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ETUDE - Note de Synthèse
Situation et enjeux de 3 filières
en Agriculture Biologique
en Pays de la Loire
(porc, fruits et légumes, grandes cultures)
Février 2011 Pôle Economie et Prospective
___________________________________________________________________________________ Pôle Economie et Prospective
SOMMAIRE
I. L’agriculture biologique en région Pays de la Loire .................................................. 1
A. Données disponibles .......................................................................................................... 1
B. Présentation de l’agriculture biologique dans la région ......................................................... 1
C. Problématiques actuelles et enjeux ..................................................................................... 4
II. La filière porc bio des Pays de la Loire ................................................................... 5
A. La production .................................................................................................................... 5
B. Les organisations de producteurs ....................................................................................... 6
C. Les outils d’aval ................................................................................................................. 7
D. L’analyse de la filière porc bio ............................................................................................ 8
1) Tableau Forces/Faiblesses ............................................................................................. 8
2) Trois visions pour le développement du porc bio en France .............................................. 9
3) Les enjeux à relever ..................................................................................................... 10
III. Les filières fruits et légumes bio des Pays de la Loire ............................................ 13
A. La production ................................................................................................................... 13
B. Les organisations de producteurs ...................................................................................... 15
C. Les grossistes................................................................................................................... 16
D. Les transformateurs et préparateurs .................................................................................. 16
E. L’analyse des filières fruits et légumes bio .......................................................................... 17
1) Tableau Forces/Faiblesses ............................................................................................ 17
2) L'analyse de la filière……………………………………………………………………………………….……….18
3) Les enjeux à relever ..................................................................................................... 19
IV. La filière grandes cultures bio des Pays de la Loire ............................................... 22
A. La production ................................................................................................................... 22
B. Les opérateurs en grandes cultures ................................................................................... 24
1) Les outils de collecte - stockage .................................................................................... 26
2) Les minotiers ……………………………………………………………………………………………………….. 27
3) Les brasseries artisanales ............................................................................................. 28
4) Les fabricants d'aliments pour bétail (FAB) .................................................................... 29
5) Les huileries ................................................................................................................. 31
6) Les autres opérateurs travaillant autour du grain bio ...................................................... 32
C. L'analyse de la filière grandes cultures ............................................................................... 34
1) Tableau Forces/Faiblesses…………………………………………………………………………………………34
2) L'analyse de la filière………………………………………………………………………………………………..34
3) Les enjeux à relever…………………………………………………………………………………………..…….35
V. Conclusion ........................................................................................................ 38
Pôle Economie et Prospective 1
I. L’agriculture biologique en région Pays de la Loire
A. Données disponibles
Les principales données décrivant l’agriculture biologique en Pays de la Loire sont répertoriées dans
l’ORAB, Observatoire Régional de l’Agriculture Biologique. Cet observatoire recense, à partir d’enquêtes auprès de tous les agriculteurs bio ligériens, des données sur la main d’œuvre des exploitations, sur la
structure des exploitations, sur les productions végétales et animales (hectares ou nombre de têtes, voies de commercialisation). Par contre, très peu de données sont disponibles sur les opérateurs ayant
une activité en bio. Quelques études ont été réalisées sur les filières volaille de chair, viande bovine et
céréales : un diagnostic et des perspectives de développement ont été dressés. Mais aucune donnée descriptive des opérateurs n’est répertoriée.
Egalement, l’Agence bio nous apporte des données qui permettent de compléter les données de l’ORAB et d’avoir des repères bio à l’échelle française.
B. Présentation de l’agriculture biologique dans la région
Les Pays de la Loire sont une des régions leader sur la bio. Ce sont 78 269 ha en bio et conversion qu’il faut comptabiliser en 2009, soit 3,5 % de la SAU régionale. De nombreuses conversions ont été
réalisées en 2008, 2009 et aussi 2010. 1347 exploitations avaient une activité bio ou en conversion en 2009.
1) Des exploitations bio à forte orientation bovine, de 58 ha de moyenne et génératrice d’emplois
3,5 % des exploitations régionales ont une activité totale ou partielle en bio. En 2009, on constate une
nette progression du nombre d’exploitations engagées en bio qui atteint 1347 exploitations. Ce sont
surtout deux départements ligériens qui ont une forte activité bio et concentre 60 % des exploitations bio régionales : la Loire Atlantique et le Maine et Loire.
Les structures sociétaires sont plus répandues en bio qu’en conventionnel : 21 % de GAEC, SCEA, SARL
et autres sociétés contre 17 % pour l’ensemble des exploitations ligériennes.
45 % des exploitations bio régionales ont une orientation de production en bovin viande ou bovin lait.
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Source ORAB données 2009
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Source ORAB données 2009
Pôle Economie et Prospective 2
Une caractéristique de notre région est l’orientation marquée vers le végétal spécialisé : 21 % des exploitations bio sont orientées exclusivement dans le végétal spécialisé (fruits, légumes, viticulture).
La moitié des exploitations bio régionales vendent une partie de leur production en vente directe et 20 % transforment une partie de leur production à la ferme.
En moyenne par exploitation bio, on compte 1,38 ETP main d’œuvre familiale dont 0,15 ETP dédiés à la transformation et la commercialisation de la production. Le recours à du salariat est important : 1,04
ETP en moyenne par exploitation bio. La main d’œuvre salariée est surtout utilisée en végétal spécialisé. L’âge moyen des exploitants bio est de 45 ans et 16 % ont plus de 55 ans, avec des
orientations de production à population plus vieillissante (bovins viande ou végétal spécialisé notamment).
Plus de 78 000 ha sont conduits en bio ou en conversion en 2009 en Pays de la Loire, ce qui représente 3,5 % de la SAU. 20 % de ces surfaces sont en conversion. Beaucoup de surfaces ont été converties en
2009 et 2010 a connu également une vague importante de conversions : ce serait 4 % de la SAU qui serait en bio ou conversion en 2010. 37 % des surfaces bio ou en conversion sont localisées en Loire
Atlantique.
Les surfaces fourragères occupent 72 % de la SAU et 23 % de la sole est consacrée aux grandes cultures. La taille moyenne des exploitations bio régionales atteint 58 ha.
Source : ORAB données 2009Source : ORAB données 2009
Pôle Economie et Prospective 3
2) Des productions animales bio diversifiées avec une dominante bovine
Les Pays de la Loire sont une région leader en production animale. Nous sommes la première région de
production française bio en bovin viande, bovin lait, porc et volaille de chair et nous nous positionnons derrière la Bretagne en poules pondeuses.
45 % des exploitations bio ligériennes ont une orientation de production exclusive en bovin viande ou bovin lait.
Le cheptel allaitant bio pèse 3 % de l’ensemble du cheptel allaitant régional. 13 454 vaches allaitantes ont été dénombrées en 2009 avec 42 vaches en moyenne par exploitation. 369 exploitations ont des
vaches allaitantes bio ou en conversion. Le circuit court est très pratiqué avec 30 % des bovins viande
valorisés en bio commercialisés par cette voie. Le cheptel laitier bio pèse aussi 3 % de l’ensemble du cheptel laitier régional. 15 000 vaches laitières
bio ont été comptabilisées en 2009 avec 48 vaches laitières par exploitation. 386 exploitations ont des vaches laitières bio ou en conversion. Le quota laitier moyen par exploitation s’élève à 273 000 L. Le
quota laitier bio régional atteint 85 millions de litres en 2009 et 78 millions de litres de lait ont été produits et vendus. L’essentiel du lait de vache est commercialisé en circuit long.
Les Pays de la Loire ont également une forte production avicole bio avec deux départements ligériens (Vendée et Sarthe) recensant les ¾ des m2 de volailles de chair ou des poules pondeuses bio
régionales. 143 000 m2 de volaille de chair bio ont été comptabilisés en 2009 soit 3,6 % des m2 régionaux. 121
exploitations ont des volailles de chair bio ou en conversion. Le poulet de chair est le plus conduit et le
circuit long est le plus fréquent. 364 000 poules pondeuses ont été recensées en 2009 soit 9,6 % des effectifs bio et non bio régionaux.
79 exploitations ont des poules pondeuses bio ou en conversion et 90 % des œufs sont vendus en circuit long.
La production porcine bio n’est pas très développée mais avec 1081 truies, les Pays de la Loire sont la 1ère région de production. 24 exploitations ont des truies en bio ou conversion et 57 exploitations ont
des places d’engraissement. 17 500 porcs ont été produits en 2009. L’essentiel est commercialisé en circuit long.
D’autres productions animales sont conduites en bio en Pays de la Loire. C’est le cas des caprins et des
ovins dont la production est majoritairement commercialisée en circuit court. 1868 chèvres bio ont été
recensées en 2009 soit 1,8 % du cheptel bio et non bio ligérien. 29 exploitations ont des chèvres bio ou en conversion. 7156 brebis bio ont été comptabilisées en 2009 soit 5,8 % du cheptel ligérien. 92
exploitations ont des brebis bio ou en conversion.
3) 72 % des surfaces bio en fourrages mais présence marquée des grandes cultures et du végétal spécialisé
72 % des surfaces bio régionales sont utilisées par des surfaces fourragères lié à la forte orientation bovine des exploitations ligériennes. En 2009, 56 500 ha étaient en fourrages bio ou conversion dans
1080 exploitations. 60 % des surfaces fourragères sont des prairies temporaires et un tiers des prairies
permanentes.
23 % de la sole est occupée par des grandes cultures en bio et conversion. Ce sont 17 800 ha répartis dans 900 exploitations. La moitié des surfaces sont en mélanges céréaliers et blé tendre. 15 700 T de
blé tendre ont été produits en 2009, 21 600 T de mélanges céréaliers, 13 100 T de maïs grain, 5000 T de féveroles, 1500 T de tournesol. 43 % des grandes cultures bio produites en Pays de la Loire sont
autoconsommées.
Les légumes occupent 1 % des surfaces bio de la région : 900 ha en bio et conversion en 2009 soit 7,6
% de l’ensemble des hectares de légumes de la région. 236 exploitations produisent des légumes. Le plein champ occupe plus de 80 % de la sole en légumes. 57 % des légumes sont commercialisés en
circuit court.
Pôle Economie et Prospective 4
490 ha sont consacrés aux fruits bio ou en conversion soit 5,4 % de l’ensemble des surfaces fruitières de la région. 102 exploitations produisent des fruits bio. 10 800 T de pommes et 850 T de poires ont
été produits en 2009. Les 2/3 des surfaces sont utilisées pour les pommiers à fruits. La commercialisation des fruits se partage pour moitié en circuit long et moitié en circuit court.
1440 ha du vignoble ligérien est conduit en bio ou en conversion soit 3,7 % des vignes. 117 exploitations ont des vignes bio. 68 300 hL ont été produits en 2009. 89 % des surfaces sont en vigne
AOC. Le vin bio est commercialisé à 62 % en circuit court.
Les Pays de la Loire se distinguent également par leur production de semences bio. 73 ha de semences en bio et conversion ont été cultivés en 2009 par 14 exploitations. La moitié des surfaces étaient en
semences de céréales.
4) Un nombre croissant d’opérateurs régionaux engagés en bio
248 opérateurs économiques des Pays de la Loire ont été identifiés comme ayant une activité totale ou
partielle en bio. Depuis quelques années, ce nombre s’accroît. 1/3 de ces opérateurs ont leur activité en production animale : ce sont des organisations de
producteurs, des laiteries, des abatteurs, des découpeurs, des transformateurs …
57 % ont leur activité en production végétale : coopératives, négociants, meuniers, brasseurs, fabricants d’aliments, grossistes, industries de transformation en fruits, légumes, PPAM…
10 % ont une activité autre : fabrication de plats préparés, sucre, chocolat…
C. Problématiques actuelles et enjeux
Les Pays de la Loire sont l’une des régions françaises les plus dynamiques en bio. Et comme pour le
reste de la France, la région connaît un regain de développement en bio depuis 2008. De son côté, le consommateur est de plus en plus demandeur de produits bio. Et face au développement de la
production bio et une demande forte, la volonté est de veiller à une bonne adéquation offre – demande.
La mise en place en Pays de la Loire d’une base de données agriculteurs en 2009 (dans le cadre de
l’ORAB) a pour objet d’avoir une bonne visibilité sur la production en bio dans la région ainsi que des productions en conversion et qui vont arriver sur le marché. L’intérêt est de disposer d’un état des lieux
détaillé des différentes productions et d’accompagner au mieux les conversions futures. Une base de données « opérateurs » est en cours de mise en place et permettra de disposer d’un état des lieux
précis des activités des opérateurs engagés en bio dans la région, leurs difficultés, leurs attentes, leurs
besoins, leurs objectifs d’évolution. Bien connaître les problématiques d’évolution des différentes filières de production bio est indispensable
pour assurer le meilleur développement de nos producteurs et de nos opérateurs engagés en bio.
1) Choix des filières étudiées
Le choix s’est porté non pas sur les productions qui ont un poids important (bovin lait, bovin viande)
mais sur des productions un peu moins étudiées dans notre région avec toutefois des enjeux forts. Egalement, la production laitière a fait l’objet d’une étude en 2009 par Interbio Bretagne.
La commission bio de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire a choisi d’étudier les filières grandes cultures, porc, fruits et légumes.
Les grandes cultures connaissent un essor modéré en bio, pourtant elles sont notamment indispensables au développement des filières monogastriques. Etudier cette filière a semblé nécessaire
pour comprendre d’une part les difficultés rencontrées par les producteurs mais aussi identifier les opérateurs ayant une activité en grain bio ainsi que leurs problématiques, leur vision du marché, leur
perception de l’avenir.
Les Pays de la Loire sont la 1ère région de production porcine bio française. Malgré tout, celle-ci reste
peu développée dans la région.
Pôle Economie et Prospective 5
Il a été jugé opportun d’étudier cette filière afin d’identifier les opérateurs et leurs activités, connaître leur vision du marché, les difficultés rencontrées, leur perception de l’avenir. Des enquêtes auprès de
producteurs paraissent également utiles pour appréhender leurs difficultés.
Enfin les fruits et légumes ont été désignés pour être étudiés. Ce sont les productions les plus
demandés par le consommateur et faciles à mettre en place en RHF. Une part importante est importée. Comprendre les problématiques de cette filière a semblé utile pour mieux approcher son
développement en Pays de la Loire. La vision des opérateurs a été jugée intéressante.
II. La filière porc bio des Pays de la Loire
A. La production
Avec un cheptel de 1081 truies, les Pays de la Loire se placent au 1er rang des régions porcines bio françaises. Cette production reste toutefois encore très marginale. En effet, le cheptel bio représente
moins de 1% des truies de la région.
La moitié des truies bio est localisé en Mayenne, le 1er département porcin régional. On recense une soixantaine d’élevages dans la région dont 24 avec des truies. La taille moyenne des élevages est plus
faible qu’en conventionnel avec toutefois des conversions récentes de plus grande taille, pouvant atteindre 150 à 200 truies chez un Naisseur.
Deux types d’élevage se distinguent : Les éleveurs ayant des petits élevages et commercialisant plutôt leur production en
circuit court. 16% des porcs bio produits en Pays de la Loire sont commercialisés par
cette voie.
Les éleveurs ayant des tailles d’élevage plus grandes et commercialisant en circuit
long.
Les ¾ des éleveurs de porcs bio ont une FAF (Fabrication d’Aliments à la Ferme) quand un tiers des éleveurs de porcs de la région fabriquent tout ou en partie leur aliment. Comme en conventionnel, le
coût alimentaire est l’élément essentiel du coût de production. Son poids s’alourdit en bio : 80 % du coût de production. Depuis le 1er janvier 2010, la part d’aliments non bio dans la ration alimentaire des
porcs est passée de 10 à 5 %. Au 1er janvier 2012, la ration sera 100 % bio, ce qui risque de
déséquilibrer la formule et d’augmenter le coût alimentaire face au manque de matières premières végétales bio.
Pôle Economie et Prospective 6
Le prix du porc bio payé au producteur est déconnecté du marché du porc breton. En filières organisées, il dépend du coût de production. La volonté est d’avoir un prix rémunérateur pour l’éleveur.
Quelques producteurs de porcs bio ont été interrogés afin d’avoir leur regard sur cette production. Des
producteurs de différents systèmes ont été enquêtés et aussi selon les modes de commercialisation
(vente directe, boucher, circuit long en filière organisée). Quasiment tous ont exprimé la problématique du manque de céréales et l’achat de matières premières
végétales chères. Faut il nécessairement importer ou ne faut il pas développer la production porcine et avicole en conséquence ? Certains posent la question.
Le souhait d’avoir un prix rémunérateur et pas d’aides a aussi été largement proféré. Pour ceux qui débutent dans la production de porcs bio, un besoin de plus de repères techniques a été
manifesté ; également pour ceux qui sont spécifiquement en vente directe.
L’amélioration de la technique et de la génétique est à poursuivre, des marges de progrès existent. Les contraintes bâtiments et le lien au sol élevé limitent les conversions.
Quelques uns déplorent l’opportunisme de certains éleveurs conventionnels qui connaissent des difficultés et s’engagent alors en bio.
Certains engraisseurs, particulièrement les petits, ont témoigné de leurs embarras à s’approvisionner en
porcelets bio. Parfois, il faut aller chercher les porcelets loin, ce qu’ils jugent aberrant en bio. Les éleveurs reconnaissent que des filières longues en porcs bio se structurent mais il est nécessaire de
continuer cette structuration. Il est aussi indispensable de développer la communication sur la viande de porc bio.
Globalement, les éleveurs estiment que le porc bio a de l’avenir devant lui.
B. Les organisations de producteurs
L’organisation de l’offre et le suivi technique sont assurés par deux types de structure en Pays de la Loire :
Les organisations de producteurs de filières conventionnelles : Cavac, Agrial, Terrena
Des structures 100% bio qui apportent un appui technique à leurs éleveurs et organisent
l’offre : Bio Direct, E Bio
Depuis quelques années, des filières organisées se mettent en place de la production à l’abattage voire
de la production de céréales à la distribution : Bio Direct (appui à la conversion et accompagnement technique) – Erca Bio (planification
abattage et activité commerciale), prestation abattage par Cooperl
Pôle Economie et Prospective 7
Porc Bio Atlantique : Cavac et Agrobio (aliments), Cavac et Poitou Charentes Bio
(organisation de production) – Porci Mauges et Socopa (abattoirs) – Bio Porc, Valtero et
Delpeyrat (transformation, salaisons),
Terrena (appui technique) - E Bio(organisation de l’offre) – Unebio (planification abattage et
activité commerciale) – Holvia Porc (abattoir) Agrial (appui technique, organisation de production) – Tradival (abattage, découpe,
transformation)
Bio Direct compte 80 éleveurs en France dont la moitié en Pays de la Loire. C’est le 1er opérateur en porc bio. Bretagne Viande Bio, qui a une activité spécifiquement bretonne, recense une vingtaine de
producteurs. La filière Porc Bio Atlantique comptabilise quant à elle 16 éleveurs sur les Pays de la Loire et Poitou Charentes. E Bio – Unébio ont structuré récemment une filière porc biologique et compte une
dizaine d’éleveurs sur Pays de la Loire, Bretagne et Normandie. Les autres sont plus anecdotiques.
Ces filières organisées ont des caractéristiques communes :
Une grille de prix du porc dépendant du coût de production
Un cahier des charges plus strict que la réglementation européenne
Une volonté de valoriser l’ensemble de la carcasse
Une connaissance de l’offre et de la demande
Un souhait de mettre en avant l’origine française et le local
Ces filières divergent sur certains points et notamment le développement de la production. Une partie
de ces filières estime qu’il ne faut pas massifier l’offre, la développer sans cohérence avec la demande ce qui risquerait de déstabiliser les marchés. Si on veut garder un prix rémunérateur pour les éleveurs,
le porc bio doit rester une niche. A l’opposé, d’autres ont le souhait de développer la production, ils
estiment que le marché n’est pas saturé et qu’il faut accentuer la communication sur le porc bio.
Les opérateurs 100% bio reconnaissent que le prix de revient en élevage est plus élevé qu’en conventionnel mais pour eux ce différentiel est justifié même si il existe des marges de manœuvre pour
le réduire. Ce prix de revient est plus élevé en France comparé à d’autres pays européens et ils
s‘interrogent sur ce différentiel (céréales moins chères, réglementation bio appliquée différemment, …) provoquant des suspicions sur le bio justifiées ou non mais pas saines pour la filière.
C. Les outils d’aval
Une partie des outils d’aval sont inscrits dans les filières organisées décrites précédemment, que ce soit
des abatteurs découpeurs ou des transformateurs.
A côté de ces filières organisées, on trouve des petits outils d’abattage en prestation pour des éleveurs en vente directe ou des bouchers. Ce sont des outils mixtes, bio et conventionnel. Les volumes bio
traités par ces outils sont faibles, ne progressent pas ou peu. Ils ne sont pas très optimistes sur le développement du porc bio estimant que le différentiel de prix avec le conventionnel est trop important,
que les charges en France sont trop élevées et qu’il y a un manque de communication. De plus, selon
eux, la réglementation jugée trop contraignante et la problématique de l’alimentation freinent le développement. Certains jugent que des améliorations techniques sont à poursuivre en élevage (poids
de porcs variables, pas de différentiel de goût marqué). Ils ont globalement du mal à trouver de nouveaux éleveurs et approche l’évolution de la demande de façon incertaine.
Des transformateurs sont également en marge de ces filières organisées. Ce sont des outils mixtes qui
ont développé des références bio pour élargir leur gamme et se positionner sur des circuits de
distribution pour certains d’entre eux. Pour d’autres, le développement de gammes bio était dans la continuité de leur stratégie de s’appuyer sur les signes officiels de qualité pour mettre en avant la
qualité qu’ils proposent. Ils se heurtent à la problématique de disponibilité de matière en France et importent en partie d’Europe.
Dans d’autres pays européens, la bio s’est développée avec capacité de proposer de la quantité et des
prix plus bas qu’en France. Le prix à la production en France est jugé trop élevé et la production française ne peut répondre à leur demande « industrielle » de régularité en quantité et qualité.
Pôle Economie et Prospective 8
De plus, le profil de consommation en France très orienté sur le jambon oblige nécessairement les importations.
Ils estiment que le différentiel de prix, auprès des consommateurs, trop élevé avec le conventionnel freine le développement de la bio en France. Si ce différentiel persiste, la bio ne se développera pas et
seront proposés d’autres produits « verts » reprenant quelques caractéristiques du bio mais moins
chers. Soulignons une crainte forte exprimée par les transformateurs : les importations de produits
transformés, aujourd’hui peu développés mais qui pourraient s’accroître.
D. L’analyse de la filière porc bio
Tableau forces – faiblesses
Forces Faiblesses
Grand Ouest : présence des éleveurs
et des opérateurs
Structuration récente de filières organisées de la production de porcs
(voire à partir de l’approvisionnement
de céréales) à la transformation (voire jusqu’à la commercialisation).
Souvent, filière gérée par les éleveurs.
Au niveau des filières organisées :
- origine française privilégiée,
- veille à l’équilibre matière, - prix éleveur fonction du coût de
production Taille souvent réduite des élevages
avec un mode de conduite plus strict
en France et une volonté d’avoir une
bio « crédible » et non industrialisée Mise en place de marques privées
pour mettre en avant l’origine
française
Coûts de production élevés en filière porcine
française (au niveau des élevages et de l’abattage
découpe) : importations de l’UE aux moindres coûts et disponibilités
Manque de repères techniques partagés
Manque de grandes cultures pour le développement
des filières monogastriques Les éleveurs du conventionnel en difficulté se
tournent vers le bio (le bio ne doit pas pallier les
problèmes du conventionnel) Est-ce que la taille des élevages est trop faible pour
être compétitif et assurer un développement de la
filière porc bio française ? pour certains opérateurs le
mode de conduite en France ne peut répondre aux besoins des industriels qui veulent du volume et de la
régularité Pour certains, manque d’aides pour accompagner le
développement de la bio en France, manque de
recherche
Pour certains, prix trop élevés des produits bio freinant son développement
Consommation importante de jambon en France :
nécessité d’importer
Pôle Economie et Prospective 9
Opportunités Menaces
Filière porc bio française encore
jeune : opportunités de développement. Nécessité de mieux
communiquer. Atteindre 20 % de produits bio dans
les repas en 2012 en restauration
collective Les GMS se sont engouffrées sur le
marché bio : permet de rendre les
produits bio accessibles à un plus
grand nombre Intérêt fort des consommateurs pour
les problématiques
environnementales, santé, bien être. On sent un véritable tournant dans les
habitudes alimentaires
Saisir l’opportunité de la restauration collective pour apprendre à nos
enfants à mieux manger. Ce seront les consommateurs de demain
Concurrence des protéines végétales par rapport aux
protéines animales. La viande est un produit cher d’autant plus en bio.
Arrivée d’opérateurs du conventionnel avec des
pratiques de dumping qui vont casser le marché Crainte d’un effondrement des prix en bio par suite
d’une offre qui augmenterait plus vite que la demande,
par des importations élevées (déstabilisation du marché)
Evolution de la réglementation sur les sels nitrités en
salaisons
Importations de produits transformés par les
distributeurs : déjà le cas aujourd’hui en hard discount, toutefois ce sont plutôt les transformateurs français qui
importent et transforment en France aujourd’hui Suspicion sur les produits bio importés : avoir une
lisibilité sur ce qui se fait à l’étranger
Démocratisation des produits bio par les GMS en
proposant des prix bas cassant les filières de
production historique Limite du développement en RHD pour des raisons
religieuses
Logo européen : porte ouverte aux importations ?
2) Trois visions pour le développement du porc bio en France
Aujourd’hui, la filière porc biologique en France est une niche. Elle est le fait majoritairement de
structures d’exploitations familiales de taille modeste.
Le porc bio est proposé dans les différents circuits de distribution mais peinera toutefois à se
développer, aux dires d’un grand nombre d’opérateurs rencontrés, en restauration hors domicile et notamment en restauration collective pour des raisons religieuses. Si un seul plat est proposé au menu,
le porc ne sera pas choisi.
La filière porc dans son ensemble souffre d’un manque de segmentation qualitative : à côté du porc
standard, le porc label rouge a du mal à trouver une place par manque de véritable différenciation. En outre, en GMS, le porc est une viande pas chère, souvent en promotion, endurant une image de produit
basique. La viande de porc bio a une véritable place à prendre dans un marché peu segmenté mais devra se démarquer et se positionner face aux autres offres « vertes ».
Par contre, à l’opposé du porc frais, les produits de charcuterie salaison sont très diversifiés, les transformateurs ayant fortement innovés. Ils connaissent une bonne aura auprès du consommateur
français. D’ailleurs la France est très consommatrice de jambon, ce qui n’est pas sans poser de
problème sur l’équilibre matière : pour satisfaire la consommation, les importations sont nécessaires. La bio n’échappe pas à cette règle : 2000 jambons bio sont produits par semaine en France quand 5000
sont importés.
Aujourd’hui, les prix de la viande bio française et des produits de charcuterie salaison à base de porc
français sont supérieurs aux prix du conventionnel. Certains estiment que ces prix plus élevés qu’ailleurs en Europe freinent le développement en France. D’autres jugent que les prix sont justifiés au regard
des coûts de production, même si quelques marges de manœuvre existent pour atténuer les coûts de production. Une partie d’entre eux ajoutent que c’est le prix du conventionnel qui est trop bas et qu’en
bio, dans les filières organisées, l’objectif est d’avoir un prix rémunérateur pour l’éleveur, basé sur ses coûts de production.
Face à ces différents constats, la question est de savoir ce que l’on souhaite pour notre filière porc biologique française. Son évolution en dépendra.
Pôle Economie et Prospective 10
Trois visions se dessinent :
Certains estiment que le prix doit rester élever pour rémunérer correctement l’éleveur et
qu’inévitablement, le porc bio ne sera pas accessible pour tous. Ainsi, il restera nécessairement une niche. Ils sont opposés à une démocratisation de la bio à tout prix, au développement tous azimuts
de la production sans apprécier la demande ce qui risquerait l’effondrement des prix. Dans ce cas, à
côté du porc bio se développera une offre intermédiaire entre le bio et le standard qui reprendra quelques caractéristiques du bio recherchées par le consommateur mais proposée à un prix moindre
donc plus accessible pour un grand nombre de personnes. D’autres estiment que le porc bio doit être abordable pour tous, qu’il faut développer la production
et que les GMS sont un bon vecteur de démocratisation de la bio. Mais que fait on pour le rendre
accessible à tous au regard de nos coûts de production plus élevés en France et de notre mode de conduite ?
o On met en avant l’origine française, ses atouts, son mode de conduite spécifique avec la
volonté de garder une bio « crédible » et de ne pas partir dans une logique industrielle. Dans ce cas, certains opérateurs pensent que l’offre ne satisfera jamais la demande en quantité et en
prix et que les importations seront nécessaires pour pallier le manque. Il faudra alors accepter d’importer pour répondre à la demande car le choix de garder des modes de conduite très
stricts ne peut répondre à un large développement de la consommation.
o Si on ne souhaite pas d’importations mais qu’on ambitionne de rendre le porc bio accessible à tous, il paraît alors nécessaire de revoir notre agriculture bio pour y répondre. Les modes de
conduite aujourd’hui ne correspondent pas à un large développement de la bio. Des moyens financiers et techniques, de l’organisation de production et de la structuration de filière avec les
opérateurs sont nécessaires pour développer une agriculture biologique à plus grande échelle en France. Mais, il faut aussi aider et accompagner les agriculteurs à aller vers le bio. Dans
cette option, le risque est de voir se développer un marché bio à deux vitesses : un marché bio
« haut de gamme » et un marché bio « de masse » en capacité à répondre à une large demande.
3) Les enjeux à relever
Au vu du constat et de l’analyse de la filière porc biologique en France et plus spécifiquement en Pays
de la Loire, différents enjeux à relever émergent à chaque niveau de la filière.
Les enjeux à relever au niveau des élevages
Nous l’avons cité à plusieurs reprises, en élevage porcin bio, les coûts de production sont plus élevés qu’en conventionnel mais sont aussi supérieurs à d’autres pays producteurs bio européens. Améliorer
les coûts de production paraît une nécessité afin de proposer un porc bio plus compétitif. Différentes
pistes sont à creuser. Tout d’abord, sécuriser l’approvisionnement en céréales paraît un enjeu majeur au développement de la filière porc bio. De plus en plus de filières organisées travaillent sur ce point
pour proposer à leurs producteurs des céréales en contrat avec des céréaliers ou de l’aliment. Les améliorations des techniques de conduite sont à poursuivre également. Disposer de repères techniques
permettrait aussi d’optimiser les coûts de production.
La production porcine souffre globalement d’un manque de différenciation qualitative. A l’opposé de la
volaille qui a su développer une offre très différenciée, en porc à côté du porc standard les autres produits ont du mal à s’imposer (par exemple le label rouge) par manque de véritable différenciation.
Accentuer la différenciation qualitative du porc bio avec la génétique ou d’autres voies permettrait une
véritable démarcation du porc bio.
Il paraît nécessaire de communiquer sur ce qu’est produire bio avec ses atouts et ses contraintes pour une meilleure compréhension du consommateur.
Les enjeux à relever au niveau de l’aval
Les transformateurs aujourd’hui s’approvisionnent de 2 façons. Soit, ils s’approvisionnent en France auprès des abatteurs découpeurs, c’est le cas dans les filières organisées. Soit, ils s’approvisionnent
auprès d’abatteurs découpeurs étrangers, c’est le cas pour partie de transformateurs non associés à des filières organisées.
Pôle Economie et Prospective 11
Ces derniers évoquent des produits en France plus chers et un mode de production français ne pouvant
répondre à une demande industrielle en quantité, qualité et régularité.
Aujourd’hui, assez peu de distributeurs importent directement des produits transformés (c’est un peu le
cas en hard discount). L’appréhension que les distributeurs développent leurs importations est une crainte forte des transformateurs et globalement pour l’ensemble de la filière. La problématique de
l’approvisionnement des distributeurs est aussi un enjeu fort pour la filière.
On peut aussi s’interroger sur des opérateurs du conventionnel qui se sont engagés sur le marché bio avec des pratiques de dumping dans le but de déstabiliser le marché et de casser les filières de
production historique, 100% bio et traitant des petits volumes.
Certains opérateurs (et éleveurs) s’interrogent sur les magasins spécialisés. Reconnaissance des
magasins spécialisés historiques sur leur rigueur, leur exigence forte de qualité qui s’oppose au regard sur les magasins spécialisés plus récents détenus par des « investisseurs » n’ayant pas les mêmes
objectifs.
Les enjeux à relever au niveau de la filière
Un certain nombre d’opérateurs enquêtés (plutôt des opérateurs historiquement engagés sur la bio) a
exprimé le manque de communication sur la bio sous deux angles. D’une part, ils jugent important d’améliorer la communication sur ce qu’est mangé bio pour éviter un engouement passager sur la bio et
au contraire arriver à une vraie prise de conscience sur notre alimentation. D’autre part, ils estiment
que la viande bio est encore un produit assez peu consommé comparé à d’autres produits bio, mieux communiquer sur la viande bio et plus précisément la viande bio d’origine française paraît nécessaire.
D’ici 2012, la France a la volonté d’atteindre 20 % de produits bio dans les repas en restauration
collective. Certains considèrent que c’est une opportunité à saisir pour la bio et notamment pour la production locale bio. Accroître la consommation de produits bio en RHF et plus précisément en
restauration collective est l’occasion d’apprendre à nos enfants à mieux manger.
Toutefois, la consommation de porc bio en restauration collective semble délicate. Deux bémols apparaissent : la contrainte d’ordre religieux (surtout si un plat unique est servi) et les prix bas en
restauration collective freinant la consommation de viande bio.
Un grand nombre d’opérateurs a exprimé ses craintes sur la concurrence étrangère sur la bio et le
manque de lisibilité sur la façon de faire à l’étranger. Avoir plus de lisibilité est essentiel et notamment s’interroger sur différentes questions :
Pourquoi les coûts de production sont plus bas ?
Quelle lecture et application de la réglementation bio européenne ?
Existe-t-il des dérogations ?
Quelles aides et accompagnements sont mis en place ?
Il paraît indispensable également de s’interroger sur les attentes en France que nous avons par rapport
à la bio (une bio pour tout le monde, une bio pour une niche, quid des importations….) et faire évoluer note agriculture bio en conséquence.
Un certain nombre de filières en porc bio se sont organisées ces dernières années, associant souvent la transformation. Il faut poursuivre la structuration des filières jusqu’à la commercialisation en créant plus
de partenariats avec les distributeurs.
Disposer de moyens semble indispensable pour développer les repères techniques, la recherche,
accompagner l’évolution de la bio.
Développer la communication sur la consommation de produits bio.
Pôle Economie et Prospective
III. Les filières fruits et légumes bio des Pays de la Loire
A. La production
1) Les légumes bio
900 ha de légumes ont été conduits en bio ou conversion en 2009 en Pays de la Loire répartis entre la Loire Atlantique, le Maine et Loire et la Vendée pour l’essentiel. 236 exploitations ayant des légumes ont
été recensées. Le plein champ occupe plus de 80% de la sole légumière (moitié maraîchage, moitié légumes). Une
grande diversité de légumes est cultivée. La région compte 10 % de ses surfaces en légumes secs. Ce
pourcentage atteint le tiers des surfaces en légumes en Vendée. Presque 60% des légumes sont commercialisés en circuit court. Le circuit court s’élève même à 80 %
en maraîchage de plein champ.
2) Les fruits bio
Les surfaces en fruits bio et conversion atteignent 490 ha en 2009 dans la région. Les trois quart des
surfaces en fruits sont localisés en Loire Atlantique et Maine et Loire. 102 exploitations produisent des fruits bio en 2009.
13
Pôle Economie et Prospective 14
Les 2/3 des surfaces sont recouvertes par des pommiers à fruits (3/4 des surfaces en Loire Atlantique).
Les vergers à cidre occupent 12% des surfaces et les poiriers à fruits 7%. Le reste est consacré aux fruits rouges et autres fruits. La Vendée se distingue par une plus forte proportion de fruits rouges et
autres fruits (la moitié de la sole fruitière). Les 2/3 des fruits sont commercialisés en circuit long.
Une dizaine de producteurs en fruits et légumes bio ont été interrogés pour recueillir leur avis sur le
métier qu’ils exercent, leurs difficultés, leur avenir.
La plupart ont parlé des contraintes techniques qui existaient sur les productions fruitières et légumières bio notamment la maîtrise du désherbage et des maladies. La lutte mécanique, les rotations
(en légumes) ont été citées pour y pallier. La nécessité d’un recours encore plus important qu’en conventionnel à de la main d’œuvre conduit à des coûts élevés. Certains ont aussi évoqué les aléas
climatiques responsables d’irrégularités fortes de production. Les obstacles techniques freinent à se
convertir à la bio. Et si on choisit de s’orienter en fruits ou légumes bio, il paraît indispensable d’avoir une culture arboricole ou maraîchère et d’être très bon technicien. Or, ce n’est pas toujours le cas.
Beaucoup ont exprimé la nécessité de disposer d’un plus grand nombre de techniciens, de développer l’accompagnement technique et aussi de mettre en place plus de groupes d’échange.
La moitié de la production régionale est commercialisée en circuit court. Pour certains, le circuit long fait peur : nécessité de quantité importante, crainte de perdre la valeur ajoutée.
Un certain nombre regrette l’arrivée d’agriculteurs dans la bio par opportunisme. D’une part, la bio ne
doit pas pallier les problèmes du conventionnel, d’autre part venir dans ce mode de production pour profiter des aides est critiquable.
Une partie des agriculteurs interrogés s’inquiètent des conversions et des volumes de production à venir qui pourraient déstabiliser la filière si la demande ne suit pas.
Des interrogations pèsent sur l’avenir : est ce que la demande va poursuivre son développement, quid
des importations ? A contrario, d’autres sont confiants sur l’évolution de la demande en fruits et légumes bio notamment grâce à la RHD.
Pôle Economie et Prospective 15
B. Les organisations de producteurs
En Pays de la Loire, on ne compte aucune organisation de production 100% bio en fruits et légumes. Il
existe quelques organisations de producteurs du conventionnel qui ont débuté il y a quelques années une activité bio. On peut citer la coopérative des producteurs légumiers ou la coopérative les Vergers
d’Anjou, bien structurées en conventionnel, qui ont une poignée d’adhérents en bio. Leur activité bio est
faible, plus ou moins organisée selon les OP, ils sont en phase de questionnement. Ils doivent faire face à la saisonnalité, aux ruptures d’approvisionnement, anticiper la demande. La bio amène une réflexion
sur la production conventionnelle dans leurs structures. D’autres coopératives régionales s’interrogent à l’heure actuelle pour développer une activité bio.
Deux opérateurs régionaux organisent la production. C’est le cas de l’association Bio Loire Océan qui a une activité de structuration de la filière fruits et légumes bio régional : elle assure une planification de
la production vers le réseau Biocoop et vers d’autres clients depuis peu. Elle regroupe 50 producteurs. La société les Côteaux Nantais a structuré aussi une filière arboricole bio en créant une station fruitière,
en transformant et en commercialisant sur le marché européen. Ce sont deux réussites de structuration de filières longues en Pays de la Loire, bien implantés et continuant leur développement.
Pôle Economie et Prospective
C. Les grossistes
Un peu moins de 10 grossistes ou négociants ont été recensés en Pays de la Loire sur l’activité fruits
et/ou légumes bio. Provinces Bio et Chantenat sont deux grossistes dont l’activité est 100% bio. Les autres sont mixtes, bio
et conventionnel.
Très souvent, ils ont un approvisionnement local et français mais importent aussi pour la production non trouvée en France, les produits hors saison ou pour raisons économiques.
Les opérateurs bien implantés ne rencontrent pas de difficultés d’approvisionnement. Pour les autres ayant développé une petite activité bio, la mise en place de cette activité est plus difficile. Ils n’ont pas
assez de rotation, de références pour développer une véritable activité, d’autant plus quand ils sont
spécialisés dans une gamme de produits.
D. Les transformateurs et préparateurs
Une petite vingtaine d’opérateurs ayant une activité en fruits et légumes bio ont été recensés en Pays de la Loire. En général, ce sont des opérateurs soit spécialisés dans le fruit, soit spécialisés dans le
légume. Trois d’entre eux ont une activité 100 % bio. Leurs activités sont diverses. Ils peuvent être
prestataires ou fabricants de jus de fruits, de compotes…, transformateurs en quartiers, disques…, ou encore préparateurs de salades, de plats cuisinés, de conserves.
Ils s’approvisionnent auprès de grossistes, d’organisations de producteurs ou directement auprès de producteurs.
Certains opérateurs veulent développer un approvisionnement local mais ont des difficultés pour trouver la production nécessaire à leurs besoins d’industriels. Ils souhaitent développer des filières
d’approvisionnement. D’autres n’ont pas de difficultés d’approvisionnement, étant en place depuis un grand nombre d’années.
Un grand nombre déplore la concurrence croissante sur leur métier et pour résister la nécessité de se démarquer.
Globalement, ils estiment que la filière fruits et légumes bio manque de structuration et qu’il faut l’aider
à s’organiser.
16
Pôle Economie et Prospective 17
E. L’analyse des filières fruits et légumes bio
1) Tableau forces – faiblesses
Forces Faiblesses
Pays de la Loire : un des grands
bassins de production en fruits et légumes bio en France
Structuration de filières avec Bio Loire
Océan en fruits et légumes et Les
Côteaux Nantais en fruits Au niveau des filières organisées :
- origine française privilégiée,
- prix rémunérateur au producteur Grande diversité de circuits de
commercialisation
Difficultés techniques en production (notamment
désherbage) Coûts de production élevés en exploitation (recours
important à de la MO)
Prix des produits plus élevés en Pays de la Loire (taille
des exploitations plus grandes et plus mécanisées en
Bretagne, pression maladie plus forte en Pays de la Loire par rapport au sud de la France)
Aléas de la production : climat très impactant
Les éleveurs du conventionnel en difficulté se tournent
vers le bio (le bio ne doit pas pallier les problèmes du conventionnel)
Saisonnalité de la production : importations hors saison
Produits frais qu’il faut écouler rapidement
Manque de structuration de filières longues
Certains opérateurs estiment que la production ne peut
répondre aux besoins des industriels qui veulent du
volume et de la régularité Pour certains, manque d’aides pour accompagner le
développement de la bio en France, manque de
recherche Pour certains, prix trop élevés des produits bio freinant
son développement
Opportunités Menaces
Atteindre 20 % de produits bio dans
les repas en 2012 en restauration collective : véritable opportunité pour les
fruits et légumes bio, produits faciles à
mettre en place Les GMS se sont engouffrées sur le
marché bio : permet de rendre les
produits bio accessibles à un plus grand nombre
Intérêt fort des consommateurs pour
les problématiques environnementales, santé, bien être. On sent un véritable
tournant dans les habitudes alimentaires
Saisir l’opportunité de la restauration
collective pour apprendre à nos enfants à mieux manger. Ce seront les
consommateurs de demain Réapprendre au consommateur à
manger des produits en fonction des
saisons
Concurrence avec les nouveaux opérateurs qui arrivent
sur le marché bio Arrivée d’opérateurs du conventionnel avec des
pratiques de dumping qui vont casser le marché
Crainte d’un effondrement des prix en bio par suite
d’une offre qui augmenterait plus vite que la demande,
par des importations élevées (déstabilisation du marché) Démocratisation des produits bio par les GMS en
proposant des prix bas cassant les filières de production
historique Multiplicité des logos : perte de repère du
consommateur. Le seul logo identifié par le
consommateur : le logo AB
Pôle Economie et Prospective 18
2) L’analyse de la filière
Les fruits et légumes sont des produits saisonniers. Certains consommateurs les mangent en fonction
des saisons. D’autres veulent manger des fruits et légumes toute l’année, obligeant à s’approvisionner à l’étranger pour les satisfaire.
Les fruits et légumes sont des produits frais, nécessitant de les vendre rapidement, car ils ne se
conservent pas longtemps. Une partie des opérateurs (plutôt les acteurs historiques 100 % bio) s’attachent à proposer
spécifiquement des produits de saison jugeant que manger bio c’est manger en fonction des saisons. Ils
sont particulièrement préoccupés par une offre locale ou française. Certains estiment même qu’il faut mettre en avant le local, les Pays de la Loire, jusqu’à développer une marque Pays de la Loire. Pour ces
opérateurs, il est indispensable de réapprendre la saisonnalité des produits au consommateur. Manger bio c’est manger autrement. D’autres opérateurs proposent des produits locaux mais ont aussi la
volonté de satisfaire leurs clients sur des produits hors saison donc importent pour y répondre. Les niveaux d’exigence des clients sont très variables : souhait d’avoir des produits bio locaux, à contrario
d’autres veulent « seulement » un produit bio.
Ainsi, les importations pèsent en fruits et légumes bio. Plusieurs raisons les motivent : Produits hors saison
Produits non trouvés en France
Produits en quantité insuffisante
Pour des raisons économiques (prix moins chers)
Des opérateurs jugent que la demande est freinée dans son développement par un prix du bio trop élevé comparé à celui du conventionnel ou à celui proposé à l’étranger. Si ce prix demeure à ce niveau,
les fruits et légumes bio resteront une niche. Cette vision des choses n’est pas unanime, certains ont
exprimé que ce n’est pas le prix du bio qui est trop élevé mais c’est le prix du conventionnel qui est trop bas et qu’en bio, on a la volonté de payer justement l’agriculteur.
Egalement, si l’on veut développer de véritables filières longues, quelques opérateurs ont avancé la notion de produits de masse : quantité disponible, régularité, prix industriel sinon les fruits et légumes
bio resteront cantonnés aux circuits courts. Certains déplorent un manque de régularité en quantité et qualité, une organisation de production
insuffisante, des difficultés à trouver des produits bio locaux. D’autres parlent au contraire de
surproduction menaçante avec une demande qui se développe mais pas en adéquation avec la production.
Aujourd’hui, certains opérateurs ont développé des activités structurantes pour les filières fruits et légumes bio. Toutefois, on sent que la structuration doit se poursuivre. Certains acteurs ne sont pas
organisés pour commercialiser. Or, si l’on ne parvient pas à vendre avec un débit correct, avec une
gamme suffisamment large, il est difficile d’avoir une place. Certains ont des difficultés à trouver de l’approvisionnement local, là encore le manque de structuration est à remédier.
La RHD, et particulièrement la restauration collective, est le circuit de commercialisation qui se
développe depuis quelques années. En 2010, ce sont 40 % des établissements de restauration
collective qui proposaient des produits bio. Les acteurs régionaux estiment que la RHD est le circuit à développer pour nos produits bio locaux. Mais pour répondre aux besoins de la RHD, la filière devra
poursuivre sa structuration. La RHD est souvent perçue par les opérateurs enquêtés comme un moyen pour apprendre à nos enfants à mieux manger et développer leur attrait pour le bio.
Les avis sont un peu plus partagés concernant la GMS où les fruits et légumes bio sont principalement importés. Les acteurs historiques sont assez prudents la jugeant plutôt opportuniste et avec laquelle il
est difficile de travailler. Les nouveaux acteurs, plutôt mixtes et de taille importante, estiment que le
développement de la bio passera par les GMS qui proposent une offre produit large et ont un maillage territorial important.
Un certain nombre d’opérateurs historiques regrettent l’arrivée d’opérateurs du conventionnel
(grossistes, transformateurs) qui s’engouffrent sur le marché bio avec des pratiques de dumping. Le bio
ne représente que quelques pourcentages de leur chiffre d’affaires. Ils bradent ainsi le bio et cassent le marché. Ces opérateurs sont jugés peu scrupuleux et ne respectant pas la philosophie du bio.
Afin de lutter face à ces pratiques, les opérateurs plus historiques se démarquent avec des produits différents, de qualité, ils offrent du goût, de la fraîcheur, de l’éco conception, du service, de la
régularité…
Pôle Economie et Prospective 19
3) Les enjeux à relever
Au vu du constat et de l’analyse des filières fruits et légumes biologiques en Pays de la Loire, différents
enjeux à relever émergent à chaque niveau de la filière.
Les enjeux à relever au niveau des exploitations
Des contraintes techniques demeurent en arboriculture et maraîchage bio. Améliorer l’accompagnement
technique, intégrer de nouvelles techniques semblent indispensable aux producteurs.
Les importations doivent stimuler notre production en France. Les producteurs français doivent mieux
se positionner, mieux négocier, mettre mieux en avant leurs produits, proposer une offre plus en adéquation avec la demande.
Les conversions doivent être accompagnées pour répondre aux attentes du marché.
Les enjeux à relever au niveau de l’aval
Un certain nombre de grossistes ont une activité en fruits et/ou légumes bio. Des questionnements se posent sur les grossistes mixtes qui commencent à s’engager en bio et qui ont des tailles importantes.
Leur évolution concernant la bio sera déterminante pour la filière. Tout dépendra sur quel créneau ils se positionnent, plutôt approvisionnement local ou importations, mais aussi et surtout de leur capacité de
vente et à développer des marchés. C’est un des enjeux majeurs pour la filière fruits et légumes bio.
On peut aussi s’interroger sur des opérateurs du conventionnel qui se sont engagés sur le marché bio
avec des pratiques de dumping dans le but de déstabiliser le marché et de casser les filières de production historique, 100% bio et traitant des petits volumes.
La question de positionnement face à la GMS doit également être posée. Aujourd’hui, l’essentiel des
fruits et légumes bio vendus en GMS sont importés et présentés conditionnés. Le suremballage n’entre
pas dans la logique bio. Y a-t-il des choses à engager avec la GMS ?
Les enjeux à relever au niveau de la filière
Il paraît nécessaire de renforcer notre communication sur les produits bio mais aussi sur ce que l’on produit en France.
Des filières se sont structurées mais la structuration est partielle. Mettre en place une organisation de production 100% bio en Pays de la Loire ne serait pas forcément une solution adéquate au regard de
l’individualisme marqué des producteurs. La structuration de filière sous l’impulsion d’un transformateur ou de quelques producteurs serait le plus approprié.
Continuer à inciter les conversions en fruits et légumes paraît justifié si nous structurons les marchés et créons des débouchés pour nos produits. Sinon, des surproductions sont à craindre face à des produits
importés moins chers.
L’enjeu de la RHD est à relever pour les fruits et légumes bio. Atteindre 20 % de produits bio en RHD en 2012 est l’opportunité à saisir pour les fruits et légumes. Un potentiel de marché existe avec la RHD
pour nos produits locaux et d’autres débouchés sont également à créer ou à développer. Mais il faut
mettre en rapport les acteurs, avoir plus de lisibilité pour planifier, anticiper les besoins, éviter les ruptures.
Des aides, des moyens doivent être mis en place pour accompagner, structurer la filière.
Egalement des moyens pour la recherche, la création de pôle de recherche devraient être appréhendé en fruits et légumes bio.
Pôle Economie et Prospective
Importations
Exportations
Schéma de filière légumes
Grossistes, Centrales d’achat, MIN, BIO MIG, Charpentier primeurs 44, UNAPA 44,
Chantenat 44, Provinces bio 44
Consommateurs
Magasins spécialisés
Transformation
Distribution
Vente directe
Intermédiaire
non
obligatoire
Filière courte
Restauration Hors Domicile
Conditionnement
236 exploitations
900 hectares
Production
Approvisionnement en semences et plants Bio Loire Océan organise l’offre
Mange et Moi 49
Frais Emincés 44
Atlantic Traiteur Innovation
44
SOLEANE 85
Cléa 49
Sadac 49
Titok 85
Melin distribution 44
Terrocean 53
Traiteur bio 44
Vif Argent 85
Marais
Nantes SAS
44
Marais
Nantes SAS Collecte
Coopérative
des
producteurs
légumiers 49
CPL
Les 3
moulins –
Vitaprim
44
GMS
Chaucer
food SA
49
Importations
Exportations
Planification
Pôle Economie et Prospective
Schéma de filière fruits
Grossistes, Centrales d’achat, MIN, BIO MIG, Charpentier primeurs 44, UNAPA 44,
Chantenat 44, Provinces bio 44, JL Boyere 53, Pomanjou 49, Guichet et fils 44, Ferré JL 72
Consommateurs
Magasins spécialisés
Transformation
Distribution
Vente directe
Intermédiaire non
obligatoire
Filière courte
Restauration Hors Domicile
Conditionnement
102 exploitations
490 hectares
Production
Structures d’approvisionnement
SADAC 49
Titok
Production
85
Mange et
Moi 49
Guillet
frères 44
Vergers de
la hanère
49
Association Espoir
Ecouflant 49
Délices de fruits 49
CAEI 44
Garni fruits 72
Bric fruits
(Conditionnement
de jus de fruits) 44
Collecte
Les
Coteaux
Nantais
44
Marais
Nantes SAS
Marais
Nantes SAS
44
GMS
Coop des vergers
d’Anjou 49
Coop des vergers
d’Anjou 49
Importation
Exportation
Bio Loire Océan organise l’offre Planification
Importation
Exportation
Pôle Economie et Prospective
IV. La filière grandes cultures bio des Pays de la Loire
A. La production
Les grandes cultures occupent 23% des surfaces bio de la région. La Vendée compte le plus d’hectares.
En 2009, 17 800 ha ont été cultivés en grandes cultures bio et en conversion. 900 exploitations ont des
grandes cultures, leur taille moyenne s’élève à 20 ha.
22
Pôle Economie et Prospective 23
Répartition des grandes cultures en Pays de la Loire
21%
10%
3%
5%
14%
1%4%
1%7%
2%
27%
2%
2%
1%
Blé tendre
triticale
avoine
orge
maïs grain
sarrasin
mélange de céréales
autres céréales
colza
tournesol
pois
féveroles
autres protéagineux
Source ORAB Données 2009
Blé tendre
Maïs grain
Triticale
Mélange de
céréales
On observe une grande diversité de cultures. Le mélange de céréales occupe 27 % des surfaces en grandes cultures. Avec le blé tendre, il couvre la moitié des surfaces. Le maïs grain, le triticale et les
féveroles sont ensuite cultivés. Les céréales occupent 83 % des surfaces en grandes cultures, les oléagineux 7% et les protéagineux 10 %.
Les voies de commercialisation des grandes cultures bio en 2009
en Pays de la Loire
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
blé tendre mélanges de
céréales
triticale maïs total grandes
cultures
Circuit Long
Circuit Court
Autoconsommation
Source ORAB données 2009
Une large part des céréales produites dans les exploitations bio ligériennes est autoconsommée :
effectivement ce sont 43 % des volumes produits. La quasi totalité des mélanges de céréales est autoconsommée et 54 % du triticale. Le circuit long est la voie principale de commercialisation du maïs
grain (72 %). 30 % du blé tendre part en circuit court pour la fabrication de pain (proportion en
augmentation).
Pôle Economie et Prospective 24
Les surfaces en grandes cultures bio ont poursuivi leur progression en 2009 mais restent globalement insuffisantes pour satisfaire la demande.
Quelques exploitants ont été interrogés pour déterminer les atouts et contraintes du mode de
production bio et comment ils voient l’avenir. Ils ont cité 3 contraintes majeures à la conduite des
grandes cultures bio. Tout d’abord, le salissement des parcelles qui est difficile à gérer pour le producteur. Passer à une conduite bio entraîne une augmentation du temps de travail. Et également, ils
déplorent le manque de conseil technique en bio. Ce conseil existe mais il faudrait le développer sur le salissement des parcelles, les rotations et sur les variétés rustiques.
L’ensemble des producteurs estiment que la production bio devrait se développer mais il faut veiller à un développement maîtrisé.
Un grand nombre considère que la filière est bien structurée. Il est toutefois nécessaire de développer
de nouveaux débouchés pour valoriser au mieux les productions agricoles. Une crainte ressort régulièrement de la part des producteurs sur les conversions qui se font
actuellement. Un certain nombre d’agriculteurs convertissent leurs terres par opportunisme et au regard des soubresauts en filière conventionnelle. Ce type de conversion peut déstabiliser la filière bio.
Les agriculteurs souhaiteraient que la communication sur les produits bio français se développe. Il est
nécessaire d’accentuer les formations en bio pour sensibiliser les jeunes à ce mode de conduite. L’accompagnement technique doit poursuivre son développement.
B. Les opérateurs en grandes cultures
Des opérateurs aux profils distincts ont une activité en grain bio. Nous pouvons citer les différentes
catégories présentes dans la région : les outils de collecte et de stockage, des outils de transformation
tels que les minoteries, les brasseries, les huileries, les fabricants d’aliments, les biscuiteries et autres IAA.
Une soixantaine d’opérateurs ont été identifiés dans la région dont une quinzaine ayant une activité 100 % bio.
Pôle Economie et Prospective
Pôle Economie et Prospective
1) Les outils de collecte – stockage
4 principaux collecteurs présents sur notre territoire ont une activité bio : Terrena à Ancenis (44), Cavac
à La Roche sur Yon (85), CAPL à Thouarcé (49)et CAM à Laval (53). Il y a aussi d’autres collecteurs situés hors région qui ont une activité en Pays de la loire. Citons par exemple Agralys et Agrial.
Les principales coopératives commencent, ou sont
déjà engagées dans la filière biologique en grandes cultures suite aux changements de pratiques des
exploitants et à des clients qui recherchent de plus
en plus de produits biologiques. Certaines coopératives collectent les grandes cultures
biologiques depuis plus de 10 ans maintenant. Dans ces structures, des personnes travaillent
exclusivement sur le biologique : coordinateur avec les agriculteurs, chargé commercial, techniciens,
ingénieurs agronomes,… Ces personnes sont
chargées de comprendre les différents problèmes que rencontrent les producteurs et d’y répondre en
trouvant des solutions efficaces et biologiques. En outre, depuis quelques années, de plus en plus
d’essais biologiques sont implantés dans la région.
D’autres coopératives développent la production biologique. En effet, cela faisait quelques années que
leurs activités biologiques n’étaient plus assurées car le marché manquait de maturité et des problèmes de filière étaient à déplorer. Actuellement, avec un
marché plus mature et surtout plus porteur, les coopératives s’engagent dans le biologique grâce à une
forte demande d’adhérents s’engageant dans ce mode de production.
Pour la majorité des coopératives, le développement de la production biologique passe par la mise en place de filières adaptées et structurées pour pouvoir valoriser au mieux les produits de leurs
adhérents. Les opérateurs engagés dans le biologique depuis une bonne dizaine d’année maintenant fonctionne en filière interne de la production à la commercialisation. Pour les autres qui développent
leur activité biologique, la structuration de filière est en cours.
Cependant, les coopératives font face à un manque de volume et parfois même de qualité lorsqu’elles doivent fournir leurs clients et sont donc dans l’obligation de passer par des importations européennes
et même mondiales selon les productions biologiques manquantes.
26
Pôle Economie et Prospective
2) Les minotiers
13 minoteries ayant une activité en bio ont été identifiées en Pays de la Loire.
La plupart des meuneries
enquêtées dans les Pays de la
Loire s’approvisionne à 65% dans la région, mais les 35% restant se
partagent entre les approvisionnements nationaux
(très faibles) et les importations.
Les pays d’où proviennent les approvisionnements sont l’Italie
principalement, la Hongrie et la Roumanie. Les importations
venant des pays de l’est européen sont en augmentation car
l’agriculture biologique est en
plein développement dans ces pays et les meuniers mettent des
contrats en place pour assurer leurs approvisionnements.
Une grande partie de ces
entreprises passent par d’autres opérateurs du type coopératives, négociants ou bien encore courtiers pour leurs approvisionnements.
85% d’entre eux n’ont jamais eu de difficultés à trouver de fournisseurs car cela fait souvent plus de 10 ans qu’ils font de la production biologique et à l’époque s’approvisionner n’était pas un problème car il y
avait pas ou peu de concurrence.
Si difficultés d’approvisionnement il y a, c’est sur la disponibilité des volumes en matière première ou bien encore la qualité (taux de protéines,…) que notre pays n’arrive pas à produire notamment en blé
meunier, seigle ou bien encore épeautre.
Un grand nombre d’opérateurs estime que dans les 5 ans à venir, la concurrence sur les approvisionnements va progresser avec la venue d’industriels qui se lancent dans la production de
farines biologiques avec de plus forts volumes que les meuniers régionaux.
Les facteurs principaux qui motivent l’achat par les meuniers sont la qualité puis le prix. En effet, le prix
influence fortement les achats et va favoriser plus ou moins le recours à l’importation. Même en ayant recours aux importations, les opérateurs ne possèdent pas de surcoût dans l’achat de leur
approvisionnement car les prix des matières premières sont bien plus élevés en France qu’en Europe.
En effet, même après des transports de plusieurs milliers de kilomètres, les matières premières européennes sont égales ou un peu moins chères que les matières premières françaises.
Actuellement, la concurrence entre minotiers est forte au niveau de la région des Pays de la Loire. Selon eux, et dans les années à venir, cette concurrence va croître à cause de l’évolution du marché du
biologique ainsi qu’au développement de nouveaux produits biologiques par de gros industriels. Les concurrents ne seront plus seulement régionaux, ils seront alors nationaux et européens.
Ces industriels seront, selon les opérateurs enquêtés, plus compétitifs qu’eux à cause de forts volumes
produits et des prix de matières premières moins élevés dû à des volumes achetés plus conséquents.
La plupart des clients de ce type d’opérateurs des Pays de la Loire se situe dans une zone grand-ouest
(Bordeaux-Rouen le plus souvent) ou bien en France. Très peu d’entre eux font de l’exportation de
farines. Notons que l’essentiel des enquêtés estime avoir des débouchés trop restreints et dépendants de
quelques clients. Ils sont peu à estimer que leurs débouchés sont suffisamment larges et diversifiés.
17% des opérateurs travaillent exclusivement avec des producteurs en mettant en place soit des
contrats, soit des réseaux de fournisseurs grâce à plusieurs exploitants de la région. 50% d’entre eux travaillent exclusivement avec d’autres opérateurs tels que des coopératives, négociants ou bien
courtiers. Les 33 derniers % travaillent à la fois, avec les producteurs et les coopératives en mettant en place des contrats.
27
Pôle Economie et Prospective
La moitié des minoteries travaille en filière avec les principales coopératives de la région, ainsi que les agriculteurs. Certains développent et soutiennent des filières régionales ou françaises et d’autres
réfléchissent à travailler en filière avec des producteurs européens pour assurer une régularité des approvisionnements. Ces opérateurs trouvent correct la structuration de leur filière en général.
Plusieurs atouts et spécificités de ces opérateurs peuvent être cités pour faire face aux différents concurrents tels que :
La réactivité face aux nouvelles demandes dû à la taille plus ou moins grande de leur entreprise, à la proximité des magasins spécialisés, …
Une qualité, une gamme et une diversité des produits biologiques fabriqués Un historique fort dans la production biologique car les opérateurs rencontrés travaillent dans le
bio depuis 10 ans ou plus
Pour certains, le travail à la meule de pierre est une spécificité que beaucoup d’autres ne possèdent pas.
Les opérateurs interrogés nous ont tous répondu que d’ici 5 ans, la production biologique française aura
progressé et deviendra de plus en plus performante grâce au développement des recherches sur ce
mode de production. Pour cela, il faudra toujours une volonté politique, un développement plus fort de la communication. De plus, le développement des produits biologiques dans la Restauration Hors
Domicile (RHD) ne peut que favoriser ce développement. En revanche, beaucoup pense que les importations seront toujours aussi fortes notamment grâce ou à
cause de prix beaucoup plus faibles. Pourtant, importer paraît en contradiction avec la notion de biologique.
Les attentes de ce type d’opérateurs face à la production biologique de notre pays sont : Des volumes suffisants pour éviter de recourir aux importations
Une régularité dans la qualité des matières premières d’une année à une autre Des prix stables, corrects et au même niveau que les prix pratiqués en Europe
Une règlementation harmonisée avec les autres pays européens ni trop contraignante, ni trop
souple Et enfin une communication meilleure sur les productions biologiques de notre pays.
3) Les brasseries artisanales
4 outils de préparation artisanale ayant une activité en bio ont été identifiés dans notre région :
Brasserie artisanale du Bouffay à Carquefou (44), Brasserie artisanale de la Brière à Saint Lyphard
(44), Brasserie artisanale Mélusine à Chambretaud (85), Fabrique des bières d’Anjou à La Ménitré (49) Deux opérateurs ont une activité 100% bio, les deux autres sont mixtes. La brasserie Mélusine
développe seulement depuis janvier 2010 une activité biologique.
L’origine des principaux approvisionnements vient de la Bretagne pour la majorité des
opérateurs, ensuite la France puis l’Allemagne pour les importations. Ces opérateurs ont peu
de difficultés d’approvisionnement car ils sont organisés en filière. Seul un manque de volume
de houblon provoque des difficultés de
production mais ceci ne concerne pas tous les opérateurs.
Selon ces opérateurs, la concurrence sur les approvisionnements risque de croître si le
marché du biologique décolle dans la
production de la bière, ce qui n’est pas encore le cas.
La qualité et la facilité (proximité, réactivité) des approvisionnements sont les deux
principaux facteurs qui motivent les achats.
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Pôle Economie et Prospective
La plupart des brasseurs de la région travaille en filière dans la zone grand ouest pour assurer leurs approvisionnements. Ils estiment que leur filière est plutôt bien structurée et organisée en général.
La majorité des opérateurs de ce maillon souhaiterait recentrer leurs approvisionnements sur des zones plus petites. Ils estiment qu’une plus grande transparence du marché permettrait de faire diminuer les
prix d’achats.
Les principaux concurrents dans le domaine de la brasserie sont européens, et allemands avant tout.
Cette concurrence est présente depuis longtemps et historique mais depuis quelque temps, de plus en plus de brasseurs régionaux et nationaux se lancent dans la production biologique. De plus, ils risquent
d’être plus compétitifs si ce sont de gros opérateurs utilisant là aussi des volumes bien plus importants que les brasseurs de la région.
Pour les opérateurs, la règlementation devrait être unifiée à toute l’Europe et être toujours aussi rigide sur le cahier des charges de la production biologique. En effet, un allègement du cahier des charges fait
craindre aux opérateurs un fort développement des industriels de la bière se permettant de développer des gammes de produits biologiques à faibles coûts.
Pour d’autres opérateurs, ce sont les contrôles et les coûts de certification qui sont contraignants et qui
pèsent lourds sur leur entreprise.
Le marché 2010 est en augmentation pour les brasseurs de la région, et d’ici les années à venir, ils pensent qu’il y aura une augmentation de la production ce qui devrait permettre au consommateur
d’avoir une gamme de produits moins chers à l’achat. Pour une grande majorité, les prix des produits biologiques sont justifiés car ils sont locaux et résultats
d’un travail de qualité avec des matières premières chères et de qualité.
Les principaux circuits dans lesquels sont commercialisés les produits biologiques sont :
La vente directe au consommateur Les magasins spécialisés biologiques
La Grande et Moyenne Surface (GMS)
Les associations, les collectivités,… La majorité des clients de ces opérateurs se situent dans une zone départementale, et il est important
de noter que 75% des opérateurs estiment avoir des débouchés trop restreints. Pour certains, l’ancienneté et l’engagement dans le biologique est une preuve de confiance et de
réussite pour pouvoir fidéliser la clientèle.
Le développement de la bio dans les produits des brasseurs est en augmentation, surtout depuis cette
année. Certains opérateurs se lancent juste dans le bio et comptent bien mettre tout en œuvre pour
développer ce nouveau mode de production tant que la demande est présente. D’autres considèrent leur capacité de production correcte et ne souhaite pas l’augmenter pour rester des opérateurs « à taille
humaine ». Enfin, les autres souhaitent développer encore plus la production biologique de leur
entreprise en prospectant de nouveaux clients et en augmentant les volumes de production. Aucun opérateur n’a pour objectif la diminution ou l’arrêt de la production biologique au sein de sa société qui
reste un atout à l’heure actuel.
Les attentes des brasseurs face à la production biologique de notre pays sont :
L’augmentation de l’offre en céréales Une régularité et une qualité constante d’une année sur l’autre
Et enfin développer les filières biologiques de malt et de houblon notamment.
4) Les fabricants d’aliments pour bétail (FAB)
5 fabricants d’alimentation pour bétail travaillant du bio dans la région ont été repérés : Bio Nutrition
Animale (Bodin) à Mervent (85), Aliments Mercier à Beaulieu sous la roche (85), Samab à Courcité (53), Sanm à Vaiges (53), Petiot Gérard à Evron (53)
Les fabricants se situent essentiellement dans les départements de la Vendée et de la Mayenne, là où sont fortement présents les systèmes d’élevage. Trois de ces opérateurs sur les cinq sont entièrement
biologiques.
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Pôle Economie et Prospective
7 opérateurs travaillant avec les FAB et fabriquant des compléments alimentaires ont été identifiés : Techna à Coueron (44), Idéna à Sautron (44), Millenis à Nantes (44), Biomat à Legé (44), Prochimiat à
Vallet (44), Nutral à Chateauneuf sur Sarthe (49), Diétagro à Château Gontier (53)
L’origine des
approvisionnements est régionale et française, mais
parfois européenne (comme l’Italie, la Roumanie ou bien
la Hongrie). La plupart des opérateurs travaillent avec
les coopératives de la région
ainsi qu’avec les producteurs de grandes cultures
régionaux. Ces approvisionnements sont
gérés par des contrats et les
principaux fournisseurs sont réguliers.
Peu de problèmes sont rencontrés sur
l’approvisionnement en matières premières
biologiques sauf sur certaines matières comme le gluten de maïs ou bien encore la protéine de pomme
de terre. Les facteurs principaux motivant les achats sont la qualité de la matière première puis le prix.
Les fabricants de compléments alimentaires pour animaux s’approvisionnent en grande majorité à
l’étranger car ils utilisent beaucoup de matières premières non produites en France et en Europe
(sources de protéines) mais autorisés en agriculture biologique…jusqu’au 31 décembre 2011. Un problème se pose alors, car il n’y a pas ou peu de producteurs certifiés de ces matières premières
biologiques en France, dans l’Europe ainsi que dans le Monde. Certains produits biologiques existent, mais leurs utilisation à montrer que c’était des produits beaucoup moins performants que les produits
conventionnels.
La concurrence est plus ou moins présente selon que l’opérateur soit dans une filière organisée ou non:
Pour les opérateurs en filière, il n’y a pas de concurrence car ils travaillent pour leur propre filière (ils ont leurs approvisionnements, leurs débouchés)
Pour les opérateurs qui sont sur le marché biologique, la concurrence est forte et augmente avec le développement de ce marché et de nouveaux opérateurs qui s’engagent en bio.
Pour les opérateurs mixtes, la production biologique possède des coûts plus élevés dû tout d’abord à des prix de matières premières plus élevés qu’en conventionnel, la mise en place de camions de collecte
spécifiques au biologique et enfin à l’entretien correct des systèmes de production (nettoyage des systèmes entre la production conventionnelle et la production biologique).
Les principaux opérateurs estiment que la règlementation biologique est satisfaisante dans son ensemble, mais qu’elle ne doit pas être trop souple pour éviter le phénomène d’opportunisme lié à la
crise qui sévit dans le conventionnel. Les opérateurs estiment qu’il ne faut pas non plus augmenter les contraintes (comme par exemple la diminution à 0% de produits conventionnels dans les rations
animales biologiques) qui vont être très difficiles à réaliser.
Le marché biologique est en progression selon les opérateurs. Certains estiment que l’équilibre offre
demande devrait être atteint prochainement grâce aux nombreuses conversions qui se réalisent actuellement. Ils ne prévoient pas spécialement de surproduction. Cependant, c’est le consommateur
au bout de la filière qui fait la demande et il ne faut pas le négliger surtout en ces temps de crise économique. De plus, il faut pouvoir accompagner les conversions et pouvoir proposer des débouchés
suffisamment larges et diversifiés pour valoriser au mieux les produits biologiques.
30
Pôle Economie et Prospective
Pour ce qui est des prix des produits, de l’avis des opérateurs ils sont beaucoup trop élevés comparé à nos voisins européens. Mais face à l’augmentation des conversions, les opérateurs estiment qu’ils vont
se stabiliser même voir diminuer dans les 10 prochaines années.
Les clients des FAB sont les éleveurs de la région des Pays de la Loire qu’ils soient en filière avec les
principales coopératives ou non.
La plupart des opérateurs nous ont informé que l’activité biologique de leur entreprise était en développement avec pour tous une augmentation des volumes et pour certains des projets
d’investissements (matériels, moyens de production,…).
Les principales attentes qui ressortent sont :
Des matières premières en quantité et en qualité
Une proximité géographique pour les approvisionnements Des prix raisonnables
Limiter l’opportunisme dans le développement biologique.
5) Les huileries
Deux huileries avec une activité bio ont été repérées sur le territoire des Pays de la Loire : Huilerie Saint
Julien à Neuvy en Champagne (72), Huilerie La Vernoilaise à Vernoil (49). Une huilerie est entièrement biologique et une autre est mixte (bio et non bio).
Ces opérateurs s’approvisionnent exclusivement dans la région Pays de la Loire et surtout dans leur
département respectif. Les approvisionnements en grandes cultures biologiques concernent essentiellement le colza et le tournesol. Ils passent en général par des coopératives pour assurer une
qualité du grain optimale (humidité, impureté,…) mais peuvent parfois faire appel à des producteurs. Pour l’une des huileries, la difficulté pour trouver des fournisseurs était bien présente ainsi que pour
trouver des volumes satisfaisants. Les opérateurs ne pensent pas avoir de forte concurrence au niveau
régional, même si certaines huileries nationales vont développer des activités biologiques d’ici quelques années pour répondre à une demande du consommateur. Les industriels auront alors des coûts d’achat
de matières premières bien moins élevés grâce à de forts volumes de production. Le facteur principal qui motive l’achat d’approvisionnement pour ces opérateurs est avant tout la qualité
puis ensuite vient le prix. Le colza et le tournesol biologiques sont des cultures très difficiles à produire surtout d’un point de vue
climatique. En effet, les volumes produits
dépendent totalement du climat de l’année.
Les opérateurs estiment que la règlementation et la certification de la
production biologique française est
correcte. Elle répond à une demande du consommateur. Cependant, pour les
opérateurs travaillant de faibles volumes, cette certification et les contrôles ont un
coût trop élevé pour eux.
Le marché de l’huile biologique est en
développement et poursuivra son accroissement dans les années à venir.
31
Pôle Economie et Prospective
Néanmoins, les opérateurs espèrent que les prix des matières premières biologiques vont se stabiliser ou même diminuer car depuis 5 ans, aucune baisse des prix n’a eu lieu et cela pèse lourd sur les coûts
de production et la compétitivité de ces entreprises.
Les principaux clients sont :
La vente directe aux consommateurs
Les magasins spécialisés bio Les GMS
Ils se situent en majorité dans leur département respectif ainsi que dans la région. Pour eux, actuellement, les débouchés sont trop restreints.
Ces opérateurs travaillent de faibles volumes de production en biologique et assurent une certification
et une qualité des produits finis maximales. De plus, le travail local est un très bon moyen pour se faire
connaître et fidéliser une clientèle départementale ou même régionale.
Le développement de la bio est encourageant en général, mais les difficultés d’approvisionnement que rencontre les opérateurs réduisent cette progression surtout avec des matières premières difficiles à
produire à cause du climat.
Certains opérateurs vont se développer à l’avenir avec une prospection de nouveaux produits ainsi qu’une augmentation des volumes, d’autres n’ont pour l’instant pas les moyens d’investir et veulent
attendre de voir comment évolue l’agriculture biologique dans leur secteur.
Les principales attentes de ces opérateurs sont : Des prix raisonnables
Une qualité et une régularité des volumes des cultures utilisées.
6) Les autres opérateurs travaillant autour du grain bio
11 opérateurs fabricant des produits biologiques à partir de grains bio ont été identifiés :
La Mie Câline à Saint Jean de Monts (85)
Les brioches Sicard à Saint Jean de Beugné (85) Pasquier à Fontenay le Comte (85)
Pasquier à Les Cerqueux (49) Biofournil à Puiset Doré (49)
Foucteau à Avrillé (49) BPA à Sainte Gemmes sur Loire (49)
Nature et Compagnie à Vallet (44)
Pain Virgule à Le Landreau (44) Catel Roc à Treillières (44)
La Sablésienne à Sablé sur Sarthe (72). 2 des 11 opérateurs répertoriés sont exclusivement biologiques, les autres étant mixtes.
La plupart des approvisionnements proviennent des opérateurs de la région des Pays de la Loire et de la France (en particulier des meuniers). Les importations sont toutefois présentes, surtout pour des
produits que notre pays ne produit pas forcément ou par manque de volume et de qualité. Ces opérateurs n’ont aucun problème et aucune difficulté à trouver des fournisseurs.
Les matières premières que les opérateurs ont du mal à trouver en quantité sont en général des
arômes naturels, des épices, des farines typées spécifiques,… .Cela reste cependant des produits bien
spécifiques qui ne sont pas ou peu produits en France. Pour les 3/4 des opérateurs enquêtés, la qualité des approvisionnements reste le facteur principal qui
motive l’achat suivi du prix. La moitié des opérateurs souhaiteraient recentrer leur approvisionnement sur une zone plus petite.
Pour l’ensemble des opérateurs, une plus grande transparence du marché des approvisionnements
serait le facteur principal pour faire diminuer les coûts d’approvisionnement.
Tous les opérateurs pensent que la concurrence dans leur secteur d’activités va largement progresser dans les 5 ans à venir. En effet, le marché biologique est un marché de plus en plus porteur et de plus
en plus d’industriels s’y engagent.
32
Pôle Economie et Prospective
Pour être plus compétitif et exister face aux concurrents, les opérateurs devront augmenter leur volume de production pour pouvoir limiter les coûts d’achats des matières premières et avoir des coûts de
production et logistiques optimums.
Tous les opérateurs sont satisfaits de la règlementation actuelle en vigueur dans notre pays. Certes il y
a de fortes contraintes, mais c’est ce qu’il faut pour assurer un produit biologique de qualité. Pour ces opérateurs, le label AB est un gage de confiance et de sérieux pour le consommateur français.
Les opérateurs estiment que le marché biologique est un marché porteur actuellement. De plus, les GMS et la RHD s’intéressent de plus en plus aux produits biologiques, cela permettra de mieux
développer les filières avec de meilleurs débouchés. Les industriels s’intéressent eux aussi de plus en plus à la production biologique et cela ne peut
qu’augmenter l’offre mais la plupart des opérateurs pensent que l’offre n’arrivera pas à égaler la
demande même si l’écart se réduit sérieusement. Cependant, certains opérateurs pensent que le bio restera un marché de niche à cause de prix à la
consommation bien trop élevés.
Les principaux clients de ces opérateurs sont :
Les magasins spécialisés bio
Les Grandes et Moyennes Surfaces Les grossistes spécialisés bio
La restauration collective D’autres transformateurs/préparateurs
Un peu d’exportations Tous les opérateurs arrivent à répondre à la demande de leurs différents clients. Ces clients se situent
en grande majorité dans la France et dans une moindre mesure dans les pays voisins européens.
La moitié des opérateurs estime avoir des débouchés trop restreints quand l’autre moitié possède des débouchés suffisamment larges et diversifiés.
La plupart des opérateurs dispose d’une gamme de produits de qualité et répondant à une demande
spécifique des consommateurs. La production biologique est perçue comme une production sérieuse et
fiable en France. Les moyens de production mis en œuvre pour fabriquer les produits biologiques sont mis en avant aussi (comme la production au levain pour certains, la production sans gluten pour
d’autres, …). De plus, beaucoup d’opérateurs réfléchissent à mettre en place de véritables filières pour pouvoir
assurer leurs approvisionnements et une meilleure gestion des prix tout au long de la filière.
Les principaux opérateurs pensent que le bio va connaître une croissance régulière durant les années à
venir pour se stabiliser par la suite. Toutefois, ce développement dépendra des politiques nationales et
européennes. La plupart espère que les forts volumes attendus soient transformés en produits biologiques de qualité comme actuellement et non en produits « biologiques industriels » de mauvaise
qualité. Le biologique doit rester avant tout un produit de qualité et une communication sur ces produits plus intense serait à développer dans notre pays.
Les 3/4 des opérateurs envisagent de développer leurs activités biologiques en augmentant les volumes
de production, en développant de nouveaux produits, en investissant dans de nouveaux moyens de production et en prospectant de nouveaux clients.
Les principales attentes de ces opérateurs sont :
Un sérieux des acteurs dans la production de leurs produits (qualité)
Une diversification des produits biologiques (offre plus large) Des créations de filières à maîtriser de la production à la distribution
Une augmentation des acteurs biologiques dans notre pays Une meilleure valorisation des produits biologiques.
Des prix raisonnables (pour le producteur et pour le consommateur) Une règlementation efficace et égale face aux autres pays.
33
Pôle Economie et Prospective
C. L’analyse de la filière grandes cultures bio
1) Tableau forces – faiblesses
Forces Faiblesses
Pays de la Loire : grande région
française de production de grandes cultures bio, diversité des
productions, présence d’un nombre
important d’opérateurs utilisateurs de grains bio
Structuration de filières
d’approvisionnement pour une partie des opérateurs
Des opérateurs se démarquent par
des produits spécifiques ou des
méthodes de travail spécifiques
Coûts de production élevés en production en France
Conseil technique à améliorer en production
Les agriculteurs du conventionnel en difficulté se
tournent vers le bio (le bio ne doit pas pallier les problèmes du conventionnel)
Manque de grandes cultures en quantité et qualité
(taux de protéine…)
Irrégularité de la qualité des matières premières bio
Production très fortement dépendante du climat
Zone d’approvisionnement souvent trop large (souhait
de recentrer) Beaucoup de produits importés par manque de
volume et prix moins élevés qu’en France
Présence d’opérateurs avec des débouchés trop
restreints
Opportunités Menaces
Arrivée de nouveaux opérateurs, des
gros industriels permettant le
développement de l’offre des produits bio à grande échelle
Atteindre 20 % de produits bio dans
les repas en 2012 en restauration
collective Les GMS se sont engouffrées sur le
marché bio : permet de rendre les
produits bio accessibles à un plus grand nombre
Intérêt fort des consommateurs pour
les problématiques
environnementales, santé, bien être. On sent un véritable tournant dans
les habitudes alimentaires Saisir l’opportunité de la restauration
collective pour apprendre à nos
enfants à mieux manger. Ce seront les consommateurs de demain
Arrivée de nouveaux opérateurs, des gros industriels
avec des volumes importants face aux petits
opérateurs régionaux historiques Suspicion sur les produits bio importés : avoir une
lisibilité sur ce qui se fait à l’étranger
Démocratisation des produits bio par les GMS en
proposant des prix bas cassant les filières de
production historique
2) L’analyse de la filière
L’utilisation de grains bio est large et on dispose d’un panel important d’opérateurs sur notre territoire. Pour une grande part, la problématique de l’approvisionnement se pose. Un certain nombre
d’opérateurs ont mis en place des filières d’approvisionnement dans la région ou en France et même en développent dans d’autres pays européens. Mais globalement, les opérateurs manquent de grains bio
en quantité et qualité. Egalement, les zones d’approvisionnement sont étendues et nécessitent d’être
recentrées pour optimiser les coûts logistiques.
Jusqu’alors, les opérateurs ayant une activité en bio étaient plutôt des outils de petite taille. L’arrivée aujourd’hui de gros industriels sur ce marché pose question. Effectivement, ils vont permettre
d’accroître l’offre en bio mais risquent aussi de déstabiliser l’activité des acteurs déjà présents sur ce marché.
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Pôle Economie et Prospective
Aujourd’hui, les grandes cultures bio françaises manquent en quantité que ce soit en alimentation animale, et donc freinant le développement des monogastriques, ou pour les autres utilisations des
grains bio. Les importations pallient le manque. Les opérateurs ont également recours aux importations pour les prix plus bas pratiqués en Europe ou pour une recherche de qualité non trouvée en France.
Globalement, les opérateurs se réjouissent du développement des conversions et semblent confiants
sur le développement de la production. Toutefois, il paraît nécessaire que l’offre évolue en adéquation avec la demande. Et les opérateurs manifestent des incertitudes quant à l’évolution de la demande.
Celle-ci sera fortement dépendante de la communication sur les produits bio, des prix à la consommation, de la volonté politique et des circuits de distribution (RHD, GMS…). Ils s’interrogent
aussi sur l’évolution des importations. Si les prix à la production en France restent élevés comparé à d’autres pays européens, les importations ne faibliront pas.
Les opérateurs ont exprimé des attentes par rapport au manque de volumes de grandes cultures mais
aussi sur la qualité qui peut être jugée insatisfaisante ou irrégulière d’une année sur l’autre. Un certain nombre craint les opportunistes qui s’engouffrent sur le créneau bio par intérêt. Ils
appréhendent aussi l’arrivée de gros industriels qui risquent de les déstabiliser. Ils souhaitent que l’offre en produits bio soit plus diversifiée et que les prix soient plus « raisonnables »
en France .
Il est également indispensable de poursuivre la structuration des filières bio nécessaire pour une bonne adéquation offre – demande et pour valoriser au mieux la production.
4) Les enjeux à relever
Au vu du constat et de l’analyse des filières grandes cultures biologiques en Pays de la Loire, différents enjeux à relever émergent à chaque niveau de la filière.
Les enjeux à relever au niveau des exploitations
Les coûts de production sont élevés et des progrès techniques sont à mener. Le conseil technique
existe mais il nécessite d’être amélioré.
La recherche en grandes cultures bio doit se développer pour parfaire la technicité en bio et travailler la
qualité qui peut être jugée insatisfaisante par les industriels.
Les conversions doivent se poursuivre mais elles requièrent un accompagnement et doivent être en relation avec la demande.
Les enjeux à relever au niveau de l’aval
L’arrivée de « gros » industriels sur le marché bio interrogent et inquiètent les opérateurs historiques de la bio. Ces nouveaux opérateurs vont permettre d’accroître l’offre en produits bio mais quelle stratégie
vont-ils adopter ? Vont-ils faire appel aux importations ou développer l’approvisionnement local ?
Comment vont-ils développer leurs marchés ? A côté, les petits opérateurs historiques n’ont pas les mêmes coûts mais doivent mettre en avant leur
savoir faire, leurs spécificités, fidéliser leurs fournisseurs et leurs clients pour maintenir leur activité.
Il paraît nécessaire d’optimiser les zones d’approvisionnement afin de limiter les coûts logistiques et être plus compétitifs.
Un nombre important d’opérateurs juge avoir des débouchés trop restreints. L’enjeu est de diversifier ses clients afin de ne pas dépendre d’un seul ou de 2 clients.
Les enjeux à relever au niveau de la filière
Des filières d’approvisionnement se sont structurées entre les producteurs et les opérateurs mais un
certain nombre d’opérateurs n’en a pas mis en place et doit supporter la concurrence croissante. La
structuration des filières est à poursuivre en allant le plus loin possible jusqu’à la distribution.
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Pôle Economie et Prospective
La communication n’est pas suffisante en bio : communiquer sur ce qu’est la bio, sur les produits bio est une nécessité.
Les grandes cultures bio sont fortement importées. De la lisibilité sur ces produits importés paraît
essentiel. Pourquoi les prix sont plus bas ailleurs en Europe, comment sont ils produits, quelle est
l’application de la réglementation…. ?
L’enjeu de la RHD est à relever pour les grandes cultures bio comme pour les autres productions bio. Et ce circuit de distribution est une opportunité à saisir pour accroître la demande.
Des aides, des moyens doivent être mis en place pour accompagner, structurer la filière.
Egalement, des moyens pour la recherche, la création de pôle de recherche devraient être appréhendés en grandes cultures bio.
36
Pôle Economie et Prospective
Schéma de filière grande cultures
Transformation
primaire
Transformation
secondaire
GMS
Consommateurs
Centrale d’achat
FAB
Bio
nutrition
animale 85,
Nutral,
Techna 44,
SANM 53
Raoul
Mercier 85
….
Distribution
CAVAC 85
Meuneries
Giraudineau 44, Planchot 85, Suire 44,Trottin 72,
Moulin de Sarre 49, Blin 53, la Deme 72
Huilerie
Huilerie St
Julien
72
Huilerie
Vernolaise
49
40
%
TERRENA 44
Brasserie
Artisanale
du
Bouffay44,
Brière 44,
Mélusine
85,
D’Anjou
49.
Collecte
Autres collecteurs hors région
Exploitants
Importations
Exportations
Semenciers
Limagrain
49
Benoist Sem
72
Bejo graines
49
René Briand
44,…
Structures
d’approvisionnement
Autres IAA COVI 44,
Nature et
compagnie 44
Sablesienne
72,…
Vente directe
Magasins
spécialisés
50
%
Boulangers, Biscuiteries, Pâtisseries
GIE Pasquier 49,
United Biscuits 44
BPA 49
Biofournil 49
Brioches Sicard 85
…..
RHD, Collectivités
Production
900 exploitations
17 800 hectares
Organismes collecteurs
Fabrication d’aliments à la
ferme
Structures d’approvisionnement
Agralys Bio 41, Agrial 14, SA Pinault bio 17
Aliment bétail Grain
Pain
Importations
Exportations Grossistes, Négociants, MIN, Minoterie Château 53 et Girardeau 44, le grenier
d’Epeautre 53
Intermédiaire non
obligatoire
Filière courte
CAPL 49
CAM 53
Pôle Economie et Prospective
5) Conclusion
Un tournant s’opère sur la bio en France : le consommateur recherche davantage des produits bio, les
conversions en production agricole se multiplient, le nombre d’opérateurs ayant une part de son activité
en bio s’accroît et la GMS s’est engouffrée sur ce marché. Les Pays de la Loire participent activement à ce développement au niveau de la production agricole et des opérateurs. Toutefois, la production
agricole et la consommation de produits bio restent encore minimes. Un fait important à noter sur le marché bio en France est l’arrivée de gros opérateurs. Ils représentent
à la fois une opportunité pour la bio en développant l’offre de façon importante mais aussi une menace,
avec leurs gros volumes, pour les petits opérateurs historiques de la bio qui y voient une « industrialisation » de la bio. La question est de savoir quelle stratégie ces nouveaux opérateurs vont-
ils adopter : vont-ils se positionner sur un approvisionnement local ou développer les importations, et quelle sera leur capacité de vente et à développer des marchés ? C’est un des enjeux majeur pour les
filières bio françaises aujourd’hui.
La consommation de produits plus « verts » est enclenchée et devrait augmenter. Mais « plus vert » ne
veut pas forcément dire bio. L’offre de produits verts est large et le bio n’en est qu’un fragment. Aussi, si l’augmentation de la consommation de produits verts est une certitude, quelle sera la part du bio ?
Souvent un produit bio dit produit plus cher pour une partie des consommateurs qui se tournent préférentiellement vers une offre alternative qui répond à leurs préoccupations plus « vertes » mais se
trouvant à un prix moins onéreux que le bio. Pourtant, certains diront que manger bio c’est manger
autrement sans que ça coûte plus cher. Mais cela nécessite d’apprendre au consommateur à manger différemment.
Ainsi, la part de marché des produits bio dépendra de l’évolution de notre agriculture bio en France, du
rôle des opérateurs français engagés en bio, de la volonté de l’Etat et de la communication réalisée sur la consommation de produits bio.
Le choix peut être de garder une bio de niche avec une offre certes aux coûts plus élevés mais qui
garde son éthique et la volonté de payer justement ses agriculteurs. Il est possible aussi de proposer au consommateur des produits bio accessibles à tous en quantité avec un prix plus abordable. Pour y
parvenir plusieurs options se dessinent. On peut, par les importations, développer une bio de masse accessible à tous et les produits bio français en répondant à des exigences plus strictes restent une
niche avec un label spécifique. Ou, on se donne les moyens de développer en France une bio à grande
échelle qui serait accessible à tous les consommateurs mais sans léser les agriculteurs : moyens financiers de l’Etat, moyens techniques dans les exploitations, appui des opérateurs, structuration de
filière … sans oublier l’accompagnement des agriculteurs à aller vers la bio. Que veut-on pour notre agriculture bio et nos filières bio françaises ?
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Pôle Economie et Prospective
Document réalisé par Christine Goscianski, avec l’appui de Gwendal Chollet (stagiaire) sur la partie grandes cultures. Nous remercions l’ensemble des opérateurs et agriculteurs enquêtés pour le temps qu’ils nous ont accordé, indispensable à la réalisation de ce travail.
Pôle Economie et Prospective
Contacts :
Pôle Economie et Prospective des Chambres d’agriculture des Pays de la Loire : Responsable et chargé d’études : Pierre-Yves AMPROU Tél. 06 48 38 45 15 Mail : [email protected] (Angers - La Roche/Yon)
Chargés d’études : Gilles LE MAIGNAN Tél. 02 53 46 61 70 Mail : [email protected] (Nantes) Michel BLOURDE Tél. 02 41 96 75 05 Mail : [email protected] (Angers) Eliane MORET Tél. 02 43 67 37 09 Mail : [email protected] (Laval) Pascale LABZAE Tél. 02 43 29 24 28 Mail : [email protected] (Le Mans) Christine GOSCIANSKI Tél. 02 41 18 60 57 Mail : [email protected] (Angers)