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Quai Voltaire

Tracy Chevalier

Prodigieusescréatures

Traduit de l’américainpar Anouk Neuhoff

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Titre originalþ:

REMARKABLE CREAT URES

©þ2009, by Tracy Chevalier.©þQuai Voltaire/La Table Ronde, 2010,

pour la traduction française.

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Tracy Chevalier est américaine et vit à Londres depuis1984 avec son mari et son fils. Elle est l’auteur du Récitaldes anges, de La Dame à la Licorne, de La Vierge en bleu,et de La jeune fille à la perle, adapté au cinéma par PeterWebber en 2002, et interprété par Scarlett Johansson.

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Ce livre est pour mon fils, Jacob

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Différentede toutes les pierres de la plage

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La foudre m’a frappée toute ma vie. Mais uneseule fois pour de vrai. Je devrais pas m’en sou-venir, parce que j’étais à peine plus qu’un bébé.N’empêche, je m’en souviens. J’étais dans unchamp, avec des chevaux et des cavaliers qui exé-cutaient des numéros. Tout à coup, un orage estarrivé, et une femme — pas Maman — m’a prisedans ses bras pour m’emmener sous un arbre.Alors qu’elle me serrait fort contre elle j’ai levé lesyeux et j’ai vu le motif des feuilles noires sur leblanc du ciel.

Soudain il y a eu un bruit, comme si tous lesarbres tombaient autour de moi, et une lumièrebrillante, vive, l’impression de regarder le soleil.Une décharge m’a traversé le corps. C’était commesi j’avais touché un charbon ardentþ; il y avaitune odeur de chair roussie et je ressentais unevague douleur, mais en même temps ça faisaitpas mal. L’impression d’être un bas retourné.

D’autres ont commencé à m’attraper et à crier,mais je n’arrivais pas à émettre un son. On m’atransportée quelque part, et puis j’ai senti de lachaleur tout autour, pas une couverture, mais du

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mouillé. C’était de l’eau et je savais reconnaîtrel’eauþ: notre maison se trouvait à deux pas de lamer, je la voyais de nos fenêtres. Puis j’ai rouvertles yeux, et c’est comme s’ils ne s’étaient pasrefermés depuis.

La foudre avait tué la femme qui me serrait dansses bras, et aussi les deux filles qui se tenaient àcôté, mais j’avais survécu. Il paraît que j’étais uneenfant silencieuse et maladive avant l’orage, etque c’est en grandissant que je suis devenue pleinede vigueur et d’entrain. En tout cas, le souvenirde cette foudre court encore en moi comme unfrisson qui marque les moments forts de ma vieþ:quand j’ai vu le premier crâne de crocodile trouvépar Joe, et quand j’ai trouvé le reste de son corpsþ;quand j’ai découvert mes autres monstres sur laplageþ; quand j’ai rencontré le colonel Birch. Par-fois je sens la foudre me frapper sans que je sachepourquoi. De temps en temps je comprends pas,mais j’accepte ce que me dit la foudre, car la fou-dre c’est moi. Elle est entrée en moi quand j’étaisbébé et elle n’est jamais repartie.

Je ressens un écho de la foudre chaque fois queje trouve un fossile, une petite secousse qui ditþ:«þOui, Mary Anning, tu es différente de toutes lespierres de la plage.þ» C’est pour ça que je suis unechasseuseþ: pour sentir cet éclair, et cette diffé-rence, chaque jour.

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Une activité peu distinguée,salissante et mystérieuse

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Mary Anning en impose par ses yeux. Ce détailm’a semblé évident dès notre première rencontre,quand elle n’était qu’une fillette. Ses yeux sontmarron comme des boutons, et brillants, et elle acette manie des chasseurs de fossiles de toujourschercher quelque chose, même dans la rue ou àl’intérieur d’une maison, où il n’y a aucune chancede trouver quoi que ce soit d’intéressant. Cetteparticularité la fait paraître pleine d’énergie, mêmelorsqu’elle reste sans bouger. Mes sœurs m’ontdit que moi aussi je jetais des coups d’œil alen-tour au lieu d’arborer un regard impassible, maisdans leur bouche ce n’est pas un compliment, tan-dis que dans la mienne, envers Mary, c’en est un.

J’ai remarqué depuis longtemps que les gensont tendance à en imposer par un trait particulier,une partie du visage ou du corps. Mon frère John,par exemple, en impose par ses sourcils. Non seu-lement ils forment des touffes proéminentes au-dessus de ses yeux, mais ils constituent la partiela plus mobile de son visage, traduisant le coursde ses pensées tandis que son front se creuse oubien se lisse. Il est le puîné des cinq enfants Phil-

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pot, et le seul fils, ce qui lui a donné la charge dequatre sœurs à la mort de nos parents. Une tellesituation animerait les sourcils de n’importe qui,même si enfant, déjà, il était sérieux.

Ma plus jeune sœur, Margaret, en impose parses mains. Bien que petites, elles ont, proportion-nellement, des doigts longs et élégants, et de noustoutes c’est celle qui joue le mieux du piano. Elleest encline à onduler des mains en dansant, etquand elle dort elle étire ses bras au-dessus de satête, même lorsqu’il fait froid dans la chambre.

Frances a été la seule sœur Philpot à se marier,et elle en impose par sa poitrine, ceci, je suppose,expliquant cela. Nous, les sœurs Philpot, ne som-mes pas connues pour notre beauté. Nous avonsune charpente anguleuse et des traits accusés. Deplus, la fortune familiale s’est avérée tout justesuffisante pour qu’une seule d’entre nous puissese marier sans trop de difficultés, et Frances aremporté la course, quittant Red Lion Squarepour devenir la femme d’un négociant de l’Essex.

Les personnes que j’ai toujours le plus admiréessont celles qui en imposent par leurs yeux, commeMary Anning, car elles semblent plus à même decomprendre le monde et ses rouages. C’est parconséquent avec Louise, ma sœur aînée, que jem’entends le mieux. Elle a des yeux gris, commetous les Philpot, et elle parle peu, mais quand sonregard se fixe sur vous, vous y prêtez forcémentattention.

J’ai toujours rêvé d’en imposer par mes yeuxmoi aussi, mais je n’ai pas eu cette chance. J’aiune mâchoire saillante, et quand je serre les dents— plus souvent qu’à mon tour, tant le mondem’indispose —, elle se crispe et s’aiguise comme

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la lame d’une hache. Lors d’un bal, j’ai surpris unsoupirant potentiel à dire qu’il n’osait pas m’invi-ter à danser de peur de se couper contre ma joue.Je ne me suis jamais véritablement remise de cetteobservation. On ne s’étonnera pas que je sois unevieille fille, et que je danse si rarement.

J’aurais bien aimé passer de la mâchoire auxyeux, mais j’ai constaté que les gens ne changentpas de trait dominant plus qu’ils ne peuvent modi-fier leur caractère. Je dois donc m’accommoderde cette forte mâchoire qui rebute tant les gens,taillée dans la pierre comme les fossiles que jeramasse. Du moins le croyais-je.

J’ai rencontré Mary Anning à Lyme Regis, oùelle a vécu toute sa vie. Je ne m’attendais certespas à habiter cette ville. En effet, nous les Phil-pot avions grandi à Londres, en particulier à RedLion Square. Si j’avais entendu parler de Lyme— comme on entend parler des stations balnéai-res lorsqu’elles deviennent à la mode… —, nousn’y étions jamais allés. Durant l’été, nous nousrendions en général dans des villes du Sussexcomme Brighton ou Hastings. Du vivant de notremère, nous allions sur la côte aussi bien pourl’air pur que pour les baignades, car elle souscri-vait aux vues du Dr Richard Russell, qui avaitécrit une thèse sur les bienfaits de l’eau iodéeþ: elleétait vivifiante quand on s’y baignait et purgativequand on la buvait. Si je refusais d’en ingurgiter,j’acceptais cependant d’y nager. Je me sentais chezmoi au bord de la mer, et pourtant je n’avaisjamais imaginé que cela deviendrait un jour uneréalité.

Toujours est-il que deux ans après la mort denos parents, mon frère John nous annonça un

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soir au dîner ses fiançailles avec la fille d’un desamis avocats de notre père. Nous l’embrassâmeset le félicitâmes, et Margaret, pour fêter l’événe-ment, joua une valse au piano. Mais au lit cettenuit-là je pleurai à chaudes larmes, tout commemes sœurs, j’imagine, car notre existence londo-nienne telle que nous l’avions connue était termi-née. Une fois notre frère marié nous n’aurionspas assez de place et de moyens pour pouvoirtous habiter à Red Lion Square. La nouvelle MrsPhilpot souhaiterait bien sûr être la maîtresse deslieux, et remplir la maison d’enfants. Trois sœurs,c’était beaucoup trop, d’autant que nous avionspeu de chances de nous marier un jour. Louiseet moi nous savions toutes deux condamnées àdemeurer vieilles filles. Ayant peu de fortune, ilnous aurait fallu attirer les hommes par notrephysique et notre tempérament, or les nôtresmanquaient trop de régularité pour s’avérer d’unquelconque secours. Ses yeux avaient beau éclai-rer et embellir son visage, Louise était très grande— bien trop grande pour convenir à la plupartdes hommes —, et elle avait des mains et des piedsimmenses. De plus, elle était tellement silencieuseque les prétendants étaient décontenancés parson attitude, se figurant qu’elle les jugeait. C’étaitsans doute le cas. Pour ma part, j’étais petite,anguleuse et dénuée de beauté, et comme je nepouvais séduire par mes charmes, je m’efforçaisde discuter de choses sérieuses, ce qui faisait toutautant fuir les hommes.

Nous allions donc devoir migrer, telles des bre-bis qu’on change de pacage, et la transhumances’effectuerait sous la houlette de John.

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Le lendemain matin, il posa sur la table du petitdéjeuner un livre qu’il avait emprunté à un ami.«þJ’ai pensé que pour vos vacances d’été vousaimeriez peut-être visiter un endroit nouveau,plutôt que de retourner chez notre tante et notreoncle à Brighton, suggéra-t-il. Pourquoi pas unepetite excursion le long de la côte sudþ? Avec laguerre contre la France qui empêche les voyagesvers le continent, les stations balnéaires se multi-plient sur le littoral. Il y a peut-être des villes d’eauqui vous plairont encore plus que Brighton. East-bourne, peut-être, ou Worthing. Ou, plus loin,Lymington, ou encore la côte du Dorsetþ: Wey-mouth ou Lyme Regis…þ» John récitait ces nomscomme s’il faisait défiler une liste dans sa tête, etqu’il cochait les lieux au fur et à mesure. C’estainsi que fonctionnait son esprit rigoureux d’avo-cat. Il avait de toute évidence réfléchi à notredestination, mais il voulait nous y amener en dou-ceur. «þJetez un coup d’œil pour voir ce qui voustente.þ» John tapota le guide. Bien qu’il n’en souf-flât mot, nous savions toutes que nous ne cher-chions pas simplement une villégiature mais unenouvelle résidence, où nous pourrions vivre dansun confort relatif au lieu de mener une existencede miséreuses à Londres.

Quand il se fut retiré dans ses quartiers, jem’emparai du livre. «þGuide de toutes les stationsthermales et balnéaires — année 1804þ», lus-je àhaute voix à l’intention de Louise et Margaret.En feuilletant l’ouvrage, je trouvai, classés parordre alphabétique, des articles sur différentes vil-les anglaises. Bath, station en vogue, bénéficiaitbien entendu de l’article le plus longþ: quarante-neuf pages, assorties d’une grande carte et d’un

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dépliant qui offrait une vue panoramique de laville, avec ses façades symétriques élégantes quecernaient les collines alentour. Notre cher Brigh-ton avait droit à vingt-trois pages et à un compterendu élogieux. Je cherchai les villes qu’avait men-tionnées notre frèreþ: certaines n’étaient que devulgaires villages de pêcheurs, motivant à peinedeux pages de platitudes insignifiantes. John avaitfait une croix dans la marge en face de chaquebourgade. Il avait sans doute lu tous les articlesdu guide et retenu les endroits les plus appropriés.Il avait étudié la question.

«þPourquoi pas Brightonþ?þ» demanda Margaret.J’étais alors en train de parcourir le texte sur

Lyme Regis, et je grimaçai. «þVoilà ta réponse, dis-je en lui tendant le guide. Regarde ce que John amarqué.

—þLyme, lut Margaret à haute voix, est fréquentéprincipalement par des personnes de la petitebourgeoisie qui s’y rendent non seulement pourrecouvrer la santé, mais aussi, et peut-être avanttout, pour redorer leur blason ou reconstituer uncapital épuisé.þ» Elle laissa tomber le livre sur sesgenoux. «þBrighton est donc trop cher pour lessœurs Philpot, c’est bien celaþ?

—þTu pourrais rester ici avec John et sa femme…proposai-je dans un élan de générosité. Ils accep-teraient sans doute de garder l’une de nous. Autantne pas toutes nous retrouver exilées sur la côte.

—þNe dis pas de sottises, Elizabeth. Pas ques-tion de nous séparerþ», déclara ma sœur avec uneloyauté qui me poussa à la prendre dans mesbras.

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DU MÊME AUTEUR

Aux Éditions Quai Voltaire

LA JEUNE FILLE À LA PERLE, 2000 (Folio n°þ3648)

LE RÉCITAL DES ANGES, 2002 (Folio n°þ3943)

LA DAME À LA LICORNE, 2003 (Folio n°þ4166)

LA VIERGE EN BLEU, 2004 (Folio n°þ4355)

L’INNOCENCE, 2007 (Folio n°þ4772)

PRODIGIEUSES CRÉATURES, 2010 (Folio n°þ5267)

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Prodigieuses créatures Tracy Chevalier

Cette édition électronique du livre Prodigieuses créatures de Tracy Chevalier

a été réalisée le 14 octobre 2013 par les Éditions Gallimard.

Elle repose sur l’édition papier du même ouvrage (ISBN : 9782070442546 - Numéro d’édition : 253078).

Code Sodis : N48703 - ISBN : 9782072439988 Numéro d’édition : 232282.

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