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Repousser la présidentielle gabonaise après les française et américaine ! N°63 du Vendredi 19 Septembre 2014 - Prix : 500 FCFA C C ertes, nous ne sommes pas en avril, mais l’in- formation est loin d’êt- re un poisson du même mois. Malgré sa cote de popularité qui lui descend dans les chaussettes tous les jours et convaincu que son bilan ne plaide pas en sa faveur, Ali Bongo tient pourtant à se maintenir à la tête du Gabon au- delà d’août 2016, délai constitu- tionnel de la fin de son mandat. Mais comment serait-ce possible s’il n’est pas d’attache avec les Gabonais ? S’il continue d’ignorer ceux qui l’ont fait roi tout en privi- légiant sa légion étrangère ? Est-ce seulement imaginable si aucune de ses promesses n’est concrétisée : 35.000 logements à raison de 5000 par an, le champ triomphal Port Môle, les 2X2 voies de la Nationale 1, 400 salles de classe, les bassins versants de Libreville et de Port-Gentil, la route Port- Gentil/Omboué, les chutes de l’Impératrice et de l’Okano, les terrains internationaux de golf de la cité de la Démocratie et de la Pointe Denis, la construction du nouveau palais de la présidence de la République, etc. ? Ali Bongo estime qu’un deuxiè- me mandat lui permettrait de réali- ser tous ces projets. Mais comme il ne lui reste que deux ans, il envisa- ge très sérieusement d’inviter toute la classe politique gabonaise à la Au sujet d’Accrombessi Ali Bongo envoie paître Nzouba Ndama, Mborantsuo et Ngoulakia U U n quatrième emprunt obligataire en cinq ans de magistère pour un régime qui a déclaré des budget de plus de 3000 milliards FCFA, des projets phares aux arrêts, une année scolaire qui commence sans ministre de l’Education nationale, le gouverne- ment qui est obligé de déguerpir de Sainte Marie élèves, étudiants, ex-agents de la CNSS, etc. ; les agents des impôts et de la douane qui reprennent leur mouvement d’humeur, l’hôpital canadien d’Oyem en grève depuis trois mois, etc : Il y a pourtant du boulot pour relancer le pays ! Mais voilà, au lieu de se mettre au travail, les dirigeants du Gabon font comme s’il manquait de quoi s’oc- cuper. Ils préfèrent perdre du temps en accordant de l’importance aux futilités. Un peu de sérieux, bon sang ! Enquêtes financières, tournées provinciales du gouvernement Quand l’exécutif choisit de se donner en mauvais spectacle alors que le pays va à vau-l’eau ! P. 8 Suite en P8 Suite en P6 Le grand Poubara victime de l’arrogance de Ngoubou P. 5 Les calculs d’Ali Bongo discussion. Au cours de ce raout non souverain, il compte demander aux uns et aux autres de lui faire des propositions de réformes indispensables à la marche en avant du pays. Mais d’ores et déjà, Ali Bongo prévoit de réviser un certain nombre de dispositions de la loi fondamentale. Notamment, revenir aux élections à deux tours, au quinquennat, à 70 ans l’âge maximum pour être candidat à la présidentielle, améliorer la biomé- trisation du fichier électoral. Certes, tout ceci va dans le sens de ce que souhaite l’opposition. Mais Ali Bongo va prétendre qu’il faut du temps pour mettre toutes ces réformes en place.ll mettra une commission en place dont l’objec- tif sera de lui proposer un organi- gramme à cet effet.

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Repousser la présidentiellegabonaise après

les française et américaine !

N°63 du Vendredi 19 Septembre 2014 - Prix : 500 FCFA

CCertes, nous ne sommespas en avril, mais l’in-formation est loin d’êt-

re un poisson du même mois.Malgré sa cote de popularité quilui descend dans les chaussettestous les jours et convaincu que sonbilan ne plaide pas en sa faveur,Ali Bongo tient pourtant à semaintenir à la tête du Gabon au-delà d’août 2016, délai constitu-tionnel de la fin de son mandat.Mais comment serait-ce possibles’il n’est pas d’attache avec lesGabonais ? S’il continue d’ignorerceux qui l’ont fait roi tout en privi-légiant sa légion étrangère ? Est-ceseulement imaginable si aucune deses promesses n’est concrétisée :35.000 logements à raison de 5000par an, le champ triomphal PortMôle, les 2X2 voies de laNationale 1, 400 salles de classe,les bassins versants de Libreville etde Port-Gentil, la route Port-Gentil/Omboué, les chutes del’Impératrice et de l’Okano, lesterrains internationaux de golf dela cité de la Démocratie et de laPointe Denis, la construction dunouveau palais de la présidence dela République, etc. ?

Ali Bongo estime qu’un deuxiè-me mandat lui permettrait de réali-ser tous ces projets. Mais comme ilne lui reste que deux ans, il envisa-ge très sérieusement d’inviter toutela classe politique gabonaise à la

Au sujet d’Accrombessi

Ali Bongo envoie paître NzoubaNdama, Mborantsuo et

Ngoulakia

UUn quatrième emprunt obligataire encinq ans de magistère pour un régimequi a déclaré des budget de plus de

3000 milliards FCFA, des projets phares auxarrêts, une année scolaire qui commence sansministre de l’Education nationale, le gouverne-

ment qui est obligé de déguerpir de Sainte Marieélèves, étudiants, ex-agents de la CNSS, etc. ; lesagents des impôts et de la douane qui reprennentleur mouvement d’humeur, l’hôpital canadiend’Oyem en grève depuis trois mois, etc : Il y apourtant du boulot pour relancer le pays ! Mais

voilà, au lieu de se mettre au travail, les dirigeantsdu Gabon font comme s’il manquait de quoi s’oc-cuper. Ils préfèrent perdre du temps en accordantde l’importance aux futilités. Un peu de sérieux,bon sang !

Enquêtes financières, tournées provinciales du gouvernementQuand l’exécutif choisit de se donner en mauvais

spectacle alors que le pays va à vau-l’eau !

P. 8

Suite en P8

Suite en P6

Le grand Poubara victime de l’arrogance

de NgoubouP. 5

Les calculs d’Ali Bongo

discussion. Au cours de ce raoutnon souverain, il compte demanderaux uns et aux autres de lui fairedes propositions de réformesindispensables à la marche enavant du pays. Mais d’ores et déjà,Ali Bongo prévoit de réviser uncertain nombre de dispositions dela loi fondamentale. Notamment,revenir aux élections à deux tours,au quinquennat, à 70 ans l’âgemaximum pour être candidat à laprésidentielle, améliorer la biomé-trisation du fichier électoral.

Certes, tout ceci va dans le sensde ce que souhaite l’opposition.Mais Ali Bongo va prétendre qu’ilfaut du temps pour mettre toutesces réformes en place.ll mettra unecommission en place dont l’objec-tif sera de lui proposer un organi-gramme à cet effet.

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Un point c’est tout !

LLa communication sert à tout,même dans les pires situa-tions. Mais il arrive qu’elle ne

suffise pas, que les mots soient bousculéspar les faits. Et c’est ce qui arrive à GuyBertrand Mapangou dont la réponse ànotre constat sur la non-révision de la listeélectorale à trois mois de la fin de l’annéeest une fuite en avant. Et traduit l’incom-pétence de ce ministre de l’Intérieur dontla rusticité des manières le porte moins austyle aristocratique qu’à l’apparat d’opé-rette. «...Sur cette base, on avance qu’il ya encore suffisamment de temps pourcela. Que parler de ‘’violation’’ de la loiélectorale’’ comme on le susurre dans cer-tains états-majors politiques, c’est fairepreuve de mauvaise foi politique. La clas-se politique est donc édifiée. Mais aussi àgarder son mal en patience, avant de seperdre en conjectures. D’attendre quel’année soit finie, sans qu’il n’y ait eurévision électorale, pour ‘’diaboliser’’ensuite le gouvernement », a-t-il dicté àun plumitif besogneux de ‘’L’Union’’ (6et 7 septembre). Il est vraiment formida-ble, Guy Bertrand, qui pense être capablede réaliser en trois mois ce qu’il n’a pufaire en neuf !

En réalité, cette non-révision est plusune question d’argent que de temps.Même si le gouvernement ne veut pasl’admettre, les caisses sont vides. Et cen’est pas de sitôt que l’on trouvera desmilliards FCFA nécessaires au finance-ment de cette opération. De surcroît,même dans la loi des finances rectificati-ve adoptée dernièrement, il n’existe aucu-ne ligne budgétaire consacrée à la révi-sion des listes électorales. Peut-être bienqu’on a négligé le problème parce que laprochaine élection pour laquelle les listesélectorales vont être utilisées est fixéedans deux ans : la présidentielle.

Il aurait mieux fait de nous remercier,le ministre de l’Intérieur. D’autant plusque notre papier allait dans le sens de luitrouver l’argent. D’ailleurs, ce n’est unsecret pour personne qu’en dehors de ceque la direction générale de

l’Immigration lui donne chaque mois, cecarnassier financier n’a pas de caisse àsaigner. Bon, on est habitués aux sima-grées de ce type.

Lors du décès du président OmarBongo Ondimba, alors secrétaire généraladjoint du ministère de la Défense, tout lemonde l’a vu à la télévision lire uncurieux communiqué annonçant la ferme-ture des frontières. L’idiotie était telle quele Premier ministre et plusieurs prochescollaborateurs du chef de l’Etat étaientabsents du Gabon. Mais on n’avait pasbesoin de sortir de Lille pour comprendrequ’un pronunciamiento planifié était enplace.

Autre étourderie de Guy BertrandMapangou: ministre de l’Intérieur, pour-tant soumis à l’obligation de neutralité, ila mis en place, avec Yves FernandManfoumbi, un scénario ayant consisté àappeler Ali Bongo Ondimba à se présen-ter à la prochaine présidentielle. A ceteffet, publiquement et sans la moindrepudeur, il est allé réceptionner l’envelop-pe de 10 millions FCFA qu’ils avaientpréparée et devant servir au paiement dela caution !

Pour se rendre utile, il est allé près dePort-Gentil malmener les pêcheurs cala-bas. Quelques jours auparavant, il a faitune sortie tonitruante en menaçant lesmusulmans, accusés d’être les relais deBoko Haram au Gabon. Sans oublier sasortie la semaine dernière au cours delaquelle il est allé assister au nettoyage ducamp de la Fopi, après avoir été àTchibanga visiter un terrain vague surlequel on devrait construire l’académie dela police.

Mais qu’attend François Hollandepour demander à Ali Bongo de lui prêterce ministre de l’Intérieur aussi agité qu’uneunuque ayant engrossé tout un harem ?Guy Bertrand Mapangou va , à n’en pointdouter, l’aider à remonter sa cote de popu-larité qui lui descend dans les chaussettes!

Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi

AmabilitésLa présidence de la République et le gouvernement ont eu la chan-

ce insigne d’abriter, il y a environ un mois, la démonstration amoureu-se entre Etienne Massard Cabinda Makaga et Serge Mabiala. Le secré-taire général de la première institution de la République et le ministrede la Fonction publique, en désaccord sur les critères d’éligibilité à laPrime d’incitation à la performance (PIP), en étaient venus, selon destémoins formels, à échanger des amabilités. Ainsi, entre « incompétent» et d’autres qualificatifs que nous ne pouvons reprendre ici, tout y estpassé.

Il n’y a pas de doute : ces deux-là ont ainsi honoré de la meilleurefaçon Ali Bongo qui a fait d’eux de grands responsables de l’adminis-tration gabonaise !

ArraisonnementOn en était presque baba : les forces de l’ordre arraisonnaient tous

les véhicules du ministère de l’Economie, les fameux ‘’153’’. Et on sedemandait à quoi cela rimait-il ? On a finalement la réponse. C’est que,comme d’habitude dans ce pays, dès qu’un ministre sort du gouverne-ment ou change de département, il emporte tout, à commencer par lesvéhicules. Luc Oyoubi et Désiré Guédon, en charge du ministère desFinances sous Raymond Ndong Sima, n’ont pas failli à cette ‘’règle’’.Leurs successeurs, Christophe Akagha Mba et Marcellin Agaya, dontles collaborateurs immédiats étaient à pieds, se sont ouverts à leurschefs. D’où l’opération en question. Aux dernières nouvelles, toutserait rentré dans l’ordre.

EléganceC’est suffisamment rare pour être relevé : détenteur de deux bolides

immatriculés ‘’153’’, le secrétaire général de la présidence de laRépublique, Etienne Massard Cabinda Makaga, n’a pas attendu d’êtreinterpellé dans la rue comme un vulgaire voyou par les gendarmescommis dans l’opération d’arraisonnement de tout véhicule du minis-tère de l’Economie et de la prospective en circulation. L’intéressé a étéd’une correction telle qu’il est allé, de son propre chef remettre lesditsbolides à la gendarmerie. Et tout le monde pouvait les voir stationnésdans la cour du camp Toulékima à Owendo.

Croire ou ne pas croire ?Ping ? « Je n’ai pas de temps à perdre avec ce type de girouette ».

Lorsqu’un chef d’Etat vole ainsi en Rase mottes en parlant d’un adver-saire politique, autant dire qu’il y a péril en la demeure. Ali Bongo n’apas de temps à perdre avec Ping ? Pourtant il a dépêché son porte paro-le, Billie by-Nze, aller répondre à l’ancien président de la commissionde l’UA, sur ‘’France 24’’ après l’interview accordée par ce dernier àla même chaine de télévision. Ali Bongo n’a pas de temps à perdreavec une girouette ? Pourtant il a parlé de Jean Ping pendant une tren-taine de minutes lors de l’entretien qu’il a accordé à la RTG le 17 août2014. Ali Bongo n’a pas de temps à perdre avec Jean Ping ? Pourtantla pesse de la présidence ne parle que de « Te Ping » « du chinois »allant jusqu’à le traiter « d’idiot » ou de « bêta ». Inutile de continueravec des exemples de ce type. Les contradictions sont flagrantes.

Les murs ont des oreilles

Un ministre ‘’déchet-né’’

Jeu de vilain

LLa question de notre consœur estinstructive, sauf qu’elle n’est pasinnocente. En réalité, c’est trahit

le véritable objectif poursuivi par AliBongo en instruisant le procès des fêtestournantes : incriminer André MbaObame et le faire passer aux yeux de l’o-pinion comme un « voleur », voire un «mauvais patriote », qui, loin d’être ce‘’messie’’ que tout le monde attend,serait plutôt un « facteur bloquant »pour le développement du Gabon. Maison ne cessera de dire à Ali Bongo qu’iljoue à un jeu dangereux qui va finir parle perdre. D’autant plus qu’il est loin d’ê-tre ce parangon de vertu que veulentprésenter ses partisans.

En attendant de revenir plus en détailsur ce dossier dans notre prochaineparution, nous suggérons à notre con-sœur ‘’La Calotte’’ d’avoir le courage deposer les deux questions suivantes : OùAli Bongo a-t-il jeté les 200 milliardsFCFA destinés à la construction descasernes (militaires, gendarmes, poli-ciers) ? Pourquoi, alors que l’Etatallouait 50 milliards FCFA par an pen-dant cinq ans pour la construction del’hôpital militaire, le ministère de laDéfense a signé une convention pourrembourser à la société autrichienneVamed la réalisation clé en main de cettestructure ? Rira bien qui rira le dernier.

Tel père tel fils ?

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‘’L’union’’ dément le Distingué camaradeprésident et l’ANGT

UUn tantinet provocateur etl’ingratitude en bandou-lière, Ali Bongo a déclaré,

le 16 août denier, avoir fait en cinqans ce que feu Omar Bongo, sonpère, n’avait pu réaliser durant vingtannées de son long règne sans par-tage. Oh surprise, les premiers àdémentir le Distingué camarade pré-sident ont été les apologistes de l’é-mergence.

Dans sa livraison du 29 août,‘’L’Union’’ des activités d’Ali Bongodéplore, images à l’appui, « la dégra-dation très avancée des voiries deLibreville ». Et, pour bien attesterque les émergents sont des vendeursd’illusion et le Plan stratégiqueGabon émergent de la pacotille,‘’L’Union’’ a lancé cette diatribe : «Le phénomène de la dégradation desvoiries est pourtant si visible quebeaucoup en sont à se demander cequi peut expliquer l’immobilismedes autorités. Il semble pourtantqu’en créant l’ANGT à laquelleincombe la responsabilité de cons-truire et d’entretenir les voiriespubliques, le principal objectif étaitd’en finir avec les récriminations fai-tes au ministère des TP…Des obser-vateurs relèvent , pour le déplorer,que ce transfert de compétences et deresponsabilité ne change finalementrien au fond…La situation sembleplus compliquée aujourd’hui qu’ellene l’était hier…Il y a péril en lademeure et les pouvoirs publics nesauraient continuer à marquer leurindifférence face à une telle situation.Alors que les budgets sont mis enplace pour l’entretien des voiespubliques. » Y a-t-il meilleur réquisi-toire prononcé contre la gestion

actuelle du pays et la création del’ANGT qui, en fin des comptes,reste un gouffre à sous, sans utilité,sans efficacité ? Lorsqu’un constataussi accablant est fait par les courti-sans les plus zélés du Distinguécamarade président, autant dire quela situation est catastrophique.

La sagesse l’enseigne : « Celui quirègne par l’épée périt par l’épée ».Ali Bongo a jugé bon de renier l’œu-vre de son père. Aussitôt les Pdgistes

lui ont renvoyé l’ascenseur en poin-tant un doigt accusateur sur sa ges-tion hasardeuse du pays avec la créa-tion de l’ANGT. Ali Bongo a déclaréavoir construit plus de routes que sonpère. Ses courtisans, pourtant zélés,ont publié ces images de routesdégradées pour démentir le Distinguécamarade président. Ainsi va l’émer-gence, elle tangue et chacun tente desauver sa peau. Malheureusement, lerafiot est déjà ivre !

Immondicière

Ali Akbar Onanga Y’Obegue : l’augure qui se goureAA li Bongo n’est certes pas

Dieu, mais Ali AkbarOnanga Y’Obegue est son

prophète. 43ans le 4 juillet dernier, doc-teur en droit privé (Nancy 2), cet assis-tant à l’UOB exige qu’on l’appelle «docteur Onanga » comme tous les com-plexés, alors que ce titre est réservé auxmédecins. C’est sans doute pour lesmêmes vues étriquées que, nommésecrétaire général du gouvernement enjanvier dernier, il se prend pour l’adjointd’Ali Bongo. A telle enseigne qu’il secroit autorisé à bloquer, voire carréments’opposer à un certain nombre de pro-positions du Premier ministre, chef dugouvernement. Et même à nommer laplupart des préfets et ambassadeurs enlieu et place des ministres de l’Intérieuret des Affaires étrangères.

Ayant accompagné, il y a quelquesannées Feu Omar Bongo Ondimba àune mission, une anecdote révèle que lebonhomme, tenant absolument à saluerle chef de la Jamahiriya libyenne enarabe, aurait fait : « Ali Akbar ! » Vraiou faux ? Ce que l’on sait, c’est que celapsus est devenu son prénom depuis sareconversion à l’islam. Ce n’est quelogique lorsqu’il est promu secrétairegénéral du conseil supérieur des affaires

islamiques du Gabon de 2005 à 2008.Avec « Ali Akbar », les promotions et larichesse ne vont point attendre le nomb-re des années : ambassadeur du Gabonen Arabie Saoudite de 2008 à 2011,l’homme aux allures de clergyman a dûbrûler un cierge lorsqu’il a appris queBen Laden venait d’être abattu par lesAméricains. Désormais donc, AliAkbar, pardon Dr Onanga, était réauto-risé à mélanger le thé au whisky et sonépouse faire du shopping sans burqa.Une vraie bénédiction pour Ali Akbar.

Etiqueté « émergent Dolce &Gabbana » par un article de ‘’LaLoupe’’, la référence à la mode milano-mi homo lui est restée en travers de lagorge. Qu’en plus, avec sa gueule dejeune premier, yeux noirs, mâchoirescomme un concasseur d’Entraco, on luirappelle son physique taille de guêpealors qu’il se rêve jouant dans la catégo-rie supérieure lui paraît relever d’untraitement discriminatoire.

Le garçon est complexe. Ancienmembre de l’Union des jeunes du Parti

démocratique gabonais (UJPDG), ilprône le jeunisse à tout crin, seul, à sesyeux couverts de lorgnons fins, debooster ce parti qui, plus il rajeunit sonencadrement, moins il rassemble. Pourautant, il reste raide comme un chevronen soutenant qu’ « On ne fait pas duneuf avec du vieux ». C’était dans leHaut-Ogooué, dans la délégation quiaccompagnait Ali Bongo au momentoù celui-ci partait rassurer lesAltogovéens de ce qu’il ne les avait paslaissé tomber. C’est avec la même bru-talité qu’il était parti annoncer sondépart du gouvernement à RenéNdemezo’Obiang.

Après Maixent Accrombessi, AliAkbar serait-il devenu une éminencealibongolienne ? Un moinillon, plutôt,veut croire un haut fonctionnaire de laprésidence de la République. Il en veutpour preuve : « On ne le voit que rare-ment au premier étage, même s’il peutparticiper, de temps en temps, au petitdéjeuner. » Un collaborateur proched’Ali Bongo nuance : « Comme d’aut-res, il fait partie des visiteurs du soir oudu week-end. » Peut-être va-t-il àconfesse. Ou pour délivrer ses oracles.C’est comme cela, dit-on, qu’Onanga aséduit Ali Bongo : Marc Ona, Jean Ping

ou Eyeghe Ndong critiquent le chefémergent ? Onanga propose un jihadcontre eux. Alléluia ! Depuis, Onangacontinue de commander. Il interdit, parexemple, à quiconque de traîner sesguêtres dans les couloirs du secrétariatgénéral du gouvernement et que tout lemonde se lève à son arrivée.

Les méchantes langues racontent quepour grandir, il a rayé le nom d’IdrissNgari de ses soutiens. Même si le troi-sième vice-président de l’Assembléenationale reste son beau-père, Onangane veut pas faire dans le mélange desgenres. Ça tombe bien.

Son épouse, Liliane Ngari Onanga,selon ‘’ Le Matin Equatorial’’, auraitprofité de sa position de directeur géné-ral du Conseil gabonais des chargeurspour piétiner de ses talons la loi interdi-sant l’importation de véhicules de plusde trois ans. Ce journal, proche du PDG,se demande pourquoi, malgré sesbisbilles avec des Syro-libanais et autresAofiens, Mme Onanga n’est pas inquié-tée ? Simple : Onanga Y’Obegue, roitéké devenu, veille. Il a l’âge de sonpère, on vous dit !

Aude Okoura

Encore une étourderie du gouvernement

MMardi 9 septembre, ungroupuscule de jeunesa pris d’assaut la

Cathédrale Sainte Marie deLibreville. La grossièreté et lamaladresse de la démarchepuaient la vile instrumentalisationde cet obscur « collectif des jeunesde l’Estuaire ». Devant l’esbroufe,le vicaire général, Patrick NguemaEdou, a rappelé à ces imposteursque l’Eglise a toujours été l’asiledes personnes en détresse. Et nonun lieu de vénération des puissantsde ce Monde. Une façon très habi-le de dire aux membres du collec-tif qu’ils étaient en train de souillerl’enceinte de l’Eglise avec des slo-gans démagogiques de l’émergen-ce.Face à l’amalgame que certainsveulent entretenir après cet échecessuyé par les ‘’jeunes émer-gents’’ il est instructif de rappelerque Jésus-Christ était le défenseurdes pauvres. A cet effet, sonenseignement rappelle trois pro-blèmes étroitement liés : s’abste-nir de la rapine qui est à l’originedes richesses ; le droit des pauvresau partage des biens et le caractè-re éphémère des biens matériels.C’est à ce titre que les sans-voix,les sans-grades, les opprimés et lesmisérables de toute sorte assimi-lent l’Eglise à un lieu de protec-tion. Ils y trouvent quelque récon-fort. Depuis quelques temps, tousles compatriotes victimes d’injus-tice s’installent à Sainte Marieavec l’espoir que Jésus-Christ,défendeur des pauvres et pourfen-deur du pouvoir temporel, les pro-tègerait. D’où sort donc cette bouffonneried’aller remercier Ali Bongo à

l’Eglise ? Ces jeunes ont même laprétention et l’outrecuidance derappeler aux prêtres et autres reli-gieux de Sainte Marie (et partantde toute l’Eglise) le caractèresacré de l’Eglise. D’après le porte-parole de ce collectif nomméThierry David Essame « Nous nepouvons pas accepter que l’Eglise,qui est le corps du Christ soit pro-fanée de cette façon. Notre objec-tif est simplement d’attirer l’atten-tion des responsables pour mettrefin à cette situation ». On croitrêver !Pauvres jeunes de l’émergencevotre démarche est une insultefaite aux responsables catholi-ques. Quelle mouche vous a piquépour que vous preniez la respon-sabilité d’aller apprendre aux prê-tres que l’Eglise est un lieu sacré.Et c’est justement parce que celieu est sacré qu’aller à Ste Marieremercier Ali Bongo pour le pactesocial et demander que toute lalumière soit faite sur la gestion desfêtes tournantes est synonyme deprofanation. Pourtant la RTG deDavid Ella Mintsa est la tribuneexclusivement réservée à ce typede comédie. Dommage que le‘’collectif des jeunes del’Estuaire’’ l’ait oublié au pointd’aller couvrir le pays de honte.Le collectif est rentré la queueentre les jambes. Mais le pouvoirest revenu de façon plus violentedans l’enceinte de l’église. Lepouvoir d’Ali Bongo a brutaliséélèves, étudiants, anciens agentsde la CNSS, etc. Les émergentsaffirment vouloir protéger un lieusacré, mais maladroits, ils utilisentla violence pour ce faire

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Imbroglio au sommet de l’Etat

Des contradictions qui trahissent l’amateurisme et la propagande permanente

««J’ai promis lors de la campagne présidentielle de2009 de fournir 5000 logements par an. Je n’aipas tenu cette promesse. A vrai dire j’ai sous-esti-

mé les difficultés et les écueils. Je pensais qu’il suffisaitde réunir des moyens et d’avoir la volonté. Erreur ! »C’est l’aveu d’échec lancé par Ali Bongo chez ses amisde Jeune Afrique (7 – 13 septembre). Le plus ahurissantici est que l’homme qui parle ainsi a été ministre pendantplus de dix ans et a travaillé aux côtés de son père, prési-dent de la République, pendant des décennies. On auraitdit qu’il n’avait rien assimilé de l’expérience de son géni-teur.Ainsi sont les émergents. Adeptes de la politique specta-cle, ils font chaque jour des annonces tonitruantes. Ilspromettent à tout va sans étude préalable. Le but étant devendre le PSGE, une pacotille qui n’attire personne.La déclaration d’Ali atteste avec éloquence que ceux quise sont imposés à la tête du Gabon ne s’étaient pas pré-férés à l’exercice du pouvoir. D’ailleurs le spectacleauquel nous assistons le confirme à l’exemple de la caco-phonie faite autour de la PIP. En avril 2014, un texte ins-tituant cette prime a été adopté par le parlement. Les pro-pagandistes de l’émergence avaient alors commencé àrivaliser d’obséquiosité en encensant le distingué cama-rade Président. Le paiement de la PIP était devenu uneréalité d’après les thuriféraires du pouvoir ? Seulement,alors que les fonctionnaires attendaient que les dates dupayement soient précisées, voilà qu’apparait, tel un cro-quemitaine, le porte parole d’Ali pour annoncer que sonchef a instruit le gouvernement de lui « proposer les élé-ments complémentaires devant conduire à régler demanière efficace et durable la question du complémentdes rémunérations ». En d’autres termes cela revient àdire que le payement de la PIP que vantaient les courti-

sans d’Ali n’était qu’une illusion, une propagande quel’amateurisme des émergents vient de mettre à nue. Et lesréponses évasives données par Jean Frédéric NdongOndo, président de la commission interministérielle de laPIP, ont confirmé le dilettantisme et l’improvisation éri-gés en mode de gestion par les émergents. De vrais ven-deurs d’illusion !Dans l’interview qu’il a accordée aux mercenaires de laplume de Jeune Afrique, Ali Bongo a déclaré avecemphase que le Gabon connait un taux de croissancevariant entre 5% et 7%. C’est le même message que sa‘’perle rare’’ a véhiculé dans le Woleu-Ntem. Les minis-tres et autres parlementaires PDG en vadrouille dans

leurs provinces respectives ont réci-té avec servilité cette leçon. L eGabon se porte donc très bien sur leplan économique. Mais là où lesobservateurs perdent leur latin c’estlorsque les courtisans d’Ali démon-trent que le Gabon réel se trouve auxantipodes de ce que montrent Ali etses proches. Et c’est l’union des acti-vités présidentielles qui met K.O leprésident et son gouvernement : «Depuis son arrivée au pouvoir, letaux de croissance oscille entre 5%et 7%. Signe que les réformes por-

tent leur fruit. Les routes secondaireset interdépartementales et les voiriessont dans un piteux état dans la quasitotalité des zones de l’intérieur dupays. Le rapport établi par le bureaude l’Assemblée nationale dresse untableau sombre des difficultésvécues par les populations. Le sec-teur sanitaire n’est pas reluisant, lesecteur éducation accuse égalementdes carences.Dans le même registre les attentesdes populations sont nombreusesdans les secteurs d’emploi, du trans-port, de la prévoyance sociale, dulogement, de l’énergie et de l’enseig-nement supérieur » (l’Union 11 sep-tembre).Si ce réquisitoire avait été fait par unjournal qui ne tresse pas les lauriersau pouvoir, les censeurs auraient criéà la désinformation. C’est donc laprésidence elle-même qui annonceaux gabonais que les chiffres quisont brandis ne traduisent pas la réa-lité. Le pays pourrait-on dire est enpanne ; et l’émergence une impostu-re !A force de vouloir dérider l’imagedont la propagande est rédhibitoire,on finit par sombrer pitoyablementdans la contradiction qui met à nuel’amateurisme.

Matthieu Eyozimba

Mayila et Ndaot jouent à qui serait nommévice président de la République

TTous deux soutiens de FeuPierre Mamboundou à laprésidentielle de 2009, Mes

Louis Gaston Mayila et SéraphinNdaot Rembogo sont aujourd’hui aubord du corps à corps. Le coupablec’est Ali Bongo, qui s’amuse avec lesdeux avocats et fait se cogner leurstêtes en promettant à chacun d’eux etdans le dos de l’autre le poste de vice-président de la République. Premierde cordée, Séraphin Ndaot. A traversles bons résultats qu’il a réalisés lorsdes locales de décembre 2013, AliBongo a cru que le président du PDSpouvait, mieux que MichelEssonghé, Honorine Dossou Naki,Gabriel Tchango ou Richard Sylong,l’aider à contrer l’épouvantail Jean

Ping dans l’Ogooué-Maritime. Aussi,en plus de l’engagement de lui fairerégler une vieille dette datant desfêtes tournantes de 2005, Ali Bongo afait la promesse de nommer l’ancienconseiller membre de la Cour consti-tutionnelle au poste de vice-présidentde la République. Me Ndaot a fait lepremier pas en signant le « pactesocial » du Distingué camarade prési-dent. A la sortie de la présidence auterme de la cérémonie de paraphe, legaillard, démarche de pingouin, sefrottait les mains avec vantardise ense disant que « c’est dans la poche ».Mais c’était compter sans son collè-gue et ami, Me Louis Gaston Mayila,qui n’a jamais fait mystère de sonambition pour le même poste, et quiest prêt à toutes les combines et com-

promissions possibles pour y accé-der. Pourquoi pas la « mort aux rats»…En tout cas, désormais un renégatpour l’opposition, Me Mayila doitêtre au moins utile quelque part.C’est dans cette optique qu’il s’estrapproché d’Ali Bongo pour lui pro-poser ses services. Notamment detravailler pour le faire gagner en2016. Prenant ses vessies pour deslanternes, Me Mayila fait croire à AliBongo que s’il fait nommer un dessiens comme vice-président de laCenap pour le compte de l’opposi-tion, il sera en mesure de trouver les6500 à 7000 représentants de l’oppo-sition qu’il faut dans les bureaux devote (vice-présidents et assesseursreprésentants l’opposition dans les

bureaux de vote) et, avec son expé-rience d’ancien ministre del’Intérieur, il n’y a pas de doute. Desurcroît, selon le président de l’Unionpour la nouvelle République, il seraiten discussion avancée pour créer un‘’front’’ contre le Front de Myboto,Mba Obame, Ping, Eyeghe Ndong,Bengone Nsi, Adiahénot, Oyé Mba,Missambo, etc., dont l’objectifinavoué serait de contrer le dernier.On y retrouverait, Jules AristideBourdès Ogouliguendé, RichardMoulomba, Davain Akoué,Bonaventure Nzigou Manfoumbi,Pierre Claver Maganga Moussavou,Moubamba Nziengui.En contrepartie de ces gages, MeMayila veut être vice-président de laRépublique avec des missions bien

précises, et deux militants del’UNPR nommés au prochain gou-vernement de Daniel Ona Ondo. SiAli Bongo lui a effectivement donnéson accord, il reste que conférer desattributions au vice-président de laRépublique nécessite une révisionpréalable de la Constitution.Finalement informé de ce que soncollègue et ami Mayila, à qui il pou-vait laisser la garde de son verre oude son plat inachevé sans craindre unpoison, tramait dans son dos, MeSéraphin Ndaot Rembogo n’a pasapprécié. Et c’est peu dire, puisqu’il adécidé de ne plus voir Mayila enpeinture. Ne lui adresse plus la paro-le et n’échange plus de salamalecsavec lui.

Philippe Mayene Oleigne

RRose Allogo Mengara, ancienne mairesse de la commu-ne d’Oyem a quitté un rafiot en plein naufrage le RPGpour s’accrocher à un bateau ivre qui prend l’eau de

toute part le PDG. Deux partis politiques de la majorité républi-caine et sociale pour l’émergence. Cette dame qui est devenuecélèbre pour avoir échoué à la tête du conseil municipal d’Oyema ainsi justifié son adhésion au PDG. « Alors que j’étais élue duRPG j’ai fait l’objet de diverses récriminations par les instancesde ce parti à cause des prises de positions qui me semblaient êtrejustes et aller dans l’intérêt général. Notamment pour dénoncerla pseudo-conférence nationale que certains voulaient imposer etl’amalgame sur la question des crimes dits rituels. J’ai doncchoisi de ne pas me représenter aux dernières élections locales etj’ai démissionné de ce parti ». Après son passage calamiteux àla mairie d’Oyem, Rose a eu raison de ne plus se représenter.

Nous la comprenons !Par contre là où nous perdons notre latin, c’est lorsque MmeAllogo Mengara nous apprend qu’elle aurait démissionné duRPG parce que « certains faisaient l’amalgame sur la questiondes crimes rituels ». Elle n’a été citée dans aucun crime rituelmais pourquoi en fait-elle une affaire personnelle ? Au point dedémissionner du parti qui lui a permis d’arriver à la tête du con-seil municipal d’Oyem ? De plus, la conférence nationale estréclamée par l’opposition et non par la mouvance présidentielle.Partir d’un parti de cette mouvance et entrer dans un autre partidu même bord en prétextant que le camp d’en face réclame uneconférence nationale est une démarche ridicule. Une démarcheassimilée à de la mendicité politique. Lorsque la descente auxenfers a commencé, on est prêt à tout pour se faire remarquer.Cela est simplement sans commentaire !

Rose Allogo Mengara fait la manche

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Chronique économique

Les gâchis d’Etienne Ngoubou avec le ‘’Grand Poubara’’

LLors de la livraison dubarrage hydroélectrique le‘’Grand Poubara’’, le 5

septembre 2013, le ministreEtienne Dieudonné Ngoubou,alors en charge du secteur « éner-gie », avait pratiqué une sorte de‘’secret défense’’. Et pour cause :les malfaçons et les gâchis querévélait la réalisation de cet impor-tant projet ne devaient pas êtreconnus du public. Ce qui comptaitle plus à ses yeux c’était de savoirqu’Ali Bongo avait fait réaliser lebarrage. Point. D’un montant total de 200milliards FCFA, ce projet a été réa-lisé par la société Synohydro sur labase d’une garantie souveraine.Autrement dit, l’Etat a hypothéquésoit une partie du sol, de la forêt oua déposé un chèque de ce montantcomme caution. Sauf qu’à ce jour,l’arrogance en bandoulière, leministre Ngoubou n’a pas toujourstrouvé le temps de dire auxGabonais quelle a été la contrepar-tie du Gabon. Pis encore, face à larigueur de Gauff, en charge ducontrôle des travaux, Ngoubou a

purement et simplement chasséledit bureau d’études. Résultat : lechantier a été achevé sans ingé-nieur conseil !Ce n’est donc pas étonnant que lesChinois soient restés à faire un peudu n’importe quoi. De telle sorteque si d’aventure il y avait de for-tes pluies de façon incessante, la

ville s’inonderait. Par ailleurs, s’ily a un problème au niveau des ins-tallations, le Gabon serait obligéd’aller chercher les ‘’gars’’, carpersonne n’a eu la présence d’es-prit d’exiger à Synohydro de « tra-duire » du chinois en français tousles instruments.L’Etat n’ayant pas construit les lig-

nes de transport d’énergie, les160MW du ‘’Grand Poubara’’ neprofitent pas à l’ensemble de laprovince comme initialementprévu. D’ailleurs, c’est la Comilogqui, dans l’optique de l’usine deproduction du ferromanganèse, afinancé les lignes jusqu’à Moanda.Pour ce faire, seuls 80 MW sont

utilisés, le reste va en fumée.Si l’on ajoute à cela le fait queNgoubou a fait un abus d’autoritépour chasser Gauff, causant uneperte de plusieurs milliards FCFAdestinés à indemniser le bureaud’études allemand, il n’y a pas dedoute, ce ministre veut de la réussi-te d’Ali Bongo.

Présentation de l’étude sur la compétitivité du GabonLa Banque mondiale pilonne au canon

les réformes d’Ali Bongoet torture le gouvernement

EE t ce qui devait arriver arri-va ! Présentés l’un commeune sommité de l’écono-

mie et baptisé la « perle rare » parAli Bongo ; l’autre comme un bri-llant inspecteur du trésor, lePremier ministre, Daniel OnaOndo, et son ministre del’Economie et de la prospection,Christophe Akagha Mba, ont mon-tré réellement ce qu’ils valentdevant les experts de la Banquemondiale qui présentaient l’étudeportant sur la diversification et lacompétitivité des exportations duGabon: respectivement professeurd’économie, paraît-il, et un cadreordinaire du trésor qui a fait sesclasses grâce surtout à son apparte-nance à la maçonnerie. Qui, tousdeux, ne comprennent rien à l’éco-nomie ou ne sont pas capables deredresser la situation du Gabon.On l’aurait dit en janvier dernier,lors de la nomination de DanielOna Ondo comme Premier minis-tre et à la suite de la formation deson équipe de pompes funèbres,qu’on nous aurait taxés de « jaloux», « mauvais cœur », etc.Heureusement, les intéressés eux-mêmes viennent de prouver publi-quement que leur compétence estsurfaite.Le 10 septembre dernier, en pré-sence du chef du gouvernement

qu’accompagnaient les ministresdu commerce et des PME, GabrielTchango, de l’Agriculture, LucOyoubi et le délégué àl’Economie, Marcelin Agaya,notre compatriote Rick EmeryTsouck Ibounde, économiste prin-cipal à la Banque mondiale, etAkiko Suwa Eisenmann, consul-tant, ont posé un diagnostic impla-cable qui taille en pièces tout ceque les émergents répandent par-tout. A savoir que, grâce à la miseen place de la zone économiquespéciale de Nkok, grâce à la déci-sion d’Ali Bongo d’arrêter l’expor-tation des grumes et enfin du faitde l’appui aux PME, l’Economie

gabonaise ainsi diversifiée se portede mieux en mieux. Pourtant, lesexperts de la Banque mondiale ontété formels : « Les efforts de diver-sification de l’économie gabonaisene sont pas encore parvenus àréduire la dépendance de celle-civis-à-vis du pétrole… » Ils ontmême révélé que cette dépendanceà l’égard de l’or noir est passée de65% en 2009 à 82% en 2011! Lesoreilles des représentants du gou-vernement ont vrillé en entendantces vérités. Mais ils n’étaient pasau bout de leur peine. Leur ego vaencore être torturé lorsque lesexperts de la banque mondialevont pilonner au canon les réfor-

mes phares d’Ali Bongo en matiè-re d’économie.S’agissant de sa décision portantinterdiction de l’exportation dubois en grumes, Mme Akiko n’estpas allée avec le dos de la cuiller enalléguant que « La transformationdu bois est un métier d’expertsavec de bonnes pratiques. »Autrement dit, le Gabon n’ayantpas la même expertise en matièrede transformation que de l’exploi-tation, le passage brutal d’uneétape à l’autre entraîne beaucoupde déchets, donc l’utilisation deplus de bois pour une tachemoyenne. Dans le même esprit,elle a démontré que la ZES de

Nkok ne peut être viable en raisondu coût onéreux de la main d’œu-vre au Gabon, du déficit énergéti-que, de la non-stabilité macroéco-nomique, de l’incertitude du climatdes affaires et des fréquents engor-gements du port d’Owendo. Ils ontfini leur « massacre » en recom-mandant la mise en place « defaçon effective » (sic) les mécanis-mes de la bonne gouvernance.Vache et odieux ! On croyaitentendre Jean Ping, Jean EyegheNdong ou Casimir Oyé Mba…Dans tous les cas, le Premierministre et le ministre del’Agriculture n’ont pas supportélongtemps cette séance de suppli-ce. L’un et l’autre, au lieu d’atten-dre la fin de la présentation pourconfondre les experts de la Banquemondiale, ont pris la poudre d’es-campette en prétextant un emploidu temps trop chargé.Si c’est Ping ou Eyeghe Ndong quiavaient fait ces déclarations, OnaOndo allait l’ouvrir large jusqu’à lanuque. Pourquoi n’a-t-il pas atten-du la fin de cette présentation pourleur demander, comme il l’avaitfait de Ping : « ils disent tout ça surla base de quels indicateurs ? » Entout cas, on attend sa réponse à laBanque mondiale dans ‘’L’union’’des activités présidentielles.

Edouard Obouroungome

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La prime de rendement trop florissante pour le secrétaire général

CChristophe Akagha Mba a-t-ilchoisi le bon «cheval» pour leposte de directeur de cabinet ?

Quelque peu contesté en raison de sonincapacité à prendre des décisionsvoire à organiser le travail et superviserle fonctionnement du cabinet ministé-riel, Bruno Minko-mi-Ngwa, est aussisoupçonné de négocier un «échange debons procédés» avec le P-DG du grou-pe La Poste SA. Le tout, dans le dos duministre de l’Economie et de laProspective.En effet, voulant confier le poste dedirecteur général de PostBank àFlorentin Kassa, un cadre de La Poste,Alfred Mabicka aurait sollicité l’inter-

cession du directeur de cabinet duministre de l’Economie et de laProspective pour l’obtention d’unagrément de banquier au préposé. Or,s’il est surtout connu comme chanteursous le pseudonyme Kaflor, FlorentinKassa est tout sauf banquier. Pis, il n’ajamais exercé dans une banque. D’oùles inquiétudes de proches du dossier,qui ne comprennent pas queChristophe Akagha Mba n’ait rientrouvé à redire, au point qu’en sa qua-lité de président du Comité monétairenational, il s’apprête à saisir le prési-dent de la Commission bancaired’Afrique centrale (COBAC) poursolliciter un agrément de banquier au

bénéfice d’un authentique postier.Retour d’ascenseur ou échange debons procédés ? On note en tout casque Léandre Nzué, actuel secrétairegénéral adjoint du PDG, vient de signeravec La Poste SA un contrat de consul-tant lui assurant de substantiels revenusmensuels. Pour une entreprise fragili-sée et qui connaît des tensions de tréso-rerie, ce choix semble curieux. Or, lorsdes Locales de décembre 2013, BrunoMinko-mi-Ngwa figurait sur la listePDG conduite par Léandre Nzué au2ème arrondissement de Libreville.Dès lors, les supputations vont bontrain. Est-ce une façon pour BrunoMinko-mi-Ngwa de renvoyer l’ascen-

seur à Léandre Nzué ? Est-ce unemanière pour Alfred Mabicka deremercier Bruno Minko-mi-Ngwa d’ê-tre intervenu dans la demande d’agré-ment de banquier formulée pourFlorentin Kassa ? Est-ce simplement,la manifestation d’une insouciance dedébutant ? Alfred Mabicka cerne-t-iltous les contours de cette affaire ? Enattendant, d’aucuns estiment queBruno Minko-mi-Ngwa devrait éviterde traiter avec La Poste SA, le ministè-re de l’Economie assurant la tutellefinancière de cette entreprise publique.

Source: Gabonreview

Mabicka et Minko-mi-Ngwa: petits services entre amis….

AAu ministère de l’Economieet de la prospective, ancienministère du Plan, la prime

de rendement censée récompenserl’effort des agents a davantage servià enrichir certains responsables.C’est le cas de l’ex-secrétaire géné-ral, Jean Philippe Ndong Biyogho.Les conclusions d’une enquêtemontrent que le gaillard avait l’ha-bitude, en établissant les listes desayants-droit, de surcharger celles-cide noms fictifs.Pour mesurer l’ampleur du préjudi-ce causé à l’Etat par ce carnassierfinancier, il convient de savoir que,du temps de Jean FirminKoumazock, le cabinet du secrétai-re général comptait une soixantained’agents, toutes catégories confon-dues. En lui succédant, JeanPhilippe Ndong Biyogho va faireexploser les effectifs en recrutant àtout va, allant jusqu’à créer descellules. Lors de sa passation de

service avec Thierry Abeloko, on aété stupéfait de l’entendre dire qu’ily avait 400 agents au secrétariatgénéral en instance de recrutement!Les mauvaises langues disent quec’est dans ces fameux « agents eninstance de recrutement » que JeanPhilippe Ndong Biyogho profitait à

insérer les noms fictifs : 90 au total,selon l’enquête, à qui il attribuait lesmontants selon sa convenance.Ainsi, un chargé d’études au secré-tariat général était payé entre 1,9 et3 millions FCFA par trimestre(même les non permanents !)quand, ailleurs dans les autres ser-vices du ministère, ils touchaient

entre 750.000 et 1,2 million FCFA.Les listes étaient ensuite envoyéesau secrétariat général du ministèredu Budget pour validation, ensuiteau trésor pour paiement.Au départ, c’est un agent du trésorqui allait payer ces primes. Puis,sans que l’on sache très bien pour-quoi, on a changé de pratiques.Désormais, le trésor chargeait l’ar-gent nécessaire dans des trolleys etle secrétaire général envoyait un «billeteur » les récupérer. Pour sefaire payer leurs primes de rende-ment, les « fantômes » de JeanPhilippe Ndong Biyogho le fai-saient par procuration. Pas étonnantdonc que, selon les conclusions dela même enquête, le secrétairegénéral se soit retrouvé avec plus de129 millions par trimestre. Cela aduré environ deux ans : à vos calcu-lettes !Comme de curieux, le ‘’New PamPam’’, l’hôtel boîte de nuit de l’in-

téressé à Oyem, a été réhabilité.Une fois l’information est montée,le chef de l’Etat a décidé de sedébarrasser de ce type qui risquaitde se révéler un facteur bloquantpour son émergence.Curieusement, Jean PhilippeNdong Biyogho a été nommé aumême poste au ministère desTravaux publics. Le veinard !Certains prétendent que c’est YvesFernand Manfoumbi, directeurgénéral du Budget et beau-frère dusulfureux Jean Philippe, qui auraitplaidé sa cause auprès du chef del’Etat et de Maixent Accrombessi.Si cela est vrai, tous ceux qui gèrentl’argent n’ont qu’à se servir, rien neleur arrivera. Il leur suffira de choi-sir Manf 10 comme avocat.L’émergence a vraiment un bel ave-nir !

Joseph Mouwodo

Au tournant

SSuccesseur de Jean Philippe Biyoghe au secrétariat général duministère de l’Economie et de la prospective, Thierry Abelokoest attendu au tournant. Ce sont, en effet, ses états qui vont être

payés cette fin du mois de septembre. Les agents du ministère seraientcurieux de savoir s’il va expurger des listes les « fantômes » de son prédé-cesseur ou, comme commencent à le dire certains, il va juste replacer les-dits « fantômes » par ses propres « esprits », afin de bouffer lui aussi. Maisalors le risque serait grand pour lui de payer tous les ressentiments accu-mulés.

Quand l’exécutif choisit de se donner en mauvaisspectacle alors que le pays va à vau-l’eau !

Le pays ressemble à un réseaude galeries obscures creuséesdans tous les sens avec deschantiers ouverts partout danslesquels personne ne se recon-naît et qui sont arrêtés, fauted’argent. C’est le moment quechoisit Ali Bongo de lancerdes enquêtes pour la gestiondes fêtes tournantes. De que-lles enquêtes s’agit-il encore,puisque Feu Omar Bongoavait fait diligenter une en2006 ? Les conclusions l’a-vaient beaucoup découragé.D’autant plus que, non seule-ment lui-même présidait leComité d’organisation desdi-tes fêtes tournantes, mais lecomité directeur chargé dusuivi des projets arrêtés étaitégalement placé sous sa féru-le. Dans cette position, sa res-ponsabilité était totalementengagée dans les dérapagesconstatés. Mieux, les pratiquesen cours faisaient qu’Omarchoisissait les projets les plus

onéreux et les attribuait auxentreprises de ses amis, puislaissait aux patrons politiquesde la province abritant la fêtede se servir, ensuite les autresmembres du gouvernement.Dans un tel système, c’était jete tiens tu me tiens et si chacunse rasait la barbichette, on nepourrait plus se lâcher.Autrement dit, tout le monde ades comptes à solder. A com-mencer par Ali Bongo lui-même qui, non seulementn’est pas arrivé en politique en2009 comme il veut le fairecroire, mais aussi est compta-ble du bilan de son prédéces-seur. Ne fût-ce qu’au nom dela continuité de l’Etat. Maisaussi en raison de l’héritage deson père qu’il a revendiquépour être le candidat du PDG àla présidentielle de 2009 alorsque lors de l’oral, il s’étaitclassé quatrième.Il a probablement compris. Lapreuve en est que depuis le

début de la semaine, le quoti-dien de ses activités rapporteque les coupables ont promisrembourser. Lesquels ? Lesseconds couteaux qui ont étéentendus et parfois mis augnouf pour une ou deuxsemaines ? De qui se moque-t-on ? Tout le monde sait que cen’était pas eux les coupables.En réalité, Ali Bongo s’estrendu compte qu’il jouait avecle feu. Il cherche commentfaire marche arrière sans per-dre la face. D’où cette histoire

de coupables qui acceptent derembourser qui n’est qu’unepantalonnade. Mais que demauvaise publicité pour lepays ! Que de blessures et deressentiments gratuits ! Que detemps perdu car depuis ledéclenchement de cette affai-re, les gens ne travaillent pas !Comme si le préjudice n’étaitpas déjà assez important, voilàque le gouvernement s’y estmis. Téméraires dans leurincompétence, d’ailleursreconnue publiquement par le

chef de l’Etat, les membres dugouvernement Ona Ondo, aulieu de se mettre au travailpour se racheter, ont choisid’aller se donner en mauvaisspectacle à l’intérieur du pays.A commencer par le chef lui-même. Il fallait le voir, OnaOndo, rivaliser de « bottes »devant les femmes du cruvenues l’accueillir. En bouge-ant ses reins, on aurait dit quec’était de l’élastique ! Quelleinconscience par rapport à satâche : on attend la même dex-térité dans la satisfaction desbesoins élémentaires despopulations !La campagne présidentiellen’est pas encore ouverte.Qu’Ali Bongo et Ona Ondolaissent le PDG sillonner lepays, c’est cela sa mission.Qu’ils se mettent au travail.Les Gabonais leur en sauraientpleinement gré.

Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi

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Le balai-brosse de nos vices et coutumes. Contact : 06-05-75-26.Boîte Postale: 6424 Libreville

Fondateur, Directeur de la publication : Jean de DieuNdoutoum-Eyi

Rédacteur en chef : Aude Okoura, Secrétaire de Rédaction : Edouard Obouroungome

Impression : MultipressDistribution : Sogapresse

Tous droits de reproduction réservés. Tirage 8 0000 exemplaires.*Les manuscrits et documents envoyés au journal et non utilisés

ne sont pas restitués.

La patte de CrabbeImportation des véhicules de plus de 3 ans

La colère des importateurs

LL ’affaire dite desimportations desvéhicules de plus de

3 ans a pris une nouvelle tour-nure, le 15 septembre dernier.Un mouvement d’humeur aété déclenché par laConfédération gabonaise desPME-PMI pour protester con-tre «l’attitude désinvolte duministère des Transports» etce qu’elle considère commeune «erreur» de ce ministère.Cette sortie a été motivée parla note circulaire, datée du 11septembre dernier et deman-dant la «réexpédition desvéhicules automobiles âgés deplus de 3 ans» avant la fin dumois de septembre en cours.«Nous disons que c’est aller àcontre-courant des initiativesqui ont déjà été prises. Face àce genre d’attitude, il nous estdifficile de rester immobiles,inactifs», s’est insurgé le pré-sident Confédération généraledes PME-PMI gabonaises,ajoutant : «Si l’objectif est depunir les fraudeurs, alors, ilsles connaissent. Les parcsautomobiles des fraudeurssont à nouveau en train de seremplir. Vous avez le parc deDany Abouzaïd». Et de s’inte-rroger : «Comment le Conseilgabonais des Chargeurs(CGC) a-t-il pu charger plusde 300 véhicules dans unbateau appartenant à un seulindividu sans se rendre comp-te effectivement que cet indi-vidu a fait dans la fraude». A l’entrée du ministère desTransport où campent les gré-vistes, des banderoles laissentéclater la frustration des mani-

festants. On peuty lire : «Que leministre recon-naisse sone r r e u r » ,«Rendez-nousnos véhicules»,«Vous connais-sez la vérité :libérer nos voitu-r e s » ,«L’importation aété bien autori-sée par le CGC», ou encore «Lafraude, ce n’estpas nous, c’estvous ! ». Quandils ne demandentpas la «démis-sion du minis-tre», les manifes-tants rappellentvolontiers queces véhicules sont le résultatde «toutes leurs économies etde toute une vie».

Le «Collectif des Gabonais particuliers,détenteurs des véhicules au port» n’estpas sans voix dans cette histoire. Il a éla-boré un texte baptisé «Touche pas à mabagnole», à travers lequel il interpelleles uns et les autres sur cette situation.«L’affaire des véhicules importés deplus de 3 ans est tout simplement unehistoire à dormir debout», note-t-il dansson mémorandum, indiquant que «lesautorités du ministère des Transportssont mouillées jusqu’au cou. C’estpourquoi elles veulent à tout prix sedébarrasser de ces véhicules pour queceux des importateurs qu’elles ont faitrentrer frauduleusement ne remontentpas à la surface et ne les éclaboussentpas».Le Collectif exige la sortie des véhicu-les d’autant plus que certains particu-liers ont déjà payé toutes les taxes et dis-posent également des autorisations desortie. En précisant ne pas savoir la tour-nure que prendra les événements et jus-qu’où ira la protestation, ils se disentprêts à saisir les tribunaux, au plannational comme international.

Source: Gabonreview

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NN e riez pas ! Ce hangar sans toiture a été baptisé par les émergents« Tribune officielle ». Nous sommes là à Ndzomoé, dans ledépartement du Komo-Océan (Estuaire). C’est à croire que le

préfet de ce département, Hilaire Maganga, le maire de la commune deNdzomoé, Désiré Martial Nkoghe Mikang et, surtout, le député du PDG,Adrien Nkoghe Essingone, ont été surpris par la célébration du 55è anni-versaire de l’indépendance du Gabon. Sinon, comment comprendre queces personnalités n’aient eu ni la présence d’esprit ni les moyens financiersleur permettant d’acheter quelques feuilles de tôle ondulée pour couvrir la‘’Tribune officielle’’ ou de louer une tente sous laquelle elles auraient dûsuivre le défilé à l’abri du soleil ou d’une éventuelle pluie ?

Pour n’avoir pas couvert la tribune officielle, le préfet, le député PDG, lemaire et le président du conseil départemental se sont fait couvrir d’oppro-bre. En acceptant de célébrer l’indépendance du Gabon dans de tellesconditions, alors qu’ils avaient les moyens d’améliorer la place de l’indé-pendance, ces émergents ont montré à l’opinion qu’ils ont vendu la honteaux chiens. Avec ça, ils parlent de l’émergence du Gabon en 2025 ? Chiche!

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Ou la la

Au sujet d’Accrombessi

Ali Bongo envoie paître Nzouba Ndama,Mborantsuo et Ngoulakia

JJusqu’où Ali Bongo est-il prêt àaller avec MaixentAccrombessi, son directeur de

cabinet ? L’inoxydabilité des liensentre eux est telle que Sylvia Bongo,l’épouse d’Ali du même nom, en a eumarre et a fini par quitter son foyerpour aller s’installer à Londres. C’estde là-bas qu’elle part, chaque fois,pour venir tenir compagnie à sonépoux et jouer la Première dame lorsdes cérémonies officielles, donnantl’illusion d’un couple présidentielharmonieux. Alors que c’est aujour-d’hui de notoriété que celui-ci estabîmé depuis deux ans maintenant dufait de la présence envahissante deMaixent Accrombessi. Qui a presqueélu domicile chez le président de laRépublique : il est là au petit déjeu-ner, à l’heure du dîner et il faut queSylvia apparaisse la énième fois pourque celui qui n’est que le « directeurde cabinet » songe à rentrer chez lui.Comme si cette situation et les tonnesde critiques, aussi bien de la presseque de l’opposition et même de lapart de nombreux émergents, n’é-

C’est ça l’Emergence

Repousser la présidentielle gabonaiseaprès les française et américaine ! Suite de la P1

taient pas assez, on apprend de sourcedigne de foi qu’Ali Bongo vient d’en-voyer paître trois des plus gros poidslourds de son régime : Guy NzoubaNdama, Marie Madeleine Mborantsuoet Gilbert Ngoulakia, respectivementprésident de l’Assemblée nationale, dela Cour constitutionnelle et de la Courdes comptes. Encore que si les ambi-tions de plus en plus affirmées du pre-mier peuvent justifier un tel comporte-ment, c’est quand même la deuxième,qu’il appelle d’ailleurs affectueusement« Maman », qui l’a déclaré vainqueurde la présidentielle de 2009 sur la basede faux procès verbaux établis par letroisième !Il y a environ deux mois, inquiets etsoucieux de ce que s’« il continuecomme ça, Accrombessi va finir par leperdre et avec lui nous tous les Pdgistes», ces trois piliers du pouvoir Bongoont demandé et obtenu une audiencecollective du chef de l’Etat. D’entrée dejeu, ils ont demandé à leur hôte s’ilspouvaient parler. Puis, suite à sonaccord, c’est le président del’Assemblée nationale qui demande des

Mais il faut être naïf pour croirequ’Ali Bongo laisserait cette com-mission travailler en tout indépen-dance. Aussi, a-t-il chargé GuyNzouba Ndama et Louis GastonMayila d’approcher un certainnombre de responsables politiqueset les convaincre de ce qu’il fautau minimum quatre à cinq anspour tout remettre à plat et organi-ser alors une élection présidentie-lle transparente, honnête et démo-cratique. Pour les persuader de sabonne foi, il fera prévaloir qu’il estprêt à accepter le verdict des urneset de transmettre le pouvoir à sonadversaire s’il est battu.En réalité, tout ceci relève du bara-tin. Non seulement fixer à 70 ansl’âge maximum pour être candidatà l’élection présidentielle serait unmoyen d’éliminer Jean Ping, JeanEyeghe Ndong, Casimir OyéMba, Zacharie Myboto, JacquesAdiahénot, etc., mais l’objectifd’Ali Bongo est de mettre à profitce « sursis » ou ce « répit » pourdeux raisons : attendre que les pré-sidentielles en France et aux Etats-Unis aient lieu, et avoir le tempsd’achever les projets qu’il a lancésmais dont les travaux sont arrêtés,faute d’argent. « Il n’est pas acceptable qu’unchef d’Etat fasse venir à coups demilliards des artistes dans sonpays alors que les besoins les plusélémentaires de ses concitoyensne sont pas assurés et que des cri-mes sont commis sans que ceuxqui les commettent soient inquié-

assurances : « M. le président, est-ce que vous avez toujours besoinde nous ? » Réponse d’Ali Bongo: « Et comment ! » Moukombo seveut plus précis : « Même après2016 ? » Ali Bongo ne varie pasdans sa réponse. Vient le tour de ‘’Maman’’ : « M. le président, vousavez dit qu’on peut parler, non ?Alors, nous voulions vous propo-ser d’enlever M. Accrombessi aucabinet, mettez-le ailleurs… »Avant même qu’elle ne finisse, AliBongo s’enflamme : « Il n’en estpas question ! N’écoutez pas ceque les gens disent. C’est monmeilleur bouclier. Et c’est moi quichoisis mes collaborateurs.D’ailleurs, si vous aussi vous vousy mettez, cette conversation estterminée. » Le gaillard s’est levéet, de la main, a montré la porte àses interlocuteurs. Notre source indique qu’aussitôtses interlocuteurs partis, AliBongo a décroché son téléphonepour rendre compte à son direc-teur de cabinet.

tés. » Ainsi parlait Barack Obama,le chef de l’Etat américain. AliBongo est convaincu, au regard del’histoire que les Démocrates, pro-bablement par l’intermédiaired’Hillary Clinton, ne pourraientpas avoir un troisième mandat d’af-filé. Au risque de l’empêcher ou dele contraindre à quitter le pouvoir sijamais il se maintenait par un autrecoup de force, tel qu’il tient à lefaire. Il n’en pense pas moins deFrançois Hollande. Ali Bongo prietous les jours que la cote de popu-larité du chef de l’Etat français con-tinue de dégringoler, et que quel-qu’un de la droite lui succède. Depréférence Nicolas Sarkozy, qu’AliBongo vient de faire fort d’inviter

dans notre pays. Les amis qui lelaisseront faire. En plus de cela, Ali Bongo abesoin de temps pour mener àterme l’ensemble des projets qu’ila lancés depuis 2009 et dont la plu-part ne sont pas allés à leur terme.Au moins ces réalisations pourrontcontribuer à laver son image pourêtre un tant soit peu « présentable». Au moins, il pourra dire « voicice que j’ai fait » et aura des argu-ments lui permettant de solliciterderechef la confiance desGabonais.Il n’y a pas à redire, c’est tout sim-plement diabolique !

Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi

L’homme par qui les problèmes de ‘’La Loupe’’ et ‘’L’Aube’’ sont arrivés

LLe jeune homme que vous admirezsur cette photo est, malgré sonvisage poupon et innocent, un vrai

microbe dangereux pour la démocratie.Car il s’attaque, pour l’occire, à l’un deses maillons essentiels : la presse.Non content d’être pourtant bien rémuné-ré pour quelqu’un qui, comme cursus, dits’être arrêté en deuxième année de ges-tion PME /PMI sans toutefois préciser où,Stive Makanga, infographiste aux jour-naux ‘’La Loupe’’ et ‘’L’Aube’’, a trahil’éthique journalistique en allant se ven-dre à ceux à qui sans lesquels la fonctiontribunitienne de la presse n’a aucun sens :les dirigeants du pays.Toute honte bue, ce jeune homme va serévéler être un narcisse vénéneux infiltrédans l’exubérance médiatique de l’oppo-sition. Pour substituer les libelles de ces

deux canards par des articles élogieux surle régime. Contre quoi ? Mystère et boulede gomme !

Le terrorisme contre nos deux confrères amême atteint des proportions inquiétan-tes. Tant et si bien que devant le refus deMultipress d’imprimer un autre fauxnuméro de ‘’La Loupe’’ qu’ils venaientdéposer ce soir-là, de faux éléments desbérets rouges sont désormais chargés deracheter tout le tirage de ‘’La Loupe’’ et‘’L’Aube’’ sitôt imprimé et aller le détrui-re !Certes, Stive Makanga vient de rendre ungrand service à Accrombessi et ses com-mensaux. Demain, quelqu’un d’autre l’u-tilisera sans doute contre eux. Ainsi, on abeau savoir manier l’épée et la muleta, onfinit un jour ou l’autre par se faire accro-cher par le taureau.

La Rédaction

Adieu, Vigor !

PP ierre Ndong Edzang estmort. Je l’appelais Vigor,comme tous les autres frères

d’ailleurs. Honnêtement, j’ignorepourquoi il avait choisi lui-même cesobriquet. Peut-être le fit-il en prété-rition pour nettoyer les relationsqu’il entretenait avec tout le monde,jeunes ou vieux. Je ne lui connais-sais aucune brouille avec qui que cesoit. Même quand on l’agressaitverbalement, Vigor répondait par unlarge sourire.J’étais heureux d’apprendre qu’ilétait désormais affecté à Libreville,après plus de quinze ans àFranceville où il faisait tout pour merendre le séjour agréable chaquefois que je m’y rendais.Malheureusement, nous n’avonspas eu assez de temps pour commu-nier ensemble à Libreville. Dieu l’aappelé, alors qu’il avait encorebeaucoup à faire.Comme souvent, ce sont ceux qui

ont encore beaucoup à apporter etqui devraient subsumer leur ipséitéque le sort frappe. Les réduisant ausilence. Pour toujours. Ainsi Vigorest parti. Puisse ta dépouille germerpour donner à Yeffa d’autres Vigor !Va tranquille, petit frère. Adieu,Vigor !