5
42 LE VIF/L’EXPRESS 5/9/2008 S O C I É T É / D O S S I E R Faut-il abolir la mixité à l’école ? Depuis 1984, l’école est mixte en Communauté française. Aucun chan- gement n’est envisagé. A l’étranger, en revanche, la mixité ne fait plus l’unanimité. Parce que les résultats des filles et des garçons seraient meilleurs en cas de séparation. L’argument est contesté. BELGA

Faut-il abolir la mixité à l’école€¦ · «On a voulu accoler mixité et égalité. Mais ça ne marche pas» « Le problème, affirme le Français Mi-chel Fize, sociologue

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Faut-il abolir la mixité à l’école€¦ · «On a voulu accoler mixité et égalité. Mais ça ne marche pas» « Le problème, affirme le Français Mi-chel Fize, sociologue

42 ● LE VIF/L’EXPRESS 5/9/2008

S O C I É T É / D O S S I E R

Faut-il abolir la mixitéà l’école ?

Depuis 1984, l’école est mixte en Communauté française. Aucun chan-

gement n’est envisagé. A l’étranger, en revanche, la mixité ne fait plus

l’unanimité. Parce que les résultats des filles et des garçons seraient

meilleurs en cas de séparation. L’argument est contesté.

BEL

GA

Page 2: Faut-il abolir la mixité à l’école€¦ · «On a voulu accoler mixité et égalité. Mais ça ne marche pas» « Le problème, affirme le Français Mi-chel Fize, sociologue

Les garçons sont forts enmaths ; les filles, en fran-çais. Les enquêtes interna-tionales semblent con fir- mer ce phénomène. Laplus récente étude (Pisa

2006) démontre que les garçons da-ment le pion aux filles en maths : ilsdépassent celles-ci, en moyenne, de11 points (de 7 points, dans notrepays). En lecture, par contre, la ba-lance penche très fort en faveur desfilles : elles devancent les garçons de38 points (en Belgique, l’écart est de40 points). Dans les matières scienti-fiques, enfin, où les garçons ontlongtemps ravi la vedette aux filles,les écarts entre les sexes fondentcomme neige au soleil.

Chiffres à l’appui, certains n’hési-tent pas à remettre en cause la mixitéscolaire. Séparer les filles et les gar-çons : l’idée échauffe régulièrementles esprits, sans que rien de concrets’ensuive. Dans nos contrées, dumoins. Ces dernières années, lesEtats-Unis ont été saisis d’un véri-table engouement pour les écolesnon mixtes. En 2002, seules 11 écolespubliques ne mélangeaient pas lesdeux sexes. Aujourd’hui, leur nombres’élève à 440, selon la Nasspe, une as-

sociation qui milite en faveur de lanon-mixité (lire l’encadré p. 46).

En Belgique, aucun groupement neconteste la mixité à l’école. « Et c’esttant mieux, lance Dominique Lafon-taine, professeur en sciences de l’édu-cation à l’université de Liège (ULg).L’école subit déjà suffisamment de cli-vages comme ça pour qu’il faille en ra-jouter. Ces mouvements sont le fait demilieux ultraconservateurs, qui pen-sent qu’il vaut mieux séparer les fillesdes garçons pour éviter qu’elles nesoient distraites de leurs études. »

« Il n’y a pas que les résultatsqui comptent »

Pour étayer leurs revendications,ces associations font état d’étudesqui prouveraient que les filles réus-sissent mieux – et mieux que les gar-çons – si elles demeurent entre elles.Le hic, c’est que ces études sont peunombreuses et qu’elles ont été réali-sées à une époque où le mélangedes sexes était loin d’être la règle.Par ailleurs, les conclusions des en-quêtes plus récentes sont altéréesparce que celles-ci concernent desétablissements privés où la mixitésociale, cette fois, n’est pas assurée.

« Les filles obtiennent déjà de

LE VIF/L’EXPRESS 5/9/2008 ● 43

40 60

Brésil

Garçons Filles

-20 0 20

TurquieItalie

GrèceJapon

SuisseLuxembourg

DanemarkAllemagne

CanadaEspagneBelgique

USAFrance

PologneHong kong

MexiqueNorvègePays-Bas

SuèdeAngleterreThaïlande

Islande

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

87-8888-89

89-9090-91

91-9292-93

93-9494-95

95-9696-97

97-9898-99

99-0000-01

01-0202-03

03-0404-05

05-06

0

10

20

30

40

50

Au moins à l'heure

En retard (1 an)En retard (+ d'1 an)HommesTotal

HommesTotal

FemmesTotal

MathsLecture

Ecartsentre lessexes en

« La séparation peuts’imposer lorsque les filles

sont confrontées à des faits de violence. »

●●●

SOU

RCE

: CO

MM

UN

AUTÉ

FR

ANÇA

ISE,

AN

NÉE

200

4-20

05

SOU

RCE

: EU

RO

PEAN

UN

IVER

SITY

INST

ITU

TE (F

LOR

ENCE

).

Universités: les filles plus nombreusesChaque année, la population universitaire se féminise davantage. Pour l’année académique2005-2006, les jeunes femmes formaient 53,2 % du total des étudiants.

Les écarts scolaires entre filles et gar çonsdépendent du degré d’émanci pation desfemmes dans la société. Plus leur degré

d’émancipation est élevé, plus les écartsse réduisent dans les matières où

les garçons réalisent habituellement de meilleurs scores, comme en maths.

Les garçons redoublent davantageLe fossé entre les sexes se creusesurtout si on considère le retardscolaire. En 2005, au terme deleurs études secondaires, 55,9 %des filles n’avaient jamais dou -blé. Contre 43,8 % des garçons.

Le genre, les maths et la lecture

SOURCE : CONSEIL DES RECTEURS DES UNIVERSITÉS FRANCOPHONES DE BELGIQUE

Page 3: Faut-il abolir la mixité à l’école€¦ · «On a voulu accoler mixité et égalité. Mais ça ne marche pas» « Le problème, affirme le Français Mi-chel Fize, sociologue

OB37259

LE VIF 26e ANNÉE N°28 L’EXPRESS N°2975 HEBDOMADAIRE 3,70 € DU 11 AU 17 JUILLET 2008 - P509558

ww

w.l

ev

if.b

e

HISTOIRE DE BELGIQUE

L’école flamandeproduit-elle des

flamingants?Ces manuels

qui attisent les tensions communautaires

Les riot grrrls, rebelles du rock

Carla Les secrets de son disque

IngridBetancourtLes questions qui restent

Q

ededto

seb

www.weekend.be 2E CAHIER DU VIF/L’EXPRESS N°28 DU 11 AU 17 JUILLET 2008 WEEKEND LE VIF/L’EXPRESS, EN VENTE CHAQUE SEMAINE AVEC LE VIF/L’EXPRESS ET FOCUS VIF2E CAHIER DU VIF/L’EXPRESS N°28 DU 11 AU 17 JUILLET 2008 WEEKEND LE VIF/L’EXPRESS, EN VENTE CHAQUE SEMAINE AVEC LE VIF/L’EXPRESS ET FOCUS VIF

VOYAGE

Les nouveauxfastes de Moscou

ATTITUDE

Fashion sur les greens

Les riot grrrls, rebelles du rock

MODE

Nos coups de cœur de l’été

WELLNESS

Les oasis près de chez vous

FSS ET FOCUS VIFSS ESS ET FFOCCUS VVIFT FOCUS VIF

xcou

C I N É M A I M U S I Q U E I T É L É V I S I O N I D V D I W E B I B D I J E U X V I D É O I L I V R E S I E X P O S

W W W . F O C U S V I F . B E

VIF

N°24 DU 13 JUIN 2008,EN VENTE CHAQUE SEMAINE AVEC LE VIF/L’EXPRESS ETWEEKEND LE VIF/L’EXPRESS

Donnez une longueur d’avance à vos étudiants!

www.levif.be

Le Vif à l’école est une initiative du Vif/L’Express en collaboration avec 4uCampus et Média Club Educatif.

Le Vif à l’école, qu’est-ce que c’est?Chaque vendredi, Le Vif/L’Express vous offre une information large et

diversifi ée sur l’actualité belge et internationale, tant au niveau politique

et économique que social et culturel.

Le projet Le Vif à l’école vous permet, à vous, professeurs, ainsi qu’à vos

élèves, d’approfondir vos connaissances de l’actualité et vous offre des

avantages exclusifs:

• Le Vif/L’Express, Weekend Le Vif/L’Express, Focus Vif et Références

à un tarif exclusif!

• Des produits didactiques et éducatifs liés au magazine Le Vif/L’Express.

Devenez le relais entre l’actualité et vos élèves…Depuis plusieurs années, plus de 500 personnes de contact,

réparties dans des centaines d’écoles, se chargent d’informer

et de faire profi ter leurs élèves et leurs collègues ensei-

gnants de cette offre unique.

Deviendrez-vous LA personne de contact de votre école?Appelez-nous gratuitement au 0800 14 297 ou envoyez-nous un e-mail à [email protected] pour de plus amples informations.

OB37258_VAL_1_2_MAG.indd 1 07-08-2008 13:54:01

certified PDF

Communauté française de Belgique

L’Enseignement à distanceproche de vous

02 690 82 82 • [email protected] • www.elearning.cfwb.be

Langues

Informatique

Soutien scolaire

Selor

Jurys

POUR COMMANDER: Media Club, Z.1. Researchpark 120, 1731 Zellik, Tél: 070 23 35 89, Fax: 070 23 34 89, e-mail: [email protected]

Réf. 6276 - € 17,90Conditions de vente: voir générique du magazinePaiement après réception par virement au compte ou avec carte de crédit + € 2,50 de frais d’envoi.

L’abusde pouvoir

Rudy Aernoudt

La politique est-elle mue par l’intérêt général? Les élus ont-ils encoreun quelconque crédit? Dans cet ouvrage, l’auteur propose de nom-breuses pistes pour une approche différente. Il formule aussi une sériede propositions concrètes en postulant que les maux de la démo-cratie ne peuvent être guéris qu’en remettant celle-ci à l’honneur. Unlivre révélateur. 12,5x20 cm – 232 pages

Rudy Aernoudt

Péripéties d'un

«cabinettard»

L'abus de pouvoir

Page 4: Faut-il abolir la mixité à l’école€¦ · «On a voulu accoler mixité et égalité. Mais ça ne marche pas» « Le problème, affirme le Français Mi-chel Fize, sociologue

meilleurs résultats que les garçons.Pourquoi cela s’améliorerait-il encore,si elles sont séparées ? » s’interroge Do-minique Lafontaine. En Communautéfrançaise, où la mixité est généraliséedepuis 1984, plusieurs indica-teurs révèlent en effet que les filles sedébrouillent mieux que les garçons. Siles scores aux dernières évaluationsexternes, pilotées en 2007 en 2e et 5e

primaires, montrent un léger avan tagepour les garçons, la tendance s’inverseen 2e secondaire. Parmi les élèves ob-tenant leur certificat d’étude de base(CEB) en 6e primaire, le nombre defilles est aussi plus élevé : en 2005,93,9% d’entre elles étaient détentricesde leur CEB, contre 92,6% de garçons.

Mais le fossé se creuse surtout si onconsidère le retard scolaire. En 2005,au terme de leurs études secondaires,55,9 % des adolescentes n’avaient ja-mais doublé au cours de leur scolarité.Contre 43,8% des garçons. Pis : 27,1%d’entre eux avaient doublé plus d’unefois, pour 17,7 % chez les filles. Enfin,chaque année, la population universi-taire se féminise davantage. En 2006,celle-ci formait 53,2 % du total des

étudiants. « Cela me fait dire que lathèse basée sur la différence des résul-tats scolaires cache, en fait, d’autresarguments, plutôt réactionnaires et élitistes, voire radicalement fémi-nistes, indique Dominique Lafontai-ne. Par ailleurs, il ne faut pas oublierqu’à l’école il n’y a pas que les résultatsscolaires qui comptent. Il y a aussil’apprentissage de la vie en société. »

«On a voulu accoler mixité etégalité. Mais ça ne marche pas»« Le problème, affirme le Français Mi-chel Fize, sociologue et chercheur auCNRS, c’est qu’on a voulu accolermixité et égalité. Cela a-t-il du sens ?Ma réponse est non. » Auteur dePièges de la mixité scolaire (Presses dela Renaissance, 2003), il a été cloué aupilori lors de la parution de son ou-vrage. Il se veut en tout cas ni réac-tionnaire ni élitiste. « J’ai étudiéobjectivement la mixité dans l’ensei-gnement, précise-t-il. Pour moi, lamixité a été imposée en 1975 (NDLR :en France), davantage pour des rai-sons pratiques – le manque de placesdans les écoles – que pour des motifs

LE VIF/L’EXPRESS 5/9/2008 ● 45

S O C I É T É / D O S S I E R

FRANCE

Coup durpour la mixité

Toute discrimination di-recte ou indirecte fon-dée sur le sexe est

interdite en matière d’accèsaux biens et services et defourniture de biens et ser-vices. Ce principe ne fait pasobstacle (...) à l’organisationd’enseignements par regrou-pement d’élèves en fonctionde leur sexe. » Ce paragraphe,perdu dans l’alinéa 4 de l’article 2 d’une loi obscurecensée combattre les discrimi-nations, vaut son pesant d’or.

Mine de rien, en adoptant cetexte en mai dernier, le parle-ment français risque bien de re-mettre en cause la mixitéscolaire. Le prétexte ? La trans-position d’une directive euro-péenne « mettant en œuvre leprincipe de l’égalité de traite-ment entre les femmes et leshommes dans l’accès à desbiens et services et la fourni -ture de biens et services ». Véri-fication faite, la directive2004/113 exclut explicitementde son champ d’application lecontenu des médias, la publici-té et... l’éducation !

« Ce dispositif est passé com-me une lettre à la poste, déplo-re le sociologue Michel Fize.Lors de la sortie de mon livresur la mixité dans les écoles,j’ai ramassé une volée de boisvert de la part des médias etdes politiciens. Aujourd’hui, le ministre de l’Education nationale prend une décisiongravissime qui porte atteinteà la loi de 1975 sur la mixitédans les écoles. Et personnene dit rien. » Pour le sociologue, « derrièrecette mesure d’apparenceanodine, c’est un retour à un schéma scolaire très tradi -tionnel qui se dessine ». ●

«

●●●

●●●

PRÉPARE À L’EXCELLENCE POUR TOUTES LES PROFESSIONS ÉCONOMIQUES

L’ATOUT STAGE EN ENTREPRISE :

Une formation en alternance :

2 jours de cours par semaine, 3 jours de

travail en entreprise avec rémunération.

3 OPTIONSPROPOSÉES !GESTION

FISCALITÉ BANQUE & FINANCE

www.cbc-bruxel les .be Té l . 02 511 01 49

Page 5: Faut-il abolir la mixité à l’école€¦ · «On a voulu accoler mixité et égalité. Mais ça ne marche pas» « Le problème, affirme le Français Mi-chel Fize, sociologue

pédagogiques. Mais la mixité n’a ja-mais fait l’objet de mesures d’accom-pagnement. Or ce n’est pas parcequ’on met les garçons avec les fillesqu’ils vont d’un seul coup s’aimer.L’objectif doit rester l’égalité deschances entre filles et garçons. Et lamixité est un outil pédagogique poury arriver. Mais cet outil ne fonctionnepas toujours. »

Et Michel Fize de citer les cours degymnastique et d’éducation sexuelle,où les élèves sont séparés. Faut-il allerplus loin ? « Deux arguments serventsouvent à défendre la séparation dessexes. Tout d’abord, le décalage del’âge de la puberté entre les filles et lesgarçons, ce qui implique que la matu-rité – encore que je n’aime pas ce ter-me – survient plus tôt chez lespremières que chez les seconds. En-suite, le fait que la présence des fillesperturberait les garçons, et viceversa. » Aux yeux de Michel Fize, cesdeux considérations ne suffisent pas,à elles seules, à instaurer la non-mixi-té à l’école. « La séparation peut s’im-poser, par contre, lorsque les fillessont confrontées à des faits de violen-ce. Dans ces cas, le principe de pré-caution doit prévaloir. Mais attention :la séparation doit être librement ac-ceptée par les élèves eux-mêmes. »

Dans certains cas marginaux, le so-ciologue serait donc prêt à remettreen cause le sacro-saint principe de lamixité, « sur lequel tout débat est es-camoté depuis des années », seplaint-il. Toutefois, le parlementfrançais a pris le contre-pied de cetteattitude. En mai dernier, celui-ci aadopté une loi qui permet de déro-ger à la mixité dans les écoles pu-bliques (lire l’encadré p. 45).Apparemment, sans y mettre de gar-de-fous. En revanche, la questionn’est pas à l’ordre du jour à la Com-munauté française. Confrontée auxinégalités entre écoles et entreélèves, celle-ci a, il est vrai, d’autreschats à fouetter... ● Gilles Quoistiaux

46 ● LE VIF/L’EXPRESS 5/9/2008

S O C I É T É / D O S S I E R

Au départ, seulesquelques écolesprivées, huppées

et payantes, sépa-raient les filles et lesgarçons. Mais, depuisces dernières années,une vague conserva -trice déferle sur l’ensei-gnement américain,qui ne comptait, en2002, que 11 écoles pu-bliques non mixtes.Aujourd’hui, celles-cisont au nombre de440. Même si ce chiffrene représente que0,5% du total des éta-blissements publics, lebond en avant n’en estpas moins spectaculai-re. Ces écoles ont éga-lement pu profiterd’une réglementationfédérale, adoptée enoctobre 2006, qui auto-rise désormais l’octroide subventions auxétablissements pu-blics non mixtes.

« Si ces écoles ont puvoir le jour, c’est no-tamment grâce ànous », se félicite Leo-nard Sax, président dela Nasspe. L’associa-tion nationale vanteles mérites de l’ensei-gnement différencié,le seul qui prendraitvéritablement encompte les différencesobjectives entre filleset garçons. « Cette différenciation doitcommencer très tôt,explique Leonard Sax.Dès 5 ans, les garçonsont un comportementdifférent de celui desfilles. Ils n’aiment pasécouter leur institu-teur, restés assis surune chaise. Ils se bala-dent dans la classe etdérangent les filles. »

Sur leur site Internetfigurent des résultatsimpressionnants : sou-mis à un test de com-

préhension, les élèvesdes classes non mixtesde la Woodward Ave-nue ElementarySchool, en Floride, ontobtenu des scores lar-gement supérieurs àceux des écoles mixtes.Mélangés aux filles, àpeine 37% des garçonsont réussi le test demanière satisfaisante.Séparés de « l’élémentperturbateur », 86%d’entre eux ont passéle test sans encombre.

La preuve de la supé-riorité des classes sé-parées ? Leonard Saxévite en tout cas d’entirer des conclusionshâtives: « Nous ne vou-lons pas imposer lemodèle des single-sexschools à tous. Maisles parents devraientavoir le choix d’ins -crire leur enfantdans une écolemixte ou pas. » ●

Pourquoi les filles font mieux

Les différences de résultats scolaires entre filles et garçons dépendent du degré d’émancipation des femmes dans la so-ciété. Plus leur degré d’émancipation est élevé, plus les écarts se réduisent dans les matières où les garçons réalisenthabituellement de meilleurs scores, comme en maths. Parallèlement, dans les pays où l’émancipation féminine est la

plus élevée, les écarts augmentent dans une discipline comme la lecture. Ce sont les enseignements tirés d’une étude réalisée par Luigi Guiso, professeur d’économie à l’European University Institute(Florence), parue dans la revue Science. Le chercheur a abouti à ces conclusions en comparant, d’une part, les résultats desélèves de certains pays aux tests Pisa et, d’autre part, une série d’indicateurs permettant d’évaluer l’égalité entre les sexes. ●

ÉTATS-UNIS

«Les parents devraient avoir le choix»

●●●

BEL

GA

« En classe, les garçonsdérangentles filles. »