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Extrait de la publication · 2018-04-13 · que la colonie transigeait avec les Amérindiens. Le 16 juin 1703, le roi Louis XIV nomme Olivier Morel au Conseil supérieur de la Nouvelle-France,

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Tous droits de reproduction et dÕadaptation rŽservŽs; toute repro-duction dÕun extrait quelconque de ce livre par quelque procŽdŽque ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, eststrictement interdite sans lÕautorisation Žcrite de lÕŽditeur.

La Loi sur les droits dÕauteur interdit la reproduction des Ïuvressans autorisation des titulaires de droits. Nous rappelons doncque toute reproduction, partielle ou totale, du prŽsent ouvrageest interdite sans lÕautorisation Žcrite de lÕŽditeur ou dÕunesociŽtŽ de gestion džment mandatŽe.

Nous reconnaissons lÕaide financi•re dugouvernement du Canada par lÕentremise duProgramme dÕAide au DŽveloppement delÕIndustrie de lÕƒdition (PADIƒ) pour nosactivitŽs dÕŽdition.

Nous remercions le Conseil des Arts duCanada de lÕaide accordŽe ˆ notreprogramme de publication.

Nous remercions la SODEC pour le soutienaccordŽ ˆ notre programme dÕŽdition.

© Les Žditions du Septentrion, juin 1999

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LOUIS-JOSEPH MORELDE LA DURANTAYE

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Jean-Paul Morel de La Durantaye

LOUIS-JOSEPH MORELDE LA DURANTAYE

��Seigneur de Kamouraska

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Maquette de la couverture : Josée Lalancette

Illustration de la couverture : un gentilhomme du XVIIIe siècle, dans F. Nivelon, The Rudiments of Genteel Behaviour, Londres, 1737.

Révision : Solange Deschênes

Mise en pages : Gilles Herman

Si vous désirez être tenu au courant des publicationsdes ÉDITIONS DU SEPTENTRION

vous pouvez nous écrire au1300, av. Maguire, Sillery (Québec) G1T 1Z3

ou par télécopieur (418) 527-4978ou consulter notre catalogue sur Internet :

http://www.septentrion.qc.ca

© Les éditions du Septentrion Diffusion au Canada :1300, av. Maguire Diffusion DimediaSillery (Québec) 539, boul. LebeauG1T 1Z3 Saint-Laurent (Québec)

H4N 1S2

Diffusion en Europe :Dépôt légal – 3e trimestre 1999 Librairie du QuébecBibliothèque nationale du Québec 30, rue Gay-LussacISBN 2-89448-141-1 75005 Paris

France

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Ë ma sÏur AndrŽe Morelde La Durantaye-Thibodeau

Je remercie tous ceux qui mÕont aidŽdans mes recherches et

dans la prŽparation de cet ouvrage,notamment RŽnald Lessard,

Annette Le BoulengŽ et Jean-Paul Duquette.

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Avant-propos

Une même vague par le monde, une même vaguedepuis TroieRoule sa hanche jusqu’à nous.

Saint-John Perse, Amers

L’histoire des familles seigneuriales de la Nouvelle-France est peudéveloppée. Ainsi, que connaît-on des Berthier, des de Saint-Ours, desDupont de Neuville, des Deschamps de Boishébert, des Bécard deGranville ? Pourtant, plusieurs familles seigneuriales du régimefrançais ont joué un rôle important dans le développementéconomique, social et politique de l’empire français d’Amérique. Quedire également de leur participation à la défense de la colonie ? Il esttemps, selon nous, de faire valoir ce que ce groupe élitaire a accompliet légué comme héritage. Ce second livre consacré à la famille Morelde La Durantaye se veut une contribution en ce sens. Cette fois, lafigure dominante est Louis-Joseph Morel de La Durantaye, seigneur deKamouraska de 1723 à 1756, chef de nom et d’armes de sa famillependant quarante ans.

Cette étude se fonde sur de nombreux documents d’archives :mémoires d’administrateurs adressés au ministre de la Marine ;certificats, rapports et comptes rendus de fonctionnaires coloniaux ;contrats notariés de plusieurs tabellions de France et du Canada — lesde La Durantaye sont particulièrement enclins à tout enregistrer ;registres paroissiaux tant de la France que de la Nouvelle-France ;

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�� � Avant-propos

correspondance, notamment une lettre de Louis-Joseph Morel de LaDurantaye adressŽe ˆ la supŽrieure des religieuses de lÕH™pital GŽnŽralde QuŽbec.

Ces documents parlent, bien sžr, du seigneur de Kamouraska et desa famille, mais en m•me temps de la vie de la seigneurie deKamouraska, de son cadre juridique, de son dŽveloppement Žcono-mique, des rapports de force entre les groupes, du fonctionnement delÕinstitution familiale. Et plus largement encore, ˆ la mani•re de cerclesconcentriques, cÕest tout un pan de la vie de la sociŽtŽ coloniale querŽflŽchit la conjoncture de la seigneurie de Kamouraska. De lÕune ˆlÕautre existe tout un continu de rapports. Tout cela est ŽtudiŽ ˆ unmoment crucial de notre histoire, puisque les faits rapportŽs sedŽroulent durant les 60 derni•res annŽes du rŽgime fran•ais.

LÕorganisation de ce travail sÕest faite tout naturellement autour dupersonnage principal et le rŽcit est linŽaire. Nous rappelons dÕabord lesorigines familiales de Louis-Joseph Morel de La Durantaye, sonŽducation en Nouvelle-France, son entrŽe dans la carri•re des armes enFrance. Nous examinons ensuite sa fonction de seigneur, sonapprentissage comme rŽgisseur de la seigneurie de La Durantaye, sesactivitŽs comme propriŽtaire de la moitiŽ de ce fief. De lˆ, nous lesuivons dans la seigneurie de Kamouraska. CÕest lÕoccasion dÕŽtudier lagestion et le dŽveloppement de cette seigneurie, dÕen analyser le tissuhumain et les rapports conflictuels du seigneur avec ses crŽanci•res, lesreligieuses de lÕH™pital GŽnŽral de QuŽbec. Il est fait mentionŽgalement des dommages tant humains que matŽriels causŽs ˆ laseigneurie de Kamouraska pendant la guerre de Sept Ans. Noussignalons, au passage, la contribution de la famille de La Durantayedans ce conflit. Nous nous attardons enfin ˆ la vente de cette seigneuriepar les hŽritiers de La Durantaye, sans nŽgliger de rendre compte de sasituation au moment o• un nouveau propriŽtaire en prend possession.Comme la vente des diffŽrentes parties de ce fief sÕŽchelonne sur unepŽriode de 12 ans, cÕest lÕoccasion privilŽgiŽe dÕobserver, de fa•onconcr•te, les fluctuations de lÕŽconomie coloniale ˆ la fin du rŽgimefran•ais et au dŽbut du rŽgime anglais.

Cette tranche dÕhistoire marquŽe du doigt des de La Durantaye nemanque pas dÕŽvŽnements ˆ la fois Žtonnants et savoureux.

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La jeunesse etla car r i • re mi l i ta i re

de Louis-Joseph More lde La Durantaye

Origines familiales

Le 15 aožt 1671, la demeure des de La Durantaye, situŽe dans la haute-ville de QuŽbec, a pris une allure festive. Et pour cause ! Olivier Morelde La Durantaye et Fran•oise Duquet, son Žpouse, viennent de fairebaptiser leur premier enfant1. NŽ la veille, il sÕappelle Louis-Joseph.Messire Henry de Berni•res a cŽlŽbrŽ ce bapt•me en la cathŽdrale deQuŽbec2. Comme parrain et marraine, les parents ont choisi le sieurJacques de Chambly3, capitaine de lÕune des compagnies installŽes enNouvelle-France, et demoiselle Jeanne Gaudais, Žpouse du sieurNicolas Dupont de Neuville. Ceux-ci appartiennent, comme le jeunecouple de La Durantaye, ˆ la haute sociŽtŽ de la colonie.

En ce milieu du mois dÕaožt, cÕest le temps des rŽcoltes, temps delabeur mais aussi temps de rŽjouissance. La naissance de Louis-Josephne sÕharmonise-t-elle pas avec cette pŽriode privilŽgiŽe de la fŽconditŽ ?

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� � Louis-Joseph Morel de La Durantaye

Les de La Durantaye ont donc lieu de cŽlŽbrer en compagnie de leursinvitŽs. Si les parents sont heureux dÕassurer leur descendance, ilsignorent cependant que leur lignage en AmŽrique sera tout entierportŽ par ce fils4.

En 1671, le p•re de Louis-Joseph, Olivier Morel de La Durantaye,est capitaine de lÕune des compagnies assurant la dŽfense de la colonie.Il tient garnison ˆ QuŽbec et travaille, sans aucun doute, ˆ lastructuration des troupes coloniales sous les ordres du comte deFrontenac5. InstallŽ en Nouvelle-France depuis 1669, il a ŽpousŽFran•oise Duquet, le 14 septembre 1670. Fier de son appartenance ausecond ordre (la noblesse), il peut dŽcliner une ascendance lignag•re deneuf degrŽs de noblesse. Peu de temps apr•s son installation enNouvelle-France, Louis XIV lui a octroyŽ deux seigneuries : LaDurantaye, en 1672, et Kamouraska, en 1674. Ce qui a fait de lui lÕundes grands propriŽtaires terriens de la vallŽe du Saint-Laurent6. En1683, le gouverneur de La Barre le nommera commandant du poste deMichillimakinac, fonction quÕil assumera jusquÕen 1690. Ce poste-fronti•re, situŽ au cÏur des Grands Lacs, Žtait lÕun des plus importants

ACTE DE NAISSANCE DE LOUIS-JOSEPH MOREL DE LA DURANTAYE

Le seizi•me jour du mois dÕaožt de lÕan mil six cents soixante et onzepar moy Henry de Berni•res ptre curŽ de cette paroisse a ŽtŽ baptisŽLouis Joseph Morel nŽ du jour dÕhyer du mariage dÕOlivier Morelescuyer sr de la Durantayes et de Damle Fran•oise du Quet sa femme,les parrain et marraine ont ŽtŽ le sr Jacques de Chambly capitainedÕune compagnie et Damle Jeanne Gaudais femme du sr Nicolas duPont.

H. De Berni•res

Registres de lÕŽglise paroissiale Notre-Dame-de-QuŽbec.

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de la Nouvelle-France en raison, notamment, de la quantité de castorque la colonie transigeait avec les Amérindiens. Le 16 juin 1703, le roiLouis XIV nomme Olivier Morel au Conseil supérieur de la Nouvelle-France, reconnaissant ainsi ses mérites comme officier au sein destroupes coloniales. En accédant au Conseil supérieur, Morel fera partiedu corps administratif le plus prestigieux de la colonie.

La mère de Louis-Joseph, Françoise Duquet, est une femmeconnue et respectée dans la capitale. N’est-elle pas seigneuresse del’arrière-fief Grand-Pré de La Redoute, domaine qu’elle conserverajusqu’au 28 octobre 1718 ? Elle en a hérité ainsi que d’une petitefortune à la mort de son premier époux, Jean Madry, maître-chirurgien7. Née à Québec, elle est issue d’une famille bourgeoise quijouit à la fois de prospérité et de considération8. Comme plusieursjeunes filles de sa condition, elle a reçu une éducation très soignée aucouvent des Ursulines de Québec. Femme de noble, elle va attacherbeaucoup d’importance à la représentation, à la mise en scène. Tous lesressortissants de la noblesse n’ont-ils pas les yeux fixés sur la cour, lieud’ostentation par excellence ? Mademoiselle de La Durantaye9 a unechambrière, une résidence meublée dans le goût des châteaux français,avec fauteuils à colonnes torses revêtus de tissu, chenets décorés dechérubins de cuivre, un service de table de grande qualité, avecgobelets de verre, vaisselle de Cornouaille, chandeliers de cuivre, platsde faïence10. L’élégance vestimentaire fait aussi partie de ce style de vienoble hautement respecté par Françoise Duquet.

Au fil des ans, bon nombre de personnes de la haute société de laNouvelle-France vont être accueillies par la seigneuresse de LaDurantaye. Au nombre des hommes, qu’il suffise de mentionnerJacques de Chambly, commandant du fort Saint-Louis, Louis Rouer deVilleray, lieutenant particulier civil et criminel de la Sénéchaussée deQuébec, Philippe Gaultier, sieur de Comporté, commissaire desmagasins du roi et prévôt de la maréchaussée de Québec, JacquesDuchesneau, intendant pour le roi en Nouvelle-France, Pierre Duquet,sieur de La Chesnaye11, procureur du roi à la prévôté de Québec,François-Madeleine-Fortuné Ruette, sieur d’Auteuil, procureur généralau Conseil souverain ; et parmi les femmes, Jeanne Gaudais, femme deNicolas Dupont, sieur de Neuville, conseiller au Conseil souverain,

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�� � Louis-Joseph Morel de La Durantaye

GŽnŽalog ie des Morel

ALAIN MOREL

seigneur de La Corbi•re, vit en 1400, Žpouse Guillemette Huet

GUILLAUME MOREL

seigneur de La Corbi•re, Žpouse Jeanne Du Parcq. En 1448, employŽ pour la rŽformation des nobles

CHARLES MOREL

seigneur de La Corbi•re, Žpouse Isabeau Le Boulanger. Appara”t dans un acte du 26 mars 1469

TRISTAN MOREL

sieur de La Corbi•reROBERT MOREL

sieur du PrŽ-VallonSans hŽritier

GILLETTE MORELGILLES MOREL

sieur de Caumayfait un acte de partage

le 23 mai 1531

JULIEN MOREL

sieur de GrŽmilŽpouse Jeanne Chalier

fait un acte de partage avecses fr•res et sÏurs le 15 mai 1619

PHILBERTE

mentionnŽe dansun acte de bapt•me

le 8 fŽvrier 1644

FRAN‚OIS MOREL

seigneur de La ChaussŽeŽpouse Anne Le Moyne

(vers 1660)

PERRINE MOREL

Žpouse Jacques Brossaudsieur de Rancourtle 3 fŽvrier 1655

THOMAS MOREL

sieur de La Durantaye et de La ChaussŽe

Žpouse Alliette du Houssayle 30 janvier 1631

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Jeunesse et carrière militaire � 15

PIERRE MOREL

sieur de la Corosserye, gentilhomme de la suite du duc de Rohan1) épouse Ursuline Hubert, dame de La Violaye

2) épouse Guillemette de Carduel de la maison de Grémilapparaît dans des actes du 15 mars 1515 et du 9 juin 1550

FRANÇOIS MOREL

sieur de la Corosserye et de Grémil, épouse Julienne Le Picardavait pour tuteur Claude de Carduel qui rend compte de sa gestion en 1556

PIERRE MOREL

sieur du Bois Gaudin, épouse Jeanne Simonpasse un acte d’accord avec sa mère et le sieur Simon le 7 juillet 1586

ANNE MOREL

1) épouse Guill Texier2) épouse Jacques Geraud,

sieur du Houssay

FRANÇOIS MOREL

épouse Perrine DeluenGILLES MOREL

chanoine

SUZANNE MOREL

épouseDaniel Collombe

PIERRE MOREL OLIVIER MOREL

seigneur de La Durantayeépouse Françoise Duquet

à Québec,le 14 septembre 1670

JULIEN

MOREL

CHARLOTTE

MOREL

JEANNE

MOREL

du duché de Bre tagne

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16 � Louis-Joseph Morel de La Durantaye

Geneviève Macard, femme de Charles Bazire, agent de la Compagniedes Indes occidentales, Madeleine Laguide, femme de François-MariePerrot, sieur de Sainte-Geneviève, gouverneur de Montréal, AnneDusaussay, femme de Louis Rouer, sieur de Villeray, Catherine deSostelneau, femme de Charles Denis, sieur de Vitray, conseiller auConseil souverain.

Voilà le lignage particulier qui va fonder l’identité de Louis-Joseph.Voilà aussi l’environnement dans lequel il va grandir, où il va faire lespremières expériences de la vie. Mais il ne sera pas le seul enfant à quiles de La Durantaye vont transmettre cet héritage. En l’espace de treizeans, Françoise Duquet va donner naissance à huit autres enfants :Françoise-Geneviève, née le 7 septembre 1672, Philippe-Olivier, le 16février 1675, Jacques-François, le 4 octobre 1676, Joseph, le 6 décembre1677, Jacques, le 11 avril 1679, Charles, le 11 juin 1681, Françoise-Angélique, le 29 mai 1683, et François, le 19 juin 1685. Seulementquatre d’entre eux vont parvenir à l’âge adulte : Françoise-Geneviève,Philippe-Olivier, Charles et François. Les quatre autres meurent trèstôt après leur naissance.

Louis-Joseph ne va partager ses jeux d’enfant et ses rêvesd’adolescent qu’avec Françoise-Geneviève et Philippe-Olivier, un écartd’âge de près de 10 ans le séparant de Charles et de près de 14 ans, deFrançois. D’ailleurs, il ne connaîtra pratiquement pas ses deux jeunesfrères puisqu’à son départ pour la France, à l’automne 1685, l’un n’aque deux ans et l’autre quelques mois.

Pendant que Louis-Joseph s’occupe à ses jeux d’enfant, qu’ils’abandonne à l’insouciance propre à son âge, la Nouvelle-France vitdans un état de paix prolongé. Le gouverneur, M. de Frontenac, va enprofiter pour étendre les frontières de la colonie. Dans cette tâche, ilsera aidé par de grands explorateurs : Cavelier de La Salle et DanielGreysolon Du Lhut, dans la région des Grands Lacs ; Louis Jolliet etJacques Marquette, du côté du Mississippi. Voici que se concrétise,dans l’esprit de ces explorateurs et de tous ceux qui les regardent, lerêve de l’espace infini, ce que Luc Bureau appelle « l’idéal faustien12 ».

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Éducation et service militaire

Puis un jour, Louis-Joseph atteint l’âge de raison. Rapidement, sesparents vont s’occuper de sa formation morale et de son apprentissagescolaire. Le 12 juillet 1679, il entre au Séminaire de Québec. Il a huitans et il est un peu jeune car cette institution a l’habitude d’accueillirles écoliers à l’âge de 10 ans. Un jeune garçon qui entrait au Séminaireavait déjà appris à lire et à écrire, à la petite école des Jésuites. En 1679,le Séminaire est un jeune établissement. Il n’a été achevé qu’en 1677 etest rattaché au Séminaire des Missions étrangères de Paris. Ce n’estqu’un pensionnat où les prêtres s’occupent exclusivement deformation morale et religieuse. Les jeunes gens qui vivent au Séminairevont chercher l’enseignement classique au Collège des Jésuites.

Au moment où Louis-Joseph est au Séminaire, le nombre depensionnaires est d’environ vingt-cinq. La plupart de ses confrères sontplus âgés que lui : certains ont même 15, 19 et 20 ans. Ils viennent derégions très diverses : plusieurs sont de Québec et des environs,d’autres de Montréal et de Trois-Rivières, d’autres sont de Paris, unautre enfin vient du Saut Saint-Louis : il est Iroquois. Une tellediversité des milieux d’origine de la clientèle étudiante donne à penserque le séminaire de Québec constitue un milieu très ouvert, où l’onprend conscience de la différence de l’autre et de l’immensité duterritoire qu’on habite. Dans cette institution, le prix de la pension,l’entretien non compris, est de cent livres par année. Ces pensionnairesportent un costume : un capot à la canadienne, retenu à la taille parune ceinture, un bonnet en toile ou en étoffe, selon les saisons13.Quand arrivent les grandes vacances, le 15 août, tous se rendent auxfermes du Séminaire au cap Tourmente. Ils en reviennent le 1er

octobre.Au Collège des Jésuites, les élèves reçoivent une formation en

humanités et en sciences, enseignement comparable à celui des collègesde France. Il n’est pas sans intérêt de relater ce qu’écrit, à ce sujet, lepère Germain en 1711 :

Pour ce qui est du Collège de Québec, toutes choses y sont ou se fontcomme dans nos collèges d’Europe et peut-être avec plus de régularité etd’exactitude et de fruit que dans plusieurs de nos collèges de France. On

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�� � Louis-Joseph Morel de La Durantaye

y enseigne les classes de grammaire, des humanitŽs, de rhŽtorique, demathŽmatiques, de philosophie et de thŽologie14.

Comme dans toutes les maisons des JŽsuites, lÕŽtude du latin et dugrec fait partie du programme dÕŽtudes et les enseignants attachentune importance particuli•re ˆ la connaissance de la langue fran•aise.Une lettre Žcrite par Louis-Joseph ˆ la supŽrieure des religieuses delÕH™pital GŽnŽral de QuŽbec tŽmoigne ˆ la fois dÕune ma”trisecourante de la langue Žcrite et de lÕinfluence des Žcrivains du XVIIe si•clesur son expression langagi•re15, entendons par lˆ la prŽciositŽ du style.En cette fin du XVIIe si•cle, le Coll•ge des JŽsuites de QuŽbec dispenselÕenseignement ˆ environ 130 Žl•ves, compte tenu des 25 ou 30 gar•onsvenant du SŽminaire. Comme bon nombre dÕautres enfants, Louis-Joseph ne fera quÕune partie de son cours classique. Il sort duSŽminaire le 18 novembre 1681. Il y passe donc peu dÕannŽes. Il nÕy apas lieu de sÕen Žtonner. Dans les meilleures familles du royaume, onne laisse que quelques annŽes les gar•ons au coll•ge. IncitŽs par leursparents, les fils de gentilshommes ambitionnent avant tout de fairecarri•re dans lÕarmŽe. Lˆ, ont-ils appris, ils vont accomplir des acteshŽro•ques.

Louis-Joseph va sÕengager dans cette voie dans les circonstances lesplus favorables. Il faut, ici, rappeler les faits. Le 12 novembre 1684,M. de Meulles, intendant de la Nouvelle-France, demande au ministrede la Marine dÕinaugurer une coutume qui consisterait ˆ accueillir tousles ans, dans les Žcoles militaires du roi, deux enfants de gentilshommescanadiens. Il nomme m•me les deux personnages sur lesquels sÕestportŽe son attention : nuls autres que MM. de La Durantaye et deBŽcancourt. Rien de mieux que de recourir au texte pour dŽcouvrir lesintentions de lÕintendant.

JÕauray lÕhonneur de vous dire Monseigneur que si vous voulez fairequelque chose dont tout le Canada vous fust obligŽ, ce serait de prendretous les ans deux enfants de gentilshommes de ce pa•s icy pour les mettredans la marine en qualitŽ de gardes tout le pa•s vous en serait fort obligŽet vous donneriez une grande consolation ˆ plusieurs p•res de qualitŽ quine scavent que faire de leurs enfans ; si cette proposition vous estaitagrŽable Monseigneur par lÕinclination que vous avez pour ce pa•s ; jeprendrai la libertŽ de vous nommer le fils du sieur de La Durantaye qui

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Jeunesse et carri•re militaire� ��

est venu icy en qualitŽ de capitaine et ˆ qui Sa MajestŽ accorde tous lesans une gratification de trois cens livres. Et le second, un des enfans dusieur de BŽcancour16.

La suggestion de M. de Meulles ne reste pas lettre morte. Apr•squatre mois seulement, soit le 10 mars 1685, le roi Louis XIV rŽpondceci ˆ lÕintendant :

Je veux bien faire recevoir tous les ans deux gentilshommes de Canadadans les gardes de la marine, et vous pouvez dire aux Srs de La Durantayeet de Becancourt dÕenvoyer leurs fils ˆ Rochefort pour servir en la ditequalitŽ suivant les ordres que je vous envoie ci-joints17.

En Žtant appelŽ ˆ Rochefort, Louis-Joseph compte parmi les jeunesgens privilŽgiŽs de la Nouvelle-France. LÕŽcole des gardes marine decette ville est le haut-lieu de lÕŽducation navale du royaume de France.Colbert a voulu faire de Rochefort un port de guerre parfait. Il a vouluque la marine du Ponant puisse se mesurer ˆ ses redoutables rivalesdÕAngleterre et de Hollande. Louis-Joseph, ‰gŽ de 14 ans, nÕa pas toutˆ fait lÕ‰ge requis pour •tre admis ˆ lÕŽcole des gardes marine. M. deMeulles, dans son mŽmoire du 28 septembre 1685, fera mention decela en le vieillissant dÕun an.

Le Sieur du BŽcancourt envoie cette annŽe son fils ˆ Rochefort avec lebrevet que vous avez eu la bontŽ de lui accorder ; jÕai donnŽ pareillementˆ Mademoiselle de La Durantaye, celui que vous avez envoyŽ pour sonfils, je crains quÕon ne le trouve un peu jeune, nÕayant que 15 ou 16 ans18.

Mais le jeune de La Durantaye a une caution de poids : son p•re.En 1685, Olivier Morel est commandant de Michillimakinac, un despostes clefs de lÕempire colonial fran•ais. LÕabsence de ce dernier dansla capitale explique pourquoi le brevet de la cour est remis ˆ Fran•oiseDuquet. Le capitaine de La Durantaye a des relais politiques depremi•re instance. Les hostilitŽs ayant repris entre Fran•ais et Iroquois,il vient, dÕailleurs, dÕaccomplir un exploit militaire dans la rŽgion desGrands Lacs. M. de Meulles le signale au ministre, dans son rapport du28 septembre 1685 :

Ce fut lui [Olivier Morel] qui lÕannŽe passŽe vint si ˆ propos joindre notrearmŽe du c™tŽ de Niagara ˆ la t•te de 600 hommes dont il y en avait 150fran•ais et le reste sauvages, il est allŽ depuis porter des ordres de M. de

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� � Louis-Joseph Morel de La Durantaye

la Barre chez les nations sauvages, M. de Denonville ayant su cette actioncompte de sÕen servir lorsquÕil voudra entreprendre quelque chose contreles Iroquois19.

Il est clair que M. de La Durantaye est bien vu des autoritŽscoloniales. Elles reconnaissent son efficacitŽ comme homme de guerre.

M•me si la cour accorde une grande faveur aux deux jeunesrecrues de la Nouvelle-France en les acceptant ˆ lÕŽcole des gardesmarine, M. de Meulles va pousser lÕaudace jusquÕˆ demander auministre de leur verser une modeste pension.

Si vous vouliez, Monseigneur, destiner quelque petite gratification pourles canadiens que vous metterez dans la marine vous ferez une grandecharitŽ ce leur serait un moyen de sÕentretenir un peu honnestement leursp•res estants tous extraordinairement chargez dÕenfans ne sont pas enestat de leur faire de grandes avances20.

En termes plus clairs, il demande au ministre de les aiderfinanci•rement.

Ë lÕŽcole de Rochefort, Louis-Joseph subira un rude noviciat. Lesconditions matŽrielles et disciplinaires des Žcoles militaires Žtaient tr•sdures. CÕest dans lÕasc•se que les cadets faisaient lÕexpŽrience de lÕart dela guerre. Les exercices corporels prenaient une place importante dansla formation : les cadets manÏuvraient, faisaient des exercices ˆ feu,apprenaient lÕescrime ˆ visage dŽcouvert, pratiquaient lÕŽquitation, lavoltige. On sÕadonnait Žgalement ˆ lÕhistoire, ˆ la gŽographie, ˆlÕhŽraldique, ˆ lÕhistoire naturelle et aux mathŽmatiques. Bref, lesresponsables de ces Žcoles tendaient ˆ former des corps robustes et desesprits dŽliŽs.

Encore ŽtonnŽ dÕavoir ŽtŽ admis ˆ Rochefort, Louis-JosephsÕembarque pour la France ˆ lÕautomne 1685. Apr•s la remise desbrevets, ses parents et ceux de Fran•ois-Alexandre ont retenu desplaces sur un des bateaux qui mouillaient dans la rade de QuŽbec enattente de la traversŽe de lÕAtlantique. Les marchandises ont ŽtŽchargŽes, on a fait provision de bois et dÕeau. Le matin du dŽpart, leport dŽborde dÕactivitŽ et il y a grande presse. Pour la population delÕŽpoque, lÕappareillage dÕun navire constitue un ŽvŽnement.

Extrait de la publication

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Avant-propos

� � � � � � � � � � � � �

La jeunesse et la carri•re militaire de Louis-Joseph Morelde La Durantaye

Origines familialesƒducation et service militaireBrillant mariage en France

� � � � � � � � � � � � � �

ItinŽraire seigneurialAnnŽes dÕapprentissageFief de La Durantaye : un propriŽtaire provisoireLe seigneur de Kamouraska : ses rŽalisations, ses reversDeuils et guerre de Sept Ans

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Fin du r•gne des de La Durantaye dans KamouraskaUne vente peu communeLes de La Durantaye laissent une seigneurie prosp•re

Conclusion

Appendices

Liste des sigles

Sources et bibliographie

9

11111721

3131384776

9999

107

113

117

123

124

Table des mat i • res

Extrait de la publication

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COMPOSƒ EN MINION CORPS 10 ET 11SELON UNE MAQUETTE RƒALISƒE PAR GILLES HERMAN

ET ACHEVƒ DÕIMPRIMER EN JUILLET 1999SUR LES PRESSES DE AGMV

Ë CAP-SAINT-IGNACE

POUR LE COMPTE DE GASTON DESCHæNES

ƒDITEUR Ë LÕENSEIGNE DU SEPTENTRION

Extrait de la publication