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Henri Calet jeunesses jeunesses le dilettante Extrait de la publication

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Henri Calet

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DU MÊME AUTEURchez le même éditeur

Un grand voyage, .

Le Mérinos, .

Poussières de la route, .

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Henri Calet

Jeunesses

Établissement du texte, notes et préfacepar Jean-Pierre Baril

l e d i l e t t a n t e-, rue du Champ-de-l’Alouette

Paris e

le dilettante, rue Racine

Paris e

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© le dilettante, .ISBN ---

Couverture : Atelier Civard

978-2-84263-226-7

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Préface

À Jean-Louis et Jenny.

On a tendance à regretter ses vingt ansen quelque contrée qu’ils se soient perdus.

Henri Calet.

LE MERCREDI mars , jour de son cinquantièmeanniversaire, Henri Calet et Christiane Martin duGard, sa nouvelle compagne, déjeunent au Nicolas-Flamel, rue de Montmorency. Il est un peu plus demidi dans ce restaurant qu’abrite la plus vieillemaison de Paris.Ce sont les seuls clients.Coq au vin,Calvados … Avant de quitter les lieux, les deux

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amants apposent leur signature sur le livre d’or dela maison, après Léon Blum et Marcel Carné.Cinquante ans… Ultérieurement, l’écrivain parlerade ce jour comme de son « jubilé ».

k

À l’époque,pourtant,Calet est un homme endeuillé,profondément malheureux et malade. Le octobre, alors qu’il dictait un article dans les locaux dujournal Marie-France, Calet avait été victime d’unepremière crise cardiaque, très éprouvante, qui l’avaitaffaibli pendant de nombreux mois. Peu après, Caletperdait sa mère,Anne,qui s’éteignait le décembre àl’hôpital Beaujon.«Le signal est donné :nous partons,ma mère d’abord, moi ensuite », avait-il noté enjanvier , lui qui n’avait jamais omis d’inscrire surses carnets, à Montevideo, à Berlin, aux Açores ou encaptivité, le jour de son anniversaire et de sa fête… Samère disparue – la « faiseuse d’anges » de La BelleLurette ou la plumassière du Tout sur le tout, et detant d’articles qui l’avaient dessinée avec amour, etune incomparable tendresse –, Calet entra dans unmonde plus froid.Une semaine après l’enterrement desa mère, le décembre, son père était renversé par uncamion dans le VIe arrondissement.Après un séjour dequelques mois à Paris, Marthe Klein, son ex-épouse,

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regagnait tristement New York, sans illusions.La rela-tion qu’il continuait d’entretenir avec AntoinetteNordmann, la mère de son fils, était toujours aussidifficile, incertaine. La vie sentimentale de Calet,depuis son divorce avec Marthe, était devenue de plusen plus confuse. Calet était touché au cœur, double-ment.

Au soir de son « jubilé », malgré tout, l’écrivainpouvait se réjouir d’une œuvre riche et multiple,comptant plus d’une dizaine d’ouvrages.Il y avait eutout d’abord les récits de la « manière noire » – LaBelle Lurette, Le Mérinos et Fièvre des polders–, parus chez Gallimard de à , puis LeBouquet, que les critiques avaient aussitôt placéparmi les meilleurs livres écrits sur la débâcle de ,enfin Les Murs de Fresnes, recueil des inscriptionsgravées sur les murs de leurs cellules par les prison-niers, sous l’Occupation, qui avait paru en auxÉditions des Quatre Vents. Calet avait publié ensuiteLe Tout sur le tout, couronné par le Prix de la Coted’amour en , puis Monsieur Paul, en , et,toujours chez Gallimard, Un grand voyage k, en

k Roman précieux entre tous, Un grand voyage estaujourd’hui disponible dans la réédition qu’en a donnéeLe Dilettante, en .

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.Dans un autre registre, celui de l’« anti-guide »de voyage, Calet s’était fait l’inventeur d’un genresavoureux avec Rêver à la suisse, paru en ,puis L’Italie à la paresseuse, auquel l’Académie del’Humour avait décerné son Grand Prix, en .Par ailleurs, peu après la Libération, Calet avaitrejoint l’équipe de Combat, dirigé par AlbertCamus. À la faveur de quelques dizaines d’articles,qui firent l’admiration de tous,Calet, sollicité par denombreux journaux, s’était peu à peu imposécomme le témoin subjectif de son temps ; et il avaitpu jouir, en tant que journaliste, d’une petiterenommée que la confidentialité de son œuvre litté-raire ne lui avait jusque-là guère permis deconnaître.

Mais s’il fit le bilan de son œuvre, ce jour-là,Calet éprouva sans doute un peu d’amertume.Quelques années plus tôt, la parution deMonsieur Paul – « autofiction » immédiate etviolente prenant la forme d’une lettre destinée àson fils, dans laquelle il avait tenté de conjurer lesconséquences d’une passion adultère – avaitsoulevé un malaise évident chez les critiquesinformés, dont certains pensèrent qu’il s’agissaitd’un ouvrage que son auteur n’aurait pas dûécrire. Parmi eux, naturellement, aucun n’avait étéà même de saisir la dimension cathartique du

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« roman », où Calet révélait aussi – sous le couvertd’un personnage de fiction – les circonstances duvol qui avait motivé sa fuite en Uruguay, au toutdébut des années trente… Quoi qu’il en soit, lelivre ne s’était pas vendu, et, plus dépité et désar-genté que jamais, Calet avait fait ses « adieux » à lalittérature, se résignant à travailler pour le comptede la Compagnie générale d’électro-céramique,dont il avait dirigé une usine sous l’Occupation.Mais ce calvaire n’avait pas duré. Et deux ansplus tard, dans Un grand voyage, Calet avaitlivré le récit bouleversant et pudique de son séjouren Amérique latine, en compagnie de Luis-Eduardo Pombo. Mais les critiques n’étaient pasen mesure, là non plus, de rendre compte du carac-tère intime, profondément secret, du récit de Calet ;et, à l’exception sans doute d’un article de RenéeSaurel, paru dans Les Lettres françaises, ils s’entinrent aux « qualités d’écriture » de l’ouvrage. Àl’incompréhension succéda la mévente de cedernier roman.

Aux abords de la cinquantaine – dans undomaine qui par excellence est le sien, celui de l’au-tobiographie légèrement retouchée –, l’écrivain estdonc quasiment parvenu au terme de cetteimmense variation sur lui-même, commencée de

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manière éclatante avec La Belle Lurette, en .La source du moi s’est peu à peu tarie k. Calet, quiparla un jour de son œuvre comme d’une « entre-prise de narcissisme de longue haleine », est cons-cient de cet épuisement. Et il écrit à ce propos, enjuin : « Ce n’est pas sans un certain chagrinque je viens de faire, à plusieurs reprises, cetteconstatation : je ne trouve plus aucun plaisir àregarder en arrière ni, d’une façon générale, àchiffonner dans mon passé. Plus précisément,ce qui m’intéressait naguère c’était de meregarder au moyen d’une sorte de jeu deglaces, d’un maniement d’ailleurs assezcompliqué, en m’y prenant à peu près commesi j’eusse voulu étudier ma nuque ou le derrièrede mon crâne. En fait, ce n’était pas mon cou,mais ma petite personne tout entière que jecherchais à voir, dans l’enfilade du temps. [...]En quelque sorte, j’ai ruminé ma vie, je l’airevécue, m’attardant surtout à son commence-ment, lorsqu’elle avait un goût tiède de lait.

k Ce n’est qu’une manière de parler, bien sûr. Parmi lacentaine d’articles qu’il donna aux journaux, de à ,rares sont ceux où il ne parle de lui, toujours savoureu-sement. Certains d’entre eux figurent aujourd’hui dansPoussières de la route, paru au Dilettante en mai .

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[...] Me suivant à la trace sur le théâtre de mesexploits, j’ai consigné mes reparties, j’ai notémes attitudes en diverses circonstances. J’étais,tout à la fois, mon héros et mon historien. Sansme lasser, j’ai tourné en rond autour de moi. Jeme suis fait le thuriféraire d’un marmot, d’ungarçonnet, d’un adolescent au même regard,puis d’un quadragénaire, pour terminer. [...]Eh bien, c’est fini ! Rien de cela ne me divertitplus. Mais, que faire, à présent ?k »

k

Que faire ? Eh bien,des articles, des chroniques devoyages, de grandes enquêtes pour les journaux…S’il est mû dans la décision qu’il a prise par lanécessité – depuis plusieurs années, Calet se débatdans une gêne matérielle que le désordre de sa viepersonnelle a sérieusement aggravée –, ce furentaussi, comme on l’a vu, des raisons plus intimes quipoussèrent l’écrivain, quittant peu à peu sondomaine de prédilection,à se plonger dans la vie desautres. De février à novembre , poursui-vant parallèlement une intense activité de journa-

k «Vue plongeante sur le temps », Preuves, n° , octobre, pp. -.

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liste, à la radio et dans la presse,Calet va multiplierces enquêtes, pour lui très éprouvantes, qui paraî-tront successivement dans Le Parisien libéré,Carrefour, Marie-France, Elle ou le NouveauFemina. En premier lieu, acceptant la propositionde Claude Bellanger, directeur du Parisien libéré,Calet entreprit toute une série de reportages sur leshommes et les femmes de condition modeste, à Pariset dans sa proche banlieue, qui parut sous le titre« Un sur cinq millions » du mai au juin .L’enquête connut un franc succès, les tirages grim-pèrent, et l’écrivain-reporter, sollicité par l’hebdo-madaire Marie-France, fit paraître sous le titre« Au hasard de ma route », dès l’automne, uneenquête à peu près similaire. Calet rassembla sestextes peu après, et c’est ainsi que parurent LesDeux Bouts chez Gallimard, en mars , dansla collection « L’Air du temps » dirigée par PierreLazareff. L’ouvrage, qui reçut un accueil des plusfavorables, manqua de peu le Prix Albert-Londresdécerné en mai de la même année. Les critiquesavaient apprécié que soit mis ainsi, au service desplus humbles, l’art d’un grand écrivain. Il s’entrouva même un pour parler de « vérisme » et d’unetentative originale de « néo-réalisme » à propos desDeux Bouts. Calet avait conduit ses entretiensavec modestie, minutie et pudeur. Les gens s’étaient

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ouverts à lui. De chacun, il était parvenu à faire unvéritable portrait, singulier et touchant. Et puis,dans le dernier chapitre, Calet décrivait l’intérieurd’un logement délabré, près des Ternes. Un vieuxcouple se tenait là, proche de la misère.C’étaient sesparents.

Son dernier livre,Le Croquant indiscret, paruten octobre , chez Grasset.L’ouvrage devait s’in-tituler Les Deux Bouts dorés, à l’origine… Un anauparavant, à la faveur d’une enquête pour leNouveau Femina, Calet s’était glissé dans l’uni-vers fastueux des « Dames du Monde », passantd’un hôtel particulier à l’autre, de Neuilly à Passy,et le compte rendu de leurs petites misères, malicieu-sement désabusé, avait valu à son auteur un grandnombre de chroniques dans leur ensemble fortélogieuses. Quelques autres étaient plus grinçantes.Avec un humour raffiné, et même un peu précieux,Calet, roturier parmi les sang bleu, s’était vraimentmoqué du « Monde »… Amical et complice lors deses entretiens, plein de délicatesse, le « croquantindiscret », nostalgique du marxisme, avait peinttout de noir ses richissimes duchesses. Et pendantquelques mois, le Tout-Paris se lamenta d’avoir étéroulé dans cette prose exquise…

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C’est au printemps , quelques semaines aprèsson « jubilé », qu’Henri Calet commença pour lemagazine Elle,dirigé par l’épouse de Pierre Lazareff,une grande enquête sur la jeunesse qui parut dans lemagazine tout l’été. À cette fin, l’écrivain rencontraune quinzaine de jeunes gens – filles et garçons deParis,mais aussi de banlieue – qu’il interrogea parfoisà leur domicile, souvent au Café de Flore, suivant unordre de questions quelque peu inspiré de ses enquêtespassées : l’enfance, les relations parents-enfants, lesétudes, les loisirs, la profession suivie ou envisagée, lesrevenus (ou l’argent de poche), les goûts (littérature,cinéma, théâtre, musique, sport), la politique inté-rieure, la guerre, la religion et,bien sûr, le mariage, lesenfants et l’amour… Sous un titre général, «Mesamis, les femmes et les hommes de demain», leslecteurs purent ainsi découvrir, chaque semaine,l’existence de Marie, de François, de Pascale, deColette ou d’Andrée. Quelques vies bien ancrées,d’autres un peu plus fragiles,mais toutes peu entamées,alors que le destin n’est encore qu’une ébauche…

Ce n’est pas une jeunesse dorée. Marie est coif-feuse,Jacqueline fleuriste,Colette est vendeuse,Renéest menuisier. Il y a une bonne à tout faire, aussi,

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beaucoup de secrétaires et un drôle de coursier…C’est la vie quotidienne d’une jeunesse au travail –le plus souvent –, réaliste, préoccupée. La bombeatomique est dans tous les esprits. On parle réguliè-rement, à l’époque, d’un nouveau conflit planétaire.La guerre d’Indochine s’achève, celle d’Algérie vabientôt commencer… Dans ce climat morose, Claireet Juliette, apprenties comédiennes, François, gale-riste mal rasé, et surtout Pascale, étudiante enSorbonne, apportent un peu de fraîcheur, de gaieté.On danse encore dans les caves, à Saint-Germain-des-Prés. Mais ce n’est déjà plus la jeunesse orgueil-leuse des Rendez-vous de juillet, dans un Parisensoleillé, telle qu’on pouvait la trouver en ,quelque peu idéalisée,dans le film élégant et fluide deJacques Becker illuminé par le sourire de MauriceRonet…

C’est une jeunesse soucieuse, dans un documentvrai.Les reportages de l’enquête,bien sûr,ne sont pastout à fait des interviews ni des entretiens à « proposrapportés»,au sens strict.Confesseur ambulant maîtred’un art singulier, Calet mène ici tout un travaild’écriture afin que d’une conversation naisse le récitd’une rencontre. Un art discret fait de silences et deblancs, de digressions incongrues, et d’autant pluscomique que son inventeur,aux prises avec des jeunesgens de vingt ou trente ans ses cadets, se montre

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souvent à nous de côté, placé derrière une vitre, etcomme « repoussé dans sa cinquantaine ».Autant derencontres d’où l’humour n’est bien sûr pas absent,depart et d’autre, conduites avec tact et mesure par unexceptionnel piéton de Paris aux semelles et au cœurusés. C’est, dans l’ensemble, une grande leçon de viedont l’art s’est à peu près perdu…

k

Bien après la publication de ses reportages, pour-tant durement touché par la maladie, Calet ne cessade travailler à son enquête, même irrégulièrement : ilsuscita de nouvelles rencontres,écrivit d’autres textes,puis revit et peaufina jusqu’à ses derniers jours cetouvragek qu’il voulait faire paraître.Il n’en eut pas letemps. Henri Calet, on le sait, est mort à Vence le juillet , à trois heures du matin.

Jean-Pierre Baril.

k On pourra lire en fin de volume, dans les Notes, l’his-toire plus détaillée de sa composition. J’ai cru bon dedonner aussi, pour chaque texte, quelques informationsd’ordre bio-bibliographique.

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Préface

Avant-propos

La prisonnière du quai de Passy

Marie, une petite pouliche

L’itinéraire de François

Andrée, gentille émeutière de jardins publics

Claire et Juliette, demoiselles aux cent mille maris

Yves, le fiancé à majuscules

Pascale, une fille comme tout le monde

Histoire de Mariette

Thérèse, du rire aux larmes

Simone, hors du chemin de la raison

René, le père Noël des Halles

Claudine, une fille partagée

La femme tranquille

Michel, un jeune homme qui veut faire une fin

En souvenir de Colette

Un garçon difficile

Les campeurs

Mademoiselle Cathy, fille de lettres

Enquête sur moi

Notes

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Le Centre national du livre a bien voulum’aider pour la réalisation de cet ouvrage.J’adresse donc mes remerciements auxresponsables de cet organisme, et tout par-ticulièrement à Mme Luce Paquereau. Pourleur accueil, leur accord immédiat, je tienségalement à remercier Claudine Riera –gentille Claudine… –, ainsi que DominiqueRaoul-Duval et Olivier Herrenschmidt, cha-leureusement. Ce livre est un peu de vous…

Jean-Pierre Baril.

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