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Etude des déterminants de l'utilisation des services de santé dans la zone de santé de Kadutu,

province du Sud Kivu - RD Congo par Pacifique Mushagalusa Salongo Université de KinshasaTraductions: Original: fr Source:

Disponible en mode multipage

UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DE MEDECINE

ECOLE DE SANTE PUBLIQUE

PROGRAMME DE D.E.S. EN ECONOMIE DE LA SANTE

ETUDE DES DETERMINANTS SOCIO - ECONOMIQUES DE L'UTI LISATION DES SERVICES DE SANTE PAR LESMENAGES DE LA ZONE DE SANTE DE KADUTU/ PROVINCE DU SUD - KIVU

MUSHAGALUSA SALONGO Pacifique

Licencié en sciences économiques et de gestion

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du diplôme d'Etudes Spéciales en Economie de la santé

Directeurs : Professeur KAYEMBE KALAMBAYI (ESP)

Professeur KINTAMBU MAFUKU (FASEG)

Décembre 2005

TABLE DE MATIERE

TABLE DE MATIERE I

AVANT PROPOS II I

DEDICACE...... VI

PAGE DE REMERCIEMENTS VII

LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES VIII

LISTE DES TABLEAUX IX

LISTE DES FIGURES IX

RESUME......... X

Chapitre I : INTRODUCTION GENERALE 1

1.1. Contexte de l'étude 1

1.2. Revue de la littérature 3

1.3. Le problème 12

1.4. Objectifs de l'étude 15

1.4.1. Objectif général 15

1.4.2. Objectifs spécifiques 15

1.5. Hypothèses 15

1.6. Méthodologie 16

1.6.1. Type d'étude, et techniques de collecte des données 16

Connaissances et SavoirsVous êtes chercheur,nous éditons vos travaux :Contactez-nous vite ! www.connaissances-savoirs.com

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1.6.2. Modèle conceptuel 17

1.6.3. Variables 17

a. Variable dépendante : 17

b. Variables indépendantes : 17

1.6.4. Echantillonnage. 18

1.6.5. Plan Collecte des données 19

1.7. Canevas de présentation 21

Chapitre II : LE SECTEUR SANITAIRE EN RDC 22

2.1. Organisation du système de santé en RDC 22

2.1.1. Le secteur sanitaire colonial 23

2.1.2. Le secteur sanitaire après l'indépendance 24

2.1.3. Le système sanitaire de la RDC 25

2.1.4. Conséquences du délabrement du système sanitaire 26

2.2. Grandes lignes de la politique sanitaire en RDC 27

2.3. Financement du système de santé en RDC 29

2.3.1. Evolution, allocation et exécution du budget de l'État 30

2.3.2. Poids du financement sur les ménages 31

2.3.3. Besoin de financement du secteur 32

2.4. Fonctionnement des zones de santé 33

2.5. Brève présentation de la ZS de Kadutu. 35

2.5.1. Situation géographique 35

2.5.3. Situation socio-économique et culturelle 36

2.5.4. Situation sanitaire. 37

2.5.5. Contexte particulier de la zone de santé de Kadutu 37

Chapitre III : CARACTERISTIQUES DES MENAGES DE LA Z ONE DE SANTE ET LEUR COMPORTEMENT FACE ALA MALADIE 40

3.1. Caractéristiques des ménages 40

3.1.1. Répartition des populations enquêtées par tranche d'âge 40

3.1.2. Taille moyenne des ménages 40

3.1.3. Sexe du chef de ménage 41

3.1.4. Age du chef de ménage 42

3.1.5. Niveau d'instruction du chef de ménage 43

3.1.6. Occupation du chef de ménage 43

3.1.7. Répartition des ménages selon leur religion 44

3.1.8. Répartition des ménages selon leur tribu 44

3.2. Comportement des ménages face à la maladie 45

3.2.1. Nombre de ménages ayant eu au moins un malade durant les 30 derniers jours précédant l'enquête. 45

3.2.2. Répartition des malades selon leur sexe 45

3.2.3. Gravité de la maladie 46

3.2.4. Personnes malades ayant cherché les soins de santé 46

3.2.5. Structures des soins où les malades se sont fait soignés. 47

3.2.6. Raison de non fréquentation d'une FOSA 48

3.2.7. Appartenance des structures où les malades se font soigner 48

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3.2.8. Distance moyenne entre le domicile et la structure des soins 49

3.2.9. Motif de choix des structures de santé 49

3.2.10. Raisons de refus des soins au centre de santé de l'aire de santé 50

3.2.11. Dépenses totales des soins de santé 51

3.2.12. Prise en charge des soins de santé pour le ménage 52

3.2.13. Origine de l'argent pour les soins 52

3.3. Caractéristiques socio - économiques des ménages 53

3.3.1. Catégories socio - économiques dans lesquelles se placent les ménages 53

3.3.2. Type de maisons habitées par les ménages 53

3.3.3. Appartenance de la maison habitée par le ménage 54

3.3.4. Ménages abonnés à une mutuelle de santé 54

3.3.5. Dépenses moyennes de consommation déclarées des ménages par mois 55

3.3.6. Revenu moyen déclaré des ménages par mois 56

Chapitre IV : DETERMINANTS DE L'UTILISATION DES SER VICES DE SANTE PAR LES MENAGES DE LA ZONEDE SANTE DE KADUTU 57

4.1. Base Théorique du modèle : MODELES LOGISTIQUES 57

4.2. Estimation du modèle de demande des soins de santé 59

4.2.1. Formalisation théorique du modèle 59

4.2.2. Résultats des régressions 61

4.2.3. Calcul des probabilités d'utiliser un service de santé 63

CONCLUSION 65

SUGGESTIONS 67

BIBLIOGRAPHIE 68

ANNEXES ..................................................................................... 71

AVANT PROPOS

L'utilisation des services de santé de base est l'un des facteurs clefs favorisant une meilleure santé des populations. Durant denombreuses années, du fait de la précarité des conditions de vie, une grande partie de la population Congolaise n'a pas eu accès auxsoins de santé. Cette situation prévaut plus dans les provinces de l'intérieur du pays.

Améliorer l'utilisation des services de santé, étant une priorité nationale, le gouvernement et ses nombreux autres partenaires dudéveloppement ont soutenu d'importants investissements pour construire et équiper des centres de santé de base.

Pourtant, malgré une augmentation considérable du nombre de centres de santé, la fréquentation n'a pas beaucoup variée et lesindicateurs de santé demeurent très préoccupants. La tendance actuelle ne permettra pas à la RDC d'atteindre les objectifs dumillénaire. Tant que la population n'utilisera pas davantage les services de soins préventifs et curatifs, il est fort probable que cettetendance ne se modifiera pas significativement. Tenter de se rapprocher des objectifs du millénaire exige des mesures permettant uneévolution positive des taux de fréquentation des services de santé.

En réponse à cette préoccupation, cette étude cherche à comprendre pourquoi l'augmentation des investissements de différentspartenaires dans le secteur de la santé n'a pas entraîné une amélioration notable des taux d'utilisation. Son objectif est de soulignerles facteurs pouvant stimuler une meilleure utilisation des services de santé et les mesures à adopter afin d'accroître les taux defréquentation.

Ce travail s'appui sur une enquête réalisée auprès des ménages de la zone de santé de Kadutu pour essayer de comprendre lesfacteurs sur lesquels il serait possible d'agir pour les amener à utiliser les services de santé.

Si la qualité de service est l'une des explications du niveau d'utilisation, cette étude montre aussi l'importance d'un ensemble d'autresfacteurs qui devraient être pris en compte pour améliorer la fréquentation des services notamment les caractéristiques socio -économiques des ménages.

Bien que le coût joue un rôle important, ce facteur ne doit pas être surestimé dans l'analyse des conditions d'accès aux services desanté de base. Apporter un soutien financier aux plus pauvres est crucial pour diminuer les barrières à l'accès. Mais, lorsque lesservices sont de qualité, la majorité de la population les utilise, même si leur coût est relativement élevé.

De nombreuses recherches ont montré le lien entre l'amélioration de la qualité et l'augmentation de la fréquentation.Malheureusement, sans véritable amélioration de la qualité dans les services de santé, il se manifeste une augmentation continue ducoût de ces services. De plus les services offerts ne répondent pas toujours bien à la demande des populations.

Cette étude décrit la situation de la zone de santé de Kadutu ainsi que les mesures pouvant être adoptées pour améliorer les taux

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d'utilisation des services.

Les propositions soulignent la responsabilité des décideurs sanitaires sur le besoin d'engager des actions intersectorielles etl'importance de prêter autant d'attention aux facteurs de demande qu'aux facteurs d'offre.

Cette étude ne prétend pas apporter toutes les solutions pour améliorer la fréquentation en particulier, elle ne détaille ni la stratégied'amélioration de la qualité des soins, ni la recette pour la mobilisation communautaire.

Cependant, elle nous permet de mieux comprendre l'importance des différents facteurs qui ont une influence positive sur lafréquentation et elle apporte des recommandations pratiques pour guider l'ensemble des acteurs intéressés.

La RDC a déjà engagé la mise en oeuvre de certaines mesures préconisées par cette étude et devrait continuer dans ce chemin. Ilserait alors important de suivre les progrès déjà enregistrés et de s'appuyer sur les actions les mieux réussies pour accroître lafréquentation des services de santé de base.

Pacifique MUSHAGALUSA

DEDICACE

A toi mon Dieu Tout Puissant, pour ton amour, ta grâce et ton assistance sans fin. Je lève mes yeux vers toi et le secours me vientoh Eternel qui a fait les cieux et la terre. Seigneur tu es un bouclier pour moi, tu es ma gloire, celui qui relève ma tête.

A toi l'os de mes os ; cet amour, cette affection et cette persévérance que tu ne cesses de me témoigner m'ont encouragé durant toutecette année de dure séparation. NANA M. Je t'aime.

A Ornela ANSIMA, David AMBIKA et toute notre progéniture ; à chaque fois que le soleil se lève, il y a toujours un temps pourqu'il se couche. Après tout le temps que nous nous sommes séparés pour cette formation, voici venir le temps de savourer ce fruitmûr. C'est le seul exemple que je vous donne à suivre sans oublier de vous aimer et aimer le prochain. De la part de votre papa quivous aime bien.

A mes parents Déogratias MONITERE et Léonie M'BUHENDWA, à Mr Charles MUSHAGALUSA et vous mes frères et soeurs,parce qu'il est impossible de trouver des qualificatifs et de mots à la hauteur de l'amour et soutien que vous nous avez toujourstémoigné.

Je dédie ce travail qui est le couronnement de tant de sacrifices et d'endurance.

Pacifique MUSHAGALUSA

PAGE DE REMERCIEMENTS

Au seuil de ce travail, nous avons l'obligation morale d'exprimer nos sentiments de gratitude et de profonds remerciements à tousceux qui nous ont apporté leur concours tout le long de notre formation et pendant la réalisation du présent travail, notamment :

Au professeur MUNYANGA ainsi qu'à tout le corps académique de l'ESP pour avoir songé à l'ouverture au sein de cette école d'uneoption « Economie de la Santé » et aux efforts consentis pour son fonctionnement.

Aux responsables de CORDAID et ceux du BDOM, qui ont mis à notre disposition des moyens nécessaires pour la réussite de notreformation.

Aux professeurs KAYEMBE KALAMBAYI Patrick et KINTAMBU MAFUKU Gustave - Emmanuel ainsi que les assistantsMASALU Didier et TSHIMENGA Moïse qui, malgré leurs multiples occupations, ont accepté de conduire avec une attentionparticulière et une rigueur scientifique ce travail.

A travers Mlle Maria MASSON, nous présentons nos vifs remerciements à toute l'équipe dirigeante du BDOM/Bukavu, à toutel'équipe de la Coordination Médicale ainsi qu'à tout le personnel pour leur soutien aussi divers qu'il soit.

A la famille Nicole et Franck MUTULA dont nous ne saurons passer sous silence l'amour et l'affection qu'elle ne cesse de nous fairepreuve. Nous leurs sommes reconnaissant pour leur soutien et sacrifice durant cette période.

Aux familles MONITERE Déo, YUMA Symphorien, CIGWERHE Christine, Rosette et Charles MUSHAGALUSA,BARHUKENGE Eugène, BUHENDWA Félicien, BAHANE, BATUMULA, MULUMUNA Bavon et Getou, MUBALAMA,CHIHUMEKE, KOMANDA.

A nos amis et frères, MUNANE Théthé, Abbé Patrice MUKATA, Da Nzigi, Solange, Viviane, Janvier, Mugisho, Hermès, Jackson,Nana M, Ornela, David, Kelvin, Jules, Noces, Bill BAHANE, Lievain

A tous les apprenants de la première promotion d'Economie de la santé/ESP pour le soutien mutuel pendant ces 15 mois de durlabeur ;

Aux ménages de la ZS de Kadutu ainsi qu'à son personnel qui ont permis la réalisation de ce travail en acceptant de répondrevolontiers à notre questionnaire en fournissant les données de base pour nos analyse.

A tous ceux qui n'ont pas vu leurs noms cités et qui nous ont toujours comblés de leur animation, sentiments, amour et amitiés ;qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

Pacifique MUSHAGALUSA

LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES

ASRAMES : Association Régionale d'Approvisionnement en Médicaments essentiels

BCZS : Bureau Central de la Zone de Santé

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BDOM : Bureau Diocésain des OEuvres Médicales

BM : Banque Mondiale

CBCA : Communauté Baptiste au centre de l'Afrique

CECA : Communauté des Eglises du Christ en Afrique

CEPAC : Communauté des Eglises Pentecôtistes en Afrique Centrale

CODESA : Comité de développement de l'aire de santé

CORDAID : Organisation Catholique d'Aide au Développement

CRDI : Centre de recherche pour le développement international

CS : Centre de Santé.

DEP/MS : Direction d'études et planification/Ministère de la santé

DSRP : Document de stratégies de réduction de la pauvreté.

DREES : Direction de la Recherche des Etudes de l'Evaluation et des Statistiques

ESP : Ecole de Santé Publique

ET : Ecart Type

FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

FNUAP : Fonds des Nations Unis pour la Population

FOSA : Formation Sanitaire

HGR : Hôpital Général de Référence

ISDR : Institut Supérieur de Développement Rural

ISTM : Institut Supérieur des Techniques Médicales

IRA : Infections Respiratoires Aigues

MS : Mutuelle de Santé

MICS2 : Multiple Indicators Cluster Survey 2

MINISANTE : Ministère de la Santé

NC : Nouveau Cas

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PCA : Paquet Complémentaire d'Activités

PIB : Produit Intérieur Brut

PMA : Paquet Minimum d'Activités

PMURR : Programme Multisectoriel d'Urgence, Réhabilitation et Reconstruction

PPTE : Pays Pauvre Très Endetté

RDC : République Démocratique du Congo

REGIDESO : Régie de Distribution d'Eau

SNEL : Société Nationale d'Electricité

SSP : Soins de Santé primaires

TBC : Tuberculose

ZS : Zone de Santé

LISTE DES TABLEAUX

Tableau N°1 : Choix de l'échantillon des ménages

Tableau N°2 : Evolution du budget des dépenses de la santé de 1995 à 2004

Tableau N°3 : Répartition de la population par aire de santé

Tableau N°4 : Répartition des ménages par sexe et par tranche d'âge

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Tableau N°5 : Taille moyenne des personnes vivant dans le ménage

Tableau N°6 : Sexe du chef de ménage par aire de santé

Tableau N°7 : Age du chef de ménage

Tableau N°8 : Niveau d'instruction du chef de ménage

Tableau N°9 : Activité principale du chef de ménage

Tableau N°10 : Répartition des ménages selon la religion

Tableau N°11 : Tribus des ménages

Tableau N°12 : Nombre de ménages avec malades

Tableau N°13 : Répartition des malades par sexe et par tranche d'âge

Tableau N°14 : Gravité de la maladie

Tableau N°15 : Nombre de patients ayant cherché des soins

Tableau N°16 : Nombre de malades soignés et gravité de la maladie

Tableau N°17 : Structures des soins des malades

Tableau N°18 : Raisons de non fréquentation d'une FOSA

Tableau N°19 : Appartenance des structures des soins des malades

Tableau N°20 : Distance entre la maison et la structure des soins

Tableau N°21 : Motif de choix d'une structure de santé

Tableau N°22 : raisons de non soins au centre de santé

Tableau N°23 : Dépenses totales des soins de santé

Tableau N°24: Paiement des soins des ménages

Tableau N°25 : Comportement des ménages pour payer les soins

Tableau N°26 : Catégorie socio - économique des ménages

Tableau N°27 : Maison habitée par les ménages

Tableau N°28 : Appartenance de la maison habitée par le ménage

Tableau N°29 : Ménage abonné à la mutuelle de santé

Tableau N°30 : Dépenses mensuelles de consommation déclarées par les ménages

Tableau N°31 : Revenus mensuels déclarés par les ménages.

Tableau N°32 : Résultats de la régression

Tableau N°33 : Estimation du modèle

Tableau N°34 : Calcul des probabilités

LISTE DES FIGURES

Figure N°1: Modèle conceptuel de l'utilisation des services de santé

Figure N°2: Organisation d'une zone de santé

RESUME

La situation de crise aggravée par les deux guerres que vient de traverser la RDC a eu des effets dévastateurs sur tous les plans de lavie socio économique dans la population. Cette dernière s'est retrouvée dans un état de misère généralisé avec des difficultés desubvenir aux besoins de première nécessité, notamment ceux d'accéder aux SSP malgré son état de santé déjà précaire. Il semanifeste ainsi une sous utilisation des services de santé par les populations bénéficiaires à travers le pays et plus particulièrementdans le cadre de cette étude, dans la ZS de Kadutu.

Pour mieux répondre aux besoins réels de la population et permettre aux décideurs du secteur de la santé d'avoir des données fiablessur les déterminants de l'utilisation des services de santé dans cette partie du pays, nous avons mené une étude auprès des ménagesde la ZS de Kadutu.

L'objectif de cette étude était d'identifier les déterminants de l'utilisation des services de santé afin de proposer les axesd'amélioration à apporter au système de santé pour mieux répondre à la demande et satisfaire les besoins des plus pauvres

Pour y parvenir, une enquête a été menée sur un échantillon de 400 ménages de la ZS de Kadutu repartis dans six aires de santé surles 10 que compte la zone de santé.

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Parmi les 400 ménages enquêtés, 286 déclarent avoir eu au moins un cas de maladie pendant les 30 derniers jours précédentl'enquête. C'est sur les 286 ménages qu'une régression logistique a été effectuée pour établir un modèle d'utilisation des soins desanté dans la ZS de Kadutu. Il ressort de cette étude que le principal motif de choix d'une structure de santé c'est la qualité tandis queles raisons financières constituent le principal motif de renoncement aux soins de santé.

Les revenus mensuels des ménages sont extrêmement bas. Ce revenu est estimé en moyenne à 79,8$ par mois, soit un revenu moyenpar habitant par jour de 0,33$. Le prix moyen d'une consultation dans un centre de santé représente environ 9,7 % du revenumensuel déclaré du ménage, tandis que celles de l'hôpital en représentent 78%.

Les résultats des analyses économétriques présentées dans le cadre de cette étude relèvent que l'état de la maladie (selon que lemalade considère son état comme grave ou pas), l'appartenance de la structure (selon qu'elle est étatique ou privée), l'âge du maladeainsi que le revenu du ménage sont significatifs pour expliquer l'utilisation des services de santé.

La probabilité d'accès aux soins de santé obtenue est assez significative (97,48%) et est fortement influencée par le niveau de revenudes ménage et de l'âge de malade dans l'hypothèse d'une maladie grave et d'un recours à une structure sanitaire étatique.

Les facteurs évoqués ci-dessus comme significatifs sont ceux sur lesquels une intervention s'avère plus impérieuse si on veutaméliorer l'utilisation des services de santé.

Chapitre I : INTRODUCTION GENERALE

1.1. Contexte de l'étude

Depuis le déclenchement du processus démocratique en 1990, la RDC traverse une crise politique profonde qui s'est matérialisée parune instabilité politique débouchant sur deux guerres, respectivement en 1996 et la dernière en 1998 qui a duré cinq ans.

Cette situation de guerre a plongé le pays dans une situation de crise généralisée avec des effets dévastateurs sur les populationscongolaises dans tous les secteurs de la vie.

Actuellement, en dépit de quelques poches de turbulence où des bandes armées s'affrontent encore, une relative accalmie règne aupays à la suite d'un accord global et Inclusif qui a facilité la mise en place en 2003 d'un gouvernement de transition et d'UnionNationale et d'autres institutions de transition.

Comme conséquence de cette crise, on observe sur le plan économique un délabrement très avancé du tissu économique dû à ladétérioration des termes de change, à la mauvaise gestion des entreprises publiques et aux pillages des décennies 90. L'économie esten ruine avec des infrastructures délabrées et une administration publique manquant des moyens minima pour accomplir sa mission.

En terme de revenu, le PIB par habitant est en régression permanente, passant de 250 $ à 105 $ entre 1990 et 2001, niveau bieninférieur à la moyenne de 490$ en Afrique sub-saharienne (Banque Mondiale, 2002). Le revenu national brut par habitant est de 90$en 2002. (18) Il est estimé que 80% de la population congolaise vit avec mois de 0,20$ par jour (13), ce qui est en dessous du seuilde la pauvreté défini par la Banque Mondiale (1$ / j par personne). L'indice de développement humain est parmi les plus mauvaises

positions au monde (168e/177pays) en 2004.

Sur le plan social, la destruction des infrastructures économiques et sociales a entraîné l'augmentation du taux de chômage. Lapaupérisation de la population a réduit d'une façon sensible l'accès aux services sociaux de base. Cette situation est à la base de lagrande vulnérabilité de la femme, des enfants de moins de 5 ans, des jeunes et des adolescents avec comme conséquence un attrait àla toxicomanie, à l'alcoolisme, a l'interruption Volontaire de la Grossesse, VIH, et l'enrôlement des enfants soldats.

Sur le plan sanitaire, on observe un dysfonctionnement des systèmes de santé caractérisé par la dégradation généralisée desinfrastructures sanitaires, la vétusté des matériels et équipements, le manque chronique des médicaments essentiels et outils degestion, la démotivation du personnel, l'inaccessibilité de la population aux soins, l'insuffisance de la couverture sanitaire, lafaiblesse des activités d'appui. Par ailleurs, la prédominance des maladies épidémiques et endémiques (paludisme, méningite cérebro- spinale, rougeole, IRA, diarrhées, coqueluches ; complications liées à la grossesse et à l'accouchement, le VIH/SIDA, TBC) sont àla base de la charge excessive de la morbidité et de la mortalité en RDC.

La santé est donc un des secteurs les plus touchés par la crise économique et ce, à plusieurs niveaux. L'Etat ne subventionne presqueplus les soins de santé de la population ; celle - ci est au contraire obligée à se prendre en charge, en dépit de la modicité des revenusdes quelques personnes qui travaillent et qui doivent subvenir aux besoins multiformes d'une grande armée des chômeurs et desindigents.

Le financement du système sanitaire de la RDC souffre ainsi d'un grand paradoxe : alors que les malades sont tenus de supporter laquasi - totalité des coûts financiers de leurs soins de santé et du fonctionnement des formations médicales qui les accueillent, leursrevenus sont loin de leur permettre de relever un tel défi. (11)

Par ailleurs, alors que la crise économique occasionne une forte demande des soins à cause notamment de la précarité des conditionsde vie, d'hygiène personnelle et publique, de la sous alimentation, etc., les formations sanitaires sont de plus en plus incapables derépondre à cette demande à cause notamment du délabrement de leurs infrastructures et équipements et de la démotivation dupersonnel médical.

La politique nationale actuelle a pour option fondamentale « la satisfaction des besoins de santé de toute la population, qu'elle soiten milieu urbain ou en milieu rural. Pour ce faire, il s'agira entre autres d'améliorer l'accessibilité aux soins par la couvertureadéquate en infrastructures de santé, par l'approvisionnement en équipements et en médicaments essentiels, le déploiement desressources humaines sur toute l'entendue du pays et la mobilisation des ressources financières (19)

Afin d'assurer l'accès du peuple congolais à une vie saine et lui permettre d'être socialement et économiquement productif, legouvernement est entrain de promouvoir le droit à la santé à tous les citoyens à travers le renforcement des mécanismes garantissantl'équité dans la distribution des soins et des services de santé, la solidarité communautaire, l'humanisation des services de santé etl'accessibilité financière aux soins de santé. Mais à ce jour, la République Démocratique du Congo, avec une superficie de2.345.3000 Km² et une population totale estimée à environ 59.000.000 d'habitants en 2004, sort d'une guerre meurtrière ayantentraîné un délabrement de ses infrastructures. Cette situation a exacerbé la crise socio- économique qui prévaut dans le pays depuis

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plus d'une décennie.

C'est dans ce contexte qu'au niveau du financement des soins de santé, il est estimé que 70% des charges reposent sur les ménagesalors que plus de 80% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté. Cet état de choses est à la base de la faible utilisationdes services de santé (21%) et de la détérioration de la situation sanitaire qui se caractérise par un taux de mortalité maternelleexcessif (1289 décès pour 100.000 naissances vivantes et une mortalité infantile élevée de 126 %o (19)

La vision du gouvernement est de faire de la RDC un pays dans lequel toute la population bénéficie des soins de santé de qualité,intégrés et continus accessibles et acceptables, avec pleine participation dans le contexte global de la lutte contre la pauvreté. Parmiles orientations stratégiques du gouvernement, nous avons l'amélioration de l'accessibilité financière de la population aux soins desanté, avec une attention particulière accordée aux plus pauvres, aux indigents ainsi qu'aux personnes vulnérables. La réalisation decette stratégie appelle une série de réformes dans l'organisation des structures des soins, la révision du système de tarification dessoins et la catégorisation des actes médicaux par niveau.

1.2. Revue de la littérature

La littérature à notre portée nous a permis de cerner l'étendue du problème et la manière dont il a été abordé dans différentes étudesréalisées par d'autres chercheurs à travers les pays. Ce sont ces résultats qui sont présentés dans cette partie du travail.

Dans une étude réalisée par le CRDI dans les pays de l'Afrique de l'Ouest sur les politiques publiques et la protection contrel'exclusion, il ressort que les systèmes de santé des pays en développement et plus particulièrement en Afrique de l'ouest ont connudes transformations majeures durant ces dernières décennies. Alors que certaines politiques ont permis d'améliorer l'accessibilité etparfois l'efficacité des services de santé, la question de l'équité d'accès aux soins de santé n'est toujours pas résolue. Elle s'est mêmeaggravée dans de nombreux cas, contribuant ainsi grandement à l'augmentation de la pauvreté. Les inégalités de santé et d'accès auxsoins demeurent considérables dans la région. Certains sont exclus des soins de manière permanente.

D'autres plus nombreux sont exclus de façon temporaire, leurs capacités de payer, de se déplacer ou encore de se libérer pour aller sesoigner ou soigner une personne à charge, variant au gré de saisons et du rythme d'activités. On observe que le fardeau de la santétend à s'accroître avec la pauvreté et que la maladie est une des sources d'appauvrissement des ménages démunis. Aussi, ces dernierssont plus fréquemment exposés à des soins ou des traitements de mauvaise qualité et à des pratiques non éthiques, notamment desurfacturation. (5)

Dans leur manuel sur le financement des soins de santé en Afrique subsaharienne par la tarification des services et l'assurance, PaulSHAW et Charles GRIFFIN montrent que la tarification des soins dispensés dans les établissements de santé publics sont un facteurd'équité parce que la demande de soins de santé augmente d'une façon disproportionnée avec le revenu. Les gens de condition aiséesont plus en mesure et acceptent plus volontiers de payer pour des services coûteux, si bien que faire payer les gens relativementriches pour des services qu'ils demandent et qu'ils peuvent s'offrir, particulièrement dans les hôpitaux et en utiliser le produit poursubventionner ceux qui sont le moins à même de payer pour se faire soigner est un moyen d'améliorer les prestations de services desanté aux pauvres.

Selon leur observation, une enquête sur l'utilisation des services de santé dans l'Etat d'Ogun, au Nigeria, a révélé qu'environ la moitiédes ménages situés dans le quintile supérieur de revenu bénéficiait des services gratuits ou fortement subventionnés dans lescliniques ou hôpitaux publics. Ce quintile supérieur était aussi cinq fois plus porté à se faire soigner dans les hôpitaux privés que lesgens de quintile le plus pauvre, montant ainsi une grande disposition à payer pour se faire soigner.

Une enquête sur les ménages réalisée en 1993 en Tanzanie prouve de manière frappante qu'une part disproportionnée dessubventions de l'Etat à la santé va aux ménages relativement riches. Les riches sont les plus gros utilisateurs des services deconsultation et d'hospitalisation des hôpitaux, dispensaires et centres de santé privés et payants, avec un nombre de visites quireprésente près de la moitié du total. Les riches sont aussi plus nombreux que les pauvres à se faire soigner dans les établissementspayants dirigés par des missions, entrant pour 35% des malades hospitalisés et 25 à 29% des malades non hospitalisés dans leshôpitaux, centres de santé et dispensaires de ces missions.

Ce qui est plus surprenant, c'est la prédominance des riches parmi les malades hospitalisés dans les hôpitaux d'Etat où ilsreprésentent de 35 à 37% de l'ensemble des patients. Ces hôpitaux fournissent une part substantielle de l'ensemble des soins avechospitalisation dans le pays. Si les subventions publiques de santé allaient à ceux qui en ont besoin, un plus grand nombre detanzaniens des quintiles inférieurs pourraient se faire soigner gratuitement dans les établissements publics.

Les ménages relativement aisés ont aussi tendance à bénéficier davantage que les autres des services coûteux et subventionnésdispensés dans les hôpitaux tertiaires. Ceci provient du fait que les ménages relativement aisés se rencontrent surtout en milieuurbain, près des hôpitaux centraux et des hôpitaux universitaires. Ici encore, la Tanzanie nous en fournit la preuve. 47% deshospitalisations en Tanzanie concernent des personnes qui vivent en milieu urbain et 62% d'entre elles appartiennent aux deuxquintiles supérieurs des revenus. (35)

Dans son ouvrage les fondements de l'économie de la santé, Charles E. PHELPS note quant à lui que, comme pour tout autre bienéconomique, la demande des soins médicaux, dépend des revenus. Des revenus plus important créent une demande des soins plusimportante. Il fait remarque cependant que ce genre de déclaration doit être accompagnée d'une mise en garde : toute chose restantégale par ailleurs.

Pour ce qui est du prix de l'argent, le raisonnement économique affirme que les personnes vivant dans les limites des contraintesbudgétaires achètent moins un certain type de biens au fur et à mesure que leur prix augmente. En sens inverse, elles achètentdavantage quand leur prix baisse. Si des études expérimentales sont nécessaires pour montrer l'importance du prix dans l'influenceexercée sur les consommateurs de soins médicaux, la logique nous enseigne que sa possibilité existe. D'autres choses étant égales, lademande des individus devrait diminuer quand le prix des soins médicaux augmente.

Concernant le temps, suivant l'adage « le temps c'est de l'argent, nous pouvons nous attendre à ce que les personnes obligées deconsacrer beaucoup de temps aux soins médicaux en useront moins, toute chose restant égale par ailleurs.

Il signale en plus que la demande des soins devrait varier directement avec la gravité de la maladie, aussi longtemps que ces soinsseront aptes à guérir le patient. (6)

Au Rwanda, une étude de 2004 sur le rôle de l'assurance dans l'amélioration de l'accessibilité aux soins révèle que les mutuelles de

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santé ont montré un très grand potentiel à améliorer l'accessibilité financière de la population aux soins de santé. En effet, dans leszones de rayonnement des CS où les MS sont déjà fonctionnelles, l'on a constaté une très grande augmentation de la fréquentation dela population membres de la mutuelle par rapport aux non - membres. Alors que la moyenne nationale du taux d'utilisation desservices curatifs est tombée à 0,3 consultation par an ; les taux annualisés des consultations dans la plupart des MS atteignent 1 à 1,3consultations par an. Ainsi donc, chaque membre mutualiste, grâce aux MS est à même de fréquenter son CS de premier contact.

Dès lors que la barrière financière à l'accessibilité aux soins de santé est enlevée par les MS, en cas de maladie, les membres sontsusceptibles d'utiliser 4 fois plus que les non membres les services de santé modernes.

Outre que les MS contribuent à l'accessibilité financière aux soins de santé, elles renforcent aussi l'amélioration de la qualité dessoins dans les FOSA à travers une mobilisation des ressources financières additionnelles et la constitution d'une coalition desconsommateurs des soins de santé au niveau local qui questionnent en permanence la qualité des soins de santé. (24)

Au Burkina Faso, une étude de ZOUBGA Alain portant sur les services des soins et qualité montre que, sur le plan financier, le coûtde prestation des soins et des médicaments, même génériques est généralement élevé par rapport au pouvoir d'achat de la majorité dela population surtout après la dévaluation du Franc CFA, cette situation s'explique en partie par les prescriptions irrationnelles et lenon fonctionnement du système de prise en charge des indigents. Il s'y ajoute l'absence de mécanismes de prise en charge des coûtsdes soins. (38)

Pour le Projet sphère version 2004, selon la norme1 relative aux systèmes de santé et aux infrastructures de santé ; classement desservices de santé selon leurs priorités : « Toutes les personnes ont droit à l'accès à des services de santé qui sont classés selon leurspriorités afin d'aborder les principales causes de mortalité et de morbidité excessives.

L'accès aux services de santé se basera sur le principe d'équité à savoir assurer un accès égal selon les besoins, sans discriminationpouvant entraîner l'exclusion des groupes spécifiques. Dans la pratique, l'emplacement et la dotation en personnel des services desanté devraient être organisés de manière à assurer un accès et une couverture optimaux.

Les besoins particuliers des groupes vulnérables qui ne peuvent peut- être pas y accéder facilement seront abordés lors de laconception des services de santé. Lorsque les honoraires sont demandés aux utilisateurs, il faudra prendre des dispositions pourveiller à ce que les personnes n'ayant pas les moyens de verser ces honoraires aient tout de même accès aux services. (31)

Selon un rapport du groupe d'étude de l'OMS de 1993 sur l'évaluation des récentes reformes opérées dans le financement desservices de santé, la méthode de financement peut avoir une incidence sur l'augmentation du coût des soins de santé, la localisationet le type de services fournis ainsi que sur le nombre et le type du personnel employé. Il existe à l'évidence un besoin de comprendrede quelle manière les objectifs qu'un pays s'est fixé en matière de politique sanitaire peuvent se trouver modifiés suite aux réformesopérées à l'échelon du financement.

Les changements opérés dans le mode de financement peuvent avoir des effets d'une portée considérable. Une restructuration dumode de financement, des soins ou de rémunération des dispensateurs, vu qu'elle modifie le nombre des incitations, peut changer letype et la qualité des relations entre les dispensateurs, de même qu'entre les dispensateurs et les consommateurs des soins. Elle peutrestreindre la possibilité sur le plan financier d'avoir accès aux soins et altérer de ce fait l'état de santé de divers groupes despopulations. (30)

Ce rapport présente une enquête sur la santé nationale des Philippines dans laquelle on observe que tandis que la fréquentation desinstallations publiques des soins de santé primaires diminue avec le revenu, les établissements hospitaliers publics sont utilisés demanière égale par les groupes disposant des revenus les plus bas et ceux disposant les revenus les plus élevés. Cela signifie que lespremiers bénéficient d'autant de subvention que les derniers, ce qui n'était pas forcement recherché à l'origine. (28)

Ce rapport note en plus que, l'on a vu dans la facturation des soins aux usagers un moyen d'améliorer la répartition des prestations etdes charges parmi la population, mais les preuves empiriques démontrant des effets sur l'équité sont mitigés. Les analyses les plussophistiquées concernant la demande qui existent à ce jour et qui tiennent compte à la fois des coûts monétaires et du temps passé àobtenir des soins de santé émanant de personnes plus pauvres recule à mesure que les frais augmentent. En d'autres termes, à desniveaux supérieurs de revenu, l'élasticité par rapport au prix des soins de santé n'existe pratiquement pas, alors qu'à des niveauxinférieurs de revenu elle augmente. (30)

Au Burundi, Selon l'enquête menée par MSF Belgique de novembre 2003 à janvier 2004 sur les soins des personnes vulnérables,plus de 17% de la population ne se rend pas à une simple consultation, principalement pour des raisons financières (82% de cesmalades ne consultent pas par manque d'argent). A cela, il faut ajouter que parmi les patients qui ont trouvé le moyen financier depayer la consultation, certains (quelque 4.8%) n'ont pas l'argent nécessaire pour financer un traitement ou seulement partiellement.Or sans argent, pas de médicaments.

Pour payer la consultation et se soigner, la majeure partie des Burundais est contrainte de recourir à des moyens extrêmes, tell'endettement ou la vente d'un bien, les poussant dans une pauvreté encore plus grande. Le recours à l'endettement auprès d'un centrede santé est une pratique courante dans le pays. Les titulaires de ces structures signalent d'ailleurs une forte augmentation despatients s'endettant au niveau de leur centre. Les patients ont recours à l'endettement aussi bien à l'hospitalisation que pour unesimple consultation ambulatoire, pour lesquelles les sommes varient fortement. (25)

Une étude sur l'utilisation et demande des services de santé au Sénégal montre que parmi les 6.331 individus de la zone rurale ayantdéclaré être tombé malade durant le mois précédant le passage de l'enquêteur, 50% n'ont pas cherché de soins dans le secteurmoderne; 6% ont cherché des soins auprès d'un prestataire privé moderne; 8% ont cherché des soins auprès d'un hôpital ou d'uncentre de santé public; et 36% ont cherché des soins auprès d'un poste de santé ou d'un dispensaire public. En d'autres termes, dansles zones rurales, le choix du prestataire est réduit essentiellement au choix entre entrer dans le secteur moderne et ne pas entrer dansle secteur moderne.

Par ailleurs, parmi les 8.191 individus de la zone urbaine ayant déclaré être tombés malades, 33% n'ont pas cherché de soins dans lesecteur moderne; 17% ont cherché des soins auprès d'un prestataire privé moderne; 25% ont cherché des soins auprès d'un hôpitalou d'un centre de santé public; et 25% ont cherché des soins auprès d'un poste de santé ou d'un dispensaire public. En d'autrestermes, du point de vue du nombre d'individus qui utilisent les services de santé modernes, les trois principaux types de prestatairesmodernes définis dans cette étude se partagent le marché moderne des soins de santé de façon assez équilibrée en zone urbaine.

Les résultats des analyses économétriques ont révélé que le secteur privé moderne et les établissements de soins tertiaires du systèmede santé publique servent essentiellement les couches aisées des zones urbaines du pays. Par ailleurs, les établissements du niveau

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inférieur du système de santé publique, les postes de santé et les dispensaires de quartier, servent principalement les couches lesmoins nanties des zones urbaines et la majorité des ménages ruraux.

Le temps d'accès aux établissements de soins apparaît comme un facteur effectif de rationnement des services de santé, notammenten milieu rural; en zone urbaine, le temps ne semble pas déterrer les malades à rechercher des soins dans le secteur moderne étantdonnées l'accessibilité physique relativement élevée des établissements et la densité des réseaux de transports en communs. Dans leszones rurales, cependant, les effets du temps d'accès sur la demande des soins sont plus importants que les effets des prix: lespopulations des villages éloignés des établissements de soins font face à des coûts d'accès relativement élevés comparés aux autresgroupes sociaux. Sans nul doute, le rationnement quantitatif des soins par le temps et les distances pose toujours un des premiersproblèmes de l'équité du système de santé.

Bien que le revenu du ménage joue un faible rôle dans l'entrée dans le secteur sanitaire moderne en zone urbaine, le revenu duménage est un des déterminants les plus significatifs de l'entrée dans le secteur moderne en zone rurale: une augmentation du revenudu ménage de 100% augmente la probabilité d'entrée dans le secteur moderne de 26 % dans les zones rurales. Par contre, le revenudu ménage affecte surtout le choix du prestataire dans les zones urbaines: une augmentation de 100 % du revenu résulte en uneaugmentation de 39 % de la probabilité qu'un prestataire privé soit choisi, une augmentation de 19 % de la probabilité qu'un centrede santé ou un hôpital public soit choisi, et une diminution de 30 % de la probabilité qu'un poste de santé public soit choisi. End'autres termes, la sensibilité de la demande des services des prestataires privés par rapport au revenu est deux fois plus élevée quecelle de la demande des services des hôpitaux et centres de santé publics dans le contexte urbain. Par ailleurs, l'élasticité négative dela demande des services des postes de santé publics indique que ces services sont perçus par les malades comme étant de pauvrequalité.

Les relations observées entre le revenu et la demande des soins de santé en zone rurale, où l'essentiel des soins de santé sontsubventionnés suggèrent que les plus nantis des zones rurales capturent une plus grande part des subventions publiques que les pluspauvres. Cette situation est aussi prévalente en zones urbaines où le niveau des subventions publiques est plus élevé: elle est opéréedans le cadre urbain, cependant, par l'accès différentiel des groupes socio-économiques aux soins aux coûts élevés desétablissements tertiaires. (34)

Au Mali, le personnel soignant ayant soumis en réunion de « concertation locale » le problème de sous fréquentation des centres desanté par les malades, une analyse des raisons de cet état a été conduite via une série d'animations avec les populations de l'aire desanté concernée. Ces séances ont fait ressortir différents aspects :

ï Le problème de l'accessibilité financière au centre de soins du fait des faibles revenus de la population, particulièrement à certainespériodes de l'année

ï L'inexistence de la notion d'épargne de santé

ï L'absence de liquidité financière

ï Le fait de ne pas donner la priorité aux dépenses de santé par rapport aux autres types de dépenses (on ne dépense pas de l'argentpour se faire soigner quand on est malade)

La plupart des malades se rendent ainsi au centre de santé uniquement les jours de foire, car c'est le moment propice pour seprocurer de l'argent liquide en vendant quelques biens. Cela explique qu'il n'est pas rare de voir les parents des patients se présenterd'abord au centre pour faire estimer le coût des soins avant de se rendre au marché pour vendre bétail, grains, poissons et autresproduits pouvant couvrir le montant de la dépense. Les personnes qui n'ont aucun moyen, ou presque, soit se retournent vers les tradi- thérapeutes, soit vers les vendeurs ambulants des médicaments, ou tout simplement restent à la maison. (7)

Une étude menée en France par Denis RAYNAUD montre qu'au delà de l'influence de l'âge, du sexe et de l'état de santé, lescaractéristiques socio- économiques et le bénéfice d'une assurance maladie complémentaire influent sur la consommation de soins.

Alors que la structure de la consommation des personnes issues de milieux sociaux favorisés est plutôt tournée vers les soinsambulatoires, celle des plus modestes a tendance à privilégier les soins vers l'hôpital : c'est le cas des personnes issues de ménagesdont la personne de référence est ouvrière ou n'a pas reçu d'éducation secondaire, ainsi que des personnes issues de famillesmonoparentales.

En outre, les personnes bénéficiant d'une assurance complémentaire engagent des dépenses ambulatoires supérieures de 29% à cellesdes personnes qui en sont dépourvues, les bénéficiaires de la CMU complémentaire engageant quant à eux des dépenses demédicaments et d'omnipraticiens supérieures à celles des autres assurés complémentaires.

Enfin les déclarations portent sur le renoncement aux soins pour des raisons financières, qui concernent essentiellement les soinsdentaires,optiques et de spécialistes,sont réduites de plus de moitié quand les personnes sont couvertes par une assurancecomplémentaire.(32)

Dans une étude menée au Canada auprès des ménages à faible revenu, il ressort que plusieurs participants ont déclaré recourir à uneforme ou une autre des services de santé ou à des services communautaires pour survivre. Les services étaient aussi considéréscomme un moyen d'atténuer l'isolement et de faire face au stress. Les principaux thèmes qui se dégagent de l'analyse des donnéescomprennent les facteurs qui influencent l'utilisation des services de santé et les expériences personnelles, ainsi que desrecommandations pour améliorer les services et modifier les politiques.

Divers facteurs affectent le recours à une gamme d'organismes et de services en raison de leur influence sur la capacité ou le désird'utiliser des services. La compétence, la confidentialité et le besoin d'autosuffisance sont des facteurs clés qui influencentl'utilisation des services. La capacité du personnel de première ligne à écouter et comprendre les personnes à faible revenu, à leurmanifester de l'empathie et à les traiter avec respect a influencé le taux d'utilisation. L'accès aux services variait également selon laproximité, la capacité de payer et la commodité, la connaissance de leur existence, et leur iniquité fondée sur le statut de personne àfaible revenu, le racisme, l'apparence physique et l'environnement de quartier.

Plusieurs réponses ont révélé les expériences des personnes face aux services. Les réponses ont également mis en lumière des besoinsen services, certains auxquels on a satisfait, et d'autres auxquels on n'a pas répondu. Les participants ont parlé de stratégiesinformelles (comme l'autodiagnostic/traitement) et structurées (comme la religiosité) auxquelles ils ont eu recours pour faire face auxexigences de la vie courante. Enfin, les participants ont indiqué que leur statut de personne à faible revenu leur laissait peu de choixquant aux services auxquels ils pouvaient avoir accès. (36)

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D'après les résultats d'une enquête dans les ménages réalisée à Nouna, dans une région rurale du Burkina Faso, les déterminants dupremier recours à un système des soins de santé et de la fidélité du patient au système choisi sont différents. Pour les services desanté modernes, le revenu du ménage, le niveau d'études, la résidence en zone urbaine et la compétence attendue du prestataire dessoins sont des facteurs prédictifs positifs du premier recours à un système de soins, mais non de la fidélité du patient, pour laquelleseule la qualité perçue des soins était prédictif positif. (26)

Au Cameroun, il a été constaté que 80% de la population revêt un profil de consommation de pauvre. Cela entraîne une faiblecapacité de recours aux soins et donc des dépenses de santé effectifs très faibles. La décision de se faire consulter dès l'apparition dela maladie est largement tributaire des moyens financiers disponibles. Le manque d'argent a constitué pour l'automédication moderneet l'abstention la raison fondamentale de la décision thérapeutique. (4)

En RD Congo, une évaluation des services de santé réalisée en 1998 sur les mutuelles de santé a montré une faible accessibilité de lapopulation aux soins de base , soit 26% et qu'à peine 37% de la population avait accès aux médicaments essentiels génériques. (37)

Une autre étude menée par la DEP/MS en 2004 révèle que 10% des ménages interviewés n'ont eu recours à aucun traitement pour sefaire soigner y compris avec des plantes médicinales par manque d'argent dans 79% de cas. Bien que les coûts des soins aient déjàété subventionnés à travers le pays, ils sont toujours inaccessibles. Le problème d'argent (manque d'argent (78,81%) et du coûtexcessif (11,02%)) constitue à 90% le motif principal de renoncement aux soins de santé dans un établissement moderne des soins.

Les personnes qui ont renoncé aux soins auraient bien voulu avoir l'opportunité de faire des choix et d'être satisfaits de vivre, maisleur état de pauvreté monétaire les a privé de cet avantage, les conduisant à un plus grand risque - maladie. La même étude montreque malgré que les interviewés se sont plaint du coût élevé des soins, 87% d'entre eux ont pu payer la totalité du coût exigé. Il y adonc lieu de nuancer les réponses des ménages sur l'appréciation du coût des soins en prétendant, dans 67% des ménages avec casde maladie, que le coût des soins est élevé. (23)

Une étude menée à Kinshasa en RDC analyse les déterminants de choix des populations pour les centres de santé par une enquête decomportement des ménages sur un échantillon représentatif de 1000 ménages, dans les zones de santé de Kinshasa en 1997. Pour ledernier épisode de maladie, les répondants ont recouru à 7 types des soins: le centre de santé (37%), le dispensaire privé (26,5%),l'automédication pharmaceutique (23,9%), le tradipraticien (21%), l'automédication traditionnelle (16,9%), la polycliniqueconventionnée (16,7%) et un hôpital de référence (10,4%).

La régression logistique a montré que l'on recourt d'autant plus au centre de santé qu'à une autre structure de soins (p < 0,05)lorsqu'on recherche la qualité des soins, l'application de bons tarifs et l'offre de services polyvalents. Par contre, le souci deproximité géographique par rapport au lieu de résidence du ménage appelle à utiliser le dispensaire privé. Lorsqu'on recherche laprésence d'un médecin ou l'existence d'une convention on choisit plutôt la polyclinique privée conventionnée. Ceux qui ont cherchéune solution à un type particulier de maladie ont plutôt choisi le tradipraticien.

En conclusion, les résultats de cette étude montrent que si les populations choisissent les soins offerts par le centre de santé, c'estparce qu'elles les jugent de bonne qualité. Des soins intégrés et offerts par le même technicien, de formation requise, sont un atoutmajeur à l'acceptabilité du premier échelon des soins de santé primaires à Kinshasa. Cette étude suggère qu'il serait sans doutebénéfique d'intégrer les structures de soins privées non officielles dans le système des soins de santé primaires, pour autant qu'ellespuissent atteindre un niveau de qualité comparable à celui des centres de santé.

Pour que le tradipraticien puisse jouer un rôle complémentaire important dans la réalisation des soins de santé primaires, même enmilieu urbain, il est suggéré d'étudier la possibilité de privilégier des lieux de communication. En outre, étant donné le faible pouvoird'achat des habitants de la ville et l'existence préalable des tontines de solidarité, des conventions apportant un allégement du coûtdes soins de santé dans le chef des communautés locales devraient pouvoir être intégrées dans l'organisation du système de santéurbain. (14)

L'étude effectuée dans les hôpitaux du réseau BDOM- Kinshasa en 2004 sur les coûts annexes des soins d'hospitalisation desmalades relève que l'accès des malades aux soins de santé est en relation inverse avec la taille des formations sanitaires qu'ilsfréquentent : les malades commencent par fréquenter les formations médicales les plus proches et les plus petites, avant d'êtretransférés dans celles qui sont les plus éloignées pour un meilleur suivi. Par ailleurs, plus la formation est petite, plus les malades descatégories pauvres sont à même d'y supporter les coûts des soins. Mais il s'agit vraisemblablement des soins d'une moindre qualité,avec un personnel médical moins qualifié et donc moins onéreux. (11)

Localement, dans la province, une enquête socio - économique et d'accessibilité aux soins venait d'être organisée par Malteser enseptembre 2004. Il ressort de cette étude que les conditions socio - économiques précaires dans lesquelles vivent les populations des7 zones de santé étudiées ne permettent pas à la population d'accéder facilement aux soins de santé de base. (13)

De ce qui précède, nous pouvons retenir que dans les Pays en voie de développement en général et en particulier la RDC, l'utilisationdes services de santé de base pose d'énormes difficultés et nécessite de faire l'objet d'une préoccupation majeure du gouvernement.La littérature en notre possession prouve que malgré les moyens consentis à cet effet, une grande partie des populations reste exclueaux soins de santé. Cependant, les informations ne sont pas parfois disponibles, fiables et adaptées pour guider la planification et laprise des décisions. Aussi, cette littérature ne nous permet pas de cerner comment la population se comporte pour résoudre sesproblèmes de santé en situation de crise et quels sont les facteurs déterminants pour lui faciliter l'accès aux soins. Ce qui constituemalheureusement un frein au développement durable dans les Pays en Développement.

1.3. Le problème

Au lendemain de leur indépendance, les pays africains, y compris la RDC déclaraient la santé comme un droit et instauraient lesystème favorisant l'accès aux soins de santé pour tous. Cependant, les systèmes de santé hérités de la période coloniale, basés surdes infrastructures hospitalières lourdes, n'étaient pas adaptés à la répartition démographique et aux besoins de santé de base de cespays.

Les années 80 virent donc une réorganisation profonde des systèmes de santé en Afrique, avec une forte décentralisation et unestratégie axée sur la prévention et les soins de santé primaires. C'est à Alma Ata en 1978 que les pays membres de l'OrganisationMondiale de la Santé donnèrent officiellement le point de départ de cette nouvelle stratégie. Elle se heurta pourtant rapidement à laquestion de son financement.

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Les pays africains surendettés ne pouvant plus financer leurs services de santé, l'idée du financement des services de soins par lerecouvrement des coûts des prestations auprès des malades fit son apparition au début des années 80 et fut officiellement lancée parl'OMS à Bamako en septembre 1987 sous le nom d'Initiative de Bamako (IB). Son postulat de base était que le malade serait prêt àpayer une somme raisonnable pour sa santé, à condition qu'il puisse trouver un service et un personnel de qualité, adapté à sademande.

Cependant, la profondeur de la crise économique que connaît la RDC a hypothéqué largement les chances de succès d'une telleinitiative. La baisse du budget de l'Etat alloué à la santé, s'est accompagnée d'une baisse du revenu moyen des ménages et d'unehausse des disparités au sein des populations.

Concernant la capacité de la population à recourir aux soins, cette crise économique, accentuée par les deux guerres successives qu'aconnu le pays a considérablement modifié la demande de soins de santé de la population. D'une part, l'appauvrissement despopulations a entraîné une baisse de la capacité financière de recours des ménages aux soins de santé et, d'autre part, la baisse dubudget de l'Etat consacré à la santé a entraîné une substitution en matière de financement de ce secteur au détriment de la demandepublique en affectant profondément les plus pauvres. Ces éléments ont eut de fortes conséquences non seulement sur le niveau desdépenses de santé mais aussi et surtout sur les formes d'accès aux soins.

La mission qui revient au gouvernement est de promouvoir l'état de santé de toute la population, conformément au principe de la «Santé pour Tous et par Tous » en fournissant des soins de santé de qualité, globaux, intégrés et continus avec la participation del'Etat, de la communauté, des intervenants intérieurs et extérieurs.

L'objectif principal du gouvernement assigné aux services de santé est de fournir à la population des soins de santé qui s'exprimenten terme de qualité, d'accessibilité et d'équité.

L'atteinte de cet objectif exige pour ce faire, la connaissance des déterminants de recours aux soins, de la demande exprimée par lapopulation en terme de nature de services de santé attendus, de la capacité contributive des populations, combinée d'uneconnaissance fine de l'organisation du système de santé par type d'offre permettant de déterminer les stratégies alternatives en termed'organisation et de financement du système d'offre de santé viable.

La viabilité des services de santé a souvent été négligée. La capacité du centre de santé à couvrir ses coûts suppose une fréquentationsuffisante du centre, et des acteurs qui contrôlent les recettes et limitent les dépenses superflues.

Certes la santé n'a pas de prix, mais les services de santé, eux, ont un coût, et l'on ne peut dépenser plus que ce que l'on possède.Quoique pauvres pour la majorité d'entre elles, les populations dépensent de l'argent pour se faire soigner. La question n'est donc pasde savoir s'il faut ou non faire payer les services de santé étant donné que la population paye déjà beaucoup. Il s'agit plutôt de sedemander:

S'il est possible dans les conditions actuelles de la RDC de fournir des services de santé de qualité à un prix accessible pour lamajorité de la population

Si les ressources disponibles privées et publiques sont suffisantes pour assurer le financement à long terme de ces services

Pour pouvoir répondre à ces questions, il est nécessaire d'évaluer les facteurs qui poussent la population à utiliser les services desanté modernes ainsi que les différentes barrières rencontrées qui empêchent à cette population d'utiliser ces services qui du restedemeurent moins utilisés dans notre pays.

Les décideurs sanitaires devraient donc chercher à soutenir l'émergence de services de santé qui offrent de façon continue lesprestations accessibles, de qualité et à un coût réduit pour l'utilisateur et qui soient pérennes sur le plan des soins, de leur gestion, etde leur financement.

Pour y arriver, ils doivent disposer des données nécessaires leur permettant de prendre des mesures adéquates.

Cependant, bien qu'il y ait eu plusieurs investigations sanitaires dans le pays, les déterminants de l'utilisation des services de santérestent très mal connue en RDC et plus particulièrement dans la province du Sud Kivu. Ainsi, dans le contexte de réformes dusystème de santé envisagées au pays, l'étude des déterminants de l'utilisation des services de santé par les ménages pourrait devenirun instrument pour informer la formulation des politiques et stratégies de financement des soins de santé et la mise en place depolitiques permettant de promouvoir un système de santé plus efficient et plus équitable. La présente étude s'inscrit dans cetteperspective.

Elle va donc tenter de répondre à la question suivante: Quels sont les facteurs qui déterminent l'utilisation des services et le choix duprestataire des soins de santé ?

Les résultats de cette étude devraient contribuer à l'élaboration de la politique sectorielle de santé dans le cadre de la stratégienationale de réduction de la pauvreté et de l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement en fournissant aux décideursles outils d'analyses qui leur sont nécessaires. D'où l'intérêt que nous y avons porté.

1.4. Objectifs de l'étude

1.4.1. Objectif général

L'objectif général de cette étude est d'identifier les déterminants de l'utilisation des services de santé afin de proposer les axesd'amélioration à apporter au système de santé pour mieux répondre à la demande et satisfaire les besoins des plus pauvres

1.4.2. Objectifs spécifiques

Cette étude se propose comme objectifs spécifiques de :

ï Décrire les caractéristiques socio -économiques des ménage et leur comportement face à la maladie.

ï Identifier les facteurs qui déterminent l'utilisation des services de santé.

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ï Evaluer les dépenses des ménages pour la santé de leurs membres.

ï Proposer des pistes d'interventions pour assurer une meilleure utilisation des services de santé par la population la plus vulnérable.

Ces données devraient permettre aux décideurs politiques, aux acteurs humanitaires et médicaux d'acquérir des informations fiablessur l'utilisation des services de santé pour mieux répondre aux besoins des populations et les guider de manière objective dans leursinitiatives. Ces informations permettront également de mesurer les limites des projets d'appui aux soins de santé primaires et deréorienter si, nécessaire, les programmes.

1.5. Hypothèses

· L'utilisation des services de santé par les ménages est fonction de caractéristiques socio - économiques du ménage. Il est alorspossible d'agir sur ces facteurs pour améliorer l'utilisation de ces services de santé.

· Les dépenses de santé prennent une part importante dans les dépenses totales des ménages. Elles sont déterminantes pour expliquerle niveau d'utilisation des services de santé par les ménages.

· Les difficultés financières constituent pour la majorité des ménages l'une des barrières rencontrées dans l'utilisation des services desanté.

1.6. Méthodologie

Type d'étude, et techniques de collecte des données

L'étude est descriptive transversale. Par rapport aux objectifs de la recherche, plusieurs techniques quantitatives et qualitatives ontété utilisées.

Les données ont été colletées à l'aide d'un questionnaire préétabli qui a été adressé aux ménages de la zone de santé de Kadutu.Après son pré- test, ce questionnaire a été administré aux ménages par une équipe de six enquêteurs préalablement formés à cet effet.Il était relatif à la composition et la situation sociodémographique du ménage, la morbidité, l'utilisation des services de santé et à lasituation socio économique des ménages et autres variables nécessaires pour cette étude. Nous avons choisi le ménage commeéchantillon et non la famille qui peut être entendue au sens large du terme (famille élargie).

Les enquêteurs ont été choisis en fonction de leur formation (gradués en santé publique de l'ISTM Bukavu et en développement ruralde l'ISDR Bukavu) et de leur aptitude à parler le français et le Swahili, langues dans lesquelles le questionnaire était proposé.

L'aire de santé étant la plus petite unité d'organisation administrative du système de santé, elle nous a permis d'étudier la demandedes soins de santé. Dans ce cadre, les unités statistiques à enquêter étaient constituées des ménages pour ce qui est de l'analyse del'utilisation des services de santé. Nos répondants étaient plus constitués des chef de ménages ou leurs conjoints.

Les informations collectées ont été complétées par des interviews structurées avec des prestataires des soins de santé afin derecueillir également leurs considérations au sujet de l'utilisation des services de santé. Nous avons à ce sujet fait recours à desentretiens ouverts avec différents types d'interlocuteurs notamment, les autorités sanitaire provinciales, les bourgmestre descommunes de Kadutu et Kasha, le médecin chef de zone et son équipe, les infirmiers titulaires des centres de santé, les responsablesdes églises, les ONG.

La revue documentaire a été utilisée pour analyser, comprendre et présenter la manière dont le problème a été abordé par différentsauteurs et recherche à travers le monde afin de pouvoir présenter une alternative compatible avec les caractéristiques de la zone desanté de Kadutu telles qu'elles nous ont été révélées par l'enquête.

1.6.1. Modèle conceptuel

Figure N°1 : Modèle conceptuel de l'utilisation des services de santé

Politique nationale de la santé

Organisation de l'offre des soins de santé (services de santé)

Comportement de recours aux services de santé

(Utilisation des services de santé)

Résultats de santé

Caractéristiques socio - économiques et culturelles de la population (ménages)

Enquêtes ménages

Capacité d'utilisation

Cette figure permet de voir le lien qui peut exister entre les différentes caractéristiques de la population et l'utilisation des services desanté, ainsi que ce que cela peut avoir comme implication sur la définition de la politique sanitaire.

1.6.2. Variables

a. Variable dépendante :

La variable dépendante de cette étude est :

- Utilisation des services de santé (demande des soins) : L'utilisation des services de santé est un événement dichotomique ; soitl'individu utilise, soit il n'utilise pas. La demande des soins de l'individu est donc mesurée par la probabilité d'accéder aux services

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de santé s'il est malade. Ainsi, deux individus ayant des caractéristiques socio - économiques différentes auront des probabilitésinégales d'accéder aux soins.

b. Variables indépendantes :

Les variables indépendantes retenues dans le cadre de cette étude pour les différents modèles qui seront ajustés sont :

- Le coût des soins,

- Le revenu du ménage,

- La structure par âge et par sexe,

- Le niveau d'instruction du chef de ménage,

- La taille du ménage.

- La gravité de la maladie

- Appartenance à une mutuelle de santé

- Appartenance de la structure de santé

1.6.3. Echantillonnage.

Un échantillonnage en grappes a été utilisé. Comme relevé ci-dessus, les aires de santé constituent des grappes. Ce qui donne untotal de 10 Grappes pour l'ensemble de la zone de santé.

L'échantillon était composé des ménages de la zone de santé de Kadutu. Pour ce faire nous avons effectué un échantillonnagealéatoire à plusieurs degrés. Au premier degré, six aires de santé de la zone ont été tirées au hasard. Au second degré, dans chaqueaire de santé retenue, nous avons tiré au hasard deux avenues. Une fois dans l'avenue, la direction à prendre était tirée au hasard parla méthode dite de la « bouteille ». Avec la table des nombres aléatoires, les enquêteurs tiraient une maison au sort et commençaientl'enquête par cette maison. Ils continuaient l'enquête avec la deuxième maison la plus proche et ainsi de suite jusqu'à atteindre lenombre de ménages requis.

Taille de l'échantillon

Il n'existe pas de données locales exactes indiquant la proportion de malades incapables d'utiliser les services de santé. En partant del'hypothèse que seulement 50% des malades seraient plus touchés par le problème, le calcul de la taille de l'échantillon nécessairepour faire une inférence sur la population donne :

p : proportion des malades touchés par le problème d'utilisation des services de santé = 0,5

q : proportion des malades qui ne sont pas touchés par le problème = 1-p = 1- 0,5 = 0,5

Sachant que la population de la zone de santé est supérieure à 10.000 habitants

z = l'écart correspondant à un degré de confiance de 95% (1,96).

= le risque d'erreur de 5 %

d = la précision absolue de 5%,

Nous avons calculé n la taille de l'échantillon par la formule suivante :

Ce qui a donné un échantillon de : ménages

Dans le but de palier au risque de non-réponses, qui peut subvenir dans des études pareilles, et pour ne pas tomber en dessous de lataille minimale qui garantit la précision dans l'estimation des paramètres, cet échantillon a été ramené à 400 ménages que nouspensons convenir pour cette étude.

Ces ménages ont été repartis de manière proportionnelle à la taille de la population pour chacune de six grappes choisies telles queprésentées dans le tableau ci - dessous :

Tableau N°1 : Choix de l'échantillon des ménages

N° Aire de santé Population Aire choisie % Nombre ménages

1 CS Neema 23277

2 CS CBCA Nyamugo 21624 21624 12% 48

3 CS Funu 23961 23961 13% 52

4 CS Uzima 12448

5 CS 8e Cepac Buholo 27437 27437 15% 60

6 CS Buholo Biname 28980

7 CS CECA Mweze 25148

8 CS Maendeleo Cimpunda 49717 49717 27% 1O8

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9 CS Ciriri 39634 39634 22% 88

10 CS Maria 18542 18542 11% 44

Total 270768 180933 100%400

Comme relevé précédemment, pour faciliter la collecte des informations, des enquêteurs ont été sélectionnés sur base de leurscapacités, de leur connaissance du terrain et de leur habilité à parler le français et la langue locale (Swahili). Ces enquêteurs ont étésoumis à un entraînement spécifique sur la méthodologie et les procédures à utiliser, ainsi qu'à un pré - test.

La supervision de l'enquête était assurée par le chercheur principal qui était sur terrain avec lesdits enquêteurs.

1.6.5. Plan Collecte des données

Les activités de collecte des données ont été précédées de l'obtention d'une autorisation officielle, ensuite des contact ont été prisavec les autorités politico - administratives des commune de Kadutu et Kasha ainsi que celles du Bureau Central de la Zone de santéen vue de leur expliquer le bien fondé de l'étude.

On a ensuite procédé au recrutement des enquêteurs qui ont aidé à la collecte des données suivant les critères évoqués ci - dessus.Une formation suivie d'un pré - enquête ont ensuite été organisées à leur intention. Après cela, les enquêteurs, et le chercheurprincipal se sont rendus dans les différentes aires de santé pour collecter les données.

Les tâches de l'enquêteur se résumaient à la collecte des données à l'aide d'un questionnaire et à la vérification des données, ilsdevaient s'assurer qu'elles sont complètes, précises et correctement enregistrées. A la fin de la journée, toute l'équipe d'enquêteurs seretrouvait avec le chercheur principal qui supervisait les enquêtes pour vérifier les données ainsi collectées, passer en revue lesdifficultés éventuelles rencontrées et contrôler le remplissage de chaque questionnaire.

Le chercheur principal vérifie minutieusement de nouveau chaque questionnaire et lui attribue un numéro. Le masque de saisie et lacodification ont été effectués par le chercheur principal avec l'appui d'un statisticien, les données ont été ensuite introduites dansl'ordinateur.

1.6.6. Plan de traitement et d'analyse des données

Les données collectées ont été saisies et traitées de manière informatique par le chercheur principal avec l'appui d'un statisticien àl'aide des logiciels EPIDATA 1.5, SPSS 10.4 et Excel 2003. Le masque de saisi a été élaboré dans le logiciel EPIDATA qui permetune saisie intelligente des questionnaires. Toutes les productions statistiques (les fréquences, les tableaux croisés, les moyennes, lesécarts - types, les sommes, les minima et les maxima) ont été effectuées avec le logiciel SPSS (Stastical Package for social sciences).Les graphiques ont été produits grâce au logiciel Excel.

L'analyse des données a reposé surtout sur des techniques économétriques notamment sur le modèle de régression logistique(Modèle Logit). L'avantage de cet outil est qu'il nous permet de déterminer :

§ Dans quelle mesure les facteurs considérés expliquent la variable dépendante,

§ L'ampleur et la direction (positive ou négative) de la relation entre chaque facteur et lavariable dépendante après avoir contrôlé les effets des autres facteurs présents dans le modèle

§ La contribution de chaque facteur à expliquer la variable dépendante au-delà de tous lesautres facteurs contenus dans le modèle.

Le logiciel économétrique EVIEWS 3.0 a été utilisé pour estimer le modèle.

Nous nous sommes intéressé ici à la validation du modèle, aux signes attendus, à la valeur des coefficients ainsi qu'aux variablesjugées significatives dans notre modèle. L'interprétation du modèle retenu a été faite pour conclure notre analyse.

L'équipe d'analyse était composée du chercheur principal, d'un expert en économétrie et un expert de l'école de santé publique.

Les résultats de cette analyse sont présentés sous forme de tableaux et de graphiques.

1.7. Canevas de présentation

Ce travail est reparti en quatre chapitres dont le premier porte sur l'introduction générale. Dans ce chapitre nous allons relever lecontexte général de l'étude, les objectifs, les hypothèses et la méthodologie utilisée.

Le deuxième chapitre parle des généralités sur le système de santé en RDC. Il s'agit ici de présenter les grandes lignes de la politiquesanitaire en RDC, l'organisation du système de santé, du fonctionnement des zones de santé et du financement du système de santéen RDC.

Dans le troisième chapitre nous allons décrire les caractéristiques des ménages de la zone de santé de Kadutu et leur comportementface à la maladie et le quatrième chapitre sera consacré aux déterminants de l'utilisation des services de santé dans la zone de santéde Kadutu.

Nous allons terminer par une conclusion et des suggestions.

Chapitre II : LE SECTEUR SANITAIRE EN RDC

2.1. Organisation du système de santé en RDC

Dans le monde complexe d'aujourd'hui, il peut être difficile d'indiquer avec exactitude ce qu'un système de santé, en quoi il consisteet où il commence et se termine. Le rapport sur la santé dans le monde 2000 définit un système de santé qui inclut toutes lesactivités dont le but essentiel est de promouvoir, restaurer ou entretenir la santé.

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Les services de santé officiels, y compris la prestation par des professionnels de soins médicaux individuels, se situentmanifestement à l'intérieur des limites du système de santé. Il en va de même des actions des guérisseurs traditionnels et de toutes lesformes de médication, qu'elles soient ou non prescrites par un prestataire, ainsi que des soins à domicile qui constituent 70 %à 90%de l'ensemble des soins).

Des activités traditionnelles de santé publique comme la promotion de la santé et la prévention des maladies, et d'interventionsfavorables à la santé comme l'amélioration de la sécurité routière et de l'environnement font aussi partie d'un tel système, mais lesmesures qui ont un objectif principal autre que la santé, l'éducation par exemple, n'entrent pas dans cette définition, même si ellesont des retombées favorables à la santé. Le système général d'éducation ne correspond donc pas à cette définition, mais l'éducationexpressément en rapport avec la santé y est comprise, tout comme les actions principalement destinées à améliorer indirectement lasanté en influençant le fonctionnement de systèmes autres que sanitaires, par exemple les mesures de scolarisation des fillettes ou lesmodifications des programmes visant à faire des étudiants de meilleurs futurs prestataires et consommateurs de soins de santé.

Cette définition d'un système ne suppose aucun degré particulier d'intégration et n'implique pas obligatoirement la présence d'unepersonne chargée de l'administration générale des activités qui le composent. Dans cette acception, chaque pays dispose d'unsystème de santé, aussi fragmenté soit-il entre diverses organisations ou aussi peu méthodique qu'apparaisse son exploitation.L'intégration et l'administration générale ne déterminent pas le système, mais elles peuvent exercer une grande influence sur saperformance. (29)

En bref, pour l'OMS, Un Système national de la Santé est un ensemble ordonné et cohérent de structures de Santé ayant des missionsspécifiques chacune et qui produisent des services de management et/ou des prestations de soins de Santé pour la population duPays. (29)

Ce système de santé doit non seulement améliorer la santé des gens, mais aussi les protéger contre le coût financier de la maladie, etles traiter avec dignité.

Les systèmes de santé ont ainsi trois objectifs fondamentaux :

- Améliorer la santé de la population desservie ;

- Répondre aux attentes des gens ;

- Assurer une protection financière contre les coûts de la mauvaise santé. (29)

En ce qui concerne la RDC, le système national de Santé comprend de nos jours les formations sanitaires des secteurs public, privéet communautaire, l'administration de la Santé Publique, les Programmes de lutte contre les maladies, les structures de formation etde recherche et les structures de production et d'approvisionnement pharmaceutique.

Les caractéristiques de l'organisation sanitaire en RDC ne peuvent se comprendre qu'à la lumière de l'histoire du secteur « santé »depuis la colonisation jusqu'à l'implantation effective de l'organisation en « Zone de santé » sous le régime de Mobutu. Sonélaboration résulte en effet d'un long processus d'expériences et d'héritages impliquant une multitude d'acteurs et engendrant unevéritable culture sanitaire que ce soit à un niveau institutionnel ou populaire.

Nous résumons ici les grandes lignes historiques ayant marqué la conceptualisation et la réalisation de l'organisation sanitaire dansnotre pays la RDC.

2.1.1. Le secteur sanitaire colonial

A ses débuts, l'action sanitaire coloniale découle directement de l'action militaire. Le rôle principal du personnel médical est d'abordde soigner les militaires et les administrateurs.

Progressivement, la population indigène dont les colons ont besoin pour le fonctionnement de divers services va croître et former devéritables agglomérations créant ainsi la nécessité d'un service de santé plus organisé, réalisé par l'implantation d'hôpitaux. Ceshôpitaux sont érigés aussi bien par l'administration coloniale que par des sociétés privées.

L'hôpital devient rapidement le symbole de l'action sanitaire durant la colonisation.

Les centres de soins sont en majorité cantonnés dans les villes, ce qui a créé un déséquilibre important entre les villes et lescampagnes. Cependant, dans le contexte naissant de développement de grandes compagnies industrielles et de recherche de maind'oeuvre dans les campagnes, l'Administration coloniale se voit contrainte d'organiser un service santé en milieu rural « poursauvegarder la santé des indigènes aux services de l'Etat ».

Une autre caractéristique du secteur colonial de santé au Congo est la multiplicité des organismes paraétatiques, philanthropiquesou des missions. En dehors des grands centres, les services de santé sont assurés par les missions religieuses et les sociétésindustrielles.

Cependant, ces services co-existent plus qu'ils ne collaborent. Le gouvernement ne contrôlait que peu les actions sanitaires qu'ilcoordonne et très faiblement celles des sociétés industrielles et des organismes philanthropiques qui disposent de fonds propres.

Bref, le réseau sanitaire colonial est donc constitué d'une mosaïque de services aux liens mal définis mais présente cependantl'avantage d'être dense et fonctionnel. (27)

2.1.2. Le secteur sanitaire après l'indépendance

En 1960, la coupure du cordon ombilical avec la puissance coloniale met le pays au défi de suppléer au vide sanitaire matériel,financier et surtout conceptuel crée par le départ des techniciens coloniaux. Un des premiers soucis des dirigeants est de donner à lapopulation les possibilités d'accès aux soins de prestige accomplis dans les hôpitaux. A défaut d'outils conceptuels, le pouvoirindépendant utilise alors la structure existante, l'hôpital. Mais pour le faire fonctionner et maintenir la qualité des soins, le pays abesoin de personnel qualifié dont il ne dispose pas.

C'est ainsi que, dans un premier temps, une assistance technique extérieure va suppléer à ce manque et se consacrera à des activités

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curatives ponctuelles dans les hôpitaux.

Dans un second temps, un vaste programme de formation du personnel congolais entrepris peu avant l'indépendance, aussi bien àl'intérieur du pays, par l'ouverture de deux facultés de médecine (Kinshasa et Lubumbashi), ainsi que des bourses octroyées auxcongolais pour des études et stages dans les pays étrangers permettra de préparer une relève du personnel étranger. Soulignons queces formations s'effectuaient au détriment du personnel paramédical essentiellement actif en milieu rural.

Des profonds changements s'opèrent dans les financements des soins de santé ; en effet, il n'est dorénavant plus possible de pratiquerune politique des soins gratuits telle qu'elle était menée durant la période coloniale ; il convient alors d'y intégrer une participationplus large d'acteurs. Ainsi, dès le début des années 70, les premières « zones de santé » voient le jour de façon expérimentalecontribuant chacune de façon spécifique à la mise en oeuvre de la stratégie nationale en matière de santé.

En 1975, le Commissaire d'Etat à la Santé Publique de l'époque convoque ainsi deux commissions chargées de définir la nouvelleunité de soins de santé au Zaïre : la « zone de santé » rurale et urbaine, dont l'objectif prioritaire est de faciliter l'accessibilité dessoins de santé à toute la population.

En 1980, la RDC adhère, tout comme 158 Etats membres de l'OMS, à la politique de « soins de santé primaire » promulguée à Almaata en 1978. Ses options, déjà défendues depuis quelques années par le Gouvernement zaïrois, reçoivent de la sorte la connaissanceformelle de l'ensemble de la Communauté Internationale. C'est ainsi que l'Administration Zaïroise adopte officiellement en 1981,une politique sanitaire reposant sur les « soins de santé primaire » organisé par une division du territoire en « Zone de Santé ».

A ce jour, l'organisation des structures de santé est clairement définit en RDC. La politique nationale et l'organisation s'appuient surles zones de santé au nombre de 515 actuellement.

2.1.3. Le système sanitaire de la RDC

Un système de santé de proximité devra, pour bien fonctionner, comporter au moins un et de préférence deux types de structureautres que l'hôpital. La principale condition est la mise en place d'un réseau de centres de santé avec un personnel composéprincipalement d'infirmières et de personnels paramédicaux qualifiés. (28)

Le système sanitaire de la RDC est organisé en trois paliers ayant chacun son rôle spécifique :

· Le niveau central comprend le Cabinet du Ministre, le Secrétariat Général de la Santé, les directions centrales et les programmesspécialisés. Ces structures jouent un rôle normatif, de coordination et d'orientation stratégique. (Voir normes sanitaires RDC)

· Le niveau intermédiaire est la L'inspection provinciale de la santé et ses divisions qui ont pour rôle un appui technique aux ZSavec des fonctions de coordination, de formation, suivi, supervision, monitoring, évaluation, inspection et contrôle. Le District deSanté sert de relais entre l'inspection Provinciale et la Zone de Santé.

· Le niveau opérationnel : c'est la Zone de Santé, elle est l'unité de base de planification sanitaire. A ce niveau, la RDC a opté pourun système sanitaire á deux échelons.

Le premier échelon est un réseau de centres de santé qui ont pour mission d'offrir á la population un paquet minimum d'activités deprestation de Soins de Santé Primaires (PMA), avec la participation communautaire;

Le deuxième échelon est l'hôpital général de référence qui offre un paquet complémentaire d'activités de soins de santé de référence(PCA).

Les deux échelons de soins sont reliés entre eux par un système de référence et de contre référence.

Notons ici que Le secteur privé joue un rôle important dans le système de santé congolais, notamment dans les centres urbains. Iln'est néanmoins pas en mesure de répondre à l'essentiel des besoins - et reste hors de portée financière pour la majeure partie de lapopulation. Il est pourtant important de s'assurer de son implication pleine et entière dans tous les efforts de revitalisation du secteur.

Le secteur de la santé en RDC est marqué par plusieurs caractéristiques importantes :

· Un faible engagement historique de l'Etat, à la fois en termes de financement du système, de régulation du secteur et de fourniturede services de soins médicaux.

· Une participation importante du secteur privé, des organisations religieuses et des ONG, qui gèrent un nombre important decentres de santé et la moitié des hôpitaux.

· Une couverture inégale du territoire, malgré le système de zones de santé mis en place dans les années 1970, avec un déséquilibresensible entre les zones urbaines et les zones rurales, ainsi qu'entre Kinshasa et le reste du pays. (16)

Les années de conflit ont laissé des cicatrices durables sur le système de santé qui était déjà sensiblement affaibli: destructions etdégradations des bâtiments et matériels (du fait des combats, des pillages, du manque d'entretien et du non remplacement deséquipements), cruel manque de consommables (en particulier de médicaments qui ne sont pas disponibles à proximité pour un tiersde la population et pas accessibles financièrement pour les deux tiers de la population), perte ou la fuite de personnel médical etinfirmier (ceux qui restent n'étant plus payés que par intermittence avec des conséquences importantes sur leur motivation etdisponibilité), important retard technologique.

La situation est aggravée par l'appauvrissement de la population et la détérioration des conditions de vie - notamment en ce quiconcerne l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, la promiscuité dans laquelle vit une grande partie de la population, ainsi que lapropagation du VIH/SIDA.

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Néanmoins, la structure du système de santé a survécu - notamment au niveau des zones de santé - et même pendant le conflit il aété possible de mener à bien des programmes nationaux (telles que les Journées de Vaccination). Ceci est largement dû au courage,au dévouement et au sens du devoir des personnels médicaux, ainsi qu'à la présence active d'un certain nombre de partenairesextérieurs malgré les difficultés. C'est sur cette base que le système de santé va pouvoir aujourd'hui être reconstruit.

2.1.4. Conséquences du délabrement du système sanitaire

Le délabrement du système sanitaire congolais est l'une des conséquences de la crise multiforme que traverse la RDC et de façondirecte, du sous financement du secteur de la santé qui en résulte.

Ce délabrement se traduit par deux faits majeurs et regrettables : l'incapacité des formations sanitaires à assurer les soins de santé, etl'état de morbidité et de santé lamentable de la population.

- Incapacité des formations sanitaires à assurer les soins de santé : La capacité des formations sanitaires de la RDC de répondre à lademande des soins de santé est fortement mise à l'épreuve. Les FOSA qui fonctionnent encore sont essentiellement financée par lapopulation, plus exactement par les malades et dans une moindre mesure par les bailleurs des fonds. Faute des moyens suffisants,ces FOSA n'ont pas l'équipement nécessaire et adapté ; elle ne peuvent s'approvisionner en médicaments par manque des devises ;elles utilisent un personnel démotivé.

La fuite des médecins qualifiés vers l'extérieur du pays en quête des conditions de travail et de vie meilleures illustre cettedémotivation. Même si des statistiques manquent actuellement pour l'attester, on sait par exemple que des centaines des médecinscongolais prestent dans les formations sanitaires de l'Afrique du Sud. Beaucoup de médecins qualifiés qui oeuvrent au pays ont créesleurs formations sanitaires privées, personnelles vers lesquelles ils détournent les malades qui viennent en consultation dans lesFormations sanitaires publiques ou de référence, privant celles - ci d'un nombre important de malades et donc de moyens defonctionnement.

Le corollaire en est que les malades trouvent difficilement les spécialistes qu'ils viennent consulter dans ces FOSA de plus en plusdésertées, il leur est demandé de suivre ces spécialistes dans leurs FOSA privées où les coûts des soins sont assez prohibitifs. Ilsemble qu'une bonne répartition des recettes réalisées de ces FOSA permettrait de juguler ce fléau.

La fermeture de plusieurs FOSA, et par conséquent la paralysie des activités de certaines zones de santé est un autre indice de cettecrise du secteur de la santé en RDC. Disons enfin que l'état de malpropreté dans lequel se trouvent les FOSA publiques ou deréférence est tel que les malades qui y sont hospitalisés finissent presque toujours par attraper d'autres maladies dues à cettemalpropreté. C'est notamment le cas du paludisme et de certaines infections. Il semble que cette malpropreté doit être placée sur lecompte de la démotivation du personnel et de manque de moyens financiers et matériels conséquents pour assurer l'entretien desbâtiments et de l'environnement immédiat. (11)

- Les conséquences sur l'état de santé de la population : Il résulte de la situation décrite ci - haut que la population accèdedifficilement aux soins de santé appropriés, ce qui influe sur son état de santé.

2.2. Grandes lignes de la politique sanitaire en RDC

La politique mondiale de la « Santé pour Tous » se base sur la prise en compte des besoins sanitaires des Communautés nationalesdans leur diversité et en fonction :

- des différents stades de la vie ;

- des lieux de résidence des familles ;

- des conditions de logement et d'habitat ;

- des caractéristiques culturelles ;

- du niveau socio-économique et ;

- de l'état de pauvreté.

De ce fait, tous les partenaires pour la Santé ont le devoir et le droit de partager l'information, de participer à l'élaboration,l'exécution et l'évaluation de politiques et de programmes de développement sanitaire.

La RDC ayant souscrit à cette politique mondiale de la santé pour tous, elle fonde sa politique de santé sur ce principe. Ainsi, afind'assurer l'accès du peuple congolais à une vie saine et lui permettre d'être socialement et économiquement productif, leGouvernement vise à promouvoir le droit à la Santé à travers le renforcement de mécanismes garantissant l'éthique en Santé, l'équitédans la distribution des soins et des services de Santé, la solidarité communautaire et l'humanisation des services de Santé.

Historiquement, la situation sanitaire de la RDC a connu des niveaux variables depuis la période coloniale jusqu'à ce jour. A l'aubede l'indépendance, la politique sanitaire était essentiellement axée sur la médecine curative avec des centres médicochirurgicaux etdes dispensaires satellites. La population ne pouvait accéder aux rares soins de Santé que grâce aux efforts de plusieurs intervenantsqui ont commencé à expérimenter des politiques de Santé Communautaire dont l'évolution progressive a abouti à la politiquesanitaire basée sur les soins de Santé primaires.

Ce système a fonctionné assez valablement grâce à l'existence d'une importante infrastructure héritée de la colonisation et l'appui desdifférents partenaires de l'Etat congolais jusqu'au début des années 90, avec l'élaboration du Plan d'Action Sanitaire 1982-1986 ; lasubdivision du territoire national en 306 zones de Santé (515 ZS après la réorganisation de la carte sanitaire en 2003) pour assurerl'accessibilité Géographique et logistique de la population aux soins de Santé ; la création d'un certain nombre de projets bilatérauxet multilatéraux pour rendre opérationnelles les zones de Santé ; la création d'un certain nombre de projets/programmes spécialiséspour appuyer la lutte contre les maladies ; l'élaboration de la Charte de Mbanza-Ngungu pour lancer les bases du partenariat intra etintersectoriel au niveau de la zone de Santé ; l'effort gouvernemental en collaboration avec les autres partenaires dans le domaine dela formation des cadres nationaux.

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La politique nationale de Santé est ainsi basée sur les principes suivants (20) :

- La qualité des soins et des services ;

- L'efficience et l'efficacité des projets et programmes de développement sanitaire ;

- La coordination intra et intersectorielle des prestations des services de Santé ;

- La participation communautaire ;

- La décentralisation des centres de prise de décisions ;

- La déconcentration des services de production des soins ;

- L'intégration des services spécialisés au sein des services de Santé de base.

Le but de cette politique sanitaire est de promouvoir l'état de Santé de toute la population, en fournissant des soins de Santé dequalité, globaux, intégrés et continus avec la participation communautaire, dans le contexte global de la lutte contre la pauvreté.

Pour ce faire, la RDC a pris comme option de (20) :

- Réorganiser, en concertation avec la territoriale, le système national de Santé, de manière à rapprocher la population des centres desoins par leur décentralisation et leur déconcentration ;

- Améliorer l'accessibilité aux soins par la couverture adéquate en infrastructures de Santé, par l'approvisionnement en équipementset en médicaments essentiels, le déploiement des ressources humaines sur toute l'entendue du pays et la mobilisation des ressourcesfinancières ;

- Assurer la qualité des prestations sanitaires par la mise en oeuvre effective des activités de suivi, de supervision, d'évaluation et decontrôle des programmes de Santé à tous les niveaux du système de Santé ;

- Pérenniser le système de Santé en développant le partenariat par la mise en place des mécanismes de collaboration intra etintersectorielle, la concertation, la coordination et la promotion du financement communautaire des soins tel que les mutuelles deSanté ;

- Améliorer le rendement des services par la motivation du personnel, le développement des activités d'information sanitaire, deformation du personnel de Santé, de recherche pour la Santé et de communication pour la Santé;

2.3. Financement du système de santé en RDC

Le financement de la santé doit permettre la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en place des mesures de prévention etde prise en charge médicale répondant au besoin des populations. L'amélioration de la santé des individus est le véritable moteur quiguide la conception des interventions dans ce domaine. (1)

En RDC Le financement du système sanitaire repose sur trois sources principales : les ménages, les aides extérieures et le budget del'Etat.

Durant l'époque coloniale (1885 à 1960), le financement de la santé était assuré par trois composantes à savoir l'Etat colonial, lesconfessions religieuses et le secteur privé animé par les sociétés dites à charte. A cette époque-là déjà, les bénéficiaires des soins desanté payaient eux-mêmes leurs factures des soins. Toutefois, l'Etat subventionnait les soins en les rendant financièrementaccessibles à tous. Le budget des dépenses ordinaires pour les services médicaux se chiffrait en cette période à environ 10% dubudget ordinaire total du Congo. (11)

Au moment de l'indépendance (1960), le Congo avait le système de santé le mieux organisé et parmi les plus performants del'Afrique. Mais suite aux difficultés budgétaires apparues à partir de 1960, aggravées par les troubles et les rebellions, le financementde la santé à l'instar de celui des autres secteurs de la nation devint aléatoire. (11)

Au cours des 30 dernières années, le poids du financement s'est transféré graduellement sur les ménages avec comme conséquencenon seulement la diminution de la fréquentation des services de santé, mais aussi la dégradation de l'Etat de santé des population quia atteint des niveaux alarmants comme nous l'avons montré dans le chapitre précédent.

Dans les années 80s, l'état prenait en charge la rémunération des employés du système ainsi que les coûts récurrents des niveauxcentraux et intermédiaires. Les bailleurs de fonds pourvoyaient principalement aux besoins d'investissement. Enfin les frais deconsultations étaient censés couvrir les coûts récurrents et la maintenance au niveau local, d'où le concept d'autofinancement desZS).

Cependant depuis les années 90 le financement repose sur les ménages. En effet, avec la décroissance des revenus de l'Etat dans lesannées 80, les dépenses publiques ont été allouées en priorité au paiement des salaires. La diminution des aides extérieures à partirde 1992 a affecté les dépenses d'investissement.

Actuellement, la situation est marquée par un très fort désengagement de l'Etat dans le financement du système de santé - en grandepartie du fait de la faiblesse des revenus fiscaux. La part des dépenses de santé dans les dépenses totales du Gouvernement est ainsipassé de 2,5% en 1972 à moins de 1% en 2002, répartis de la manière suivante: 62% pour les salaires des fonctionnaires, 14% endépenses de fonctionnement, 13% en investissements et 11% en budgets annexes et divers. Ceci correspond à environ $0.22 parhabitant, soit une baisse en termes réels d'à peu près 50% durant la période 1991-2002.

Ces trois dernières années, la part du budget de l'état allouée au secteur de la Santé a augmenté (en partie grâce à l'initiative PPTE)pour atteindre 7,2% du budget national en 2004. Toutefois la majeure partie du budget couvre les salaires et la répartitiongéographique est nettement en faveur de Kinshasa. Le budget est présentement alloué aux institutions publiques sur des baseshistoriques et ad hoc sans tenir toujours compte de la performance ou des besoins. Enfin, il existe un écart important entre le budgetet les dépenses réelles tant au niveau du volume (taux d'exécution estimés de 75% en 2002, 89% en 2003) que de l'allocation.

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2.3.1. Evolution, allocation et exécution du budget de l'État

Si l'on tient compte des normes fixées par l'OMS selon les quelles chaque pays doit consacrer 10 à 15% de son budget annuel ausecteur de la santé, la RDC est loin de respecter ces normes.

Tableau N°2 : Evolution du budget des dépenses courantes de la santé les dix dernières années.

Année Part du budget alloué à lasanté

Part du budget exécuté % exécuté par rapport au budgetalloué

Unité Monétaire

Montant % Montant %

1995 23 484 1,4 23 254 0,2 99% millions de NZ

1996 61 907 0,7 63 667 0,4 103% en millions de NZ

1997 199 358 0,3 77 664 0,2 39% en milliers de FC

1998 8 706 1 126 0 1% en milliers de FC

1999 3 394 0,2 20 344 0,4 599% en milliers de FC

2000 5 123 0,02 38 563 0,2 753% en milliers de FC

2001 191 530 0.3 83 218 0,1 43% en milliers de FC

2002 304 752 0,2 182 445 0.1 60% en milliers de FC

2003 2 137 468 0,59 ND en milliers de FC

2004 34 764 550 7,2 ND en milliers de FC

Sources :

1) Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 1973, 1979, 1985, 1990, 1996, 2000, 2002 - 2003

2) http://www.minfinrdc.cd

3) http://www.bcc.cd

Les questions d'allocations sont aggravées par le faible niveau d'exécution du budget dans le secteur. Les dépenses sont en effetsouvent partielles, irrégulières et non contrôlées. Les données de l'année fiscale 2001 suggèrent que les taux d'exécution sontd'environ 70% pour les salaires et d'environ 40 pour cent pour les dépenses courantes hors personnel (il n'existe pas d'informationdisponible sur l'exécution des crédits pour les dépenses communes et pour les budgets annexes). Le montant de $0.22 par habitantest donc une surestimation des sommes effectivement dépensées par l'Etat dans le secteur.

Aussi, les dépenses publiques pour la santé sont largement utilisées à Kinshasa, qui comprend environ 15% de la population maisreçoit 60% des dépenses salariales et dispose de près de la moitié des médecins les mieux formés du pays. L'allocation budgétaire estainsi de $0.89 par habitant à Kinshasa - et aux alentours de $0.10 par habitant dans les provinces. (16)

La problématique du financement des services provinciaux est un autre point crucial : en effet ceux-ci ne sont pas représentés dansle budget de l'état et en conséquence sont dépendants des prélèvements sur le niveau local.

2.3.2. Poids du financement sur les ménages

La dépense de santé des ménages est donc la seule source de financement pour les coûts récurrents des niveaux locaux etintermédiaires (en dehors de la contribution des bailleurs de fonds discutée ci-dessous). Le niveau élevé du coût des soins en est laconséquence. L'influence des communautés sur la tarification est quasi-inexistante et les mécanismes de financement ne sont pastoujours utilisés afin de stimuler la sensibilité à la demande. Il se manifeste donc un désengagement de l'Etat dans le secteur de lasanté.

La conséquence de ce désengagement de l'Etat est double :

· Le rôle des partenaires non - étatiques est prépondérant. La contribution du secteur public se limite à la propriété théorique desinstallations médicales et au versement partiel des salaires. La majeure partie des services de santé sont financés par les bailleurs defonds, les ONG internationales et leurs partenaires locaux (comprenant en particulier les églises), les entreprises (par les subventionset les services d'approvisionnement) et bien sûr les patients.

· Le coût des soins à la charge des populations a dramatiquement augmenté, laissant les services médicaux hors de portée despopulations les plus pauvres. La charge du financement du système de santé public retombe souvent sur les administrateurs et leurscommunautés, à travers des frais de consultation et d'autres contributions directes pour compléter les salaires des fonctionnaires del'Etat. Les demandes de rémunérations complémentaires par le personnel médical sont courantes - et les patients insolvables sontsouvent gardés de force dans les hôpitaux jusqu'à ce qu'ils s'acquittent des soins reçus. Les systèmes de soins privés sont souventhors de portée pour les bourses congolaises.

2.3.3. Besoin de financement du secteur

Les besoins de financement du secteur sont difficiles à évaluer. Il est nécessaire de distinguer les besoins en investissements de ceuxen coûts récurrents.

Les coupures budgétaires et la diminution de l'aide dans les années 90 ont conduit à une sévère décapitalisation du système. Lesinfrastructures et équipements ont souffert du manque de maintenance et d'investissement. Il existe un besoin net d'investissementévalué à $85 millions. (22)

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L'estimation du besoin de financement des coûts récurrents pour les niveaux intermédiaires et local uniquement varie entre 120et$190 millions par an. (22)

Dans le système sanitaire de la RDC, la politique de financement des services de santé devrait ainsi comporter la prise desdispositions requises pour réduire les coûts des soins par la mise en place d'un système qui vise à faciliter l'accès aux soins, lapérennisation et la viabilité du système de Santé. Tout en tenant compte des principes directeurs des soins de Santé primaires et pouraccroître l'accès financier de la population aux soins et services de Santé, le Gouvernement devrait veiller à l'accroissement desfinancements des soins et services de Santé par :

- L'allocation à la Santé de l'équivalent de 10 à 15 % du budget de l'Etat ;

- La décentralisation de ce budget aux différents niveaux du système de Santé ;

- La création d'un système d'assurance-maladie ;

- La redynamisation du système de sécurité sociale ;

- La promotion des mutuelles et coopératives de Santé ;

- La mise en place d'un système favorisant la participation communautaire et le partenariat avec les organisations nongouvernementales ainsi que les organismes de coopération internationale.

Notons qu' actuellement, des formes de financement alternatives du système, telles que l'approche contractuelle, sont en phase pilotepar certains bailleurs de fonds. Dans ces schémas, le paiement selon les résultats est le moyen utilisé pour accroître l'efficacité desdépenses. Ils sont basés sur le principe du partenariat qui peut renforcer la responsabilité et le consensus.

2.4. Fonctionnement des zones de santé

La zone de santé constitue en RDC le niveau opérationnel de base pour l'organisation, la planification et le développement desactivités sanitaires. Une zone de santé est un espace géographique bien défini, incluse dans les limites territoriales d'une communeou d'un territoire, comprenant une population d'environ 50.000 à 100.000 personnes en milieu rural et de 100.000 à 250.000personnes en milieu urbain. Elle comprend deux niveaux d'intervention:

· Un réseau de « centres de santé » correspondant chacun à une subdivision de la zone de santé, « l'aire de santé » (5.000 à 10.000habitants en milieu rural, 15.000 à 30.000 habitants en milieu urbain). Le centre de santé a pour mission d'offrir à la population unpaquet minimum de soins de santé primaire - et doit se trouver à moins de 5 kilomètres (soit environ une heure de marche) de lapopulation desservie. Les communautés bénéficiaires sont fortement impliquées dans leur gestion.

· Un hôpital général de référence qui offre un paquet complémentaires des soins pour la zone de santé.

Le réseau des structures de prestations de soins est organisé sous forme pyramidale avec, de la base au sommet, des formationssanitaires des niveaux primaires (centres et postes de Santé), secondaires (hôpitaux régionaux) et tertiaires (hôpitaux nationaux).Chacun des niveaux sert de référence et de soutien pour le niveau immédiatement inférieur.

Figure N°2 : Organisation d'une zone de santé

Les centres et postes de Santé assurent un ensemble d'activités curatives, préventives et promotionnelles appelé Paquet Minimumd'activités (PMA). (22)

Suite aux difficultés économiques et financières mentionnées plus haut, la RDC qui se trouvait dans l'incapacité d'assumer sesresponsabilités de gestionnaire des institutions publiques de santé avait déclaré en 1982 l'autonomie financière des ZS. Cetteautonomie eût comme conséquence l'incapacité des hôpitaux d'assurer l'approvisionnement régulier en médicaments et lerenouvellement des matériels de soins. La plupart d'entre eux ne gardent aujourd'hui que des bâtiments dans un état de délabrementavancé, avec des équipements vétustes, rarement en état de fonctionnement satisfaisant. Les rares efforts de construction et demaintenance (surtout les centres de santé) ont été principalement l'oeuvre des organisations confessionnelles, caritatives etorganisations non gouvernementales.

Le cliché d'un hôpital public, depuis les années 80 à ce jour, est celui d'un grand bâtiment délabré avec un personnel plus ou moinspléthorique, sans médicaments, accueillant à peine quelques patients par jour. (23)

Les institutions médicales ont alors développé des mécanismes illicites de survie qui ne sont ni plus ni moins que la privatisation desservices publics dont les principales manifestations sont le rançonnement et de détournement des patients des institutions publiquesvers les privées. Une croissance importante, non planifiée et non contrôlée de la pratique médicale privée lucrative s'est développée.La plupart des prestataires privés sont en même temps des personnels salariés de l'Etat.

Le faible pouvoir d'achat des populations ne permet ni aux structures de soins de s'autofinancer ni aux pauvres d'accéder aux soins

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de santé. La qualité des soins laisse à désirer, la population a donc perdu confiance dans les services de santé. D'où la faibleutilisation des services de santé.

Pour résumer cette partie liée au secteur de la santé en RDC, nous présentons ici les éléments des constats faits sur la situationsanitaire du pays après analyse des différents systèmes ainsi que les sources de financement du système de santé. Il ressort de ceséléments ce qui suit (33) :

- L'accès des populations à des soins de qualité s'est considérablement réduit, notamment par déficit de financement. La pauvreté dela population et la précarité des revenus expliquent le fait que des ménages ne parviennent plus à couvrir le coût des soins (exclusionsociale avec plus de 60% des individus vivant avec moins d'un dollar par jour).

- A cela s'ajoute le fait que l'offre des soins de santé est caractérisée par un personnel de santé qui livré à lui-même, qui n'est plusmotivé ni en mesure d'assumer son rôle de dispensateur de soins de qualité et de gestion efficiente des services. En outre, larépartition ou la distribution du personnel est déséquilibrée (pléthore et carence quantitative et qualitative selon les endroits)

- La dérive commerciale dans la gestion des services publics et privés associatifs (la tendance aux prescriptions abusives favoriséespar le mode de tarification à l'acte) pour mieux couvrir les frais de fonctionnement (réapprovisionnement en consommablesmédicaux et généraux, entretien et maintenance des infrastructures et équipements, rémunération du personnel) contribue àl'augmentation non justifiée du coût des soins.

- L'absence de disponibilité dans les services de santé des médicaments essentiels sous forme générique influe négativement sur laqualité et le coût des soins de santé.

- Les faibles taux d'utilisation contraignent les possibilités d'autofinancement et l'augmentation des tarifs appliqués (absence depolitique tarifaire cohérente).

- Les choix d'allocation et d'affectation des ressources financières (bailleurs et Etat) ne tiennent pas suffisamment compte desbesoins et des demandes de santé de la population.

- Les résultats obtenus en termes d'offre de soins de santé ne sont pas à la hauteur des ressources financières allouées actuellement ausecteur de la santé :

o Faible coordination des apports des partenaires au financement du secteur de la santé et inadéquationpartielle des appuis par rapports aux besoins (ex. : don en équipements, en médicaments; appui à desprogrammes de santé non prioritaires).

o La part du financement des services de santé assuré par les entreprises s'est réduite à cause de la récessionéconomique.

o La part d'exécution du budget de fonctionnement (hors salaires) et d'investissement de l'Etat pour lesecteur de la santé est insuffisante et très inégalement répartie.

- L'accroissement des carences du secteur public de la santé favorise la multiplication souvent anarchique et de qualité déficiente desservices du secteur privé commercial et associatif de « façade » ou incompétent.

- Jusqu'à ce jour, la part du budget de l'Etat réservé à la santé continue à demeurer faible (1.3%). De plus, le décaissement n'est pasproportionnel à l'enveloppe initiale ou inégalement reparti. Le financement du système sanitaire est réalisé essentiellement par lespartenaires qui interviennent à travers des projets santé et des dons ainsi que par la population qui participe au recouvrement de coût(dans 100% des zones de santé).

2.5. Brève présentation de la ZS de Kadutu.

La Zone de santé de Kadutu est l'une de 34 zones de santé que comprend la province du Sud Kivu. Elle fait partie intégrante de laville de Bukavu principalement dans la commune de Kadutu et une bonne partie de la commune de Kasha. Elle est une zone àtendance urbano -rurale qui appartient au district sanitaire de Kadutu.

2.5.1. Situation géographique

La Zone de santé de Kadutu s'étend sur une superficie d'environ 13km² et est limitée par :

Au Nord et à l'Ouest, la zone de santé de Bagira

Au Nord-Est, le lac Kivu

A l'Est, la zone de santé d'Ibanda

Au sud, la zone de santé rurale de Nyantende

Le relief y est montagneux, et jouit d'un doux climat tempéré d'altitude. La température moyenne est de 15°C en saison de pluie(septembre à mi-mai) et de 25°C en saison sèche (mi-mai - août). (2)

A Kadutu s'observe pratiquement et presque chaque année les effets pervers des érosions et les éboulements ou glissement desterrains. Des fortes pluies y dénudent le sol.

2.5.2. Situation démographique

La population est estimée à 270.768 habitants (2). Cette population est composée des fonctionnaires, des militaires et policiers, desouvriers des usines, des élèves, des paysans, des commerçants et des sans emplois.

Cette population est repartie de la manière ci -dessous dans les différentes aires de santé :

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Tableau N°3 : Répartition de la population par aire de santé

N° Aire de santé Population

1 CS Neema 23277

2 CS CBCA Nyamugo 21624

3 CS Funu 23961

4 CS Uzima 12448

5 CS 8e Cepac Buholo 27437

6 CS Buholo Biname 28980

7 CS CECA Mweze 25148

8 CS Maendeleo Cimpunda 49717

9 CS Ciriri 39634

10 CS Maria 18542

Total 270768

Source : BCZS Kadutu

2.5.3. Situation socio-économique et culturelle

La population de la zone de santé de Kadutu vit du petit commerce, des primes et salaires pour les fonctionnaires et ouvriers ; et desproduits de culture pour les paysans agriculteurs (périphéries). On y trouve le plus grand marché de la ville de Bukavu, ainsi quenombreux autres petits marchés. Il y existe des écoles maternelles, primaires, secondaires et universitaires tant officielles queprivées. Kadutu abrite le seul stade de football encore utilisable de la ville de Bukavu.

La route constitue le principal moyen de communication avec d'autres zones de santé. Notons ici que toutes les routes de la zone desanté sont dans un état avancé de dégradation et la majorité d'entre elles deviennent impraticables.

Les ethnies majoritaires sont (par ordre décroissant) : les Bashi, les Barega, les Bahavu, les Babembe, les Bafulero. Le mariage estdu type patriarcat avec un taux faible de mariage polygamique.

Les quatre grandes religions du pays y sont pratiquées (par ordre décroissant) : le catholicisme, le protestantisme, le kimbanguisme,l'Islam, et nombreuses autres sectes.

L'habitat est en dur (héritage colonial en voie de vétusté), moderne de construction récente, et mi-terre battue pour d'autres. Lemobilier est en majorité fait de bois.

La pâte de maïs, de manioc, de sorgho, le riz, le haricot, le petit pois, le poisson, la viande bovine et canine, la chair de poule, l'huilevégétale, la pomme de terre, la tomate, le chou et les fruits, constituent l'aliment de base de la population de Kadutu.

La population est en grande partie fournie en eau potable par la REGIDESO, quelques sources et autres bornes fontaines aménagéesdans certains quartiers. Elle bénéficie de l'énergie électrique de la SNEL de manière irrégulière. (2).

2.5.4. Situation sanitaire.

La zone de santé de Kadutu compte actuellement des formations sanitaires suivantes :

- Un hôpital général de référence d'une capacité de 300lits

- Un centre hospitalier dont la capacité vient d'être augmentée à 100lits

Ces deux structures organisent des activités du PCA.

- Dix centres de santés distribuées dans les différents quartiers et qui réalisent les activités du PMA.

En plus de ces formations sanitaires intégrées au système des soins de santé primaires, il existe nombreuses autres structuressanitaires privées non intégrées.

Les endémies locales sont par ordre d'importance décroissant : le paludisme les IRA, maladies diarrhéiques, anémies, MPC, diabètesucré, HTA.

Le personnel de santé constitué de (2) :

Médecins : 12

Infirmiers : 148

Administratifs + Ouvriers : 235

De ce personnel de santé, il ressort une moyenne d'habitant par personnel de santé comme suit :

Un médecin pour 22.564habitants

Un infirmier pour 1830 habitants.

2.5.5. Contexte particulier de la zone de santé de Kadutu

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La zone de santé de Kadutu est la plus défavorisée des zones de santé de la ville de Bukavu. Son extension rapide et démesurée l'aprogressivement transformé en bidonville. Cette situation est due essentiellement au phénomène d'exode rural fortement intensifiéces dernières années. Les causes de cet exode sont principalement la situation d'insécurité chronique qui règne dans les villagesavoisinants, la réduction de surface cultivable en milieu rural, l'attrait de la ville et l'espoir d'y trouver un emploi (12)

Du point de vue environnemental, l'on y retrouve toutes les conséquences d'une urbanisation anarchique : voiries quasi absentes,nombreuses coupures d'électricité, approvisionnement en eau irrégulier et de qualité insuffisante, absence d'écoles de bonne qualité,dégradation rapide de l'environnement, pollution, érosion accélérée des collines...

Sur le plan économique et socioculturel, notons que cette zone de santé n'est pas épargnée des conséquences de la dégradation de lasituation économique que traverse le pays telle que décrite ci -dessus. La vie économique est extrêmement réduite ; les activitésproductives sont bloquées. La grande majorité des familles est pratiquement sans revenu. Les salaires sont impayés depuis plusieursannées pour les agents de l'Etat. En conséquence, l'on constate un appauvrissement généralisé de la population et une difficultécroissante des familles à assurer leur survie au quotidien.

Dans le secteur santé, l'on retrouve conjointement les méfaits de la pauvreté (malnutrition, maladies infectieuses) et ceux del'industrialisation (stress, accident, violence, prostitution,...). En particulier les recours thérapeutiques sont variés le plus souventsuccessifs ou simultanés : automédication, pratiques traditionnelles, médecine occidentale (moderne) à tous les niveaux légaux etillégaux de sa pratique.

Depuis la deuxième guerre dite de libération d'août 1998, il est devenu difficile pour les formations sanitaires de toutes les zones desanté du Sud Kivu en général et celles de la zone de santé de Kadutu en particulier d'assurer leur travail convenablement.

Des formations sanitaires ont parfois connus des interruptions dans leur fonctionnement suite aux événements tragiques survenusdans leurs secteurs d'activités. Les faits les plus marquants ont été vraisemblablement les pillages qui visaient au même moment lesinstitutions sanitaires et la population environnante (3).

Cette population, première victime de cette barbarie a vu ses biens ravis à plusieurs reprises. A cause de cette situation, plusieurscentres de santé ont été contraints de fermer momentanément leurs portes et cela en défaveur de la population souffrante etpaupérisée.

Les problèmes suivants sont alors notés :

· Une baisse prononcée de l'utilisation des services de santé par les populations de plus en plus pauvres

· Une recrudescence des maladies courantes et diverses épidémies touchant particulièrement les plus faibles à savoir les enfants,femmes et personnes âgées.

· Une mortalité et morbidité élevée dans la population surtout chez les femmes enceintes et les enfants.

· L'inaccessibilité aux soins de santé primaires de la population prise en charge par les formations sanitaires.

D'énormes efforts avaient été entrepris, avec l'appui des ONG internationales, pour mettre debout le système de santé dans laprovince : tarification à l'épisode maladie, approvisionnement régulier en médicaments, formation du personnel de santé, appui auxfrais de fonctionnement des hôpitaux, création d'un système mutualiste, amélioration de la qualité des soins, ...

Ces différentes politiques de paiement et de financement des soins de santé ont permis de maintenir le fonctionnement du systèmede santé dans la province, cependant, à ce jour, aucune donnée quantitative fiable ne permet ni d'expliquer comment les populationsgèrent leurs problèmes de santé, ni de déterminer quelle politique de financement des soins est réaliste et faisable à court, moyen etlong terme en tenant compte de l'objectif principal du gouvernement, à savoir, un accès aux soins de santé pour tous.

Il existe donc un besoin clair de données précises et objectives pouvant orienter les politiques à mettre en oeuvre pour faciliterl'utilisation des services de santé et l'accès aux soins de santé à la population de la province sanitaire du Sud Kivu en général et cellede Kadutu en particulier. D'où notre intérêt de mener cette étude dans cette zone de santé en cette période où des avancéessignificatives se font sentir sur le plan sécuritaire et les formations sanitaires fonctionnent déjà, bien que difficilement.

Chapitre III : CARACTERISTIQUES DES MENAGES DE LA ZONE DE SANTE ET LEUR

COMPORTEMENT FACE A LA MALADIE

Au cours de ce chapitre, nous présentons les résultats d'analyse des informations recueillies auprès des ménages qui décrivent :

- Les caractéristiques des ménages ;

- Le comportement face à la maladie des membres de leur ménage ;

- Les dépenses des soins de santé, les dépenses globales de ménages ;

- Le revenu des ménages

3.1. Caractéristiques des ménages

3.1.1. Répartition des populations enquêtées par tranche d'âge

Il ressort du tableau N°4 que les femmes représentent 52,3% de la population étudiée et les hommes en représentent 47,3%. Cetterépartition se rapproche de la moyenne nationale selon laquelle les femmes représentent 51% de la population et les hommes 49%.

En rapport avec la répartition de la population par tranche d'âge, les enfants de 0 à 4ans représentent 20,6% de la population totale,ce qui se rapproche à son tour de la moyenne nationale où cette tranche représente 19,2% de la population totale. (18)

Tableau N°4 : Répartition des ménages par sexe et par tranche d'âge

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Tranche d'âge

MASCULIN FEMININ TOTAL

Effectif % du total Effectif % du totalEffectif % du total

0-4 ans 287 9,4 341 11,2 628 20,6

5-14 ans 479 15,6 512 16,7 991 32,3

15-50 ans 577 18,8 653 21,3 1230 40,1

Plus de 50 ans 119 3,9 95 3,1 214 7,0

Total 1462 47,7 1601 52,3 3063 100

Source : les données de l'enquête.

3.1.2. Taille moyenne des ménages

Il ressort du tableau N°5 que la taille moyenne de ménage dans l'ensemble de cette étude est de 7,66 personnes par ménage (ET :3,32).

Un total de 3063 personnes a été trouvé dans les 400 ménages enquêtés. La taille minimum est de 2 personnes par ménage tandisque la taille maximum est de 27 personnes par ménages et se retrouve dans l'aire de santé de Maendeleo Cimpunda.

Cette moyenne est supérieure à celle trouvée par Malteser dans les zones de santé rurales du Sud Kivu (7,0 personnes) (13), cellestrouvées par ASRAMES au Nord Kivu (5,9 personnes) et à celles de MICS-2 (6,4 personnes) (23).

Elle est inférieure à celle obtenue au Maniema qui est de 9,4 personnes ainsi qu'à celle trouvée par Cordaid à Kinshasa dans leszones de santé de Lingwala et Ngaliema (7,9 personnes) (10).

La taille des ménages peut être un facteur déterminant dans l'utilisation des services de santé et peut orienter le choix de ménage àfréquenter une structure moderne de santé ou non en cas de maladie. C'est la raison pour laquelle nous l'avons considéré comme unevariable indépendante dans le modèle économétrique à estimer au chapitre suivant.

Tableau N°5 : Taille moyenne des personnes vivants dans les ménages

Aire de santé Total ménages Minimum Maximum Moyenne Ecart type

CS CBCA Nyamugo 48 2 19 8,10 3,33

CS Funu 52 4 17 8,31 2,88

CS 8 Cepac Buholo 60 3 13 6,57 2,48

CS Maendeleo Cimpunda 108 2 27 8,50 4,16

CS Ciriri 88 2 15 7,34 2,85

CS Maria 44 2 14 6,45 2,59

Total 400 2 27 7,66 3,32

Source : les données de l'enquête

3.1.3. Sexe du chef de ménage

Au regard du tableau N°6, parmi les 400 ménages enquêtés, 44 ménages, soit 11% sont dirigés par les femmes et le reste, soit 89%sont dirigés par les hommes. Un plus grand nombre de ménages dirigés par les femmes est retrouvé dans l'aire de santé de Nyamugo(37,5%) et le plus petit nombre de ces ménages se retrouve dans l'aire de santé de Ciriri (3,4%).

Ce résultat est proche de celui trouvé par Malteser (11) dans 7 zones de santé de la province du Sud Kivu où 12% des ménages sontdirigés par les femmes et 88% des ménages par les hommes. Cette observation est légèrement supérieure à celles faites par les étudesdu PMURR et de CORDAID, pour lesquelles, les ménages dirigés par les hommes se situaient respectivement à 84,3% et à 83%.Cette observation est de loin supérieure à celle trouvée dans l'étude sur l'accessibilité financière des communautés aux soins où64,14% des ménages sont dirigés par les hommes. (23)

Les ménages dirigés par les hommes sont majoritaires, ce profil est caractéristique de l'organisation sociale de ce milieu oùtraditionnellement le patriarcat domine.

Le sexe du chef de ménage peut être un facteur prédisposant certains ménages à utiliser les services de santé que d'autres. Le modèledu chapitre 4 nous permettra de voir dans le cadre de cette étude, combien cela pourrait se vérifier.

Tableau N°6 : Sexe du chef de ménage par aire de santé

Aire de santé Sexe Fréquence Pourcentage valide

CS CBCA Nyamugo Masculin 30 62,5

Féminin 18 37,5

Total 48 100,0

CS Funu Masculin 46 88,5

Féminin 6 11,5

Total 52 100,0

CS 8 Cepac Buholo Masculin 53 88,3

Féminin 7 11,7

Total 60 100,0

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CS Maendeleo Cimpunda Masculin 100 92,6

Féminin 8 7,4

Total 108 100,0

CS Ciriri Masculin 85 96,6

Féminin 3 3,4

Total 88 100,0

CS Maria Masculin 42 95,5

Féminin 2 4,5

Total 44 100,0

Ensemble Masculin 356 89,0 Féminin 44 11,0 Total 400 100,0

Source : les données de l'enquête

3.1.4. Age du chef de ménage

A la lumière du tableau N°7, l'âge moyen du chef du ménage est de 41,8 ans (ET : 12,83). L'âge minimum est de 18 ans et seretrouve dans l'aire de santé de Maendeleo Cimpunda tandis que l'âge maximum est de 103 ans et se retrouve dans l'aire de santé deCBCA Nyamugo.

Cette moyenne est inférieure à celle trouvée dans l'étude de Malteser qui est de 43,7 ans (13) et proche de celle trouvée dans l'étudesur l'accessibilité financière des communautés aux soins de santé (41,37 ans) (23)

Tableau N°7 : Age du chef de ménage

Aire de santé Nombre de ménages Minimum Maximum MoyenneEcart type

CS CBCA Nyamugo 48 19 103 44,00 16,62

CS Funu 52 29 68 43,17 10,27

CS 8 Cepac Buholo 60 24 65 40,83 10,74

CS Maendeleo Cimpunda 108 18 83 43,56 14,52

CS Ciriri 88 20 73 40,47 11,74

CS Maria 44 25 68 37,45 9,93

Ensemble 400 18 103 41,80 12,83

Source : les données de l'enquête

3.1.5. Niveau d'instruction du chef de ménage

Le tableau n° 8 montre que 10,3% de chefs de ménages n'ont jamais été à l'école et dans l'ensemble, 65,6% ont une qualificationscolaire inférieure aux études secondaires complètes. Un faible niveau d'instruction, surtout parmi les femmes, est un frein pourl'appréhension des problèmes de santé et la recherche des solutions adéquates, en limitant l'utilisation des services préventifs et dessoins curatifs de base. Par contre, un meilleur taux d'alphabétisation, surtout chez les femmes, contribue largement à une bonne santépour les membres du ménage à cause de sa capacité naturelle de bien prendre soins de sa famille et de gérer parcimonieusement lebudget du ménage.

Notons que seule 20% des femmes chef de ménages ont terminé l'école secondaire et aucune femme chef de ménage n'a été àl'université.

Tableau N°8 : Niveau d'instruction du chef de ménage

Niveau d'étude Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Jamais à l'école 41 10,3 10,3

N'a pas terminé l'école primaire 41 10,3 20,6

A terminé l'école primaire 50 12,5 33,1

N'a pas terminé l'école secondaire 130 32,5 65,6

A terminé l'école secondaire 95 23,7 89,3

A été à l'université 43 10,7 100,0

Total 400 100,0

Source : les données de l'enquête

3.1.6. Occupation du chef de ménage

Le tableau N°9 fait ressortir que 39% des chefs de ménages sont indépendants (ouvriers qualifiés) et donc leurs ménages vivent deces petites activités de survie qui sont considérées comme informelles.

Le taux de sans occupation déclaré est particulièrement élevé dans la zone de santé de Kadutu où 33% de chefs de ménagesdéclarent n'avoir aucune activité génératrice de revenu. Ceci est dû au fait que dans cette zone de santé à part le grand marché de laville de Bukavu, il n'y a pas d'autres entreprises ou unités de production où les gens peuvent se procurer de l'emploi, ce qui a comme

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conséquence d'accentuer l'état de pauvreté déjà très prononcé dans cette zone de santé.

Notons aussi d'autres facteurs liées à la situation socio -économique du pays notamment la destruction des industries et usines detransformation lors des différentes guerres, la faillite de certaines entreprises suite à la destruction du tissu économique du pays,l'exode rural et aussi les déplacements du fait de la guerre et des conflits et de l'insécurité grandissante dans plusieurs territoires de laprovince.

Les salariés du privé constituent 15% des chefs de ménages et 11% des chefs des ménages sont des fonctionnaires de l'Etat avec dessalaires dérisoires et toujours irréguliers.

Tableau N°9 : Activité principale du chef de ménage :

Occupation principale Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Indépendant 155 38,8 38,8

Fonctionnaire de l'état 45 11,3 50,0

Salarié du privé 60 15,0 65,0

Employeur 2 ,5 65,5

Sans occupation 131 32,8 98,3

Autres 7 1,8 100,0

Total 400 100,0

Source : les données de l'enquête

3.1.7. Répartition des ménages selon leur religion

Au regard du tableau N°10, 67% des ménages étudiés sont constitués de catholiques suivis des protestants qui représentent 27%.Viennent après les musulmans et les témoins de Jéhovah.

Les autres religions sont constituées des brahnamistes, des kimbanguistes, des anglicans et autres églises de réveil.

Cette répartition correspond à la tendance générale telle que présentée dans le rapport annuel 2004 de la zone de santé de Kadutu.

Cette variable pourra nous permettre lors de l'estimation du modèle au chapitre suivant de mesurer l'impact que pourrait avoir lareligion sur l'utilisation des services de santé.

Tableau N°10 : Répartition des ménages selon la religion :

Religion Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

CATHOLIQUE 263 65,8 65,8

PROTESTANT 109 27,3 93,1

MUSULMAN 9 2,3 95,4

TEMOIN DE JEHOVAH 5 1,3 96,7

AUTRES 14 3,3 100,0

TOTAL 400 100,0

Source : les données de l'enquête

3.1.8. Répartition des ménages selon leur tribu

Il ressort du tableau N°11, que 76% des ménages étudiés dans la zone de santé de Kadutu sont constitués des Bashi suivis desBarega qui représentent 15%. Viennent après les Babembe et les Bahavu.

Les autres tribus sont constituées des Bafulero, des Banyindu, des Batembo, des Basonge et des ressortissants des autres provincesde la RDC.

Cette répartition correspond à la tendance générale telle que présentée dans le rapport annuel 2004 de la zone de santé de Kadutu enrapport avec les tribus majoritaires habitant la zone de santé de Kadutu.

Cette variable pourra nous permettre lors de l'estimation du modèle au chapitre suivant de mesurer l'impact que pourrait avoir latribu sur l'utilisation des services de santé.

Tableau N°11 : Tribu des ménages

Tribu Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

MUSHI 304 76,0 76,0

HAVU 5 1,3 77,3

REGA 58 14,5 91,8

BEMBE 8 2,0 93,8

AUTRES 25 6,2 100

Total 400 100,0

Source : les données de l'enquête

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3.2. Comportement des ménages face à la maladie

3.2.1. Nombre de ménages ayant eu au moins un malade durant les 30 derniers joursprécédant l'enquête.

A la lumière du tableau N°12, 71% des ménages enquêtés ont déclarés avoir eu un au moins un cas de maladie dans le ménagedurant les 30 derniers jours précédent l'enquête.

Tableau N°12 : Nombre de ménages avec malades

Présence de la maladie Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Oui 286 71,5 71,5

Non 114 28,5 100,0

Total 400 100,0

Source : les données de l'enquête

3.2.2. Répartition des malades selon leur sexe

Cette étude montre que 56% des malades sont constitués par les femmes, et les hommes 44%. Cette féminité dans observée chef lespatients est supérieure comparativement à celle de l'ensemble du pays qui est de 51% contre 49% d'hommes. Elle pourrait traduire lefait que les femmes soient relativement plus nombreuses à fréquenter les structures de soins que les hommes.

Un grand nombre de malades se trouve dans les tranches d'âge de 0 à 4 ans (31,4%) et celle de 15 à 49 ans (33,2%)

Ceci pourrait s'expliquer dans le premier groupe par le fait que les enfants de 0 à 4 ans sont plus exposés à certaines maladies del'enfance.

Pour le second groupe, il est constitué en majorité par les femmes en âge de procréer, ce sont elles d'ailleurs qui représentent 73%des malades de cette tranche d'âge.

Tableau N°13 : Répartition des malades par sexe et par tranche d'âge

Groupe d'age Sexe du malade Total

Masculin Féminin

Effectif % du total Effectif % du total Effectif % du total0 - 4 ans

47 16,4% 43 15,0% 90 31,4%5 - 14 ans

25 8,8% 24 8,4% 49 17,2%

15 - 49 ans 26 9,1% 69 24,1% 95 33,2%

> 50ans 28 9,8% 24 8,4% 52 18,2%

Total 126 44,1% 160 55,9% 286 100%

Source : les données de l'enquête

3.2.3. Gravité de la maladie

Dans l'ensemble, 51% de personnes tombées malades ont considéré leur état comme étant grave, tandis que 49% considèrent leurétat comme étant peu grave.

La perception du patient sur sa maladie peut avoir une incidence sur sa décision de fréquenter ou non une structure des soins. D'oùl'importance de cette variable dans cette étude.

Tableau N°14 : Gravité de la maladie

Etat de la maladie Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Grave 146 51,0 51,0

Peu grave 140 49,0 100,0

Total 286 100,0

Source : les données de l'enquête

3.2.4. Personnes malades ayant cherché les soins de santé

Comme le montre le tableau N° 15, parmi les personnes tombées malades au cours des 30 derniers jours précédents l'enquête, 18,9%déclarent n'avoir pas accès à une consultation quelconque, principalement pour des raisons financières (64,8%).

Même en ne prenant en compte que les patients se considérant comme gravement malades, l'exclusion est importante puisque 12%d'entre eux n'ont pas accès à la consultation essentiellement par manque d'argent (94,1%) (Voir tableau N°16)

Les malades qui considèrent leur état comme peu grave n'ont pas consulté, principalement par manque d'argent pour 52,7% d'entreeux

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Ce qui veut dire que pour des raisons essentiellement financières, la plupart des foyers recourent à la consultation uniquement s'ilsjugent la situation assez grave. Ce qui peut très dangereux puisque ces foyers n'ont pas toujours de connaissances en diagnostic etpeuvent se présenter à l'hôpital trop tardivement. Cette pratique pourrait être un des facteurs de taux de mortalité inquiétants.

Tableau N°15 : Nombre de patients ayant cherché les soins

Demande des soins Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Oui 232 81,1 81,1

Non 54 18,9 100,0

Total 286 100,0

Source : les données de l'enquête

Tableau N°16 : Nombre de malades soignés et gravité de la maladie

Etat maladie Soins reçus Total

Oui Non effectif Pourcentage effectif Pourcentage

Grave 129 88% 17 12% 146

Peu grave 103 74% 37 26% 140

Ensemble 232 54 286

Source : les données de l'enquête

3.2.5. Structures des soins où les malades se sont fait soignés.

Le tableau N°17 montre que 33% de ménages qui ont connu un cas de maladie ont recouru à un centre de santé et 16% ont recouru àune structure hospitalière, ce qui nous donne un total de 49% de ces ménages qui ont recouru à formation sanitaire moderne intégréeau système des soins de santé primaires pour des soins appropriés. Tandis que 27% ont fréquenté une formation médicale privéedurant cette période.

Dans l'ensemble de cette étude, pendant l'épisode de maladie, 76% des malades ont bénéficié d'un traitement moderne dans unestructure de santé tandis que 24% ont recouru à d'autres modes de soins parmi lesquels certains se sont soignés eux-mêmes(automédication) à domicile (16%), d'autres ont consultés les tradipraticiens (6%) et le reste ont recouru aux groupes de prières(2%).

Il ressort de cette étude que le centre de santé qui est la première structure à laquelle doivent recourir les personnes malades ne reçoitque 33% de ceux-ci. Ce pourcentage se rapproche du taux d'utilisation de la zone de santé de Kadutu qui est de 30%(0,3NC/hab./an) et est supérieur au taux moyen d'utilisation au niveau national qui est de 25%. Ce qui ne fait que confirmer la sousutilisation des structures sanitaires intégrées au système des soins de santé primaires.

24% des malades n'ont recouru à aucune structure de santé moderne pour des raisons essentiellement financière avec commeconséquence d'aggraver davantage leur état de maladie et de retomber dans le cercle vicieux de la pauvreté et ne pas pouvoir payerles coûts de soins y relatif.

Tableau N°17 : structure des soins des malades

Structure des soins Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Hôpital 38 16,4 16,4

Centre de santé 75 32,3 48,7

Polyclinique privée 10 4,3 53,0

Dispensaire privé 53 22,8 75,9

Un tradipraticien 14 6,0 81,9

Automédication 38 16,4 98,3

Groupe de prière 4 1,7 100,0

Total 232 100,0

Source : les données de l'enquête

3.2.6. Raison de non fréquentation d'une FOSA

Comme évoqué précédemment, 18,9% n'ont recouru à aucune forme de soin pendant leur maladie, (CORDAID avait trouvé 14% auKasaï), cette proportion paraît faible et négligeable, mais cela reste inadmissible lorsqu'on prône les soins de santé primaires pourtous, que l'on voudrait réduire sensiblement la mortalité maternelle et infantile conformément aux objectifs du millénaire et que l'onprétend avoir subventionné les soins de santé à travers le pays. Le problème de manque d'argent constitue à 64,8% le motif principalde renoncement aux soins.

Tableau N°18 : raisons de non fréquentation d'une FOSA

Raisons évoquées Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Maladie pas assez grave 16 29,6 29,6

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Manque d'argent 35 64,8 94,4

Manque de confiance au personnel du CS 1 1,9 96,3

Autres 2 3,7 100,0

Total 54 100,0

Source : les données de l'enquête

3.2.7. Appartenance des structures où les malades se font soigner

Plus de la moitié des structures auxquelles les malades ont recouru pour se faire soigner (53%) sont d'appartenancesconfessionnelles. Ceci démontre la préférence qu'ont les ménages vers ces structures qui ont contribué à maintenir le fonctionnementdu système de santé congolais. Viennent ensuite les structures privées (32%).

Cette tendance confirme la thèse selon laquelle le système sanitaire de la RDC s'est maintenu pendant toute la période de crisequ'elle traverse grâce aux efforts fournis entre autres par les églises et le secteur privé. Notons aussi le fait que les malades placentplus confiance dans ces structures

Les structures étatiques auxquelles les malades ont recouru représentent 13% et sont plus constitués en majorité des hôpitauxgénéraux de référence.

Viennent enfin les structures de santé communautaires appartenants aux ONG et associations locales qui représentent 2%.

Tableau N°19 : Appartenance des structures des soins des malades

Appartenance Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Etatique 22 12,5 12,5

Communautaire 4 2,3 14,8

Confessionnel 93 52,8 67,6

Privée 57 32,4 100,0

Total 176 100,0

Source : les données de l'enquête

3.2.8. Distance moyenne entre le domicile et la structure des soins

Au regard du tableau N° 20, les malades sont appelés à parcourir en moyenne une distance de 2Km pour se faire soigner. La distanceminimum est de 0km et la distance maximum est de 50Km. Cette dernière distance a été parcourue par un malade parti se fairesoigner dans un hôpital en dehors de la ville à la recherche des soins spécialisés.

L'écart type de 4,86Km indique que la majorité des malades ont parcouru une distance comprise entre 0 et 7Km pour arriver à lastructure des soins.

La distance que le malade doit parcourir pour accéder à la structure de santé peut être un facteur déterminant pour l'utilisation desservices de santé. Comme nous le verrons au point suivant, 19,3% de malades déclarent avoir choisi une structure de soins pourraison de proximité.

Tableau N°20 : Distance entre la maison et la structure des soins

Aire de santé Nombre de ménages Minimum Maximum MoyenneEcart type CS CBCA Nyamugo

22 50 7000 1434,09 1716,40 CS Funu

31 5 40000 2678,94 7060,40 CS 8 Cepac Buholo

17 500 6000 1794,12 1479,64 CS Maendeleo Cimpunda

48 10 50000 2267,50 7140,22 CS Ciriri

41 4 4900 1717,17 1143,73 CS Maria

17 0 6000 1888,82 1899,34Ensemble

176 0 50000 2025,29 4856,50

Source : les données de l'enquête

3.2.9. Motif de choix des structures de santé

Dans l'ensemble de cette étude, 60% de malades déclarent avoir choisi une structure des soins grâce à la qualité des soins fournis(meilleurs soins, notoriété, qualité d'accueil et compétence du personnel). La proximité par rapport au domicile, c'est-à-direl'accessibilité géographique motive le choix de l'établissement dans 19% de cas. Le coût des soins n'intervient dans le choix d'unestructure des soins que dans 6,3% de cas.

6% de malades déclarent avoir choisi une structure des soins faute de mieux et 8% pour d'autres raisons notamment les liensamicales ou familiales avec le personnel soignant.

Le tableau N°21 a l'avantage de nous donner une idée sur les facteurs à capitaliser pour l'amélioration de l'utilisation des services desanté. Une telle intervention ne peut toutefois être efficace que si elle combine plusieurs facteurs liés les uns aux autres.

Tableau N°21 : Motif de choix d'une structure de santé

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Raison du choix Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Meilleurs soins 65 36,9 36,9

Proximité de mon domicile 34 19,3 56,3

Compétence du personnel 17 9,7 65,9

Qualité d'accueil du personnel 5 2,8 68,8

Coût des soins abordables 11 6,3 75,0

Equipement moderne 2 1,1 76,1

Notoriété ou bonne réputation 17 9,7 85,8

Manque de mieux 11 6,3 92,0

Autres raisons 14 8,0 100,0

Total 176 100,0

Source : les données de l'enquête

3.2.10. Raisons de refus des soins au centre de santé de l'aire de santé

En nous référant au tableau N°22, nous trouvons que 28% des malades déclarent refuser les soins au centre de santé pour des raisonsfinancières et préfèrent recourir à d'autres formes de soins qui leur coûtent moins cher (automédication, tradipraticiens, groupes deprière). Pour 20% de ménages, eux trouvent que la maladie n'est pas assez grave pour arriver jusqu'au centre de santé. D'autres parcontre évoquent des raisons lies au fonctionnement et à l'organisation du centre de santé (Manque de confiance 14%, manque demédicaments, dette au centre de santé 3%, CS fermé 1%) ;

16% des malades n'ont pas fréquenté les CS car ils estiment que ce dernier ne soigne pas le type de maladie dont ils souffraient. Ilss'agit surtout des activités du PCA qui doivent être organisés à l'hôpital.

La distance éloigne 4% de malades de leurs centres de santé et les amènent à ne pas les utiliser.

Les autres raisons qui constituent 13% de raisons de non utilisation des CS sont principalement le manque d'information surl'existence et les activités du centre de santé.

Les différents facteurs évoqués ici devraient attirer notre attention à différents niveaux dans l'objectif d'améliorer l'utilisation desstructures de santé intégrées au système des soins de santé primaires.

Tableau N°22 : Raisons de non soins au CS

Raisons évoquées Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Maladie pas assez grave 34 20,4 20,4

Manque d'argent 47 28,1 48,5

Pas assez de confiance dans le personnel soignant du CS 21 12,6 61,1

Manque de transport/ CS trop éloigne 7 4,2 65,3

Le CS n'a pas de médicaments 4 2,4 67,7

Le personnel CS est absent, CS fermé 2 1,2 68,9

Dette au CS 5 3,0 71,9

Pas ce type de soins au CS 26 15,6 87,4

Autre 21 12,6 100,0

Total 167 100,0

Source : les données de l'enquête

3.2.11. Dépenses totales des soins de santé

Au vu du tableau N°23, les ménages ont dépensé en moyenne 18,1$US pour se faire soigner un épisode maladie. La dépenseminimum est de 0$ tandis que la dépense maximum est de 403$ que le ménage déclare avoir dépensé pour une interventionchirurgicale de la femme. L'écart type de 41$ renseigne que la majorité des dépenses se trouvent entre 0 et 59$. Cette dépensemoyenne pour la santé représente environ 16% des dépenses globales moyenne déclarés par les ménages et 23% du revenu moyendéclaré.

Il ressort de cette étude que le coût moyen d'un épisode maladie au niveau de l'hôpital est de 63$ et 7,8$ pour le centre de santé.

Ce coût est respectivement de 22,3$ et 12,8$ pour une polyclinique privée et pour un dispensaire privé.

Bien que le coût moyen d'une épisode maladie reste moins élevé au centre de santé par rapport aux autres structures de santémodernes, il nous semble au contraire être exorbitant en le comparant au revenu moyen du ménage tel que nous aurons à l'analyserdans la partie concernant le revenu des ménages.

Tableau N°23 : Dépenses totales des soins de santé

Structure de soins Nombre de malades Minimum Maximum Moyenne Ecart type Hôpital

37 0,00 403,50 62,9049 78,3678 Centre de santé

73 0,90 60,00 7,7589 9,0754 Polyclinique privée

10 0,60 100,00 22,3500 36,1406 Dispensaire privé

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53 0,00 167,00 12,8200 24,9025 Un tradipraticien

12 1,00 21,00 8,4333 6,6796 Auto médication

32 0,20 7,50 2,0456 1,8337 Autres

1 2,00 2,00 2,0000 ,Dépense en dollars

218 ,00 403,50 18,1904 41,0120

Source : les données de l'enquête

3.2.12. Prise en charge des soins de santé pour le ménage

Nous référant au tableau N°24, nous constatons que les ménages (parents ou soi-même) supportent entièrement le coût des soinsdans 88% des cas. L'Etat et l'employeur privé supportent les soins de santé chacun pour 2% de ménages.

La solidarité communautaire constituée par les mutuelles de santé (2%), les dons (3%), les associations d'entraide (2%) et les églises(1%) contribue dans l'ensemble à la prise en charge des coûts des soins pour 8% de ménages.

Ceci montre combien le poids des coûts des soins pèse sur les ménages déjà pauvres qui sont obligés de recourir à des moyensextrêmes pour payer les soins de santé en plus d'autres charges quotidiennes. L'Etat ne participe que pour 2% dans la prise en chargedes soins de santé des ménages. De même pour les entreprises du secteur privé.

Tableau N°24 : Paiement des soins des ménages

Institution Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Les parents 168 62,9 62,9

Employeur prive 5 1,9 64,8

Eglise 3 1,1 65,9

Association d'entraide 5 1,9 67,8

Soi - même 67 25,1 92,9

Dons 8 3,0 95,9

Etat 5 1,9 97,8

Mutuelle de santé 6 2,2 100,0

Total 267 100,0

Source : les données de l'enquête

3.2.13. Origine de l'argent pour les soins

Il ressort du tableau N°25 q'une grande partie des ménages appelés à payer les soins pour leurs patients le fait en recourant à unesolution qui peut entraîner encore plus dans la pauvreté puisque près de 65% des ménages des malades ont payés les soins de santéen contractant une dette auprès des voisins, de la famille ou du centre de santé, en vendant un bien (bétail, partie de la récolte,parcelle), en réduisant les dépenses habituelles ou en acceptant un travail supplémentaire à l'extérieur. Ce qui veut dire qu'en puisantdans une partie de leur production future, ces ménages risquent, la prochaine fois de ne plus pouvoir payer et de s'enfoncer encoredavantage dans la pauvreté.

D'autres ménages sont obligés de prendre sur les économies de la maison (22%) pour payer les soins. Ceux qui déclarent avoirbénéficié des soins gratuits représentent 4% des ménages tandis que les 9 % autres sont constitués des ménages supportés par lamutuelle de santé, les églises ou ont reçu des dons.

Tableau N°25 : Comportement des ménages pour payer les soins

Comportement des ménages Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Prendre sur les économies de la maison 58 22,1 22,1

Vendre une parcelle 2 ,8 22,8

Vendre un bétail 6 2,3 25,1

Vendre une partie de la récolte 5 1,9 27,0

Travail extra pour quelqu'un d'autre comme main d'oeuvre 84 31,9 58,9

Réduire les dépenses 30 11,4 70,3

Emprunter a quelqu'un 32 12,2 82,5

Dette au CS 10 3,8 86,3

Les soins sont gratuits 11 4,2 90,5

Autre 25 9,5 100,0

Total 263 100,0

Source : les données de l'enquête

3.3. Caractéristiques socio - économiques des ménages

3.3.1. Catégories socio - économiques dans lesquelles se placent les ménages

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Comme le montre le tableau N°26, 53% de ménages enquêtés se considèrent comme étant légèrement aisée, 40% comme étantpauvres, 4% de très pauvre, 1% d'éternel assisté. Seulement 2% de ménages se considèrent comme étant riches.

Le fait de se considérer comme étant pauvre et donc sans moyens pourrait déjà constituer une barrière à l'utilisation des services desanté pour près de 50% des ménages.

Tableau N°26 : Catégorie socio - économique du ménage

Catégorie socio - économique Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Eternel assiste 6 1,5 1,5

Pauvre 160 40,0 41,5

Riche 9 2,3 43,8

Très pauvre 17 4,3 48,0

Légèrement aisée 208 52,0 100,0

Total 400 100,0

Source : les données de l'enquête

3.3.2. Type de maisons habitées par les ménages

Le tableau N°27 montre clairement les catégories d'habitation dans lesquelles vivent les ménages enquêtés. 41% des ménages viventdans des maisons en construction semi - durables et 14% dans des maisons en briques cuites. Ces deux catégories présentent lesconditions que l'on pourrait qualifier d'acceptables. D'autres par contre (45%) vivent dans des maisons construites en planche avecboue, en adobe ou des huttes confirmant ainsi la situation de pauvreté déjà déclarée par 45% des ménages.

Il est établi pourtant que les conditions de logement et l'environnement dans lequel vivent les ménages peuvent influencer leur étatde santé. Ces ménages sont plus exposés non seulement à la maladie mais aussi au risque de ne pas accéder aux structures de santé.

Tableau N°27 : Maison habitées par les ménages

Type de maison Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Hutte 23 5,8 5,8

Maison planche avec boue 143 35,8 41,5

Maison en briques cuites 57 14,3 55,8

Maison en adobe 13 3,3 59,0

Maison en semi durable 164 41,0 100,0

Total 400 100,0

Source : les données de l'enquête

3.3.3. Appartenance de la maison habitée par le ménage

Au vu du tableau N°28, il ressort que 60% des ménages étudiés sont propriétaires des maisons dans lesquelles elles habitent. Le resteest constitué de ceux logés par la famille (21%), les locataires (18%) et ceux logés par l'employeur (1%).

Tableau N°28 : Appartenance de la maison habitée par le ménage

Appartenance de la maison Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Propriétaire 242 60,5 60,5

Logé par l'employeur 4 1,0 61,5

Locataire 70 17,5 79,0

Logé par la famille 84 21,0 100,0

Total 400 100,0

Source : les données de l'enquête

3.3.4. Ménages abonnés à une mutuelle de santé

Au regard du tableau N°29, il est noté que 11% des ménage sont affiliés à une mutuelle et que les 89% restant ne sont pas affiliéspour diverses raisons notamment le taux élevé de cotisation et le manque d'information sur la mutuelle de santé.

En général, la mutuelle supporte dans le cadre de cette étude les frais des soins pour 2% des ménages ayant eu un cas de maladie.Notons ici que les soins donnés par les structures de premier contact (centres de santé ou services de consultations ambulatoires deshôpitaux) ne sont pas pris en charge par la mutuelle de santé de Kadutu. Ce n'est qu'en cas d'hospitalisation que la mutuelle supporteles frais de consultation et d'hospitalisation (médicaments et examens).

Tableau N°29 : Ménage abonnés à la mutuelle de santé de Kadutu

Abonnement à la mutuelle Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé

Oui 42 10,5 10,5

Non 358 89,5 100,0

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Total 400 100,0

Source : les données de l'enquête

3.3.5. Dépenses moyennes de consommation déclarées des ménages par mois

Les dépenses de consommation reflètent la capacité du ménage à couvrir ses besoins fondamentaux en biens et services de premièrenécessité. C'est pour cela que leur analyse offre une belle perspective pour apprécier le niveau de pauvreté dans une communauté.

Il ressort du tableau N°30 que les dépenses moyennes déclarées par les ménages sont de l'ordre de 109,47$ par mois. Les dépensesminima sont de l'ordre de 20$ par mois alors que les dépenses maxima sont de 561$. L'écart type de 68,54$ indique que la majoritédes dépenses se retrouvent entre 41 et 179$.

Le prix moyen d'une consultation dans un centre de santé représente environ 7% des dépenses mensuelles du ménage, tandis quecelles de l'hôpital en représentent 57%.

La dépense moyenne par individu par mois est de l'ordre de 14,3$, soit une dépense journalière de 0,47$.

Les dépenses de santé représentent 16% de ces dépenses globales de consommation, ce qui se rapproche de 15% trouvés dans l'étudesur l'accessibilité des communautés aux soins de santé. Ce sont ces dépenses qui servent à financer le système de santé au niveau dela zone de santé par ces ménages déjà pauvres, car comme nous l'avons constaté précédemment, 88% des ménages supportent seulsleurs frais de soins

Tableau N°30 : Dépenses mensuelles de consommation déclarées par les ménages

Aire de santé Nombre de ménages Minimum Maximum MoyenneEcart type CS CBCA Nyamugo

48 20 433 95,81 75,00 CS Funu

52 32 312 135,40 67,51 CS 8 Cepac Buholo

60 36 561 123,84 80,46 CS Maendeleo Cimpunda

108 24 386 107,58 64,70 CS Ciriri

88 27 177 82,23 34,30 CS Maria

44 49 459 133,23 83,29Ensemble

400 20 561 109,47 68,54

Source : les données de l'enquête

3.3.6. Revenu moyen déclaré des ménages par mois

Les revenus mensuels des ménages sont extrêmement bas. Ce revenu est estimé en moyenne à 79,8$ par mois, soit un revenu moyenjournalier de 2,66$ par ménage. Le revenu minimum est de 5$ et celui maximum est de 510$. L'écart type est de 65,8 pour ainsi direque l'essentiel des ménages ont un revenu compris entre 14$ et 147$.

Le revenu moyen par ménage est nettement en dessous du seuil de pauvreté absolu. En comparant avec le seuil de pauvreté absoluutilisé par la banque mondiale pour l'ensemble des pays du monde qui est de 1USD par habitant par jour, nous pouvons dire que lesménages sous étude vivent en moyenne avec un revenu de 9,97$ par habitant par mois, soit un revenu moyen par habitant par jourde 0,33$. Ce qui est suffisamment inférieur au 1$/habitant/jour préconisé par la banque mondiale. Il ressort également de cette étudeque 95% des ménages étudiées vivent avec moins de 1$/jour/habitant.

Le revenu médian est de 60$ pour ainsi dire que la moitié des ménages étudiés vivent avec un revenu mensuel inférieur ou égal à60$ tandis que le revenu modale est de 50$.

Par rapport à ces revenus extrêmement bas, le prix total d'une consultation représente une part énorme des dépenses ou des revenusdu foyer. Le prix moyen à payer pour une consultation au centre de santé qui est de 7,8$ représente environ 3 jours de revenu.

Les dépenses pour la santé représentent 23% du revenu total déclaré par les ménages étudiés.

Le prix moyen d'une consultation dans un centre de santé représente environ 9,7 % du revenu mensuel déclaré du ménage, tandisque celles de l'hôpital en représentent 78%.

Nous pouvons ainsi dire que les dépenses de santé prennent une part importante dans le revenu mensuel des ménages observés etreprésentent bien plus que 16% des dépenses mensuelles des ménages. Ces dépenses sont donc actuellement trop élevées pour lebudget du ménage et pourraient constituer un frein à l'utilisation des services de santé.

Tableau N°31 : Revenus mensuels déclarés par les ménages

Aire de santé Nombre de ménages Minimum Maximum MoyenneEcart type CS CBCA Nyamugo

45 9 340 72,31 65,99 CS Funu

52 30 300 78,31 46,71 CS 8 Cepac Buholo

51 5 510 84,45 82,77 CS Maendeleo Cimpunda

108 10 500 77,59 74,33 CS Ciriri

88 10 234 76,55 49,90 CS Maria

39 15 350 97,64 69,76Ensemble

383 5 510 79,78 65,84

Source : les données de l'enquête

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Chapitre IV : DETERMINANTS DE L'UTILISATION DES SERVICES DE SANTE PAR LES

MENAGES DE LA ZONE DE SANTE DE KADUTU

Dans ce chapitre, il sera question d'identifier les facteurs qui ont une influence sur l'utilisation des services de santé à partir d'unmodèle logistique qui sera estimé sur base des informations collectées auprès des ménages. Parmi les 400 ménages enquêtés, 286ménages ont déclaré avoir eu au moins un malade durant les 30 jours précédant le passage de l'enquêteur dans leur ménage. Lesdonnées qui ont été analysées dans cette étude sont basées sur les informations fournies par ces 286 ménages sur leur comportementdans le cadre de la recherche des soins de santé.

4.1. Base Théorique du modèle : MODELES LOGISTIQUES

Les modèles qualitatifs simples tels que les modèles logit-probit permettent d'exprimer la relation entre une variable qualitative àdeux modalités (Y) et des variables explicatives (Xi) qui peuvent être qualitatives et quantitatives. Une variable qualitative est unevariable non mesurable numériquement (ou codée) qui a un nombre limité de modalités.

Les éléments de base de ces modèles sont :

- Un événement Y (Y=1 ou 0)

- Une (ou plusieurs) variable indépendante Xi

- P(Y=1/Xi), décrit la probabilité de Y=1 pour une valeur Xi donnée

L'on peut poser par exemple :

- Yi = 1 si l'individu recours aux soins et Yi = 0 sinon (variable dichotomique)

- Yi = 0 si le poids de naissance est 2kg ; Yi = 1 si poids de naissance est inférieur à 2 kg et Yi = 2 si poids de naissanceest supérieur à 2 kg (variable codée à 3 modalités, dans ce cas, on parle de variable polytomique)

Ainsi, Y = 0 ou 1 peut traduire :

- la prévalence d'une caractéristique (maladie, etc.)

- l'apparition d'un événement (maladie, etc.)

- un choix (aller ou non chez le médecin ou à un centre de santé)

Les modèles Logit-Probit permettent ainsi d'expliquer (et de calculer) la probabilité d'aller se faire soigner quand les valeurs descaractéristiques individuelles X sont connues.

La probabilité que Yi = 1 (aller se faire soigner) connaissant les caractéristiques individuelles X1i, ..., Xki, s'écrit :

E (Yi = X1i, ..., Xki) = P( Yi = 1 = X1i, ..., Xki) = f (X1i, ..., Xki)

où E (Yi = X1i, ..., Xki) est la moyenne de Y conditionnellement aux valeurs prises par les variables explicatives.

La variable explicative X peut être quantitative (poids, âge, revenu, dose d'un produit, degré d'exposition à un facteur de risque,etc.).

La probabilité que Yi = 1 (aller se faire soigner) connaissant la valeur de la variable explicative Xi s'écrit :

P (Yi = 1 = Xi) = = = f (Xi)

et peut s'interpréter comme le pourcentage de se faire soigner lorsque la variable X prend une valeur précise.

Dans les modèles Logit, les coefficients ne sont pas directement interprétables : seuls le signe du coefficient de X permet de savoir sila probabilité expliquée est fonction croissante ou décroissante de la variable X.

Par définition, dans le modèle Logit, Pi = P(Y = 1 = Xi) = = est la probabilité qu'a l'individu i de connaître

l'événement Yi = 1 étant donnée la valeur de la variable explicative X, et 1 - Pi = P (Yi = 0 = Xi) = 1 - = est laprobabilité qu'a l'individu i de connaître l'événement Yi = 0 étant donnée la valeur de la variable explicative X.

Lorsqu'on pose Zi = + Xi, la probabilité P (Yi = 1 = Xi) = peut être écrite comme suit : P(Yi = 1 = Xi) = .

Cette équation peut se réécrire comme : eZ = . En prenant le logarithme, il vient : Zi = log = + Xi qui fait apparaître lemodèle logistique comme un modèle linéaire.

Cas d'une variable explicative nominale à plus de 2 modalités

Si X est une variable qualitative à plusieurs modalités, il ne faut pas coder X de la façon suivante, comme dans cet exemple :

0 : ex-fumeur

X = 1 : fumeur actuel

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2 : non fumeur

car ces valeurs numériques n'ont pas de sens »quantitatif» et induisent des relations entre les coefficients qu'on ne peut pas toujoursexpliquer ou justifier. Il faut créer autant de variables binaires qu'il y a de modalités pour X.

Dans un exemple sur le tabagisme, 3 variables dichotomiques peuvent décrire X, le statut tabagique :

X1i = 1 si i est ancien fumeur, X1i = 0 sinon

X2i = 1 si i est fumeur, X2i = 0 sinon

X3i = 1 si i n'a jamais fumé, X3i = 0 sinon

Deux de ces trois variables sont introduites dans le modèle, la troisième servant de référence. Par exemple, on peut ainsi estimer laprobabilité d'être malade en fonction du statut tabagique :

P(Yi = 1 = X1i ; X2i ) = =

la référence étant un individu qui n'a jamais été fumeur : b3 = 0. L'impact d'être un ancien fumeur est b1, celui d'être fumeur b2.

4.2. Estimation du modèle de demande des soins de santé

Dans ce point, nous présentons les principaux résultats de l'analyse économétrique qui ont consisté à estimer un modèle de demandede soins de santé dans la ZS de KADUTU au regard de plusieurs variables retenues.

4.2.1. Formalisation théorique du modèle

L'analyse sur la demande des soins de santé a considéré comme variable réponse, la variable Y dont les valeurs correspondent à deuxéventualités : se faire soigner dans une structure sanitaire ou non. Nous présentons dans ce qui suit la régression logistiquedichotomique qui permet de modéliser cette variable Y de nature nominale en fonction de plusieurs variables indépendantes (à lafois dichotomiques et polytomique).

A cette fin, les modalités ou catégories de la variable Y nominale sont étiquetées à l'aide de valeurs numériques : 1 lorsque l'individumalade est allé se faire soigner et 0 dans le cas contraire.

Plusieurs variables indépendantes sont mises en relation pour expliquer le fait d'aller ou non se faire soigner dans une structuresanitaire. Ci-après les variables explicatives retenues dans notre modèle.

(a) Le coût des soins

Le coût à payer pour accéder aux soins de santé est un facteur qui peut guider le choix de consulter ou non un personnel soignant encas de maladie. En effet, lorsque le coût de soins est élevé et que le patient ne dispose pas de moyens nécessaires, il peut recourir àd'autres alternatives qu'il trouve à la portée de sa bourse pour se faire soigner, ou pour ne pas se faire soigner du tout. Raison pourlaquelle nous avons retenu cette variable pour expliquer le niveau d'utilisation des services de santé dans la ZS de Kadutu.

(b) Le revenu du ménage

Le revenu du ménage est un des déterminants importants de la demande des soins dans un système de santé dans la mesure où il peutaccroître la probabilité d'utiliser un service de santé moderne. La santé n'a pas de prix, dit-on. Lorsqu'on dispose d'un revenu assezimportant, l'on ne peut se priver d'un service de qualité pour protéger sa vie.

(c) La gravité de la maladie

La perception qu'a la personne ou le ménage sur la maladie de son membre est un des facteurs qui poussent les malades à utiliser lesservices de santé. On n'a tendance à utiliser un service de santé que lorsqu'on trouve que la maladie devient grave. Dans le cascontraire on attend ou on pratique d'autres solutions alternatives.

(d) Le type de maladie

Le type de maladie dont souffre le patient est aussi un des facteurs pouvant expliquer l'utilisation d'un établissement des soins par lemalade. Certains types de maladies peuvent être soigné dans une structure de santé moderne alors que d'autres non. Pour lapopulation, certaines affections ne peuvent être traitées que par la médecine traditionnelle, la médecine moderne s'avérantimpuissante dans ces cas.

(e) Appartenance à une mutuelle de santé

Les mutuelles de santé peuvent également expliquer le recours aux services de santé dans la mesure où celles-ci prennent en chargeles coûts des soins de ses membres. Lorsqu'on est abonné à la mutuelle, on a tendance à aller se faire soigner en cas de maladie chezun professionnel soignant car étant animé d'une assurance que les soins sont pris en charge.

(f) Appartenance de la structure de santé

L'appartenance d'une structure peut stimuler la préférence d'un malade à se faire soigner dans une structure que l'autre et ainsil'amener à utiliser un service de santé. Nous avons pensé que cette variable pourrait également jouer un rôle significatif surl'utilisation des services de santé.

(g) La structure par âge et par sexe du malade et du chef de ménage

L'impact de l'âge sur l'utilisation des structures sanitaires est lié aux pathologies associées. Selon qu'on est un nouveau né ou unadulte en âge avancé, les pathologies sont différentes et peuvent guider la nature des soins à demander. Quant au sexe, selon qu'onest homme ou femme, certains facteurs biologiques et naturels peuvent prédisposer à certains besoins de santé spécifique et amener

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l'une ou l'autre catégorie d'utiliser le service de santé que d'autres.

(h) Le niveau d'instruction du chef de ménage

Il est aussi relevé que le niveau d'instruction du chef de ménage peut apparaître comme déterminant pour l'utilisation des service desanté dans la mesure où lorsque on est instruit, on est censé disposer de plus d'information sur l'importance de fréquenter unétablissement des soins ou de consulter un personnel soignant en cas de maladie que celui qui n'est pas instruit ou qui l'est moins.

(i) La taille du ménage

La taille du ménage a été retenu parce qu'elle peut à son tour influer sur la décision d'aller ou non se faire soigner. En effet, lorsque lataille du ménage est grande et que le revenu n'est pas suffisant, en cas de maladie on réfléchit pour faire un choix entre se fairesoigner où subvenir à d'autres besoins du ménage. Ce qui peut ne pas être le cas lorsque la taille du ménage est petite.

4.2.2. Résultats des régressions

Les équations de demande des soins de santé ont fait l'objet de plusieurs estimations sur les 286 personnes qui sont tombées maladeset qui se sont fait soigner d'une manière ou d'une autre. Le tableau ci-après fait apparaître les résultats d'estimations obtenues dulogiciel EVIEWS 3.0 concernant la possibilité d'aller ou non se faire soigner dans un établissement de soins de santé.

Tableau N°32 : Résultat de la régression

Variable dépendante : Y

Variables explicatives Coefficients Ecart-type z-Statistic Probabilité.

C 0.765491 0.984986 0.777159 0.4371

ETMAL 1.134382 0.376934 3.009500 0.0026

TM1 0.344538 0.388860 0.886019 0.3756

TM2 0.523912 0.573514 0.913512 0.3610

TM3 0.302460 0.705412 0.428771 0.6681

TM4 29.97984 7104932. 4.22E-06 1.0000

REVENU 0.004702 0.003920 1.199368 0.2304

ABOMUT -0.080965 0.573563 -0.141162 0.8877

STRUCT 1.694417 0.430900 3.932272 0.0001

TAILLE 0.074748 0.063298 1.180888 0.2376

SEXMAL -0.356228 0.339536 -1.049161 0.2941

SEXCM -0.568163 0.596212 -0.952956 0.3406

ETCM 0.166891 0.625382 0.266862 0.7896

AGECM -0.012799 0.015287 -0.837256 0.4024

AGEMAL -0.001697 0.001101 -1.540941 0.1233

Où :

- ETMAL = état de la maladie

- TMi = Type de la maladie (i allant de 1 à 4 : 1.Malaria ; 2.Maladies respiratoires ; 3.Diarrhées ; 4.Accouchements dystociques)

- REVENU = Revenu du ménage

- ABOMUT = Abonnement mutuelle

- STRUCT = Appartenance de la structure de santé

- TAILLE = Taille du ménage

- SEXMAL = Sexe du malade

- SEXCM = Sexe du Chef de ménage

- ETCM = Niveau d'instruction du chef de ménage

- AGECM = Age du chef de ménage

- AGEMAL = âge du malade

Dans l'ensemble, les résultats d'estimation permettent de comprendre que toutes les variables n'interviennent pas nécessairementdans la décision d'aller ou non se faire soigner dans un établissement sanitaire. A première vue, les estimations soutiennent queseules les variables liées à l'état de maladie et la structure institutionnelle de l'établissement sanitaire ont un impact positif sur ladécision d'aller ou non se faire soigner. Aussi, ces résultats montrent que les variables liées au chef du ménage ne sont pas toutessignificatives. L'on observe en effet que les paramètres associés aux sexe, âge, niveau d'étude du chef de ménage ainsi même qu'à lataille du ménage ne sont pas significativement différents de zéro. Cela pourrait trouver son explication dans le fait que la plupart despersonnes tombées malades (88%) ont déclaré se prendre elles-mêmes en charge quant aux soins de santé.

Outre le fait que l'état de la maladie a un impact assez important dans la décision de se faire soigner dans une structure sanitaire, lesparamètres liés aux variables indicatrices sur le type de maladie ne sont pas tous significatifs. Ce qui prouve à suffisance qu'àKADUTU, le recours aux soins de santé dans un établissement sanitaire n'intervient que dans la situation d'aggravation de lamaladie plutôt que par rapport au type de la maladie elle-même.

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Ce résultat est cohérent avec la situation vécue dans la zone de santé où les malades viennent se faire soigner dans une structure desanté étatique seulement après avoir épuisé toutes les autres alternatives notamment l'automédication et les structures privées. Ilsarrivent ainsi au centre de santé ou à l'hôpital dans un état déjà avancé de maladie.

Ceci corrobore également avec ce qui a été relevé au tableau N°16 qui montre que pour des raisons essentiellement financières, laplupart de malades recourent à la consultation uniquement s'ils jugent la situation assez grave.

Par ailleurs, l'hypothèse d'un impact de l'appartenance à une mutuelle de santé sur la possibilité d'aller se faire soigner n'a pas étévalidée par les résultats d'estimation. Les issus de l'enquête ont révélé que seuls 10% de personnes malades font partie d'une mutuellede santé ; ce qui témoigne combien cette variable se retrouve moins importante dans le choix à faire face à une maladie.

Pour ce qui est du cadre institutionnel, les établissements de soins de santé, selon qu'il s'agit d'une structure étatique ou privée,exercent un impact assez important sur la décision de se faire soigner. Avant de se faire soigner, le malade prend le temps deréfléchir sur la structure à utiliser.

Cela s'explique par le fait que les malades ont une préférence à se faire soigner là où ils trouvent que la qualité des soins leur semblemeilleure. Dans l'ensemble, 60% des ménages déclarent avoir choisi une structure des soins grâce à la qualité des soins fournis.Etant donné que les structures étatiques sont en majorité constitués des HGR (87%) ; celles-ci sont considérées par la populationcomme des structures de dernier recours dans lesquels on ne peut recourir qu'en cas de gravité. Ce qui est appuyé par les résultats denos enquêtes qui ont révélé que seules 17% de malades se sont fait soigné dans un établissement des soins étatiques.

Le rôle incitatif de l'Etat en matière de santé doit se traduire ici pour influencer la décision des personnes malades de visiter lesétablissements de soins de santé.

Le revenu des ménages, bien que présente un signe positif, ne semble pas être très significatif pour expliquer l'utilisation des servicesde santé dans ce premier modèle. De même pour la taille du ménage ainsi que le niveau d'instruction du chef de ménage.

Le coût de la maladie n'est pas aussi significativement différent de zéro. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que dans notre modèle,nous n'avons tenu compte que du coût effectivement payés par ceux qui se sont fait soigner, et pour le reste de malades qui n'ont pasconsulté le personnel soignant, nous avons considéré ce coût nul.

4.2.3. Calcul des probabilités d'utiliser un service de santé

Les estimations de différents modèles logistiques ont conduit après examen des divers résultats à retenir le modèle adéquat sur baseduquel les calculs des probabilités devront être effectuées. L'estimation du modèle de régression logistique de recours aux soins desanté est alors présentée en fonction des variables s'étant avérées plus significatives dans le choix à faire lorsqu'on tombe. Lesrésultats de ces estimations se trouvent consignés dans le tableau n° 33 ci-dessous.

Tableau N°33 : estimation du modèle

Variable dépendante : Y

Variables explicatives Coefficients Std. Error z-Statistic Probabilité

ETMAL 1,20942 0,34139 3,54263 0,00040

REVENU 0,00929 0,00272 3,42084 0,00060

STRUCT 1,77252 0,40853 4,33880 0,00000

AGEMAL -0,00171 0,00083 -2,06588 0,03880

Obs with Dep=0 54 Total obs 286

Obs with Dep=1 232

Le modèle s'écrira donc comme suit :

Y(X1, X2, X3, X4) = 1,2094* X1 + 0,0093* X2 + 1,7725* X3 - 0,0017* X4

X1 : état de maladie (ETMAL)

X2 : revenu du ménage (REVENU)

X3 : structure de l'établissement sanitaire (STRUCT)

X4 : âge du malade (AGEMAL)

Ce modèle laisse apparaître que de toutes les variables retenues au préalable, seuls l'état de maladie, le revenu, l'âge du malade ainsique la structure de l'établissement sanitaire consulté se sont avérés plus importants dans le choix à faire quant au recours auxservices de santé. Ces résultats soutiennent de ce fait les arguments avancés pour soutenir la présence de l'une ou l'autre de cesvariables dans le modèle.

La probabilité (Pi) d'un malade quelconque de la commune de KADUTU d'aller se faire soigner dans un établissement sanitaire étantdonnée son âge, l'état de sa maladie, le revenu de son ménage, la structure de l'établissement sanitaire qu'il voudrait se faire soigners'obtient comme suit :

P (Yi = 1 = X1i; X2i; X3i; X4i) =

Ainsi, la probabilité d'aller se faire soigner dans un établissement sanitaire étant donné l'âge moyen du malade de 17 ans, avec unrevenu moyen de 76 dollars américains pour un malade grave dans une structure sanitaire étatique sera de :

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P (Yi = 1|X1i = 1; X2i = 76; X3i = 1 ; X4i =17) =

= = = 0,97488637

Les calculs effectués montrent que la probabilité d'aller se faire soigner dans un établissement sanitaire étant donné l'âge moyen dumalade à Kadutu de 17 ans, avec un revenu moyen de 76 dollars américains pour un état de maladie grave dans une structuresanitaire étatique est de 97,49%. Autrement, la probabilité de ne pas aller se faire soigner dans un établissement sanitaire étantdonné les informations fournies ci-dessus est très faible de 2,51% (soit 100% - 97,49%). Le tableau ci-après donne les différentesprobabilités au regard de différentes modalités des variables explicatives.

Tableau N°34 : Calculs de différentes probabilités

Modalités

X1=1

X2=76

X3=1

X4=17

X1=1

X2=76

X3=0

X4=17

X1=0

X2=76

X3=1

X4=17

X1=0

X2=76

X3=0

X4=17

YY=1 97,49% 86,83% 92,05% 66,31%

Y=0 2,51% 13,17% 7,95% 33,69%

Le tableau n°34 démontre une très forte probabilité d'accès aux soins de santé pour le cas grave et pour un établissement public desoins de santé. Cette probabilité connaît une baisse sensible pour les cas moins grave dans une structure sanitaire privée. Toutefois,le niveau observé de ces probabilités au dessus de 50% prouve l'importance que joue le niveau de revenu des ménages et de l'âge demalade ; lesquels ont été fixés à leurs niveaux moyens.

CONCLUSION

Les réformes introduites dans le système public de santé en Afrique, notamment l'Initiative de Bamako, ont contribué à transférer lapart la plus importante du coût de la santé sur les ménages qui deviennent ainsi le premier acteur du financement du secteur de lasanté. Si globalement ces réformes ont permis de restaurer une certaine confiance des usagers dans les services publics de santé parla production relative de soins de qualité surtout à la base, l'instauration du système de recouvrement des coûts qui en constitue unélément central, a entraîné une désaffection des structures sanitaires par les populations particulièrement celles à faibles revenus.

Cette situation est encore très aggravée en RDC suite à la crise multiforme traversée par le pays qui a contribué à la dégradation dela situation socio - économique des populations tel que présenté au premier chapitre de ce travail.

Dans le cadre de réformes en cours dans le secteur de la santé en RDC, il s'avère important d'envisager des mesures qui tiennentcompte des besoins réels de la population pour espérer améliorer l'utilisation des services de santé par ces derniers. Pour comprendrel'importance et la nature des reformes évoquées, nous avons, dans le deuxième chapitre de ce travail présenté les généralités surl'organisation du secteur sanitaire de la RDC. Ce secteur est caractérisé par une diminution prononcée de tous les indicateurs de lasanté et plus particulièrement par une faible utilisation des services de santé.

D'où l'objectif de cette recherche qui était d'identifier « les déterminants socio- économiques de l'utilisation des services de santépar les ménages de la zone de santé de Kadutu ».

La présente étude est basée sur les données de l'Enquête ménage réalisée sur un échantillon probabiliste représentatif de 400ménages de cette zone de santé.

Avant d'estimer les déterminants de l'utilisation des services de santé, il était impérieux de comprendre les conditions dans lesquellesvivent les ménages de la zone de santé de Kadutu. Raison pour laquelle dans le troisième chapitre nous avons décrit lescaractéristiques socio - économiques de ces ménages ainsi que leur comportement face à la maladie. Il ressort de ceci que lesménages de la zone de santé de Kadutu vivent dans une situation de pauvreté extrême. Les caractéristiques socio économiquesrelevées ne leur prédisposent pas à une bonne utilisation des services de santé et dans les conditions actuelles il serait difficile, si pasimpossible d'accroître le taux d'utilisation des services de santé dans cette zone de santé. Les dépenses de santé engagées par lesménages prennent une part importante dans le revenu des ménages. Ceci ne fait que contribuer à maintenir le cercle vicieux de lapauvreté dans la mesure où les conditions précaires dans lesquelles les gens vivent leur prédisposent déjà à la maladie,malheureusement sans détenir de moyens nécessaires pour y faire face.

Les dépenses à engager pour la santé constituent donc pour l'essentiel de cette population la principale barrière à l'utilisation desservices de santé avec comme conséquence, la dégradation de l'état de santé qui constitue un facteur de sous développement.

Cette situation de pauvreté laisse peu de choix aux populations de la zone quant à l'utilisation des services de santé. Il sied doncd'identifier les facteurs socio - économiques liés à cette population sur lesquelles on peut agir pour amener les populations à faiblerevenu d'utiliser les services de santé. Notre étude relève les facteurs suivants comme étant plus significatifs pour expliquerl'utilisation des services de santé dans la zone de santé de Kadutu : l'état de la maladie (selon que le malade considère son étatcomme grave ou pas), l'appartenance de la structure (selon qu'elle est étatique ou privée), l'âge du malade ainsi que le revenu duménage.

Il s'agit donc là des facteurs sur lesquels une intervention s'avère plus impérieuse si on veut améliorer l'utilisation des services desanté.

Le coût des soins, la taille du ménage ainsi que toutes les autres variables liées au chef de ménage ne sont pas suffisammentsignificatifs pour expliquer l'utilisation des services de santé dans la zone de santé de Kadutu.

La probabilité d'accès aux soins de santé obtenue est assez significative (97,48%) et est fortement influencée par le niveau de revenu

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des ménage et l'âge de malade dans l'hypothèse d'une maladie grave et d'un recours à une structure sanitaire étatique.

Le coût des soins ne s'est pas avéré significatif dans le cadre de cette étude. Il n'est donc pas déterminant pour expliquer l'utilisationdes services de santé.

SUGGESTIONS

Les résultats de cette étude, nous amènent à suggérer aux différents décideurs et acteurs sanitaires à différents niveaux ce qui suit:

Au niveau central

- Augmenter la part du budget accordée au secteur santé et le repartir équitablement dans les provinces du pays jusqu'à atteindretoutes les zones de santé. Une subvention plus accrue des établissements des soins par l'Etat et ses partenaires peut permettre deréduire les coûts des soins et ainsi minimiser les risques d'exclusion financières aux dépend des plus pauvres. Ceci devra êtreaccompagné d'une bonne gouvernance et d'un contrôle permettant de s'assurer d'une utilisation rationnelle des fonds alloués à lasanté.

- Accroître le potentiel financier des ménages en payant régulièrement aux fonctionnaires un salaire plus ou moins décent et enencourageant la mise en place des activités génératrices de revenu : micro - crédits, petit commerce, agriculture, coopératives.

Au niveau intermédiaire et périphérique

- Accorder plus d'importance aux facteurs qui améliorent la qualité des services dans les structures de santé. Etant donné que cettequalité constitue le principal motif évoqué pour le choix d'une structure de santé par les ménages, une attention particulière devraêtre porté sur les meilleurs soins, la compétence du personnel, la notoriété, les équipements et l'accueil des malades. Le personnel desanté doit en plus être motivé.

- Réduire les dépenses de santé à charge des patients et faciliter l'instauration d'une tarification transparente pouvant stimuler lerecours aux soins par les ménages les plus défavorisés. La participation financière des patients devra être conçue en tenant comptede conditions socio - économiques de ménages de manière à ne pas créer une barrière à l'utilisation des services de santé.

- Porter Une attention particulière aux plus vulnérables en renforçant pour eux des mesures de solidarité et d'exonération. Notons queplus de 40% de la population se déclarent ici comme étant pauvre. Toutefois il faudra beaucoup sensibiliser les chefs de ménagesans occupation pour les amener à réaliser certaines activités qui peuvent rapporter au lieu de passer leurs journées à ne rien faire.

- Stimuler la demande des services de santé en informant et sensibilisant la population sur les services offerts par les structures desanté. Faire participer les CODESA pour faire comprendre aux ménages la nécessité de recourir à un service de santé dès que lamaladie se présente et ne pas seulement attendre que l'état de santé s'aggrave. De même pour comprendre l'importance de recouriraux soins quel que soit l'âge du malade.

- Intégrer au système des SSP les structures de santé privées viables pour améliorer l'accès physique aux soins.

- Dans la mesure du possible, compléter cette étude en intégrant d'autres éléments qui n'ont pas été pris en compte ici.

La mise en place de ces recommandations exige une collaboration intersectorielle entre les différents acteurs de la vie nationale.Etant dans un objectif de réduction de la pauvreté et de l'atteinte des objectifs du millénaire, une vision commune sur l'application decelles - ci permettra d'améliorer tant soit peu l'état de santé de nos populations et ainsi aller vers le développement économiqueauquel on aspire en RDC.

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ANNEXES

Tableau des indicateurs

INDICATEURS Niveau

Revenu monétaire déclaré moyen mensuel par tête 9,97$

Dépenses monétaires moyennes déclarées annuelles par tête d'habitant 14,3$

Dépenses moyennes de soins de santé par habitant par mois 2,38$

Proportion dépenses santé par rapport aux totales dépenses 17%

Proportion des ménages qui utilisent les services de santé 81%

Proportion des soins médicaux supportés par les ménages 88%

Taille moyenne de ménage 7,6

Proportion de la population vivant avec moins de 1$ par habitant par jour 95%

Taux de renoncement aux soins 19%

Proportion des ménages dirigés par des femmes 11%

Proportion des chefs des ménages non ou semi instruits 33,1%

Proportion des chefs de ménages sans emploi 32,8%

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Proportion des ménages membres des mutuelles de santé 10,5%

Coût moyen des soins par épisode maladie 18,1$

Taux de renoncement aux soins par manque d'argent 64,8%

Tableaux des estimations

Dependent Variable: Y

Method: ML - Binary Logit

Date: 12/03/05 Time: 11:48

Sample: 1 286

Included observations: 285

Excluded observations: 1

Convergence achieved after 36 iterations

Covariance matrix computed using second derivatives

Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.

C -2.835131 2.234484 -1.268808 0.2045

ETMAL 1.431726 0.783820 1.826601 0.0678

COUT 0.395413 241413.1 1.64E-06 1.0000

REVENU 0.005464 0.007776 0.702675 0.4823

ABOMUT 0.293370 1.086890 0.269917 0.7872

STRUCT 1.767185 1.051115 1.681249 0.0927

TAILLE 0.354638 0.177313 2.000073 0.0455

SEXMAL -1.076121 0.745090 -1.444283 0.1487

SEXCM 3.541783 2.077300 1.704994 0.0882

ETCM -2.070209 1.232881 -1.679163 0.0931

AGECM -0.099851 0.049113 -2.033099 0.0420

AGEMAL 0.002379 0.002488 0.956207 0.3390

Mean dependent var 0.814035 S.D. dependent var 0.389763

S.E. of regression 0.172064 Akaike info criterion 0.274757

Sum squared resid 8.082474 Schwarz criterion 0.428546

Log likelihood -27.15287 Hannan-Quinn criter. 0.336407

Restr. log likelihood -136.8909 Avg. log likelihood -0.095273

LR statistic (11 df) 219.4760 McFadden R-squared 0.801646

Probability(LR stat) 0.000000

Obs with Dep=0 53 Total obs 285

Obs with Dep=1 232

Dependent Variable: Y

Method: ML - Binary Logit

Date: 12/03/05 Time: 15:46

Sample: 1 286

Included observations: 286

Convergence achieved after 4 iterations

Covariance matrix computed using second derivatives

Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.

ETMAL 1.209421 0.341391 3.542625 0.0004

REVENU 0.009287 0.002715 3.420837 0.0006

STRUCT 1.772524 0.408528 4.338803 0.0000

AGEMAL -0.001713 0.000829 -2.065880 0.0388

Mean dependent var 0.811189 S.D. dependent var 0.392045

S.E. of regression 0.373512 Akaike info criterion 0.869431

Sum squared resid 39.34215 Schwarz criterion 0.920563

Log likelihood -120.3286 Hannan-Quinn criter. 0.889926

Avg. log likelihood -0.420729

Obs with Dep=0 54 Total obs 286

Obs with Dep=1 232

Dependent Variable: Y

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43 sur 48 28/07/2007 18:04

Method: ML - Binary Logit

Date: 12/03/05 Time: 11:42

Sample: 1 286

Included observations: 285

Excluded observations : 1

Convergence achieved after 26 iterations

Covariance matrix computed using second derivatives

Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.

C 0.765491 0.984986 0.777159 0.4371

ETMAL 1.134382 0.376934 3.009500 0.0026

TM1 0.344538 0.388860 0.886019 0.3756

TM2 0.523912 0.573514 0.913512 0.3610

TM3 0.302460 0.705412 0.428771 0.6681

TM4 29.97984 7104932. 4.22E-06 1.0000

REVENU 0.004702 0.003920 1.199368 0.2304

ABOMUT -0.080965 0.573563 -0.141162 0.8877

STRUCT 1.694417 0.430900 3.932272 0.0001

TAILLE 0.074748 0.063298 1.180888 0.2376

SEXMAL -0.356228 0.339536 -1.049161 0.2941

SEXCM -0.568163 0.596212 -0.952956 0.3406

ETCM 0.166891 0.625382 0.266862 0.7896

AGECM -0.012799 0.015287 -0.837256 0.4024

AGEMAL -0.001697 0.001101 -1.540941 0.1233

Mean dependent var 0.814035 S.D. dependent var 0.389763

S.E. of regression 0.374875 Akaike info criterion 0.912681

Sum squared resid 37.94338 Schwarz criterion 1.104918

Log likelihood -115.0571 Hannan-Quinn criter. 0.989744

Restr. log likelihood -136.8909 Avg. log likelihood -0.403709

LR statistic (14 df) 43.66758 McFadden R-squared 0.159498

Probability(LR stat) 6.70E-05

Obs with Dep=0 53 Total obs 285

Obs with Dep=1 232

Questionnaire d'enquête ménages.

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE AUPRES DES MENAGES N° A/......

Date : ...../..../2005 Centre de santé :

Zone de santé : Enquêteur :

Commune: Grappe N°

Quartier : Ménage N°

Avenue : Qualité de la personne interviewée · Chef du ménage

· Conjoint du CM

· Autre (à spécifier)

....................... ........................

LE MENAGE

1. Répartition de la famille par tranche d'âge

(Inclure toutes les personnes qui vivent sous le même toit)

0 - 4 ans : ........Masculin ...... Féminin ....... Total

5 - 14 ans : ......Masculin ...... Féminin ....... Total

15 - 50 ans : ......Masculin ...... Féminin ....... Total

> 50 ans : ..........Masculin .........Féminin ......... Total

Nombre de personnes qui vivent dans le foyer (taille du ménage) TOTAL

Sexe du chef de ménage : Masculin Féminin

Age du chef de ménage : ........... Ans

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Niveau d'études du chef de ménage · Jamais été à l'école N'a pas terminé l'école

primaire

· A terminé l'école primaire N'a pas terminé l'école

secondaire

· A terminé l'école secondaire A été à l'université

Occupation du chef de ménage : · Indépendant Employeur

· Fonctionnaire de l'Etat Sans occupation

· Salarié du privé Autre (à spécifier)

..................................

Religion

- Tribu

- MORBIDITE

2. Est - ce que un membre de votre famille a été malade ces 30 derniers jours ?

(Inclure les problèmes liés à la grossesse. L'accouchement normal n'est pas une maladie)

OUI NON

Donnez l'âge du malade le plus récent ..........ans / ....... mois

Le sexe du malade le plus récent : Masculin / Féminin

Sauter et aller aux « conditions socio - économiques duménage »

3. Est - ce que le problème de santé était jugé par la famillecomme :

· Grave

· Pas grave

4. Quel est le type de maladie dont la personne souffrait ?

Une seule réponse (la principale)· Malaria / Fièvre

· Diarrhée

· Maladies respiratoires (toux)

· Accouchement compliqué

· Autres (à spécifier)....................................

UTILISATION DES SERVICES DE SANTE

5. Est-ce que cette personne a cherché des soins ? Oui / non

OUI NON

Si oui, où avez - vous été soigné ? Si non, pour quelle raison ?

· Hôpital de : .......................

· Centre de Santé de : .................................

· Polyclinique privée de : ................

· Dispensaire Privée : ................

· Un tradi - praticien : .................

· Guérisseur : ..........................

· Automédication ......................

· Groupe de prière de : ..............

· Autres (à spécifier) : ..................

· Maladie pas assez grave

· Manque d'argent

· les soins coûtent cher

· Pas assez de confiance au personnel duCS

· Manque de transport/CS très éloigné

· Le CS n'a pas des médicaments.

· Personnel du CS absent, CS fermé

· Problème de sécurité

· Dette au CS

· Autres (à spécifier)...................................

La structure est - elle :

Etatique Communautaire Confessionnel Privée

Quelle est la distance qui sépare la maison de la structure de santé ? ..... km

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Combien avez-vous payé?

Coût du voyage: FC ..................... Coût de restauration : FC.................... Pour la Consultation: FC ..................... Pour le Labo: FC.....................Hospitalisation et chirurgie: FC ..................... Pour lesmédicaments: FC ................

COUT TOTAL : FC .......................

6. Qu'est ce qui a motivé votre choix pour ce centre de santé

(Si le Centre de Santé concerné est cité à la question 5)

· Meilleurs soins

· Proximité de mon domicile

· Compétence du personnel

· Qualité d'accueil du personnel

· Coût des soins très abordable

· Equipements modernes

· Notoriété ou bonne réputation

· Manque de mieux

· Courte durée de séjour en casd'hospitalisation

· Autres raisons

....................... ....................................

7. Pourquoi vous ne vous êtes pas fait soigné au CS de ...............

(Si le CS concerné n'est pas cité à la question 5)

· Maladie pas assez grave

· Manque d'argent

· Pas assez de confiance dans le personnelsoignant du CS

· Manque de transport / CS trop éloigné

· Le CS n'a pas de médicaments

· Le personnel CS est absent, CS fermé

· Problème de sécurité

· Dette au CS

· Pas ce type de soins au CS

· Autre (spécifier) ......................................

LES SOINS DE SANTE PRIMAIRES RECUS (Uniquement pour les soins dans le centre de santé)

8. A-t-on prescrit un examen ? (prélèvements, sang, urine, crachat ou autres)

· OUISi oui, Avez -vous subi cetexamen ?

· OUI

Si oui, Combienavez - vous payépour cet examen :....................... enFC

· NON

Si non, pour quelle raison ?

· Manque d'argent

· Il n'y a pas delabo

· Le labo fermé

· Le test pasdisponible

· Autres (àspécifier)..............................

· NON Si non, Continuer à la question suivante.

9. A - t -on prescrit des médicaments ?

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46 sur 48 28/07/2007 18:04

·OUI

10. Avez -vous obtenu lesmédicamentsprescrits

· Oui tous

Où avez-vous obtenu les médicaments prescrits ?

(Une seule réponse possible)

· Centre de santé

· Autre structure de santé (CS, Hôp.)

· Pharmacie

· Marché

Autre (à Spécifier)

....................... ................................................

Combien avez - vous payé pour lesmédicaments ? :.... FC

· Une partiedesmédicaments

Pourquoi n'avez -vous pas obtenu l'autre partie des médicaments prescrits ?

(Une seule réponse possible)

· Manque d'argent

· Médicament non disponible au CS

· Médicament non disponible ailleurs (pharmacie,marché)

· Autres (à spécifier)

....................... ................................................

Combien avez - vous payé pourcette partie desmédicaments :..........FC

· Non, aucun

Pourquoi n'avez-vous pas obtenu les médicamentsprescrits ?

(Une seule réponse possible)

· Manque d'argent

· Médicament non disponible au CS

· Médicament non disponible ailleurs (pharmacie,marché)

· Autres (à spécifier)

....................... ................................................

Continuer à laquestion suivante

· NONContinuer à la question suivante

11. Y a t'il eu d'autres coûts pour obtenir les soins?

· Oui, pour : .................................

· Combien avez -vous payé en plus : ........ FC

· NON

Continuer à la question suivante :

12. Qui paye les soins médicaux pour votre ménage ?

· Les parents Soi-même

· Employeur (privé) Dons

· Eglise Etat

· Association d'entraide Mutuelle de santé

· Autre (à spécifier)

13. Comment obtenez -vous l'argent pour payer les soins ?

(Plusieurs réponses possibles, cochez toutes les réponses et entourer laréponse principale)

· Prendre sur les économies de la maison

· Vendre une parcelle

· Vendre un bétail

· Vendre une partie de la récolte

· Travail extra pour quelqu'un d'autre comme maind'oeuvre

· Réduire les dépenses

· Emprunter à quelqu'un

· Dette au centre de santé

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· Les soins sont gratuits

· Autre (à spécifier)

....................... .....................................................

............................................................................

14. Avez-vous de suggestions pour l'amélioration de cette formation sanitaire?

(Réponses spontanées multiples)

1. Diminuer les prix

2.

Prise en charge des indigents

3. Augmenter le personnel

qualifié

4. Améliorerl'accueil et / ou respect

5. Diminuer la duréed'attente

6.Disponibilité

d'ambulance

7.

Plusmédi-

caments

8.

Pluséqui-pement

9.

Plusinfra-structure

CONDITIONS SOCIO - ECONOMIQUES DU MENAGE

Dans quelle catégorie socio - économique classez - vous votre ménage ?(une seule réponse)

· Eternel assisté Très pauvre

· Pauvre Légèrement aisée

· Riche

15. Quelle sorte de maison habitez -vous ?

( A observer)

· Hutte Maison en adobe

· Maison planche avec boue Maison planche avecpierres

· Maison en briques cuites

16. Concernant votre maison, êtes -vous : · Propriétaire Locataire

· Logé par l'employeur Logé par la famille

· Autres (à spécifier) ..................................

17. Etes vous abonnés à la mutuelle de santé ? · Oui Non

18. Combien d'argent le ménage dépense - t -il ? (A calculer ensembles)

Dépenses Jour Se-maine Mois Tri-mestre An TOTAL MOIS (FC)

Produits alimentaires

Bière - sucrés - boisson alcoolique - tabac

Charbon de bois/ bois/ pétrole

Frais de scolarisation- y inclut uniformes

Dépenses pour les autres habits

Deuil - mariage - réception - fête (année)

Dépenses pour le transport

Amendes - contribution obligatoire - taxe

Dîmes / offrande / dons (mois)

Loyer /eau/électricité/petite maintenance maison(mois)

Investissement : vélo - animaux - terrain - maison - TV - radio -moto (par année)

ESTIMATION TOTALE DE DEPENSES FC

Dépenses pour la santé (à remplir après) : F

19. Combien d'argent le ménage gagne - t - il ? (A calculer ensembles)

Recettes Par jour (Fc) Par mois (Fc)

Vente de produits d'agriculture ou de l'élevage

Salaire / revenu commerce

Revenue du travail informel

Appui extérieur (famille, amis, voisins, autre bienfaiteur):

Autres (à spécifier)

ESTIMATION TOTALE DE RECETTES:

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ESTIMATION D'EQUILIBRE DEPENSES & RECETTES F : .... ............ par mois

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