’environnement et
tout domaine en rapport avec la santé publique et la sécurité sanitaire.
Le LNSP comprend des directions techniques appuyées par une organisation administra t ive
commune aux établissements publics de santé du Burkina Faso.
Pour la couverture décentralisée du territoire national, l’établissement compte deux directions
régionales : celle de Ouagadougou et celle de Bobo-Dioulasso.
Les entités techniques en vigueur sont :
- Direction du Contrôle des Médicaments et des Produits Non Alimenta ires
(DCM/PNA) ;
- Direction du Contrôle des Aliments et de la Nutrition Appliquée (DCANA) ;
- Direction de la Biologie Médicale (DBM) ;
- Direction de la Toxicologie, du Contrôle de l’Environnement et de l’Hygiène
Publique (DTCE/HP) ;
- Direction de la Coordination Technique et de l’Assurance Qualité (DCTAQ) ;
- Direction des Services Généraux (DSG) ;
- Direction de la Recherche et de la Formation (DRF).
Les attributions du LNSP sont :
- le contrôle de la qualité sanitaire des produits agricoles, des denrées alimentaires et
boissons, des fertilisants, des pesticides, des produits cosmétiques, des cigarettes et
tabacs, des fluides médicaux ;
- le contrôle de marchandises pour la mise à la consommation ;
- la participation à la demande de l’état, à toutes études et recherches nécessaires aux
développements des ressources ;
- la réalisation à la demande des juridictions, d’opérations d’expertise en matière
d’analyses conformément aux textes législatifs l’habilitant à cet effet ;
- l’exécution à la demande de l’Etat, de personnes morales de droit public ou de
particuliers, des analyses et expertises des produits et marchandises ;
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- la participation à l’élaboration de la législation et de la réglementation en matière de
répression des fraudes et des falsifications.
Nous avons effectué notre stage à la DTCE/HP.
Cette direction a pour mission essentielle de contribuer à la protection de l’environnement et de
l’hygiène publique par des actions de contrôle et de surveillance, d’observation, d’information,
d’éducation et d’alerte dans les domaines environnementaux. Placée sous la responsabilité d’un
Directeur Technique, elle comprend cinq services que sont :
- Le Service des Contaminants, Pesticides et Engrais,
- Le Service Drogues et Tabacs,
- Le Service de Radioprotection,
- Le Service de la Toxicologie médicale,
- Le Service du contrôle de l’environnement et de l’hygiène publique.
Ce dernier qui est le service d’accueil, est celui chargé du contrôle de la qualité des eaux
préemballées, destinées à la consommation humaine et de la qualité des eaux de piscine par
rapport à la réglementation en vigueur. Afin de satisfaire à l’impérieuse nécessité d’assurer les
missions à lui confier par l’Etat à savoir garantir la santé de la population, le LNSP a décidé de
maintenir sa politique d’amélioration continue. Cette politique est basée sur les principes de la
satisfaction permanente de ses clients, gage de leur fidélité et preuve de sa compétence dans
une démarche selon la norme ISO 15189 pour le laboratoire de biologie médicale et celle de
l’ISO 17025 pour les autres laboratoires.
II.1. Présentation de la zone d’étude
Cette étude porte essentiellement sur les analyses des eaux de piscine de 8 hôtels situés dans la
ville de Ouagadougou. Elles sont soumises aux conditions climatiques de type Soudano-
sahélien, avec une saison sèche qui dure d’octobre à avril et une saison de pluie, qui s’étale de
mai à septembre (Koné, 2011). La pluviométrie est variable suivant les années, elle est en
moyenne de 740 mm/an (Ali, 2013). Il faut noter que janvier est le mois le plus froid, avec une
température moyenne de 24,8°C et avril s’avère le mois le plus chaud avec une température
moyenne de 33,6°C (Ali, 2013). Nous avons donc travaillé en saison chaude, la plus sensible
car correspond à la période ou les piscines sont beaucoup fréquentées.
La figure 4 présente la localisation de la zone d’étude.
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Figure 4: carte de localisation de la ville de Ouagadougou et de la zone d’étude
II.2. Description des piscines étudiées
Les piscines étudiées sont des piscines d’hôtels non couvertes de la ville de Ouagadougou. Leur
alimentation en eau est assurée par le réseau de l’ONEA. Elles sont fréquentées par les hommes
et les femmes dont l’âge varie de 18 à 59 ans. Afin de conserver l’anonymat des piscines
étudiées, nous les désignerons par les lettres A B C D E F G et H.
Le choix de ces piscines fait suite à un protocole d’accord signé entre les gestionnaires des
différentes piscines et le Laboratoire National de Santé Publique (LNSP). Ce protocole stipule
que le LNSP a pour mission le contrôle de la qualité des eaux des différents bassins.
A cet effet, à la demande du gestionnaire, la piscine A fait l’objet d’un contrôle de suivi
hebdomadaire de la qualité des eaux. Les piscines B, C, D, E, F, G et H quant à elles font l’objet
d’un contrôle trimestriel de la qualité de leurs eaux.
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C’est ainsi que dans le cadre de notre étude, pour la piscine A, nous présenterons l’évolution
des paramètres physico-chimiques (Chlore libre et total, pH, Turbidité et Température) et
bactériologiques (Coliformes totaux, Coliformes fécaux, Escherichia coli, Streptocoque
fécaux et Staphylococcus aureus).
Pour les autres piscines (B, C, D, E, F, G et H), nous ne présenterons que les résultats du seul
prélèvement ponctuel qui a été effectué pendant la période de stage.
II.3. Méthodologie
L’approche méthodologique adoptée comporte :
- Une enquête avec les gestionnaires des huit piscines pour avoir une idée sur les
différents modes de traitement des eaux des piscines
- Une enquête auprès des baigneurs pour déterminer leur comportement et leur ressentis,
pendant la baignade au niveau de la piscine A.
- Une analyse physico-chimique et bactériologique des eaux de piscines, analyse
hebdomadaire pour la piscine A, analyse ponctuelle (une fois par trimestre) pour les
piscines B, C, D, E, F, G et H
II.3.1. Entretien avec les gestionnaires des piscines
Afin de déterminer le mode de traitement, le produit de désinfection utilisé, et la fréquentat ion
des baigneurs, nous avons effectué un entretien à l’aide d’un questionnaire (Annexe 5) avec les
gestionnaires des piscines ci-dessus mentionnées, le maitre-nageur et l’hygiéniste.
L’approche par observation directe sur le terrain.
L’objectif de ce volet consiste à savoir si :
- les consignes données concernant l’hygiène publique ont été respectées par les
baigneurs ;
- la fréquence d’entretien des piscines est effective.
II.3.2. Enquête sur les comportements et les perceptions des baigneurs
L’enquête s’est déroulée du lundi au dimanche, durant un mois pendant la période Mars Avril
2016 période correspondant à la période chaude au Burkina Faso.
Un échantillon de 176 baigneurs ont été enquêtés. La tranche d’âge est comprise entre 18 et 59
ans. Le questionnaire qui leur a été administré comportait 13 questions portant sur leurs
fréquentations, leurs comportements pendant la baignade et les connaissances sur les risques
sanitaires, liés à la fréquentation des piscines.
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II.3.3. Echantillonnage
L’échantillonnage des eaux de piscine sur les différents sites a été effectué, selon les normes en
vigueur au Burkina Faso. Les prélèvements ont été effectués entre 11h et 12h, une fois dans la
semaine et pendant 3 mois, à partir du mois d’avril 2016 pour la piscine A.
Un seul prélèvement a été effectué pour les piscines B, C, D, E, F, G et H.
Les échantillons ont été prélevés au point le plus fréquenté de la piscine (le petit bain). Les
analyses physico-chimiques ont été faites in situ. Les échantillons destinés aux analyses
bactériologiques ont été prélevés dans des flacons en verre borosilicaté de 500 ml,
préalablement stérilisés à 121°C pendant 15 minutes. Les matériels de prélèvement sont
présentés en annexe 2.
II.3.4. Analyse des données
L’analyse des données est une famille de méthodes statistiques, dont les principa les
caractéristiques sont multidimensionnelles et descriptives. Elle permet de traiter un nombre
important de données par le biais de l’analyse factorielle, qui permet de regrouper les variables
les plus parlantes pour les classifier en réduisant leur dimension, tout en conservant
l’information. L’ACP (analyse en composantes principales), partie de l’analyse qui s’occupe
des variables quantitatives, consiste précisément à de corréler les variables, auparavant
corrélées pour éviter la redondance de l’information.
Pour ce faire, il existe des logiciels permettant le traitement. Nous avons utilisé surtout le
logiciel TANAGRA, qui est plus accessible avec des méthodes clairement identifiées et une
documentation complète. Il traite les données de façon graphique.
Nous avons aussi choisi la méthode de classifications CAH, pour la construction de la typologie.
Elle affiche les différents niveaux d’agrégation et donne des indications sur le nombre de classes
à retenir. Tanagra intègre une option, il peut détecter automatiquement le saut le plus élevé dans
le dendrogramme. Par défaut, il propose la classification correspondante.
II.3.5. Analyse physico-chimique
Mesure du chlore libre et total
La méthode utilisée pour doser le chlore libre résiduel dissous dans l’eau est la méthode
titrimétrique au DPD ; elle s’applique à l’analyse directe de l’eau.
Le chlore libre, réagit directement avec la N, N- diéthylphényléne- 1,4 diamine (DPD), pour
former un composé rouge à pH compris entre 6,2 et 6,5.
Ce composé est titré au moyen d’une solution étalonnée de sulfate d’ammonium et de fer (sel
de Mohr) jusqu’à disparition de la couleur rouge.
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Pour les dosages du chlore libre et total, nous avons utilisé une burette automatique, mesurant
jusqu’à 25 ml et graduée en division de 0,02 ml (annexe 2). Après le prélèvement, nous avons
effectué immédiatement les dosages pour éviter la lumière vive et la chaleur. En effet, ces
paramètres sont très sensibles aux conditions du milieu et sont susceptibles de changer dans des
proportions importantes, s'ils ne sont pas mesurés sur le site.
Mesure du pH et la turbidité
Le pH-mètre 3310 de marque WTW a servi pour la mesure du pH de l’eau et le turbidimètre
2100P de marque HACH a servi pour la mesure de turbidité (annexe 2).
II.3.6. Analyse bactériologique
L’analyse des paramètres bactériologiques a été récapitulée dans le tableau V.
Tableau V: Récapitulatif des méthodes utilisées pour les paramètres bactériologiques
Microorganismes Milieux de
culture
Mode
d’ensemencement Méthodes Unités
Température
d’incubation
Coliformes totaux
Chromocult
coliforme
Agar
En surface Filtration sur
membrane
UFC/
100ml
37°C pendant
48h
Coliformes fécaux
Chromocult
coliforme
Agar
En surface Filtration sur
membrane
UFC/
100ml
44°C pendant
48h
Streptocoques
fécaux
Slanetz et
Bartley (SB) En surface
Filtration sur
membrane
UFC/
100ml
37°C pendant
48h
Staphylococcus
aureus Mannitol salt En surface
Filtration sur
membrane
UFC/
100ml
37°C pendant
48h
Les milieux de culture utilisés
Un milieu de culture est une préparation au sein de laquelle des microorganismes peuvent se
multiplier. Il doit donc satisfaire aux exigences nutritives du microorganisme étudié, (ions
minéraux, source de carbone d’énergie, pH optimal, force ionique etc.)
Gélose au chromocult
La figure 5 montre la gélose au Chromocult Coliforme Agar. C’est un milieu de culture utilisé
pour la détermination simultanée des coliformes totaux et fécaux dans l’eau et les produits
alimentaires.C’est un milieu selectif limpide et incolore en boite de pétri, dont l’interaction
des constituants permet une croissance rapide des colonies.
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La croissance des bactéries Gram+ aussi bien que celle de certaines bactéries- est largement
inhibée par le tergitol, un agent sélectif qui n’a aucun effet négatif sur la croissance des
coliformes.
Figure 5: Gélose au chromocult
Milieux Slanetz et Bartley (SB)
La gélose SB est un milieu de culture de couleur rosâtre, utilisé pour l’isolement des
entérocoques.
Milieux Bile Esculine et Azide (B.E.A)
Ce milieu est utilisé pour la confirmation de la présence des entérocoques intestinaux (E.I).
Milieux Mannitol salt
La figure 6 montre la gélose de mannitol salt. C’est un milieu de culture de couleur rouge utilisé
pour le dénombrement de staphylocoques. A l’aide d’une balance électronique, peser 111
grammes de poudre en suspension dans 1L d’eau purifiée. Chauffer sous agitation fréquente et
laisser bouillir pendant 1 minute de manière à dissoudre parfaitement la poudre. Autoclaver à
121°C pendant 15 minutes, laisser refroidir à 50°C. Couler en boite de pétri de 60mm.
Figure 6: Gélose au mannitol salt
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Milieux DNase
Ce milieu a été utilisé pour la confirmation des colonies, suspectant des Staphylococcus aureus
(figure 7).
Gélose DNase
Figure 7: Gélose au DNase
De nombreuses bactéries sont capables d’hydrolyser l’ADN. La mise en évidence chez un
staphylococcus aureus d’une DNase thermostable suffit à l’identification de l’espèce aureus.
Cette activité peut être aussi recherchée par différents procédés éventuellement associés :
- recherche de l’activité DNase normale ;
- recherche de l’activité DNase thermorésistante (après chauffage à 100°C) d’une souche
bactérienne ou d’un aliment ;
Le réactif utilisé pour la recherche d’une DNase est :
- l’acide chlorhydrique HCl à 1 mol dm-3 qui précipite les molécules d’ADN combinées
à des protéines ;
Le tableau VI présente la recherche classique de la désoxybonuclease pour la confirmation
des colonies suspecte de staphylococcus aureus.
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Tableau VI: Recherche classique de la désoxyribonucléase (DNase)
II.3.7. Méthode de filtration sur membrane
La filtration de l’eau sur membrane a été une étape préalable à toutes les cultures pour
l’isolement des différents germes recherchés. Le dispositif utilisé pour la filtration est
constitué :
d’un entonnoir cylindrique, recevant l’échantillon ;
d’un support de filtre, sur lequel la membrane filtrante sera posée, d’une fiole réceptrice
reliée à une pompe qui sert à faire le vide (figure 8).
La méthode consiste à faire passer l’échantillon à analyser sur une membrane filtrante en nitrate
de cellulose de porosité de 0,45µm pour l’isolement des coliformes, entérocoques et
staphylocoques.
La membrane est ensuite placée dans une boite de pétri, contenant un milieu de culture
spécifique aux germes recherchés tout en veillant à ne pas emprisonner de bulles d’air sous la
membrane. Les boites sont enfin incubées à des différentes températures dans un incubateur
pendant 48 heures.
Figure 8: Rampe de filtration
Milieux et réactifs Technique Résultats
Acide chlorhydrique concentré
(HCl)
- Faire une strie à la surface
du milieu
- Etuver
- Recouvrir la gélose du
réactif (Hcl) 0,1%
L’ADN n’a pas disparu, donc
pas de DNase extracellulaire
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Cultures bactériennes
Isolement des coliformes totaux et fécaux
Après l’étape de filtration, la membrane est placée dans une boite de pétri, contenant le milieu
chromocult coliforme agar et ensuite incubée à 37°C dans un incubateur pendant 48 heures.
Les coliformes totaux se caractérisent par une coloration rouge ou rosée tandis que celles des
coliformes fécaux sont reconnaissables par une coloration bleue ou violette.
Cette différence de coloration s'explique par le fait que les coliformes possèdent l’enzyme ß-
galactosidase, qui à 35°C est capable de transformer le lactose présent dans le milieu en acide
lactique, ce qui conduit au virage de l’indicateur coloré, donnant ainsi les différentes couleurs.
Isolement des streptocoques fécaux
Après l’étape de filtration, la membrane est placée sur une boite de pétri, contenant le milieu
Slanetz et Bartley (SB) et incubée à 37°C dans un incubateur. Après 48 heures d’incubation,
les colonies de taille moyenne et de couleur rouge dont la coloration est due à la réduction du
TTC sont considérées comme étant des colonies suspectes de streptocoques fécaux.
Toute membrane présentant ce type de colonie suspecte est transférée sur un milieu de
confirmation qui est une gélose billée à l’esculine azide (B.E.A) ce milieu permet l’isola t ion
sélective des entérocoques. Après deux heures d’incubation dans ce milieu sélectif, les colonies
confirmées sont celles qui présentent un halo noir traduisant l’hydrolyse de l’esculine en
esculétine. Ce dernier à la capacité de se lier au fer pour donner la couleur caractéristique.
Isolement de staphylococcus aureus
Après filtration de la prise d’essai (100 ml), la membrane est appliquée sur la gélose. Incuber à
37°C dans un incubateur durant 24 heures ou si besoin durant 48 heures. Les souches des
Staphylococcus aureus sont des tailles importantes et élaborent leur propre pigment ; elles
apparaissent en jaune, surmontant une zone jaune du milieu sous la membrane, par suite de la
fermentation du mannitol. D’autres espèces de staphylocoques peuvent donner naissance à de
petites colonies qui le plus souvent ne se colorent pas et modifient pas la teinte du milieu.
Certaines souches cependant, fermentent le mannitol et certaines autres bactéries, en particulier
le Bacillus ou des Corynebacterium peuvent se développer sur ce milieu.
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CHAPITRE III :
RESULTATS ET
DISCUSSION
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III. Résultats des enquêtes
III.1. Enquêtes auprès des gestionnaires des piscines
Fréquence et mode de traitement
L’enquête a révélé que toutes les piscines font l’objet d’un entretien journalier.
Pour toutes les piscines, le nettoyage de l’eau des bassins s’effectue après chaque baignade avec
une épuisette, pour ramasser les gros débris qui flottent à la surface de l’eau (feuilles,
insectes…). Le nettoyage des bassins quant à lui se fait en profondeur avec un aspirateur et cela
une fois par jour, tôt le matin avant l’arrivée des baigneurs.
Le traitement des eaux de ces piscines comporte principalement deux étapes. La première étape
consiste à une filtration sur un filtre à sable (figure 9), pour débarrasser les eaux des matières
organiques. Le temps de filtration est variable selon les piscines. Ce temps correspond au
nombre d’heures de fonctionnement de la pompe dans la journée. En effet, pour des raisons
d’économie d’énergie électrique, certains gestionnaires ne font fonctionner les pompes que
pendant un certain nombre d’heures de la journée.
Les eaux de la piscine H, par contre ne subissent pas de filtration.
Après cette première étape, vient la seconde, qui est la désinfection au chlore. Le produit de
désinfection, selon les piscines, se trouve sous forme de galet de chlore (la composition des
galets et le type de chlore se trouve en annexe 3) à mettre directement dans les skimmers (figure
10) ou sous forme d’hypochlorite de calcium.
Le tableau VII donne les temps de filtration, ainsi que les produits de désinfection utilisés au
niveau de chaque piscine.
Tableau VII: Mode de traitement et produit de désinfection utilisé
Piscine Temps de filtration
(heures)
Produit de désinfection
A, 4
Galet de chlore lent 200g à dissolution lente à mettre directement dans les
skimmers
C 8
D 3
E Continue
F Continue
G Fonction de la présence de
baigneurs
B Continue
Addition manuelle de chlore (2kg d’hypochlorite de calcium en poudre par
jour)
H Pas de filtration
Galet de chlore lent 200g à dissolution lente à mettre directement dans les
skimmers
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Fréquentation des baigneurs (piscine A)
Chaque semaine, la piscine A accueille tout genre de visiteurs (hommes et femmes). Le tableau
VIII donne le nombre de baigneurs enquêtés, répartis en fonction du sexe.
Tableau VIII: Résultats des enquêtes de la fréquentation de baigneurs
Hommes Femmes Total
Nombre de baigneurs 94 82 176
La figure 11 montre la fréquence des fréquentations des baigneurs. Ces résultats montrent
qu’environ 68% des baigneurs fréquentent la piscine une fois par semaine, 32% y viennent deux
(02) fois par semaine.
Figure 11: fréquence des fréquentations des baigneurs
Pour la piscine A, sur la totalité de gens enquêtés viennent une à deux fois par semaine mais
pas plus. Ils déclarent qu’ils viennent régulièrement pour leurs loisirs, la nage ou pour se
détendre surtout pendant la période de chaleur.
68%
32%
Une fois
Deux fois
Figure 9: filtre à sable
Figure 10: Ajout de galet de chlore
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III.2. Enquêtes baigneurs
Perception des baigneurs
Les résultats des enquêtes effectuées auprès des usagers des piscines, dont le but est d’avoir
leur impression, suite au service proposé par les gestionnaires des piscines. Les résultats sont
consignés dans le tableau IX.
Tableau IX: Perception des baigneurs
Oui Non
Connaissance sur les maladies
liées à la fréquentation des
piscines
90
86
Odeur du produit ressentie
pendant la baignade
0 176
Irritation pendant la baignade 0 176
Irritation après la baignade 0 176
Selon les résultats de notre enquête concernant la connaissance des maladies liées à la
fréquentation des piscines, près de la moitié des baigneurs (49%) ignorent les risques liés à la
fréquentation des piscines. Cela peut s’expliquer par l’absence dans l’enceinte des piscines de
panneaux ou affiches, présentant ces risques, mais également de l’absence de campagnes de
sensibilisation de la part des gestionnaires de piscines.
Concernant les ressentis des baigneurs, les résultats sont satisfaisants. En effet, tous les enquêtés
ont déclaré ne jamais pas avoir ressenti d’odeurs de produits de désinfection, durant la baignade
et n’ont également pas d’irritation pendant et après la baignade. Il semble donc que la
désinfection soit faite dans l’utilisation d’une quantité de chlore, qui ne gênerait pas les
baigneurs.
Consigne sur les comportements des baigneurs
Le respect et le maintien de la qualité du service proposé par les gestionnaires de piscines ,
pousse ceux-ci à établir des règles concernant l’hygiène publique.
La figure 12 présente les consignes que doit respecter chaque baigneur. En effet, le baigneur
doit passer obligatoirement à la douche et ne doit pas cracher, ni uriner ou mâcher du chewing-
gum, en vue de réduire le risque de contamination de l’eau de ladite piscine.
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Figure 12: Consignes sur l'hygiène publique
Comportement des baigneurs pendant la baignade
Afin de maintenir la santé des baigneurs pendant la baignade, nous avons voulu le niveau de
respects des consignes données sur l’hygiène publique.
Le tableau X récapitule les résultats de leurs comportements durant leurs activités récréatives
Tableau X: Résultats des comportements des baigneurs
Prendre une douche Oui Non 168 8
Port de maillot de bain Obligatoire Cracher 31 145
Uriner 5 171 Se Moucher 0 176
Dans l’optique d’avoir une idée sur le comportement des baigneurs, une enquête a été réalisée.
La figure 13 présente les différents résultats obtenus après enquête.
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Figure 13: comportement des baigneurs pendant la baignade
Les résultats révèlent que la consigne de sécurité, concernant le fait de prendre une douche
avant de nager est respectée par la quasi-totalité des baigneurs. En effet, environ 96 % des
baigneurs passent à la douche avant d’accéder au bassin. Cela pourrait s’expliquer par une
surveillance assez importante au niveau de cette douche.
Bien que ce résultat soit assez satisfaisant, pour des raisons de santé publique, il faudrait encore
plus renforcer la surveillance afin d’obliger les 4% qui ne sont pas douché à le faire.
La deuxième consigne quant à elle est beaucoup moins respectée. En effet, 15 % des enquêtés
avouent avoir craché au moins une fois dans le bassin, pendant leur baignade et 2 % déclarent
même avoir déjà uriné dans le bassin. Pour eux, le fait de se soulager (uriner) dans le bassin,
leur donne un agréable plaisir et le fait de cracher est expliqué par la paresse de sortir du bassin
pour aller le faire ailleurs.
Le non-respect de cette consigne est due au fait qu’il est difficile de mettre en place un moyen
de surveillance de ceux qui cracheraient ou urineraient dans le bassin.
Des propositions des solutions seront décrites dans le chapitre IV. Mais en attendant il faut dire
que cette enquête nous a permis de connaitre le mode de traitement des piscines. En effet, sur
les huit piscines étudiées, sept utilisent la filtration sur sable contre une. Pour l’étape de
chloration, le produit de désinfection utilisé dans plus de 90% des cas sont des galets, sauf
également une seule piscine qui utilise de l’hypochlorite de calcium. Les comportements des
baigneurs pendant la baignade sont plutôt bon, même s’il y a des comportements inadéquats,
par rapport au fait d’uriner et de cracher ainsi que la méconnaissance sur les maladies liées à la
fréquentation des piscines. Presque la moitié des baigneurs enquêtés ne sont pas informé du
danger qu’il y aurait pendant la baignade. Pour cela il y a une nécessité de sensibiliser les
baigneurs sur le risque de maladies potentielles, liées à la fréquentation des piscines.
respect
consignes
79%
douche mais
crache
15%
douche mais
urine
2%
pas de douche
4%
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III.3. Résultats des analyses des échantillons de la piscine A
III.3.1. Paramètres physico-chimiques
Taux de chlore libre
La figure 14 présente l’évolution des concentrations de chlore libre en fonction du temps pour
une désinfection manuelle.
Les galets de chlore à diffusion lente sont ajoutés manuellement. Ils se diffusent dans le bassin,
via le système de filtration. La dose ajoutée est de 1,2 kg de galets de chlore (six galets de 200g
par mise), puisque 1 galet de chlore est prévu pour 25 m3 d’eau. La piscine faisant 150 m3, cela
fait six (6) galets de chlore et ajoutés dans les skimmers une fois par semaine à 6h du matin.
Le renouvellement de ces galets se fait une fois, que se réalise la dissolution totale des galets.
Nous avons ainsi obtenu une valeur maximale de 4,1 mg/L au mois de mai et une valeur
minimale de 0,1 mg/L obtenu au mois de Juin.
Figure 14: évolution de chlore en fonction de fréquentation
Plusieurs paramètres tels que la fréquentation des baigneurs, la température, et la turbidité
influent sur le taux de chlore dans l’eau de la piscine (Guide d’exploitation des piscines, 2005).
Il est expliqué dans cette publication que la valeur maximale de chlore peut être due à la faible
fréquentation des baigneurs.
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
3.5
4
4.5
5
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Ch
lore l
ibre m
g/L
Chlore libre
limite inférieure de
la norme
limite supérieure de
la norme
Mai JuinAvril
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En effet, un baigneur libère 0,5 mg/L de matières organiques dans l’eau (Burlion et al., 2004),
la faible fréquentation traduit par conséquent une faible libération de matières organiques qui
est éliminée par une petite partie de la concentration du chlore.
La valeur minimale du taux de chlore, quant à elle peut provenir de plusieurs facteurs. D’abord,
cette valeur peut être due à la turbidité, au pH et à la température (OMS, 2006). En effet, les
faibles valeurs de chlore enregistrées au cours du mois de Juin (saison de pluie) font suite aux
intempéries. Ces fréquentes intempéries (pluie et vents) durant cette période sont à l’origine
d’une forte turbidité de l’eau (4,2 NTU) par l’émission de debrits et de matières en suspension
dans l’eau ; ce qui aura tendance à baisser la concentration du chlore libre et réduit l’efficac ité
des désinfectants et accroit la consommation de chlore, tout en diminuant son efficacité (Guide
d’exploitation des piscines, 2005).
De meme, la température variant de 30 à 35°C, elle a tendance à évaporer le chlore des eaux de
piscine, entraînant ainsi la baisse de son action de remanance.
Nous allons maintenent étudier les correlations de ces parametres dans le chapitre suivant.
La turbidité
La figure 16 montre une variation de la turbidité en fonction des semaines. Une valeur maximale
de 4,74 NTU est obtenue à la 1ère semaine et une valeur minimale de 1,3 NTU obtenue à la 8ème
semaine. Toutes les valeurs mesurées au cours de l’opération font état d’une supériorité des
différentes valeurs, vis-à-vis de la norme du Burkina Faso (inférieur à 1 NTU) (Normes des
eaux des baignades BURKINA FASO, 1994).
Figure 15: Evolution de la turbidité
De manière générale, les fortes valeurs de la turbidité peuvent s’expliquer par le fait, qu’au
moment du prélèvement des échantillons (entre 11h et 12h), la pompe du système de filtra t ion
Baigneurs
4.74
vent
3.3
Pluie
4.2
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
3.5
4
4.5
5
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Tu
rbid
ité
(NT
U)
Turbidité
Norme du
Burkina
Avril Mai Juin
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était déjà à l’arrêt. En effet, comme dit plus haut, les pompes qui assurent la circulation des
eaux vers le filtre à sable fonctionnent de 6h à 10h du matin.
Les pics observés au mois d’avril peuvent être dus à une fréquentation plus grande des piscines
durant ce mois. En effet, avril est l’un des mois les plus chauds de l’année.
Les pics observés vers la fin du mois de Juin pourraient être liés aux intempéries (les vents et
la pluie), qui émettent dans l’eau de piscines des matières en suspension responsables de la
turbidité (débris de bois, feuilles mortes, poussière…).
Le pH
La figure 17 montre l’évolution du pH au cours de cette étude. La valeur maximale est de 7,9
obtenu à la 12ème semaine et la valeur minimale est de 7,1 obtenu à la 10ème semaine.
Figure 16: Courbe d'évolution du pH
Nous constatons que la plupart des valeurs se situent dans une gamme de pH favorables aux
eaux de baignade, tel que préconise la norme de la qualité des eaux de piscine au Burkina Faso
(6,9 ≤ pH ≤ 7,7).
Cette stabilité du pH tout au long de l’étude laisse supposer que ce paramètre n’a pas été impacté
par les variations du taux de fréquentation des piscines, de turbidité et du taux de chlore.
III.3.2. Paramètres bactériologiques de la piscine A
La piscine étudiée présente un entretien régulier et une désinfection, permettant d’éliminer les
indicateurs de pollution, malgré certaines valeurs de chlore qui soient inférieures ou
0
1
2
3
4
5
6
7
8
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
pH
pH
limite inférieure de la
norme
limite supérieure de la
norme
Avril JuinMai
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supérieures aux valeurs des normes. Le tableau XI présente les résultats bactériologiques de la
piscine A.
Tableau XI: Résultat des analyses bactériologiques
S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10 S11 S12
CT 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
CF 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
E.coli 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
streptocoques 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Staphylococcus
aureus 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Nous remarquons que toutes les eaux de piscine, prélevées ne contiennent aucune charge
bactérienne.
L’absence des bactéries tels que les coliformes totaux, coliformes fécaux, Escherichia coli,
streptocoques fécaux et des staphylococcus aureus dans ces eaux de piscine peut s’expliquer
par l’efficacité du système de traitement.
Le choix des désinfectants est bon et les doses sont satisfaisantes pour assurer une bonne
désinfection. Comme il semble qu’il n’y a pas une gêne d’odeur ni d’irritation de la peau, on
peut dire que les doses de chlore sont bien choisies et bien utilisées. Donc, une désinfect ion
parfaite pas de gênes pour les baigneurs. Le système de six (6) galets de chlore par semaine ne
pose pas de problème, même si elle est faite sans mesurer le taux de chlore. Par contre les
résultats de notre enquête révèlent que 15% de baigneurs avouent avoir craché au moins une
fois dans le bassin, 2% déclarent avoir déjà uriné dans le bassin, seulement 4% ont échappé au
contrôle et entrent dans le bassin sans avoir passé au préalable à la douche. Cela constitue une
source des contaminations bactériennes. Malgré un certain mauvais comportement, la
désinfection au taux ou elle est faite, elle protège bien l’eau du bassin contre des comportements
inadéquats.
En se basant sur les normes du Burkina Faso, qui est conforme aux recommandations de l’OMS
pour les eaux des piscines, l’absence des bactéries permet de conclure que les échantillons d’eau
analysés de la piscine A durant cette étude, répondent aux exigences de la qualité des eaux de
piscines au Burkina Faso.
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III.3.3. Analyses des corrélations
III.3.3.1. Résultat d’analyse des échantillons
Dans l’objectif de déterminer la qualité de l’eau de la piscine A, en vue de préserver la santé
des baigneurs, plusieurs analyses ont été opérées pendant 12 semaines et ont concerné les
paramètres suivants : le chlore libre et le chlore total, la température, le pH et la turbidité. Tous
ces résultats sont présents dans le tableau XII.
Tableau XII: Résultat d’analyse des échantillons de la piscine A
Chlore
libre
Chlore
total température turbidité pH
Nombre
de
baigneurs
Semaine1 0,5 0,6 35 4,74 7,2 148
Semaine2 3,2 4,00 34 3,91 7,3 91
Semaine3 2,1 2,4 34 3,03 7,5 134
Semaine4 0,80 1,00 34 1,73 7,4 102
Semaine5 4,1 4,5 33 2,97 7,5 28
Semaine6 2,9 3 32 2,37 7,4 43
Semaine7 0,2 0,4 30 1.37 7,2 22
Semaine8 2.1 2,5 32 1,3 7,5 31
Semaine9 1,3 1,5 32 1,74 7,3 33
Semaine10 2,3 2,9 33 1,9 7,1 17
Semaine11 0,1 0,3 30 3,3 7,6 22
Semaine12 0,3 0,6 30 4,2 7,9 13
ACP avec TANAGRA
Afin de pouvoir caractériser les différents paramètres physico-chimiques, il nous faut
déterminer les variables actives qui sont celles dont on a nécessairement besoin pour
caractériser nos échantillons. Ce sont des variables quantitatives qui entreront dans la
conception des axes factoriels dans l’ACP (tableau XIII).
Initialement, nous avions 6 variables et nous voulons savoir, quelle sera la dimension réduite
qu’on va retenir pour ne pas perdre l’essentiel de l’information initiale.
A partir des résultats des différentes analyses obtenues au cours de l’étude (tableau XII), une
corrélation entre les différents paramètres cités ci-dessus a été réalisé. Le tableau XIII présente
les résultats de ladite corrélation des variables au niveau de chaque axe factoriel.
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Tableau XIII: Matrice de corrélation des variables au niveau de chaque axe factoriel
La corrélation négative au niveau de l’axe factoriel 1, signifie que les grandeurs évoluent dans
le sens contraire quand une grandeur croit, l’autre décroit. Cela pourrait s’expliquer par le fait
qu’une augmentation de la température entraine une baisse du chlore. Les variables actives
nombre de baigneurs et la turbidité sont les variables corrélées positivement à l’axe factoriel 2
avec des indices de corrélation de 0,78 et 0,61 respectivement. Cela signifie que les grandeurs
évoluent dans le même sens. Cette corrélation corrobore le fait qu’une forte fréquentat ion
entraine une augmentation de la turbidité de l’eau du bassin.
Corrélation entre les différentes variables
Le tableau XIV indique une corrélation positive entre la température de l’eau et le nombre de
baigneurs, d’une part et une corrélation entre le chlore libre et le chlore total d’autre part.
Tableau XIV: Matrice de corrélation
La corrélation positive entre la température de l’eau et le nombre de baigneurs signifie que les
deux grandeurs évoluent dans le même sens.
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Cela peut s’expliquer par le fait que le corps humain dégage de la chaleur et avec l’effort
physique de la nage, l’apport de la température extérieure peut agir sur la température de l’eau.
Alors, nous pouvons dire que le nombre des baigneurs influe sur la température de l’eau. Plus
il fait chaud, plus les gens vont nager et plus la température de l’eau augmente. Notre étude n’a
cependant pas permis de mettre en évidence des corrélations entre le chlore libre et d’autres
paramètres, tels que la turbidité et la température. Nous allons cette-fois ci, présenter, analyser
et interpréter les paramètres physico-chimiques et bactériologiques des piscines B, C, D, E, F,
G, H.
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III.3.4. Résultats des analyses des paramètres physico-chimiques et
bactériologiques des piscines B, C, D, E, F, G, H
Analyse et interprétation des paramètres physico-chimiques
Le tableau XV présente les résultats de paramètres physico-chimiques des piscines B C D E F
G H.
Tableau XV: Résultats de paramètres physico-chimiques des piscines B C D E F G H.
Chlore
libre
(mg/L)
Limite de
la norme
(mg/L)
Chlore
total
(mg/L)
Limite
de la
norme
(chlore
total
mg/L)
Turbidité
( NTU)
Limite de
la norme
pH Limite de la
norme
Piscine B <0,05 0,4 – 1,4 0,2 0,6 0,84 < 1 7,8 6,5 – 7,7
Piscine C 2,6 0,4 – 1,4 3,3 0,6 3,73 < 1 8,0 6,5 – 7,7
Piscine D 2,5 0,4 – 1,4 2,9 0,6 1,33 < 1 7,3 6,5 – 7,7
Piscine E 0,07 0,4 – 1,4 0,3 0,6 0,55 < 1 7,8 6,5 – 7,7
Piscine F 0,2 0,4 – 1,4 0,4 0,6 0,6 < 1 7,8 6,5 – 7,7
Piscine G 1,8 0,4 – 1,4 2,1 0,6 0,54 < 1 7.6 6,5 – 7,7
Piscine H 0,1 0,4 – 1,4 0,2 0,6 1,70 < 1 7,8 6,5 – 7,7
Nous constatons que le chlore libre, de toutes les sept piscines, obtenus suite à un prélèvement
ponctuel (une fois par trimestre), sont toutes non conformes à la norme des eaux de piscines au
Burkina Faso. On voit que 57% des piscines (B, E, F, et H) respectent la norme de la turbidité
qui est inférieure à 1 NTU, tandis que les autres piscines (C, D, et G,) ne le sont pas. Pour le
pH nous remarquons aussi que plus de 85 % des piscines avaient un pH acceptable qui varie
entre 7,3 et 8. Nous pouvons donc dire que les valeurs de pH des sept piscines étudiées
respectent ladite norme en vigueur, exceptée la piscine C, qui a une valeur légèrement élevée
qui est de 8,00. Au cours de cette analyse ponctuelle, nous remarquons que le chlore libre des
piscines C, D et G sont supérieurs à la norme et pour les piscines B, E, F et H sont inférieurs à
ladite norme. 43% des piscines ne sont pas conformes à la norme de la turbidité et nous avons
obtenu des valeurs de pH qui est relativement stable durant cette étude.
Pour les interprétations de ces résultats, on peut légitimement penser que ce sont les mêmes
interprétations qu’on à présenter pour la piscine A.
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Analyse et interprétation des paramètres bactériologiques des piscines B, C, D, E,
F, G et H
Le tableau XVI présente les résultats bactériologiques des piscines B, C, D, E, F, G et H
Tableau XVI: Résultats des paramètres bactériologique des sept piscines
PB PC PD PE PF PG PH Norme
CT 18 0 0 3 0 0 >100 0 UFC/ 100 mL
CF 0 0 0 0 0 0 0 0 UFC/ 100 mL
E. coli 0 0 0 0 0 0 0 0 UFC/ 100 mL
Streptocoques fécaux 0 0 0 0 0 0 0 0 UFC/ 100 mL
Staphylococcus aureus 0 0 0 0 0 0 0 0 UFC/ 100 mL
Le tableau XVI présente le résultat de la charge bactérienne des échantillons des eaux de
piscines analysées. La qualité microbiologique des sept piscines a été évaluée. Sur les sept
piscines étudiées, trois (03) d’entre elle contenaient des coliformes totaux, à savoir la piscine B
avec 18 UFC/ 100 ml, la piscine E avec 3 UFC/100ml et la piscine H avec une valeur supérieure
à 100 UFC/100 ml. La présence des coliformes dans les piscines B, E et H révèle que les
piscines n’ont pas été en conformité avec les recommandations en vigueur au Burkina Faso qui
est de 0 UFC/100 ml. Parmi tous les paramètres bactériologiques analysés, nous n’avons trouvé
que des coliformes totaux dans les piscines B, E et H. Cela peut être expliqué par le fait que les
coliformes totaux regroupent des germes de l’environnement et des germes fécaux et donc, le
taux de chlore utilisé a pu éliminer les germes fécaux et non les autres germes de
l’environnement. En effet, comme on recherche les totaux pour juger de l’efficacité de
traitement, alors nous pouvons dire que la désinfection des piscines B, E et H n’est pas bien
faite et cela est dû à un défaut de chloration, vu que le taux de chlore libre au niveau de ces
piscines est pratiquement nul (tableau XV).
Selon Ezeet et al., (2015) la présence des coliformes totaux peut être expliquée par une
irrégularité de chloration, défaut dans le processus de filtration, une forte fréquentation de
baigneurs et le non-respect de consigne sur l’hygiène publique.
Dans cette étude, l’absence des bactéries montre que les échantillons des piscines C, D, F et G
analysés répondent aux normes de qualité des eaux de piscines au Burkina Faso.
Cependant les piscines B et H constituent un sérieux problème de santé publique, d’où la
nécessité d’intervention rapide.
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CHAPITRE IV :
PROPOSITIONS DES
SOLUTIONS
D’AMELIORATION DE LA
QUALITE DES EAUX AUX
GESTIONNAIRES DES
PISCINES
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IV. Propositions des solutions
Les études menées sur les eaux de huit (8) piscines de la ville de Ouagadougou, présentent des
paramètres à surveiller, en vue de garantir la qualité du service des gestionnaires des dites
piscines. Il s’agit notamment des comportements des baigneurs, de l’excès de chlore, de la forte
turbidité et des présences des coliformes dans le bassin.
IV.1. Comportements des baigneurs
Afin de limiter l’exposition des baigneurs aux dangers chimiques et microbiologiques que nous
avons identifiés dans ce mémoire, des propositions de solution ont été proposées aux
gestionnaires des piscines, concernant les comportements inadéquats des baigneurs pendant la
baignade (tableau XVII).
Tableau XVII: Mesures à mettre en œuvre pour les comportements des baigneurs
Causes Mesures à mettre en œuvre
Non-respect des règles d’hygiène (se
doucher, cracher, uriner, mâcher du
chewing-gum, se moucher)
Une sensibilisation des usagers sur les
respects des règles d’hygiène publique et sur
les connaissances des risques des maladies
liées à la fréquentation des piscines
IV.2. Excès de chlore
Plusieurs piscines étudiées font état d’une forte concentration du taux de chlore dans leur bassin.
Ce phénomène est observé en général entre les mois d’avril et le mois de mai. Cette
concentration (avoisinant 5 mg/L) n’est pas sans conséquences pour les piscines elles-mêmes
ainsi que pour les baigneurs. En effet, elle :
accélère le vieillissement du matériel de piscine,
décolore le liner,
abîme la structure en béton, la tuyauterie ou le système de filtration de l’eau, etc…
irrite la peau et les yeux des baigneurs,
a des conséquences plus ou moins graves sur la santé : maux de tête, difficultés
respiratoires, etc… (Nantalo, 2014).
Au vu de ces incidences et dans l’optique de pallier à ces problèmes, plusieurs mesures ont été
proposés comme indiqué dans le tableau XVIII.
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Tableau XVIII: Causes et mesures à mettre en œuvre
Causes Mesures à mettre en œuvre
Absence de mesure ou de dosage optimal du
chlore
Ne rajouter les galets de chlore que quand les
galets sont dissout mais aussi quand le taux de
chlore descend.
IV.3. Excès de turbidité
Outre le taux élevé de chlore, un autre paramètre est surveillé, il s’agit de la turbidité des eaux.
En effet, plusieurs raisons peuvent expliquer cet état de fait. Les différentes investigat ions
menées durant le déroulement de l’étude, indiquent que cela peut provenir d’un problème lié
au mode de traitement et/ou à la fréquence des baigneurs. Le tableau XIX présente les mesures
à mettre en place pour résoudre ce problème.
Tableau XIX: Causes et mesure à mettre en œuvre pour la turbidité
Causes Mesure à mettre en œuvre
Problème de filtration Augmenter le temps de filtration
Fréquentation excessive Respecter le nombre de baigneurs dans le bassin
Pas de recyclage de l’eau Renouveler l’eau du bassin chaque 6 mois selon
la recommandation de l’OMS
intempérie
Ajuster le taux du coagulant dans l’eau le
lendemain d’une journée pluvieuse pour que la
turbidité soit bien éliminée
V. Présence des microorganismes
En ce qui concerne la présence des microorganismes dans les bassins, les mesures à mettre en
œuvre sont repris dans le tableau XX.
Tableau XX: Mesure à mettre en œuvre pour la présence des microorganismes
Mesure d’urgence Mesure à mettre en œuvre
Evacuer les gens du bassin et augmenter la dose
de chlore pour éliminer les bactéries
Sensibilisation des usagers sur l’hygiène
publique
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CONCLUSION
Le thème soumis à notre étude a porté sur la contribution à l’amélioration de la qualité des eaux
de piscine, en vue de préserver la santé des baigneurs. Cela a consisté à identifier le mode de
traitement des eaux des piscines, d’évaluer les paramètres physico-chimiques et
bactériologiques des eaux de piscines et de proposer des solutions d’amélioration de la qualité
des eaux aux gestionnaires des piscines, afin de préserver la santé des baigneurs.
Suite à la méthodologie mise en place, les résultats obtenus montrent qu’à l’exception du pH,
les paramètres physico-chimiques ne sont pas conformes aux normes en vigueur au Burkina
Faso. Cependant les paramètres microbiologiques des piscines A, C, D, F et G sont en
conformité avec la norme des eaux de piscine au Burkina Faso, du point de vue microbiologique
avec 0 UFC/100 ml, Par contre, les piscines B, E et H ne sont pas conformes aux normes.
L’analyse de corrélation n’a pas permis de mettre en évidence des corrélations entre le chlore
libre et les différents paramètres physico-chimiques.
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RECOMMANDATIONS
Au terme de cette étude nous recommandons aux gestionnaires de piscine de :
interdire aux non baigneurs, l’accès au circuit réservé aux baigneurs afin d’éviter les
dépôts des débris responsable de la turbidité de l’eau ;
exiger aux autres gestionnaires des piscines de faire un contrôle de suivi hebdomadaire
de la qualité de leurs eaux tel que préconise l’OMS ;
assurer au personnel d’entretien, une formation de façon à maitriser l’entretien du bassin
et des équipements ;
faire un suivi journalier des matières organiques pour avoir une idée sur les matières
organiques libérées ;
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I
ANNEXES
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II
Annexes 1 : Composition et Préparation des milieux de cultures en g/L d’eau distillée :
Milieu chromocult
Composition
pH: 6,8 ± 0,2
Le milieu ainsi préparé peut se conserver pendant 1 mois entre 2 à 8°C.
Préparation
La préparation est faite suivant les prescriptions du fabriquant. Les principales étapes sont les
suivantes:
- suspendre 39,7g du produit solide dans 1l d’eau distillée ;
- porter à ébullition jusqu’à complète dissolution, sans autoclave
- ramener à une température optimale (45-50°C) puis couler dans des boîtes de Pétri
stériles.
Slanetz et Bartley(SB)
Composition
Tryptose : 20, 0 g/L
Extrait de levure : 5,0 g/L
D(+) glucose : 2,0 g/L
Di-potassium hydrogeno-phosphate : 4,0 g/L
Sodium Azide : 0,4 g/L
Gélose : 10,0 g/L
pH final à 25°C : 7,0 ± 0,2
Peptone : 3,0
Chlorure de sodium : : 5,0
Dihydrogénophosphate de sodium : : 2,1
Dihydrogenophosphate de disodium : 2,6
Tryptophane : 1,0
Pyruvate de sodium : 1,0
Sorbitol : 1,0
Agar-agar : 1,0
Tergitol : 0,15
Cefsulodine : 0,01
Mélange chromogénique : 0,2
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III
Préparation
- peser 10,37 g du réactif de SLANETZ et BARTLEY(S-B) et mélanger dans une fiole
jaugée avec 250 ml d’eau distillée(ou 20,74 g pour 500 ml),
- renverser le mélange dans un flacon et le chauffe dans un bain marie bouillant
pendant environ 20 min pour la dissolution complète du milieu (ne pas autoclaver),
- ajouter 10 ml/l d’une solution filtrée à 1°/ de TTC et couler le liquide dans les boites
de pétri, laisser se solidifier et ranger au réfrigérateur.
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IV
Annexes 2 : Matériels des prélèvements et appareils des mesures
Appareils des mesures
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V
Annexe 3 : Entretiens de la piscine
FICHE TECHNIQUE DE GALET DE CHLORE
Caractéristique et type de galets de chlore
GALETS DE CHLORE 4 ACTIONS POUR PISCINES 75 % DE CHLORE ACTIF
MINIMUM
Désinfection en continu par le chlore
Anti-algues préventif et curatif
Apport en floculant (limpidité de l’eau, améliore la filtration)
Régulation du taux de chlore
Les galets de 200 g 4 actions s’utilisent après une chloration choc et simplifient l’entretien de
votre eau de piscine : seule une correction de pH est nécessaire.
Dosage conseillé : 4 galets pour 100m3 d’eau pour environ 7 jours selon les conditions
climatiques, l’exposition au soleil et la fréquentation du bassin
Important : ne pas utiliser si votre piscine est équipée d’un filtre à diatomite (risque de
colmatage). Ne pas utiliser d’autres types de floculant en même temps
Nature chimique : acide trichloroisocyanuriques –ATCC – N° CAS 87-90-01 / N° ONU 2468
Risques spécifiques : comburant O R :8-22-31-36/37 Nocif Xn S : 8-26-41
Propriétés physiques : solide- couleur banc avec paillettes bleues
Etude de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux des piscines à Ouagadougou
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VI
Solubilité : 12g/l dans l’eau à 25°C pH : 2.9 en solution à 1% produit nocif en cas d’inhala t ion
et d’ingestion. Irritant pour les yeux, la voie respiratoire et la peau. Risque pulmonaires et de
lésions oculaires.
Stocker à l’abri de l’humidité, de toute source d’ignition, dans un local aéré, en emballage
d’origine fermé. Laver les emballages à l’eau puis traiter l’eau.
Formule déposée au centre anti-poison de Toulouse tel (33)61.49.33.33
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VII
Annexe 4 : LOI N° 022-2005/AN PORTANT CODE DE L’HYGIENE PUBLIQUE
AU BURKINA FASO.
L’ASSEMBLEE NATIONALE
Vu la Constitution ;
Vu la résolution n° 001-2002/AN du 05 juin 2002, portant validation du mandat des députés ;
A délibéré en sa séance du 24 mai 2005
Et adopté la loi dont la teneur suit :
Chapitre 2 : De l’hygiène des piscines et des baignades
Article 20 : Toute exploitation de piscine ou de baignade ouverte au public doit faire l’objet
d’une autorisation délivrée par l’autorité locale après avis du ministère chargé de la santé.
Les exploitants de piscines ou de baignades déjà existantes, sont tenus de se conformer aux
dispositions de la présente loi dans un délai précisé par voie réglementaire.
Article 21 : La demande d’autorisation accompagnée d’un dossier technique doit comporter
un engagement légalisé à respecter les normes d’hygiène et de sécurité réglementaires.
Article 22 : Toute piscine publique doit faire l’objet d’un double contrôle portant sur le
fonctionnement des installations et sur la qualité des eaux.
Les exploitants doivent prendre toutes les mesures utiles pour éviter les dangers d’ordre
sanitaire et s’assurer que la qualité de l’eau des baignades est conforme à la réglementation en
vigueur.
Article 23 : Non obstant le contrôle qui peut être fait par le ministère chargé de la santé, tout
exploitant ou propriétaire de piscines ou de baignades ouvertes au public est tenu de procéder
régulièrement au contrôle de la qualité de l’eau.
Article 24 : Il est interdit les bains dans les eaux de surface destinées à la consommation
humaine.
Article 25 : Il est interdit l’accès des animaux de compagnie, même accompagnés, aux
piscines et aux baignades, à l’exception des animaux dressés pour le sauvetage.
Article 26 : Les contrôles des piscines et des baignades sont effectués par les services
compétents du ministère chargé de la santé.
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VIII
Au cas où ces contrôles révèlent qu’une piscine ou une baignade est contaminée, les bains y
sont interdits et les mesures nécessaires sont prises pour éliminer la contamination.
Les conditions et la périodicité des contrôles sont fixées par voie réglementaire.
Article 27 : Les caractéristiques physiques, chimiques et microbiologiques des eaux de
piscines et de baignades doivent être conformes aux normes en vigueur.
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IX
Annexes 5 : Enquête sur l'étude de la qualité physico-chimique et bactériologique des
eaux de piscine à Ouagadougou
Mars-Avril 2016 - LNSP
L'objectif de cette enquête est de déterminé le mode de traitement de la piscine, le produit
utilisé et les comportements des baigneurs dans le bassin.
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X
20. Combien de fois par semaine ? 1 . Une fois 2 . Deux fois 3 . Trois fois 4 . Plus
21. Quelle période aimerez-vous fréquentez la piscine ? 1 . Froide 2 . Chaude
22. Avez-vous une idée sur les maladies liées à la Fréquentation des piscines ?
. Oui 1 2 . Non
23. Si Oui, lesquelles
24. Au cours de baignade, crachez-vous dans le bassin ? 1 . Oui . Non 2
25. Si Oui, pourquoi ?
26. Urinez-vous dans le bassin ?
1 . Oui . Non 2
27. Si Oui, pourquoi ?
28. Respectez-vous les consignes donner sur l'hygiène Publique ?
1 . Oui 2 . Non
29. Si non, pourquoi ?
30. Ressentez-vous l'odeur de produit de désinfection ? 1 . Oui 2 . Non
31. Avez-vous ressenti d'irritation pendant ou après la Baignade ?
1 . Oui 2 . Non