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Extrait de la publication

Extrait de la publication… · 2315, rue de la Province Longueuil (Québec) J4G 1G4, Canada 5ÏMÏQIPOF t XXX NFTTBHFSJFT BEQ DPN Distribution pour l’Europe francophone : DNM Distribution

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  • Extrait de la publication

  • Crime aux Médiévales

    Extrait de la publication

  • ROM

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Amiguet, Philippe, 1943- Crime aux Médiévales (Caméra danger ; 1) Pour les jeunes de 12 ans et plus. ISBN 978-2-923860-31-2 I. Titre.

    PS8551.M49E93 2011 jC843’.54 C2011-942069-4PS9551.M49E93 2011

    Pour l’aide à la réalisation de son programme éditorial, l’éditeur remercie la Société de Développement des Entreprises Culturelles (SODEC), le Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – gestion SODEC ainsi que le Conseil des Arts du Canada.

    Marcel Broquet Éditeur 60, chemin du Mont-Maribou, Saint-Sauveur (Québec) Canada J0R 1R7 Téléphone : 450 744-1236

    Révision : Christine St-Laurent Conception graphique et illustration de la couverture : Roger Belle-Isle Mise en page : Olivier Lasser et Amélie Barrette

    Distribution : Messageries ADP2315, rue de la Province Longueuil (Québec) J4G 1G4, Canada

    Distribution pour l’Europe francophone : DNM Distribution du Nouveau Monde 30, rue Gay-Lussac, 75005, Paris

    Librairie du Québec 30, rue Gay-Lussac, 75005, Paris Tél. : 01 43 54 49 02

    Diffusion – Promotion : [email protected]]

    Dépôt légal : 4e trimestre 2011 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives nationales Canada

    © Marcel Broquet Éditeur, 2011 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction interdits sans l’accord de l’auteur et de l’éditeur.

    ISBN (PDF) 978-2-923860-51-0

    Extrait de la publication

    mailto:[email protected]://www.messageries-adp.comhttp://www.librairieduquebec.frmailto:[email protected]]

  • AN

    PHILIPPE AMIGUET

    Crime aux Médiévales

    REVIVRE LE MOYEN-ÂGE

    AU XXIe SIÈCLE !

    1

    Extrait de la publication

  • Du même auteur

    L’Évasion de Charles Alexis, roman Éditions Valiquette, Montréal, 2000

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  • 5

    PROLOGUE

    A lex a écrit :J’ai essayé beaucoup de choses : les arts martiaux, le para-chute, le deltaplane… C excitant, mais j’en ai marre d’être seul, de ne pas réaliser qqch de concret.

    Il pèse rageusement sur la touche « envoyer » du clavier de son ordinateur.

    Alex ronge son frein. Bien que ses parents, extrêmement riches, lui accordent tout ce qu’il veut, il n’est pas heureux. Il rêve d’aventures palpitantes et extraordinaires qu’il pourrait non seulement vivre mais également raconter sous forme de reportages ou de documentaires marquants et passionnants.

    Et son âge ne l’aide pas.

    Il chatte sur internet avec le vague espoir de trouver parmi ses correspondants une âme sœur qui partagerait ses goûts d’aventures et ses rêves de grand reporter. Parmi eux, deux ont retenus son attention, une fille et un garçon : Ariane et Ying.

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  • 6

    Ariane a écrit :

    Invite-moi à faire du deltaplane. Réaliser le rêve d’Icare, c pas rien !

    Alex répond instantanément.

    Pas de problème. Mais quand on est revenu sur terre, du rêve d’Icare, il ne reste que des sensations et des souvenirs personnels. G l’goût de qqch de plus durable et de plus vaste.

    La réponse vient immédiatement.

    Ariane a écrit :

    Comme quoi ?

    Alex a écrit :

    J’voudrai partager mon goût du risque et de l’aventure, et l’raconter.

    Ariane a écrit :

    Quelles sortes d’aventures ? Diffusées où ? Comment ?

    Alex a écrit :

    Mon voyage sur Vénus, mes rencontres avec Jules César, etc.

    Une autre fenêtre s’ouvre sur l’écran d’Alex.

    Ying a écrit :

    Alex, j’aimerai ça filmer ou photographier Jules César, Confucius, Gengis Khan et ça m’dérange pas d’le faire à l’exté-rieur et à l’intérieur d’une station orbitale.

    Puis, dans la première fenêtre.

    Ariane a écrit :

    C d’la science-fiction, Alex. Tu devrais écrire des romans.

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  • 7

    Alex a écrit :

    Ariane, j’aimerai traiter d’sujets historiques, artistiques et d’actualité.

    Alex change de fenêtre.

    Ying, si tu obtiens un rendez-vous avec Confucius ou Gengis Khan, j’viens avec toi. Même chose pour la station orbitale.

    L’autre fenêtre signale un nouveau message.

    Ariane a écrit :

    J’aime l’Histoire et l’Art. Le journalisme me semble une voix privilégiée pour partager mes intérêts et mes idées. Mais pas l’actualité ! J’suis pas intéressée à faire d’la nouvelle.

    Alex a écrit :

    Ariane, l’actualité, c l’histoire d’demain !

    Dans l’autre fenêtre.

    Ying a écrit :

    Alex, la photographie me permet d’immortaliser des instants, ou des séquences, de vie qui, sans ça, seraient irrémé-diablement perdues dans la nuit des temps ! C tu pas assez profond, ça ?

    Alex a écrit :

    Immortaliser, c vivre éternellement. Woody Allen a écrit que l’éternité, c long, Surtout vers la fin !

    Ying a écrit :

    La citation n’était pas de moi. Ou peut-être et je ne m’en souviens plus ! !

    La réponse d’Ariane arrive à ce moment sur l’autre fenêtre.

  • 8

    Ariane a écrit :

    Nous sommes déjà demain. Alex, j’suis pas une poupée et g pas froid aux yeux. C’que je veux dire c que j’veux vivre passionnément les choses qui me passionnent, les partager et les diffuser. Mais où ? Mon gros problème, c qu’à mon âge, on ne m’prend pas vraiment au sérieux.

    Dans l’autre fenêtre, Ying a répondu.

    Ying a écrit :

    Alex, j’ai surtout hâte d’la commencer cette éternité ! Mais on dit q’j’suis trop jeune pour mes rêves. J’viens d’avoir seize ans.

    Alex est en train de répondre à Ariane.

    Ariane, d’une certaine façon, j’pense q’l’Histoire et l’Art façonnent notre avenir. Mais aussi mon âge est un véritable handicap. J’ai seize ans, bientôt dix-sept et, à ct’âge-là, on nous croit pas quand on envisage de grands projets.

    Il passe au message de Ying. « Décidemment, nous avons tous les trois un point commun », pense t il.

    Alex a écrit :

    Ying, nous avons le même problème. Pourquoi on s’ren contre pas d’main à 18 h 30 au McDo, coin Mackay et Ste-Catherine.

    La réponse arrive aussitôt.

    Ying a écrit :

    OK ! À demain.

    La réponse d’Ariane arrive au même moment.

    Ariane a écrit :

    Alex, c pire pour une fille. J’n’ai que 16 ans moi aussi.

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  • 9

    I

    De la station de métro Honoré-Beaugrand dans l’Est à celle de Guy-Concordia en plein centre-ville, la ligne est di-recte. Belle fille de 16 ans, élancée sans être vraiment grande, les cheveux d’un brun roux tombant aux épaules et encadrant l’ovale de son visage d’où ressortent deux yeux verts légère-ment élongés et brillants d’intelligence, Ariane Clément, assise

    Qui est cet Alex ? Alexandre Cornélius ! Un nom comme ça, ça ne s’invente pas. Et qui semble se passionner autant que moi pour l’Histoire, l’Art et le jour-nalisme ? Il a l’air si sûr de lui ”. Elle se remémore le courriel

    19h– « il indique l’heure à l’européenne », note-t-elle – McDo, Mackay/Ste-Catherine O.” Elle a immédiatement répondu avec l’orthographe si particulière des chats : ji sré.

    Ariane descend de la rame de métro en même temps qu’une vague d’étudiants de l’Université Concordia. Bon nombre d’entre eux se rendent d’abord un coin de rue plus loin, au McDo, dont ils forment la principale clientèle, pour engloutir une ration de fast-food avant d’aller à leurs cours du soir.

  • 10

    Il est 18 heures 45. Ariane entre dans le McDo bondé et bourdonnant comme une ruche. Elle est volontairement en avance de manière à pouvoir repérer les lieux et s’esquiver rapidement si le rendez-vous s’avérait ne pas être ce qu’elle escomptait.

    Alex l’avait devancée.

    En fait, s’est-elle avouée, il est à peu près comme je l’imaginais : grand, bien bâti, beau garçon, l’air énergique ”. Il est là qui la regarde et lui sourit. Mais il n’est pas seul. Un jeune asiatique coiffé d’une casquette des Canadiens, la visière sur le côté, assis en face de lui devant une gigantesque barquette de frites, se retourne à ce moment-là et la regarde s’approcher avec un sourire fendu jusqu’aux oreilles.

    Cet Alex passe difficilement inaperçu avec sa tête d’aventurier à la Bob Morane et à la fois son air de monsieur-je-sais-tout ! Et l’autre, avec ses frites…” Ariane hésite, elle regrette presque d’être venue. Les deux garçons se sont levés pour l’accueillir.

    Trop tard pour reculer.

    — Alex, dit-il en lui prenant la main, puis désignant son compagnon : Ying !

    Ariane s’assied sur la banquette à côté d’Alex et, aussitôt se met en position du lotus : dos bien droit, mains reposant sur les genoux, les genoux bien appuyés sur la banquette, et les jambes croisées – pied droit sur la cuisse gauche, pied gauche sur la cuisse droite. Comme si c’était tout à fait naturel.

    Alex et Ying la regardent faire, ébahis.

    — Je fais du yoga, leur dit Ariane en réponse à leur question muette. Je suis également contorsionniste et un peu acrobate.

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  • 11

    — Tu devrais t’engager dans un cirque, ironise Alex.

    — Ça ne m’intéresse absolument pas de devenir une attrac tion de cirque, répond sèchement Ariane en se levant pour partir.

    — Excuse-moi, dit aussitôt Alex en la retenant par le bras. C’était une mauvaise plaisanterie.

    Ariane se rassied lentement. Ce garçon trop bien vêtu – « même s’il s’agit de jeans et d’une chemise sport, on sent que ce sont des habits de qualité supérieure qui ont dû coûter leur prix » – en impose mais ce n’est peut-être qu’une façade. Pourtant, elle le trouve d’emblée sympathique et, instinctivement, veut lui faire confiance. « Quant à l’autre, Ying, avec sa casquette de travers et sa gloutonnerie, il est drôle et a l’air sympa aussi. Mais pourquoi il est là ? ».

    — Qu’est-ce que tu veux ? lui demande Alex en se levant.

    — Une limonade, dit Ariane en fouillant son sac à dos pour y trouver de l’argent.

    — Laisse, je te l’offre, lui dit Alex. D’ailleurs, je vais en prendre une aussi. Ying ?

    Celui-ci, la bouche pleine, lui fait signe qu’il ne veut rien.

    — Je reviens, dit Alex en partant vers le comptoir.

    Restés seuls à la table, Ariane et Ying se sourient sans savoir quoi dire.

    — Tu habites Montréal ? se risque Ying entre deux bou-chées de frites.

    — Oui, dans l’Est. Et toi ?

    et possède une boutique rue de la Gauchetière.

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  • 12

    — Le mien est artiste. Il restaure des tableaux et des fresques religieuses.

    — Il en fait de nouveaux ?

    — Non, il sauve et répare les œuvres d’artistes du passé.

    Ying est impressionné car lui, son amour pour l’Histoire est plutôt romanesque. Il est résolument tourné vers le présent, voire même l’avenir dans sa vie comme dans l’Art.

    Alex arrive avec les limonades qu’il pose sur la table et s’assied.

    — Je vois que vous avez fait connaissance, fait Alex, amusé par le silence gêné qui s’est installé entre Ariane et Ying. Je te remercie d’être venue et je suis très content de te connaître. Le chat sur internet, ça va pour prendre contact, mais après…

    — Après quoi ? demande Ariane, encore méfiante.

    Alex la regarde. « Vive ! Intelligente ! Et jolie avec ça, ce qui ne gâche rien. Elle me plaît ! ».

    — Rien ne vaut une rencontre face à face pour se connaître, dit Alex.

    — C’est même mieux qu’une photo, ajoute Ying en finis-sant ses frites. Ce qui n’est pas peu dire !

    — Qu’est-ce que tu veux dire ? lui demande Ariane.

    — Ce que j’aime le plus, continue Ying, c’est la photo-

    Ying se penche et prend son i-Mac à côté de lui, ouvre un dossier et tourne l’ordinateur vers ses compagnons. Il s’agit

    photographie”, précise-t-il, dans le cadre d’une production scolaire. La photographie est belle, cadrée et éclairée avec goût et imagination, et impressionne beaucoup Alex et Ariane.

  • 13

    — Mes parents m’ont offert une camera HD semi-professionnelle, une Sony EX3, lui dit Alex. Tu es bien meil leur que moi. C’est toi qui feras la camera si on travaille ensemble.

    Ariane et Ying le regardent, abasourdis.

    — Mes parents sont très très riches, ajoute Alex en voyant leur mine étonnée, et ne me refusent rien.

    — Si tu es si riche que ça, remarque Ariane, il y a certai-nement beaucoup de façons de profiter pleinement de ton argent autres que de faire des rencontres chez McDo.

    — Bon, dit Alex, mettons tout de suite les choses au point. C’est vrai, je suis ce qu’on appelle couramment un fils à papa. J’ai tout ce que je veux. Je vis dans une immense propriété au Lac Brome dans les Cantons de l’Est. Il y a des chevaux, des voitures, une piscine, un court de tennis. Il y a même une petite piste d’atterrissage pour que mon père puisse y faire atterrir son hélicoptère. J’ai un chauffeur privé avec ma limousine. J’ai tout ce que je veux et je m’ennuie. La vie de jet set m’ennuie. Je veux faire autre chose, bouger, agir !

    — Comme faire quoi ? lui demande Ariane.

    — Moi ce qui m’intéresse, réplique Alex, c’est vivre ! Vivre intensément ! Et pouvoir donner et partager mon point de vue et mes découvertes sur le monde qui nous entoure.

    — Moi, je m’intéresse à l’Histoire, dit alors Ariane. J’ai-merai écrire des livres ou réaliser des documentaires percutants sur des sujets autant actuels que sur notre passé.

    — Et moi, j’aimerai bien les tourner, ajoute Ying avec un grand sourire.

    Les trois se regardent, émus. Ils viennent de se rejoindre.

    — Alors nous sommes d’accord, murmure Ariane, regar-dant les deux garçons à tour de rôle.

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  • 14

    Alex et Ying acquiescent en hochant la tête. Les trois se sourient, complices. Ils éclatent de rire ensemble, un rire qui n’en finit plus, en se congratulant, heureux.

    — Je propose que l’on fasse un premier reportage sur le trafic international d’antiquités, les vraies et les fausses, dit Alex en reprenant progressivement son sérieux.

    Ariane et Ying le regardent, surpris. Ils ne s’attendaient pas à ça.

    — C’est un peu gros pour commencer, non ? rétorque Ying.

    Ariane approuve.

    — Pourquoi ne pas faire un panorama général de l’état de l’Art à Montréal ? propose Ying.

    — À notre âge, rétorque Ariane, on ne nous prendra jamais au sérieux. J’ai commencé une recherche sur l’histoire des cimetières de Montréal. Avec ce sujet, on touche l’Art et l’Histoire. On est sur place, pas de problème de déplacements.

    — C’est certainement un sujet très intéressant, l’inter-rompt Alex, mais je ne trouve pas ça vraiment percutant pour un premier reportage. Et puis, en ce qui concerne les déplacements ou les frais de production, je t’ai dit que mes parents étaient très riches ; on n’a pas besoin de s’en faire pour ça.

    — Les Médiévales ! s’exclame Ying. Les Médiévales inter-nationales de Québec ! Elles doivent ouvrir prochainement et il paraît que cette année, ce sera vraiment spécial et grandiose. Un village complet sur l’Île d’Orléans, des joutes, des arti-sans, même un vrai mariage médiéval ! Ça fera des images sensationnelles.

    Ariane et Alex se regardent en hochant la tête. Pourquoi n’ont-ils pas pensé à ça avant ?

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  • 15

    — Ça tombe bien, remarque Ariane. Les grandes vacances commencent dans deux semaines.

    — D’accord, dit Alex. Mais tous les médias vont couvrir l’événement. Nous, on devrait le couvrir de l’intérieur, comme participants. On aura ainsi un point de vue unique et original. Et puis, on vivra une belle aventure. J’ai des chevaux et on trouvera les costumes et accessoires qu’il faut.

    — Je ne sais pas monter à cheval, objecte Ariane.

    — Je ne me suis jamais assis sur un cheval, ajoute Ying.

    Alex les regarde et sourit. Décidemment, il les aime bien ces deux-là. Il les assure qu’ils trouveront une solution et qu’il assumera tous les frais de l’aventure.

    — Tu as réellement un chauffeur, s’extasie Ying.

    — Bien sûr. Je n’ai pas encore mon permis. Et puis, j’aime bien me faire conduire. D’ailleurs, vous le connaîtrez bientôt puisque je vous raccompagnerai chez vous tout à l’heure.

    — Ne te sens pas obligé, j’habite à deux pas du métro, dit Ariane.

    feur, c’est aussi mon garde de corps et, surtout, c’est un ami.

    campement, et nous n’aurons plus qu’à arriver aux Médiévales en grands seigneurs, conclut Alex en souriant devant leur mine ahurie.

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  • 17

    II

    En pénétrant dans le village construit pour accueillir les Médiévales internationales sur l’Île d’Orléans située aux portes de Québec, que Jacques Cartier avait baptisé « Île de Bacchus » à cause de l’abondance de vignes sauvages qu’on y trouvait, on change de siècle. On se retrouve d’un coup plon-gé en plein XIIe ou XIIIe siècle, en fait, dans une ambiance et un environnement oscillant entre le XIe et le XIVe siècle.

    Construit entre Saint-Jean de l’Île d’Orléans et Saint-Laurent de l’Île d’Orléans, derrière une lisière d’arbres en

    richement colorés et décorés aux armes de leur seigneur, et de baraquements en bois ou en toile abritant échoppes, bou tiques, ateliers, même une auberge très fréquentée et constamment plongée dans un joyeux brouhaha, le village déborde de vie et d’entrain.

    Les armures, les casques, les boucliers et les armes brillent au soleil.

  • 18

    Petits artisans, soldats, manants, bardes, jongleurs, ava-leurs de feu, acrobates, ménestrels, chevaliers, pages, gentes dames et ribaudes, quelques ecclésiastiques : moines et moi-nillons, spadassins, même un soldat japonais en armure, circulent et se croisent, se saluent joyeusement, se donnent l’accolade. Pour beaucoup, ce sont des retrouvailles.

    côtoient la boutique du boulanger Jehan de la Pâtissandière et sa dame Iseult, puis celle de l’enlumineur au long nez, maître Goupil. Tous voisinent avec le maréchal-ferrant, maître Jobelin, qui frappe hardiment sur son enclume une forme rouge et allongée qui deviendra une bonne épée, ou avec l’échoppe du drapier Patelin dont la femme, dame Cristelle, crie la marchandise : « Draps fins, soies, tissus précieux ! »

    Une diseuse de bonne aventure, véritable sorcière, Zsoussa, vêtue comme une gitane, de grands anneaux dans les oreilles, avec ses boules, ses bougies noires et blanches, ses grimoires, donne des conseils d’amour à un jeune homme timide et modestement vêtu d’habits de drap grossier vert et gris : « … il te faut vivre chastement pendant au moins cinq ou six jours et le septième, qui tombera obligatoirement un vendredi, mange et bois des aliments de nature chaude, de ceux qui excitent et favorisent l’amour. Lorsque tu auras atteint cet état amoureux, essaie d’avoir un entretien avec la personne désirée et arrange-toi pour que cette personne te regarde fixement pendant le temps d’un Ave Maria. Ce regard sera alors si puissant qu’il ira droit au cœur de ton élue et elle ne pourra te résister ».1

    Nobles seigneurs, fiers chevaliers, certains venant d’Europe, d’Allemagne, d’Angleterre, d’Italie et particu lièrement de

    1. Inspiré librement de « La magie médiévale », Abraxas et Akzinor 555, Édition Club Québec Loisirs avec autorisation des Éditions Québécor, 2001

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  • 19

    L’auberge « Au pet de l’âne » dont la patronne, Jehanne

    dans une atmosphère joyeuse, colorée et trépidante, s’est établie au beau milieu du village. Un grand panneau de bois à son entrée rappelle le célèbre poème de Rabelais :

    « Cy n’entrez pas, hypocrites, bigotz,

    Torcoulx, badaux, plus que n’estoient les Gotz,

    Ny Ostrogotz, précurseurs des magotz :

    Tirez ailleurs pour vendre vos abus ».

    Aussi lorsqu’Alex et sa suite font leur entrée dans le village, lui en Siegfried de Gothie, seigneur des Niebelungen, monté sur un magnifique cheval noir, il fait grande impression. Il porte une armure étincelante recouverte d’une casaque de draps fins rouge, noir et or, et il est coiffé d’un casque impres-sionnant surmonté d’une serre d’aigle. Il est précédé d’un

    qui porte un étendard aux armes de Siegfried, un dragon noir sur fond blanc et qui annonce à voix forte en avançant d’un pas lent et solennel :

    — Place à messire Siegfried de Gothie, seigneur des Niebelungen, preux chevalier et noble seigneur et à gente dame Ariane.

    couleurs de son maître, qui s’amuse comme un fou de cette mascarade, et son page, Ying qui, bien qu’il soit également vêtu aux couleurs et fasse partie de la suite d’Alex, tourne autour du cortège en filmant tout ce qu’il peut.

  • Cet ouvrage, composé en Gotham et Adobe Garamond Pro,

    a été achevé d’imprimer sur les presses de l’imprimerie Transcontinental Métrolitho,

    Sherbrooke, Canada en septembre deux mille onze

    pour le compte de Marcel Broquet Éditeur

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    PROLOGUECHAPITRE ICHAPITRE II

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