Etude Nationale sur les Enfants et les Jeunes Hors du

ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGALAnnexe Regionale de Thiès

Décembre 2017

La présente publication a été conçue à la demande de l’Agence des États-Unis pour Développement International (USAID). Ella a été produite de façon indépendante par Management Systems International, du Groupe Tetra Tech Company.

Un Peuple - Un But - Une Foi

ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL ANNEXE REGIONALE DE THIES

Contrat sous AID-685-C-15-00003

Projet de Suivi-Evaluation USAID/Sénégal

Légende des images de la page de garde :

Photos – MEP Sénégal, Octobre – Novembre 2016

Image 1 (en haut à gauche) : enfant hors du système, dans un atelier de menuiserie artisanale

Image 2 (en haut au milieu) : animateur avec des enfants dans un centre d’accueil d’enfants de la rue à

Dakar

Image 3 (à la droite du titre) : enfants dans une salle de classe avec leur institutrice

Image 4 (en bas à gauche) : groupe de talibés dans la rue avec leurs pots partant mendier

Image 5 (en bas à droite) : salles de classe construites dans une école avec l’appui des partenaires

AVERTISSEMENT

Ce rapport a été produit grâce à l’appui du peuple américain à travers l’Agence des Etats-Unis pour le

Développement International (USAID). Le contenu de ce rapport est de la responsabilité exclusive du

Contractant et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’USAID ou du Gouvernement des Etats-Unis.

ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE THIES i

CARTE DE LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DE LA REGION DE THIES

ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE THIES ii

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES ........................................................................................................... ii SIGLES ET ABBREVIATIONS ................................................................................................ iii LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX ................................................................................... iv

Tableaux ......................................................................................................................................................... iv Figures ............................................................................................................................................................. iv

GLOSSAIRE DES TERMES UTILISES ................................................................................... vi 1. CONTEXTE DE LA REGION .............................................................................................. 7

1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET STRUCTURE ADMINISTRATIVE .................................. 7 1.2. CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES DE LA POPULATION .................................... 7 1.3. CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES DE LA REGION........................................................ 7 1.4. SITUATION DE L’OFFRE EDUCATIVE DANS LA REGION ................................................... 8

2. SITUATION SCOLAIRE DES ENFANTS DANS LA REGION ET TENDANCES ...... 10 2.1. VUE D’ENSEMBLE DE LA SITUATION SCOLAIRE DES ENFANTS DANS LA REGION

.................................................................................................................................................................. 10 2.2. PROFIL DES ENFANTS HORS DU SYSTEME EDUCATIF DANS LA REGION................ 10 2.3. PROFIL DES ENFANTS ET JEUNES A RISQUE DE DECROCHAGE DANS LA REGION

.................................................................................................................................................................. 12 3. PRINCIPALES RAISONS ET FACTEURS DE L’EXCLUSION SCOLAIRE DES

ENFANTS DANS LA REGION ........................................................................................ 14 3.1. FACTEURS DE NON-SCOLARISATION DES ENFANTS DANS LA REGION ................ 14 3.2. FACTEURS DE DESCOLARISATION DES ENFANTS DANS LA REGION ....................... 16

4. SITUATION SCOLAIRE ET SOCIO-PROFESSIONNELLE DES JEUNES AGES DE 17

A 24 ANS DANS LA REGION ......................................................................................... 18 4.1. REPARTITION DES JEUNES (17-24 ANS) SELON LE STATUT SCOLAIRE ...................... 18 4.2. REPARTITION DES JEUNES DESCOLARISES (17-24 ANS) SELON LA FORMATION . 19 4.3. REPARTITION DES JEUNES (17-24 ANS) DESCOLARISES SELON L’OCCUPATION . 19 4.4. REPARTITION DES JEUNES (17 A 24 ANS) JAMAIS SCOLARISES SELON

L’OCCUPATION ................................................................................................................................ 21 5. CARTOGRAPHIE DES INTERVENTIONS EXISTANTES DANS LA REGION .......... 24 6. CONCLUSION .................................................................................................................... 26 7. RECOMMANDATIONS ..................................................................................................... 27 ANNEXES ................................................................................................................................ 29

ANNEXE 1 : EFFECTIFS ET REPARTITION DES ENFANTS NON SCOLARISES ET

DESCOLARISES ................................................................................................................................... 29 ANNEXE 2 : FACTEURS DE NON-SCOLARISATION ET DE DÉCROCHAGE ..................... 33 ANNEXE 3 : RÉSULTATS DE L’ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE SUR LES FACTEURS DE LA

NON-SCOLARISATION .................................................................................................................. 35 ANNEXE 4 : LISTE DES INTERVENTIONS DANS LA RÉGION DE THIÈS .............................. 38

ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE THIES iii

SIGLES ET ABBREVIATIONS

AEDEC Association pour l'Entraide et le Développement

AGR Activité Génératrice de Revenus

ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

ARED Associates in Research and Education for Development (Associés en Recherche et Education

pour le Développement)

BFEM Brevet de Fin d’Etudes Moyennes

CE1 Cours Elémentaire 1re année (3e année du cycle élémentaire de l’école formelle)

CE2 Cours Elémentaire 2e année (4e année du cycle élémentaire de l’école formelle)

CEP Centre d’Enseignement Professionnel

CFEE Certificat de Fin d’Etudes Elémentaires

CGE Comité de Gestion d'Ecole

CI Cours d’Initiation (1re année du cycle élémentaire de l’école formelle)

CM1 Cours Moyen 1re année (5e année du cycle élémentaire et avant dernière classe de

l’élémentaire)

CM2 Cours Moyen 2e année (6e année du cycle élémentaire et dernière classe de l’élémentaire)

CNEPS Centre National d’Education Populaire et Sportive

CP Cours Préparatoire (2e année du cycle élémentaire de l’école formelle)

DPRE Direction de la Planification pour la Réforme de l'Education

FCFA Franc CFA

FPT Formations Professionnelles et Techniques

IA Inspection d’Académie (Service déconcentré de l’éducation au niveau régional)

JICA Japan International Cooperation Agency (Agence Japonaise de Coopération Internationale)

MEN Ministère de l'Education Nationale

ONG Organisation Non Gouvernementale

PAES Projet d’Amélioration de l’Environnement Scolaire

PAQUEEB Projet d’Amélioration de la Qualité et de l’Equité dans l'Education de Base

PAQUET Programme pour l’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et la Transparence pour l’Education

et la Formation

PRCC Programme de Renforcement des Capacités Communautaires

SCOFI Comité National de Scolarisation des Filles

UNESCO United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation des Nations

Unies pour l'Education, la Science et la Culture)

UNICEF United Nations International Children's Emergency Fund (Fonds des Nations Unies pour

l'Enfance)

USAID United States Agency for International Development (Agence des Etats-Unis pour le

Développement International)

ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE THIES iv

LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

Tableaux

TABLEAU 1 : RÉPARTITION DES ENFANTS SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’ÂGE ............................................. 10 TABLEAU 2 : RÉPARTITION DES ENFANTS HORS DE L’ÉCOLE SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’ÂGE ...... 11 TABLEAU 3 : RÉPARTITION DES ENFANTS SELON LE STATUT SCOLAIRE, L’ÂGE ET LE REDOUBLEMENT ................... 11 TABLEAU 4 : RÉPARTITION DES ENFANTS DÉSCOLARISÉS SELON LA FRÉQUENTATION D’UN DAARA, L’EXERCICE

D’UN TRAVAIL RÉMUNÉRÉ .................................................................................................................................................................... 12 TABLEAU 5 : RÉPARTITION DES ENFANTS ET JEUNES À RISQUE DE DÉCROCHAGE SELON LE SEXE ET PAR

GROUPE D’ÂGE ........................................................................................................................................................................................... 13 TABLEAU 6 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE TYPE DE FORMATION ET LE SEXE ............. 19 TABLEAU 7 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE TYPE DE FORMATION ET L’OCCUPATION

........................................................................................................................................................................................................................... 20 TABLEAU 8 : RECOMMANDATIONS ........................................................................................................................................................... 27

TABLEAU A1 - 1 : EFFECTIFS DES ENFANTS ÂGÉS DE 6 À 16 ANS AU NIVEAU RÉGIONAL PAR ÂGE, SEXE ET STATUT

SCOLAIRE ...................................................................................................................................................................................................... 29 TABLEAU A1 - 2 : RÉPARTITION DES ENFANTS DE 6 À 16 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’ÂGE ...... 29 TABLEAU A1 - 3 : EFFECTIFS DES ENFANTS HORS DU SYSTÈME DE 6 À 16 ANS AU NIVEAU RÉGIONAL PAR ÂGE,

SEXE ET STATUT SCOLAIRE ................................................................................................................................................................... 29 TABLEAU A1 - 4 : EÉPARTITION DES ENFANTS HORS DU SYSTÈME DE 6 À 16 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE

SEXE ET L’ÂGE .............................................................................................................................................................................................. 30 TABLEAU A1 - 5 : RÉPARTITION DES ENFANTS DÉSCOLARISÉS ÂGÉS DE 6 À 11 ANS SELON LES CLASSES

REDOUBLÉES ET LA DERNIÈRE CLASSE SUIVIE ET ACHEVÉE .................................................................................................... 31 TABLEAU A1 - 6 : RÉPARTITION DES ENFANTS DÉSCOLARISÉS ÂGÉS DE 12 À 16 ANS SELON LES CLASSES

REDOUBLÉES ET LA DERNIÈRE CLASSE SUIVIE ET ACHEVÉE .................................................................................................... 31 TABLEAU A1 - 7 : RÉPARTITION DES ENFANTS ET JEUNES SELON LE RISQUE DE DÉCROCHAGE SUIVANT LE

REDOUBLEMENT ........................................................................................................................................................................................ 32 TABLEAU A1 - 8 : RÉPARTITION DES COÛTS DE SCOLARISATION DANS LE PUBLIC SUIVANT LE NIVEAU (CYCLE)

........................................................................................................................................................................................................................... 32

TABLEAU A3 - 1 : RÉSULTATS DE L’ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE SUR LES FACTEURS DE LA NON SCOLARISATION

........................................................................................................................................................................................................................... 36 TABLEAU A3 - 2 : RÉSULTATS DE L’ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE SUR LES FACTEURS DE DÉSCOLARISATION ......... 37

Figures

FIGURE 1 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE ............................................... 18

FIGURE 2 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE ET L’ACHÈVEMENT DU

CYCLE FONDAMENTAL .......................................................................................................................................................................... 18

FIGURE 3 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE STATUT DE FORMATION ET LE SEXE ........... 19

FIGURE 4 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE STATUT DE FORMATION ET

L’OCCUPATION ......................................................................................................................................................................................... 20

FIGURE 5 : STATUT DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS ........................................................................................................................... 21

FIGURE 6 : TYPE D’ACTIVITÉS DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS ...................................................................................................... 21

FIGURE 7 : RÉMUNÉRATION DU TRAVAIL DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS ............................................................................. 22

FIGURE 8 : RÉMUNÉRATION DU TRAVAIL DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS PAR SEXE ......................................................... 22

FIGURE 9 : RAISONS ÉVOQUÉES DU BESOIN DE TRAVAILLER .......................................................................................................... 23

FIGURE 10 : PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTS TYPES D’INTERVENTION IDENTIFIÉS DANS LA RÉGION DE THIÈS .. 24

FIGURE A1 - 1 : RÉPARTITION DES ENFANTS DÉSCOLARISÉS ÂGÉS DE 6 À 11 ANS SELON LE NOMBRE DE

REDOUBLEMENTS ..................................................................................................................................................................................... 30 FIGURE A1 - 2 : RÉPARTITION DES ENFANTS DÉSCOLARISÉS ÂGÉS DE 12 À 16 ANS SELON LE NOMBRE DE

REDOUBLEMENTS ..................................................................................................................................................................................... 30

FIGURE A2 - 1 : RÉPARTITION DES ENFANTS ÂGÉS DE 6 À 11 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR NON-

SCOLARISATION SUIVANT LE SEXE ................................................................................................................................................... 33 FIGURE A2 - 2 : RÉPARTITION DES ENFANTS ÂGÉS DE 12 À 16 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR NON-

SCOLARISATION SUIVANT LE SEXE ................................................................................................................................................... 33 FIGURE A2 - 3 : FACTEURS DE NON-SCOLARISATION CITÉS PAR LES PARENTS, LEADERS COMMUNAUTAIRES ET

DIRECTEURS D’ÉCOLES ........................................................................................................................................................................... 34 FIGURE A2 - 4 : RÉPARTITION DES ENFANTS ÂGÉS DE 6 À 11 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR

DÉSCOLARISATION SUIVANT LE SEXE ............................................................................................................................................. 34 FIGURE A2 - 5 : RÉPARTITION DES ENFANTS ÂGÉS DE 12 À 16 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR

DÉSCOLARISATION SUIVANT LE SEXE ............................................................................................................................................. 34

ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE THIES v

FIGURE A2 - 6 : FACTEURS DE DÉCROCHAGE CITÉS PAR LES PARENTS, LEADERS COMMUNAUTAIRES ET

PRINCIPAUX ................................................................................................................................................................................................. 35

ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE THIES vi

GLOSSAIRE DES TERMES UTILISES

Enfant scolarisé : enfant qui fréquente une école formelle reconnue par l’Etat et dispensant le

programme officiel d’enseignement défini par le Ministère de l’Education. Cela comprend : les écoles

publiques ou privées formelles et les écoles franco-arabes reconnues par l’Etat.

Enfant déscolarisé : enfant qui a fréquenté une école formelle et qui en est sorti avant la fin de la scolarité

de base obligatoire de dix ans.

Enfant non scolarisé ou jamais scolarisé : enfant qui n’a jamais été scolarisé dans une école formelle. Les

enfants suivant uniquement des études coraniques ou arabes (dans un daara ou autre espace) sont aussi

dans cette catégorie s’ils ne sont pas parallèlement inscrits dans une école formelle.

Talibé (souvent assimilé à tort à mendiant) : un terme local qui désigne l’apprenant du daara, qui est une

structure éducative définie ci-dessous. Le talibé désigne cet apprenant à la quête de l’apprentissage du

Coran et de la religion. Par extension, le terme est utilisé pour désigner les enfants mendiants dans la

rue, supposés provenir d’un daara même si cela n’est pas toujours le cas.

Daara : structure éducative chargée d’assurer l’éducation religieuse et l’apprentissage du Coran des

enfants qui le fréquentent. Il est dirigé par un Serigne daara qui signifie « maître coranique ».

Mendiant (pas forcément talibé) : enfant qui demande l’aumône dans la rue ou dans les espaces publics

(marchés, gares routières, stations-service, etc.), soit pour son propre compte, soit pour le compte

d’autres personnes pouvant être ses parents ou toute autre personne ayant autorité sur lui. Les

produits de cette aumône peuvent être en nature (aliment, habit, etc.) et/ou en espèce (argent).

Enfant de la rue : enfant en rupture familiale vivant dans la rue, sans abri et laissé à lui-même. Peut être

impliqué dans des réseaux de pairs avec d’autres enfants se trouvant dans la même situation.

Enfant exerçant dans la rue : enfant exerçant une activité dans la rue et passant, de ce fait, une grande

partie de son temps dans la rue. Ils diffèrent des enfants de la rue par le fait qu’ils sont dans leurs

familles et rentrent à la maison en fin de journée.

Travail des enfants : l’ensemble des activités menées par les enfants (6 à 16 ans) pour générer des

revenus (en nature ou en espèce) destinés à la prise en charge soit de leurs propres besoins, soit des

besoins de leur famille. Les activités domestiques exercées dans la sphère familiale ne sont pas

considérées comme étant du « travail des enfants. » Voir la définition d’activités domestiques ci-

dessous.

Activités domestiques/Travaux ménagers : l’ensemble des tâches ou activités que l’enfant effectue dans le

cadre familial et qui ne donnent pas lieu à une contrepartie financière ou une compensation

économique.

ETUDE NATIONALE SUR LES ENFANTS ET LES JEUNES HORS DU SYSTEME EDUCATIF AU SENEGAL - REGION DE THIES 7

1. CONTEXTE DE LA REGION

1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET STRUCTURE

ADMINISTRATIVE

La région de Thiès se trouve dans l’ouest du pays, en couronne autour de la presqu’ile du Cap Vert.

Elle s’étend sur une superficie de 6.601 km², soit 3,4%1 du territoire national, et est limitée au nord

par la région de Louga, au sud par la région de Fatick, à l’est par celles de Diourbel et Fatick et à l’ouest

par la région de Dakar et l’océan Atlantique2. Elle est subdivisée en trois (3) départements : Thiès,

Tivaouane et Mbour. La répartition de la population entre hommes et femmes est équilibrée3. L’activité

économique est relativement diversifiée avec un développement dynamique des secteurs de

l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, du tourisme, de l’artisanat, du commerce et des mines4.

1.2. CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES DE LA

POPULATION

La population de la région de Thiès s’élève à 1.788.864 habitants5 répartis entre les départements de

Thiès (667.814 hab)6, Mbour (668.878 hab)7 et Tivaouane (452.172 hab)8. Il s’agit de la troisième région

la plus densément peuplée (271 hab/km2)9 après Dakar (5.404 hab/km2)10 et Diourbel (294 hab/km2)11.

Elle est également la deuxième région la plus urbanisée avec un taux d’urbanisation de 49 %12 et elle

concentre 14 %13 de la population urbaine du Sénégal. La région bénéficie d’une population jeune. En

effet, un peu plus de la moitié de la population (52,3 %)14 est âgée de moins de 19 ans, dont 27,2 %15

se trouvent dans la tranche d’âge allant de zéro (0) à cinq (5) ans. Suivant le sexe, la population est

composée de 50,1%16 d’hommes et 49,9%17 de femmes.

1.3. CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES DE LA REGION

Après celle de Dakar, la région de Thiès se positionne comme la région du Sénégal ayant le potentiel

économique le plus important grâce au dynamisme des secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la

pêche, du tourisme, de l’artisanat, du commerce et des mines18.

L’Agriculture occupe une place importante dans l’activité économique et sociale de la région de Thiès.

Elle est pratiquée par 51,9 % des ménages soit 97.097 habitants19.

1 ANSD, Situation Economique et Sociale de Thiès, 2013 2 Idem 3 ANSD, RGPHEA, 2013 4 Idem 5 Idem 6 Idem 7 Idem 8 Idem 9 Idem 10 Idem 11 Idem 12 Idem 13 Idem 14 Idem 15 Idem

18 ANSD, Situation Economique et Sociale de Thiès, 2013 19 ANSD, Situation Economique et Sociale de Thiès, 2013


La région de Thiès dispose de potentialités minières évidentes avec une grande diversité de substances

minérales comprenant des minéraux industriels (phosphates, calcaires industriels, barytine, etc.), des

minéraux lourds (zircon, titane), des pierres ornementales et des matériaux de construction

(cimenteries, etc.) qui se localisent surtout dans les réserves de Allou Kagne, Diogo et Taïba. Il faut

également noter l’existence d’importantes réserves de phosphate alumino-calcique à Lam-Lam (environ

80 millions de tonnes), valorisables par calcination dans les filières des engrais et de l’alimentation

animale.

1.4. SITUATION DE L’OFFRE EDUCATIVE DANS LA REGION

1.4.1. Offre et structure du système éducatif formel

Selon des données officielles du MEN/ DPRE, l’enseignement élémentaire est dominé par le secteur

public qui regroupe 82 % des établissements scolaires20. En 2015, la région comptait 1.028 écoles

élémentaires (dont 130 privées) et 243 collèges/lycées, dont 100 collèges/lycées privés. La région

abritait aussi un nombre élevé d’écoles à cycle incomplet (35,95 %21 des écoles élémentaires de la

région). Ce phénomène est plus marqué dans les départements de Mbour et Tivaouane qui abritent

respectivement 44 % et 39 % des écoles élémentaires à cycle incomplet de la région22.

Le niveau de qualification des enseignants du public dans la région de Thiès est relativement plus élevé

comparativement au niveau national. En effet, 89,5 %)23 des enseignants du public de Thiès sont

titulaires d’un diplôme professionnel contre 79,9 %)24 au niveau national. Au niveau des établissements

du privé, les enseignants qualifiés sont beaucoup plus faiblement représentés avec 81,9 %25 des

enseignants sans diplôme contre 76,7 %26 de ceux du privé au niveau national.

Du point de vue des performances scolaires, la région de Thiès est parmi les régions avec les taux bruts

de scolarisation les plus élevés du pays : 99,9 %27 contre 86,5 %28 au niveau national. Les taux de

décrochage sont, dans l’ensemble, inférieurs à ceux observés au niveau national. En 2015, le taux de

décrochage à l’élémentaire était de 7,51 %29 à Thiès contre 9,6 %30 au niveau national, alors que pour

le collège, ces taux étaient respectivement de 9,14 %31 et 10,2 %32. En ce qui concerne les examens

nationaux, les performances sont inférieures à la moyenne nationale avec un taux de réussite au

Certificat de Fin d'Etudes Elémentaires (CFEE) de 38,8 %33 contre 37,97 %34 au niveau national, et un

taux de réussite au Brevet de Fin d’Etudes Moyennes (BFEM) de 39,19 %35 contre 43,2 %36 au niveau

national en 2015.

Pour ce qui est de la présence du franco-arabe formel dans la région, 57 écoles franco-arabes

élémentaires sont recensées dont 37 privées37.

20 MEN, DPRE, Etablissements et effectifs scolaires 2015 21 École élémentaire dans laquelle toutes les classes du cycle élémentaire ne sont pas disponibles 22 MEN, DPRE, Etablissements et effectifs scolaires 2015 23 DPRE, RNSE 2015 24 DPRE, RNSE 2015 25 Idem 26 Idem 27 Idem 28 Idem 29 Idem 30 Idem 31 Idem 32 Idem 33 Idem 34 Idem 35 Idem 36 Idem 37 Idem


Concernant l’enseignement technique et professionnel, mises à part les écoles nationales établies dans

la région, des structures régionales de formation technique et professionnelle ont été recensées à Thiès

dont trois établissements secondaires techniques, 63 établissements de formation professionnelle et

55 écoles d’alphabétisation. Il faut également ajouter à cette liste le lycée d’Enseignement Technique et

de Formation Professionnelle de Thiès, le Centre d’Enseignement professionnel (CEP) et le Centre

National d’Education Populaire et Sportive (CNEPS)38.

1.4.2. Offres éducatives du non formel dans la région

L’offre éducative du non formel est principalement constituée des écoles arabo-islamiques qui, comme

au niveau national, ne disposent pas encore de recensement exhaustif. En 2015, 522 daara ont été

identifiés par l’Inspection d’Académie (IA) de Thiès39.

L’alphabétisation est la seconde offre du non formel disponible dans la région. En 2015, la région de

Thiès abritait 68 centres d’alphabétisation avec un effectif de 1.987, dont 1.850 femmes40.

La formation artisanale, qui est une offre éducative non formelle, s’organise autour des villages

artisanaux (Thiès, Mbour et Saly Portudal) sous la tutelle de la Chambre de Métiers de Thiès. Elle

regroupe 14 corps de métiers.

38 ANSD, Situation Economique et Sociale (SES) de Thiès, 2013 39 MEN/DPRE, UNICEF, Etude pilote sur la situation des daara et écoles arabo-islamiques, 2016 40 MEN/DPRE, RNSE, 2015


2. SITUATION SCOLAIRE DES ENFANTS DANS LA

REGION ET TENDANCES

2.1. VUE D’ENSEMBLE DE LA SITUATION SCOLAIRE DES

ENFANTS DANS LA REGION

Selon l’analyse de la situation scolaire des enfants et jeunes dans la région, Thiès se trouve au septième

rang des régions enregistrant le plus faible taux de scolarisation avec 69,4 % des enfants d’âge scolaire,

soit un effectif de 367.428 enfants et jeunes scolarisés. Le taux de scolarisation de la région est malgré

tout supérieur à la moyenne nationale (62,7 %) (cf. Annexe1, Tableaux AI-1et AI-2).

TABLEAU 1 : REPARTITION DES ENFANTS SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’AGE

STATUT

SCOLAIRE

6 A 11 ANS 12 A 16 ANS

Garcons Filles Thies Sénégal Garcons Filles Thies Sénégal

Scolarisés 67,2 % 75,3 % 71,6 % 65,6 % 64,0 % 69,7 % 66,7 % 58,8 %

Déscolarisés 2,1 % 1,1 % 1,5 % 3,2 % 15,2 % 12,6 % 14,0 % 14,6 %

Jamais scolarisés 30,7 % 23,6 % 26,9 % 31,2 % 20,8 % 17,7 % 19,3 % 26,6 %

TOTAL 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 %

Source : OOSCYS, enquête ménage, octobre 2016

Le tableau ci-dessus montre que dans la tranche d’âge des 6-11 ans, le taux de scolarisation est plus

élevé comparé à la tranche d’âge des 12-16 ans avec respectivement 71,6 % et 66,7 %. Dans chacune

de ces deux classes d’âge, les taux de scolarisation de la région dépassent ceux du niveau national.

A l’inverse, la proportion des jamais scolarisés est plus importante au niveau national que dans la région

pour les deux classes d’âge.

Chez les jeunes d’âge du moyen (12 à 16 ans), la proportion des déscolarisés avoisine celle du niveau

national. En effet dans cette classe d’âge, la proportion de déscolarisés est de 14,6 % au niveau national

alors qu’elle est de 14 % à Thiès.

2.2. PROFIL DES ENFANTS HORS DU SYSTEME EDUCATIF

DANS LA REGION

2.2.1. Profil scolaire des enfants hors du système

Dans la région de Thiès, les résultats extrapolés établissent l’effectif des enfants de 6 à 16 ans hors de

l’école à 163.395 individus, dont 87.538 enfants âgés de 6 à 11 ans et 75.857 jeunes âgés de 12 à 16

ans. Le groupe des 6-11 ans est constitué de 51.422 garçons contre 36.116 filles, tandis que chez les

12-16 ans, 42.729 garçons contre 33.128 filles ont été recensés (cf. Annexe I, Tableaux A1-3 et A1-4).

Dans la région de Thiès, les enfants et jeunes âgés de 6 à 16 ans hors du système éducatif sont dominés

par les « jamais scolarisés » qui représentent 77,1 % du total, soit près de sept enfants en dehors du

système sur neuf, contre 23 % de « déscolarisés ». Ce profil scolaire des enfants et jeunes hors du

système est comparable à la tendance observée au niveau national où 78,6 % des enfants et jeunes hors

du système n’ont jamais été scolarisés.


TABLEAU 2 : REPARTITION DES ENFANTS HORS DE L’ECOLE SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’AGE

PROFIL

SCOLAIRE

6 A 11 ANS 12 A 16 ANS

Garcons Filles Thies Sénégal Garcons Filles Thies Sénégal

Déscolarisés 6,4 % 4,3 % 5,4 % 9,4 % 42,2 % 41,6 % 42,0 % 35,5 %

Jamais scolarisés 93,6 % 95,7 % 94,6 % 90,6 % 57,8 % 58,4 % 58,0 % 64,5 %

TOTAL 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 %


Toutefois, lorsque les données sont désagrégées par tranche d’âge, il apparait que la proportion des

« jamais scolarisés » chez les 6-11 ans est plus importante dans la région (94,6 %) qu’au niveau national

(90,6 %), alors que chez les 12-16 ans, la proportion dans la région (58,0 %) est inférieure à celle de la

moyenne nationale (64,5 %).

Redoublement et décrochage scolaire dans la région

L’analyse du statut scolaire des élèves selon le redoublement laisse apparaitre un niveau de prévalence

presque équivalent à celui du niveau national. Chez les 6 à 11 ans, 22,1 % ont redoublé au moins une

fois durant leur parcours scolaire contre 23,7 % au niveau national. De même, chez les jeunes âgés de

12 à 16 ans, la proportion des jeunes ayant au moins redoublé une fois s’établit à 46,2 % dans la région

contre 45,4 % au niveau national. Les résultats montrent également que le taux de redoublement chez

les déscolarisés est plus importante que chez les scolarisés, quelle que soit la tranche d’âge considérée.

Les classes de CP (19,6 %) et de CM1 (2,5 %) sont celles qui enregistrent les taux de redoublement les

plus importants chez les enfants de 6 à 11 ans. Alors que chez les 12-16 ans, ce sont les classes de CE2

(14 %), CE1 (13,2 %) et CM1 (11,6 %) qui enregistrent les plus fortes proportions de redoublants.

TABLEAU 3 : REPARTITION DES ENFANTS SELON LE STATUT SCOLAIRE, L’AGE ET LE REDOUBLEMENT

A DEJA

REDOUBLE

AU MOINS

UNE FOIS

6 A 11 ANS 12 A 16 ANS

Scolarises Descolarises Ensemble Scolarises Descolarises Ensemble

THIES 22,0 % 26,0 % 22,1 % 43,2 % 60,2 % 46,2 %

SENEGAL 23,4 % 28,7 % 23,7 % 44,7 % 48,3 % 45,4 %


En ce qui concerne le décrochage scolaire chez les 6-11 ans, les résultats de l’étude indiquent qu’il se

produit le plus souvent dans les classes de CP (55,0 %) et CE1 (20,3 %), alors qu’au niveau national le

décrochage a tendance à se produire plus tôt avec des proportions plus élevées dans les classes de CI

(22,8 %) et de CP (25,4 %) (cf. Annexe I, Tableau AI-5).

Chez les jeunes âgés de 12 à 16 ans, le phénomène de décrochage est constaté de l’élémentaire au

collège et se produit au niveau de toutes les classes de ces deux cycles. Toutefois, les classes de CE2

(19,5 %), CM2 (17,3 %) et CM1 (12,5 %) sont celles qui enregistrent les plus forts taux de décrochage

des 12-16 ans (cf. Annexe 1, Tableau AI-6).

Occupation des enfants déscolarisés dans la région

L’analyse des activités des enfants déscolarisés montre que 45,4 % d’entre eux fréquentent une école

arabo-islamique (daara), une proportion qui dépasse les tendances constatées au niveau national où

35,6 % des déscolarisés fréquentent un daara. La région de Thiès présente en effet la proportion

d’enfants déscolarisés de 6-11 ans exerçant une activité génératrice de revenus la plus élevée du pays.

Les résultats de l’étude révèlent que l’exercice d’une activité génératrice de revenus (AGR) est plus

fréquent chez les enfants déscolarisés de 6-11 ans parmi lesquels 13,7 % ont une AGR contre 3,5 %

chez les jeunes déscolarisés de 12-16 ans. Ce résultat est atypique puisque dans la quasi-totalité des


régions, à l’exception de Diourbel et Kaffrine, la proportion d’enfants exerçant une AGR est plus

importante chez les 12-16 ans.

TABLEAU 4 : REPARTITION DES ENFANTS DESCOLARISES SELON LA FREQUENTATION D’UN DAARA,

L’EXERCICE D’UN TRAVAIL REMUNERE

CATEGORIES AGE

THIES SENEGAL 6-11 ans 12-16 ans

Fréquentation

d’un DAARA

Non 37,6 % 57,0 % 54,6 % 64,4 %

Oui 62,4 % 43,0 % 45,4 % 35,6 %

Total 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,00 %

Exercice d'une

AGR

Non 86,3 % 96,5 % 95,2 % 3,3 %

Oui 13,7 % 3,5 % 4,8 % 96,7 %

Total 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,00 %


2.3. PROFIL DES ENFANTS ET JEUNES A RISQUE DE

DECROCHAGE DANS LA REGION

2.3.1. Enfants et jeunes à risque de décrochage dans la région selon la classe

d’âge

L’analyse des enfants à risque de décrochage montre que les enfants âgés de 6 à 11 ans ont un risque

de décrochage relativement faible. En effet, dans ce groupe d’âge, à peine 5,1 % des garçons et 6,6 %

des filles présentent un risque très élevé de décrocher, ce qui représente des proportions très

inférieures à celles du niveau national. A l’inverse chez les 12-16 ans, les proportions d’élèves à risque

très élevé de décrochage sont largement plus importantes et dépassent même le niveau national. Dans

ce groupe plus de 36 % des enfants sont exposés à un risque très élevé de décrochage contre 20,4 %

d’entre eux au niveau national.


TABLEAU 5 : REPARTITION DES ENFANTS ET JEUNES A RISQUE DE DECROCHAGE SELON LE SEXE ET PAR

GROUPE D’AGE

Niveau de risque

CLASSE D'AGE

6 A 11 ANS 12 A 16 ANS Ensembl

e

6-16 ans Garçon

s Filles

Ensembl

e

Garçon

s Filles

Ensembl

e

Très faible 38,4 % 29,5 % 33,2 % 1,5 % 1,7 % 1,6 % 20,1 %

Faible 31,8 % 30,9 % 31,2 % 5,0 % 6,0 % 5,5 % 20,6 %

Moyen 21,3 % 22,4 % 21,9 % 12,6 % 19,5 % 16,0 % 19,5 %

Elevé 3,5 % 10,7 % 7,7 % 42,9 % 37,4 % 40,2 % 21,2 %

Très élevé (THIES) 5,1 % 6,6 % 6,0 % 38,0 % 35,4

% 36,8 % 18,7 %

Très élevé

(SENEGAL) 19,1 %

20,3

% 19,7 % 20,0 %

20,9

% 20,4 % 20,0 %


Si l’on tient compte de l’expérience de redoublement chez les enfants de 6-11 ans, la proportion à

risque de décrochage est plus importante chez ceux qui ont redoublé au moins une fois (13,4 %)

comparé à ceux qui n’ont jamais redoublé (3,9 %). Ces tendances sont encore plus marquées chez les

jeunes de 12-16 ans parmi lesquels 36,8 % de ceux qui ont déjà redoublé sont à risque de décrochage

contre une proportion de 34,6 % chez les enfants n’ayant jamais redoublé.


3. PRINCIPALES RAISONS ET FACTEURS DE

L’EXCLUSION SCOLAIRE DES ENFANTS DANS LA

REGION

3.1. FACTEURS DE NON-SCOLARISATION DES ENFANTS DANS

LA REGION

Les craintes de s’éloigner des us et coutumes de la communauté ont été évoquées par les

directeurs et certains parents comme la première cause de la non-scolarisation des enfants à Thiès.

Cet état de fait se manifeste le plus souvent dans les zones périphériques qui ceinturent la ville de

Thiès. Ces communautés sont en effet ancrées dans un registre de représentations et de symboles qui

crée parfois une perception négative de l’école française. Cette dernière représente d’ailleurs pour

certains d’entre eux un lieu de perversion et destruction des valeurs coutumières. De même, lors de

l’étude qualitative des directeurs ont invoqué les croyances religieuses comme facteur de non-

inscription des enfants à l’école. Lors de l’enquête ménage, les parents ont également cité les croyances

religieuses et culturelles comme cause principale de non-scolarisation chez les 12-16 ans pour 78 %

des garçons et 65 % des filles. Ce problème est également évoqué pour les 6-11 ans, touchant 70,4 %

des garçons et 69,3 % des filles.

« Sachez que l'école française, même si elle est bénéfique, a souvent des effets négatifs surtout avec

la nouvelle génération qui une fois au collège change de comportement et suit les habitudes des blancs.

Côté vestimentaire, les élèves s'habillent de manière indécente, leur langage change et ils ne respectent

plus les ainés. En voulant éviter ça, certains parents préfèrent sortir leurs enfants de l'école ou même

de ne pas les inscrire ». Parent à Thiès.

« Il y a certaines croyances qui demeurent toujours car certains parents pensent que l'école est une

affaire du blanc ». Directeur à Thiès.

« Certains parents ne comprennent pas l'essence de l'école française et ils sont ancrés dans leurs

cultures et traditions avec comme principe tout ce qui est du blanc est à l’encontre de la religion. Alors

pour que leurs enfants ne soient pas détournés, ils préfèrent de ne pas les amener à l'école » Leader

communautaire à Thiès.

La conjoncture économique est citée comme deuxième cause de non-scolarisation. En

raison du manque de moyens financiers, les parents sont amenés à faire une hiérarchisation des besoins

et des postes d’affectation des ressources limitées : payer les coûts liés à l’éducation n’est en effet pas

toujours une priorité. Une situation économique précaire peut amener certains parents à subvenir en

priorité aux besoins élémentaires de la famille (se nourrir, se loger et s’habiller) et à maintenir leurs

enfants hors de l’école pour éviter les dépenses de scolarisation supplémentaires. L’enfant non scolarisé

peut, dans une certaine mesure, être utilisé à des fins économiques, étant donné qu’il peut participer à

la production dans certaines zones à forte influence agricole et/ou commerciale. L’accès à l’école et au

matériel pédagogique pose problème pour certains parents, surtout quand ces derniers ont un nombre

élevé d’enfants à la maison. Ce manque de moyens financiers a en effet été souligné par les parents

comme l’un des facteurs de non-scolarisation chez 17,9 % des garçons et 16,1 % des filles âgés de 6 à

11 ans, et 19 % des garçons et 16,4 % des filles âgés de 12 à 16 ans.

« Ici la seule activité génératrice de revenus c'est l'agriculture. Les pluies ne sont plus abondantes. Du

coup, les récoltes ne sont pas des meilleures. C’est ce qui explique la situation de pauvreté que nous

vivons actuellement nous empêchant de couvrir les frais de scolarité de nos enfants ». Parent à Thiès

« Un parent qui ne peut pas subvenir aux besoins scolaires de son enfant préfère l’initier dans le

commerce du cola et du riz » Directeur à Thiès.


Selon les parents, leaders communautaires et directeurs d’écoles, l’absence d’acte de naissance

constitue l’un des principaux facteurs de non-scolarisation des enfants dans la région de

Thiès. Cette absence de pièce d’état civil se traduit souvent, aux yeux de certains intervenants, par

une ignorance de certains parents qui n’ont eux-mêmes jamais été scolarisés. A ce propos, selon

certains intervenants, la non-scolarisation des parents a un impact direct sur la non-scolarisation des

enfants. Les démarches administratives pour obtenir un extrait de naissance pour un enfant non inscrit

au registre d’état-civil juste après sa naissance peuvent en effet « décourager » certains parents. Par

conséquent, l’absence d’acte de naissance a été citée par les parents dans le cadre de l’enquête ménage

comme faisant partie des causes de non-scolarisation pour 4,1 % des garçons et 3,8 % des filles de 6–

11 ans, et, chez les 12-16 ans, de 3 % des garçons et 6,8 % des filles.

« Le manque d'extrait de naissance est une cause de non-inscription des enfants à l'école. L'école

polarise plusieurs quartiers Peuls et ces derniers sont confrontés à une non-scolarisation de leurs

enfants car ils manquent de pièces d'état civil ». Directeur à Thiès.

« Pour déclarer les enfants, on nous fait trainer au tribunal pendant des mois. Les parents négligents,

n’accordant pas de valeur à l'éducation ne continuent pas la procédure car les frais de transports

posent problème. Ce qui fait que certains enfants ne peuvent pas aller à l'école ». Leader


L’éloignement de l’école est l’un des facteurs évoqués par les parents pouvant expliquer la non-

scolarisation des enfants à Thiès, perception d’ailleurs partagée par les directeurs et leaders

communautaires. Cela suggère donc que la position géographique de l’école a un impact sur sa

fréquentation. Cet éloignement implique en effet des dépenses supplémentaires comme les frais de

transport et de nourriture qui, malheureusement, peuvent amener les parents à ne pas envoyer les

enfants à l’école et à les retenir chez eux pour d’autres finalités. Parmi les raisons citées par les parents

lors de l’enquête ménage, l’éloignement de l’école et les difficultés d’accès ont été désignés comme

faisant partie des causes de non-scolarisation pour 8 % des filles et 7,7 % des garçons chez les enfants

non scolarisés de 6–11 ans, et, chez les 12–16 ans, pour 68 % des filles et 5,6 % des garçons.

Il faut noter que le manque d’accès est parfois dû à une absence ou insuffisance d’écoles dans une

communauté donnée.

« Si l'école est éloignée, cela créé une situation de découragement surtout chez les parents qui évitent

le risque de voir leurs enfants faire l'objet de kidnapping par des individus malveillants. L'exemple

aujourd'hui est les informations qui leur parviennent grâce aux radios ou par le biais de bouche à

oreille. Comme ces jeunes filles violées, ces enfants sacrifiés par des politiciens, ces voitures aux vitres

teintées en noir qui sillonnent la brousse. Une sorte de psychose s'est installée dans les familles. Donc

laisser un enfant de 6-11ans parcourir quatre, voire des fois cinq kilomètres est dangereux pour sa vie

». Directeur à Thiès.

« Les élèves font presque 8 km pour aller à l'école française et seuls les plus motivés font cette navette,

les autres refusent d'y aller » Leader communautaire à Thiès.

« On a une seule école et c'est insuffisant pour tout le village et même il y a des enfants des villages

environnants qui y étudient ». Leader communautaire à Thiès.

Les résultats des enquêtes menées dans la région de Thiès ont permis d’identifier d’autres facteurs de

non-scolarisation tels que les travaux domestiques en dehors ou au sein de la maison, les châtiments

corporels, la faible capacité des enseignants, l’inadaptation des horaires, la migration des parents ou de

l’enfant, le handicap chronique et le manque de financement des écoles.

Les analyses économétriques ont révélé que le niveau d’éducation de la mère, le sexe du chef de

ménage, le statut d’occupation du chef de ménage, la situation matrimoniale du chef de ménage, la

classe d’âge de l’enfant, le nombre de personnes dans le ménage et l’inexistence d’outils didactiques

sont également des facteurs de non-scolarisation des enfants.


3.2. FACTEURS DE DESCOLARISATION DES ENFANTS DANS LA

REGION

Les facteurs explicatifs de la déscolarisation dans la région sont déclinés ci-après41:

Le manque d’envie chez l’enfant de continuer des études. Les résultats obtenus montrent un

risque de déscolarisation extrêmement élevé chez un enfant qui n’a pas envie de continuer comparé à

un enfant qui désire continuer (95,1 fois plus élevé). Ce constat est d’ailleurs conforté par l’analyse de

la répartition des enfants d’âge scolaire selon les raisons de leur déscolarisation. Selon les parents, le

fait que l’enfant n’aime pas l’école constitue l’une des causes de déscolarisation chez 82 % des garçons

et 16,9 % des filles âgés de 6 à 11 ans. Dans la tranche d’âge des 12-16 ans, cette raison est citée comme

cause de déscolarisation chez 56,9 % des garçons et 36,7 % des filles. En tentant de trouver des

éléments d’explication de la désaffection de l’élève envers l’école dans les données qualitatives, il faut

mentionner que les grèves, les châtiments corporels, l’éloignement de l’école et l’inadéquation des

infrastructures peuvent fortement influer sur le manque d’envie de continuer des études, voire même

conduire à son abandon. De plus, les échecs répétitifs ou redoublements sont ressortis dans les

résultats de l’enquête ménage comme facteurs de déscolarisation, en particulier chez les 12-16 ans

(17,1 % des garçons et 15,4 % des filles).

Les frais de scolarité élevés et le manque de moyens : ce problème est cité comme l’une des

raisons de déscolarisation de 23,7 % des filles âgées de 6 à 11 ans, et de 15,5 % des garçons et 10,6 %

des filles parmi les 12-16 ans.

A Thiès, les coûts moyens de scolarisation dans le public restent relativement élevés pour un

ménage pauvre confronté aux urgences minimales de survie économique. Les coûts moyens sont

de 29.708,6 FCFA en cycle élémentaire et 63 026,6 FCFA au collège dans le public. Il apparait

que les frais liés à la scolarisation augmentent en fonction de la progression scolaire, rendant

encore plus difficile la prise en charge simultanée des coûts de scolarité de plusieurs élèves dans

un même ménage.

En effet, la conjoncture économique qui est associée à une baisse des revenus et à la pauvreté a été

identifiée comme facteur explicatif par les parents, leaders communautaires, directeurs d’écoles et

principaux de collèges. Il s’agit selon eux d’une situation économique difficile que subissent certains

parents et qui a un impact considérable sur la poursuite des études de leurs enfants. De nombreux

parents sont plus préoccupés par les dépenses quotidiennes que par les frais inhérents à la scolarité

des enfants (transports, fournitures, etc.). Selon les personnes interrogées, les familles pauvres ayant

un nombre élevé d’enfants à charge, peuvent avoir des problèmes pour assurer les frais scolaires de

tous. Dans ces cas de figure, le décrochage devient pour certains inévitable.

« Les parents confrontés à ce problème ont du mal à assurer la scolarité de leurs enfants et souvent

c'est l'abandon qui s’ensuit. C'est le cas des élèves qui habitent dans des lieux éloignés de l’école et qui

sont confrontés à des problèmes de transport. Souvent, découragés par cette situation, ils abandonnent

l'école pour aller faire autre chose ». Principal de collège à Thiès.

« Nos parents veulent qu'on reste à l'école mais ils n'ont pas les moyens pour nous payer les inscriptions

et les mensualités ». Enfant déscolarisé à Thiès.

La perception des chefs de ménage sur l’utilité de l’école ainsi que le refus du père ou de la

mère de scolariser les enfants sont également identifiés comme des facteurs non négligeables de la

déscolarisation chez les enfants. En effet, un enfant issu d’un ménage dont le chef perçoit négativement

l’utilité de l’école pour les garçons présente un risque de décrochage 5,1 fois plus élevé comparé à un

enfant dans un ménage dont le chef perçoit le contraire. Dans une moindre mesure, lorsque le chef de

41 Les résultats sont significatifs au seuil de 5%.


ménage a une perception négative de l’utilité de l’école pour les filles, le risque de décrochage de

l’enfant devient 2,5 fois plus élevé qu’un enfant issu d’un ménage dont le chef perçoit le contraire. Par

ailleurs, le refus du père a été évoqué comme l’une des raisons de déscolarisation pour 22,8 % des

garçons de 6-11 ans et 3,3 % chez ceux de 12-16 ans. Ce facteur, lors des entretiens et focus groups,

a été associé à la non-implication des parents dans le fonctionnement de l’école, un facteur de

décrochage reconnu par les parents, les leaders communautaires et les directeurs d’écoles.

Le manque de motivation des enseignants a été cité par de nombreux intervenants comme l’une

des causes du décrochage. Cela s’explique par le fait que de nombreux enseignants, en raison des

conditions parfois pénibles dans lesquelles ils exercent leur métier, manifestent une certaine déception

et démotivation. De plus, certains enseignants n’ont pas la vocation et choisissent l’enseignement en

raison de situations socio-économiques défavorables. Ce manque de motivation peut aussi expliquer

les nombreuses grèves identifiées dans le secteur de l’éducation. Ces grèves sont à leur tour source

de démotivation et de décrochage pour les élèves et les parents qui ont parfois du mal à supporter les

fréquentes grèves prolongées. Ils préfèrent alors changer l’orientation de leurs enfants.

« Les enseignants actuels n'ont vraiment plus cette vocation d'enseigner. Ils sont plus guidés par la

recherche du gain comme je l'ai déjà dit. L'enseignant ne se donne plus la peine de s'occuper des

élèves, ils viennent pour respecter leurs heures de cours et s'empressent de s'en aller de l'école. Ils sont

plus comme les enseignants des temps passés où il suffisait qu'un enseignant constate l'absence de

son élève pour aller chez ce dernier afin de connaitre la cause de l’absence. A ce manque de motivation

de l’enseignant, s'ajoute le niveau pédagogique faible, favorisant le décrochage ». Leader


« Les grèves ont favorisé la baisse de niveau des élèves à cause des heures perdues. Ils ne sont plus

évalués. Ce qui les poussent au découragement et finalement ils abandonnent les études ». Principal

de collège à Thiès.

L’inadéquation des infrastructures, est, de l’avis de certains directeurs et principaux de collège,

une cause de décrochage dans la région de Thiès. Ainsi, l’enseignement dans des abris provisoires,

parfois dénués de toilettes et de clôtures, exposent les élèves à un danger considérable. Par

conséquent, les élèves n’étudient pas dans des conditions adéquates et ne peuvent pas s’épanouir dans

un milieu scolaire ne remplissant pas les exigences de base comme un mur de clôture, des salles de

classes sécurisées et un bloc d’hygiène sain et accueillant. Cette inadéquation des infrastructures est le

résultat d’un manque de financement dans certaines écoles, en particulier pour celles qui se trouvent

dans les zones périphériques de la ville de Thiès. Dans ces zones, les bâtiments d’écoles sont pour la

plupart des abris provisoires et les parents préfèrent retirer leurs enfants étudiant dans ces conditions.

« Quand les infrastructures font défaut à l'école cela favorise l'abandon des élèves. Une école qui n'a

ni de toilettes adaptées, ni de clôtures pour assurer la sécurité de l’école, ni assez de salles de classes

pour éviter les effectifs pléthoriques, l’élève et l'enseignant éprouvent des difficultés pour se consacrer

sereinement à leur travail. ». Principal de collège à Thiès

« Les salles de classes sont étroites et les tables bancs insuffisantes. Les élèves s'assoient à 3 ou à 4

et font des classes à double flux. Ces conditions difficiles poussent certains à abandonner l'école ».

Parents à Thiès.

A ces facteurs majeurs de déscolarisation, il faut ajouter l’éloignement de l’école, l’expérience d’un

choc, le sexe et la classe d’âge de l’enfant, la non-disponibilité d’une alimentation suffisante, l’absence

d’outils didactiques, la maladie de l’enfant, le handicap, l’apprentissage d’un métier, l’aide dans les

travaux ménagers, les renvois de l’école, les châtiments corporels, la non-scolarisation des parents, les

mariages et/ou grossesses précoces, l’absence d’actes de naissance,, les travaux domestiques hors de

la maison familiale, l’influence d’un tiers et la non-existence/l’insuffisance d’écoles dans la communauté

qui sont autant de facteurs qui poussent à la déscolarisation des enfants.


4. SITUATION SCOLAIRE ET SOCIO-PROFESSIONNELLE

DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS DANS LA REGION

4.1. REPARTITION DES JEUNES (17-24 ANS) SELON LE STATUT

SCOLAIRE

Les jeunes âgés de 17 à 24 ans sont au nombre de 304.867 dans la région, soit 15,7 % de la population

globale. Parmi ces jeunes, il ressort que seuls 43,0 % d’entre eux sont scolarisés. La proportion de

jeunes hors du système scolaire atteint au total 56,9 % avec 33,7 % de déscolarisés et 23,2 % qui n’ont

jamais été scolarisés. En ne prenant en compte que les déscolarisés, il apparait que 75 % d’entre eux

n’ont pas achevé le cycle fondamental, à savoir le primaire et le collège, contre 25 % qui l’ont achevé.

FIGURE 1 : RÉPARTITION DES JEUNES ÂGÉS DE 17 À 24 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE


FIGURE 2 : REPARTITION DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE ET L’ACHEVEMENT DU

CYCLE FONDAMENTAL


43.0%

33.7%

23.2%

Scolarisés Déscolarisés Jamais scolarisés

25.0%

75.0%

Ont achevé N'ont pas achevé


4.2. REPARTITION DES JEUNES DESCOLARISES (17-24 ANS)

SELON LA FORMATION

L’analyse de la répartition des jeunes de 17-24 ans selon la formation montre que 71,1 % d’entre eux

n’ont reçu aucune formation. Ce déficit de jeunes formés s’observe de manière égale dans le groupe

des filles et dans celui des garçons avec des proportions respectives de non formés de 76,4 % et 65,7 %.

Parmi les jeunes qui se sont formés (28,9 %), un plus grand nombre d’entre eux ont bénéficié d’une

formation en couture (37,2 %), ce qui s’observe également au niveau national. Pour ce qui des

formations telles que la menuiserie, la mécanique, l’électricité et la maçonnerie/bâtiment, elles

regroupent au total 42,5 % des jeunes formés, bien qu’exclusivement masculines. Les types de

formation suivis exclusivement par les filles dans cette région sont la coiffure et les Formations

Professionnelles et Techniques (FPT) qui occupent 15,7 % des jeunes formées.

FIGURE 3 : REPARTITION DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS SELON LE STATUT DE FORMATION ET LE SEXE


TABLEAU 6 : REPARTITION DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS SELON LE TYPE DE FORMATION ET LE SEXE

Type de formation Sexe

THIES SENEGAL Garçons Filles

Menuiserie 17,8 % 0,0 % 10,5 % 11,5 %

Mécanique 22,1 % 0,0 % 13,0 % 17,0 %

Formations Professionnelles

et Techniques 0,0 % 1,9 % 0,8 % 2,8 %

Vente 5,5 % 3,5 % 4,7 % 4,7 %

Couture 22,4 % 58,4 % 37,2 % 38,6 %

Coiffure 0,0 % 36,2 % 14,9 % 9,6 %

Electricité 15,1 % 0,0 % 8,9 % 6,1 %

Maçonnerie/bâtiment 17,2 % 0,0 % 10,1 % 9,5 %

Total 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 %


34.3%23.6% 28.9%

65.7%76.4% 71.1%

Masculin Féminin Total

Avec formation Sans formation


4.3. REPARTITION DES JEUNES (17-24 ANS) DESCOLARISES

SELON L’OCCUPATION

L’analyse de la situation globale d’occupation des jeunes dans la région montre que 51,5 % des jeunes

déscolarisés de 17-24 ans occupent un emploi. De plus, les résultats obtenus révèlent une disparité

importante selon le sexe dans cette population. En effet, la proportion de jeunes qui occupent un

emploi est bien plus élevée dans le groupe des garçons (70,2 %) que dans le groupe des filles (33,7 %).

L’analyse selon les secteurs montre par ailleurs que la proportion de jeunes sans formation s’établit à

87,5 % chez les sans-emploi, 87,0 % dans le secteur privé formel, 56,0 % dans le secteur privé informel

et 100,0 % dans le secteur public.

FIGURE 4 : REPARTITION DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS SELON LE STATUT DE FORMATION ET

L’OCCUPATION


TABLEAU 7 : REPARTITION DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS SELON LE TYPE DE FORMATION ET

L’OCCUPATION

Type de formation

Statut d'occupation

Ensemble National Sans

emploi

Secteur

privé

formel

Secteur

privé

informel

Menuiserie 15,4 % 0,0 % 9,2 % 10,5 % 11,5 %

Mécanique 8,8 % 0,0 % 14,5 % 13,0 % 17,0 %

Formations Professionnelles

et Techniques 3,3 % 0,0 % 0,0 % 0,8 % 2,8 %

Vente 0,0 % 0,0 % 6,2 % 4,7 % 4,7 %

Couture 26,4 % 0,0 % 40,9 % 37,2 % 38,6 %

Coiffure 23,6 % 0,0 % 12,4 % 14,9 % 9,6 %

Electricité 22,6 % 100,0 % 3,6 % 8,9 % 6,1 %

Maçonnerie/bâtiment 0,0 % 0,0 % 13,3 % 10,1 % 9,5 %

Total 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 % 100,0 %


14.3% 13.0%

44.0%

85.7%100.0%

87.0%

56.0%

Sansemploi

Secteurpublic

Secteurprivé

formel

Secteurprivé

informel

Avec formation Sans formation


4.4. REPARTITION DES JEUNES (17 A 24 ANS) JAMAIS

SCOLARISES SELON L’OCCUPATION

Les résultats de l’étude montrent que 70,4 % des jeunes de 17-24 ans qui n’ont jamais été scolarisés

ont une activité, ce qui correspond à 49.813 individus dans la région.

FIGURE 5 : STATUT DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS


L’analyse montre par ailleurs que la proportion de jeunes ayant une occupation est plus importante

chez les jeunes hommes est que chez les jeunes femmes, avec 90,0 % des garçons contre 52,7 % des

filles.

L’analyse suivant les principales activités exercées par les jeunes jamais scolarisés montrent que les

jeunes sont occupés dans le travail de domestique/bonne (26,9 %), dans le secteur agricole (16,2 %) et

dans l’apprentissage (16,1 %).

FIGURE 6 : TYPE D’ACTIVITES DES JEUNES JAMAIS SCOLARISES


Si l’on s’intéresse aux résultats désagrégés par sexe, il apparait que le travail de domestique/bonne et

dans le commerce/la vente sont les domaines privilégiés les filles, tandis que l’élevage, la pêche, les

petits métiers, le travail en apprentissage et l’agriculture sont plus exercés par les garçons.

70.4%

29.6%

En activité Sans activité

90.0%

52.7%

10.0%

47.3%

Masculin Féminin

En activité Sans activité

23.3%

6.2%

15.4%

12.9%

23.6%

18.6%

5.2%

15.3%

4.5%

68.1%

6.9%

Agriculture

Elevage

Pêche

Commerce / Vente

Travail en apprentissage

Domestique / Bonne

Petits métiers (cireur,laveur de voiture,...)

Masculin Féminin16.2%

3.7%

9.3%

13.9%

16.1%

26.9%

14.0%

Agriculture

Elevage

Pêche

Commerce / Vente

Travail en apprentissage

Domestique / Bonne

Petits métiers (cireur,laveur de voiture,...)


L’étude révèlent que parmi les jeunes en activité, seuls 28,5 % des jeunes exerçant une activité sont

rémunérés contre 71,5 % qui ne reçoivent aucune rémunération.

FIGURE 7 : RÉMUNÉRATION DU TRAVAIL DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS


FIGURE 8 : RÉMUNÉRATION DU TRAVAIL DES JEUNES JAMAIS SCOLARISÉS PAR SEXE


La désagrégation par sexe, montre que 40,3 % des garçons ont une activité rémunérée contre 17,8 %

des filles.

Des raisons économiques motivent les jeunes jamais scolarisés à vouloir travailler, soit pour participer

à la prise en charge des dépenses du ménage (69,5 %), soit pour leur prise en charge personnelle

(69,4 %).

28.5%

71.5%

Rémunérée Non rémunérée

40.3%

17.8%

59.7%

82.2%

Masculin Féminin

Rémunérée Non rémunérée


FIGURE 9 : RAISONS EVOQUEES DU BESOIN DE TRAVAILLER


69.5%

69.4%

7.5%

Aider à la prise en charge desdépenses du ménage

Se prendre en charge

Payer une formation oul'apprentissage d'un metier


5. CARTOGRAPHIE DES INTERVENTIONS EXISTANTES

DANS LA REGION

La revue documentaire et les entretiens conduits dans la région ont permis d’identifier des programmes

existants en faveur de l’éducation. Les interventions sont ici regroupées en quatre catégories : les

interventions visant à élargir l’accès, celles visant à promouvoir le maintien, celles visant à faciliter la

réinsertion dans le système et celles proposant des offres alternatives dans l’optique d’une

diversification. Enfin, il existe parallèlement des initiatives transversales qui développent un ensemble

de programmes complémentaires combinant plusieurs catégories d’intervention.

FIGURE 10 : PRESENTATION DES DIFFERENTS TYPES D’INTERVENTION IDENTIFIES DANS LA REGION DE THIES

Source : OOSCYS, enquête qualitative, octobre 2016

L’analyse des interventions en cours a permis de faire les constats suivants :

• Un certain nombre d’initiatives ont été répertoriées à Thiès, en sus de celles qui ont une

envergure nationale (cf. rapport national) ;

• Les initiatives sont généralement portées par des partenaires techniques et financiers comme

la Banque mondiale avec son Projet d’amélioration de la qualité et de l'équité dans l'éducation

de base (PAQUEEB), l’UNESCO avec son Projet de formation des personnels de l’éducation,

et la JICA avec son Projet d’Amélioration de l’Environnement Scolaire (PAES). D’autres

organisations non gouvernementales (ONG) sont également actives à Thiès. Il s’agit de : Empire

des enfants, ARED, Tostan, Save the Children, Elan Afrique, etc. ;

• La majorité des initiatives identifiées se focalisent sur la diversification des offres éducatives ou

sur l’accès à l’école ;


• Le taux de scolarisation brut de la région de Thiès en 2015 avec 99,9 %42 est largement

supérieur à la moyenne nationale (86,5 %)43 de la même année, ce qui pourrait être expliqué

par l’importance des initiatives œuvrant dans l’accès dans la région.

• Aucune intervention visant à promouvoir le maintien n’a été identifiée. Des initiatives

coordonnées autour du maintien pourraient éviter une percée fulgurante des taux d’abandon

dans la région.

• Les interventions ont plutôt tendance à opérer en parallèle tout en créant parfois des

passerelles de réintégration. La complexité des problèmes nécessite une collaboration autour

d'un seul objectif : faire avancer les opportunités d'éducation à chaque niveau et dans toutes

les situations. Pour optimiser la synergie des interventions, la création d’un cadre de

coordination est une urgence à Thiès. Ce cadre mettrait à la disposition des intervenants une

plateforme de collaboration avec tous les outils nécessaires à la réalisation des objectifs et

pourrait, par conséquent, permettre d’éviter la dispersion des interventions et la confusion

résultante.

42 MEN/DPRE, UNICEF, Etude pilote sur la situation des daara et écoles arabo-islamiques, 2016 43 Idem


6. CONCLUSION

Les principales barrières à la scolarisation des enfants dans la région de Thiès sont d’ordre socio-

culturel, conjoncturel, ou encore infrastructurel et administratif.

La principale barrière à la non-scolarisation des enfants dans la région de Thiès demeure les croyances

religieuses et culturelles associées au refus de l’un des parents de scolariser leurs enfants.

Dans le contexte de pauvreté dans lequel la population régionale de Thiès vit, le manque de moyens

financiers et le coût élevé des dépenses d’éducation à la charge des familles constituent à la fois un frein

à la scolarisation et un puissant facteur d’échec et de décrochage scolaires.

De même, la non-déclaration des enfants à la naissance est fréquente à Thiès et constitue un facteur

de non-solarisation, mais également de décrochage ; le manque d’envie des enfants de continuer les

études étant amplifié du fait de ce concours de circonstances décourageantes.

Il apparaît également que le financement insuffisant et la gestion peu efficiente et efficace des ressources

publiques allouées à l’éducation sont des facteurs d’exclusion, de même que le manque de motivation

des enseignants et l’inadéquation des infrastructures.

L’éloignement de l’école constitue également un facteur pouvant expliquer la non-scolarisation des

enfants à Thiès. Cet éloignement implique des dépenses supplémentaires comme les frais de transport

et de nourriture qui, malheureusement, peuvent amener les parents à vouloir garder leurs enfants à la

maison..


7. RECOMMANDATIONS

Le tableau suivant résume les recommandations qui ont été formulées pour apporter une réponse aux principaux facteurs de non-scolarisation ou de

décrochage identifiés dans la région de Thiès. Les enfants et jeunes ciblés par chaque recommandation ainsi que leur sexe et tranche d’âge sont indiqués par

une croix (X).

TABLEAU 8 : RECOMMANDATIONS

Principaux

facteurs de non-

scolarisation ou

de décrochage

Recommandations

Enfants et jeunes

concernés Sexe

Tranche

d'âge

Jam

ais

sco

lari

sés

Désc

ola

risé

s

A r

isq

ue

Talib

és

En

fan

t d

an

s la

ru

e

Exerç

an

t d

an

s la

rue

G

arç

on

s

Fille

s

6 -

11 a

ns

12 -

16 a

ns

17 -

24 a

ns

Croyances

religieuses et

culturelles

Mener des activités de plaidoyer, avec l’appui de leaders religieux locaux reconnus, auprès

des leaders religieux réticents à la scolarisation des enfants

Développer des activités de sensibilisation des populations sur l’utilité et la nécessité de la

scolarisation des enfants

Mettre en place des écoles franco-arabes dans les différentes zones à forte implantation

religieuse

Sensibiliser les parents pour encourager la scolarisation poussée des filles X X X X X

Pauvreté

Rendre effective et intégrale la gratuité scolaire des cycles élémentaire et moyen dans le

public X X X X X X X

Assurer la gratuité des frais et intrants obligatoires pour l’accès à l’école X X X X X X X

Déployer des cantines scolaires communautaires gérées par les mères d’élèves en utilisant

les produits du terroir (de l’agriculture) avec une équipe composée de volontaires locaux X X X X X X X

Désaffection

envers l’école

Développer un système éducatif plus attrayant pour les enfants X X X X X X

Sensibiliser les parents pour un suivi des enfants en dehors de l’école X X X X X

Organiser au sein des écoles des séances de discussions sur les opportunités existantes à

l’issue des apprentissages X X X X X X

Améliorer la complétude des cycles dans les écoles existantes en milieu rural X X X X X X X


Principaux

facteurs de non-

scolarisation ou

de décrochage

Recommandations

Enfants et jeunes

concernés Sexe

Tranche

d'âge

Jam

ais

sco

lari

sés

Désc

ola

risé

s

A r

isq

ue

Talib

és

En

fan

t d

an

s la

ru

e

Exerç

an

t d

an

s la

rue

G

arç

on

s

Fille

s

6 -

11 a

ns

12 -

16 a

ns

17 -

24 a

ns

Inexistence,

insuffisance et

éloignement des

écoles

Multiplier la construction d’écoles dans les zones rurales. X X X X X X X

Assurer l’accessibilité à l’école par le déploiement de moyens de transport adaptés (mise à

disposition de bus ou de charrettes aux écoles pour le transport des élèves qui habitent

dans un rayon de plus de 5 km)

X X X X X

Absence d’actes

de naissance

Sensibiliser les familles sur la nécessité de déclarer les enfants à la naissance ; X X X X X X X

Organiser des audiences foraines avec l’appui et la collaboration des mobilisateurs sociaux

et leaders communautaires durant les vacances scolaires afin de faciliter la disponibilité des

pièces d’état civil nécessaires au moment des inscriptions ;

X X X X X X X

Déployer des structures d’enregistrement au sein des écoles afin de faciliter l’obtention des

documents civils appropriés X X X X X X X

Réduire voire annuler la nécessité de la présentation d’un acte de naissance à l’inscription à

l’école X X X X X X X

Faciliter l’obtention de pièces d’état civil X X X X X X X

Inadéquation des

infrastructures

scolaires

Construire des salles de classes adéquates et des toilettes hygiéniques; X X X X X X X X

Renforcer le dispositif matériel et pédagogique. X X X X X X

Faibles capacités

des enseignants

Veiller à ce que les profils des enseignants correspondent aux cycles sous leur responsabilité X X X X X

Veiller à l’effectivité de la formation continue des enseignants X X X X X

Jeunes de 17 à 24

ans

Mettre en place des offres de formation adaptées et accessibles X X X X X X

Mettre en place des mécanismes de partenariats et de tutorat avec les artisans locaux pour

la prise en charge de la formation des jeunes locaux X X X X X X


ANNEXES

ANNEXE 1 : EFFECTIFS ET REPARTITION DES ENFANTS NON

SCOLARISES ET DESCOLARISES

TABLEAU A1 - 1 : EFFECTIFS DES ENFANTS AGES DE 6 A 16 ANS AU NIVEAU REGIONAL PAR AGE, SEXE ET

STATUT SCOLAIRE

STATUT

SCOLAIRE

6-11 ANS 12-16 ANS ENSEMBLE

Masculin Féminin THIES Masculin Féminin THIES

Scolarisés 105.383 11.0042 215.425 75.799 76.204 152.003 367.428

Déscolarisés 3.278 1.564 4.842 18.040 13.787 31.827 36.669

Jamais scolarisés 48.144 34.552 82.696 24.689 19.341 44.030 126.726

Total 156.805 146.158 302.963 118.528 109.332 227.860 530.823


TABLEAU A1 - 2 : REPARTITION DES ENFANTS DE 6 A 16 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE, LE SEXE ET L’AGE

STATUT SCOLAIRE THIES SENEGAL

Scolarisés 69,5 % 62,7 %

Déscolarisés 7,0 % 8,0 %

Jamais scolarisés 23,5 % 29,3 %

TOTAL 100 % 100 %


TABLEAU A1 - 3 : EFFECTIFS DES ENFANTS HORS DU SYSTEME DE 6 A 16 ANS AU NIVEAU REGIONAL PAR AGE,

SEXE ET STATUT SCOLAIRE

STATUT

SCOLAIRE

6-11 ANS 12-16 ANS ENSEMBLE

Masculin Féminin THIES Masculin Féminin THIES

Déscolarisés 3.278 1.564 4.842 18.040 13.787 31.827 36.669

Jamais scolarisés 48.144 34.552 82.696 24.689 19.341 44.030 126.726

Total 51.422 36.116 87.538 42.729 33.128 75.857 163.395

Source : OOSCYS, enquête ménage, Octobre 2016


TABLEAU A1 - 4 : REPARTITION DES ENFANTS HORS DU SYSTEME DE 6 A 16 ANS SELON LE STATUT SCOLAIRE,

LE SEXE ET L’AGE

STATUT SCOLAIRE THIES SENEGAL

Déscolarisés 22,9 % 21,4 %

Jamais scolarisés 77,1 % 78,6 %

TOTAL 100,0 % 100,0 %


FIGURE A1 - 1 : REPARTITION DES ENFANTS DESCOLARISES AGES DE 6 A 11 ANS SELON LE NOMBRE DE

REDOUBLEMENTS


FIGURE A1 - 2 : REPARTITION DES ENFANTS DESCOLARISES AGES DE 12 A 16 ANS SELON LE NOMBRE DE

REDOUBLEMENTS


0.0%

100.0%

0.0% 0.0%

NSP 1 red 2 red plus de 2 red

5.0%

52.2%

36.7%

6.0%

NSP 1 red 2 red plus de 2 red


TABLEAU A1 - 5 : REPARTITION DES ENFANTS DESCOLARISES AGES DE 6 A 11 ANS SELON LES CLASSES

REDOUBLEES ET LA DERNIERE CLASSE SUIVIE ET ACHEVEE

CLASSE REDOUBLEMENT National DECROCHAGE National

THIES SENEGAL THIES SENEGAL

Ne sait pas 0,0 % 2,5 % 0,0 % 2,4 %

Aucune 74,0 % 68,7 % 0,0 % 3,0 %

CI 3,8 % 8,7 % 15,3 % 22,8 %

CP 19,7 % 10,6 % 55,0 % 25,4 %

CE1 0,0 % 5,8 % 20,3 % 17,5 %

CE2 0,0 % 3,8 % 6,9 % 12,6 %

CM1 2,5 % 2,6 % 0,0 % 8,5 %

CM2 0,0 % 2,2 % 2,5 % 6,7 %

6e 0,0 % 0,1 % 0,0 % 0,4 %

5e 0,0 % 0,7 % 0,0 % 0,7 %


TABLEAU A1 - 6 : REPARTITION DES ENFANTS DESCOLARISES AGES DE 12 A 16 ANS SELON LES CLASSES

REDOUBLEES ET LA DERNIERE CLASSE SUIVIE ET ACHEVEE

CLASSE REDOUBLEMENT DECROCHAGE


Ne sait pas 0,0 % 3,9 % 0,0 % 2,0 %

Aucune 39,8 % 47,8 % 0,8 % 0,5 %

CI 9,4 % 4,6 % 3,0 % 4,3 %

CP 10,3 % 8,9 % 13,1 % 9,3 %

CE1 13,2 % 10,3 % 13,3 % 12,7 %

CE2 14,0 % 8,4 % 19,5 % 13,3 %

CM1 11,6 % 7,4 % 12,5 % 13,8 %

CM2 8,2 % 10,0 % 17,3 % 20,8 %

6 e 5,3 % 6,9 % 8,2 % 10,5 %

5 e 1,4 % 2,4 % 4,4 % 5,6 %

4 e 2,6 % 2,2 % 3,2 % 3,9 %

3e 1,4 % 1,2 % 3,5 % 2,7 %

2de et plus 0,0 % 0,1 % 1,2 % 0,5 %



TABLEAU A1 - 7 : REPARTITION DES ENFANTS ET JEUNES SELON LE RISQUE DE DECROCHAGE SUIVANT LE

REDOUBLEMENT

NIVEAU DU RISQUE

Redoublement

6-11 ANS 12-16 ANS

NON OUI NON OUI

Très faible 36,7 % 20,7 % 1,6 % 1,6 %

Faible 30,8 % 32,8 % 6,3 % 4,5 %

Moyen 20,2 % 28,2 % 19,8 % 11,0 %

Elevé 8,5 % 4,9 % 37,8 % 43,2 %

Très élevé (THIES) 3,9 % 13,4 % 34,6 % 36,8 %

Très élevé (SENEGAL) 18,8 % 22,6 % 20,6 % 20,2 %


TABLEAU A1 - 8 : REPARTITION DES COUTS DE SCOLARISATION DANS LE PUBLIC SUIVANT LE NIVEAU (CYCLE)

ELEMENTAIRE COLLEGE


Répétiteur 8.512,273 7.097,5 16.238,14 17.048,5

Frais de scolarité : frais d'inscription,

cotisations APE, etc. 2.276,695 2.311,5 9.254,68 8.096,4

Fournitures scolaires 5.747,924 5.048,3 11.408,52 10.881,1

Transport 1.168,146 1.039,3 4.083,586 3.651,7

Uniforme 216,695 355,9 395,8575 1.691,6

Nourriture/ Cantine 2.274,339 2.985,8 4.103,402 6.742,1

Argent de poche 9.201,906 8.074,6 17.025,85 14.377,4

Autres dépenses 310,6591 825,5 516,5304 1.724,5

DEPENSE MOYENNE GLOBALE 29.708,637 27.738,4 63.026,566 57.013,3


TABLEAU A1- 1 : REPARTITION DES JEUNES AGES DE 17 A 24 ANS PAR SEXE ET SELON LE STATUT SCOLAIRE

Statut scolaire FREQUENCES DONNEES EXTRAPOLEES

Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total

Scolarisés 43,3 % 42,7 % 43,0 % 67.349 63.854 131.202

Déscolarisés 34,0 % 33,5 % 33,7 % 52.862 50.046 102.908

Jamais scolarisés 22,7 % 23,8 % 23,2 % 35.221 35.536 70.757

Total 100,0 % 100,0 % 100,0 % 155.432 149.435 304.867



ANNEXE 2 : FACTEURS DE NON-SCOLARISATION ET DE

DÉCROCHAGE

FIGURE A2 - 1 : REPARTITION DES ENFANTS AGES DE 6 A 11 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR NON-

SCOLARISATION SUIVANT LE SEXE


FIGURE A2 - 2 : REPARTITION DES ENFANTS AGES DE 12 A 16 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR NON-

SCOLARISATION SUIVANT LE SEXE


0.4

1

1.5

4.1

7.7

7.9

17.9

70.4

0

1.6

1.5

3.8

8

8.1

16.1

69.3

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Dégradation de l'état de santé de l'enfant

Migration des parents ou de l'enfant

handicap chronique

Absence d'acte de naissance

L'éloignement de l'école/difficulté d'accès

L'âge de l'enfant

Manque de moyens financiers

Croyances religieuses/culturelles

Fille Garçon

0.4

3

3.7

4.6

5.6

19

78

0

6.8

7.5

1.8

6.8

16.4

65

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Dégradation de l'état de santé de l'enfant

Absence d'acte de naissance

L'âge de l'enfant

Migration des parents ou de l'enfant

L'éloignement de l'école/difficulté d'accès

Manque de moyens financiers

Croyances religieuses/culturelles

Fille Garçon


FIGURE A2 - 3 : FACTEURS DE NON-SCOLARISATION CITÉS PAR LES PARENTS, LEADERS COMMUNAUTAIRES ET

DIRECTEURS D’ÉCOLES


FIGURE A2 - 4 : REPARTITION DES ENFANTS AGES DE 6 A 11 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR

DESCOLARISATION SUIVANT LE SEXE


Très élevée Elevée Moyenne Faible

0

0

0

11

22.8

82

10.4

23.7

30.4

0

0

16.9

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Doit aider aux travaux ménagers

Frais de scolarité élevés/manque de moyens

maladie enfant

Doit apprendre un métier

Refus de son père

l'enfant N'aime pas l'école

Fille Garçon


FIGURE A2 - 5 : REPARTITION DES ENFANTS AGES DE 12 A 16 ANS SELON LES RAISONS DE LEUR

DESCOLARISATION SUIVANT LE SEXE


FIGURE A2 - 6 : FACTEURS DE DÉCROCHAGE CITÉS PAR LES PARENTS, LEADERS COMMUNAUTAIRES ET

PRINCIPAUX


0

0

0

0

0

0.6

1

1

1

1.6

1.6

1.6

2.1

2.2

3.3

5.4

6.7

15.5

17.1

56.9

1.3

1.7

2.2

2.7

3.7

0

0

7.6

10.5

0

1.3

3

0

0

0

2.2

3

10.6

15.4

36.7

0 10 20 30 40 50 60

Doit apprendre un métier

violence

Refus d'un autre membre de la famille

mariage

va à l'école coranique

L'école n'est pas importante

Doit aider aux activités professionnelles

Trop agé

Doit aider aux travaux ménagers

Refus de sa mère

Manque de transport scolaire

Ecole trop éloignée/difficile d'accès

Décès d'un membre du ménage

handicaps

Refus de son père

renvoyé de l'école

maladie enfant

Frais de scolarité élevés/manque de moyens

Echec répétitif

l'enfant N'aime pas l'école

fille garçon

Très élevée Elevée Moyenne Faible


ANNEXE 3 : RÉSULTATS DE L’ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE

SUR LES FACTEURS DE LA NON-SCOLARISATION

TABLEAU A3 - 1 : RESULTATS DE L’ANALYSE ECONOMETRIQUE SUR LES FACTEURS DE LA NON

SCOLARISATION

Variables Rapport

des côtes

Erreur

standard t P>t

[95 % CI]

BI BS

Perception du chef de ménage sur l'utilité de l'école chez les filles

Oui (ref)

non 3,165124 0,876138 4,16 0,000 1,967708 5,091208

Perception du chef de ménage sur l'utilité de l'école chez les garçons

Oui (ref)

non 2,036186 0,6335988 2,29 0,032 1,193339 3,474328

Nombre de personnes dans le

ménage 1,052182 0,0244956 2,18 0,04 1,010949 1,095097

Niveau d'étude de la mère

Primaire ou plus (ref)

Aucun niveau 3,209612 0,8410665 4,45 0,000 2,046598 5,033528

Coranique ou Alphabétisée 4,532381 1,631136 4,2 0,000 2,443113 8,408321

Sexe du chef de ménage

Femme (ref)

Homme (ref) 2,707033 0,9373631 2,88 0,009 1,493703 4,905947

Statut d'occupation du chef de ménage

Emploi (ref)

Sans emploi 0,5933229 0,1270546 -2,44 0,023 0,4107678 0,8570098

Retraité 0,324452 0,1438794 -2,54 0,019 0,1515119 0,6947912

Classe d'âge

12-16 ans (ref)

6-11 ans 1,907298 0,3907989 3,15 0,005 1,341584 2,711562

Situation matrimoniale du chef de ménage

Marié monogame (ref)

Marié polygame 2,346556 0,3658487 5,47 0,000 1,795405 3,066898

Séparé 4,37484 2,045718 3,16 0,005 1,959945 9,765185

Handicap

Non (ref)

Oui 2,096371 1,434187 1,08 0,291 0,6475627 6,786632

Constante 0,005261 0,0022988 -12,01 0,000 0,0024844 0,011141



TABLEAU A3 - 2 : RESULTATS DE L’ANALYSE ECONOMETRIQUE SUR LES FACTEURS DE DESCOLARISATION

Variables

Rapport

des

côtes

Erreur

standard t P>t

[95 % CI]

BI BS

Classe d'âge

6-11 ans Féminin (ref)

6-11ans Masculin 0,8105144 0,6215104 -0,27 0,787 0,1652406 3,975618

12-16ans Féminin 7,36678 5,177287 2,84 0,009 1,715127 31,64165

12-16ans Masculin 10,24111 5,288305 4,51 0,000 3,509604 29,88381

Perception du chef de ménage sur l'utilité de l'école chez les filles

Oui (ref)

non 2,541601 1,226581 1,93 0,066 0,9342036 6,914697

Perception du chef de ménage sur l'utilité de l'école chez les garçons

Oui (ref)

non 5,127065 2,001279 4,19 0,000 2,281939 11,5195

L'envie de continuer

Oui (ref)

Non 95,09725 32,05388 13,51 0,000 47,2698 191,3164

Le ménage possède des outils

didactiques 0,5542345 0,1254447 -2,61 0,016 0,3466065 0,8862379

Niveau d'étude de la mère

Primaire ou plus (ref)

Coranique ou Alphabétisée 2,333383 1,019972 1,94 0,066 0,9425033 5,776822

Le ménage a subi un choc

Non (ref)

Oui 2,643501 1,027076 2,5 0,02 1,18098 5,917202

Situation matrimoniale du chef de ménage

Polygame (ref)

Célibataire 0,7358088 0,2754056 -0,82 0,421 0,3385735 1,599105

Marié monogame 0,7930849 0,3295996 -0,56 0,583 0,3349716 1,877723

Veuf-Ve 0,6356662 0,4136578 -0,7 0,494 0,1648617 2,450972

Divorcé 3,606797 4,719005 0,98 0,338 0,2391745 54,39117

Alimentation quotidienne

plus que suffisante (ref)

Suffisante 3,523034 1,817006 2,44 0,023 1,208913 10,26688

Moins que suffisante 2,968213 2,260418 1,43 0,167 0,6117812 14,40105

Constante 0,0009321 0,000987 -6,59 0,000 0,0001037 0,0083795



ANNEXE 4 : LISTE DES INTERVENTIONS DANS LA RÉGION DE THIÈS

# Nom de l’initiative Initiateur et

partenaires Description Catégorie Début Fin

1

Programme

d’amélioration de la

qualité, de l’équité et de

la transparence

(PAQUET)

Gouvernement

Le Gouvernement du Sénégal a formulé une nouvelle

politique générale pour le secteur de l’Éducation et la

Formation, couvrant la période 2012-2025. À travers

cette politique, il vise à approfondir et à consolider les

acquis de la décennie précédente, mais aussi à réajuster

les options éducatives par l’articulation de ce

programme autour des dynamiques observées au plan

national et international.

Accès Réinsertion 2012 2025

2

Programme de lutte

contre le décrochage

des filles

SCOFI

Ce projet a comme objectif de promouvoir un

développement endogène par la lutte contre

l’analphabétisme en renforçant les capacités des

femmes pour potentialiser leur rôle dans la santé

maternelle et infantile, et dans l’économie domestique.

Diversification 2013 N/A

3

Le programme des

bourses familiales

(étude)

Gouvernement

Les programmes de transfert monétaire sont un outil

important de la protection sociale et de la stratégie de

réduction de la pauvreté. Le gouvernement offre des

bourses familiales pour études aux familles pauvres afin

de les accompagner et de les inciter à envoyer leurs

enfants à l’école.

Diversification 2013 2017

4

Projet d’amélioration de

la qualité et de l'équité

dans l'éducation de base

(PAQUEEB)

Banque Mondiale

Le Projet d’amélioration de la Qualité et de l'Equité

dans l'Education de Base se fixe comme ‘’nouvelle

frontière’’, la qualité de l’éducation, en agissant, en plus

de l’accès, sur l’équité par la prise en charge des

‘’réticents du système’’, les familles qui préfèrent

scolariser leurs enfants dans les ‘’daara’’ (écoles

coraniques) et d’autres types d’enseignement, et celle

des ‘’exclus du système’’, comme les handicapés

"insuffisamment pris en charge’’.

Accès Réinsertion


5

Projet de formation des

personnels de

l’éducation

UNESCO

Appui à la construction du dispositif global de la

formation et accompagnement pour une formation de

qualité dans les CRFPE par un renforcement

institutionnel, organisationnel et individuel.

Accès 2013 2025




6

Association pour

l'Entraide et le

Développement

AEDEC

AEDEC est une école composée de bénévoles

(constituée sous forme d'association à but non lucratif)

pour assurer une prise en charge des enfants exclus du

système éducatif pour des raisons quelconques

1975 N/A

7

Programme Décennal de

l’Éducation et de la

Formation

Gouvernement

Ce programme visait l’élargissement de l’accès à

l’éducation et à la formation ; l’amélioration de la

qualité et de l’efficacité éducative à tous les nouveaux ;

la création des conditions pour une coordination

efficiente des politiques, plans et programmes

d’éducation, leur rationalisation, leur mobilisation et

l’utilisation des ressources disponibles.

Accès 2000 2011

8

Projet d’Amélioration de

l’Environnement Scolaire

(PAES)

JICA

Il avait pour objectif général l’amélioration de la gestion

scolaire à travers la participation communautaire.

Démarré en septembre 2010, le PAES avait pour

objectif spécifique d’arriver à stabiliser et à étendre un

modèle de CGE fonctionnel.

Accès Diversification 2012 2014

9

Programme de prises en

charge et de protection

des enfants de la rue

Empire des Enfants

L’objectif de la prise en charge est la réinsertion

familiale ou préprofessionnelle. Les pensionnaires du

centre sont totalement pris en charge (nourriture,

couverture médicale, habillement…) et bénéficient

d’un suivi psychosocial avec un encadrement de

travailleurs sociaux. Les pensionnaires du centre ont

aussi la possibilité de suivre plusieurs activités

sportives, artistiques ou scolaires.


10

Projet d'appui à

l'éducation de qualité en

langue maternelle

ARED

L’objectif général du projet est de démontrer

l’efficacité d’un modèle d’enseignement/apprentissage

qui utilise la langue maternelle pour améliorer les

compétences en lecture et en mathématiques des

élèves des trois premières années de l’éducation de

base au Sénégal. Il vise les enfants de 6 à 12 ans pour la

période de Novembre 2011 à Novembre 2013.





11

Programme pour la

protection et le

développement de

l'enfance

Tostan

Programme de Renforcement des Capacités

Communautaires (PRCC) dans 176 communautés au

Sénégal. En plus du PRCC, le Sénégal participe

également au projet Paix et Sécurité de Tostan, au

Projet Prisons, au programme de Fonds d’appui au

développement communautaire et au projet Solar

Power.


12

Programme de

sensibilisation sur les

droits de l'enfant

Save The Children

Programme de renforcement sur la protection des

enfants au Sénégal non seulement dans leur famille mais

également au sein des communautés, des leaders et des

autorités locales.


13

Appui à

l’expérimentation ou au

déploiement de

l’enseignement bilingue

Elan-Afrique

Dans la quête de l’amélioration de la qualité de

l’éducation, l’Initiative ELAN-AFRIQUE, à travers une

approche convergente de la didactique, apporte un

appui en matière d’enseignement bilingue. Elle met en

place une intervention structurée à deux niveaux : le

renforcement du MEN pour la conduite de réformes

nécessaires à l’usage croissant de l’utilisation conjointe

des langues locales avec le français dans l’enseignement

primaire.



U.S. Agency for International Development

U.S. EmbassyRoute des Almadies, BP 49

Dakar, Senegal

Tel: (221) 33 879 40 00Email: [email protected]

http://www.usaid.gov

USAIDSenegal

Documents

Etude Nationale sur les Enfants et les Jeunes Hors du