22
Extrait de la publication

Extrait de la publication…INTRODUCTION Sur la rive droite de l'estuaire du Gabon, pr€sgue sous l'équa-teur 1, s'allonge Libreville (fig. I )'. Les façades claires des maisons

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • Extrait de la publication

  • DANS

    LA ~'E~'E COLLECTION

    Pionniers et planteurs de Sao-Paulo

    par Pierre Monbeig

    Etudes de sociologie rurale:Novis (Aveyron). Virgin (Utah)

    par H. Mendras

    Sociologie des Brazzavilles noirespar G. Ba/andier

    Le Bresilpar J. Lambert

    Les Trois ages du Bresilpar C. Moraze

    Les Partis politiques marocains

    par R. Rezette

    L'Amenagement de l'espace. Planilkationregionale et geographique

    par J. Gottmann

    Les Chances economiques de la commu-naute franco-africaine

    par P. Moussa

    La Zone sterling

    par J. de Saill y

    Le Ghana

    par Jacques Boyon

    Extrait de la publication

  • LIBREVILLELa ville et sa région

    CAHIERS DE LA FONDATION NATIONALBDES SCIENCES POTITI@ES

    -98-

    GUY TASSERRE

    a

    Oavrage publié avec lc concoursdu Centre Natioaal de Ia Recherche Scientifiquc

    {@o

    Pot?âÉaq

    ô

    LIBRAIRIE ARMAND COTIN

    Extrait de la publication

  • La Fondation Nationale des Sciences Politioues a été créée Dar une Ordonnancedu 9 octobre 1945. Elle a pour objet de favoiiser le progrès it la diffusion desSciences Politiques, Econoniiques ei Sociales.

    Son admlnistration et sa direction sont assurées de la manièr€ suivante:

    C on seil d' A dminis t rat ion :

    Président: M. André STEGFRTED, de l'Académie Française, Professeur honoraire auCollège de France.

    Vice-Présidents: MM. Gabriel ll BR s, Professeur à la Faculté de Droit de Paris;Roger LÉoNARD, Premier Président à la Cour des Comptes.

    Membres: MM. Àndré ALLrx, Recteur de lUniversité de Lyon;Marcel Bulu, Membre du Conseil Economique, Secrétaire généralde l'Union départementale des Syndicats Force Ouvrière desBouches-du-Rhône:lruis B^uDrN, Professeur à la Faculté de Droit do Paris;Wilfrid BÂUMGARTNER, Gouverneur de la Banque de France;H. BoURDE^U DE FoNTENAY, Directeur de l'Ecole Nationale d'Admi

    nistration;Jacques CHlrsu,, Directeur de I'Institut d'Etudes Politigues de

    I'Université de Paris;Bernard CHBNûT, Secrétaire général du Conseil EconomiqueJean-Jacques cHEvÂLLrER, Professeur à la Faculté de Droit de

    Paris;René CouRuN, Professeur à la Faculté de Droit de Paris;Henry Dntzr,c, Vice-Président délégué général du Syndicat général

    de la Construction Electrique;Paul Dunexo, Professeur à la Faculté de Drcit de Paris;Pierre FouRNrER, Gouvemeur honoraire de la Banque dc France;Pieffe FRoMoNl,, Professeur à la Faculté de Droit de Paris;Franç

  • CAHIERS DE LA FONDATION NATIONALEDES SCTENCES POTITIQgES

    -98-

    GUY LASSERREc h

    ",sé d "

    r "

    M û, â :':"% :: r:::::: i:E é" r*p h i e r m p i c a reà la Feculté des Lettres de Bordeaux

    DaG,-1'l

    'O 1r.

  • TOUS DROITS DE REPRODUCTION, DE TRADUCTIONET D'ADAPTATION RÉSERVES POUR TOUS PAYS

    @ Lg58 MAX LECLERC Ct Ci"PROPRIETORS OF LIBRAIRIE ARMAND COLTN

  • INTRODUCTION

    Sur la rive droite de l'estuaire du Gabon, pr€sgue sous l'équa-teur 1, s'allonge Libreville (fig. I )'. Les façades claires des maisonsdu bord de mer, dominées par I'hôtel du Gouvernement, signalentla ville européenne qui escalade le plateau et s'y étale. Les villagesnoirs cernent la ville blanche, et se dêploient en un large demi-cercle appuyé au rivage.

    Ville de fleuve, comme presque toutes les autres villes d'4.8.F.,la capitale du Gabon est cependant plus maritime que fluviale.La pointe Denis, qui ferme I'estuaire sur Ia rive gauche, se termineau droit de Libreville. Face à la large brèche ouverte sur I'océan,entre la pointe Pongara et le cap Santa-Clara (fig. 1a), avec seseaux constamment agitées en rade, sa frange de cocotiers ébou-riffés et son agréable brise de mer, Libreville est bien une villelittorale. Comme sa jeune rivale Port-Gentil, aux bouches deI'Ogooué, elle bénéficie des multiples avantages gue lui confèrentune situation en bordure de la mer et une position au bord dufleuve.

    Elle doit à la première une ample rade foraine gue peuventatteindre aisêment cargos et transatlantiques, sans presgue sedétourner du droit chemin de leurs escales côtières, un climatventilé des plages accueillantes, et cette atmosphère marine guiestompe les images africaines au profit de paysages qui pourraientêtre antillais ou polynésiens.

    Et cependant, comme Port-Gentil, elle tire sa raison d'être duréseau hydrographique confluant vers I'estuaire qu'elle commande(fig 1 ). Le Como et ses affluents ont été, avant l'Ogooué, les pre-miers chemins de pénétration gue suivirent les explorateurs duGabon, et c'est toujours au long des fleuves et rivières que selocalisent les chantiers forestiers gui font vivre les deux villesgabonaises. A la difference de Pointe-Noire, création adificiellenée du Congo-Océan et de BnzzaviTle, les deux agglomérationsdu Gabon sont filles du réseau hydrographigue permettant I'ex-ploitation des richesses de leur région. Pointe-Noire vit, en partie,

    1 Latitude: 0o5' Nord; longitude: 9ô?Â' Est méridien international.

    Extrait de la publication

  • INTRODUCTION

    de Brazzaville ; Libreville et Port-Gentil plongent directement leursracines dans leur auière-pays.

    Ces deux villes gue tant d'analogies rapprochent sont cepen-dant bien différentes. Certes, elles sont toutes les deux des créa-tions coloniales : les civilisations de Ia forêt gabonaise étaientinaptes à susciter des villes. Mais Libreville a êtê, dès I'origine, Iecomptoir du Gabon. Elle doit sa naissance à la volonté de laFrance de s'assurer un port en ces parages. On a fêté avec éclat,en 1950, le centenaire de la ville, et un monument élevê place dela Mairie commêmore cette ancienneté de Ia présence française.Promue capitale du Congo français, puis chef-lieu de la coloniedu Gabon, Libreville a toujours étê une ville administrative.

    Port-Gentil n'a pas de telles lettres de noblesse. Les premiershangars de Cap-Lopez - premier nom de Ia ville - ont étéconstruits en pleine brousse, pour servir d'entrepôts aux marchan-dises de Savorgnan de Brazza, Iorsgu'il tentait d'explorer le Haut-Ogooué. A I'extrême-fin du x>e siècle, guelques maisons decommerce y installèrent des dCpOts. La ville était insignifianteau début dq x>e siècle. Une agglomération est née peu à peu, ence site privilégiê, du commerce de l'okoumê. La grosse poussêeurbaine se situe après la deuxième guerre mondiale. Port-Gentila pris alors I'allure d'une ville neuve, voire d'une ville industrielle,avec ses puissantes usines du bois escortées de cités ouvrièresaux cases sagement alignées.

    Libreville retient au contraire l'attention par son cachet >. Dans la jeune A.E.F., elle fait figure d'ancienne ville.Les murs en robuste maçonnerie de I'hotel du Gouvernenent, dela mission catholigue Sainte-Marie ou de I'hôpital, rappellent lesmaisons de Gorée, voire les anciens bâtiments de Ia marine àBasse-Terre ou à Fort-de-France. Si les maisons en ciment armêse multiplient depuis une dizaine d'années, elles ne sauraientcacher les vieilles cases en planches, haut perchées sur des colon-nettes de fer ou sur des pilotis de bois ou de pierre. L'imbricationdes guartiers africains dans la ville européenne, le plan désor-donnê des villages noirs, disent aussi l'ancienneté de Ia ville. Lecontraste est saisissant entre la capitale du Gabon et les autresvilles d'A.E.F., qui se placent résolument sous le signe du moder-nisme. Par son apparence extérieure, Libreville a plus d'affinitésavec les vieux comptoirs du Sénégal et les villes antillaises, qu'avecles agglomérations urbaines caractéristigues de I'Afrique équato-riale.

    Pour gui vient de Bangui ou de BrazzavilTe, Ia surprise estgrande de voir les Africaines de Libreville porter la robe euro-péenne au lieu du pagne, d'entendre de nombreuses fe-mes s'ex-

  • INTRODUCTION

    primer couramment en langue française, et surtout de croiser dansles rues un nombre élevé de métis. Comme à Cayenne, en Marti-nique en Guadeloupe ou à Ia Réunion, I'ancienneté de la présencefrançaise se traduit ici par I'existence d'une importante classe demulâtres. Tout à I'entrée du vieux quartier mpongoué de Glass, le semble unir symboliquement la ville euro-péenne à son faubourg africain (p1. vu).

    Les ressemblances entre Librevillé et les centres urbains des> vont donc bien au-delà d'un même air defamille donné par les cases européennes vétustes et les bâtimentsadministratifs démodés. Le milieu africain de Libreville, placêdepuis un siècle en situation coloniale, porte profondément lamargue de l'action européenne. Alors gue dans les autres villesd'4.8.F., Noirs et Blancs semblent simplement se côtoyer - et lazone non ædilicandi qui sépare la ville blanche des villages indi-gènes y prend la valeur d'un symbole -, Libreville offre I'image,avec ses villages noirs intimement soudés au noyau urbain, d,uneville où la ségrégation raciale a joué beaucoup moins qu'ailreurs.

    Depuis le début du xx" siècle, Libreville est capitale adminis-trative du Gabon et port de I'okoumé. Elle a bénéficié de I'euphorieéconomique des années d'après-guerre, mais sa physionomie n'apas étê bouleversée par les constructions nouvelles, comme ce futle cas pour Dakar, Abidlan, Douala ou Pointe-Noire. C'est port-Gentil, et non Libreville, qui a bénéficié de la récente installationau Gabon, des industries du bois. Aucune fumée d'usine ne s'élèveencore dans le ciel du chef-lieu du Gabon, gui a gardé le charmedésuet des choses du passé.

    L'originalité de Libreville résulte de tous ces faits. Veille villecoloniale, elle est guelque peu languissante i il n'y a guère, dansI'agglomération, gue 18.000 Africains et 1.500 Europêens. Lepaysage vraiment urbain s'arrête aux limites de la ville blanche.Les faubourgs africains ressemblent plus aux villages de broussegu'à une ville, telle gue nous I'entendons en Europe. La vie ruraletraditionnelle y survit. L'un des objets de cette étude est decamper l'originalité de cette ville hétérogène : européenne et afri-Câinê, semi-urbaine et semi-rurale.

    Le problème de l'insertion d'une cité européenne en milieuafricain a été au cæur de nos préoccupations. Comment une ville-comptoir, née des besoins de la civilisation occidentale, s'est-elleintégrée à un milieu économigue et social gui n'avait que faired'un organisme urbain ? Quels bouleversements a-t-elle introduits,et quelle est I'exacte valeur de cette influence novatrice ? Inverse-ment, quelles limitations le milieu géographique gabonais a-t-ilimposées à I'essor et aux activités de Ia ville ? De quelle empreinte

    Extrait de la publication

  • INTRODUCTION

    a-t'il marqué la physionomie de I'agglomération actuelle ? L'etudedes actions réciproques entre Ia ville et sa région méritait uneattention particulière : d'où le sous-titre de cet ouvrage.

    Une telle attitude en face du sujet explique l'importance âccor-dée à I'approche historique de la ville actuelle. Elle justifie aussiI'élargissement des investigations géographigues à la région deI'estuaire, voire à I'ensemble du territoire gabonais. La personna-litê géographigue des , étrangères, par essence,au milieu sur lequel elles se greffent, ne peut être valablenentdécrite gue par ce double cheminement dans le temps et dansI'espace. Il nous a parfois semblé nécessaire de prendre du reculpour apercevoir la ville actuelle sous son vêritable éclairage 2.

    2 Nous teûons à dire notre reconnaissance à tou les Gabonais qui nous ontaidé à comprendre leur pays. Ils so[t trop nombretx pour que nous .puis-sions lesciter ici. CÈefs de

  • PREMIERE PARTIE

    Présentation de Libreville

    Les deux pavillons symétrigues de I'Hôtel du Gouvernementde Libreville, chacun percé de deux rangées superposées de sixouvertures à arcades en plein cintre, témoignent, par la massivitéet le classicisme de la construction. de I'ancienneté de la ville(pl. ru). La capitale centenaire du Gabon, > 1, forme un violent contraste avec la ville neuve dePointe-Noire qui semble être la projection inachevée d'une ambi-tieuse maquette d'exposition. Aux larges avenues harmonieusementordonnées de Pointe-Noire, au long desquelles se dressent, encoreéparses, Ies façades d'immeubles ultra-modernes, s'oppose le dêdaledes rues de Libreville, où se pressent, en dêsordre, les types lesplus variés de cases coloniales ; au sur plan rayonnantde la capitale du Moyen-Congo, les nombreux faubourgs africainsde Libreville opposent leur anarchigue diversitê. La longue his-toire du comptoir du Gabon se lit en filigrane dans le paysageurbain de I'actuelle Libreville.

    1 DREscs (J.). Vifles cougolaises, Etude de géographie urbarne et sociale. /,arevue de géographîe humaine et d.'ethiologie, I, 3, juillet-sept. 1948, pp. 3-24 (p. l2),

    Extrait de la publication

  • Extrait de la publication

  • CHAPITRE I

    tE PAYSAGE URBAIN

    Comme toutes les villes coloniales d'Àfrique noire, l'agglo-mération de Libreville se compose d'un guartier européen et defaubourgs africains 1. seul le premier présente de véritables cârôc-tères urbains i dans les seconds, palmiers à huile, cocotiers, bana-niers, manguiers et arbres à pain jaillissent entre les cases végétalesque séparent de petits jardins (pl. vrrr). La vie africaine palpitedans cette collectivité gui a cependant rompu avec la structurevillageoise et la vie paysanne traditionnelles, en s'agrégeant à lacité européenne. L'Àfricain, dans son vocabulaire, oppose d'ailleurstrès justemenî. Ia uille - celle des Blancs - et Ie uillage où lesoir venu, il retrouve sa case, ses habitudes ancestrales, son tam-tam et ses danses. Avec les autres villes du continent noir, Librevilles'inscrit dans le groupe des 2.

    I. - UN PIÀN COMPLEXE ET INORGANISE

    Certes les formes différentes de civilisation entre Africainset Européens ont maintenu à Libreville la différenciation classigueentre ville blanche et noirs. Mais I'originalité de lacapitale du Gabon s'affirme dans I'absence d'espace vide entre cesdeux élêments de I'agglomération. Le no man's land, si caracté-ristique de Ia ségrégation raciale des villes coloniales, n'a pu, ici,être établi.

    . 1 . GBoRcB (P.). La ville, le fait urbain à travers le monde, paris, 1952, 399 pages(pp. 31G323). - DREscH (I.). Villes congolaises... (pp. 3-12).2 CrrÂBûr (G.). Iæs villes, aperçu de géographie humaine, paris, 1948, 224 pages(pp. 117-118).

    Extrait de la publication

  • LE PAYSAGE URBAIN

    Frc. 1. - Croquis de localisation de Libre'ttille.

    Et cependant, une zone non ædificandi avait été prévue surle plan J'urbanisme de 1939 $ig. 2). Il est d'ailleurs curieux denoter que cette zone ne séparait pas la ville européenne et lesfaubourgs indigènes r les villages de Montagne-Sainte' Abénélang,Derrière-Hôpital, Nombakele et Saint-Benoît restaient inclus dansle périmètre de cette ceinture, destinêe beaucoup plus à clarifieret à aérer le plan de la ville, qu'à faire respecter les conventionssociales d'isolement du quartier européen. Notons en outre que

    am.eroun

    ---l'ait"-qIe i .Oyem

    I ,1o r?o ïo1,

    -oè6l

  • I,IN PLÀN COMPLEXE ET INORGANISÉ

    cette zone, tracée sur le seul papier, ne formait pas un demi-cerclecomplet, et disparaissait au Sud-Est, se heurtant au quartier africainde M'Batavéa. I* seul examen de ce plan montre Ie caractère nonpréconçu de l'organisation des guartiers de Libreville. Le plande Libreville est le résultat de la croissance inorganisêe de laville europêenne et des faubourgs africains, et non I'applicationd'un plan systêmatique d'urbanisme. La récente poussée urbaineties dix dernières années n'a même pas permis que ftt respectéIt: projet de 1939. Aucune solution de continuité ne sépare aujour-d'hui Ie centre de la ville et les quartiers africains de l'agglomê-ration (fig. 7).

    Une uille linéaire.

    Le principal caractère de Libreville est de s'étirer en longueursur les rives de I'estuaire du Gabon. Au bord de mer, de Gué-Guéà [,alala, I'agglomération s'étend sur 8,5 km, tandis qu'en pro-fondeur, au niveau du Centre-Vlle et du quartier africain deMont-Bouët, à I'endroit où la ville s'élargit le plus, elle ne s'étaleguère gue sur 1,7 km. Le plan de Ia ville s'inscrit dans un rectanglecinq fois plus long que large (fig. 3).

    Ce plan linéaire est évidemment commandé par I'attrait deI'estuaire et par la fonction portuaire. Dela, les anciens villagesmpongoué s'égrenaient le long de la plage, de même qu'en brousseles sites privilégiés de I'habitat étaient au voisinage des rivières,seules voies commodes de circulation. Lorsque les Européens eurentintroduit le commerce de traite, les voies fluviales, surtout dans lesecteur aval, furent largement valorisées. En 1843, le comptoir duGabon s'accrocha lui-même au rivage, d'abord au fort d'Àumale,puis autour de Ia jetée et de la plage de débarquement du Plateaude Libreville ". Le port actuel, entle le nouveau lsng-plein -construit en face de la mission Sainte-Msds

    - et le rvharf du

    centre-ville, relie les deux sites primitifs de la ville européenne,C'est autour du port gue la ville s'est développée. La premièreroute construite a étê la route littorale, reliant le fort d'Aumaleau village de Glass, et c'est le long de ce chemin que hangars etfactoreries se sont d'abord alignés. Dominant la plage, le centreadministratif et résidentiel du Plateau ne s'éloignait guère du port.

    Progressivement se soudèrent les divers noyaux de la ville,depuis Ie vieux village mpongoué de Louis jusgu'à celui de Glass.Récemment, un nouveau quartier administratif et rêsidentiel, celuide Gué-Gué, s'accola au village de Louis, vers I'aval, tandis gue

    s pp. 59-75,

    Extrait de la publication

  • ruil sstoNcAlH O l/l cll, E

    DoLvlAtNEDELÀ/

    PEYR.IG

    ft&,

    tv--z'!l

    'tl'lJ'[| .'l-n /.l'. I Ig:-/,/,

    %%àErt3Echc llc

    "ræ:J'""

    Frc. 2. - Le plan d'urbanisme de 1939, avec proiet de zone non bâtie.

    1. Ville européenne; 2. Zone non bâtie; 3. Villages africains de Libreville

  • Èl

    a;

    a,{=.9=:\3

    a)

    :q)

    ùp'l ,a)

    *otFl ..

    'GS

    Y?Ù-q \J\3bOa)*:A!Èù(J'S "tb\r^.o

    :.JR\3

    .: .ùL

    q)

    q)L

    N

    \J\a)

    \)t

    a)L1

    sY.j

    \dù

    NÈ\9)FÈ

    \a

    s

    NÈUt-

    1..

    \$rès\èsàS

    .o\

    Ê)obsJ'l.

    \\{-a

    .h.\ôÀ\SJ\

    o\\\.S

    -8

    s

    C)z,.1

    Extrait de la publication

  • Praxcnn II.

    Détail du plan en relief de Libreville: le < Plateau, ou u Centre-Ville",entre les marais de I'Arambo (à gauche) et ceure de la Loubila-M'Batavéa(à droîte). A gauche, le nouveau terre-plein, en face de la mîssîon Sainte-Marie; au centre, la ietée et le wharf ; entre les deux, Ia ietée des

    Chargeurs Réunis.

    Détail du plan en relief de Libreville. Au centre, le groupement de quar-tiers de Glass; à gauche, I'extrémiTé de la ville européenne, le quartierde Nombakélé et les marais de la Loubîla-M'Batavéa; à droite, les

    marais de l'Ogoumbié et le début du village de Lalala.Clichés G. Lasserre.

    Extrait de la publication

  • I.IN PLÀN COMPLEXE ET INORGÀNISÉ I I

    le village de Lalala, au-delà de la crigue Oloumi prolongeait Iaville vers I'amont. ce nouvel étirement de Ia ville est indépendantde la fonction portuaire : il s'explique par I'attrait du bord de meret de la brise du-large, qui tempère le lourd climat équatorial. Cesraisons climatigues sont essentielles pour expliquer la localisationdu quartier européen de Gué-Gué et du nouveau collège de Libre-ville, dressé face à la mer, derrière la belle rangée de cocotiers quifrange la plage (fig. 3 et pl. v).

    Les contraintes de la topographie.

    Le plan en relief au l/2000. de Libreville, très belle réalisationdu service du cadastre du Gabon, permet de saisir immédiatementI'influence du site sur le plan de la ville (p1. I et n).

    De larges vallées marécageuses séparent quatre grands €rsê!l-bles de collines, elles-mêmes affouillées par de courtes ravinesencaissées de l0 à 15 mètres. Lacérée de toutes parts, la terreferme se résoud en longues et étroites croupes aux contours digitéss'abaissant vers la plage; entre ces éperons lobés aux versantsvigoureux, sinuent des ravineaux qu'alimentent les pluies équato-riales. Cette topographie accidentée résulte de la dissection flu-viale d'une surface d'aplanissement littorale d'une guarantaine demètres d'altitude n.

    Sur cette topographie en creux et en bosses, I'agglomêrationse rassemble sur les buttes préservées des inondations (pl. r).Les différents quartiers de Libreville se disposent en guatre grou-pes principaux, séparés par des marais occupant I'aval desprincipales vallées : marais de I'Awondo et de I'Arambo, maraisde la Loubila-M'Batavéa, mangrove de la rivière Ogoumbié:

    I ) Entre Ia rivière de Gué-Gué et les terres basses de I'Awondo,des collines latéritigues portent les quartiers de Gué-Gué et deLouis:

    2) Au-delà des marais de l'Awondo et de I'Arambo (au milieudesquels un éperon de terre ferme porte les bâtiments de la missionSainte-Marie) s'élève le Plateau de Libreville qui s'arrête auxmarais de la Loubila-M'Batavéa. Sur le Plateau s'étale la ville

    4 Cette surface est entaillée dans les calcaires dits < de Sibang >, calcaires marhsd'âge turonien, recouverts d'une carapace latéritique exploitée pour I'empienage desroutes, En divers endrcits des environs de. Libreville, et notamment à Ia sortie del'agglomémtion, sur la route de Kango, de belles carrières ouvrent des coupes dansla série calcaire. cette surfaæ de eo m s'est formée aux dépens d'une surfàce ant6rieure (l@120 m), qui la domine en gradin, et dont les -monts Bouët et Baudinso.nt les témoins les plus rapprochés du littoral. Nous verrons ultérieurement que ladissection est liée à un mouvement de soulèvement de la rive droite de I'esiraire,et que le colmatage du cours inférieur des affluents côtiers s'explique par une trans-gression quaternaire (voir cldessous, ch. rrr, 2: Ie leurre de l,eituàirej pp. g&91).

    Extrait de la publication

  • Frc. 3. - croquis de localisation -des quartiers européens et africains

    de Lïbreville.1. Ouartiers européens; 2. Villages africains; 3. Concessjo4 d9 Iaiiririio"

    -"âtttoiiqué Sairite-Marie_; !.-G,C._t parc à matériel de la Com-

    ;-"""i;-bé;aiàte' aes Colonies (Sôciété de -Travaux Publics); À.C'À'E':

    Atéliers et Chantiers d'Afrique Equatoriale.

    Extrait de la publication

  • LIBREVILLELa ville et sa region

    par Guy LASSERRE

    Capitale du Gabon et port de l'okoume,Libreville retienc l'attencion par son cachet«vieux colonial ». Dans la jeune A.E.F., eJlefair figure d' ancienne ville. L'imbrication desquartiers africains dans la ville europeenne, Ieplan desordonne des «villages» noirs, les bati-mencs en robuste ma~onnerie et les casesdemodees, disenc l'anciennete de la ville. Leconcraste est saisissanc entre la capitale duGabon et les aucres villes d' A.E.F. qui seplacent resolumenc sous Ie signe du moder-nisme.

    Le probleme de l'insertion d'une cite euro-peenne en milieu africain a ete au «eur despreoccupations de I'auteur. Commenc une ville-comptoir, nee des besoins de la civilisationo::cidencale, s' est-elle incegree a un milieu eco-nomique et social qui n'avait que faire d'unorganisme urbain? Quels bouleversemencs a-t-elle incroduits, et quelle est l'exacce valeur decette influence novatrice ? Inversemenc, quelleslimitations Ie milieu geographique gabonaisa-t-il imposees a l'essor et aux accivites de laville? De quelle empreince a-t-il marque laphysionomie de l'agglomeration accuelle ? C estavec une anention paniculiere que M. GuyLasserre a ecudie les actions reciproques entrela ville et sa region : d'ou Ie sous-titre de sonouvrage. Dne telle attitude en face du sujetjustifie l'elargissemenc des investigations geo-graphiques a la region de l'estuaire, voire a1'ensemble du territoire gabonais. Cene etudede geographie urbaine pose des problemes quidepassenc largemenc Ie cadre de cette agglo-meration, puisqu'ils se posenc en termes pres-que idenciques dans toutes les villes d' Afriquenoire nees de la colonisation.

  • Collection «Sciences PoLitiques » :

    LA DEMOCRATIE DE BONNpar ALFRED GROSSER. 1 300 F

    «Un livre excellent. En tout cas, je n' en connais aucun, en allemand, qui decriveavec tant de serieux et de competence les realites de la Republique Federale ».

    Prof. Dr Carlo Schmid

    "LA NATURE SOCIALE

    par ALFRED SAUVY. 1 200 F

    «Une reflexion politique d'une incomparable originalite, tome de psychologieet de culture ».

    «Actualite Litterait'e»

    Cahiers de La Fondation NationaLe des Sciences PoLitiques:

    LA FONCTION PUBLIQUE AUX ETATS·UNISpar GERARD CONAC. 1 100 F

    Tableau d'ensemble de l'administration federale aux Etats-Unis, descriptionvivante de ses crises et de ses progres, appuyes sur une documentation precise etpersonnelle.

    LES ELECTIONS LEGISLATIVES EN COTE-D'ORDE 1870 A NOS JOURS

    par RAYM.OND LONG. 1 400 F

    A la veille des nouvelles elections legislatives, cette etude fouillee des votes d'undepartement-clef, et l' analyse des facteurs economiques et sociaux, comme des eve-nements humains qui les expliquent, sont d'une evidente actualite politique.

    DEPOSITAIRES A L'ETRANGER

    ALLEMAGNE: Bonn, Bouvier. Heidelberg. Wetzlar. Offenburg, DokumenteVerlag. Tiibingen, Jordan. ARGENTINE: Buenos Aires, Libreria del Colegio.BRESIL: Rio de Janeiro, Livrarias Editoras Reunidas. Sao Paulo, Difusao europciado libra. COLOMBIE: Bogota, Libreria Buchholz Galeria. CUBA: La Havane,La casa belga. DANEMARK: Copenhague, Haase & Son. EGYPTE: Lo!. Caire. Leslivres de France. ESPAGNE: Madrid, Aveillan; Roos. Barcelone, Jaime ArnauETATS-UNIS: New York, French Book Guild. ANGLETERRE: Cambridge, Bowes& Bowes. Oxford, Parker & Son; Blackwell. GRECE: Athenes, Kaufmann.HOLLANDE: Amsterdam. Meulenhoff; Nilson & Lamm; Scheltema & Holkema,Swets & Zeitlinger. ISRAEL: Jerusalem, Magues Presse Hebrew Univ. lTALlE:Rome, Florence et' Naples, Felice Le Monnier. JAPON: Tokio, Maruzzen.PEROU: Lima, Plaisir de France. PORTUGAL: Lisbonne, Bibliofila ; Livraria Portu-gal. Porto, Livraria Simoes Lopes; Lopes da Silva. URUGUAY: Montevideo.Barreiro y Ramos.

    armand

    colinExtrait de la publication

    Libreville. La ville et sa région (Gabon - A.E.F.)CouverturePage de titreIntroductionPremière partie. Présentation de LibrevilleChapitre I. Le paysage urbain