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Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptationréservés pour tous les pays, y compris la Russie.

© 1956 by Librairie Galliviard.

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LES YEUX D'UN ÉTRANGER SONT GRAND

OUVERTS MAIS IL NE VOIT QUE CE QU'IL

SAIT.

Proverbe de Gold Coast.

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L'ABOMINABLE HOMME DES SABLES

A l'abomination, pas Je remède.(Adage des camionneurs de Gold Coast.)

Le flâneur qui se promène au Sahara ou quirencontre des gens de couleurs diverses et deshippopotames de pointures variées finit presquetoujours par commettre un récit de voyage.

Qu'il se lance dans une correspondance éche-velée, ( « Papa a envoyé cent quarante-troiscartes postales de Reggan », ai-je entendu auxconfins du Tanezrouft), ou qu'il accable d'ar-ticles des rédacteurs en chef sans défense, la

frénésie descriptive de l'homme blanc lâchésur un autre continent paraît irrémédiable.

Mais le détroit de Gibraltar, petit accidentgéographique dû à un simple coup de piedd'Hercule, n'est qu'un obstacle virtuel entre

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LE RIRE N'A PAS DE COULEUR

l'Europe et l'Afrique. La vraie frontière com-mence aux Pyrénées. En effet, à peine arrivéeen Espagne, je me mets à prendre des notescomme chez les Kotoko ou les Kotokoli « Ici

les femmes sont tenues en respect, les jeunesgarçons se promènent la main dans la main, onfait des kilomètres à pied pour assister aumoindre enterrement et le mysticisme triomphejusque dans les affaires. »

Ethnographe sans le savoir, je m'aperçoisque ces remarques pourraient aussi bien s'ap-pliquer à n'importe quelle population africaineet j'imagine facilement Salvador Dali chausséde sandales dorées, drapé dans un pagneAshanti, regardant quelques têtes tomber auson des tambours funèbres.

En attendant, lors de notre passage en Cata-logne, il travaille sur une Crucifixion géantedans son atelier de verre dominant la crique dePort Lligat, toile de fond pour beaucoup deses tableaux. Il me donne un jasmin et s'en placedistraitement un autre derrière l'oreille en se

plaignant'de ce paysage désespérément natu-rel « Je compte l'animer au moyen de quel-ques cygnes surmontés de minuscules lampesélectriques, comme des feux follets. Quant àmes rochers passés à la chaux, je songe à lesparsemer de crânes d'hippopotames », précise-t-il.

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L'ABOMINABLE HOMME DES SABLES

La moustache volcanique, les yeux commedu moka fumant, la veste en velours bleu bro-dée le long de l'épine dorsale d'un dragonblanc, il décrit alors une corrida au cours delaquelle le cadavre du taureau disparaît dansles cieux en hélicoptère.

Un ours en peluche grandeur nature, décoréd'une Toison d'Or « en vrai », garde l'entréede sa maison où trône le fameux canapé enforme de lèvres. Debout sous un clair de lune

théâtral, Dali nous dit adieu comme un habi-tant d'une autre planète qui se serait arrangépour vivre sur la nôtre. Après lui, Grenade etla Sierra Nevada semblèrent assez ternes.

Mais Algésiras pourrait presque rivaliser desaveur avec Accra au lieu de la « calypso 1 »tropicale, le flamenco s'échappe des cafés oùchacun a l'air d'attendre le prochain bateau.Tout près, à Tarifa, la Méditerrannée se jettedans l'Océan, à l'une des pointes extrêmes del'Europe d'où Tanger et Ceuta semblent siproches que l'on a envie d'y aller à la nage àdéfaut d'une « Golden Gâte » à l'image ducélèbre pont de San Francisco qui nous relie-rait enfin à l'Afrique.

Après d'incroyables formalités pour traver-ser Gibraltar, Tanger fait vraiment « zone

1. Sorte de biguine.

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internationale ». Dans cette Babylone ripolinéeoù l'homme de la rue parle souvent quatrelangues, toute discrimination raciale paraîtimpensable.

En Afrique du Nord, on passe sans transitionde la cité à l'oasis décrit dans tous les guides.Malgré l'abondante littérature consacrée au« désert de Barbary ou Zaara », je dois quandmême dire un mot de notre traversée qui nousa valu de battre le record des pannes particu-lières à ce genre de tourisme.

Envoyées par avion ou par camion, les piècesdétachées ne sont jamais les bonnes et nos« sauveurs » se montrent prêts à tout parta-ger, sauf les frais divers. Les lettres « A.H.S. »,accolées au nom d'Arthur, le plus redoutabled'entre eux, ne correspondent à aucun titreuniversitaire anglo-saxon, mais au surnomd' « Abominable Homme des Sables » que nouslui décernons après qu'il a réduit notre véhi-cule en un tas de ferraille. « O.K. », déclare-t-il, un pouce en l'air, à la manière des habituésde ces endroits où le sport est roi. Et de nouslancer, faute d'alternative, dans le Tanezrouftou « désert de la Soif », à un millier de kilo-

mètres de toutes pièces détachées et où Arthuren profite pour redémonter le moteur d'unefaçon si particulière qu'il faut l'expédier paravion à Oran pour révision générale.

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Mais la cruauté mentale dont il fait preuveau cours de notre réclusion involontaire au

poste de Reggan dépasse de très loin le traite-ment réservé à notre engin, le seul qui, seloncertains dépliants publicitaires, « vous mèneralà où vous n'avez jamais pu aller auparavant ».

Remis de ses brûlures de guerre dans lamarine américaine au Pacifique, l'A.H.S. aquitté sa Californie natale pour voir du pays.Au cours de sa brève carrière de barman à

Tanger, W. M., un compatriote, lui offre un« job » de mécanicien jusqu'à Tombouctouoù il désire se rendre avec trois jeeps, l'une con-duite par son interprète arabe, la seconde parN. O'C., un écrivain inconnu, et la troisième

par Arthur.A Adrar, lors de notre première rencontre et

de notre troisième panne, c'est leur moral à euxqui semble le plus éprouvé. Guapo, le belArabe, languit si loin du quartier réservé deTanger « où il passe facilement une semainesans voir la lumière du jour.»; l'écrivain nepeut plus souffrir Arthur qui a qualifié sonjournal de route d'un terme meurtrier, etW. M. se demande s'il arrivera à maintenir

l'ordre parmi ses effectifs jusqu'à Tombouc-tou.

En grand uniforme de touriste du Sahara,chèche blanc et saroual noir, arrivé à Fort-

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Weygand, hangard en tôle ondulée posé surun néant pierreux, W. M. fait le point « Ledésert, c'est spacieux, mais je préfère ma mai-son d'Acapulco où je pourrais au moins vousoffrir un mint-julep frappé. Où en serions-nous, mon Dieu, sans Guapo qui a creusé dansle fech-fech avec ses mains pour désensabler lesjeeps ? Il nous injuriait en arabe et en espagnol,c'était vraiment trop délicieux »

En « blue jeans », couvert de cambouis,coiffé d'une casquette de jockey, et effondrédans l'ombre courte d'un véhicule, Guapo boitl'eau tiède d'une gourde de pèlerin d'un airdéfait. En revanche, emmitouflé dans une

écharpe de légionnaire, N. O'C. se tient augarde-à-vous dans l'éclairage vert-de-gris d'unsoleil fixe.

Nous voyant de nouveau en panne, W. M.consent à nous prêter une de ses jeeps avecArthur en qualité de « petit-chauffeur-la-cale », celui qui, selon l'expression consacréeen Afrique Noire, met la cale lorsque la situa-tion l'exige.

Au moment de nous séparer, nous oublionssimplement d'acheter de l'huile et de l'eau augardien noir de Fort-Weygand, croyant refaired'un seul trait les quelque deux cent cinquantekilomètres qui nous séparent de Reggan oùnotre propre véhicule attend des jours meil-

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leurs. Mais ce genre d'équipée ressemble à laroulette où l'on gagne rarement deux fois surle même numéro. Au beau milieu d'une éten-

due lunaire semée de carcasses de voitures

abandonnées, Arthur croit bon d'annoncer« Boîte de vitesses transformée en sac à noix,

plus un filet d'huile. »

On dit qu'au Sahara, les étoiles semblentplus proches. C'est vrai. Mais les nuits parais-sent glaciales au voyageur romantique et sanscouverture. Tout en nous vantant les charmes

de l'Arizona où d'innombrables drive-in ser-

vent des glaces ou du café bouillant, l'A.H.S.sort sa djellabah sous laquelle nous attendonsl'aube pour repartir à pied sur Reggan.

Tout ce que l'on raconte sur les mirages estexact un lac entouré de palmiers apparaît etdisparaît lorsque la soif devient trop aiguë,et ce supplice de l'illusion pousse au suicide,même àdeux pas d'un puits auquel on ne croitplus.

Un camionneur nous ramasse à la balise 26

et, après une journée de lit, j'ai oublié notredimanche au Sahara. Mais Arthur est allé un

peu trop loin et lorsque nous le découvronsdans le sable à la balise 1, le graisseur araberemarque « Celui-là ne bougera plus, sescheveux, ils sont devenus jaunes. » Il n'a ja-

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mais vu une chevelure aussi claire, et y lit unsigne de mort certain

Si notre « petit chauffeur-la- cale » se réta-blit rapidement, son humeur ne fait que s'ag-graver « Je veux sortir de ce trou », répète-t-il sans cesse. Comme il ne supporte ni l'eaumagnésienne ni les menus spartiates, il faitdes débauches de jus de fruits et exige dessuppléments. En démantelant les véhicules desautres passagers, il acquiert très vite la répu-tation d'ennemi public de la piste, et nous,celle de « concierges du Tanezrouft», enhappant ses victimes dans l'état où elles setrouvent pour nous repaître de leurs malheurs.

Après une autre tentative de départ avecnotre voiture réparée à la manière de l'A.H.S.,nous l'abandonnons de nouveau pour retour-ner dans sa jeep à Reggan, résignés à y passerle restant de nos jours, mais sans notre déli-cieux « petit chauffeur-la-cale » qui disparaîtenfin derrière une Mercédès 192capable dele remorquer sur des centaines de kilomètres.Lassé par les états d'âme d'Arthur, son nou-veau co-équipier le confie à des Touareg quilui donnent à manger et soignent sa malaria,avant de le mettre sur un camion en direction

du Soudan où nous le retrouverons plus tard,dans un hôtel de Gao où il « fait boy » sous

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le regard extasié de la clientèle féminine quine paraît pas insensible à sa musculature.

Après tant de poussière, si peu de sable ettant de pierres, la vue du Niger, « le fleuveplus grand que tous les autres fleuves », sembleplutôt inattendue la voiture peut bien tom-ber en miettes, le « Zaara » est derrière nous.

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II

VERS LES VILLES SPLENDIDES ?

Plaines que prolongent des plaines.MAURICE DELAFOSSE (L'A.O.F.)

Les conquérants en quête d'ailleurs et encasque à la Gallieni sont devenus gouverneurs,transporteurs, entrepreneurs ou « hommesd'affaires ». J'ai moi-même atterri en AfriqueNoire suivant la loi du meilleur et du pire quiveut que la femme suive son mari, même sice dernier souffre d'ethnographite, maladiequi s'attrape au contact des personnes decouleur.

Ses recherches portant sur les Zabrama, po-pulation qui émigre volontiers en Côte-de-l'Orbritannique, nous les avons ethnographiés duNiger au golfe de Guinée sur des centainesde kilomètres au long desquels Ils poussent

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VERS LES VILLES SPLENDIDES ?

leur bétail; à mille mètres sous terre, dans les

mines d'or et de diamant; aux postes-frontièreoù ils s'adonnent à des jeux divers; sur desterrains vagues où ils collectionnent bouteilleset bidons vides; sur les champs de courses deGold Coast où ils font courir ou, enfin, sur

les coussins d'une voiture américaine, symbolede leur réussite.

A la faveur d'un séjour entre Niamey etGao, leur pays d'origine, je fais connaissanceavec nos futurs compagnons de voyage.

Ayant intitulé son propre journal de routeChaque jour un pas vers la mort, Damouré,

l'interprète, montra tout de suite une certaineidentité de vue avec moi. Au cours de notre

chasse au Zabrama, je n'ai jamais cessé d'ad-• mirer son comportement royal véritable

Salomon ambulant, il réglait toutes les palabreset détectait ami ou ennemi avec un flair im-

battable.

La première fois que nous voyons KwameNkrumah, le premier ministre noir de la GoldCoast, drapé dans une toge de soie, au fondd'une Cadillac, nous attendons sa réaction

avec impatience. Mais, avec la splendide arro-gance de sa race, Damouré déclare « Il al'air d'un phacochère. »

Une nuit, j'aperçois à la lueur d'une lampe-tempête une silhouette blanche qui m'accueille

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LE RIRE N'A PAS DE COULEUR

par « El Hamdu-lli-la, lafia canibani » ( « QueDieu te protège ») et me prête une grossecanne de bambou en signe de bienvenue. C'estIllo, spécialisé dans les expressions telles que« C'est tellement irigolo », ou « C'est tropexact », ou encore dans des noms de plantesen latin noir, tels que « Maspirosfulliformis ».Mais voici son portrait sous la plume deDamouré

Ami Illo Gaoudel est un jeune vieux de l'îlede Firgoun, secrétaire du che f de canton. Ilraconte souvent des histoires que l'on écoutea vec plaisir, sim plement pour se f aire aimerou pour avoir des choses. Il a trois métiers,pêcheur Sorko, marabout à la langue froideet zima ou prêtre des possédés.

Voici une de ses lettres

Mon cher Damouré,

Je suis en bonne santé. Tu sais que Diari estaccouchée. Elle a une fille mais elle t'accuse.Attention avec la confiance. J'attends ta ré-ponse, moi je dis que ce n'est pas toi mais lesgens ne veulent pas me croire. Envoie-moi desharnachements de cheval. Douma vend des

dattes sur le marché. Réponds vite vite.

Illo GAOUDEL.

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VERS LES VILLES SPLENDIDES ?

Réponse

J'accuse bonne réception de ta lettre et j'aibien saisi la contenance. Tu sais quand j'étaisresté dans la même case avec Lam et Tallou

n'oublie pas que je ne suis pas captif pourchercher une captive qui fait la putain.

Si Diari accouche, c'est très bien va voirl'in f irmier Saibou et demande-lui en combiende mois une f emme accouche. La distance mesemble très peu j'ai quitté ton village le20 juin et aujourd'hui 13 août je reçois unelettre datée du 8 août. Chez moi, les femmesaccouchent à partir de neuf mois et si cheztoi les f emmes accouchent en un mois, c'esttrès bien, vous êtes favorisés par la nature.Vos f emmes sont des sorcières, peut-être ?

Je ne t'envoie rien. Bravo pour Douma quivend des dattes sur le marché petit à petitil arrivera. Bonjour à ta Diari qui accoucheen un mois, je la félicite, en un an je luisouhaite vingt-quatre filles au lieu de douzel'en f ant aussi est une richesse.

Et Damouré de conclure par « Voilà ma

Cher Illo,

Bien à toi, cher Illo,

DAMOURÉ.

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