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Exposé sous le thème : «Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)» rié ési aéR : daD JIN MrDI SéNéB daDkdbAd OBAYRé B daDSaYYbADa késséEA daDaobAr MKAéBAB YsDbADI kKOssAL aEPéBRi céR : . NR osrI BéEA éEéEPA IséBénOA : MéssAR MéRPAi BA PéaéséOa éséBénOAs : MéèRA Année Universitaire : 2017/2018

Exposé sous le thème : «Evolution des produits islamiques

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Exposé sous le thème : «Evolution des produits islamiques :

Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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Année Universitaire : 2017/2018

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Sommaire

INTRODUCTION......................................................................................................... 3

Section 1 : Les fondements communs des produits Islamiques .................................................... 6

1. L’interdiction de l’intérêt ......................................................................................................................... 6

2. Le principe de Partage des Pertes et Profits (PPP/3P) ................................................................................ 7

3. L’interdiction de l’incertitude et de la spéculation (Gharar et Maysir) ........................................................ 7

4. La tangibilité de l’actif ............................................................................................................................... 8

5. Les activités illicites .................................................................................................................................. 8

Section 2 : Les tendances récentes : la finance islamique en chiffre .............................................. 8

1- Opportunité économique et sociale ...................................................................................................... 9

2- Une population jeune et épargnante ................................................................................................. 10

3- Mesures gouvernementales .............................................................................................................. 11

4- Faciliter la circulation des capitaux entre les secteurs islamique et conventionnel ............................... 13

Section 1: Mousharaka .............................................................................................. 15

1- DÉFINITION : ...................................................................................................................................... 15

a. La Moucharaka définitive : ................................................................................................................. 16

b. La Moucharaka dégressive : ................................................................................................................ 16

2- UTILITÉ DE CE MODE DE FINANCEMENT : ........................................................................................... 16

3- CONDITIONS DE CONFORMITÉ A LA CHARI'A ( Moucharaka ) .............................................................. 18

Section 2 : Moudaraba ............................................................................................... 19

1-Définition de La Moudaraba .................................................................................................................... 20

2-Les composantes d’un contrat moudaraba .............................................................................................. 20

a. Le capital : ..................................................................................................................................... 20

b. Le travail : ................................................................................................................................. 21

c. L’horizon de temps : ...................................................................................................................... 21

d. La répartition des pertes et profits : ............................................................................................. 22

3- La moudaraba comme outil de financement ........................................................................................... 22

a. Le montage théorique ..................................................................................................................... 22

b. L’expérience bancaire ................................................................................................................ 24

Section 3 : Mourabaha. .............................................................................................. 32

1.DEFINITION ...................................................................................................... 32

a. Les conditions de a idité ’a ne de a haria ............................................................................... 35

b. L’ ti isation de a mo rabaha bancaire par es banq es is amiq es .............................................. 36

a. Le process s d’ ti isation par es banq es is amiq es ...................................................................... 37

Conclusion ............................................................................................................ 45

BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................... 46

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TIRTNUDORTNI

Le développement de la finance islamique au cours des deux dernières

décennies est l'un des développements les plus intéressants de l'histoire récente du

secteur des services financiers mondiaux.

La finance islamique moderne remonte aux années 70. Elle reste actuellement

très concentrée dans la région du Golfe persique et en Asie du Sud, mais commence

néanmoins prendre de ’amp e r en E rope et a x Etats-Unis très probablement suite

à la forte hausse du prix des hydrocarbures.

La première expérience dans ce domaine date des années 60 avec la création

des caisses d’épargne r ra es Mit Gamr (Det a d Nil)1 en Egypte et d « Pi igrim’ s

managment Fund » en Malaisie. Ces institutions avaient comme objectif de réduire

’exc sion bancaire et de promo oir e dé e oppement des co ches de pop ations

défavorisées. Leurs activités qui étaient principalement axées sur un objectif de

développement étaient limitées à un niveau local.

A cet effet, le consensus est de considérer la véritable naissance de la finance

is amiq e moderne après es années 70 s ite a création de ’Organisation de a

Conférence Islamique (OCI)2 regroupant un grand nombre de pays musulmans.

A ’époq e, e défi était de conce oir n système financier q i de ait respecter

es préceptes de ’Is am et être compatib e a ec e modè e économiq e moderne. Lors

de la troisième conférence islamique, tenue à Djeddah en 1972, un plan global de

réforme des systèmes monétaires et financiers en fonction de l'éthique islamique a été

présenté.

1 www.thrmagazine.info/attachment/335879/

2 OCI - Organisation de la Coopération Islamique. https://www.oic-oci.org/home/?lan=fr

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En 1974, le sommet de l'OCI à Lahore a voté la création de la Banque

Islamique de Développement (BID) intergouvernementale qui allait devenir la pierre

angulaire du système bancaire islamique. Cette nouvelle institution avait comme

objectif de participer en injectant ou prêtant des capitaux pour des projets productifs

d’entreprises et de fo rnir de ’aide financière aux pays membres en vue de leur

dé e oppement économiq e et socia . ette banq e a éga ement po r mission d’étab ir

et de gérer des fonds spéciaux pour des objectifs spécifiques. Elle a été autorisée à

accepter les dépôts et à mobiliser les ressources financières selon des modalités

conformes à la Charia.

En 1975, la Dubai Islamic Bank (DIB) a vu le jour. Elle est considérée comme

étant la première banque islamique universelle et non gouvernementale. Durant la

même période, le nombre de banques islamiques similaires a connu une expansion

rapide : La Kuwait Finance House en 1977, la Banque Fayçal en Egypte dans la même

année, la banque islamique de Jordanie (1978) ainsi que la banque islamique du

Bahreïn en 1980. De p s, n gro pe de banq es d’in estissement spécialisées a été

crée, notamment, a société d’in estissement de Nassa en 1977, a société

d’in estissement d Go fe basée Sharja éga ement créée en 1977 et a Sharia

Investment Services basée à Genève en 1980.

Les années 90 ont conn ’expansion de la Banque de détail islamique et la

naissance de a désintermédiation financière is amiq e, soit e passage d’ ne économie

d’endettement ne économie de marchés financiers. Durant ces années, les IFI

deviennent de plus en plus structurées, et leurs règles de fonctionnement se sont

raffinées. Ainsi, en 1991, la principale organisation internationale de normalisation de

’ind strie de a finance is amiq e a été créée : ’Acco nting and A diting

Organisation for Islamic Finance Institutions (AAOIF) qui sera chargée d’é aborer es

standards comptables appropriés pour les IFI.

Selon les estimations du FMI, il existe actuellement plus de 300 institutions

is amiq es opérant dans p s de 75 pays. Se on es mêmes statistiq es, ’ind strie a

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connu une croissance ann e e moyenne d’en iron 15% pendant les dix dernières

années.

Cette évolution a généré un grand intérêt de la part des acteurs mondiaux de la

finance con entionne e dans es économies dé e oppées q i ont essayé d’a gmenter

leurs participations dans les marchés financiers islamiques

La très forte demande des produits islamiques et leur popularité croissante

étaient principalement poussées par une masse considérable de liquidité en provenance

des pétrodollars dans la région du Golfe persique ainsi que par les nouvelles

configurations géopolitiques. Ce mode de financement est devenu une partie intégrante

du système financier mondial.

Dans le mode de financement islamique3, on distingue deux grandes familles

appartenant aux deux principaux modes de financement en finance conventionnelle : le

financement en fonds propres et la dette ou autrement dit des financements basés sur le

partage des risq e et e transfert d’actifs. Le poids re atif de ces de x c asses

d'instruments financiers est également proche de la répartition que l'on peut observer

dans un système financier classique.

1. Les instr ments de dette : e transfert d’actif : tels que Morabaha, morabaha

in ersé, L’Ijar, rédit bai anticipé o L’jara Maws fah Fi Dimmah, Vente

terme, L’Istitnaa, Qard al Hassan

2. Instruments apparentés à des actions : Les financements participatifs : tels que

La Mousharaka , La Mousharaka décroissante, La Moudaraba, Le produit

d’ass rance Takaf ,

3. Le S k k : ertificat d’in estissement,

4. Fonds d’in estissement Is amiques

5. Le financement de projets.

3 Introduction aux techniques islamiques de financement – BID, https://ribh.files.wordpress.com/.../introduction-aux-techniques-islamiques-

de-finance...

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Notre exposé sera composé de deux chapitres, la première va traiter les

fondements communs et les tendances récentes des produits islamiques. Et le

deuxième chapitre va se concentrer sur ’exposition trois types de produits islamiques :

Moushraka, Moudaraba et Mourabaha.

Chapitre I : Les fondements communs de la finance islamiques et les tendances récentes.

Section 1 : Les fondements communs des produits

Islamiques

Les contrats de financement islamiques ne doivent pas aller ’encontre des

principes fondamentaux de la Charia. Les principes fondamentaux de ce modèle de

financements sont :

1. L’interdiction de l’intérêt 4

Les pratiq es de ’économie is amiq e interdisent to te sorte d’intérêt payé o

reçu quelle que soit la nature ou la grandeur de la transaction. Cette interdiction ne se

imite pas n ta x s rier mais inc t to te sorte d’intérêt. To t re en fixe et

prédéterminé, connu ex-ante, indépendant de a rentabi ité de ’actif financé n’est pas

admis. Notons que cette règ e s’app iq e éga ement a x intérêts ariab es et conn s

seulement ex-post. Se on es principes de a haria, ’argent n’a a c ne a e r

intrinsèq e car i constit e simp ement n moyen d’échange et ne po rrait donc pas

être un moyen de réaliser un profit.

En effet, la finance islamique considère que le fondement de la rémunération de

’argent p acé est niq ement a rentabi ité de ’actif ainsi financé. E e exc t par

4 Hirigoyen, G. (1993). “Quelques réflexions sur le lien entre l’éthique et la finance’’, Droit et Gestion, pp 208- 217, Vuibert, Paris..

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principe ’idée d’ ne rém nération fixe, déconnectée de a rentabi ité de ’actif

financé.

2. Le principe de Partage des Pertes et Profits

(PPP/3P5)

Le principe de Partage des Pertes et Profits (PPP/3P) a pour objectif la

réa isation des contrats a x termes desq e s ’ ne des parties n’exp oite pas d’ ne

manière injuste son cocontractant. La notion de partage des pertes et profits est un des

é éments c és dans e concept de finance is amiq e. ’est n procédé q i permet e

partage des risq es entre entreprene rs et in estisse rs. En effet, ’in estisse r doit

confier ses fonds à un entrepreneur avec qui il devra partager les profits en fonction de

a performance de ’actif so s-jacent. Naturellement, toutes les pertes doivent

également être partagées si elles ne sont pas dues à une négligence ou faute de

’entreprene r. Le partage est déterminé contractuellement et peut ne pas être

égalitaire mais doit être tout le temps équitable.

3. L’interdiction de l’incertitude et de la spéculation (Gharar et Maysir)6

Se on a haria, es acti ités contenant des é éments d’incertit de

excessives ou qui reposent sur la spéculation en vue de réaliser un profit sont interdits.

Un contrat conforme à la Charia est celui dont toutes les caractéristiques

fondamentales sont claires.

Le mot Gharar peut désigner un aléa, une incertitude ou un hasard. Dans

es contrats is amiq es, i n’est pas admis q e ’objet d contrat soit conditionné par a

réa isation d’ n é énement q i pe t s r enir o pas. La raison de cette interdiction

réside dans le fait que cette incertitude peut générer un déséquilibre entre les pertes et

les profits des différentes parties du contrat.

5 Le principe du partage des profits et des pertes. 6 Hirigoyen, G. (1993). “Quelques réflexions sur le lien entre l’éthique et la finance’’, Droit et Gestion, pp 208- 217, Vuibert, Paris..

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La notion de Maysir est liée à la notion de jeu qui peut générer un

enrichissement inj stifié a détriment des a tres. D’ ne manière généra e, dans a

religion musulmane, il est interdit de réaliser des transactions commerciales

comportant une incertitude excessive. Ainsi, toutes les pratiques telles que la vente de

produits inexistants, paris et loteries ne sont pas autorisées.

4. La tangibilité de l’actif

Toute transaction financière islamique doit être adossée à un actif tangible réel

et matériel. Ce principe permet de renforcer la stabilité économique et la maitrise de

risq e. La finance is amiq e po sse es in estisse rs s’engager dans ’économie

réelle, empêchant la déconnexion obser ée a jo rd’h i entre es marchés financiers et

’économie rée e. eci permet de promo oir a j stice socia e et ’éq ité ainsi q e a

iberté d’entreprendre.

5. Les activités illicites

Un financement islamique ne peut avoir pour objet un investissement dans une

activité interdite par la Charia. Aucun investissement ne peut ainsi être réalisé par un

financier is amiq e dès ors q ’i porte s r des prod its interdits par a haria o des

acti ités i icites te es q e ’a coo , a iande porcine, o es je x de hasard. L’examen

de la compatibilité des investissements et des financements avec la Charia est une

diligence supplémentaire qui doit être réalisée dans tout projet de financement

islamique.

Section 2 : Les tendances récentes : la finance islamique en

chiffre 7

La banque islamique est une réalité croissante qui se développe en dehors des

frontières traditionnelles des pays musulmans, dans les économies occidentales. Les

actifs financiers islamiques mondiaux ont atteint 1,8 billion de dollars en 2015 contre

7 Rachid SOULEIMANI, Mémoire sous le thème : La finance islamique: évolution et perspectives ,

Université Hassan II Casablanca Maroc - Licence fondamentale en sciences économique et gestion 2010

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150 milliards de dollars en 1990. Ils de raient dépasser 6,5 bi ions de do ars d’ici

2020.

L’Asie de rait être e principa mote r de croissance de ’ind strie de a finance

islamique. Selon le rapport de Islamic financial service board (IFSB), 2015, analysait

e 5 septembre de ’année 2014 Achraf Mahmo d Wathra, Directeur de la banque

d’Etat de Pakistan, a For m Mondia de a finance is amiste (WIFF). A ’éche e

mondiale, le marché de la finance islamique représente 1% de finance mondial.

Néanmoins, le potentiel de croissance est important et suscite de nombreux

opport nités a fois économiq e mais éga ement en terme d’inno ation socia e.

1- Opportunité économique et sociale8

« Toutefois, la prise de risque est autorisée lorsque tous les termes et conditions

sont clairement stipulés et connue de toutes les parties ». Le financement de certains

secteurs sont interdits (alcool, armement, jeux de hasard...). Enfin, le quatrième

principe exige ’ ti isation d’ n actif réel (immeubles, véhicule, matière première...)

pour toute opération de financement. Cinq Etats du Golfe (Iran, Arabie Saoudite,

Emirats arabes unis, Koweït et Qatar), ainsi q e des pays d’Asie d S d-Est

(notamment a Ma aisie) composent majoritairement e marché is amiq e se- lon

’étude de a B E. L’Afriq e est également ’ n des marchés en devenir. Le continent

compte 412 millions de musulmans et une croissance des revenus importante. Selon

Word islamic banking competi eness report 2016 d’Ernst et o ng, e marché et es

profits po rraient do b er d’ici 2020. A ’échelle Européenne, e marché est

embryonnaire. La BCE répertoriait en 2012, 4 632.2 mi ions d’e ros gérés par 154

fonds. L’Ir ande disposait de 1 887 mi ions d’e ros, e L xembo rg, 1353 millions

d’e ros, Jersey 1285 mi ions d’e ros, G ernesey 107,4 mi ions d’e ros et a France

147,2 mi ions d’e ros.

Les perspectives sont conséquentes. Plusieurs conditions sont réunies pour

favoriser la prospérité du secteur. La démographie progresse. Actuellement il y a 1,6

8 Idem

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milliard de musulmans dans le monde. Ce chiffre pourrait atteindre 2,76 milliards en

2050, selon les estimations de Pew Research center. L’E rope dispose de 20 mi ions

de musulmans et de 13 millions de migrants de cette confession. La France et

’A emagne pourraient atteindre plus de 7 millions de musulmans en 2050 contre

respectivement 4,7 millions et 4,8 millions en 2010. Outre, les besoins financiers « sur

p ace », ce sont des mi iards d’e ros de f x d’argent adressés de ’E rope ers es

pays d’origine et vice- ersa. A titre d’i stration, ’adoption massi e des smart-

phones et des solutions en ligne, les pays du Golfe persiques auraient permis en 2015

de réaliser p s de 100 mi iards de do ars de transferts d’argent.

2- Une population jeune et épargnante 9

Par ailleurs, les musulmans européens sont en moyenne plus jeunes (32 ans)

q e ’ensemb e des européens (40 ans). La jeunesse qui a davantage de besoins et de

potentialités représentent ainsi un gisement de consommation important dans les

prochaines années et n p b ic capter po r es banq es. Enfin, le rallongement de la

durée de vie pourrait également augmenter les potentialités pour offrir des services

tout au long des étapes de a ie et des financements dans ’accompagnement a

vieillissement des populations.

En outre, certaines études indiq ent q e es ta x d’épargne des musulmans

européens seraient plus élevés que les autres populations européennes. Ce qui

représente ne so rce importante po r es banq es po r rec ei ir e rs fonds

condition d’imaginer des prod its po r q e es intérêts des fonds placés soient par

exemple versés des associations.

Un autre facteur est le développement des relations commerciales avec les pays

dont la majorité de la population est de confession islamique. Accélérer les échanges

est une opport nité po r es banq es d’accompagner les clients sur les différents

continents et de capter quelques-uns de milliers de milliards de dollars. A titre

d’i stration, la seule épargne disponible dans les pays du Go fe persiq e et d’Asie d

9 Idem

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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Sud-Est atteindrait plus de 5 000 milliards de dollars. La zone du Moyen-Orient

connait un taux de croissance de plus de 4 %, des investissements structurants et un

développement important du e-commerce. La capacité d’absorption financière de la

zone du Moyen-Orient est par ailleurs réduite. En France ’opport nité est également

importante. Selon le dernier Mastercard-CrescentRating Global Muslim Travel Index

(GMTI), il y a eu en 2015, 117 millions arrivées de visiteurs musulmans dans e

monde. Le chiffre de rait atteindre 168 mi ions d’ici 2020. La France est a 6e

destination préférée des m s mans. Le marché d oyage is amiq e dans e monde

est estimé 200 milliards de do ars. ’est sans compter la nourriture Halal qui pèse

1.128 milliards de dollars en 2014 et connait une croissance de 4,3 % ou la mode qui a

représenté 230 milliards de dollars de dépenses en 2014 selon Global Islamic

Economy Summit. Selon le rapport de Paris Europlace réa isé par Jouini et Pastre, le

potentiel financier qui pourrait être capté po r a France est estimé a x a ento rs de

100 mi iards d’e ros.

3- Mesures gouvernementales 10

En outre, des mesures gouvernementales sont mises en place pour fa oriser a

fois le développement sur le territoire européen et attirer les investisseurs argentés

pour que les Etats puissent réaliser e rs in estissements d’infrastr ct res. Ainsi, dès

1982 le Luxembourg a vu un opérateur d’ass rance is amiq e opéré sur son territoire.

Le pays est devenu naturellement le deuxième plus grand centre de fonds

d’in estissement a monde après les Etats-Unis avec plus de 68 entités. Pour

communiquer largement s r e s jet, ’Etat xembourgeois en 2014 a mis en place

une obligation conforme aux principes de la finance is amiq e a ec ’aide de BNP

Paribas et HSBC.

Le Royaume-Uni dans les années 80 a torisait a Bo rse de métaux de

Londres des opérations compatibles avec la charia. Dans ce prolongement, le

Royaume-Uni a mis en place des mesures règlementaires propices a finance

is amiq e. E e est ne p ace importante s r e marché. L’A emagne a ec e Land

10 Idem

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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Saxe Anha t en 2004 a aient ancé des ob igations respectant a charia po r 100

mi ions d’e ros dont 60 % étaient réservées aux investisseurs des Emirats arabe unis

et 40 % aux investisseurs européens, démontrant ainsi la compatibi ité de la

règlementation avec la finance islamique tout en drainant les flux financiers.

La France a ét dié les opportunités et a mise en p ace d’ n cadre règlementaire

plus fa orab e en 2008. Le go ernement de ’époque a a ors insta ré des

aménagements fiscaux pour faciliter les montages de finance islamiq e afin d’attirer

les investisseurs du Proche-Orient et trouver des règles applicables aux opérations

financières notamment aux crédits sans intérêts. En 2011, il a été introduit un système

de dépôt islamique pour réaliser un produit de financement immobilier islamique.

Paris Europlace a également signé n accord de coopération avec Accounting and

Auditing Organization for Islamic Financial Institutions pour traduire les 20

principales normes de a haria. I ise promouvoir et favoriser la finance islamique

en France et dans les pays francophones. La Be giq e, ’Espagne, le Danemark mais

aussi la Suisse, le Japon... réfléchissent également des adaptations.

La demande et ’intérêt de la population sont également forts. La crise de 2008

a accé éré ne certaine prise de conscience en fa e r d’ ne finance p s éthique et

d’ n o ti en fa e r d’ n développement durable. La comm na té musulmane est

demande se de prod it financier conforme a charia. Une étude menée auprès de 500

personnes en 2010 au Maroc réalisée par deux chercheurs Abdelkahar Zahid et Aomar

Ibourk de la fac té de ’Uni ersité adi Ayad montre q e 93,5 % sont fa orab es

’insta ation de a Banq e Is amiq e a Maroc. 78,5 % des c ients sont contre le taux

d’intérêt app iq é par e r banq e et 58 % d’entre e x considèrent celui-ci comme

illicite. 53,5 % de ceux qui ont recours au dépôt terme o d’épargne, sont contre le

principe de percevoir des intérêts sur les fonds déposés. En France, une étude menée

en 2008 par ’Ifop po r Is amic Finance Ad isory & Ass rance Ser ices auprès de 530

personnes représentatives de la population de confession musulmanes indiquait que

47% des personnes interrogées se déclaraient intéressées par des prod its d’épargne

respectant ’éthique religieuse et 55 % par un produit de financements. Parmi ces

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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personnes interviewées intéressées par les emprunts, 76 % déclaraient être prêtes

changer de banq e si ce type de prod it n’était pas proposé. Ces quelques chiffres

illustrent les besoins et le potentiel.

Les banques répondent partie ement a de- mande. Elles ne sont pas

nécessairement islamiques. Près de 40 % des actifs islamiques sont portés par des

établissements financiers conventionne s. e sont donc des banq es c assiq es q i

n’ont pas ocation être tota ement is amiq e q i présentent des prod its en

conformité. Ainsi, ’image de BNP Paribas, rédit Agrico e, Société Générale,

BPCE, HSBC, ou encore Deutsche Bank, les enseignes mondialisées disposent de

départements dédiées po r proposer des prod its conformes a demande des c ients.

Dès les années 80 « BNP Paribas a été parmi es principa es banq es

reconnaitre ’importance des banq es is amiq es » pe t-on ire s r e site de ’enseigne

Afrique Moyen Orient. Elle a créé rapidement une gamme de produits financiers

compatible avec la charia. En 1985, e e a ancé e premier p acement M rabaha. En

1996, elle a conçu n fonds is amiq es d’actions ’échelle mondiale. Elle a

également créé des structures dédiées a finance is amiq e en s’imp antant a Moyen

Orient pour se rapprocher des clients et de la demande. En 2003, BNP Paribas

Najmah, global Division bancaire is amiq e d Gro pe, s’insta e dans e Roya me de

Bahreïn. En 2004, la banque accompagne Eitsalat Arabie Saoudite, pour lever des

financements islamiques. Elle lance deux ans plus tard un programme de certificat

islamique pour développer des produits structurés a ec ’in estissement islamique.

L’établissement s’est m ni d’ n comité spécial de charia pour garantir la compatibi ité

des produits. Elle a également n partenariat a ec a banq e d’Arabie Sao dite Sa di

Investment Bank. En France, dès 2007 BNP a commercia isé n F P compatib e po r

répondre aux attentes de la population.

4- Faciliter la circulation des capitaux entre les secteurs islamique et conventionnel

Le Crédit Agricole Corporate and Investment Bank est également présent sur e

marché. Basée D baï a entre financier internationa , une équipe islamique propose

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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son expertise pour fournir des conseils stratégiques, gérer les risques et capitaux

conformément a charia. La banque accompagne les grands projets au Moyen-Orient.

Elle est également dotée d’ n comité dédié . Elle facilite la circulation des capitaux

entre le secteur financier islamique et conventionnel. En partenariat avec la Banque

Saudi Fransi (BSF), le groupe a créé une joint-venture en asset management : Caam

Saudi Fransi en vue de développer des produits financiers conformes. Avec Sofinco, le

groupe offre des activités de crédits Barhein. En 2009, ’enseigne a ancé en France

CAAM Islamic, SICAV11

qui investit en conformité a ec es principes de ’Islam. En

2010 avec le rapprochement des activités de gestion a sein d’Am ndi entre e Crédit

Agricole et Société Générale, Caam Islamic est devenu Amundi Islamic. Certaines des

actions dépassent 20 % de performances depuis le début de ’année.

Société Générale a ancé en 2008 deux OPCVM12

proposées ’ e de a

Réunion via sa filiale Banque Française Commerciale Océan Indien. Le SGAM AI

Shariah aurait e 15 mi ions d’e ros de so scriptions en quelques semaines. Il a été

suspendu quelques mois après son lancement. La banque est également présente sur la

zone Asie-Pacifique.

Q ant BP E, elle a émis des titres baptisés « Karama éthique » avec la Bred

Banque Populaire. Elle propose également avec Natixis ses services aux grandes

entreprises d’Asie o Moyen-Orient po r fina iser des financements compatib es a ec

a oi re igie se. En 2010, BP E a signé n accord a ec a Banq e du Qatar (QIB) en

vue de promouvoir la coopération entre les deux banques pour le lancement de

produits conformes tels que Sukuk s r e marché français. Le groupe a également une

participation dans le capital de la Banque Centrale Populaire (BCP) qui délivre des

produits compatibles et détient la banque Chaabi qui propose une large gamme de

produits de finance éthique et islamique. Chaabi banque est présente en France. La

Banque Centrale Populaire a également ancé en 2016 au Maroc une banque

islamique.

11 Les sociétés d'investissement à capital variable 12 Un organisme de placements collectif en valeurs mobilières

Page 15: Exposé sous le thème : «Evolution des produits islamiques

«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

Page 15

En 2012, la Française AM détenu par Crédit Mut e Nord E rope a ancé n

OPCI en accord avec les règles de la charia, pour le compte notamment d’ ne grande

banque islamiq e de financement et d’in estissement. L’ass re r Axa inter ient

également au Moyen-Orient pour proposer des prestations complètes. Sur le territoire

français, Swiss ife propose n prod it d’épargne conforme. Vitis Life offre une

ass rance ie et ’a emand FWU AG propose n contrat d’ass rance ia Az rite

Courtage. Enfin, des centres de formation pour doter les établissements de

compétences spécialisées sont également mis en p ace. L’ ni ersité de Strasbourg

propose un master ainsi que Paris-Dauphine

Chapitre II : Produits islamiques :Mousharaka, Moudaraba et Mourabaha13.

Section 1: Mousharaka14

1- DÉFINITION :

La Moucharaka est une association entre deux parties (ou plus) dans le capital

d'une entreprise, projet ou opération moyennant une répartition des résultats (pertes ou

profits) dans des proportions convenues. Elle est basée sur la moralité du client, la

relation de confiance et la rentabilité du projet ou de l'opération.

La Moucharaka, telle que pratiquée par les Banques Islamiques nouvelles telle

que la nôtre, se présente le plus souvent sous forme d'une contribution au financement

de projets ou d'opérations ponctuelles proposés par la clientèle. Comme dans la

Mourabaha, ce financement peut se faire avec ou sans décaissement.

Mais elle peut aussi revêtir des formes plus élaborées.

13 La loi n° 103.12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés

14 La Circulaire du Wali de Bank Al-Maghrib n°1/W/17 du 27 janvier 2017 relative aux spécificités techniques des produits Ijara, Mourabaha, Moucharaka, Moudaraba.

Page 16: Exposé sous le thème : «Evolution des produits islamiques

«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

Page 16

En tout état de cause, cette contribution se réalise suivant l'une des deux

formules ci-après :

a. La Moucharaka définitive :

La Banque participe au financement du projet de façon durable et perçoit

régulièrement sa part des bénéfices en sa qualité d'associé copropriétaire. Il s'agit en

l'occurrence pour la Banque d'un emploi à long ou moyen terme de ces ressources

stables (fonds propres, dépôts participatifs affectés et non affectés...). L'apport de la

Banque peut revêtir la forme d'une prise de participation dans des sociétés déjà

existantes, d'un concours à l'augmentation de leur capital social ou la contribution dans

la formation du capital de sociétés nouvelles (achat ou souscription d'actions ou de

parts sociales). Ce type de Moucharaka correspond dans les pratiques bancaires

classiques aux placements stables que les banques effectuent soit pour aider à la

formation d'entreprises ou tout simplement pour s'assurer le contrôle d'entreprises

existantes.

b. La Moucharaka dégressive :

La Banque participe au financement d'un projet ou d'une opération avec

l'intention de se retirer progressivement du projet ou de l'opération après son

désintéressement total par le promoteur. Ce dernier versera, à intervalle régulier à la

Banque la partie de bénéfices lui revenant comme il peut réserver une partie ou la

totalité de sa propre part pour rembourser l'apport en capital de la Banque. Après la

récupération de la totalité de son capital et des bénéfices qui échoient, la Banque se

retire du projet ou de l'opération. Cette formule s'apparente aux participations

temporaires dans le banking classique.

2- UTILITÉ DE CE MODE DE FINANCEMENT :

Le financement par Moucharaka de par sa souplesse et sa vocation participative

présente plusieurs avantages et pour la Banque Islamique et pour les opérateurs

économiques. Pour la Banque Islamique, cette formule offre des opportunités de

placement à long et/ou moyen terme de ses ressources.

Page 17: Exposé sous le thème : «Evolution des produits islamiques

«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

Page 17

Il peut constituer de la sorte une source de revenus réguliers et consistants

susceptibles de lui permettre d'assurer à ses déposants et à ses actionnaires un taux de

rémunération assez intéressant.

Outre le financement à caractère ponctuel d'opérations commerciales à court

terme (notamment de revente en l'état ou d'import-export) et les prises de participation,

la Moucharaka se présente aussi comme une forme de crédit à long et moyen terme. A

ce titre, elle constitue le mode de financement le plus adapté au besoin des cycles de

création et de développement des entreprises aussi bien pour ce qui est de la

constitution et/ou augmentation du capital que l'acquisition et/ou la rénovation des

équipements. Aussi, la Moucharaka est-elle très sollicitée par les promoteurs pour la

création de petites et moyennes entreprises sous forme de sociétés de diverses formes

(SPA, SARL, SNC...).

Pour les opérateurs économiques (partenaires), le principe de partage du risque

fait de la Moucharaka une source de financement attrayante. La rémunération de la

Banque loin de constituer une charge financière fixe, est une contribution variable

directement liée au résultat d'exploitation. En cas de résultat déficitaire, non seulement

la Banque ne peut prétendre à une quelconque rémunération, mais elle est aussi tenue

d'assumer sa quote part dans la perte en sa qualité d'associé. C'est dire toute

l'importance de l'étude du risque et de rentabilité des projets et opérations proposés

pour ce type de financement.

La Moucharaka de type dégressif permet aux Banques Islamiques d'accorder

aux titulaires de marchés publics (ou autres), des avances sur marchés moyennant un

partage de la marge dégagée sur les coûts de réalisation. Les paiements se feront au vu

de situations de travaux appuyées de toutes les pièces justificatives probantes. Le

prélèvement se fera sur les versements effectués par le maître de l'ouvrage via le

comptable payeur, en vertu des clauses de l'acte de nantissement de marché à requérir

systématiquement dans ce genre d'opérations. Néanmoins, il y a lieu de tenir compte

des prescriptions de la Chari'a en la matière.

Page 18: Exposé sous le thème : «Evolution des produits islamiques

«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

Page 18

Les concours par Moucharaka répondent aussi aux besoins de financement des

petites entités du secteur de l'artisanat, de l'hôtellerie, de la restauration et autres types

d'activités qui, en dépit de leur faiblesse en matière de garanties et de ressources

financières, présentent en contrepartie un intérêt culturel certain. Ces secteurs

bénéficient le plus souvent d'avantages fiscaux et d'une demande stable et fidèle qui

compensent largement les inconvénients précités.

Certains pays de vieille tradition bancaire ont favorisé le développement de

banques spécialisées dans le financement de ce type d'activités et fonctionnant de

façon participative (les banques populaires).

3- CONDITIONS DE CONFORMITÉ A LA CHARI'A (

Moucharaka )

L'apport de chaque partie doit être disponible au moment de la réalisation de

l'opération objet du financement. Toutefois, la chari'a autorise la Moucharaka dans des

opérations bénéficiant de différés de paiement à condition que chacune des deux

parties assume une partie de l'engagement vis à vis du/des fournisseur (s) (charikat

woudjouh). L'apport de la Banque Islamique dans cette forme de Moucharaka, consiste

généralement en l'émission d'une garantie bancaire (aval, crédit documentaire, lettre de

garantie, caution sur marché etc...).

Chacune des deux parties doit accepter le principe de la participation aux pertes

et profits de l'entreprise financée. Toute convention visant à garantir à l'une des parties

la récupération de son concours indépendamment des résultats de l'opération est nulle

et non avenue. A cet égard, la Banque n'a le droit de réclamer le remboursement de

son apport que dans les cas de violation par son partenaire d'une clause quelconque du

contrat Moucharaka, de négligences graves dans la gestion de l'affaire (par référence

aux règles usitées en la matière), et des cas de mauvaise foi, dissimulation, abus de

confiance et autres actes similaires.

La Banque peut requérir de son partenaire la constitution de garanties mais elle

ne peut les faire jouer que dans l'un des cas de actes sus-mentionnées.

Page 19: Exposé sous le thème : «Evolution des produits islamiques

«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

Page 19

La clé de répartition des bénéfices entre les deux parties doit être explicitement

arrêtée lors de la conclusion du contrat afin d'éviter toute cause de litige. Si la part de

chaque partie dans les bénéfices est librement négociable, le partage des pertes

éventuelles doit se faire dans les mêmes proportions de partage des bénéfices

conformément aux principes, le gain en contrepartie de la perte (El Ghounmou bi el

Ghounmi).

Le partage des profits ne peut avoir lieu qu'après réalisation effective des

bénéfices (pas d'anticipation sur les résultats). Des avances peuvent être néanmoins

prélevées d'un commun accord entre les parties concernées, à charge de régularisation

à la clôture de la Moucharaka ou de l'exercice selon le cas).

Les biens et prestations, objet de la Moucharaka, doivent être conformes aux

prescriptions de l'Islam (licites).

Section 2 : Moudaraba15

La moudaraba est un type de financement dit participatif. Il s'agit d'un

partenariat entre un investisseur bailleur de fonds et un entrepreneur porteur d'un

projet ou d'entreprise en création. Dans ce contrat, l'entrepreneur apporte son expertise,

son travail et son savoir-faire. L'institution financière islamique (IFI) apporte le

financement nécessaire a réalisation de l'opération. e contrat s’app ie s r e

principe de partages des pertes et profits (3P), qui considère que les IFIs devraient

d’a antage partager e risq e des in estissements a ec es entreprises a ie de e

transférer. Plusieurs chercheurs (Hasan 1985, Bakhtiar et al. 2010)16

ont démontré que

ce système est p s j ste q ’ n système basé s r es ta x d’intérêt, et a ssi p s

rentab e po r es IFIs ong terme. I n’en deme re pas moins, q e es IFIs sont été

très réticentes proposer ce mode de financement e rs c ients. D’après (Dar &

Presley, 2000), moins de 20% des activités des IFIs sont dans le cadre de contrats en

moudaraba ou moucharaka, et La Banque Islamique de Développement utilise très

15 Coran , sourate Al-bakara : verset 282-283

16 Les cahiers de la Finance Islamique - Hors série 2015

Page 20: Exposé sous le thème : «Evolution des produits islamiques

«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

Page 20

rarement ces mécanismes. Selon The International Association of Islamic Bankers,

Une grande majorité des banq es is amiq es s’app ient exc si ement s r es

mécanismes de dettes dans leurs produits de financement. .

1-Définition de La Moudaraba

La moudaraba est un partenariat limité dans e temps entre n entreprene r et

n in estisse r, dans eq e ’in estisse r (Rab e Ma ) s engage financer e projet de

’entreprene r (Mo darib). En contrepartie, entreprene r doit ass rer a gestion d

projet, et la rémunération des deux parties est fondée sur une c é de répartition fixée au

préalable sous forme de pourcentage des bénéfices du projet. Les pertes éventuelles

doivent être supportées par le seul bailleur de capitaux.

A jo rd h i, a mo daraba pe t s app iq er di erses activités économiques et

avec la moucharaka, elles représentent les techniques les plus fidèles 'esprit de

partenariat entre le capital et le travail tel que pr né par l'Islam. Elle est considérée

comme la technique essentielle du financement islamique pour le développement de

’économie.

2-Les composantes d’un contrat moudaraba

La moudaraba est un partenariat entre le capital et le travail dans un horizon de

temps, avec une répartition des pertes et profits déterminée.

a. Le capital :

Le capital est apporté exc si ement par ’in estisse r. I pe t s’avérer que

’entreprene r e i e in estir dans e projet, dans ce cas i est considéré comme n

in estisse r ha te r de sa contrib tion, mais conserve pleinement son statut

d’entreprene r.

Le capital apporté par ’in estisse r deme re a propriété de ce dernier, il ne peut être

garanti par ’entreprene r, ni considéré comme une créance sur ce dernier. Il pourra

être ibéré progressi ement se on es besoins de ’entreprene r.

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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Le montant du capital investi doit être en numéraire, connu, déterminé et

disponible au début du contrat.

b. Le travail :

Ba (1993)17

a rés mé es conditions q e doit respecter ’acti ité financée par

moudaraba comme suit :

L’in estissement est orienté ers a prod ction de biens et services qui

répondent des besoins sains.

Le produit doit être licite.

Toutes les phases de production de ce bien (financement, industrialisation,

achat, vente) doivent être licites.

Tous les facteurs de production (salaires, système de travail, etc.) doivent être

conformes ce q i est icite.

Les dépenses de ’entreprene r pe ent être prélevées sur le capital de la

moudaraba.

c. L’horizon de temps :

Le contrat de moudaraba doit être imité dans e temps po r es hanafites et es

hanbalites. ependant, po r es ma ikites et chafiites, a imitation dans e temps est

ne ca se d’ann ation d contrat de mo daraba. hac ne des de x parties pe t

disso dre e partenariat sa con enance.

Se on es standards de charia de ’Acco nting and A diting Organization for

Islamic Financial Institutions(AAOIFI)18

, il est possible de mettre un terme au contrat

dans quatre cas, le premier consiste en le désistement d’ ne des parties en accord a ec

’a tre partie. Le deuxième cas est que le projet du contrat souffre de lourdes pertes, le

troisième cas est la fin de la période négociée, et le quatrième consiste en le décès de

’entreprene r.

17 Les cahiers de la Finance Islamique hors série 2015 - IFSO

18 Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions, aaoifi.com.

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

Page 22

d. La répartition des pertes et profits :

Les pertes en capita incombent a se bai e r de fonds, ’entreprene r n’est

ten responsab e des pertes q ’en cas de fa te a érée. Po r se prém nir contre ce

risq e, ’in estisse r pe t, a déb t d contrat, exiger des garanties de la part de

’entreprene r.

Les profits sont distrib és après rembo rsement d capita ’in estisse r,

se on ne c é de répartition déterminée a déb t de ’opération.

3- La moudaraba comme outil de financement

a. Le montage théorique

Le cas c assiq e de a rencontre d’ n entreprene r riche d’ n sa oir-faire mais

pa re en capita x et, ’in erse, d’ n in estisse r a recherche d’ n projet

entreprene ria dans eq e i ne so haite pas s’imp iq er a trement q e

financièrement, trouve son écho dans le montage de la moudaraba:

Soient :

K le capital investi dans le projet.

P le profit o perte d projet, R P sa a e r a iq idation

a part des profits d e ’in estisse r, 1- ce e de ’entreprene r en cas de profit

(P>0). La rémunération de ’in estisse r (F) s’écrit donc :

Sa richesse a fin d projet s’écrit :

La rémunération de ’entreprene r (E) est : Sa richesse a fin d projet s’écrit :

19

Prenons e cas d’ ne entreprise q i so haite financer n projet de 100 mi ions

d’e ros par ’intermédiaire d’ n contrat de mo daraba s r n horizon d’ ne année.

L’entreprise négocie avec un financier les conditions suivantes :

19 www.ifso-asso.com/wp-content/uploads/2013/06/Les-Cahiers-de-la-FI-HS-2015.pdf

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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Cas n°

1:

Financement tota d projet ha te r de 100 mi ions d’e ros Répartition des

profits : 70% po r e financier et 30% po r ’entreprise.

Cas n°2:

Apport de 10 millions d’e ros

Financement ha te r de 90 mi ions d’e ros

No s restons dans e cadre d’ ne Mo daraba entre ’ensemb e financier et

entreprene r d’ n coté , et ’entreprene r de ’a tre.

Répartition des profits : 70% po r e financier et 30% po r ’entreprise.

On envisage trois scenario économiques équiprobables (33%) :

1. Scenario favorable : 40% de rendement sur le projet

2. Scenario médian : 20% de rendement sur le projet

3. Scenario défavorable : -20% de rendement sur le projet

Cas n°

1: 20

Scenario Profits/Pertes Financier Entrepreneur

1 40% 28% 12%

2 20% 14% 6%

3 -20% -20% 0%

Moyenne 13.3% 7.33% 6%

-type 31% 25% 6%

L’entreprene r reçoit n rendement re atif son tra ai si e projet est

profitable, mais il ne subit aucune perte financière dans le scenario défavorable.

Casn

2:

La part d financier dans e capita est : 90%, ce e de ’entrepreneur est de

10%.

Profits/Pertes Financier Entrepreneur

20 www.ifso-asso.com/wp-content/uploads/2013/06/Les-Cahiers-de-la-FI-HS-2015.pdf

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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1 40% 25.2% 14.8%

2 20% 12.6% 7.4%

3 -20% -18% -2%

Moyenne 13.3% 6.6% 6.6%

-type 31% 22.2% 8.4%

L’entreprene r reçoit n rendement re atif son tra ai , ainsi q e

proportionne ement sa participation a capita , si le projet est profitable. Si le projet

est perdant, il en subit les conséquences ha te r de sa participation a capita .

Remarques:

Il est intéressant de constater que dans le premier cas, ’entreprene r reçoit en

moyenne 6 mi ions d’e ros en contrepartie de son tra ai , n’ayant pas engagé de

capital : il a donc un ROE (rendement sur fonds propres) infini. Dans le deuxième cas,

son ROE est égal 66%, comparé ce i d financier qui est égal 7.3% dans les

deux cas. La moudaraba présente donc un effet de levier important pour

’entreprene r.

Le rapport entre le rendement moyen espèré et son écart-type du projet est de

0.43. Po r ’entreprene r, i est cependant égal 1 dans e premier cas, et 0.78 dans

le deuxième cas, en comparaison avec le financier pour lequel il est égal 0.29 dans

les deux cas. Ces chiffres indiquent que ma gré le fait que le rendement du financier

est supérieur ce i de ’entreprene r, ce rendement aj sté d risq e endossé n’en

demeure pas moins inferieur ce i de ’entreprene r. L’in estisse r prend p s de

risq e financier q e ’entreprene r, c’est po r ce a q e sa rémunération est supérieure,

conformément au principe de la rémunération du risque pr né par es concepts de a

finance is amiq e. I est noter q e a mes re de risq e considéré est purement

financière, e e ne tient pas compte d’ n a tre risq e q e s pporte ’entreprene r,

savoir le risque de réputation.

b. L’expérience bancaire

Les banques, par leur intermédiation financière, permettent de financer une

large partie du développement économique. Par leur rôle, elles permettent de financer

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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’économie en utilisant les dépôts et ’épargne de leurs clients. Les banques

conventionnelles privilégient les crédits intérêt po r financer es projets, co rt,

moyen o ong terme. Des crédits capita et rendement garantis.

Les banq es is amiq es q ant e es, ne disposent pas de pareil outil, compte

ten de a prohibition de ’intérêt en Islam. Elles font donc appe d’a tres prod its

conformes a charia, te s q e a mo rabaha, ijara, mo daraba et mo charaka. Les

de x premiers ont n profi de risq e et de rendement simi aire po r e premier a

crédit intérêt, et po r e second a ocation ong e d rée, i s sont considérés comme

des instr ments de dette. Les de x derniers prod its q ant e x, rentrent dans la

famille des produits de partage des risques et profits, ou produits participatifs.

Les banques islamiques déploient le principe de la moudaraba dans différents

types de prod its d’épargne pour les clients, ainsi que dans les contrats de financement

de projets.

b.1. Les profit-sharing investment account : PSIA

es comptes d’in estissement sont destinés mobi iser ’épargne court et

moyen terme des c ients de a banq e, po r financer ’ensemb e des activités et des

investissements de cette dernière, on es appe e a ssi es comptes d’in estissement

non affectés. e x sont des comptes terme a ec comme ariab e a c é de répartition

des profits q i s’aj ste se on a mat rité du compte.

Le client est considèré comme Rab el Mal, et la banque le moudarib.

b.2. Les investment accounts

Dans ces comptes, la banque utilise les dépôts de ses clients pour financer les

projets des entrepreneurs. Ce sont des montages tripartites : les entrepreneurs, les

clients et la banque.

Les profits ou les pertes seront partagés selon le principe de la moudaraba avec une c é

de répartition déterminée. Les clients seront considérés comme les investisseurs. La

banque divisera ce schéma en deux étapes : (1) Clients-Banque et (2) Banque-

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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Entrepreneurs. Dans la première étape, la banque est le Moudarib, et dans la seconde

elle est Rab el Mal.

Dans ce type de compte, la banque se comporte comme n intermédiaire

financier.

b.3. Le financement de projet

La banque utilise le principe de moudaraba pour le financement de projets, en

actant comme n partenaire dormant, bai e r de fonds. L’entreprene r est

intégralement responsable du projet. De par e risq e porté par a banq e dans ce type

de financement, ni e capita ni e rendement n’étant garanti, les banques islamiques se

trouvent très réticentes offrir ce type de financement a x apporte rs de projet, surtout

sur trois segments :

Les projets ong terme : Les banques ne participent pas aux financements des

projets de long terme sur le principe de la moudaraba. La raison principale est que

cette approche, qui mobiliserait les fonds propres de la banque, représente des risques

financiers pour la banque. Cette dernière pourrait minimiser ces risques en

développant une expertise pour la sélection et le suivi des projets. Expertise considérée

trop coûteuse pour la banque. Les exigences règlementaires q i ob igeraient es

banq es immobi iser une partie des fonds propres pour couvrir les risques de ces

projets sont aussi un frein au développement de ce moyen de financement. L’a tre

raison un peu plus évidente est la mobilisation des fonds pour un horizon très long, et

que les rendements prennent a tant de temps se réaliser, rendant la rémunération de

clients de la banque investis dans les PSIA ainsi que celle des actionnaires très

difficile.

Les micro-entreprises: Le coût de gestion des financements de ces

micro-entreprises est prohibitif comparé a rendement espéré .

La trésorerie : e montage de mo daraba n’est pas adéquat au

financement court terme de la trésorerie d’ ne entreprise, e paiement

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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des salaires ou les besoins de dépenses courantes ne constituent pas

des projets rémunérateurs.

b.4. La moudaraba : un produit hybride21

La moudaraba, de par ses caractéristiques expliquées plus haut, ne relèverait ni

n’est considérée d’ n in estissement en actions part entière, ni d’ ne créance due,

mais plutôt a frontière des deux.

En effet, d’ ne part, po r e mo darib, e financement q ’i reçoit de rab el mal,

est considèré comme un investissement en capital dans le projet pour quatre raisons :

1. A c n rendement fixe garanti n’est associé cet in estissement

2. Le rendement est ne partie des profits d projet, to t comme n di idende,

i n’est ersé q e si e projet génère des profits.

3. Le financier ne peut exiger de recevoir un rendement ou son capital investi

en cas de perte.

4. omme po r ’a gmentation de capita , e financement par la moudaraba

n’a gmente pas e e ier financier de ’entreprise, a contraire des titres de

dettes.

D’a tre part, a mo daraba ressemb e n titre de dette s r de x points :

1. Le capita reste d a financier même si e montant rembo rser n’est pas

garanti.

2. Comme pour la dette, le contrat de moudaraba a une mat rité au terme de

aq e e ’arrangement est disso t.

Ainsi, contrairement 'investissement en capital qui représente une créance

illimitée et perpétuelle s r ’entreprise, a mo daraba, ma gré ses caractéristiques

simi aires n in estissement en capita , est un contrat avec une durée déterminée,

dont seul le capital et non la propriété de ’entreprise est d a financier a fin d

21 Heindrich, J.B.(1987). ’’Les principaux contrats de financement utilisées par les banques islamiques’’, in La revue banque, n°478, Paris.

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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contrat, tout comme la dette. La moudaraba ne peut donc pas être une créance de dette

ni une participation au capital, mais reste donc un produit hybride

3- Les problématiques de la moudaraba 22

Le contrat de moudaraba, de par sa construction et ses caractéristiques, présente

de nombreux défis pour e financier. N’étant pas ne participation a capita part

entière, e financier ne jo it d’a c n po oir décisionnel dans la gestion des projets,

qui pourrait modifier sensiblement le revenu espèré des projets. Et d’a tre part, e

financier n’est pas n créancier de ’entrepreneur et ne pourra pas exiger un

remboursement des montants investis en cas de perte. Comme nous allons le voir dans

ce chapitre, la moudaraba présente donc plusieurs problématiques déj traitées dans la

littérature, sa oir a théorie d’agence dans a re ation entre ’actionnaire et e

gestionnaire, ainsi que le problème de la sélection ad erse ié a financement des

projets.

3-1 Le problème d’agence

Dans une structure de financement par participation au capital financement par

participation au capital d’ ne entreprise, e problème d’agence découle de la

di ergence entre es gestionnaires de ’entreprise et es in estisse rs détenteurs de

celle-ci. hac ne des de x parties prenantes a ne fonction d’ ti ité différente es

premiers cherchent maximiser leurs bénéfices au détriment de a a e r et d re en

de ’entreprise q e cherchent maximiser es seconds. Les bénéfices des gestionnaires

peuvent se traduire dans les salaires, les parachutes dorés, les bonus, ou dans

’in estissement dans des projets fort rendement co rt terme mais préjudiciable a

a e r de ’entreprise ong terme.

Quant aux structures de financement par la dette, le problème d’agence émerge

en deux formes, la première consiste dans le fait que, dans une entreprise, la

rémunération des détenteurs de parts de capital est résiduelle ce e des créanciers,

détenteur d’ ne ob igation fixe s r es actifs de ’entreprise. Les actionnaires tendront

22 Imad Benlahmar , Mémoire sous le thème : La finance islamique face à la crise, INSEEC Master 2010

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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endetter sensib ement ’entreprise po r a gmenter e rendement de leur fonds

propres sur les projets. Si les projets sont profitables, les profits des actionnaires seront

plus importants que le rendement des créanciers, or si les projets sont déficitaires, a

perte des actionnaires se imite e rs fonds propres argement inferieurs a perte des

créanciers. D’o a seconde forme d problème d’agence po r e financement par a

dette, appelée ’a éa mora , q i po sse es actionnaires sélectionner es projets ha t

risq e et ha t rendement et de es financer en grande partie par la dette.

De son coté , la moudaraba et les restrictions associées ’inter ention de rab e

maa dans a gestion d projet, pe ent cond ire ’émergence de la problématique

d’agence so s es formes précitées, ainsi q e so s d’a tres formes.

Dans ne mo daraba, rab e maa est, par exemp e, dans ’incapacité (du point

de vue de la charia) de procéder des contrôles internes ex-ante pour réduire e risq e

ié a x bénéfices des gestionnaires, pratique répandue au sein des sociétés en actions.

D’a tre part, a mo daraba présente n a tre risq e maje r, sa oir ’a ocation

des profits entre projets. Dans e cas d’ ne entreprise q i se finance par mo daraba

pour la réalisation d’ n projet spécifiques, il lui serait favorable, v q ’ ne part des

bénéfices du projet seront accordés a financier, d’incomber ce projet des coûts

supplémentaires qui le rendraient déficitaire au bénéfice d’ ne a tre str ct re de

’entreprise. Le financier ne sera donc pas rém nèré et les bénéfices du projet auront

été détournés a sein de ’entreprise. Risq e q i ne se présente pas pour un

financement par participation a capita , p isq e ’actionnaire reçoit une rémunération

sur la tota ité des actifs de ’entreprise.

3-2 La sélection adverse 23

Dans une relation financier-entrepreneur, le risque de la sélection adverse

émerge q and ’entreprene r détient des informations privilégiées q ’i ne partage pas

a ec e financier a moment de ’élaboration d contrat. On par e de ’asymétrie

d’information privilégiant ’entreprene r is- -vis du financier. Ce problème concerne

23 Idem

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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le financement par participation au capital, par la dette ainsi que le financement par la

mo daraba. Le risq e enco r par e rab e maa en cas d’asymétrie d’information est

plus important que e risq e d’ n créancier o d’ n actionnaire.

Le financier peut se prémunir contre ce risq e en s’app yant s r es moyens

utilisés notamment par es fonds d’in estissement de capita risq e, sa oir :

La sélection stricte des projets : un screening du projet, ’étude de faisabi ité et de

rentabi ité approfondie permettront de réduire ’asymétrie d’information.

L’étude de ’historiq e de ’entreprene r et de sa réputation permettra au

financier de mie x ana yser ’information liée au projet.

3-3 Le risque de perte 24

omme exp iq é p s ha t, dans un contrat de moudaraba, les pertes financières

incombent au seul financier du projet. Il ne peut se prémunir contre ces pertes en

exigeant des garanties sur le capital ou sur le rendement, contrairement au cas de

financement par la dette.

D’ ne a tre part, a co rs de a ie d projet, e financier dans ne mo daraba,

ne peut intervenir dans la gestion du projet, que ce soit dans la gestion quotidienne ou

les décisions stratégiques. Le moudarib est seul maître des décisions au cours de la vie

d projet. Le financier est sans a c n reco rs en cas de baisse de a a e r de son

in estissement, contrairement ’actionnaire q i pe t inter enir et changer e

gestionnaire en cas de désaccord ou de perte. Le contrat de moudaraba présente donc

plus de risq e de perte po r e financier q e ne pe t ’être un financement en actions

ou par la dette.

3-4 Perspectives pour la moudaraba

24 Idem

Page 31: Exposé sous le thème : «Evolution des produits islamiques

«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

Page 31

Plusieurs chercheurs en finance islamique se sont penchés sur le sujet de la

moudaraba pour tenter de résoudre ou de diminuer ses problématiques re ati es a

théorie d’agence, a sélection ad erse et ’asymétrie d’information, q i rendent,

comme on ’a précédemment, sa pratique difficile dans le domaine bancaire.

Quelques chercheurs (Khan, 1985 ; Sarker, 1989) avancent comme argument

que le problème d’honnêteté de ’entreprene r dépend de la c é de répartition des

profits. Selon eux, il existe un ratio de répartition q i po sserait ’entreprene r agir

honnêtement. Sarker(1989) a proposé de rémunérer ’honnêteté de ’entreprene r par

le biais de plusieurs mécanismes :

Le transfert de parts du projet

Octroi de rémunération exceptionnelle sur la performance (bonus) en

part du projet

Provisions sur les profits dépendant de la déclaration des profits

P an po r inciter ’entreprene r détenir ses parts du projet

D’après Sarker, ces mes res incitati es contrib eront dimin er e risq e

d’agence. En effet, n entreprene r détenteur d’ ne part d projet, sera p s moti é et

sera moins enc in faire de fa sses déclarations des profits du projet.

Cependant, ces mesures plus incitatives que coécrives ou préventives. Le risque de

sélection adverse demeure donc présent.

De son coté , Bacha (1997) a proposé n montage financier a ternatif q i

s’app ierait s r a mo daraba, a ec des arrangements entre e financier et

’entreprene r. ette s ggestion imp iq erait q e ’entreprene r rembo rse e capita

a financier so s forme de parts de son entreprise en cas de perte s r e projet

concerné par a mo daraba. Cette solution réduit le risq e d’agence ainsi q e e risq e

de perte d financier, et po sserait ’entreprene r et e financier être plus vigilant

dans e rs in estissements. ependant, e e ne pe t s’app iq er q e si e mo darib est

une entreprise avec des actions. Ce montage n’évite pas le risque de sélection adverse

mais propose une solution ex-post. D’ n a tre coté , la diminution du risque de perte

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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n’est pas évidente, p isq e es parts de ’entreprise pe ent s bir ne grande

dévaluation en cas de perte sur le projet.

La contrib tion de ’entreprene r dans e capita d projet et ’exigence d’ ne

garantie, po rraient se on arim (2000) réso dre e prob ème de a sé ection ad erse.

ette so tion est inopérante dans e cas d’ ne mo daraba p isq e, aucune garantie de

rendement ne pe t être exigée dans ne mo daraba, et q e a garantie de capita ne

pe t agir q ’en cas de fa te a érée de ’entreprene r. Les ét des s r es banq es

con entionne es ne pro ent pas non p s, q e a garantie soit n mécanisme efficace

po r se co rir contre e risq e d’agence.

Shaikh (2011)25 considère q e e risq e de sé ection ad erse réside dans a

disparité des rendements entre e financier et ’entreprene r en cas de perte d projet.

Dans un contrat de moudaraba, pour inciter un financier prendre p s de risq e, sa

part des profits de ra être importante. Or, a ec n ratio p s fa orab e a financier, a

moti ation de ’entreprene r a ra tendance dimin er, en partic ier s’i ne s bit pas

de risq e financier, o si d’a tres projets i ass re ne rém nération.

De e r c té, (Jo aber, Mehri 2011) considèrent q e e ratio de répartition des

profits pe t être considéré comme ne mes re de screening des projets po r baisser e

risq e de sé ection ad erse, et q ’ n ratio é e é pe t a gmenter a probabi ité de

’émergence de ce prob ème.

Section 3 : Mourabaha.

1. DEFINITION

La mourabaha fait partie des contrats de financement proposés par la finance

islamique. Pour comprendre cette opération particulière, il est indispensable de donner

25 Elmehdi MAJIDI, Thèse pour le Doctorat en Sciences Economiques sous le thème : La finance islamique et la croissance

économique : Quelles interactions dans les pays de MENA ?- Université de Pau et des Pays de l’Adour 2016

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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une définition simple et claire. La définition retenue est celle figurant dans les

standards de ’AAOIFI se on aq e e a mo rabaha est « [...] a ente d’ n bien po r

n prix éga a prix d’achat a ec ne marge définie et appro ée par les parties. Cette

marge de profit peut être un pourcentage du prix de vente ou un montant fixe »

L’origina ité de a mo rabaha réside dans a combinaison ob igatoire d prix

d’acq isition initia e et d’ ne marge bénéficiaire. es de x é éments intrinsèq es a

mo rabaha représentent « e prix de re ente q i pe t être acq itté a comptant o

éche onné. es de x é éments (connaissance par acq ére r d prix d acq isition

initia , et intégration d ne marge bénéficiaire) permettent de la disting er d a tres

contrats de ente ». ette opération est fondée s r e principe de a ente

tempérament, ti isé en finance is amiq e.

L’ét de de a mo rabaha est nécessaire dans a mes re o e e représente ’o ti

de financement islamiq e e p s ti isé ’he re act e e. ette s r ti isation par es

étab issements financiers is amiq es cond it iné itab ement accroitre a pop arité

de a mo rabaha. L’endettement massif des consommate rs par e reco rs a crédit

intérêt con entionne marq ait e besoin rgent d’offrir ne a ternati e p s éthiq e.

Po r certains, cette a ternati e tro e gr ce dans a mo rabaha, mais po r d’a tres

cette dernière n’est q ’ ne a tre forme de crédit intérêt dég isé.

To t ’intérêt de cet artic e réside dans ’ana yse pratiq e de ’ ti isation de a

mo rabaha par es étab issements financiers is amiq es. En effet, très so ent, a

pratiq e ne s it pas a théorie, ce qui permet de mettre en exergue des limites

inconn es q e ’aspect théoriq e n’é oq e pas. L’obser ation d marché bancaire en

matière d’opérations de mo rabaha met nécessairement en a ant des é éments

critiq ab es, q i amènent s’interroger s r es é ent e es contro erses engendrées par

ceux-ci. Ici, le b t est de disc ter a égitimité de a mo rabaha a regard des so rces

re igie ses de ’Is am, et d’apporter ne ision critiq e s r e terrain d droit et de a

finance.

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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To t d’abord, i est important de rappe er es principes s r esq e s repose a

mo rabaha en tant q ’instr ment de financement is amiq e (I). Ens ite, i est ti e de

oir comment es étab issements financiers is amiq es mettent en p ace ce type de

transaction (II). Enfin, i est indispensab e de finir notre ét de en approfondissant es

points es p s contro ersés (III).

2. La mourabaha : un instrument de financement

islamique

tant n o ti de financement is amiq e, i semb e pertinent po r commencer

d’én mérer es principa x fondements re igie x s r esq e s a mo rabaha repose .

E e pe t re êtir différentes formes, mais dans to s es cas e e deme re n contrat

basé s r ne ogiq e d’échange commercia .Par ai e rs, a mo rabaha doit remp ir n

certain nombre de conditions po r être a ide d’ n point de e de a Charia .

Pe importe e type de mo rabaha, ce i-ci entre p s généra ement dans a

catégorie des o qo d a -mo ’ awadat a trement dit es contrats fondés s r ne

ogiq e d’ échange commercia . La finance is amiq e reconna t de x a tres grandes

logiq es contract e es : es o q o d a -shirkat fondés s r ne ogiq e de partage

(mo daraba, mo sharaka) et es o q o d a -tabaro ’at fondés s r ne ogiq e de

bienfaisance (waqf, qard hassan, takaful, zakat).

Les o qo d a -mo ’awadat se di isent en de x grandes catégories : i y a

d’abord « es entes a ec négociation d prix, mo sawama, sans référence exp icite a

co t de re ient de ’é ément end » et es bai a -amana a x co rs desq e s e

ende r a ’ob igation de déc arer e co t de re ient de ce q ’i end. Les bai a -amana

se s bdi isent en trois so s-catégories : a ente taw iyah a prix d’achat sans profit ni

perte et a comptant a ente wadhi’a perte et a ente mo rabaha q i no s

intéresse p s partic ièrement.

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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Le contrat de mo rabaha représente donc i se ne so s-catégorie. Po r

être icite a regard d droit m s man des affaires, il doit remplir un ensemble de

conditions de fond et de forme.

a. Les conditions de a idit ’a ne de a haria

Po r q ’ n contrat de mo rabaha soit déc aré conforme a x prescriptions de a

haria, i doit nécessairement remp ir n certain nombre de conditions re ati es a

nat re et ’existence d bien objet d contrat, a prix d’acq isition et a marge, et

aux parties notamment.

Le bien objet d contrat, q ’i soit me b e o imme b e, doit être défini et

connu par les parties, avoir une valeur car les choses dites hors commerce du point de

e d droit m s man, ne pe ent pas faire ’objet d’ n contrat de mo rabaha. I doit

éga ement respecter es préceptes, c’est- -dire es ob igations et interdictions, imposés

par a haria (inexistence de ien q e conq e a ec des acti ités j gées i icites par a

loi islamique: jeux de hasard, alcool, porc,...).

Au moment de a conc sion d contrat, ’existence d bien objet de a

transaction doit être certaine. En effet, si son existence aissait p ace a do te, ce a

serait synonyme d’incertit de et d’a éa dans ’existence même d contrat et entrerait

donc dans le champ d gharar. Le gharar étant prohibé par a finance is amiq e, ce a

signifierait q e e contrat de mo rabaha serait a ors contraire a haria et donc i éga

p isq e es opérations iées n é ènement f t r et incertain ne sa raient être

va idées.

A ant a conc sion définiti e d contrat et e transfert de propriété d bien,

’achete r fina doit ob igatoirement a oir connaissance d prix d’acq isition initia d

bien mais éga ement d montant de a marge bénéficiaire. Cette marge pe t prendre a

forme d’ ne « [...] somme fixe o n po rcentage d prix d’acq isition o ne

form e indexée q i permet de ca c er a marge a moment de a conc sion d

contrat de Murabaha ; [...] ».

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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Le ca c de a marge bénéficiaire est différent se on e co rant j ridiq e. Po r

’éco e hanafite, e co t de re ient eng obe to s es frais s pp émentaires en p s d

co t initia . En re anche, po r ’éco e ma ikite, se s es co ts de transport et de

transformation sont pris en compte. En effet, es co ts insignifiants q e e c ient

po rrait prendre sa charge, ne sa raient être pris en compte dans e ca c d co t de

revient.

Le ende r et e c ient doi ent être de x personnes physiq es o mora es

distinctes. En effet, si le vendeur et e c ient sont ne se e et même personne o entité

j ridiq e, ’opération de mo rabaha sera a tomatiq ement contraire a x dispositions

de a haria p isq e cette dernière prohibe es sit ations imp iq ant de x entes en

ne, en ert d’ n hadith d Prophète.

Dans e cas de a mo rabaha bancaire, q i est ne opération tripartite, i fa t

nécessairement n do b e transfert s ccessif de propriété d bien end . Le premier

transfert de propriété se fait entre e ende r et e financier, alors q e e second est e

fr it de a re ation contract e e entre e financier et e c ient. Ainsi, e financier doit

être e propriétaire d bien objet de ’opération a ant de e céder définiti ement a

c ient. e a est d’ai e rs confirmé par n hadith q i énonce c airement e principe

s i ant : « ne endez pas ce q e o s ne possédez pas ».

La mo rabaha bancaire, a ssi appe ée mo rabaha a ec ordre d’achat, est très

pop aire a près des étab issements financiers is amiq es. En effet, reco rir a

mo rabaha constit e de manière é idente e principa fonds de commerce des banq es

is amiq es q i réa isent des profits é e és gr ce a marge bénéficiaire.

b. L’ ti isation de a mo rabaha bancaire par es banq es

islamiques

I est nécessaire de montrer e process s d’ ti isation de a mo rabaha bancaire

par es banq es is amiq es, a ec ’aide notamment d’ n schéma opérationne . E e

présente différents a antages a fois po r es banq es is amiq es et po r es c ients

souscripteurs,

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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malgré ne certaine inéga ité . L’a antage principa réside dans ’idée q e a

mo rabaha semb e être ne a ternati e s ffisante a crédit intérêt con entionne en

raison de ses nombre ses différences .

a. Le process s d’ ti isation par es banques islamiques

La mise en re concrète d’ n contrat de mo rabaha bancaire doit s i re des

étapes c aires. En effet, es banq es is amiq es s i ent e process s s i ant dans e b t

de respecter et d’exéc ter efficacement e contrat signé.

Dans un premier temps, e c ient « donne r d’ordre d’achat » choisit e bien, et

so met ne demande de financement ’instit tion financière is amiq e.

Dans n second temps, a demande est ét diée par ’instit tion financière

islamique, qui consiste principa ement ana yser a so abi ité d c ient et donner

ne tarification précise de a transaction.

La troisième étape exige q e es parties se soient définiti ement mises d’accord

s r ’ensemb e des termes de a con ention. Si te est e cas, ’instit tion financière

is amiq e se porte acq ére r d bien et e cède a c ient a prix d’acq isition initia

majoré d’ ne marge bénéficiaire.

Enfin, ’exéc tion d contrat doit être réa isée j sq ’ son terme. Autrement dit,

e c ient doit s’acq itter d prix tota con en a ec a banq e is amiq e se on es

moda ités et es échéances fixées. Le schéma ci-desso s synthétise e déro ement

d’ ne opération de mo rabaha bancaire, q i présente des a antages po r to tes es

parties. Cependant ces a antages ne sont pas de nat re éga e.

3. Des avantages inégaux pour les banques islamiques et les clients

La mo rabaha a ec ordre d’achat est n prod it financier q i essaie de

répondre a x besoins de to s es acte rs potentie ement concernés même si dans es

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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faits e e offre p s d’a antages a x banq es is amiq es (1) q ’a x c ients

souscripteurs .

a. Les avantages pour les banques islamiques

To t d’abord, a mo rabaha a ec ordre d’achat est censée représenter ne

so tion a ternati e a crédit intérêt con entionne . E e permet a ors a x banq es de

iser ne c ientè e p s arge po ant être intéressée par des offres ne contenant pas

d’intérêt.

Ensuite, la mourabaha est un moyen pour les banques de limiter au maximum

les risques iés a bien end p isq e a conc sion fina e d contrat marq e e

moment o a propriété d bien est définiti ement transférée a c ient, ainsi q e es

risq es afférents. Le c ient est a ors responsab e par sa gestion des conséq ences

futures q i pe ent s r enir dans a mes re o ’étab issement financier, n’étant p s

propriétaire, se décharge de to te responsabi ité.

Enfin, e dernier a antage est e p s important étant donné q ’i est d’ordre

financier. La mo rabaha représente ne techniq e de financement efficace moindre

co t car e e permet de réa iser des profits considérab es to t en imitant es risq es.

De ce fait, e rendement est p s é e é q e dans n financement participatif o n

crédit c assiq e intérêt p isq e a marge bénéficiaire est mod ab e a ha sse

s rto t en ’absence de conc rrence.

b. Les avantages pour les clients souscripteurs

D point de e d’ n c ient potentie , e premier ato t de a mo rabaha est

q ’e e constit e n pa iatif a crédit c assiq e intérêt. A jo rd’h i, de nombre ses

personnes recherchent des financements répondant e rs croyances re igie ses, o

a ors des impératifs éthiq es. Dans cette optiq e, i s décident de s’orienter ers des

nouveaux produits financiers inno ants q i sont e fr it des no e es finances très en

og e basées s r a mora e, ’éthiq e, et/ou la religion notamment.

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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La mo rabaha est, en principe, n financement is amiq e permettant de

répondre n besoin socia primaire et ni erse : ’accès a propriété. et arg ment

pe t ser ir exp iq er a forte pop arité et ’ ti isation massi e de a mo rabaha dans

le milieu bancaire et financier islamique.

Lorsq ’on compare es a antages entre es banq es is amiq es et es c ients

so scripte rs, on obser e d’abord ne inéga ité en fa e r des acte rs financiers q i

semb ent être es grands gagnants. P is, on remarq e éga ement n point comm n : e

post at se on eq e a mo rabaha représente ne offre a ternati e crédib e a crédit

intérêt con entionne . En conséq ence, i para t nécessaire de comparer es différences

majeures entre ces deux financements.

c.

Ana yser es différences entre a mo rabaha a ec ordre d’achat et e crédit

intérêt con entionne est n moyen pertinent de sa oir si a mo rabaha te e q ’e e est

pratiq ée par es banq es is amiq es, pe t rée ement être ne a ternati e crédib e et

solide. Les divergences concernent principa ement a nat re de ’engagement, ’objet

de ’opération, a rém nération de ’étab issement financier, et es péna ités en cas de

retard ou de non-paiement.

La première différence est re ati e a nat re de ’engagement. Dans e crédit

c assiq e, i s’agit d’ ne ogiq e de financement a to r d’ ne re ation créancière

imp iq ant n débite r et n créancier ( a banq e octroie n financement a c ient). En

re anche, dans a mo rabaha a ec ordre d’achat, a transaction est basée s r ne

ogiq e de commerce et de financement (re ation commercia e et financière) et e e est

ancrée dans ’économie rée e.

L’objet de ’opération constit e a de xième différence maje re. Le crédit

intérêt est ne simp e mise disposition de fonds. I fait donc inter enir ne créance

dont a rém nération est préa ab ement con en e, d’o ’importance des garanties de

rembo rsement po r a banq e q i n’est pas d to t intéressée par a nat re d projet

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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mais simp ement par a so abi ité d c ient et sa capacité rembo rser a somme

prêtée majorée d’ n ta x d’intérêt. La mourabaha

pri i égie da antage ’objet de ’opération et son ti ité socio-économiq e, q i

pe ent être per s comme des é éments déterminants dans e process s de

financement. Po r certains, a mo rabaha ise enco rager et promo oir ’accession

a propriété.

Dans e cadre d crédit intérêt, a banq e est rém nérée en fonction d’ n ta x

d’intérêt fixé se on e montant prêté et ’échéancier mis en p ace, cette rém nération

dépend de ’éco ement d temps a trement dit i s’agit de riba prohibé par a finance

is amiq e. Dans e cadre de a mo rabaha, a rém nération de ’in estissement d

financier prend a forme d’ ne marge bénéficiaire préa ab ement comm niq ée dans

n so ci de transparence, et fixée comm nément par es parties s r a base d prix de

revient du bien vendu.

S r e p an financier et non-j ridiq e, a dernière distinction est primordia e car

elle est relati e a x péna ités o intérêts en cas de retard o de non-paiement terme.

La finance con entionne e est fa orab e a paiement d’intérêts de retard, q i s’ajo te

ogiq ement a dette en cas de retard o de non-paiement a ant ’échéance fina e. En

re anche, a finance is amiq e disting e de x sit ations. Dans a première sit ation, si

e non-paiement est a conséq ence directe d’ n cas manifeste de force maje re o

d’ ne diffic té fort ite (fai ite par exemp e), e débite r pe t obtenir n dé ai

gracie x comme e prescrit a haria. Dans a seconde sit ation, q i est e cas

contraire a première, e financier pe t intenter n reco rs j ridictionne et saisir a

j stice dans e b t de se oir restit er es fonds in estis en comp ément de a marge

bénéficiaire. La finance is amiq e interdit e ersement d’intérêts de retard déco ant

d non-paiement terme.

La mo rabaha a ec ordre d’achat et e crédit intérêt con entionne présentent

des différences notab es, comme ’i stre ci-desso s e tab ea récapit atif.

Page 41: Exposé sous le thème : «Evolution des produits islamiques

«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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Néanmoins, ces différences ne permettent pas de dissiper oire n ancer es

nombre ses interrogations et contro erses dont a mo rabaha fait ’objet.

3. La mouraba a un instrument contro erse

En dépit de sa pop arité q i i donne de nombre x partisans, a mo rabaha ne

fait pas ’ nanimité p isq ’i fa t con aincre es p s sceptiq es de ses bienfaits. ette

t che semb e diffici e réa iser d fait des nombre ses zones d’ombre s scitant des

interrogations répétées. ’est d’abord e montant de a marge bénéficiaire, qui fait

’objet de critiques incessantes . La s r ti isation de a mo rabaha par es banq es

is amiq es dans n b t p rement capita iste no rrit a ssi e débat p isq e certains

é oquent un « syndrome de la mourabaha » . Po r finir, e caractère j ridiq ement

et/o mora ement contraignant de a promesse d’achat dans a mo rabaha bancaire est

éga ement prob ématiq e .

a.

La marge bénéficiaire ne aisse pas indifférente p isq e certains a considèrent

comme d riba. En effet, es détracte rs de a mo rabaha émettent ’arg ment se on

eq e a marge bénéficiaire ne serait en réa ité q e de ’intérêt dég isé, donc a fortiori

a mo rabaha serait ne opération de crédit con entionne a ec intérêts. De nombre x

points créent e do te et nécessitent des éc aircissements.

Le montant de a marge bénéficiaire pratiq é par es banq es is amiq es est a

plupart du temps s périe r n ta x d’intérêt con entionne . Parfois, cette marge

atteint des sommets q i pe ent choq er d’ n point de e éthiq e, mora et h main.

La finance is amiq e étant en principe ne finance éthiq e, ce genre de pratiq e,

q a ifiée d’ s raire par certains, pe t n ire son image et diss ader a c ientè e

potentie e d’y reco rir.

En o tre, a méthode de ca c de a marge bénéficiaire di ise p isq e es ta x

con entionne s, te s q e e Libor o encore ’E ribor, ser ent de référence po r fixer

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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e montant de a marge. ertains y oient n rapprochement dangere x, po ant

pro oq er des conf sions et cond ire des racco rcis faci es.

Même si es financements is amiq es deme rent p s chers q e es

financements conventionnels, cette différence de rait rester raisonnab e afin de ne pas

margina iser certaines catégories de personnes et en fa oriser d’a tres mais a ssi

garder n semb ant d’éthiq e et de mora e. M. Mahmo d A. E -Gama , considère q e

cette différence de prix représente e « co t d’être m s man » (« the cost of being

Muslim ». Mais cette expression est réd ctrice dans a mes re o a mo rabaha, et a

fortiori a finance is amiq e, a po r ocation de s’adresser to t e monde sans

distinction de religion.

Les interrogations a to r de a marge bénéficiaire ne sont pas es se es

ento rant a mo rabaha p isq e des ét des ont a ssi été réa isées s r e phénomène de

la surutilisation de la mourabaha par les banques islamiques et son impact sur la

finance islamiq e. e phénomène est appe é e « syndrome de a mo rabaha ».

b. Le « syndrome de la mourabaha

L’expression « syndrome de a mo rabaha » est mettre a crédit de M. Tarik

M. o sef, q i tente d’exp iq er ’ ti isation massi e (et ab si e ?) de a mo rabaha

par es banq es is amiq es. I essaye de démontrer n ien de corré ation entre ce «

syndrome » et n phénomène p s arge to chant a finance is amiq e e e-même.

Se on ’a te r, es inte ect e s m s mans ont remarq é ne é o tion de a

finance is amiq e q i se rapproche de p s en p s de a finance con entionne e dans

a pratiq e, a ors q ’e e doit norma ement être g idée par des principes re igie x.

ette é o tion se ressent dans es instr ments financiers, qui doivent en principe

reposer s r a règ e de 3P dans n so ci d’éq ité et de partage, et é iter es dettes.

L’a te r estime q e es pre es indiq ent e contraire: ’essentie des opérations

bancaires ne sont pas fondées s r ’éq ité mais s r ’ ti isation de a mo rabaha, d’o

’expression « syndrome de a mo rabaha ».

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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L’a te r a ance ’idée q e a mo rabaha est n contrat proche des contrats

standards enco rageant a dette dans e système bancaire con entionne car e e crée

ne dette ’encontre d c ient so scripte r. La s r ti isation de a mo rabaha par es

banq es is amiq es est ne remise en ca se même d post at q i isait donner ne

a ternati e is amiq e crédib e a x financements con entionne s basés s r es intérêts.

Cette utilisation massi e par es banq es is amiq es d’ n instr ment proche des

crédits c assiq es intérêts pose a q estion p s arge d fonctionnement q asi-

identiq e entre es banq es is amiq es et es banq es con entionne es. Po r ’a te r,

e système financier is amiq e ne présente pas de différences a ec e système bancaire

con entionne , c’est po rq oi i est nécessaire de e repenser et e refa onner par n

examen systémiq e de a str ct re financière même. L’a te r commence son ét de par

le principe de go ernance d’entreprise et e r e déterminant de a oi, des institutions

et des politiques.

En p s des zones d’ombre re ati es a marge bénéficiaire et d « syndrome de

a mo rabaha », i y a éga ement des q estions concernant e caractère j ridiq ement

et/o mora ement contraignant de a promesse d’achat inhérente a contrat de

mourabaha.

c.

La promesse contraignante po r es de x parties a t contrat même si rien n’a

été signé entre e es, ce q i e t dire q e a banq e end ce q ’e e ne possède pas.

e a re ient donc endre ce q e ’on ne possède pas, ce q i est prohibé. To tefois,

es banq es is amiq es ne conc ent pas a ente a ant q ’e es n’achètent a

marchandise et même, dans certains cas comme es prod its a imentaires, a ant d’en

prendre possession.

La doctrine est di isée q ant a caractère j ridiq ement contraignant de a

promesse d’achat. ertains affirment q ’e e n’est pas ob igatoire. Mais es

dispositions coraniq es et prophétiq es posent n principe c air : a nécessité

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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d’honorer ses engagements. La promesse d’achat re êt de ce fait n caractère

moralement et religieusement contraignant.

D’ n point de e j ridiq e, ne promesse ni atéra e d’achat n’engage q e e

promettant. En re anche, a promesse syna agmatiq e a t ente orsq ’e e est

fondée s r n consentement réciproq e, en ert de ’artic e 1589 d ode ci i .

En généra , a banq e exige q e a promesse d’achat soit accompagnée d

versement d’ n acompte pro ant a bonne foi de ’engagement. et acompte pe t être

disc tab e d’ n point de e de a haria s rto t s’i compense ’intégra ité d risq e

q e a banq e prend en acq érant e bien.

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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OoCsulcnoC

La condamnation du riba par ’is am est abso e. ’est po rq oi est né e

mo ement de création des banq es is amiq es exer ant e rs acti ités en conformité

a ec a haria. De par e r conception phi osophiq e, es acti ités des banq es

is amiq es doi ent s’app yer s r es opérations de participation (mo sharaka,

mo daraba). Ma he re sement, a p part des banq es is amiq es sont principa ement

orientées ers es opérations de dette ( a mo rabaha en partic ier). ette orientation

est certainement d e a x diffic tés rencontrées par ces banq es. ertains prob èmes

sont des prob èmes de fond d’a tres d’ordre pratiq e.

La mo rabaha a probab ement de bea x jo rs de ant e e étant donné sa

rentabi ité é e ée, qui justifie sa surutilisation par les banques islamiques. Néanmoins,

ce a n’aidera pas dissiper es nombre x do tes ’ento rant : do tes q i to chent a

fois a égitimité re igie se de a mo rabaha mais éga ement certaines de ses

caractéristiq es propres ( a marge bénéficiaire notamment). A long terme, es

instit tions financières is amiq es doi ent s’efforcer de tro er des so tions

innovantes dans le but de rassurer et convaincre les plus sceptiques puisque les

contro erses a to r de a mo rabaha pe ent rejai ir s r ’ensemb e de a finance

is amiq e et n ire son image de finance éthiq e.

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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BIBLIOGRAPHIE

MÉMOIRES :

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INSEEC Master 2010

Elmehdi MAJIDI, Thèse pour le Doctorat en Sciences Economiques sous le thème :

La finance islamique et la croissance économique : Quelles interactions dans les pays

de MENA ?- Uni ersité de Pa et des Pays de ’Ado r 2016

Rachid SOULEIMANI, Mémoire sous le thème : La finance islamique: évolution et

perspectives , Université Hassan II Casablanca Maroc - Licence fondamentale en

sciences économique et gestion 2010

OUVRAGES

Hirigoyen, G. (1993). “Q e q es réf exions s r e ien entre ’éthiq e et a finance’’,

Droit et Gestion, pp 208- 217, Vuibert, Paris..

Heindrich, J.B.(1987). ’’Les principa x contrats de financement ti isées par es

banques islamiq es’’, in La re e banq e, n°478, Paris.

ARTICLES

Les cahiers de la Finance Islamique hors série 2015 - IFSO

www.thrmagazine.info/attachment/335879/

Introduction aux techniques islamiques de financement – BID,

https://ribh.files.wordpress.com/.../introduction-aux-techniques-islamiques-de-

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WEBOGRAPHIE

http://www.fifrance.com/finance_islamique.php

http://www.controledegestion.org/e-books.html

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http://www.investopedia.com/terms/

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«Evolution des produits islamiques : Mosharaka - Moudaraba - Mourabaha (chiffres clés)»

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Les lois :

La loi n° 103.12 relative aux établissements de crédit et organismes

assimilés

CIRCULAIRES BANK AL-MAGHRIB

Circulaire n° 5/W/15 du Wali de Bank Al-Maghrib relative aux demandes d’agrément pour les établissements de crédits et assimilés : banque, société de financement, association de micro crédit, établissement de paiement, etc.

Circulaire du Wali de Bank Al-Maghrib n°16/W/16 relative aux conditions et aux modalités de fonctionnement de la fonction de conformité aux avis du Conseil Supérieur des Oulémas.

Circulaire du Wali de Bank Al-Maghrib n°1/W/17 relative aux spécificités techniques des produits Ijara, Mourabaha, Moucharaka, Moudaraba, Salam, ainsi que les modalités de leur présentation à la clientèle.

Circulaire du Wali de Bank Al-Maghrib n°2/W/17 du 27 janvier 2017 relative aux conditions et modalités de réception des dépôts d’investissement de la part des banques participatives et des établissements de crédit et assimilés.

Circulaire du Wali de Bank Al-Maghrib n°3/W/17 du 27 janvier 2017 fixant les conditions et les modalités d’exercice par les banques des activités et opérations de banque participative.