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www.expressions-venissieux.fr Numéro 574 DU 11 AU 24 FÉVRIER 2015 16-25 ans - Au lendemain des atten- tats de janvier à Paris, qui ont relancé le débat sur les façons d'améliorer la cohésion et la transmission des valeurs républicaines, le président Hollande avait réaffirmé son intention de ren- forcer le Service Civique. Ce qu'il a confirmé lors de sa conférence de presse du 5 février à l'Élysée en annonçant l'instauration dès le 1 er juin d'un dispositif “universel”, tout en écartant l'idée de le rendre obligatoire. En quatre ans d'existence, le Service Civique a séduit près de 65 000 jeunes, âgés de 16 à 25 ans. Dans une enquête TNS Sofres de mars 2013, près de 89 % de ces volontaires se déclaraient très satisfaits de leur expérience. Le Service Civique est d'ailleurs très large- ment mis en valeur dans les CV et au cours des entretiens d'embauche. En plus d'être un engagement citoyen, il est un moyen de vivre une première expérience professionnelle, d'affiner son orientation, de se former. À condi- tion de trouver une structure d'accueil, ce dont on manque terriblement. Rencontres et témoignages de jeunes qui exercent leurs missions à Vénis- sieux. Pages 6-7 Volontaires en Service Civique FORMATION PROFESSIONNELLE Le Certa menacé de disparition. p. 4 ENTREPRISES Savoie Réfractaires investit 4 millions d'euros. p. 5 POLICE NATIONALE Appelez-la Madame la commissaire. p. 5 Retour aux urnes Le Conseil d'État a confirmé l'annulation des élections municipales. Les Vénissians vont revoter, vraisemblablement les 22 et 29 mars. En attendant, la commune sera gérée par cinq personnes nommées par le préfet. Pages 2-3 RENCONTRE AVEC LE MAIRE DE JÉNINE, W ALEED ABU MWAIS . page 9 PHOTO RAPHAËL BERT

Expressions numéro 574

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Expressions, les nouvelles de Vénissieux - Numéro 574

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www.expressions-venissieux.frNuméro 574

DU 11 AU 24 FÉVRIER 2015

16-25 ans - Au lendemain des atten-tats de janvier à Paris, qui ont relancéle débat sur les façons d'améliorer lacohésion et la transmission des valeursrépublicaines, le président Hollandeavait réaffirmé son intention de ren-forcer le Service Civique. Ce qu'ila confirmé lors de sa conférence depresse du 5 février à l'Élysée enannonçant l'instauration dès le1er juin d'un dispositif “universel”,tout en écartant l'idée de le rendreobligatoire.En quatre ans d'existence, le ServiceCivique a séduit près de 65000 jeunes,âgés de 16 à 25 ans. Dans une enquête

TNS Sofres de mars 2013, près de89 % de ces volontaires se déclaraienttrès satisfaits de leur expérience. LeService Civique est d'ailleurs très large-ment mis en valeur dans les CV et aucours des entretiens d'embauche. Enplus d'être un engagement citoyen, ilest un moyen de vivre une premièreexpérience professionnelle, d'affinerson orientation, de se former. À condi-tion de trouver une structure d'accueil,ce dont on manque terriblement. Rencontres et témoignages de jeunesqui exercent leurs missions à Vénis-sieux.

Pages 6-7

Volontaires en Service CiviqueFORMATION PROFESSIONNELLE

Le Certa menacéde disparition.

p. 4

ENTREPRISES

Savoie Réfractaires investit4 millions d'euros.

p. 5

POLICE NATIONALE

Appelez-laMadame la commissaire.

p. 5

Retour aux urnes

Le Conseil d'État a confirmé l'annulation des élections municipales. Les Vénissians vont revoter, vraisemblablement les 22 et 29 mars. En attendant, la commune sera gérée par cinq personnes nommées par le préfet.

Pages 2-3

RENCONTRE AVEC LE MAIREDE JÉNINE, WALEED ABU MWAIS.

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L’événement MUNICIPALES ANNULÉES

Le Conseil d’État a doncsuivi le tribunal adminis-tratif de Lyon. L’annula-tion des opérations électo-rales de mars 2014 est

confirmée. Dans sa décision ren-due le 4 février, la haute juridictionadministrative a conclu que lesmanœuvres de la liste d’extrêmedroite conduite par Yvan Benedettiavaient bien faussé le scrutin. “Plu-sieurs candidats de la liste “Vénissieuxfait front” ne figuraient sur cette listeque parce qu’ils avaient été induits enerreur”, observe le Conseil d’État.Avant de considérer que “cettemanœuvre, compte tenu du nombrede voix obtenues par la liste “Vénis-sieux fait front” et des écarts de voixentre les trois autres listes présentes ausecond tour, a porté atteinte à la sin-cérité du scrutin dans son ensemble etjustifie l’annulation de l’intégralitédes opérations électorales.”

La haute juridiction a égalementconfirmé l’une des deux inéligibilitésprononcées par le tribunal adminis-tratif, celle concernant Yvan Bene-detti. Elle a, en revanche, annulé laseconde inéligibilité qui frappait sacolistière Estelle Gagon, en estimantqu’il n’était “pas prouvé qu’elle aitelle-même accompli certaines desmanœuvres frauduleuses relevées.”

Ainsi s’achève le feuilleton judi-ciaire commencé en avril 2014, aulendemain d’élections qui avaientpermis à Michèle Picard, à la têted’une liste de rassemblement de lagauche (PCF, PG, EELV, MRC), del’emporter avec 955 voix d’avanceau second tour devant ChristopheGirard (Divers droite soutenu parl’UMP et l’UDI), Lotfi Ben Khelifa(PS-PRG) et Yvan Benedetti.

Michèle Picard a interjeté appeldevant le Conseil d’État, souligné sanette victoire et le fait que sa listen’était accusée d’aucune irrégularité.Mais la justice administrative s’en esttenue à la lettre de la loi. À la grandesatisfaction de Christophe Girard, àl’origine du recours ayant entraînél’annulation totale de l’élection, quis’est réjoui de “cette victoire de ladémocratie et du respect des électeurs”.

Situation inéditeLes cartes sont donc rebattues et

les Vénissians sont de nouveau appe-lés aux urnes. Selon toute vraisem-blance, les premier et second toursdevraient avoir lieu les dimanches22 et 29 mars. Le scrutin demars 2014 ayant été annulé, les élussortants ont plié bagage. Et c’est uneDélégation spéciale composée decinq membres nommés par le prefetqui va gérer les affaires courantes dela commune.

Cette situation inédite n’est passans conséquence sur la bonnemarche de la machine mairie. Si leservice public continue à fonction-ner normalement, tous les actes oudécisions relevant de la compétenceexclusive des élus sont devenus pardéfinition impossibles. Par exempleles commissions d’appels d’offres,les comités de pilotage, la participa-tion à des négociations au niveau dela Métropole, et naturellement toutvote engageant la collectivité, notam-ment le versement de subventionsnon encore délibérées.

Le milieu associatif local, déjàfortement fragilisé par la cure d’aus-térité nationale, a exprimé de vivesinquiétudes sur sa capacité finan-cière à traverser sans encombrescette période de mise en suspens del’action politique.

La campagne électorale enrevanche est déjà lancée. ChristopheGirard, sans surprise, s’est immédia-tement déclaré candidat, plus quejamais motivé à l’idée de conquérir“un bastion communiste qui n’est plusimprenable”. Michèle Picard estbien décidée à le faire mentir. Ellemet en avant le bilan et les projetsde son équipe comme meilleuresarmes pour battre la droite et l’ex-trême droite. Reste à savoir si ce seraavec ou sans le parti socialiste. Lesnégociations entre PCF et PS sepoursuivent.

Absent en mars 2014, le Frontnational sera sans doute sur les rangs,avec comme tête de liste DanielMonchau, un fonctionnaire depolice de 28 ans. Cette présence duFN, dont les résultats électorauxmontrent qu’il continue de progres-ser partout en France, pourrait consi-dérablement changer la donne. �

GILLES LULLA

Michèle Picard (PCF)“C’est un très mauvais coupporté à notre ville”

L’annulation de l’élection par leConseil d’État ne faisait guère dedoute. Dès le 29 janvier MichèlePicard, entourée des composantesde sa majorité municipale (forméedu Parti communiste, Europe Éco-logie les Verts, Parti de gauche,Mouvement républicain et citoyenet des personnalités), tenait uneconférence de presse pour dénon-cer “la profonde injustice” de cettedécision.

“Remettre en cause le vote deshabitants, pénaliser une liste honnête,donner une prime aux tricheurs et àceux qui refusent la défaite, c’estadresser un message très négatif.”

“C’est un très mauvais coup portéà notre ville”, ajoutait le maire.“Nous reprendrons notre marche dèsque possible, pour effacer les petitscalculs politiciens de la droite et del’extrême droite, qui n’acceptent tou-jours pas la confiance que les Vénis-sians nous ont manifestée en marsdernier.”

Christophe Girard (Divers droite)“La justice m’a donné raison”

“La justice m’a donné raison. C’estune victoire pour la démocratie et lerespect des électeurs vénissians, la vic-toire du courage politique”, a réagi lechef de file de la droite locale sou-tenu par l’UMP et l’UDI. Qui se ditpar ailleurs extrêmement confiantsur ses chances de victoire : “Nouspartons unis avec un rassemblementsans précédent à Vénissieux. Nousallons avoir le soutien de cinq mouve-ments de la droite et du centre. Nousrassemblons des membres d’au moinsquatre listes présentes lors des électionsde mars dernier. Des personnalités degauche adhèrent à notre projet pourVénissieux et nous rejoignent. Noussommes prêts à gouverner. Nous mar-chons ensemble vers la victoire !”

Gilles Roustan et Georges Bottex(Europe Écologie les Verts)“Mobilisés pourque la gauche reste forte”

“Nous regrettons la décision duConseil d’État qui pénalise l’ensemblede nos concitoyens et dont la responsa-bilité incombe en premier lieu aux

manœuvres frauduleuses de M. Bene-detti et à M. Girard pour son refus duverdict des urnes de mars 2014”, ontdéclaré Gilles Roustan et GeorgesBottex, deux des élus sortantsEELV. “Nous entendons poursuivrenotre action avec le Parti communiste,le Parti de gauche et les autres parte-naires au sein de la majorité munici-pale. Nous nous mobilisons pour quela gauche reste forte et conserve toutesa légitimité à Vénissieux.”

Idir Boumertit (Parti de gauche)“Le véritable danger,c’est le Front national”

Idir Boumertit dresse un parallèleentre “le retour désastreux de NicolasSarkozy” et celui de ChristopheGirard qui est à l’origine de l’annu-lation de l’élection. “MonsieurGirard n’hésite pas à pavoiser dans laville, mais les citoyens ne seront pasdupes face à cet homme isolé. Il s’en irade la scène politique aussi vite qu’il estvenu, surtout après la débâcle qu’il vasubir prochainement”.

Et le militant du PG d’ajouter: “Levéritable danger s’exprime par la pré-sence du Front national cette fois-ci.”

RÉACTIONS

Le niveau de participation sera l’un des éléments déterminants du scrutin qui s’annonce

Il faut revoterLa haute juridiction a confirmé le jugement rendu en octobre par le tribunal administratif : les élections municipales de mars 2014 sont annulées. Dans l’attente d’un nouveau scrutin, qui pourrait avoir lieu les 22 ec’est une Délégation spéciale nommée par le préfet qui sera chargée de gérer les affaires courantes.

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Le Conseil d’État a jugé qu’il y avait bien eu manœuvre de la liste “Vénissieux fait front”, sur laquelle plusieurs personnes figuraient

sans leur consentement5 c’est le nombre de membres qui composeront

la Délégation spéciale nommée par le préfet pour gérer la commune jusqu’aux élections.

“La manœuvre de “Vénissieux fait front”, compte tenudu nombre de voix obtenues par cette liste et des écarts

entre les trois autres listes présentes au second tour, a porté atteinte à la sincérité du scrutin.”

Le Conseil d’État

Inquiétudes - Ceux qui ont puvenir sont là : la compagnie Trac-tion Avant, l’association ProjetBizarre !, l’OMS. Les centressociaux et la Mission locale pourl’emploi des jeunes n’ont pu dépê-cher un responsable mais fontsavoir qu’ils sont inquiets et s’asso-cient à la démarche. Le mardi3 février au soir, dans la maisondes associations, Corine Romeu, ladirectrice du CABV, a pris l’initia-tive d’une réunion “afin de cher-cher des solutions exceptionnelles àune situation exceptionnelle”.

Avec l’annulation des électionsmunicipales, le tissu local asso-ciatif n’a que très peu de visibilitéfinancière devant lui. Trois moistout au plus, en puisant dans lesfonds de roulement. Les respon-sables autour de la table sontunanimes : “Au-delà, ce sera trèscompliqué”. Pas seulement parceque le conseil municipal du2 février — au cours duqueldevaient être votées les subven-tions — n’a pas pu se tenir. L’an-nulation des élections bloque aussiles aides versées par l’État dans lecadre de la Politique de la Ville,faute d’élus pour siéger dans lescomités de pilotage.

“Les deux conjugués, je medemande comment on va pouvoirtenir, s’inquiète Marc Bernard,directeur de la Compagnie Trac-tion Avant. On pourra verser les

salaires des deux permanents pen-dant un trimestre mais on ne pourracertainement pas payer les intermit-tents qui interviennent sur nosactions.” Francis Rambeau, repré-sentant l’Office municipal dusport, pense avoir “quatre moisd’avance pour les salaires”, maisredoute les conséquences pour lesclubs. Michel Jacques, directeur de“Bizarre !” dresse le même constat :“C’est jouable pour assurer quelquetemps le fonctionnement adminis-tratif, mais il est clair que les actionsvont en pâtir.”

“Tout ça parce que deux hurlu-berlus ont triché, gronde LucioCampanile, le président du CABV.Sur le plan social, l’année est foutue,le temps ne se rattrapera pas. Celanous casse les bras. Ce n’est pas justepour un territoire qui n’avait pasbesoin de ça.” Et d’ajouter : “Àl’heure où Manuel Valls parled’apartheid, cette annulation creusele fossé avec la population du Pla-teau.”

Pour faire face, les associationsont décidé d’adresser des courriersà leurs banques (pour demanderdes facilités de paiement) et àl’Urssaf (pour obtenir un verse-ment décalé des charges). L’État, laMétropole, la Région… et lafuture équipe municipale serontégalement sollicités pour être plusréactifs au moment de débloquerles subventions. �

Coups d’arrêtRegrettable - Si la Délégationspéciale nommée par la préfectureva gérer les affaires courantes, ellene se substitue pas aux élus. Etsans élus, la machine mairie estbridée dans plusieurs domaines.

Les décisions sont notammentajournées dans les grands dossiersd’urbanisme comme le Puisoz, laZAC Armstrong ou encoreVénissy. Idem concernant les négo-ciations pour l’inscription du quar-tier Duclos-Barel dans les projetsd’intérêt national en Politique de laVille. Les élus ne pourront pas nonplus défendre les intérêts de Vénis-sieux dans l’établissement de laProgrammation pluriannuelle d’in-vestissement (PPI) de la Métropolede Lyon. Les appels d’offres ne peu-vent plus être attribués, ce quibloque de facto le lancement denouveaux chantiers de construc-tion ou de maintenance.

Dans le domaine économique,une charte de coopération devaitêtre signée le 26 mars avec unevingtaine d’entreprises lors duforum de l’emploi et des métiers.Une charte dans laquelle RenaultTrucks, Aldes, Iveco bus, Carso,Centralp, Baret… s’engageaient àresserrer leurs partenariats avec laville pour favoriser l’emploi et l’ac-cueil de jeunes stagiaires vénis-sians. L’adjoint au maire à l’écono-mie, Djil Ben Mabrouk, y travail-lait depuis plusieurs mois. “C’estd’autant plus dommage, regrette-t-il, que cette période est aussi celle oùse trouvent les contrats en alternancepour la prochaine rentrée.” �

Sytral : Collomb prend la présidence… en espérant le retour de Rivalta

Effet ricochet - Et une casquette de plus pour Gérard Collomb. Lemaire de Lyon et président de la Métropole, a été élu début février pré-sident du Sytral, l’autorité régulatrice des transports en commun de l’ag-glomération lyonnaise. Le poste était pourtant promis à Bernard Rivalta,qui occupe le fauteuil depuis 2001. Mais quelques heures plus tôt leConseil d’État avait confirmé l’annulation des élections municipales deVénissieux, privant de fait Bernard Rivalta des mandats de conseillermunicipal et conseiller métropolitain qui lui auraient permis de briguerun nouveau mandat.

Gérard Collomb s’est donc dévoué. Élu confortablement avec vingtvoix, le patron de l’agglomération n’entend toutefois pas rester à la têtedu Sytral. Il a indiqué qu’il espérait un retour rapide de BernardRivalta. Lequel, pour faire son come-back, aura nécessairement besoind’être réélu conseiller municipal de Vénissieux, puis conseiller métro-politain. �

Pas de panique - L’administra-tion municipale continue de fonc-tionner. Les réponses aux questionsque vous pouvez vous poser.

Les salaires des agents munici-paux risquent-ils de ne pas êtreversés ?Il n’existe aucun risque de ce type.Le versement des salaires fait partiedes dépenses obligatoires listées parl’article L2321-2 du Code généraldes collectivités territoriales(CGCT).

Quelle est la date limite de votedu budget primitif ?La date limite légale pour voter unBP est le 15 avril, et même le30 avril les années de renouvelle-ment du conseil municipal (arti-cle 1612-2 CGCT). Le vote dubudget interviendra après l’installa-tion du nouveau conseil municipal,et après la tenue d’un nouveaudébat d’orientations budgétaires.

Le fonctionnement des cantinesscolaires est-il menacé ?Absolument pas. En l’absence devote du budget, toutes les dépensesde fonctionnement peuvent êtreexécutées, dans la limite des créditsvotés l’année précédente. La conti-nuité du service public est doncassurée (article L1612-1 CGCT).

Des activités risquent-elles d’êtresuspendues : périscolaire ? EPJ ?Même réponse. Le quotidien n’estpas en péril.

Le Théâtre, le cinéma fonctionne-ront-ils normalement ?Oui.

Des chantiers vont-ils être mis àl’arrêt ?Jusqu’au vote du budget, il est auto-risé de dépenser jusqu’au quart descrédits d’investissement de l’annéeprécédente (article L1612-1CGCT). La Délégation spécialemettra donc en œuvre toutes lesopérations pour lesquelles les mar-chés ont été attribués et notifiésavant l’annulation du scrutin. C’estle cas de la construction du nouveaugroupe scolaire du Centre. Pour laCuisine centrale, les études vont sepoursuivre. Quant au chantier duCentre nautique intercommunal, ilsuit son cours. En revanche, aucunnouveau marché public ne pourraêtre signé.

Les acomptes aux associationsvotés par le conseil municipal du16 décembre 2014 seront-ils ver-sés ?La plupart de ces acomptes ont déjàété versés, notamment pour les asso-ciations qui ont des salariés. LaDélégation spéciale exécutera égale-ment les décisions prises antérieure-ment à la dissolution du conseilmunicipal. Elle signera donc lesmandats de paiement des acomptesvotés en décembre, s’il en reste. Cequi risque cependant d’être insuffi-sant pour permettre aux associa-tions de fonctionner normalementjusqu’en avril (lire ci-dessus). �

et 29 mars,

Le service public continue

Le monde associatif “n’avait pas besoin de ça”

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ACTUALITÉS PAGE 4Mercredi 11 février 2015 - n° 574 - www.expressions-venissieux.fr

POUR LES PERSONNES ATTEINTESDU DIABÈTE DE TYPE 2Le réseau Dialogs tient à Vénis-sieux tous les 2e mardis dumois des réunions destinéesaux personnes atteintes du dia-bète de type 2.Gratuites et ouvertes à tous,elles se déroulent entre 14 heureset 16 heures au Groupe hospi-talier mutualiste Portes duSud, avenue du 11-novembre-1918 (salle n° 1 de l’adminis-tration).Prochaine réunion le mardi10 mars : activité physique,comment bouger chez soi.Inscription et renseignements :0478609630 - www.dialogs.fr

LOTO DE L’ASSOCIATIONMARINE ET L’ESPOIRL’association Marine et l’Espoirorganise un super-loto ledimanche 1er mars à l’EspaceJean-Poperen de Meyzieu (135,rue de la République). Ouver-ture des portes à 13h30. Nom-breux lots : voyage, séjour, télé-viseur 107 cm, ordinateur por-table 17”, bons d’achat, etc.Bar et petite restauration assu-rés. Parking surveillé. Rensei-gnements au 0478317050 ou0670601879.

LE PLATEAU DES GRANDES TERRESEN DÉSHÉRENCEPlus de deux mois après la disso-lution par arrêté du préfet dusyndicat intercommunal du Pla-teau des Grandes Terres, aucunesolution n’a été trouvée pourcontinuer à gérer et entretenircet espace naturel très fréquenté,situé sur les communes de Cor-bas, Feyzin et Vénissieux. Lesservices de la Métropole n’onttoujours pas pris le relais. Leprésident du syndicat dissous,Jean-Maurice Gautin, tire ànouveau la sonnette d’alarme.Dans un communiqué, ildemande au préfet Carenco de“suspendre son arrêté pour lais-ser le temps à la Métropole dediscuter de l’organisation deproximité permettant d’assurerla continuité du service public”.

BRADERIE DE DÉGUISEMENTSÀ l’approche de Carnaval, lecomité vénissian du Secourspopulaire français organise unebraderie solidaire de déguise-ments, le samedi 14 février, de9 heures à midi, dans ses locauxdu 99, boulevard Joliot-Curie.

À AUTRANS AVEC L’OMRL’office municipal de retraitésorganise une sortie dans la sta-tion familiale d’Autrans, lemardi 17 février. Activités auchoix : ski de fond, ski alpin,raquettes… Départ à 7h30,retour vers 19 heures. Repastiré du sac ou restaurant. Ren-seignements et inscriptions ausiège de l’OMR (8, place de laPaix), de 9 heures à midi.

VACCINATIONS PUBLIQUESET GRATUITESLes séances de vaccinationspubliques à Vénissieux ont lieuau Centre de préventionCDHS les 1er et 3e mercredis dechaque mois de 14 à 15 heures,et les 2e et 4e mercredis dechaque mois de 17 à 18 heures.Centre de prévention CDHS:5, rue de la Paix.

DES PERMANENCES NOTARIALESLa Maison de justice et dudroit innove en lançant despermanences de notaires, unefois par mois dans ses locaux dela rue Jules-Ferry.Il est nécessaire de prendre ren-dez-vous au 0472901820.

Formation professionnelle -Rue de la démocratie, où le centrede formation est installé depuis1983, on n’hésite pas à parler de“mise à mort”. La raison en est quefin janvier, la commission perma-nente du Conseil régional deRhône-Alpes n’a attribué aucuneformation longue qualifiante auCerta pour la période 2015-2017.

“Cette décision aura forcémentd’importantes conséquences pour nousà partir des mois de juin/juillet, unefois que le cycle de formation actuelsera achevé, annonce WilfriedAubert, directeur de l’établissement.Au minimum, nous vivrons unerestructuration sérieuse. Avec ce quecela implique pour l’emploi. Et celapourrait n’être qu’une étape.”

Rappelons que le Certa, quiforme et accompagne tous les ans enmoyenne 600 jeunes parfois trèséloignés du monde du travail,emploie actuellement une trentainede personnes embauchées pour laplupart en CDI. Les résultats obte-nus par les stagiaires sont plus quepositifs : 100 % de réussite au bacpro maintenance des équipementsindustrialisés (et 83 % au BEP),91,6 % au bac pro électrotechniqueet automatisme…“Ces résultats nousvalent de nous situer dans le top 20des centres de formation de la région,assure Chloé Deglaire, assistanteadministrative. Ne pas pouvoir pro-poser de formations qualifiantes à larentrée prochaine est une très mau-

vaise nouvelle. Nous ne nous faisonsguère d’illusions, mais nous nous bat-trons !”

“On nous a fait comprendre que lemouvement social qu’a connu le Certal’an passé pouvait avoir joué en notredéfaveur, indique Diego Giordino,formateur. Si c’est le cas, c’est scanda-leux à deux égards : d’abord, commetout salarié en France, nous disposonsdu droit de grève ; ensuite, les résultatsde nos élèves aux examens prouventque le mouvement social ne les a paspénalisés.”

Le devenir des élèves, c’est préci-sément ce qui inquiète l’équipe duCerta. “Avec son public parfois parti-culier, le Certa assure une mission deservice public, en aidant à la réinser-tion de jeunes et de moins jeunes bienéloignés du marché du travail, rap-pelle Wilfried Aubert. Je ne suis pas

convaincu que ces personnes serontacceptées dans d’autres centres de for-mation.”

Fin février, la direction du centrede formation se rendra au siège de laRégion, pour discuter notammentdes autres types de formations(compétences clés, apprentissage…)que pourrait proposer le Certa à larentrée prochaine. De quoi sauverles meubles, selon Wilfried Aubert.“Nous sommes dans l’incompréhen-sion totale. Comment peut-on ne passe dire qu’un établissement comme leCerta est utile, voire vital, de nosjours ?”

L’adjoint au maire de Vénissieuxen charge de la formation, Idir Bou-mertit, a écrit le 6 février au vice-président de la région, Philippe Mei-rieu, pour lui demander de remédierrapidement à cette situation. �

LES PREMIÈRESRENCONTRESMÉDICO-CHIRURGICALES

Le centre hospitalier Les Portes dusud tiendra 3 mars prochain, à par-tir de 20 heures, ses premièresrencontres médico-chirurgicales.Elles seront l’occasion de présen-ter aux médecins libéraux du sec-teur les nouveautés de l’établisse-ment mutualiste, tant au niveaudes praticiens que des activités. Lasoirée se poursuivra par des inter-ventions de médecins spécialistessur des thèmes tels que la chirurgievasculaire, l’addictologie, la gyné-cologie, la chirurgie gynécologique,mais aussi l’ophtalmologie ou lapneumologie.Les responsables du centre hospi-talier y invitent largement les méde-cins : “Ces premières rencontresseront l’occasion d’entendre vosdemandes de prise en charge nonencore disponibles aux Portes dusud, leur ont-ils écrit. Votre avis etvotre participation sont indispensa-bles pour la constitution du projetmédical de l’établissement et for-ment la base d’échanges entre laville et l’hôpital de secteur et deproximité que sont devenues LesPortes du sud.”

Les petits frèresdes Pauvres,pour qui, pour quoi ?Réunion d’information - Accueil-lir, rendre visite, organiser desvacances, aider… ce sont autantd’actions que mènent chaque jourles bénévoles des petits frères desPauvres.

À Vénissieux, on connaît biencette association et depuis plusieursannées : 28 bénévoles y viennent eneffet pour rencontrer et soutenirune quarantaine de personnes âgéesisolées, à leur domicile ou dans lesrésidences sociales de plusieursquartiers. Des accueils conviviauxont également lieu dans les centressociaux des Minguettes et de Parilly.

Pour se renseigner sur les actionsmenées par l’association, une réu-nion d’information est organisée lemercredi 25 février à 18h30 à laMaison des associations Boris-Vian.Une dizaine de personnes qui onteu une première rencontre avec lespetits frères au moment des fêtes deNoël y seront notamment pré-sentes, au côté des bénévoles. �

On peut également prendre contact avecLaurence Poulard, référente de l’équipe :06 32 17 28 30 ou par mail :[email protected]

Vers une évaluation participativede l’Agenda 21Développement humain durable - Le 27 janvier dernier, se déroulaità l’hôtel de ville une réunion du Conseil citoyen du développement humaindurable, animée par l’adjoint au maire Pierre-Alain Millet.

L’élu a d’abord présenté l’Agenda 21 de Vénissieux, ses enjeux, ses objec-tifs et “ses 107 actions”, avant de céder la parole à trois témoins : TayebBoussouar sur l’utilisation des transports en commun et des modes doux,Audrey Louis sur une expérience de composteur collectif en copropriété, etSandrine Perrier sur sa participation au Défi “familles à énergie positive”.

Puis, par petits groupes, la quarantaine de personnes qui constituent leCCDHD a échangé sur des expériences diverses d’évaluation, l’objectifétant de démarrer une démarche d’évaluation “participative” de l’Agenda21 de Vénissieux : “Les services municipaux suivent dans le détail l’avancementdes actions listées dans l’Agenda 21. Mais la ville a aussi fait réaliser un auditpar le bureau d’études Adret et Territoires afin d’en avoir une évaluation tech-nique, expliquait P.-A. Millet. Le Conseil citoyen jouera un rôle essentiel pourdonner son avis au conseil municipal et aider à décider sous quelle forme enga-ger la suite de l’Agenda 21.”

Mais ça, on verra après… �

Solidarité - En septembre dernier,durant une journée, les étudiantsavaient bénéficié d’une réduction de50 % sur les meubles et la vaisselle.Début janvier, le focus était mis surle linge de maison et le linge ancien.Les 30 et 31 janvier, c’est une spé-ciale livres qui était organisée auprix incroyable de 4 euros le mètrede bouquins rangés sur la tranche !À ce tarif, 200 mètres linéaires debouquins, magazines et autresrevues ont trouvé preneurs.

Ce mois-ci, deux autres spécialessont programmées : matériel dephotographie (boîtiers reflex, objec-tifs, filtres, trépieds…) les ven-dredi 13 et samedi 14 février ; etmatériel ferroviaire miniature lesvendredi 20 et samedi 21 février.

Cette multiplication des ventesparticulières, en parallèle du bric-à-brac permanent, répond à un objec-tif précis : toucher une clientèle pluslarge et améliorer le chiffre d’af-faires, pour pouvoir continuer àaccueillir, héberger et accompagner

vers l’insertion les compagnons quivivent et travaillent au sein de lacommunauté. C’est d’autant plusvrai qu’Emmaüs finance actuelle-ment la construction d’un nouveaubâtiment d’occupation sur le site duThioley, à Parilly, qui portera sacapacité d’accueil à Vénissieux de50 à 90 places.

“Il est impératif pour notre fonc-tionnement de dégager des revenussupplémentaires, nous déclarait Pas-cal Fournier, en septembre dernier,quand la communauté avait décidéde mettre en place cette nouvellestratégie de développement. Il fautrappeler qu’Emmaüs ne vit que de sesventes, nous ne percevons aucune sub-vention des pouvoirs publics. Ellessont vitales pour nous.” �

Matériel de photographieles 13 et 14 févrierMatériel ferroviaire miniatureles 20 et 21 févrierEmmaüs : 8, avenue Marius-Berlietà Vénissieux - Tél. : 04 78 91 69 97.

Le CIO, toujoursde bon conseilOrientation - Un an après sontransfert au centre de Vénissieux(21, rue Jules-Ferry), le Centred’information et d’orientation(CIO) fait un bilan positif : “Prèsde 1 900 consultations ont été tenuespar les conseillers d’orientation-psychologues dans nos locaux et près de4500 en dehors, dans les collèges oules lycées”, précise sa directrice,Mme Barge.

Composée, outre la directrice,de sept conseillers d’orientation-psychologues et de deux secrétaires,l’équipe accueille les collégiens, leslycéens et leurs familles, les jeunesnon scolarisés, les étudiants et lesadultes. “Nos principales missionsconsistent à délivrer de l’informationsur les études, les formations profes-sionnelles, mais aussi à donner desconseils individuels.” Les conseillersd’orientation-psychologues sontainsi à la disposition de tous ceuxqui souhaitent obtenir une aidedans l’élaboration d’un projet per-sonnel de formation : sur rendez-vous ou non, les entretiens indivi-duels ont lieu l’après-midi. Lematin, un accompagnement docu-mentaire est possible avec l’équipedu secrétariat.

L’équipe du CIO travaille enpartenariat avec la Mission locale,la plateforme de suivi et d’appuiaux décrocheurs, le point écoutejeunes, l’association de parents…Rappelons enfin que le CIO est

aussi “Point relais d’information etconseil sur la Validation des Acquisde l’Expérience”. À ce titre, il estchargé d’assurer le premier accueildes adultes intéressés par le disposi-tif de VAE. �

Le CIO est ouvert au public- de 8h30 à midi et de 13h30 à 17 heures, du lundi au vendredi.- Pendant les vacances scolaires,ouverture de 9 heures à midiet de 14 heures à 17 heures.Tél. : 04 78 70 72 40.Mail : [email protected]

HÔPITAL LES PORTES DU SUD

Emmaüs multiplie les ventes spéciales

Le Certa en voie de disparition ?

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ACTUALITÉSPAGE 5 Mercredi 11 février 2015 - n° 574 - www.expressions-venissieux.fr

INSCRIPTIONS DANS LES ÉCOLESVotre enfant va entrer pour lapremière fois dans une école deVénissieux ? Pour l’inscrire,prenez rendez-vous sans tarderauprès du service Éducation del’hôtel de ville : 0472214556(de 8h30 à 17 heures).Il vous faudra fournir les docu-ments suivants : livret defamille ou copie intégrale del’acte de naissance de l’enfant,justificatif de garde pour lesparents divorcés (jugement dedivorce) fixant la résidencehabituelle de l’enfant, justifica-tif de domicile de moins detrois mois (+ une attestationécrite d’hébergement pour lespersonnes hébergées), carnetde vaccination ou de santé.

FORMALITÉS ADMINISTRATIVESJusqu’au vendredi 20 févrierinclus, le service des formalitésadministratives de l’hôtel deville sera fermé au public de12h15 à 13h15. Renseigne-ments : 0472214444.

RECENSEMENTL’enquête de recensement 2015se poursuit jusqu’au samedi21 février. Si votre logementappartient à l’échantillonretenu, vous recevrez la visited’un agent identifiable grâce àune carte officielle tricoloreportant sa photographie et lasignature du maire. Pour savoirsi vous êtes concernés vouspouvez également contacter lamairie au 0472214521.Le recensement se dérouleselon des procédures approu-vées par la Commission natio-nale de l’informatique et deslibertés (Cnil). L’Insee est leseul organisme habilité àexploiter les questionnaires, etcela de façon anonyme. Ils nedonnent lieu à aucun contrôleadministratif ou fiscal.

COUPURES D’ÉLECTRICITÉERDF va interrompre la four-niture d’électricité pour tra-vaux à Vénissieux :● jeudi 12 février entre 8h30et 16h30 : 118 au 120, 124 au128, rue Gabriel-Péri ; et 19,rue du Cluzel ;● mardi 17 février de 8 heuresà 13 heures : 46, 46B, chemindu Charbonnier - du 16 au 20,rue Max-Barel (2 heures decoupure, entre 8 heures et13 heures) - 22, rue Max-Barel(7 heures de coupure, entre8 heures et 17 heures).

“QUAND JE SERAI GRAND-E,JE SERAI…”La Fondation Entreprise Réus-site Scolaire lance son cin-quième concours “Quand jeserai grand-e, je serai…”, avecle soutien de la direction acadé-mique du Rhône. C’est l’occa-sion pour les élèves de classesélémentaires du Rhône deréfléchir à la place qu’ils sou-haitent prendre dans la sociétéune fois adulte. Les ensei-gnants ont jusqu’au 6 marspour inscrire leurs classes.Plus de renseignements surhttp://fers.asso.fr

MADAMELA COMMISSAIRE

Arrivée début janvier à Vénissieux,Vanessa Mazière-Pancrazi a étéofficiellement installée commissaire,le 27 janvier, par M. Serti, chef de ladivision centre. La cérémonie s’estdéroulée devant le commissariat depolice, à Vénissieux, en présencedu procureur de la République MarcCimamonti, de toute l’équipe ducommissariat, et de Michèle Picard,maire.Originaire de Haute-Savoie, la jeunefemme a rejoint la police nationaleen 2005. Débutant à Troyes en tantqu’adjointe à la direction départe-mentale de la sécurité publique del’Aube, elle est ensuite devenuechef de la sûreté départementale dela Sarthe puis adjointe pendantdeux ans au chef d’état-major de ladirection départementale de lasécurité du Rhône. “J’ai fait le choix de venir à Vénis-sieux : il y a beaucoup à faire ici et lamission est très intéressante,estime-t-elle. C’est un métier trèsvarié. Je vais poursuivre le travailexcellent qui a été mené par mesprédécesseurs. Et coopérer avectous les partenaires : mairie, policemunicipale, bailleurs…”

Industrie - Une nouvelle ligne deproduits réfractaires utilisés dans lesfours verriers a été inaugurée le ven-dredi 30 janvier dans l’usine histo-rique — installée rue de l’Industrieà Vénissieux depuis 1896 ! — deSavoie Réfractaires. Une installation“moderne, bien dans son époque etcorrespondant à l’air du temps” assurela direction du groupe Saint-Gobain, à laquelle appartient le site.De nombreux partenaires écono-miques ainsi que Michèle Picard,alors encore maire de Vénissieux, etDjil Ben Mabrouk (adjoint encharge du développement écono-mique et de l’emploi) ont assisté àl’inauguration du processus.

L’objectif de cette nouvelle ins-tallation ? Redonner vie à des pro-duits contaminés. Savoie Réfrac-taires va en effet pouvoir recycler lesrevêtements en céramique usagésdes fours de l’industrie verrière. Enfin de vie, ces derniers sont conta-minés par du chrome 6, une matièredangereuse. Ce processus permettraaux clients de Savoie Réfractaires dese débarrasser de ces déchets.

Concrètement, les revêtementsusagés seront tout d’abord emmenésà Bollène (Vaucluse). Là, ils serontdécontaminés et réduits en poudre.Transportée à Vénissieux en fûts,cette poudre sera compactée engrains, lesquels seront transformésen volumes rectangulaires. De quoientamer un nouveau cycle de vie,une fois ces “briques” installées dansun four qui chauffera du sable à

1500 °C afin de produire du verre.Le groupe Saint-Gobain a investi

plus de 4 millions d’euros pourcette nouvelle fabrication, qui abou-tit à la création de deux nouvellesréférences, Hool 30 et Hool 50. “Leprocédé fait l’objet de trois brevets,explique Cyril Linnot, responsabledu projet. Il nous a incités à réhabi-liter l’ancien atelier de notre site deVénissieux, qui servait de bâtiment destockage et de broyage. Nous sommesfiers du résultat. Pour nos employés(ils sont environ 120 sur le site,N.D.L.R.), le travail est aisé : toutesles charges de plus de 3 kg sont mani-pulées par des machines ou des outils,et les expositions aux poussières sont

comparables à celles que l’on peutsubir dans des bureaux.”

“Cet investissement est porteur degrands espoirs pour notre activité,s’est félicité Guillaume Texier(Saint-Gobain). Installer ce processusà Vénissieux constituait un choix fort.Il y a ici une véritable connaissancedes produits, un savoir-faire histo-rique et une volonté de travailler quenous avons souhaité mettre enlumière. Cette nouvelle ligne de pro-duction va nous permettre de créerl’écart avec la concurrence.” �

La presse bientôt deretour en centre-villeCommerce - C’est une bonnenouvelle pour le commerce local etles habitants du centre-ville : dès leprintemps, on pourra de nouveauacheter son journal ou son maga-zine favori sans avoir recours à unabonnement. Le bureau de tabac dela rue Gaspard-Picard, repris récem-ment par M. Mezerreb, fera égale-ment dépôt de presse.

Après le départ à la retraite desfrères Jusselme à la fin de l’année2011, le bureau de presse-papeterie-librairie de l’avenue Jean-Jaurèsavait été repris par les sœurs Roblès,mais ces dernières n’étaient pas par-venues à pérenniser l’activité fauted’une offre assez diversifiée. Ellesavaient été contraintes de baisser lerideau fin 2013.

Déjà débitant de tabac et distri-buteur des produits de la Françaisedes Jeux, M. Mezerreb part sur desbases économiques plus solides. “Jecherche actuellement du mobilieradapté pour réagencer les locaux, pré-cise-t-il. On devrait pouvoir ouvrirau mois de mars.”

La Mission économie de la Villede Vénissieux a joué un rôle facilita-teur dans ce retour de la presse dansle vieux bourg. “C’était un vraimanque, observait la semaine der-nière Djil Ben Mabrouk, adjoint aumaire en charge du développementéconomique et commercial. Il étaitimportant que le centre-ville de Vénis-sieux retrouve au plus vite un dépôt depresse.” �

Yves Blein :“la République laïquejusqu’au bout”Vœux du député - Yves Blein aattendu les tout derniers jours dumois de janvier pour présenter sesvœux, au café de la Paix à Vénis-sieux. Dans un discours en grandepartie consacré aux attentats terro-ristes commis à Paris quelquessemaines plus tôt, le député de la14e circonscription a prononcé unhymne à l’idéal républicain. Et enparticulier à la laïcité.

“Il nous faut remettre sur le chan-tier le projet de service civique obliga-toire, celui des cérémonies républi-caines de prestations de serments,quand on accède à la nationalité ou àla majorité, imaginer de vrais moyensde soutien pluriannuels aux associa-tions civiques et citoyennes, a proposéYves Blein. C’est la seule issue : laRépublique laïque jusqu’au bout.”

Le député socialiste s’est égale-ment livré à un panégyrique de l’ac-tion gouvernementale, du pacte deresponsabilité à la loi Macron enpassant par la réforme sur la transi-tion énergétique.

Avant de resserrer son discourssur les nouvelles élections munici-pales à Vénissieux. “Je suis de ceuxqui croient encore que l’union de lagauche est une promesse”, a-t-ilconclu. �

Tissu industriel - Au départ, il yavait Offset Vendôme, installéecomme son nom l’indique rue Ven-dôme, à Lyon. Puis l’imprimerie adéménagé à Vénissieux en 1977 : ilfallait s’agrandir pour contribuer àun projet de journal quotidieninter-départemental, rappelle sonjeune directeur, Philippe Bertan-nier. “Le journal n’a pas perduré maisl’imprimerie est restée. Elle est deve-nue Public Imprim et s’est développéedans le Languedoc-Roussillon, enMidi-Pyrénées et en Île-de-France, aupoint de figurer aujourd’hui en bonneplace dans les trois cents premièresimprimeries de France.”

Le 19 janvier dernier, l’entreprisefêtait son 50e anniversaire comme àl’accoutumée au beau milieu de sonimpressionnant parc de machines.Mais devant clients, partenaires etamis, Philippe Bertannier n’a pascaché son inquiétude : “Le contexteéconomique difficile de 2014 a fragi-lisé l’entreprise. Si l’activité s’est bienmaintenue en région lyonnaise, nousavons perdu de gros marchés dans larégion parisienne, ce qui a entraîné

une baisse de 25 % de notre chiffred’affaires. Nous avons été beaucoupchahutés, y compris dans notre capa-cité à nous adapter rapidement…”

Un plan de restructuration a doncdû être mis en place : “En deux ans,nous devrons réaliser entre 800000 etun million d’euros d’économies, afin derevenir à l’équilibre. Cela passe par lasuppression de 7 postes et demi en péri-phérie de la production, dans la logis-tique et l’administratif. On travailleégalement à un partenariat avec uneimprimerie parisienne, afin de monterun projet industriel et commercialcohérent, avec mutualisation de locauxet mise en commun de moyens. Avec ça,je pense que nous ne sommes pas trèsloin de la sortie de crise, car PublicImprim a des atouts : un réseau com-mercial qui couvre 20 départements,une maîtrise technologique impor-tante, du personnel conscient et investi.Sans compter que c’est une des impri-meries les mieux certifiées de France.On va continuer à s’adapter pour restermaîtres de notre destin, car on a bienl’intention de fêter les 51 ans de PublicImprim en janvier 2016.” �

Le café du cinéma change d’acteursCommerce - Le café du cinéma, boulevard Laurent-Gérin, a rouvert sesportes le 31 janvier, après quelques semaines de travaux et un changementde propriétaire. Après Marcel, amateur de football grâce à son fils Jessim(ex-joueur des Minguettes) qui s’était installé il y a neuf ans, c’est un duoMalika/Luis qui a pris la suite.

“J’ai été employée dans deux ou trois bars-restaurants du centre-ville,explique la nouvelle venue. J’ai aussi donné la main à la restauration pour leclub de rugby de l’USV. Cette opportunité d’avoir mon bar est partie d’un pari,une plaisanterie avec Luis, un ancien plombier, qui m’accompagne dans cetteaventure. Être à mon compte me permettra d’apporter ma touche personnelledans ce lieu qui est un vrai bar de quartier. Je m’adapte à la clientèle, c’est ainsique les jours de marché, très tôt, je peux assurer des casse-croûte pour les forains.Par la suite, j’envisage une formule “plat du jour” à midi. Mais pour l’heure,fidélisons notre clientèle.” �

Café du cinéma - 48, boulevard Laurent-GérinOuvert 7j/7 de 7 heures à 20 heures (6 heures les jours de marché)

POLICE NATIONALE

Objectif de Public Imprim : fêter ses 51 ans en 2016

Savoie Réfractaires inaugure une nouvelle ligne de production

Vanessa Mazière-Pancrazi succède à Pierre Labalme

La nouvelle installation s’inscrit dans une démarche de recyclagede produits contaminés par du chrome 6

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ENQUÊTE PAGE 6Mercredi 11 février 2015 - n° 574 - www.expressions-venissieux.fr

Participer à la mise en placeet à l’animation d’actionsde prévention santé endirection des jeunes, soi-gner des oiseaux sauvages

blessés dans le Rhône, devenir anima-teur d’un réseau solidaire de l’Isère,participer à la vie associative sur leterritoire de la Métropole de Lyon…voilà un aperçu des annonces quel’on peut découvrir sur le site internetwww.service-civique.gouv.fr destinéaux 16-25 ans. Pour s’inscrire, riende plus simple : en deux-trois clics,on accède à l’ensemble des missionsproposées en France ou à l’étranger,et on peut candidater.

Instauré par la loi du 10 mars2010, le Service Civique concerneles jeunes, qu’ils soient ou nondiplômés. Il consiste à travailler desix à douze mois dans une entreprisecertifiée par l’État (association, mai-rie…), pour une indemnité men-suelle de 573 euros. En quatre ansd’existence, le Service Civique aséduit près de 65000 des 16-25 ans.Dans le Rhône, 2500 jeunes se sontengagés l’an dernier. Ils ont étéaccueillis dans 130 structuresagréées. 220 missions rhodaniennesont été mises en ligne sur le siteinternet dédié.

Tout irait pour le mieux si l’onne comptait aujourd’hui quatre foisplus de demandes qu’il n’y a de mis-sions à pourvoir…

Les jeunes diplôméssont les plus nombreux

Le Service Civique permet auxjeunes d’effectuer des missions d’in-térêt général, leur donne la possibi-lité de vivre de nouvelles expé-riences professionnelles et humaineset de s’ouvrir à d’autres horizons.

C’est le cas de Camille, qui exercesa mission auprès du Programme deréussite éducative de Vénissieux, quiconstate que le Service Civique l’arendue plus confiante : “Pour moi,c’est une manière intéressante dedécouvrir le monde de l’éducation, etdes enfants. Il m’a permis de me poseret de choisir réellement mon orienta-tion”. Au centre associatif Boris-Vian, Mathieu, Inès et Emma sonten Service Civique au sein du

groupe DIRE — Développeursd’initiatives pour le respect de l’éga-lité. Tous trouvent cet engagementintéressant et profitable.

Alors qu’il est ouvert sans condi-tion de formation, force est deconstater que le Service Civiqueattire une majorité de diplômés. Entémoignent les chiffres communi-qués par l’agence du ServiceCivique : en 2012, près de 42 % desjeunes engagés avaient un niveauéquivalent ou supérieur à bac +2. Etparmi eux, 17,4 % possédaient undiplôme allant de la licence au doc-torat. Un phénomène qui s’expliquepar la difficulté des jeunes fraîche-ment diplômés à rapidement trou-ver un emploi en adéquation avecleurs aspirations professionnelles.

Alors que le Service Civiquedevrait aussi concerner les jeunes enmal d’école : “Seulement 18 % vien-nent des quartiers populaires”,remarque d’ailleurs Corine Romeu,la directrice du centre associatifBoris-Vian.

Vers un Service Civiqueuniversel

L’idée du Service Civique ras-semblant des jeunes volontairesengagés est belle. La voilà confron-tée à l’épreuve de la réalité. Au len-demain des attentats de janvier àParis, qui ont relancé le débat sur lesfaçons d’améliorer la cohésionnationale et la transmission desvaleurs de la République, le prési-dent Hollande avait réaffirmé son

intention de renforcer le ServiceCivique. Ce qu’il a confirmé lors desa conférence de presse du 5 févrierà l’Élysée, en annonçant l’instaura-tion dès le 1er juin d’un “ServiceCivique universel”, tout en écartantl’idée de le rendre obligatoire. “Celasuppose, précisait-il, de mettre toutesles collectivités, toutes les associations,tous les ministères en capacité de pro-poser 150000 ou 160000 missionsdans un délai particulièrement court,enfin… qui peut s’étaler sur plusieurs

mois.” Et d’annoncer également lerenforcement de l’agence pour leService Civique.

Cet affichage a réjoui Yves Blein,le député socialiste de la 14e circons-cription du Rhône, qui anime àl’Assemblée nationale un groupe deréflexion sur la thématique de l’en-gagement. Mais il continue à plai-der pour qu’on aille plus loin : “Tantmieux que le Service Civique monteen charge, nous déclarait-il au soirde la conférence de presse du prési-dent de la République. Mais il fautqu’il soit complété par un temps obli-gatoire (trois semaines, voire un mois)pendant lequel tous les jeunes, filles etgarçons, seraient regroupés en internatpour partager la vie collective et ladécouverte des autres. Comme unrituel avant leur majorité. Un ensei-gnement d’éducation civique y seraitdispensé. Cette période permettraitégalement de faire un bilan de santé,de détecter des problèmes sociaux, oud’illettrisme. Le jeune aurait ensuitela possibilité de se lancer vers un Ser-vice Civique ou un parcours citoyensur la base du volontariat. Nousdevons trouver la formule qui mixteles solutions : Service Civique, servicemilitaire assisté comme cela se fait enOutre-Mer, service volontaire euro-péen, service de solidarité internatio-nale… Et puisque tous les jeunes sontrecensés, les convier à cette période neserait pas difficile”.

On peut cependant s’interrogersur les difficultés qu’il y aura à trou-ver quelque 150 000 missions,sachant qu’aujourd’hui, on comptequatre candidats pour un seul posteproposé. �

MICHÈLE FEUILLET

LES 16-25 ANS S’ENGAGENT

Volontaires en ServCréé en 2010, le Service Civique a séduit quelque 65000 jeunes âgés de 16 à 25 ans.Quel intérêt y ont-ils trouvé ? Quels bénéfices en retirent-ils ?Rencontres avec Camille, Emma, Inès et d’autres jeunes qui exercent leurs missions à Vénissieux.

Qu’est-ce que le Service Civique ?Le Service Civique est un engagement volontaire, au service de l’intérêt

général. Il est ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans condition dediplôme. Seuls comptent le savoir-être et la motivation.

Il peut être effectué auprès d’associations, de collectivités territoriales(mairies, départements ou régions) ou d’établissements publics (musées,collèges, lycées…), sur une période allant de 6 à 12 mois, en France ou àl’étranger. La mission est d’au moins 24 heures par semaine.

Neuf domaines d’intervention sont possibles : culture et loisirs ; dévelop-pement international et action humanitaire ; éducation pour tous ; environ-nement ; intervention d’urgence en cas de crise ; mémoire et citoyenneté ;santé ; solidarité ; sport.

Cet engagement est indemnisé : 573 euros net par mois (dont uneindemnité financée par l’État de 467,34 euros net par mois quelle que soitla durée hebdomadaire du contrat. En plus de cette somme il est possiblede percevoir une bourse de 106,38 euros pour les bénéficiaires du RSA, oud’une bourse de l’enseignement supérieur.

Un engagement de Service Civique n’est pas incompatible avec unepoursuite d’études ou un emploi à temps partiel. �

S’informer ou s’inscrire, une seule adresse : www.service-civique.gouv.fr

Originaire de Saint-Marcellin,dans l’Isère, Camille effectueson Service Civique au Pro-

gramme de réussite éducative deVénissieux. À 21 ans, le volontariatfait partie de sa vie.

Bonne élève, Camille n’a euaucune difficulté à décrocher sonbac ES, et à entrer en classe prépara-toire. Son objectif était alors d’inté-grer une école de commerce. Auterme de ses deux ans de prépa, elleréussit le concours d’entrée del’ESC, à La Rochelle. Parallèlement,depuis ses 17 ans — âge auquel onpeut passer le BAFA —, elle est ani-matrice dans un centre de loisirs desa commune. L’été 2013, elle parti-cipe à un chantier international auVietnam pendant quinze jours :“Nous nous sommes occupés d’enfantset avons travaillé à la rénovationd’une école à Hanoï.”

Mais voilà qu’une fois entrée àl’école de commerce, elle doute deson orientation. “En fin de premièreannée, on devait faire un stage de troismois basé sur le volontariat. Je suisallée passer l’été 2014 à Pau, au côtédes compagnons d’Emmaüs, avecd’autres jeunes. Nous étions nourris,blanchis : en contrepartie nous parti-

cipions à la vie de la communauté.J’ai trié, réparé, déménagé, vendu,conduit le camion, préparé les repas !Une belle expérience, des rencontrespassionnantes qui m’ont fait compren-dre que mes études en école de com-merce ne me plaisaient pas. J’avaisenvie d’autre chose. J’ai alors décidéde prendre le temps de réfléchir à monavenir, en faisant un Service civique.Sur le site internet, j’ai cherché unemission en Rhône-Alpes sur le thèmede l’éducation et j’ai répondu à unepetite annonce déposée par le Pro-gramme de réussite éducative deVénissieux. Sa directrice m’a convo-quée à un entretien et ma candidaturea été acceptée. Mes missions depuis le15 septembre ? L’accompagnementscolaire des enfants suivis par le PRE,à leur domicile ou à la médiathèque.Je conduis également des enfants auCMP ou chez l’orthophoniste. Etdepuis janvier, j’anime l’atelier despetits reporters.”

“Le Service Civique m’a rendueplus confiante, insiste Camille. Pourmoi, c’est une manière intéressante dedécouvrir le monde de l’éducation, etdes enfants. À mon avis, il doit resterbasé sur le volontariat. On choisitnotre mission, ainsi on y participe

pleinement. Si elle est imposée, lesjeunes pourront-ils toujours choisir oùils veulent aller ? Si ce n’est pas le cas,certains n’auront sans doute pas trèsenvie de s’investir.”

En septembre, Camille entrera enMaster 1 à l’université Lyon-1 pourpréparer le concours de professeurdes écoles. Elle a trouvé sa voie. �

M.F.

Camille Journet :“Le Service Civique a confirmé mon choix d’orientation”

Pour Camille, le volontariat est le gage de l’investissement

Emma et Inès sont en Service Civique à DIRE, au centre associatif Boris-Vian, tandis que Mathieu assurechaque année une quinzaine de sessions de formation

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ENQUÊTEPAGE 7 Mercredi 11 février 2015 - n° 574 - www.expressions-venissieux.fr

vice Civique

À la Maison des associations,gérée par le CABV, cela faitplusieurs années qu’il y a des

personnes en Service Civique. Ellesinterviennent dans le cadre dugroupe DIRE (Développeurs d’ini-tiatives pour le respect de l’égalité),qui explore ces problématiques enmixant idées, réflexions et actions.

“Nous avons d’abord eu des ser-vices civils volontaires qui étaientdavantage calés sur de nouvelles mis-sions, explique Corine Romeu,directrice du CABV. Puis des servicesciviques. Les textes précisent bien quece ne sont pas des emplois. Les groupesde 3 à 5 jeunes que nous avons tous lesans ont des missions mais pas decontrat de travail. Ils cotisent unique-ment pour la retraite. Bénéficiantd’un agrément de l’État de deux ans,ils reçoivent une indemnité de l’Étatqui reste la même, quel que soit lenombre d’heures qu’ils effectuent dansla semaine. Cela peut aller de 24 à39 heures. Nous, nous leur deman-dons d’être présents 24 heures. Lesprojets sont identifiés chaque année.

“Le recrutement est local dans unpremier temps, via la Mission locale etle BIJ (Bureau information jeunesse).Nous déposons aussi des demandes

auprès des universités et du réseauassociatif. Le gouvernement a ouvertun site internet, sur lequel on peut pas-ser des annonces. On se retrouve sou-vent avec des étudiants super diplômésqui ne trouvent pas de boulot, alorsque le Service Civique devrait aussiconcerner les jeunes en mal d’école.Seulement 18 % des services civiquesviennent des quartiers populaires.”

Le centre associatif Boris-Vianest également un point d’appuipour la formation des jeunes en Ser-vice Civique (avec Savara, coordina-tion de structures d’appui à la vieassociative en Rhône-Alpes). “Dansce cadre et grâce aux subventions de laRégion, nous proposons deux forma-tions : à la gestion associative (aspectsjuridique, comptable et méthodologiede projets) et à l’analyse des pratiques.En interne, nous délivrons aussi desformations à la connaissance du terri-toire ou à la mise en place de projets.L’association Échos sous le réverbèreassure pour sa part un apprentissage àla vidéo. Nous formons également destuteurs et quand nos jeunes en ServiceCivique veulent passer le Bafa ou seformer aux premiers secours, ils le fontsur leur temps de mission.” �

J.-C.L.

A vec son master 2 de sociolo-gie, Marion cherchait unemploi mais n’avait pas d’ex-

périence. “Le Service Civique est unmoyen d’entrer dans le monde du tra-vail, même si ce n’est pas un travail.C’est une expérience de plus en plusreconnue, qui permet d’accéder à unréseau professionnel. Ma mission àBoris-Vian, au sein de DIRE (Déve-loppeurs d’initiatives pour le respectde l’égalité), était axée sur les statis-tiques et une étude de territoire, ce quis’est avéré très proche de mes études.J’ai passé un an en Service Civique àtravailler sur les questions d’égalitéhommes/femmes et je suis devenuechargée de mission.”

Aujourd’hui, Marion est tutricepour les jeunes volontaires : “Celafait trois ans. Je sais ce qu’ils vivent.Les objectifs varient selon les années.Le tout est de ne pas laisser les jeunestout seuls. Le Service Civique est uneétape dans la vie, qui permet de seposer et de réfléchir.”

Ancien contrat aidé (CAE),Mathieu a lui aussi étudié la socio-logie. Il est devenu formateur dejeunes en Service Civique au sein deSavara (coordination de structuresd’appui à la vie associative enRhône-Alpes), ce qui pour lui relèvedu domaine du pertinent plutôtque du “faute de mieux”. “J’assureune quinzaine de formations sur l’an-née, ce qui me fait rencontrer plusd’une centaine de jeunes en ServiceCivique. Beaucoup viennent parcequ’ils cherchent un emploi. 75 %d’entre eux ont bac + 2. Ils sont trèssouvent bénévoles dans des associa-

tions : le Service Civique peut êtrepour eux l’occasion de monter leurpropre association ou de devenir sala-rié associatif. On se bat pour donnerdu sens aux missions que l’on propose.Le Service Civique n’est pas un fauxemploi à bas coût — nous nous y refu-sons — et il ne sert pas à faire baisserles chiffres du chômage. Il demandeégalement des compétences : le champde l’engagement citoyen est structuré.”

Emma avait arrêté le lycée. “Jevoulais être bénévole — je l’avais déjàété au Secours catholique — sans

savoir quoi faire de ma vie. Étantmineure, je ne pouvais pas travailler.J’ai découvert le Service Civique surinternet, je me suis renseignée et j’aiessayé de trouver une mission. Je suisallée au BIJ de Vénissieux pour posermon CV et j’ai postulé pour une offreà Boris-Vian.”

La jeune fille a rapidementtrouvé sa place : “Avant, je n’avais

rien envie de faire. Cela a recréé desenvies chez moi et m’a permis dereprendre confiance. Lorsque j’auraifini mon temps au CABV, j’aimeraispartir à l’étranger avec le SVE (servicevolontaire européen). Je voudrais alleren Angleterre et apprendre la langue.”

Étudiante en fac de psycho, Inèsa redoublé sa troisième année.“J’avais peu d’heures de cours et jevoulais me spécialiser dans le social.J’ai profité de mon temps libre pourêtre en Service Civique. J’ai vu desannonces sur le site internet et j’ai poséma candidature à Boris-Vian.” SiInès est contente des missions quelui donne DIRE, elle ne veut paspour autant lâcher ses études. “J’aienvie de faire de la recherche. Être icime montre la réalité du terrain, de laville et de ses habitants. Cela me ser-vira par la suite.”

D’abord accompagnés, les jeunesvolontaires trouvent progressive-ment leur autonomie. C’est ainsique le soir de notre entrevue, DIREpropose aux adhérents du centreassociatif la projection d’un film,“Dancing in Jaffa”, suivie d’une dis-cussion. C’est Inès qui doit présen-ter la soirée et animer l’échange surla mixité et l’interculturalité. Elle estun peu angoissée et s’apprête à pas-ser l’après-midi à réviser ce qu’elleva dire. Autour d’elle, personnen’est inquiet. On sait qu’elle s’entirera très bien. �

J.-C.L.

Une bonne idée, selonles jeunes volontaires

Dans une enquête TNS Sofres demars 2013, près de 89 % desjeunes volontaires se déclaraienttrès satisfaits de leur expérience.Avec le recul, 94 % des anciensvolontaires estiment même queleur décision de mener une mis-sion de Service Civique était unebonne idée. Pour 60 %, il s’agitmême d’une “très” bonne idée.61 % de ces anciens volontairesestiment que leur expérience les aaidés ou va les aider à trouver unemploi. Trois raisons principalessont citées : le développement deleurs compétences profession-nelles (72 %), le fait qu’il s’agissed’une première expérience valori-sable auprès d’un employeur(62 %) et enfin la confiance ensoi acquise (53 %).Le Service Civique est très large-ment mis en valeur dans les CV(80 %) et au cours des entretiensd’embauche (64 %). 62 % deceux qui ont mis en avant leurexpérience assurent que lesemployeurs y ont accordé de l’im-portance. En revanche, ils ne sontque 36 % à avoir obtenu l’appuide la structure dans laquelle ilsont fait leur Service Civique.Parmi ceux qui l’ont mis envaleur pendant leur recherched’emploi, 48 % ont insisté sur lescompétences professionnellesacquises ou développées ; et 38 %sur l’expérience qu’a représentéleur mission.Ceux qui estiment que leur mis-sion ne les a pas aidés ou ne vapas les aider à trouver un emploicitent deux raisons principales : lafaible connaissance du ServiceCivique par les employeurs(47 %) et le fait qu’ils cherchentun emploi dans un domaine dif-férent de leur mission (43 %).Seulement 37 % des anciensvolontaires qui ont mis en valeurleur mission auprès des conseil-lers Pôle Emploi ont eu l’impres-sion que ces derniers accordaientde l’importance au fait qu’ilsaient fait un Service Civique.

CENTRE ASSOCIATIF BORIS-VIAN

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Une pépinière nommée Boris-VianLes uns poursuivent des études, les autres pas. Tous ont opté pour le Service Civique et se retrouventau centre associatif Boris-Vian au sein de DIRE. Certains sont même devenus formateurs. Rencontres.

À Boris-Vian, les formateurs (ici Marion) ont l’occasion de travailler avecles jeunes en Service Civique (dont Malik)

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CULTURE PAGE 8Mercredi 11 février 2015 - n° 574 - www.expressions-venissieux.fr

DU 11 AU 17 FÉVRIER● “Cinquante nuances deGrey” de Sam Taylor-Johnson,vf/vost, sortie nationale● “Les nouveaux héros”de Don Hall, vf, 2D et 3D,sortie nationale● “Les jours venus”de Romain Goupil● “La nuit au musée : le secretdes pharaons” de Shawn Levy● “Papa ou maman”de Martin Bourboulon● “La famille Bélier”d’Éric LartigauOn cartoondans le Grand Lyon :● “Les nouvelles aventuresde Gros Pois et Petit Point”de Lotta Geffenblad● “La grande aventurede Maya l’abeille”d’Alexs Stadermann, vf

DU 18 AU 24 FÉVRIER● “Kingsman : services secrets”de Matthew Vaughn,vf, sortie nationale● “Cinquante nuances deGrey” de Sam Taylor-Johnson,vf/vost● “Les nouveaux héros”de Don Hall, vf, 2D et 3D● “La famille Bélier”d’Éric Lartigau● “Bob l’éponge -le film : un héros sort de l’eau”de Paul Tibbitt, vf, 2D et 3D,sortie nationale● “Jupiter :le destin de l’univers”de Lana et Andy Wachowski● “Les merveilles”d’Alice Rohrwacher, vostOn cartoondans le Grand Lyon :● “108 Rois-Démons”de Pascal Morelli

AU CINÉMAGÉRARD-PHILIPE

Salon du Moulin-à-Vent -Depuis le temps qu’il existe, il sem-ble que le salon des artistes ama-teurs du Moulin-à-Vent attire deplus en plus de visiteurs. Le 31 jan-vier dernier, la salle du centre socialdu quartier qui l’accueillait pour ladeuxième année était pleine demonde. Présidente de l’associationorganisatrice (avec la cellule Pierral-lini), Germaine Gardenal remerciaitla Ville pour son aide logistique,ainsi que MM. Gervais et Branchard,respectivement président et directeurdu centre social du Moulin-à-Vent.Mais elle tenait avant tout à ren-dre hommage à Bernard Vermez,décédé il y a quelques semaines, quifut l’initiateur de ce salon en com-pagnie de Maurice Boyer et dequelques autres.

Hommage également rendu àdeux autres disparus récents, HenriPilat, “un aquarelliste de talent tou-jours présent à chaque expo” etEdmonde Guillet, “orpailleuse aucœur d’or” ainsi que les décrivaitMaurice Boyer.

Lequel, montrant un hommage àCharlie Hebdo (“Dessiner tue.Demain, n’arrêtez pas”), évoquaitavec beaucoup d’émotion “l’acte bar-bare” et rappelait ce qu’est notrerépublique laïque, exhortant l’audi-toire à “ne jamais céder à l’obscuran-tisme”. “Dessiner, c’est vivre. Surl’image, nous voyons trois crayons ten-dus. Nous pouvons nous dire que ce sontceux de Bernard, Henri et Edmonde !”

Venu avec Danielle Gicquel,adjointe à la petite enfance et à lasanté publique, l’élu à la cultureBayrem Braiki se déclarait heureuxde “découvrir des talents cachés”. “Laliberté d’expression doit être intoucha-ble et nous devons promouvoir la cul-ture à Vénissieux. Elle est présentepartout et vous en êtes la preuveaujourd’hui. Elle doit être partagéepar tous. C’est le combat que nousmenons dans cette ville.” �

Troubles burlesques de l’équilibre

“Klaxon” - Tous les ans, les théâtres ScènEst (Vénissieux, Bron, Corbas,Décines, Saint-Priest et Vaulx-en-Velin) proposent un spectacle en com-mun ouvert à l’ensemble de leurs abonnés. L’an dernier, le cirque équestrePagnozoo avait remporté un franc succès. Du 17 au 20 février, la compa-gnie Akoreacro plantera son chapiteau dans le parc de loisirs de Corbas(370, rue Nungesser-et-Coli) pour “Klaxon”, un divertissement familialhautement équilibriste. Cinq musiciens et six acrobates vont tenir enhaleine les spectateurs tout en les faisant rire tant prouesses techniques etsituations burlesques font bon ménage. �

Tarifs : 10 et 14 euros. - Réservations : 04 72 90 86 68.Le mardi 17 février, une navette gratuite partira du Théâtre de Vénissieuxpour aller à Corbas. Réservation obligatoire.

Ce 5 février au café de la Paix, lepublic était venu pour plusieurs évé-nements ; une sorte de tir groupéprêt à satisfaire tout autant les ama-teurs de lecture, de poésie que demusique.Les uns, adeptes des boîtes à lirevénissianes, pouvaient rencontrerl’équipe du Fonds Decitre, menéepar Héléna Hugot. Le succès destrois boîtes installées à Vénissieux,place de la Paix, au centre social duMoulin-à-Vent et à la Maison dequartier Darnaise est tel, qu’une ving-taine de villes sont à présent intéres-sées par l’expérience, annonçait-elle.D’autres étaient là pour la soiréeorganisée par l’école de musiqueJean-Wiéner, dans le cadre de sesMusicianes, et par l’Espace Pan-dora. Lequel Espace, par l’intermé-diaire de son directeur ThierryRenard, présentait la résidence lit-téraire de l’écrivain Pierre Soletti,qui emménage à Vénissieux entrefévrier et mai.

Thierry Renard et Sonia Viel (notrephoto) ont d’abord lu des écrits dePierre Soletti, Pasolini, Aragon etDominique Ottavi, ou d’autrestextes signés par eux ; une lecturebercée par un univers musical créépar quelques membres de l’écolede musique, dont Laurent Mariusseet Stéphane Lambert. Puis ils ontlaissé la place aux amateurs depoésie qui se sont emparés dumicro pour déclamer tout à la foisleurs propres compositions oucelles de poètes confirmés.Tout au long de la semaine, du31 janvier au 7 février dans des lieuxtrès divers, les Musicianes ont ainsiconfirmé l’importance de lamusique, qu’elle soit orientale oujazzy, classique ou contemporaine,populaire ou savante. Le festivals’est achevé par des portesouvertes à l’école de musique,bonne introduction à la découvertedu bâtiment et de ce qui s’y déroulequotidiennement.

TIR GROUPÉ

MUSICIANES

À VENIRBIZARRE !Humano a mano est le duo formépar Marc Wolff et Thierry Beaucoup,qui emprunte à divers styles musi-caux. En résidence à la salle Érik-Satie avec l’association Bizarre !, lesdeux musiciens donneront un aperçude leur talent le samedi 14 février à19 heures.

Renseignements : 04 72 50 73 19www.projetbizarre.fr

MOSAÏQUE URBAINEToujours avec Bizarre !, le projet destreet art se poursuit à Vénissieux.Les samedis 14 et 28 février, 14 et21 mars et 4 avril, vous pourrez sui-vre un atelier avec l’artiste LucieAlbon à la médiathèque (entre 14 et17 heures).

Inscriptions : 04 72 21 45 54site-mediatheque@ville-venissieux

À LA MÉDIATHÈQUE :STREET ART…En résonance avec le projet MosaïqueUrbaine mené par l’associationBizarre !, la médiathèque Lucie-Aubrac propose une exposition pourmieux comprendre ce qu’est le streetart, du 14 février au 11 avril. Graffiti,fresques, anamorphoses, pochoirs,collages, installations… permettrontde mieux appréhender cet art urbain.L’exposition rassemble une vingtained’artistes : Miss Tic, Jef Aérosol,THTF, Mark Jenkins, Buff Diss, BoaMistura, etc.Les mercredis 25 février, 18 et 25 marsà 14 heures, la médiathèque projet-tera des films (documentaires et fic-tions) sur le street art. Entrée libredans la limite des places disponibles.À partir de 12 ans.

… ET OMBRES BLANCHESDu 24 février au 28 mars, toujoursà la médiathèque Lucie-Aubrac, lestreet art laissera la place à Akiko.

Ce personnage créé par le dessina-teur Antoine Guilloppé sera tout àla fois au cœur du spectacle “Akikol’amoureuse” (présenté au Théâtrede Vénissieux le 28 février) et d’uneexposition, “Ombres blanches”(pour tout public à partir de 5 ans,proposée à la médiathèque). Vernis-sage le 27 février à 17h30 en pré-sence d’Antoine Guilloppé.Nous reviendrons sur la pièce etl’expo dans notre prochaine édition.

Renseignements : 04 72 21 45 54.

STAGE “THÉÂTRE ET VOIX”POUR LES ENFANTSDu 16 au 20 février, le Théâtre deVénissieux et l’école de musiqueJean-Wiéner proposent aux enfantsde 8 à 12 ans d’aborder de manièrecroisée le théâtre et la voix.

Tarif : 20 euros pour la semaine.Inscription obligatoireau 04 72 90 86 63.

STAGE “THÉÂTRE ET DANSE”Le collectif Gueules d’amour orga-nise un stage de théâtre et dansedestiné aux jeunes des EPJ du 16 au20 février, de 10 heures à midi, àl’ex-MJC Le Cadran.

Renseignements :[email protected]

CHANT D’HIVERJoué le 24 février à 20 heures authéâtre de la Renaissance à Oullins,en partenariat avec le Théâtre deVénissieux, le spectacle de SamuelSighicelli met en parallèle les liederde Schubert avec les découvertesscientifiques sur le réchauffementclimatique. Accessible avec l’abon-nement au Théâtre de Vénissieux.

Renseignements :04 72 90 86 68 (Vénissieux)04 72 39 74 91 (Oullins).

JEUDI SALADE À L’ÉCOLE DE MUSIQUEChaque mois, le jeudi à 18h30,l’école de musique Jean-Wiénermélange styles musicaux et élèvespour des concerts conviviaux. Pro-chain Jeudi salade le 22 février.

Renseignements : 04 37 25 02 77.

RÉSIDENCE LITTÉRAIREL’Espace Pandora accueille sonsixième auteur en résidence àVénissieux. Après Moussa Konaté,Fabienne Swiatly, Joël Bastard, Mou-loud Akkouche et Laure Morali,Pierre Soletti va découvrir notre ville,du 10 février au 10 mai. L’écrivain et poète toulousain ren-contrera les Vénissians tout au longde sa résidence au cours de lecturespubliques et d’ateliers d’écriture.Pierre Soletti sera reçu le 24 févrierà 18 heures à l’espace d’arts plas-tiques Madeleine-Lambert (Maisondu peuple) pour que l’on fasseconnaissance avec celui que Pandoraprésente comme “un poète agité quiécrit, peint, bidouille des sons et bri-cole des trucs qui ne sont pas faits pourmarcher droit”.

Renseignements : 04 72 50 14 78.

PLACOMUSOPHILESQu’est-ce que c’est, sont en droit dese demander la plupart d’entrenous. Les placomusophiles collec-tionnent les capsules de champagneet organisent une grande boursed’échanges avec l’association Bullesde Gones, le dimanche 22 février àla salle Irène-Joliot-Curie, entre9 heures et 17 heures.Entrée : 2 euros (avec nouvelle cap-sule offerte). Plateau-repas chaudsur réservation, buvette, tombola etautres surprises.

Réservations : 06 86 16 23 6606 26 99 97 [email protected]

Artistes et visiteurstoujours plus nombreux

La compagnie Akoreacro a dressé son chapiteau dans le parc de loisirsde Corbas

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INTERNATIONALPAGE 9 Mercredi 11 février 2015 - n° 574 - www.expressions-venissieux.fr

- Vous avez signé vendredi 30 jan-vier un traité d’amitié avec Vénis-sieux. Qu’en attendez-vous ?- Notre objectif est de développerles relations avec les autres peuples.Outre Vénissieux, nous sommes enlien avec le département de Seine-et-Marne, la Ville de Saint-Denis etaussi des communes en Italie, enBulgarie, en Turquie. C’est trèsimportant pour nous.

- Pourquoi est-ce si important ?- D’abord parce que nos partenairesdeviennent des ambassadeurs de laPalestine et de la cause palesti-nienne. Au-delà de cet aspect poli-tique, essentiel, ces liens permettentaussi de multiplier les collaborationset les échanges dans des domainesoù nous avons des besoins criants,par exemple la santé, l’éducation, lesréseaux d’irrigation et d’eaux usées.

- Cela signifie-t-il que treize ansaprès l’agression israélienne surJénine, la reconstruction n’est pasachevée ?- Nos besoins sont encore énormes.C’est particulièrement vrai dans ledomaine de l’eau. Le gouvernementisraélien s’est approprié une bonnepartie des ressources. La faible partqui nous reste pourrait être mieuxutilisée si nous avions du matérielmoderne et un réseau de distribu-tion et d’irrigation rénové. L’eau estvraiment une question essentielle àJénine et plus largement en Cisjor-danie.

- Depuis 2002, l’association Jénine-Vénissieux a mené d’importantesactions en matière de santé etd’éducation. Le souvenir de Blan-dine Chagnard, décédée acciden-tellement en juin 2013, est-ilvivace dans votre ville ?- C’est en grande partie pour elle,pour rendre hommage à son actionet l’inscrire dans le temps, quenous sommes venus à Vénissieuxparticiper aux Rencontres interna-tionalistes et signer ce traité d’ami-tié avec votre commune. BlandineChagnard a été faite citoyenned’honneur de Jénine. Et son nom aété donné au plus grand parc de laville qui s’étend sur près de 7 hec-tares. Cela vous donne une idée duhaut respect que nous avons poursa personne et son action. À tra-vers l’hommage rendu à Blandine,ce sont tous les bénévoles de l’asso-ciation Jénine-Vénissieux quenous avons voulu honorer. Et laville de Vénissieux dans sonensemble.

- Après quelques jours passés àVénissieux, quelles sont vosimpressions ?- C’est une très belle ville avec deshabitants très chaleureux. J’espèreque les relations entre nos deuxvilles vont s’intensifier. J’aimeraisque des partenariats soient nouésentre des clubs sportifs, des écoles,des lycées, des entreprises… Lors dela signature du traité d’amitié, j’aiofficiellement invité le maire et lesélus à venir nous rendre visite pro-chainement.

- Dans votre discours à l’hôtel deville, vous avez vigoureusementcondamné les attentats terroristescommis à Paris début janvier.Quel a été le retentissement de cesattentats à Jénine ?- À Jénine et dans toute la Palestine,ces attentats ont jeté la consterna-tion. Il est clair que ceux qui ontcommis ces atrocités voulaientsemer la division dans le peuplefrançais. Il est important que laFrance reste fidèle aux principesrépublicains qui ont fait sa gran-deur. En tant que musulman, commebeaucoup d’autres Palestiniens, jene comprends pas que des individuspuissent se réclamer de l’islam pourcommettre de tels actes.

- La Suède a reconnu officiellementl’État palestinien, plusieurs parle-ments de pays européens, notam-ment la France, ont demandé àleurs gouvernements de faire demême. Cela vous donne-t-il de l’es-poir?- Bien sûr (avec un grand sourire).Maintenant, nous attendons quevotre gouvernement suive la recom-mandation de l’Assemblée natio-nale. La voix de la France et de l’Eu-rope est importante pour fairecontrepoids aux États-Unis qui sou-tiennent Israël de manière incondi-tionnelle. Voilà pourquoi les rela-tions internationales sont crucialespour nous.Il faut rappeler que la Palestine estaujourd’hui le dernier état coloniséau monde. Vous n’avez pas idée denotre quotidien. Nous vivons

comme dans une grande prison.Même le président MahmoudAbbas a besoin d’une autorisationpour circuler. Pour traverser la Cis-jordanie du nord au sud, une seuleroute est ouverte. Trois soldats pos-tés à des check points peuvent blo-quer le pays s’ils le souhaitent. L’ar-mée israélienne peut intervenir oùelle le veut quand elle le veut. Nousn’avons aucun droit. C’est unesituation coloniale. Je ne peux pasmieux dire les choses.

- Soixante ans après le début duconflit israélo-palestinien, croyez-vous en une issue ? Avez-vousencore l’espoir d’une solution poli-tique ?- Nous n’avons pas d’autre choix.Israël a des avions de chasse, deschars, des missiles, les équipementsles plus perfectionnés. Sans parlerdu soutien des États-Unis. Nous, enface, que pouvons-nous opposerhormis notre courage et notre déter-mination ? Nous n’avons que despierres pour nous défendre. Unearme symbolique. C’est avec lespierres de la première intifada, qui amarqué le monde, que noussommes parvenus à la signature desaccords d’Oslo, qui ont ensuite jetéles bases d’un État palestinien. Lespeuples palestinien et israélien peu-vent coexister, j’en suis convaincu.C’est un sentiment partagé parbeaucoup d’individus, des deuxcôtés. Mais rien ne changera tantque la politique du gouvernementisraélien restera la même. �

PROPOS RECUEILLIS PAR GILLES LULLA

“Les relations internationalessont cruciales pour nous”INTERVIEW - Invité dans le cadre des Rencontres internationalistes, le maire de Jénine, Waleed Abu Mwais,a signé un traité d’amitié avec le maire de Vénissieux. Ce texte vient officialiser les relations qui se sont tisséesentre les deux villes depuis 2002, au travers de l’action menée par l’association Jénine-Vénissieux.

Repères

Waleed Abou Mwais, élu duFatah, le parti laïc fondé parYasser Arafat, a été maire de

Jénine une première fois de 1995 à2005. Il a été réélu en 2012, aprèsun intermède de sept ans assuré parle mouvement islamiste Hamas,l’autre grand parti palestinien.

Ville de 60000 habitants, Jénineest située au nord de la Cisjordanie.Elle comprend un important campde réfugiés qui a été la cible d’unviolent assaut de l’armée israélienne,en 2002, dans le cadre de l’opéra-tion Rempart. Assaut qui a fait descentaines de victimes, des milliersde blessés et de personnes déplacées,et qui a détruit quasiment toutes lesinfrastructures de la cité.

C’est à la suite de cette opérationmilitaire que s’est constituée l’asso-ciation Jénine-Vénissieux, pour per-mettre la prise en charge médicaled’enfants palestiniens blessés. On sesouvient notamment de la jeuneGhadir qui a pu être opérée desyeux à Lyon grâce à un formidableélan de solidarité. Depuis, les actionsse sont multipliées, dans le domainede la santé toujours, mais aussi del’éducation. Blandine Chagnard,l’ancienne présidente de l’associa-tion, décédée en 2013 dans un acci-dent de la circulation en Algérie, aété faite citoyenne d’honneur de laville de Jénine. �

De la Bolivie à l’Ukraineen passant par la Palestine

7e Rencontres internationalistes - Les traducteurs ont eu fort à faireles 30 et 31 janvier derniers, dans la salle Irène-Joliot-Curie de Vénissieux,à l’occasion des 7e Rencontres internationalistes organisées par la sectionlocale du Parti communiste français.

Cette édition s’est ouverte par une soirée de solidarité avec la ville pales-tinienne de Jénine, désormais liée à la ville de Vénissieux par un traitéd’amitié.

Le lendemain, les débats ont pris le chemin de l’Amérique latine, où laplupart des pays, après avoir subi le joug de dictatures militaires, sont depuisune quinzaine d’années emmenés par des gouvernements étiquetés à gauche,qui ont montré avec succès qu’une alternative au libéralisme est possible.C’est notamment le cas de la Bolivie et du Venezuela dont les ambassadeursétaient présents. L’ambassadeur de Cuba était également là. Il a expliquécomment l’île s’est ouverte économiquement ces dernières années pourmieux résister au blocus que lui imposent les États-Unis depuis 1962.

L’après-midi a été consacrée à la situation en Ukraine, avec la participa-tion notamment d’une jeune députée communiste d’Odessa. �

Waleed Abou Mwais (au centre) : “La Palestine est aujourd’hui le dernier état colonisé au monde. Vous n’avezpas idée de notre quotidien. Nous vivons comme dans une grande prison.”

Parmi les invités, on comptait trois ambassadeurs d’Amérique latine

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SPORTS PAGE 10Mercredi 11 février 2015 - n° 574 - www.expressions-venissieux.fr

ATHLÉTISMELes athlètes de l’AFA Feyzin-Vénissieux ont été en vue,dimanche, lors des demi-finalesdes championnats de France decross disputées à Pontcharra-en-Isère, et regroupant l’Au-vergne et Rhône-Alpes. EmmaVella se classe 10e cadette et sequalifie pour les championnatsde France, tout comme SofianeGonin arrivé à la 22e placemais qui a également obtenuson billet.Engagé dans l’équipe duComité du Rhône entraînéepar Olivier Serre, de l’AFA,Corentin Labrousse termine 5e

et 1er minime du Rhône,contribuant au succès de sonéquipe arrivée première.Lors du championnat deFrance en salle disputésamedi, Thomas Brachet apris la 6e place en cadet sur5000 m marche.

HANDBALLL’équipe de Nationale 2 deVénissieux Handball a créé lasensation, samedi au gymnaseTola-Vologe, en prenant lemeilleur sur Chalon-sur-Saône(28 à 27), formation pourtanten course pour l’accession.

KARATÉAux championnats de la ligueRhône-Alpes seniors en com-bats, organisés samedi dernierà Loriol (Drôme), le Sen NoSen a raflé dix médailles (qua-tre en or, trois en argent ettrois en bronze). Ce qui luiassure dix qualifications pourles Interrégionaux prévus les28 et 29 mars… à Vénissieux.Dans la foulée, les équipesféminine et masculine sontqualifiées pour les champion-nats de France programmés àLyon, le 2 mai.

RUGBYPrivé de match en raison de laneige abondante en pays foré-zien à Feurs, et en dépit durevers concédé au stade Laurent-Gérin, le week-end dernierface à La Verpillière (19-17), leXV de l’USV reste provisoire-ment 6e du classement de pro-motion d’honneur.

FOOTBALLParti entraîner en Algérieen division 2 (JSM Béjaïa),Stéphane Paille a été remplacépar son ancien adjoint, SalemTrabelsi, qui s’efforcera degarder l’état d’esprit affichépar une équipe senior dans lehaut du classement de la ligueHonneur.

BOULESLes Feyzinois maîtres à Vénis-sieux à l’occasion du concoursdes Disparus disputé au bou-lodrome Legodec et organisépar l’association sportive descheminots de Vénissieux. Lapaire Guitard-Brun a en effetdécroché le trophée en pre-nant le meilleur sur uneentente vénisso-corbasiennecomposée de Richard (ASBV)et Campoli.

TENNIS DE TABLEEncourageants succès deséquipes de Régionale 1 (vic-torieuse de Sud-Est Rhône,10-4), de Régionale 3 (succèssur le Haut-Bugey, 11-3), dePrérégionale (dominatriceface à Irigny, 24-18) et enfinde Départementale 3 (supé-rieur à Saint-Priest, 25-17).

RÉSULTATS

SAMEDI 14 FÉVRIER� 1er Trophée de la Ville de Vénissieux de badminton organisépar Badminton Vénissieux Sud-est au gymnase Jacques-Brel,de 8h30 à 21 heures. Le lendemain, suite de 8h30 à 18 heures.� Tournoi de foot en salle pour les 6-11 ans, organisépar l’USV au gymnase Jacques-Anquetil, de 8 heuresà 18 heures. Le lendemain, suite de 8 heures à 18 heures.

DIMANCHE 15 FÉVRIER� Les footballeurs de l’AS Vénissieux Minguettesaccueillent en coupe Rhône-Alpes, Rhône Valléesau stade Laurent-Gérin, à 14h30.

DIMANCHE 22 FÉVRIER� 16e et 8e de finale de coupe de France pourles seniors masculins et féminines, organisées au gymnaseJacques-Anquetil par Vénissieux Handball, de 8 heures à 18h00.� Grand prix cycliste d’ouverture organisé par l’amicale cyclistedu Moulin-à-Vent, rue Eugène-Hénaff dans la Z.I.de Vénissieux-Corbas-Saint-Priest, de 13 heures à 17 heures.� Les footballeurs de l’AS Vénissieux Minguettes accueillentAin Sud au stade Laurent-Gérin, à 15 heures.� Les rugbymen de l’USV reçoivent Firminy-Ondaineau stade Laurent-Gérin, à 15 heures.

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PREUVE FORM’ELLE

Collège Aragon - C’est devenuune bonne habitude : depuisquelques années, des enseignants ducollège Aragon consacrent du tempsà sensibiliser leurs élèves au handi-cap. Et souvent, ils s’appuient sur lemilieu handisport pour passer desdiscours à la pratique.

C'est ainsi qu'il y a deux ans,Maxime Thomas, médaillé debronze aux J.O. de Londres en ten-nis de table en fauteuil roulant, étaitvenu rencontrer des collégiens. Les2 et 3 février derniers, autour d’Ed-wige Rivel, quatre professeursd’éducation physique et sportiveont organisé deux journées com-plètes sur le handicap, auxquellesont pris par des élèves des cinqclasses de 5e et la SEGPA (sectiond’enseignement général et profes-sionnel adapté). C’est d’abord AliSall, un malvoyant des Minguettes,qui est intervenu. Il a répondu debonne grâce aux questions desélèves. “Voyez-vous des formes ou descouleurs ? Compensez-vous avec letoucher et l’ouïe ?”

Sur le plan sportif, des élèves sesont essayés à un parcours de décou-verte en fauteuil roulant ou en canneblanche. Ils ont également eu droit àune rencontre handi-basket avec lasection sportive et à des explicationssur le cécifoot, une discipline de footqui se joue à cinq contre cinq, yeux

bandés (pour que le handicap soit lemême entre malvoyants et non-voyants) et avec un ballon sonorisépar les grelots dont il est rempli. “Ona également effectué quelques parcoursen joëlette, ce fauteuil tout terrain quipermet au handicapé moteur d’avoirdes activités loisirs”, a expliqué EdwigeRivel. Grâce à tous ces ateliers spor-tifs, la majorité des collégiens ontmieux perçu les difficultés rencon-

trées par les personnes à mobilitéréduite. Ils ont été attentifs commecet élève qui a bien résumé le quoti-dien des handicapés en demandant àAli : “Vous sentez-vous rejeté ? ” �

Sensibilisation au handicapQUATRE EN LICELE 5 MARSRésultat de la présélection qui s'estdéroulée en janvier, il ne reste plusque quatre dossiers sur les sixdéposés pour la 6e édition de laPreuve form’Elle, l’appel à projetslancé par la Ville avec l'OMS pourpromouvoir et développer la pra-tique sportive des Vénissianes.On connaîtra le nom des lauréatsqui se sont efforcés d’utiliser le sportcomme principale porte d’entréepour un public essentiellement fémi-nin, lors du 3e festival Essenti’Elles,le 5 mars au cinéma Gérard-Philipe.Tout va donc se jouer entre lazumba proposée par les mères defamille du centre social Eugénie-Cotton, la pratique du vélo que veutpromouvoir la section féminine nou-vellement créée au sein de l’amicalecycliste du Moulin-à-Vent, la décou-verte de la boxe thaïe avec le SiamBoxing 69 au cours de deux demi-journées, et enfin le football avecl’EPJ de la Darnaise qui proposed’organiser un tournoi de footballmixte.

Les jeunes du VHBespèrent l’Excellence

Handball - En lever de rideau dumatch de Nationale 2 entre Vénis-sieux et Chalon-sur-Saône — rem-porté par le premier —, l’équipedes moins de 18 ans du VHB a étébattue par Aix-en-Provence (31-26), samedi 7 février. Bien qu'ellen'ait pas démérité, elle a mesuré cequ’il lui manquait encore pouratteindre le haut niveau du cham-pionnat de France.

Ainsi peut-on résumer le matchqui a opposé les Vénissians, asso-ciés cette saison aux Vaudais, et lesAixois… ces derniers confirmantla hiérarchie établie dans cettepoule nationale qu'ils dominent,avec Istres.

Après avoir tenu la dragée hautedurant près d’une heure aux favorispour les 8e de finale du champion-nat de France, le VHB a cédé en finde partie. Même Ezra Ackah, le lea-der vaudais intégré en équipe deFrance cadette cette saison, n’a purenverser le cours des choses. Maiss'il n'a inscrit que 3 buts, il a néan-moins montré ses qualités de joueurcomplet : puissance, précision dansses tirs en extension… En jouant lacomplémentarité parfaite avec Ezra,

Thomas Caviglia a agréablementsurpris : ses 6 buts ont longtempspermis à l’entente vaudo-vénissianede soutenir la comparaison avec lesAixois d’abord un peu empruntéspuis souverains. “Malgré les 5 butsd’écart, tout s’est joué sur une succes-sion de détails, analysait à chaudl’entraîneur Jean-Luc Verdoux. Mesjoueurs ont respecté les consignes et lestyle de jeu préconisé, ils n’ont jamaisbaissé les bras. À trop perdre de bal-lons offensifs, à trop jouer dans laréaction, ils ont fini par céder. Maisbon… nous sommes à notre place.Désormais placés au 4e rang de cechampionnat, nous allons tenter departiciper au championnat de FranceExcellence. Arrivés 5e sur 6 l'an der-nier, on avait basculé en championnatde France Challenge.” �

L’entente Vénissieux/Vaulx-en-VelinAckah Ezra, Baveux Mathias,Benaddad Merouan,Caviglia Thomas, Cottarel Benjamin,Cuenot Antonin, Gerinte Charles,Gimenez Thomas, Janin Anthony,Malaussane Axel, Ouabari Lucas,Redon Mahamt Floris.Entraîneur : Jean-Luc Verdoux

En bonne et due formeL’art du coaching - Ancienchampion d’Europe de karaté paréquipes avec le Sen No Sen Vénis-sieux, David Jankinoff est resté dansle milieu de la forme. Devenu coachsportif, il s’est lancé dans le crossFit.

Que s’est-il passé après votre titrede champion d’Europe ?- Je suis resté karatéka, à Vénissieux.Après mon service militaire auBataillon de Joinville en 1994, ensection karaté, j’ai intégré le pôleFrance, puis j’ai poursuivi dans desformations d’enseignant en sport.J’ai obtenu mon brevet d’état desmétiers de la forme grâce à uncongé individuel de formation.

Ce qui vous a conduit à devenircoach sportif ?- Le cheminement logique. L’entre-tien physique, la remise en forme,l'attention portée à sa santé sonttendance. Il y a eu le boom dessalles dédiées au sport et à la forme.Ensuite les gens ont voulu passer

par des structures plus personnali-sées. Le coaching sportif répond àcette demande. Parallèlement, desentreprises ont estimé utile queleurs employés soient en forme,actifs, afin que cela se répercute surle travail. D’où le coaching parpetits groupes.

Ce système de coaching “à la carte”est-il abordable ?- Je propose des entraînements person-nalisés en fonction des objectifs desdemandeurs. Pour le coaching indivi-duel, on part sur des programmes de 3à 6 mois, avec des tarifs dégressifs.Pour les mini-groupes, c’est différent:j'anime des séances informelles, engroupe, à moins de 50 euros.

Et vous venez de vous lancer dansun nouveau concept de remise enforme…- En effet, j’ai découvert sur internet lecrossFit, un programme de prépara-tion physique reposant sur un enchaî-nement de mouvements, variés et deforte intensité, issus de disciplinessportives telles que la gymnastique, lefitness, l’haltérophilie, l’athlétisme,l’exercice cardio. Moi qui étais à larecherche de méthodes innovantespour préparer les sportifs, j’ai viteadhéré. Pour l’heure, je donne descours à Villeurbanne. Développer lecrossFit dans l’est lyonnais dans unfutur proche? Pourquoi pas, et pour-quoi pas à Vénissieux…? �

Il n’a pas manqué grand-chose aux Vénissians (en rouge) pour inquiéterAix-en-Provence, une des équipes phares du championnat de France

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SPORTSPAGE 11 Mercredi 11 février 2015 - n° 574 - www.expressions-venissieux.fr

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La vittoria di Matteo a Vénis-sieux! Forza!” Dès 19 heures,en ce samedi 31 janvier, lerésultat figurait sur la pageFacebook du club d’es-

crime de Levallois, multiple cham-pion d’Europe par équipes. L’un dessiens, l’Italien Mattew Trager, venaitde s’adjuger la quinzième édition ducircuit national d’épée de Vénis-sieux. Surprise, surprise ? En effet !On attendait davantage Ivan Tre-vejo (Saint-Gratien) déjà prophètesur les pistes vénissianes à troisreprises, ou le champion du mondepar équipes Ronan Gustin (Cercled’escrime Jean-Moret de Livry-Gar-gan) voire Alex Fava, lui aussi deSaint-Gratien.

C’est à la faveur d’un nouveaupoint de règlement adopté par lafédération française d’escrime queTrager a pu aller au bout de sontableau. La formule des circuitsnationaux permettant désormaisdes repêchages, lors de la journéefinale, cela a permis à l’Italien,pourtant battu par Ronan Gustinlors des matches de poules, de reve-nir et de finir l’épreuve sans tempsmorts : victoire face à GuillaumeDechriste en quart de finale, puisnouvelle rencontre et victoire 6-4face à Ronan Gustin en demi. Enfinale, l’entrée en matière explosive(5-0) du Levalloisien lui a permis dese défaire 15 à 10 du Franco-Cubain de 44 ans, Ivan Trevejo, lefavori des “bookmakers”, record-man des victoires à Vénissieux(2006, 2010 et 2013).

Et derrière ce duo de championsqui ont apporté la touche internatio-nale au Trophée vénissian, il n’y aguère de surprises : arrivé 3e, RonanGustin justifiait son rang de 3e épéistefrançais (classement de décem-bre 2014). Clayde Kilo, 3e égale-ment à Vénissieux, améliorera pro-bablement sa 31e place…

L’armada vénissiane n’a pu jouerles trouble-fête. Hervé Lapierre, le

vainqueur de l’édition 2008, avaitdéclaré forfait, vaincu par la grippe.“On va croiser les doigts pour queGrégory Jeunet-Mancy (38e épéistefrançais), Stéphane Vienne et JulienPierrot nous réservent de bonnes sur-prises”, espérait le maître d’armesJulien Guichardan. Espoirs déçus.La qualité de l’escrime des invitésn’a guère laissé de chance aux Vénis-sians. Le cadet Andric Pianfetti,

licencié à Oullins, au culot déjà affi-ché, finira 24e. Heureusement, en seglissant à une respectable 18e place,Grégory Jeunet-Mancy sauveral’honneur de Vénissieux Escrime.

Mais ce n’est pas la seule satisfac-tion de ces deux jours d’escrimequasi non-stop. Pour le vérifier, ilsuffit d’interroger le président Auré-lien Tivillier, qui a non seulementproposé un plateau de bonne fac-

ture avec une trentaine de bénévolesdu club, mais qui a aussi pris part autournoi en se classant 245e.

“Cette 15e édition du circuit natio-nal a battu tous les records de partici-pation, on a enregistré 269 épéistes,dont sept tireurs étrangers, la plupartayant utilisé l’extranet de la fédéra-tion pour s’inscrire. On a atteint noslimites ! L’an prochain, si le succèsenfle encore un peu, on devra pro-grammer le circuit en deux vagues dis-tinctes, ce qui amènerait à finir plustard. À moins qu’on obtienne un sited’accueil supplémentaire à proximitédes gymnases Jean-Guimier etJacques-Anquetil, par exemple Jules-Guesde ou même salle Irène-Joliot-Curie… La plupart des épéistes ontloué la convivialité de notre épreuve.Ils ont visiblement apprécié la petiteanimation que l’on a créée pour lesfinalistes : chaque épéiste était accom-pagné d’un escrimeur vénissian licen-cié en “Éveil” (moins de 8 ans).

“Sur le plan national, on doit êtrele 2e ou le 3e tournoi par l’affluence.Pourvu que ça dure !” �

DJAMEL YOUNSI

Palmarès :1er : Mattew Trager (Levallois), 2e : IvanTrevejo (Saint-Gratien), 3e : Ronan Gustin(Livry-Gargan) et Clayde Kilo (Aulnay), 5e : Erwan Fonson (Beauvais), 6e : Julien Granet (Lyon Épée Métropole), 7e : Stéphane Hauwel (Tourcoing), 8e : Baptiste Correnti (Aix)… 18e : Grégory Jeunet-Mancy (Vénissieux)… 67e : Stéphane Vienne (Vénissieux)… 85e : Julien Pierrot (Vénissieux).

Une 15e édition à l’accent italienESCRIME - Record de participation battu, un Italien sacré champion, un accueil remarquable et remarqué…En quinze ans, le circuit national épée de Vénissieux est devenu un rendez-vous incontournable.

Podium international au gymnase Anquetil, avec un Italien, un Franco-Cubain et deux Français

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PORTRAIT PAGE 12Mercredi 11 février 2015 - n° 574 - www.expressions-venissieux.fr

Un atelier d’artiste reflètevraiment ce qu’est lacréation. On y voitsouvent un foutoirmagnifique, des tenta-

tives, des aboutissements, desbouts de crayon abandonnés surdes feuilles de papier rempliesd’esquisses, des tasses à café vides,la même sculpture reproduite àdes échelles différentes… L’atelierde Bachir Hadji, à la Croix-Rousse, ne démérite aucunement.On y reconnaît un âne grandeurnature, animal rencontré dans l’artde Bachir depuis le milieu desannées quatre-vingt et devenu lesymbole de la condition humaine,dans ce qu’elle a de plus triste et deplus désespéré. Puis l’œil se posesur un buste qui semble être celuide Rimbaud. À y regarder de plusprès, on comprend qu’il s’agitd’une ébauche du Regardeur, cettesculpture qui domine le cinémaGérard-Philipe.

“Le visage, c’est Rimbaud,confirme Bachir. Les cheveux sontinspirés de ceux de Gérard Philipe,puisque le cinéma porte son nom. Jesuis parti du portrait de Rimbaudpeint par Fantin-Latour.”

Quand on rencontre un artiste,on se demande toujours à quelmoment de sa vie s’est imposé ledésir de créer ?

“Ma première culture, c’est labande dessinée, répond BachirHadji : Blek le roc, Mandrake,Pif… Rahan me fascinait par lesacré coup de crayon de son dessina-teur. C’est la bédé qui m’a amené àl’école des Beaux-Arts. Je suis né àConstantine, où l’on trouvait desloueurs de bandes dessinées. Enpayant une caution, on pouvait enprendre une, la rapporter le lende-main puis en prendre une autre.J’essayais de reproduire tous ces per-sonnages. Un jour, mon instituteurdemande à la classe ce qu’on voulaitfaire plus tard. Je ne savais pas qu’ily avait des écoles d’art et j’airépondu dessinateur quand les

autres disaient pompier ou infir-mier.” C’est ainsi que chaque foisqu’un maître de l’école avaitbesoin d’illustrer un sujet, il faisaitappel à Bachir pour le dessiner à lacraie au tableau.

Dans “Territoires enclavés”, lelivre qu’il a publié avec l’écrivainRoger Dextre chez Jacques Andrééditeur, Bachir va encore plusloin : “Généreuse avec l’enfant pau-vre que j’étais, la bande dessinéem’avait tendu ses pages avec ses mul-tiples galeries de personnages. Ellem’avait donné trois choses impor-tantes : lire, rêver et un certain bon-heur insouciant : reproduire avecune extraordinaire liberté ses dessinssur les murs, sur les papiers et mêmesur le sol.”

Son père étant parti travailleren France, Bachir trime dur pourramener un peu d’argent à safamille. Il arrive à Lyon alors qu’ila 17-18 ans. Il s’inscrit à l’écoledes Beaux-Arts (“on devait être troisou quatre fils d’ouvriers”), dont ilsortira en 1983. Dans sa promo,Sylvie Dupin et Frédérique Fleury,qu’il retrouvera à Vénissieux auxateliers Henri-Matisse.

“Je m’étais spécialisé en sculpturemais, quand on sort de l’école, iln’est pas évident d’en vivre. J’avaisaussi étudié la peinture et le dessinavec le fil à plomb. De même quej’avais passé du temps dans lesmusées à dessiner. Je peignais sur desrouleaux de papier kraft, avec despots récupérés que les copains m’ap-portaient. Quand j’étais riche,j’achetais des châssis. Dès le début, ycompris dans mon travail d’étu-diant, j’ai eu envie de parler dumonde contemporain, de certainescatégories de gens et des souffranceshumaines.”

Ses premières peintures, qu’il aaccrochées aux murs d’une salleattenante à son atelier, font penseraux bandes dessinées d’Enki Bilal.La douleur, la noirceur y sont déjàprésentes, comme elles le serontplus tard dans ses sculptures.

Bachir ayant fait quelquesstages chez un fondeur, il peutgagner sa vie en sculptant desdécors pour le théâtre, l’Opéra deLyon et la télévision. Dans “Louisla brocante”, la série de France 3,le personnage incarné par VictorLanoux est un peintre amateur :“Tout ce qu’on voyait de sa peinture,reprend Bachir, j’en suis l’auteur.”

Il donne encore des cours aucentre social de Vaulx-en-Velin, oùofficie le sculpteur Gérald Marti-nand, et à la MJC de Bron. C’est àce moment qu’il est contacté parMadeleine Lambert, qui dirige àVénissieux le service des arts plas-tiques. “Je la connaissais de nom etelle, elle connaissait mon boulot. LaVille avait passé commande d’unbas-relief pour la façade du muséecommunal de la Résistance et de laDéportation et, très vite, elle me l’aproposé. Ce fut une belle rencontre !Elle m’a demandé de rencontrer desrésistants de la MOI (Main d’œuvreimmigrée) pendant six mois. Je pas-sais des après-midi avec eux à lesécouter me raconter leur vie. Ilsétaient tous étrangers, ils s’étaientbattus pour la France. Cela m’asecoué. Je me suis senti très concerné,pleinement Français, à me pencherainsi sur la vie de ces très jeunes gensmorts pour la France… des juifspolonais, allemands, espagnols ou enprovenance des pays de l’Est. Lors del’inauguration du bas-relief, les sur-vivants étaient là. Quand on aenlevé le drap qui le recouvrait, ilspleuraient et moi, j’avais la chair depoule. Ceux qui étaient venus de

loin et que je ne connaissais pas,pensaient que la sculpture avait étéfaite par un vieux. C’est un des plusbeaux compliments que j’ai reçus.”

Après ce travail qui continued’attirer les regards, Bachir se voitconfier la direction d’un cours auxAMAP (ateliers municipaux d’artsplastiques) — aujourd’hui les ate-liers Henri-Matisse. “J’ai com-mencé par un atelier de peintureaux Minguettes. Après le départ deMartinand, j’ai repris celui de sculp-ture. Vénissieux est la seule com-mune à se consacrer autant à l’art.Beaucoup de gens extérieurs à laville trouvent intéressant de venir àHenri-Matisse. Vénissieux, c’est monoxygène !”

Bachir a signé d’autres com-mandes publiques que l’on peutvoir à la Croix-Rousse, Villeur-banne, Vaulx-en-Velin, Décines,Saint-Fons, Bourg-lès-Valence, etc.

En 1986, Bachir est invité à unsymposium au Burkina Faso. “Nousétions en brousse et chaque artisteavait sa case et un seau d’eau. J’aidécouvert l’Afrique et je suis tombéamoureux de ce pays. J’y suis retourné,pour des symposiums ou tout seul,pendant une vingtaine d’années. Lapremière fois, c’était pour sculpter dugranit. Les Burkinabés sont un peuple

de fondeurs et, comme je m’intéresseau bronze, j’y allais pour échanger ettravailler avec eux.”

Laongo, où débute cette “belleaventure”, se trouve à 35 km deOuagadougou. C’est depuis devenuun musée en plein air, payant, quifait vivre la population. “Ils ontformé des guides qui touchent unsalaire et des pourboires. Des carsentiers de touristes y viennent etbeaucoup d’écoles aussi. J’ai cinqsculptures là-bas. L’art est importantau Burkina. Le pays est pauvre maisl’état aide beaucoup. On peut voirdes sculptures à chaque rond-point,un peu comme à Vénissieux.”

Le pays a traversé des annéesdifficiles. Le premier symposiumauquel Bachir s’est rendu avait étéorganisé avec le président ThomasSankara, assassiné en 1987 lors ducoup d’état qui amène au pouvoirBlaise Compaoré. “Depuis, reprend

Bachir, Compaoré s’est enfui et lesmilitaires qui l’ont remplacé ontdonné le pouvoir au peuple. L’es-poir va continuer. Le site deLaongo affiche aujourd’hui com-plet, au point que les nouvellessculptures devront être placées àl’extérieur.”Le gouvernement burkinabé

vient de décerner à Bachir Hadji,par l’intermédiaire de son ambas-sadeur à Paris, le titre de chevalierdes arts, des lettres et de la com-munication. La cérémonie s’estdéroulée le 11 janvier. Sobrement,avec cette humilité qui le caracté-rise, Bachir avoue : “C’était tou-chant !” �

BACHIR HADJI

Du roc à l’âneOn doit à Bachir Hadji le bas-relief ornant la façade du musée communal de la Résistanceet de la Déportation, et le Regardeur, qui surplombe le cinéma Gérard-Philipe.Ce sculpteur reconnu, animateur d’un des ateliers Henri-Matisse,vient d’être fait chevalier des arts, des lettres et de la communication du Burkina Faso.JEAN-CHARLES LEMEUNIER

“Le Burkina est un pays pauvre mais l’état aide beaucoup. On peut voir des sculptures à chaque rond-point, un peu comme à Vénissieux.”

Les œuvres de Bachir Hadji représentent souvent la condition humaine dans ce qu’elle a de plus douloureux,comme ces barques symbolisant autant les immigrants venus d’Afrique que le passeur des morts Charon

L’âne est au centre des créations de Bachir. Sur le plateau, l’artiste a calligraphié un texte de Rimbaud (bronze et laiton de 2004)

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