8
Conformément à son engagement en faveur de la démocratie, de la liberté d’expression, de manifes- tation, et du bien–être des populations des pays en développement, la Suisse a rejeté en 2017, 48 demandes d’exportation de matériels militaires à destination de pays du Sud. Ce sont au total 65 «deman- des de préavis» que des fabricants suisses d’armes de guerre avaient introduites auprès des autorités du pays. Les demandes de pré- avis permettent, en effet, aux exportateurs de matériels de guerre, de savoir si l’obten- tion d’une autorisation est envisageable ou non pour un client de l’étranger. Les demandes concernaient des pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe de l’Est, du Moyen- Orient, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Motif du refus des autorités suis- ses? Le maintien de la paix, de la sécurité internationale et de la stabilité régionale, ainsi que la situation à l’inté- rieur des pays de destina- tion. Plus encore, Berne qui est très fortement engagée dans la coopération au déve- loppement, craint que les dirigeants de ces pays «clients» ne les utilisent contre leurs propres popula- tions civiles. Il n’est pas exclu non plus, que ces armes «Made in Switzerland» (Suisse) soient transmises à un destinataire final non souhaité. L’Afrique du Sud a été le seul pays d’Afrique à bénéficier d’une autorisation d’importa- tion d’armes de guerre suis- se. Elle était le quatrième client au monde, après l’Allemagne, la Thaïlande, et le Brésil. Pretoria en a ache- té pour plus de 32,6 millions de CHF (18,7 milliards de Francs CFA) d’armes militai- res. Les Etats-Unis, avec 27,6 millions de CHF (15,8 milliards de francs CFA) sui- vent derrière l’Afrique du Sud. La France (11,4 millions de CHF= 6,5 milliards de francs CFA) arri- ve en septième position, après la Suède : 12,6 millions de CHF (7,2 milliards de francs CFA). En Suisse, le contrôle à l’ex- portation des armes légères et de petit calibre (ALPC) relève de la législation sur le matériel de guerre dont le rapport 2017 a été publié le 27 février 2018. IC Magazine d’information trimestriel sur les relations Suisse-Afrique Janvier-Mars 2017 - Prix : 500 F CFA - ISSN 0851 - 3805 http://www.facebook.com/#!/refletsuisseafrique EXPORTATION DE MATÉRIELS DE GUERRE VERS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT P AGE 2 SUISSE-AFRIQUE Bilan 2017 de la diplo- matie suisse en Afrique au Sud du Sahara P AGE 3 n DIPLOMATIE SUISSE-MOZAMBIQUE Première visite officielle à Berne d’un Président mozambicain depuis 9 ans P AGE 4 n ECONOMIE, FINANCE ET AFFAIRES ALIMENTATION Les produits Maggi de Nestlé bousculés sur le marché africain P AGE 5 n COOPÉRATION & DÉVELOPPEMENT SÉNÉGAL la Fondation suisse Sylla CAAP Fête ses 40 ans de présence P AGE 6 n SOCIETE JUSTICE Accord entre la Cour pénale internationale et l’Association des procureurs francophones P AGES 7 n ARTS, CULTURE & CINEMA FILM «Dernier voyage en Afrique» pour Pierre-A l a i n Meier P AGE 8 SUISSE & MONDE Regard suisse sur le monde en 2017 La Suisse a rejeté 48 demandes en 2017 Le magazine «reflets» est intégré dans les collections des Archives nationales de la République du Sénégal et de la Bibliothèque nationale Suisse N° 49 Pour son développement, le magazine reflets Suisse-Afrique fait appel à votre soutien ! Contact : magazine.reflets@ refletsuisse-afrique.com Par Ibrahima Cissé c m j n Depuis 2000 Credit photo: rts.ch

EXPORTATION DE MATÉRIELS DE GUERRE VERS LES PAYS … · le produit de chocolat. A l’issue de sa visite, la délégation suisse a été reçue par le Président Roch Marc Christian

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Conformément à son

engagement en faveur de

la démocratie, de la liberté

d’expression, de manifes-

tation, et du bien–être des

populations des pays en

développement, la Suisse

a rejeté en 2017, 48

demandes d’exportation

de matériels militaires à

destination de pays du

Sud.

Ce sont au total 65 «deman-des de préavis» que desfabricants suisses d’armesde guerre avaient introduitesauprès des autorités dupays. Les demandes de pré-avis permettent, en effet, auxexportateurs de matériels deguerre, de savoir si l’obten-tion d’une autorisation estenvisageable ou non pourun client de l’étranger.Les demandes concernaientdes pays d’Asie, d’Afrique,d’Europe de l’Est, du Moyen-Orient, d’Amérique centraleet d’Amérique du Sud. Motifdu refus des autorités suis-ses? Le maintien de la paix,de la sécurité internationaleet de la stabilité régionale,ainsi que la situation à l’inté-rieur des pays de destina-tion. Plus encore, Berne qui

est très fortement engagéedans la coopération au déve-loppement, craint que lesdirigeants de ces pays«clients» ne les utilisentcontre leurs propres popula-tions civiles. Il n’est pasexclu non plus, que cesarmes «Made inSwitzerland» (Suisse) soienttransmises à un destinatairefinal non souhaité.L’Afrique du Sud a été le seulpays d’Afrique à bénéficier

d’une autorisation d’importa-tion d’armes de guerre suis-se. Elle était le quatrièmeclient au monde, aprèsl’Allemagne, la Thaïlande, etle Brésil. Pretoria en a ache-té pour plus de 32,6 millionsde CHF (18,7 milliards deFrancs CFA) d’armes militai-res. Les Etats-Unis, avec27,6 millions de CHF (15,8milliards de francs CFA) sui-vent derrière l’Afrique duSud. La France (11,4

millions de CHF= 6,5milliards de francs CFA) arri-ve en septième position,après la Suède : 12,6millions de CHF (7,2milliards de francs CFA).En Suisse, le contrôle à l’ex-portation des armes légèreset de petit calibre (ALPC)relève de la législation sur lematériel de guerre dont lerapport 2017 a été publié le27 février 2018.

IC

Magazine d’information trimestriel sur les relations Suisse-AfriqueJanvier-Mars 2017 - Prix : 500 F CFA - ISSN 0851 - 3805

http://www.facebook.com/#!/refletsuisseafrique

EXPORTATION DE MATÉRIELS DE GUERRE VERS LES PAYS EN DEVELOPPEMENTPAGE 2

SUISSE-AFRIQUE� Bilan 2017 de la d ip lo -matie suisse en Afrique auSud du Sahara

PAGE 3

n DIPLOMATIE

SUISSE-MOZAMBIQUE� Première visite officielle à Berne d’un Présidentmozambicain depuis 9 ans

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n ECONOMIE,FINANCE ET AFFAIRESALIMENTATION� Les produits Maggi deNestlé bousculés sur le marché africain

PAGE 5

n COOPÉRATION &DÉVELOPPEMENTSÉNÉGAL � la Fondation suisseSylla CAAP Fête ses 40 ans de présence

PAGE 6

n SOCIETE

JUSTICE � Accord entre la Cour pénale internationale etl’Association des procureurs francophones

PAGES 7

n ARTS, CULTURE& CINEMAFILM � «Dernier voyage enAfrique» pour Pierre-A l a i nMeier

PAGE 8

� SUISSE & MONDE� Regard suisse sur lemonde en 2017

La Suisse a rejeté48 demandes en 2017

Le magazine«reflets» est intégrédans les collections

des Archives nationales de laRépublique duSénégal et de laBibliothèque

nationale Suisse N° 49

Pour son développement, le magazine refletsSuisse-Afrique fait

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Contact :magazine.reflets@

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Par Ibrahima Cissé

c m j n

Depuis 2000

Credit photo: rts.ch

INSTITUTIONS 2 Magazine Reflets n° 49 Janvier - Mars 2018

Burkina FasoUne délégation de parlementaireset d’hommes d’affaires suisses,conduite par le Dr StéphaneGraber, Secrétaire général del'Association suisse du négoce etdu transport maritime (ASNT) ;basée à Genève, a séjourné auBurkina Faso, du 5 au 9 février2018. Elle était composée dereprésentants d’entreprises dessecteurs du tourisme et du négo-ce de matières premières, telsque l’or et le coton. Le but de cevoyage était de discuter avec lesdirigeants du pays, «d'une straté-gie» de renforcement des rela-tions entre la Suisse et le BurkinaFaso. Durant son séjour, elle s’est

rendue à Bobo-Dioulasso, àOuahigouya et à Kongoussi, aunord du pays. Elle aussi la pre-mière pierre du Centre de forma-tion et d'insertion professionnellesd'André Bayala, championd'Afrique de chocolat. Ce projetqui est soutenu par l’ASNT forme-ra à la pâtisserie et au chocolat,afin de permettre au BurkinaFaso, de développer ce métier etle produit de chocolat. A l’issue desa visite, la délégation suisse aété reçue par le Président RochMarc Christian Kaboré, et par sonPremier ministre, Paul KabaThièba.

IJ (source: Sidwaya.bf)

BREVE

C’est une image contrastée quel’Afrique subsaharienne a don-née d’elle en 2017. La plupartdes élections présidentielles etlégislatives se sont dérouléesde manière relativement paci-fique, en Angola, au Ghana, auLiberia, au Rwanda et auSénégal.Le recours déposé par l’opposi-tion kenyane pour dénoncer desirrégularités et des violations desdroits ayant été admis par la plushaute cour du pays, une nouvelleélection présidentielle a été orga-nisée à la fin octobre. Comme lemontre l’exemple de la Gambie,les crises politiques peuvent sou-vent être résolues sans recours àla violence. Au Zimbabwe, lechangement de pouvoir s’est éga-lement déroulé dans la légalité, leprésident Mugabe ayant étécontraint à la démission après 37années à la tête de l’Etat. Danscertains pays, le processus élec-toral continue de ne pas respecterentièrement les critères démocra-tiques. Les élections enRépublique démocratique duCongo ont été une fois de plusrepoussées, le gouvernement arépondu aux manifestations parl’usage de la violence. La situationpolitique demeure également pré-caire au Burundi, notamment enraison du projet de révision cons-titutionnelle. À cela s’ajoutent lesproblèmes globaux auxquels est

toujours confronté le continent:changement climatique, cata-strophes naturelles, terrorisme,conflits non résolus et pauvreté.Une partie des mouvements depopulation est due à des événe-ments climatiques extrêmes, telsque la sécheresse dans la Cornede l’Afrique et des inondations enAfrique de l’Ouest.CONFLITS ARMESLa situation sécuritaire reste cri-tique dans la région du lac Tchad,au Soudan du Sud, enRépublique centrafricaine et dansla région des Grands Lacs. Le ter-rorisme, surtout répandu enSomalie, au Burkina Faso, auMali et dans la région du lacTchad, soulève des inquiétudes.De plus, certains pays africainssouffrent d’une mauvaise gouver-nance et de la corruption. Unnombre important de migrants etde personnes qui ont fui leur payssont originaires de pays africains.Dans le même temps, le continentenregistre de nombreux réfugiéset déplacés internes: l’Ouganda,l’Ethiopie, la République démo-cratique du Congo et le Kenyasont les pays qui comptent le plusde réfugiés en Afrique. LaRépublique démocratique duCongo, le Soudan, le Nigéria et leSoudan du Sud enregistrentquant à eux le plus de déplacésinternes. Dans le domaine écono-mique, tout laisse présager uneévolution dynamique. Les prix desmatières premières augmentantpendant que la production sediversifie, la croissance devraitrepartir à la hausse. Outre lesinvestisseurs occidentaux tradi-tionnels, des concurrents deChine et des pays du Golfe attiréssurtout par le secteur des matiè-res premières et des projets d’in-frastructures d’ampleur se pres-sent sur le marché africain. Lesentreprises suisses manifestentelles aussi un intérêt accru pourles marchés africains émergents,mais le climat reste en partie défa-vorable aux investissements. Ilest de l’intérêt de la Suisse derenforcer et de diversifier ses rela-tions avec l’Afrique subsaharien-ne. La Suisse profite de cetteembellie de l’économie dans cer-taines parties du continent pourrelancer la conclusion d’accordssectoriels, par exemple dans les

domaines du trafic aérien et de ladouble imposition.MEDIATIONDynamique, la coopération avecle Nigéria s’inscrit dans des dialo-gues institutionnalisés, qui portentnotamment sur les questionsmigratoires et les droits de l’hom-me. Du fait de la gravité de lasituation humanitaire et sécuritai-re dans la Corne de l’Afrique, l’en-gagement de la Suisse dans cetterégion ne faiblit pas. Différentesrencontres de haut niveau avecdes représentants de la région ontporté principalement sur lesmigrations, les droits de l’homme,le développement économique etla lutte contre la corruption. Uneattention particulière a été accor-dée à l’Erythrée, la Suisse envisa-geant d’y renforcer sa présencediplomatique.L’instabilité règne toujours dans larégion des Grands Lacs, où, dece fait, la Suisse met l’accent surla politique de la paix et la coopé-ration au développement, notam-ment au Burundi et enRépublique démocratique duCongo. L’Afrique du Sud et leGhana restent des partenairesimportants de la Suisse enAfrique, en particulier pour lacoopération économique, scienti-fique et multilatérale. AuMozambique, la Suisse a apportéune contribution déterminante à laconclusion d’un accord de ces-sez-le-feu – la trêve était respec-tée depuis Noël 2016. Le gouver-nement a fait appel à la Suissepour que, dans le cadre de sapolitique de bons offices, elleaccompagne le processus depaix, l’opposition armée approu-vant elle aussi cette médiation.Cet engagement est le fruit d’uneprésence de longue date de laSuisse au Mozambique, puisquecelle-ci y met en œuvre sa coopé-ration au développement depuisbientôt 40 ans.DOMAINE INTERNATIONALAu niveau multilatéral, la Suisse arenforcé sa coopération avec l’UEet dans le cadre du «Pacte avecl’Afrique». De plus, elle a continuéde formaliser sa coopération avecdes organisations régionales. Lacoopération se poursuit avecl’Union africaine et l’Autorité inter-gouvernementale pour le déve-loppement au travers de pro-grammes, pendant qu’une coopé-ration a été convenue avec laCommunauté économique desÉtats d’Afrique de l’Ouest dansles domaines de la migration, dela paix et de la sécurité. Parcequ’elle compte en son sein unnombre important de pays afri-cains, l’Organisation internationa-le de la Francophonie (OIF) restepour la Suisse une plateformeimportante qu’elle utilise pourdéfendre ses intérêts de politiqueextérieure. Concrètement, laSuisse collabore avec l’OIF dansles domaines des droits de l’hom-me et de la prévention de l’extré-misme violent ainsi que pour lamise en œuvre de la stratégieéconomique et de la stratégie jeu-nesse de l’organisation.

LMR (avec info EDA)

DIPLOMATIEBilan 2017 de la Suisse en Afrique au Sud du Sahara

Le magazine "reflets Suisse-

Afrique" est publié par :

Reflets Communication Sarl

ISSN 0851- 9625

26, Rue Petersen

Immeuble Marega

2ème étage BP 21024

15524 Dakar-Ponty (Sénégal)

Tél. : +221 33 842 63 53

Mobile: +221 76 668 57 26

E-mail :

magazine.reflets@refletsuisse-

afrique.com

Directeur de la publication

& Rédacteur en Chef :

Ibrahima Cissé

Conception: Amath GUEYE

Téléphone : +221 33 820 92 91

Distribution : Adp

Le front migratoire en Suisse

s’est calmé en 2017 par rap-

port à 2016, et les recettes fis-

cales, ont augmenté durant la

même année, a indiqué

l’Administration fédérale des

douanes (AFD).

Dans son rapport annuel publiéle 22 février dernier, elle a rap-pelé qu’en 2016, 48’838 per-sonnes en séjour illégal avaientété découvertes dans le pays.En 2017, elles n’étaient que27’300 migrants illégaux en2017. Le nombre plus importantde clandestins retrouvés par leCorps des gardes-frontière(Cgfr) ont fait de 2016 uneannée record pour l’AFD dansle domaine de la migration. Labaisse de l’arrivée de migrants,l’année dernière, en Suissepeut s’expliquer par les diversdéveloppements dans la zoneméditerranéenne. De ce fait, il ya moins de migrants qui ontchoisi la route de laMéditerranée, ce qui s’estnotamment répercuté sur lesarrivées au Tessin et en Valais. BAISSELe nombre des séjours illégauxa ainsi chuté. Sur les 23’300d’entrées illégales, plus de lamoitié (17’526) personnes ontété remises aux autorités étran-gères. En 2016, ils étaient26’267. Malgré le recul enregis-tré, les chiffres restent relative-ment élevés, et le Cgfr est tou-jours fortement mis à contribu-tion à la frontière sud de laSuisse (le Tessin) du fait de lasituation migratoire en Italie voi-sine. En 2017, le Cgfr a inter-pellé au total 25’777 personnessignalées contre 22’104 en2016, dont 9’295 étaient sous lecoup d’un mandat d’arrêt. Enoutre, les gardes-frontière ontsaisi 1’958 documents falsifiéset 4’263 armes interdites.TRAFIC ROUTIEREn matière de trafic lourd, ladouane suisse est intervenuedans 32’967 cas au cours des-quels elle a constaté descamions ne répondant pas auxnormes de sécurité, des chauf-

feurs inaptes à la conduite ouencore des infractions auxtemps de repos prescrits. Enplus du volet migratoire, le rap-port annuel 2017 de l’AFDévoque des recettes douaniè-res légèrement en hausse parrapport ç l’année précédente.Elles sont passées de 21,9milliards de CHF (2016) à 22,4milliards de CHF en 2017. LaTVA (Taxe sur la valeur ajoutée)sur les marchandises importéesen constitue la part principale. Aelle seule, cette TVA a rapporté10,5 milliards de CHF en 2017,alors qu’en 2016, elle en a rap-porté 10,1 milliards de CHF.IMPÔTSLe reste des recettes douaniè-res était composés des impôtssur les huiles minérales, letabac, la redevance sur le traficdes poids lourds, les droits dedouane à l’importation, et sur labière. Plus de 38 millions dedéclarations en douaneEn 2017, l’AFD a enregistré38,1 millions de déclarations endouane dans le trafic des mar-chandises de commerce, soitplus de 2 millions qu’en 2016(36,2 millions). Ce qui a permisde percevoir plus de droits dedouane, de TVA, et d’autresredevances. Dans le cadre deson activité de contrôle, l’AFD aaussi exécuté plus de 100 acteslégislatifs autres que douaniers.Parmi ces actes, figurent desdispositions relatives à laconservation des espèces, auxmédicaments illégaux, aux pro-duits de dopage ou à la protec-tion des biens culturels.

JH

BILAN 2017 DE L’ADMINISTRATION FEDERALE DES DOUANESMigration illégale en baisse et

recettes en légère augmentation

Le Palais fédéral à Berne - Crédit photo: 24h.ch

DIPLOMATIE 3 Magazine Reflets n° 49 Janvier - Mars 2018

Le Président du Mozambique,M. Filipe Nyusi, a effectué unevisite officielle en Suisse le 28février 2018, la première d’unchef d’Etat et de gouvernementde son pays depuis 2009.Il a été accueilli et reçu à Berne,par le président de laConfédération, M. Alain Berset,avec les honneurs militaires auDomaine du Lohn, l’une des deuxrésidences officielles duGouvernement suisse pour leséjour de ses hôtes. Les entre-tiens ont porté essentiellementsur les bons services de la Suissedans le processus de paix auMozambique, ainsi que sur lacoopération au développement etsur les relations économiquesbilatérales. Le président de laConfédération a salué à cetteoccasion, les progrès réalisés parle Mozambique dans le cadre duprocessus de paix, soulignantque la Suisse continuera de s’en-gager en faveur d’une paix dura-ble dans le pays. Le Conseillerfédéral Ignazio Cassis, Chef duDépartement fédéral des affairesétrangères (DFAE), son homolo-

gue mozambicain, JoséCondungua Pacheco, le ministrede l’industrie et du commerce duMozambique, Ragendra Berta deSousa, ont pris part aux entre-tiens. En présence du Président

de la Confédération et duPrésident Nyusi, les ministresMM Cassis et Pacheco ont signéun accord de coopération interna-tionale. Il définit les conditions-cadre pour l’aide humanitaire,

technique et financière suisse auMozambique.RELATIONS COMMERCIALESClassé parmi la liste des pays lesplus pauvres du monde, leMozambique est depuis long-

temps un pays prioritaire de lacoopération suisse au dévelop-pement. L’engagement actuel dela Suisse se concentre deuxdomaines. D’une part, sur les pro-vinces de Cabo Delgado, deNiassa et de Nampula, au sud, et,d’autre part, sur une bonne gou-vernance, sur les questions desanté et sur le développementéconomique. Dans la province deCabo Delgado, la Suisse a contri-bué à une augmentation desnaissances en milieu médicalisé.En 2010, ces naissances ontatteint 66%, avant de passer à81,5%, en 2015. En outre, grâceà la coopération suisse, le nomb-re de personnes disposant désor-mais d’une eau potable dansquatre districts de Cabo Delgadoest passé de 35% en 2011 à 55%en 2015. Dans le domaine com-mercial, les délégations suisse etmozambicaine ont discuté desétapes relatives à la politiqueéconomique et à l’Etat de droit quipermettront d’améliorer le climatdes affaires au Mozambique. En2017, une chambre de commer-ce Suisse-Mozambique a été fon-dée pour mieux exploiter lepotentiel, en matière de commer-ce et d’investissement dans lepays.

OKL (avec EDI/DFI)

SUISSE-MOZAMBIQUEPremière visite officielle à Berne d’un Président mozambicain depuis 9 ans

La Suisse s’est engagée à

contribuer pour 33,2 millions

de CHF (19 milliards) à la

reconstitution du fonds du

Partenariat mondial pour l’é-

ducation (PME) plus connus

sous son appellation anglais

de GPE (Global Partnership

for Education).

L’Ambassadeur Thomas

Gass, Vice-directeur, chef du

domaine Coopération Sud de

la DDC (Direction du dévelop-

pement et à la Coopération) a

conduit la délégation suisse à

cette rencontre. Il répond à

trois questions du magazine

reflets Suisse-Afrique.

Quel bilan la délégation suis-se peut-elle tirer de cetteconférence, la troisième dugenre ?Ce n’était pas n’importe quelleconférence sur l’éducation.C’était celle du Partenariat mon-dial sur l’éducation. Elle étaitconviée par les présidents duSénégal, Monsieur Macky Sall,et de la France, MonsieurEmmanuel Macron, pour donnerun nouvel élan à ce partenariat.En effet, le monde a adopté lesObjectifs du développementdurable (ODD). Ils offrent unevraie vision pour la globalisationet une vision partagée de l’hu-manité. Cette vision partagée del’humanité met au centre, l’ob-jectif cadre de l’éducation et del’apprentissage pour tous.Maintenant, il faut passer à l’ac-te. Il faut aussi mettre desmoyens nécessaires pour s’as-surer que ces objectifs soientatteints. Notre délégation estvenue à cette conférence pourmontrer que la Suisse fait partiede ces efforts de l’humanité, et

de ces efforts partagés. Elle estvenue à la conférence pourannoncer aussi son propreengagement vis-à-vis de lacommunauté internationale.Comment mobiliser des fondspour l’éducation dans uncontexte international decrise économique et finan-cier?Ce n’est pas seulement lesbailleurs de fonds qui doiventfaire de l’éducation, une priorité.Il appartient aussi aux pays endéveloppement partenaires,d’en faire autant. De faire doncde la jeunesse, une priorité. Ilsdoivent s’engager à augmenterla part de l’éducation dans leursbudgets nationaux, pour arriverà 20%. Peut-on parler d’éducation sansparler de formation profession-nelle?Pour nous, l’éducation, c‘estégalement la formation profes-

sionnelle. L’éducation est uneapproche très complexe. C’estla capacité à gérer la vie, àapprendre l’importance de latolérance, à comprendre qu’onfait partie d’un monde et qu’onest interconnecté, dépendantles uns des autres. Il faut savoir-vivre les uns avec les autres. Apartir de ces compétences devie, il faut acquérir des compé-tences d’apprentissage, maisaussi un apprentissage profes-sionnel qui permet d’avoir uneemployabilité meilleure des jeu-nes lorsqu’ils sortent de l’écoleou lorsqu’ils sont parfois, -mal-heureusement- contraints desortir de l’école à cause de leursconditions économiques. C’estl’enseignement professionneldual qui est en train de faire sonentrée un tout petit peu modes-tement, dans le PME.

Propos recueillis par IC

EDUCATION DANS LE MONDELa Suisse s’engage pour 19 milliards de francs CFA

Madame Chantal Nicod,Cheffe de la division Afriquede l’Ouest et Education à laDDC, a participé à la troisiè-me conférence internationa-le de reconstitution dufonds du Partenariat mon-dial pour l’éducation (PME)à Dakar, le 2 février 2018.Elle répond à trois ques-tions du magazine refletsSuisse-Afrique sur la contri-bution suisse à l’éducation,dans le cadre de laFrancophonie.

Comment la Suisse contri-bue-t-elle à l’éducation enAfrique, dans le cadre de laFrancophonie?La Suisse est engagée avecla Francophonie principalementaux travers le PASEC(Programme d’amélioration dessystèmes éducatifs) de laCONFEMEN (Conférence desministres de l’éducation des étatset gouvernements de laFrancophonie), basée à Dakar,au Sénégal. Le PASEC est l’ins-trument de mesure des compé-tences qui existent en modèleadapté à la région Afrique. Il s’a-git des compétences en alphabé-tisation, et en mathématiques. LaSuisse soutient fortement ce pro-gramme. Le défi maintenant estde savoir comment ouvrir lePASEC à d’autres compétences,telles que celles pour la vie, c’est-à-dire savoir- être, savoir -faire,avoir un métier, être un boncitoyen, savoir vivre avec les aut-res, savoir gérer sa santé. Cesont là des défis aussi que l’édu-cation pose et qu’on met sur latable au sein du PASEC.Quel est le montant de la contri-bution suisse au PASEC ?C’est entre 300’000 CHF (171,8millions de francs CFA) et un

million de CHF (572,9 millions defrancs CFA) sur trois ans et demi,soit environ 300’000 CHF parannée. Nous le faisons depuis denombreuses années. Nous main-tenons le même montant. Pour lemoment nous avons planifiénotre engagement jusqu’en2020.Comment appréciez-vous lesrésultats du PASEC, depuisque la Suisse a commencé àapporter sa contribution? Rnd’autres termes, ces résultatsvous donnent-ils satisfaction ?Oui, parce qu’il y a maintenant unsystème qui permet de mesurerl’acquisition des compétences enAfrique de l’ouest, et qui soientadaptées à la région. Il complèteles instruments internationaux, telque le PISA (Programme interna-tional pour le suivi des acquis desélèves) de l’OCDE (Organisationde coopération et de développe-ment économique), et les autresinstruments qui existent déjà.Oui! C’est important, et le PMEou GPE travaille avec le PASEC

Propos recueillis par Ibc

EDUCATION DANS LA FRANCOPHONIETrois questions à Mme Chantal Nicod, Cheffe de Division à la DDC

Poignee de mains entre le Chef du DFAE, M. Ignazio Cassis, et son homlogue

du Mozambique, José Condungua PachecoCredit photo : DFAE/Keyston

ECONOMIE, FINANCE, & AFFAIRES 4 Magazine Reflets n° 49 Janvier - Mars 2018

c m j n

Le magazine reflets: Comme

tous les secteurs de la

consommation, le marché de

la nutrition est soumis à une

rude concurrence. Comment

Maggi fait-elle face à cette

concurrence?

Dominique Allier: Les quatreengagements que nous avonspris, c’est aussi pour mettre enavant le fait que la manière aveclaquelle nous fabriquons nosproduits, nous communiquonssur nos produits, et les ingré-dients que nous en mettons,sont aussi des standards dequalité très haute. Ça doit êtreaussi un avantage concurrentielpour nous. Ce qui fait que lamarque Maggi continue de croî-tre, nos parts de marchés conti-nuent de croitre, et avec le typed’engagements que nousvenons de prendre, nous pen-sons que c’est de plus en plusimportant pour les consommatri-ces, que cela leur donnera deplus en plus de raisons d’ache-ter Maggi plutôt qu’un autre.LMR : Maggi est L’un des pro-

duits culinaires les plus

connus en Afrique. Mais, il

est de plus en plus critiqué

pour son taux de sel élevé.

Que répondez-vous à ces

accusations?

DA : Nous restons de loin lamarque leader en Afrique cen-trale et en Afrique de l’ouest.Nous vendons à peu près 100millions d’unités (de cubesMaggi) par jour. De ce fait, notreimpact sur les consommatricesest important. Il y a eu beaucoupde discussions sur la teneur ensel des bouillons. C’est pourcela que nous avons pris lesquatre engagements, en parti-culier, celui de diminuer le tauxde sel, et aussi celui d’augmen-ter l’éducation nutritionnel. Eneffet, le problème n’est pas tantla quantité de sel. Ce que jeveux dire, c’est que le sel estimportant pour la vie, puisquel’organisme a besoin de sodium.Ce qui est important, c’est d’a-

voir la bonne quantité. Doncnous baissons le taux de nosproduits en sel, mais dans lemême temps, nous faisons del’éducation nutritionnelle aussipour expliquer à nos consom-matrices, que lorsqu’elles utili-sent nos bouillons, elles n’ontpas besoin de rajouter du sel.Ce qu’elles le font beaucoupactuellement.LMR : Nestlé a pris l’année

dernière, des engagements

pour ses produits culinaires.

Comment se présent-ils ?

DA : Le premier de ces engage-ments est d’avoir des ingré-dients dans nos produits quisoient des ingrédients connuspar nos consommateurs. Doncdes ingrédients communs. Ledeuxième est d’améliorer le pro-fil nutritionnel de nos produits,de continuer la fortification eniode et fer que nous avons enta-mé, et de baisser le taux de sel

de nos produits. Nous noussommes engagés, d’ici 2020, àdiminuer de 22% ce taux de selde nos produits. Le troisièmeengagement, consiste à utiliserbeaucoup plus de fournitureslocales pour nos produits et lesingrédients qui rentrent dans lacomposition de nos produitslocaux. C’est le cas des grainesde soja, au Nigeria, de la farinede manioc que nous dévelop-pons au Nigeria et en Côte-d’Ivoire. Cette utilisation de plusde fournitures locale va avec ledéveloppement de l’agricultureet des agriculteurs. Elle va aug-menter les rendements pour cestypes de produits. Nous avonsaussi des projets visant à renfor-cer l’approvisionnement localde nos produits en sel et enoignon. Le quatrième engage-ment, c’est d’augmenter l’édu-cation nutritionnelle auprès desconsommatrices. Nous avons lachance, en tant que marque lea-der, d’avoir beaucoup d’activi-tés, par exemple des engage-ments avec les consommatri-ces, des forums de consomma-trices. Durant toutes ces activi-tés, nous allons nous engager àfaire plus d’éducation nutrition-nelle, d’utiliser mieux les nouvel-les technologies, tels que lestéléphones mobiles ou autres.LMR : A travers tous cesengagements, que chercheNestlé?DA : Le but est de renforcer laraison d’être de Nestlé. Maggiest une des marques du groupeNestlé. Au bout du compte, c’estaméliorer la qualité de la vie etcontribuer à un avenir plus saindes consommatrices. Donc, toutce que je viens de dire est lacontribution de la marque Maggià la raison d’être de Nestlé, entant que groupe.

Propos recueillis par IC

ALIMENTATIONLes produits Maggi de Nestlé désormais bousculés sur le marché africain

Nestlé Maroc a lancé à ElJadida, sa nouvelle formuleNescafé Classic, enrichit d’a-rômes plus intenses, grâce àun procédé unique issu deslaboratoires du groupe.L’extension de l’unité de produc-tion Nescafé Classic a couté uninvestissement de 10 millions deCHF (5,7 milliards de francsCFA). Le complexe industrielNestlé à El Jadida, qui fabriquedéjà du lait renforce rôle de hubrégional.Véritable «icône planétaire»,Nescafé Classic fête cette année2018, ses 80 ans. Cette légen-daire gamme de cafés instanta-nés est particulièrement appré-ciée des consommateurs, notam-ment pour son format unidose ouose unique très pratique. Saconsommation va augmenter dufait de sa saveur «plus riche etplus intense». Désormais plus

riche en saveurs, NescaféClassic est destiné particulière-ment aux personnes de 25 - 45ans.NESTLÉ MAROC y a une capa-cité maximale de productionannuelle pouvant aller jusqu’à4’000 tonnes de café instantané.Ils peuvent être acheminés àdestination des marchés duMaghreb (Maroc, Algérie,Tunisie), ainsi qu’en Libye, enEgypte, en Afrique de l’Ouest, eten Europe de l’Est. Le complexeindustriel Nestlé d’El Jadida estdevenu un hub pour ces pays,notamment grâce au rôle crucialdes distributeurs des différentsproduits Nestlé.Consommées dans 180 pays, lesdifférentes gammes Nescafé deNestlé sont aujourd’hui les bois-sons les plus appréciées dans lemonde.

COM

CONSOMMATIONNouvelle gamme de Nescafé Maroc

Dans de nombreux pays, les industriels investissent de plus enplus dans le secteur. Le bouillon culinaire fait partie des produitscibles de ces investisseurs.Jumbo, Joker, Adja, Jongué, Tak, Mami, Khadija, Dior, Tem Tem,ou encore Mamita, Mimido, Doli, Jumbo, Maxigoût, Sossa sontquelques une des marques de bouillons culinaires qui affrontentNestlé sur le terrain. Au Sénégal, sept grandes industries ontrejoint Nestlé dans la fabrication et la commercialisation des pro-duits culinaires et des produits d’assaisonnement alimentaires :bouillons cubes, bouillons liquide, et bouillons en poudre. Uneautre société s’est spécialisée dans l’importation de ces produits.Le pays est en «surproduction» dans ce domaine. Il approvision-ne maintenant le marché sous-régional : Guinée (Conakry), Mali,Gambie, Guinée Bissau, Niger, Burkina Faso, a déclaré à l’ATS M.Issa Wade, chef de la division Consommation et sécurité desconsommateurs, au ministère sénégalais du Commerce et de laconsommation. Au Cameroun, en Afrique centrale, les tablettes etarôme Maggi de Nestlé sont soumises à rude épreuves aussi.Keuni Foods, une entreprise locale de l’agro-alimentaire créée en2013 par une jeune camerounaise, a investi le créneau desbouillons culinaires. Elle a appelé sa marque : «Secret Spices».Pendant l’été dernier, elle s’est lancée à la conquête du marché,mettant au cœur de son message : «Oubliez les cubes Maggi deNestlé! Voici Les épices «Secret » Avant elle, une autre sociétécamerounaise, Foodis s’activait déjà dans l’importation et la distri-bution des cubes de la marque Jumbo, fabriqués en Chine. EnCôte-d’Ivoire également, le marché est ouvert.

LMR/ATS

Eclairage

Nestlé ne règne plus en maître sur le marché africain. Les pro-

duits culinaires du leader mondial de l’agro-alimentaire fait face

maintenant à une rude concurrence sur le continent. Entretien

avec M. Dominique Allier, Directeur général de Maggi à Nestlé

Afrique centrale et Afrique de l’ouest (CWAR) sur ce sujet

La Suisse et le Maroc ont signé

le 30 janvier 2018 à Genève, un

Memorandum of

Understanding (MoU), en

marge des Assises européen-

nes de la transition énergé-

tique.

Cette déclaration d'intention apour objectif de renforcer la colla-boration entre les deux pays,dans le secteur de l'énergie. Ellefait suite à la visite d'une déléga-tion économique suisse dirigéepar Walter Steinmann, alorsdirecteur de l'Office fédéral de l'é-nergie, en 2015.Le MoU constitue la base formel-le, destinée à renforcer la colla-boration et les échanges d'infor-mations. La Suisse et le Maroc yrelèvent que la protection du cli-mat, par la promotion de l’énergieproduite à partir de sources d’é-nergies renouvelables et de l’effi-cacité énergétique est une priori-té stratégique pour les deuxpays.La collaboration entre Berne etRabat visée par le MoU couvrede nombreux domaines. Il s’agitde l’augmentation de l'efficacitéénergétique dans les bâtiments,

de l'agriculture et les transports,le développement des énergiesrenouvelables grâce aux déve-loppements technologiques, auxinvestissements et à l'intégrationdans le réseau électrique ainsique le stockage de l'énergie, ledéveloppement des infrastructu-res énergétiques, en particulierdes systèmes électriques, aréforme du secteur de l'énergiepar l'ouverture des marchés et ledéveloppement d’un mix énergé-tique durable.La coopération sera marquée pardes échanges entre experts de larecherche, de l’économie et desautorités. En outre, des projetscommuns de recherche et dedéveloppement, ainsi que desinvestissements et diversescoopérations de partenairescommerciaux des deux pays sontconcernés.Le mémorendum a été paraphépar la Conseillère fédérale DorisLeuthard et Aziz Rabbah, minist-re de l’Energie, des Mines et duDéveloppement durable duRoyaume du Maroc.

RL

SUISSE-MAROCVers un renforcement de la coopérationdans le secteur de l'énergie

Situé à 30 kilomètres de Nadorsur la côte méditerranéenne,Nador West Med est un com-plexe portuaire intégré. Il prévoitla construction de brise-lames,de trois terminaux pétrole/vrac etd'un terminal à conteneurs. Lapremière phase de ce projetdevrait être achevée en 2020.Les solutions LafargeHolcimseront utilisées pour les caissonspréfabriqués, les brise- lames et

les quais, avec un ciment déve-loppé pour garantir 100 ans dedurabilité dans un environnementmarin agressif. Le projet s'appuiesur l'expérience deLafargeHolcim au Maroc, où leGroupe a déjà fourni près d'unmillion de tonnes de ciment,350’000 m3 de béton et des ser-vices de pointe pour la construc-tion des ports Med I et II, àTanger.

MAROC :LafargeHolcim Maroc fournira un cimentspécial pour le projet Nador West Med

c m j n

COOPÉRATION & DÉVELOPPEMENT 5 Magazine Reflets n° 49 Janvier - Mars 2018

La Coordinatrice humanitai-

re de l’ONU en Libye, Mme

Maria do Valle Ribeiro, a

lancé, le 25 janvier à Genève

de l’appel de fonds humani-

taire 2018, un appel de fonds

de 313 millions de dollars

pour aider 940’000 person-

nes en Libye.

Lors d’une rencontre au Palaisdes Nations avec les représen-tants des pays donateurs, ellea rappelé les conditions de viedifficile des populations libyen-nes, qui souffrent toujours d’unclimat de violence et de la crisepolitique. «Notre message fon-damental aux pays donateurs,c’est de leur dire ne pas oublierl’impact humanitaire de la criseen Libye et d’être prêts à sou-tenir les efforts de la commu-nauté humanitaire», a-t-telledéclaré. Selon elle, les fondsdemandés aideront à renforcer

les capacités des familles àfaire face aux pressions liées àl’instabilité et au déclin écono-mique. Les organismes huma-nitaires notent qu’il s’agit avanttout de venir en aide aux plusde 1,1 million de civils dans lebesoin en Libye et qui doiventfaire face à la détérioration desconditions de vie sur place.Migrants et réfugiésPour la Coordinatrice humani-

taire en Libye, l’urgence estd’assurer un accès aux servi-ces de base : santé, eau etassainissement, aux person-nes déplacées, aux rapatriés,ainsi qu’aux migrants, réfugiéset demandeurs d’asile. Cegroupe de «personnes vulnéra-bles» est estimé entre 400.000et 900.000 personnes. Lesmigrants en Libye sont «victi-mes des réseaux des trafi-quants et victimes des piresabus et des violations desdroits de l’homme». En cause,la prolifération des «groupesarmés qui se livrent à la contre-bande, au trafic et à l’exploita-tion des réfugiés et desmigrants», a souligné Maria doValle Ribeiro, qui est égale-ment Cheffe adjointe de laMission d’appui des NationsUnies en Libye.

LI (avec ONU info)

LIBYEL’ONU appelle la communauté internationale à ne pas l’oublier

Selon un rapport de

l'Organisation internationale

pour les migrations (OIM) pré-

senté au Forum annuel de

Davos, investir dans de

meilleures données sur l'im-

pact des migrations peut rap-

porter, à travers le monde, 35

milliards de dollars.

Ce document a été réalisé parle Centre mondial d'analyse desdonnées sur les migrations(GMDAC) de l'OIM, en collabo-ration avec le Centre McKinseypour les affaires gouvernemen-tales. Intitulé «Plus que deschiffres : comment les donnéessur les migrations peuvent-ellesapporter des bénéfices concretsaux migrants et aux gouverne-ments ?», il montre aussi com-ment l'investissement dans lesdonnées peut apporter desbénéfices économiques,sociaux et humanitaires. Il four-nit également des conseils aux

pays qui souhaitent tirer partides migrations et suggère lesmoyens leur permettant dedévelopper leurs propres straté-gies pour améliorer les donnéessur les migrations.«Trop souvent, les donnéessont perçues comme une affaireabstraite d'experts opérant dansles coulisses», a déclaré leDirecteur général de l'OIM,William Lacy Swing, en présen-tant le rapport. Il a souligné l’im-portance des données, qui sont«essentielles». Car, elles per-mettent d’avoir des résultatsconcrets : la protection desmigrants en situation de vulné-rabilité, la solution à la pénuriedu marché du travail et l’amélio-ration de l'intégration desmigrants. Cela peut aussi aiderà gérer les procédures d'asile, àassurer le retour humain desmigrants, forcés de retournerchez eux ou à augmenter les

transferts d'argent.De son côté, acceptant un prixau Forum économique mondial,l'Ambassadrice de bonne volon-té de l'Agence des NationsUnies pour les réfugiés (HCR),Cate Blanchett, a exhorté lesdirigeants du monde à voir lesréfugiés différemment.L'actrice a lancé cet appel alorsqu'elle recevait un CrystalAward en reconnaissance deson dévouement envers lesréfugiés. «Notre monde fracturés'incarne particulièrement chezle réfugié - une personne déra-cinée de tout ce qui lui est cher,forcée de fuir, souvent détestéeet insultée dans le pays où elles'installe, étiquetée comme unfardeau économique ou unemenace terroriste. Et c'est undiscours auquel nous devonsvraiment mettre fin», a-t-elle dit.

OL

MIGRATIONPlaidoyer pour un investissement sur l’impact des migrations

La Fondation Sylla CAAP est

une organisation suisse au

Sénégal. Elle fête ses 40 ans

de présence dans le pays.

Entretien avec Mme

Khadidja-Aura Jacqueline

Sylla, membre de son

Conseil d’administration.

Votre Fondation opèredepuis quatre décennies auSénégal, mais reste tout demême très peu connue.Comment se présente-t-elle?Nous sommes la FondationSylla CAAP. Le nom Sylla est lenom de famille du présidentfondateur, le docteur AbrahamSylla, médecin pédiatre enSuisse, d’origine africaine.Caap signifie CommunautéAoura Abla Pokou, en l’honneurde la reine Abla Pokou : C’estl’histoire d’une femme qui, poursauver son peuple (aujourd’huila Côte- d’Ivoire), a sacrifié sonfils.Votre Fondation a pris sesmarques au Sénégal, par laBasse-Casamance, au Suddu pays. Aujourd’hui, elle aétendu ses activités au nord,dans la région de Saint-Louis. Comment ces activitéssont-elles menées ?Nos activités sont sociales etinspirées par la solidarité avecles plus démunis, notammenten Afrique, et en particulier auSénégal, ceci par le fait que leprésident fondateur a passé sajeunesse dans ce pays auprèsde sa grand-mère SokhnaBèye, à Saint Louis. Nous oeu-vrons dans le développementlocal durable, tant dans ledomaine de l’éducation, de laformation, de la santé, de l’agri-culture et de l’élevage portant àune responsabilité, une prisede conscience qui permettral’autosuffisance de la popula-tion, en particulier des femmeset des enfants.

Plus concrètement, en quatredécennies de présence sur leterrain, quelles sont vosréalisations ?Au Sénégal, nous avons cons-truit des centres de santé etdes écoles en Casamance,précisément à Koubanao et àDiango. Aujourd’hui nous som-mes basés à Rao, à 20km deSaint Louis, où nous sommesen train de réaliser AfrikaMandela Ranch, une ferme-école écologique, un modèlede développement durable etglobal au service de la popula-tion. Grâce à des rencontres,nous avons eu la chance quece terrain de 100 hectaresextensible nous ait été octroyé.Ainsi Afrika Mandela Ranch avu le jour. A Koubanao, enBasse-Casamance, au sud duSénégal aussi, nous avonsconstruit depuis 20 ans, unlycée de brousse d’excellence,qui forme chaque année plusde 2’000 élèves. C’était le pre-mier lycée construit en milieurural. Nous avons égalementparticipé à construire le centrede santé, une bibiliothèque etun centre de formation profes-sionnel. Aujourd’hui, Koubanaodispose d’un vaste réseau departenaires, grâce à notre ren-contre initiale en 1978. C’est lamême situation pour Diango,un village à 30 km deKoubanao qui a toujours été enlien solidaire avec Koubanao,donc avec nous. Parlez-nous de AfrikaMandela Ranch, très peuconnue aussi. Qu’est-ce àdire sur cette branche devotre Fondation ?Afrika Mandela Ranch est enconstant développement. Lapopulation nous a demandéd’intégrer en premier lieu uneécole pour leurs enfants, nedisposant pas d’école proche :ainsi l’Ecole Sokhna Bèye, aucœur même du ranch, accueilleles enfants des villages alen-tours.Un volet extrêmement impor-tant est la création de la coopé-rative des femmes, active pourle moment surtout dans lemaraichage, l’élevage de pou-lets et dans la création d’unatelier de couture et de teinturede tissus.

Propos recueillis par IC

SÉNÉGAL40 ans de présence de laFondation suisse Sylla CAAP

M. Jan Egeland, Secrétaire

général du Conseil norvégien

des réfugiés (NRC), a lancé un

cri d’alarme à la communauté

internationale à ne pas oublier

la méga-crise humanitaire en

République Démocratique du

Congo (RDC).

Présente en RDC depuis 2001,le NRC bénéficie de fondspublics suisses, à travers unappui de la DDC (direction dudéveloppement et à la coopéra-tion).M. Engeland était en visite nRDC, «Les alarmes retentissentalors que la violence de centai-nes de groupes armés s’aggravedans le pays», a-t-il souligné, touten relevant que «la réponse del’aide est loin de répondre aux

besoins vitaux, même minimaux,dans les zones les plus tou-chées». Pour le responsable deNRC, les dirigeants du monde etle public n’ont pas compris que laguerre en RDC a atteint unniveau élevé. «Chaque jour, a-t-il, des hommes armés attaquentet maltraitent des femmes et desenfants sans défense, provo-quant le déplacement de millionsde personnes ». Selon lui, bienqu’il ne soit pas facile d’arrêter laviolence exercée par des centai-nes de groupes armés, il est«inexplicable et honteux» que lemonde ne fournisse pas «le mini-mum d’aide aux 4,5 millions depersonnes déplacées qui ont étécontraintes de fuir». «Malgré leplus grand nombre de personnes

nouvellement déplacées dans lemonde en 2016 et en 2017, lesopérations d’aide en RDC n’ontreçu que 52% des fonds néces-saires l’année dernière». Lesagences de secours dans le payssont «sous-financées et dépas-sées par l’ampleur de cetteméga-crise», a encore indiquéM. Engeland. Deux mois seule-ment depuis le début, voilà que laprovince du Nord-Kivu est deretour au-devant de la scène, entant que point chaud dans lacrise en RDC. La raison : unerecrudescence des combatsintercommunautaires et desaffrontements violents entregroupes armés. Conséquences :une hausse dangereuse du nom-bre de personnes déplacées en

2017, soit environ 1,2 million depersonnes maintenant dépla-cées dans la province. C’est leplus grand nombre de personnesdéplacées de toutes les régionsdu pays.Le secrétaire général du NCR adéploré que l’Onu ait retiré desfonds du Nord-Kivu pour lesréorientés à d’autres domainesqu’elle considère comme « unepriorité plus élevée », malgré l’in-tensité des troubles. De ce fait,les agences humanitaires sontobligées de «jongler» avec lesressources qui diminuent. «C’estune loterie - du genre qui gagneet qui perd - qui menace la viedes populations déshéritées,avec des enjeux mortels. «Leszones qui perdent face à la mal-adie, la maladie et, finalement, lamort», a regretté M. Egeland.

Ibc

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGOCri d’alarme du Secrétaire général du Conseil norvégien des réfugiés

SOCIÉTÉ 6 Magazine Reflets n° 49 Janvier - Mars 2018

L’université privée suisse,

Swiss umef university (SUU)

se propose d’ouvrir bientôt

une filiale au Burkina Faso

pour répondre au besoin en

éducation supérieure, des jeu-

nes étudiants du pays. M.

Djawed Sangdel, son prési-

dent, l’a annoncé au Premier

ministre Paul Kaba, lors d’une

audience, a rapporté le quoti-

dien national burkinabè,

«Sidwaya».

Basée à Genève, la SUU estdéjà présente en Afghanistan, auNiger, au Mali et au Sénégal. Elle

propose aux étudiants, des étu-des de formation sur les scien-ces de gestion, le droit, la diplo-matie et les sciences informa-tiques, avec la possibilité d’avoirchaque année une nouvellebranche de formation.Anciennement connue sous lenom d’ISGC (Institut de supé-rieur de gestion et communica-tion), la SUU a été fondée enavril 1984 par le professeur MarcFrançois Maret, selon son siteinternet. Au fil des années, elle aenregistré un véritable succès,marqué par une hausse continue

du nombre de ses étudiants.Lorsque M. Maret a pris sa retrai-te en 2010, il a été succédé parle professeur Djawed Sangdel,qui a mis en place une nouvellestratégie d’ouverture de l’univer-sité sur le monde, à travers despartenariats avec d’autres uni-versités dans le monde. Il a aussicréé six campus UMEF sur troiscontinents : Afrique, Asie etEurope (Dakar, Kaboul,Genève), et signé dix accords decoopération avec plusieurs uni-versités privées.

YH

EDUCATION & FORMATIONBURKINA FASOVers l'ouverture d'une université privée suisse

La Suisse et le Sénégal entre-

tiennent des relations étroites

dans le domaine des droits de

l’homme. Depuis 2011, un dia-

logue bilatéral sur ces ques-

tions a été lancé et est accom-

pagné d’un projet de coopéra-

tion concrète.

La Suisse et le Sénégal se sontunis pour la mise en place d’uneformation pluridisciplinaire en jus-tice juvénile. Cette formation estdestinée aux professionnels pro-venant de différentes régions duSénégal et travaillant avec lesenfants en danger ou en conflitavec la loi. Ainsi, des magistrats,des éducateurs spécialisés, desavocats, des agents pénitentiai-res, des policiers, des gendar-mes, sont sensibilisés aux problé-matiques des mineurs qui repré-sentent au Sénégal plus de lamoitié de la population. Deux pro-motions réunissant respective-ment des participants de Dakar etThiès et des participants deKaolack et Diourbel d’autre part,ont eu lieu de novembre 2012 àmai 2014 et en 2016. La troisièmepromotion concerne deux nouvel-les zones, à savoir Kédougou etKolda. Cette formation a pourobjectif général l’amélioration dela formation des professionnelsen droits de l’enfant et pour objec-tif particulier la spécialisation enjustice des mineurs. Il s’agira

aussi de mettre en avant le « tra-vailler-ensemble » pour permettreune meilleure prise en charge etun meilleur suivi de l’enfant. Avecla formation de formateurs, il estsouhaité que cela fasse un effetboule de neige.QUESTIONS SANS REPONSESAprès les 4 modules de forma-tion, tous les participants aurontacquis les outils nécessaires pourpouvoir former leurs pairs à leurtour.Tous les pays sont confrontés àdes infractions commises par desenfants et des jeunes et à la diffi-culté d’apporter des réponsesappropriées aux questions queces actes soulèvent : commentéviter la récidive et réussir la réin-sertion? Comment prévenir la vio-lence institutionnelle envers lesenfants soumis aux procéduresjudiciaires? Comment favoriser laparticipation d’un enfant, selonson âge et sa maturité?Comment éviter la stigmatisationde l’enfant en conflit avec la loi?Comment assurer en mêmetemps au mieux la protection dureste de la société?CONVENTIONS INTERNATIONALESLa Suisse et le Sénégal sontconvaincus que la justice juvénile,trop longtemps ignorée, doit avoirune place importante dans lesréformes du système judiciaire.

Elle doit être préventive, protectri-ce, éducative, restaurative et par-fois punitive, dans le seul but d’ai-der les enfants et les jeunes à se(re)construire en partant sur desbases saines et pas sur unevision dévoyée et dangereuse dumonde. Cette exigence nécessiteune approche éducative quigarantit des effets durables surleurs comportements et sur l’ini-tiation aux responsabilités queces enfants exerceront dans leurscommunautés. Si la justice juvé-nile concerne en premier lieu lesenfants en conflit avec la loi, celle-ci doit avoir des égards particu-liers envers les enfants victimeset les enfants témoins d’actes cri-minels. Eux aussi ont besoind’une protection particulière.Le Sénégal a ratifié toutes lesConventions internationales rela-tives à la protection de l’enfance.En dépit de toutes ces règles queles Etats ont élaborées ensemble,la justice juvénile souffre encored’importants déficits dans sa miseen œuvre.La présente formation a été lan-cée sur demande du Sénégal en2012 et tente de combler les dif-férentes lacunes et de proposerdes outils pour améliorer la priseen charge des enfants en conflitet en contact avec la loi.

Ibc

SÉNÉGALFormation de formateurs en justice juvénile à Kédougou

La Cour pénale internationa-

les (CPI) et l’Association

internationale des procureurs

et poursuivants francopho-

nes (AIPPF) ont signé le 7

février 2018, à Paris, un

accord de partenariat. Il vise à

définir et à formaliser les

conditions de la coopération

bilatérale, à faciliter les

échanges d’information et

d’expertise, et à renforcer les

capacités des acteurs judi-

ciaires par des programmes

de formation.

Il s’inscrit dans le cadre de lacollaboration qui s’est dévelop-pée depuis plusieurs annéesentre l’OIF et la CPI. Une colla-boration au service de la luttecontre l’impunité et le dévelop-pement du droit pénal interna-tional. L’accord traduit égale-ment «la communauté de vue etle partage» des objectifs de dela CPI et de l’AIPPF, deux insti-tutions internationales au servi-ce de la paix, de la défense et

de la promotion des droits del’Homme et de l’État de droit. Cequi avait débouché sur la signa-ture d’un premier accord de par-tenariat CPI/OIF, le 28 septemb-re 2012. L’AIPPF est un réseauinstitutionnel de laFrancophonie, créé en 2009. Ilregroupe les parquets des paysde l’espace francophone et aideau développement d’actions deformation, de mutualisation, d’é-change de bonnes pratiques etde développement de la coopé-ration entre les parquets dans lalutte contre l’impunité, la crimi-nalité transnationale organiséeet le terrorisme. L’OIF s’est féli-citée de cette «importante initia-tive qui illustre la dynamique departage, de solidarité et d’excel-lence portée par ses réseauxinstitutionnels». Elle concrétisela mobilisation de l’expertisejuridique et judiciaire francopho-ne aux côtés de la CPI.

PL

JUSTICEAccord entre la Cour pénale internationale etl’Association des procureurs francophones

A l’occasion la Quinzaine internationale de de la Francophonie2018, prévue du 16 au 31 mars, un Concours d’écriture est organi-sé sur le thème : «le français en Afrique : langue du passé, du pré-sent ou du futur ?» il est ouvert à tout public (dont les enseignantset personnes francophones «natives» ou ayant été scolariséesdans un pays francophone), aux étudiants ghanéens, « spécialistesen français » – qui étudient le français comme langue étrangère,ainsi qu’aux étudiants nationaux «non spécialistes en français»,mais apprenant le français, en plus de leur domaine de spécialité.Ce concours est organisé en vue de promouvoir la langue françai-se, sa richesse et sa diversité. Il s’inscrit dans le cadre du projet decoopération culturelle international «Dialogue culturelle artistiquetransatlantique Caraïbes-Afrique» porté par l’Institut français duGhana (IFG) et la Délégation générale de l’Alliance française auGhana (AFG), avec le soutien des collectivités et des services del’Etat de Martinique et de Guadeloupe.

LMR (avec infosdaccra.com)

QUINZAINE DE LA FRANCOPHONIEGhana : Concours d’écriture «Ma parole»

A l’occasion de la Quinzaine internationale de laFrancophonie (QIF), l’Ambassade de Suisse enRépublique Démocratique du Congo présente deux films«Sweet Girls» et «Good Luck Algeria», coproductionSuisse, Belgique et France). Elle participe aussi tradition-nel buffet de la Francophonie, avec un stand de spéciali-tés culinaires suisses et parraine la deuxième édition de la«Chasse aux trésors francophones» à Kinshasa. Ce jeuconsiste en un parcours culturel et ludique, en lien avec laFrancophonie, à l'intention des étudiants. Dans les autrespays d’Afrique, les ambassades ou communautés suis-ses locales organisent ou participent aux manifestationsorganisées dans le cadre de la QIF, telles que projectionsde films, participation culinaire (vins ou spécialités suis-ses), lors de l’ouverture ou la clôture des Fêtes de laFrancophonie.

A l’occasion de la Journée

internationale de la femme,

la Direction du développe-

ment et de la coopération

(DDC), la CFM (Commission

fédérale des migrations), et

l’ambassade du Canada en

Suisse ont organisé une

table- ronde, le 8 mars 2018.

La manifestation a eu lieu dansle cadre d’une exposition«FUIR», qui se tient du 25 jan-vier au 16 septembre 2018 auMusée d’histoire de Berne.Cette exposition présente leshistoires de personnescontraintes de fuir leurs pays, à

cause de la violence, de laguerre et de la persécution.Elle invite les visiteurs à décou-vrir le destin tragique de cesréfugiés. Elle leur permet des’identifier avec leur situation,à travers des images émou-vantes du réalisateur ManoKhalil, qui racontent des voya-ges exténuants et dangereux,souvent vers l’inconnu. Lesvisiteurs peuvent ainsi se faireune idée des sentimentséprouvés par ces exilés à leurarrivée sur une terre étrangèreoù personne ne les attend. Ilsapprennent également à qui la

Suisse et d’autres États accor-dent leur protection.L’exposition offre aussi, unaperçu de l’engagement de laSuisse et d’autres pays dansce domaine et de la commu-nauté internationale. Plus de90% des réfugiés dans lemonde sont tributaires de l’aideinternationale. Elle (l’exposi-tion) montre également en quoil’issue de la procédure d’asileen Suisse détermine l’avenirdes personnes en quête deprotection. «FUIR» est un projet communde la CFM, du Secrétariat

JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMESSuisse : Table-ronde «Femmes en fuite» le 8 mars

d’Etat aux migrations (SEM),du Haut-commissariat auxréfugiés des Nations Uniespour les réfugiés (HCR), et dela DDC.Selon les statiques internatio-nales, plus de la moitié despersonnes qui prennent la fuitedans le monde, sont des fem-

mes ou des adolescentes. Lesfemmes réfugiées sont cons-tamment accompagnées par lapeur de la violence et desagressions, de la faim et de lamaladie, d’un avenir incertainpour leurs enfants et pourelles-mêmes.

HY

ARTS, CULTURE & CINÉMA 7 Magazine Reflets n° 49 Janvier - Mars 2018

Le film du Jurassien Pierre-

Alain Meier est sorti en salle le

8 janvier dernier. «Adieu à

l’Afrique» est un documentaire

sur Alice B, une Italienne dont le

corps a été retrouvé en 2009 sur

une plage du Sénégal, au milieu

ceux de nombreux migrants

d’Afrique subsaharienne.

«C’est un film intime, personnel etfamilial», a expliqué Pierre-AlainMeier, ajoutant que «même si à labase, il devait être un documentai-re autour de la mort d’Alice B.

Pour Pierre-Alain Mieir, «toute unesérie d’événements personnelsayant un lien avec l’Afrique sontvenus s’y mêler». Sur les tracesd’Alice, il met ainsi sa propre his-toire en perspective. «Adieu àl’Afrique investigue les rapportscomplexes, riches et asymé-triques qui n’ont cessé d’existerentre l’Europe et l’Afrique franco-phone». La projection du docu-mentaire Adieu à l’Afrique a com-mencé au cinéma La Grange, àDelémont. Jusqu’au 3 février, il a

été ensuite dans plusieurs autresvilles de la Suisse romande, tellesque Genève, Lausanne,Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds,Morges.

JK (source : www. rfj.ch)

FILM«Dernier voyage en Afrique» pour Pierre-Alain Meier

La Direction du développe-

ment et de la coopération

(DDC), en partenariat avec Pro

Hevetia, Fondation de droit

public, chargé de la promotion

de la culture suisse à l’étran-

ger ont organisé du 8 au 10

février à Bâle et à Genève, des

rencontres internationales sur

la culture.

Placées sous le thème :«Crossroads – Perspectivesinternationales sur la culture, l’artet la société», elles ont regroupéautour des organisateurs, desacteurs culturels de Suisse et del’étranger. Des représentantsd’organismes œuvrant dans ledomaine de la culture, de la pro-motion culturelle et de dévelop-pement y ont également partici-pé. Cette première manifestationdu genre avait pour but dedémonter l’engagement de laDDC en faveur de la culturedans ses pays partenaires. Dansles pays du Sud où elle inter-vient, la DDC œuvre à l’amélio-ration des conditions-cadresoffertes aux acteurs culturels, enfavorisant leur mise en réseau eten soutenant des manifestationsculturelles et des sessions deformation. Par exemple, à Kigali,au Rwanda, la DDC appui unfestival du film, organisé aumémorial du génocide. Ce festi-val donne lieu à des débats

autour de la justice sociale. Pourla DDC, un secteur culturel indé-pendant, diversifié et participatifcontribue de manière essentielleà la réalisation des objectifs dedéveloppement durable, notam-ment parce qu’il renforce lasociété civile, protège la libertéd’expression et favorise l’intégra-tion et la cohésion sociales.ECHANGES D’EXPERIENCES Les travaux ont été marqués pardes échanges sur les défis querencontrent les acteurs culturelset qui les empêchent d’assumerleur rôle et de travailler libre-ment. Ils ont aussi permis auxparticipants, d’échanger desexpériences sur la manière dontles artistes peuvent bénéficierd’un soutien efficace, grâce à lapromotion culturelle internationa-le, mais aussi sur le rôle qu’ilspeuvent jouer dans les débatsde société. Géraldine Zeuner,

cheffe de la Division Savoir-apprentissage-culture à la DDC,a estimé que «les artistes contri-buent à façonner l’avenir et enri-chissent la réflexion sur lesgrands défis locaux ou mondiauxqui marquent notre développe-ment». «C’est pourquoi, a-t-ellepoursuivi, la DDC s’emploie, parson action dans le domaine de laculture, à favoriser la préserva-tion de l’identité culturelle, à pro-mouvoir la liberté d’expression età encourager l’organisation de lavie économique, sociale et cultu-relle. La DDC et Pro Helvetia tra-vaillent en complémentarité. Tantdis que la première se concentresur l’aide aux artistes du Sud etde l’Est, la seconde soutient lapromotion des artistes suisses etles échanges culturels entre laSuisse et l’étranger.

KL

COOPÉRATION AVEC LE SUDLa culture au cœur de la politique suisse d’aide au développement

Les Suisses surestiment large-ment la proportion de musul-mans dans le pays, révèle unsondage du groupe de presseTamedia publié le 20 décembre2017 par le quotidien romand24 heures.Par Raphaël Zbinden

Selon l’enquête, sept citoyenssur dix seraient en outre déran-gés par une hausse du nombrede musulmans. Les personnesinterrogées ont évalué enmoyenne la part des musulmansen Suisse à 17,2%. Elle atteint enréalité 5,1%, selon l’Office fédéralde la statistique (OFS). Au-delàde cette surestimation, 70% desparticipants ont répondu «oui» ou«plutôt oui» à la question«Seriez-vous dérangé par uneaugmentation de la proportion demusulmans en Suisse? » Clivagegauche-droite La peur de l’islamaugmenterait avec l’âge. Plusdes trois quarts des personnesâgées de plus de 65 ans ver-raient d’un mauvais œil la haussedu nombre de musulmans enSuisse, contre 57% chez les 18-34 ans. Une fracture se fait éga-lement sentir au niveau du posi-tionnement politique. Les élec-teurs de l’Union démocratique ducentre (UDC) se disent à 93%défavorables à l’expansion del’islam dans le pays, contre 38%du côté des Verts et des socialis-tes. Les votants du Parti démo-

crate-chrétien (PDC) et du Partilibéral-radical (PLR) sont égale-ment à 72% contre une croissan-ce du nombre de musulmans.Une islamophobie nourrie de«fantasmes». Des résultats, quin’étonnent pas ChristopheMonnot, chercheur à l’Institut desciences sociales des religions àl’Université de Lausanne etmembre du Groupe de recherchesur l’islam en Suisse (GRIS). Laperception erronée des sondésquant au nombre de musulmansen Suisse est un «phénomèneclassique», selon le spécialiste:«Quand une minorité est stigma-tisée, pointée du doigt, il est cou-rant d’exagérer sa présence».Une surévaluation qui se mani-festerait partout en Europe.Pour Christophe Monnot l’islamo-phobie ambiante se nourrit de«fantasmes». Il a notamment étéconstaté avec l’interdiction desminarets que les personnes quiavaient voté pour se trouvaientdans les endroits où il y avait lemoins de musulmans.«Une minorité de musulmansattire l’attention et des groupespolitiques ont intérêt à la mettreen avant, mais la grande majoritéest constituée de gens commevous et moi, invisibles, bien inté-grés et qui demandent juste àêtre tranquilles», analyseChristophe Monnot.

cath.ch/24h/rz

ISLAMLes suisses surévaluent le nombre de musulmans

Le Conseil fédéral ou Gouvernement suisse a rejette l’initiativepopulaire «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage». Il estimeque c’est aux cantons qu’il incombe de prononcer d’éventuellesinterdictions de se dissimuler le visage dans l’espace public. Là oùla dissimulation du visage pose un problème et où une réglementa-tion est indiquée au niveau fédéral, le Conseil fédéral propose desmesures ciblées au niveau de la loi. En adoptant une dispositionpénale spéciale, il entend punir toute contrainte visant à imposer ladissimulation du visage. Il veut également établir comme règle queles contacts avec les autorités se font à visage découvert, pour quecelles-ci sachent à qui elles ont affaire. C’est une question deconfiance.Le Conseil fédéral a chargé le Département fédéral de justice etpolice, le 20 décembre 2017, d’élaborer d’ici à la fin de juin 2018 unprojet qui sera mis en consultation.

VOILE INTÉGRALELe Conseil fédéral contre soninterdiction constitutionnelle

Le musée ethnographique du

département d’anthropologie

sociale et d’études culturelles

de l’Université de Zurich a clô-

turé, le 18 févier 2018, une

exposition de jouets artisa-

naux du Burundi.

Intitulée : «Auto Didactica», elleavait ouverte le 16 mars 2017.Elle présentait des maquettesd’une collection d’un artiste suis-se, Edmond Remondino .L’exposition et la publication quil’accompagnaient étaient baséessur des recherches menées auBurundi par les commissairesAlexis Malefakis et ThomasLaely. Ces travaux ont été finan-cés par la Fondation Winiker -Georg et Bertha Schwyzer. Ilscomprenaient les résultats d’unprojet de recherche interdiscipli-

naire financé, par la Fondationpour la recherche en scienceshumaines à l’Université deZurich, dirigée par AlexisMalefakis et un designer indus-triel, Reto Togni.«Auto Didaktika» montre de jeu-nes maquettistes du Burundicréant, dans les années 70 et 80,des miniatures fascinantes devoitures de course, d’avions etd’hélicoptères, à partir de fils, d’é-tain et de plastique. Les modèlesqu’ils fabriquaient étaient beau-coup plus que de simples«jouets» ou bricolage. En tantqu’autodidactes et auto-organi-sés, ces modélistes ont appris àdistinguer les types et les formesdes véhicules, en saisissant pro-gressivement le langage et lescaractéristiques de chacun, et en

les traduisant en fil et en plas-tique. Ils ont ensuite appris à ven-dre leurs produits aux passantsaisés, aux touristes et aux expa-triés. La rue était leur école. Lesvoitures qu’ils ont vues étaientleur programme d’études. Le fil etle plastique ont été le moyend’exprimer leur propre vision duchangement technologique dansleur société. Les compétencescomplexes ainsi acquises dans larue ont souvent changé la donnepour certains d’entre eux, mon-trant ainsi leur chemin vers l’âgeadulte et leur carrière.L’exposition comprenait 240

objets faits à partir pots de toma-te, d’instruments de mesure –telsque des entonnoirs), de pneusrecyclés, entre autres.

OP

SCIENCES SOCIALESFin d’une exposition de jouets du Burundi à l’université de Zurich

AGENDAAfrica femmes initiatives positives (AFIP), un réseau internationalde femmes basé à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, va honorer en avril àGenève, les six femmes membres du gouvernement ivoirien. Cesont : Mmes Bakayoko Ly-Ramata, ministre de l'Enseignementsupérieur et de la Recherche scientifique, Mariatou Koné, minist-re de la Femme, de la protection de l'enfant et de la solidarité,Raymonde Goudou-Coffie, de la Santé et de l'Hygiène publique.Mmes Anne Désirée Ouloto, ministre de la Salubrité, de l'environ-nement et du développement durable, Nialé Kaba, ministre duPlan et du développement, et Kandia Camara, en charge del'Education nationale, de l'enseignement technique et de la for-mation professionnelle sont aussi concernées.La cérémonie d’hommage aura lieu en marge d’un colloque, du15 au 25 avril 2018, au siège de l’ONU de Genève, sur «Femmeset ODD dans un nouveau paradigme social et économique afri-cain et planétaire». Le réseau AFIP a été créé dans cette mêmecité Calvin en 2012, à l’issue d’un colloque international sur lesObjectifs du millénaire pour le développement (OMD).

LMR /Fratmat

Crédit photo : France-Culture

INTERNATIONAL 8 Magazine Reflets n° 49 Janvier - Mars 2018

c m j n

Dans son rapport annuel sur

la politique extérieure suisse

en 2017, le Conseil fédéral

dresse un bilan mitigé de l’é-

tat du monde.

En revanche, dans les relationsavec des partenaires mon-diaux, tout comme dans lesdomaines de la paix et de lasécurité, ainsi que du dévelop-pement durable et de la pro-

spérité, le bilan est «positif».Les relations entre la Suisse etl’UE (Union européenne) sontrestées «fragiles», nécessitantune «clarification». Malgré tout,elles sont au cœur de la poli-tique étrangère suisse.Pour les auteurs du rapport,l’année sous-revue a été mar-quée par d’incessants bascule-ments géopolitiques. L’émergence d’un monde «mul-

tipolaire» s’est reflétée dans lenouveau gouvernement desEtats-Unis, et l’ambition réaffir-mée par la Chine de jouer unrôle de premier plan à l’échellemondiale. Si la situation inter-nationale est toujours affectéepar de nombreuses crises, il y aeu, toutefois, des évolutionspositives. Des avancées ont étéaussi réalisées sur la voie de lastabilisation. L’économie mon-

diale s’est encore redressée etl’UE est «plus forte» qu’en2016. Du point de vue suisse, lerenforcement de la dimensionmondiale de sa politique exté-rieure constitue un complémenttoujours «plus important» à lapolitique européenne. En pra-tique, l’Asie est ainsi devenueune priorité, avec l’approfondis-sement en 2017, de ses rela-tions avec la Chine et l’Inde aucours de visites d’Etat et de visi-tes présidentielles.La Confédération a égalementaccordé une «importanceaccrue» à la prévention dansl’agenda international de lapaix, comme dans celui dudéveloppement. Cette tendan-ce prouve une priorité tradition-nelle de la politique extérieurede la Suisse. Celle-ci est enoutre «toujours très sollicitée»pour des contributions enfaveur de la paix et de la sécu-rité. Les nouveaux mandats de«puissance protectrice» confé-rés par l’Iran et l’ArabieSaoudite, le rôle crucial jouépar la Suisse dans les proces-sus de paix, notamment auMozambique et en Colombie,ou encore les négociations depaix sur la Syrie et sur Chypreque la Suisse a accueillis surson territoire en sont des exem-

ples. La nomination d’un Suisseau poste de secrétaire généralde l’OSCE (Organisation pourla sécurité et la coopération enEurope) a, une fois de plus,illustré «le potentiel et la crédi-bilité» du pays. Lorsqu’il s’agitde construire des ponts dans unmonde toujours plus polarisé.Dans ce contexte, la politiquede sécurité extérieure prend del’importance et il convient dedévelopper l’engagement dansle domaine du cyberespace.Dans le domaine de la coopéra-tion au développement, l’accenta été mis, en 2017, sur l’appli-cation du message sur lacoopération internationale2017–2020. L’atténuation et laprévention des causes desmigrations et des déplacementsforcés ont constitué une priori-té.La stratégie de politique étran-gère 2016–2019 continuera àêtre appliquée. Parmi les objec-tifs pour 2018 figurent le renfor-cement des relations de laSuisse avec l’Europe, un enga-gement global en faveur du ren-forcement de la sécurité ainsiqu’une politique extérieurebénéficiant d’une solide assisedans la politique intérieure.

GH

SUISSE & MONDE

Vue suisse du monde en 2017