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Facteurs psychologiques intervenant dans la réponse au stress chez les préposés aux bénéficiaires travaillant
auprès d’une clientèle Alzheimer en centre d’hébergement qui présente des symptômes
comportementaux
Mémoire doctoral
Véronique Angers
Doctorat en psychologie
Docteur en psychologie (D.Psy.)
Québec, Canada ©Véronique Angers, 2016
Facteurs psychologiques intervenant dans la réponse au stress chez les préposés aux bénéficiaires travaillant
auprès d’une clientèle Alzheimer en centre d’hébergement qui présente des symptômes
comportementaux
Mémoire doctoral
Véronique Angers
Sous la direction de :
Jean Vézina, directeur de recherche
Résumé
À l’heure actuelle, il est estimé que 60% des personnes hébergées dans les centres
d’hébergement publics du Québec seraient atteintes de la maladie d’Alzheimer. De ce
nombre, plusieurs manifesteraient des symptômes comportementaux associés à la démence.
Les préposés aux bénéficiaires représentent le corps de métier le plus en contact avec les
personnes hébergées dans les unités et, de par la nature de leurs tâches, ils seraient plus à
risque d’être exposés à des troubles comportementaux. Étant donné que ces comportements
peuvent constituer une source de stress pour les préposés aux bénéficiaires, la présente
étude vise à estimer la contribution d’un ensemble de variables sur leur niveau de détresse
psychologique. Ces variables comprennent la fréquence des symptômes comportementaux
perçus, les évaluations cognitives primaires et secondaires, le sentiment d’efficacité
personnelle et les stratégies de coping. Au total, quatre-vingt-douze préposés aux
bénéficiaires détenant des postes de jour ont été recrutés dans les centres d’hébergement de
la région de Québec dans les Centres de santé et des services sociaux de la Vieille-Capitale,
Québec-Nord et Portneuf. Une analyse de régression multiple révèle que le modèle
explique 42,3% de la variance de la variable dépendante, et que la fréquence des troubles
comportementaux non agressifs, l’évaluation cognitive de type menace et la recherche de
soutien émotionnel contribuent à la détresse psychologique ressentie par les préposés. Les
résultats de ce mémoire mettent en lumière l’importance des symptômes comportementaux
non agressifs qui semblent souvent sous-estimés comparativement aux troubles agressifs.
Le mémoire propose également une réflexion sur la théorie transactionnelle de Lazarus et
Folkman et sur ses différentes composantes.
iii
iv
TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ ............................................................................................................................ III TABLE DES MATIÈRES ................................................................................................ IV
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................. VI LISTE DES FIGURES .................................................................................................... VII REMERCIEMENTS ...................................................................................................... VIII AVANT-PROPOS ............................................................................................................. IX
CHAPITRE 1 – INTRODUCTION GÉNÉRALE ........................................................... X Introduction ........................................................................................................................ 1
Symptômes psychologiques et comportementaux de la démence ..................................... 2
Les symptômes comportementaux en centre d’hébergement ............................................ 3
Personnel soignant et symptômes comportementaux ........................................................ 4
Conséquences des symptômes comportementaux pour les PAB ....................................... 5
L’environnement de travail ................................................................................................ 6
Les mécanismes psychologiques ....................................................................................... 8
Étude du stress proposée par Reininghaus .................................................................... 8
Théorie attributionnelle de Weiner ................................................................................ 9
Modèle du processus du stress de Pearlin ................................................................... 11
Théorie transactionnelle de Lazarus et Folkman ......................................................... 13
Objectifs et hypothèses .................................................................................................... 17
CHAPITRE 2 – PERSONNES ATTEINTES D’ALZHEIMER, SYMPTÔMES
COMPORTEMENTAUX ET DÉTRESSE CHEZ LES PRÉPOSÉS EN CENTRE
D’HÉBERGEMENT ......................................................................................................... 19 Personnes atteintes d’Alzheimer, symptômes comportementaux et détresse chez les
préposés en centre d’hébergement .................................................................................... 20
Résumé .............................................................................................................................. 21
Abstract ............................................................................................................................. 22
Méthodologie .................................................................................................................... 26
Participants .................................................................................................................... 26
Procédure ....................................................................................................................... 27
Instruments de mesure ................................................................................................... 29
Données sociodémographiques ................................................................................. 29
Indice de détresse psychologique : variable dépendante .......................................... 29
Évaluation de la fréquence subjective des troubles comportementaux ..................... 29
Évaluation cognitive primaire ................................................................................... 30
Évaluation cognitive secondaire ............................................................................... 30
Efficacité personnelle ................................................................................................ 31
Stratégies de coping .................................................................................................. 31
Analyses ............................................................................................................................ 31
Résultats ............................................................................................................................ 32
Discussion ....................................................................................................................... 378
Conclusion ........................................................................................................................ 41
Références ......................................................................................................................... 43
v
CHAPITRE 3 – CONCLUSION GÉNÉRALE .............................................................. 47 Rappel des hypothèses et des résultats ............................................................................ 48
Retombées théoriques et pistes de recherche ................................................................... 52
Limites de la recherche .................................................................................................... 55
Retombées cliniques de l’étude et pistes de recherche .................................................... 57
Références ........................................................................................................................ 60
Annexe A : Questionnaires .............................................................................................. 72
vi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Moyennes, écarts-types et corrélations entre les variables 34
Tableau 2. Caractéristiques des participants 36
Tableau 3. Régression linéaire simple des troubles comportementaux, des évaluations
cognitives primaires et secondaires, de l’efficacité personnelle, des stratégies de
coping et du nombre d’enfants à la maison sur le niveau de détresse psychologique
chez les préposés aux bénéficiaires 37
vii
LISTE DES FIGURES
CHAPITRE 1
Figure 1. Modèle avec les facteurs médiateurs (Reininghaus) 8
Figure 2. Théorie attributionnelle des émotions et de la motivation (adaptée de Weiner) 11
Figure 3. Traduction libre du modèle conceptuel du stress ressenti par les proches aidants
de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (Pearlin) 12
Figure 4. Schématisation de la théorie transactionnelle de Lazarus et Folkman (Carton-
Caron)………………………………………………………………………………..16
CHAPITRE 2
Figure 1. Arbre de recrutement 28
viii
Remerciements
Il y a toute une marge entre le baccalauréat et le doctorat en psychologie ! Lorsque
je pense à ces 5 dernières années, je pense à toutes ces surprises, aux petits bonheurs et
également aux grandes déceptions que j’ai connues. Je réalise qu’un doctorat ne peut pas se
faire sans un bon réseau de soutien. En effet, je remercie ma famille, mes amis(es), mes
collègues de l’équipe RIPOST, ainsi que tous mes superviseures de stages de m’avoir
supportée, écoutée et surtout de me m’avoir rappelé mes qualités, mes forces ainsi que les
rêves et mes ambitions qui m’ont poussée à étudier la psychologie et la neuropsychologie.
Je voudrais également profiter de ces quelques lignes pour souligner l’apport de cinq
personnes en particulier. Tout d’abord, merci à mon mari Oliver Bégin-Caouette, mon co-
équipier de vie, qui a enduré mes humeurs et a consacré du temps pour m’aider dans ma
recherche. Merci à Béatrice Decaluwe, ma fidèle amie du doctorat, qui m’a soutenue dans
les bons et les moins bons moments. Merci à Nathalie Jauvin, Ph.D. qui a toujours sa porte
ouverte pour discuter et partager des idées. Elle m’a également donné de belles
opportunités au sein de l’équipe RIPOST. Merci à Alessandra Schiavetto, Ph.D. pour
l’ensemble de ses enseignements lors de l’internat tant sur le plan clinique, théorique et
déontologique. Enfin, je ne peux terminer cet avant-propos sans remercier mon directeur de
thèse Jean Vézina, Ph.D. qui a su stimuler ma curiosité et qui a grandement contribué à
développer ma rigueur scientifique.
Cette étude a été rendue possible grâce au soutien financier du laboratoire de
psychologie gérontologique de l’Université Laval. Je tiens également à souligner la
participation de Laurie Martel à la collecte de données.
ix
Avant-propos
Ce mémoire doctoral a été réalisé sous la supervision de M. Jean Vézina, Ph.D.
L’article figurant dans ce document «Personnes atteintes d’Alzheimer, symptômes
comportementaux et détresse des préposés en centre d’hébergement» a été soumis à la
Revue canadienne du vieillissement au mois de novembre 2015. Cet article est signé par
Véronique Angers, D.Psy(c) –auteur principal- et Jean Vézina, Ph.D. En ce qui a trait à la
contribution des auteurs, Véronique Angers a participé à la conceptualisation et à
l’élaboration du projet de recherche, et ce en partenariat avec Jean Vézina. Véronique
Angers a coordonné l’ensemble de la collecte de données (ex. visites promotionnelles sur
les unités, administration des questionnaires). De plus, elle a réalisé la recension des écrits,
les analyses statistiques, l’interprétation des données ainsi que la rédaction du manuscrit et
de l’article. En plus, de la conception du projet, Jean Vézina a supervisé les différentes
étapes de la recherche ainsi que la rédaction du mémoire et de l’article.
Des modifications ont été apportées à l’article afin qu’il réponde aux normes de la
Revue canadienne du vieillissement, notamment en ce qui a trait au nombre de page. En
effet, ce journal exige un maximum de 24 pages incluant la page titre, les références et les
annexes. Ainsi la Figure 1 (Arbre de recrutement), le Tableau 2 (Caractéristiques des
participants) et cinq références ont été retirés de l’article. En ajustant la mise en page en
fonction de leurs normes, deux pages furent gagnées. Enfin, dans le contexte théorique, les
explications sur les symptômes cognitifs et fonctionnels de la maladie d’Alzheimer ainsi
que sur le sentiment d’efficacité personnelle ont été raccourcies. Également, le rappel de la
description des comportements non agressifs dans la discussion a été retiré.
CHAPITRE 1 – INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
Introduction
Le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer est en constante
augmentation au Canada. Alors qu’en 2008, cette maladie touchait 1,5% de la population, il
est estimé que cette proportion passera à 2,8% en 2036 (Société Alzheimer du Canada,
2010). Tel que présentée par la 5e édition du Manuel Diagnostique et Statistiques des
Troubles Mentaux (American Psychiatric Association, 2013), la maladie d’Alzheimer fait
partie des troubles neurocognitifs majeurs (TNCM) et elle représente le trouble le plus
couramment diagnostiqué (Alzheimer’s Association, 2011; Bondi, Salmon, & Kaszniak,
2009; Lobo et al., 2000; Ramaroson, Helmer, Barberger-Gateau, Letenneur, & Dartigues,
2003; Salmon & Bondi, 2009; Société Alzheimer du Canada, 2010; Torpdahl & Larsen,
2011), soit environ 63% des cas au Canada (Société Alzheimer du Canada, 2010). Les
autres TNCM englobent divers troubles comprenant entre autres ceux dus à une maladie
vasculaire, à une dégénérescence lobaire fronto-temporale, à une maladie avec corps de
Lewy et les TNCM dus à d’autres affections médicales générales telles que la maladie de
Parkinson et la maladie de Huntington (Alzheimer’s Association 2011; American
Psychiatric Association, 2013; Salmon & Bondi, 2009; Société Alzheimer du Canada,
2010; Sorbi et al., 2012).
La maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative du cerveau caractérisée par
une perte progressive des neurones, principalement au sein des lobes temporaux et
pariétaux (Alzheimer’s Association 2011; Torpdahl & Larsen, 2011). Bien que l’étiologie
de la maladie et l’évolution des symptômes puissent différer d’une personne à l’autre
(Alzheimer’s Association 2011), il reste que la détérioration progressive des fonctions
mnésiques constitue le critère diagnostic principal de la maladie. Ainsi, les symptômes de
la maladie sont caractérisés par des pertes de la mémoire à court et à long terme tant par
rapport à la mémoire épisodique qu’autobiographique. Les atteintes neurologiques peuvent
également entraîner des difficultés d’orientation, des perturbations sur le plan des fonctions
exécutives, des atteintes langagières, des troubles visuo-spatiaux, ainsi que des apraxies. La
perte des capacités cognitives s’accompagne généralement d’un déclin fonctionnel
(Alzheimer’s Association, 2011; Société Alzheimer du Canada, 2010; Torpdahl & Larsen,
2
2011) qui passe de la difficulté à accomplir ses activités de la vie domestique dans les
premiers stades de la maladie à la dépendance totale dans les stades plus sévères
(Alzheimer’s Association, 2011; American Psychiatric Association, 2013; Société
Alzheimer du Canada, 2010).
La présentation de la maladie d’Alzheimer est souvent complexifiée par des
symptômes secondaires regroupés sous le terme symptômes psychologiques et
comportementaux de la démence (SPCD), des symptômes qui varient en fonction du type
de démence et du stade de la maladie (Chung & Cummings, 2000; Srikanth, Nagaraja, &
Ratnavalli, 2005).
Symptômes psychologiques et comportementaux de la démence
L’étude des SPCD a connu un véritable essor pendant les années 1980, toutefois ce
n’est qu’en 1996, par l’initiative de l’International Psychogeriatric Association, qu’une
définition consensuelle des SPCD a été développée (Finkel, Costa e Silva, Cohen, Miller, &
Sartorius, 1996). Les SPCD représentent ainsi un ensemble de symptômes hétérogènes,
incluant des symptômes de la perturbation de la perception, du contenu de la pensée, de
l’humeur et des comportements, souvent retrouvé chez les personnes atteintes de démence.
Les symptômes psychologiques comprennent l’anxiété, la dépression, les idées délirantes,
les hallucinations et les illusions. Les symptômes comportementaux peuvent être
catégorisés comme étant agressifs ou non agressifs. Les comportements agressifs physiques
incluent généralement des actions telles que frapper, mordre, pousser, pincer, serrer et
lancer des objets, alors que les comportements agressifs verbaux comprennent les insultes,
les avances sexuelles, les discours obscènes et l’utilisation de jurons. Les comportements
physiques non agressifs sont représentés notamment par l’errance, l’utilisation d’objets de
manière inappropriée, le fait de cacher des objets, de se vêtir ou de se dévêtir de manière
inadéquate. Les comportements verbaux non agressifs sont quant à eux caractérisés par le
négativisme, les gémissements, la recherche d’attention, la répétition de mots ou la
production de sons. Il est à noter que certains auteurs utilisent également les termes
agitation et comportements perturbateurs pour parler de troubles comportementaux,
toutefois ces termes sont plutôt vagues quant aux comportements qu’ils ciblent (Morgan et
al., 2012b).
3
Il est estimé qu’entre 60 et 97% des personnes atteintes de TNCM vont présenter au
moins un SPCD durant l’évolution de leur maladie (Borsje, Wetzels, Lucassen, Pot, &
Koopmans, 2015; Gonfrier, Andrieu, Renaud, Vellas, & Robert, 2012; Lyketsos et al.,
2002; Lyketsos et al., 2000; Prado-Jean et al., 2010; Steinberg et al., 2008; Zuidema,
Derksen, Verhey, & Koopmans, 2007). Alors que les SPCD peuvent se manifester à tous
les stades de la maladie, certains semblent augmenter en prévalence dans le temps tels que
l’apathie, les troubles comportementaux et les symptômes psychotiques (Borsje et al.,
2015; Chen, Borson, & Scanlan, 2000; Chou, Kaas, & Richie, 1996; Gonfrier et al., 2012;
Kunik et al., 2010; Lyketsos et al., 2002; Srikanth et al., 2005; Steinberg et al., 2008;
Talerico, Evans, & Strumph, 2002; Voyer et al., 2005). D’ailleurs, les symptômes
comportementaux, les troubles liés à l’altération du rythme circadien ainsi que la
dépression figurent parmi les SPCD causant le plus de détresse chez les proches aidants et
pouvant être à la source d’une demande d’hébergement (Balestreri, Grossberg, &
Grossberg, 2000; Borsge et al., 2015; Craig, Mirakhur, Hart, McIlroy, & Passmore, 2005;
Haupt & Kurz, 1993; Kunik et al., 2010; Luppa, Luck, Brahler, Konig, & Riedel-Heller,
2008; Yaffe et al., 2002).
Il est intéressant de constater que l’étude des SPCD se concentre davantage sur les
symptômes comportementaux de la démence lorsqu’il est question des personnes qui
résident dans les centres d’hébergement publics et de soins de longue durée. Il est à
souligner que les centres d’hébergement accueillent une clientèle majoritairement atteinte
de la maladie d’Alzheimer et de TNCM (Bigaouette, 2006; Institut canadien d’information
sur la santé, 2010; TREC, 2013) et qu’ils acceptent principalement les personnes dont le
stade de la maladie est d’une sévérité modérée à sévère. Bien que les symptômes
psychologiques persistent dans ces stades de la maladie, il semble que la prévalence des
troubles comportementaux augmente dans les centres d’hébergement (Wetzels, Zuidema,
Jansen, Verhey, & Koopmans, 2010) et que ces comportements soient les plus difficiles à
gérer par les équipes soignantes (Backhouse, Killett, Penhale, Burns, & Gray, 2014).
Les symptômes comportementaux en centre d’hébergement
La prévalence des symptômes comportementaux en centre d’hébergement serait
estimée entre 34 et 95% (Gruber-Baldini, Boustani, Sloane, & Zimmerman, 2004; Institut
4
canadien d’information sur la santé, 2010; Isaksson, Graneheim, Åström, & Karlsson,
2011; Selbaek, Kirkevold, & Engedal, 2007; Sourial, McCusker, Cole, & Abrahamowicz,
2001; Zuidema et al., 2007). La prévalence des comportements non agressifs semble plus
élevée que celle des comportements agressifs (Cohen-Mansfield, 2008; Cohen-Mansfield,
Marx, & Rosenthal, 1989; Cubit, Farrell, Robinson, & Myhill, 2007; Gruber-Baldini et al.,
2004; Zuidema et al., 2007). Toutefois, les symptômes agressifs seraient jugés comme étant
plus dérangeants pour le personnel et les autres résidents (Cohen-Mansfield, 2008; Cubit et
al., 2007; Sourial et al., 2001).
La documentation scientifique suggère que certaines situations sont davantage
propices à l’apparition de troubles comportementaux. Ce serait le cas pour les situations
d’assistance dans les activités de vie quotidienne, notamment lorsqu’il est question de
pénétrer dans l’espace personnel de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer afin de
l’assister dans ses soins d’hygiène et ses besoins personnels (Isaksson et al., 2011; Lebel-
Lehoux et al., 2011; Zeller et al., 2009). D’autres études, portant sur la séquence des
troubles comportementaux, suggèrent qu’un premier comportement d’agitation survenu
dans une situation donnée devient un facteur prédisposant à d’autres comportements
problématiques (Belzil, Vézina, & Landreville, 2009; Lebel-Lehoux et al., 2011). De plus,
une étude longitudinale (Morgan et al., 2012b) a mis en évidence que l’observation d’une
progression de la fréquence des comportements non agressifs physiques chez une personne
pourrait être un facteur prédisposant à de futurs comportements agressifs.
Personnel soignant et symptômes comportementaux
Travailler en centre d’hébergement peut être associé à un risque plus élevé d’être
exposé à des troubles comportementaux (Franz, Zeh, Schablon, Kuhnert, & Nienhaus,
2010; Gerberich et al., 2004). D’ailleurs, parmi l’ensemble des professionnels travaillant
dans les centres d’hébergement, ce sont les préposés aux bénéficiaires (PAB) qui devraient
conjuguer le plus fréquemment avec les troubles comportementaux des personnes
hébergées (Hegney, Tuckett, Parker, & Eley, 2010; Myers, Kriebel, Karasek, Punnett, &
Wegman, 2005; Zeller, Dassen, Kok, Needham, & Halfens, 2012). En effet, la description
générale des tâches effectuées par les PAB est intimement liée aux situations qui
prédisposent à des comportements problématiques. Les PAB ont notamment pour tâches de
5
veiller à l’hygiène et au confort des malades en plus de les assister dans leurs activités
quotidiennes, lorsqu’ils manifestent une perte d’autonomie (Arborio, 2001; Berta, Laporte,
Deber, Baumann, & Gamble, 2013; Cyr, 2009). De ce fait, ce corps de métier, qui
prédomine en nombre dans les établissements de soins de longue durée et qui est le plus en
contact avec les résidents (Arborio, 2001; Aubry, 2011; Kennedy, 2005), fournit la plupart
des soins de base aux personnes hébergées (Morgan et al., 2008; St-Jacques & Dussault,
2013). Certaines études suggèrent ainsi que les PAB seraient plus victimes d’agression que
les infirmières dans les unités (Hegney et al., 2010; Myers et al., 2005; Zeller et al., 2012).
Conséquences des symptômes comportementaux pour les PAB
Le fait d’être exposé à des troubles de comportement n’est pas sans conséquence
pour les PAB. D’abord, il y a un risque de blessure physique pour les PAB lorsqu’ils
interagissent avec des personnes présentant des comportements physiques agressifs. En
effet, Tak, Sweeney, Alterman, Baron et Calvert (2010) rapportent qu’environ 35% des
PAB en centre d’hébergement auraient subit des blessures suite à des agressions provenant
de patients. De plus, cette exposition à des troubles de comportements pourrait induire du
stress chez le personnel soignant (Chung & Cummings, 2000; Cocco, Gatti, de Mendonça
Lima, & Camus, 2003; Cohen-Mansfield & Libin, 2005; Cubit et al., 2007; Draper et al.,
2000; Morgan, Stewart, D’Arcy, Forbes, & Lawson, 2005; Sourial et., 2001). D’autres
études avancent même que les troubles comportementaux agressifs voire violents auraient
un effet significatif sur la santé psychologique (Åström, Butch, Eisemann, Norberg, &
Saveman, 2002; Evers, Tomic, & Browsers, 2001; Isaksson, Åström, & Graneheim, 2008;
Reininghaus, Craig, Gournay, Hopkinson & Carson, 2007; Ritcher, 2014; Rodney, 2000;
Wykes & Whittington, 1998). Enfin, certains auteurs suggèrent que plus une personne est
exposée à des troubles comportementaux, plus elle serait à risque d’épuisement
professionnel (Isaksson et al., 2008; Tan, Wong, & Allen, 2005).
Il est à souligner que, si la plupart des études prennent en compte l’ensemble du
personnel soignant ou ciblent particulièrement les infirmières, peu ont ciblé spécifiquement
les PAB. De plus, alors qu’un lien a été établi entre l’exposition à des troubles
comportementaux et la détresse psychologique ressentie par le personnel soignant, il existe
peu d’information sur les mécanismes qui interviennent dans la relation symptômes
6
comportementaux et bien-être des PAB (Åström et al., 2002; .Ornstein & Gaugler, 2012;
Zeller, Dassen, Kok, Needham, & Halfens, 2011). Pourtant, les réactions des PAB ainsi que
les conséquences des troubles de comportement sur leur état psychologique peuvent varier
d’une personne à l’autre. Or, le stress au travail et la santé psychologique du personnel
soignant ont principalement été abordés selon des approches basées sur l’analyse de
l’activité de travail et les caractéristiques organisationnelles des milieux, ainsi que via les
déterminants psycho-sociaux du stress. Ainsi, ces approches proposent une multitude de
facteurs, tels que les caractéristiques de l’environnement et certaines composantes
cognitives, qui pourraient influer sur les réactions du personnel soignant et qui méritent
d’être vérifiées dans le cas particulier des PAB en lien avec les symptômes
comportementaux de la démence. Les prochaines sections feront état de ces approches et
des données disponibles sur les PAB.
L’environnement de travail
À ce jour, les recherches s’intéressant aux caractéristiques organisationnelles du
travail dans les milieux occupent une place importante dans la documentation relative aux
PAB. Ces études ont exploré principalement les facteurs liés à la rétention des PAB et à la
satisfaction au travail. En effet, la rétention des préposés apparaît particulièrement
problématique étant donné que, selon les milieux, le roulement du personnel varie entre 5%
et 100% par année (Brannon, Zinn, Mor, & Davis, 2002; Castle & Endberg, 2006; Decker
et al., 2003; Grenier, 2008; Remsburg, Armacost, & Bennett, 1999; Rosen, Stiehl, Mittal, &
Leana, 2011). Ce roulement pourrait être associé aux conditions de travail telles que
l’augmentation de la charge de travail caractérisée par une réduction des effectifs,
l’alourdissement de la clientèle, les ratios personnel-patients en augmentation (Brannon et
al., 2002; Castle & Engberg, 2006; Castle, Engberg, Anderson, & Men, 2007; Dills,
Morgan, & Marshall, 2012; Harrington & Swan, 2003; Remsburg et al., 1999), le manque
de reconnaissance se traduisant par des salaires peu élevés (Berta et al., 2013; Castle et al.,
2007; Decker, Harris-Kojetin, & Bercovitz, 2009; Stearns & D’Arcy, 2008), une autonomie
décisionnelle plus limitée (Berta et al., 2013; Remsburg et al., 1999) et une formation de
plus courte durée que d’autres corps professionnels (Berta et al., 2013; Brannon et al.,
2002; Castle & Endberg, 2006; Remsburg et al., 1999). D’ailleurs, il semblerait que le
degré de connaissances relatif au SPCD en général serait relativement bas (Jervis, 2002;
7
Moyle, Hsu, Lieff, & Vernooij-Dassen, 2010), de même que les savoirs quant au
vieillissement en général et à la maladie d’Alzheimer (Brodaty, Draper, & Low, 2003; Rust
& See, 2007).
Un important pan de la documentation est aussi dédié au soutien social entre les
pairs et à la communication dans les équipes de soins. Selon Aubry (2011) et Riendeau
(2006), il ressort que les PAB présentent un faible collectif de travail, c’est-à-dire que ces
derniers agissent davantage de manière individuelle que collective, ce qui, dans un
environnement stressant, pourrait augmenter la lourdeur des tâches à accomplir (Aubry,
2011). Riendeau (2006) mentionne aussi que le climat de travail des PAB peut se détériorer
lorsque surgissent des marques d’agressivité, des chicanes ouvertes ou de la jalousie entre
les pairs. Ces tensions peuvent aussi survenir avec les infirmières et les infirmières
auxiliaires (Cyr, 2009; Jenkins & Elliott, 2004; Schrim, Albanese, Garland, Gipson, &
Blackmon, 2000). Enfin, les approches basées sur les caractéristiques organisationnelles
des milieux soulignent l’importance du rôle des gestionnaires. En effet, un gestionnaire
apprécié par ses employés conduirait à un taux de rétention plus élevé (Choi & Johantgen,
2012; Decker et al., 2009; Stearns & D’Arcy, 2008). De plus, le soutien du gestionnaire
immédiat pourrait avoir un effet modérateur sur la détresse psychologique des employés
(Reininghaus et al., 2007) dans la mesure où un employé qui aurait été agressé par un
résident ressentirait moins de détresse psychologique s’il est bien accompagné par son
supérieur comparativement à un employé qui n’a jamais subi d’agression, mais qui n’aurait
aucun soutien de la part de son gestionnaire. Il est à souligner que les changements au
niveau de la direction peuvent limiter le soutien social et influencer les orientations
d’équipe (Anderson, Issel, & McDaniel, 2003; Castle, 2005).
Bien que ces facteurs soient supportés par de nombreuses études, il importe de
souligner que d’autres études suggèrent que les facteurs reliés au travail n’expliquent
qu’une faible proportion de la détresse chez les PAB. En effet, la détresse des PAB qui sont
en contact avec des personnes présentant des symptômes comportementaux dépendrait dans
une importante mesure des mécanismes psychologiques tels que la perception de leur
capacité à gérer les troubles de comportements (Eriksen, Tambs, & Knardhal, 2006; Moniz-
Cook, Woods, & Gardiner, 2000).
8
Les mécanismes psychologiques
Bien qu’aucun modèle n’ait été élaboré spécifiquement pour rendre compte de la
détresse psychologique des PAB, de nombreux modèles ont exploré les interactions entre
les mécanismes psychologiques et la détresse psychologique en général. Cette section
compare les différents modèles sur la base de leur pertinence pour la présente étude.
Étude du stress proposée par Reininghaus
Se basant sur le modèle de Wykes et Whittington (1994), Reininghaus et ses
collaborateurs (2007) ont tenté de définir les ressources que les infirmières en milieux
psychiatriques possèdent pour résister au stress suite à une attaque physique. Pour cette
étude, les stratégies de coping, l’estime de soi, la confiance en soi et la perception du
soutien social constituaient ces ressources et elles ont été testées en fonction de différents
modèles statistiques, soit en modèles d’effets ajoutés, médiateurs (voir Figure 1) et
modérateurs.
Les résultats de l’étude de Reininghaus et de ses collaborateurs (2007) soutiennent
que le coping, l’estime de soi et la confiance en soi sont des ressources qui permettraient de
mieux gérer le stress et seraient des variables médiatrices dans la relation comportements
agressifs-détresse psychologique. Le soutien social à l’extérieur du travail jouerait un rôle
de médiateur, alors que le soutien social du supérieur immédiat aurait un rôle de
modérateur.
Figure 1. Modèle avec les facteurs médiateurs (Reininghaus et al., 2007).
9
Bien que leur étude soit spécifique aux comportements agressifs dans un milieu
médical, elle présente des limites importantes. En effet, certaines variables ont été évaluées
sur la base d’un item seulement, par exemple, l’item «support des collègues» ne repose que
sur une question dichotomique. De plus, de nombreuses variables significatives n’ont pas
été intégrées aux différents modèles, tels que le processus d’évaluation de la situation, ce
qui pourrait influencer la réponse entre l’exposition aux symptômes comportementaux et la
détresse psychologique. (Carson & Kuipers, 1998; Wykes & Whittingtion, 1994).
Théorie attributionnelle de Weiner
La théorie attributionnelle de Weiner (1980, 1985) constitue une alternative
intéressante à l’étude de Reininghaus puisque les variables proposées rendent davantage
compte des différents processus psychologiques. Elle suggère que les croyances du
personnel soignant sur les causes des symptômes comportementaux détermineraient leur
réponse comportementale. En effet, cette théorie stipule que les explications ainsi que les
attributions qu’une personne génère à propos des causes d’un évènement et ce, combinées
aux émotions que la situation suscite et les prédictions que la personne fait quant à ses
capacités de changer le futur, déterminera ses comportements (voir Figure 2).
Il importe de souligner l’importance de trois dimensions causales, c’est-à-dire le
locus (est-ce que la cause de l’évènement est attribuable à soi ou aux autres?), la stabilité
(est-ce que la cause risque d’influencer le comportement dans le futur?) et la contrôlabilité
(est-ce que la personne peut exercer un contrôle ou non?). De même, il est possible
d’ajouter la globalité/spécificité de la cause par rapport à plusieurs dimensions et
l’intentionnalité, c’est-à-dire si cette cause est spécifique à la personne ou commune à la
plupart des gens.
Sharrock, Day, Qazi, et Brewin (1990) ont proposé que la théorie attributionnelle
pourrait être utilisée afin de prédire la propension à aider (helping behaviour) des aidants
formels lorsqu’ils sont exposés à des troubles de comportement. Plusieurs auteurs ont donc
tenté d’appliquer le modèle de Weiner aux différents professionnels (infirmières,
infirmières auxiliaires, PAB, psychologues, etc.) qui font face à des symptômes
comportementaux dans leur milieu de travail. Il ressort en général que lorsqu’un employé
estime qu’il peut exercer un contrôle sur la situation, qu’il ressent de la sympathie pour la
10
personne manifestant des symptômes comportementaux et qu’il est optimiste à pouvoir
changer les choses, il aura une plus grande propension à adopter des comportements pour
l’aider (Dagnan, Trower, & Smith, 1998; Fopma-Loy & Austin, 1997; Sharrock et al.,
1990; Stanley & Standen, 2000; Todd & Watts, 2005). De plus, cette propension à aider
contribuera positivement à son bien-être psychologique (Todd & Watts, 2005).
Une étude de Morgan et de ses collaborateurs (2012a) qui s’est concentrée
uniquement sur le type d’attribution que font les PAB sur les facteurs associés aux
symptômes comportementaux, suggère que les PAB présentent majoritairement un locus de
contrôle externe. Les PAB attribuaient notamment la cause des comportements
perturbateurs à des facteurs liés aux résidents, tels que la résistance aux soins et leurs
déficits cognitifs. Dans cette lignée, les PAB estimaient que, dans seulement 3% des
incidents, les causes auraient pu être contrôlées ou modifiées. Ce manque d’optimisme face
à la possibilité de pouvoir prévenir les troubles de comportements pourrait influencer leur
capacité à prendre des décisions utiles pour le futur et, en fonction de la détresse ressentie,
la qualité des soins qu’ils prodiguent aux personnes hébergées pourrait être amoindrie.
Bien que cette théorie soit exhaustive et qu’elle fut testée auprès du personnel
soignant, plusieurs de ses postulats n’ont pas encore été validés. En effet, il semble difficile
de démontrer des liens systématiques et robustes entre certains éléments-clés de la théorie
tels que la relation négative entre les attributions internes et la propension à aider (Fopman-
Loy & Austin, 1997; Sharrock et al., 1990). De plus, il manque des informations sur les
actions que les gens entreprennent suite à leur évaluation de la situation. Enfin, même si ces
éléments venaient à être validés, il n’est pas évident que la théorie s’accorderait à l’objet de
cette étude. Alors que cette recherche tente d’expliquer la détresse psychologique chez les
PAB, la théorie attributionnelle permet plutôt de rendre compte de la propension à aider des
PAB.
11
Figure 2. Théorie attributionnelle des émotions et de la motivation (adaptée de Weiner,
1985).
Modèle du processus du stress de Pearlin
Tout comme la théorie attributionnelle, le modèle développé par Pearlin, Mullan,
Semple et Skaff (1990) est grandement pertinent pour rendre compte des mécanismes
psychologiques. Toutefois, il a été développé pour les proches aidants de personnes
atteintes de maladies qui altèrent le fonctionnement d’une personne telle que la maladie
d’Alzheimer. Pour ces auteurs, le stress de l’aidant est le résultat d’un processus de
conditions interreliées, elles-mêmes causées par un débalancement dans la relation de
réciprocité entre l’aidant et l’aidé. Tel que l’indique la Figure 3, il y a quatre domaines dans
lesquels apparaissent ces conditions interreliées: les antécédents et le contexte du stress, les
agents stresseurs, les médiateurs du stress, et enfin, les manifestations du stress.
Les antécédents et le contexte comprennent tout ce qui est de l’ordre des
informations sociodémographiques, de l’histoire d’aide entre les deux acteurs (ex.
problèmes de santé du patient, anciens conflits), de même que les ressources disponibles
dans l’entourage et la communauté. Les stresseurs quant à eux sont divisés en deux
catégories, c’est-à-dire, les stresseurs primaires et secondaires. Les stresseurs primaires
12
proviennent directement de la condition de la personne atteinte et des demandes/besoins qui
sont adressés à l’aidant et ils vont de pair avec le statut cognitif de la personne atteinte de la
maladie d’Alzheimer. Les stresseurs secondaires, quant à eux, sont engendrés par les
stresseurs primaires et ils se divisent en deux groupes : les tensions reliées aux rôles et aux
activités, et les tensions psychologiques. En ce qui concerne les médiateurs du stress, ce
sont les stratégies de coping et le soutien social qui sont mis en évidence. Ces médiateurs
sont issus des antécédents et du contexte du stress et ils peuvent agir sur tous les agents
stresseurs de même que sur les manifestations du stress. Les manifestations du stress
englobent les conséquences sur le bien-être telles que l’anxiété, la dépression et les
maladies physiques.
Figure 3. Traduction libre du modèle conceptuel du stress ressenti par les proches aidants
de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (Pearlin et al. 1990).
Antécédents et contexte de
soins
-Caractéristiques de l’aidant
-Historique des soins apportés
-Composition de la famille et du
réseau social
-Disponibilité des services
d’aide
Stresseurs primaires
Objectifs
-Statut cognitif
-Problèmes de comportement
-Degré d’autonomie
Subjectifs
-Sentiment de surcharge
-Isolement social
Contraintes reliées aux rôles et
aux activités
-Conflits familiaux
-Difficultés de conciliation
travail-famille
-Problèmes économiques
-Diminution de la vie sociale
Contraintes psychologiques
Globales
-Estime de soi
-Sentiment de contrôle
Situationelles
-Diffusion du soi
-Sentiment d’être prisonnier de
son rôle
-Compétences
-Gains
Manifestations du stress
-Dépression
-Anxiété
-Irascibilité
-Troubles cognitifs
-Santé physique
-etc.
Médiateurs
-Stratégies de coping
-Soutien social
13
Ce modèle rend compte de la complexité des mécanismes psychologiques.
Toutefois, plusieurs construits et liens présentés demeurent hypothétiques et théoriques
(Pearlin et al., 1990). Une étude de Gaugler, Davey, Pearlin et Zarit (2000) a, par exemple,
étudié les impacts à long terme des problèmes de comportements auprès de proches aidants
sur trois stresseurs subjectifs : se sentir en captivité, se sentir surchargé, et enfin la
dépression. Considérant l’ampleur d’évaluer chacune des dimensions du modèle original,
ces chercheurs ont plutôt sélectionné certaines variables pour conclure qu’une
augmentation de la fréquence des troubles de comportements prédisait une augmentation du
sentiment de surcharge. Bref, ce modèle apparaît davantage comme un cadre de référence
qui propose de multiples relations hypothétiques entre divers concepts plutôt que comme
une théorie apte à prédire la détresse psychologie. De plus, considérant le nombre de
concepts impliqués, il faudrait sélectionner les variables pertinentes pour adapter le modèle
au contexte médical.
Théorie transactionnelle de Lazarus et Folkman
Devant les défis que représente l’utilisation de la théorie attributionnelle et le
modèle du processus du stress en termes du nombre élevé de variables à traiter, de la
validité de certains construits et liens, de l’adaptation qui serait nécessaire pour la
population et l’objet d’étude, le modèle transactionnel proposé par Lazarus et Folkman
(1984) apparaît comme le plus approprié pour étudier les mécanismes psychologiques qui
interviennent dans la relation symptômes comportementaux et bien-être des PAB. En effet,
ce modèle met l’accent sur la façon dont un individu construit sa perception d’une situation
stressante, évalue ses capacités à y faire face et met en place des stratégies de coping. Selon
ce modèle, le stress que vit une personne est causé par la perception d’un déséquilibre entre
les capacités qu’elle estime posséder et les efforts qu’elle croit devoir fournir. Le modèle
met en lumière deux processus cognitifs, les évaluations cognitives (primaires et
secondaires) et les stratégies de coping (voir la Figure 4).
Le modèle présente quatre avantages majeurs. Premièrement, il reprend les idées et
concepts-clés des modèles cités précédemment, mais les intègre dans une structure simple
qui facilite leur étude. Deuxièmement, il a été testé à de nombreuses reprises et a fait ses
preuves sur le plan scientifique. Troisièmement, cette section montre que le modèle
14
s’applique aisément au contexte médical et permet de rendre compte de la détresse
psychologique chez les infirmières et les PAB. Quatrièmement, ce modèle rend compte de
la nature dynamique des processus cognitifs et traite les variables de manière
bidirectionnelle, ce qui fait qu’il est toujours possible de refaire une évaluation de la
situation et d’ajuster les stratégies de coping.
L’évaluation cognitive survient dans toutes les rencontres avec l’environnement ;
elle constitue une série de jugements à propos de ce que la situation implique sur le bien-
être de la personne ou des autres, ainsi que sur les conséquences qu’elle peut avoir sur
l’estime de soi. Cette évaluation dite primaire mène à trois estimations : une transaction
sans importance, une transaction positive ou une transaction stressante. Cette dernière peut
être perçue de différentes façons : un défi, une menace ou un dommage/perte. La menace
réfère à un préjudice à venir alors que la perte réfère à un préjudice déjà causé. Chacune de
ces estimations conduit à diverses réactions émotionnelles. La menace et le dommage
génèrent des émotions négatives tandis que le défi amène des émotions plus positives.
En même temps, se produit l’évaluation cognitive secondaire, soit l’évaluation que
la personne fait de ses ressources (personnelles et environnementales) pour faire face à la
situation et de sa perception de contrôle sur celle-ci. Le concept du sentiment d’efficacité
personnelle; une variable qui n’est pas présente dans la théorie transactionnelle, mais qui
sera ajoutée au modèle à l’étude, est fortement liée à l’évaluation cognitive secondaire En
effet, ce concept réfère aux croyances qu’un individu a en ses habiletés à réussir une tâche
spécifique, donc à la perception de contrôle. Ces croyances basées sur les expériences
passées, les apprentissages, l’état psychologique et physiologique de l’individu au moment
de la situation (Bandura, 1997) peuvent influencer les pensées, les émotions et les actions
de cette personne face à un stresseur (Bandura, 2001). En ce sens, le sentiment d’efficacité
personnelle pourrait à la fois influencer l’évaluation cognitive primaire, puisque croire
qu’une situation est modifiable entraînerait davantage une perception de défi plutôt que de
menace ou de perte (Ventura, Salanova, & Llorens, 2015), et influencerait également le
choix des stratégies de coping (Rees, Breen, Cusack, & Hegney, 2015). Enfin, il y aurait
une corrélation négative entre le sentiment d’efficacité personnelle et le stress perçu chez le
personnel soignant (Duffy, Oyebode, & Allen, 2009; Evers et al., 2001).
15
Malgré l’importance pour la qualité des soins d’améliorer les connaissances par
rapport à la perception des troubles de comportement (Åström et al., 2002; Zeller et al.,
2009), la documentation traitant de la perception et de l’évaluation des symptômes
comportementaux chez les PAB et de même que chez le personnel de soin en général est
plutôt limitée (Morgan et al. 2012). Dans une étude réalisée par Rodney (2000), où il a
mesuré les traits de personnalité, les évaluations cognitives ainsi que les stratégies de
coping chez des infirmières exposées à des comportements agressifs, il a relevé que seule
l’évaluation cognitive de type menace semblait être corrélée à leur détresse. D’autres études
proposent que les professionnels ayant expérimenté des symptômes comportementaux
agressifs, et qui décrivent des émotions de l’ordre de la colère, de la culpabilité, d’auto-
accusation et d’une sensation de perte de contrôle (Needham, Abderhalden, Halfens,
Fischer, & Dassen, 2005), sont plus enclins à appréhender la violence au travail et à y voir
une menace (Mills & Rose, 2011; Morgan et al., 2012a; Rose & Cleary, 2007; Schat &
Kelloway, 2000). Toutefois, la documentation ne fait pas à ce jour le même lien en ce qui
concerne les comportements non agressifs.
Les stratégies de coping constituent une réponse aux évaluations cognitives. Ils
représentent un ensemble d’efforts tant cognitifs que comportementaux, afin de gérer les
demandes internes et externes qui dépassent les ressources de la personne et qui peuvent
avoir un impact sur son bien-être (Folkman, Lazarus, Gruen, & DeLongis, 1986). Lazarus
et Folkman (1984) catégorisent les stratégies de coping en deux catégories : celles centrées
sur le problème, qui visent à régler ou à modifier une source de stress et celles centrées sur
les émotions, qui visent à réduire ou à éliminer la détresse émotionnelle. Les stratégies de
coping ne s’appliquent qu’aux conditions qui nécessitent une activation de l’organisme et
excluent toutes les pensées et les comportements automatiques puisque ceux-ci n’exigent
pas d’efforts (Lazarus & Folkman, 1984). Enfin, comme dans le cas des évaluations
cognitives, il n’existe pas de stratégies de coping qui soient par définition efficaces ou
inefficaces. Une stratégie sera en effet seulement considérée efficace que si elle permet à
l’individu d’éviter ou de contrôler son stress (Folkman, Lazarus, Dunkel-Schetter,
Delongis, & Gruen, 1986).
16
Figure 4. Schématisation de la théorie transactionnelle de Lazarus et Folkman (1984) selon
Carton-Caron (2004).
Dans le réseau de la santé, il semble que les styles de stratégies de coping tendent à
se diversifier selon la position hiérarchique de l’employé dans le système. En effet, Mariage
et Schmitt-Fournier (2006) indiquent que les gestionnaires utilisent davantage des stratégies
centrées sur le problème étant donné qu’ils possèdent un pouvoir décisionnel dans les
organisations. Ces auteurs remarquent aussi une tendance plus générale au recours à des
stratégies centrées sur l’émotion chez les PAB et les infirmières. Dans sa thèse, Slade
(2013) soutient que, parmi les stratégies de coping utilisées par les PAB, la recherche de
soutien social, le contrôle de soi, la résolution de problèmes, ainsi que le fait de prendre une
distance avec la situation contribueraient à l’amélioration du bien-être psychologique. En
17
contrepartie, les stratégies d’évitement, d’acceptation des responsabilités et de
confrontation sembleraient augmenter le stress.
Objectifs et hypothèses
La documentation scientifique actuelle demeure à ce jour limitée quant aux
mécanismes psychologiques intervenant dans la relation entre le niveau de détresse
psychologique présentée par les PAB et les troubles comportementaux des personnes
atteintes de la maladie d’Alzheimer. La présente recherche s’appuie donc sur des données
empiriques afin d’examiner l’impact d’un ensemble de variables relatives aux mécanismes
psychologiques sur la détresse des PAB. Ces variables comprennent la fréquence
d’exposition perçue aux divers types de symptômes comportementaux, les évaluations
cognitives primaires et secondaires, les stratégies de coping de même que le sentiment
d’efficacité personnelle. Cette étude vise également à déterminer la contribution relative de
chacun de ces facteurs, en tenant compte de la valeur des autres. Il est possible d’émettre
comme hypothèses que cet ensemble de variables expliquera une part significative de la
variance associée à la détresse psychologique des PAB. De plus, les variables «fréquence
d’exposition perçue aux comportements agressifs» et «évaluation cognitive de type
menace» auront un poids plus important dans l’équation.
Cette section présentait la problématique entourant les personnes atteintes de la
maladie d’Alzheimer manifestant des troubles de comportement, ainsi que les impacts sur
le bien-être psychologique des PAB. Après avoir décrit les modèles qui permettraient de
circonscrire les variables interférant entre ces éléments, il a été décidé que l’évaluation des
mécanismes psychologiques serait basée sur les variables proposées par le modèle
transactionnel de Lazarus et Folkman (1984) auxquelles a été ajouté le sentiment
d’efficacité personnelle de Bandura (1997), qui influencerait tant l’évaluation cognitive
primaire que les stratégies de coping. L’objectif de l’étude de même que les hypothèses ont
été énoncés dans ce même chapitre. Le chapitre 2 présente l’article scientifique qui a été
soumis pour publication, avant modifications, et celui-ci fait un rappel abrégé du contexte
théorique et des objectifs. L’article décrit également la méthodologie utilisée avant de
présenter les résultats et d’en faire une discussion détaillée. Ainsi, afin d’éviter la
redondance, le chapitre 3 prend la forme d’une conclusion générale qui, tout en rappelant
18
les points saillants de cette étude, permet d’examiner plus en profondeur les limites ainsi
que les apports théoriques et cliniques de ce mémoire doctoral.
19
CHAPITRE 2 – PERSONNES ATTEINTES D’ALZHEIMER, SYMPTÔMES
COMPORTEMENTAUX ET DÉTRESSE CHEZ LES PRÉPOSÉS EN CENTRE
D’HÉBERGEMENT
20
Personnes atteintes d’Alzheimer, symptômes comportementaux et détresse chez les
préposés en centre d’hébergement
Article soumis à la Revue canadienne du vieillissement
En-tête : Symptômes comportementaux et détresse des préposés
Véronique Angers, D.Psy(c)1
Jean Vézina, Ph.D1
1 École de psychologie, Université Laval, Québec, Canada
Université Laval
Québec, Québec, Canada
Cette étude a été rendue possible par le soutien financier du laboratoire de psychologie
gérontologique de l’Université Laval. Nous remercions Laurie Martel pour sa contribution
lors de la collecte de données.
Toute correspondance concernant cet article doit être adressée à Jean Vézina, Ph.D., École
de psychologie, Université Laval, Pavillon Félix-Antoine-Savard, 2325, rue des
Bibliothèques, Québec, QC, G1V 0A6, Canada. Numéro de téléphone : 418 656-2131,
poste 6240. Télécopieur: 418 656-3646. Courrier électronique: [email protected]
21
Résumé
Les préposés aux bénéficiaires (PAB), qui travaillent dans les centres
d’hébergement avec des personnes atteintes d’Alzheimer, sont à risque d’être exposés à des
symptômes comportementaux. Étant donné que ces comportements peuvent constituer une
source de stress, la présente étude vise à estimer la contribution d’un ensemble de variables
sur le niveau de détresse psychologique des PAB. Ces variables comprennent la fréquence
d’exposition perçue aux symptômes comportementaux, les évaluations cognitives primaires
et secondaires, le sentiment d’efficacité personnelle et les stratégies de coping. Au total,
quatre-vingt-douze PAB détenant des postes de jour ont été recrutés dans les centres
d’hébergement de la région de Québec. Une analyse de régression multiple révèle que la
fréquence des troubles comportementaux non agressifs, l’évaluation cognitive de type
menace et la recherche de soutien émotionnel contribuent à la détresse psychologique. Les
résultats mettent en lumière l’importance de considérer les symptômes comportementaux
non agressifs sur les unités et proposent une réflexion sur la recherche de soutien
émotionnel.
Mots-clés : centre d’hébergement, préposés aux bénéficiaires, détresse psychologique,
troubles comportementaux, maladie d’Alzheimer, théorie transactionnelle.
22
Abstract
Care aides working in nursing homes are often exposed to behavioral problems in
older adults suffering from Alzheimer’s disease. As these behaviors may induce
psychological distress, the current research aims to estimate the contribution of a set of
variables on the psychological distress reported by care aides. Variables include perceived
behavioral problems frequency, primary and secondary cognitive appraisal, self-efficacy
and coping strategies. A total of ninety-two day care aides were recruited in nursing home
in Quebec City area. Standard multiple regression was completed and findings show that
non aggressive behaviors frequency, primary appraisal of threat and seeking emotional
support contribute in care aides’ psychological distress. This study highlights the
importance to not under-valued non aggressive behaviors on the units and discusses about
the adverse effects of seeking emotional support.
Keywords: nursing homes, care aides, psychological distress, behavioral problems,
Alzheimer’s disease, transactional model.
23
Le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer est en constante
augmentation au Canada. Alors qu’en 2008, cette maladie touchait 1,5% de la population, il
est estimé que cette proportion passera à 2,8% en 2036 (Société Alzheimer du Canada,
2010).
La maladie d’Alzheimer est caractérisée par des pertes de la mémoire à court et à
long terme tant par rapport à la mémoire épisodique qu’autobiographique. Des difficultés
d’orientation, des perturbations au niveau des fonctions exécutives, des atteintes
langagières, des troubles visuo-spatiaux, ainsi que des apraxies peuvent également se
manifester. Le déclin progressif des capacités cognitives s’accompagne également d’un
déclin des capacités fonctionnelles, passant de la difficulté à accomplir ses activités de la
vie domestique dans les premiers stades de la maladie à la dépendance totale dans les stades
plus sévères (Alzheimer’s Association, 2011; Société Alzheimer du Canada, 2010).
La présentation de la maladie d’Alzheimer est souvent complexifiée par des
symptômes secondaires regroupés sous le terme symptômes psychologiques et
comportementaux de la démence (SPCD) (Finkel, Costa e Silva, Cohen, Miller, &
Sartorius, 1996). Les SPCD représentent ainsi un ensemble de symptômes hétérogènes
incluant des symptômes de la perturbation de la perception, du contenu de la pensée, de
l’humeur et des comportements souvent retrouvé chez les personnes atteintes de démence.
Les symptômes psychologiques comprennent l’anxiété, la dépression, les idées délirantes,
les hallucinations et les illusions. Les symptômes comportementaux peuvent être
catégorisés comme étant agressifs ou non agressifs. Les comportements agressifs physiques
incluent généralement des actions telles que frapper, mordre, pousser, pincer, serrer et
lancer des objets; alors que les comportements agressifs verbaux comprennent les insultes,
les avances sexuelles, les discours obscènes et l’utilisation de jurons. Les comportements
physiques non agressifs sont représentés notamment par l’errance, l’utilisation d’objets de
manière inappropriée, le fait de cacher des objets, de se vêtir ou de se dévêtir de manière
inadéquate. Les comportements verbaux non agressifs sont quant à eux caractérisés par le
négativisme, des gémissements, la recherche d’attention, la répétition de mots ou la
production de sons.
24
Il est estimé qu’entre 60 et 97% des personnes atteintes d’Alzheimer vont présenter
au moins un SPCD durant l’évolution de leur maladie (Zuidema, Derksen, Verhey, &
Koopmans, 2007). Bien que les symptômes psychologiques transcendent tous les stades de
la maladie d’Alzheimer, il semble que la prévalence des troubles comportementaux
augmente davantage. Ces symptômes seraient particulièrement présents dans les centres
d’hébergement (Wetzels, Zuidema, Jansen, Verhey, & Koopmans, 2010) et ces
comportements seraient les plus difficiles à gérer par les équipes soignantes (Backhouse,
Killett, Penhale, Burns, & Gray, 2014). La prévalence des symptômes comportementaux,
toutes catégories confondues, serait estimée entre 34 et 95% dans les centres
d’hébergement (Institut canadien d’information sur la santé, 2010; Isaksson, Graneheim,
Åström, & Karlsson, 2011; Selbaek, Kirkevold, & Engedal, 2007; Sourial, McCusker,
Cole, & Abrahamowicz, 2001; Zuidema et al., 2007). La prévalence des comportements
non agressifs serait plus élevée que celle des comportements agressifs (Cohen-Mansfield,
2008; Cohen-Mansfield, Marx, & Rosenthal, 1989; Cubit, Farrell, Robinson, & Myhill,
2007; Zuidema et al., 2007), mais ces derniers seraient jugés comme étant plus dérangeants
pour le personnel et les autres résidents (Cohen-Mansfield, 2008; Cubit et al., 2007).
La documentation scientifique suggère que certaines situations sont davantage
propices à l’apparition de troubles comportementaux. Ce serait le cas pour les situations
d’assistance dans les activités de vie quotidienne lorsqu’il est question de pénétrer dans
l’espace personnel de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, afin de l’assister dans
ses soins d’hygiène et ses besoins personnels (Isaksson et al., 2011; Lebel-Lehoux et al.,
2011; Zeller et al., 2009). Selon la description générale des tâches effectuées par les
différents corps de métier dans les centres d’hébergement, ce sont les préposés aux
bénéficiaires (PAB) qui doivent veiller à l’hygiène et au confort des personnes hébergées
en les assistant dans leurs activités quotidiennes, lorsqu’il y a une perte d’autonomie (Cyr,
2009). De ce fait, ce corps de métier, qui prédomine en nombre dans les établissements de
soins de longue durée et qui est le plus en contact avec les résidents, se trouve plus à risque
d’être exposé à des symptômes comportementaux (Zeller, Dassen, Kok, Needham, &
Halfens, 2012). D’ailleurs, plusieurs études prétendent que le fait d’être exposé à des
troubles comportementaux, surtout agressifs, contribue à une augmentation du stress et de
la détresse psychologique au travail chez le personnel soignant (Cubit et al., 2007; Rodney,
25
2000; Sourial et al., 2001). Toutefois, la plupart des études prennent en compte l’ensemble
du personnel soignant ou ciblent particulièrement les infirmières ce qui fait en sorte qu’il y
a peu de données spécifiques sur les PAB.
En outre, alors qu’un lien a été établi entre l’exposition à des troubles
comportementaux et la détresse psychologique ressentie par le personnel soignant, il existe
peu d’information sur les mécanismes psychologiques intervenant entre ces symptômes et
le bien-être des travailleurs. La présente étude vise donc à cerner ces mécanismes en se
basant sur la théorie transactionnelle élaborée par Lazarus et Folkman (1984; Folkman,
Lazarus, Gruen, & DeLongis, 1986). Ce modèle tire sa pertinence du fait qu’il ne considère
pas les individus comme étant passifs face à une situation. Au contraire, il met l’accent sur
la façon dont un individu construit sa perception d’une situation stressante, évalue ses
capacités à y faire face et met en place des stratégies de coping. De plus, il traite les
variables de manière bidirectionnelle, c’est-à-dire, qu’il est toujours possible de refaire une
évaluation et d’ajuster ses stratégies. Selon ce modèle, le stress que vit une personne est
causé par la perception d’un déséquilibre entre les capacités qu’elle estime posséder et les
efforts qu’elle croit devoir fournir. Le modèle met en lumière deux processus cognitifs, soit
les évaluations cognitives (primaires et secondaires) et les stratégies de coping.
L’évaluation cognitive survient dans toutes les rencontres avec l’environnement; elle
constitue une série de jugements à propos de ce que la situation implique sur le bien-être de
la personne ou des autres, et sur les conséquences que cela peut avoir sur l’estime de soi. Il
peut survenir de cette évaluation dite primaire trois estimations : une transaction sans
importance, une transaction positive ou une transaction stressante. Cette dernière peut être
perçue de différentes façons : un défi, une menace ou un dommage/perte (contrairement à
la menace, ici le préjudice est déjà fait). Chacune de ces estimations conduit à des
émotions. La menace et le dommage génèrent des émotions négatives, tandis que le défi
amène des émotions plus positives. De son côté, l’évaluation secondaire réfère à
l’évaluation que la personne fait de ses ressources pour faire face à la situation et de sa
perception de contrôle sur celle-ci. D’ailleurs, le concept du sentiment d’efficacité
personnelle (Bandura, 1997) a été ajouté au modèle étant donné que ce concept est lié à
l’évaluation cognitive secondaire. En effet, il s’agit des croyances qu’un individu a en ses
habiletés à réussir une tâche spécifique. Ces croyances basées sur les expériences passées,
26
les apprentissages, l’état psychologique et physiologique de l’individu au moment de la
situation peuvent influencer les pensées, les émotions et les actions de cette personne face à
un stresseur (Bandura, 1997). En ce sens, le sentiment d’efficacité personnelle pourrait à la
fois influencer l’évaluation cognitive primaire, puisque croire qu’une situation est
modifiable entraînerait davantage une perception de défi plutôt que de menace ou de perte
(Ventura, Salanova, & Llorens, 2015), et influencerait également le choix des stratégies de
coping (Rees, Breen, Cusack, & Hegney, 2015).
Les stratégies de coping constituent une réponse aux évaluations cognitives. Elles
représentent un ensemble d’efforts tant cognitifs que comportementaux pour gérer les
demandes internes/externes qui dépassent les ressources de la personne, et qui peuvent
avoir un impact sur son bien-être (Folkman et al., 1986). Lazarus et Folkman (1984)
catégorisent les stratégies de coping selon qu’elles soient centrées sur le problème et visent
à régler ou à modifier une source de stress, ou soient centrées sur les émotions et visent à
réduire ou éliminer la détresse émotionnelle.
L’objectif de la présente étude vise donc à estimer la contribution d’un ensemble de
variables, comprenant la fréquence d’exposition perçue aux symptômes comportementaux,
les évaluations cognitives primaires et secondaires, le sentiment d’efficacité personnelle et
les stratégies de coping, sur le niveau de détresse psychologique présenté par les PAB. Les
hypothèses de départ sont les suivantes : (1) cet ensemble de variables expliquera une part
significative de la variance associée à la détresse psychologique des PAB et (2) les
variables «fréquence d’exposition perçue aux comportements agressifs» et «évaluation
cognitive de type menace» auront un poids plus important dans l’équation.
Méthodologie
Participants
Ce projet a reçu l’approbation du comité d’éthique à la recherche du Centre de Santé
et des Services Sociaux (CSSS) de la Vieille-Capitale et de ses partenaires. Quatre-vingt-
douze PAB, hommes et femmes, ont été recrutés dans les centres d’hébergement de la
région de Québec dans les CSSS Vieille-Capitale, Québec-Nord et Portneuf (voir Figure 1).
Pour être inclus dans l’étude, les PAB devaient avoir terminé leur période de probation de
27
trois mois et détenir un poste de jour. En effet, il y a davantage d’employés sur le quart de
jour de même qu’un plus grand nombre d’actes de proximité entre les PAB et les
bénéficiaires (bains, toilettes du matin, deux repas, programme de marche, etc.). Ce poste
devait être d’un minimum de 4 jours par quinzaine dans des unités caractérisées par une
clientèle atteinte à 50% et plus de la maladie d’Alzheimer et de troubles apparentés.
Procédure
Le recrutement des PAB s’est fait en collaboration avec le personnel de la direction
à l’hébergement de chaque CSSS, afin de répertorier les centres et les unités répondant aux
critères d’inclusion. La Figure 1 présente, d’ailleurs, le nombre de centres d’hébergement
par CSSS ainsi que le nombre total des unités au sein de chaque CSSS qui répondaient aux
critères. Il est à souligner que les îlots prothétiques n’étaient pas inclus dans l’étude étant
donné que l’environnement et les conditions de pratique y diffèrent des unités régulières.
Par la suite, les chefs responsables des unités sélectionnées ont été approchés et, avec leur
collaboration, des visites promotionnelles ont été organisées lors des rencontres d’équipe
hebdomadaires pour expliquer le projet aux PAB concernés et répondre à leurs questions.
Une majorité de PAB se sont inscrits au projet lors de ces rencontres. Enfin, des
participants se sont ajoutés via des affiches annonçant la tenue du projet de recherche et un
effet boule-de-neige.
Les données à propos des PAB ont été obtenues à partir d’un questionnaire qui était
lu aux participants. Les PAB cochaient au fur et à mesure leurs réponses sur un
questionnaire vierge déposé devant eux. Cette façon de procéder avait pour avantage de
s’assurer que les questions soient bien comprises par les participants et d’éviter les données
manquantes. Les PAB ont répondu au questionnaire individuellement après le quart de
travail dans un local prédéterminé avec l’établissement. Une compensation financière a été
versée aux participants.
28
Figure 1
Arbre de recrutement
29
Instruments de mesure
Données sociodémographiques
Plusieurs variables démographiques ont été incluses dans le questionnaire, dont
l’âge, le sexe, le statut matrimonial, le nombre d’enfants à la maison, l’origine ethnique et
la langue maternelle. Des questions relatives au travail portaient sur le statut de l’employé,
le nombre d’heures travaillées en moyenne par quinzaine, et le nombre total d’années
d’expérience comme PAB.
Indice de détresse psychologique : variable dépendante
La détresse psychologique chez les PAB a été mesurée à l’aide de la version
française du Psychological Symptom Index (Ilfeld, 1976) validée par Préville, Boyer,
Potvin, Perrault et Légaré (1992). La version utilisée contient 14 items selon une échelle de
Likert en quatre points qui se répartit de la manière suivante : (1) jamais, (2) de temps en
temps, (3) assez souvent et (4) très souvent. L’échelle couvre les dimensions suivantes :
l’anxiété, la dépression, l’irritabilité et les troubles cognitifs au cours de la dernière
semaine. L’indice de détresse psychologique se calcule pour chaque participant en divisant
la somme des réponses par la multiplication du nombre de réponses valides avec trois
(IDPI/ valide x 3). La consistance interne de cet instrument se situe à 0,89.
Évaluation de la fréquence subjective des troubles comportementaux
L’Inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield (Cohen-Mansfield et al., 1989) a été
utilisé pour mesurer la fréquence subjective d’exposition des PAB aux symptômes
comportementaux dans les unités où ils travaillent. Cet instrument validé en français par
Deslauriers, Landreville, Dicaire et Verreault (2001) démontre une bonne consistance
interne, variant entre 0,75 à 0,77, une fidélité temporelle de 0,72, de même qu’une fidélité
inter-juge de 0,72. Cet inventaire répertorie les comportements selon quatre catégories : les
comportements d’agitation physique non agressive, les comportements d’agitation verbale
non agressive, les comportements d’agressivité physique et les comportements d’agressivité
verbale. La consigne de départ a été modifiée afin de déterminer combien de fois par heure,
par jour et par semaine, au cours des deux dernières semaines, un PAB estime avoir été
exposé à des problèmes de comportement.
30
Évaluation cognitive primaire
La validation française réalisée par Berjot et Girault-Lidvan (2009) de l’échelle
d’évaluation cognitive primaire de Skinner et Brewer (2002) a été utilisée. Cette échelle a
été bâtie selon le modèle transactionnel du stress et est composée de deux sous-échelles : la
sous-échelle «menace» qui comprend 10 items et la sous-échelle «défi» qui comprend 8
items. La version validée en français présente une consistance interne satisfaisante. L’alpha
de Cronbach pour la dimension «menace» est de 0,88 et «défi» de 0,68. De plus, les auteurs
stipulent que l’évaluation de la menace est corrélée négativement à celle du défi. L’échelle
présente aussi une fidélité temporelle satisfaisante pour «menace» soit 0,75, mais elle est
moindre pour «défi» qui se situe à 0,60. Toutefois, il a fallu ajouter trois items provenant de
l’échelle d’évaluation cognitive de Kessler (1998), soit «je n’ai rien à perdre», «cela
n’affecte pas ma vie» et «généralement, je n’y pense pas» étant donné qu’aucun item ne
référait à une perception neutre. Une échelle de Likert en 6 points est proposée pour évaluer
ce concept : (1) tout à fait en désaccord, (2) plutôt en désaccord, (3) en désaccord, (4)
d’accord, (5) plutôt d’accord et (6) tout à fait d’accord. Enfin, le questionnaire a été formulé
de façon à ce que les PAB se réfèrent aux pensées qu’ils ont généralement lorsqu’ils
travaillent avec des personnes présentant des troubles de comportement.
Évaluation cognitive secondaire
Cette partie de l’évaluation cognitive est évaluée aux moyens de cinq items. Ces
derniers proviennent des quatre items élaborés par Folkman et ses collaborateurs (1986)
dans le Stress Questionnaire : (1) être capable de changer la situation, (2) devoir accepter la
situation (3) avoir besoin davantage de connaissances avant de pouvoir agir et (4) se retenir
de faire quelque chose qu’on voudrait faire. Enfin, le cinquième item provient de Kessler
(1998) qui a ajouté «ne rien faire du tout». Ces items s’évaluent à l’aide d’une échelle de
Likert en 5 points : (1) tout à fait en désaccord, (2) plutôt en désaccord, (3) ni d’accord ni
pas d’accord, (4) plutôt d’accord et (5) tout à fait d’accord. Selon ces auteurs, les items de
l’évaluation cognitive secondaire corrèlent avec les items de l’évaluation cognitive primaire
(malgré des questionnaires différents) et sont compatibles avec la théorie transactionnelle.
31
Efficacité personnelle
Une échelle exploratoire en quatre questions, élaborée par Demers, Provencher et
Hudon (2011), a été utilisée afin de mesurer le sentiment d’efficacité personnelle des PAB.
Ces questions demandent aux participants d’indiquer sur une échelle de 0 à 100 à combien
ils estiment leur degré de confiance en leur capacité à gérer des troubles de comportement
(0 = pas du tout confiant; 100 = très confiant). Chaque question est directement reliée à une
des quatre catégories de comportements de l’Inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield
(Cohen-Mansfield et al., 1989), c’est-à-dire les comportements d’agitation physique non
agressive, les comportements d’agitation verbale non agressive, les comportements
d’agressivité physique et les comportements d’agressivité verbale.
Stratégies de coping
En ce qui a trait à l’évaluation des dimensions du coping, l’outil qui a été préféré est
le Brief-COPE de Carver (1997). Ce questionnaire, construit à partir du modèle
transactionnel de Lazarus et Folkman et validé en français par Muller et Spitz (2003),
permet d’évaluer plus précisément différentes dimensions du coping. Cet outil comprend au
total 28 items répartis selon 14 dimensions (2 items chacun). Sa structure factorielle est
congruente avec celle proposée par Carver (1997). Alors que la consigne de départ réfère
aux réponses habituelles des participants face aux stresseurs de la vie quotidienne, le
questionnaire demande plutôt comment les PAB réagissent généralement lorsqu’ils
travaillent avec des personnes présentant des symptômes comportementaux.
Analyses
Avant de débuter les analyses statistiques, un calcul des différents indices a été
effectué. Des analyses exploratoires ont ensuite permis de vérifier les conditions
d’utilisation de la régression multiple. Une donnée extrême univariée a été identifiée pour
la variable «efficacité personnelle». Cette composante non valide fut exclue pour la
régression. Également, la dimension du Brief-COPE «utilisation de substances» n’a pas été
incluse dans les analyses en raison des coefficients d’aplatissement et d’asymétrie élevés.
Trois des quatre dimensions liées au concept du sentiment d’efficacité personnelle ne
présentaient pas les caractéristiques d’une distribution normale. Afin d’obtenir une variable
correspondant aux critères de la régression multiple, une moyenne globale a été calculée.
32
Des corrélations de Pearson ont permis de vérifier la colinéarité entre les variables. Les
variables corrélant significativement ou relativement avec la variable dépendante, selon un
critère minimal de r ≥ 0,20, ont été sélectionnées pour la régression (voir Tableau 1). Le
tableau 1 présente également les moyennes et les écarts-types des variables.
Une régression linéaire multiple a ensuite été réalisée afin de déterminer la force
d’association entre les variables psychologiques et le niveau de détresse psychologique des
PAB. Une stratégie par modélisation globale a été utilisée afin d’évaluer la combinaison
globale de toutes les variables sélectionnées. Les variables indépendantes ont été insérées
dans le modèle par «entrée forcée», c’est-à-dire, qu’elles ont toutes été entrées au même
moment. Il est à souligner que les troubles comportementaux ont été regroupés sous les
étiquettes «comportements agressifs» et «comportements non agressifs», étant donné que
lorsque prises individuellement dans l’équation, certaines catégories présentaient une trop
forte corrélation entre-elles (e.g. r = 0,59 entre les comportements verbaux agressifs et non
agressifs) nuisant à leur puissance statistique. Quant à la multicolinéarité, les indices de
tolérance variaient entre 0,50 et 0,85, présentant ainsi des variables ayant relativement peu
de variance entre-elles. Les analyses furent réalisées à l’aide du logiciel SPSS version 18.
Le niveau de signification alpha était fixé à 0,05. Au final, l’examen des résidus ne révélait
aucune anomalie.
Résultats
Quatre-vingt-douze PAB ont participé à l’étude. L’échantillon est composé à
90,22% de femmes et est fortement homogène sur le plan de l’origine ethnique et de la
langue maternelle (voir Tableau 2). Les PAB sont en moyenne âgés de 44,42 ans (ÉT =
10,48 ans) et travaillent comme PAB depuis en moyenne 12,50 ans (ÉT = 9,22 ans). Parmi
les participants, 76,9% détiennent un diplôme d’études postsecondaires, dont 53,3% ont
complété un diplôme d’études professionnelles. Au niveau du statut d’emploi, 47,83% des
PAB occupent officiellement un poste à temps complet sur le quart de jour et 52,17%
occupent un poste à temps partiel ou à temps partiel occasionnel. Néanmoins, les employés
à temps partiel arrivent à combler leurs heures puisque 76,09% des répondants affirment
travailler 72,50 heures par deux semaines (l’équivalent d’un temps complet). En fonction
des données disponibles sur les PAB au Québec, au Canada et aux États-Unis, il est
33
possible de dire que l’échantillon est représentatif des PAB sur le plan du sexe, de l’âge,
des années d’expérience et du niveau de scolarité. Toutefois, l’échantillon est peu
représentatif de la diversité ethnique au sein de ce corps de métier et est surreprésenté au
niveau des PAB qui détiennent un poste à temps complet. Quant au niveau de détresse
psychologique, 16% des PAB rapportent un indice de détresse psychologique élevé et 66%
un niveau moyen. Ce résultat est basé sur le seuil suggéré par Ilfeld (1976), c’est-à-dire
celui qui a été établi à partir des scores plus grands ou égaux au 85ième percentile (soit
≥45.24) dans l’échantillon.
Le tableau 3 illustre les corrélations entre les variables, les coefficients de régression
non-standardisés (B) et l’intercepte, les coefficients de régression standardisés (β), les
corrélations semi-partielles (sr2), ainsi que le coefficient de corrélation multiple (R), le
coefficient de détermination (R2) et le coefficient de détermination ajusté (R2 ajusté). La
valeur de la corrélation multiple est significativement différente de zéro, F (13, 77) = 6,08 p
< 0,001 et le R2 est 0,51 avec une limite de confiance de 95%. Les variables expliquent 42,3
% de la variance de la détresse psychologique des PAB (R2 ajusté =0,423). Les coefficients
de régression β standardisés montrent que trois variables sont reliées significativement à la
détresse psychologique des PAB : la fréquence d’exposition perçue aux comportements non
agressifs (t = 2,59, p = 0,01), l’évaluation cognitive primaire de type menace par rapport
aux situations impliquant de travailler avec des personnes présentant des symptômes
comportementaux (t = 2,30, p = 0,02) et la recherche de soutien émotionnel dans les
stratégies de coping (t = 2,31, p = 0,02). Les autres variables ne semblent pas être en
relation avec la détresse des PAB participants. La fréquence des problèmes
comportementaux non agressifs perçue ressort comme étant le facteur ayant le plus de
poids dans l’explication de la détresse psychologique (β = 0,29). Arrive ensuite le soutien
émotionnel (β = 0,26) ainsi que l’évaluation cognitive primaire de type menace (β = 0,22).
Toutefois, les corrélations semi-partielles montrent que, même si la contribution unique des
troubles de comportement reste plus élevée, la contribution des deux autres variables à la
variable dépendante est équivalente.
34
Tableau 1
Moyennes, écarts-types et corrélations entre les variables
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29
1.Indice
détresse
1
2.Âge
-0,01 1
3.Nb.
enfants
0,21* -0,24* 1
4.Nb.
heures
0,08 -0,03 0,00 1
5.Nb.
années
0,17 0,42** -0,18 -0,02 1
6.Cpt agressifs
0,37** 0,15 -0,05 0,23* 0,20 1
7.Cpt non
agressifs
0,41** 0,05 0,05 0,40** 0,16 0,63** 1
8.ECP
menace
0,43** -0,13 0,14 -0,02 -0,00 0,24* 0,12 1
9.ECP défi
-0,06 -0,07 -0,03 -0,09 -0,10 0,18 0,16 0,09 1
10.ECP
neutre
-0,34** -0,05 -0,05 -0,09 -0,11 -0,14 -0,19 -0,24* 0,40** 1
11.ECS
changer
-0,24* 0,05 -0,22* -0,06 0,11 -0,06 -0,09 -0,11 0,29** 0,20 1
12.ECS accepter
-0,08 -0,00 0,11 -0,02 -0,13 -0,11 0,02 -0,02 0,18 0,14 0,15 1
13.ECS
savoirs
0,20 -0,04 0,20 -0,04 -0,05 0,14 -0,07 0,19 -0,15 0,06 -0,04 0,02 1
14.ECS se
retenir
0,21* 0,10 0,02 -0,13 0,05 0,19 0,05 0,15 -0,19 0,01 -0,16 0,04 0,22* 1
15.ECS rien faire
0,19 0,17 -0,10 -0,07 0,09 0,07 -0,04 0,06 -0,18 -0,00 -0,01 0,04 0,08 0,39** 1
16. Effi.
perso
-0,34** 0,08 -0,10 0,09 -0,05 -0,17 -0,04 -0,19 0,29** 0,22* 0,32** 0,19 -0,13 -0,43** -0,20 1
Note. Indice détresse = indice de détresse psychologique; Cpt = comportements; ECP = évaluation cognitive primaire (menace, défi, neutre); ECS = évaluation cognitive secondaire (changer la
situation, accepter la situation, besoin de connaissances, se retenir de faire une action; ne rien faire); Effi perso = sentiment d’efficacité personnelle; COPE = stratégie de coping (coping actif,
planification, soutien instrumental, soutien émotionnel, expression des sentiments, réinterprétation positive, acceptation, déni, blâme, humour, religion, distraction, utilisation de substances,
désengagement comportemental).
*p < 0.05, **p < 0.01
35
Tableau 1 (suite)
Moyennes, écarts-types et corrélations entre les variables
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29
17.COPE
actif
-0,10 -0,01 -0,12 0,03 -0,09 -0,00 0,02 -0,17 0,29 ** 0,09 0,21* 0,17 -0,08 -0,06 -0,02 0,20 1
18.COPE
plan
0,03 0,08 0,09 0,06 -0,03 0,29 ** 0,25* 0,15 0,34 ** -0,04 0,10 0,10 0,04 -0,08 -0,16 0,17 0,48 ** 1
19.COPE
sou. instr
0,30 ** -0,05 0,09 0,06 0,01 0,28 ** 0,30 ** 0,08 0,12 -0,17 -0,01 0,08 0,23* 0,11 -0,00 -0,21* 0,20 0,29 ** 1
20.COPE
sou. émot
0,45 ** -0,02 0,16 -0,02 0,12 0,31 ** 0,22* 0,31 ** 0,05 -0,32 ** 0,09 -0,02 0,27 ** 0,07 -0,05 -0,08 -0,02 0,16 0,52 ** 1
21.COPE
exp. senti
0,20 0,08 -0,10 0,04 0,28 ** 0,13 0,20 0,04 0,08 -0,19 0,07 -0,05 0,05 0,12 0,08 -0,07 0,19 0,08 0,55 ** 0,46 ** 1
22.COPE
réin, posi
-0,17 0,09 0,01 0,15 -0,05 -0,03 0,22* -0,16 0,24* 0,13 0,16 0,12 -0,04 -0,19 -0,05 0,23* 0,47 ** 0,50 ** 0,23* 0,02 0,13 1
23.COPE
accept
-0,03 0,05 0,22* -0,03 0,01 0,09 0,12 0,02 0,18 0,09 -0,00 0,23* -0,08 -0,09 -0,02 0,20 0,18 0,36 ** 0,16 0,04 0,01 0,27** 1
24.COPE
déni
0,15 0,10 -0,25 * 0,14 0,05 0,27 ** 0,04 0,20 0,14 0,11 0,01 0,01 0,00 0,36 ** 0,28 ** -0,22 * 0,13 -0,05 -0,02 0,09 0,08 -0,09 -0,15 1
25.COPE
blâme
0,36 ** 0,07 -0,06 0,24* 0,12 0,29 ** 0,29 ** 0,41 ** -0,07 -0,22 * -0,10 -0,05 0,19 0,19 0,21* -0,06 -0,01 0,23* 0,24* 0,42 ** 0,26* 0,07 0,02 0,25* 1
26.COPE
humour
-0,01 0,08 -0,15 0,01 0,13 -0,04 0,05 -0,00 0,09 0,11 0,12 0,03 0,23* 0,14 0,21* 0,09 0,13 0,05 0,12 0,17 0,29** 0,23* 0,15 0,06 0,30** 1
27.COPE religion
0,16 0,16 0,04 -0,06 -0,11 0,10 0,07 0,08 0,21* -0,03 -0,06 0,02 0,15 0,10 0,14 -0,10 0,15 0,21* 0,32** 0,27** 0,16 0,24* 0,22* 0,19 0,17 0,12 1
28.COPdis
tract
0,29 ** 0,09 -0,02 0,12 0,09 0,13 0,12 0,20 -0,00 -0,10 0,03 -0,18 0,05 0,08 0,02 0,00 -0,02 0,08 0,25* 0,27 ** 0,28 ** 0,03 -0,07 0,24* 0,28 ** 0,17 0,19 1
29.COPE
des. cpt
0,21* 0,01 -0,03 -0,09 0,15 0,03 0,04 0,12 -0,26 * -0,09 -0,03 -0,07 0,13 0,39 ** 0,22* -0,38 ** -0,18 -0,05 -0,02 0,05 0,03 -0,17 -0,05 0,21* 0,17 0,09 -0,05 0,17 1
Moyenne 23,47 44,42 ,95 69,66 12,50 34,54 68,93 2,73 4,08 3,50 3,53 3,79 3,57 2,90 1,75 71,59 5,72 5,78 5,67 4,13 5,32 6,05 5,88
2,76 3,91 4,55 3,08 3,88 2,6
Écart-
type
16,45 10,48 1,05 11,65 9,22 10,05 14,08 1,13 ,76 1,17 ,87 1,01 1,13 1,13 1,06 13,01 1,05 1,23 1,21 1,34 1,43 1,31 1,38 1,11 1,22 1,52 1,53 1,39 0,9
Note. Indice détresse = indice de détresse psychologique; Cpt = comportements; ECP = évaluation cognitive primaire (menace, défi, neutre); ECS = évaluation cognitive secondaire
(changer la situation, accepter la situation, besoin de connaissances, se retenir de faire une action; ne rien faire); Effi perso = sentiment d’efficacité personnelle; COPE = stratégie de
coping (coping actif, planification, soutien instrumental, soutien émotionnel, expression des sentiments, réinterprétation positive, acceptation, déni, blâme, humour, religion, distraction,
utilisation de substances, désengagement comportemental).
*p < 0.05, **p < 0.01
36
Tableau 2
Caractéristiques des participants
Variables M(ET) n(%)
Âge 44,42 (10,48)
Sexe (femme) 83 (90,22)
Ethnie (caucasien) 84 (91,30)
Langue (français) 86 (93,48)
État civil (célibataires)
(mariés/conjoints)
(divorcés)
(veufs)
23 (25,00)
56 (60,87)
11 (11,96)
2 (2,17)
Nombre d’enfants (0)
(1)
(2)
(3)
(4+)
41 (44,57)
25 (27,17)
18 (19,57)
6 (6,52)
2 (2,17)
Niveau de scolarité (-10ans)
(DES)
(DEP)
(DEC)
(Diplôme universitaire)
4 (4,34)
18 (19,57)
49 (53,26)
15 (16,30)
6 (6,52)
Statut d’emploi (TCR)
(TPR)
(TPO)
44 (47,83)
35 (38,04)
13 (14,13)
Nombre d’années PAB 12,50 (9,22)
Nombre d’heures/ 2 semaines 69,66 (11,65)
Niveau de détresse (total)
(élevé)
(moyen)
(faible)
23,47 (16,45)
15 (16,30)
61 (66,30)
16 (17,40)
37
Tableau 3
Régression linéaire simple des troubles comportementaux, des évaluations cognitives
primaires et secondaires, de l’efficacité personnelle, des stratégies de coping et du nombre
d’enfants à la maison sur le niveau de détresse psychologique chez les préposés aux
bénéficiaires.
Variables B SE B β Sr
(unique)
Comportements
Agressifs -0,00 0,19 -0,00
non agressifs 0,33 0,13 0,29** 0,21
Évaluation primaire
«menace» 3,14 1,37 0,22* 0,18
«neutre» -0,95 1,28 -0,07
Évaluation secondaire
«capacité de changer la
situation»
-2,35 1,73 -0,12
«se retenir de faire quelque
chose»
0,18 1,40 0,01
Efficacité personnelle -0,23 0,13 -0,18
Coping
soutien instrumental -0,38 1,39 -0,27
soutien émotionnel 3,18 1,37 0,26* 0,18
Blâme -0,11 1,38 -0,01
Distraction 1,81 1,03 0,15
désengagement cpt 0,99 1,77 0,05
Nb. d’enfants à la maison 1,29 1,37 0,08
R2 = 0,51
R2 ajusté = 0,42
R = 0,71
*p < 0.05, **p < 0.01
38
Discussion
Conformément à l’hypothèse élaborée précédemment, les variables incluses dans le
modèle, c’est-à-dire la fréquence d’exposition perçue aux symptômes comportementaux,
les évaluations cognitives primaires et secondaires, le sentiment d’efficacité personnelle et
les stratégies de coping, permettent d’expliquer une part significative de la variance
associée à la détresse psychologique des PAB, soit 42,3%. Il est toutefois important de
souligner que plusieurs variables n’ont pas été incluses dans le modèle étant donné leur
faible corrélation avec la détresse des PAB. Parmi les variables incluses dans le modèle,
trois ressortent comme étant en relation significative avec la détresse psychologique, soit la
fréquence perçue des troubles comportementaux non agressifs, l’évaluation cognitive
primaire de type menace et la recherche de soutien émotionnel.
Les symptômes comportementaux non agressifs mesurés dans l’étude comprenaient
les comportements physiques, dont l’errance, l’utilisation d’objets de manière inappropriée,
le fait de cacher ou d’amasser des objets et de se vêtir ou de se dévêtir de manière
inadéquate, et les comportements verbaux tels que de répéter des mots ou des phrases, de se
plaindre, d’émettre des bruits bizarres et de faire des avances sexuelles verbales. Les
symptômes comportementaux non agressifs sont connus pour survenir plus fréquemment
dans les unités que les symptômes agressifs (Cohen-Mansfield, 2008; Cubit et al., 2007;
Zuidema et al., 2007) et les résultats de cette étude révèlent que la fréquence d’exposition à
ces troubles de comportement est davantage associée à la détresse psychologique des PAB
que la fréquence d’exposition à des comportements agressifs. Il semble que le caractère
répétitif des troubles non agressifs pourrait constituer une source de détresse puisqu’ils
modifient l’organisation et la planification du travail (Laplane & Hugues, 2007). Par contre,
s’ils altèrent la capacité de travailler, ils font moins fréquemment l’objet de plans
d’intervention que les comportements agressifs, puisqu’ils sont moins saillants et qu’ils ne
constituent pas un risque en termes de sécurité. L’accumulation de symptômes
comportementaux non agressifs provenant de plusieurs résidents à la fois peut donc alourdir
considérablement la tâche de travail et diminuer l’efficacité au travail des PAB. Dans un
contexte d’attentes croissantes quant à la productivité du personnel soignant (McCarty &
Drebing, 2003), une efficacité perçue comme réduite pourrait résulter en une forme de
détresse. Cette détresse psychologique au travail pourrait s’expliquer par différents facteurs
39
pour les différents corps de métier. Par exemple, alors que les infirmières, de par leur
définition de tâches, sont moins impliquées dans les interventions qui touchent les activités
de la vie quotidienne des personnes malades, elles risquent d’être relativement moins
exposées à des troubles comportementaux non agressifs en comparaison aux PAB qui
passent une bonne partie de leur temps de travail avec les personnes hébergées.
Les présents résultats confirment l’hypothèse selon laquelle l’évaluation cognitive
primaire de type menace serait liée à la détresse psychologique des PAB. Toutefois, avant
d’explorer les implications de cette relation, il importe de souligner que les résultats
présentent que l’échelle «défi» est corrélée positivement à l’échelle «menace», ce qui est
contradictoire avec la théorie transactionnelle et le processus de validation effectué par
Berjot et Girault-Liven (2009). De plus, alors que les items associés à l’échelle «défi»
reflètent la possibilité de réussir ou d’anticiper des retombées positives face à des situations
impliquant des trouble de comportements, aucun item de l’échelle «menace» ne réfère
explicitement à la notion de danger ou de risques associés aux situations stressantes.
L’échelle «menace» porte davantage sur la confiance en soi (ex. item 10 «Je manque de
confiance en moi») et à l’évaluation que fait l’individu (ici le PAB) de la perception que les
autres ont de lui (ex. item 5 «Je m’inquiète de l’impression que je donne de moi»; item 15
«Cela m’ennuie de penser que les autres puissent ne pas m’approuver»).
Dans la mesure où cette échelle serait valide, les résultats suggèrent donc que le
manque de confiance en soi et le souci de l’opinion des autres par rapport à soi
contribueraient au fait que les PAB perçoivent les symptômes comportementaux comme
menaçants. Cette relation pourrait être attribuable à un recours limité à des stratégies de
coping, dont la recherche de soutien émotionnel, puisque l’échelle «menace» est en
corrélation significative et positive à la fois avec la dimension de coping «recherche de
soutien émotionnel» et la détresse psychologique. D’ailleurs, Kessler (1998) mentionnait
que le fait d’évaluer une situation menaçante provient d’une possibilité de perte ou de
dommage associée à l’anticipation de stratégies de coping limitées. Le choix de l’échelle
«menace» ne permet pas de se prononcer sur la perception qu’ont les PAB du risque de
danger, mais permet de poser l’hypothèse que, dans une situation critique, se soucier de
l’opinion des autres par rapport à soi limiterait l’éventail des stratégies de coping qui
40
pourraient favoriser le bien-être psychologique, comme se référer à ses pairs pour obtenir
du soutien.
Également, les résultats indiquent qu’au-delà de la perception liée à l’approbation
sociale, la détresse semble associée à la recherche de soutien émotionnel. Ce résultat va à
l’encontre des connaissances actuelles qui suggèrent que cette recherche de soutien moral,
de sympathie et de compréhension est une stratégie d’adaptation très répandue chez le
personnel soignant dans les centres d’hébergement (Edward, Ousey, Warelow, & Lui,
2014) et qui contribue positivement au bien-être psychologique (McCarty & Drebing, 2003;
Slade, 2013). Selon l’inventaire des dimensions de coping de Carver, Scheier et Weintraub
(1989) classifiées en fonction de leur potentiel fonctionnel ou dysfonctionnel (Muller &
Spitz, 2003), il semble que la recherche de soutien émotionnel a un potentiel d’adaptation
variable. En effet, dans certaines situations stressantes, le fait d’être rassuré via un soutien
émotionnel peut favoriser l’utilisation de stratégies de coping centrées sur le problème. Il
est toutefois suggéré que lorsque le soutien émotionnel sert principalement à défouler ses
émotions sans que la situation ne change, alors la stratégie peut paraître inadaptée.
L’environnement de travail pourrait expliquer l’impact négatif du recours à cette stratégie.
Alors que la charge de travail est en constante augmentation, les opportunités d’échanger
entre collègues sur le milieu de travail tendent à diminuer ce qui favoriserait ainsi des
échanges portant sur des contenus émotionnels plutôt qu’orientés vers des solutions. De
plus, une étude de Devereux, Hastings, Noone, Firth et Totsika (2009) portant sur les
aidants formels d’une clientèle atteinte de déficience intellectuelle, proposent que les
employés qui rapportent un plus faible niveau de support sont ceux qui présentent le score
de réalisation au travail le plus élevé, et ce dans un contexte de demandes
organisationnelles élevées. Les auteurs expliquent ce résultat par l’hypothèse qu’en
contexte de demandes organisationnelles élevées, les employés préfèrent attribuer les
succès à leurs capacités personnelles plutôt qu’aux capacités de l’équipe. Les résultats de la
présente étude appuieraient une hypothèse semblable. Dans un contexte où le collectif de
travail est plus faible et où l’environnement de travail apporte relativement peu de support,
il est possible de prétendre que travailler de façon plus autonome et accorder moins
d’importance à l’opinion des autres favoriseraient la santé psychologique des PAB.
41
Quoique cette étude permette de mettre en évidence certaines caractéristiques du
métier de PAB, il reste qu’elle comporte plusieurs limites. Tout d’abord, la première limite
réside dans le petit nombre de participants. Un ratio de cinq observations par variable a été
respecté pour la réalisation de la régression multiple avec les variables présélectionnées.
Toutefois, il est fort probable qu’en bénéficiant d’un plus large échantillon, davantage de
variables auraient présenté une corrélation significative avec la détresse psychologique et
auraient donc pu être incluses dans l’équation. Bref, le nombre limité de PAB a
certainement affecté la puissance statistique des tests et le nombre de variables
significatives De plus, cette étude s’intéresse aux perceptions des PAB par rapport à des
réactions générales qu’ils ont face à des symptômes comportementaux et non sur une
situation spécifique, telle que suggérée par le modèle de Lazarus et Folkman (1984). Ce
faisant, il est possible que les résultats ne soient pas fidèles à la réalité. De futures études
pourraient porter sur le développement d’un nouvel instrument sur l’évaluation cognitive
primaire qui présenterait la «menace» avec davantage d’items liés au risque d’atteinte à
l’intégrité de la personne. Enfin, étant donné que la détresse psychologique des PAB
semble également influencée par l’environnement de travail, des études basées sur une
approche mixte, faisant intervenir autant des facteurs organisationnels que psychologiques,
pourraient augmenter la proportion de variance expliquée.
Conclusion
La présente étude avait comme objectif d’estimer la contribution de la fréquence
d’exposition perçue à divers types de symptômes comportementaux, des évaluations
cognitives primaires et secondaires, du sentiment d’efficacité personnelle et des stratégies
de coping sur le niveau de détresse psychologique rapportée par les PAB. Il est à souligner
que le modèle explique 42,3% de la variance de la variable dépendante. Les résultats
suggèrent que la fréquence perçue des troubles comportementaux non agressifs,
l’évaluation cognitive de type menace et la recherche de soutien émotionnel contribuent à
la détresse ressentie par les PAB. Dans la mesure où ces données seraient confirmées par
des études subséquentes, il serait approprié de développer des plans de sensibilisation et
d’intervention visant spécifiquement les comportements non agressifs afin de contribuer
positivement au bien-être psychologique des PAB. Enfin, ces plans d’intervention devraient
42
tenir compte de la dynamique des équipes afin d’adapter les interventions et les stratégies
en fonction des objectifs poursuivis et des difficultés rencontrées.
43
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47
CHAPITRE 3 – CONCLUSION GÉNÉRALE
48
L’objectif de la présente étude était d’estimer la contribution relative d’un ensemble
de variables sur le niveau de détresse psychologique rapportée par les PAB. Ces variables
comprennent la fréquence d’exposition perçue à divers types de symptômes
comportementaux, les évaluations cognitives primaires et secondaires, le sentiment
d’efficacité personnelle et les stratégies de coping. Les données ont été obtenues auprès de
92 PAB détenant des postes de jour sur des unités caractérisées par une clientèle
majoritairement atteinte d’Alzheimer. Les PAB travaillaient au sein des centres
d’hébergement du CSSS de la Vieille-Capitale, du CSSS Québec-Nord et du CSSS
Portneuf.
Rappel des hypothèses et des résultats
Les hypothèses de départ étaient que cet ensemble de variables expliquerait une part
significative de la variance associée à la détresse psychologique des PAB et que les
variables «fréquence d’exposition perçue aux comportements agressifs» et «évaluation
cognitive de type menace» auraient un poids plus important dans l’équation. Parmi
l’ensemble des variables à l’étude, seules les variables présentant une corrélation jugée
suffisante avec la variable dépendante (r ≥ 0,20) ont été incluses dans le modèle, étant
donné le petit nombre de sujets pour le nombre de variables. Le premier résultat est à l’effet
que le modèle explique 42,3% de la variance de la détresse psychologique des PAB. À ce
propos, les résultats indiquent que 16% des PAB rapportaient un indice de détresse
psychologique élevée. Il est à souligner que ce résultat concorde avec d’autres études
québécoises sur les PAB qui ont également utilisé l’IDPI de Ilfeld (1976) et ce, en se basant
sur le même seuil de détermination (Harrisson, Loiselle, Duquette, & Semenic, 2002;
Bourbonnais et al., 2001). Ce niveau de détresse est également comparable à celui trouvé
dans une récente étude canadienne qui suggère que les PAB présentent un risque modéré de
développer des problèmes de santé mentale (Estabrooks, Squires, Carleton, Cummings, &
Norton, 2014).
De plus, trois variables ressortent comme ayant une contribution significative sur le
niveau de détresse psychologique des PAB: la fréquence des troubles de comportement non
agressifs, l’évaluation cognitive primaire de type menace et la recherche de soutien
émotionnel. Les symptômes comportementaux non agressifs sont reconnus pour survenir
49
plus fréquemment dans les unités que les symptômes agressifs (Cohen-Mansfield, 2008;
Cubit et al., 2007; Zuidema et al., 2007). D’ailleurs, les résultats de cette étude révèlent que
la fréquence d’exposition à ces troubles de comportement est davantage associée à la
détresse psychologique des PAB que la fréquence d’exposition à des comportements
agressifs. Il existe peu d’information sur les symptômes comportementaux non agressifs et
leurs impacts sur le personnel soignant. Toutefois, il est possible d’émettre comme
hypothèse que la fréquence et le caractère répétitif de ces symptômes pourraient perturber
l’organisation et la planification du travail sur une base quotidienne des PAB et que leur
effet cumulatif dans un contexte de productivité croissante (Kubicek, Korunda, & Ulferts,
2013; McCarty & Drebing, 2003) pourrait entraîner de la détresse (Duffy, 2003; Laplane &
Hugues, 2007; Souder & O’Sullivan, 2003). Il est également à souligner que la simple
présence des symptômes non agressifs dans l’environnement physique de travail pourrait
contribuer au stress des PAB. En effet, des études suggèrent, par exemple, que du bruit,
même s’il n’atteint pas un niveau pouvant entraîner une perte auditive, peut créer du stress
en fonction de sa nature, de l’interférence qu’il crée dans l’exécution des tâches et de l’état
du travailleur (Applebaum, Fowler, Fiedler, Osinubi, & Robson, 2010; Wynne, Haas,
Shaffner, Garrett, & Fackler, 2003).
Les présents résultats confirment l’hypothèse selon laquelle l’évaluation cognitive
primaire de type menace serait liée à la détresse psychologique des PAB. Toutefois, avant
d’explorer les implications de cette relation, il importe de réfléchir à l’échelle utilisée, soit
la version française de l’échelle d’évaluation cognitive primaire de Skinner et Brewer
(2002).
Tout d’abord, il ressort dans cette étude que l’échelle «défi» est corrélée
positivement à l’échelle «menace», ce qui contredit le modèle théorique de Lazarus et
Folkman (1984) et les résultats du processus de validation effectué par Berjot et Girault-
Liven (2009). La lecture des items suggère que ceux qui sont associés à l’échelle «défi»
reflètent la possibilité de réussir ou d’anticiper des retombées positives face à des situations
impliquant de travailler auprès de personnes manifestant des troubles de comportement. Par
contre, les items qui constituent l’échelle «menace» semblent davantage référer à la
confiance en soi et à l’évaluation que fait l’individu (ici le PAB) de la perception que les
50
autres ont de lui. Aucun item ne réfère explicitement à la notion de danger ou de risques
associés aux situations stressantes (voir l’Annexe A).
Cette échelle présentait néanmoins des qualités métriques satisfaisantes au départ.
Dans la mesure où les items sont valides, les résultats suggèrent que le manque de
confiance en soi et le souci de l’opinion des autres par rapport à soi contribueraient, en
partie, à ce que les PAB perçoivent comme menaçants les symptômes comportementaux
manifestés par les personnes atteintes d’Alzheimer. Cette relation à première vue étonnante
pourrait être attribuée à un recours limité à des stratégies de coping, dont la recherche de
soutien émotionnel. En effet, l’échelle « menace » est en corrélation significative et positive
à la fois avec la dimension de coping « recherche de soutien émotionnel » et la détresse
psychologique. Kessler (1998) mentionne que le fait d’évaluer une situation menaçante
provient d’une possibilité de perte ou de dommage associée à l’anticipation de stratégies de
coping limitées. Tel que mentionné précédemment, le choix de l’échelle « menace » ne
permet pas de se prononcer sur la perception qu’ont les PAB du risque de danger, mais il
permet de poser l’hypothèse que, dans une situation critique, se soucier de l’opinion des
autres par rapport à soi limiterait l’éventail des stratégies de coping qui pourraient être
sélectionnées afin de favoriser le bien-être psychologique, comme se référer à ses pairs
pour obtenir du soutien.
Également, nos résultats indiquent qu’au-delà de la perception liée à l’approbation
sociale, la détresse semble associée au soutien recherché, ce qui va à l’encontre de la
documentation actuelle. En effet, la recherche dans ce domaine tend à décrire la recherche
de soutien moral, de sympathie et de compréhension comme une stratégie d’adaptation
répandue chez le personnel soignant dans les centres d’hébergement (Edward, Ousey,
Warelow, & Lui, 2014; Zeller et al., 2011) et qui contribue positivement au bien-être
psychologique (McCarty & Drebing, 2003; Slade, 2013). La recherche de soutien
émotionnel a toutefois un potentiel d’adaptation variable, c’est-à-dire, qu’elle apparaît
particulière adaptative lorsqu’elle favorise la recherche de stratégies centrées sur le coping
(Muller & Spitz, 2003). Cependant, dans le cas des PAB, cette stratégie pourrait être
davantage un déversoir pour les émotions.
51
Il est possible que l’environnement de travail puisse expliquer l’impact négatif du
recours à cette stratégie. Selon le partage des rôles et des responsabilités dans les équipes de
soins dans les centres d’hébergement de la région de Québec (Cyr, 2009), il est attendu que
les PAB assistent le personnel infirmier et que ce soit les infirmières qui prennent les
décisions en matière de soins et de traitements infirmiers. Dans cette optique, les PAB
disposent d’une faible latitude décisionnelle afin de mettre en place des interventions
lorsqu’il y a des situations problématiques dans les unités, dont des troubles
comportementaux (Mariage & Schmitt-Fournier, 2006). La recherche de soutien émotif
peut donc être favorable en début de carrière ou suite à des épisodes nouveaux de troubles
de comportement dans la mesure où le support des autres permet de mieux gérer la détresse
émotionnelle découlant de la nouvelle situation. Toutefois, après un certain temps
(rappelons que la moyenne du nombre d’années d’expérience des préposés dans cette étude
est d’environ 12 ans), il est possible que les attentes du milieu envers les PAB soient plus
élevées au plan de l’autonomie et donc, que la recherche de soutien soit moins encouragée.
Aussi, un historique de travail marqué par des interventions ayant eu peu de résultats
positifs ou un sentiment de découragement peut favoriser des échanges entre collègues
caractérisés par le déversement des émotions.
Également, alors que la charge de travail est en constante augmentation, les
opportunités pour échanger entre collègues sur le milieu de travail tendent à diminuer, ce
qui pourrait favoriser davantage des échanges portant sur des contenus émotionnels plutôt
qu’orientés vers des solutions. Une étude de Devereux, Hastings, Noone, Firth et Totsika
(2009) auprès d’aidants formels travaillant avec une clientèle atteinte de déficience
intellectuelle proposent que les employés qui rapportent un plus faible niveau de support
sont ceux qui présentent le score de réalisation au travail le plus élevé, et ce dans un
contexte de demandes organisationnelles élevées. Les auteurs expliquent ce résultat par
l’hypothèse qu’en contexte de demandes organisationnelles élevées, les employés préfèrent
attribuer les succès à leurs capacités personnelles plutôt qu’aux capacités de l’équipe. Les
résultats de la présente étude appuient une hypothèse semblable. En effet, dans un contexte
où le collectif de travail est plus faible et où l’environnement de travail apporte
relativement peu de support, il est possible de prétendre que de travailler de façon plus
52
autonome et d’accorder moins d’importance à l’opinion des autres favoriseraient la santé
psychologique des PAB.
Retombées théoriques et pistes de recherche
La théorie transactionnelle de Lazarus et Folkman (1984) a servi de modèle d’appui
pour la présente étude. Toutefois, le modèle a été utilisé avec une conceptualisation
différente, c’est-à-dire, qu’au lieu d’évaluer les réactions des PAB lors d’une situation
spécifique, l’étude a plutôt fait référence aux perceptions des PAB quant à leurs réactions
habituelles dans des transactions impliquant des personnes atteintes d’Alzheimer qui
présentent des troubles de comportement. Malgré cette distance avec le modèle original, il
semble que plusieurs résultats supportent la théorie transactionnelle. Le présent segment
décrit ce qui est concordant et ce qui diffère.
En ce qui a trait aux évaluations cognitives, l’évaluation de type menace et
l’évaluation neutre présentaient des corrélations satisfaisantes avec la détresse
psychologique pour être incluses dans l’équation. Par contre, tel que mentionné
précédemment, l’évaluation cognitive primaire de type défi ne ressortait pas comme étant
corrélée avec le niveau de détresse psychologique. La corrélation de Pearson entre ces deux
variables était extrêmement faible (r=-0,01) ce qui n’était pas attendu du côté de cette
variable, considérant qu’elle représente la réaction opposée à la menace. De plus, les items
constituant l’échelle «menace» référaient peu à la notion de danger limitant par le fait
même l’interprétation des résultats. Dans l’optique d’examiner la pertinence du modèle
transactionnel du stress dans divers milieux de travail francophones et face aux manques
d’échelles et d’études sur la perception et l’évaluation que le personnel soignant fait des
transactions stressantes (Morgan et al., 2012a), il serait pertinent de développer un nouvel
instrument qui présenterait la «menace» avec davantage d’items liés au risque d’atteinte à
l’intégrité de la personne.
En ce qui a trait aux évaluations secondaires, seules deux dimensions étaient
suffisamment en corrélation pour la régression multivariée, soit «penser être capable de
changer la situation» et «se retenir de faire quelque chose». Toutefois, les dimensions
«avoir besoin de connaissance avant d’agir» et «ne rien faire» étaient près des seuils
acceptables. Ainsi, il est possible qu’avec un plus large échantillon, ces variables auraient
53
pu être intégrées dans l’équation et confirmer les prédictions du modèle. Enfin, seule une
dimension ne concordait pas avec les prédictions du modèle, soit le fait d’accepter la
situation. En lien avec ce résultat, la dimension du coping liée à l’acceptation de la situation
ne ressortait pas corrélée avec le niveau de détresse psychologique. Kessler (1998)
rapportait à la lumière de ses résultats que ce type d’évaluation ne concordait pas avec
l’évaluation primaire et donc, ne permettait pas d’adopter des stratégies de coping en lien
avec le fait d’accepter. Les résultats de cette étude vont aussi en ce sens et remettent
également en question la pertinence de ces variables.
Quant au concept du sentiment d’efficacité personnelle, trois des quatre dimensions
ne présentaient pas les caractéristiques d’une distribution normale. Il est à souligner que la
majorité des participants rapportaient des scores élevés d’efficacité personnelle autant par
rapport à la gestion des troubles de comportement agressifs que non agressifs, et physiques
que verbaux. Considérant que la détresse psychologique des PAB ressort comme étant liée
à la fréquence des symptômes comportementaux non agressifs, il est à se demander si les
PAB ne surestimaient pas leurs capacités à les gérer. L’échelle utilisée consistait en une
échelle «maison». Il serait pertinent dans une étude ultérieure d’utiliser une échelle validée
et plus détaillée quant aux dimensions de l’efficacité personnelle, afin de mieux
comprendre ce mécanisme psychologique par rapport à la détresse des employés.
En ce qui a trait aux 14 dimensions du coping, cinq ont pu être incluses dans le
modèle. Comme pour les dimensions des évaluations secondaires, plusieurs dimensions du
coping auraient probablement pu être ajoutées si le nombre de participants avait été plus
élevé. Néanmoins, les dimensions «planification» et «humour» corrélaient très faiblement,
positivement dans le cas de «planification» et négativement pour «humour», avec la
variable dépendante. Lors de la passation du questionnaire, il semble que l’interprétation de
certains items de la part des PAB différait de celle initialement prescrite par le modèle. Il
pourrait être pertinent de reconsidérer la formulation de certains items et de les tester dans
le milieu de la santé. Par exemple, les deux items liés à l’échelle humour ont été interprétés
négativement par plusieurs PAB. En effet, certains PAB ont indiqué qu’il était inapproprié
de rire des comportements des personnes atteintes d’Alzheimer, alors que cette dimension a
plutôt été conceptualisée comme une façon de ne pas prendre au sérieux la situation pour
54
éviter les émotions négatives (Carver, 1997). Une formulation différente pourrait au
contraire demander aux PAB s’ils sont en mesure de dédramatiser la situation et de la
percevoir avec plus légèreté.
Plusieurs résultats sont donc congruents avec le modèle et permettent de prédire la
détresse psychologique. Évidemment ces résultats restent à être confirmés par des études
subséquentes avec des échantillons plus larges. De plus, des études évaluant les effets
modérateurs et médiateurs de ces facteurs pourraient apporter davantage de précisions sur
les mécanismes intervenant dans la relation entre les troubles comportementaux et le bien-
être psychologique.
Cette étude met également en valeur l’importance d’évaluer tant les symptômes
agressifs que non agressifs. Par rapport aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer,
une étude de Morgan et de ses collaborateurs (2012b) soutient que les symptômes
comportementaux non agressifs pourraient être prédicteurs de l’apparition de
comportements agressifs. Si la fréquence est effectivement élevée dans les centres
d’hébergement de la région de Québec, un travail de prévention pourrait être fait afin
d’éviter une augmentation des comportements agressifs. Parallèlement, les résultats de cette
étude suggèrent que la fréquence des comportements non agressifs peut être liée à la
détresse des PAB. Il serait intéressant d’évaluer dans une étude ultérieure l’impact des
symptômes comportementaux sur la santé psychologique des PAB en comparaison avec les
comportements agressifs. En effet, les quelques études à ce sujet s’intéressaient aux
infirmières et ils se pourraient que le portrait soit différent pour les PAB. Aussi, il serait
intéressant de vérifier si l’état psychologique des PAB pourrait avoir un impact sur les
interventions qu’ils font auprès des personnes atteintes d’Alzheimer présentant des
symptômes non agressifs et si cela pourrait entraîner le développement de comportements
agressifs. Une prochaine étude pourrait développer un schème plus complexe et tester de
possibles relations bidirectionnelles entre la présence de symptômes comportementaux, la
détresse psychologique chez le personnel soignant, les changements comportementaux et
attitudinaux chez le personnel et l’aggravation des symptômes comportementaux.
Enfin, les résultats indiquent que la recherche de soutien émotionnel semble une
stratégie inadaptée chez les PAB qui sont exposés à des symptômes comportementaux. De
55
nombreuses études suggèrent pourtant que le soutien est plutôt favorable au bien-être
psychologique (McCarty & Drebing, 2003; Slade, 2013) et même qu’il faudrait mettre en
place des stratégies pour renforcer le collectif de travail (le collectif étant un groupe de
personnes dont les membres coopèrent ensemble) chez les PAB (Aubry, 2011; Riendeau,
2006). Or, avant de mettre en place de telles initiatives, il serait pertinent de mieux
comprendre quels aspects du soutien émotionnel contribuent à diminuer la détresse et quels
facteurs/contextes environnementaux peuvent favoriser un soutien émotionnel adapté aux
situations. À titre d’exemple, une étude pourrait comparer l’effet de rencontres informelles
entre les employés et la participation à des tempêtes d’idées lors de rencontres d’équipe
structurées, tout en vérifiant l’effet de la présence des infirmières ou des gestionnaires
immédiats sur la détresse psychologique des PAB. Bref, il importe de mieux comprendre
quels éléments dans la recherche de soutien émotionnel peuvent influencer le niveau de
détresse.
Limites de la recherche
Cette étude comporte certaines limites. La première réside dans le fait que l’étude
s’intéressait aux perceptions des PAB quant à leurs réactions habituelles dans des
transactions impliquant des personnes atteintes d’Alzheimer qui présentent des troubles de
comportement plutôt que dans une situation spécifique, telle que suggérée par Lazarus et
Folkman (1984). Il est donc possible, à cause de différents biais cognitifs, que les résultats
ne reflètent pas la réalité des PAB. Une étude ultérieure pourrait demander aux PAB de
décrire une situation spécifique de leur journée impliquant un trouble de comportement et
de réfléchir sur celle-ci. Une autre limite réfère au petit nombre de participants. En effet,
Tabachnick et Fidell (2007) estiment que le nombre de participants devrait correspondre à
N≥ 50 + 8m (m étant le nombre de variables indépendantes), pour un total de 282 sujets
dans cette étude. En psychologie, il est généralement recommandé d’avoir un minimum de
cinq observations pour chaque variable, soit 145 participants dans le cadre de cette étude.
Bien que ce ratio soit respecté dans le cadre de la régression multiple avec les variables
présélectionnées, il est probable qu’en bénéficiant d’un plus large échantillon, davantage de
variables auraient présenté une corrélation significative avec la détresse psychologique et
auraient donc pu être incluses dans l’équation. D’ailleurs, certaines variables telles que le
sentiment d’efficacité personnelle et la dimension de coping «distraction» étaient près
56
d’être significatives à p < 0,05. L’augmentation du nombre de sujets aurait certainement
contribué à la puissance statistique.
Cette étude visait également à examiner l’influence de la fréquence des différents
types de symptômes comportementaux sur la détresse des PAB. Malheureusement, il n’a
pas été possible de conserver les quatre catégories pour la régression multiple à cause de la
présence d’une grande multicolinéarité entre les variables comme celle portant entre les
comportements verbaux non agressifs et les comportements d’agressivité verbale, affectant
grandement la puissance statistique. Seul le regroupement des catégories sous les étiquettes
«comportements agressifs» et «comportements non agressifs» permettait de comprendre la
contribution des symptômes comportementaux sur la détresse des PAB. Ce faisant, il n’est
pas possible de prédire quel type de comportements non agressifs affecte le plus la détresse
psychologique chez les PAB.
Une autre limite se situe au niveau du choix de la mesure pour la variable
dépendante. En effet, l’indice de détresse psychologique ne permet pas de mesurer la
prévalence des problèmes de santé mentale dans une population (Ilfeld, 1976). La mesure
de la détresse est davantage pertinente pour détecter de manière précoce les personnes à
risque de développer des pathologies mentales si cet état psychologique est maintenu dans
le temps (Camirand & Nanhou, 2008; Vézina, Cousineau, Mergler, Vinet, & Laurendeau,
1992). Aussi, durant la passation de l’indice de détresse psychologique, il est arrivé à
quelques reprises de constater qu’il y avait un décalage entre ce que les PAB rapportaient
verbalement ou leurs comportements et les réponses inscrites dans le questionnaire. En
effet, à l’item « Avez-vous pleuré facilement ou vous êtes-vous senti sur le point de pleurer,
au cours de la dernière semaine », une dizaine de participants ont indiqué « jamais », alors
qu’au cours de la rencontre, ils venaient juste de pleurer ou de dire qu’ils pleuraient
souvent. Il aurait été pertinent d’avoir d’autres mesures afin de mieux cerner l’état de santé
psychologique des PAB et de voir si les réponses aux questionnaires auraient été
congruentes entre elles. Également, des variables dépendantes positives auraient pu être
utilisées, telles qu’une mesure sur le bien-être ou la satisfaction au travail. Enfin, tel que
mentionné précédemment, le choix de l’instrument pour mesurer les évaluations cognitives
primaires ainsi que le sentiment d’efficacité personnelle ne s’est pas révélé optimal. La
57
validation ou le développement d’autres échelles dans des contextes similaire permettrait de
mieux évaluer ces concepts.
Retombées cliniques de l’étude et pistes de recherche
Dans une optique de rétention du personnel et d’une diminution des coûts liés au
congé de maladie, il semble qu’une attention particulière devrait être portée sur la
fréquence des symptômes comportementaux non agressifs. Ces comportements semblent
faire l’objet de moins de plans d’intervention puisqu’ils sont moins saillants que les
comportements agressifs. Or, les comportements non agressifs sont plus fréquents dans les
unités de soins que les comportements agressifs (Cohen-Mansfield, 2009; Cohen-Mansfield
et al., 1989; Cubit et al, 2007; Gruber-Baldini et al., 2004; Zuidema et al., 2007). Au-delà
des comportements saillants et imprévisibles, la capacité du personnel soignant à s’acquitter
de ses tâches pourrait également être influencée par la présence de multiples stresseurs qui,
pris individuellement, seraient moins significatifs. Des initiatives visant à améliorer
l’efficacité et le bien-être au travail pourraient s’avérer plus pertinentes si elles s’appuyaient
sur des interventions liées à la gestion des troubles dits non agressifs. D’ailleurs, comme les
PAB représentent le corps de métier le plus en contact avec ce type de comportement
(Hegney et al., 2010; Myers et al., 2005; Zeller et al., 2012), l’évaluation de leur prévalence
et des types de symptômes comportementaux mériterait d’être prise en compte lors de
l’élaboration de plans d’intervention. Il est à souligner que les PAB n’ont pas accès aux
dossiers médicaux des patients et qu’ils ne consignent pas dans les notes de suivi leurs
observations quant aux situations problématiques, puisque ces tâches relèvent des
infirmières auxiliaires et des infirmières (Cyr, 2009). Ainsi des informations pertinentes à
l’élaboration des plans d’intervention et à la construction des plans de travail peuvent
manquer, ce qui peut résulter en des compréhensions différentes des cas des patients.
Des projets pilotes pourraient être effectués avec les PAB quant à l’introduction de
grilles d’observation des troubles comportementaux tant agressifs que non agressifs auprès
des personnes hébergées qui manifestent des comportements problématiques. D’ailleurs, un
projet de recherche mené par Pierre J. Durand (2014) en collaboration avec le centre de
recherche du CHU de Québec a introduit une grille d’évaluation de la douleur en soins
palliatifs complétée par les PAB et ceci aurait donné des effets positifs sur la qualité des
58
soins offerts aux patients. Il serait intéressant de voir si un projet de cette nature pourrait
contribuer à diminuer les symptômes comportementaux des personnes atteintes
d’Alzheimer et ainsi prévenir les escalades de comportements perturbateurs. Enfin, il est à
souligner que ce type de projet inclut souvent des réunions d’équipe et que celles-ci
pourraient être l’occasion d’échanges entre collègues et de soutien émotionnel axé sur la
compréhension et la recherche de solutions.
Enfin, le diagnostic des troubles de comportement et les interventions nécessitent
une compréhension et des connaissances relatives aux interactions entre l’histoire de vie de
la personne, sa personnalité, la maladie neurodégénérative et l’environnement psycho-
social (Torpdahl & Larsen, 2011). Afin de pallier les besoins de formation et de soutien des
PAB et des professionnels travaillant dans les centres d’hébergement, plusieurs initiatives
ont vu le jour dans les dernières années. Certaines visent notamment la mise à niveau des
compétences (ex. la formation «AGIR auprès de la personne âgée», Ministère de la santé et
des services sociaux, 2008), alors que d’autres offrent davantage du mentorat clinique (ex.
l’équipe de mentorat du Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec). Néanmoins,
il reste que certains centres d’hébergement au Québec n’ont pas accès à l’ensemble de ces
ressources ou ne s’y réfèrent pas. De plus, ces programmes ont tendance à offrir des
services circonscrits dans le temps sans que des plans d’actions visant le transfert des
apprentissages soient solidement implantés. Ainsi, donc, après quelques temps, les besoins
peuvent ressurgir de nouveau (Ministère de la santé et des services sociaux, 2014). Bref, il
serait pertinent d’assurer un suivi sur les unités quant aux informations et interventions
proposées. Aussi, il serait intéressant de vérifier si ces programmes ont un impact sur la
détresse des PAB.
En somme, bien que la présente étude soit basée sur un échantillon limité,
l’ensemble des variables à l’étude permet d’expliquer 42,3% de la variance de la détresse
psychologique des PAB. De plus, malgré qu’il ait fallu sélectionner des variables pour la
régression, il ressort que tous les mécanismes psychologiques de la théorie transactionnelle
figuraient dans l’équation. Cette théorie semble donc valide pour des études ultérieures sur
les PAB. L’étude jette aussi un éclairage nouveau sur le rôle du soutien émotionnel et des
59
comportements non agressifs et recommande qu’un éventuel programme destiné aux PAB
porte une attention aux conditions particulières inhérentes à leur travail.
60
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72
Annexe A : Questionnaires
73
1. Fiche d’informations personnelles (partie 1)
Dans un premier temps, veuillez répondre aux questions suivantes concernant certaines de
vos caractéristiques personnelles. Pour les choix de réponse, cochez celui qui correspond à
votre réalité.
1.1 Quel est votre âge?
_________________________ ans
1.2 Quel est votre sexe?
Féminin
Masculin
1.2 Quelle est votre appartenance ethnique?
_________________________
1.4 Quelle est votre langue maternelle?
Français
Anglais
Espagnol
Autre (précisez) _________________________
1.5 Quel est votre statut matrimonial?
Célibataire
Marié
Divorcé
Conjoint de fait
1.6 Combien d’enfants avez-vous à la maison?
Un
Deux
Trois
Quatre et plus
1.7 Quel est votre niveau de scolarité?
Moins de 10 années de scolarité
Diplôme d’études secondaires
Diplôme d’études professionnelles
Diplôme d’études collégiales
Diplôme universitaire
Autre (précisez) _________________________
74
2. IACM
Travaillez avec des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer peut être
éprouvant. Le but ici est de connaître la fréquence des troubles de comportement auxquels
vous êtes exposés dans le cadre de votre travail. Répondez à chacune des questions
suivantes et encerclez le chiffre qui correspond le mieux à votre réalité.
Au cours des DEUX DERNIÈRES SEMAINES, vous avez été…
1 : jamais exposé à ce comportement
2 : exposé à ce comportement moins d’une fois par semaine
3 : exposé à ce comportement une ou deux fois par semaine
4 : exposé à ce comportement plusieurs fois par semaine
5 : exposé à ce comportement une ou deux fois par jour
6 : exposé à ce comportement plusieurs fois par jour
7 : exposé à ce comportement plusieurs fois par heure
2.1 Faire les cent pas 1 2 3 4 5 6 7
2.2 Habillage ou déshabillage inapproprié 1 2 3 4 5 6 7
2.3 Cracher 1 2 3 4 5 6 7
2.4 Sacrer ou agresser verbalement 1 2 3 4 5 6 7
2.5 Demandes constantes d’attention 1 2 3 4 5 6 7
2.6 Répétition de phrases ou de questions 1 2 3 4 5 6 7
2.7 Frapper 1 2 3 4 5 6 7
2.8 Donner des coups de pied 1 2 3 4 5 6 7
2.9 Empoigner 1 2 3 4 5 6 7
2.10 Pousser 1 2 3 4 5 6 7
2.11 Émettre des bruits étranges 1 2 3 4 5 6 7
2.12 Crier 1 2 3 4 5 6 7
2.13 Égratigner 1 2 3 4 5 6 7
2.14 Essayer de se rendre ailleurs 1 2 3 4 5 6 7
75
2.15 Turbulence générale 1 2 3 4 5 6 7
2.16 Se plaindre 1 2 3 4 5 6 7
2.17 Négativisme 1 2 3 4 5 6 7
2.18 Manipuler des choses incorrectement 1 2 3 4 5 6 7
2.19 Cacher des choses 1 2 3 4 5 6 7
2.20 Amasser des choses 1 2 3 4 5 6 7
2.21 Déchirer ou arracher des choses 1 2 3 4 5 6 7
2.22 Maniérisme répétitif 1 2 3 4 5 6 7
2.23 Avances sexuelles verbales 1 2 3 4 5 6 7
2.24 Avances sexuelles physiques 1 2 3 4 5 6 7
2.25 Chuter intentionnellement 1 2 3 4 5 6 7
2.26 Lancer des choses 1 2 3 4 5 6 7
2.27 Mordre 1 2 3 4 5 6 7
2.28 Manger des substances inappropriées 1 2 3 4 5 6 7
2.29 Se faire mal à soi-même 1 2 3 4 5 6 7
3. ECP
En général, lorsque vous êtes en train de travailler auprès d’une personne présentant des
troubles de comportement, quelles pensées vous viennent le plus souvent en tête? Indiquez
le degré d’accord avec chacun des items à l’aide de l’échelle suivante :
1 : tout à fait en désaccord
2 : plutôt en désaccord
3 : en désaccord
4 : d’accord
5 : plutôt d’accord
6 : tout à fait d’accord
3.1 J’ai tendance à me concentrer sur les aspects
positifs des situations dans lesquelles je me trouve1 2 3 4 5 6
76
3.2 Je crains toujours de dire ou faire les choses de travers 1 2 3 4 5 6
3.3 Je crois que la plupart des situations stressantes
ont potentiellement des aspects positifs 1 2 3 4 5 6
3.4 Je m’inquiète de l’impression que je donne de moi 1 2 3 4 5 6
3.5 J’ai tendance à penser que les autres
vont me faire des reproches 1 2 3 4 5 6
3.6 Globalement, je m’attends plutôt à réussir
qu’à échouer 1 2 3 4 5 6
3.7 J’ai tendance à rechercher des récompenses
et les retombées de la réussite 1 2 3 4 5 6
3.8 Quelquefois, je pense que je m’inquiète trop
de ce que les autres pensent de moi 1 2 3 4 5 6
3.9 J’ai l’impression que les problèmes s’accumulent
de telle façon que je ne peux plus les surmonter 1 2 3 4 5 6
3.10 Je manque de confiance en moi 1 2 3 4 5 6
3.11 Les défis m’encouragent à augmenter mes efforts1 2 3 4 5 6
3.12 En général, je m’attends à ce que les choses que
j’entreprends réussissent plutôt qu’échouent 1 2 3 4 5 6
3.13 Je m’inquiète de ce que les autres peuvent
penser de moi si je sais que ça ne change rien 1 2 3 4 5 6
3.14 Cela m’ennuie de penser que les autres
puissent ne pas m’approuver 1 2 3 4 5 6
3.15 Je cherche toujours l’occasion de tester les
limites de mes compétences et de mes capacités1 2 3 4 5 6
3.16 Ce que les autres peuvent penser de moi
me préoccupe 1 2 3 4 5 6
3.17 Je n’ai rien à perdre 1 2 3 4 5 6
3.18 Cela n’affecte pas ma vie 1 2 3 4 5 6
3.19 Généralement, je n’y pense pas 1 2 3 4 5 6
77
4. ECS
Toujours dans le même ordre d’idées, lorsque vous êtes en train de travailler auprès d’une
personne présentant des troubles de comportement, quelles pensées vous viennent
généralement en tête? Indiquez le degré d’accord avec chacun des items à l’aide de
l’échelle suivante :
1 : tout à fait en désaccord
2 : plutôt en désaccord
3 : ni d’accord ni pas d’accord
4 : plutôt d’accord
5 : tout à fait d’accord
4.1 Je suis capable de changer la situation 1 2 3 4 5
4.2 Je dois accepter la situation 1 2 3 4 5
4.3 J’ai besoin davantage de connaissances 1 2 3 4 5
avant de pouvoir agir
4.4 Je me retiens de faire quelque 1 2 3 4 5
chose que je voudrais faire
4.5 Je ne fais rien 1 2 3 4 5
5. QEP
Il est reconnu que nos croyances par rapport à nos capacités à accomplir avec succès nos
tâches comptent parmi les aspects qui influencent nos comportements. Nous cherchons ici à
savoir avec quel degré de confiance vous croyez pouvoir gérer certains troubles de
comportement au travail. Encerclez le nombre qui correspond le mieux à votre réalité.
5.1 Quel degré de confiance avez-vous en votre capacité à gérer les comportements
d’AGITATION PHYSIQUE NON AGRESSIVE (fugue, agitation, amasse des objets,
fait des avances sexuelles physiques, etc.) d’un bénéficiaire Alzheimer?
(0 = pas du tout confiant; 100 = très confiant)
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
5.2 Quel degré de confiance avez-vous en votre capacité à gérer les comportements
d’AGITATION VERBALE NON AGRESSIVE (répète les mêmes mots et phrases,
se plaint, émet des bruits bizarres, etc.) d’un bénéficiaire Alzheimer?
(0 = pas du tout confiant; 100 = très confiant)
78
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
5.3 Quel degré de confiance avez-vous en votre capacité à gérer les comportements
d’AGITATION ET AGRESSIVÉ PHYSIQUE (donne des coups, mord, crache, lance
des objets, etc.) d’un bénéficiaire Alzheimer?
(0 = pas du tout confiant; 100 = très confiant)
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
5.4 Quel degré de confiance avez-vous en votre capacité à gérer les comportements
d’AGITATION ET AGRESSIVE VERBALE (jure, est opposant, pousse des
hurlements, etc.) d’un bénéficiaire Alzheimer?
(0 = pas du tout confiant; 100 = très confiant)
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
6. BC
Lorsque vous travaillez avec des personnes présentant des troubles de comportement,
comment réagissez-vous de manière générale? Indiquer le degré avec lequel vous faites ce
qui est décrit par les items :
1 : pas du tout
2 : de temps en temps
3 : souvent
4 : toujours
6.1 Je me tourne vers d’autres activités pour me changer les idées 1 2 3 4
6.2 Je détermine une ligne d’action et je la suis 1 2 3 4
6.3 Je me dis que ce n’est pas réel 1 2 3 4
6.4 Je consomme de l’alcool ou d’autres substances
pour me sentir mieux 1 2 3 4
6.5 Je recherche un soutien émotionnel de la part des autres 1 2 3 4
6.6 Je renonce à essayer de résoudre la situation 1 2 3 4
6.7 J’essaye de trouver du réconfort dans ma religion
ou dans des croyances spirituelles 1 2 3 4
79
6.8 J’accepte la réalité dans ma nouvelle situation 1 2 3 4
6.9 J’évacue mes sentiments déplaisants en en parlant 1 2 3 4
6.10 Je recherche de l’aide et le conseil d’autres personnes 1 2 3 4
6.11 J’essaie de voir la situation sous un jour plus positif 1 2 3 4
6.12 Je me critique 1 2 3 4
6.13 J’essaie d’élaborer une stratégie à propos
de ce qu’il y aurait à faire 1 2 3 4
6.14 Je recherche le soutien et la compréhension de quelqu’un 1 2 3 4
6.15 J’abandonne l’espoir de faire face 1 2 3 4
6.16 Je prends la situation avec humour 1 2 3 4
6.17 Je fais quelque chose pour moins y penser (ex. aller au cinéma,
regarder la tv, lire, rêver tout éveiller, dormir ou magasiner) 1 2 3 4
6.18 J’exprime mes sentiments négatifs 1 2 3 4
6.19 J’essaie d’avoir des conseils ou de l’aide d’autres personnes
à propos de ce qu’il faut faire 1 2 3 4
6.20 Je concentre mes efforts pour résoudre la situation 1 2 3 4
6.21 Je refuse de croire que ça m’arrive 1 2 3 4
6.22 Je consomme de l’alcool ou d’autres substances pour
m’aider à traverser la situation 1 2 3 4
6.23 J’apprends à vivre dans ma nouvelle situation 1 2 3 4
6.24 Je planifie les étapes à suivre 1 2 3 4
6.25 Je me reproche les choses qui m’arrivent 1 2 3 4
6.26 Je recherche les aspects positifs de ce qui m’arrive 1 2 3 4
6.27 Je prie ou médite 1 2 3 4
6.28 Je m’amuse de la situation 1 2 3 4
80
7. IDPI
Encerclez la réponse qui correspond le mieux à votre réalité en rapport avec votre emploi
concernant à quelle fréquence au cours de LA DERNIÈRE SEMAINE…
1 : jamais
2 : de temps en temps
3 : assez souvent
4 : très souvent
7.1 Vous êtes-vous senti désespéré en pensant à votre avenir? 1 2 3 4
7.2 Vous êtes-vous senti seul? 1 2 3 4
7.3 Avez-vous eu des trous de mémoire? 1 2 3 4
7.4 Vous êtes-vous senti découragé ou avez-vous 1 2 3 4
eu les «bleus»?
7.5 Vous êtes-vous senti tendu ou sous pression? 1 2 3 4
7.6 Vous êtes-vous laissé emporté contre 1 2 3 4
quelqu’un ou quelque chose?
7.7 Vous êtes-vous senti ennuyé ou peu 1 2 3 4
intéressé par les choses?
7.8 Avez-vous ressenti des peurs ou des craintes? 1 2 3 4
7.9 Avez-vous eu des difficultés à vous souvenir des choses? 1 2 3 4
7.10 Avez-vous pleuré facilement ou vous êtes-vous senti
sur le point de pleurer? 1 2 3 4
7.11 Vous êtes-vous senti agité ou nerveux intérieurement? 1 2 3 4
7.12 Vous êtes-vous senti négatif envers les autres? 1 2 3 4
7.13 Vous êtes-vous senti facilement contrarié ou irrité? 1 2 3 4
7.14 Vous êtes-vous fâché pour des choses sans importance? 1 2 3 4
81
8. Fiche d’informations personnelles (partie 2)
Enfin, veuillez répondre aux questions suivantes concernant certaines de vos
caractéristiques personnelles et de votre emploi. Pour les choix de réponse, cochez celui qui
correspond à votre réalité.
8.1 Avez-vous une formation de préposés aux bénéficiaires reconnue par le ministère?
Oui
Non
8.2 Veuillez cocher les formations complémentaires que vous avez reçues sur les thèmes
suivants :
Soins généraux auprès des personnes âgées
Soins et interventions auprès des personnes atteintes de démence
Gestion des troubles de comportement présentés par les personnes démentes
Autre (précisez) _________________________
8.3 Quel est votre statut d’emploi?
Temps complet
Temps partiel
Temps partiel occasionnel
8.4 Quel est le nombre d’heures que garantit votre poste par deux semaines sur la présente
unité (ex. 4/14 = 28 heures)?
_________________________ heures
8.5 Combien d’heures de travail par deux semaines travaillez-vous en moyenne (toutes
unités confondues)?
_________________________ heures
8.6 Depuis combien de temps travaillez-vous sur l’unité où vous avez votre poste?
_________________________ ans et _________________________ mois
8.7 Depuis combien de temps êtes-vous préposés aux bénéficiaires?
_________________________ ans et _________________________ mois