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SOMMAIRE I. Introduction …….………………………………………………………………p.1 1. Objet de l’Etude ……..……………………………………………….…….. p.1 2. Contexte General ……………………………………………………….……p.2 3. Cadrage du Projet ……………………………………………….…………. p.6 II. Phase de Préparation ………..……………………...……………………...…..p.7 1. Terrain d’Investigation ………………………………………….…………..p.7 2. Choix de la Population ……….………………………………………….…. p.7 3. Ressources Humaines ……………………………………………………...…p.7 4. Moyen Didactique ………………………………………………………….....p.7 III. Phase de Réalisation …………………………………………………………..…p.8 1. Présentation des 15 enfants …………...……………………………………..p.8 2. Contexte scolaire à Bouzeguene ……………..…………………………...….p.12 3. Attitude des enseignants …………..………………………………………….p.12 4. Attitude des autorités …………………………………………………………p.13 5. Attitude des professionnels …………….……………………………………..p.14 6. Attitude des parents face à l’intégration scolaire ...………………………… p.14 1

étude insertion scolaire des enfants handicapés

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SOMMAIRE I. Introduction …….………………………………………………………………p.1 1. Objet de l’Etude ……..……………………………………………….…….. p.1 2. Contexte General ……………………………………………………….……p.2 3. Cadrage du Projet ……………………………………………….…………. p.6 II. Phase de Préparation ………..……………………...……………………...…..p.7 1. Terrain d’Investigation ………………………………………….…………..p.7 2. Choix de la Population ……….………………………………………….…. p.7 3. Ressources Humaines ……………………………………………………...…p.7 4. Moyen Didactique ………………………………………………………….....p.7 III. Phase de Réalisation …………………………………………………………..…p.8 1. Présentation des 15 enfants …………...……………………………………..p.8 2. Contexte scolaire à Bouzeguene ……………..…………………………...….p.12 3. Attitude des enseignants …………..………………………………………….p.12 4. Attitude des autorités …………………………………………………………p.13 5. Attitude des professionnels …………….……………………………………..p.14 6. Attitude des parents face à l’intégration scolaire ...…………………………p.14 IV. Finalité de la Mission …………………………………...………………………...p.15 IV. Conclusion …………………………………………………………………………p.17

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Page 1: étude  insertion scolaire des enfants handicapés

SOMMAIRE

I. Introduction …….………………………………………………………………p.1

1. Objet de l’Etude ……..……………………………………………….…….. p.1

2. Contexte General ……………………………………………………….……p.2

3. Cadrage du Projet ……………………………………………….…………. p.6

II. Phase de Préparation ………..……………………...……………………...…..p.7

1. Terrain d’Investigation ………………………………………….…………..p.7

2. Choix de la Population ……….………………………………………….…. p.7

3. Ressources Humaines ……………………………………………………...…p.7

4. Moyen Didactique ………………………………………………………….....p.7

III. Phase de Réalisation …………………………………………………………..…p.8

1. Présentation des 15 enfants …………...……………………………………..p.8

2. Contexte scolaire à Bouzeguene ……………..…………………………...….p.12

3. Attitude des enseignants …………..………………………………………….p.12

4. Attitude des autorités …………………………………………………………p.13

5. Attitude des professionnels …………….……………………………………..p.14

6. Attitude des parents face à l’intégration scolaire ...…………………………p.14

IV. Finalité de la Mission …………………………………...………………………...p.15

IV. Conclusion …………………………………………………………………………p.17

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I. Introduction

1. Objet de l’Etude

On a longtemps pensé que l'enfant handicapé mental n'avait pas de possibilités d'apprentissage. Il était et il continue d'être fréquemment considéré comme incapable d’accéder aux apprentissages scolaires du fait de sa déficience. L'idée que l'enfant ne progressera jamais à cause de son handicap aboutit à ne pas le solliciter, à le laisser de côté, voire à ne pas l'éduquer. Si, auparavant, l'idée même d'offrir la possibilité d'accès à l’enseignement ordinaire aux enfants en situation de handicap mental était loin d'être une préoccupation nationale, peut-on dire qu’aujourd’hui l'idée d'une obligation dans ce domaine inscrite pourtant dans la loi algérienne soit vraiment admise par tous ?

Au regard de la ratification par l’Etat algérien de la Convention Internationale du Droit des Personnes Handicapées par le décret du 31 mai 2009 , nous allons tenter de faire un état des lieux général des différents types de prises en charge scolaire des enfants porteurs de handicap mental dans la Wilaya de Tizi-Ouzou en faisant référence au droit, mais également en mettant en évidence les différents obstacles prévisibles et les dispositifs possibles pour l’insertion de ces enfants dans le milieu scolaire ordinaire.

Ensuite, l’analyse diagnostique consistera après observation de la situation générale à s’intéresser davantage sur le Centre Psychopédagogique pour inadaptés mentaux de Bouzeguene et portera plus particulièrement sur un échantillon d’enfants porteurs de handicap mental sur la question de leur accès à la scolarisation.

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2. Contexte General

En Algérie, l’éducation des enfants handicapés mentaux est essentiellement assurée par le secteur de l’enseignement spécialisé (qui dépend du ministère de la solidarité). Non seulement la majorité de ces enfants est orientée vers les établissements spécialisés mais les deux milieux restent très cloisonnés. Il n'y a pratiquement pas de passage des établissements spécialisés vers les classes de l'Education Nationale. Effectivement, malgré la convention internationale du droit des personnes handicapées, ratifiée par l’Algérie, qui mentionne l’obligation d’un enseignement inclusif aux enfants handicapés dans le système d’enseignement général, peu d’enfants en difficulté mentale accèdent à l'école ordinaire. Et dans la pratique, pour ceux qui y ont accès, cela n'apparaît pas comme un droit mais plutôt comme « une tolérance ». Dès lors, les enfants qui sont intégrés le sont par la seule bonne volonté de l’enseignant et des parents et doivent s’adapter au système scolaire sans qu’aucun accompagnement ou soutien spécifique ne soit prévu. Des parents doivent souvent se présenter dans plusieurs écoles avant d’en trouver une qui accepte enfin d’accueillir son enfant. De plus, il ne faut pas ignorer que, même si personne n’est en mesure d’en donner aujourd’hui un nombre même approximatif, beaucoup d’enfants handicapés mentaux sont encore aujourd’hui à l’écart de tout dispositif de prise en charge, même éloigné de toute considération scolaire.

La wilaya de Tizi-Ouzou, dispose aujourd’hui d’un seul Centre spécialisé étatique (Centre Medico Pédagogique pour Enfants Inadaptés Mentaux de Boukhalfa), sollicité par 300 inscrits sur la liste d’attente pour une capacité d’accueil de 64 places. Quatre autres centres - Boghni, Zemirli, Draa Ben Khedda, Bouzeguene, créés puis gérés par des associations, le plus souvent de parents, et disposant de capacités d’accueil d’environ 200 places, sont loin de satisfaire les exigences 1500 ESHM de la Wilaya de Tizi-Ouzou. L’ensemble de ces centres associatifs perçoit de la CNAS un pris de journée illusoire. Il faut attendre des mois voir des années pour en bénéficier et cette aide ne s’applique pas à tous les enfants mais juste pour ceux dont les parents sont assurés. Souvent situés au chef lieu, un facteur de plus qui va que limiter d’avantage l’accès.

Dans la daïra de Bouzeguene l’éducation des ESHM (Enfants en situation de handicap mental) s’appuie essentiellement sur le centre de Bouzeguene, créé par l’association des handicapes et leurs amis de la Daïra de Bouzeguene grâce au soutien de la Solidarité Nationale, de la Commission Européenne, l’Assemblée Populaire de Willaya, de l’Education Nationale et des collectivités locales. Aujourd’hui il accueille, à raison de cinq jours par semaine, 43 enfants en difficultés mentales profonde, moyenne et légère, issus de l’échec scolaire et cinq jeunes adultes, issus des quatre communes de la Daïra de Bouzeguene. Il accueille également dans le cadre du dispositif inclusif partiel, 4 enfants scolarisés, en difficulté d’apprentissage scolaire et ou comportementale. Comme il intervient à l’extérieur de la structure au profit de quelques enfants scolarisés.

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Le centre est confronté tous les jours au problème de transport. En effet, il enregistre un taux absentéisme très élevé vu que le centre est loin, souvent pas accessible et revient trop cher à leurs familles. Effectivement le centre est situé à 1 km du chef lieu de Daïra Bouzeguene, il est à 25, 20, 19 km des 3 communes environnantes. De plus le ramassage scolaire assuré par 2 communes n’arrive pas à couvrir les besoins. Les parents assurent paiement du transport, deux fourgons aller et retour du centre du chef lieu jusqu’aux villages pour les 2 autres communes. En plus de cela l’état des routes limite l’accès dans la majorité des villages. Les frais de transport coûtent 1200 DA mensuellement soit 10% du SMIG et de 30% pour ceux payés dans le cadre de IAIG soit 3000DA. Par conséquent leur prise en charge serait instable donc pas efficace. De plus le revenus du centre sont très limités et s’appui essentiellement sur le fond propre de l’association, sur les subventions de APW et 4 APC de la Daïra de Bouzeguene. En tout état de cause, malgré les moyens fournis et l’expertise développée par ses professionnels, ce centre ne peut répondre à tous ces besoins. Beaucoup d’enfants en difficulté mentale se retrouvent aujourd’hui sans solution éducative à Bouzeguene. En effet depuis l’ouverture du centre, 26 autres enfants handicapés se sont manifestés pour solliciter une admission. L’intérêt d’un tel dispositif de prise en charge pour ces enfants en difficulté est irréfutable. Mais est-il le seul dispositif possible de prise en charge? Pourrait-il réellement à lui seul répondre à tous les besoins ? Qu’en est il donc de l’insertion de ces enfants dans les écoles ordinaires ?

Mis en place par l’éducation nationale, le dispositif de classes adaptées a été pensé notamment pour répondre aux besoins des enfants ayant des besoins spécifiques ou ayant un retard scolaire. Il consiste à prendre en charge séparément les enfants en difficulté d’apprentissage dans une classe d’une « école ordinaire ». En Algérie le dispositif est très peu répandu du fait du manque de moyens humains par l’absence d’éducateurs et d’enseignants spécialisés. A Bouzeguene le dispositif n’a jamais existé.

En allant dans les écoles dans le cadre de cette enquête, nous avons noté que certains enseignants étaient favorables à l’accueil des enfants en difficultés mentales. Certains d’entre eux sont même actuellement confrontés à leur présence. En revanche, aucun accompagnement n’est accordé aux enseignants accueillants dans leurs classes des enfants différents et ou en difficultés d’apprentissage. Effectivement aucun établissement scolaire, des 37 ouverts à Bouzeguene ne dispose de psychologue scolaire. Alors que la majorité des enseignants se plaignait de la complexité des programmes scolaires. Et à ce jour les enseignants ne bénéficient pas dans le cadre de leur formation initiale d’enseignant ou dans le cadre de leurs stages de perfectionnement de cours discutant de l’accueil des enfants différents notamment en difficulté mentale.

Enfin, dans le contexte de cette réflexion, nous avons pu observer, en tant que professionnel, que le handicap mental léger était celui qui prêtait le plus à la controverse, étant celui qui se situe le plus près de la limite entre le « normal » et « l’anormal ». Lorsqu’il s’agit d’un trouble qui atteint précocement l’individu, qui est lié à une atteinte organique, le repérage est évident et le statut de handicapé est clairement établi : on parle alors de handicap

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avéré. En ce qui concerne le handicap mental léger cela se complexifie du fait que la situation de handicap n’est pas innée, et que l’individu qui est considéré comme conforme va franchir le seuil de la non-conformité. Et leur repérage se fait essentiellement dans le cadre scolaire. L’ensemble des établissements scolaires algériens, ne dispose pas de cellules ou de dispositif de diagnostic et d’orientation. Par conséquent des enfants en difficultés d’apprentissage se voir orientés à bas âge vers des structures spécialisées sans que pour autant un diagnostic de handicap ne soit établit.

Dans le discours des professionnels, cette catégorie est particulièrement sujette à des questionnements. Doit-on considérer les enfants étiquetés comme tels davantage dans le registre du handicap ou les assimiler avant tout à un niveau de difficulté scolaire?

En effet, les professionnels qui constituent l’équipe pluridisciplinaire reconnaissent que les origines sociales des enfants qui leur sont adressés, proviennent de milieux défavorisés, confrontés à des situations familiales complexes. De ce fait ils sont amenés à identifier certains enfants qui relèvent plutôt d’une problématique sociale que déficitaire sur le plan cognitif. Pourquoi un enfant se retrouve t-il par un certain concours de circonstances dans celui du handicap mental ? Cette démarche de désignation relève malheureusement d’une construction sociale, élaborée non pas par les instances ayant compétences dans ce domaine.

Cette réalité a été confirmée par le travail de terrain que nous menons depuis neuf mois de prise en charge pluridisciplinaire, pédagogique (éducative et rééducative) et thérapeutique. En effet, les fiches d’évaluations établis marquent le caractère évolutif des leurs capacités intellectuelle et montrent que certains d’entre eux ne relève pas du handicap mental mais plutôt de l’échec scolaire.

Compte tenu de cette problématique, nous ne voulons plus de cette situation que nous jugeons inacceptable. Et vu les effectifs importants des enfants considérés en situation de handicap, l’insuffisance des structures spécialisées à capacités d’accueil souvent limités, il est même très urgent de réfléchir à d’autres dispositifs de prise en charge. Par ailleurs, il est évident que le système spécialisé ne pourra jamais absorber tout cet effectif et qu’il est important de considérer ces enfants comme ayant une place dans la société.

Or, l’école est le premier lieu de socialisation de l’enfant et l’inclusion de l’enfant dans la société passe donc par son insertion- dans la mesure du possible, dans le milieu scolaire ordinaire. Il est donc impératif d’envisager une scolarisation dans des établissements de proximité et considérer le vecteur de la socialisation qu’est scolarisation. L’étude veut donc mettre en lumière tous les dispositifs de prise en charge scolaire possibles.

3. Cadrage du Projet 5

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Les multiples aspects et problèmes de l’éducation, de l’insertion scolaire et sociale des enfants ayant un retard mental léger, moyen et profond, sont envisagés dans ce travail. L’évaluation complète pluridisciplinaire des caractéristiques cognitives, comportementales, physiques de ces enfants associée à l’appréciation de leur environnement, familial, culturel, scolaire et social, est l’étape préalable et indispensable à l’élaboration d’un éventuel Projet Personnel de Scolarisation (PPS) adapté avec des objectifs réalistes pour chaque enfant. Notre démarche de restitution qu’est le mémoire se décline en cinq grandes parties.

La première d’entre elles fixe le cadre où s’est déroulé l’essentiel de notre recherche. On a effectué des visites de terrain à destination des 37 établissements primaires de la Daïra de Bouzeguene et des 15 familles concernées par l’étude. Puis des réunions, organisées au niveau du centre, avec les directeurs des écoles de Bouzeguene, les parents des enfants pris en charge, les quatre centre médico-pédagogiques de la willaya, professionnels du centre les politiciens représentant locaux, régionaux et nationaux en présence de monsieur martinez, consultant étranger. La méthodologie de l’enquête, les outils utilisés, les enfants concernés par l’étude et les ressources humaines octroyés par le projet seront détaillés par la suite.

Deuxième partie présentera la population accueillie de manière plus concentré sur ceux concernés par l’étude, en tentant de cerner la nature des troubles la caractérisant, l’environnement familiale et de leurs parcours scolaire «difficultés rencontrées, raisons de leur exclusion scolaire ».

La troisième partie décrira le contexte scolaire de Bouzeguene « rôle de l’école dans

l’élaboration du processus de désignation, difficultés d’accès et de maintien à l’école pour ESHM ». Par la suite décrira et analysera la position des parents, des enseignants, des responsables de l’éducation, des professionnel de handicap, des politiciens, des associations face l’éducation inclusive des ESHM».

A l’issue de cette démarche, l’objectif de la dernière partie sera de proposer un prolongement pratique de la recherche, ce que l’on pourrait nommer « l’effet de la recherche ». Il s’agit de dégager des perspectives et de proposer des modèles d’actions prenant en compte les résultats de la recherche. Cette partie est essentiellement menée par un consultant étranger. Dans le but de contribuer à la réflexion sur la mise en place d’un système inclusif dans la Daïra de Bouzeguene.

II. Phase de Préparation

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1. Le Terrain d’Investigation

La Daïra de Bouzeguene est une région rurale, situé à 75 Km à l’est du chef lieu de Willaya et à 175 Km à l’est de la capitale, Alger. Ou les conditions de vie sont extrêmement difficiles, la majorité des ESH, n’ont accès ni à la scolarisation ni au service de soins.

2. Choix de la Population

Quinze enfants du Centre Psychopédagogique de Bouzeguene, choisis parmi les 45 inscrits répartis comme suit : 10 sont issus d’un échec scolaire, n’ont pas de déficience ou ont développé une déficience légère du fait de cet exclusion, 2 soufrant de déficience profonde notamment autistique, 3 trisomiques.

3. Ressources Humaines

- Alice BLOOMFIELD, Chef de projet « enfance et droit » programme Algérie,- Consultant étranger, Thierry MARTINEZ, Directeur d’Etablissements pour

enfants et adultes handicapés mentaux, Ornans (25) France,- Un chef de projet, Baya HAMOUM pré-interne en médecine,- Une Psychologue clinicienne, Khalidja SELLAH,- Une éducatrice référant du centre, Fatma YOUS, - Une anthropologue, Titem BESSAH,- Une secrétaire, Lila ALIANE,

4. Moyen didactique utilisé à l’appui de l’étude

Le choix des entretiens semi-directifs permet à l’interviewé d’exprimer ses idées avec une marge de liberté relativement importante. Entretiens adressés aux parents et aux éducateurs des quinze enfants de l’échantillon, à leurs anciens enseignants, aux responsables et aux professionnels de l’éducation, aux associations, aux responsables de maison de jeune et aux responsables politiques. Notre grille d’entretiens est construite autour des éléments suivants

1. La scolarisation des ESHM, difficulté d’accès et de maintien 2. L’influence des facteurs environnant

- Familiaux, disponibilité ou pas des parents, leur niveau d’instruction, cas similaire du handicap dans la fratrie et le niveau de vie

- Scolaire : l’effectif des classes, programme, dispositifs de soutien disponibles.3. Les attitudes développées à l’égard de la scolarisation des enfants en situation de

handicap.

III. Phase de Réalisation

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1. Présentation des 15 Enfants

Aghilés a été scolarisé à l’âgé de 6 ans à l’école primaire de son village. D’après son enseignant «Il présentait des difficultés motrice, des troubles de langage et un retard que je peut qualifié de léger. Il écrit mais avec lenteur et sa lecture est incompréhensible à cause de son problème d’élocution ». Il nous rajouta « J’ai essayé de l’aider au maximum mais je n’ai pas réussi, le programme est difficile et trop chargé, même pour les enfants dits normaux, et ma classe comptait plus de vingt cinq enfants. Je n’avais vraiment pas le temps pour l’aider ». A l’âge de 12 ans, il a été orienté par l’école vers un Centre spécialisé. « Il a une confiance totale en lui et un désir avide de s’améliorer. C’est un enfant, qui ne présente aucune déficience mentale et aucun trouble de comportement » d’après la psychologue clinicienne du centre. Il a été suivi par un orthophoniste libéral pendant plusieurs années. Il se tient correctement en classe et les assimile aussitôt.

Dyhia, jeune fille de 11 ans très calme, se comportant correctement surtout en classe. , elle a fréquenté l’école primaire jusqu'à l’âge de dix ans et a dû quitter son établissement parce qu’elle ne pouvait plus suivre les programmes d’enseignement de ses classes successives. Elle a toujours eu le soutien de sa famille. Une maladie génétique décelée tardivement l’a gênée dans sa progression. A l’école elle a très émotive et stressée sans doute des obstacles à une immobilisation plus effective. De plus on ne lui prêtait pas suffisamment d’attention. C’est une fille adorable volontaire habituée au rythme de vie scolaire et à l’ensemble des routines scolaires. Elle a cependant des difficultés importantes dans l’abord des apprentissages principaux. Elle a été accueillie au Centre le mois d’octobre 2008. Depuis elle a retrouvé son autonomie et progresse de jour en jour. Par conséquent, elle pourra combler rapidement ses lacunes. Sa prise en charge est concentrée sur le renforcement et le développement de l’estime de soi chez elle.

Amayés, est agé de 13 ans, l’enfant souffre depuis sa naissance de troubles neurologiques de type convulsif. Il a bénéficié d’un diagnostic précoce par un psychologue et neurologue. Amayés a été scolarisé à l’âge de 6 ans, mais il n’arrivait pas à suivre vu ses difficultés d’apprentissages. Son refus de participation et son problème de concentration ont provoqué sa déscolarisation. A l’âge de 7 ans il a été orienté par l’école vers un Centre Spécialisé mais sa prise en charge s’effectue à l’âge de 12 ans dans lé Centre Psychopédagogique de Bouzeguene.

Amirouch, un petit enfant trisomique de 7 ans. Il a été scolarisé à l’âgé de 5 ans (préscolaire). Il a des troubles d’élocution. Cet enfant a une sœur qui s’intéresse beaucoup à sa scolarisation, elle veille sur l’éducation qu’il reçoit à l’école. Son refus de participer, son problème de concentration est sans doute dû à une hyperactivité ce qui a eu pour conséquence sa sortie du système scolaire quelques jours après son admission. A l’âge de 5 ans, il a été orienté par son établissement scolaire vers un Centre Spécialisé mais sa prise en charge s’effectue à l’âge de 6 ans dans le Centre Psychopédagogique de Bouzeguene. Sur le plan du

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langage, il n’est pas souvent aisément compréhensible. Les progrès scolaires sont également au rendez- vous.

Yuba, jeune enfant trisomique de 9 ans. Il n’a jamais été scolarisé vu son problème de

santé. Il a des troubles d’élocution. A l’âge de 8 ans, il a été orienté vers le Centre Psychopédagogique de Bouzeguene. C’est un enfant fragile capable de mobilisation psychique suffisante pour travailler en classe. Mais il a besoin régulièrement de décompenser. Se plie volontiers à la vie de la classe et ses exigences.

Elyés, jeune adolescent, âgé de 15 ans. Ses parents sont conscients de ses difficultés dès le sixième mois, en le comparant avec ses cousins de son âge. Il a un problème de concentration et de retard. Il a bénéficié d’un suivi neurologique. Ses parents ont accompagné sa scolarisation malgré leur situation sociale très difficile. Ils ont suivi son cursus scolaire. Il a été marginalisé par son enseignant pour son comportement et par ses camarades qui se moquent de lui à cause de ses troubles d’élocution. Sa sortie du système ordinaire est due essentiellement à ses faibles capacités d’assimilation. A l’âge de 13 ans, il a été orienté par le directeur de son établissement scolaire vers un Centre Spécialisé mais sa prise en charge s’effectue à l’âge de 14 ans dans le Centre de Bouzeguene. Son ancien enseignant nous a déclaré qu’il sollicité pendant plusieurs semaines. Mais sa progression était tellement lente qu’il a bondonnée aussitôt. Pour pouvoir surmonter ces difficultés l’enseignant demanda à nos professionnels d’intervenir pour lui et le soutenir.

Saïd, un enfant qui a doublement souffert. D’abord au sein de sa famille, il a été mal traité physiquement et surtout délaissé. Et ils n’ont pas soutenu sa scolarisation puisque ils ne manifestaient aucun intérêt à son cursus scolaire. Cà fait presque deux ans qu’il gardé par sa grande mère. Et depuis il est suivi par une psychologue privé. De plus à l’école ses camarades se moquent de lui. Il était tout le temps mal entretenu et salle. A l’école, il n’arrivait pas à suivre les programmes enseignés et il a été et continu d’être victime d’un sentiment d’abandon. Son refus de participer et ses troubles du comportement provoquent sa sortie du système ordinaire après 4 ans. A l’âge de 10 ans, Saïd a été orienté par l’école vers un Centre Spécialisé mais sa prise en charge s’effectue à l’âge de 12 ans dans Le Centre Psychopédagogique de Bouzeguene.

Idris, jeune enfant de 10 ans. Il a été scolarisé à l’âgé de 8 ans à cause de son problème de santé. Les parents sont conscients de sa difficulté dès sa naissance; il a bénéficié d’un diagnostic précoce par un neurologue. L’enfant est toujours soutenu pendant sa scolarisation par ses parents qui restent très attentifs à son développement quant à son cursus scolaire (par la présence de l’auxiliaire de vie qui se trouve être soit sa mère soit son père). Dans son milieu scolaire, il a été ignoré par son enseignant. Idris pouvait participer activement aux cours à cause de son problème de concentration et sa motricité qui est dus au problème neurologique. Tous ces facteurs ont provoqué sa sortie du système scolaire après quelques mois. A l’âge de 9 ans, il a été orienté par son médecin vers un Centre Spécialisé sa prise en charge s’effectue aussitôt dans le Centre Psychopédagogique de Bouzeguene.

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Sofiane, jeune enfant de 10 ans, accueilli au niveau du centre de Bouzeguene à l’âge de 9 ans. Au sein de sa famille l’enfant subit toute sorte de maltraitance. Il a été scolarisé à l’âge de 6 ans. A l’école il a été marginalisé et mal toléré par son enseignant. Son incapacité à participer, son problème de concentration et son comportement agité ont provoqué l’arrêt de sa scolarité après 2 ans et à l’orienter vers une psychologue privée. A l’âge de 8 ans, il l’a orienté vers un Centre Spécialisé. Mais sa prise en charge effective se réalise à l’âge de 9 ans au sein du centre de Bouzeguene.

Samir, jeune adolescent de 17 ans. Il a grandi dans un milieu modeste. Son développement psychomoteur est marqué par un retard moyen. L’enfant était très timide, il ne parle qu’avec ses parents. Son retard s’accentuait en grandissant. Il a bénéficié d’un suivi psychiatrique régulier. Il a été scolarisé à l’âge de 6 ans au niveau de l’école primaire de proximité pendant 2 ans, puis dans une école du village voisin pendant 8 ans. Ses parents ont insisté auprès des responsables des établissements pour l’inscrire et le maintenir à l’école. En allant vers l’école son ancien enseignant Samir était terriblement renfermé sur lui, introverti, il refusait de communiquer avec ses camarades. Ses résultats aux examens scolaires étaient toujours en régression. Au début il a bien été soutenu durant les séances de rattrapage. Paradoxalement, il le faisait passer systématiquement aux classes supérieures, sans tenir compte des lacunes qu’il accumulait. Ses parents ont pensé que leur enfant était délaissé comme s’ « il prenait plutôt du retard d’année en année ». Le directeur de l’établissement d’accueille a suggéré alors à ses parents de l’orienter vers un centre Spécialisé. Samir est émotif et sa résistance aux stimuli ralentissait considérablement sa progression. Le langage est bien structuré mais manque de fluidité en raison de sa timidité. Il a effectué d’énorme progrès depuis son admission au centre. Mais il lui reste encore des lacunes à combler. Il a encore besoin d’aide pour bien exploiter ses capacités d’apprentissage.

Tarik, jeune adolescent âgé de 14 ans. Il évolue dans un milieu défavorisé. Tarik souffre d’un handicap mental léger. Il a bénéficié d’un diagnostic et suit depuis par conséquent, un traitement médical permanent. Il a été scolarisé à l’âge de 6 ans au niveau de l’école primaire de son village puis scolarisé de nouveau dans une autre école du village voisin où il a passé cinq ans. D’après son ancienne enseignante, il n’arrivait pas à assimiler le programme scolaire. En classe, il s’appropriait les affaires de ses camarades. C’est ce qu’il lui a créé des conflits avec son maître et ses camarades de classe. Il a été renvoyé plusieurs fois de l’école. Comme les parents de ses camarades de classe se plaignent de lui, le directeur décide de l’orienter vers un Centre Spécialisé. En arrivant au centre, l’enfant était déjà autonome et bien avancé dans les apprentissages scalaires. Il participe activement à tous les travaux manuels. Parfois il est attentif avec une créativité soutenue. Il ne présente aucun trouble d’expression orale. Sur le plan psychologique, il est très calme et sociable. Il manifeste des progrès remarquables tant dans les apprentissages scolaires que dans son comportement

Vanissa, une jeune adolescente de 16. Issu d’une famille fragile tant sur le plan économique que sur le plan relationnelle. Ca fait des années que ses parents sont divorcés.

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Elle vie avec sa mère. De plus son état de santé est tellement bousculé. Son expression orale est bien développée, assimile rapidement les cours. Elle arrive à distinguer l’ensemble des notions logiques. Elle maîtrise bien le calcul. Mais elle est très fatigable. Elle participe efficacement aux travaux manuels et elle possède une dextérité manuelle importante. Elle a une bonne mémoire. Ne présente aucun trouble d’expression orale associé. Au niveau du Centre, elle est paisible. Elle assimile rapidement ses leçons. Elle réclame souvent de la considération et une valorisation auprès de ses camarades et du l’encadrement. Son suivi psychologique n’a pas montré de déficience mentale.

Baziz, un jeune adolescent de 15 ans. Il a grandi au sein d’une famille très démunie. Son père étant handicapé mental. Sa mère à dû assumer seule la responsabilité du foyer. Son ancien enseignante nous a déclaré : « L’enfant en question était adorable, que ses camarades l’appréciaient, mais il ne progresse pas, il ne suivait pas et comprenait très lentement. Il présentait des difficultés de concentration. Je lui faisais des séances de rattrapage, je travaillais avec lui mais sans résultat. Et vu que le programme est trop chargé et difficile à gérer, j’étais dans l’obligation de le laisser afin de travailler avec les autres». Ajouta « De plus le programme scolaire, ne tient nullement compte des besoins de leurs besoins spécifiques ». A l’âge de 14 ans, il a été orienté par l’école vers un centre spécialisé mais sa prise en charge s’effectue seulement à l’âge de 15 ans au Centre de Bouzeguene. Au centre on appelle le footballer. Il suit de prêt toutes les compétitions nationales et internationales en foot. En classe, il est souvent bien concentré et attentif, comprenant rapidement et mémorisant facilement. Il ne présente pas de troubles d’expression orale. Il ne manifeste aucune déficience mentale.

Massi, jeune adolescent de 15 ans, autiste. Il évolue dans une famille aisée. Le retard psychomoteur de l’enfant est important. Il n’a pas été scolarisé vu son problème de santé et son comportement. Il a bénéficié d’un diagnostic précoce et d’un suivi médical. L’enfant n’a toujours pas acquis toute son autonomie. Il est plus au moins conscient. Il tente toujours de s’exprimer par des petits mots souvent incompréhensibles. Il participe rarement aux activités sportives. Massi reste un jeune agressif au sein de la structure et totalement introverti au monde extérieur. Sa prise en charge est basée sur la stimulation par des jeux de construction.

Taher est un jeune adolescent de 15 ans. Il a bénéficié d’une prise en charge psychologique dans un cabinet privé. Il a été scolarisé à l’âge de`5 ans. D’après son enseignant « Je lui faisais des séances de rattrapage pour le motiver un peu, j’aurais aimé faire plus pour lui mais,…». Il présente des difficultés d’apprentissage et manque de concentration. A l’école, ses camarades se moquent de lui vu ses troubles d’élocution. Il est orienté par`le directeur de son établissement scolaire vers un Centre Spécialisé à l’âge de 14 ans. Au moment de son admission au Centre Taher était très avancé dans les apprentissages. Ses troubles d’expression orale s’améliorent progressivement. Depuis qu’il est au centre, il manifeste des progrès remarquables surtout sur le plan pédagogique.

2. Présentation du Contexte Scolaire à Bouzeguene

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L’intégration scolaire n’est toujours pas une réalité, la scolarisation des enfants en situation dé handicap mental en Algérie reste aujourd’hui l’exception. Et les enfants qui sont intégrés le sont par la seule bonne volonté de l’enseignant et de dés parents.

Aucune école ne dispose dispositifs d’orientation et de dépistage. Ainsi des élèves se voient orienté vers un système d’apprentissage spécialisé. Sans que pour autant un diagnostic de handicap ne soit établit.

Aucune école ne dispose dispositifs d’aide pour soutenir des enseignants accueillant dans leurs clase un enfant en difficultés, n’est mis en place. En effet sur les 37 établissements de Bouzeguene aucun ne dispose de moyens humains notamment de psychologie scolaire et d’orthophonie ni de moyens matériel tels que tests psychométriques.

Au regard de nos diverses observations, il est à noter que sur le plan démographique, le nombre d’élèves par groupements scolaires est en constante diminution. Le nombre d’enfants dans une classe est souvent inférieur à 10 , sauf pour l’école du centre ville qui accueille 30 enfants par classe. C’est la raison pour laquelle, certaines écoles ferment du fait d’un effectif en baisse. De plus, nous nous sommes aperçus, comme précédemment cité, que l’effectif par classe est en nette régression, ce qui pourrait permettre éventuellement un travail de partenariat avec l’Education Nationale. Toute la difficulté réside de faire passer certains jeunes du Centre Psychopédagogique à un statut d’élève au sein des murs des différents établissements scolaires.

3. Attitude des enseignants face à l’insertion des ESHM à l’école

Il faut savoir que la plupart des enseignants méconnaissent totalement le problème de l'intégration des enfants handicapés à l'école. Ils ne connaissent pas la Convention du droit des personnes handicapées. Beaucoup d'enseignants pensent que l'éducation d'un enfant inadapté mental ne relève que de l’Education Spécialisée. En effet, les situations d'intégration ne sont pas très fréquentes, peu d'instituteurs ont l'expérience de la prise en charge des enfants handicapés.

En Algérie, on ne pratique toujours pas ce droit fondamental à l’intégration scolaire dans l’enseignement ordinaire pour les enfants atteints d’un handicap mental. Dès lors, les enfants qui sont intégrés le sont par la seule bonne volonté de l’enseignant et de la volonté des parents. Certains d’entre eux sont même prêts, d’après leurs déclarations, à suivre une formation pour surmonter les difficultés de ces enfants et à travailler en collaboration avec les parents des élèves et les professionnels de l’Education Spécialisé.

Néanmoins, certains enseignants ne souhaitent pas ou ne sont pas formés à l’accueil d’enfants handicapés, par conséquent, la plupart de ces enfants se voient ainsi refuser l’accès à l’école ordinaire. Des enfants intégrés et épanouis dans une école ordinaire se voient

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condamnés, l’année scolaire suivante, à quitter cette école, si l’enseignant de la classe supérieure ne se sent pas en capacité de prendre en charge l’enfant.

Les efforts pour étendre la scolarisation doivent s'accompagner de politiques visant à

améliorer la qualité de l'éducation à tous les niveaux, dans les cadres formel et non formel. C'est un processus qui exige que l'on prenne en compte la diversité des besoins des apprenants. Il passe par des interventions tant au niveau de l'enseignement que des programmes scolaires, des modes interactionnels et des relations entre écoles et communautés. Pour cela elle doit se permettre des moyens spécifiques, des aménagements adaptés. Notamment des aménagements humains tel que des auxiliaires de vie scolaire, des psychologues scolaires et des enseignants spécialisés de plus et surtout de permettre le partenariat entre le secteur spécialise et l’éducation nationale.

En effet un programme scolaire inclusif favorise le développement cognitif, affectif et créatif de l'enfant. Il s'appuie sur les quatre piliers de l’éducation pour le 21e siècle – apprendre à connaître, à faire, à être et à vivre ensemble. Cela commence dans la salle de classe. Le programme scolaire a un rôle moteur à jouer dans la promotion de la tolérance et des droits de l'homme, outil puissant de dépassement des différences culturelles, religieuses et autres

4. Attitude des politiciens face à l’insertion des ESHM à l’école

Force est de constater l’embarras suscité lors de la restitution de nos divers travaux... En effet, l’élaboration de nos divers objectifs a interpellé avec pertinence la conscience et le cœur de chaque élu présent. Tout l’objectif sera de passer de cette mise en œuvre à une réalité durable.

Largement commentée, souvent mal interprétée, cette Convention doit se traduire dans les textes de loi afin de constituer l’élément clé à partir duquel doivent se décliner les conditions dans lesquelles notre pays doit désormais prendre en compte l’exigence de scolarisation des enfants porteurs de handicap. Lors de nos différents échanges avec les autorités, il a souvent été évoqué la nécessité de formaliser davantage les projets afin que ces derniers puissent jouer un rôle fondamental sur ce changement de mentalité et de regard de l’enfant handicapé. Humaniser et se préoccuper non seulement de l’avenir, mais aussi de la prise en charge de ces enfants, est un devoir et une mission d’intérêt national.

A ce jour, lors de notre rencontre avec les autorités, chacun à sa façon semble vouloir s’engager dans cette démarche initiée par l’Association des Handicapés de Bouzeguene.

5. Attitude des professionnels face à l’insertion des ESHM à l’école

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Lorsque les parents sont informés du handicap de leur enfant, que ce soit à la naissance, par exemple pour la trisomie 21, ou plus tard pour certaines maladies ou déficiences dont les symptômes apparaissent avec le développement de l'enfant, le corps médical est rarement capable de donner une description précise du handicap, de ses causes et de ses conséquences. Il n'y a pas systématiquement orientation vers un service hospitalier spécialisé. Il n'y a pas présentation des possibilités éducatives. Cette absence d'information amène les parents à ne voir dans leur enfant que son handicap. Le nouveau-né est perçu comme un handicapé et non comme un enfant. Le corps médical propose d'ailleurs souvent l'abandon.

De plus de nombreux enfants handicapés ne font l’objet d’une intervention qu’après leur entrée à l’école. A ce stade, les parents n’ont plus que de très modestes attentes et beaucoup d’enfants ont adopté des comportements mal adaptés. Ils se voient ainsi refusé l’accès à l’école. Les services d’intervention précoce sont d’une importance capitale, mais doivent être intégrés dès le début dans l’enseignement ordinaire.

6. Attitude des parents face à l’insertion des ESHM à l’école

Néanmoins, l’attitude et le comportement des parents face à leur enfant handicapé n’est pas identique. Encore à ce jour, un certain nombre de familles cache par pudeur ou par honte leur enfant différent; on ne peut qu’évoquer succinctement l’idée non seulement de prévention mais aussi comment accéder à la vulgarisation de la notion du handicap.

Beaucoup de familles se trouvent perplexes face à ce mode inclusif par crainte du regard d’autrui. Le plus souvent elles ne cachent pas leur scepticisme, nourri pour l’essentiel par le sentiment tiré de leur expérience, laquelle incline encore trop souvent au constat épuisant d’un véritable « parcours du combattant » toujours à reprendre et dont l’issue est ressentie en permanence comme incertaine.

Les familles rurales n’ont qu’un accès limité aux services de dépistage et d’intervention précoces. Quand le handicap est dépisté à la naissance ou par les infirmières de la maternité, les parents se voient communiquer une information parcimonieuse et souvent inexacte sur ce qu’ils peuvent espérer pour leur enfant. La Direction de la protection sociale verse des allocations dérisoires aux familles des enfants handicapés, mais beaucoup de familles rurales ne peuvent trouver de l’aide nul par.

A ce stade de cet exposé, il appartient à tous d’accompagner au mieux ces familles pour se libérer d’un certain jugement. L’inclusion doit permettre en tout état de cause de casser ces barrières qui enferment davantage ces familles et a fortiori leurs enfants.

III. Finalité de la Mission vus par Thierry MARTINEZ

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Au regard du contexte algérien, je m’aperçois de l’évolution des mentalités et des comportements vis-à-vis des enfants handicapés. De nombreuses familles manifestent notamment la volonté de faire vivre ensemble leurs enfants en menant des actions d’intégration scolaire et ceci avec la prudence nécessaire à des besoins exprimés et spécifiques. Il apparaît que la volonté et l’orientation envisagée est d’augmenter les capacités de l’école à prendre en compte la diversité des besoins d’une partie des enfants du Centre de Bouzeguene.

Toute la question pour moi compte tenu de mes diverses rencontres, est de comprendre et d’analyser comment va et doit se faire cette intégration alors que les enseignants de l’Education Nationale ne semblent pas dotés de moyens ni techniques, ni humains pour accueillir des enfants handicapés ?

L’inquiétude légitime de l’Association est de garder à l’arrivée de chaque enfant un avenir ouvert. Après un temps d’observation, il m’est apparu qu’un certain nombre d’entre eux présents ne semblent pas relever d’un Centre Psychopédagogique tel que celui de Bouzeguene. Ici se pose la question cruciale du diagnostic de chaque enfant.

En effet, beaucoup d’enfants ont été exclus trop rapidement du système scolaire

ordinaire du fait de troubles du comportement sans altération de leur capacité intellectuelle. Il me semble donc nécessaire et fondamental pour un certain nombre de jeunes qu’ils soient rapidement intégrés dans le milieu ordinaire et tout le travail va consister à accompagner ceux-ci dans un esprit de recherche de l’émergence de leurs potentialités propres. Potentialités à partir desquelles il leur sera possible de s’épanouir malgré leur handicap tout en travaillant à les aider à trouver leur place dans un environnement tant familial que social.

Ainsi, à l’analyse de cette observation et surtout aux vues du décalage scolaire dont sont victimes les jeunes du Centre, il s’avère que le projet d’une classe externalisée – ou classe intégrée peut permettre à des enfants déficients mentaux de rejoindre les services scolaires ordinaires et par conséquent leur offrir une socialisation et une sociabilité envers les autres élèves par le biais d’un enseignement adapté à leur handicap.

Le but visé par le projet de classe externalisée serait de corriger le risque d’effet d’exclusion, d’isolement que peut provoquer une intégration totale et sans discernement d’un enfant porteur d’handicap mental. Le dispositif consiste donc à scolariser une dizaine de jeunes au groupe scolaire de Bouzeguene. L’idée principale est qu’une éducatrice responsable de la scolarité au sein du Centre se déplace et sorte des murs de l’institution avec comme finalité l’intégration en milieu ordinaire.

L’école, c’est un passage, cela ne dure pas très longtemps. Les enfants y vont plus ou moins bon gré. Ils y apprennent plus ou moins bien, plus ou moins facilement, avec des joies et des rires, des plaies et des bosses. Cela laisse des souvenirs variés mais inoubliables. Ce lieu, l’école, à cette période, les enfants handicapés peuvent et doivent aussi les connaître et en tirer pour plus tard des souvenirs. C’est aussi cela la scolarisation d’un enfant handicapé.

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Au-delà de la convention ratifiée par l’Etat Algérien, nous devons prendre conscience collectivement du besoin fondamental de mettre en place cette mesure de classe externalisée qui reste un des moyens alternatifs à une scolarité totale et radicale. En effet, nous pourrons faire le constat que cette transition en douceur peut permettre un accueil sans douleur ni réactivation des souffrances et phobies scolaires. Il apparaît donc essentiel au stade de cette étude qu’une partie des enfants faisant l’objet de cette réflexion accentue leur temps de classe au sein du milieu ordinaire.

L’école n’a pas seulement comme rôle d’aider les élèves à assimiler des connaissances,

elle doit aussi et surtout leur apprendre à affronter la vie. Que cela concerne les enfants handicapés ou les autres. Chacun a le droit de recevoir l’enseignement de l’école. Cela suppose un changement important des mentalités de la part des différents professionnels. Je suis conscient que tout changement implique une inquiétude légitime et des réactions de défenses. Cela dit, l’enjeu est de taille car il se résume à mettre l’enfant handicapé algérien au cœur d’un dispositif afin d’accroître ses potentialités.

En tant que consultant invité par l’Association de Bouzeguene et soutenu par Handicap International, je suis convaincu au regard de mes diverses rencontres durant ce séjour, qu’un certain nombre d’enfants doit faire partie d’un dispositif sur le mode inclusif et ceci à très court terme. En revanche, à plus ou moins long terme, il apparaît vital et indispensable dans l’intérêt de l’enfant handicapé jeune qu’il ne doit en aucun cas sortir du système ordinaire avant l’âge de douze ans, surtout pour des enfants déficients intellectuels légers.

Il faudra donc comme précédemment cité, repenser l’évaluation de chaque enfant sur le plan psychologique. La question du diagnostic est cruciale afin d’éviter de condamner trop rapidement l’enfant à vivre en institution au Centre de Bouzeguene. Le Centre avec ce côté protecteur ne prépare pas toujours efficacement à l’avenir des enfants. La vie c’est aussi la confrontation au monde actuel et toute la mission sera justement d’accompagner au mieux l’avenir des enfants handicapés. L’école avec tous ces aspects permet de sortir des murs du Centre. Cette intégration scolaire et sociale permet à beaucoup d’entre eux de « renter » davantage dans la reconnaissance de l’autre avec les valeurs de respect réciproques, de partage, parfois même d’affection au contact d’autres élèves.

En conclusion sur ce point, il faut éviter au jeune handicapé de s’enfermer dans un monde qui lui est propre où souvent ils génèrent des comportements et des stéréotypies de mises à l’écart. Multiplier les stimulations aux différents environnements évite cet enfermement en même temps que cela permet au monde extérieur de se familiariser avec leur présence.

L’élaboration de l’objectif, c’est faire un projet et faire un projet, c’est anticiper l’avenir. Un projet est une démarche dynamique que cette Association souhaite mener à terme. Les différents acteurs doivent disposer d’une marche d’autonomie. Il faut que les

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membres de cette Association définissent les objectifs communs à la mise en place de cette classe externalisée.

Pour la plupart des enfants concernés par cette étude, ils ont tous subi une scolarisation avant leur arrivée. L’objectif et la question se résument donc à la rencontre des autres élèves pour éviter cette peur légitime du handicap. Il faut donc « s’apprivoiser » de manière régulière en partageant quelque chose de commun et alors l’Altérité resurgit.

Tout au long de cette réflexion, j’ai tenté de permettre à chacun des différents acteurs de trouver une place autour du dispositif de classe externalisée. Aujourd’hui, avec la ratification de la convention le 31 mai 2009, la question n’est plus de savoir s’il faut éduquer les enfants handicapés comme les autres, c’est devenu une obligation légitime puisque la loi l’a décidé ainsi. Selon moi, cette classe externalisée est le dispositif adéquat pour que chaque membre de la société algérienne concoure ensemble à la construction et à l’évaluation de l’enfant handicapé.

L’objectif de la scolarisation n’est pas de nier le handicap ni de faire comme s’il n’existait pas. Selon la nature du handicap, la scolarité peut être adaptée. C’est la raison pour laquelle l’éducation ordinaire et l’éducation spécialisée ne doivent plus être considérée comme deux piliers séparées. La rencontre avec les directeurs d’école ainsi que les membres de l’Association me laissent présager une ouverture concrète et réelle dans cette perspective de travail.

IV. Conclusion

Quand une société traduit la différence comme un handicap, souvent insurmontable, elle illustre sa difficulté à s’ouvrir sur chacun de ses membres et à accorder à chacun la place qui lui revient dans un ensemble harmonieux.

Lorsqu’elle décide, par contre, de considérer chaque citoyen, dès son plus jeune âge, comme une personne humaine unique et riche de ses particularités, elle choisit le chemin plus exigeant mais aussi plus rassembleur qui consiste à placer chacun des artisans de l’action publique devant la nécessité d’apporter à chacun les moyens d’exercer pleinement sa différence.

L’intégration scolaire n’est toujours pas une réalité. La scolarisation des enfants en situation dé handicap mental en Algérie reste aujourd’hui l’exception. Ainsi leur éducation est essentiellement prise en charge par le secteur spécialisé. Qui ne peut aujourd’hui satisfaire les besoins de cette population. De plus, même si personne n’est en mesure d’en donner aujourd’hui un nombre même approché, beaucoup d’enfants handicapés sont encore

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aujourd’hui à l’écart de tout dispositif de prise en charge, même éloigné de toute considération scolaire.

Les nombreux échanges, rencontres, observations, analyses et réflexions que nous permis l’étude qui s’achève nous conduisent à constater les éléments qui entravent l’accès et ou le maintien à l’école, contraintes et avantages.

1. Le handicap mental léger est celui qui prêtait le plus à la controverse, étant celui qui se situe le plus près de la limite entre le « normal » et « l’anormal ». La situation de handicap n’est pas innée, et que l’individu qui est considéré comme conforme va franchir le seuil de la non-conformité. Une fois entrée dans le système éducatif, les enfants qui ont des besoins éducatifs spéciaux. Leur repérage s’effectue essentiellement dans le cadre scolaire. Ils se voient ainsi orienter ver le secteur spécialisé sans que pour autant un diagnostic de handicap ne soit établit. Cette démarche de désignation relève malheureusement d’une construction sociale scolaire, élaborée non pas par les instances ayant compétences dans ce domaine.

2. La situation socio-familiale est présentée comme ayant une influence importante sur l’émergence du handicap surtout léger, dont les causes sont liées à des manques tant sur le plan des apports que de la stimulation. Il se trouve que la majorité des enfants handicapés sont issus de familles défavorisées et le niveau d’instruction des parents est souvent très bas. En effet, les professionnels qui constituent l’équipe pluridisciplinaire reconnaissent que les origines sociales des enfants qui leur sont adressés, proviennent de milieux défavorisés, confrontés à des situations familiales complexes.

3. L’information manque, effectivement la plupart des enseignants méconnaissent totalement le problème de l'intégration des enfants handicapés à l'école. Et pensent que l'éducation d'un enfant inadapté mental ne relève que de l’éducation spécialisée. Dans la société en général, les attitudes à l’égard des enfants en situation de handicap mental ne sont pas très positives.

4. La formation des enseignants ne répond pas aux besoins des enfants en difficulté mentale. La formation initiale des enseignants n’évoque pas la prise en charge des enfants en situation de handicap à l’école.

5. L’école ne prévoit aucun dispositif d’aide aux enseignants accueillant un enfant différent. Nos établissement scolaires primaires continuent toujours d’exclure des enfants à bas âge et sans que pour autant le diagnostic du handicap mental ne soit définit

6. L’école ne prévoit aucun dispositif permettant le diagnostique du handicap mental. Aucun établissement sur les 37 à Bouzeguene ne dispose des tests psychométriques ni de psychologue scolaire.

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7. Le concours d’experts pouvant apporter certaines compétences qui font défaut.

Les situations d'intégration ne sont pas très fréquentes. Et les enfants qui sont intégrés le sont par la seule bonne volonté de l’enseignant et de dés parents. Mais pourraient être favorable à cette démarche inclusive les éléments suivants :

1. L’intégration est d’abord et avant tout une question d’attitudes. Elle commence avec les parents. Des parents qui acceptent et permettent cette inclusion, vont certainement apporter à leurs enfants en difficultés le soutien nécessaire à l’école. De plus entre l’école et l’institution spécialisée, les représentations véhiculées par le handicap mental entravent parfois l’adhésion des familles au processus de prise en charge.

2. La sensibilité de certains enseignants. Quand les enfants déficients sont intégrés dans le système ordinaire, certains enseignants s’efforcent de trouver des moyens de travailler avec eux dans ce cadre. Et se sentent même prêts, d’après leurs déclarations, à suivre une formation pour surmonter les difficultés de ces enfants et pour travailler en collaboration avec les parents des élèves et les professionnels de l’Éducation Spécialisée. Alors que le succès d’un projet inclusif repose avant tout sur le dévouement et la compétence des enseignants.

3. L’effectif par classe en nette régression. Et qu’il est souvent, dans les 37 établissements primaires de Bouzeguene, inferieur à 12. C’est la raison pour laquelle, certaines écoles ferment. Ce qui pourrait permettre éventuellement un travail de partenariat avec l’Éducation Nationale (soutien externe, prise en charge personnalisée)

Selon Mr Thierry Martinez, le dispositif possible pourrait être la mise en place d’une

classe intégrée, qui, selon lui, est le dispositif adéquat. L’objectif de la scolarisation n’est pas de nier le handicap ni de faire comme s’il n’existait pas. Selon la nature du handicap, la scolarité peut être adaptée. C’est la raison pour laquelle l’éducation ordinaire et l’éducation spécialisée ne doivent plus être considérée comme deux piliers séparés.

Pour l’association d’autres dispositifs pourraient être discutés. Effectivement certains enfants du centre relèvent plutôt de l’échec scolaire que du handicap mental. De ce fait une intégration individuelle, partielle ou totale, pourrait être mise en place. Une intégration qui sera forcement accompagnée et justifiée par les professionnels du centre. Ce processus est soutenu par des associations de femmes de la Daïra qui sont prêtes à travailler sur l’accompagnement des parents et prodiguer un soutien scolaire en externe. Il serait également

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intéressant de mettre en place des auxiliaires de vie dans les classes spécifiquement en soutien à un enfant totalement intégré à l’école ordinaire. Les différentes tâches que pourraient accomplir les auxiliaires de vie sont les suivantes: Aider aux déplacements et à l’installation matérielle dans la classe, aider à la manipulation du matériel scolaire, aider au cours de certains enseignements, faciliter la communication entre le jeune handicapé et son entourage, aider au développement de son autonomie, participer aux sorties de classes occasionnelles ou régulières, accomplir de gestes techniques ne requérant pas une qualification médicale ou para médicale particulière. De plus l’association juge pertinent de développer le loisir et la formation professionnelle des jeunes adultes dans une démarche inclusive. A cet effet, des partenariats avec des maisons de jeunes, ou avec des associations à caractère sportif ou artistiques pourraient être établis afin de permettre une meilleure insertion de ces jeunes dans la société.

Une fois de plus, le directeur de l’école primaire du village de Tawrirt, nous a confirmé son adhésion au projet de classe intégrée. Une école a été choisie parmi d’autres dans la mesure où leurs directeurs étaient tous aussi favorables à l’initiative de l’association, pour sa proximité. De plus l’association a déjà signé une convention avec la maison de jeune d’illoula dans le but de développer du loisir inclusif. De plus l’association a entamée des démarches en vu signature de conventions avec La Direction de la Jeunesse et Sport pour développer les loisirs inclusifs Direction de la Formation Professionnel pour pouvoir inscrire nos jeunes adolescents dans les projets en cours. Egalement l’association envisage différents niveaux de partenariat

Avec l’éducation nationale. De ce fait le centre accueille actuellement 4 enfants de quatre écoles différentes. Chaque mardi soir le centre prend en charge : Lina, jeune trisomique et diabétique, âgée de 6 ans, Vanissa, soufrant de troubles de comportements, âgée de 6 ans, Nacer, souffrant de troubles de comportements, âgé de 13 ans pour une prise en charge orthophonique, Maya, jeune autiste dite de haut niveau, âgée de 7 ans. Les professionnels du centre interviennent auprès d’une école primaire, accueillant un enfant de 6 ans présentant des troubles de comportements et de langage.

Avec les différents centres médico-pédagogiques notamment avec ceux de la willaya.Avec l’association de femmes de Bouzeguene en vu de proposer du soutien scolaire et

aux enfants et à leurs familles.Avec l’association pour la protection de l’environnement Akfadou pour pouvoir

bénéficier du loisir inclusif « randonnée » et formation des adolescents.

Le secteur spécialisé garantit un soutien pédagogique, éducatif, thérapeutique mais qu’en est-il de la possibilité de retrouver un parcours normal ? Cette question du devenir des enfants après leur passage en centre spécialisé interroge d’autant plus qu’elle pose le

problème de la possibilité d’un retour vers la société. Et donc quels Perspectives ??!!!

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o Des moyens humains appropriés pour une réelle continuité de la compensation, les

pouvoirs publics, tous niveaux de compétence confondus, sont invités à la fois à assumer clairement l’extension du cadre de leurs responsabilités et à dégager les moyens d’un travail partenarial sans précédent.

o Pour l’école, une mission de plus ? Ou plutôt un approfondissement de sa mission ?

Il est acquis que la présence, au sein d’une entité scolaire, d’enfants porteurs de handicap représente une source de richesse et bien souvent de sérénité. De ce fait nous invitons l’école à intégrer à sa mission éducative la scolarisation des enfants porteurs de handicap mental. La capacité opérationnelle de l’école à répondre à ce nouveau défi dépendra pour beaucoup des moyens qui accompagneront l’élargissement de sa mission.

o Une école plus accessible ? L’inclusion à l’école suppose la création d’un

environnement dans lequel les enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux puissent travailler, jouer et vivre avec des enfants qui n’ont pas le même type de besoins. Chaque enfant suit un programme d’apprentissage personnalisé qui lui permet effectivement de développer pleinement son potentiel, quelles que soient ses aptitudes. De ce fait il faut Adopter des démarchés d’accès et de suivi inclusives.

o Permettre une formation plus adapté aux besoins de tous les enfants. Possible en

évoquant la notion de handicap lors de la formation initiale ou en proposant lors des stages de perfectionnement.

o Réfléchir à l’émergence de ces nouveaux métiers de l’accompagnement notamment

auxiliaire de vie scolaire.

o S’appuyer, au sein de l’éducation nationale, sur les acteurs de terrain. Une mission

complémentaire, mais nullement accessoire ! Le parcours scolaire personnalisé de l’enfant différent s’inscrira, certes, dans une nouvelle logique : Mais il est évident que le secteur spécialisé va se voir reconnaître, dans ce nouveau cadre, une mission complémentaire qui ne saurait être considérée comme accessoire. Il est très clair que la ressource considérable du secteur médico-social doit être pleinement activée au profit d’un partenariat plus fluide et plus « poreux »

o Accompagner les familles, afin de pouvoir prévenir l’installation et ou l’aggravation de

l’état de leurs enfants il faut mettre en place des dispositifs d’accompagnement d’orientation et de soutien aux parents dans le but de les informer sur les thématiques du handicap et de l’éducation, de les former à prendre en charge et à accompagner leur enfant en situation de handicap et à les accompagner socialement et économiquement dans la scolarisation de leur enfant.

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o Aider les institutions médico-sociales à passer de l’interrogation à l’adhésion…et

de la prise en charge à l’accompagnement. Dans les centres spécialisées, le principe de l’inclusion suscite souvent l’animosité, peut-être parce qu’il représente une menace pour des spécialistes habitués à une certaine façon de travailler. S’il est évident que l’idée d’inclusion gagnera du terrain dans l’avenir, tout le monde semble s’accorder à penser que les écoles spéciales ne disparaîtront pas pour autant. Beaucoup de centres spécialisés acceptent les enfants qui présentent un handicap relativement légers et refusent ceux qui sont gravement atteints. Nous pensons que cette situation doit changer : Les centres spécialisés devraient venir en aide aux élèves déficients des écoles ordinaires et se charger d’éduquer elles-mêmes, dans leur cadre propre, ceux qui sont atteints de déficiences sévères.

Il s’agit tout simplement de rendre la vie plus simple, plus ordinaire, plus en phase avec son temps, plus au contact de son environnement proche, au petit enfant différent.

Antoine de Saint Exupéry disait «  L’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre... »

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