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C O L L E C T I O N F O L I O

Gallimard

Ernest Hemingway

Parisest une fêteÉ D I T I O N R E V U E E T A U G M E NT É E

É D I T É E T I N T R O D U I T P A R S E Á N H E M I N G W A Y

A V A N T -P R O P O S D E P A T R I C K H E M I N G W A Y

Traduit de l’américainpar Marc Saporta

et, pour l’avant-propos, l’introduction et les inédits,par Claude Demanuelli

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Titre originalþ:

A M O V E A B L E F E A S T

The Restored Edition

© Hemingway Foreign Rights Trust.© Éditions Gallimard, 1964 et 2011, pour la traduction française.

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Ernest Hemingway est né en 1899 à Oak Park, près deChicago. Tout jeune, en 1917, il entre au Kansas City Starcomme reporter, puis s’engage sur le front italien. Aprèsavoir été quelques mois correspondant du Toronto Star dans leMoyen-Orient, Hemingway s’installe à Paris et commence àapprendre son métier d’écrivain. Son roman Le soleil se lèveaussi le classe d’emblée parmi les grands écrivains de sagénération. Le succès et la célébrité lui permettent de voyageraux États-Unis, en Afrique, au Tyrol, en Espagne.

En 1936, il s’engage comme correspondant de guerre auprèsde l’armée républicaine en Espagne, et cette expérience luiinspire Pour qui sonne le glas. Il participe à la guerre de 1939 à1945 et entre à Paris comme correspondant de guerre avec ladivision Leclerc. Il continue à voyager après la guerreþ: Cuba,l’Italie, l’Espagne. Le vieil homme et la mer paraît en 1953.

En 1954, Hemingway reçoit le prix Nobel de littérature.Malade, il se tue, en juillet 1961, avec un fusil de chasse,

dans sa propriété de l’Idaho.

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AVANT-PROPOS

Une nouvelle génération de lecteurs deHemingway (espérons qu’il n’y aura jamais enla matière de génération perdueþ!) va avoirl’occasion, grâce au présent volume, de lire untexte à la fois plus complet et plus proche del’original que le manuscrit qui constituait, pourl’auteur, une sorte de mémoire de ses jeunesannées d’écrivain à Paris, qui restent parmi sesmeilleures «þfêtes mobilesþ».

Depuis des temps immémoriaux, les grandesœuvres littéraires ont toujours donné lieu à plu-sieurs éditions. Prenons la Bible, par exemple.Quand j’étais enfant, élevé dans la religioncatholique de ma grand-mère maternelle, MaryDowney, native du comté de Cork, j’en enten-dais la lecture depuis la chaire pendant le ser-mon, le dimanche ou les jours de fête religieuse,et je la lisais moi-même à la maisonþ: il s’agissaitde la version de Douai (BD), qui, différente dela version King James (KJ), est plus proche, lit-téralement parlant, de la Vulgate (V).

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10 Avant-propos

Comparons simplement les deux lignesd’ouverture, telles qu’elles apparaissent dans lestrois versionsþ:

BDþ:

1.þAu commencement, Dieu créa le ciel et la terre.2.þEt la terre était vide et informeþ; et les ténèbres

couvraient la face de l’abîme. Et l’Esprit deDieu habitait la surface des eaux.

KJþ:

1.þAu commencement, Dieu créa le ciel, et la terre.2.þEt la terre était vide et nue, et les ténèbres cou-

vraient la face de l’abîmeþ; et l’Esprit de Dieuétait porté sur les eaux.

Vþ:

1.þIn principia creavit deus caelum et terram.2.þTerra autem erat inanis et vacua et tenebrae super

faciem abyssi et spiritus dei ferebatur super aquas.

Après avoir consulté ces trois versions surInternet, j’avais manifestement le choix, en rai-son de l’ambiguïté du texte de la Vulgate,entre deux interprétationsþ: l’Esprit de Dieuflottant à la surface de l’eau telle une sargasse,ou, au contraire, s’élevant au-dessus des eaux telun albatros des mers du Sud.

Il reste que, à mes yeux, l’envol a quelquechose de plus divin, et les ecclésiastiques protes-tants de la King James étaient, semble-t-il, dumême avis. Pas plus les protestants que les catho-

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Avant-propos 11

liques n’étaient en mesure de se tourner versDieu pour lever pareilles ambiguïtés. Il en va demême pour Hemingway. Il est mort avantd’avoir décidé d’une préface pour son ouvrage,de titres de chapitres, d’une fin, et d’un titregénéral, et personne, à l’instar de la mère duvieux gaucho dans l’ouvrage de W. H. HudsonFar Away And Long Ago [Autres temps, autreslieux], n’a été capable jusqu’ici d’entrer en com-munication avec lui pour régler ces questions.

Que dire du titreþ? Mary Hemingway le tientd’une remarque de son époux à Aaron Hotch-nerþ: «þSi vous avez eu la chance de vivre à Parisquand vous étiez jeune, quels que soient les lieuxvisités par la suite, Paris ne vous quitte plus, carParis est une fête mobile.þ»

Quand mon père a été libre d’épouser mamère, Pauline, il a accepté de se convertir aucatholicisme et de suivre un cours d’instructionreligieuse à Paris. Hemingway avait, bien entendu,reçu une solide éducation protestante, mais,pendant la nuit qui suivit le jour où il avait étéblessé par un tir de mortier sur le front italien,il avait reçu les derniers sacrements des mainsd’un aumônier catholique, et, à l’exemple ducélèbre roi de France à la statue duquel il faitallusion dans ses réminiscences parisiennes, ilsavait que Pauline valait bien une messe.

J’imagine que le prêtre, qui très vraisembla-blement célébrait la messe à Saint-Sulpice, oùPauline assistait aux offices puisque l’église était

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12 Avant-propos

proche de son appartement parisien, prit sonrôle d’instructeur très au sérieux. S’il est unenotion dont il a dû discuter avec mon père, c’estcelle de fête mobile. Il lui aura sans doute expli-qué que l’expression s’applique aux grandes fêtesreligieuses dont la date dépend de celle, varia-ble d’une année à l’autre, du jour de Pâques, etqui sont donc elles aussi variables. Hemingway adû alors se souvenir de l’une des tirades les plusmémorables de Shakespeare, le discours que, lejour de la saint Crépin, Henry V adresse à sestroupes avant la bataille d’Azincourt. La saintCrépin n’est pas une fête mobile et tombe cha-que année le même jour, mais pour celui quiavait combattu ce jour-là, dit le barde, elle deve-nait sa fête mobile.

La relative complexité liée à cette notion résidedans le calcul de la date de Pâques, à partir delaquelle il devient très simple d’assigner à chaquefête mobile pour une année donnée une datesur le calendrier. Le dimanche des Rameaux,par exemple, tombe sept jours avant Pâques.

En revanche, le calcul visant à déterminer ladate de Pâques est tout sauf simple. Il porte unnom spécialþ: le comput. Et il a fallu un mathé-maticien de renom, Carl Friedrich Gauss, pourmettre au point un algorithme du calcul enquestion. L’instructeur et l’élève ont dû pren-dre grand plaisir à ces discussions ésotériques. Ilm’arrive de me demander si James Joyce, à sesheures, ne s’est pas joint à euxþ!

Avant-propos 13

Dans la dernière partie de sa vie, l’idée d’unefête mobile a sans doute pris pour Hemingwayla forme que Henry V voulait donner à la saintCrépin pour «þnous autres, ceux de l’heureusepetite bande1þ»þ: celle d’un souvenir, voired’une manière d’être partie intégrante de soi,dont vous ne vous séparez jamais, où que voussoyez, où que vous alliez et que vous viviez, etqui restera toujours vôtre. Une expérience pri-mitivement ancrée dans un lieu et un momentoù un état comme le bonheur ou l’amour setransforme alors en une entité mobile transpor-table et dans le temps et dans l’espace. Heming-way avait plus d’une fête mobile à son actif, endehors de Parisþ: le jour J à bord d’une pénicheprête à débarquer à Omaha Beach, par exem-ple. Mais pas de fête mobile sans mémoire. Dansle sillage de la mémoire disparue, et de la cons-cience de cette disparition, a toute chance denaître le désespoir, ce péché commis à l’encontredu Saint-Esprit. Les électrochocs détruisent lamémoire aussi sûrement que la démence ou lamort, à cette différence près toutefois que, con-trairement à ce qui se passe pour les secondes,vous ressortez des premiers pleinement cons-cient de la destruction.

Maintenant que j’ai essayé de vous préparer àla lecture de l’ouvrage, je vous propose en con-

1. «þWe few, we happy fewþ», dans l’exhortation du roi aucomte de Westmoreland (Henry V, acte IV, scène 3). (N. d. T.)

14 Avant-propos

clusion les derniers mots de l’écrivain Hemin-gway, lesquels constituent le véritable avant-propos de Paris est une fêteþ: «þCet ouvrage con-tient des matériaux tirés des remises1 de mamémoire et de mon cœur. Même si l’on a trafi-qué la première, et si le second n’est plus.þ»

Patrick HEMINGWAY

1. En français dans le texte.

INTRODUCTION

En novembreþ1956, la direction de l’hôtel Ritz àParis persuada Ernest Hemingway de reprendrepossession de deux malles-cabine entreposéeslà depuis mars 19281*. Elles contenaient desvestiges oubliés de ses premières années à Parisþ:pages de roman dactylographiées, carnets denotes relatives au Soleil se lève aussi, livres, coupu-res de presse, vieux vêtements. Pour remportercette précieuse cargaison à la Finca, à Cuba, lorsde leur traversée sur le paquebot Île-de-France,Ernest et sa femme, Mary, firent l’emplette d’unegrande malle-cabine Louis Vuitton. Je me rap-pelle, enfant, avoir vu celle-ci dans l’apparte-ment new-yorkais de ma marraine, Mary, et jeme souviens encore de ses élégantes garnituresen cuir, de ses cornières en laiton, de l’énormelogo Louis Vuitton et des initiales gravées en let-tres d’or, «þEHþ». La malle elle-même était assez

*þLe lecteur pourra consulter les notes relatives à l’Intro-duction p. 30 et suivantes.

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16 Introduction

grande pour me contenir tout entier, et j’étaisémerveillé à la pensée de la vie prestigieuse etpleine d’aventures que menait mon grand-père.

Il se peut que Hemingway ait eu avant cettedate l’envie de rédiger les Mémoires de son pre-mier séjour à Paris — par exemple, pendant lalongue convalescence consécutive à ses acci-dents d’avion en Afrique en 1954, dans lesquelsil faillit trouver la mort —, mais c’est l’entrée enpossession de ces matériaux, véritable capsuletémoin de cette période capitale de sa vie, quile poussa à mettre l’idée à exécution2. Au coursde l’été 1957, il commença à travailler sur les«þVignettes parisiennesþ», comme il appelaitalors le livre. Il y travailla à Cuba et à Ketchum,et emporta même le manuscrit avec lui en Espa-gne pendant l’été 59, puis à Paris, à l’automne decette même année. En novembre, Hemingwayavait terminé la première version d’un texteauquel il ne manquait qu’une introduction etle dernier chapitre, et l’avait remis à Scribner.Paris est une fête, publié de manière posthume en1964, concerne les années parisiennes 1921 à1926. Une étude détaillée des manuscrits prépa-ratoires montre que l’auteur n’a réutiliséqu’une infime partie de la documentation con-tenue dans les notes et documents de départ3.Significatif à cet égard est le chapitre consacréau poète Cheever Dunning, qui peut être direc-tement rattaché à une première esquisse del’épisode que Hemingway décrit dans une lettre

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Introduction 17

à Ezra Pound en date du 15 octobre 19244. Dansle même ordre d’idée, des fragments du chapi-tre «þFord Madox Ford et le disciple du diableþ»furent empruntés à des textes éliminés de sonroman Le soleil se lève aussi et redécouvertsdans les carnets trouvés dans les malles duRitz. Alors que Paris est une fête constitue le pre-mier et le plus complet des ouvrages d’ErnestHemingway à avoir été publié après sa mort,Mary Hemingway écrit, dans sa note liminaire,que le livre était terminé au printemps 1960,une fois bouclée une nouvelle série de révisionsà la Finca. En réalité, aux yeux de Hemingway,le livre n’a jamais été achevé.

Cette nouvelle édition de Paris est une fête célè-bre en quelque sorte le cinquantenaire de lapremière version de ce grand classique de mongrand-père consacré à ses souvenirs des années1920 à Paris. Nous présentons ici pour la pre-mière fois le texte manuscrit original tel qu’ilétait au moment de la mort de l’écrivain en1961. Bien que Hemingway eût conclu plusieursversions du texte dans les années antérieures, iln’avait rédigé ni introduction ni dernier chapi-tre susceptibles de le satisfaire, pas plus qu’iln’avait choisi de titre. De fait, il continua à tra-vailler sur le livre au moins jusqu’en avril 1961.

Pendant les trois années, ou presque, quis’écoulent entre la mort de l’auteur et la pre-mière publication de Paris est une fête, au prin-temps 1964, le manuscrit subit d’importants

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18 Introduction

amendements de la main des éditeurs, de MaryHemingway et de Harry Brague de la maisonScribner. Quelques textes, au demeurant peunombreux, que Hemingway avait prévu d’incluredans l’ouvrage sont supprimés, tandis que sontajoutés d’autres fragments qu’il avait certes des-tinés à cet ouvrage mais n’avait finalement pasretenus, notamment le chapitre «þNaissance d’unenouvelle écoleþ», la majeure partie du chapitreconsacré à Ezra Pound, et intitulé désormais«þEzra Pound et le Ver mensurateurþ», ainsiqu’une grande partie du dernier chapitre,d’abord intitulé «þParis n’a jamais de finþ» etrebaptisé ici «þHivers à Schrunsþ». La «þpréfaced’Ernest Hemingwayþ» à Paris est une fête est enréalité le fait de Mary Hemingway, qui l’a rédi-gée à partir de fragments manuscrits, et n’a enconséquence pas été incluse dans la présenteédition. Semblablement, les éditeurs ont changél’ordre de certains chapitres. Le chapitre 7 estdevenu le 3, et le 16, celui sur Schruns, le der-nier, après ajout de certains extraits d’un chapi-tre dans lequel Hemingway parlait de sa ruptureavec Hadley et de son récent mariage avec Pau-line Pfeiffer, texte publié ici pour la premièrefois dans son intégralité sous le titre «þLe pois-son-pilote et les richesþ». Hemingway avait décidéà l’époque de ne pas incorporer ces fragments àl’ouvrage, convaincu que sa relation avec Pau-line était un commencement et non une fin.

Les dix-neuf chapitres de l’édition originale de

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Introduction 19

Paris est une fête tels qu’ils sont publiés ici se fon-dent sur un manuscrit dactylographié annoté dela main même de Hemingway, dernier brouillondu dernier ouvrage sur lequel il ait jamais tra-vaillé. Le manuscrit lui-même se trouve dans laCollection Ernest Hemingway de la bibliothèqueJohn F. Kennedy à Boston, où est déposé l’ensem-ble des manuscrits de l’écrivain5. Bien qu’il necomporte pas de chapitre final, je reste persuadéqu’il fournit une image plus fidèle de l’ouvragetel que mon grand-père aurait voulu le voirpublier.

La première édition de Paris est une fête avaitsubi certaines modifications éditoriales relative-ment mineures, que l’éditrice aurait malgré touteu du mal à faire accepter par l’auteur si elleavait dû les soumettre à son approbation et quiont donc cédé la place à la version originale. Laplus significative de ces modifications, à mon sens,concerne l’emploi, en de nombreux endroits durécit, du pronom de deuxième personne, unemploi manifeste dès le premier paragraphe duchapitre un, puis tout au long de l’ouvrage. Lerecours délibéré et soigneusement pesé à ceprocédé narratif donne l’impression d’un auteurqui se parle à lui-même, et en même temps, grâceà la répétition du «þvousþ», amène le lecteur àentrer dans l’histoire et à la partager avec lui.

Une révision particulièrement préjudiciableavait affecté l’avant-propos du chapitre 17, qui

20 Introduction

porte sur F. Scott Fitzgerald. Le texte définitifde Hemingway est le suivantþ:

Son talent était aussi naturel que les dessinspoudrés sur les ailes d’un papillon. Au début,il en était aussi inconscient que le papillon et,quand tout fut emporté ou saccagé, il ne s’enaperçut même pas. Plus tard, il prit consciencede ses ailes endommagées et de leurs dessins, etil apprit à réfléchir. Il avait repris son vol, et j’ai eula chance de le rencontrer juste après qu’il eut connuune période faste de son écriture, sinon de sa vie.

Dans l’édition posthume, cette dernière phrasedevientþ:

Son talent était aussi naturel que les dessinspoudrés sur les ailes d’un papillon. Au début, ilen était aussi inconscient que le papillon et,quand tout fut emporté ou saccagé, il ne s’enaperçut même pas. Plus tard, il prit consciencede ses ailes endommagées et de leurs dessins, etil apprit à réfléchir, mais il ne pouvait plus volercar il avait perdu le goût du vol et il ne pouvait quese rappeler le temps où il s’y livrait sans effort6.

Il est clair que les éditeurs ont emprunté cetexte à un brouillon antérieur rejeté par Heming-way, mais ce genre de décision éditoriale, quidonne de Fitzgerald une vision beaucoup moinssympathique que celle proposée par Heming-way dans la version finale, semble totalementinjustifié.

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Introduction 21

Hemingway n’avait donné de titres qu’à troisdes chapitres de l’originalþ: «þFord Madox Fordet le disciple du diableþ», «þNaissance d’une nou-velle écoleþ» et «þL’homme marqué par la mortþ».Les titres de la première publication ont étéretenus, sauf dans les cas mentionnés ci-dessus,afin de faciliter la lecture de ceux qui connais-sent déjà l’ouvrage. Je tiens à préciser que c’estmoi qui ai fourni les titres des vignettes supplé-mentaires publiées ici pour la première fois.

Il existe beaucoup de textes écrits pour Parisest une fête et finalement écartés par Hemingwayen vertu de «þla vieille règle selon laquellel’auteur d’un ouvrage ne devrait se prononcersur la valeur de celui-ci qu’en fonction del’excellence des matériaux qu’il rejetteþ». Dixchapitres supplémentaires, au moins, avaientété composés pour le livre, chacun à divers sta-des d’achèvement, et ils figurent ici dans unesection distincte* placée à la suite du texte prin-cipal. Aucun d’entre eux n’était terminé à lasatisfaction de l’auteur, et ils doivent donc tousêtre considérés comme inachevés. Certainsfurent écrits et récrits en deux versions, tandisque d’autres sont conservés sous forme d’unseul et unique manuscrit rédigé à la main. Jepense que la plupart des lecteurs s’entendrontpour dire que, dans leur ensemble, ils consti-tuent un ajout non négligeable à l’ouvrage.

*þDeux rubriques dans l’édition française. (N.d.É.)

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22 Introduction

Dans la mesure où les chapitres de Paris estune fête ne suivent pas un ordre chronologiquestrict, je me suis permis d’organiser les chapitressupplémentaires selon une logique personnelle.«þNaissance d’une nouvelle écoleþ» vient en pre-mier parce que le texte figurait déjà dans lapremière publication, où les éditeurs l’avaientplacé entre «þFord Madox Ford et le disciple dudiableþ» et «þAvec Pascin, au Dômeþ». Heming-way avait écrit deux fins distinctes pour ce cha-pitre, lesquelles ont été révisées et en partieréunies par les éditeurs de Paris est une fête. Lesdeux fins sont proposées ici, telles que Heming-way les avait conçues. De la même manière,«þEzra Pound et son Bel Espritþ» est un textequi figure dans Paris est une fête, mais qui consti-tuait primitivement un chapitre séparé avantd’être, en fait, éliminé par Hemingway.

«þÉcrire à la première personneþ» vient ensuite,parce que c’est un essai radicalement différentde tous ceux qui suivent. Il traite de l’écriture,plus que d’un souvenir particulier, et, en tantque tel, semble plus approprié en début qu’enfin d’ouvrage. Même s’il reste inachevé, il offreun aperçu intéressant du processus d’écriture,tout en raillant l’école dite des «þdétectives pri-vésþ» de la critique littéraire. La plupart des jeunesauteurs écrivent à partir de leur expérience,mais Hemingway, comme il le suggère dans sonbref aperçu, s’inspirait beaucoup d’autres sour-ces de première voire de seconde main. Il men-

Adams (suite posthume) — Nouvelles de jeunesse (1919-1921) — Après la

fête qu’était Paris — Dernière gerbe. Nouvelle édition augmentée d’unSupplément en 1994.

TOMEÞII Þ: Les Vertes Collines d’Afrique. Chasses en AfriqueÞ: L’Heuretriomphale de Francis Macomber — Les Neiges du Kilimandjaro. Dépressionen AmériqueÞ: Les Tueurs — Cinquante mille dollars — La Mère d’une tante

— Course poursuite — Une Lectrice écrit — Une Journée d’attente — Le Vindu Wyoming — Le Joueur, la religieuse et la radio. Pêche et tempêtes dans lamer des CaraïbesÞ: Sur l’eau bleue — La voilà qui bonditÞ! — Après la tempête

— Qui a tué les anciens combattantsÞ? — En avoir ou pas — Pour qui sonnele glas — La Cinquième Colonne. La Guerre civile espagnoleÞ: Le Vieil

Homme près du pont — Le Papillon et le Tank — En contrebas — Veilléed’armes — Personne ne meurt jamais. La Deuxième Guerre mondiale (reporta-ges)Þ: En route pour la victoire — Londres contre les robots — La Bataille de

Paris — Comment nous arrivâmes à Paris — Le «ÞG.I.Þ» et le Général — LaGuerre sur la ligne Siegfried — Deux poèmes à Mary — Deux histoires de ténè-bres — Au-delà du fleuve et sous les arbres — Fables — Le Vieil Homme et la

mer — Discours de réception du prix Nobel

Aux Éditions du Mercure de France

LA GRANDE RIVIÈRE AU CŒUR DOUBLE suivi de GENSD’ÉTÉ, coll. Le Petit Mercure, 1998

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Paris est une fête Ernest Hemingway

Cette édition électronique du livre Paris est une fête d’Ernest Hemingway

a été réalisée le 17 octobre 2012 par les Éditions Gallimard.

Elle repose sur l’édition papier du même ouvrage (ISBN : 9782070437443 - Numéro d’édition : 173770).

Code Sodis : N54007 - ISBN : 9782072480027 Numéro d’édition : 247394.

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