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Jusqu’a une date recente, donc, le seul trai- tement disponible etait I’interferon alpha- 2b, a raison de trois injections sous-cuta- nees par semaine, facilitees par la mise au point de (( stylos ” injecteurs. Le taux de reponse globale etait de 15 a 20 %, selon les equipes @value sur la baisse des trans- aminases). Les etudes les plus recentes attribuent a la bitherapie des taux de repon- se de 43 a 63 O/o. La Conference de consensus europeenne convoquee par I’Association europeenne pour l’etude du foie (EASL, janvier 1999) a recommande la bitherapie d’emblee (c(pre- miere intention )s) pour les nouveaux depis- tes et pour les rechuteurs apres traitement par interferon seul, porteurs d’un VHC actif biologiquement prouve : PBH, cytologic, elevation des transaminases, ARN viral positif, activite fibrosante ou inflammatoire elevee. La reponse a la bitherapie est virologique (baisse de la charge virale superieure par rapport a la monotherapie) et histologique (score de Knodell < 2), chez les patients dits (( naifs )’ (jamais trait&) comme chez les patients rechuteurs. Les meilleurs resultats sont enregistres chez les sujets porteurs d’un virus de geno- type 2 ou 3, quelle que soit la charge vira- le : plus de 60 O/od’efficacite a 24 ou 48 semaines de traitement. En outre, le resul- tat therapeutique est temps-dependant : c’est le cas chez les sujets porteurs d’un genotype 1 viral. Ii daut i-EST le Isla Mais ces resultats ressortent d’etudes encadrees et controlees. Sur le terrain, la situation est moins rejouissante. On ne connalt pas tous les seropositifs et tous les seropositifs ne se connaissent pas eux- memes : seulement 40 % se sauraient por- teurs du virus C. la co-infection par I’hepatite C compromet serieusement la survie prolongee. Elle comporte : - la recherche des anticorps anti-VHC (tests Elisa de 3e generation) et de I’ARN viral par PCR qualitative et quantitative ; - le dosaae des transminases : le taux peut &tre normal, d’ou I’interet de la recherche de I’ARN viral chez un seropositif qui oriente vers des lesions histologiques hepatiques ; - la PBH a titre diagnostique mais egalement a titre pronostique sous traitement. Le genotypage se pratique en On estime le nombre de nouveaux cas a 5 000 par an, resultant soit de nouvelles seroconversions, soit du depistage biolo- gique d’une contamination ancienne (sur- venue avant la mise en place des premiers tests en 1991). La toxicomanie - jusqu’a 70 O/o des vrais nouveaux cas, 35 a 45 o/, des cas anciens (ccpeche de jeunesse )a) - reste la cause dominante, alors que la transfusion sangui- ne, responsable de 25 a 30 % des cas anciens, ne serait plus impliquee que dans 4 ou 5 cas pour 3 millions de TS. Pour la contamination nosocomiale (15 O/o des cas estimes), les voies de contamina- tion sont mal identifiees. La contamination sexuelle reste hypothetique : 1 O/o (?), le VHC n’est pas une MST. Cuant a la conta- .mination materno-foetale, infe- rieure a 6 %, elle se produirait plutot a I’accouchement. II reste les autres causes (( iatro- genes )), le sejour en hemodialy- se (20 O/o des sujets contami- n&s), de rares causes profes- sionnelles et au moins 20 Yo de cas pour lesquels aucune cau- se de contamination n’est retrouvee. Chez un seropositif equilibre par la tritherapie antiretrovirale, principe avant decision therapeutique mais, dans certains pays, on decide la bitherapie sans la pratiquer. Un plan national de lutte contre I’hepatite C a ete presente par Bernard Kouchner au debut de l’an dernier. II prevoit notamment de renforcer I’acces au depistage, c’est-a- dire d’inciter davantage de sujets possible- ment seropositifs a se faire connaitre des generalistes et ceux-ci a prescrire plus sys- tematiquement une visite de depistage au LABM competent. Tous les professionnels de santc sont concern& dans ce plan : medecins et bio- logistes de ville et hospitaliers, pharma- ciens, etablissements de Sante, reseaux de Sante (en voie de constitution). Une infor- mation de la population devrait aider & reduire I’incidence des nouvelles contami- nations Le plan a comme objectif la reconnaissan- ce d’au moins 70 % des VHC positifs d’ici a 2002. Plus I’hepatite est recente, plus il y a probabilite de succes de la bitherapie. J.-M. M. Sources : Symposium Schering-Plough, Medec, mars 2000. Comment&es du Pr Jean-Pierre Zarskl (CHU de Grenoble). e 4e Congres international Eurogin- OMS a choisi comme theme le depista- ge du cancer du col de I’uterus. Actuellement, on assiste a une remise en cause du frottis conventionnel (Pap Test) pour diverses raisons : conditions de reali- , sation, lrsrbrlrte des lames, faux negatifs, coats injustifies, etc. Eurogin 2000 a mis I’accent sur une alter- native au frottis : la recherche des papillo- mavirus humains (HPV) oncogenes, retrouves dans pres de 100 % des can- cers du col. Les lesions precancereuses mineures progressent vers des lesions a haut risque chez au moins 10 o/, des femmes. Les femmes ayant un frottis anor- mal ont un risque de progression vers le cancer augmente en presence de ces HPV par rapport aux femmes non infec- tees. bridation (1) en presence d’une ASCUS, ter- minologie imposee par les Americains signi- fiant (( lesion atypique de nature mal definiesa, Enfin, la recherche des HPV par un test d’hy- ou de bas grade (dysplasie), peut eviter des explorations complementaires couteuses si le test revient negatif. Ce sujet de Sante publique merite que nous y revenions. J.-M. M. (f) Test Hybnd Capture /I (D/gene). 10 Revue Franc&e des laboratores, mars/avnl 2000, No 321

Eurogin 2000 : intérêt du génotypage HPV

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Jusqu’a une date recente, donc, le seul trai-

tement disponible etait I’interferon alpha-

2b, a raison de trois injections sous-cuta-

nees par semaine, facilitees par la mise au

point de (( stylos ” injecteurs. Le taux de

reponse globale etait de 15 a 20 %, selon

les equipes @value sur la baisse des trans-

aminases). Les etudes les plus recentes

attribuent a la bitherapie des taux de repon-

se de 43 a 63 O/o.

La Conference de consensus europeenne

convoquee par I’Association europeenne

pour l’etude du foie (EASL, janvier 1999) a

recommande la bitherapie d’emblee (c( pre-

miere intention )s) pour les nouveaux depis-

tes et pour les rechuteurs apres traitement

par interferon seul, porteurs d’un VHC actif

biologiquement prouve : PBH, cytologic,

elevation des transaminases, ARN viral

positif, activite fibrosante ou inflammatoire

elevee.

La reponse a la bitherapie est virologique

(baisse de la charge virale superieure par

rapport a la monotherapie) et histologique

(score de Knodell < 2), chez les patients

dits (( naifs )’ (jamais trait&) comme chez

les patients rechuteurs.

Les meilleurs resultats sont enregistres

chez les sujets porteurs d’un virus de geno-

type 2 ou 3, quelle que soit la charge vira-

le : plus de 60 O/o d’efficacite a 24 ou 48

semaines de traitement. En outre, le resul-

tat therapeutique est temps-dependant : c’est le cas chez les sujets porteurs d’un

genotype 1 viral.

Ii daut i-EST le Isla Mais ces resultats ressortent d’etudes

encadrees et controlees. Sur le terrain, la

situation est moins rejouissante. On ne

connalt pas tous les seropositifs et tous les

seropositifs ne se connaissent pas eux-

memes : seulement 40 % se sauraient por-

teurs du virus C.

la co-infection par I’hepatite C compromet

serieusement la survie prolongee.

Elle comporte : - la recherche des anticorps anti-VHC

(tests Elisa de 3e generation) et de I’ARN

viral par PCR qualitative et quantitative ;

- le dosaae des transminases : le

taux peut &tre normal, d’ou I’interet

de la recherche de I’ARN viral chez

un seropositif qui oriente vers des

lesions histologiques hepatiques ; - la PBH a titre diagnostique mais

egalement a titre pronostique sous

traitement. Le genotypage se pratique en

On estime le nombre de nouveaux cas a

5 000 par an, resultant soit de nouvelles

seroconversions, soit du depistage biolo-

gique d’une contamination ancienne (sur-

venue avant la mise en place des premiers

tests en 1991).

La toxicomanie - jusqu’a 70 O/o des vrais

nouveaux cas, 35 a 45 o/, des cas anciens

(cc peche de jeunesse )a) - reste la cause

dominante, alors que la transfusion sangui-

ne, responsable de 25 a 30 % des cas

anciens, ne serait plus impliquee que dans

4 ou 5 cas pour 3 millions de TS.

Pour la contamination nosocomiale (15 O/o

des cas estimes), les voies de contamina-

tion sont mal identifiees. La contamination

sexuelle reste hypothetique : 1 O/o (?), le

VHC n’est pas une MST. Cuant a la conta-

.mination materno-foetale, infe-

rieure a 6 %, elle se produirait

plutot a I’accouchement.

II reste les autres causes (( iatro-

genes )), le sejour en hemodialy-

se (20 O/o des sujets contami-

n&s), de rares causes profes-

sionnelles et au moins 20 Yo de

cas pour lesquels aucune cau-

se de contamination n’est

retrouvee.

Chez un seropositif equilibre

par la tritherapie antiretrovirale,

principe avant decision therapeutique

mais, dans certains pays, on decide la

bitherapie sans la pratiquer.

Un plan national de lutte contre I’hepatite C

a ete presente par Bernard Kouchner au

debut de l’an dernier. II prevoit notamment

de renforcer I’acces au depistage, c’est-a-

dire d’inciter davantage de sujets possible-

ment seropositifs a se faire connaitre des

generalistes et ceux-ci a prescrire plus sys-

tematiquement une visite de depistage au

LABM competent.

Tous les professionnels de santc sont

concern& dans ce plan : medecins et bio-

logistes de ville et hospitaliers, pharma-

ciens, etablissements de Sante, reseaux de

Sante (en voie de constitution). Une infor-

mation de la population devrait aider &

reduire I’incidence des nouvelles contami-

nations

Le plan a comme objectif la reconnaissan-

ce d’au moins 70 % des VHC positifs d’ici

a 2002. Plus I’hepatite est recente, plus il y

a probabilite de succes de la bitherapie.

J.-M. M.

Sources : Symposium Schering-Plough, Medec,

mars 2000. Comment&es du Pr Jean-Pierre Zarskl

(CHU de Grenoble).

e 4e Congres international Eurogin-

OMS a choisi comme theme le depista-

ge du cancer du col de I’uterus.

Actuellement, on assiste a une remise en

cause du frottis conventionnel (Pap Test)

pour diverses raisons : conditions de reali- , sation, lrsrbrlrte des lames, faux negatifs,

coats injustifies, etc.

Eurogin 2000 a mis I’accent sur une alter-

native au frottis : la recherche des papillo-

mavirus humains (HPV) oncogenes,

retrouves dans pres de 100 % des can-

cers du col. Les lesions precancereuses

mineures progressent vers des lesions a

haut risque chez au moins 10 o/, des

femmes. Les femmes ayant un frottis anor-

mal ont un risque de progression vers le

cancer augmente en presence de ces

HPV par rapport aux femmes non infec-

tees.

bridation (1) en presence d’une ASCUS, ter-

minologie imposee par les Americains signi-

fiant (( lesion atypique de nature mal definiesa,

Enfin, la recherche des HPV par un test d’hy-

ou de bas grade (dysplasie), peut eviter des

explorations complementaires couteuses si

le test revient negatif.

Ce sujet de Sante publique merite que

nous y revenions.

J.-M. M. (f) Test Hybnd Capture /I (D/gene).

10 Revue Franc&e des laboratores, mars/avnl 2000, No 321