1
revue neurologique 168 (2012) A1–A55 A51 82 % (n = 14) des patients neurologiques implantés. Pour trois patients (17,6 %) l’implantation définitive n’était pas satisfai- sante comparativement à l’implantation test. Pour trois autres (17,6 %), on notait un succès les six premiers mois, puis une dégradation progressive après respectivement six mois, deux et trois ans. Cette dégradation des résultats se faisait parallè- lement à l’évolution de la maladie neurologique (deux SEP, et une maladie de Parkinson), réduisant à 64,7 % (n = 11) le pour- centage de bons résultats observés dans la période de suivi. Discussion/conclusion.– Les résultats thérapeutiques de la neuromodulation S3 chez le patient atteint de troubles mic- tionnels rapportés à une vessie neurologique sont bons. Néanmoins, la dégradation des résultats à moyen terme dans la sclérose en plaque évolutive invite à la plus grande prudence pour cette indication. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.130 W36 Évaluation de l’impact d’un programme d’éducation thérapeutique SEP sur la consultation des neurologues Sébastien Edmond a , Aurélie Mayet b , Marie-Hélène Colpaert c , Isabelle Chariot d , Brigitte Furic e , Eliane Germain f , Thierry De Greslan a a Neurologie, HIA Val-de-Grâce, 75005 Paris, France b Département d’epidémiologie et de santé publique nord, école du Val-de-Grâce, 75005 Paris, France c Département des maladies du système nerveux, CHU Pitiè Salpêtrière, 75013 Paris, France d Neurologie, HIA Laveran, 13013 Marseille, France e NeurologiE, CHI Poissy-Saint-Germain-En-Laye, 78300 Poissy, France f Neurologie, CHU de Kremlin-Bicêtre, 94275 Kremlin Bicêtre, France Mots clés : Évaluation neurologues ; Sclérose en plaques ; Éducation thérapeutique Introduction.– Aujourd’hui des programmes d’éducations thé- rapeutiques (ETP) existent mais peu de données sont disponibles sur leur évaluation et encore moins sur leur impact auprès des neurologues dans leur activité de consul- tation. Objectifs.– À partir d’une cohorte de neurologues dont les patients atteints de SEP rec ¸oivent une ETP, évaluer les chan- gements de pratique induits par l’ETP et leur degré de satisfaction pour cette ETP. Méthodes.– Enquête transversale, via des questionnaires, envoyés en mai 2010 aux neurologues dont les patients ont bénéficié d’une ETP en groupe ou en individuel. Ces pro- grammes sont fondés sur les quatre axes suivants : – approfondir la connaissance de la maladie ; – s’approprier la gestion du traitement de fond ; – envisager la maladie de fac ¸ on plus sereine ; – améliorer la communication avec autrui sur la maladie. L’analyse des réponses a été faite par pourcentages, puis par comparaison entre ETP groupe et ETP individuelle. Résultats.– Vingt neurologues, en charge de 280 patients, ont répondu. Cinquante pour cent d’entre eux manquent de temps en consultation pour délivrer des informations approfondies. Cinquante-trois pour cent déclarent être moins sollicités par les patients depuis que l’ETP est en place. Soixante-quinze pour cent d’entre eux estiment différente leur consultation depuis que leurs patients bénéficient d’une ETP (consultation plus rapide 67 %, question des patients moins nombreuses 57 %, plus pertinentes 87 %, prise en charge plus facile 93 %). Pas de différence entre l’ETP groupe et individuelle. Discussion.– Conclusion.– Il s’agit de la première enquête auprès des neurologues pour évaluer l’impact de l’ETP sur leur pra- tique quotidienne. L’ETP apparaît comme complémentaire des consultations médicales dans la prise en charge des patients SEP. Informations complémentaires.– doi:10.1016/j.neurol.2012.01.131 W37 Sclérose en plaques et maladies inflammatoires chroniques intestinales : quand deux maladies inflammatoires chroniques se rencontrent Olivier Simon a , Hélène Zephir b , Julia Salleron c , Corinne Gower c , Marc Debouverie d , Patrick Vermersch b , Jean Frédéric Colombel e a Neurologie, CHT Gaston-Bourret, 98800 Nouméa, Nouvelle-Calédonie b Neurologie et pathologie neuroinflammatoire, CHRU de Lille, 59000 Lille, France c Epidémiologie, CHRU de Lille, 59000 Lille, France d Neurologie, CHU de Nancy, 59000 Nancy, France e Service des maladies de l’appareil digestif, CHRU de Lille, 59000 Lille, France Mots clés : Sclérose en plaques ; Maladies inflammatoires chroniques intestinales ; Maladies auto-immunes Introduction.– La sclérose en plaques (SEP) et les mala- dies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) ont des points communs épidémiologiques et physiopathologiques. La coexistence d’une MICI pourrait influencer l’évolution de la SEP. Objectifs.– L’objectif de ce travail est de vérifier si l’évolution clinique d’une SEP chez des patients présentant l’association SEP-MICI est différente de celle des patients n’ayant qu’une SEP isolée. Méthodes.– Il s’agit d’une étude cas-témoin nationale mul- ticentrique. Les patients SEP-MICI étaient recrutés par le GETAID et le CFSEP et les témoins étaient issus des bases de données EDMUS des réseaux G-SEP et LORSEP. Les critères d’appariement étaient le sexe, l’âge, la forme clinique de SEP, la date du diagnostic et la durée d’évolution. Le critère de jugement principal était la médiane du dernier score EDSS au maximum du suivi. La comparaison a été réalisée par une régression logistique conditionnelle. Résultats.– Les populations étaient parfaitement comparables et composées de 66 patients SEP-MICI et 251 témoins. On retrouvait 89,39 % de formes initialement RR et 10,61 % de formes PP avec un âge moyen de début de la maladie de 32,24 ± 10,57 ans. L’EDSS médian était à 2,5 (1,5 ;4,5) pour la population SEP-MICI après 14,21 ± 9,29 années d’évolution et à 3,0 (2,0 ;6,0) pour la population SEP isolée après 13,86 ± 8,79 années d’évolution (p < 0,0001). Discussion.– Il s’agit de la plus grande cohorte de patients SEP-MICI décrite à ce jour et du seul travail étudiant spéci- fiquement l’impact de la MICI sur la sévérité de la SEP. Après analyse multivariée prenant en compte les facteurs de confu- sion, la différence de sévérité entre les populations SEP-MICI et SEP isolée restait fortement significative. Conclusion.– Indépendamment des immunothérapies utili- sées et de la survenue initiale de l’une ou l’autre des deux pathologies, l’association d’une MICI à une SEP influencerait positivement l’évolution de la SEP. Informations complémentaires.– Nous remercions tous les neu- rologues qui ont contribué à cette étude. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.132

Évaluation de l’impact d’un programme d’éducation thérapeutique SEP sur la consultation des neurologues

  • Upload
    thierry

  • View
    213

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Évaluation de l’impact d’un programme d’éducation thérapeutique SEP sur la consultation des neurologues

1 6

8ps(delucDntNlp

d

W

ÉdcSMEa

b

Vc

Sd

e

Ff

MÉIrditOpgsMebg––––LcRrCcClpdp5P

r e v u e n e u r o l o g i q u e

2 % (n = 14) des patients neurologiques implantés. Pour troisatients (17,6 %) l’implantation définitive n’était pas satisfai-ante comparativement à l’implantation test. Pour trois autres17,6 %), on notait un succès les six premiers mois, puis uneégradation progressive après respectivement six mois, deuxt trois ans. Cette dégradation des résultats se faisait parallè-ement à l’évolution de la maladie neurologique (deux SEP, etne maladie de Parkinson), réduisant à 64,7 % (n = 11) le pour-entage de bons résultats observés dans la période de suivi.iscussion/conclusion.– Les résultats thérapeutiques de laeuromodulation S3 chez le patient atteint de troubles mic-ionnels rapportés à une vessie neurologique sont bons.éanmoins, la dégradation des résultats à moyen terme dans

a sclérose en plaque évolutive invite à la plus grande prudenceour cette indication.

oi:10.1016/j.neurol.2012.01.130

36

valuation de l’impact d’un programme’éducation thérapeutique SEP sur laonsultation des neurologuesébastien Edmond a, Aurélie Mayet b,arie-Hélène Colpaert c, Isabelle Chariot d, Brigitte Furic e,

liane Germain f, Thierry De Greslan a

Neurologie, HIA Val-de-Grâce, 75005 Paris, FranceDépartement d’epidémiologie et de santé publique nord, école dual-de-Grâce, 75005 Paris, FranceDépartement des maladies du système nerveux, CHU Pitièalpêtrière, 75013 Paris, FranceNeurologie, HIA Laveran, 13013 Marseille, FranceNeurologiE, CHI Poissy-Saint-Germain-En-Laye, 78300 Poissy,ranceNeurologie, CHU de Kremlin-Bicêtre, 94275 Kremlin Bicêtre, France

ots clés : Évaluation neurologues ; Sclérose en plaques ;ducation thérapeutiquentroduction.– Aujourd’hui des programmes d’éducations thé-apeutiques (ETP) existent mais peu de données sontisponibles sur leur évaluation et encore moins sur leur

mpact auprès des neurologues dans leur activité de consul-ation.bjectifs.– À partir d’une cohorte de neurologues dont lesatients atteints de SEP recoivent une ETP, évaluer les chan-ements de pratique induits par l’ETP et leur degré deatisfaction pour cette ETP.éthodes.– Enquête transversale, via des questionnaires,

nvoyés en mai 2010 aux neurologues dont les patients onténéficié d’une ETP en groupe ou en individuel. Ces pro-rammes sont fondés sur les quatre axes suivants :approfondir la connaissance de la maladie ;s’approprier la gestion du traitement de fond ;envisager la maladie de facon plus sereine ;améliorer la communication avec autrui sur la maladie.

’analyse des réponses a été faite par pourcentages, puis paromparaison entre ETP groupe et ETP individuelle.ésultats.– Vingt neurologues, en charge de 280 patients, ontépondu.inquante pour cent d’entre eux manquent de temps enonsultation pour délivrer des informations approfondies.inquante-trois pour cent déclarent être moins sollicités par

es patients depuis que l’ETP est en place. Soixante-quinzeour cent d’entre eux estiment différente leur consultationepuis que leurs patients bénéficient d’une ETP (consultation

lus rapide 67 %, question des patients moins nombreuses7 %, plus pertinentes 87 %, prise en charge plus facile 93 %).as de différence entre l’ETP groupe et individuelle.

8 ( 2 0 1 2 ) A1–A55 A51

Discussion.–Conclusion.– Il s’agit de la première enquête auprès desneurologues pour évaluer l’impact de l’ETP sur leur pra-tique quotidienne. L’ETP apparaît comme complémentaire desconsultations médicales dans la prise en charge des patientsSEP.Informations complémentaires.–

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.131

W37

Sclérose en plaques et maladies inflammatoireschroniques intestinales : quand deux maladiesinflammatoires chroniques se rencontrentOlivier Simon a, Hélène Zephir b, Julia Salleron c,Corinne Gower c, Marc Debouverie d, Patrick Vermersch b,Jean Frédéric Colombel e

a Neurologie, CHT Gaston-Bourret, 98800 Nouméa,Nouvelle-Calédonieb Neurologie et pathologie neuroinflammatoire, CHRU de Lille,59000 Lille, Francec Epidémiologie, CHRU de Lille, 59000 Lille, Franced Neurologie, CHU de Nancy, 59000 Nancy, Francee Service des maladies de l’appareil digestif, CHRU de Lille, 59000Lille, France

Mots clés : Sclérose en plaques ; Maladies inflammatoireschroniques intestinales ; Maladies auto-immunesIntroduction.– La sclérose en plaques (SEP) et les mala-dies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) ont despoints communs épidémiologiques et physiopathologiques.La coexistence d’une MICI pourrait influencer l’évolution dela SEP.Objectifs.– L’objectif de ce travail est de vérifier si l’évolutionclinique d’une SEP chez des patients présentant l’associationSEP-MICI est différente de celle des patients n’ayant qu’uneSEP isolée.Méthodes.– Il s’agit d’une étude cas-témoin nationale mul-ticentrique. Les patients SEP-MICI étaient recrutés par leGETAID et le CFSEP et les témoins étaient issus des bases dedonnées EDMUS des réseaux G-SEP et LORSEP. Les critèresd’appariement étaient le sexe, l’âge, la forme clinique de SEP,la date du diagnostic et la durée d’évolution. Le critère dejugement principal était la médiane du dernier score EDSSau maximum du suivi. La comparaison a été réalisée par unerégression logistique conditionnelle.Résultats.– Les populations étaient parfaitement comparableset composées de 66 patients SEP-MICI et 251 témoins. Onretrouvait 89,39 % de formes initialement RR et 10,61 % deformes PP avec un âge moyen de début de la maladie de32,24 ± 10,57 ans. L’EDSS médian était à 2,5 (1,5 ;4,5) pourla population SEP-MICI après 14,21 ± 9,29 années d’évolutionet à 3,0 (2,0 ;6,0) pour la population SEP isolée après13,86 ± 8,79 années d’évolution (p < 0,0001).Discussion.– Il s’agit de la plus grande cohorte de patientsSEP-MICI décrite à ce jour et du seul travail étudiant spéci-fiquement l’impact de la MICI sur la sévérité de la SEP. Aprèsanalyse multivariée prenant en compte les facteurs de confu-sion, la différence de sévérité entre les populations SEP-MICIet SEP isolée restait fortement significative.Conclusion.– Indépendamment des immunothérapies utili-sées et de la survenue initiale de l’une ou l’autre des deuxpathologies, l’association d’une MICI à une SEP influenceraitpositivement l’évolution de la SEP.

Informations complémentaires.– Nous remercions tous les neu-rologues qui ont contribué à cette étude.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.132