124
REPUBLIQUE DU NIGER REPUBLIQUE DU NIGER REPUBLIQUE DU NIGER REPUBLIQUE DU NIGER Fraternité-Travail-Progrès MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE Etablissement Public à caractère Administratif Direction de la Coordination et du Développement de la Statistique Mercredi 4 juin 2008 Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques (Rapport final) Avec l’appui du PARSEP Par : Ali Madaï Boukar, ([email protected] ) Ingénieur Statisticien Economiste, Consultant Tél.(00227) 96 96 71 51/ 20 72 35 60 Juin 2008

Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

REPUBLIQUE DU NIGERREPUBLIQUE DU NIGERREPUBLIQUE DU NIGERREPUBLIQUE DU NIGER

Fraternité-Travail-Progrès

MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

INSTITUT NATIONAL

DE LA STATISTIQUE Etablissement Public à caractère Administratif

Direction de la Coordination et du Développement de la Statistique

Mercredi 4 juin 2008

Etude sur l’harmonisation des

méthodes statistiques

(Rapport final)

Avec l’appui du PARSEP

Par : Ali Madaï Boukar, ([email protected])

Ingénieur Statisticien Economiste, Consultant

Tél.(00227) 96 96 71 51/ 20 72 35 60

Juin 2008

Page 2: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

2

Sommaire

LISTE DES TABLEAUX_____________________________________________________ 7

INTRODUCTION __________________________________________________________ 8

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION _________________________________________ 9

II. OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS_________________________________ 10

2.1. OBJECTIF GENERAL_____________________________________________________ 10

2.2. OBJECTIF SPECIFIQUE __________________________________________________ 10

2.3. RESULTATS ATTENDUS __________________________________________________ 10

III. DEMARCHE DE LA CONSULTATION____________________________________ 11

3.1. PRINCIPES REGISSANT L’ELABORATION D’UN MANUEL SUR L’HARMONISATION DES METHODES STATISTIQUES _________________________ 11

3.2. NECESSITE D’HARMONISER LES CONCEPTS ET METHODES STATISTIQUES SUR LE PLAN NATIONAL ET INTERNATIONAL ______________ _________________ 12

3.3. ECHANGES AVEC LES PRODUCTEURS DES DONNEES DU SYSTEME STATISTIQUE NATIONAL, INVENTAIRE DES METHODOLOGIES STATISTIQUES SPECIFIQUES _______________________________________________________________ 13

3.4. ANALYSE CRITIQUE DES METHODOLOGIES ET LEÇONS A PPRISES________ 13

3.5. PROPOSITIONS D’HARMONISATION ET D’AMELIORATION DES METHODES POUR UNE MEILLEURE QUALITE DU SYSTEME DE PRODUCTION STATISTIQUE 14

IV. ANALYSE DES METHODOLOGIES DES OPERATIONS STATISTIQUES DANS LE SYSTEME STATISTIQUE NATIONAL ____________________________________ 15

4.1. COLLECTE DE DONNEES ET ENQUETES __________________________________ 17 4.1.1. Méthodologies de collecte d’enquêtes ménages_______________________________________ 17 4.1.2. Méthodologies de collecte d’enquêtes ménages : mise en œuvre de la méthode des quotas pour les échantillons faibles non aléatoires ou à choix raisonné. ______________________________________ 24 4.1.3. Méthodologie de collecte de l’Enquête sur la Prévision et l’Estimation des Récoltes (EPER)____ 24

V. ANALYSE ET ELABORATION DES INDICATEURS _________________________ 30

5.1. INDICATEURS DE PAUVRETE ____________________________________________ 30 5.1.1. Les indicateurs de la famille de Foster, Green et Thorbecke (FGT) sur l’incidence, la profondeur et la sévérité de pauvreté ________________________________________________________________ 30 5.1.2. Analyse des méthodologies en vigueur au Niger et propositions d’harmonisation et d’amélioration des mesures de la pauvreté et des inégalités _______________________________________________ 31

5.2. LES INDICATEURS MACROECONOMIQUES ET DE LA COMP TABILITE NATIONALE ________________________________________________________________ 36

5.2.1. Approches méthodologiques de calcul du PIB ________________________________________ 37 5.2.2. La conjoncture_________________________________________________________________ 45 5.2.3. Statistiques du commerce extérieur _________________________________________________ 52 5.2.4. Programme de Comparaison International ___________________________________________ 54 5.2.5. Statistiques monétaires et financières _______________________________________________ 56

5.3. LES STATISTIQUES DES RESSOURCES ANIMALES_________________________ 59 5.3.1. Estimation des effectifs du cheptel _________________________________________________ 59 5.3.2. Production totale de viande (contrôlée et non contrôlée) ________________________________ 60 5.3.3. Production totale de lait__________________________________________________________ 61 5.3.4. Production totale des cuirs et peaux ________________________________________________ 61 5.3.5. Autres indicateurs des ressources animales ___________________________________________ 62 5.3.6. Amélioration des principes de projection démographique des cheptels et des méthodes de calcul des paramètres de croît du cheptel__________________________________________________________ 62

Page 3: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

3

5.4. LES STATISTIQUES AGRICOLES__________________________________________ 64 5.4.1. Méthodologie de prévision des récoltes et d’évaluation de la production agricole _____________ 64 5.4.2. Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers___________________________ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier__________________________________________ 66 5.4.4. Le passage du bilan céréalier au bilan alimentaire _____________________________________ 66 5.4.5. Les propositions d’amélioration : __________________________________________________ 67 5.4.6. Harmonisation des méthodes de calcul sur les prix des produits agricoles : le Système d’Information sur les Marchés Agricoles _____________________________________________________________ 68

5.5. LES STATISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIALES ____________________ 71 5.5.1. La couverture vaccinale__________________________________________________________ 71 5.5.2. Le pourcentage des accouchements assistés par du personnel médical qualifié / personnel formé_ 72 5.5.3a. Le taux de séroprévalence chez les adultes __________________________________________ 73 5.5.3b. Le taux de séroprévalence des sites sentinelles _______________________________________ 74 5.5.4. Le taux d’alphabétisation_________________________________________________________ 76 5.5.5. Le taux d’achèvement scolaire, le taux de survie au cycle de base 1 et le coefficient d’efficacité : 77 5.5.6. Le taux brut de scolarisation et le taux net de scolarisation_______________________________ 82 5.5.7. Méthodologie de calcul du taux de couverture national des besoins en eau potable en milieu rural 83 5.5.8. La couverture nationale des besoins en eau potable en milieu urbain _______________________ 85 5.5.9. Le taux de desserte en milieu urbain (SEEN) _________________________________________ 85 5.5.10. Taux d’accès à l’eau potable (TAEP):______________________________________________ 86 5.5.11. Méthodologie de calcul du taux d’électrification _____________________________________ 86 5.5.12. Méthodologie de calcul de la couverture en électricité _________________________________ 87 5.5.13. Méthodologie de calcul du taux d’accès à l’électricité _________________________________ 87 5.5.14. Méthodologie de calcul du taux de couverture géographique ____________________________ 88 5.5.15. Méthodologie de calcul du taux d’électrification _____________________________________ 88 5.5.16. Les modalités de calcul du taux de couverture, taux de desserte et taux d’accès _____________ 88 5.5.17. Le taux de satisfaction des usagers des services de l’administration_______________________ 90 5.5.18. Les statistiques de l’emploi et du marché du travail ___________________________________ 90 5.5.19. Le taux d’accès en infrastructures d’assainissement de base_____________________________ 93 5.5.20. Le taux de couverture en infrastructures sanitaires ____________________________________ 93 5.5.21. L’Indice de Bonne Gouvernance (IBG)_____________________________________________ 93 5.5.22. Proportion des mariages précoces _________________________________________________ 94 5.5.23. Proportion des enfants travailleurs dans la population active ____________________________ 95 5.5.24. Proportion des prévenus jugés dans les délais ________________________________________ 97 5.5.25. Taux d’accès des ménages/individus à la microfinance ________________________________ 98 5.5.26. Les projections démographiques de la population____________________________________ 100

5.6. INCOHERENCES AU NIVEAU DES INDICATEURS DE SUIV I DES PROGRAMMES AVEC LES PARTENAIRES : Expériences de l’UNFPA, de l’UNICEF et du PNUD_____ 101

5.6.1. Expériences avec l’UNFPA______________________________________________________ 101 5.6.2. Expériences avec l’UNICEF _____________________________________________________ 102 5.6.3. Expériences avec le PNUD ______________________________________________________ 102

VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATION_________________________________ 103

���� VII. REFERENCES DOCUMENTAIRES_________________________________ 105

ANNEXE 1: FICHES DE PRESENTATION DE QUELQUES INDICATEURS NECESSITANT UNE HARMONISATION OU UNE AMELIORATION____________ 108

1.1. Démographie et social (Education, Santé, Secteurs sociaux) ___________________ 108

1.2. Développement rural ___________________________________________________ 114

1.3. Pauvreté, Economie, Emploi_____________________________________________ 115

ANNEXE 2: LISTE DES PERSONNES RENCONTREES _______________________ 118

ANNEXE 3: LISTE DES PARTICIPANTS A L’ATELIER TECHNIQUE DE VALIDATION TENU DU 14 AU 15 MAI 2008 A NIAMEY (AFRICA HALL)________ 120

Page 4: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

4

ANNEXE 4: TERMES DE REFERENCE DE L’ETUDE SUR L’HARMONISATION DES METHODES STATISTIQUES ______________________________________________ 122

Page 5: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

5

SIGLES ET ABREVIATIONS

ANPE AGENCE NATIONALE POUR LA PROMOTION DE L’EMPLOI AFRISTAT OBSERVATOIRE STATISTIQUE DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE

AFRITAC CENTRE REGIONAL D’ASSISTANCE TECHNIQUE EN AFRIQUE BAD BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT BCEAO BANQUE CENTRALE DES ETATS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST

BDP BALANCE DES PAIEMENTS BCG BACILLE CALMETE GUERIN

BIT BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL BTP BATIMENT ET TRAVAUX PUBLICS

CAF COUT ASSURANCE FRET CEDEAO COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST CHAPO CALCUL HARMONISE DES PRIX PAR ORDINATEUR

CI COURS D’INITIATION CIERPA CENTRE INTERNATIONAL DE RECHERCHE SUR LES POPULATIONS AFRICAINES

CM2 COURS MOYEN DEUXIEME ANNEE CNEDD CONSEIL NATIONAL DE L'ENVIRONNEMENT POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE CNS CONSEIL NATIONAL DE LA STATISTIQUE

CPD COUNTRY PRODUCT DUMMY CRDI CENTRE DE RECHERCHE SUR LE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL

CSI CENTRE DE SANTE INTEGRE CUN COMMUNAUTE URBAINE DE NIAMEY

DCDS DIRECTION DE LA COORDINATION ET DU DEVELOPPEMENT DE LA STATISTIQUE DDE DIRECTION DEPARTEMENTALE DE L'ENVIRONNEMENT DER DIRECTION DES ENQUETES ET DES RECENSEMENTS DE L’INS

DGE DIRECTION GENERALE DE L’ECONOMIE DGEPD DIRECTION GENERALE DE L’EVALUATION DES PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT

DSA DIRECTION DES STATISTIQUES AGRICOLES DSEDS DIRECTION DES STATISTIQUES ET DES ETUDES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIALES DE L’INS DSEE DIRECTION DES STATISTIQUES ET DES ETUDES ECONOMIQUES DE L’INS

DSBE DEGRE DE SATISFACTION DES BESOINS ESSENTIELS DTC DIPHTERIE COQUELUCHE TETANOS

EACG EQUIPE APPUI CONSEIL BONNE GOUVERNANCE CROISSANCE MIEUX REPARTIE- PNUD EDS ENQUETE DEMOGRAPHIQUE ET DE SANTE

EDSN-MICS3 TROISIEME ENQUETE DEMOGRAPHIQUE ET DE SANTE ET A INDICATEURS MULTIPLES ENBC ENQUETE NATIONALE SUR LE BUDGET ET LA CONSOMMATION DES MENAGES EPA ETABLISSEMENT PUBLIC A CARACTERE ADMINISTRATIF

EPER ENQUETE PREVISION ET ESTIMATION DES RECOLTES ERETES EQUILIBRE RESSOURCES EMPLOIS DU TABLEAU D'ENTREE SORTIE

FAB FRANCO A BORD FAO ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE FBCF FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE

FGT FOSTER GREER THORBECKE FMI FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL

IHPC INDICE HARMONISE DES PRIX A LA CONSOMMATION IHPI INDICE HARMONISE DES PRIX A LA PRODUCTION

IMF INSTITUTION DE LA MICROFINANCE INS INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE IPI INDICE DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE

MCC MILLENIUM CHALLENGE CORPORATION MDA MINISTERE DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE

Page 6: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

6

MEN MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE NEPAD NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE

NIGELEC SOCIETE NIGERIENNE D'ELECTRICITE OMD OBJECTIF DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT OMS ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE

ONAPAD OBSERVATOIRE NATIONAL DE LA PAUVRETE ET DU DEVELOPPEMENT HUMAIN DURABLE ONG ORGANISME NON GOUVERNEMENTAL

OPVN OFFICE DES PRODUITS VIVRIERS DU NIGER OSCE OFFICE DES STATISTIQUES DE LA COMMUNAUTE EUROPEENNE

PARSEP PROJET D'APPUI REGIONAL AUX CADRES NATIONAUX DE SUIVI EVALUATION DES STRATEGIES DE REDUCTION DE LA PAUVRETE

PCI PROGRAMME DE COMPARAISON INTERNATIONALE

PE PROBABILITES EGALES PEM POINT D'EAU MODERNE PESR PROBABILITES EGALES SANS REMISE

PEV PROGRAMME ELARGI DE VACCINATION PIB PRODUIT INTERIEUR BRUT

PPA PARITE DU POUVOIR D'ACHAT PTF PARTENAIRE TECHNIQUE ET FINANCIER

QUIBB QUESTIONNAIRE UNIFIE DES INDICATEURS DE BASE DU BIEN-ETRE RGAC RECENSEMENT GENERAL DE L'AGRICULTURE ET DU CHEPTEL RGPH RECENSEMENT GENERAL DE LA POPULATION ET DE L'HABITAT

SCN SYSTEME DE COMPTABILITE NATIONALE SDRP STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT ACCELERE ET DE REDUCTION DE LA PAUVRETE

SGDD SYSTEME GENERAL DE DIFFUSION DE DONNEES SIFIM SERVICE D'INTERMEDIATION FINANCIERE INDIRECTEMENT MESUREE SIMA SYSTEME D'INFORMATION SUR LES MARCHES AGRICOLES

SMART SPECIFIQUE, MESURABLE, ACHIEVABLE, RELEVANT, TIME BOUND SNDS STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT DE LA STATISTIQUE

SNIS SYSTEME D'INFORMATIONS SANITAIRES SP/SRP SECRETARIAT PERMANENT DE LA STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE

SRP STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE SSN SYSTEME STATISTIQUE NATIONAL SYDONIA SYSTEME DOUANIER AUTOMATISE

TOFE TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES DE L’ETAT UEMOA UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE

UGP UNITE DE GESTION DE PROJET UML UNITE DE MESURE LOCALE UNFPA FONDS DES NATIONS UNIES POUR LA POPULATION

UNICEF FONDS DES NATIONS UNIES POUR L'ENFANCE UP UNITE PRIMAIRE DE SONDAGE

US UNITE SECONDAIRE DE SONDAGE ZD ZONE DE DENOMBREMENT

Page 7: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

7

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 RECAPITULATIF DES METHODES STATISTIQUES EXAMINEES ET INDICATEURS Y AFFERENTS TABLEAU 2 REPARTITION DES STRATES D’ECHANTILLONNAGE PAR REGION (EDSN-MICS3) TABLEAU 3 EVOLUTION DE LA PRODUCTION CONTROLEE DU MIEL DE LA REGION DE TILLABERY TABLEAU 4 BALANCE DES PAIEMENTS, SOURCES DE DONNEES TABLEAU 5 TAUX DE CROIT DES ESPECES ANIMALES TABLEAU 6 POIDS DES CARCASSES ET DES ABATS PAR ESPECE TABLEAU 7 PARAMETRES LACTATION ET UBT PAR ESPECE TABLEAU 8 METHODE DE CALCUL DU TAUX DE COUVERTURE DES BESOINS CEREALIERS TABLEAU 9 LES GROUPES D’ALIMENTS ET DE PRODUITS RETENUS POUR LE BILAN ALIMENTAIRE TABLEAU 10 ILLUSTRATION DU CALCUL DU COEFFICIENT D’EFFICACITE

Page 8: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

8

INTRODUCTION

Le développement de la statistique nécessite une meilleure coordination des interventions des producteurs de données ; ce qui constitue un maillon fort dans le suivi permanent des activités économiques nationales car soutenant leur élaboration, leur mise en œuvre et leur suivi évaluation. En effet, la gestion de l’économie et la mise en œuvre des politiques de réformes économiques et sociales actuelles, notamment la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP) nécessitent la disponibilité d’informations statistiques régulières et fiables permettant d’apprécier les effets et impacts des politiques et stratégies mises en œuvre sur les populations bénéficiaires.

A cet égard, conscient du fait que la collecte, l’analyse et la diffusion de l’information statistique dans un pays, est une condition nécessaire pour concevoir des cadres de politiques et de programmes applicables, durables et cohérents, le gouvernement a décidé de réformer le Système Statistique National (SSN) pour le rendre performant et apte à répondre aux besoins présents et futurs. C’est à juste titre que la loi n° 2004-011 du 30 mars 2004, portant sur l’organisation de l’activité statistique et créant un Institut National de la Statistique (INS), a été votée. Par ailleurs des directions des statistiques ont été progressivement mises en place dans la plupart des ministères sectoriels pour afficher la volonté de développer les statistiques sectorielles et les données de source administrative.

Ce nouveau cadre institutionnel est propice à une meilleure consultation et concertation des acteurs du SSN, en vue d’améliorer la couverture thématique et géographique ; ainsi que la qualité du système de production de l’information statistique au profit des utilisateurs, dans un contexte également marqué par une extension régionale de l’INS. Ainsi, pour s’inscrire dans cette dynamique de l’amélioration progressive de l’organisation du SSN, la présente étude doit permettre de disposer d’un manuel d’harmonisation des méthodes statistiques, un des instruments de coordination statistique que l’INS par le canal de sa Direction de la Coordination et du Développement de la Statistique (DCDS), ambitionne de développer dans cette nouvelle ère de programmation pluriannuelle des activités du SSN à travers la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement de la Statistique (SNDS).

A cet égard, le présent document est destiné à :

• Présenter les méthodes d’élaboration des opérations statistiques de grande envergure (enquêtes nationales par sondage), et de calcul des indicateurs les plus utilisés dans les comptes nationaux, les stratégies sectorielles et nationales (indicateurs de base des services sectoriels statistiques, indicateurs de la SDRP, des programmes sectoriels) ;

• Faire une analyse critique des méthodes d’élaboration des opérations statistiques les plus en vigueur dans le SSN nigérien,

• Identifier les insuffisances d’ordre technique pouvant affecter négativement la qualité des indicateurs obtenus, et leurs causes,

• Proposer des voies d’amélioration et d’harmonisation des méthodes de calcul des indicateurs, et d’élaborations des opérations statistiques

Ainsi, ce manuel qui est dans sa toute première édition, servira de guide et de point de départ, pour tout producteur de données dans le Système Statistique National ; dans la

Page 9: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

9

lutte à mener pour améliorer les méthodes spécifiques de conduite des enquêtes ménages et d’élaboration des indicateurs pour un meilleur suivi des politiques et stratégies de développement économique et social.

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION La conception, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des stratégies et politiques de développement économique et social comme la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP), les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), ou le Millénium Challenge Corporation (MCC), nécessitent l’existence d’un Système Statistique National (SSN) fort et organisé, en mesure de répondre à la demande d’informations statistiques exprimée par les principaux utilisateurs. C’est ainsi que le Niger s’est engagé de façon solennelle à concevoir et à élaborer sa Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP), cadre de référence qui définit les grands objectifs du développement économique et social à l’horizon 2015. Toutes les interventions du gouvernement et ses partenaires au développement s’inscrivent désormais dans le cadre de la SRP et des OMD. Plusieurs politiques et stratégies ont été adoptées dans les secteurs suivants : Education, santé, développement rural, micro-finance, infrastructures,……etc. La SRP a migré vers la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP), qui vient d’être adoptée par le gouvernement et le consortium des Partenaires Techniques et financiers au cours d’une table ronde tenue à Bruxelles en septembre 2007. Aussi, conformément à la mise en œuvre des actions prévues dans son septième axe stratégique sur le suivi et l’évaluation, il est nécessaire de disposer d’une batterie d’indicateurs critiques dont le calcul nécessite la compilation d’informations statistiques fiables répondant à des normes standards admises par tous. La Stratégie Nationale de Développement de la Statistique (SNDS) a d’ailleurs fait sienne l’initiative de la production et de l’amélioration de la qualité des données et de la coordination du SSN pour une convergence des méthodes de mise en œuvre des opérations statistiques. A cet égard, le diagnostic du SSN établi dans le cadre de l’élaboration du document de la Stratégie Nationale de Développement de la Statistique (SNDS) a permis de comprendre que la Préparation de ces stratégies sectorielles et nationales est un long processus nécessitant une parfaite opérationnalité du SSN en matière de collecte et de production d’informations pour permettre le suivi et l’évaluation de ces politiques et stratégies de lutte contre la pauvreté. Ainsi, parmi les grands maux qui ont constitué jusque là une entrave à la bonne marche du SSN, il convient de mentionner le problème posé par les écarts existants entre les différentes sources d’élaboration des méthodologies de collecte, de production de données statistiques et de calculs d’indicateurs. A cela, il faudra ajouter que souvent les définitions des concepts diffèrent d’une source à l’autre pour rendre pourtant compte de la même situation. Par ailleurs, certaines méthodologies observées ne permettent pas d’assurer l’exhaustivité de la couverture thématique et géographique des données du fait notamment de la non réalisation de certaines opérations de collecte de données spécifiques. Dans un tel contexte marqué par un constat d’incohérences et d’insuffisances au niveau des définitions des concepts, d’élaboration des méthodologies de collecte et de production en matière statistique, le SSN sera manifestement confronté à des problèmes de comparabilité de données aux niveaux national et international. A cet égard, et dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement de la Statistique (SNDS), il revient à l’Institut National de la Statistique, principal organe de coordination du SSN en partenariat

Page 10: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

10

avec les principaux acteurs du SSN, de créer les conditions nécessaires d’harmonisation des méthodologies en matière statistique pour rendre ce système plus crédible et plus performant. C’est dans ce cadre que se justifie la nécessité de développer les instruments de coordination statistique dans un cadre fédérateur, pour une appropriation et un meilleur usage dans l’exécution des opérations statistiques spécifiques. Ainsi après avoir élaboré un manuel sur les concepts et définitions, l’INS a le souci de disposer d’un manuel de référence sur l’harmonisation des méthodologies des opérations statistiques, objet de la présente étude. II. OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS 2.1. OBJECTIF GENERAL L’objectif général de cette étude est de garantir la mise à la disposition des utilisateurs, des données statistiques fiables, et répondant aux normes nationales et internationales de qualité et adaptées aux réalités nationales ; à travers le développement des instruments de coordination statistique. 2.2. OBJECTIF SPECIFIQUE L’objectif spécifique poursuivi par cette étude est de disposer d’un manuel des méthodologies des opérations statistiques proposant des voies d’approfondissement et d’harmonisation des définitions des concepts clés et de calculs des indicateurs les plus en vigueur dans le cadre du suivi des politiques et stratégies nationales de développement, en l’occurrence la SDRP et les OMD.

2.3. RESULTATS ATTENDUS Au terme de la consultation, l’étude doit aboutir aux résultats suivants :

� Une revue de la documentation statistique existante à l’INS et dans les services sectoriels des ministères techniques est faite pour servir de base de travail,

� Un état des lieux est établi sur les méthodologies des opérations statistiques au niveau de l’INS et des services sectoriels produisant des données au sein des ministères techniques,

� Un fichier est élaboré par secteur (Education, Santé, secteur rural, Economie, Démographie,…) pour inventorier les indicateurs les plus suivis du secteur et aussi en relation avec les OMD et la SDRP. Les définitions, les méthodes de calculs, et les sources de production des indicateurs sont présentées dans le fichier,

� les indicateurs ayant au moins deux sources de production, sont identifiés, de même que leurs intitulés, méthodes de calculs, règles d’interprétations et fréquences de production sont connus,

� Un contrôle de cohérence des définitions et des méthodes de calculs des indicateurs entre les sources de production est réalisé,

� Les méthodologies de collecte des données statistiques sectorielles sont examinées, leurs forces et faiblesses sont identifiées,

Page 11: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

11

� Des propositions allant dans le sens d’harmoniser les concepts et d’améliorer les méthodologies de collecte et de production des données nécessaires au suivi des politiques de développement sont faites.

III. DEMARCHE DE LA CONSULTATION 3.1. PRINCIPES REGISSANT L’ELABORATION D’UN MANUEL SUR L’HARMONISATION DES METHODES STATISTIQUES Dans l’optique de bien appréhender la pertinence de disposer du manuel d’harmonisation des méthodes statistiques et l’intérêt accordé à une catégorie d’opérations statistiques dans cette étude, il est indispensable de rappeler les cinq principes suivants :

• Les opérations statistiques doivent répondre à des besoins exprimés par les utilisateurs : stratégies et politiques de développement économique et social comme la SDRP, les OMD, le MCC ou les stratégies sectorielles (santé, éducation, développement rural,…) ;

• Sur la base de nos investigations, les statistiques nécessitant une harmonisation ou une

amélioration sont relatives aux domaines suivants : o la comptabilité nationale (indice conjoncturel des prix à la consommation, la

production industrielle, la production et la couverture des données du Produit Intérieur Brut PIB),

o les statistiques du commerce extérieur (commerce spécial et commerce général),

o l’estimation de la production agricole (période pluvieuse et période sèche), o l’estimation de la production de l’élevage au niveau de ses sous-produits (cuirs

et peaux, œufs, lait,…), o la production et la valeur ajoutée du secteur de l’environnement (pour une

meilleure prise en compte du secteur forestier et de la pêche dans le PIB), o les indicateurs de la SDRP et des OMD du secteur Education comme ceux

utilisant les projections démographiques au dénominateur, l’achèvement du cycle primaire, la survie, l’alphabétisation (approche QUIBB, EDS,)

o les indicateurs secteur Santé de la SDRP et des OMD comme ceux utilisant les projections démographiques au dénominateur, la couverture en infrastructures sanitaires, la couverture vaccinale (PEV/EDS), l’assistance à l’accouchement selon le type de personnel,

o des indicateurs sociaux de la SDRP comme ceux utilisant les notions suivantes : le mariage précoce, le travail des enfants, les jugements rendus dans les délais, la satisfaction des usagers de l’administration

o les indicateurs du secteur Energie, Eau, Electricité comme la couverture en électricité, l’accès à l’électricité,

o le secteur urbanisme et habitat comme la couverture des besoins en logements sociaux,

• les estimations sous la base de certaines hypothèses faites dans la mise en œuvre de

certaines opérations statistiques (calculs d’indicateurs) se justifient à travers

Page 12: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

12

l’insuffisance ou le manque d’informations statistiques brutes. Les hypothèses peuvent être revues et améliorées pour mieux s’approcher de la réalité ;

• pour certains types de données, il existe plusieurs sources les produisant dans le

système statistique ; ce qui laisse subsister un doute quant à la fiabilité et le crédit accordé aux différents services producteurs de données statistiques ;

• les utilisateurs et même les producteurs de données ont tendance à confondre les notions de couverture, d’accès et d’utilisation surtout dans des domaines comme l’électricité, l’énergie, l’eau, l’hydraulique, la santé, l’information,…etc.

3.2. NECESSITE D’HARMONISER LES CONCEPTS ET METHODES STATISTIQUES SUR LE PLAN NATIONAL ET INTERNATIONAL

Force est de reconnaître après avoir pris connaissance des principes énumérés plus haut, l’importance de disposer des méta données complètes, avec des notes détaillées sur les concepts et les méthodes, pour mettre en place un bon dispositif de suivi et évaluation, et à terme, améliorer progressivement les capacités et les méthodes de calcul de tel ou tel indicateur. Les méta données des indicateurs visent à assurer une transparence de l'information et aussi à mettre en exergue les difficultés d’ordre conceptuels et méthodologiques qui nécessitent d’approfondir les recherches. Dans le cas du Niger, il n'y a pas cette culture portée vers la publication courante des méta données des indicateurs, ce qui limite forcément la comparabilité de ceux-ci et tout le contrôle qu’on pourrait en faire (première difficulté). La deuxième difficulté des sources et des comparaisons des données, est liée à l'absence de régularité de la collecte des données (Enquêtes et Statistiques courantes) par manque de financement, et la primauté accordée à la demande ponctuelle conjoncturelle (enquêtes ménages d’envergure nationale comme les EDS ou les ENBC) par rapport à la demande structurelle relative notamment à certaines statistiques sectorielles. A ce niveau, il est à noter toutefois que la SNDS dans son programme pluriannuel 2008-2012, a pris les dispositions nécessaires même si la bataille n’est pas encore gagnée. Cette absence de régularité dans la collecte des données entraîne malheureusement des ruptures de séries, voir même l'impossibilité de pouvoir évaluer les progrès accomplis en temps voulu. A ce niveau, on se rappelle des difficultés relevées pendant les travaux de préparation du document révisé de la SRP, relativement à l’absence de statistiques complètes dans certains domaines. La troisième source de difficultés, est relative à la comparabilité et la qualité des données. Ils sont principalement de trois ordres :

• L'hétérogénéité des normes statistiques utilisées par les pays, comme c'est le cas pour la couverture et l'accès à l'eau potable, à l'assainissement et à l'emploi ;

• La quasi absence de référence aux normes et recommandations internationales et/ou l'inadéquation de certaines normes en usage pour rendre compte des réalités diverses des pays en développement, comme c'est le cas pour la pauvreté monétaire, et l'emploi dans les zones rurales et le secteur informel;

Page 13: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

13

• Les domaines nouveaux de statistique, pour lesquels les méthodes et les mesures sont récentes à l'exemple de la mortalité maternelle ajustée, l'espérance de vie à la naissance avec prise en compte de l'impact du VIH/SIDA.

Les problèmes de disponibilité, de comparabilité et de qualité des principaux indicateurs de développement, entre les sources nationales et internationales, sont liés aux concepts et sources de données utilisés, qui sont pour la plupart insuffisants pour cerner et mesurer les différentes problématiques de la lutte contre la pauvreté. 3.3. ECHANGES AVEC LES PRODUCTEURS DES DONNEES DU SYSTEME STATISTIQUE NATIONAL, INVENTAIRE DES METHODOLOGIES STATISTIQUES SPECIFIQUES Le consultant a opté tout au long de cette étude, pour une démarche générale participative, au niveau de l’INS et des services sectoriels producteurs des données. Il s’est agi dans la première étape de la consultation d’échanger avec les producteurs de données du SSN, sur les méthodologies qu’ils utilisent pour mettre en œuvre leurs opérations statistiques. Il a fallu pour cela inventorier les principales méthodes statistiques de mise en œuvre des enquêtes comme les plans de sondage, et collecter les notes méthodologiques sur les opérations statistiques spécifiques. Ces échanges se sont déroulés avec le personnel technique des différentes structures rencontrées, mieux indiqué pour une analyse de la situation de leur système de production de données. Le consultant a ainsi saisi cette opportunité pour relever les principales insuffisances dans les méthodes utilisées par les producteurs, les concepts qui souffrent d’un problème d’harmonisation et les causes sous-jacentes. Il est important de mentionner qu’une priorité a été accordée aux indicateurs de la SDRP, présentant des incohérences ou des difficultés de calcul relatives aux aspects méthodologiques et au défaut de couverture de données brutes. 3.4. ANALYSE CRITIQUE DES METHODOLOGIES ET LEÇONS A PPRISES Sur la base des échanges qu’il a eus avec les différentes structures productrices de données et l’inventaire des méthodologies d’opérations statistiques, le consultant a procédé à une analyse critique des écarts existants au niveau des définitions des indicateurs, les méthodes de calculs et d’une manière générale, un intérêt particulier a été accordé aux modes d’élaboration de certains plans de sondage, de valorisation de la production dans l’obtention du Produit Intérieur Brut, et de calcul de certains indicateurs retenus dans le dispositif de suivi et d’évaluation de la SDRP. C’est à ce niveau qu’un certain nombre d’insuffisances ont été mises en exergue ; et sur lesquelles il faudra désormais se baser pour rendre le SSN plus performant.

Page 14: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

14

3.5. PROPOSITIONS D’HARMONISATION ET D’AMELIORATION DES METHODES POUR UNE MEILLEURE QUALITE DU SYSTEME DE PRODUCTION STATISTIQUE Après avoir relevé les écarts et les insuffisances des méthodologies des opérations statistiques considérées dans l’étude, le consultant a fait des propositions d’harmonisation et d’amélioration sur la base des enseignements tirés. Les producteurs de données peuvent à juste titre se baser sur les nouvelles orientations proposées pour améliorer leur système de production et d’élaboration d’indicateurs. La méthode de présentation des propositions d’amélioration et d’harmonisation des méthodes d’élaboration des opérations statistiques et des indicateurs, consiste tout au long du document à :

• définir et décrire la méthodologie actuelle d’élaboration de l’opération statistique ou de calcul de l’indicateur ;

• apprécier la méthodologie en faisant ressortir les insuffisances dans son élaboration et

sa mise en œuvre. Les insuffisances sont relatives notamment à : o l’ambiguïté de la définition de l’indicateur ; o la pertinence scientifique de la méthodologie d’élaboration de l’opération

statistique ; o le défaut de couverture thématique et/ou géographique des données

statistiques ; o le manque de référence aux normes standard.

• proposer des pistes d’harmonisation et d’amélioration à la suite de l’analyse de chaque opération ou d’indicateur retenu dans l’étude.

La démarche d’ensemble de la présente consultation s’inscrit dans un processus dynamique, ce qui signifie que le présent manuel pourra faire l’objet d’une actualisation en fonction de l’évolution du dispositif de Suivi et d’Evaluation de la SDRP, des stratégies sectorielles et nationales de développement économique et social.

Page 15: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

15

IV. ANALYSE DES METHODOLOGIES DES OPERATIONS STATIS TIQUES DANS LE SYSTEME STATISTIQUE NATIONAL Les opérations statistiques du SSN sont essentiellement réalisées par l’Institut national de la statistique (INS) et les structures statistiques publiques des ministères sectoriels. Concernant l’INS, l’une de ses missions est de produire et mettre à la disposition des utilisateurs une information statistique répondant aux normes internationales en matière statistique et relatives à l’ensemble des domaines de la vie de la nation. Au titre de cette mission de collecte et de traitement des informations statistiques, l’INS est chargé d’élaborer et tenir à jour les données statistiques relatives ;

• aux études, enquêtes et recensements à caractère statistiques auprès des ménages notamment les recensements de la population et les études et enquêtes sur les conditions de vie des ménages et la pauvreté ;

• aux études, enquêtes et recensements à caractère statistique auprès des entreprises ; • aux comptes de la nation et au suivi de la conjoncture économique et sociale ; • aux statistiques du commerce extérieur ; • Etc.

Concernant les structures statistiques publiques, leur mission consiste à collecter, traiter et

diffuser les statistiques sectorielles relevant de leurs domaines de compétences. Elles sont

localisées au sein des ministères en charge des secteurs suivants: éducation nationale, santé,

agriculture, élevage, hydraulique, environnement, mines et énergie, etc.

� Les documents collectés au niveau de l’INS pour l’inventaire des méthodologies de

collecte et d’élaboration des indicateurs sont les suivants : o Principes de détermination du PIB ; o Présentation de l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) ; o Méthodologie de quelques enquêtes auprès des ménages ; o Présentation de l’Indice de la Production Industrielle (IPI) ; o Note technique sur l’élaboration des statistiques du commerce extérieur ; o Manuel de l’enquêteur du Programme de Comparaison Internationale

Afrique/Niger (PCI-Afrique/Niger) � Les documents collectés au niveau des structures statistiques publiques des

ministères sectoriels sont relatifs à leurs différentes méthodes de conduite d’enquêtes sectorielles et de calcul d’indicateurs relevant de leur domaine de compétence. Il s’agit des notes décrivant les indicateurs SDRP de la santé, de l’éducation, de l’alphabétisation, du développement social, de l’emploi, de l’hydraulique, de l’environnement, du système judiciaire ou de la gouvernance, …etc.

(cf.Tableau récapitulatif)

� La documentation relative aux indicateurs de suivi du programme de coopération UNFPA-NIGER

Page 16: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

16

Tableau 1 : Récapitulatif des méthodologies statistiques examinées et les indicateurs y afférents Structures d’informations statistiques/Partenaires Méthodologies examinées Statistiques/indicateurs y afférents

Méthodes d'élaboration du produit intérieur brut (PIB) Produit Intérieur Brut (PIB) Méthodes d'élaboration de l'indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC)

Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC)

Méthodes d'élaboration de l'indice de la production industrielle (IPI) Indice de la production industrielle (IPI) Note technique sur l'élaboration des statistiques du commerce extérieur Importations, exportations (volume, valeur) Manuel de l'enquêteur du programme de comparaison international (PCI) Indices de prix nationaux PPA

Méthodes de calcul des indicateurs sociaux (alphabétisation, accouchements assistés, accès à l'eau potable, accès à l'électricité, couverture vaccinale, séroprévalence) à partir des enquêtes QUIBB, EDS, MICS

Taux d'alphabétisation, Pourcentage d'accouchements assistés, Taux d'accès à l'eau potable, Taux d'accès à l'électricité, couverture des besoins en eau en milieu rural, Couverture en électricité, Couverture vaccinale, Taux de séroprévalence de la population adulte, Indicateurs de scolarisation

Institut National de la Statistique

Plans de sondage des enquêtes ménages: QUIBB, EDS, ENBC, Vulnérabilité, DSBE)

Estimateurs des indicateurs socioéconomiques et démographiques sur la base des données brutes d’échantillons représentatifs du territoire national

Méthode de calcul du bilan céréalier Bilan céréalier Direction de la Statistique du Ministère du Développement Agricole

Plan de sondage de l'Enquête sur la Prévision et l'Estimation des Récoltes (EPER)

Estimation des indicateurs sur la production agricole, les superficies, les rendements

Système d'Informations sur les Marchés Agricoles

Méthodologie de collecte des données sur les prix agricoles Prix des marchés agricoles

Système d'Informations sur les Marchés du bétail

Méthodologie de collecte des données sur les prix des marchés de bétail Prix des marchés du bétail Cadre logique de la SDRP Indicateurs de la SDRP Document de la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (2007) Indicateurs de la SDRP

S/P de la SRP Rapport Etude sur l'opérationnalisation du dispositif de S/E de la SRP 2004-2005 Indicateurs de base de la SRP

Recensement Général de l’Agriculture et du Cheptel Documents et notes RGAC Statistiques de l'agriculture et de l'élevage Ministère de l'Economie et des Finances

Modes d'élaboration du Tableau des Opérations Financières de l'Etat (TOFE)

Taux de pression fiscale, recettes fiscales, statistiques sur la fiscalité

Ministère de l'Education Nationale

Méthodes de calcul des indicateurs de l'éducation

Indicateurs du système éducatif (scolarisation achèvement, survie)

Ministère de la justice Inventaire sur les statistiques du système judiciaire Pourcentage des prévenus jugés dans les délais

Ministère de la Santé Publique Annuaire statistique du SNIS Couverture vaccinale, personnel qualifié pour l'accouchement

Ministère de l'Environnement Etude sur l'actualisation de la contribution du secteur forestier dans le PIB

valeur ajoutée du secteur de l'environnement, production de l'agriculture, de la pêche, de la forêt

Ministère de l'Hydraulique Méthodologie de calcul de la couverture des besoins en eau potable en milieu rural

Taux de couverture des besoins en eau potable en milieu rural

BCEAO Document de la Balance des Paiements Types de données, méthodes et structure de la BDP

FMI Méthodes de programmation financière Méthodes de la BDP et sources de données

UNFPA Document sur les indicateurs du programme de coopération UNFPA-NIGER Méta données sur les indicateurs du programme

Source : Investigations du consultant dans le SSN

Page 17: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

17

4.1. COLLECTE DE DONNEES ET ENQUETES 4.1.1. Méthodologies de collecte d’enquêtes ménages

Les données sur les ménages sont obtenues sur la base des déclarations des membres de chaque ménage enquêté. Les données sont collectées à l’aide d’un questionnaire administré aux ménages par des enquêteurs recrutés à cet effet. Les statistiques produites sont :

• les dépenses et les revenus des ménages. La majorité des profils de pauvreté des pays en développement ont été établis sur la base de ces résultats ;

• Les données sur l’accès des ménages aux services sociaux de base que sont la santé, l’éducation, le logement, l’eau et assainissement et leur degré de satisfaction;

• Les données sur l’état de santé de la mère et de l’enfant ; • Les données sur la fécondité, la mortalité, la nuptialité, les IST et VIH Sida, la santé

de la reproduction,…etc. Les enquêtes réalisées par l’INS qui ont servi la collecte de ces données sont :

• Enquêtes Budget-Consommation des ménages (EBC) ; • Enquête sur le Questionnaire Unifié sur les Indicateurs de Base de Bien-être

(QUIBB) ; • Enquête sur le Degré de Satisfaction des Besoins Essentiels (DSBE) ; • Enquête Démographique et de Santé au Niger et à Indicateurs Multiples

(EDSN/MICS) ; • Enquête Vulnérabilité à l’insécurité alimentaire des ménages ; • Enquête sur la Nutrition et la Survie des enfants de 0 à 5 ans ; • Etc.

Procédure d’échantillonnage des enquêtes ménages Les enquêtes auprès des ménages sont des enquêtes par sondages. Ces enquêtes sont dans la majorité des cas menées à l’échelle nationale. Ainsi, pour assurer une bonne représentativité des différents milieux socioéconomiques et pour réduire au mieux les marges d’erreur éventuelles, les échantillons sont en général de taille suffisamment grande (au moins 3000 ménages). La base de sondage de ces enquêtes ménages est issue du troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2001 (RGPH 2001) qui est une enquête exhaustive. Le RGPH est réalisé tous les dix (10) ans et donne l’effectif total et par localités des individus et des ménages du pays. Etape 1 : Considérations méthodologiques et base de sondage Il s’agit d’élaborer un échantillon en utilisant la méthode de sondage stratifié et la méthode du sondage à plusieurs degrés. Ainsi, pour tirer un échantillon de ménages dans le territoire national, on tiendra compte de deux choses suivantes :

Page 18: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

18

(i) La population nigérienne est hétérogène du point de vue des caractéristiques sociodémographiques et économiques. Ce qui nécessite de découper le territoire en plusieurs strates (strates urbaines, strates rurales sédentaires, strates rurales nomades). Chacune des 8 régions sera décomposée de cette manière, ce qui permettra d’avoir un échantillon représentatif du Niger. Tableau 2: Répartition des strates d’échantillonnage par région (EDSN-MICS3)

Régions Strate urbaine

Strate rurale sédentaire

Strate rurale nomade

Total de la région

1.Communauté Urbaine de Niamey 1 0 0 1

2.Dosso 1 1 0 2

3.Tillabéry 1 1 0 2

4.Maradi 1 1 1 3

5.Zinder 1 1 0 2

6.Diffa 1 1 1 3

7.Agadez 1 1 1 3

8.Tahoua 1 1 1 3

Ensemble 8 7 4

19 Source : INS

(ii) La population du Niger fait en 2007, environ 13 millions d’habitants pour plus de 1,6 millions de ménages répartis dans les 8007 Zones de Dénombrement (ZD), unités primaires de sondage créées pour les besoins du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH2001). La base de sondage est triée selon la région, le milieu de résidence et ensuite selon les départements, les cantons et le numéro d’ordre de la ZD. On peut de ce fait éviter de prendre des ménages dans chacune des 8007 ZD, en trouvant la formule du sondage à deux degrés présentée dans l’étape 2 suivante : Etape 2 : Plan de sondage (Procédure de tirage des ménages à enquêter) La procédure retenue pour le tirage de l’échantillon de l’enquête nationale est un tirage aréolaire, stratifié et à deux (2) degrés. L’unité primaire de sondage, appelée aussi Grappe, est la ZD ou une partie de la ZD lorsque cette dernière est de très grande taille. La partie urbaine et la partie rurale de chaque région correspondent chacune à une strate d’échantillonnage. Dans les régions contenant des zones nomades, le milieu rural est ensuite séparé en milieu sédentaire et nomade. Comme une région spécifique, la région de Niamey (la capitale) ne contient que le milieu urbain.

Page 19: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

19

Au total, il y a dix-neuf (19) strates d’échantillonnage créées. L'échantillon de premier degré sera tiré indépendamment dans chaque strate, et l’échantillon de second degré le sera indépendamment dans chaque unité primaire tirée au premier degré. D’une manière précise, le plan de sondage est organisé comme suit :

• Au premier degré de sondage, un certain nombre de grappes seront sélectionnées indépendamment à l’intérieur de chaque strate d’échantillonnage en procédant à un tirage systématique avec probabilité proportionnelle à la taille; la taille d’une ZD étant le nombre de ménages résidant dans la ZD. Une telle procédure de tirage introduira une stratification implicite au niveau du département à l’intérieur de chaque région, et au niveau du canton à l’intérieur de chaque département ;

• Après le tirage de premier degré, une opération de dénombrement sera effectuée

dans chacune des ZD tirées dans l’optique d’obtenir le nombre exact de ménages ordinaires résidant dans la ZD, et d’établir un plan de situation de la ZD en marquant ses limites et les localisations de chaque structure1 trouvée.

• Le dénombrement complet des ménages d’une zone de dénombrement fournira aussi

une liste de ménages à partir de laquelle sera tiré au second degré un échantillon de ménages par un tirage systématique à probabilité égale. Tous les membres de ces ménages seront identifiés à l’aide d’un questionnaire ménage.

(iii) Extrapolation des données L’enquête étant effectuée par échantillonnage, pour ramener les données sur l’ensemble de la population du pays, on procède à l’extrapolation des données à l’aide du coefficient d’extrapolation qui caractérise chaque ménage échantillon dans une Zone de Dénombrement (ZD) donnée. Dans les plans de sondage des enquêtes ménages réalisées par l’INS, après avoir choisi les unités primaires (zones de dénombrement), au deuxième degré de tirage, les sondeurs ont l’habitude de considérer une moyenne minimale de 20 ménages par ZD, pour garantir une certaine précision au niveau de l’unité primaire, tout en évitant de produire « des effets2 de grappe ». L’effet de grappe représente le rapport entre les variances de l’estimateur du paramètre à estimer P, selon qu’on considère un Sondage Aléatoire Simple (SAS) et un sondage stratifié à deux degrés. C’est la raison pour laquelle même des enquêtes très lourdes à indicateurs multiples comme les EDS, considèrent un nombre de ménages échantillon à enquêter, compris entre 20 et 25 par unité primaire retenue au premier degré de sondage.

1 La structure se réfère à une concession d’un ou plusieurs ménages, un bâtiment habité ou un bâtiment non habité (atelier, services, local pour une activité commerciale…) 2 L’effet de grappe intervient au niveau d’une grappe lorsqu’il y’a une redondance d’informations. En effet, on estime qu’entre 20 et 25 ménages pour une EDS, entre 20 et 22 ménages pour une enquête simple sur la pauvreté ; on pourrait déterminer des indicateurs significatifs ; et au-delà de ces nombres, on ne fait que reproduire les mêmes informations dans la grappe. Pour une enquête comme l’ENBC qui s’intéresse à la consommation des ménages, un nombre relativement plus réduit de ménages par grappe permettrait d’assurer aussi bien la significativité des résultats que de remédier à l’effet de grappe.

Page 20: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

20

(iv) Calcul des probabilités de tirage3 pour l’extrapolation des données Les probabilités de tirage sont calculées pour chaque degré de tirage et dans chaque strate. Les notations sont les suivantes: P1hi : probabilité de tirage au premier degré de la ième grappe de la strate h P2hi : probabilité de tirage au deuxième degré de la ième grappe de la strate h Soient ah le nombre de grappes tirées dans la strate h, hiM le nombre de ménages de la

ième grappe dans la strate h et ∑ hiM le nombre total de ménages de la strate h.

Au premier degré, la probabilité de tirer cette grappe dans l'échantillon est donnée par:

∑×

=hi

hihhi

M

MaP1

Au deuxième degré, un nombre bh de ménages seront tirés à partir des Lhi ménages nouvellement dénombrés par l'équipe de l’enquête dans la ième grappe de la strate h lors du dénombrement des ZDs sélectionnées. Donc :

hi

hhi L

bP =2

La probabilité globale Phi pour tirer un ménage dans la ième grappe de la strate h est

donc le produit de P1hi et P2hi :

hihihi PPP 21 ×=

L’échantillon ainsi tiré sera auto pondéré lorsque le nombre de ménages dénombrés dans l’opération de dénombrement est identique à celui enregistré dans la base de sondage pour chacune des grappes tirées. Mais cette condition sera rarement satisfaite surtout lorsque la base de sondage n’est pas récente. Lorsque le nombre de ménages dénombrés dans l’opération de dénombrement est différent de celui enregistré dans la base de sondage pour certaines grappes, l’échantillon ne sera plus auto pondéré. Dans ce dernier cas, il nécessite d’utiliser le poids de sondage pour toutes analyses en utilisant les données de cette enquête. Le poids de sondage est l’inverse de la probabilité globale :

h

hi

hih

hihihi b

L

Ma

MPW ×

×== ∑/1

3 Ces méthodes de calcul des probabilités de tirage s’inspirent des enquêtes démographiques et de santé, mais aussi des enquêtes sur les conditions de vie des ménages utilisant des échantillons à couverture nationale.

Page 21: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

21

(iv) Voies d’approfondissement iv-1. Prise en compte des besoins de la gestion et du développement communautaire: L’une des insuffisances de la méthode d’échantillonnage des enquêtes ménages réalisées par les INS, est relative à l’impossibilité de calculer des indicateurs jusqu’au niveau des départements ou des cantons ; à plus forte raison dans les communes ou les localités. En effet de par la taille de l’échantillon souvent employée, les résultats obtenus ne sont significatifs qu’au niveau de la région, du milieu et du pays. Et pourtant, la demande d’indicateurs les plus désagrégés possibles ne fait que s’accentuer pour les besoins de la gouvernance locale dans cette nouvelle ère de décentralisation du pays. Pour cela, il est nécessaire de s’inscrire dans la logique de communalisation et de décentralisation du pays en examinant dans quelles mesures, on pourrait prévoir pour certaines enquêtes nationales, des échantillons permettant de sortir des indicateurs, ne serait-ce qu’au niveau du département ou du canton. Le travail supplémentaire à effectuer à ce niveau consistera, en s’appuyant sur les plans de sondage stratifié à deux degrés à :

-grossir le nombre d’unités primaires, zones de dénombrement au premier degré. Dans chacune des strates d’échantillonnage classiques, il faut considérer beaucoup plus de zones de dénombrement que d’habitude ; -au deuxième degré, il faut retenir les mêmes nombres de ménages que ce qui est fait actuellement par sondage systématique à probabilités égales.

La contrainte majeure liée à cela demeure toutefois, l’implication forte sur le budget alloué à ces opérations. En effet, cette méthodologie verrait l’augmentation du nombre d’unités primaires, ZD échantillons, et donc de ménages à enquêter, pour assurer la représentativité et la significativité des résultats au-delà de la région comme cela se fait jusqu’à présent. iv-2. Propositions d’harmonisation des tailles des échantillons d’Unités Secondaires (US) ménages ou individus

a. Mise en œuvre des tirages Dans les plans de sondage à deux degrés, après avoir choisi les Unités Primaires (UP) au premier degré, on sélectionne un certain nombre d’unités secondaires (US), selon un tirage à Probabilités Egales (PE) avec ou sans remise. Toutefois, lorsque l’US est un ménage ou un individu, on a recours au tirage à Probabilités Egales Sans Remise (PESR) dans la majorité des cas ; en raison des variances relativement plus faibles y afférents. On procède comme suit :

Page 22: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

22

Attribuer un numéro de 1 à n0 à l’ensemble des ménages de l’Unité Primaire échantillon, -Calculer le pas de tirage P = n / n0, où n = effectif de l’univers -Tirer le premier ménage en choisissant au hasard un nombre compris entre 1 et le pas (entre 1 et P). Si on choisit le nombre 15, le ménage 15 sera retenu dans l’échantillon, -Ensuite on choisit les n0 - 1 autres ménages en se référant aux nombres suivants : 15+pas, 15+2 pas, 15+3 pas,……………., 15+( n0 – 1) pas.

b. Procédé de calcul de la taille minimale d’un échantillon dans les enquêtes réalisées par les ONG et projets de développement :

(Exemple de la formule prenant en compte les niveaux de départ et d’arrivée d’un indicateur clé de l’étude)

La taille optimale d’individus n peut être obtenue à partir de la formule suivante

prenant en compte le taux de départ p1 et le taux d’arrivée p2 d’un indicateur important dans

l’étude ; si l’indicateur doit enregistrer une variation de 5%, on peut estimer la taille optimale

de l’échantillon de l’étude par la formule :

n=[ ]

2

2

1221112

ρβα −− ++ zqpqpzpq

Avec :

n=taille de l’échantillon d’individus

p1=niveau de départ

q1=1-p1

p2=niveau attendu à la fin de l’intervention

q2=1-p2

p=(p1+ p2))/2

q=1-p

ρ =p2 -p1

α =0,025=seuil de signification

Z1-α =1,96=fractile au seuil choisi de 5% (loi normale)

β =0,025=seuil de confiance

Z1- β =1,96=fractile au seuil choisi de 5% (loi normale)

Page 23: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

23

Exemple : si le niveau de départ avant l’intervention du projet est de 45% et le niveau attendu est de 50% avec des seuils de confiance de 2,5%, la formule donne une taille optimale d’individus estimée à n= 3000 individus à interviewer pour l’ensemble des zones couvertes par le programme.

c. Harmonisation à faire : Le problème ne se situe pas au niveau de la taille optimale que l’échantillon de l’étude doit avoir ; mais relativement au choix de la méthode à opérer pour garantir un échantillon le plus représentatif possible de l’univers d’étude. En effet, très souvent après avoir obtenu la taille optimale de l’échantillon, beaucoup de structures se basent sur une méthode à choix raisonné pour déterminer son allocation selon les strates considérées (par région, par département, par village ou par zone agroécologique) sans tenir compte de leurs poids4 respectifs en ménages ou en individus. Ce qui traduit les difficultés d’obtenir des indicateurs robustes selon les strates considérées. C’est pourquoi dans la sélection d’un échantillon national de ménages ou d’individus, il est fortement recommandé de tenir compte de deux éléments fondamentaux : -l’économie des ressources en adoptant un plan de sondage à plusieurs degrés : au premier degré exploiter la base de sondage des localités (zones de dénombrement) disponibles au niveau de l’INS ; -le caractère hétérogène de la population selon le thème d’intérêt de l’étude : définir clairement les strates d’échantillonnage : les huit régions, les milieux (urbain, rural nomade, rural sédentaire par exemple) pour les enquêtes ménage d’envergure nationale. S’il s’agit d’une enquête ménages s’intéressant à quelques régions du pays (pas toutes les huit), on pourra s’inspirer de l’ensemble des localités (ZD) de ces régions disponibles au niveau de l’INS, comme unités primaires de sondage. On retiendra quelques unes au premier degré de sondage en considérant le sondage à probabilités inégales relativement à la taille des ZD en ménages ou en individus. Ensuite à partir des ZD retenues, on déduira le nombre de ménages ou d’individus à enquêter. Avantages :

� Cette méthodologie offre la possibilité de faire des extrapolations à partir de l’échantillon ; ce que beaucoup de projets ne font pas du fait des méthodes d’échantillonnage qu’elles adoptent qui les limitent à la simple observation des données au niveau de leur échantillon ;

� En respectant également une taille minimale d’unités statistiques ménages à enquêter

par unité primaire choisie au premier degré, on augmente la robustesse des résultats obtenus sur les indicateurs. (taux, moyenne, fréquence, total,…etc). A ce sujet, il n’est

4 A ce sujet, nos investigations nous ont permis de constater en guise d’illustration, qu’une enquête sur les ménages en milieu rural en 2005, a eu à se baser au deuxième degré de sondage sur 9 ménages par village échantillon choisi au premier degré, pour calculer notamment les moyennes d’un certain nombre de variables comme l’âge du chef de ménage, la production agricole du ménage ou le taux de présence de certaines pathologies liées à l’eau. Malheureusement, sur cet échantillon pris, on a constaté que les variances des estimateurs étaient extrêmement élevées. Ce qui traduit une mauvaise fiabilité du sondage opéré.

Page 24: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

24

pas rare de voir des structures intervenant en milieu rural surtout, et produisant leurs données se baser sur un échantillon de ménages inférieur à 10, pour prétendre pourtant calculer des moyennes sur des variables quantitatives comme la production agricole. On constate alors que les variances des estimateurs calculés sont élevées ; ce qui réduit fortement la précision de ces sondages.

4.1.2. Méthodologies de collecte d’enquêtes ménages : mise en œuvre de la méthode des quotas pour les échantillons faibles non aléatoires ou à choix raisonné.

Partant du fait que plusieurs producteurs de données dans le Système Statistique National ont souvent recours à des échantillons d’une taille relativement faible par rapport à ceux utilisés par les INS, de nouvelles méthodes d’échantillonnage sont de plus en plus utilisées pour sélectionner des individus ou des ménages de manière raisonnée. L’une de ces méthodes est appelée « méthode des quotas ». Du fait de la méthodologie adoptée basée sur un choix raisonné de l’échantillon, on n’a pas besoin d’une base de sondage pour le tirage. Il s’agit simplement de respecter les quotas sur un certain nombre de variables pertinentes pour l’étude à réaliser. En théorie, les individus interrogés par un sondage devraient être choisis au hasard (méthode aléatoire). Mais de plus en plus comme c’est le cas en France, les instituts de sondage utilisent une autre technique qui est celle des « quotas ». Il s’agit alors d’interroger un échantillon de personnes qui ont les mêmes caractéristiques sociodémographiques que l’ensemble de la population. Les critères utilisés pour ce faire sont généralement le sexe, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle, le type de commune ou la région. Donner un seuil de taille d’échantillon en deçà duquel l’utilisation des quotas est à conseiller est évidemment impossible, mais en pratique on tire volontiers par quotas, les échantillons dont la taille5 est inférieure ou égale à 1000. En théorie, on ne peut pas connaître scientifiquement la marge d’erreur d’un sondage réalisé par quotas. Cependant en pratique, on estime que cette marge est du même ordre que celle que la loi de Gauss permet de calculer dans le cas des sondages aléatoires. Les INS comme les instituts de sondage de bon nombre de pays ont déjà commencé à expérimenter ces approches qui peuvent parfaitement s’observer dans le cas du Niger.

4.1.3. Méthodologie de collecte de l’Enquête sur la Prévision et l’Estimation des Récoltes (EPER)

Le Ministère du Développement Agricole produit des statistiques agricoles à travers l’Enquête Prévision et Estimation des Récoltes (EPER) dont l’objectif principal est d’estimer la production céréalière pluviale à travers :

5 Le principe est assez simple : les quotas pour les petits échantillons et les sondages probabilistes pour les gros échantillons.

Page 25: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

25

• les prévisions de récolte dès le mois d’octobre pour répondre aux besoins du bilan céréalier prévisionnel et à ceux du système d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire;

• l'évaluation de la production agricole nationale pour les principales cultures. Le besoin de disposer d’une information pertinente, fiable et d’actualité dans le secteur agricole se fait de plus en plus sentir pour l’élaboration des programmes de développement et la prise de décisions en situation de crise, de calamité ou de surplus. Cette information mise à la disposition de plusieurs utilisateurs (décideurs politiques, planificateurs, organismes bilatéraux et multilatéraux, société civile, organisations de producteurs, etc.) est collectée, traitée, analysée et diffusée par la Direction de la statistique du Ministère du développement agricole (DS/MDA). Au Niger, l’activité statistique agricole s’attèle à l’estimation de deux types de données:

� les données sur la structure de l’agriculture généralement obtenues par le biais des recensements agricoles (RGAC en cours)

� les données relevant de la catégorie dite des statistiques agricoles courantes (superficie, rendements et productions des principales cultures) recueillies chaque année à travers l’enquête agricole permanente communément appelée « Enquête Prévision et Estimation des récoltes (EPER ) ».

(i) Critiques émises par rapport à la méthodologie de sondage de l’Enquête sur la

Prévision et l’Estimation des Récoltes (EPER) en 2006

On relève que jusqu’en 2006 encore, les niveaux estimés des productions agricoles et du bilan céréalier souffraient d’un problème de fiabilité consécutif au caractère peu représentatif de l’échantillon de l’EPER sur le territoire national. Cependant, avec un rapprochement entre la Direction des Statistiques Agricoles (DSA) du MDA et de l’INS, la base de sondage et le plan de sondage ont été revus de manière à disposer d’un échantillon plus fidèle de la population mère.

Tout récemment, avec l’appui des partenaires comme la FAO, une réforme de la méthodologie et du dispositif de collecte des données de l’enquête agricole permanente, s’est opérée pour les besoins du passage du bilan céréalier au bilan alimentaire. Cette méthodologie a fait l’objet d’une présentation à la Division statistique du siège de la FAO, à l’Institut Italien de la Statistique et à PARIS2.

C’est sur la base de la nouvelle méthodologie que la DSA entend mener désormais son enquête sur la prévision et l’estimation des récoltes de manière à obtenir le bilan céréalier en toute rigueur scientifique.

(ii) propositions d’améliorations apportées en 2007

La méthodologie observée est désormais proche de celle utilisée par l’INS dans le cadre de la réalisation des enquêtes auprès des ménages. Il s’agit à cet égard de considérer les zones de dénombrement comme unités primaires de sondage ; ce qui permet d’assurer la représentativité de l’ensemble des huit (8) régions du pays.

Page 26: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

26

Ainsi, la méthode des totaux cumulés peut être utilisée au premier degré de sondage pour sélectionner les unités primaires échantillons (ZD) à probabilités inégales. Le plan de sondage se présente comme suit :

Champ de l’enquête L’Enquête Prévision et Estimation des Récoltes (EPER) est une enquête par sondage portant sur un échantillon national de 7400 ménages agricoles tirés par sondage stratifié à plusieurs degrés, dans 499 Zones de Dénombrement (ZD). L’EPER s’adresse aux ménages agricoles sédentaires répartis dans 499 Zones tirées au hasard avec remise dans chacun des départements. Il est à souligner également que la région d’Agadez n’a pas été couverte par l’enquête. C’est une région dans laquelle l’agriculture pluviale ne se pratique que sur un nombre très limité de sites. Pour estimer la production céréalière pluviale dans cette région, il faut passer par un recensement. Elle ne se prête donc pas à une enquête par sondage. Critères d’échantillonnage

Il s’agit d’une enquête agricole par sondage aléatoire à trois (3) degrés. � Unités primaires: Zones de dénombrement du RGAC avec tous les Villages inclus

(unités secondaires) tels qu'ils ont été définis dans le recensement démographique et

de l’habitat de 2001 et qui sont des sous entités des communes. Le tirage est fait avec

remise et avec des probabilités inégales, proportionnelles à la taille des ZD en terme

d'effectif de leurs ménages.

� Unités tertiaires: Exploitations agricoles avec tirage à probabilités égales et sans

remise. Dans chaque ZD de l'échantillon du premier degré, le nombre d'exploitations

agricoles tiré est fixé à 15.

� Univers statistique: Le pays constitué des 36 départements et des 7 Communes

urbaines chefs-lieux de régions (sans la Commune d’Agadez, la production de la

région se faisant sur des sites).Ainsi, le domaine d’étude est le département;

� Tirage des échantillons et estimations faits de façon indépendante au niveau de

chaque entité considérée comme des domaines d'études et traités comme des strates;

(les formules d'estimation préconisées sont établies pour chaque strate).

Page 27: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

27

Principales variables d'étude de l'enquête:

� Données socio-démographiques;

� Superficies cultivées;

� Données sur les prévisions des récoltes;

� Stocks paysans de céréales de la campagne précédente;

� Rendement des cultures.

Ces variables d'étude sont observées au moyen d'un ensemble de 6 questionnaires (EPER) et de 4 fiches (Horticulture). Principales phases de l’opération:

� Dénombrement des ménages de la ZD-échantillon (tirage des exploitations-

échantillons) ;

� Dénombrement de la population de l’exploitation-échantillon ;

� Inventaire des champs et parcelles ( cultivés ou non ) et de leurs propriétaires au sein

de l’exploitation-échantillon;

� Étude des parcelles ou mesures des parcelles et pose de carrés de rendement dans

chaque parcelle cultivée de l’exploitation échantillon ;

� Prévisions des récoltes d'après le nombre d'épis présents dans les carrés de densité;

� Estimation du niveau des Stocks paysans de produits alimentaires restants de

l’exploitation de la campagne précédente;

� Estimation des Rendements des cultures ou récoltes des carrés de rendement qui

permet d’avoir le rendement définitif de chaque parcelle

Page 28: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

28

Encadré 1. Formule du coefficient d’extrapolation des Superficies Y = _SMenarr 2001 x ∑∑∑∑ Expi 2004 US-échant. 2004 Vi men 2001 Avec : Y = Superficie cultivée

Smen-départ 2001 = Somme des ménages du département en 2001

US-échant. 2004 = Nombre total des exploitants échantillons du département en l’an 2004.

Expi 2004 = Nombre total des exploitations du village échantillon en l’an 2004

Vimen 2001 = Nombre total des ménages du village échantillon en 2001

Encadré 2. Formules de calcul du rendement et de la production agricole 1. Pour le carré de 10 m sur 10 m : Rendement Ys = 100 x ∑∑∑∑ qté (en kg) / nombre de coupes échantillons 2. Pour le carré de 5 m sur 5 m : Rendement Ys = 400 x ∑∑∑∑ qté (en kg) / nombre de coupes échantillons 3. Pour les carrés mixtes : Dans le cas des carrés mixtes pour une culture donnée dans un département (exemple du niébé associé avec du mil : carrés de 10 m sur 10 m et cultivé en pur : carrés de 5 m sur 5 m), la formule de calcul du rendement est la suivante : 100 x ∑∑∑∑ qté (en kg) (des carrés de 10/10 m) + 400 x ∑∑∑∑ qté (en kg) (des carrés de 5/5 m) Nombre de coupes échantillons (10/10) + nombre de coupes échantillons (5/5) Pour une spéculation donnée c’est le produit de la superficie cultivée de cette spéculation par le rendement moyen de la même spéculation. 4. Calcul de la production Production P = Y * Rendement Ys

Page 29: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

29

Propositions d’amélioration des statistiques agricoles 1. La majorité des pauvres se trouve dans le monde rural et c'est la raison majeure qui a fait que la SDRP a retenu comme objectif spécifique le développement rural intégré dans le cadre de l’un de ses sept axes stratégiques qui vise à valoriser le potentiel de croissance et de productivité des pauvres. Le secteur rural (Agriculture, Elevage, Pêche, forêt ) représente 65 % du PIB aux prix constants de 1987, une part qui risque de diminuer avec la relance imminente du secteur minier, ce qui donne une importance particulière à accorder à la mesure des déterminants de la croissance économique dans ce secteur. Toutefois, la principale source de données, à savoir l'EPER, ne met l'accent que sur les superficies, les productions et les rendements et n'aborde que très légèrement les caractéristiques des membres des ménages et des exploitants. On ne manquera pas de souligner à ce niveau, la pertinence de l’étude sur l’impact de la productivité agricole sur la pauvreté que l’Observatoire National de la Pauvreté et du Développement Humain Durable (ONAPAD) de l’INS compte mener en 2008, mais qui aurait été facilitée si des informations sur les caractéristiques socioéconomiques et démographiques des ménages agricoles étaient disponibles à partir de l’EPER. Le recensement de l'agriculture doit permettre de mieux cerner les vocations agricoles de chacune des régions du pays. Aussi, beaucoup d'efforts restent à faire en matière de statistiques de l'élevage et d'une manière générale, en matière de données sur la productivité des pauvres et l'accès aux facteurs de production. 2. Le passage du bilan céréalier au bilan alimentaire pour prendre effectivement en compte, la grande majorité des variétés alimentaires indispensables pour la santé et la nutrition des populations.

Page 30: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

30

V. ANALYSE ET ELABORATION DES INDICATEURS 5.1. INDICATEURS DE PAUVRETE

5.1.1. Les indicateurs de la famille de Foster, Green et Thorbecke (FGT) sur l’incidence, la profondeur et la sévérité de pauvreté

Avant de voir les indicateurs de pauvreté et la méthodologie de leur calcul, il est important de définir les concepts suivants: le seuil de pauvreté et la ligne de pauvreté.

La notion de pauvreté absolue permet d'isoler toutes les personnes vivant en dessous d'un niveau absolu de satisfaction des besoins fondamentaux. L'utilisation de ce concept de pauvreté absolue exige le choix d'un seuil de pauvreté. Ce seuil représente le minimum vital pour qu'un individu d'une société donnée puisse satisfaire ses besoins de base (subsistance). Ce minimum vital est difficile à estimer, aussi bien pour les biens alimentaires que pour les autres, ce qui rend complexe, le choix d'une ligne de pauvreté.

Une fois le seuil de pauvreté choisi il va falloir mesurer celle-ci. Foster, Greer et Thorbecke ont mis au point en 1984 un ensemble de mesures qui permettent à la fois pour différentes valeurs d'un paramètre réel positif de tenir compte de la situation des pauvres. Ce paramètre est appelé degré d'aversion à la pauvreté. Cet ensemble de mesures est de la forme suivante :

Pα = (1/n)* i

i q

=

=∑ 1 ((z- y i )/z)α où n = l'effectif de la population totale

Q = effectif de la population pauvre Z = le seuil de pauvreté yi = le revenu du ménage i pauvre α = paramètre d'aversion à la pauvreté On utilise les valeurs 0, 1 et 2 de α pour mesurer la pauvreté. Les indicateurs de pauvreté les plus couramment utilisés pour mesurer la pauvreté sont l’incidence (P0), la profondeur (P1), et la sévérité (P2) qui sont de la famille des indices de Foster, Greer et Thorbecke appelés communément FGT. Ce sont ces trois (3) indicateurs qui ont été retenus au Niger pour mesurer la pauvreté sous ces différentes formes. L’incidence de la pauvreté mesure la part de la population dont la consommation est inférieure à la ligne de pauvreté.

Po = q/n = H

La profondeur de la pauvreté ou écart de pauvreté indique la distance à laquelle les pauvres se trouvent de la ligne de pauvreté autrement dit elle donne le déficit moyen de consommation par rapport à la ligne de pauvreté pour l’ensemble de la population; elle permet ainsi d’estimer les ressources nécessaires pour amener l’ensemble de la population au niveau du seuil de pauvreté.

Page 31: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

31

P1 =(1/n)* i

i q

=

=∑ 1 ((z-y i )/z)

La sévérité de la pauvreté tient compte non seulement de la distance à la ligne de pauvreté mais également des inégalités entre les pauvres en donnant une pondération plus importante aux plus pauvres.

P2=(1/n)* ∑ ((z –yi )/z)2

5.1.2. Analyse des méthodologies en vigueur au Niger et propositions d’harmonisation et d’amélioration des mesures de la pauvreté et des inégalités

(i) Modèles d’analyses en coupe instantanée Les principales sources de données sur la mesure de la pauvreté et des inégalités, sont la série d'enquêtes ENBC 1992, QUIBB 2005, DSBE 2005. La mesure de la pauvreté est indissociable de celle du bien être. A cet effet, deux approches sont généralement suivies : -L’approche dite monétaire soutenue par les Welfaristes ou Utilitaristes: Cette approche considère la pauvreté comme « l’absence d’un revenu adéquat pour faire face aux besoins fondamentaux minimaux en terme de nutrition, de sécurité alimentaire, de santé, d’éducation, et de l’accès aux infrastructures de base ». Elle permet de mesurer la pauvreté en comparant le revenu ou la consommation des individus avec un certain seuil prédéfini en dessous duquel ils sont considérés comme pauvres. -L’approche non monétaire soutenue par les non Welfaristes, dans laquelle il est demandé à chaque individu ce qu’il pense de sa situation dans sa société ;

De façon empirique, la première tend à se focaliser sur le « bien-être économique » mesuré à travers le revenu. Cette approche a un lien étroit avec les théories économiques et est largement utilisée dans les opérations de recherches de la Banque mondiale, du FMI et du Ministère de l’Economie et des Finances des pays développés comme en développement. Cette approche a été d’abord privilégiée par la Direction de la Statistique et des Comptes Nationaux du Niger, puis par l’Institut National de la Statistique pour dresser le profil de la pauvreté dans l’exploitation des données des différentes Enquêtes Budget/Consommation des ménages et d’autres enquêtes.

Historiquement la seconde approche a été théorisée en partie en réaction à la première. Aujourd’hui cette approche est de plus en plus défendue par les économistes comme

Page 32: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

32

complément multidimensionnel à l’approche unidimensionnelle du niveau de vie prônée par les monétaristes.

� (i.1). L’approche «welfariste» est fortement ancrée dans la microéconomie classique où le terme «welfare» ou «utilité» sont deux concepts clef dans l’appréhension du comportement et du bien-être des individus. Le postulat microéconomique fondamental est que les individus sont rationnels et sont supposés être les meilleurs juges pour leur choix en vue de maximiser leur utilité et bonheur. Dans le cadre de la mesure de la pauvreté, l’estimation du bien-être des individus consiste en l’ordonnancement de leurs préférences révélées par leurs propres choix. Les mesures de pauvreté sont basées sur les choix de consommation pour évaluer le bien-être. Cette approche utilitariste a ainsi une conception unidimensionnelle du bien-être. En terme de politique économique, elle préconise une réduction de la pauvreté en augmentant la productivité du travail par des interventions d’ordre général. (i.2). L’approche «non welfariste», à l’opposé de l’approche monétaire, correspond à la vision des non utilitaristes, et place le bien-être au centre des libertés et des accomplissements. On distingue l’approche par les besoins de base et l’approche par les capacités (A. Sen). Elles considèrent toutes deux que l’individu doit avoir certaines capacités jugées fondamentales qui sont nécessaires à l’atteinte d’un certain niveau de vie. La première approche « non welfariste », se focalise sur la satisfaction des besoins essentiels à l’atteinte d’un certain niveau de vie. La deuxième approche « non welfariste », est celle des capacités. Cette dernière approche, difficile à appliquer, a été conçue et défendue à travers les travaux d’Armatya Sen réalisés pendant les trois dernières décennies. Elle est définie comme la capacité d’atteindre les fonctionnements essentiels tels qu’avoir une certaine catégorie de consommation, avoir accès à l’éducation, à un service décent de santé, à un logement décent…. Elle met ainsi l’accent non pas sur les fonctionnements effectivement réalisés mais la possibilité de les atteindre. Au sens de Sen, être pauvre, c’est donc être privé de « capacités » par-delà le manque de revenu.

� (i.3). Etat de mise en œuvre des différentes approches de mesure de la pauvreté au Niger

Dans les pays développés comme en développement, la plupart des études sur la

pauvreté sont basées sur les enquêtes Budget/Consommation des ménages, privilégiant ainsi l’approche monétaire du phénomène. Il en est de même au Niger où l’INS organise actuellement sa troisième enquête du genre. La dernière a été réalisée en deux phases : 1989/1990 pour le milieu urbain et en 1992/1993 pour le milieu rural. Une autre enquête a tout récemment permis de dresser le profil de la pauvreté au Niger : le QUIBB 2005. Pour toutes ces opérations de collecte, un seuil monétaire absolu de pauvreté basé sur le revenu ou les dépenses de consommation a été retenu. Cependant, deux études récentes ont étudié la pauvreté selon une approche non monétaire : il s’agit de l’étude par la méthode de Degré de Satisfaction des Besoins Essentiels et celle sur la variation de la pauvreté multidimensionnelle au Niger.

Page 33: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

33

i.3.1. Profil de pauvreté de l’Enquête sur le Budget et la Consommation des ménages au Niger 1989/1990-1992/1993

C’est le seuil absolu de la Banque mondiale qui a été retenu à ce niveau. Ce scénario

retient un seuil de pauvreté de revenu par personne et par an de 275 à 370 dollars US pour les pays à faible revenu dont le Niger. Pour tenir compte des différences de niveau de vie selon le milieu de résidence, la ligne de pauvreté du milieu rural a été fixée à 2/3 du niveau de celle du milieu urbain. Les seuils sont respectivement de 75 000 FCFA et 50 000 FCFA pour le milieu urbain et le milieu rural.

Critiques relatives au profil de l’ENBC: Le principal constat qui se dégage de cette méthode est qu’elle n’a pas pris en compte l’un des principes de base de l’approche monétaire universellement admis. Ce principe basé sur les dépenses de consommation, défini par la FAO, consiste au calcul d’un seuil sur la base d’un panier de biens de consommation de référence procurant un minimum de 2 400 calories par jour et par équivalent adulte. En outre, l’enquête a été réalisée en deux phases espacées de deux ans et les résultats ont été produits sous la forte hypothèse de la constance de la structure de consommation des ménages urbains, ainsi que de celle de son volume.

i.3.2. Profil de pauvreté de l’enquête sur le Questionnaire Unifié des Indicateurs de Base du Bien-être (QUIBB-2005)

Pour cette enquête, un pauvre se définit comme une personne ne recevant pas les 2100

calories par jour (recommandé par le système des nations Unies pour le Niger) dont son organisme a besoin pour se maintenir, autrement dit, c’est une personne dont la dépense annuelle moyenne est inférieure ou égale à 144 750 FCFA si elle vit en milieu urbain, ou à 105 827 FCFA lorsqu’elle vit en milieu rural. Ce montant correspond à une dépense journalière de 397 FCFA en milieu urbain et à 290 FCFA en milieu rural.

Critiques relatives au profil de pauvreté de QUIBB 2005: La seule faiblesse de l’étude

est qu’en lieu et place de l’équivalent adulte, qui tient compte du fait que différents membres (enfants et adultes, hommes et femmes) ont des besoins nutritionnels (calories) différents, la taille du ménage a été utilisée dans le calcul du seuil de pauvreté alimentaire.

i.3.3. Profil de pauvreté selon la méthode du Degré de Satisfaction des Besoins Essentiels (DSBE 2005) : expérience du Niger

La première étape dans l’analyse des données de l’enquête DSBE consiste à

déterminer les indicateurs ou éléments qui doivent être considérés comme des besoins essentiels. Pour cela, on calcule la fréquence de ceux qui ont répondu « oui » à la question. Seuls les indicateurs ou éléments identifiés par plus de 50 % des personnes interrogées comme étant des « besoins essentiels » sont reconnus comme tels. De cette manière, la méthodologie peut être considérée comme suivant une approche « démocratique » et tenant

Page 34: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

34

compte de l’opinion des pauvres. Il est important de déterminer cette fréquence par milieu de résidence et par zone géographique afin de vérifier si la pauvreté est perçue de la même façon par les personnes, peu importe qu’elles vivent en milieu urbain ou en milieu rural.

Critiques relatives au profil de pauvreté de DSBE 2005: Cette méthode d’analyse de la

pauvreté, peut paraître subjective et doublement différente de l’approche monétaire. D’abord elle est basée sur les besoins essentiels, ensuite elle donne librement la latitude aux principaux concernés à se définir comme pauvres ou non.

i.3.4. Analyse des variations de la pauvreté multidimensionnelle non-monétaire au Niger, à l’aide des tests de dominance stochastique

Ainsi, contrairement aux études qui déterminent un indicateur simple ou composite de

la pauvreté en vue de dresser un profil spatial ou sociodémographique clair du phénomène pour préconiser des politiques de réduction ciblées ou globales, cette étude s’est appesantie sur la détermination de la pauvreté différentielle entre des sous-groupes de ménages. Selon ses auteurs, « ce type d’analyse relativement fastidieux, revient à choisir plusieurs seuils de pauvreté afin de comparer les différentes modalités d’une variable indépendante, afin de voir la robustesse des différences de pauvreté entre plusieurs sous-groupes d’une population ou d’une sous-population ».

Critiques relatives aux analyses de la pauvreté via les tests de dominance

stochastique: Cette étude n’a calculé aucune incidence de la pauvreté, que ce soit national, régional ou par caractéristiques sociodémographiques du chef de ménage. Elle a plutôt porté sur le calcul d’indices différentiels de la pauvreté qui ne permettent pas de tirer une conclusion claire sur l’ampleur nationale, régionale ou par caractéristiques sociodémographiques du chef de ménage du phénomène. Dans chaque cas elle dresse les variations du phénomène suivant les indices de pauvreté au sein des ménages subdivisés en dix sous-groupes (en déciles). Ainsi, autant il est difficile d’interpréter les résultats autant il est difficile de proposer des politiques et programmes sur la base de ces résultats. Cette difficulté d’interprétation s’illustre notamment dans cette phrase : « Si l’on considère les premiers 20% des ménages les plus pauvres, l’on observe parmi eux, un taux de pauvreté de 14,1%. Il s’agit de la proportion des ménages qui sont en dessous du seuil de pauvreté de cette catégorie6 ».

(i.4). Voies d’harmonisation et d’amélioration des mesures de la pauvreté classiques

Les mesures de la pauvreté - qu'elles cherchent à déterminer si la pauvreté a augmenté,

ou en quel endroit elle est la plus prononcée - sont généralement obscurcies par des imprécisions conceptuelles et méthodologiques. De quelle manière faut-il évaluer le «bien-être» des individus pour décider de qui est pauvre? Une enquête auprès des ménages fournit-elle des indications fiables? Où faut-il placer le seuil de pauvreté, et le niveau choisi a-t-il de 6Issaka, M. Hamidou, Chétima A. Roufaï, Sidi Ali, « Analyse des variations de la pauvreté multidimensionnelle non-monétaire au Niger, à l’aide des tests de dominance stochastique »

Page 35: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

35

l'importance? Quelle mesure de la pauvreté doit-elle être utilisée pour agréger les données sur le bien-être des individus? Son choix importe-t-il?

Au-delà de l’enquête ou de l’approche de pauvreté appropriée pour la mesure du bien-

être, le calcul d’un indicateur, surtout composite, et la fixation d’un seuil de pauvreté sont encore plus difficiles et parfois même arbitraires. C’est ce qu’ont souligné à juste titre Coudouel et al. (2002). Dans le même ordre d’idée Asselin (2000) affirme que «il n’y a pas de manière évidente d’établir un seuil de pauvreté pour un indicateur composite ».

Ainsi, construire un indicateur composite de mesure du bien-être n’est pas chose aisée,

surtout pour des problèmes d’ordre méthodologique. Cette difficulté soulève plusieurs interrogations particulièrement pour le cas du Niger. Quelles sont les variables les plus pertinentes pour la mesure du bien-être des ménages nigériens ? De quelle manière doivent-elles être agrégées pour construire l’indicateur composite le plus représentatif possible ayant la propriété d’être un bon résumé de l’information apportée par les indicateurs initiaux ? Comment fixer le seuil de pauvreté le moins arbitraire possible en vue de dresser les différents profils du phénomène ?

Ce sont là les principales questions auxquelles une étude coordonnée par

l’observatoire National de la Pauvreté et du Développement Humain Durable (ONAPAD) de l’INS, ambitionne d’apporter des réponses appropriées en cette année 2008. Dans un autre registre, au-delà de la critique portant sur l'inclusion des dépenses de construction (qui est un investissement) dans le calcul de la consommation des ménages (Backiny/Abba, 2003), l'approche de la pauvreté monétaire et des inégalités reste difficilement mesurable vu leur caractère multidimensionnel, et dans la double optique des politiques nationales et de la comparabilité internationale. En effet, même si la mise en œuvre au Niger, du Programme de Comparaison Internationale (PCI) permettra de mieux mesurer la PPA, l'application de la norme mondiale de 1 $ par personne et par jour devrait être réexaminée car si l'objectif visé est la mise en œuvre de politiques appropriées de réduction de la pauvreté, alors l'affinement des mesures de la pauvreté doit aller dans le sens d'une réelle prise en comptes du coût des besoins fondamentaux des ménages. Dans cette perspective, l'application des méthodes telles que l'équivalent monétaire du seuil calorique minimum fixé par la FAO et l'OMS, pour définir la pauvreté extrême, s'avère indispensable. L'application d'une table de composition des aliments et l'ENBC3 pourrait ouvrir la voie à des recherches approfondies dans ce sens. Au delà de la pauvreté, le concept d'inégalités à l’intérieur d’un pays, d’une région ou d’un groupe de population, est un aspect important du niveau de bien-être. Et le concept d’inégalités est beaucoup plus large que la pauvreté car défini par rapport à l’ensemble de la population et non à un seuil de pauvreté donné. Plus important encore, le calcul des inégalités peut se faire pour n’importe quelle distribution: revenus, dépenses, terres, ou d’autres variables continues ou cardinales. Au Niger, c'est l'indice de Gini pour la consommation des ménages qui est utilisé comme mesure des inégalités.

Page 36: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

36

(ii) Modèles d’analyse dynamique (perspectives d’amélioration des méthodes de mesure de la pauvreté au Niger)

(ii.1). Etat de mise en œuvre des modèles d’analyse dynamique de la pauvreté au Niger L’autre aspect fondamental dans la mesure de la pauvreté est de pouvoir appréhender son caractère dynamique. Ce qui nous amène à poser la problématique d’une analyse de la chronicité de la pauvreté. Il s’agit de voir par quels mécanismes, des ménages ou des individus pourraient entrer ou sortir de la pauvreté. Au stade actuel au Niger, les analyses de profil de pauvreté sont basées sur des données en coupe instantanée, c’est-à-dire provenant d’une enquête ménage au cours d’une année donnée. Cela ne permet pas d’étudier objectivement le caractère dynamique de la pauvreté des ménages et des individus. (ii.2). Voies d’amélioration des mesures de la pauvreté (approche dynamique) Pour permettre d’étudier la chronicité de la pauvreté au Niger, il est indispensable de réaliser des enquêtes pour constituer des données de panel sur les ménages. C’est cela qui permettra d’analyser les mécanismes d’entrée et de sortie de la pauvreté en milieu urbain et rural du Niger. A ce sujet des réflexions sont déjà menées au niveau de l’INS à travers l’observatoire national de la pauvreté, pour jeter les bases d’une analyse future de la dynamique de la pauvreté au Niger. Deux options pourraient être proposées à cet égard : -le recours à au moins deux bases de données d’une enquête sur les ménages comme l’ENBC et le QUIBB en vue de procéder à des analyses dynamiques ; -le suivi dans le temps du niveau de vie d’un groupe de ménages et d’individus témoins sélectionnés dans la population, à partir d’une date de référence (t0) : cette méthode basée sur des cohortes est déjà mises en application dans certaines nations comme la Russie ou la France. Elle permet notamment d’étudier les mécanismes d’entrée, de sortie ou de maintien des individus par rapport à la pauvreté. Cette méthode permettra ainsi de savoir, quels sont les facteurs qui expliquent le passage d’un individu pauvre vers un état de non pauvreté et inversement. Les mécanismes de maintien dans la pauvreté pourront également être analysés en suivant la même démarche. 5.2. LES INDICATEURS MACROECONOMIQUES ET DE LA COMP TABILITE NATIONALE

Les méthodes d'élaboration des comptes nationaux ont pour but l’estimation du Produit Intérieur Brut (PIB). Ces méthodes s'inspirent, de manière globale, des recommandations du Système de Comptabilité des Nations Unies (SCN 1993) et, de manière spécifique, des

Page 37: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

37

travaux de modernisation des comptes nationaux des Etats membres de l'Observatoire Economique et Statistique d'Afrique Subsaharienne (AFRISTAT). Ces méthodes présentent les grands axes d'élaboration du PIB selon trois types d'approches: Production, Dépenses, Revenus. Pour élaborer le PIB, les données sont collectées auprès des entreprises, des banques, des assurances, des administrations publiques et parapubliques, des collectivités, des ménages. La collecte se fait soit par l’envoi par ces institutions à l’INS des documents demandés, soit par des visites des agents de l’INS sur le terrain pour les récupérer. Concernant les ménages, c’est le résultat de l’enquête budget-consommation réalisée par l’INS qui est utilisé.

5.2.1. Approches méthodologiques de calcul du PIB Le Produit Intérieur Brut ou l’ensemble des richesses de la Nation peut être calculé selon trois (3) approches essentielles que sont : l’optique production , l’optique revenu ou distribution et l’optique dépense.

(i) le PIB selon l’optique production Le PIB, suivant l’optique production, est évalué par agrégation des valeurs ajoutées des différents secteurs institutionnels ou branches d'activité économique auxquelles on ajoute les impôts sur les importations et éventuellement en soustrayant la valeur des subventions à l'importation.

nimportatiol' à ssubvention-DTI TVA VA PIB ++=∑

VA= Valeurs Ajoutées des différents secteurs institutionnels TVA = Taxe sur la Valeur Ajoutée DTI = Droits et Taxes sur l’Importation De manière générale, les valeurs ajoutées sont calculées, en déduisant de la production obtenue ou service fourni, la valeur des biens ou services consommés lors du processus de cette production. Pour comprendre comment est déterminé le PIB selon l'optique production, nous examinons les méthodes d'estimation de la valeur ajoutée selon les secteurs institutionnels ou les branches d'activité économique.

• Estimation de la valeur ajoutée des Sociétés non Financières Les données sont appréhendées au moyen de documents comptables des entreprises. Pour être exhaustif, le service procède aux estimations des données des entreprises dont les documents comptables ne sont pas parvenus à l’INS en appliquant un certain nombre d'indicateurs d'évolution calculés sur la base d'un échantillon d'entreprises ayant répondu au cours des années n-1 et n. Le critère retenu est la production ou le chiffre d'affaires. Les valeurs extrêmes sont écartées.

Page 38: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

38

• Estimation de la valeur ajoutée des Sociétés Financières Les Sociétés Financières comprennent les activités de services bancaires et les activités de services d'assurance.

La production de service bancaire appelée "Service d'Intermédiation Financière Indirectement Mesurée" (SIFIM) est mesurée par la différence entre les revenus de la propriété perçus (intérêts sur les prêts accordés) et les revenus de propriété versés (intérêts payés). La valeur ajoutée est déduite de la différence entre cette production et les charges autres que salariales utilisées dans le processus de la production.

La valeur de la production des services d'assurance est mesurée par la somme des primes acquises de l'exercice, des revenus nets des placements des réserves moins les sinistres dus de l'exercice et la variation des réserves de l'assurance - vie.

• Estimation de la valeur ajoutée des Administrations Publiques Le secteur des Administrations publiques est constitué de deux composantes à savoir le sous - secteur des administrations publiques sur financement interne et celui des administrations sur financement externe. La méthode d'estimation de la valeur ajoutée varie selon le sous-secteur considéré.

Sous - secteur des administrations publiques internes

Ce sous secteur comprend l'administration centrale, les administrations publiques locales et l'administration publique de sécurité sociale. De manière générale, la production de ces entités administratives est une production non marchande parce qu'il s'agit des biens ou services fournis gratuitement. On rencontre, cependant, certaines unités de ce sous secteur qui ont une production à caractère marchand. Pour évaluer la production de ce sous secteur, on se réfère aux coûts de production qui sont identifiés suivant une nomenclature qui permet le passage comptes budgétaires - comptabilité nationale; il s'agit de: la consommation intermédiaire, la rémunération des salariés (dépenses de fonctionnement, des actions culturelles, des cérémonies publiques, des travaux topographiques), la consommation de capital fixe et les autres impôts (moins les subventions) sur la production. A cela il faut ajouter la production des biens et services marchands. La valeur ajoutée se déduit de la différence entre la valeur de la production et celle de la consommation intermédiaire.

Sous secteur des administrations publiques externes Au regard de l'importance de l'aide extérieure dans les pays en développement, le Niger a choisi, depuis les années 1980, d'isoler le traitement des flux d'aide extérieure afin de retracer leur impact sur l'activité économique et mesurer leur contribution à la production. Le SCN 1993 préconise la même méthode de traitement pour tous les pays en développement. Le traitement comptable consiste, pour chaque type d'aide, à calculer les parts servant à financer les investissements, les dépenses de fonctionnement, les dépenses de personnel et les transferts. Faute de pouvoir disposer régulièrement des statistiques détaillées, une clé de répartition est utilisée. La méthode de calcul de la production, des consommations

Page 39: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

39

intermédiaires et de la valeur ajoutée est la même que celle qui est exposée au niveau des administrations internes.

• Estimation de la valeur ajoutée du Secteur des ménages Le secteur institutionnel des ménages que l'on appelle aussi secteur informel se compose des sous secteurs ou branches d'activité économiques suivants: l'agriculture, l'élevage, la pêche - forêt et les branches d'activité économique informelle non agricoles. Leur méthode de traitement se présente comme suit: Calcul de la valeur ajoutée de la branche agricole Pour évaluer la production agricole, les comptables nationaux déterminent d'abord la production nette et les prix producteurs. La production nette est déterminée en appliquant à la production brute des différents produits agricoles des taux de perte correspondants. Le prix producteur est déterminé selon qu'il s'agit d'un produit relevant de la campagne agricole hivernale ou d'un produit de contre saison:

• pour les cultures hivernales, le prix producteur correspond à la moyenne des prix pondérée par les quantités. Ces prix sont relevés au cours des mois d'octobre, novembre et décembre, à travers l'ensemble du pays, sur 16 marchés dits de collecte;

• pour les produits dont on dispose seulement des informations sur les prix du marché,

on applique le taux de marge moyen obtenu sur la base des prix des produits de la culture hivernale;

• pour les produits pour lesquels on ne dispose d'aucune information sur les prix, on

applique le taux de variation des indices des prix à la consommation ou la variation moyenne des prix des produits céréaliers.

La production est valorisée en multipliant les quantités nettes par les prix producteurs. La consommation intermédiaire est déterminée en calculant la valeur des intrants utilisés pour la production ou en appliquant un taux de consommation intermédiaire. Ces intrants sont les semences, les fumures, le petit matériel et les engrais. Critiques par rapport à la méthodologie Dans l’ensemble, les indicateurs calculés sont satisfaisants pour une bonne détermination des comptes nationaux. Dans la période antérieure à la réalisation du Recensement Général de l’Agriculture et du Cheptel, des taux de croît étaient appliqués pour estimer une bonne partie de la production agricole, surtout en ce qui concerne les cultures maraîchères. La base représentait une enquête sur le secteur informel réalisée en 1995 ; ainsi du fait de la vétusté de ces informations, l’estimation des comptes nationaux s’en trouvait affectée. Par ailleurs, les données sur les prix pourraient souffrir de qualité et biaiser du coup l’estimation de la valeur ajoutée de la branche agricole, pour les produits où on ne disposerait pas d’informations exactes sur les prix aux producteurs.

Page 40: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

40

Cependant avec les nouvelles initiatives visant à la mise en œuvre dans le programme d’enquêtes de la Stratégie Nationale de Développement de la Statistique et des stratégies sectorielles, des opportunités d’améliorer la qualité des indicateurs de la comptabilité nationale sont offertes, notamment en ce qui concerne la réalisation d’enquêtes sur les cultures maraîchères ou de contre-saison. Calcul de la valeur ajoutée de la branche élevage Après avoir calculé l'effectif du cheptel par application des taux de croît par espèces animales, la production en quantité est déterminée de la manière suivante: Production = Naissance - Décès en bas âge - 1/3 Décès adulte Avec : Naissance = Effectif * Taux de natalité Décès en bas âge = Naissance * Taux de décès bas âge Décès adulte = Effectif * Taux de décès adulte Pour déterminer le prix producteur, on calcule un prix moyen pondéré par le nombre d'animaux vendus ou abattus par département pour chaque type de bétail. Les prix sont relevés sur les différents marchés de collecte.

K

KKNNN

XNXNXNPMP

+++++

=.................

*................**

21

2211

iX Prix producteur moyen du département i

iN Nombre d’animaux vendus dans le département i

PMP Prix moyen au producteur

Dans le cas où on ne dispose pas de prix producteur, on considère deux (2) hypothèses : Hypothèse 1 : on a des informations sur les prix du marché: on fait alors évoluer les prix producteurs par la variation moyenne annuelle de ces prix; Hypothèse 2 : il n'existe pas d'informations sur les prix du bétail: un taux moyen annuel est calculé sur la base de l'évolution des prix calculés précédemment ou sur la base de la variation annuelle de l'indice prix viandes. La consommation intermédiaire est calculée en valorisant les éléments suivants: matières sèches, son, vaccins et autres produits phytosanitaires et pétroliers ou en appliquant un taux de consommation intermédiaire. Critiques de la méthodologie A ce niveau également, l’on pourrait affirmer que d’une manière générale, les prix producteurs pratiqués reflètent de manière satisfaisante la réalité et se prêtent par conséquent à une bonne estimation de la valeur ajoutée de la branche élevage. Le problème se situait au

Page 41: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

41

cours de la période antérieure au RGAC ; où l’on se basait sur des hypothèses de taux de croît pour estimer la production des produits et sous-produits de l’élevage, à partir d’une enquête réalisée en 1995. Calcul de la valeur ajoutée de la branche Pêche et Forêt Pour la pêche, la production en quantité et les prix moyens au kg pratiqués par les pêcheurs sont fournis par la Direction de la pêche et pisciculture. Lorsque les prix de poisson ne sont pas disponibles, on fait évoluer les prix producteurs par la variation moyenne annuelle des prix du poisson sur le marché de Niamey. Un taux de consommation intermédiaire est appliqué à la valeur de la production pour déterminer la consommation intermédiaire. La production du bois de chauffe est déterminée en utilisant le ratio FAO relatif à la consommation annuelle par habitant. Les prix sont fournis par le projet Energie ou calculés suivant la méthode de variation moyenne annuelle des prix "logement, électricité, gaz et autres combustibles". La production du bois de construction, produits tannants et autres produits est déterminée sur la base de la production BTP informel. Quant aux prix, il est utilisé la variation de l'indice des prix "logement, électricité, gaz et combustibles". La consommation intermédiaire de ces deux sous branches est déterminée à l'aide d'un taux appliqué à la valeur de la production. Critiques de la méthodologie

� Cette hypothèse visant à retenir comme référence la variation moyenne annuelle des prix du poisson sur le marché de Niamey, au cas où les prix de poisson ne seraient pas disponibles pour les autres régions du pays, pourrait s’avérer irréaliste dans la mesure où ; lorsque toutes les informations sont disponibles, il ressort des écarts significatifs de prix entre deux régions du pays.

� D’autre part, la Direction de la pêche et de la pisciculture se réfère à une échelle de conversion pour ramener le poisson fumé, le poisson séché en leurs équivalents en poisson frais pour estimer la production du poisson. Tout cela interpelle à approfondir les réflexions devant permettre une meilleure estimation de la production du poisson dans le calcul de la valeur ajoutée des produits de la pêche

� la valeur ajoutée du secteur forestier est toujours sous-estimée dans la mesure où le calcul du PIB forestier ne prend pas en compte plusieurs produits pourtant fortement consommés.

Voies d’approfondissement de la méthode de calcul du PIB forestier : A l’heure actuelle, le calcul du PIB forestier intègre six (6) produits et ignore par la même occasion certains produits qui ont une grande importance dans la sécurité alimentaire des populations des zones rurales. C’est dans cette optique qu’une étude commanditée par le CNEDD en 2003 dans les régions du pays, a porté sur l’actualisation de la contribution du secteur forêt et pêche à la formation du PIB du Niger. L’étude s’est penchée sur l’identification des produits non encore valorisés avec l’aide des cadres techniques, des producteurs et des marchés des zones visitées. C’est ainsi qu’une pléiade de produits ont été

Page 42: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

42

inventoriés sur l’ensemble du territoire national. Cependant à titre de simulation, les produits les plus importants en termes de consommation et de valorisation par les producteurs ont été retenus avec l’aide des cadres techniciens rencontrés, sur la base des critères suivants :

� disponibilité du produit, � accessibilité du produit, � niveau de vulgarisation du produit, � contribution à l’économie locale, � mobilisation des populations dans la production du produit, � impact direct ou indirect dans l’alimentation et d’autres besoins essentiels des

populations comme la santé et l’éducation, � rôle dans la sécurité alimentaire, � création de revenus et réduction de la pauvreté.

Sur cette base, les produits suivants ont été retenus pour faire l’objet d’enquêtes rigoureuses en vue de leur prise en compte dans le calcul du PIB forestier en particulier et des richesses nationales en général :

� Moringa oleifera, (production de feuilles) � Adansonia digitata, (production de fruits et feuilles) � Ziziphus Mauritiana,(production de fruits) � Borassus aethiopum,(production de fruits, bois, fleurs) � Boscia senegalensis, (production de fruits) � Cassia tora, (production de feuilles) � Balanites aegyptiaca, (production de feuilles, fruits, fleurs) � Corchorus tridens (production de feuilles)

A ces produits, il faudra ajouter le miel, le poisson et la gomme arabique qui mobilisent beaucoup de revenus aux populations les produisant. L’Institut National de la Statistique pourrait contribuer sur le plan technique à l’élaboration des méthodes d’enquêtes destinées à évaluer la contribution de tous ces produits au PIB. Tout cela passe par une bonne estimation des différentes productions que la comptabilité nationale ne parvient pas à faire en ce moment, faute d’enquêtes spécifiques. -pour le poisson : on constate en observant la série temporelle de la production contrôlée de poisson, une tendance générale à la baisse qui n’est pas imputable à une réduction du produit, mais à des difficultés de collecte de données officielles entre 1990 et 2006. Par ailleurs, selon les résultats de l’enquête menée par le CNEDD en 2003, plus de la moitié de la quantité de poissons pêchés au niveau des cours d’eau échappent au contrôle et à l’enregistrement officiels. Ainsi en intégrant cette perte supposée, la part de la valeur ajoutée réestimée se situe à 3,6% du PIB au lieu de 1,1% entre 2000 et 2003 ; et cela c’est sans compter avec la région de Diffa, un réservoir de poissons avec des cours d’eau comme la komadougou et le lac Tchad. -pour le miel : une enquête par échantillonnage serait propice à une meilleure valorisation de ce produit très prisé par les populations : en effet, la production égalisée à la consommation de 0,1kg par personne et par an, est apparue comme sous-évaluée. Tout comme le poisson, la production informelle est importante et échappe au circuit officiel. Il suffit de porter un regard sur la série de la production officielle de 1985 à 2002 à Tillabéry, pour constater une rupture à partir de 1990, qui ne s’expliquerait qu’à travers des difficultés de collecte enregistrées à partir des années 1990.

Page 43: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

43

Tableau 3: Evolution de la production contrôlée du miel de la région de Tillabéry de 1985 à 2002 Années 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993

Production (en kgs) 4850 6750 8750 7890 6180 480 900 674 525 Années 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Production (en kgs) 590 550 536 415 425 380 420 505 540

Source : Rapports DDE La valeur ajoutée du secteur informel hors primaire Ce secteur regroupe l'ensemble des activités économiques autres qu'agricoles exercées par les ménages. Ces derniers ne tiennent pas une comptabilité légale ou ne sont pas soumis à l'obligation de remplir un document comptable. L'estimation de la production et des consommations intermédiaires des branches de ce secteur est faite à l'aide d'une série d'indicateurs de prix et de volume avec comme données de base, les résultats de l'Enquête Nationale sur le Secteur Informel de 1995.

(ii) le PIB selon l’optique Dépenses

Le produit Intérieur brut est calculé par sommation des dépenses de consommation finale, de la formation brute de capital et des exportations moins les importations de biens et de services.

∑=+∆++= M - EFM-XSFBCFCF PIB

CF= Consommations Finales des ménages et des Administrations FBCF= Formation Brute de Capital Fixe ∆S = Variations de Stocks X= Exportations M= Importations EF= Emplois Finals

• Les dépenses de consommation finale Seuls les secteurs des administrations publiques et des ménages sont concernés par la consommation finale.

La consommation finale des administrations publiques Par convention, elle représente la valeur des services non marchands produits par les branches non marchandes des administrations publiques, déduction faite des paiements partiels effectués par les ménages pour la fourniture de ces services. La consommation finale des ménages Elle est évaluée sur la base de l'Enquête budget consommation de 1993, puis de l’enquête QUIBB de 2005, par application des ratios de consommation annuelle par habitant et selon le milieu. Cette enquête fournit, en effet, une structure détaillée de la consommation des ménages en milieu rural et en milieu urbain.

Page 44: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

44

La Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) FBCF des Secteurs des Sociétés non financières et Sociétés financières La Formation Brute du capital Fixe (FBCF) de ces unités institutionnelles est déterminée par exploitation des documents comptables notamment en calculant les variations des éléments de l'actif immobilisé figurant dans les bilans des années n et n-1. FBCF du Secteur des administrations publiques Le traitement qui consiste à passer de la nomenclature de la comptabilité publique à la comptabilité nationale permet d'avoir directement la FBCF du sous secteur des administrations internes, celle du sous secteurs des administrations externes étant déterminée par l'utilisation d'une clé de répartition des dépenses sur aide extérieure. FBCF du Secteur des ménages Au niveau de la sous branche élevage, la formule de calcul de la FBCF est la suivante: FBCF = 2/3 (N – Décès à bas âge - Abattages + Importation - Exportation) Au niveau du secteur informel hors primaire, l'évolution de la FBCF suit l'évolution de la valeur ajoutée de ce sous secteur.

La variation de stocks

Au niveau des branches agriculture, élevage, pêche et forêt, il n'existe pas une méthode directe de détermination des stocks. Toutefois, pour chacune de ces branches, des équilibres ressources emplois par produits sont faits qui permettent de déduire les stocks. Pour les secteurs administrations publiques et sociétés non financières, les stocks sont fournis par les documents comptables. En général, c'est au moment de la réalisation des équilibres ressources /emplois des biens et services que ce poste est ajusté ou soldé.

Les importations et les exportations (Commerce extérieur)

La valeur des exportations et des importations de biens et de services est celle fournie par la BCEAO.

(iii) le PIB selon l’optique Revenu ou Distribution Dans cette optique, le PIB est égal à la somme des rémunérations des salariés plus les Excédents d'exploitation/revenus mixtes plus les impôts sur les importations moins les subventions d'exploitation.

onsexploitatid' ssubvention-DTIEBERS PIB ++= RS= Rémunérations des Salariés

Page 45: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

45

EBE= Excédent Brut d’Exploitation DTI= Droits et Taxes à l’Importation C'est une méthode qui est rarement utilisée parce que difficile à mettre en œuvre directement en raison des difficultés d'obtention de certaines informations notamment les salaires et revenus de la propriété reçus ou versés par les ménages et les transferts.

Dans le cadre des travaux de modernisation des comptes nationaux, la mise en place d'un outil d'aide à l'élaboration des comptes nationaux commun à plusieurs pays (le module ERETES) est en cours.

5.2.2. La conjoncture La conjoncture concerne :

− Indice Harmonisé des Prix à la consommation ; − Indice de la Production Industrielle ; − Statistiques du commerce extérieur ; − Programme de Comparaison International.

(i) Indice Harmonisé des Prix à la consommation (IHPC) Objectifs : L’indice des prix à la consommation figure parmi les principaux indicateurs qui permettent d’apprécier les performances de l’économie nationale et la tendance de son évolution. Il a pour objet de mesurer les variations des prix des biens et services au niveau de la consommation. Depuis le 1er janvier 1998, le Niger à l’instar des autres Etats membres de l’UEMOA, dispose d’un indicateur de mesure de l’inflation dénommé Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC). Cet indice est harmonisé, car la même méthodologie est utilisée dans les pays membres de l’UEMOA pour le suivi de l’inflation. L’IHPC est calculé à partir d’un échantillon de 341 variétés réparties en variétés homogènes et en variétés hétérogènes. Les prix collectés sont saisis et traités à l’aide d’une application commune à tous les Etats membres de l’UEMOA. Cette application dénommée CHAPO (Calcul HArmonisé des Prix par Ordinateur) comporte plusieurs fonctionnalités, de l’initialisation au calcul des indices en passant par la saisie et l’apurement. Les indices ainsi calculés sont analysés et publiés dans un bulletin mensuel réglementaire de 4 pages avant le 10 du mois m+1 pour le bulletin du mois m. Pour répondre davantage aux besoins des utilisateurs, l’Institut National de la Statistique a initié une page d’accompagnement intitulée note explicative de l’évolution des prix. Ainsi, chaque mois, c’est le bulletin de 4 pages et la note explicative qui sont mis à la disposition des utilisateurs.

Page 46: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

46

Eléments pris en compte dans le calcul : La méthodologie de l’élaboration de l’IHPC « base 1996 », consiste à définir les caractéristiques des éléments relatifs aux points suivants :

� la population de référence, � les pondérations des biens et services, � le champ géographique, � l’échantillon des produits, � les points de vente, � l’année de base, � la méthode de calcul de l’indice

Population de référence et pondérations : La population de référence de l’IHPC est l’ensemble des ménages africains résidant dans la Communauté Urbaine de Niamey et dont aucun membre ne travaille dans les institutions internationales. La structure des pondérations de l’indice est estimée à partir des dépenses relatives à la catégorie de la population de référence se rapportant à la tranche de dépenses par personne et par an, déterminée par une enquête des dépenses auprès des ménages réalisée en 1996. La principale source de sélection des produits est une enquête des dépenses auprès des ménages réalisée en 1996; cependant d’autres sources d’information administratives et des données issues d’enquêtes spécifiques sont utilisées pour déterminer les pondérations liées aux médicaments, fournitures scolaires, services de transports,…etc. Champ géographique : Le champ couvert par l’IHPC est la Communauté Urbaine de Niamey, conformément à la décision prise par l’ensemble des pays membres de l’UEMOA de calculer l’indice au niveau de la principale agglomération, donc la capitale. Echantillon des produits : La collecte des données se fait par relevé des prix sur environ 250 points de vente qui sont visités chaque mois et environ 3.000 relevés sont effectués. Le nombre de produits étant très important sur les marchés, le choix d’un échantillon de produits est basé sur le principe des produits les plus représentatifs dans la consommation des ménages. La collecte d’un mois se fait tous les jours ouvrables (du lundi au vendredi), soit 5 jours par semaine et 20 jours par mois. Elle est organisée par carnet d’enquête, soit 1 carnet par enquêteur et par semaine. Au total, le mois compte 20 carnets d’enquête. Pour les variétés homogènes, des achats réels de produits sont effectués, tandis que pour les variétés hétérogènes, on procède à de simples relevés.

Page 47: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

47

Chaque mois, un budget pour les achats de produits et des moyens de déplacement sont mis à la disposition du personnel des prix. Les limites de l’IHPC : La principale limite de l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation est relative à sa couverture géographique, puisque les points de vente visités sont uniquement situés à Niamey la capitale. L’Indice n’est de ce fait pas national, même s’il utilise la même méthodologie de calcul au niveau de l’ensemble des pays de l’UEMOA. -la base de l’IHPC est ancienne et nécessite une actualisation ; d’ailleurs la rénovation est en cours en 2008. Les propositions d’amélioration : Pour mieux refléter la situation de l’inflation au niveau national, il aurait fallu envisager le calcul d’un Indice des Prix national prenant en compte l’ensemble des huit (8) régions du pays. Ce qui nécessitera une révision de la méthode d’échantillonnage en améliorant la couverture géographique des informations collectées sur les différentes variétés suivies mensuellement. -il est nécessaire que l’INS procède à la révision de la base de l’IHPC (tous les 5 ans) afin de tenir compte des changements de structure des ménages, de la variété des produits disponibles et de l’évolution des circuits de distribution. L’Indice calculé actuellement se réfère à l’année 1996 comme base, -amélioration de la méthode de calcul (en prenant en compte les huit régions du pays) La formule utilisée est de type « Laspeyres » qui se base sur des coefficients de pondération fixes relatifs à l’année de base. Ainsi le calcul des indices des variétés ordinaires se fait dans une première étape, au niveau des chefs-lieux des régions puis, en seconde étape, l’indice national est calculé par agrégation des indices régionaux.

• Au niveau des régions, on procède comme suit : (i) calcul des prix moyens par variété qui correspondent à la moyenne des prix des points de vente dans lesquels a lieu l’observation ; (ii) ensuite des indices élémentaires sont calculés en rapportant les prix moyens courants observés aux prix de base correspondants.

Oi

ti

i

R

R

RP

PI =

Au niveau national, les indices par variété i sont calculés comme moyenne des indices régionaux pondérés par le poids correspondant à l’importance de la consommation de la région en cette variété.

Page 48: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

48

∑=

R

i

R

ii

i

R

RR

NationalW

IW

I

Les huit (8) régions seront considérées pour le calcul de l’indice des prix. Niamey, Dosso, Tillabéry, Maradi, Zinder, Diffa, Agadez et Tahoua.

R= région i= variété tiR

P = prix courant de la variété i de la région R

OiR

P = prix de base de la variété i de la région R

RiW = pondération de la variété i pour la région R

(ii) Indice de la Production Industrielle

Objectifs : L’indice de la Production Industrielle (IPI) est un indicateur de mesure de l’évolution de la production de l’industrie au niveau d’un pays à travers des données collectées à partir d’une enquête menée auprès des entreprises du secteur moderne. En tant qu’élément de synthèse, il permet aussi bien le suivi de la production des différentes branches industrielles que celle de l’ensemble de l’industrie. L’IPI peut aussi être utilisé dans l’élaboration des comptes nationaux annuels et trimestriels. En 2003, suite à l’initiative de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) d’harmoniser cet indice au sein des pays membres l’IPI devient l’Indice Harmonisé de la Production Industrielle (IHPI). Champ de l’IPI : La collecte des données se fait sur un échantillon tiré à partir d’une base de sondage qui compte cent quatorze (114) entreprises industrielles réparties en vingt deux (22) sous branches issues des secteurs d’activités extractives, de fabrication, de distribution d’eau, d’électricité et de gaz et du secteur d’agriculture et activités annexes (égrenage). L’échantillon est formé de cinquante huit (58) entreprises tirées selon l’importance du chiffre d’affaires et suivant la branche d’activité. Ensuite, un questionnaire est déposé auprès de chaque entreprise échantillon qui le remplit dans un délai fixé par l’INS. Sources d’informations : Pour la constitution des séries de production entrant dans le calcul de l’indice de la production industrielle, l’IPI est alimenté par l’intermédiaire de l’enquête mensuelle sur la production industrielle qui est effectuée régulièrement par les services de l’INS, auprès d’un échantillon de 58 entreprises. Pour la sélection de la base de sondage, l’INS s’est appuyé sur les entreprises industrielles disposant de leur chiffre d’affaire pour l’année 2000, choisie comme année de base. Toutefois, depuis 2005, l’année de base a été changée, du fait que beaucoup d’entreprises ont cessé de fonctionner.

Page 49: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

49

Echantillon de l’IPI : Il est constitué de 58 entreprises du secteur moderne tirées selon une méthode à choix raisonné stratifiée selon les branches d’activités. Pour le choix de l’échantillon d’entreprises, il est nécessaire de :

• -répartir les entreprises selon les branches d’activités auxquelles elles appartiennent, • -affecter à chacune sa valeur ajoutée au coût des facteurs, à défaut la valeur ajoutée

brute au coût des facteurs, à défaut la production, et à défaut des trois éléments, le montant du chiffre d’affaires,

• -évaluer le poids de chacune d’entre elles par le biais d’un calcul de pourcentage cumulé allant dans le sens décroissant,

• -procéder à leur sélection en commençant par celle qui a le plus grand pourcentage jusqu’à la dernière (c’est-à-dire dont le pourcentage cumulé fait 80 à 90%).

Pour le choix de l’échantillon des produits à suivre, la procédure est la suivante : -énumérer pour chaque entreprise sélectionnée, tous les produits ou parties des produits suceptibles d’être suivis, -affecter à chaque produit retenu, le montant de sa valeur ajoutée au coût des facteurs, à défaut la valeur ajoutée brute au coût des facteurs, à défaut la production, et à défaut des trois éléments, le montant du chiffre d’affaires, -procéder au calcul du pourcentage des montants de ces chiffres d’affaires et par extrapolation on déduit la valeur ajoutée pour chaque produit au niveau de la branche dont relève son entreprise, -calculer la pondération par produit en faisant le rapport entre la valeur ajoutée du produit (i) au cours de l’année de base et la valeur ajoutée de l’ensemble de l’industrie. Mode de calcul de l’Indice de la Production Industrielle

Pour le calcul des indices élémentaires, il s’agit là de procéder au rapport de la quantité produite d’une année n sur la quantité produite de l’année de base n0. Ceci permet d’avoir l’indice élémentaire de volume. Il en est de même pour le calcul de l’indice élémentaire de prix Pour le calcul de l’indice global, il y a deux (2) étapes à suivre :

• Dans un premier temps, on calcule l’indice (en volume ou en prix) de chaque élément entendre par là le produit de l’entreprise. Ce calcul s’effectue par le produit de l’indice élémentaire et de sa pondération correspondante.

• Dans la seconde étape, on procède au calcul de l’indice au niveau d’un ensemble

donné composant ces différents produits appelés communément branche. Le calcul se fait comme suit : on somme le produit de chaque produit par sa pondération et on divise par la pondération de l’ensemble des produits comme pour le calcul du barycentre.

L’indice global est obtenu en faisant la somme des sous ensembles qu’on divise par la pondération totale. Pour la détermination de la pondération, on répartit d’abord chaque entreprise par branche. Une fois la répartition faite, on affecte à chaque entreprise ses produits respectifs. Après tirage de l’échantillon des produits effectué de la même façon qu’avec les entreprises, l’étape

Page 50: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

50

suivante est celle d’affectation de chaque produit tiré de son chiffre d’affaires, valeur ajoutée ou prix ou coût de facteurs pour l’année de référence. Cela fait, on procède au calcul du pourcentage de chaque produit par rapport au total ou sous total. La pondération est donc le rapport du montant de la valeur ajoutée pour chaque produit par le montant total de la valeur ajoutée de toutes les entreprises des différentes branches auquel on multiplie par 10000. Ainsi, on a la pondération de chaque produit en pour dix mille. Formule de calcul : La formule utilisée pour le calcul de l’IPI est celle de Laspeyres de quantité impliquant les pondérations fixes. L’indice de la production pour un produit (i) est le rapport entre la production en quantité du mois courant (Qit) et la production mensuelle moyenne de l’année de base (Qio)

o

t

ti

ii Q

QI =

L’indice synthétique du mois courant est calculé comme suit :

t

oi

o

i

i

t IVA

VAI ∑=

VAio= Valeur ajoutée du produit (i) au cours de l’année de base

VAo= Valeur ajoutée de l’ensemble de l’industrie ( ∑i

ioVA )

Les limites de l’IPI :

• la principale limite de l’Indice de la Production Industrielle est liée aux difficultés d’obtenir des réponses au niveau des entreprises industrielles relative à sa couverture géographique, puisque les points de vente visités sont dans une très large majorité situés à Niamey la capitale. L’Indice n’est de ce fait pas « tout à fait » national, même s’il utilise la même méthodologie de calcul au niveau de l’ensemble des pays de l’UEMOA,

• la création et la disparition d’entreprises, • la non-réponse des entreprises échantillon.

Page 51: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

51

Les propositions d’amélioration de l’IPI :

• dans le cas des séries à couverture exhaustive (production nationale), on ajoute la production de la nouvelle unité à celle déjà existante sans modifier la quantité de base,

• dans le cas de séries constituées par un échantillon d’entreprises, on intègre la nouvelle unité mais avec modification de la quantité de base, comme ce qui pourrait se passer dans le cas de l’INS du Niger, notamment avec l’expansion en cours du secteur minier.

• par ailleurs en cas de disparitions d’entreprises, il faudra corriger en retranchant les productions des unités disparues,

• il y’a nécessité de disposer d’un nouvel échantillon sur la base de recensement des entreprises du secteur moderne. Par ailleurs, l’installation des directions régionales de la statistique de l’INS doit être mise à profit pour disposer de nouvelles informations éventuelles sur les entreprises de l’intérieur du pays.

Page 52: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

52

5.2.3. Statistiques du commerce extérieur Les statistiques du commerce extérieur sont élaborées essentiellement sur la base des échanges commerciaux enregistrés par l’administration des douanes. Les fichiers mensuels de déclaration sont transmis sur supports électroniques à l’INS pour alimenter la base de données. Le logiciel EUROTRACE, utilisé pour le traitement des données sur le commerce extérieur permet un contrôle de qualité. Un premier niveau de contrôle et de corrections peut s’opérer de manière automatique. Des contrôles plus approfondis et des éventuelles corrections inhérentes y sont possibles. Des redressements sur les valeurs sont effectués. Ils ont jusqu’ici concernés quelques produits à l’exportation. Il s’agit des produits pour lesquels la valeur douanière paraît loin de la valeur réelle. Les prix au producteur majorés de 5% sont appliqués au poids pour calculer la valeur à l’exportation de ces produits. Le Comité National Chaîne-Douane, la structure en charge de validation des statistiques du commerce extérieur, lors de sa réunion en septembre 2005 en vue de la validation des statistiques de l’année 2004, a jugé que le taux de correction est obsolète. Une nouvelle étude devrait être menée pour sa réactualisation. Au cours de sa dernière réunion, le 24/07/06, en vu de la validation des statistiques de 2005, il a été décidé d’étendre le redressement des valeurs aux importations. Les statistiques sont produites selon le produit, le pays, le produit par pays et le pays par produits.

• la valeur à l’importation est la valeur CAF (Coût Assurance Fret) en F CFA selon le pays d’origine ;

• la valeur à l’exportation est la valeur FAB (Franco A Bord ) en F CFA selon le pays de destination;

Les données du commerce Extérieur sont disponibles sur supports électroniques et papier. Le support électronique est relatif non seulement à la base de données, mais aussi aux différentes publications. Le support papier concerne les différentes publications. Les publications des statistiques du Commerce Extérieur sont annuelles et compilées dans un document qui ressort une série sur cinq années. Toutefois, des extractions peuvent être faites sur demande, relativement aux mois, trimestre ou années. L’objectif de l’INS, appuyé par le Comité National Chaîne-Douane, est de mettre à la disposition des utilisateurs des données récentes et fiables. C’est dans ce cadre qu’il est envisagé dans un avenir très proche :

• des publications infra annuelles, notamment trimestrielles ;

• l’élaboration d’un indice de commerce extérieur qui permet d’apprécier les termes de l’échange du pays.

NB : Les statistiques du commerce extérieur jusque là publiées, ne prennent pas en compte le commerce non contrôlé. L’estimation de ce dernier ainsi que l’actualisation du taux de

Page 53: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

53

redressement et la détermination des vraies valeurs des principaux produits à l’import sont des préoccupations de l’INS Les statistiques du commerce extérieur sont élaborées essentiellement sur la base des échanges commerciaux enregistrés par l’administration des douanes. Les fichiers mensuels de déclaration sont transmis sur support électronique à l’INS pour alimenter la base de données. Pendant des années, l’Institut National de la Statistique alors Direction de la Statistique et de l’Informatique a exploité les données du commerce extérieur de manière classique voire artisanale. La codification et la saisie des données étaient faites avec des copies des quittances ou des déclarations en douane. On peut imaginer les risques liés à la détérioration, voire la perte de ces documents, au vu du circuit de transmission. A partir de 1987, avec l’appui, entre autres, de la CEDEAO et de l’Office des Statistiques de la Communauté Européenne (OSCE), l’administration des douanes s’est progressivement informatisée grâce au logiciel SYDONIA (Système DOuaNIer Automatisé). La Direction de la Statistique disposait aussi d’un logiciel (EUROTRACE) compatible avec SYDONIA, pour la compilation des statistiques du commerce extérieur. Ce progrès technologique a révolutionné la collecte et le traitement des données du commerce extérieur, et, des retards de publication qui ont atteint sept (7) années, ont pu être progressivement résorbés. Les données minières à l’exportation sont obtenues auprès des sociétés extractrices et du Ministère en charge des Mines. Conformément aux recommandations de la réunion du Comité Chaîne Douane du 24/07/06, les statistiques sur l’électricité seront dorénavant collectées auprès de la société d’électricité. Les limites au niveau de l’enregistrement des statistiques du commerce extérieur

� Les limites qu’on pourrait avoir sont relatives au fait qu’il existe deux systèmes d’enregistrement des statistiques : le commerce général et le commerce spécial. Les pays appliquent l’un ou l’autre de ces systèmes pour enregistrer leurs statistiques.

� Le système du commerce spécial est fondé sur le concept selon lequel le

dédouanement de la marchandise est le critère d’enregistrement des statistiques du commerce (frontière douanière=frontière statistique),

� Le système du commerce général est basé sur le concept selon lequel la frontière

nationale est aussi la frontière statistique. Par conséquent tous les biens échangés sont enregistrés dès leur franchissement de la frontière nationale (que ce soit en admission temporaire ou entreposé à la douane pour être livré ultérieurement).

� Le système de commerce général permet une meilleure comparabilité des échanges

entre deux pays partenaires qui appliquent ce système, car on trouve le même flux de marchandises exportées par le premier et importées par le second. Ce qui n’est pas le cas lorsque le second pays applique le système de commerce spécial ; en effet, les marchandises exportées par le premier en direction du second et mises en entrepôt de douane dans le second pays, n’apparaissent pas dans les statistiques d’importations de ce dernier.

Page 54: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

54

� Une autre limite fondamentale est relative à ce qu’il convient d’appeler « les statistiques miroir », qui représentent les incohérences en termes de statistiques d’import/export entre deux pays en raison de ce qui suit : Une marchandise qui est censée être livrée au Burkina Faso au départ de Niamey, pourrait tout simplement voir sa destination changer si les conditions de livraison initiales ne sont pas réunies. Ainsi elle se retrouve dans un autre pays que le Burkina Faso, par exemple la Côte d’Ivoire, qui aura à l’enregistrer dans ses statistiques du commerce extérieur au titre d’un produit provenant du Niger. Au même moment, ce produit est enregistré officiellement au Niger comme étant destiné pour le Burkina Faso.

� Il y’a également la limite relative aux divergences des codes entre les pays, ce qui

pose des difficultés d’enregistrement selon les types de commerce ;

� Il y’a enfin le manque d’harmonisation des outils de codification des types de commerce.

Les pistes d’amélioration et d’harmonisation des statistiques du commerce extérieur

� Redynamiser le comité chaîne-douane, pour créer un cadre de réflexions autour des questions inhérentes au développement des statistiques du commerce extérieur ;

� Intensifier et harmoniser les procédures de contrôle des frontières (supports d’enregistrement et méthodes) et d’enregistrement des statistiques douanières entre les pays du même espace économique et régional ;

� Faire une évaluation complète des types de produits, source des statistiques miroir, à travers une étude sous-régionale, pour améliorer la qualité des statistiques du commerce extérieur des différents pays.

5.2.4. Programme de Comparaison International

Le Programme de Comparaison International (PCI) détermine un type spécial de taux de change appelé Parité de Pouvoir d’Achat (PPA). Le calcul des PPA est fait au niveau de la Coordination régionale du PCI à la Banque Africaine de Développement (BAD). Elles sont calculées entre les pays et non pour un pays prix individuellement. Ce calcul fait intervenir les prix moyens nationaux des différents produits et services suivis et la décomposition des dépenses du PIB des pays concernés. Les principales méthodes de calcul des PPA sont les suivantes : Country Product Dummy (CPD), ELTETÖ-KÖVES-SZULC (EKS), GEARY KHAMIS (GK), IKLE etc.. Cependant, les méthodes utilisées par le PCI-Afrique sont CPD et IKLE. Dans le programme d’activités au niveau du PCI-Niger, il a été envisagé le calcul des PPA entre les huit (8) régions du pays, mais ceci reste conditionné par le programme du PCI régional.

Le Programme de Comparaison Internationale (PCI) est un outil d’évaluation de la richesse des pays aux fins de procéder à une allocation plus juste de l’aide au développement. Le PCI-Afrique vise à comparer les niveaux généraux des prix entre tous les 150 pays participants. Pour pouvoir comparer chaque couple de pays participants, le PCI détermine un type spécial de taux de change désigné par Parité du Pouvoir d’Achat (PPA) basé sur la comparaison des prix.

Page 55: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

55

La collecte des données se fait sur un échantillon des produits et services par un relevé des prix sur les différents points de vente du pays à l’aide d’un formulaire de collecte. En règle générale, chaque produit et service échantillon fera l’objet d’un relevé de prix, soit chaque mois, soit une fois tous les trois mois. L’échantillon qui comprend environ 850 articles, est commun à tous les pays participants. Cependant tous les pays ne peuvent pas les avoir tous ; c’est par exemple l’absence de certains fruits de mer ou certains poissons au Niger.

Le PCI demeure toutefois un outil de comparaison entre les pays du niveau général des prix sur la base d’une méthodologie cohérente et harmonisée. Pistes d’amélioration des indices de développement humains régionaux : En fournissant les indices de prix régionaux, le PCI permettra assurément de calculer sur des bases plus objectives les PIB régionaux. Ce qui permettra de lever la contrainte liée au recours à des estimations sur la base d’hypothèses souvent fortes pour déterminer les niveaux de richesses régionales nécessaires pour la détermination des IDH régionaux dans le Rapport National sur le Développement (RNDH). Cependant, il est nécessaire de compléter les informations sur les prix régionaux fournis par le PCI, avec les pondérations budgétaires susceptibles d’être fournies par l’enquête sur le budget et la consommation des ménages de 2007.

Page 56: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

56

5.2.5. Statistiques monétaires et financières

(i) Harmonisation et amélioration des Statistiques du Tableau des Opérations Financières de l’Etat (TOFE) Dans le cadre de l’amélioration et de l’harmonisation des données entrant dans l’élaboration du TOFE, l’analyse de la situation qui se présente a permis de constater :

� une sous-estimation du taux de pression fiscale dans la mesure où les recettes fiscales ne sont pas toutes intégrées : à ce niveau, il est à déplorer la non prise en compte des statistiques des collectivités ou des EPA. En effet, seulement 50 à 60% fournissent leurs statistiques financières;

� la non-conformité du TOFE du Niger dans sa conception, aux normes internationales qui recommandent le passage du manuel de 1986 au manuel de 2001.

Il a alors été suggéré de réfléchir sur l’élargissement du champ du TOFE suite à un certain nombre de réunions d’AFRITAC et envisager dans quelles mesures se conformer au manuel de 2001. En effet, l’harmonisation en passant du manuel de 1986 au manuel de 2001, garantira la cohérence entre la Balance des Paiements et le TOFE. A cet égard, les défis à relever pour réussir cette harmonisation aux normes internationales en passant au manuel 2001, sont :

• renforcer les formations sur les procédures d’enregistrement du manuel de 2001 ; • établir et rendre opérationnel un calendrier de transmission des données à la Direction

Générale de l’Economie (DGE) conformément aux plans d’amélioration des normes SGDD ;

• capitaliser les expériences des pays de l’UEMOA ayant déjà appliqué le système de TOFE élargi ;

• solliciter l’appui d’AFRITAC relativement à des notions nouvelles qui méritent d’être clarifiées comme « les valeurs des gisements » ou « le patrimoine de l’Etat ».

• envisager un appui du Haut Conseil aux Collectivités Territoriales dans la mobilisation des informations liées aux collectivités.

(ii) Harmonisation des statistiques financières des projets entre les Unités de Gestion des Projets et les partenaires au développement Il a été relevé une incohérence entre les données financières compilées par la Direction Générale de l’Evaluation des Programmes de Développement (DGEPD) et les données du même type qui ressortent des partenaires au développement. D’ailleurs plusieurs exercices de monitoring ont eu à constater ces écarts selon les deux sources. En effet, les données recueillies par la DGEPD proviennent des Unités de Gestion des Projets (UGP) qui se caractérisent par des décalages avec les statistiques des partenaires finançant lesdits projets.

Page 57: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

57

Et pourtant, il est nécessaire d’établir périodiquement l’état consolidé pour une bonne évaluation financière des projets de développement, conformément aux attributions de la DGEPD. Ce qui permettra d’aller au-delà de la tendance actuelle basée surtout sur l’analyse de la situation physique. (iii) Harmonisation et amélioration des Statistiques de la Balance des Paiements (BDP) La structure de la balance des paiements du Niger est celle de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Cette structure, conformément aux recommandations des éditions du manuel de la Balance des paiements du FMI, comporte deux grands comptes :

� le compte des transactions courantes qui regroupe : les biens, les services, les revenus des facteurs, et les transferts courants. Au niveau des biens, on distingue les marchandises générales représentant essentiellement les principales ressources d’exportation ( uranium, bétail, oignons, niébé) ; et les autres biens (avitaillement, or non monétaire, réparations des biens).

� le compte de capital et d’opérations financières qui regroupe : les transferts de capital, les acquisitions et cessions d’actifs, les investissements directs, les investissements de portefeuille et les autres investissements.

Les données sont obtenues au niveau de la BCEAO qui est la structure officielle produisant la BDP au Niger. Les données jusqu’en 2006 sont définitives tandis que celles de 2007 à 2008 sont des estimations provisoires. Les projections commencent à partir de l’année 2009. La méthode de projection varie selon la nature du compte et ses relations avec les autres variables de l’économie. Trois méthodes sont utilisées qui sont la méthode des élasticités, la méthode des ratios et la méthode des taux de croissance.

iii.1. Les sources de données pour les statistiques de la balance des paiements Les données nécessaires pour établir la balance des paiements peuvent être tirées de plusieurs sources :

� les statistiques du commerce extérieur ; � le système de communication de transactions internationales ; � les enquêtes auprès des entreprises ; � les enquêtes auprès des particuliers et des ménages ; � les autres sources officielles non indiquées ailleurs ; � les partenaires commerciaux et organisations internationales.

Le tableau ci-après tiré du guide pour l’établissement des statistiques de balance des paiements du FMI, donne la description nécessaire par type de données.

Page 58: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

58

Tableau 4 : Balance des paiements, sources de données

Source de données Description

Statistiques du commerce extérieur

Quantité et valeur des biens qui s'ajoutent ou se retranchent du stock de biens du pays en franchissant la frontière. Données établies via les formulaires remplis par les exportateurs et les importateurs

Système de communication de transactions internationales (SCTI)

le STCI retrace individuellement les transactions en espèces de la BDP via les banques et les entreprises

Enquêtes auprès des entreprises Données sur l'ensemble des activités des entreprises relevant de la BDP

Enquêtes auprès particuliers et des ménages Données auprès des individus (statistiques migratoires, sur les voyageurs ou touristes)

Autres sources officielles non indiquées ailleurs Statistiques des activités du secteur officiel ou sources produites accessoirement par le système administratif

Partenaires commerciaux et organisations internationales

Données disponibles via les APU étrangères ou les organismes internationaux comme le FMI

Source : FMI / BCEAO iii.2. Critiques relatives aux statistiques de la BDP et pistes d’amélioration

� les statistiques douanières sont souvent incomplètes dans la mesure où le contrôle aux frontières n’est pas toujours étanche ;

� les statistiques sur les entreprises privées et individuelles, sont souvent partielles ; � les données issues du système bancaire sont certes bonnes, mais ne sont pas

nécessairement communiquées à la BCEAO de façon systématique ; � la sous-évaluation des transactions (par exemple les arriérés de paiement entre

entreprises situées dans de pays différents pour lesquelles les données disponibles se rapportent d’ordinaire uniquement à celles communiquées aux banques) ;

� les fuites de capitaux dans des pays où les agents économiques n’ont pas tellement recours au système bancaire, à l’instar du Niger ;

� les méthodes d’évaluation varient d’un pays à l’autre, surtout en ce qui concerne le commerce de troc : en effet, bien que les transactions sont tenues d’être évaluées au prix du marché, certains pays utilisent d’autres bases telles que le prix du marché mondial, le prix au producteur (pour les exportations) et le prix de gros sur le marché intérieur (pour les importations).

A cet égard, les pistes d’amélioration et d’harmonisation suivantes sont proposées :

� renforcer l’administration douanière en ressources humaines, matérielles et financières, pour accroître l’efficacité de l’enregistrement des informations au niveau des frontières ;

Page 59: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

59

� trouver les moyens nécessaires pour inciter les entreprises privées et aussi les banques commerciales, à communiquer les informations les concernant au cours des enquêtes auprès des entreprises (sensibilisation, sanction administrative,…) ;

� sensibiliser les opérateurs économiques et les particuliers pour avoir recours au système bancaire ;

� harmoniser les méthodes d’évaluation des transactions entre les pays sur la base d’un cadre de concertation et d’échanges sur ces questions.

5.3. LES STATISTIQUES DES RESSOURCES ANIMALES

5.3.1. Estimation des effectifs du cheptel

La collecte de données se fait à travers le recensement général du cheptel. Un taux de croît est appliqué à l’effectif de chaque espèce pour estimer le cheptel entre deux recensements. Depuis le recensement réalisé en 1987, les taux de croît annuels par espèce sont les suivants :

Tableau 5 : Taux de croît des espèces animales

Espèces animales Taux de croît Bovins 2% Ovins 3% Caprins 2,5% Camelins 1,5% Asins 2% Equins 1%

Source : MRA Exemple : estimation de la production de bovins en 2006 notée P2006, sachant que le nombre de bovins a été estimé à un niveau P0 au recensement du cheptel de 1987 :

1902006 )02,01(* += PP

Les insuffisances à ce niveau étaient les suivantes : -la base de calcul est vétuste car datant de 1987. En effet, depuis lors les paramètres de croît peuvent avoir changé dans le cheptel. -propositions d’amélioration : il est possible de corriger le taux de croît à partir d’une nouvelle information sur le niveau le plus récent de la production obtenu avec le Recensement Général de l’Agriculture et du Cheptel de 2005. On pourrait à cet effet utiliser la formule suivante pour déduire un taux de croît annuel :

Page 60: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

60

1181

1987

2005 −

=

P

5.3.2. Production totale de viande (contrôlée et non contrôlée) (i) Production contrôlée

Collecte : enregistrement journalier des animaux abattus. Méthode de calcul : Poids carcasse moyen par espèce X nombre de carcasses par espèce + poids des abats. Les poids des carcasses et des abats considérés sont les suivants :

Tableau 6 : Poids des carcasses et des abats par espèce

Espèces animales Poids en kg carcasse moyen bovin 120 abats bovin 32,6 carcasse moyen ovin 14 abats ovin 3,6 carcasse moyen caprin 11 abats caprin 3 carcasse moyen camelin 150 abats camelin 30

Source : MRA (ii) Production non contrôlée Collecte : Estimation Méthode d’estimation : estimée à ≈ 70% des abattages contrôlés NB : C’est en l’absence d’une étude ou enquête statistique permettant de déterminer cette production que ce taux de 70% est actuellement appliqué Besoin estimé en viande par habitant et par jour = 60 g /jour

Perspectives d’amélioration :

Page 61: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

61

Relativement à la question sur la production non contrôlée, dans le cadre de la commission UEMOA-CEDEAO, une note méthodologique a été élaborée dans le courant de l’année 2008 ; et elle doit faire l’objet d’adoption sous peu. Cette note constituera à n’en point douter un point de départ dans l’amélioration des statistiques sur la production non contrôlée.

5.3.3. Production totale de lait

Collecte : Estimation annuelle Méthode d’estimation : Quantité de lait par lactation X effectif de femelles allaitantes par espèce (après déduction de la quantité prélevée par le jeune en lactation) Fort heureusement, les pourcentages de femelles en lactation ont été actualisés à la faveur d’une enquête réalisée en 2007. Les nouvelles informations nécessaires désormais pour estimer la production totale de lait sont les suivantes (voir tableau):

Tableau 7 : Paramètres lactation et UBT par espèce

Source : MRA/Enquête sur les produits de l’élevage, 2007

5.3.4. Production totale des cuirs et peaux Collecte : Enregistrement journalier des abattages Méthode de calcul : Produits issus des abattages contrôlés + Apprêtés brousse Apprêtés brousse ou conditionnement des Cuirs & Peaux = ≈ 70% de la production contrôlée des Cuirs & peaux. NB: C’est en l’absence d’une étude ou enquête statistique permettant de déterminer cette production que ce taux de 70% est actuellement appliqué.

Espèces animales

% de femelles en lactation

Quantité par lactation (En litres)

Taux de conversion en UBT

Bovin 22% 330 0,8

Ovins 23% 40 0,15

Caprins 24% 60 0,15

Camelins 27% 450 1

Equin 1

Asin 0,5

Norme de consommation de lait: 250ml/habitant/an

Norme FAO de consommation de viande: 21,9kg/habitant/an

1 UBT= 1 bovin de 250kg

Page 62: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

62

5.3.5. Autres indicateurs des ressources animales

(i) Animaux présentés et vendus sur les marchés

Collecte et méthode: recensement hebdomadaire des effectifs

(ii) Prix moyens des animaux vendus Collecte/méthode: Moyennes hebdomadaires des prix par espèce et catégorie.

(iii) Exportation des animaux sur pied Collecte/méthode : Enregistrement des effectifs exportés par espèce.

sources : - Douanes - INS - Rapports mensuels services d’élevage (Problèmes d’harmonisation à solutionner )

(iv) Capital bétail Collecte/méthode : Prix moyen par espèce X effectif estimé par espèce NB: Les prix moyens utilisés sont ceux issus des marchés de collecte communément appelés ‘’prix aux producteurs

(v) Taux d’exploitation

Collecte/méthode : % (abattages + ventes + exportations) par rapport à l’effectif estimé par espèce.

5.3.6. Amélioration des principes de projection démographique des cheptels et des méthodes de calcul des paramètres de croît du cheptel

Un certain nombre d’outils de projection démographique des cheptels utilisent des hypothèses réalistes pour déterminer chaque année des estimations de la production animale (bovin, petit ruminant, camelin et porcin). DynMod est à inscrire parmi ces outils de projection démographique. Il a été mis en œuvre par la Belgium Development Corporation (DGDC). Dans le même registre, 12mo est également une méthode rapide pour estimer les taux de croît démographique des cheptels de ruminants domestiques. Il a été mis en œuvre par l’ILRI, International livestock research Institute ou le CIRAD (Unité de Recherche sur les systèmes d’élevage de Montpellier en France. Il a pour objectifs de :

Page 63: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

63

-quantifier la dynamique du cheptel (taux de croît,…etc) et la production numérique annuelle du cheptel ; -mesurer l’impact des interventions zootechniques ou sanitaires et les chocs imprévisibles comme les sécheresses et les épidémies. Le Ministère des Ressources Animales et le centre de recherche ICRISAT ont déjà pris connaissance de l’existence de ces outils de suivi de la production animale. Il est cependant indispensable pour les services en charge de l’élevage, les centres de recherche sur le cheptel et l’Institut National de la Statistique de développer un partenariat technique pour s’approprier tous ces outils de manière à les mettre rigoureusement en pratique en vue d’estimer de la manière la moins biaisée possible les statistiques de l’élevage.

Page 64: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

64

5.4. LES STATISTIQUES AGRICOLES

5.4.1. Méthodologie de prévision des récoltes et d’évaluation de la production agricole

La prévision des récoltes et l’évaluation de la production agricole nationale sont établies pour les céréales. La méthodologie utilisée est la suivante :

• La méthode de prévision est basée sur des observations objectives sur le développement des plants, et en l'occurrence sur le nombre d'épis observés dans un échantillon de carrés de densité. Cette méthode de prévision fondée sur les épis dénombrés dans un échantillon de carrés de densité consiste à établir un rendement prévisionnel en comparant le nombre moyen d'épis dénombrés dans un carré au nombre moyen d'épis récoltés par carré au cours de la campagne passée. Les carrés de densité feront l'objet d'un comptage des épis par département, par culture (mil et sorgho) et par système de culture (en pure et en association) ;

• l'estimation de la production d'une culture nécessite deux éléments: la superficie cultivée

et le rendement de la culture. L’étude des parcelles et carrés de rendements fournit des données qui sont utilisées pour déterminer les superficies. Ce sont les mesures de chaque parcelle cultivée du ménage- échantillon d'une part ; et les données relatives à la densité de plantation des cultures d'autre part. Quant au rendement, deuxième déterminant de la production de la culture, la méthode d’observation consiste à récolter chaque carré de densité/rendement posé lors de l’étude des caractéristiques des parcelles et à peser toute la récolte des carrés de densité/rendement ;

• Amélioration de la couverture : passage du bilan céréalier au bilan alimentaire

Cette amélioration passe nécessairement par une révision de la méthodologie de l’enquête sur la prévision et l’estimation des récoltes (EPER).

• Amélioration de l’EPER en 2007

Les principales améliorations apportées à l’EPER en 2007, sont les suivantes :

� Institution d’une enquête horticole annuelle ; � Institution d’enquêtes spécifiques sur le dattier, les productions du Lac Tchad, le

souchet ; � Conduite d’un test sur l’intégration des mesures anthropométriques et

nutritionnelles sur la base de l’échantillon et par le dispositif de l’EPER ; � Renforcement de la collecte sur les flux transfrontaliers de produits alimentaires ; � Elargissement de la base de sondage aux communes, chefs-lieux de région ; � Meilleure distribution de l’échantillon au deuxième degré dans la zone agricole et

la zone intermédiaire ; � Harmonisation en cours des méthodologies et des outils de collecte de toutes les

données de base. A cet effet, le Niger, le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal, constituent les chefs de file de cette opération ;

� Intensification des ressources humaines, de la supervision et du contrôle des travaux sur le terrain.

Page 65: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

65

5.4.2. Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers Tableau 8 : Illustration de la méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers pour l’année 2005 :

Postes Riz Blé Mil+Sorgho+Maïs+ Fonio Total Population au 30/04/06 12 939 504

1 - Disponibilité 61 188 5 038 3 146 087 3 212 313

* Production brute 66 104 1 000 3 689 539 3 756 643

* Production nette 42 968 650 3 136 108

3 179 726

- Stocks Initiaux 18 220 4 388 9 979 32 587

* Paysans - - - -

* Autres 18 220 4 388 9 979

32 587

2 - Besoins 277 911 85 637 2 946 102 3 309 650

- Norme de consom 18,00 6,00

- Consom Humaine 232 911 77 637 2 836 102 3 146 650

- Stocks finaux 45 000 8 000 110 000 163 000

* Paysans - - 50 000

50 000

* Autres 45 000 8 000 60 000 113 000

3 - Excédts(+)Déficits(-) - 216 723 - 80 599 199 985 - 97 337

4 - Solde Impt/Expt 187 000 45 000 60 000 292 000

- Importations commerciales 175 000 45 000 60

000 280 000

- Aides prévues 12 000 12 000

- Exports prévues - - - -

5 - Excédts (+) Déficits (-

) - 29 723 - 35 599 259 985 194 663

6 - Dispo.Ap/hbt=kg/hbt 19,18 3,87 247,78 270,82

Source : DSA/MDA Le Bilan céréalier prend en compte les éléments suivants dans sa détermination :

-le riz, le blé, le mil, le sorgho, le maïs et le fonio : pour les calculs, le mil, le sorgho, le maïs et le fonio sont combinés en une seule composante avec les mêmes hypothèses de traitement ;

-la population au 30 avril de l’année n ;

Page 66: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

66

-la disponibilité de la production céréalière obtenue à partir de la production brute, la production nette et les stocks initiaux : la somme de la production nette et des stocks initiaux permet d’obtenir la disponibilité en céréales sachant que la production nette s’obtient en appliquant un taux de perte à la production brute ; -les taux de perte sont estimés à 35% pour le riz et le blé ; et à 15% pour l’ensemble des produits que sont le mil, le sorgho, le maîs et le fonio. -les besoins obtenus en fonction de l’estimation de la consommation humaine et des stocks finaux ; -le solde import/export ; -la disponibilité apparente pour obtenir la production prévisionnelle en kilogrammes par habitant ; -le bilan prévisionnel est établi au mois de novembre de l’année ; -la production brute s’obtient à partir de l’Enquête sur la Prévision et l’Estimation des Récoltes (EPER)

5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier -les normes utilisées nécessitent une mise à jour : actuellement, les normes de consommation issues de l’enquête budget-consommation de 1992, sont les suivantes : Riz : 18 kg/an/personne Blé : 6 kg/an/personne et 207 kg/an/personne pour l’association (mil+sorgho+maïs+fonio) ; -la norme de consommation relative à l’association (mil, sorgho, maïs, fonio) ne ressort d’aucune enquête, ce qui traduit une certaine subjectivité à ce niveau nonobstant tout le raisonnement logique ayant permis de la considérer.

5.4.4. Le passage du bilan céréalier au bilan alimentaire (i) Les raisons du passage

• Prise en compte de l’évolution des productions et du régime alimentaire • Approche régionale commune et intégrée de la question • Mise en exergue de la dimension régionale de la sécurité alimentaire • Mise à jour des apports nutritionnels et des normes de consommation • Meilleur suivi des disponibilités • Intégration régionale des avantages comparatifs (sécurité / souveraineté alimentaires) • Amélioration des échanges et des revenus • Meilleur ciblage des interventions d’urgence, de réhabilitation et de développement

Page 67: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

67

• Certains produits non céréaliers jouent un rôle important dans la couverture des disponibilités/besoins énergétiques. Il s’agit en dehors des céréales, des oléagineux, des légumineuses, des tubercules, des racines, des produits animaux, des dérivés animaux, des produits halieutiques, des fruits et des légumes (cf. CILSS). D’où la nécessité de leur prise en compte dans le bilan alimentaire.

(ii) Les critères discriminants :

� Importance en termes de production et de disponibilités intérieures et extérieures; � Degré d’accessibilité et de consommation par les populations rurales et urbaines; � Capacité des dispositifs à déterminer le niveau des ressources (production,

importation, stock, aide) et des emplois (consommation humaine et animale) ; � Capacité à trouver une norme consensuelle pour chacun des produits

(iii) Les groupes d’aliments et de produits retenus (tableau) Tableau 9 : les groupes d’aliments et de produits retenus pour le bilan alimentaire

Groupes d'aliments et de produits retenus

variétés à suivre

Nombre de variétés concernées

Céréales mil, sorgho, maîs,fonio, riz, blé 6

Légumineuses niébé, voandzou, dolique 4

Oléagineux arachide, sésame 2

Légumes

laitue, chou, carotte, oignon, tomate, jaxatu, aubergine, courge/ette, moringa

10

Fruits mangue, agrume, melon, pastèque, datte

5

Racines et tubercules manioc, patate, pomme de terre, igname, tarot

5

Epices et stimulants piment, poivron, ail, poivre 4

Produits animaux et pêche viande, lait, œuf, poisson 4

ENSEMBLE 40

Source : DSA/MDA Ainsi, 40 produits ou types de produits sont retenus dans le cadre de l’élaboration du bilan alimentaire, ce qui ne relève pas d’une sinécure.

5.4.5. Les propositions d’amélioration :

� Il est alors nécessaire au regard de la liste des produits et aliments à prendre en compte dans le bilan alimentaire, d’envisager une enquête pour déterminer le niveau précis de la consommation annuelle de ces produits par habitant.

� Ainsi, pour le passage du bilan céréalier au bilan alimentaire, il faudra envisager une

enquête intégrant les tubercules, les produits halieutiques, le lait, la viande,…dans l’optique de compléter les informations sur la production alimentaire en général ;

Page 68: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

68

� l’établissement des normes différenciées selon les produits agricoles à travers la

mobilisation des ressources nécessaires pour l’élaboration des enquêtes spécifiques permettra d’améliorer significativement le calcul du bilan;

� Il est nécessaire de se baser sur les résultats de la troisième Enquête Nationale sur le

Budget et la Consommation des ménages (ENBC3) en cours de finalisation pour actualiser les normes de consommation.

5.4.6. Harmonisation des méthodes de calcul sur les prix des produits agricoles : le Système d’Information sur les Marchés Agricoles

(i) Evolution historique du SIMA

C’est devant une multitude de sources d’information ( Ministère de l’Agriculture et Elevage, Ministère du plan, Ministère du commerce, Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN), diverses ONG) que les premières discussions eurent lieu pour la mise en place du Système d’Information sur le Marché (SIM). Celle-ci fut concrétisée lors de la tenue d’un atelier national en septembre 1989. L’évolution du SIM est marquée par six (6) phases qui sont : Première phase (1989-1992) : Création, mise en place des dispositifs ; Deuxième phase (1993-1997) : Amélioration de la gestion et de l’analyse des données ; Troisième phase (1998-1999) : Consolidation des acquis Quatrième phase (1999-2000) : Ouverture aux autres SIM de la sous région et restructuration de l’OPVN ; Cinquième phase (2000-2002) : La sortie du SIM de l’organigramme de l’OPVN, vide institutionnel (le SIM demeure sans ancrage) ; Sixième phase (2002-2004) : Restructuration du SIM. C’est dans cette phase que fut crée le Système d’Information sur les Marchés Agricoles (SIMA) par arrêté n°063/MC/PSP du 5 novembre 2003. Le SIMA devient ainsi la nouvelle appellation du SIM céréales. En effet, avec l’extension de son champ d’activités qui s’étend désormais aux produits de rente, aux fruits et légumes, aux intrants agricoles et aux tubercules le SIM devient ainsi un système complet d’informations sur les marchés agricoles ; d’où le nom du Système d’Information sur les Marchés Agricoles ( SIMA) .

(ii) Les missions du SIMA Le SIMA a pour mission de :

Page 69: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

69

• améliorer la transparence des marchés de céréales à travers une circulation plus rapide de l’information sur les prix,

• suivre de manière régulière l’évolution des produits et des marchés,

• améliorer la connaissance et le suivi de l’approvisionnement en céréales en provenance des pays voisins, notamment le Nigeria,

• détecter, confirmer ou infirmer les situations de crise alimentaire dans certaines zones par une observation soutenue des marchés, et suivre l’impact des interventions de l’Etat sur ces marchés,

• fournir aux autorités compétentes les informations nécessaires à la définition d’une politique commerciale adaptée au nouveau contexte de désengagement de l’Etat dans le cadre de l’ajustement structurel.

• mettre à la disposition des opérateurs économiques des informations commerciales relatives à la disponibilité et aux cours des produits agricoles.

Le SIMA remplit ainsi une mission classique de service public, en mettant des informations à la disposition de l’Etat et des autres utilisateurs privés. Le SIMA collecte les données à travers une série d’enquêtes. Les enquêtes du SIMA sont hebdomadaires. Elles se font par interview directe et les questionnaires sont transmis du marché au contrôleur par les transporteurs forains, et du contrôleur à l’équipe centrale par les compagnies de transport de la place. L’échantillon suivi par le SIMA est composé de 60 marchés (toutes typologies confondues) à travers toutes les régions. Au niveau de chaque marché, il y a au moins un enquêteur chargé de la collecte des données. Au niveau de chaque région, est placé un contrôleur chargé de contrôler les enquêteurs et de centraliser les questionnaires.

(iii) Les types de données collectées par le SIMA

Les données collectées sont:

• les prix aux producteurs, aux consommateurs et de gros des produits agricoles nationaux et importés ;

• les poids des Unités de Mesure Locale (UML) ;

• Les provenances et les destinations ;

• La nature des produits ;

• L’appréciation qualitative du stock ;

• L’animation du marché ;

• Les demandes et les offres exceptionnelles ;

• Les phénomènes inhabituels influençant les prix du marché ;

Page 70: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

70

(iv) Méthodologie de collecte des données du SIMA

Transmission des questionnaires

Chaque semaine, à la fin de l’enquête, les questionnaires doivent être remplis en trois (3) exemplaires. L’enquêteur garde une copie à son niveau et envoie deux exemplaires au contrôleur régional. L’envoi des questionnaires est hebdomadaire et doit se faire immédiatement au plus tard un jour après la réalisation de l’enquête. De son côté, le contrôleur est chargé d’envoyer (via les compagnies de transport) tous les questionnaires relevant de sa région tout en prenant soin de garder avec lui un exemplaire de chaque questionnaire.

Heure de l’enquête

L’enquête doit se dérouler au moment où l’animation est supposée maximale sur le marché. Ce moment peut varier d’un marché à un autre et d’une saison à une autre (pendant l’harmattan les gens viennent un peu tard au marché). Cependant la pratique nous amène à situer ce moment aux environs de 11 heures. L’enquêteur doit donc être présent au marché aux environs de dix heures (10 heures).

« L’imprégnation » ou le tour préliminaire

Avant de commencer son travail l’enquêteur doit d’abord se faire une idée sur le marché. Il doit donc effectuer un premier tour pour localiser les lieux de transactions, les types d’UML les plus répandues, les variétés de produits les plus répandues. Ce tour préliminaire est fondamental car il permet à l’enquêteur de s’imprégner du marché et le risque de faire un travail partiel et erroné est grand si cette phase n’est pas respectée.

Les interviews

En règle générale il n’existe pas de moyens plus sûrs que les interviews pour identifier les opérateurs et les transactions sur un marché. De cette interview dépend donc la qualité des données relevées. C’est pourquoi il est vivement conseillé de prendre toutes les précautions pour réaliser une bonne interview. Avant de commencer l’interview proprement dite l’enquêteur doit d’abord vérifier si aucune transaction n’est en cours. S’il y a transaction, il doit suivre sans intervenir le déroulement de celle-ci jusqu’à la fin. Les informations qu’il aura retenues seront complétées par l’interview. S’il n’y pas de transactions en cours, il peut entamer directement son interview. Après les salutations d’usage, l’enquêteur doit se présenter (si nécessaire) et donner succinctement les raisons de son travail. Il demandera ensuite le prix de l’UML (ou du sac ou de la tonne). Si l’interview se déroule auprès d’un vendeur, il faut toujours demander l’origine du produit vendu. Si par contre c’est un acheteur qui est interviewé, il faut demander l’usage qu’il compte en faire. Après cette étape, procéder au pesage et au remplissage du questionnaire.

(v) comparaison entre la méthode SIMA et la méthode PCI pour la collecte des données sur les prix

Page 71: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

71

Le SIMA n’est pas la seule structure chargée de collecter les prix sur les produits agricoles au niveau des différents marchés agricoles. Le Programme de Comparaison International (PCI) a également cette vocation, ce qui amène à se poser la question de savoir s’il n’est pas possible d’harmoniser les interventions. La réponse à la question est toute simple dans la mesure où aucun problème ne se pose à priori entre les deux méthodologies observées de collecte sur les prix. Le PCI est un projet destiné à relever mensuellement les prix sur 850 articles comparables au niveau de l’ensemble des pays inscrits dans le programme de comparaison internationale. Ainsi, la méthode utilisée par le PCI est harmonisée sur le plan international. Le SIMA pour sa part utilise une méthode qui est la sienne pour atteindre un objectif différent de celui visé à travers le PCI. A cet égard, la comparaison des deux méthodologies est sans objet, même si on peut envisager de tester la cohérence au niveau des prix moyens d’un même produit pris en compte aux deux niveaux d’analyse. 5.5. LES STATISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIALES

5.5.1. La couverture vaccinale (i) Méthodologie de calcul de la couverture vaccinale à partir des enquêtes EDS

Au cours de l'enquête, on a enregistré, pour tous les enfants nés au cours des cinq dernières années, les informations pouvant permettre une évaluation de la couverture vaccinale du Programme Élargi de Vaccinations (PEV) au Niger. Conformément aux recommandations de l'OMS, un enfant est complètement vacciné lorsqu'il a reçu le BCG (protection contre la tuberculose), le vaccin contre la rougeole et trois doses de vaccin contre la poliomyélite et trois doses de DTCoq (diphtérie, tétanos et coqueluche) en injection. En outre, depuis quelques années, une première dose de vaccin contre la poliomyélite (polio 0) est donnée à la naissance. D'après le calendrier vaccinal, tous ces vaccins doivent être administrés avant l'âge d'un an. Des données ont également été collectées sur la fièvre jaune.

Le taux de couverture vaccinale en DTCP3, mesure la proportion des enfants de 0 à 5 ans ayant reçu la troisième dose de vaccination contre la DTCP3 (Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio). On considère que tout enfant ayant reçu la 3ème dose de DTCP est régulier aux vaccinations, c’est-à-dire qu’il a reçu les autres antigènes du Programme Elargi de Vaccination (PEV).

Les données sur la vaccination ont été collectées à partir de deux sources : le carnet de vaccination de l'enfant et les déclarations de la mère, quand le carnet n'était pas disponible ou n'existait pas.

Page 72: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

72

Avantages : cette approche ne se base pas seulement sur le carnet de vaccination puisqu’elle intègre les déclarations des mères. Inconvénients : les déclarations de la mère relatives aux dates peuvent être infondées et introduire des biais de mesure. (ii) Méthodologie de calcul de la couverture vaccinale à partir des données du Programme Elargi de Vaccination (PEV) La méthode utilisée pour mesurer notamment le taux de couverture vaccinale en polio utilise un dénominateur qu’on définit comme la population de l’aire de santé (0-5 kms ; …). Les dénominateurs sont obtenus sur la base des projections démographiques de la population issue du RGPH 2001. Les numérateurs mesurant le nombre d’enfants vaccinés rapportés aux dénominateurs laisseraient apparaître quelque fois des taux au-delà des 100%, pour essentiellement deux (2) raisons : -l’inexactitude de certaines déclarations sur l’âge des enfants vaccinés : en effet, le simple fait d’introduire par erreur, un enfant de deux (2) ans dans le groupe d’âge de 0 à 1 an, pourrait surestimer le numérateur considéré dans le calcul du taux en question. Malheureusement cette contrainte n’est pas souvent levée dans la mesure où des dispositions ne sont pas prises pour vérifier les âges réels des enfants vaccinés ; -le problème de délimitation de l’aire de santé : qui pourrait introduire des surestimations lorsqu’une localité est prise en compte à tort dans le calcul du numérateur ; -les hypothèses de projections démographiques qui ne sont pas uniformisées à tous les niveaux : cela entraîne de fortes variabilités au niveau des dénominateurs.

iii. Propositions d’harmonisation et d’amélioration de la collecte d’informations : A ce jour, les outils disponibles au Niger pour évaluer la couverture vaccinale des enfants sont essentiellement le carnet de santé de l’enfant et la déclaration des mères. Dans les pays développés comme la France, la mesure principale du taux de couverture vaccinale est effectuée sur la base des certificats de santé, en raison de l’impossibilité de vérifier si la déclaration de la mère est fondée. Au Niger les enquêtes EDS ont permis de constater que même au niveau des carnets, il existe parfois des incohérences entre les dates suivant deux doses d’un vaccin comme celui de la polio. A cet égard, un effort de sensibilisation à l’endroit du personnel de santé remplissant lesdits carnets, doit se faire pour les conduire à corriger de telles incohérences pendant les séances de vaccination. Ce qui aura l’avantage de réduire au mieux, les estimations sur les dates pendant les travaux d’apurement des EDS.

5.5.2. Le pourcentage des accouchements assistés par du personnel médical qualifié / personnel formé

(i) Méthodologie de calcul selon l’enquête démographique et de santé Il s’agit d’un indicateur qui permet d’anticiper le degré de risque auquel les femmes sont exposées lorsqu’elles donnent la vie. En effet, de la qualité et de la qualification du personnel

Page 73: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

73

chargé d’assister l’accouchement dépendra en grande partie, les chances de pouvoir surmonter certaines complications liées à la naissance d’un enfant. L’analyse des données de l’EDSN-MICS3 de 2006 montre que seulement 32,9 % des naissances se sont déroulées avec l’assistance de personnel formé, en majorité des sages-femmes, des infirmières ou des aides-soignantes (32,4 %). Par ailleurs, dans seulement 0,5 % des cas, les médecins ont assisté les accouchements. À l’opposé, on relève que, dans 48,7 % des cas, c’est une accoucheuse traditionnelle qui a assisté l’accouchement et dans 0,1 % des cas, la naissance s’est déroulée avec l’assistance de parents et d’amis. Il faut souligner que 17,3 % des femmes ont accouché sans aucune assistance et que dans 1 % des cas, il fallu effectuer une césarienne. L’indicateur est défini comme étant le nombre d’accouchements assistés par du personnel qualifié (médecin, sage-femme, infirmière, aide-soignante) rapporté au nombre total des accouchements à un moment donné. (ii) Besoins d’harmonisation du numérateur Le principal problème qui intervient dans la définition de l’indicateur réside au niveau de certaines sources qui voudraient retenir tout personnel formé parmi le personnel qualifié en plus des médecins, des sages-femmes et des infirmières. Cela est de nature à modifier le niveau de l’indicateur et concomitamment l’interprétation de ses tendances. C’est pourquoi, il est important de préciser à défaut de trouver un compromis sur le dénominateur, la définition précise des numérateurs utilisés. Les enquêtes destinées à élaborer de tels indicateurs doivent songer à définir de la manière la plus détaillée possible les modalités de calcul de l’assistance à l’accouchement. Les EDS7 ont l’avantage de donner des informations relativement aux différentes modalités du personnel d’assistance à l’accouchement. Les modalités sont ainsi éclatées : -Médecin, -Infirmière/sage-femme, -Matronne/accoucheuse traditionnelle formée, -Ensemble du personnel formé, -Accoucheuse traditionnelle non formée, -Autre et Non Déclarés. Nous retiendrons la méthodologie des EDS en la clarifiant comme suit : -Le numérateur du personnel médical qualifié intègre les médecins, les sages-femmes et les infirmières, ce qui donne un niveau de 17,7% en 2006 ; -le numérateur pour le personnel formé intègre en plus du personnel médical, les matrones et les accoucheuses traditionnelles formées, ce qui donne un niveau de 32,9% en 2006.

5.5.3a. Le taux de séroprévalence chez les adultes C’est la proportion des personnes âgées de 15 à 59 ans (hommes) et de 15-49 ans (femmes) vivant avec le VIH/SIDA parmi la population de 15 à 59 ans (hommes) et 15-49 ans (femmes)

7 Dans la présentation du rapport principal de l’EDSN-MICS3 de 2006, trois modalités apparaissent avec leur fréquence.

Page 74: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

74

L’indicateur a l’avantage d’être mesuré sur la base d’un échantillon représentatif de la population dite à risque (15-59 ans pour les hommes et 15-49 ans pour les femmes). Il ne prend toutefois pas en compte les autres tranches d’âge extrêmes de la population (les moins de 15 ans et les plus de 59 ans hommes et les plus de 49 ans femmes)

100 *hommes ans 59-15 deet femmes ans 49-15 des totalePopulation

infectés hommes ans 59-15et femmes ans 49-15 de personnes de enceséropréval de NombreTaux =

Les difficultés liées à sa mesure sont de plusieurs ordres : -la méthode utilisée dans les EDS n’est pas identique à celle expérimentée pour estimer le taux de séroprévalence en 2001 par CARE International ; -les échantillons ne sont pas obtenus sur la base du même plan de sondage. Harmonisation : Partant du fait que les EDS se basent sur des échantillons représentatifs du territoire national et de la population à risque, la mesure de l’indicateur apparaît comme étant la moins biaisée possible. Cependant les enquêtes démographiques et de santé se déroulent environ tous les 5 ans, ce qui traduit une mise à jour lente de cet indicateur. C’est pourquoi, l’on peut également se baser sur des enquêtes de moindre envergure, moins coûteuse, mais plus facile à mettre en œuvre à partir d’échantillons faibles. Le souci d’harmonisation et de comparabilité des enquêtes éventuelles sur la séroprévalence voudra toutefois de considérer les mêmes tranches d’âges que celles considérées dans les EDS, c’est-à-dire les 15-49 ans chez les femmes et les 15-59 ans chez les hommes.

5.5.3b. Le taux de séroprévalence des sites sentinelles

En dehors des méthodes de calcul du taux de séroprévalence au VIH, il existe une autre méthode appelée « méthode sentinelle ». Cette méthode consiste à identifier des zones ou des sites de dépistage des anticorps du VIH sur la base d’un certain nombre de critères pertinents évolutifs, à savoir : l’existence d’un laboratoire avec un technicien en permanence équipé du matériel nécessaire ; la disponibilité d’un membre du personnel formé en IEC pour les services prénatals, l’existence d’un système de référence fonctionnel vers un centre de dépistage et de conseil volontaire se trouvant à proximité. Ainsi dans les pays en développement et en Afrique subsaharienne en particulier, les données les plus fréquentes concernant la prévalence du VIH sont issues des sites sentinelles testant les femmes en suivi prénatal. Ces données sont à la base de la majorité des estimations d’ONUSIDA, en faisant l’hypothèse que ces femmes enceintes sont représentatives de l’ensemble des femmes. Ainsi en 2005, 118 pays dans le monde, incluant une quarantaine de pays d’Afrique sub-saharienne, disposent d’un système de surveillance sentinelle en cliniques prénatales.

Page 75: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

75

Echantillon pour les femmes enceintes âgées de 15-49 ans Critères d’inclusion Toute femme enceinte âgée de 15-49 ans quelque soit l’âge de la grossesse se présentant en consultation prénatale, pour la première fois à cette clinique au cours de la période de l’enquête dans un des sites sélectionnés. Critères d’exclusion

� femme enceinte ayant déjà consulté pour la même grossesse dans un autre site participant à l’étude,

� femme ayant déjà consulté dans le même site pour la même grossesse. Partant du fait que les EDS se basent sur des échantillons représentatifs du territoire national et de la population à risque, la mesure de l’indicateur apparaît comme étant la moins biaisée possible. Cependant les enquêtes démographiques et de santé se déroulent environ tous les 5

Méthode d’échantillonnage La méthode de dépistage anonyme est utilisée. Les tests de laboratoire sont effectués sur l’ensemble des spécimens de sang provenant des gestantes fréquentant les cliniques prénatales des sites choisis. Toutes les femmes venues en clinique prénatale durant la période de l’étude sont systématiquement sélectionnées, pourvu qu’elles répondent aux critères d’inclusion.

Les limites de la méthode sentinelle Il est cependant important de dégager les limites de ce type de données et des différents biais qu’elles pourraient introduire. Les biais sont concédés à partir du choix et de la représentativité des sites sentinelles, la fréquentation différentielle des cliniques prénatales, les structures par âge différentes entre les femmes enceintes et la population générale, la fécondité différentielle entre les femmes séropositives et les femmes séronégatives. Propositions d’amélioration méthodologique8 Deux méthodes d’ajustement proposées ces dernières années ont eu des résultats probants :

� la première consiste à utiliser pour chaque groupe d’âge le ratio fécondité des femmes HIV+ sur fécondité des femmes HIV- ;

� la deuxième méthode proposée par Zaba et al., sépare les femmes en différents groupes, selon qu’elles ont déjà eu ou non un enfant, et selon leur risque de fécondité.

8 Cf. Chaire Quételet, 2004, Université Catholique de Louvain « Estimation des niveaux de prévalence dans les pays d’Afrique sub-saharienne et ajustement possible à partir des femmes enceintes ».

Page 76: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

76

Ces méthodes permettent de calculer une prévalence estimée peu éloignée de la prévalence observée en population générale (avec une erreur relative de moins de 10%) dans des pays à épidémie généralisée, avec faible usage de la contraception et suivi prénatal élevé.

5.5.4. Le taux d’alphabétisation (i) Méthodologie de calcul du taux d’alphabétisation à partir de l’enquête QUIBB Au cours de l’enquête QUIBB sur le Questionnaire Unifié des Indicateurs de Base du Bien-être de 2005, la méthode utilisée pour estimer le taux d’alphabétisation consiste à poser la question suivante aux individus enquêtés : -savez-vous lire et écrire : (deux modalités de réponses : oui ou non) La fréquence des « oui » permet de mesurer le taux d’alphabétisation. Le problème majeur lié à cette façon de mesurer le niveau d’alphabétisation est relatif à la non prise de dispositions pour vérifier si effectivement l’enquêté sait lire et écrire. Par conséquent, un biais de surestimation pourrait être introduite dans le calcul final. (ii) Méthodologie de calcul du taux d’alphabétisation à partir des données des EDS

Au cours de l’enquête démographique et de santé et à indicateurs multiples, mises à part les questions posées sur la dernière classe achevée et le niveau d’instruction atteint par les enquêtés, on a demandé à ceux qui n’avaient aucun niveau d’instruction et à ceux qui avaient déclaré avoir atteint le niveau primaire de lire une phrase rédigée dans une des langues officielles ou nationales préparées par les agents enquêteurs. Trois modalités ont été retenues :

1. « peut lire toute la phrase »,

2. « peut lire une partie de la phrase »,

3. « ne peut pas lire du tout ».

Les enquêtés ayant atteint le niveau secondaire ou plus ont été considérés d’office comme étant alphabétisés.

Avantages : Sur cette base, il est possible d’estimer en toute objectivité le taux d’analphabètes en considérant que si la personne maîtrise une des langues nationales, elle est alphabétisée. Mieux encore, même pour les personnes déclarant avoir atteint le niveau primaire, des dispositions sont prises pour vérifier leurs capacités à lire dans une des langues nationales ou officielles.

Inconvénients: les données de l’enquête démographique et de santé ne se conforment qu’à la population des femmes âgées de 15 à 49 ans et des hommes âgés de 15 à 59 ans ; ce

Page 77: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

77

qui constitue une vision tronquée de la réalité (dénominateur). Par contre pour l’enquête QUIBB, le numérateur se base sur la population âgée d’au moins 15 ans.

(iii) Harmonisation à faire :

Pour harmoniser les méthodes de calcul, il est nécessaire de se conformer à la méthode de calcul utilisée dans le cadre des enquêtes démographiques et de santé, qui présentent l’avantage d’être plus réalistes. Toutefois, à ce niveau également des dispositions doivent être prises pour: - prévoir des cartes dans toutes les langues nationales du pays en vérifiant si les enquêtés

estimant savoir lire disent la vérité, - se baser sur la population de référence de l’enquête QUIBB. Le concept de la population alphabétisée mérite d’être précisé ou harmonisé dans la mesure où il a souvent suscité des polémiques. C’est dans ce cadre que le taux est maintenant défini comme étant la proportion de la population âgée de 15 ans et plus et capable de lire et écrire, en le comprenant, un exposé simple et bref de faits en rapport avec la vie quotidienne, dans une langue quelconque.

5.5.5. Le taux d’achèvement scolaire, le taux de survie au cycle de base 1 et le coefficient d’efficacité :

Les deux premiers indicateurs ont longtemps fait l’objet d’une certaine ambiguïté au niveau des pays de la sous-région, pour la simple raison que beaucoup ont l’habitude de confondre leur définition. Au Niger, la définition actuellement considérée par le Ministère de l’Education Nationale est la suivante :

o Taux d’achèvement :

100 *niveau ce fréquenter de officiel âgel'ayant Population

étudesd' année dernière la atteignant sredoublantnon élèvesd' Nombre achèvementd' =Taux

Le Taux d’achèvement est le Rapport entre les non redoublants en dernière année d’études du cycle (CM2) et la population des enfants qui ont officiellement l’âge d’être à ce niveau d’études (12 ans). Il permet d’apprécier la capacité du système éducatif à maintenir jusqu’au terme du cycle, tous les enfants inscrits au début du cycle.

o Taux de survie au cycle de base 1 :

Page 78: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

78

100 *départ de cohorte la de enfantsd' Nombre

étudesd' année dernière la atteignant élèvesd' Nombre (primaire) 1 base de cycleau survie de =Taux

Taux de survie : Il indique le taux de rétention dans un cycle d’études ; C’est aussi la proportion d’élèves parmi les recrutés à la base du cycle susceptibles d’atteindre la fin du cycle suivi. Taux de survie dans le primaire : Entre deux classes, c’est la proportion des élèves inscrits dans une classe qui passe en classe supérieure au cours de l’année scolaire suivante.

Le premier indicateur sur l’achèvement, mesure mieux la scolarisation que le taux de scolarisation, car il combine à la fois la dimension accès et la dimension qualité. Le taux d’achèvement scolaire, s’obtient en considérant la fréquence ou le pourcentage des élèves de CM2, qui n’ont jamais redoublé, relativement à la population des élèves ayant l’âge officiel de fréquenter le CM2 (12 ans); Le deuxième indicateur sur la survie, mesure la progression des élèves à partir d’une cohorte initiale. Il permet en quelque sorte de mesurer les chances de maintien des élèves jusqu’au CM2 depuis leur entrée au CI. Cet indicateur pose plus de difficultés de calcul dans la mesure où il nécessite de suivre la progression ou le parcours d’un groupe d’élèves de même génération du CI au CM2, en vue de constater le nombre de ceux d’entre eux qui arrivent jusqu’au CM2.

Dans un autre registre, l’indicateur sur la survie peut également être calculé pour tous les cycles d’études et par année d’études, conformément à ce qui est fait dans beaucoup de pays.

o Le taux de survie par année d’études

Définition : il s’agit du pourcentage d'une cohorte d'élèves (ou étudiants) inscrits dans la première année d'un cycle ou un degré donné d'études dans une année scolaire donnée qui sont attendus à atteindre les années successives d’études.

Objectif : Le taux de survie scolaire mesure les moyens d’accueil et l’efficacité interne d'un système d'éducation. Il illustre la situation relative à la rétention d'élèves (ou étudiants) à l’école d’une année d’études à l’autre.

Méthode de calcul : Diviser le nombre total d'élèves appartenant à une cohorte qui ont atteint chaque année d’études successive dans un degré d’études donné par le nombre d'élèves dans une cohorte, à savoir ceux qui étaient inscrits à l'origine dans la première année d'enseignement primaire et multiplier le résultat par 100.

Page 79: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

79

Formule de calcul de l’indicateur:

Où:

i = année d’études (1, 2, 3,…, n) t = année (1, 2, 3, …, m) g = cohorte d’élèves.

=Taux de survie scolaire d’une cohorte d’élèves g dans une année d’études i dans l’année de référence k

= nombre total d'élèves appartenant à une cohorte g dans l’année de référence k

= Promus de qui joindront les années successives d’études i pendant toutes les années successives t.

= Nombre d’élèves redoublant l’année d’études i dans une année scolaire t

Données requises : Inscription par année d’études pendant deux années consécutives ( années t et t+1) ; nombre de redoublants par année d’études dans l’année t+1.

Source de données : collecte du Ministère de l’Education Nationale au niveau des établissements scolaires, enquêtes par sondages ou recensements de l’Institut National de la Statistique.

Harmonisation à faire : Pour clarifier les concepts d’achèvement et de survie scolaire, il est important de savoir distinguer deux (2) situations différentes en présence : -la première où on se baserait sur une cohorte d’élèves (de la même génération), pour constater la proportion d’entre eux qui n’ont pas connu d’arrêt dans leur progression scolaire (analyse longitudinale) ; -la seconde où on ferait une analyse transversale en coupe instantanée en se basant sur un niveau d’études donnée pour constater la proportion de ceux qui n’ont connu aucun échec relativement à la population de ceux qui sont sensés être du niveau d’études en question. Par rapport aux difficultés posées pour calculer un indicateur basé sur le suivi de la progression des élèves (cohorte au départ), il est possible d’estimer le taux de survie à partir d’une cohorte fictive à établir sur la base des coefficients d’efficacité dans le système scolaire.

o Le coefficient d’efficacité

Page 80: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

80

Il est important de définir le concept d’efficacité dans le système éducatif, puisqu’il est fortement lié avec celui de survie scolaire ou d’achèvement. Par ailleurs, il peut être influencé négativement ou positivement par la variation du nombre de redoublements ou d’abandons dans le système scolaire. Lorsque les redoublements ou les abandons augmentent, le coefficient d’efficacité baisse. On observe au Niger comme dans plusieurs pays en développement comme le Burkina Faso, le Mali ou Madagascar, que les redoublements et les abandons sont considérés comme les indicateurs d’efficacité les plus simples à calculer. Ils ne sont pourtant pas les seuls qui permettent de mesurer l’efficacité du système éducatif. Le coefficient d’efficacité est défini comme étant le nombre idéal (optimal) d’années-élève nécessaires (dans l’absence de redoublement ou d’abandon) de produire un nombre de diplômés d’une cohorte donnée dans un cycle ou degré d’études comme un pourcentage du nombre d’années-élève effectivement utilisées pour produire le même nombre de diplômés. NB : un élève qui passe un an dans une année d’études, utilise une année-élève. Il s’agit d’un indicateur synthétique de l’efficacité interne d’un système scolaire, qui résume les conséquences de redoublement et d’abandons sur la performance d’un processus scolaire en produisant les diplômés. Méthode de calcul du coefficient d’efficacité: Rapport entre le nombre idéal d’années-élève nécessaires pour produire un nombre de diplômés d’une cohorte donnée dans un degré d’étude, et le nombre d’années-élèves effectivement utilisées pour produire le même nombre de diplômés multiplié par 100. Illustration : on considère une cohorte de 20 élèves d’un degré d’étude (Cours d’Initiation CI) La durée normale du cycle est de 6 ans entre le CI et le CM2. Il ressort six (6) années après 18 promus et 2 abandons. Le tableau donne la répartition des 20 élèves selon le nombre d’années-élèves effectives, le nombre de redoublement, le statut par rapport à l’abandon et le statut par rapport au diplôme.

Page 81: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

81

Tableau 10: Illustration du calcul du coefficient d’efficacité

N.élèves années-élève

idéal années-élève

effectives

Nombre de redoublements ou

abandons 1=diplômé

0=Non diplômé 1 6 7 1 redoublement 1 2 6 6 0 redoublement 1 3 6 8 2 redoublements 1 4 6 7 1 redoublement 1 5 6 6 0 redoublement 1 6 6 6 0 redoublement 1 7 6 7 1 redoublement 1 8 6 6 0 redoublement 1 9 6 6 0 redoublement 1 10 6 8 2 redoublements 1 11 6 9 3 redoublements 1 12 6 4 abandon 0 13 6 6 0 redoublement 1 14 6 7 1 redoublement 1 15 6 7 1 redoublement 1 16 6 8 2 redoublements 1 17 6 5 abandon 0 18 6 6 0 redoublement 1 19 6 7 1 redoublement 1 20 6 6 0 redoublement 1

TOTAL 108 132 NE=Nombre d'élèves de la cohorte=20 DN=Durée normale d'études dans le cycle=6 NP=Nombre de promus=18 NA=Nombre d'abandons=2 NAAi=Nombre d'années d'études avant abandon de l'élève i NAEPi=Nombre d'années d'études effectives de l'élève promu i Coefficient=(NP*DN)/((NAA12+NAA17)+(NAEP1+….+NAEP11+NAEP13+NAEP14+NAEP15+NAEP16+NAEP18+NAEP19+NAEP20))

Coefficient d'efficacité = 81,8% Source : Simulations du consultant à partir d’un exemple fictif En utilisant la formule suivante

Coefficient d’efficacité = (NP*DN) / ((NAA12+NAA17)+(NAEP1+….+NAEP11+NAEP13+NAEP14+NAEP15+

NAEP16+NAEP18+NAEP19+NAEP20))=0,818

On trouve un coefficient d’efficacité pour ce cycle de 81,8% Le coefficient est écarté de 100%, ce qui dénote d’une certaine inefficacité du système interne en raison des redoublements et des abandons. Source de données : registre d’écoles, enquêtes par sondage ou recensements relatifs aux redoublements et aux abandons.

Page 82: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

82

Difficultés de mesure : Elles peuvent émaner de :

� la non tenue à jour des registres d’écoles, � le manque de fiabilité des statistiques sur les redoublements et les abandons, � le défaut de couverture des données dans le temps et dans l’espace, � le biais introduit par les passages automatiques.

Propositions d’amélioration

� réaliser des enquêtes par sondage légères pour un bon suivi de l’indicateur, � veiller à la mise à jour systématique des statistiques sur les redoublements et les

abandons dans le temps et dans l’espace, � isoler les passages automatiques pour calculer un coefficient reflétant le niveau réel

des élèves.

5.5.6. Le taux brut de scolarisation et le taux net de scolarisation

Il s’agit de deux indicateurs des OMD pris en compte dans le suivi de la SDRP. Le taux brut de scolarisation représente le rapport entre l’Effectif de la population scolarisée au Primaire et la population âgée de 7 à 12 ans. Il est calculé à partir d’une enquête annuelle réalisée par la Direction des statistiques et de l’informatique du Ministère de l’Education Nationale. Les principales difficultés de mesure : -Le dénominateur est obtenu sur la base des projections démographiques réalisées par les INS. Les difficultés relatives aux principes de projections démographiques de la population nécessitent une harmonisation des hypothèses à tous les niveaux (INS, structures productrices de données sectorielles) ; -certaines sources utilisent la population âgée de 6 à 12 ans au dénominateur, ce qui nécessite un travail d’harmonisation pour des questions de comparabilité spatiale et temporelle. Le taux net de scolarisation peut être défini comme suit : 1. Nombre d’enfants inscrits à un cycle ou niveau d’enseignement qui appartiennent au groupe d’âge pertinent (c’est-à-dire en âge légal d’être dans le système d’enseignement et inscrits), exprimé en pourcentage du nombre total d’enfants appartenant au groupe d’âge correspondant à ce niveau d’enseignement 2. Rapport entre le nombre total des élèves en âge d’être dans le système d’enseignement, inscrits et l’effectif total de la population scolarisable (7 à 14 ans). Enquête annuelle DSI-MEN pour le numérateur Projections démographiques de l’INS pour le dénominateur

Page 83: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

83

Il est important de distinguer le taux net de scolarisation du taux brut de scolarisation. Le dénominateur dans les deux formules est le même ; le numérateur, en revanche, est différent. Pour le taux brut, le numérateur est composé de l’ensemble des enfants inscrits dans un établissement scolaire tandis que, pour le taux net, ne sont pris en compte que les élèves inscrits dans un établissement scolaire ayant l’âge légal d’admission. Il est nécessaire pour le calcul de se baser sur les mêmes hypothèses de projections démographiques.

5.5.7. Méthodologie de calcul du taux de couverture national des besoins en eau potable en milieu rural

Définition du concept d’eau potable : Il s’agit d’une eau saine répondant à des normes définies qui en garantissent l’innocuité pour la boisson et la cuisine. Par exemple, les eaux de surface traitées, ou non traitées mais non polluées, comme celles des sources, puits et forages protégés.

a. Les éléments à prendre en compte dans le calcul sont les suivants :

(i) αP La population rurale actualisée au 31 décembre de l’année en cours,

(ii) αT : le nombre total de points d’eau moderne (PEM) au 31 décembre de l’année en cours, obtenu suite à un inventaire des PEM recueillis au niveau des directions régionales de l’hydraulique,

(iii) αG : les besoins globaux en PEM au 31 décembre de l’année en cours :

250

αα

PG = En considérant la norme nationale de 1 PEM pour 250 habitants

(Critère DIEPA)

(iv) αB : les besoins en PEM restant à couvrir au 31 décembre de l’année en cours.

ααα TGB −= = Besoins en PEM globaux – nombre total de PEM Sur la base de ces éléments, le taux de couverture des besoins en eau potable est noté

αTCBE

Page 84: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

84

100*

α

αα

G

TTCBE =

b. Les insuffisances techniques au niveau de cette méthode de calcul sont :

� insuffisance au niveau du calcul du taux de couverture au niveau de certains départements (Tchintabaraden, Abalak) pour non délimitation des frontières sur les cartes administratives officielles,

� le problème de délimitation du milieu rural avec les chevauchements possibles entre les zones périurbaines et les zones rurales,

� une définition claire cohérente avec les normes internationales d’un point d’eau moderne,

� insuffisances dans le suivi de la fonctionnalité des ouvrages hydrauliques ; � manque d’inventaires périodiques ; � application du taux d’accroissement annuel national de 3,3%, qui ne reflète pas la

réalité réelle des régions. c. Les propositions d’amélioration du mode de calcul :

� il est d’abord nécessaire qu’un travail précis soit effectué au niveau des différentes régions, pour distinguer clairement le champ géographique du milieu rural de celui du milieu urbain.

� Il est prévu d’élaborer le schéma directeur de l’hydraulique urbaine qui prendra en compte cette préoccupation.

� il serait souhaitable que les services de l’hydraulique précise dans la méthodologie ce qu’il convient de retenir dans les points d’eau moderne ;

� envisager un recensement des ouvrages hydrauliques pour poser clairement la situation de référence à l’échelle nationale ;

� procéder régulièrement (base annuelle) à l’étude du niveau de fonctionnalité des ouvrages sur la base d’un échantillon représentatif issu de la base de sondage issue du recensement de référence.

d. les perspectives Il est prévu dans les prochaines échéances la réalisation d’une étude dans le cadre de l’amélioration du système d’informations sur les ressources hydrauliques et de la méthodologie de calcul du taux de couverture des besoins en eau potable en milieu rural.

Page 85: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

85

5.5.8. La couverture nationale des besoins en eau potable en milieu urbain En milieu urbain, la desserte en eau potable est assurée par la société d’exploitation des eaux du Niger (SEEN). L’eau potable est ainsi obtenue à partir de la borne fontaine, ou du branchement particulier (robinet dans le ménage). Cette couverture contrairement à ce qu’on pourrait penser pose également quelques difficultés d’estimation à l’instar de la couverture en milieu rural. Il est par conséquent difficile d’affirmer qu’elle est de 100% dans les centres urbains même en considérant qu’en général les populations concernées sont dans un rayon ne dépassant pas les 5 kms, des ouvrages hydrauliques d’approvisionnement en eau potable. En effet, le problème de délimitation des frontières (urbain/ rural) mérite d’être clairement étudié pour envisager une estimation assez fiable de la couverture des besoins en eau potable en milieu urbain.

5.5.9. Le taux de desserte en milieu urbain (SEEN) Le taux de desserte en milieu urbain est déterminé par comparaison de la population desservie à la population résidant dans le périmètre urbain. Il est obtenu par le rapport de ces deux nombres. Taux de desserte ou taux de pénétration (TD) Il s’agit du rapport entre la population ayant effectivement accès au service (ou population desservie) et la population des localités électrifiées. :

100*PERIMETRE DU RESIDENTE TOTALE ULATION

DESSERVIES PERSONNES DE

POP

NOMBRETD =

Le nombre de personnes desservies est calculé sur la base des hypothèses issues de la DIEPA (Décennie Internationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement), à savoir :

• 1 branchement particulier actif dessert 10 personnes • 1 borne fontaine active dessert 250 personnes

Un branchement actif est un branchement régulièrement facturé, c’est-à-dire un branchement dont l’abonnement n’a pas été résilié. Le nombre de branchements actifs est tiré à partir des statistiques de la SEEN à la fin du mois de décembre de chaque année. Cette desserte en eau, contrairement à ce qu’on pourrait penser pose également quelques difficultés d’estimation à l’instar de la couverture en milieu rural. En effet, quelques cas méritent réflexions. Il s’agit de :

• des branchements collectifs par exemple pour les casernes militaires à partir desquelles plusieurs familles sont alimentées,

Page 86: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

86

• des branchements pour des habitations telles que les célibatériums, • des centres tertiaires dont le statut s’apparente plus à des centres pastoraux qu’urbains,

dans lesquels les bornes fontaines réalisées sont destinées à alimenter le bétail. Ces cas conduisent à sous-estimer ou à surestimer le nombre de personnes desservies. Des réflexions sont en cours pour déterminer l’approche à observer dans ces cas. En fonction de la liste de ses abonnés et de la population des différentes zones urbaines où passe le circuit de distribution d’eau, il est possible de calculer sur une base régulière le niveau de l’indicateur. Le numérateur est fourni par la SEEN, tandis que le dénominateur s’obtient à partir des informations fournies par l’INS sur la population des zones électrifiées. La principale difficulté liée au calcul du taux de desserte représente le traitement des individus ou ménages vivant dans les cours communes. En effet, très souvent dans certaines localités, le compteur est au nom d’un chef de ménage alors que beaucoup d’autres individus des concessions voisines pourraient également en bénéficier sans que cela ne soit visible. Pour pallier les difficultés de mesure que posent les ménages vivant dans les cours communes, les enquêtes ménages pourront être organisées de telle sorte que les variables des questionnaires laissent la possibilité de distinguer les différents types de consommateurs de l’eau du robinet.

5.5.10. Taux d’accès à l’eau potable (TAEP):

Il s’agit du rapport de la population dont la source principale d’eau de boisson est, soit l’eau courante, borne fontaine/forage, soit puits moderne et dont la distance ne dépasse pas cinq kilomètres du lieu d’habitation, sur la population totale.

100 * totalePopulation

potableeau d' source uned' kms 5 de moins à accèsayant personnes de NombreTAEP=

Le numérateur s’obtient à partir des enquêtes ménages, réalisées par l’INS comme le QUIBB, l’EDSN, l’ENBC ou le DSBE. Parfois, on se base sur la durée ou le temps nécessaire pour avoir accès à la source d’eau, plutôt que sur la distance. Toujours est-il dit que la précision mérite d’être apportée selon qu’on considère la distance ou la durée.

5.5.11. Méthodologie de calcul du taux d’électrification Le Taux d’électrification : TE1

100 *localités de totalNombre

esélectrifié localités de 1 NombreTE =

Page 87: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

87

Il s’agit d’un indicateur calculé sur une base annuelle par la NIGELEC. Il a enregistré une amélioration significative notamment dans le cadre des initiatives d’électrification rurale.

5.5.12. Méthodologie de calcul de la couverture en électricité Le Taux de couverture en électricité

100 * totalePopulation

esélectrifié localités les dans vivant éélectriciten couverture de PopulationTaux =

Il s’agit également d’un indicateur calculé sur une base annuelle par la NIGELEC. Il a enregistré une amélioration significative notamment dans le cadre des initiatives d’électrification rurale. Très souvent, ce taux de couverture est confondu avec le taux d’accès à l’électricité. En effet le taux d’accès se définit comme le taux de desserte. Une localité peut être couverte par la NIGELEC, sans que certains ménages n’aient accès à cette source d’énergie.

5.5.13. Méthodologie de calcul du taux d’accès à l’électricité Le Taux d’accès à l’électricité (TAE)

100 * totalePopulation

ménagepar personnes de Nombre X Nigelec facturés abonnésd' éélectricitl' à accèsd'

NombreTaux =

Le concept d’électrification est basé à ce niveau entièrement sur le branchement NIGELEC. Pour cerner ce concept au sens large, il faudra prendre en compte l’énergie solaire et les groupes électrogènes ; ce qui n’est possible qu’à la faveur d’une enquête ménage du genre QUIBB ou ENBC. Le souci de comparabilité avec des pays africains, nécessiterait la prise en compte d’autres sources d’énergie électrique en dehors de celle de la Nigelec. Dans l’optique de mieux fixer les idées, nous proposons de partager les définitions et les méthodes de calcul suivantes relativement aux notions que sont : -le taux de couverture, -le taux de desserte, -le taux d’accès

Page 88: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

88

Ce sont là des indicateurs qui sont propres aussi bien au domaine de l’eau que de celui de l’électricité ou de l’énergie, mais à quelques nuances près :

5.5.14. Méthodologie de calcul du taux de couverture géographique Taux de couverture géographique (TCG) C’est le rapport entre la population vivant dans les localités électrifiées et la population totale de la zone :

100*POPZONE

POPZELECTCG=

5.5.15. Méthodologie de calcul du taux d’électrification Le Taux d’électrification : TE2

100 *POPZONE

2 IEPOPDESSERVTE =

Il s’agit du rapport entre la population desservie et la population totale de la zone. Il convient de noter que :

TE2 = TD*TCG Le taux d’électrification (TE2) est égal au taux de desserte (TD) multiplié par le taux de couverture géographique (TCG) Le taux d’accès Il s’agit de ceux qui ont accès dans un pays à cette source d’énergie par rapport à l’effectif total de la population. Il est identique au taux d’électrification.

5.5.16. Les modalités de calcul du taux de couverture, taux de desserte et taux d’accès

(i) Electricité : A ce niveau, pour une localité donnée, trois (3) notions sont utilisées couramment : (i) le taux de couverture géographique, (ii) le taux de desserte, (iii) le taux d’accès à l’électricité ou taux d’électrification. Il convient de faire la distinction entre l’indicateur suivi par la NIGELEC (sur la couverture) et l’indicateur d’accès mesuré à travers les enquêtes ménages de l’INS.

Page 89: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

89

(ii) Eau potable : La définition de l’accès à l’eau potable a fait l’objet de travaux menés par le groupe de travail conjoint UNICEF/OMS (Joint Monitoring Group-JMP) dans le cadre des OMD. Ces travaux ont abouti à la notion d’accès « raisonnable » défini comme l’existence d’un point d’eau à moins de 30 minutes de marche, l’approvisionnement étant assuré par une technologie appropriée garantissant effectivement la potabilité de l’eau. La définition du taux d’accès raisonnable a été reprise pour constituer le ratio entre la population vivant à moins de 1 km d’un point d’accès à l’eau potable et la population totale de la zone considérée. Les points d’accès à l’eau pris en considération sont : la borne fontaine, le branchement particulier, le puits moderne protégé, le forage équipé de pompe à motricité humaine.

Page 90: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

90

5.5.17. Le taux de satisfaction des usagers des services de l’administration

Définition et objectif de l’indicateur : Il s’agit d’un indicateur qui permet de mesurer l’état de la gouvernance administrative notamment dans le cadre du suivi et de l’évaluation de la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP). Cet indicateur nécessite la réalisation d’une enquête par sondage auprès des usagers des services de l’administration relatifs à la santé, l’éducation et d’autres services sociaux comme l’hygiène et l’assainissement public ou le fonctionnement des structures étatiques comme la justice, la police, les institutions républicaines. Propositions d’amélioration de l’indicateur : Il est possible de mesurer la fréquence des « oui, je suis satisfait » pour chaque type de service, avant de calculer une fréquence moyenne qui permettra d’exprimer le taux de satisfaction des usagers des services de l’administration. Pour déterminer la fréquence moyenne, on pourrait le faire en pondérant les différents types de services considérés sur la base des effectifs des agents les ayant utilisé. L’INS pourrait intégrer dans son programme d’enquêtes, la réalisation d’une opération de collecte permettant de disposer d’un tel indicateur après avoir validé une méthodologie claire.

5.5.18. Les statistiques de l’emploi et du marché du travail Les indicateurs y afférents, sont utilisés pour mesurer les capacités que le secteur public et le secteur privé ont à pouvoir intégrer les individus disposant d’un minimum de qualification pour travailler. (i) Taux de chômage Il s’agit de l’un des principaux indicateurs, il est défini comme étant :

100 *occupée active Population

référence) de semaine la de lors heure unequ' ce-serait ne travaillépasayant n' (personnes chômeurs de chômage de

NombreTaux =

« Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de personnes n’ayant pas travaillé pour un revenu (ne serait-ce qu’une heure) lors de la semaine de référence, ayant recherché un emploi au cours du mois précédant l’enquête et étant prêt à occuper un emploi si elles en trouvent et la population active »

Page 91: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

91

(ii) Taux de sous-emploi visible :

100 *occupée active Population

ménagepar 35h de moinsrement involontaint travaillaoccupés actifsd' visibleemploi-sous de NombreTaux =

Il s’agit du rapport entre le nombre d’actifs occupés travaillant involontairement moins de 35 heures par semaine et la population active occupée. Le caractère volontaire est important pour distinguer le travail à temps partiel et les professions où le nombre d’heures ouvrées par semaine est normalement inférieur à 35. Le sous-emploi global doit inclure ceux qui travaillent sans utiliser leurs qualifications, ainsi que ceux qui sont sous-payés. La partie visible est souvent observée par le nombre d’actifs occupés qui cherchent un emploi secondaire. Les indicateurs sur l’emploi et le chômage, présentent quelques difficultés d’ordre méthodologique et de disponibilité de données brutes, pour leur calcul. En effet, toutes les enquêtes auprès des ménages réalisées intègrent quelques variables relatives à l'emploi, mais aucune enquête récente sur le secteur informel n'a été réalisée. Ces données de l'emploi proviennent des sources divergentes, qui présentent deux séries de problèmes liés à: (i) la couverture géographique desdites enquêtes, et (ii) aux concepts et définitions. La couverture géographique et la taille des échantillons d'enquêtes auprès des ménages, présentent des limites pour analyser les données suivant les nomenclatures harmonisées (Branches d'activité économique, Catégories socio-économiques, Groupes socio-économiques). Mais les enquêtes réalisées et le RGPH ont chacun, leurs propres objectifs, et les concepts et définitions utilisés sont différents. Ce qui engendre forcément des différences dans le calcul des indicateurs relatifs au sous-emploi, au chômage, au secteur informel, à l’emploi principal, à l’emploi habituel, à la précarité de l’emploi, à l’insertion des diplômés et à la productivité du travail. L'exemple du taux de chômage illustre les difficultés conceptuelles en termes de groupe d'âge des chômeurs (7 ans et plus, 10 ans et plus, 15 ans et plus), de qualité de données sur l'âge et donc de traitement des données d'enquêtes. (iii) Taux de placement des demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE Il s’agit d’un indicateur du dispositif de suivi et dévaluation de la SDRP, qui a l’avantage de pouvoir être calculé chaque année. Il se définit comme étant le rapport entre les offres officielles d’emploi enregistrées et le nombre de demandes d’emplois officielles enregistrées au cours d’une période donnée. Les données entrant dans le calcul de l’indicateur proviennent de l’ANPE, à partir des informations qu’elle centralise sur les offres d’emplois satisfaites au niveau des institutions de

Page 92: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

92

la place. Il est nécessaire pour cela que ces dernières notifient périodiquement à l’ANPE, les informations statistiques sur les offres d’emplois les concernant. Nos entretiens avec l’ANPE, nous ont permis de constater que ce ne sont pas toutes les institutions qui donnent régulièrement l’information sur la situation des offres d’emplois. Aussi, il est nécessaire de prendre des dispositions pour garantir l’exhaustivité de l’information en sensibilisant davantage ces structures. C’est cela qui permettra de bien mesurer le taux de placement des demandeurs d’emplois officiels. L’ANPE peut à cet effet, mettre en place un dispositif de contrôle pour auditer par institution les offres d’emplois satisfaites. (iv) Taux de satisfaction des offres d’emploi Il se définit comme le rapport entre les offres d’emplois satisfaites et les offres d’emploi enregistrés. Il permet de mesurer l’adéquation offre/demande. Emploi au sens du BIT et selon le RGPH:

L’emploi selon le BIT , désigne les personnes employées ayant travaillé pendant une durée quelconque, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine précédent l’enquête. Cette notion est différente de celle de l’emploi au sens du recensement général de la population qui elle, concerne les personnes ayant déclaré avoir un emploi dans le formulaire du recensement. La notion d’emploi au sens du BIT est donc plus extensive que celle du recensement de la population. Certaines personnes peuvent, en effet, ne pas considérer que des emplois occasionnels méritent déclaration au recensement.

Propositions d’amélioration et d’harmonisation des statistiques de l’emploi et du marché du travail

-Un travail d'approfondissement des définitions et concepts tenant compte des dispositions internationales, a été accompli. Il a abouti à la mise en place d’un observatoire national sur l’emploi ; -Des dispositions doivent être prises pour intégrer des statistiques sur l’offre (côté entreprise), sur la demande (côté ménage) et sur l’adéquation offre/demande. Ce qui nécessite la réalisation des enquêtes spécialisées en matière d'emplois et en particulier dans le secteur informel ; -Après cette étape de la mise en place d’un système d’information sur le marché de l’emploi, la construction d’une capacité d’analyse faisant appel à l’intégration des données statistiques d’enquêtes aux données exogènes parfois qualitatives doit constituer le prochain objectif ;

Page 93: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

93

-pour des soucis d’harmonisation des définitions d’indicateurs, il serait souhaitable de se conformer à la définition de l’emploi au sens du BIT, qui est beaucoup plus large et mieux précise dans sa mesure que celle considérée par le recensement de la population se basant sur la réponse de l’enquêté.

5.5.19. Le taux d’accès en infrastructures d’assainissement de base Définition de l’indicateur : C’est le rapport entre le nombre de ménages ayant accès à des sanitaires adéquats (latrine traditionnelle et moderne, toilette publique, wc modernes) dans un voisinage qui leur est proche (inf.ou égal à 50m) et le nombre total de ménages. Méthode de calcul : c’est le ratio entre la population des ménages ayant accès à des sanitaires adéquats (latrine traditionnelle et moderne, toilette publique, wc modernes) dans un voisinage qui leur est proche (inf.ou égal à 50m) et le nombre total de ménages Les données du calcul s’obtiennent à la faveur d’une enquête démographique et de santé.

5.5.20. Le taux de couverture en infrastructures sanitaires Définition de l’indicateur : Il ne faudrait pas confondre cet indicateur avec le taux de couverture en infrastructures d’assainissement de base. Il mesure le pourcentage de la population couverte par un centre de santé dans un rayon de 0-5 kms. Il s’agit de la population ayant accès à un centre de santé dans un rayon de 0-5 kms, divisée par la population totale de l’aire de santé. Méthode de calcul : c’est le ratio entre la population couverte par un centre de santé dans un rayon de 0-5 kms et la population totale. Les données du calcul s’obtiennent à la faveur d’une enquête démographique et de santé dans le module spécifique au questionnaire communautaire.

5.5.21. L’Indice de Bonne Gouvernance (IBG) C’est un indicateur synthétique qui permet de mesurer la situation du pays en matière de gouvernance sur le plan politique, juridique, administratif, ou économique. Il s’agit d’un indice synthétique prenant en compte dans un système de pondération tous les aspects de la gouvernance en rapport avec la primauté du droit, la participation, la transparence dans la gestion de l’appareil administratif, politique et judiciaire, la recherche du consensus ou la capacité de résoudre les conflits sociaux, institutionnels, religieux, politiques, ruraux.

Page 94: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

94

A cet égard, l’indice de bonne gouvernance (IBG) pourra traduire à lui tout seul, tous les indicateurs de la participation sociale considérés dans la première liste minimale d’indicateurs du dispositif de suivi et d’évaluation de la SRP. L’indicateur souffre cependant d’un problème de comparabilité internationale, puisqu’il ne peut être suivi qu’au Niger, malgré toute sa pertinence. Cependant, cela ne doit en aucun cas lui retirer toute sa pertinence. Il pourrait être suivi dans le cadre de l’appréciation de la situation en matière de gouvernance de manière spécifique au Niger. L’IBG doit faire l’objet d’une promotion et d’une vulgarisation pour justifier toute sa pertinence. Difficultés de mesure que pose la méthodologie et solutions à envisager :

� Les éléments devant permettre de calculer l’IBG, nécessitent la réalisation d’un certain nombre d’enquêtes sur le fonctionnement de l’administration, le fonctionnement du système judiciaire, des institutions de la république, ou de la police. Actuellement des informations ne sont pas disponibles régulièrement à ce niveau pour permettre la disponibilité permanente du niveau de l’IBG.

� A partir d’une série d’enquêtes sur un échantillon de ménages et d’agents de l’administration, il est possible de mettre en place un système de suivi permanent dudit indicateur.

� L’Institut National de la Statistique pourrait conduire raisonnablement de telles enquêtes avec l’appui du Gouvernement et des partenaires au développement ;

� Une autre difficulté est relative à la subjectivité des pondérations considérées dans le calcul de l’IBG qui ne sont pas basées sur des enquêtes statistiques.

5.5.22. Proportion des mariages précoces L’indicateur est défini comme étant le rapport entre le nombre de mariages précoces (avant 15 ans pour la fille) et le nombre total de mariages.

100 *période la de mariées femmes de totalNombre

période certaine une à ans 15 de moins de mariées femmes de précoces mariages des Pr Nombreoportion =

Les difficultés relatives à la mesure de l’indicateur sont liées à la définition de son numérateur. En effet, le choix de l’âge en dessous duquel on estime que la fille est dans une situation de mariage précoce est variable selon les législations des pays. En ce qui concerne le Niger, l’indicateur est mesuré sur la base de la définition considérée dans les enquêtes démographiques et de santé (EDS) ; qui considèrent l’âge en dessous de 15 ans. Dans beaucoup d’analyse socioéconomique d’enquêtes réalisées au Niger, on évoque certes le phénomène du mariage précoce, mais c’est sans se référer à un chiffre pour quantifier l’indicateur ; faute d’une définition cohérente de la notion de « mariage précoce ».

Page 95: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

95

Commentaire sur l’indicateur Il est difficile de déterminer la prévalence des mariages précoces du fait entre autres qu’un grand nombre d’entre eux, ne sont ni enregistrés, ni officiels et n’apparaissent dans aucun système usuel d’informations statistiques. Le problème, des rares données existantes au Niger et même à l’échelle internationale, se situe au niveau de l’âge en dessous duquel on peut considérer un mariage comme étant précoce. Cela est d’autant plus important à savoir que les sociétés africaines considèrent qu’une fois mariée, une fille est une femme, même si elle n’a que 12 ans. De ce point de vue, il nous est apparu important de porter un regard sur les instruments internationaux des droits humains et l’appréciation du mariage précoce. Ainsi selon les articles 1,2 et 3 de la convention sur le consentement du mariage, l’âge minimum du mariage et l’enregistrement des mariages de 1964 : il est stipulé que les Etats parties prenantes devront spécifier un âge minimum pour le mariage, non inférieur à 15 ans. Par contre, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant de 1990, stipule que des dispositions doivent être prises pour fixer à 18 ans l’âge minimal du mariage. Harmonisation : il est nécessaire de se conformer à la législation en vigueur au Niger pour considérer dans quel cas de figure, une fille serait en situation de mariage précoce. Toutefois, on retient que les EDS ont l’avantage de publier sur la base d’un échantillon national la proportion des femmes mariées avant l’âge de 15 ans, tous les 5 ans. Pour les besoins d’harmonisation, on pourrait se baser sur l’EDS, en considérant toutes les filles non éligibles au questionnaire femme, c’est-à-dire âgées de moins de 15 ans, comme candidates au mariage précoce.

5.5.23. Proportion des enfants travailleurs dans la population active Il s’agit d’un indicateur de la SDRP visant à mesurer la part des enfants qui sont utilisés pour effectuer un travail relativement à la population active. Cette proportion qui est actuellement d’un niveau de 15% doit être revue à la baisse à l’horizon 2012, pour se situer à 10%.

100 *période la de enfants des totalNombre

période certaine une à urs travailleenfantsd' urs travailleenfants des Pr Nombreoportion =

Le numérateur désigne tout enfant qui exerce un travail quelconque, peu importe qu’il le fasse en fréquentant ou pas l’école ; à l’intérieur ou en dehors du cadre familial. En général, il ressort dans la plupart des études sur le travail des enfants (cf.BIT), une relation en sens inverse entre la fréquentation scolaire et l’exercice d’une activité par l’enfant. Cela traduit toute la pertinence de disposer en temps utile du niveau de l’indicateur pour élaborer éventuellement des stratégies en faveur de la promotion du droit à l’éducation des enfants. Cet indicateur à l’instar des autres qui sont relatifs à la situation de l’enfant, utilise la notion « d’enfant » en se basant sur la variable fondamentale « Age ». Dans les textes nationaux et internationaux, tout enfant représente une personne âgée de moins de 18 ans.

Page 96: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

96

Incohérence constatée sur la définition de l’enfant dans les enquêtes Le problème est que dans beaucoup d’enquêtes sur le travail des enfants, il ressort que souvent ce critère universel n’est pas pris en compte dans le choix de la population-cible, alors que le souci de comparaison, nécessite de s’accorder sur la même tranche d’âge.

Pour s’en convaincre, au cours de l’EDSN-MICS-III, la tranche d’âge retenue pour caractériser le travail des enfants est celle de 5 à 14 ans. Aussi le questionnaire ménage a permis de recueillir des informations sur des enfants de ce groupe d’âge dans la perspective de bien appréhender le phénomène du travail des enfants à trois niveaux :

-Les activités menées dans le cadre du ménage et pour le compte du ménage ; -Les activités réalisées pour une personne quelconque en dehors du ménage ; -Les activités réalisées pour une affaire familiale, mais en dehors du ménage.

Par contre, dans les enquêtes réalisées par le BIT pour apprécier le travail des enfants, la collecte des données s’intéresse aussi aux personnes âgées de 15 à 17 ans, au-delà de ceux âgés de 5 à 14 ans. Harmonisation et amélioration à faire

� Relativement aux personnes à considérer dans la population des enfants, il est souhaitable de s’aligner à la norme internationale qui stipule que l’âge officiel est de moins de 18 ans.

� Partant du fait que le questionnaire-ménage de l’EDSN se base sur un échantillon national de chefs de ménages répondants sur le travail des enfants, il serait souhaitable de pouvoir faire ressortir clairement le travail des personnes âgées de 15 à 17 ans ; pour compléter l’analyse de la situation des enfants de moins de 15 ans ;

� Sur le plan de l’amélioration à apporter dans les EDS, il serait souhaitable de pouvoir

distinguer clairement les types de travaux exercés par les enfants dans le module spécifique au travail des enfants, à défaut de pouvoir réaliser une enquête nationale sur le travail des enfants. En effet jusqu’en 2006 encore, le questionnaire de l’EDSN ne fait ressortir que trois sortes de travail sans les détailler. Il s’agit de :

• Le travail mené dans le cadre du ménage et pour le compte du ménage ; • Le travail réalisé pour une personne quelconque en dehors du ménage ; • Le travail effectué pour une affaire familiale, mais en dehors du ménage ;

� Dans les enquêtes s’intéressant exclusivement au travail des enfants, le principal

répondant est « l’enfant », alors que dans les EDS, c’est « le chef de ménage » qui donne des informations sur les enfants de 5 à 14 ans à partir du questionnaire-ménage. Par conséquent, il faudra faire preuve de prudence dans la comparabilité des résultats issus des deux types d’enquêtes ;

� Pour le calcul précis du dénominateur, il est impératif de se baser sur les définitions

suivantes de la population active, active occupée ou en âge de travailler :

Page 97: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

97

o Population active : Elle comprend toutes personnes des deux sexes qui fournissent durant une période de référence spécifiée, la main-d’œuvre disponible pour la production des biens et services (chômeurs plus population active occupée) ;

o Population active occupée : Elle inclut, outre les personnes qui ont un emploi

permanent (même si elles sont en vacances, malades, en grève ou en arrêt provisoire de travail, etc.), celles qui n’ont pas un emploi permanent mais qui ont travaillé au moins une heure au cours de la semaine précédant l’enquête ;

o Population en âge de travailler/population potentiellement active : Population

âgée de 15 à 64 ans selon le BIT. Sur le marché du travail Nigérien et selon l’environnement de l’étude, on est amené à faire d’autres choix. Dans l’étude de l’emploi et du secteur informel, on retient souvent 10 ans et plus. Quand l’école n’est pas obligatoire jusqu’à 14 ans et que les revenus des ménages sont très modestes, on peut s’attendre à voir un effectif non négligeable d’enfants de moins de 15 ans sur le marché du travail. Lorsque le système de sécurité sociale est partiel et fonctionne mal, des personnes en retraite peuvent également rester sur le marché du travail ;

o Population inactive : Elle inclut les enfants, les élèves et les vieillards.

5.5.24. Proportion des prévenus jugés dans les délais Commentaire sur l’indicateur Il s’agit d’un indicateur retenu dans le dispositif de suivi et d’évaluation de la SDRP. Il permet d’apprécier la qualité de fonctionnement du système judiciaire, ce qui lui confère toute sa pertinence.

100 *période la de prévenus de totalNombre

délais les dans jugés prévenus de délais les dans jugés prévenus des Pr Nombreoportion =

Les difficultés liées à sa mesure sont de plusieurs ordres :

� absence d’une méthodologie claire de calcul ; � absence d’une application informatisée pour la collecte des statistiques judiciaires

relatives au traitement des différents délits dans les cours d’assises ou les juridictions compétentes ;

� absence d’une direction des statistiques judiciaires opérationnelles dotées de professionnels de la statistique susceptibles de prendre en charge la collecte et le traitement des données du secteur.

Page 98: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

98

Propositions de méthodes de mesure : Partant du fait que dans le code de procédure pénale, le délai maximal pour juger un délit est lié à la gravité du forfait commis, il est nécessaire que la méthode s’inspire des différentes catégories de délits au niveau de l’ensemble des cours d’assises. Le répertoire des juridictions par région doit à cet effet être disponible et mis à jour annuellement. Soit les différents délits d1, d2, d3, ….dk. Chaque délit avec la durée maximale pour rendre le jugement ; ce qu’on identifie par j1, j2, j3, ..jk. Ensuite, on peut créer une variable dichotomique, en codifiant par le chiffre 1, tous les di ≤ ji ; Et par le chiffre 0, tous les di>ji Le pourcentage des (di ≤ ji ) correspondra à la proportion des prévenus jugés dans les délais. A partir de la base de données sur les différents délits commis dans l’année, le logiciel SPSS peut être utilisé pour générer la syntaxe appropriée.

5.5.25. Taux d’accès des ménages/individus à la microfinance Commentaire sur l’indicateur Il s’agit d’un indicateur retenu dans le dispositif de suivi et d’évaluation de la SDRP. Il permet d’apprécier la propension des ménages/individus à avoir accès au crédit, en d’autres termes à apprécier les opportunités à développer des Activités Génératrices de Revenus (AGR) pour mobiliser du cash nécessaires à la satisfaction de leurs besoins primaires. Il est défini comme le rapport entre le nombre de ménages/individus ayant accès à la microfinance à un certain moment donné, et la population totale des ménages.

100 *ménages des totalePopulation

cemicrofinan la à accèsayant dividusménages/in de cemicrofinan la à accèsd'

NombreTaux =

Les difficultés liées à sa mesure sont de plusieurs ordres :

� absence d’une méthodologie claire de calcul de l’indicateur ; � inexistence d’un répertoire à jour sur les Institutions de la Microfinance ; � difficulté d’identification d’une structure mandatée pour le calcul et le suivi de

l’indicateur, même si l’INS est pressenti pour tenir ce rôle (cf. Etude sur l’opérationnalisation du dispositif de suivi-évaluation de la SRP, 2005).

Page 99: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

99

Propositions de méthodes de mesure : Première option :

� il faut envisager d’abord l’élaboration d’un répertoire national des institutions de microfinance, à partir d’un recensement que l’INS pourrait organiser en partenariat avec les IMF. Lorsque la liste complète des IMF aura été établie, on pourrait disposer d’une base de sondage des institutions de microfinance ; ensuite il sera aisé de demander à partir d’une enquête auprès d’un échantillon représentatif des IMF, le nombre d’individus ou de ménages ayant accès à leur microfinance ;

� l’enquête par sondage pourrait avoir une fréquence triennale pour actualiser le niveau

de l’indicateur. Deuxième option : A partir des enquêtes ménages réalisées par l’INS, on pourrait insérer dans les questionnaires, des variables permettant d’appréhender le nombre de ménages d’un échantillon représentatif du pays, ayant accès à la microfinance, après avoir fixé une période de référence.

Page 100: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

100

5.5.26. Les projections démographiques de la population

(i) les difficultés d’harmoniser les principes de projection Les projections démographiques sont faites sur la base d’une population de référence correspondant le plus souvent au niveau de la population issue du RGPH. Les projections sont d’une très grande utilité dans la mesure où elles permettent d’actualiser sur la base d’hypothèses réalistes les niveaux de la population d’un pays. Elles font par ailleurs l’objet d’une très forte demande de la part des utilisateurs et des producteurs de données pour notamment estimer les indicateurs basés sur des taux ou des proportions. Par exemple, une multitude d’indicateurs issus de données de routine au numérateur ne pourront être obtenus sans les données projetées de la population des localités pour estimer les dénominateurs. A cet égard, l’importance de l’Institut National de la Statistique n’est plus à démontrer pour l’actualisation des indicateurs utilisant les projections démographiques de la population. Les difficultés constatées jusqu’à récemment sont relatives au recours par les utilisateurs de données au plan régional et national, de leurs propres méthodes de projections pour estimer leurs dénominateurs. Le plus souvent, une hypothèse très forte consiste à considérer le taux de croît démographique de la région pour projeter des populations spécifiques à une localité de ladite région.

(ii) les pistes d’amélioration Des initiatives louables ont été prises par l’INS à travers sa Direction des statistiques et des études démographiques, pour établir les projections démographique de la population. A cet égard, un expert international a loué ses bons services à la fin de l’année 2007, pour concevoir le cadre devant permettre de projeter toute la population du Niger. L’objectif visé est de disposer d’un document officiel et unique devant servir pour les calculs des indicateurs à tous les niveaux. Une méthode toute simple à ce niveau consiste à projeter la population totale de 2001 en utilisant le taux de croît démographique national de 3,3%. Ensuite, une fois connues les populations de 2002 à 2010 par exemple, on utilisera pour chacune de ces années, une clé de répartition pour respecter la structure de la population de 2001. on aura alors fait l’hypothèse que la structure d’ensemble de la population ne change pas significativement dans le temps.

Page 101: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

101

5.6. INCOHERENCES AU NIVEAU DES INDICATEURS DE SUIV I DES PROGRAMMES AVEC LES PARTENAIRES : Expériences de l’UNFPA, de l’UNICEF et du PNUD

5.6.1. Expériences avec l’UNFPA Dans le souci d’améliorer le système de collecte de données et d’indicateurs du programme de coopération Niger-UNFPA 2004-2007, il a été organisé un atelier de formation sur la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) et les indicateurs de performance de coopération à Zinder du 02 au 06 mai 2006. En effet, les structures chargées de la coordination, du suivi et de l’évaluation du programme ont senti la nécessité de valider une liste d’indicateurs inventoriés en 2004 par le consultant en S&E du programme. C’est ainsi qu’au sortir de l’atelier une liste consensuelle de 61 indicateurs a été retenue, car répondant aux critères de qualité SMART (Spécifique, Mesurable, Achievable, Relevant, Time bound). Les 61 indicateurs furent répertoriés en 4 groupes : - 38 indicateurs CPAP, - 26 indicateurs sur la santé de la reproduction, - 12 indicateurs sur la stratégie en matière de population et de développement, - 23 indicateurs dans le cadre du suivi et évaluation de l’exécution des plans annuels de travail (AWP). Par ailleurs, pour chacun des indicateurs, une fiche technique a été élaborée. L’ensemble des fiches est présentée dans un guide élaboré pour permettre aux partenaires de l’UNFPA impliqués dans la collecte des données de pouvoir se concentrer sur l’essentiel afin de produire régulièrement des données fiables. Malheureusement, il est encore à déplorer au premier trimestre 2008, un certain nombre d’incohérences entre les données issues des sources diverses dans la chaîne de collecte depuis le Centre de Santé Intégré (CSI) aux Directions Régionales de Santé (DRS) en passant par les districts. Le responsable de suivi évaluation de l’UNFPA a eu à relever plusieurs de ces incohérences dans le cadre de la mise en œuvre du dispositif de suivi des indicateurs du programme Niger-UNFPA. Il y’a alors une nécessité impérieuse d’harmoniser les informations provenant de sources diverses dans la chaîne de collecte pour garantir la cohérence des indicateurs du programme. Dans cette démarche visant à harmoniser les informations, il est nécessaire que : -un audit soit effectué sur la chaîne de collecte des indicateurs du programme de la base au sommet en s’appuyant sur les services du l’ancien SNIS érigé à présent en une direction centrale du ministère de la santé ; -solliciter l’appui technique de l’INS pour une meilleure maîtrise des méthodes de collecte des données ; ce qui permettra d’identifier les raisons des écarts observés entre la base et le sommet de transmission des données ; -créer un cadre d’échanges entre le bureau de l’UNFPA, le SNIS et l’INS pour un suivi périodique des indicateurs du programme.

Page 102: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

102

5.6.2. Expériences avec l’UNICEF Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) intervient au Niger pour contribuer à la promotion des droits de la femme et de l’enfant. A cet effet, la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des programmes de coopération Niger-UNICEF, requièrent une actualisation de l’analyse de la situation de la femme et de l’enfant. D’où l’intérêt placé à l’analyse des thématiques relatives à la santé, l’éducation, le droit à un environnement protecteur, la participation et le partenariat. Par conséquent, les données nécessaires à l’analyse de la situation de la femme et de l’enfant, doivent être rendues disponibles par le dispositif de collecte du système statistique national. Si pour des thématiques comme la santé et l’éducation, des données existent à la faveur des enquêtes auprès des ménages comme les EDS, le QUIBB, l’ENBC, il n’en est pas de même pour les thèmes relatifs à la violence, le genre, la participation, ou le partenariat. En effet, pour ces derniers thèmes, les analyses s’appuient très souvent sur des évaluations qualitatives à partir d’échantillons non représentatifs du territoire national. A cet égard, les dispositions suivantes doivent être prises pour une amélioration de l’information statistique à ce niveau : -réaliser des enquêtes nationales dans les domaines comme la violence contre la femme et l’enfant, le genre, la participation et la partenariat en faveur de la femme et de l’enfant pour disposer d’un système d’informations fiables en la matière ; -envisager les perspectives de mesurer objectivement les indicateurs liés aux domaines faiblement couverts en prévoyant des modules spécifiques dans les questionnaires ménages ou individuels des enquêtes nationales.

5.6.3. Expériences avec le PNUD Avant la parution du Rapport Mondial sur le Développement Humain (RMDH) de 2008, on notait quelques incohérences entre les statistiques officielles du Niger et celles prises en compte par la Division des Statistiques des Nations Unies (DSNU) ; pour établir l’Indice de Développement Humain (IDH) et le classement du pays sur l’échiquier mondial. Les incohérences étaient relatives aux indicateurs suivants : -l’espérance de vie à la naissance ; -la scolarisation et l’alphabétisation ; -le niveau de la population nationale. Fort heureusement, à la faveur d’un dialogue entretenu entre les deux parties, une harmonie s’est opérée en 2008, ce qui a permis de prendre en compte les statistiques officielles du Niger dans le calcul de l’IDH de 2008. On observe toutefois encore, une incohérence au niveau de la population entre les données nationales et les données estimées par la DSNU ; ce qui nécessite de poursuivre encore les échanges entre les deux parties pour une prise en compte effective des statistiques nationales pour les prochaines éditions du rapport mondial.

Page 103: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

103

VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATION

En définitive, il convient de retenir que le chemin à emprunter pour une harmonisation et une amélioration des méthodologies d’élaboration des opérations statistiques est encore long et parsemé d’embûches qu’il faudra impérativement déblayé pour espérer une augmentation des performances du SSN et une meilleure crédibilité des producteurs des données et de leurs méthodes de travail. Qu’il s’agisse en effet des opérations statistiques réalisées par l’INS que de celles réalisées par les autres producteurs des données sectorielles, tous les diagnostics établis à la date d’aujourd’hui font apparaître des incohérences à certains endroits pouvant entacher la fiabilité des statistiques produites. A titre illustratif, les indicateurs ou les méthodologies basées sur au moins deux sources de production sont :

� les statistiques du commerce extérieur (statistiques miroirs, commerce général ou spécial),

� les statistiques des projets (discordance entre les données de la DGEPD collectées au niveau des unités de gestion des projets, et celles des partenaires),

� les statistiques sanitaires comme la couverture vaccinale (données EDS et données de routine de l’ex-SNIS),

� les statistiques de la scolarisation et de l’alphabétisation comme le taux brut de scolarisation, le taux d’alphabétisation (différences au niveau des méthodologies des EDS, du RGPH ou du QUIBB),

� les statistiques pour la mesure du travail des enfants (les âges considérés pour les échantillons d’enfants diffèrent selon les études),

� les statistiques sur les mariages précoces (difficultés de préciser l’âge correspondant à la situation de mariage précoce pour la fille),

� les plans de sondage des enquêtes auprès des ménages (différences méthodologiques entre l’INS et certains producteurs de données privés et non étatiques comme les bureaux d’étude, les ONG et les projets de développement),

� les approches de mesure de la pauvreté et des inégalités. Le principal problème n’est pas d’en parler couramment pendant les réunions ou dans les coulisses, mais de notifier toutes les anomalies ou insuffisances constatées dans le cercle des producteurs de données. Et en cela, le présent document constitue à n’en point douter le point de départ de toutes les bonnes initiatives visant à rendre homogènes et plus explicites et conformes à la réalité, les différentes méthodes d’enquêtes, et de calcul d’indicateurs sectoriels et globaux. Le document ne donne certes pas le remède miracle pour solutionner tous les problèmes qui minent en ce moment la qualité des méthodes statistiques, mais a le mérite de jeter les bases pour tous les travaux ultérieurs que les structures statistiques sectorielles et l’INS entendent mener avec l’appui de l’expertise internationale pour améliorer toutes les méthodologies au niveau desquelles des problèmes d’incohérence se posent. Nous pouvons déjà annoncer à cet égard, le soutien que le Programme Statistique Accélérée (PSA) de la Banque Mondiale, compte apporter au Système Statistique National Nigérien, dans le cadre de l’harmonisation des statistiques à compter de l’année 2008. Dans le même registre, l’INS entend renforcer les travaux d’harmonisation des données dans le cadre de l’opérationnalisation de la base de données Niger Info pour le suivi des OMD et de l’UNDAF. A ce propos, la Direction de la Coordination et du Développement de la Statistique (DCDS)

Page 104: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

104

de l’INS compte en 2008, réaliser les méta données des principaux indicateurs de la base de données Niger Info, pour une meilleure visibilité et une meilleure comparabilité desdits indicateurs. Enfin, l’opérationnalité du Conseil National de la Statistique s’étendra jusqu’à la création des comités sectoriels qui auront à se pencher sur les grandes questions en vue d’assurer un développement harmonieux de la statistique au Niger. Les recommandations issues de l’atelier technique de validation sont les suivantes :

� rendre disponibles les projections démographiques de la population pour aboutir à une harmonisation des données sur les dénominateurs notamment, utilisées dans le calcul des indicateurs sectoriels ;

� rendre opérationnels, les comités sectoriels du Conseil National de la Statistique, pour effectivement se pencher sur les stratégies et les mécanismes de leur mise en œuvre, en vue de garantir une amélioration et une harmonisation de l’information statistique entre les diverses sources de production ;

� mettre en place un mécanisme de suivi de la mise en œuvre des recommandations issues de l’atelier ;

� promouvoir la culture d’élaboration des méta données sur les indicateurs au niveau de chaque structure du Système Statistique National ;

� assurer la diffusion à une large échelle du rapport final de la présente étude ; � du fait de l’adoption par les pays membres de la Commision Economique pour

l’Afrique (CEA), de la charte africaine de la statistique, il est nécessaire d’introduire la question du visa statistique au niveau du Conseil National de la Statistique pour garantir un ensemble de productions de données de qualité.

Page 105: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

105

� VII. REFERENCES DOCUMENTAIRES

� Institut National de la Statistique (INS Niger), Observatoire National de la

Pauvreté et du Développement Humain Durable (ONAPAD) : méthodologie de

construction d’un Indicateur Composite de la Pauvreté, rapport provisoire, 2008

� Institut National de la Statistique (INS Niger), Direction des Statistiques et des

Etudes Economiques : méthodologie de calcul du PIB par la comptabilité nationale

� Institut National de la Statistique (INS Niger), Direction des Statistiques et des

Etudes Economiques : méthodologie de calcul de l’indice harmonisé des prix à la

consommation (IHPC)

� Institut National de la Statistique (INS Niger), Direction des Statistiques et des

Etudes Economiques : méthodologie de calcul de l’indice de la production industrielle

(IPI)

� Institut National de la Statistique (INS Niger), Direction des Statistiques et des

Etudes Economiques : méthodologie d’élaboration des statistiques du commerce

extérieur

� Institut National de la Statistique (INS Niger) : méthodologie observée pour le

programme de comparaison international

� Institut National de la Statistique (INS Niger), Direction des Enquêtes et des

Recensements : méthodologie d’élaboration des plans de sondage des enquêtes

nationales sur les ménages (QUIBB, DSBE, ENBC, EDS, MICS, Vulnérabilité.)

� Institut National de la Statistique (INS Niger), Direction des Enquêtes et des

Recensements : Profils de pauvreté issus des enquêtes QUIBB, DSBE, ENBC

� Institut National de la Statistique (INS Niger) : méthodes de calcul des indicateurs

sociaux (alphabétisation, vaccination, accès, utilisation de l’eau, l’électricité,…)

observés dans les rapports d’enquêtes sociodémographiques (EDS, QUIBB, RGPH)

� Institut National de la Statistique (INS Niger), Observatoire National de la

Pauvreté et du Développement Humain Durable (ONAPAD) : draft du rapport de

l’étude sur l’état de la pauvreté en 2007

� Ministère du Développement Agricole, Direction des Statistiques Agricoles :

méthodologie d’élaboration du plan de sondage de l’Enquête sur la Prévision et

l’Estimation des Récoltes (EPER)

� Ministère du Développement Agricole, Direction des Statistiques Agricoles :

méthodologie d’élaboration du bilan alimentaire, 2007-2008

Page 106: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

106

� Ministère du Développement Agricole, méthode d’estimation du bilan céréalier

� Ministère de la justice, Direction des Etudes et de la Programmation : fiches de

collecte des statistiques judiciaires

� Ministère de la Santé Publique : Annuaires statistiques du SNIS

� Ministère de l’Education Nationale : Annuaire statistique de l’éducation nationale

� Groupe de travail conjoint UNICEF/OMS : document de synthèse des travaux sur

les OMD, définitions de l’eau potable

� UNFPA, cellule de suivi-évaluation Niamey : Guide sur les indicateurs de

performance du programme de coopération UNFPA-Niger 2004-2007, mai 2006.

� Ministère de l’environnement-CNEDD-Coopération Italienne : rapport de l’étude

sur l’actualisation de la contribution du secteur forestier dans le PIB, 2003.

� Ministère de l’élevage et des ressources animales : méthodes d’estimation des

statistiques de l’élevage (production cheptel, sous-produits de l’élevage), méthode de

collecte des données.

� Ministère de l’élevage et des ressources animales : principes de projections

démographiques des cheptels : documentation CIRAD/ICRISAT.

� Système d’Informations sur les Marchés de céréales (SIMC) : méthodologie des

opérations statistiques.

� Cabinet du Premier Ministre, SP/SRP : Rapport de l’étude sur l’opérationnalisation

du dispositif de suivi-évaluation, 2004

� Documentation sur le net : méthode de calcul dans les domaines de l’énergie

(électricité, eau), de l’éducation, de la santé, de l’emploi (BIT).

� Boniface Essamah : Mesures de la pauvreté et de l’inégalité.

� Pascal Ardilly : Théorie et pratiques des sondages, édition Dunod.

� Institut du FMI : Programmation financière, Méthodes et application à la Tunisie,

1999.

� Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant de 1990

� Convention sur l’Elimination des violences à l’égard des Femmes (CEDEF)

� Convention Internationale sur les Droits de l’Enfant (CIDE)

� Université Catholique de Louvain, Claire Quételet, Estimation des niveaux de

prévalence VIH dans les pays d’Afrique sub-saharienne et ajustement possible à partir

des femmes enceintes, 2004-2005.

Page 107: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

107

ANNEXES

Page 108: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

108

ANNEXE 1: FICHES DE PRESENTATION DE QUELQUES INDIC ATEURS NECESSITANT UNE HARMONISATION OU UNE AMELIORATION

1.1. Démographie et social (Education, Santé, Secteurs sociaux) Intitulé de l’indicateur : Taux Brut de Scolarisation selon le genre au Primaire Zone : R U R&U

Définition : Effectif de la population scolarisée au Primaire divisé par la population âgée de 7 à 12 ans

Méthodologie de mesure

: Enquête annuelle DSI-MEN pour le numérateur Projections démographiques de l’INS pour le dénominateur

Structures de Production : DSI-MEN ; INS Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : Les huit régions

Commentaires

: Le dénominateur considéré dans le calcul se base sur la population âgée de 7 à 12 ans et non de 6 à 12 ans comme cela est quelquefois considéré dans certains ouvrages. Il est nécessaire pour le calcul de se baser sur les mêmes hypothèses de projections démographiques.

Intitulé de l’indicateur : Taux net de Scolarisation au Primaire Zone : R U R&U

Définition

1. Nombre d’enfants inscrits à un cycle ou niveau d’enseignement qui appartiennent au groupe d’âge pertinent (c’est-à-dire en âge légal d’être dans le système d’enseignement et inscrits), exprimé en pourcentage du nombre total d’enfants appartenant au groupe d’âge correspondant à ce niveau d’enseignement 2. Rapport entre le nombre total des élèves en âge d’être dans le système d’enseignement, inscrits et l’effectif total de la population scolarisable (7 à 14 ans).

Méthodologie de mesure

: Enquête annuelle DSI-MEN pour le numérateur Projections démographiques de l’INS pour le dénominateur

Structures de Production : DSI-MEN ; INS Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : Les huit régions

Commentaires

Notez bien la différence entre le taux net de scolarisation et le taux brut de scolarisation. Le dénominateur dans les deux formules est le même ; le numérateur, en revanche, est différent. Pour le taux brut, le numérateur est composé de l’ensemble des enfants inscrits dans un établissement scolaire tandis que, pour le taux net, ne sont pris en compte que les élèves inscrits dans un établissement scolaire ayant l’âge légal d’admission. Il est nécessaire pour le calcul de se baser sur les mêmes hypothèses de projections démographiques.

Page 109: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

109

Intitulé de l’indicateur : Taux d’achèvement du cycle primaire Zone : R U R&U Définition

: 100 *niveau ce fréquenter de officiel âgel'ayant Population

étudesd' année dernière la atteignant sredoublantnon élèvesd' Nombre achèvementd' =Taux

Méthodologie de mesure

: Enquête annuelle DSI-MEN pour le numérateur Projections démographiques de l’INS pour le dénominateur

Structures de Production : DSI-MEN Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : les huit régions Commentaires : il ne faudra pas confondre le taux d’achèvement pouvant se calculer plus

aisément au taux de survie qui nécessite de considérer une cohorte d’élèves au départ.

Intitulé de l’indicateur : Taux de survie du cycle primaire Zone : R U R&U

Définition

: Nombre d’élèves appartenant à une cohorte qui ont achevé le cycle primaire (CM2) divisé par le nombre total d’élèves de la cohorte i.e ceux qui avaient été initialement inscrits en première année d’études (CI), et multiplié par 100.

Méthodologie de mesure : Enquête annuelle du MEN Structures de Production : DSI-MEN Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : les huit régions Commentaires : il ne faudra pas confondre le taux d’achèvement pouvant se calculer

plus aisément au taux de survie qui nécessite de considérer une cohorte d’élèves au départ.

Intitulé de l’indicateur : Taux d’alphabétisation des adultes selon le genre Zone : R U R&U

Définition

: Effectif de la population de 15 ans et plus sachant lire, écrire et comprendre dans une langue quelconque divisé par la population âgée de 15 ans et plus x 100

Méthodologie de mesure : Enquête ménages (EDSN, MICSS, QUIBB) Structures de Production : INS en collaboration avec la DSI-MEN sur le concept

d’alphabétisation et les questionnaires s’y afférents. Fréquence : Triennale, Quinquennale selon le déroulement d’une enquête ménage

de l’INS Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : les huit régions

Commentaires

: Le concept de la population alphabétisée mérite d’être précisé ou harmonisé dans la mesure où il a souvent suscité des polémiques. C’est dans ce cadre que le taux est maintenant défini et admis comme étant la proportion de la population âgée de 15 ans et plus et capable de lire et écrire, en le comprenant, un exposé simple et bref de faits en rapport avec la vie quotidienne, dans une langue quelconque

Page 110: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

110

Intitulé de l’indicateur : Taux de couverture en infrastructures sanitaires Zone : R U R&U

Définition

: Le pourcentage de la population couverte par un centre de santé dans un rayon de 0-5kms. Il s’agit de la population ayant accès à un centre de santé dans un rayon de 0-5 kms, divisée par la population totale de l’aire de santé.

Méthodologie de mesure Enquêtes QUIBB, EDSN, statistiques de la santé Structures de Production : INS/DEP-Santé Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : Oui Non Désagrégation Géographique : les huit régions Commentaires : le problème à ce niveau peut se poser au niveau de la délimitation de

l’aire de santé. Intitulé de l’indicateur : Taux de couverture vaccinale en DTCP3, Rougeole… Zone : R U R&U Définition

: Proportion des enfants de 0 à 5 ans ayant reçu la troisième dose de vaccination contre la DTCP3 (Diptère, Tétanos, Coqueluche, Polio)

Méthodologie de mesure : Statistique du PEV et projections démographiques (INS) Structures de Production : DEP-Santé-PEV Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : les huit régions Commentaires : pour projeter par région ou zone géographique la population des

enfants de 0 à 5 ans, il est nécessaire de se baser sur les mêmes hypothèses de projection que l’INS. Le taux de croît de la région n’est pas forcément équivalent à celui de la localité.

Intitulé de l’indicateur : Le taux de séroprévalence chez les adultes Zone : National Définition C’est la proportion des personnes âgées de 15 à 59 ans (hommes) et de

15-49 ans (femmes) vivant avec le VIH/SIDA parmi la population de 15 à 59 ans (hommes) et 15-49 ans (femmes)

Méthodologie de mesure Enquêtes EDS/INS Structures de Production INS Fréquence : Quinquennale Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique les Huit régions Commentaires : l’indicateur a l’avantage d’être mesuré sur la base d’un échantillon

représentatif de la population dite à risque (15-59 ans pour les hommes et 15-49 ans pour les femmes). Il ne prend toutefois pas en compte les autres tranches d’âge extrêmes de la population (les moins de 15 ans et les plus de 59 ans par exemple)

Intitulé de l’indicateur : Pourcentage des accouchements assistés par un personnel médical

qualifié Zone : R U R&U Définition : Nombre d’accouchements assistés par un personnel qualifié (médecin,

sage-femme, infirmières, ou personnel formé comme les matronnes formées) x 100 divisé par le nombre total des accouchements.

Méthodologie de mesure : Enquêtes ménages – EDSN-MICS (échantillon de femmes de 15-49 ans représentatif du territoire national

Structures de Production : INS

Page 111: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

111

Fréquence : Quinquennale Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : National Commentaires : Ce taux estimé à 32,9% au cours de l’EDSN-MICS3, ne prend pas en

compte les accoucheuses traditionnelles ; par ailleurs dans certaines estimations, on ne prend pas en compte les matronnes même si elles ont bénéficié d’une petite formation.

Intitulé de l’indicateur : Taux de couverture des besoins en eau potable en milieu rural Zone :

Définition : le rapport entre la population desservie par un point d’eau moderne, sur la base des normes en vigueur (moins de 5km entre le point d’eau et le lieu de résidence), et la population totale.

Méthodologie de mesure : Programme de calcul élaboré à partir de la base de données IRH/SIGNER.

Structures de Production : SIGNER à partir de sa Base de données et des inventaires hydrauliques (BD-IRH).

Fréquence : Triennale Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : Les huit régions Commentaires : La Direction de l’inventaire et de gestion des ouvrages hydrauliques

(DIGOH) a déjà normé cet indicateur. La norme actuelle est de : un point d’eau pour 250 habitants en zones rurales sédentaires ; un point d’eau pour 2000 habitants ; une mini Adduction d’Eau Potable pour 2500 habitants.

Intitulé de l’indicateur : Taux de couverture en infrastructures d’assainissement de base Zone : R U R&U

Définition

: Rapport entre le nombre de ménages ayant accès à des sanitaires adéquats (latrine traditionnelle et moderne, toilette publique, wc modernes) dans un voisinage qui leur est proche (inf. ou égal à 50m) et le nombre total de ménages.

Méthodologie de mesure : Enquêtes ménages – EDSN, MICS Structures de Production : INS Fréquence : A la faveur d’une enquête MICS/EDSN, tous les 3 ans ou les 5 ans. Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : les Huit régions

Commentaires

: Les rares chiffres disponibles sont ceux fournis par l’enquête MICS2, qui conclut à un taux de couverture de 79% en milieu urbain (où la plupart des ménages possèdent effectivement un dispositif d’assainissement autonome) et d’environ 5% en milieu rural.

Intitulé de l’indicateur : Taux d’accès à l’électrification Zone : R U R&U Définition

: (Nombre d’abonnés Nigelec x nombre de personnes par ménage x 100) divisé par la population totale.

Méthodologie de mesure : les données en électricité sont collectées sur demande à la Nigelec et celles sur la population à l’INS.

Structures de Production : INS/DEP-Mines et Energie Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : les Huit régions

Page 112: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

112

Commentaires

: Le concept d’électrification est basé à ce niveau entièrement sur le branchement NIGELEC. Pour cerner ce concept au sens large, il faudra prendre en compte l’énergie solaire et les groupes électrogènes ; ce qui n’est possible qu’à la faveur d’une enquête ménage du genre QUIBB ou ENBC. Le souci de comparabilité avec des pays africains, nécessiterait la prise en compte d’autres sources d’énergie électrique en dehors de celle de la NIGELEC.

Intitulé de l’indicateur : Taux de couverture géographique des localités en électricité Zone : R U R&U Définition

C’est le rapport entre la population vivant dans les localités électrifiées et la population totale de la zone :

100 *zone la de totalePopulation

esélectrifié localités des population éélectriciten couverture de =Taux

100 *

localités de totalnombre

esélectrifié localités de nombre ation électrificd' =Taux

Méthodologie de mesure : les données sur la couverture en électricité sont collectées sur demande à la Nigelec et celles sur la population à l’INS.

Structures de Production : INS/DEP-Mines et Energie Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : les Huit régions Commentaires : Le souci de comparabilité avec des pays africains, nécessiterait la prise

en compte d’autres sources d’énergie électrique en dehors de celle de la NIGELEC.

Intitulé de l’indicateur : Taux de satisfaction des usagers des services de l’Administration. Zone : National

Définition

: Pourcentage des usagers des services de l’Administration, estimant être satisfaits des prestations en terme de services de santé, d’Education, d’autres services sociaux, ou de la gestion du système administratif.

Méthodologie de mesure : Enquêtes ménages de l’INS, calcul d’un indice synthétique de satisfaction

Structures de Production : INS Fréquence : Triennale Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : les Huit régions

Commentaires

: Enquêtes annuelles légères coordonnées par l’INS à partir d’un échantillon de ménages. La satisfaction sera établie sur la base de l’appréciation d’un certain nombre de critères : les délais de traitement des dossiers administratifs, adéquation aux besoins des bénéficiaires, transparence, équité. Il est impératif de réaliser une enquête de base pour s’enquérir de la situation de référence.

Intitulé de l’indicateur : Indice de bonne gouvernance Zone : National Définition : l’indicateur national synthétique de mesure de la bonne gouvernance. Méthodologie de mesure : Indice synthétique calculé en pondérant les différentes dimensions de

la bonne gouvernance considérée. Structures de Production Voir I.Yenikoye (université de Niamey) Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : National

Page 113: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

113

Commentaires : L’indice est seulement renseigné au Niger. Il est alors difficile de faire une évaluation comparée avec les autres pays de la sous région présentant plus ou moins les mêmes caractéristiques socioéconomiques et culturelles.

Intitulé de l’indicateur : Taux d’accès des ménages à la microfinance Zone : R U R&U Définition : Nombre de ménages ayant accès à la microfinance x 100 divisé par le

nombre total de ménages

Méthodologie de mesure : Enquêtes ménages – QUIBB. A partir des déclarations des chefs de ménage enquêtés

Structures de Production : INS en collaboration avec les institutions de la microfinance Fréquence : Triennale ou quinquennale Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : National Commentaires : cela pourrait nécessiter aussi une investigation à partir de la liste

complète des IMF sur le territoire national. Un répertoire des IMF sera établi et régulièrement mis à jour pour les besoins de calcul de l’indicateur.

Intitulé de l’indicateur : Proportion des mariages précoces Zone : R U R&U Définition : Nombre de mariages précoces (avant les 15 ans) x 100 divisé par le

nombre total de mariages Méthodologie de mesure : Enquêtes ménages – EDSN-MICS (échantillon de femmes de 15-49

ans représentatif du territoire national Structures de Production : INS Fréquence : Quinquennale Objectif du Millénaire : :Non Désagrégation Géographique : National Commentaires : Parfois la jeune fille de 13 ou 14 ans, est physiquement apte à pouvoir

supporter le mariage ; mais dans la législation on considère qu’avant 15 ans elle est précoce.

Intitulé de l’indicateur : Taux de couverture des besoins en logements sociaux Zone : National Définition : Stock existant de logements comparé au nombre de logements

nécessaires. Il s’agit du rapport entre le nombre de logements existants et les besoins en logements.

Méthodologie de mesure : RGPH, ENBC Structures de Production : INS, MUH Fréquence Quinquennale Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : Huit régions Commentaires : préciser la définition d’un logement social Intitulé de l’indicateur : Pourcentage des détenus jugés dans les délais Zone : R U R&U Définition : Nombre de détenus jugés dans les délais x 100 divisé par le nombre

total de détenus Méthodologie de mesure : Statistiques courantes du Ministère de la justice Structures de Production : INS Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Désagrégation Géographique : National

Page 114: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

114

Commentaires la question posée est de savoir sur quoi doit-on se baser pour estimer qu’un détenu a été jugé dans les délais

Intitulé de l’indicateur : Proportion des enfants travailleurs dans la population active Zone : R U R&U Définition : Nombre d’enfants exerçant un travail x 100, divisé par la population

active Méthodologie de mesure : Enquêtes ménages – QUIBB Structures de Production : INS en collaboration avec la DEP du Ministère du Travail de l’Emploi

et de la Jeunesse Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : National Commentaires Cet indicateur à l’instar des autres qui sont relatifs à la situation de

l’enfant, utilise la notion « d’enfant » en se basant sur la variable fondamentale « Age ». Dans les textes nationaux et internationaux, tout enfant représente une personne âgée de moins de 18 ans. Le travail est perçu sous 3 angles dans les EDS :

• Le travail mené dans le cadre du ménage et pour le compte du ménage ;

• Le travail réalisé pour une personne quelconque en dehors du ménage ;

• Le travail effectué pour une affaire familiale, mais en dehors du ménage.

1.2. Développement rural Intitulé de l’indicateur : Taux de couverture des besoins céréaliers Zone : R U R&U Définition : Disponibilité céréalière par rapport aux besoins Méthodologie de mesure : Statistiques du MDA Structures de Production : DEP-MDA Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : les huit régions Commentaires : Intitulé de l’indicateur : Taux de couverture des besoins alimentaires Zone : R U R&U Définition : Disponibilité céréalière par rapport aux besoins Méthodologie de mesure : Statistiques du MDA Structures de Production : DEP-MDA Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : les huit régions Commentaires :

Page 115: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

115

1.3. Pauvreté, Economie, Emploi Intitulé de l’indicateur : Pourcentage des personnes pauvres/ Incidence de la pauvreté monétaire

(profil de pauvreté ENBC) Zone : R U R&U

Définition : La proportion des individus de la population dont le niveau du revenu annuel est inférieur au seuil de pauvreté.

Méthodologie de mesure : Enquête Budget Consommation : Nombre de personnes dont le revenu annuel est inférieur au seuil de pauvreté rapporté à l’effectif total de la population.

Structures de Production : INS Fréquence : Quinquennale Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : Les huit régions

Commentaires

: Le niveau actuel d’incidence de la pauvreté est estimé à 63% au Niger. Cependant l’indicateur a été calculé sur la base des données de l’ENBC de 1992. Par conséquent, les seuils de pauvreté urbain et rural sont à revoir, car ne reflétant plus la réalité. A cet effet, l’ENBC3 de 2008, permettra d’actualiser les informations sur la pauvreté.

Intitulé de l’indicateur : Pourcentage des personnes pauvres/ Incidence de la pauvreté monétaire

(profil QUIBB 2005) Zone : R U R&U

Définition : La proportion des individus de la population dont le niveau du revenu annuel est inférieur au seuil de pauvreté.

Méthodologie de mesure : Enquête QUIBB 2005 : Nombre de personnes dont le revenu annuel est inférieur au seuil de pauvreté rapporté à l’effectif total de la population.

Structures de Production : INS Fréquence : Quinquennale Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : Les huit régions

Commentaires

Pour cette enquête, un pauvre se définit comme une personne ne recevant pas les 2100 calories par jour (recommandé par le système des nations Unies pour le Niger) dont son organisme a besoin pour se maintenir, autrement dit, c’est une personne dont la dépense annuelle moyenne est inférieure ou égale à 144 750 FCFA si elle vit en milieu urbain, ou à 105 827 FCFA lorsqu’elle vit en milieu rural. Ce montant correspond à une dépense journalière de 397 FCFA en milieu urbain et à 290 FCFA en milieu rural.

Intitulé de l’indicateur : Taux de pression fiscale Zone : National Définition : Permet de mesurer le ratio des recettes fiscales totales au PIB nominal Méthodologie de mesure : Comptes de la Nation Structures de Production : MEF/INS Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : National

Commentaires

: Le taux de pression fiscale est encore jugé à un niveau faible au Niger (10% en moyenne sur les 5 dernières années) ; ce qui est loin du niveau minimum requis dans les critères de convergence de l’UEMOA (17%). Pour mobiliser davantage les ressources internes, il faut augmenter les ressources fiscales en élargissant l’assiette fiscale.

Page 116: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

116

Intitulé de l’indicateur : Taux de chômage Zone : R U R&U Définition

: Population au chômage x 100 divisé par la population active ( voir définition du BIT)

Méthodologie de mesure : Enquêtes ménages – QUIBB Structures de Production : INS en collaboration avec la DEP du Ministère du Travail de l’Emploi

et de la Jeunesse Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : National Commentaires : La pertinence de cet indicateur en milieu rural paraît douteuse ;

Cet indicateur est pertinent seulement pour le milieu urbain.

Intitulé de l’indicateur : Taux de placement des demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE Zone : National Définition : C’est le rapport entre les offres d’emploi satisfaites et les demandes

d’emplois officielles enregistrées. Méthodologie de mesure : Rapports d’activités des services de l’emploi Structures de Production : ANPE, services de l’emploi Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : National Commentaires : Cet indicateur sera d’autant plus précis que les institutions qui

accueillent les demandeurs d’emplois feront régulièrement des notifications à l’agence nationale de promotion de l’emploi.

Intitulé de l’indicateur : Taux de satisfaction des offres d’emploi Zone : National Définition : C’est le rapport entre les offres d’emploi satisfaites et les demandes

d’emplois enregistrées. Méthodologie de mesure : Rapports d’activités des services de l’emploi Structures de Production : ANPE, services de l’emploi Fréquence : Annuelle Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : National Commentaires : Cet indicateur nous permet d’évaluer l’adéquation

offre/demande. Intitulé de l’indicateur : Taux de sous emploi visible Zone Urbain Définition Il s’agit du rapport entre le nombre d’actifs occupés travaillant

involontairement moins de 35 heures par semaine et la population active occupée.

Méthodologie de mesure : Rapports d’activités des services de l’emploi, Enquêtes ménages - QUIBB

Structures de Production : INS en collaboration avec la DEP du Ministère du Travail de l’Emploi et de la Jeunesse

Fréquence : Annuelle

Page 117: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

117

Objectif du Millénaire : : Oui Non Désagrégation Géographique : National Commentaires : il est nécessaire de pouvoir distinguer les emplois permanents

des emplois à temps partiel

Page 118: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

118

ANNEXE 2: LISTE DES PERSONNES RENCONTREES

N° Nom et prénoms Fonction Structures 1 Mr Tchambou Amadou Directeur des statistiques et de

l’Informatique Ministère de l’Education Nationale (MEN)

2 Mr Dady Dan Bakoye Chef de service de la statistique agricole

Ministère du Développement Agricole

3 Mme Bako Fatimata Gagara Directeur des statistiques Ministère de l’Hydraulique

4 Mr Abdou Moumouni Moussa Direction des statistiques Ministère de l’Hydraulique

5 Mr Maman Bachir Moustapha Direction des statistiques Ministère de l’Hydraulique

6 Mme N'Diaye Rong Ying Direction des statistiques Ministère de l’Hydraulique

7 Mr Ibrahim Chaïbou épidémiologiste SNIS

8 Mr Idrissa Alichina Kourguéni Démographe, économiste, Directeur CIERPA

CIERPA NIGER

9 Mr Mossi Diori Chef de Division IHPC INS

10 Mr Issoufou Dan Ladi Chargé de l'IPI INS

11 Mr Idrissa Kountché ISE/Enquête vulnérabilité INS

12 Mr Souleymane Alzouma Chef de Division Enquêtes DER/INS

13 Mr Habi Omar DER INS

14 Mr Mahamadou Chékarao DSEE INS

15 Dr Saley Mahamadou Chef de service de la statistique Ministère des Ressources Animales

16 Mme Alfary Zarra Mamadou Directrice de la statistique Ministère des Mines et Energie

17 Mr Moussa Abdou Directeur des Etudes et de la Programmation

Ministère de la Justice

18 Mr Soumaila Boubakar Directeur des statistiques Ministère de la PF/PE

19 Mr Chékarao Idi Directeur des statistiques Ministère AT/DC

20 Dr Rabi Maïtournam Médecin / SNIS Ministère de la Santé Publique

21 Mr Sidi Zakari Chef de service des études générales / DEP

Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et du Cadastre

22 Mr Haladou Abdou Directeur des Etudes et de la Programmation

Ministère de l’Hydraulique, de l’environnement et de la lutte contre la désertification

23 Mr Saïdou Diibo Membre SP/SRP SP/SRP

24 Mme Takoubakoye Aminata Responsable en S/E SRP SP/SRP

25 Mr Ibrahim Soumaïla DCDS INS

26 Mr Sani Oumarou DSEDS INS

27 Mr Tassiou Almadjir Chef de Division comptabilité nationale/DSEE

INS

28 Mr Mohamed Akanjat Chargé du commerce extérieur DSEE/INS

Page 119: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

119

29 Mr Abdoullahi Beïdou DG/INS INS

30 Mr Ghalio Ekadé SG/INS INS

31 Mr Laouali Addoh Coordonnateur du Programme de Comparaison Internationale (PCI)

INS

32 Mr Ector Sedar Oussou Chef de division Ministère du Développement Agricole (MDA)

33 Mr Kader Mohamed Statisticien Ministère de l’Education Nationale

34 Mr Nassirou Sabo Chef d’équipe EACG/PNUD

35 Mr Hassane Idé Expert en planification stratégique du développement

EACG/PNUD

36 Mr Balla Souley Chargé de programme BIT/IPEC NIAMEY

37 Mr Issa Abdoul-Razaou Chargé de S/E UNFPA UNFPA

38 Mr Mayaki I. Statisticien ANPE

39 Mr Balla Ado Abdoul-aziz Statisticien Economiste Observatoire de l’emploi

40 Mr Moctar Seydou Expert Statisticien Observatoire de la pauvreté/INS

41 Mr Issoufou Mamane Economiste DGE/MEF

42 Mr Soumana Seyni Responsable base de données, S/E

DGEPD

43 Mr Adamou Souley Chargé du TOFE DGE/MEF

44 Mr Souleman Boukar Economiste national PNUD PNUD

45 Mme Claudine Chargée de S/E UNICEF

46 Mr Dawêye Statisticien DSA/MDA

Page 120: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

120

ANNEXE 3: LISTE DES PARTICIPANTS A L’ATELIER TECHNI QUE DE VALIDATION TENU DU 14 AU 15 MAI 2008 A NIAMEY (AFRI CA HALL)

N. NOM ET PRENOM STRUCTURE /Fonction

1 Mr Ali Madaï Boukar Ingénieur Statisticien Economiste, Consultant national de l’étude « Harmonisation des méthodes statistiques », Coordonnateur de l’ONAPAD/INS

2 Mr Bouzou Adamou Conseiller du DG / INS

3 Mr Issoufou Issiako DAF / INS

4 Mr Mahamadou Chékarao DSEE / INS (Etudes économiques)

5 Mr Habi Omar DER / INS (Enquêtes et recensement)

6 Mr Sani Oumarou DSEDS / INS (Etudes démographiques et sociales)

7 Mr Laouali Addoh PCI / INS (Prog. Comparaison internationale

8 Mr Ousseini Hamidou Coordonnateur UAAP / INS (Unité d’analyse avancée pauvreté)

9 Mr Mossi Diori DSEE / INS (Chargé de l’IHPC)

10 Mr Issoufou Dan Ladi DSEE / INS (Chargé de l’IPI)

11 Mr Tassiou Almadjir DSEE / INS (Chargé du PIB et des comptes nationaux)

12 Mr Mohamed Akanjat DSEE / INS (Chargé des stat du commerce extérieur)

13 Mr Ango Issa ZANGO BCEAO Niger

14 Mr Issa Abdoul-Razaou UNFPA (responsable de suivi, évaluation)

15 Mr Souleymane Ousmane UNICEF (représentant l’UNICEF)

16 Mr Sami Moussa ANPE (statistiques de l’emploi)

17 Mr Balla Ado Abdoul-Aziz ANPE (observatoire de l’emploi)

18 Mr Soumana Hassane MPRS (population et réformes sociales)

19 Mr Zabeirou Kamayé DGB / MEF (Budget, finances)

20 Mr Amadou Bachir DGEF / ME / LCD (environnement)

21 Mr Aliou Moumouni Tankari MDA (développement agricole)

22 Mr Seydou Abdoulkarim DSI / MESRT (enseignement supérieur)

23 Mr Oumarou Saley DGECA / MEF (économie et finances)

24 Mr Maikassoua Robert DE / MFPT (fonction publique et travail)

25 Mr Yahaya Amadou DDP / MEF (dette publique)

26 Mr Gani Hamado DGEP / MEF

27 Mr Saley Mato MC / IN

28 Mr Kanembou Malla MC (culture et arts)

29 Mr Soumaila Soba MTA (tourisme et artisanat)

30 Dr Saley Mahamadou MRA (ressources animales)

31 Mr Hassane Mahaman MJ (justice)

32 Mr Moussa Dan Mallam MAT / DC (aménagement du territoire et dévelop. communautaire)

33 Mr Daouda Hassane MSP (santé publique)

34 Mr Sidi Zakari MUHC (urbanisme, habitat, construction)

35 Mr Adamou Lazoumar DEP / ME / LCD (environnement, lutte contre la désertification)

36 Mr Djibo Mahaman MEN (éducation nationale)

37 Mr Daouaye Mahamadou MDA (développement agricole)

38 Mme Bako Fatimata Gagara MH (hydraulique)

39 Mr Omar Maiga Akassoum DCDS / INS

40 Mr Mahamadou Issa DAF / INS

41 Mr Tawaye Aboubacar SP / SRP

42 Mr Yambaye Ibrahim MT/AC (transport et aviation civile)

43 Mr Bouzzafour Seguir FAO/RGAC

Page 121: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

121

44 Mr Ide Moussa DS/MJS (jeunesse, sport)

45 Mr Dan Mallam Mahaman Sani

DCDS / INS

46 Kabirou Samaila DCDS / INS

47 Mme Maliki Zeinabou DCDS / INS

48 Mr Abdoullahi Beïdou Directeur Général de l’INS

49 Mr Ghalio Ekadé Secrétaire Général de l’INS

50 Mr Ibrahim Soumaïla Directeur de la Coordination et du Développement de la Statistique INS

51 Mme Takoubakoye Aminata Responsable S/E au SP / SRP

Page 122: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

122

ANNEXE 4: TERMES DE REFERENCE DE L’ETUDE SUR L’HARM ONISATION DES METHODES STATISTIQUES

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

A l’issue du sommet du millénaire tenu en septembre 2000 à New York, le Niger a souscrit à l’instar de la communauté internationale, aux engagements au titre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ces objectifs constituent la réponse de la communauté internationale pour la lutte contre les causes et les conséquences de la pauvreté. Par ailleurs, le Niger s’est engagé dans le nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). Ce programme qui est un engagement pris par les dirigeants africains de placer leur pays, individuellement et collectivement, sur la voie d’une croissance soutenue et d’un développement durable constitue un nouveau cadre d’interaction avec le reste du monde. C’est dans un tel contexte que le Niger a lancé, en février 2001, le processus d’élaboration et de mise en œuvre, d’une Stratégie de Réduction de la Pauvreté, cadre de référence qui définit les grands objectifs du développement économique et social pour la période 2002-2015. Toutes les interventions du gouvernement et des partenaires au développement s’inscrivent désormais dans le cadre de la révision de la SRP axée sur les OMD et la GAR. D’ores et déjà, plusieurs politiques et stratégies ont été adoptées dans les secteurs suivants : Education, Santé, Développement rural, micro-finance, infrastructures et communication,…etc. La préparation de ces stratégies sectorielles et nationales est un long processus nécessitant une parfaite opérationnalité du système statistique national (SSN) en matière de collecte et de production d’informations pour permettre le suivi et l’évaluation de ces politiques et stratégies de lutte contre la pauvreté. Toutefois, parmi les grands maux qui ont constitué jusque là une entrave à la bonne marche du SSN, il convient de mentionner le problème posé par les écarts existants entre les différentes sources d’élaboration des méthodologies de collecte, de production de données statistiques et de calculs d’indicateurs. A cela, il faudra ajouter que souvent les définitions des concepts diffèrent d’une source à l’autre pour rendre pourtant compte de la même situation. Dans un tel contexte marqué par un constat d’incohérences au niveau des définitions, des concepts, nomenclatures et méthodologies de collecte et de production en matière statistique, le SSN sera manifestement confronté à des problèmes de comparabilité de données aux niveaux national et international. A cet égard, et dans le cadre de la mise en œuvre de la SNDS, la présente étude est envisagée pour créer les conditions nécessaires d’harmonisation des définitions des concepts et méthodologies pour rendre ce système plus crédible et plus performant.

2. OBJECTIF GENERAL

L’objectif général de cette étude est de garantir la mise à la disposition des utilisateurs, des données statistiques fiables, et répondant aux normes nationales et internationales de qualité et adaptées aux réalités nationales.

3. OBJECTIF SPECIFIQUE

Page 123: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

123

L’objectif spécifique poursuivi par cette étude est de disposer d’un manuel des méthodologies des opérations statistiques proposant des voies d’approfondissement et d’harmonisation des définitions des concepts clés et de calculs des indicateurs les plus en vigueur dans le cadre du suivi des politiques et stratégies nationales de développement, en l’occurrence la SRP et les OMD.

4. RESULTATS ATTENDUS

Au terme de la consultation, l’étude doit aboutir aux résultats suivants :

Une revue de la documentation statistique existante à l’INS et dans les services sectoriels des ministères techniques est faite pour servir de base de travail,

Un état des lieux est établi sur les méthodologies des opérations statistiques au niveau de l’INS et des services sectoriels produisant des données au sein des ministères techniques,

Un fichier est élaboré par secteur (Education, Santé, secteur rural, Economie, Démographie,…) pour inventorier les indicateurs les plus suivis du secteur et aussi en relation avec les OMD et la SRP. Les définitions, les méthodes de calculs, et les sources de production des indicateurs sont présentées dans le fichier,

les indicateurs ayant au moins deux sources de production, sont identifiés, de même que leurs intitulés, méthodes de calculs, règles d’interprétations et fréquences de production sont connus,

Un contrôle de cohérence des définitions et des méthodes de calculs des indicateurs entre les sources de production est réalisé,

Les méthodologies de collecte des données statistiques sectorielles sont examinées, leurs forces et faiblesses sont identifiées,

Des propositions allant dans le sens d’harmoniser les concepts et d’améliorer les méthodologies de collecte et de production des données nécessaires au suivi des politiques de développement sont faites.

5. METHODOLOGIE DE LA CONSULTATION Le consultant identifié pourra suivre la démarche de travail suivante :

recherche documentaire au niveau des services sectoriels des ministères techniques (DEP, Directions des statistiques), des agences des Nations Unies, des ONG et de l’INS,

élaboration par les consultants d’un document ou fiche de synthèse par secteur des indicateurs les plus suivis et cadrant avec la SRP et les OMD, ce document sera la base de travail avec les services sectoriels, la synthèse mettra l’accent sur les indicateurs, les définitions, les méthodologies présentant des incohérences selon les sources de production,

programmer des rencontres d’échanges et d’harmonisation sur les indicateurs identifiés et les méthodologies de collecte, avec les structures les produisant et éventuellement les PTFs,

rédiger un rapport provisoire de l’étude qui doit contenir par secteur, les définitions, les concepts, les calculs d’indicateurs, les méthodologies de collecte et de production statistique présentant des incohérences,

programmer un atelier méthodologique national de restitution et de validation de l’étude.

Page 124: Etude sur l’harmonisation des méthodes statistiques · Méthode de calcul du taux de couverture des besoins céréaliers_____ 65 5.4.3. Les difficultés de mesure du bilan céréalier

-Harmonisation des méthodes statistiques, 1 ère édition 2008-

124

6. COMPOSITION DE L’EQUIPE DES CONSULTANTS

un consultant national, ingénieur statisticien économiste, macroéconomiste ou équivalent, spécialiste en méthodes statistiques de sondage, de collecte, de traitement et d’analyse des données statistiques. Le consultant doit avoir une expérience avérée du fonctionnement du Système Statistique National,

7. CHRONOGRAMME La consultation est prévue pour couvrir une période maximale allant du 15 février au 15 avril 2008. Le tableau ci-dessous donne le chronogramme des activités à réaliser par le consultant :

FEVRIER MARS AVRIL Semaines Semaines Semaines

Activités 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 Briefing avec l'INS et le SP/SRP X X X Recherche documentaire X X X

Elaboration d'un canevas de présentation du manuel X

Réunions d’échanges avec les sectoriels et le SP/SRP, éventuellement les PTFs X X X

Elaboration du draft du manuel et transmission à l’INS pour enrichissements X X

Atelier méthodologique d'enrichissement du manuel X X Intégration des observations de l'atelier X Débriefing de la mission avec l'INS X

8. RAPPORTS Au terme de l’étude, le consultant doit déposer cinq (5) copies du manuel validé par l’atelier auprès de la Direction Générale de l’INS. Le paiement des honoraires est subordonné à la transmission des rapports définitifs à l’INS.

9. BUDGET Les frais de l’étude sur l’élaboration du manuel des méthodes statistiques sont pris en charge

par le projet d'appui régional aux cadres nationaux de suivi évaluation des stratégies de

réduction de la pauvreté (PARSEP).