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EVOLUTION ET SITUATION ACTUELLE DE L’ELEVAGE AU CAMEROUN.
Rapport de synthèse
Dr BOUBA MOUMINI, DVM (ABU) MINEPIA - Cameroun
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SOMMAIRE :
I. CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE. ---------------------------Page : 01II. EVOLUTION DE L’ELEVAGE DE LA PERIODE COLONIALE A NOS
JOURS. -----------------------------------------------------------------------------04
III. DESCRIPTION DE LA COMPOSITION DU SECTEUR ELEVAGE. --06III. 1 LES PRINCIPAUX TYPES D’ELEVAGE AU CAMEROUN. ------------06III. 2 LES FACTEURS DE PRODUCTION : ---------------------------------------06
Le foncier ; ----------------------------------------------------------------06 Les pâturages ; ------------------------------------------------------------07 L’eau ; ----------------------------------------------------------------------
08 Les intrants ; --------------------------------------------------------------09 La main d’œuvre ; --------------------------------------------------------10 Le capital ; -----------------------------------------------------------------10 - Le financement public du secteur ; -------------------------------10 - Le financement privé dans le secteur ; ---------------------------11 La technologie. -----------------------------------------------------------12
IV. PRESENTATION DU SECTEUR. --------------------------------------------12
IV.1 Elevage bovin : -----------------------------------------------------------------------12 Les animaux ; -------------------------------------------------------------12 Les acteurs ; ---------------------------------------------------------------13 La répartition spatiale ; --------------------------------------------------13 Les modes de production ; ----------------------------------------------14 Les systèmes de production ; -------------------------------------------14 Les contraintes de l’élevage bovin au Cameroun ; -------------------14 L’évolution de la production. -------------------------------------------15
IV. 2 Elevage des petits ruminants : ---------------------------------------------------15 Les animaux ; -------------------------------------------------------------15 Les acteurs ; ---------------------------------------------------------------
16 La répartition spatiale ; --------------------------------------------------16 Les modes d’élevage des petits ruminants ; --------------------------16 Les contraintes de l’élevage des petits ruminants ; ------------------16 L’évolution de la production. -------------------------------------------
17IV.3 Elevage porcin : --------------------------------------------------------------------17
Les animaux ; -------------------------------------------------------------17 Les acteurs ; ---------------------------------------------------------------
17 La répartition spatiale ; --------------------------------------------------18 Les systèmes de production ; -------------------------------------------18 Les contraintes de l’élevage des porcins ; ----------------------------18 L’évolution de la production. -------------------------------------------
19 IV. 4 L’aviculture : ------------------------------------------------------------------------19
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Les systèmes de production : ------------------------------------------------19 - L’élevage de volaille traditionnelle, -----------------------------------------19 - L’aviculture semi intensive et industrielle. ---------------------------------20
* Les acteurs. ------------------------------------------------20 La répartition spatiale ; -------------------------------------------------------21 Les contraintes de l’élevage avicole. ---------------------------------------21 Evolution des effectifs de volaille-------------------------------------------22
IV. 5 L’élevage du cheval : --------------------------------------------------------------22 Les contraintes de l’élevage du cheval. ------------------------------------22
IV. 6 Les élevages non conventionnels. ------------------------------------------------23
V. LA REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES PRODUCTIONS ANIMALES AU CAMEROUN ------------------------------------------------25
VI. LES PRODUITS D’ELEVAGE, LES EXPORTATIONS, LES IMPORTATIONS ET LA CONSOMMATION. -----------------------------25
VI. 1 Les différents produits d’élevage ; ----------------------------------------------25VI. 2 Les exportations et les importations ; -------------------------------------------26VI. 3 La consommation. -----------------------------------------------------------------28
VII. ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL---------------------------------------31 - Organisation du Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales-31
- Les organismes d’appui : ----------------------------------------------------------------34(i) La Société de Développement et d’Exploitation des Productions
Animales ----------------------------------------------------------------------34(ii) Les Caisses de Développement de l’Elevage et des Pêches------------34(iii) La Mission Spéciale d’Eradication des Glossines -----------------------34(iv) Les Stations d’Elevage-------------------------------------------------------
34(v) Les Centres Nationaux de Formation Zootechniques et Vétérinaires-34(vi) Le Laboratoire National Vétérinaire --------------------------------------35
- Les organisations professionnelles et paysannes-------------------------------------35
VIII. SYNTHESE DE LA SITUATION ECONOMIQUE DE L’ELEVAGE----35
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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS.
CDEN: Caisse de Développement de l’Elevage pour le Nord CDENO: Caisse de Développement de l’Elevage pour le Nord – Ouest. CDPM : Caisse de Développement de la Pêche Maritime.COOPEC : Coopérative d’Epargne et de Crédit.CNFZV : Centre National de Formation Zootechnique et Vétérinaire.DAG : Direction des Affaires Générales.DDPIA : Direction de Développement des productions et des Industries Animales.DECS : Division des Etudes, de la Coopération et des Statistiques.DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté.DSV : Direction des Services Vétérinaires.EMF : Etablissements de Micro – Finance.FONADER : Fonds National pour le Développement Rural.MINADER : Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural.MINEPIA : Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales.ONG : Organisations Non GouvernementalesPIB : Produit Intérieur Brut.PME : Petites et Moyennes Entreprises.SODEPA : Société de Développement et d’Exploitation des Productions Animales.UEVE: Unités d’Encadrement et de Vulgarisation de l’Elevage.
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EVOLUTION ET SITUATION ACTUELLE DE L’ELEVAGE AU CAMEROUN
I - LE CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE
L’économie camerounaise a suivi, depuis l’accession à l’indépendance, une évolution en trois (03) phases : deux décennies de relative prospérité (1965-1985), une décennie de récession économique aigue (1985-1995) et depuis 1995, une certaine reprise de la croissance économique impulsée par la dévaluation du Franc CFA mais dont les effets tardent à se faire sentir au niveau des ménages. De 1965 à 1985, les performances économiques et financières sont encourageantes, confirmées par les principaux indicateurs macro-économiques. Celles ci se sont traduites par une hausse de la consommation des ménages (2 % par an) et par un accroissement sensible du revenu par tête : le PIB par tête passe de 200.000 Fcfa en 1965 à 360 000 Fcfa en 1985. Ces bons résultats sont soutenues jusqu’au milieu des années 80 par les recettes pétrolières et la croissance qui atteint une moyenne de 10,1 % au cours de la période 1980-1985 se répercute au niveau des ménages. A cela, on doit ajouter le rôle moteur de l’Etat, les dépenses publiques ayant triplé entre 1975 et 1985 pour atteindre près de 25 % du PIB.
Cette croissance est cependant basée pour l'essentiel sur les secteurs agricole et pétrolier, et reste fortement tributaire du contexte international et du commerce mondial. C’est ainsi qu’au cours de l’exercice budgétaire 1985/1986, les effets combinés de la chute des cours mondiaux de ces produits de base (pétrole, cacao, café, coton, etc.) et de la dépréciation du dollar entraînent l'économie dans une période de forte récession. La chute conséquente du Produit Intérieur Brut (PIB) de 6,3 % par an entre 1985 et 1995 s’est traduite par un déséquilibre des comptes macro-économiques et, en particulier, un déficit des finances publiques.
Les mesures adoptées pour la relance de l’économie ont été essentiellement conduites sous forme de Plans d’Ajustement Structurel (PAS) conclus avec les Institutions de Bretton Woods. Le Gouvernement a alors redéfini sa stratégie de développement et particulièrement le rôle de l’Etat dans la sphère économique. Il a entre autres mis en place un environnement libéralisé, caractérisé par l’allègement progressif des barrières non tarifaires, la privatisation de la plupart des entreprises des secteurs de la production et de la commercialisation, et la libéralisation des prix.
En janvier 1994, la dévaluation du franc CFA survient et la monnaie perd 50 % de sa valeur. Le gain de compétitivité qui en résulte est de l’ordre de 15 %, ce qui permet au Cameroun de retrouver une bonne capacité d’exportation tout en limitant, du fait de l’inflation, le volume de
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ses importations. Parallèlement, les produits importés devenant trop chers, la demande pour des produits locaux se développe, entraînant avec elle le développement de plusieurs secteurs économiques nationaux redevenus compétitifs. La production et les exportations à destination des pays de la CEMAC se développent également et l’économie camerounaise retrouve le chemin de la croissance économique.
Après avoir exécuté de manière satisfaisante le programme économique et financier triennal (1997/2000) au titre de la Facilité d’Ajustement Structurel Renforcée (FASR) devenue Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC), le Cameroun atteint en octobre 2000 le point de décision de l’initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Cette performance permet au pays d’aspirer à la réalisation de l’ensemble des conditions requises pour accéder au point d’achèvement, et de bénéficier alors d’un allégement substantiel de sa dette extérieure, qui contribuerait à résorber durablement ses déficits économique et social. Au nombre des conditions dites déclencheurs, figurait en bonne place « l’élaboration et la mise en œuvre satisfaisante du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) pendant une année au moins ».
Le retour aux grands équilibres macro-économiques a cependant été obtenu au détriment du développement social. En même temps que la baisse du revenu par habitant, l’accès aux aliments et aux équipements sociaux de base s’est considérablement dégradé. Le Cameroun est ainsi entré dans le troisième millénaire avec des atouts importants, mais aussi des défis majeurs à relever pour diversifier son économie, approfondir la croissance et améliorer les conditions de vie des populations. Le DSRP s’inscrivait ainsi dans le cadre d’une nouvelle génération de politiques économiques et sociales dont les principaux axes stratégiques sont :
la promotion d'un cadre macro-économique stable ; le renforcement de la croissance par la diversification de l’économie ; la dynamisation du secteur privé comme moteur de la croissance et partenaire dans
l’offre des services sociaux ; le développement des infrastructures de base, des ressources naturelles et la
protection de l’environnement ; l’accélération de l’intégration régionale et au commerce mondial ; le renforcement des ressources humaines, le secteur social et l’insertion des groupes
défavorisés dans le circuit économique ; l’amélioration du cadre institutionnel, de la gestion administrative et de la
gouvernance.
Le DSRP s’est jusqu’en 2005 exécuté d’une part, parallèlement au Troisième Crédit d’Ajustement Structurel (CASIII) conclu avec la Banque mondiale, et d’autre part dans le contexte de la troisième année du programme économique et financier triennal au titre de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC) du FMI. Ces programmes constituaient les piliers essentiels de la consolidation du cadre macroéconomique.
Des progrès sensibles ont été réalisés en ce qui concerne les conditions de passage au point d’achèvement relatives aux secteurs sociaux, forestiers et du transport, mais les résultats en matière de gouvernance ont été moins satisfaisants. Cette situation a eu pour conséquence de
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différer d’un an le point d’achèvement. Déterminé à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ratifiés en 2000, et soucieux de maintenir ses relations avec les institutions de Bretton-Woods et la communauté financière internationale, le Gouvernement camerounais s’est engagé avec le FMI dans un nouveau programme de référence dont l’exécution satisfaisante au bout de six mois, à compter de janvier 2005, devra lui permettre d’obtenir un nouvel accord triennal au titre de la FRPC.
La situation macroéconomique au terme de l’année 2003 a été meilleure que celle prévue dans le scénario central du DSRP. En effet, le taux de croissance réel du PIB s’est situé à 5,0% contre 4,5% dans le scénario central. Cette situation résulte notamment d’une croissance de 7,7% du sous-secteur de l’agriculture des produits vivriers (contre 3,4%) et du gain de 1,9 points du taux de croissance du secteur tertiaire (7,9% contre 6,0%). Cependant on note une déviation à la baisse du taux de croissance du secteur secondaire de 3 points. Cette croissance a été confortée par une inflation en recul dont le taux était de 0,6% en dessous même du niveau prévu par le DSRP. Dans le même temps, le pays a enregistré une amélioration de la situation de son compte courant (transferts publics inclus) qui a affiché un niveau de – 334,5 milliards contre – 561,0 milliards environ en 2002. Cette évolution a résulté d’une amélioration de la balance commerciale et d’une réduction du déséquilibre au niveau de la balance des services.
Au regard des résultats de l’année 2003, le Cameroun a dégagé des perspectives de croissances favorables confortant les principaux repères du scénario central du DSRP.
Mais les réalisations macroéconomiques et budgétaires de l’année 2004 ont considérablement dévié des rails définis dans le Programme économique et financier, tranchant ainsi avec le cadrage du DSRP. En effet, en 2004, l'économie camerounaise n’a enregistré qu’un taux de croissance, en termes réels, estimé à 3,6%, en repli de 1,3 point par rapport au niveau projeté dans le DSRP et en régression de 1,4 point sur le niveau de l’année précédente. Les évolutions sectorielles à prix constants sont de 4,6% pour le secteur primaire, 0,7% pour le secteur secondaire et 5,3% pour le tertiaire. Ces chiffres masquent néanmoins des évolutions contrastées au niveau des sous secteurs.
Dans le secteur primaire, la forte hausse de l’activité dans la sylviculture 15,8% est opposée à la décroissance de l’activité agricole (3 points de recul pour l’agriculture vivrière et d’exportation). De même dans le secteur secondaire, la croissance négative (-8,3%) des activités pétrolières, suffit à absorber l’expansion remarquable dans la filière électricité, gaz et eau (9,6%).
Au niveau monétaire, les créances sur l'économie se sont situées à 830,7 milliards en décembre 2004, contre 782,9 milliards en décembre 2003. La situation des avoirs extérieurs nets affiche 312,7 milliards, contre 259,8 en 2003. On note aussi un léger accroissement de la masse monétaire qui passe de 1295,7 milliards à 1363,7 milliards.
Toutefois, les recettes non pétrolières ont baissé d’un point de pourcentage du PIB. C'est le résultat notamment de la diminution des recettes de l'impôt sur le revenu des personnes physiques, de la TVA et d'autres impôts et taxes sur biens et services. En raison de la baisse
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des volumes de production et de la hausse de la décote sur pétrole lourd camerounais. On note également un léger fléchissement des recettes pétrolières au cours de la période. Les dépenses effectuées ont diminué de 1,8 point en pourcentage du PIB. Le solde global base caisse (dons inclus) a diminué de 1,3 point en pourcentage du PIB.
II - EVOLUTION DE L’ELEVAGE DE LA PERIODE COLONIALE A NOS JOURS
Pendant la période coloniale, la protection sanitaire du bétail était au centre des préoccupations des services en charge de l’élevage. Elle a connu durant cette période des fortunes diverses. En effet, aux longues périodes de quasi silence pathologique ont souvent succédé des périodes de grandes épizooties telles que la peste bovine, la péri pneumonie bovine, le charbon symptomatique, la peste des petits ruminants, la fièvre aphteuse, les pestes aviaires, etc.
De l’indépendance jusqu'en 1974, la politique de développement du secteur de l'élevage mise en œuvre par le Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales est restée beaucoup plus portée vers la protection sanitaire du cheptel en particulier le cheptel bovin contre les grandes épizooties meurtrières qu'étaient la peste et la péripneumonie bovines ainsi que la trypanosomiase bovine.
Aujourd’hui les épizooties se maintiennent à un niveau relativement acceptable et le problème de santé animale n’apparaît général plus prioritaire pour les éleveurs, sauf dans le cas de la présence de la tsé-tsé encore importante pour certaines zones.
C'est de 1974 à 1980 que les activités de l'élevage se sont orientées vers une augmentation de la production de viande bovine, tout en poursuivant l'action sanitaire indispensable. Les stratégies pour atteindre ces objectifs étaient la mise en place des Plans viande I et II avec l'aide de la Banque Mondiale. C'est ainsi que sont créées la Société de Développement et d'Exploitation des Productions Animales (SODEPA), le Fonds National pour le Développement Rural (FONADER) et la Mission Spéciale d'Eradication des Glossines (MSEG).
C'est à partir de là qu'un accent est mis sur l'aménagement des pâturages, principale source d'alimentation des ruminants, l'hydraulique pastorale (création des points d'eau pour l'abreuvement du bétail), l'éradication des glossines dans les provinces de l'Adamaoua et du Nord.
Ainsi sont nées les Divisions d'Aménagement des Pâturages et de l'Hydraulique Pastorale devenues plus tard des Sections dans les provinces comme : l'Adamaoua, le Nord, l'Extrême Nord, l'Est, le Nord-Ouest, l'Ouest. Le rôle principal de ces sections d'aménagement des pâturages et de l'hydraulique pastorale était :
la levée des contraintes agrostologiques; l’augmentation quantitative et qualitative des disponibles en aliments du
bétail;
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la création des points d'eau (mares, puits et barrages de retenues d'eau) aménagement des berges des cours d'eau et des sources naturelles;
la vulgarisation et le diffusion des cultures fourragères à haute valeur nutritive;
l'utilisation des sous-produits agricoles et agro-industriels dans l'alimentation du bétail;
la mise en place des unités pilotes de gestion des terroirs à l'instar du Projet Mindif-Mouvouldaye et des Unités d'encadrement et de vulgarisation de l'élevage (UEVE) du Faro.
Par ailleurs la recherche zootechnique a mené plusieurs travaux et dispose des résultats particulièrement intéressants en matière de pâturages, de cultures fourragères et de gestion des terroirs. Ces résultats restent encore à être vulgarisés.
En matière d'alimentation de volailles et de porcs qui nécessitent un aliment complet, le nombre encore insuffisant et la localisation des différentes provenderies dans la partie méridionale du pays constituent un handicap majeur pour le développement harmonieux et sur toute l'étendue du territoire de ces espèces.
Suite à la crise qui a frappé les pays africains au milieu des années 80, le gouvernement camerounais a entrepris avec l’aide des institutions financières internationales ( Banque Mondiale, Fonds Monétaire International ), de reformes visant à rationaliser les structures étatiques, à stabiliser les dépenses publiques, afin de stimuler la croissance.
Face à la politique gouvernementale qui prône le désengagement de l’Etat et une responsabilisation du secteur privé, les nouvelles orientations dans le secteur élevage dont l’un des principaux objectifs est de relancer l’appareil de production devraient déboucher sur :
le recentrage de l’Etat sur les actions de régulation, de contrôle et d’encadrement ;
le renforcement et à la rationalisation des services d’encadrement des producteurs ;
l’implication du secteur privé dans l’approvisionnement en produits vétérinaire et la commercialisation des produits de l’élevage ;
la définition et la mise en place d’un cadre incitatif pour les PME agro-pastorales.
l’organisation des professionnels de l’élevage en groupes bien structurés favorisant leur accès à la formation et à l’information ;
Les résultats attendus de la conjugaison de tous ces facteurs sont entre autres :
l’efficacité dans l’intervention des services d’encadrement ;
l’amélioration de la productivité des éleveurs induisant ainsi l’augmentation des productions animales ;
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l’augmentation des revenus des éleveurs ;
le développement des initiatives privées ;
l’intensification des programmes d’autosuffisance en matière des produits animaux ;
le développement d’une stratégie commerciale pour accéder aux marchés internationaux
III - DESCRIPTION DE LA COMPOSITION DU SECTEUR ELEVAGE
III – 1 Les principaux types d’élevage au Cameroun
Le Cameroun est un grand pays d’élevage et occupe de ce fait une position de choix dans la sous – région de l’Afrique Centrale. On y élève notamment : des bovins, des petits ruminants, des porcs, des volailles, des équins et asins, et des camelins. Depuis quelques décennies, l’apiculture connaît un grand essor dans toutes les provinces du Cameroun. Elle se présente comme une alternative aux spéculations à haute consommation de surface.
Aujourd’hui, des programmes de promotion d’élevages non conventionnels sont exécutés dans le cadre de la sécurité alimentaire, de la lutte contre la pauvreté et de la conservation de la biodiversité. Il s’agit des espèces telles que les cobayes, les aulacodes, etc.
Le cheptel national est estimé à :
— 5,6 millions de bovins ;
— 7.000.000 de petits ruminants (ovins et caprins) ;
— 1.2 millions de porcins et ;
— 32 millions de volailles
— 15 000 chevaux
III – 2 Les facteurs de production
Le Foncier
Dans le régime juridique foncier actuel, l'Etat est gardien et propriétaire de toutes les terres depuis 1974. Cependant, il n'a pu mener à bien son projet envisagé en 1994 visant à promouvoir une plus grande individualisation de la propriété foncière et une plus grande clarification de la propriété collective. Les dispositions de l'ordonnance n° 74-1 du 6 juillet 1974 relative au régime foncier qui régit jusqu'à présent le régime foncier et l'exploitation des terres au Cameroun se hrtent à la résistance du droit coutumier traditionnel qu’elles ignorent. La prééminence du droit traditionnel sur la législation foncière constitue en pratique un obstacle important à l’investissement du privé. De ce fait, la grande majorité des occupants des terres n'a aucun droit sur elles et privilégie la mise en œuvre de systèmes et de techniques de production extensifs (peu
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d'améliorations foncières et d'investissements). Ceci pose aussi les germes de conflits de tous ordre: occupation des zones de parcours par les agriculteurs; destruction des champs par les animaux ; absence de délimitation des zones de cultures et de pâturages dans certaines régions ou le non-respect de cette démarcation quand elle existe...
Le dispositif législatif et institutionnel dans le domaine foncier est donc inadapté. Toutefois l’accès à la terre varie sensiblement selon les régions du pays, et des tensions foncières sont observées dans l’une ou l’autre des zones. Les pâturages
Les systèmes d’élevage des bovins Camerounais repose sur une exploitation très majoritairement extensive de la base productive que représente les pâturages.
Les ressources pastorales (eau, pâturages herbacés et arbustifs, sels minéraux) se caractérisent par une variabilité spatiale et temporelle très importante. C’est un système basé sur la mobilité du cheptel qui lui permet de tirer profit au mieux d’un milieu vaste au potentiel très aléatoire.
Les caractéristiques de ce milieu rendent de ce fait incompatibles une répartition spatiale stricte et une appropriation privative des espaces pastoraux du fait de pratiques d’élevage basées sur la quête des ressources dont dépend l’équilibre alimentaire du cheptel.
Les espaces pastoraux subissent aujourd’hui de profondes mutations sous la pression conjuguée de nombreux facteurs :
- L’augmentation du nombre d’utilisateurs de l’espace aux modes d’usages de la ressource souvent très différents, aux statuts très diverses, justifiés ou non par des sources de droit qui peuvent être en total contradiction les unes par rapport aux autres, provoquent des tensions qui dégénèrent en conflit parfois violents. Cette situation risque de se voir aggraver par une persistance d’importants flux migratoires de populations en quête de terres cultivables.
- En plus, de l’emprise agricole grandissante due à l’extension de cultures de rente ou vivrières, l’élevage extensif dans le Nord et l’Extrême Nord est menacé par les classifications récentes de larges superficies de savanes en zones exclusives de chasse et de protection de la faune.
Toutes ces contraintes se voient alourdies par des prélèvements coutumiers dans certaines zones qui entraîne l’abandon pur et simple de certains pâturages. De ce fait sont encore amplifiées la réduction et la segmentation d’espaces habituellement dévolus à l’élevage, ce qui entrave davantage l’utilisation optimale de l’espace pastoral encore disponible. Cela amène les éleveurs, à modifier leurs pratiques. Il s’en suit une sédentarisation ou une restriction des itinéraires, responsables par l’enclavement du cheptel d’une pression accrue sur les ressources qui accentue la dégradation du milieu et les conflits agropastoraux.
Il existe pourtant un arsenal juridique moderne en place et des pratiques traditionnelles qui ont fonctionné dans le passé. Il n’y a pas si longtemps le pouvoir traditionnel organisait l’espace en zones agricoles et zones d’élevage. Les décisions étaient appliquées et respectées. La législation moderne est ensuite venue renforcer ce dispositif. Pourtant aujourd’hui il en va tout autrement et les autorités traditionnelles autant qu’administratives n’assument plus leur rôle d’arbitrage et de régulation.
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La gestion de l’espace est soit délaissée, soit mise en oeuvre de manière arbitraire sans prise en compte objective des besoins des populations et des exigences d’un développement durable.
Les autorités traditionnelles sont malheureusement elles même souvent les premières à brader les zones d’élevage (au profit des cultures). On peut également craindre de plus en plus une recrudescence des replis de troupeaux vers les pays limitrophes.
C’est donc une situation générale de régression de l’espace pastorale qui touche la filière de l’élevage bovin dans son ensemble. On se trouve donc aujourd’hui pour l’élevage bovin extensif dans une situation caractérisée par une exploitation et une gestion encore majoritairement traditionnelle des troupeaux, basée sur la thésaurisation et une faible productivité par tête, qui a de plus en plus du mal à s’adapter à la réduction de l’espace rural.
L’eau
L’eau est régulièrement l’objet des doléances de la part des éleveurs qui rencontrent des difficultés pour satisfaire leurs animaux en saison sèche, et aussi en saison pluvieuse. En effet, l’eau doit être considérée comme un facteur déterminant de la productivité des animaux. Au Cameroun, il existe trois ressources en eau pour le bétail :
- la pluviométrie. Elle est fonction de la durée de la saison pluvieuse qui s’allonge du Nord au Sud dont la saison sèche chaude et le début de la saison des pluies constituent la période critique pendant laquelle l’évaporation est la plus intense.
- Les eaux souterraines. Elle dispose d’un potentiel important. Il s’agit des puits de village initialement destinés à l’alimentation humaine – des puits sur les parcours hors des lieux d’habitation creusés par les éleveurs – des forages artésiens dans le Serbewel et des forages équipés des pompes manuelles de surface, réalisés par des projets d’hydraulique villageois.
- Les eaux de surface. Les cours d’eau permanent sont peu nombreux et ne peuvent suffire comme points d’eau. D’où des conflits réguliers entre les éleveurs et les agriculteurs pour les droits de passage et d’accès à l’eau pour le bétail.
Les points d’eau naturels constituent des zones communes d’abreuvement des troupeaux pouvant y accéder. Les accès pour le peu qu’ils soient organisés et réglementés résultent d’une histoire, des contraintes physiques du milieu et aussi de rapports sociaux anciens.
Les points d’eau artificiels, mares, barrages, forages, puits, ont été crées à la suite d’initiatives individuelles ou collectives, et de projet publics qui ont tous bénéficiés d’aides extérieurs (ouvrages et équipements). Bien que le principe d’un accès libre soit reconnu, l’eau est de fait réservée en priorité à des individus et à des groupes qui ont autorité sur ces points d’eau. Lorsque l’investissement a été réalisé par le service public, l’accès à ces points d’eau est bien libre à tous mais la gestion n’est pas assurée.
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Il semble, aujourd’hui, que les modes de gestion des points d’eau évoluent. L’augmentation des effectifs du bétail et la limitation des ressources en eau favorisent l’émergence de nouvelles pratiques en attendant de nouvelles règles. Deux tendances sont observées dans la manière d’aborder la résolution des conflits potentiels :
Le pouvoir traditionnel renforce son emprise et réglemente seul les accès moyennant des droits et taxes à payer par les éleveurs,
Les éleveurs s’organisent avec l’appui de l’Administration afin de repartir des zones de parcours et des ressources.
Dans cette phase de transition qui a commencé il y a deux décennies, l’Etat a mis en œuvre plusieurs projets participatifs afin de rechercher de nouvelles modalités de gestion des ressources communes (pâturages et points d’eau) en réglementant les accès. Les objectifs étaient d’assurer la durabilité des infrastructures (ouvrages, pare-feu…) et de préserver tous les systèmes d’élevage existant en améliorant leur conduite et leur productivité.
Les intrants
La redéfinition de sa stratégie de développement et en particulier du rôle de l’Etat dans le cadre des mesures de réformes adoptées pour sortir le pays de la crise qu’il a traversé à partir du milieu des années 80 ont amené l’Etat à se retirer de la plupart des fonctions de production. Il était alors fait l’hypothèse que le secteur privé prendrait spontanément son relais. Cela ne s’est vérifié que partiellement. Globalement les réformes de l'approvisionnement en intrants ont eu des résultats mitigés.
En effet, l’approvisionnement inefficient en intrants est dû à une mauvaise organisation de la filière de distribution. La mauvaise organisation de la distribution des intrants a entraîné le renchérissement des coûts de ces intrants. Ce qui suppose que des actions spécifiques touchant à la fois le cadre institutionnel et juridique soient entreprises. Outre l’accès à l’eau et aux pâturages des efforts sont faits pour vulgariser, l’usage des concentrés alimentaires (protéiques énergétiques, minéraux) ainsi que des sous-produits de l’agriculture et des agro-industries.
Concernant les aliments concentrés (tourteaux, céréales, farines de poissons, issues de meunerie, de rizerie, de brasserie), les problèmes se posent avant tout en termes de disponibilité. Par exemple, le tourteau de coton est, selon les années, plus ou moins difficile à se procurer car attribué en priorité aux producteurs de coton détenteurs de bœufs de trait. Les quantités mises sur le marché se révèlent vite insuffisantes, quoiqu’une amélioration ait été enregistrée ces dernières années. Concernant les céréales (maïs), les tubercules (manioc), la disponibilité pour l’alimentation animale est tributaire des stratégies développées localement pour la sécurité alimentaire.
En ce qui concerne les médicaments vétérinaires, les problèmes se posent beaucoup plus en termes de disponibilité, de coûts et de qualité. En effet, le développement des productions animales implique la définition d’un système de contrôle de qualité des intrants vétérinaires. Or, un tel système n’existe pas encore au Cameroun. Parallèlement, les médicaments
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frauduleux en provenance des pays voisins sont diffusés par des commerçants peu scrupuleux sur l’ensemble des marchés à bétail du pays.
Pour la disponibilité en poussins d’un jour, la problématique est liée à la capacité des couvoirs présents, à leur coefficient d’utilisation qui est lui – même tributaire de l’environnement économique. Il convient de relever que la production actuelle des couvoirs ne présente qu’environ 30 à 40 % des capacités installées.
Pour le petit producteur, l’approvisionnement en intrants continue de se poser avec acuité en terme de disponibilité et d’accessibilité. Par ailleurs la bonne qualité des produits commercialisés n’est pas toujours garantie. Toutefois, pour dépasser certaines de ces contraintes, des initiatives d’achats groupés à partir des groupements de producteurs ont été encouragé et accompagnées par divers projets du MINEPIA.
La main d’œuvreAu delà des instruments de production rudimentaires, la main d’œuvre dans le secteur élevage est globalement sous qualifiée et les techniques de productions demeurent archaïques. Etant donné que l’intensité capitalistique reste faible, il importe d’envisager d’une part le renforcement des capacités des acteurs et d’autres part les appuis techniques et financiers en vue d’accroître la professionnalisation des acteurs par type de production. L’insuffisance de formation des éleveurs handicape la modernisation de l’élevage.Le secteur de l’élevage camerounais se caractérise notamment par une population active vieillissante à régime patriarcal. Cette situation traduit l’accès inéquitable aux facteurs de production pour les femmes et les jeunes et particulièrement l’accès à la terre et à la ressource pastorale.Il convient également de souligner l’importance d’une amélioration du niveau de qualification des producteurs qui exige un développement des dispositifs d’enseignement et de formation professionnelle agricoles, accordant une large priorité à la formation des producteurs.
Le capital On constate dans le secteur de l’élevage, la faiblesse du capital due à l’épargne insignifiante et à l’accès difficile au crédit.
Le financement public du secteur Le niveau des ressources publiques allouées au secteur est resté faible par rapport à sa
taille et à sa contribution à l’économie. Si l’on se réfère au budget d’investissements publics 1999/2000, on constate que le MINEPIA n’en est attributaire qu’à auteur de 1,1 %, y compris les prêts et subventions accordées par les bailleurs de fonds (2,75 milliards, sur les 260 milliards du BIP). Or, l’élevage contribue à hauteur de 3,2 % (en hypothèse que l’on peut considérer comme basse) au PIB de la nation.
Les subventions d’investissement sont allouées aux projets, sociétés et missions de développement. Leurs montants sont généralement insuffisants par rapport aux problèmes à résoudre. En outre ces subventions sont prioritairement orientées vers les charges du fonctionnement des structures bénéficiaires, leur suivi et/ou leur supervision.
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Tableau : budget investissement des ministères du secteur rural (milliards)SECTEUR RURAL 2003 2004 2005
Ressources internes 8,20 6,30 6,43 Agriculture 4,50 3,05 3,05 Elevage, pêche et industries animales 1,80 1,00 1,00 Forêts et environnement 1,90 2,25 2,38
Ressources Externes 14,65 24,12 26,53
Total 22,85 30,42 32,957
Source : Document de Stratégie du Secteur Rural (décembre 2005)
D’une manière générale, les appuis directs au secteur ne dépasseraient guère 30% des budgets alloués, quelle que soit la source de financement.
A cette allocation non optimale de ressources, il faudrait ajouter le niveau réduit des financements allouées, face aux besoins de développement et aux multiples attentes du Gouvernement et de la population entière en biens et services provenant du secteur rural.
Les budgets d’investissement consentis chaque année au secteur rural ne sont pas à la
mesure de sa contribution au PIB du pays, ce qui freine incontestablement la mise en œuvre des politiques de développement définies par le Gouvernement.
Les investissements privés dans le secteur Pour sa modernisation, le secteur élevage requiert un apport considérable de
ressources financières, mais aussi des conditions de financement favorables et des services financiers efficients. On peut relever que l’investissement en élevage est très faible du fait du faible accès au financement de long et moyen termes et de l’environnement des affaires dans le secteur agricole en général qui reste insuffisamment incitatif.
Il n’y a pas à ce jour, de banque spécialisée en crédit pour le secteur élevage depuis la liquidation du Crédit Agricole du Cameroun (CAC) en 1997. Le financement de ce secteur est assuré de manière insuffisante par le biais des Etablissements de micro finance (EMF), se développant le plus souvent sur une base mutualiste qui privilégie l’épargne préalable au crédit.
Pour les banques classiques, l'allocation des ressources financières se fait selon des critères de profitabilité et de minimisation du risque. N’en bénéficient de manière privilégiée dans le secteur élevage que les promoteurs de grands ranches et les aviculteurs de l’élevage semi - intensif parce que présentant moins de risques pour les institutions financières commerciales, les petites exploitations familiales au contraire étant généralement perçues par ces institutions de financement comme présentant un risque élevé.
Pour pallier à cette situation au niveau des petits producteurs, l’Etat favorise la promotion de la micro finance.
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La loi n° 92/006 du 14 août 1992, relative aux sociétés coopératives et aux groupes d’initiatives communes, complétée par son décret d’application n°92/455/PM du 23 novembre 1992 a été prise dans le contexte de libéralisation et a intégré la diversité des interventions des coopératives. Elle a ainsi prévu des dispositions particulières applicables aux Coopératives d’Epargne et de Crédit (COOPEC). De 1993 à 1998, c’est à dire après cinq années d’application de ces dispositions, 450 établissements de microfinance se sont fait enregistrer comme coopératives d’épargne et de crédit.
Certaines font partie des programmes bénéficiant du concours des bailleurs de fonds ou des ONG, d’autres évoluent en marge de la réglementation. D’où un secteur hétérogène où la transparence dans la gestion, la sécurisation de l’épargne déposée et le professionnalisme (notamment le respect des règles prudentielles) ne sont pas toujours assurés.
Pour sécuriser les EMF (1), l’Etat a entrepris de réglementer le secteur. Trois statuts sociaux ont été définis pour les établissements de crédits. La possibilité a été donnée aux COOPEC d’acquérir des participations dans d’autres coopératives ou sociétés commerciales et de recevoir des dépôts d’usagers non – adhérents. Les sociétés et missions de développement ainsi que certaines sociétés parapubliques jouent un rôle non négligeable dans la fourniture de crédits aux petits producteurs.
La technologie En matière de technologie, le secteur de l’élevage est caractérisé par :
Le recours à des techniques ou pratiques rudimentaires (faibles recours aux intrants tels que des géniteurs améliorées, engrais, produits vétérinaires, …) qui ont souvent des effets négatifs sur les ressources naturelles (dégradation des sols, des pâturages, mauvaise gestion de l’eau, etc.) et sont la cause de conditions de travail pénibles à tous les stades : production, transformation, transport, etc ;
Faible productivité des équipements de transformation artisanale
Insuffisance des technologies de transformation des produits animaux
Vétusté et obsolescence des équipements de transformation des produits animaux
IV – PRESENTATION DU SECTEUR ELEVAGE
IV –1 Elevage bovin
Les animaux
Les bovins élevés au Cameroun sont surtout les zébus (Bos indicus), les animaux du genre taurin (Bos taurus) sans bosse sont en nombre assez restreint et représentent à peine 2% de la population bovine totale. On trouve l'espèce taurine surtout :
au Sud-Ouest : les muturu; au Nord dans le Faro : les Namchi ou Dowayo; à l'Extrême-Nord dans le Mayo Tsanaga : les Kapsiki; et au Lac Tchad : les Kouri.
1 EMF : Etablissements de micro finance.
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Ces animaux dont certains sont trypano-tolérants semblent être des vestiges des bovins en voie de disparition.
Quant aux zébus, ils peuvent être répartis en 4 races différentes avec leurs croisements. Il s'agit:
du zébu peulh du Sahel (Nord et Extrême-Nord); du zébu Mbororo blanc ou White Fulani ou Akou (Nord, Extrême-Nord,
Adamaoua, Ouest et Est); du zébu Mbororo rouge ou Red Fulani ou encore Djafoun (Nord, Extrême-
Nord, Adamaoua, Nord-Ouest, Ouest et Est); du zébu Goudali (Adamaoua, Est, Nord-Ouest).
Les acteurs
Dans l’étude socio- économique de l’élevage traditionnel au Cameroun réalisée par la banque Mondiale en 1987, les éleveurs sont répartis en cinq catégories suivant l’importance relative de l’élevage bovin comme activité principale et source de revenus pour les propriétaires de bétail. Il s’agit:
1- Eleveurs purs : le propriétaire de bétail n’a d’autre activité que l’élevage et d’autres revenus que ceux procurés par la vente de produits de son troupeau. Il n’a notamment pas d’activité agricole qui lui permette d’assurer la production des « vivriers » nécessaires à la consommation familiale. (10, 1%)2- Eleveurs avec agriculture de subsistance : l’élevage est l’activité dominante du propriétaire du bétail, la source la plus importante de ses revenus. Il peut directement ou indirectement s’adonner à une agriculture de subsistance qui lui procure au mieux les vivriers nécessaires à l’alimentation de sa famille.(55,4 %)
3 - Eleveurs / Agriculteurs « mixtes » : le propriétaire de bétail ou l’éleveur tire des revenus réguliers de son élevage et de son activité agricole en comptant pour ces besoins monétaires sur l’exploitation régulière de son troupeau et sur la vente d’une partie de sa production agricole. (21 %)
4- Agriculteurs avec activité secondaire d’éleveur : le propriétaire de bétail tire l’essentiel de ses revenus de son activité agricole qui lui permet en année normale de survenir à ses besoins. L’élevage est surtout une forme d’épargne pour les agriculteurs les plus productifs. ( 8,2 %)
5 - Propriétaires de bétail non éleveurs, non agriculteurs à titre d’activité principale : le propriétaire du bétail tire l’essentiel de ses revenus d’activités telles que le commerce, d’emploi salariés divers notamment dans la fonction publique ainsi que les retraités. Son statut professionnel n’est pas caractérisé par son activité d’éleveur et/ou d’agriculteur. (4,7 %).
Répartition spatiale
L'élevage bovin est localisé essentiellement dans la partie septentrionale du Cameroun.
Le cheptel est estimé à 5,6 millions de têtes réparties de la manière suivante :
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Extrême-Nord: 2 100 000 Adamaoua: 1 900 000 Nord: 650 000 Nord-Ouest: 450 000 Est: 350 000 Ouest: 150 000Source : Les grandes lignes de la politique du MINEPIA, 1988
Comme on peut le voir, 83% des bovins se trouvent dans les 3 provinces du Nord, de l'Extrême-Nord et l'Adamaoua.
Les modes de production
Quatre (4) modes d'élevage essentiels existent au Cameroun :
le sédentarisme qui intéresse près de 20% des animaux; la semi-transhumance qui intéresse près de 25% des animaux; la transhumance qui peut concerner 45 % des animaux; le nomadisme environ 10% des animaux.
Les systèmes de production
Les principaux systèmes d'élevage selon la nomenclature adoptée sont :
(i) le pastoralisme pur où l'éleveur dépend entièrement de l'exploitation de ses animaux, il représente près de 30% du cheptel bovin camerounais et reste une pratique des Mbororo essentiellement;
(ii) l'agro-pastoralisme : c'est le système le plus développé qui concerne les éleveurs-agriculteurs et les cultivateurs-éleveurs. Il représente près de 65% du cheptel et concerne les éleveurs Foulbé et autres nouvellement impliqués dans l'élevage;
(iii) le ranching : c'est le système mis en place par les deux phases du Plan Viande et se trouve surtout développé dans la province de l'Adamaoua. Il représente 5% du cheptel et est pratiqué uniquement aujourd'hui par des personnes nanties.
En dépit des efforts consentis au développement de la filière viande bovine, cette production atteinte difficilement le point d’équilibre au regard de la démographie galopante et en raison des différentes contraintes ci-dessous.
Les contraintes de l'élevage bovin camerounais
Elles sont nombreuses et concernent, entre autres :
(i) les contraintes sanitaires: des pathologies infectieuses et parasitaires telles que les charbons, la pasteurellose, la fièvre aphteuse, les maladies transmises par les tiques, la trypanosomiase bovine, les helminthoses;
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(ii) les contraintes alimentaires et d'abreuvement: de la dégradation des parcours;
des sécheresses successives; des prix trop élevés des sous-produits agro-industriels; des réseaux insuffisants et facilement tarissables des points d'abreuvement.
(iii) les contraintes managériales : l'exploitation et la gestion traditionnelles des troupeaux; la faible productivité des animaux; la pléthore des animaux dans les troupeaux; la thésaurisation.
(iv) les contraintes organisationnelles: le nombre limité des organisations socioprofessionnelles; les difficultés de mise en place des groupements et associations des éleveurs.
(v) les contraintes de financement: absence de mécanismes de financement appropriés; absence de banques agricoles; taux d'intérêt trop élevé (23 à 24%) des banques commerciales; rares organisations de l'épargne et du crédit au niveau des professionnels; développement timide du crédit rural décentralisé; méconnaissance des systèmes de crédit, etc.
Evolution de la production
Evolution des effectifs de bovins
0
1 000 000
2 000 000
3 000 000
4 000 000
5 000 000
6 000 000
7 000 000
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
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1990
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1995
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1998
1999
2000
2001
2002
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2004
Années
Effe
ctifs
des
bov
ins
Source : FAOSTAT
IV – 2 Elevage des petits ruminants (Ovins – Caprins)
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Les animaux
Les différentes races des moutons du Cameroun sont :
les moutons du Sahel (Nord et Extrême-Nord); les moutons Oudah (Extrême-Nord); les moutons Djallonké (Nord, Extrême-Nord, Adamaoua); le Black Belly (Centre, Sud et Est).
Les différentes races de chèvres :
la chèvre du Sahel (Nord, Extrême-Nord); la chèvre rousse (Nord, Extrême-Nord); la chèvre Djallonké (Nord, Extrême-Nord, Adamaoua); la chèvre naine (zones méridionales).
Les acteurs Selon l’enquête de Planchenault sur la productivité du bétail au Cameroun (1992), l’élevage des petits ruminants est pratiqué par un grand nombre d’éleveurs bovins ou est associé à d’autres espèces. Les femmes et les jeunes jouent un rôle très important dans ce type d’élevage .L’alimentation, l’entretien des jeunes animaux et la traite sont assurés par les femmes tandis que les jeunes ont la charge de la conduite des animaux sur les pâturages et l’assistance aux femmes pour les soins aux animaux.
Répartition spatiale
Animaux à cycle court et à gestation souvent gémellaire, les petits ruminants (PR) sont élevés sur toute l'étendue du territoire camerounais avec cependant un développement variable selon les provinces.
Les deux provinces septentrionales (Nord et Extrême Nord) totalisent à elles seules près des 3/4 de la population ovine et caprine du pays.
Le cheptel des petits ruminants compte :
3 200 000 têtes d'ovins; 3 800 00 têtes de caprins.
La production actuelle est estimée à 22 500 T et elle devra atteindre 30 000 T à l’horizon 2020. Celle-ci demeure en deçà des possibilités réelles de ce sous-secteur à cause des multiples contraintes.
Le mode d'élevage des petits ruminants
A l'exception des zones du Nord, de l'Extrême Nord, du Nord-Ouest, de l’Ouest où il existe des élevages structurés, la divagation et l'inorganisation président ce secteur.
Les élevages familiaux existent avec un système de gardiennage unique dans les villages.
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Les contraintes de l'élevage des Petits Ruminants
(i) les contraintes sanitaires : maladies infectieuses (Peste des Petits ruminants, pleuropneumonie des PR); maladies parasitaires (helminthoses, ectoparasites); dystocies et autres maladies de la reproduction.
(ii) contraintes alimentaires et d'abreuvement : difficultés alimentaires en saison sèche; indisponibilité des sous-produits agricoles et agro-industriels.
(iii) contraintes d'habitat : vétusté et absence de logement des animaux, ceux-ci étant exposés aux intempéries avec tous les risques pathologiques liés, vols, accidents.
(iv) contraintes managériales : organisation et gestion limitées des élevages; faible productivité; fort taux de mortalité des jeunes (jusqu'à 20%).
(iv) contraintes financières
Evolution de la production des Ovins et caprins
Evolution des effectifs des caprins et des ovins
-
500 000
1 000 000
1 500 000
2 000 000
2 500 000
3 000 000
3 500 000
4 000 000
4 500 000
5 000 000
Années
Effe
ctifs Evolution des effectifs des caprins
evolution des effectifs des Ovins
Source : FAOSTAT
IV - 3. L'élevage porcin
Les animaux
On distingue des races locales et des hybrides issus des croisements avec des races importées telles que Landrace, Large White, Duroc, Berkshire.
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Les acteurs.
L’élevage porcin est pratiqué essentiellement par les non musulmans, d’où la rareté de l’association avec l’élevage bovin. Il est au main de quelques spécialistes qui en font une exploitation industrielle destinée à la vente, les petits producteurs étant nombreux mais mal organisés et vendant sur les marché locaux. Le phénomène récent dans cet élevage est l’importance croissante prise ces dernières années par les éleveurs originaires de l’Extrême – Nord dans l’approvisionnement des centres urbains du Sud.De façon générale, les femmes ont un rôle très actif dans la production des porcs où elles sont à la base de la création de nombreuses petites porcheries pour l’engraissement.
Répartition spatiale
Avec un effectif de 1 200 000 de têtes aujourd'hui, l'élevage porcin camerounais connaît de multiples problèmes depuis l'avènement de la peste porcine africaine (PPA) en 1982. Cet élevage, qui était très développé dans les années 1980 notamment dans les provinces de l'Ouest, du Littoral et du Centre est en train de rechercher ses marques. Une grande partie de ces animaux viennent actuellement de l'Extrême Nord dans les centres de consommation.
Les systèmes de production
De grands élevages industriels ont cédé leur place à de petites unités facilement contrôlables et posant moins de risques. L’orientation vers ce système d’élevage permet de nos jours la production 30 000 tonnes de viande environ, pour une projection de 45 000 tonnes en l’an 2020. Toutefois, de nombreuses difficultés sont enregistrées.
Les contraintes de l'élevage porcin
(i) contraintes sanitaires: persistance de la PPA; hygiène d'élevage.
(ii) contraintes alimentaires: coût élevé des provendes; compétition alimentaire en ce qui concerne surtout le maïs et les tubercules
avec les hommes.
(iii) contraintes managériales: faible prolificité; taux élevé de consanguinité; prix élevé des intrants; mauvaise organisation des producteurs; insuffisance des circuits commerciaux et de transformation; difficulté de trouver des sources de financement; industrialisation insuffisante.
(v) contraintes financières
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Évolution de la production
Evolution des effectifs des porcins
-
200 000
400 000
600 000
800 000
1 000 000
1 200 000
1 400 000
1 600 000
1961
1963
1965
1967
1969
1971
1973
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
Années
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ctifs
Source : FAOSTAT
IV - 4. - L'aviculture
Les systèmes de production
La production avicole au Cameroun est dominée par le secteur traditionnel qui représente plus de 70% de la production répartie sur toute l'étendue du territoire national, alors que l'élevage industriel se fait surtout dans les zones périurbaines de Douala, Yaoundé et Bafoussam.Le visage actuel de l'aviculture au Cameroun est tributaire des dynamiques particulières aux différents systèmes d'exploitation présents sur le terrain. Trois types d’élevage avicoles sont identifiables :
1 - L'élevage des poulets traditionnels (aviculture traditionnelle) ; 2 - L'élevage semi intensif et industriel.
- L'Elevage des volailles Traditionnelles
C'est le système d'élevage prépondérant. Les paysans entretiennent constamment une basse-cour diversifiée (poulets, canards…). Il ne s'agit pas le plus souvent d’un élevage à but commercial. Les effectifs par famille sont très variable et peut aller de deux à plus 5 sujets
Les performances zootechniques dans ce type d’élevage sont faibles, conséquence du peu d’attention dont les animaux font l’objet. La divagation des animaux est courante. Lorsque des abris sont aménagés, ils sont inadaptés car construits le plus souvent sans respect des normes. Les paysans n'ont aucun plan d'alimentation pour leurs volailles. L'abreuvement
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n'est pas une pratique courante. Les poulets ne sont l'objet d'aucun plan de prophylaxie. La conséquence de ce qui précède est la très faible productivité de l’aviculture villageoise.
- L’aviculture semi-intensive et industrielle
Il s'agit des élevages où l’on utilise des poussins améliorés d'un jour achetés auprès des couvoirs nationaux. Ces poussins sont élevés selon les techniques modernes d'élevage (chauffage et plan de prophylaxie), à l'exception des aliments que les paysans fabriquent eux même à partir des matières premières issues de leurs champs (notamment le maïs et le soja). Ce système d'élevage est de plus en plus pratiqué dans les villages non éloignés des centres urbains et dans les zones périurbaines des grandes villes du pays. Il tend à être populaire au sein des GIC2 d'agro éleveurs.
Une dizaine de couvoirs existent et produisent annuellement environ 10 millions de poussins pour une capacité estimée à 20 millions. La production d’œufs est estimée à 13 000 T et devrait atteindre 26 000 T en 2020.
Il faut noter ici un désengagement quasi total de l'Etat du secteur et sa privatisation très avancée.
La performance actuelle de cette filière permet de fournir à chaque habitant environ 2 kg/hab./an et 25 œufs. La performance reste très faible eu égard aux énormes potentialités de l’aviculture par sa nature de spéculation à cycle court et au vu du grand nombre de producteurs impliqué.
Les acteurs L'aviculture traditionnelle est surtout le fait des femmes rurales. Leurs activités de cultivatrices et de ménagères génèrent des sous-produits qu'elles prennent souvent le soin de distribuer aux volailles.
Dans le cas de l’aviculture semi-intensive et industrielle, il existe deux principaux types d’acteurs :
1- les éleveurs ;2-et les producteurs d'intrants (poussins, aliments).
Les Eleveurs sont engagés dans la production des poulets de chair et/ou des œufs de consommation à large échelle. Très peu de paysans sont impliqués Ce type d’élevage est le fait des promoteurs ayant une certaine assise financière(commerçants, fonctionnaires, ménagères et industriels) qui exploitent des poulaillers de tailles variées (chacun selon ses moyens). Leurs élevages consomment des intrants modernes produits par les couvoirs et provenderies locales, et par les firmes étrangères en ce qui concerne les produits vétérinaires.
Quant aux Producteurs d’intrants et parmi eux les accouveurs (producteurs de poussins d'un jour) ils pratiquent un élevage de pointe (élevage des reproducteurs, incubation des œufs et distribution des poussins). C’est l’affaire des professionnels.
2 Groupe d’Initiatives Communes
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Répartition spatiale
Pour l’aviculture traditionnelle les plus grandes zones de production sont les provinces de l’Extrême Nord, de l’Ouest et du Nord-Ouest. Quant à l’aviculture semi-intensive la distribution des poulets de ce système sur le territoire national est constante. Elle est concentrée pour 80% des effectifs dans les provinces du Centre, de l’Ouest et du Littoral. En 1989 la répartition dans les 10 provinces du pays est estimée dans le tableau 1 ci-après.
Tableau n°1 : Distribution du cheptel national « semi-intensif » par Province
PROVINCES EFFECTIFS
%
Adamaoua 360.539 2.76
Centre 1.813.173 13.91
Est 62.482 0.47
Extrême Nord 741.682 5.69
Littoral 4.709.898 36.15
Nord 376.434 2.88
Nord-Ouest 740.020 5.68
Ouest 3.624.950 27.82
Sud 387.921 2.97
Sud-Ouest 210.449 1.69
TOTAL: 13.027.548 100
Source: MINEPIACette répartition géographique n’a pas changé même si faute d’enquêtes récentes il n’est pas possible d’affecter des effectifs actuels par province.Les contraintes de l’élevage avicole
L’aviculture camerounaise fait face à des contraintes de plusieurs ordres :
(ii) les contraintes sanitaires notamment en aviculture villageoise (existence de nombreuses maladies aviaires et couverture sanitaire insuffisante; faible encadrement des producteurs avec pour corollaire un manque de professionnalisme)
(iii) contraintes managériales (alimentation souvent déficiente; coût élevé des intrants, faible valorisation des sous-produits agricoles et agro-industriels, logement souvent
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inadéquat, rupture dans l'approvisionnement des concentrés ou prémixes, inorganisation des producteurs)
(iv) contraintes structurelles inorganisation de la filière et de ce fait mauvaise planification des commandes qui rend difficile l’accès aux poussins d’un jour pour les petits producteurs, provenderies située exclusivement dans les parties méridionales du Cameroun;industrialisation insuffisante(absence de transformation, de conditionnement des productions en aval, manque d’abattoirs de volailles, ),élevages traditionnels dans les parties septentrionales pénalisés par les ruptures d’écoulement liées au mauvais état des routes sud-nord (surtout pendant la saison des pluies) ; augmentation des importations.
(iv) contraintes financières :
Evolution des effectifs des volailles (Aviculture traditionnelle et semi –intensive)
Evolution de la production avicole
-
5 000 000
10 000 000
15 000 000
20 000 000
25 000 000
30 000 000
35 000 000
1961
1963
1965
1967
1969
1971
1973
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
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Source : FAOSTAT
IV - 5. - L'élevage du cheval
Le cheval est élevé dans le Nord Cameroun (provinces du Nord, de l'Adamaoua et de l'Extrême Nord) au Nord-Ouest et à l'Ouest. Cet élevage, demeuré longtemps peu développé, retrouve aujourd'hui un regain d'intérêt.
Au plan institutionnel, la CDEN et la CDENO (Caisse de développement de l'élevage pour le Nord et pour le Nord-Ouest) ont de tout temps fait des efforts pour soutenir l'élevage équin et l'effectif de cette espèce se situe autour de 15 000 têtes. Le cheval au Cameroun est surtout utilisé pour le prestige et la fantasia, bien que dans certaines zones difficiles, il est utilisé comme moyen de transport (Banyo) et de travail
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Contraintes au développement de l'élevage équin au Cameroun
Toutes les contraintes du cheval peuvent se regrouper en 5 problèmes principaux :
(i) le déclin de l'élevage avec comme causes : désintéressement des pouvoirs publics et des promoteurs; conflits agro-pastoraux avec envahissement des pâturages par les
agriculteurs; inadaptation de la loi foncière;
motivation insuffisante pour l'organisation des courses; fin des grandes conquêtes peulhs.
Conséquences: baisse de la motivation chez les éleveurs; difficultés à renouveler les effectifs; sous-utilisation du cheval; organisation irrégulière des courses; absence des marchés à cheval; diminution des pâturages.
(ii) le personnel non qualifié par manque de formation et comme conséquences: mauvais entretien des animaux; mauvais équipement; produits vétérinaires inadaptés; absence de relevés des performances et des statistiques; habitat, l'alimentation et la protection sanitaire inadaptés.
(iii) l'absence de moyens financiers suite au délaissement des chevaux par les pouvoirs publics et les promoteurs. Les conséquences de ces problèmes sont :
manque d'infrastructures, d'équipements, des produits et du matériel pour l'élevage;
inorganisation des courses des chevaux.
(iv) l'inorganisation des éleveurs non suffisamment informés et sensibilisés, conséquences: individualisme; faible pouvoir de discussion; vol des animaux.
(v) alimentation insuffisante causée par l'envahissement des pâturages des éleveurs (allogènes) par les agriculteurs (autochtones), l'envahissement des pâturages par de mauvaises herbes, des arbres et par la mouche tsé-tsé, la pénurie d'eau en saison sèche, les conséquences sont :
rupture de l'équilibre agro-pastoral avec l'apparition des conflits; fuite des éleveurs vers d'autres zones et parfois vers l'extérieur; mauvaise présentation des chevaux ; baisse des effectifs.
IV – 6. Les élevages non conventionnels
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Les espèces animales non conventionnelles (cobayes, aulacodes, crocodiles, grenouilles géantes, rats de Gambie…) ne sont pas encore l’objet d’une production intensive. Quelques élevages existent çà et là mais la méconnaissance des producteurs et des données techniques sur les différentes espèces constituent pour le moment des obstacles majeurs.
L’apiculture quant à elle connaît un engouement manifeste des populations à l’activité dans certaines provinces notamment les provinces de l’Adamaoua, de l’Ouest, du Nord-ouest et de l’Est. La demande de miel est de plus en plus en plus grande (consommation humaine, confiseries, médecine traditionnelle…) ; mais la production ne suit pas pour des raisons allant de la faible vulgarisation des techniques de production au coût élevé des équipements.
V – REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES PRODUCTIONS ANIMALES
Sur le plan agro-écologique, les spécialistes s’accordent à subdiviser le pays en 5 zones :
- La zone agro-écologique I ou zone soudano-sahélienne, qui couvre grosso modo les deux provinces du Nord et de l’Extrême –Nord ; la pluviométrie y va de 500 mm dans sa partie nord, c’est -à-dire dans la région du lac Tchad à 1.200mm plus au sud, au niveau de Rey Bouba ;
- La zone agro-écologique II ou zone des hautes savanes guinéennes couvre le plateau de l’Adamaoua et une partie de la province de l’Est ; allant de 1.200 mm, la pluviométrie atteint 1.600 mm à sa partie sud ;
- La zone agro-écologique III ou zone des hauts plateaux de l’ouest correspond, à peu près aux actuelles provinces administratives du Nord-Ouest ; la pluviométrie varie de 2.000 à 3.000 mm ;
- La zone agro-écologique IV ou zone forestière humide à régime pluviométrique monomodal. Elle comprend la province du Sud-Ouest, celle du Littoral, une partie du Centre et une partie du Sud. La pluviométrie y est très élevée, avec un minimum de 3.000 mm à la lisière septentrionale de la zone ;
- La zone agro-écologique V ou zone forestière à régime pluviométrique bimodal. Elle couvre une grande partie de la province du Centre, une moitié de la province du Sud et la partie forestière de la province de l’Est. La pluviométrie y varie de 1.600 mm à 3.000mm.
La hauteur et le régime pluviométriques, la végétation et l’altitude, voilà des caractéristiques climatiques qui expliquent largement la répartition régionale des cheptels dans notre pays, soit par la disponibilité en pâturages, soit par le contexte pathogène que tel ou tel climat favorise ou non, soit encore par l’influence au niveau de la physiologie de l’animal.
Les cartes et les tableaux 1 à 5 en annexe font ressortir les variations géographiques des productions.
a) Elevage bovin Il se pratique dans les zones agro-écologiques I, II, III. Du point de vue répartition
d’après le découpage administratif, l’aire formée des provinces de l’Extrême Nord, du Nord, de l’ Adamaoua et du Nord-Ouest est la région presque exclusive de cet élevage, avec près de 89% des effectifs. 10 % des effectifs à l’Ouest et l’Est et 1% pour le reste des quatre provinces du pays.
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b) Elevage caprin Cet élevage est plus présent dans tout le pays, mais ici aussi, les zones agro-
écologiques I, II, III regroupent près de 90% des effectifs. Du point de vue découpage administratif, l’Extrême –Nord prend une place à part pour cet élevage, avec 45,4% du cheptel national. Cinq provinces, celles du Nord, de l’Ouest, du Nord-Ouest, du Centre et de l’Est ont un poids total presque égal à celui de la seule Extrême Nord, avec 46,6% du cheptel. Enfin, un troisième groupe de quatre provinces, l’Adamaoua, le Sud, le Sud-Ouest et le Littoral abritent 8% des effectifs des caprins.
29
c) Elevage ovin
La répartition régionale de l’élevage ovin est presque identique à celui des caprins. Ici aussi, l’Extrême Nord à elle seule possède 45,4% du cheptel. Un second groupe formé de cinq provinces élève 44,8% des moutons du pays : c’est presque les mêmes provinces que le deuxième groupe d’élevage de caprins, à l’exception de la province de l’Adamaoua qui prend ici la place de celle du Centre, Dans le troisième groupe se trouvent les provinces les plus méridionales, le Centre, le Sud, le Sud-Ouest et le Littoral, avec 9,8% du cheptel national des moutons.
d) Elevage porcin
Pour cet élevage, la zone agro-écologique III à elle seule rassemble 70% des effectifs. La province de l’Ouest est leader, avec à elle seule 64% du cheptel. Les provinces du Sud, du Nord-Ouest, du Centre et de l’Est ensemble possèdent 29% de porc tandis que les cinq autres régions du pays n’en possèdent que 7%.
e) Elevage avicole
C’est pour cet élevage que les zones agro-écologiques IV et V se distinguent. La zone III reste encore une zone importante au regard de l’aviculture. Les provinces de l’Ouest, du Nord-Ouest, du Centre et du Littoral rassemblent 72% du cheptel. Il s’agit des zones où l’élevage avicole moderne se développe autour des grandes métropoles (Douala, Yaoundé, Bafoussam) mais probablement l’aviculture villageoise s’y est mieux implantée en fonction des marchés de consommation. La province de l’Extrême Nord, avec sa forte population et sans poulailler moderne regroupe près de 13% du cheptel avicole, les cinq autres provinces n’ont ensemble que 15% des effectifs.
VI - PRODUITS DES ELEVAGES, IMPORTATION, EXPORTATION CONSOMMATION,
V1-1 Les différents produits des élevages
Les principaux produits des élevages Camerounais sont :
-La viande bovine, ovine, caprine, porcine et la volaille (viande des mâles adultes destinés à la boucherie et des animaux reproducteurs réformés).
Ces différents types de viandes sont estimées annuellement à 160 000 tonnes dont 110 00 tonnes de viande bovine et 50 000 tonnes de viande des autres espèces.
-Le lait de vache, peut être évaluée entre 80 millions et 100 millions de litres ;
-Les œufs, sont surtout consommés dans les grandes villes (Yaoundé, Douala, Bafoussam, etc…..). En milieu rural, la plupart d’œufs pondus par les poules sont couvés pour la production de poussins. On estime qu’il y a environ 100 millions d’œufs produits par le secteur moderne (soit 5.500 à 6.000 t).
-Les cuirs et peaux (essentiellement dans les provinces septentrionales du pays).
30
-Le miel : la demande de miel est de plus en plus en plus grande (consommation humaine, confiseries, médecine traditionnelle…). Cependant, les chiffres concernant la production reste inconnus.
VI-2-Les importations et les exportations
Pour satisfaire la consommation interne, le pays importe des quantités assez importantes de viande et surtout du lait. En 1986 et1987, le Cameroun a importé en moyenne 12.000 tonnes de viande. A cause de la politique de taxation imposé par le Gouvernement, ces importations de viande ont connu une baisse importante pour se situer autour de 300 tonnes par an entre 1989 et 1991. Il faut évidemment y ajouter des importations d’animaux sur pieds des pays voisins (Tchad et RCA essentiellement) qui sont estimées à 100.000 têtes. Cela représente une dépense importante du pays (- Importations de viande et abats : 4.860.744.000 FCFA en 2001 et 10.512.959.000 CFA en 2002).
Dans cette importation de viande, celle des poulets congelés se distingue particulièrement. Elle est passée de 81 tonnes en 1977 à 7.000 tonnes en 1987, pour se situer, à la suite de la création d’une taxe sur ce produit, à une moyenne de 870 tonnes pendant les quatre années suivantes et plus précisément à 195 tonnes en 1991. En 1986, pour les volailles seulement, le pays a dépensé 2 milliards pour satisfaire 31% de la demande nationale.
A cause de la dévaluation du franc CFA, et à partir de 1995, les importations des volailles congelées n’ont cessé d’augmenter pour atteindre 22 000 tonnes en 2003. Ces produits concurrencent très fortement la filière nationale. Ce qui a amené le gouvernement à diminuer considérablement les quantités de volailles à importer.
S’agissant du lait et des produits laitiers, leur importation est restée importante, tout en enregistrant de légères variations annuelles (8.513 tonnes de lait et 3.248 tonnes de produits laitiers par an de 1986 à 1991). La dépense annuelle pour l’importation du lait et des produits laitiers sont d’environ 45 milliards de francs CFA.
Quant aux œufs, 534 tonnes ont été importées en 1988. Mais à partir de 1990 le Cameroun est devenu un exportateur des œufs de table dans toute la région Afrique centrale, en Angola, vers les pays de la zone ouest africaine et même au Soudan.
Les viandes de porc importées représentent près de 435 141 OOO FCFA en 2001 1.17O.558.OOO FCFA en 2002. On peut relever une nette augmentation de près de 200% de ces denrées. D’autres sources (observation des marchés de porcs de Yaoundé et étude des mouvements de porcs au Cameroun par la DSV, mai 2003) font état de près de 190 porcs arrivant du Tchad et transitant par Yagoua et Kaélé chaque semaine et 12O autres traversant le Cameroun de bout en bout, du Tchad et en transit pour le Gabon, Congo et Guinée équatoriale. Soit 310 porcs pour une valeur marchande mensuelle de 50 000F en moyenne par porc.
Les porcs sont importés du Tchad et de la République du Nigéria. On estime à près de 4 200 000 000 FCFA d’animaux importés par an.
31
Les importations de porcs sur pied, viandes de porc et autres produits dérivés de porc pour la seule année 2002 s’élèveraient à 7 000 000 000 CFA.
A côté de 25 milliards annuels de perte causée aux éleveurs par la mortalité due à la PPA s’ajoutent les devises sorties par l’importation des viandes et autres produits dérivés chaque année.
L’importation des viandes présente d’autres dangers à savoir le risque d’introduction des maladies animales transfrontalières. En effet, la Peste Porcine Africaine selon la Direction des Services Vétérinaires du MINEPIA est entrée dans le pays au début de la décennie 1980 par la même voie et de nos jours le moyen le plus facile de protéger le cheptel animal est la limitation des importations. Les services chargés de l’inspection des produit d’origine animale importés ne disposent, jusqu’à présent, pas des facilités de diagnostic des maladies animales transfrontalières d’où la nécessité de limiter les importations.
A côté de 25 milliards annuels de perte causée aux éleveurs par la mortalité due à la PPA s’ajoutent les devises sorties par l’importation des viandes et autres produits dérivés chaque année.
.
En ce qui concerne les exportations, le Cameroun envoie vers les pays situés au sud de sa frontière (Gabon et Congo notamment) et vers le Nigeria des animaux, des produits d’origine animale et des aliments du bétail vers d’autres pays du continent. Elles ont porté, pour la même période de 1985 à 1990, sur une valeur de 856.737 millions de FCA.
Evolution des importations et exportation de viande (millions de tonne)
0100200300400500600700800
1961
1964
1967
1970
1973
1976
1979
1982
1985
1988
1991
1994
1997
2000
2003
Années
Mt
Evolution des improtations-quantité de viande(Mt)
Evolution exportations -quantité viande (Mt)
Source : FAOSTAT
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Evolution des importation et des exportations en valeur
0
100
200
300
400
500
600
1961
1963
1965
1967
1969
1971
1973
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
Années
X 10
00$ Evolution des exportations -
valeur (1000$)
Evolution des importations -valeur (1000$
Source : FAOSTAT
CONSOMMATION
En ce qui concerne le secteur élevage, la disponibilité des produits animaux pour l’ensemble du pays reste préoccupante en l’état actuel des performances des exploitations. Pour satisfaire la demande, la production par tête de bétail devra quasiment doubler d’ici à 2015.L’analyse des données d’une étude du CIRAD-IEMVT (1995) montre qu’en ce qui concerne les viandes, la consommation au Cameroun est de l’ordre de 13 Kg/hab/an (Tableau N°3).
Tableau 3 : Contribution en viande des différents types de bétail en 1995 (kg/Hab/an)
Type de bétail Kg/habitant/an %Viande de boeuf 7.11 54
Viande de mouton et chèvres 1.74 13
Viande de porcs 2.02 15
Viande de poulets 2.2 17
Total 13.07 100
Source : Etude du Secteur de l’élevage, CIRAD-IEMVT, 1995
Tableau 4 Consommation des protéines animales en 1995Rubriques Kg/hab/anViandes 13poissons 16autres 7Total 36 Normes FAO 42Déficit -6
33
Source : Etude du Secteur de l’élevage, CIRAD-IEMVT, 1995
Il faut noter que la consolidation des données sur les différentes sources de protéines animales montre que dans l’ensemble le niveau de consommation des protéines animales en termes d’équivalent-viande est de 36 Kg par habitant par an (Tableau n°4). Ce qui reste en deçà de la norme de 42 kg/hab/an recommandée par la FAO pour une alimentation correcte. L’objectif de production pour 2015 est de doubler la consommation actuelle de viandes afin de satisfaire les besoins nutritionnels des populations et dégager des excédents pour l’exportation. Il convient de relever qu’aujourd’hui la viande bovine reste la principale source d’approvisionnement des populations en produits carnés. Ce qui risque de poser problème dans un avenir pas très éloigné. A l‘horizon 2015, la population du Cameroun devrait dépasser les 20 millions d’habitants (contre environ 16 aujourd’hui). Et si la viande de boeuf devait rester la principale source de protéines le cheptel bovin devrait passer de 5 600 000 têtes à 16 800 000 têtes (Tableau N°5). Ce qui est problématique du fait du rétrécissement de l’espace pastoral et de l’avancée du front agricole. C’est pourquoi il convient dès à présent d’envisager de diversifier en opérant des choix stratégiques sur les espèces et les systèmes de production à promouvoir. Dans cette optique la stratégie consistera à intensifier de manière raisonnée la production bovine en vue d’accroître les rendements carcasse des animaux abattus. Compte tenu des délais longs que nécessite cet itinéraire technique, la deuxième stratégie sera de promouvoir le développement des espèces à cycle court (l’aviculture, porcs et petits ruminants) qui sont les opportunités les plus porteuses à même de relever à court terme et de façon durable le défi de satisfaire les besoins en protéines animales des populations d’ici à 2015.
Par ailleurs, il est à noter que l’intensification de la production avicole (près de 90 millions de têtes en 2015 nécessitera du maïs pour les aliments. Or d'après une étude3 du Ministère chargé de l'Agriculture la production nationale du maïs se situait à 750.000 tonnes en 19964. 87¨% de ces 750.000 tonnes soit 650.000 tonnes sont allés à la consommation humaine ne laissant que 100.000 tonnes pour les industries locales (brasseries, huileries, provenderies, meuneries). Ce qui serait insuffisant lorsque pour l’alimentation de la filière avicole semi-intensive en 2015 qui nécessitera à elle toute seule près de 2 000 000 tonnes de maïs. D’où la nécessité d’inclure les préoccupations du secteur élevage dans le programme maïs du MINADER.
Tableau N°5 : Estimation des besoins nutritionnels en protéines animales à l’horizon
2015
Population(hab) 15 000 000 21 088 764 Offre de viande en 2005 Besoins de viande en 2015
Type de Bétail Total (Kg) Kg/Hab/an Total(Kg) Kg/Hab/an Bovins 110 320 000 7 310 201 661 15 Petits ruminants 24 150 000 2 67 905 820 3 Porcs 22 488 000 1 63 232 550 3 Volailles 31 000 000 2 87 166 892 4 Total 187 958 000 13 528 506 924 25
3 Etudes diagnostique de la filière maïs au Cameroun,TOUSSI, NGNIADO et ZONKENG (1999)4 Analyse économique de la filière maïs au Cameroun, MINAGRI, DPA(1996)
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Tableau N°6
Cheptel Taux Animaux Poids carcasseTypes de bétail En 2005 d'exploitation(%) abattus
Bovins 5 600 000 10 560 000 197Petits ruminants 7 000 000 30 2 100 000 11,5Porcins 1 200 000 40 480 000 46,85Volailles 31 000 000 100 31 000 000 1
Tableau N°7 : Besoins en Cheptel animaux en 2015
Besoins en Cheptel animaux en 2015Cheptel Type de bétail Nbre abattus
15 746 277 Bovins 1 574 62819 682 847 petits ruminants 5 904 8543 374 202 Porcs 1 349 68187 166 892 Volailles 87 166 892
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VII ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL
Le cadre institutionnel, quant à lui, a enregistré des changements significatifs. Au plan global, l’Etat a redéfini son rôle et ses missions. Il a ainsi transféré les fonctions économiques aux opérateurs économiques privés, aux organisations des producteurs et aux ONG. Dans le même ordre d’idées, le processus de transfert de certaines compétences de l’Etat aux collectivités territoriales est à pied d’œuvre. Au niveau des départements ministériels en charge du secteur rural, les services ont été restructurés, les compétences étendues et le rôle de coordination des différentes administrations confirmé. Il importe de renforcer ces acquis.
Organisation administrative du Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales
Le décret N° 2005/152 du 04 mai 2005 a réorganisé le Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales afin de lui assurer une meilleure efficacité. En effet, le nouvel organigramme du MINEPIA a le mérite de :
supprimer les différentes lourdeurs qui caractérisent la plupart de nos administrations; faciliter la circulation de l'information; redynamiser les différentes directions techniques; renforcer les différentes structures tant au niveau central que sur le terrain; responsabiliser plus le personnel; rapprocher le plus possible l'administration des producteurs.
Avec son nouvel organigramme, le Département de l'Elevage montre s'il en était besoin, sa volonté et sa détermination à oeuvrer dans le sens d'un développement plus soutenu des différentes filières des productions animales et halieutiques.
Il reste aujourd'hui à pourvoir tous les postes que cette mise en application a laissé apparaître.
Voici du reste résumées, les différentes réformes opérées dans l'organigramme au sein des directions.
Direction des Affaires Générales
Elle comprend deux sous-directions et une cellule :
la sous-direction des personnels de la Solde et des Pensions; la sous-direction du Budget et du Matériel et de la maintenance. La cellule de gestion du projet SIGIPES
La DAG est désormais chargée :
de la gestion du personnel; de la formation, du recyclage et du perfectionnement du personnel; de l'élaboration du budget et du suivi de son exécution;
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du suivi des marchés du Ministère; de la gestion des biens meubles et immeubles du Ministère.
Direction de Développement des Productions et des Industries Animales
Elle comprend trois (4) sous-directions :
la sous-direction des Productions Animales; la sous-direction de l'Alimentation Animale; la sous-direction des Industries Animales ; la sous – direction de promotion de innovations et des organisations
professionnelles
La DDPIA est notamment chargée :
de l'élaboration et du suivi d'exécution de la politique du Gouvernement en matière d'élevage et des industries animales;
de l'élaboration et du suivi des projets en matière d'élevage et des industries animales;
de l'animation pastorale et de la vulgarisation des méthodes en matière d'élevage et des industries animales;
du suivi des activités des groupements et des coopératives d'éleveurs et d'industriels ;
la promotion des organisations professionnelles ; la diffusion des innovations technologiques en matière de zootechnie et de
l’alimentation alimentation
Direction des Pêches et de l’Aquaculture
Elle comprend trois sous-directions et une brigade de contrôle :
la sous-direction de la pêche industrielle et artisanale; la sous-direction de l'aquaculture ; la sous – direction des technologies des pêches et des industries halieutique ; la brigade de contrôle et de surveillance des activités de pêche .
Elle est chargée, entre autres :
de l'élaboration et du suivi d'exécution de la politique gouvernementale en matière de pêches;
de l'élaboration et du suivi des projets de pêche; de la promotion et du développement des productions halieutiques et des industries
dérivées; de l'encadrement technique de la pêche et de l'aquaculture; du suivi des activités des groupes et des coopératives de pêcheurs et des
aquaculteurs.
La Direction des Services Vétérinaires
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Elle comprend 3 sous - directions:
la sous – direction de la protection Sanitaire des cheptels; la sous - direction de la pharmacie vétérinaire et de la promotion du secteur
privé; la sous – direction de l’Inspection sanitaire et de la Santé Publique
Vétérinaire. La DSV est chargée, entre autres :
de l'élaboration et du suivi d'exécution de la politique gouvernementale en matière de la protection sanitaire et de la santé publique vétérinaire;
de l'organisation et du suivi de la protection sanitaire; de la police sanitaire vétérinaire; de l'inspection sanitaire des denrées alimentaires d'origine animales; du suivi des activités des activités des pharmacies, des laboratoires et de la
commercialisation des intrants vétérinaires; des rapports avec les organismes internationaux traitant des questions de santé
animale; du suivi des questions vétérinaires trans-frontalières.
La Division des Etudes, des Statistiques et de la Coopération
Elle comprend deux cellules :
la cellule des Etudes et des Statistiques; la cellule de la Coopération et de suivi des programmes.
La DESC est chargée, entre autres :
de l'élaboration des politiques gouvernementales en matière d'élevage, des pêches et des industries animales;
de la coordination des études prospectives visant au développement des activités du Ministère;
de la planification stratégique des activités et de l'élaboration des plans multisectoriels;
de la centralisation des statistiques en matière d'élevage, des pêches et des industries animales.
Les services extérieurs sont constitués :
au niveau provincial par une délégation provinciale; au niveau départemental par une délégation départementale; au niveau d'arrondissement par une délégation d'arrondissement et des centres
zootechniques vétérinaires.
Ces différentes structures sont chargées, chacune à son niveau et en ce qui la concerne, de la mise en place des programmes d'activités du Département.
Les Organismes d’Appui
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1 La Société de Développement et d’Exploitation des Productions Animales (sodepa)
Elle a pour mission d’assurer la promotion, le développement, la valorisation et l’exploitation des productions animales. Elle dispose de 3 ranchs (Ndokayo, Faro et Dumbo) et de deux abattoirs modernes à Douala et Yaoundé. 2 Les Caisses de Développement de l’Elevage et des Pêches
Elles sont chargées d’encourager les activités susceptibles de développer le secteur de l’élevage et de pêches. Il s’agit de:
la Caisse de Développement de l’Elevage du Nord (CDEN); la Caisse de Développement de l’Elevage du Nord-Ouest (CDENO); la Caisse de Développement de la Pêche Maritime (CDPM).
3 La Mission Spéciale d’Eradication des Glossines (MSEG)
Elle est chargée de la lutte contre les glossines qui constituent un fléau qui freine l’expansion de l’élevage dans les zones de production.
4 Les Stations d’Elevage
Elles ont pour mission la vulgarisation des techniques d’élevage , de fournir des intrants aux producteurs à moindre coût (géniteurs, poussins...).
5 les centres nationaux de formation zootechniques et veterinaires (cnfzv)
Ils sont chargés de la formation du personnel technique en matière d’élevage et de la protection sanitaire (Maroua et Jakiri) et dans le domaine de la pêche et aquaculture (Foumban).
6 Le Laboratoire national Vétérinaire de Boklé
Le laboratoire National vétérinaire de Bokle est chargé de la production des vaccins et du diagnostic des différentes pathologies. Il produit et approvisionne le Cameroun et différents pays africains grâce à une gamme variée de vaccins; c’est est un élément important de la stratégie camerounaise de protection sanitaire. Les organisations professionnelles et paysannes
Il s’agit d’une part des Syndicats tels que le Syndicat des commerçants à bétail, celui des producteurs de volaille dont les objectifs sont l’amélioration du cadre juridique professionnel et d’autre part des organisations comme les Fédérations provinciales des éleveurs dans les provinces septentrionales et autres unions et GIC essentiellement orientées vers le soutien de la production.
39
VIII SYNTHESE DE LA SITUATION ECONOMIQUE DE L’ELEVAGE
En 2005, le PIB du secteur de l’élevage était estimé à 132,8 milliards de F CFA/an soit 10,36 % du PIB du secteur primaire. Ce secteur procure des revenus à près de 30% de la population rurale.
Sur le plan socio-économique, l’élevage joue un rôle d’épargne et contribue fortement à l’amélioration de la production agricole, notamment dans les zones à forte densité démographique où le maintien de la fertilité des sols, la réalisation de certains travaux agricoles et le transport rural sont assurés par le bétail (bovins, asins, équins).
L’exploitation du potentiel animal du pays génère en aval des industries (la
transformation des viandes, l'industrie laitière, les provenderies, les tanneries…etc.) dont les activités procurent des emplois tout en générant de la valeur ajoutée. Le développement de ces industries jouit d’un grand potentiel eu égard aux marchés national et sous/régional, et aux grandes capacités de la base productive.
Estimations MINEFI Elevage Secteur primairePIB, prix courants 132,8 milliards 1281,79 milliardsen % du secteur primaire 10,36 % (100 %)en % du PIB national 2,1 % 22 %(Source : MINEFI/DSCN)
Ces chiffres officiels tels que présentés ci-dessus sont très certainement en deçà de la réalité du fait de l’insuffisance de prise en considération de fonctions complètement intégrées de l’élevage et des productions animales dans l’économie rurale du Cameroun (productions animales domestiques, animaux de trait et de transport, utilisation de fumures, de lisiers et de fientes, transformation artisanales diverses ect …)
La contribution sectorielle de l’élevage, apparaît donc mal appréciée du fait : d’un manque de données précises de production, de consommation et de prix d’une utilisation de données pour évaluer la contribution des productions animales, qui ne
reflètent pas leur véritable valeur socio-économique.
Avec la baisse des coûts des produits agricoles d'exportation, les produits de l'élevage semblent offrir de meilleures possibilités de croissance les plus immédiates de leurs productions, sous réserve d'un minimum d'organisation.
Le bilan diagnostic du secteur élevage a montré que malgré le niveau appréciable de la production animale, le Cameroun regorge encore des potentialités qui restent inexploitées à cause des contraintes sanitaires, alimentaires, managériales, organisationnelles et financières. L’impact de ces contraintes est amplifié par un encadrement insuffisant des éleveurs du fait du faible nombre de agents techniques. L’absence d’un centre de formation susceptible de former
40
un nombre suffisant des docteurs vétérinaires ainsi que la sous utilisation par le Ministère des ingénieurs Zootechniciens diplômés de la faculté d’agronomie et des sciences agricoles en constituent les principales causes.
Les diagnostics du secteur de l’élevage, montrent que malgré ses atouts, le Cameroun reste déficitaire en produits d’origine animale; et pourtant, il recèle un grand potentiel pastoral dont la productivité reste en deçà des possibilités réelles pour cause de contraintes nombreuses (sanitaires, alimentaires, managériales, organisationnelles et financières).
Cependant, au regard de ce potentiel, il apparaît que les budgets d’investissement public consacrés jusqu’à ce jour au secteur de l’élevage, des pêches et des industries animales et qui représentent moins de 2% du PIB sectoriel restent faibles.
Les potentiels énormes que représentent pour l’économie nationale autant que pour la lutte contre la pauvreté, le développement des filières du secteur font pourtant clairement entrevoir des besoins d’appui plus grands et donc une nécessaire augmentation de l’investissement public et des aides extérieures mieux proportionnées à la véritable contribution sectorielle de l’élevage au PIB national.
D’autant que l’ambitieuse mais réaliste stratégie sectorielle de l’élevage et les programmes qui en découlent offrent la garantie de l’efficacité et de la cohérence dans l’utilisation des fonds publics qui lui seront affecté pour relever les défis de la lutte contre la pauvreté, de la sécurité alimentaire et de la compétitivité des productions animales et halieutiques du Cameroun.
41
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS.
CDEN: Caisse de Développement de l’Elevage pour le Nord CDENO: Caisse de Développement de l’Elevage pour le Nord – Ouest.
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CDPM : Caisse de Développement de la Pêche Maritime.COOPEC : Coopérative d’Epargne et de Crédit.CNFZV : Centre National de Formation Zootechnique et Vétérinaire.DAG : Direction des Affaires Générales.DDPIA : Direction de Développement des productions et des Industries Animales.DECS : Division des Etudes, de la Coopération et des Statistiques.DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté.DSV : Direction des Services Vétérinaires.EMF : Etablissements de Micro – Finance.FONADER : Fonds National pour le Développement Rural.MINADER : Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural.MINEPIA : Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales.ONG : Organisations Non GouvernementalesPIB : Produit Intérieur Brut.PME : Petites et Moyennes Entreprises.SODEPA : Société de Développement et d’Exploitation des Productions Animales.UEVE: Unités d’Encadrement et de Vulgarisation de l’Elevage.
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