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P. 04

FAUT – IL BRûLER GERARD SENAC ?

Le Journal Du Jeudi - N°04- Du 17 au 24 Mai 2018

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2 JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

Le Journal Du Jeudi - N°01Du 26 Avril au 03 Mai 2018

PARRAINAGELe peuple a t-il lâché l’opposition ?

ANALYSE

LA GUERRE D’EGO AURA BIEN LIEU !

IDRISSA SECK MALICK GACKOU ABDOUL MBAYE OUSMANE SONKO

POLITIQUE

TRANSPARENCE BUDGÉTAIRE

LE SÉNÉGAL CITÉ EN EXEMPLE

CHEIKH BARA DOLIUN BOUFFON AU CŒUR DE L’HEMICYCLE !

ECONOMIE

PORTRAIT

P.04

P.06

P.08

P. 06

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Le 19 avril n’a pas été le 23 juin

Le Journal Du Jeudi - N°03 - Du 11 au 17 Mai 2018

P.03

P. 09

PP. 4-5

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FAUT – IL BRÜLER GERARD SENAC ?

Le Journal Du Jeudi - N°05 - Du 17 au 24 Mai 2018

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JDJL’hebdo politique du Jeudi - N°00

Macky sera-t-il réélupour ses réalisations?

Quel va être le rôle de sa coM ?

ANALYSE

idrissa, seck victiMe de son «génie»

DEbAt poLitiquE

un «titanic» sans capitaine !

Boun ABdAllAhla bougie Qui fond

pour éclairer Macky

pDS

portrAit

p.07

p.03

p.07

pp. 4 - 5

Le Journal Du Jeudi

A fond dans l’info décalée !

Pour vos InsertIons33 827 33 3177 503 00 10

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3JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

Pêle-Mêle : Les échos de la presse

Directeur de publication

Mansour DiengRédacteur en chef

Marc SenghorConseiller éditorial

Salif SambInfographie

[email protected] à Gawlo.net & cliquez pour télécharger !

P. 06

FAUT – IL BRÜLER GERARD SENAC ?

Le Journal Du Jeudi - N°05 - Du 17 au 24 Mai 2018

Tél : 33 827 33 31 - Commercial : 77 503 00 10 - email :[email protected]

Mounirou ndiaye, spécialiste des partenariats public-privé«Concernant l’autoroute à péage Dakar-AIBD, il y a beaucoup de règles de partenariat public-privé qui ont été enfreintes» le docteur en sciences économiques qui est enseignant-chercheur à l’université de thiès, revient sur la pertinence des partenariats public-privé (ppp) signés par le sénégal. alors que beaucoup d’observateurs s’accordent à dire qu’il y a beaucoup d’anomalies dans ces contrats, le spécialiste des ppp pense que l’état doit revoir certains contrats de concessions signés dans divers domaines. et, Mounirou ndiaye affirme que, dans certains cas, comme celui de l’autoroute à péage dakar-aibd, il y a beaucoup de règles de conclusions de partenariat public-privé qui ont été enfreintes.

CHRISTOPHE BIGOTl’ambassadeur de la France au sénégal n’est décidément pas prêt à lâcher son compatriote, senac, par ailleurs patron d’eiffage sénégal, en charge de l’exploitation de l’autoroute à péage. selon le diplomate, eiffage ne tire aucun profit des tarifs jugés excessivement chers de l’infrastructure routière. «eiffage est un grands groupe qui a pris un risque en investissant et faisant construire cette autoroute, le risque du trafic. le trafic aurait pu ne pas être à la hauteur de ce qui était escompté. d’ailleurs sur le volet camions, il y a beaucoup moins de camions que ce qui était escompté», a dit christophe bigot.n il assure qu’»aujourd’hui, tout ce que je sais c’est que pour l’instant, il n’en a tiré aucun dividende».

Fada prêt a saisir l’appel du pied de Macky Sall ? interdit d’interdire à abdoulaye baldé, leader de l’union des centristes du sénégal et samba bathily, patron de la convention des démocrates du sénégal de s’attacher les services d’un interprète pour être édifiés sur le vrai profil de Modou diagne Fada. la preuve, alors qu’ils viennent de lancer la «coalition pour une alternance démocratique/disso», voilà que l’enfant de darou Moukhty est en train de faire des pas de géant vers le «Macky». Mais pour comprendre à quel jeu joue l’enfant de darou Mousty, il suffit de replonger dans sa trajectoire politique, au cours de laquelle faire et défaire des alliances a été sa principale tasse de thé.

ARRESTATION DU CAPITAINE

MAMADOU DIEYE

Le «déserteur» remis à la prévôté, l’armée «Grande Muette»le capitaine Mamadou dièye est aux arrêts pour avoir quitté l’armée sans autorisation. et il ne faudra pas compter sur la Grande Muette pour parler du sort qui est réservé au capitaine «saint-cyrien», qui est passé par le bataillon de reconnaissance et d’appui (bra). Mais, sur les cas de désertion, des exemples de sanction, allant de la prison ferme à la radiation, ne manquent pas. en outre, le cas du capitaine dièye est d’autant plus curieux qu’après avoir déposé sa démission depuis plus d’un an, il n’a jamais reçu la réponse, qui devrait lui être servie dans les deux mois suivants.

edItoSAvOIR RAISON GARDER

Face à une situation si tendue et qui pourrait hypothéquer le climat social, faut –il jouer aux pyromanes ? Au moment où les cœurs sont à l’horloge du pardon avec le ramadan qui débute ce jeudi 17 mai, n’est-ce pas mal

venu de mettre de l’huile sur le feu. Le temps doit plutôt être celui de l’apaisement. Et de quelque bord où l’on se situe, la paix vaut mieux qu’une situation insurrectionnelle. La mort de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène de l’Université Gaston Berger de Saint – Louis, un père de famille de surcroit, est regrettable comme d’ailleurs toute perte en vie humaine. Nul ne doit faire de ce deuil qui frappe la communauté universitaire et que l’on ressent partout, un fonds de commerce politique. Cela nous parait même indécent. Tout autant nos forces de l’ordre ne doivent pas servir de punchingball. Ils ne méritent pas d’être humiliés. Ils restent les garants de notre sécurité avec leur force et faiblesse. Leur professionnalisme et erreur. Savoir raison garder et trouver des pistes de sortie de crise en de tel moment de doute doit être la vision de tous les acteurs politiques. C’est plus responsable que d’essayer d’en tirer des dividendes. La situation dans nos universités reste complexe. Ce temple du savoir n’a jamais cessé d’être un terreau de contestations. S’asseoir autour d’une table, discuter, échanger, afin que de tels actes ne se reproduisent plus doit être le chemin qui mène à une paix définitive au sein du campus universitaire. Le temps de la parole officielle doit également être géré. Il ne s’agit pas de chercher à expliquer un meurtre ou à disculper des responsables. En ce temps de colère, tout mot mal dit pourrait faire dégénérer la situation. Le temps est au dialogue qui mène à l’apaisement. Ce pays reste notre propriété, les étudiants nos enfants, ceux qui dirigeront demain ce bout de terre.

Madior SALLA

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4 JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

FOCUS

Gérard Sénac, PDG d’Eiffage Sénégal doit se sentir mal à l’aise en ces moments où il est sur la sellette. Il aurait volontiers bien voulu se passer d’un tel matraquage. Lui, le Sénégalais de cœur qui a choisi notre pays pour y mener une vie

discrète. Le voilà bien malgré lui au cœur de la polémique. Et pourtant ! Quel homme !

Gérard Sénac, Directeur général d’Eiffage-Sénégal, est bien plus qu’un sénégalais d’ethnie Toubab pour reprendre l’heureuse expression de Mme Vivianne Vert, épouse de l’ancien chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade. Il a réussi à devenir partie intégrante de la communauté sénégalaise, dont il est un des plus grands mécènes dans le secteur de la santé, de l’éducation et surtout, de la culture. C’est ce statut qui lui a valu d’être porté à la Présidence du Comité d’orientation de la Biennale «Dak’Art 2008». Et c’est avec justesse qu’il considérait le Sénégal, lors de l’ouverture de l’édition 2008 de cette fête de l’Art, comme son pays d’adoption qui est devenu sien, depuis bientôt 29 ans qu’il est au management de cette entreprise vieille de plus d’un demi-siècle. Un pays qu’il chérit et aime plus que la France où il est né. Pour marquer son appartenance au Sénégal, M. Senac a acheté une maison aux Almadies et une autre à… Podor. Oui, vous avez bien lu. A Podor, ancienne escale fluviale au moment de la pénétration française. Et vous ne le savez certainement pas, M. Senac a également la nationalité Sénégalaise. Dire alors d’une telle personne, qu’elle méprise les habitants d’un pays qu’il porte dans le cœur, nous parait un peu simpliste. On lui reprocherait de ne pas respecter « ses compatriotes » ou que son entreprise ferait dans le profit. Dites –nous ? Qui n’en fait pas ? Cependant malgré les tirs groupés contre M. Senac, il convient de retenir que le PDG de l’ancêtre de Fougerole, l’Entreprise pour les travaux du Port de Dakar (Etpd) à l’origine, tient à cœur le bien-être de ses employés.

En effet, Eiffage est connue pour son soutien actif et désintéressé à la culture, la santé , le sport et l’éducation. Tout cela, elle le doit bien sûr à son Président -Directeur général, Gérard Sénac qui, depuis qu’il a débarqué du Gabon pour prendre les rênes de l’entreprise, a changé le visage de la boîte, tout en poursuivant son action avec rigueur et professionnalisme, conseillant les pouvoirs publics pour ce qui est meilleur pour le développement du Sénégal. Comme l’autoroute à péage objet de toutes les controverses et qui cristallise les plus folles passions. Mais eu égard à ses états de service et la forte présence de Sénégalais au sein de l’entreprise, faut –il brûler M. Senac ? D’ailleurs, il doit se sentir bien mal à l’aise depuis ce qui est convenu de présenter comme un lynchage à cause des accidents enregistrés sur un tronçon de l’Autoroute à péage et qui défraient la chronique tout en enflammant les réseaux sociaux. Mais voilà, l’autoroute est une voie expresse de circulation conçue pour améliorer la qualité de la fluidité d’accès pour les véhicules motorises. Bien entendu, le tronçon étant payant, la sécurité doit y être de rigueur avec un bon éclairage. On oublie cependant que notre vieille autoroute n’a été éclairée que tout récemment. Et plutôt que de diaboliser M. Senac , il nous faut regarder froidement la question en dénonçant notre belle supercherie qui consiste à toujours penser que notre malheur proviendrait des autres. Sur l’autoroute, il y a certes des choses à revoir. Le Chef de l’Etat a déjà donné le ton. Et tout se fera dans la rigueur tout en préservant les intérêts du pays. Plutôt donc que de développer un sentiment anti – français ou Gérard Sénac, il sied de faire baisser la tension. Gérard Sénac n’étant pas un ennemi du pays. Dans ce problème avec la récurrence des accidents, il y a lieu de noter que les responsabilités sont partagées. Et pour une société qui ferait dans le profit, Eiffage s’illustre sur le plan social, sportif, sanitaire et autres mieux que bien d’entreprises installées sur notre sol et dont leur apport reste insignifiant.

Madior SALLA

Gérard sénac pdG d’eiFFaGe sénéGalUN SéNéGALAIS DE CœUR

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5JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

FOCUS

CONTRAT DE CONCESSION DE L'AUTOROUTE à PéAGE

LES TERMES DU CONTRAT

RévéLATIONS !!! a la suite de la mort par accident de papis Mballo du Groupe Gélongal, le collectif citoyen des usagers de l'autoroute à péage a été porté sur les fonts baptismaux. parmi les revendications de ce mouvement de la société civile, figure la publication du contrat de concession qui lie l'état du sénégal à eiffage qui a créé la société sénac pour la gestion de l'autoroute à péage. dans un tel contexte, sourcea, qui a fouillé les termes du contrat qui lie l'état du sénégal à la société française, est en mesure d'écrire, sans courir le risque d'être démenti, que concernant ce projet, l'état a apporté son argent, en termes de subventions d'investissements. en outre, il y a les partenaires techniques qui lui ont prêté de l'argent, qu'il devra, par la suite, rembourser. enfin, il y a le partenaire technique qui est, ici, eiffage.

EIFFAGE, GARANTE DE LA SéCURITé SUR L'AUTOROUTE à PéAGE

dans les termes du contrat de concession qui doit durer trente ans, eiffage est censée prendre en charge tous les risques liés à l'exploitation et les coûts d'entretien. dans le cas d'espèce, selon les confidences faites à sourcea, le partenaire technique a fait les études, réalisé les travaux et va exploiter l'autoroute, durant 30 années, tel que stipulé dans le contrat de concession. le concessionnaire prend en charge toutes les charges d'exploitation et les coûts d'entretien. ce qui veut dire qu'il lui revient de payer les salaires (plus de 250 personnes), les frais de logistique, les véhicules d'entretien de la route. le privé prend, aussi, en charge les risques exploitation et construction. c'est-à-dire que c'est eiffage, qui va réparer l'autoroute. d'ailleurs, «si les gens boycottent l'infrastructure, c'est la société française qui va supporter les pertes», prévoient les termes du contrat.

L'éTAT N'A AUCUNE PART DANS L'AUTOROUTE à PéAGE

la décision de construire l'autoroute à péage est consécutive à un besoin exprimé par l'état du sénégal. c'est dans ce cadre que les autorités ont sollicité le concours de partenaires financiers, tels que la banque africaine de développement, l'agence Française de développement, la banque Mondiale, entre autres. ce qu'il faut savoir c'est que, contrairement à ce qui a été annoncé, l'état n'a aucune part dans l'autoroute à péage. sur ce point, les interlocuteurs de votre journal sont formels. ils renseignent que le partage des risques ne se fera qu'à partir de la quinzième année. il en est de même, concernant le partage des fruits. il faut juste préciser que l'état a apporté, concernant la construction de l'autoroute à péage, son argent, en termes de subventions. il y a aussi l'argent qui lui a prêté les partenaires financiers.ces quelques précisions permettront, certainement, aux uns et aux autres de pouvoir situer les responsabilités, concernant l'accident survenu sur l'autoroute et qui s'est soldé par la mort de papis Mballo. d'autant plus qu'eiffag a la responsabilité d'assurer «la sécurité et la viabilité» de l'autoroute à péage. néanmoins, il y a quelques amalgames autour de la part réelle gagnée par l'état du sénégal. celui-ci n'a aucun pourcentage dans l'autoroute. cette infrastructure ne lui appartiendra qu'au moment où le contrat de concession arrivera à son terme. tout de même, il revient à l'état du sénégal de payer la somme qu'il a empruntée à ses partenaires financiers. dans quelle mesure? difficile de répondre à cette question. Mais ce qui est sûr, c'est qu'eiffage, à travers la société sénac, a pris de gros risques dans ce projet. car si celui-ci n'est pas rentable, c'est l'entreprise française, seule qui en fera les frais.

( SourceA)

Le collectif des usagers de l’autoroute à péage demandait la publication du contrat qui lie Eiffage à l’État du Sénégal concernant ladite autoroute. Eh bien, selon SourceA , ce contrat de concession, qui doit durer 30 ans, impose à Eiffage de supporter toutes les charges liées à l’exploitation et aux coûts d’entretien de l’Infrastructure. Aussi, il revient à Sénac, qui est la société de gestion, de supporter tous les risques liés au projet. Ce qui veut dire que s’il y a perte, c’est elle qui va la supporter. Quant à l’État, il devra

attendre quinze années, avant d’espérer à un partage des fruits issus de l’exploitation.

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6 JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

FOCUS

La mort tragique du musicien de GELONGAL, a fait naître une vague d’émotion à travers le pays. Des voies se sont en effet levées pour fustiger le déficit d’éclairage et de sécurité sur l’autoroute à péage. Coupable désigné, EIFFAGE/SENAC,

concessionnaire de l’infrastructure.

il faut dire que nos routes, quel que soit leur nature, font hélas beaucoup de morts, même si l’autoroute a une particularité. apres la vague d’émotion, somme toute justifiée, place aux vraies questions. Quelles est la part de responsabilité de l’etat dans cette affaire ? Quelle est la part de responsabilité de l’entreprise eiffage dans cette affaire ? interpellé sur ces questions, M. souty toure, ancien ministre membre du Hcct, après avoir déploré les morts tragiques et regrettables sur l’autoroute à péage, marque toute sa solidarité aux familles des victimes et prie pour le repos de leurs âmes. il invite cependant les sénégalais « à savoir raison garder.

dans pareille circonstance, il ne faut surtout pas verser dans le jugement activement excessif, il faut attendre les résultats de l’enquête et ensuite en tirer toutes les conclusions justes. apres la vague d’émotion justifiée il nous faut sortir de cette émotion et ne pas tomber dans l’obsession

d’un passé colonial qui va jusqu’à pousser certains de nos compatriotes à une remise en cause des choix de politiques étrangères et de coopérations d’un passé colonial maintenant dépassé. Je considère, et nous devons tous en convenir, que les accidents de la route sont un fléau mondial préoccupant pour les gouvernants et les citoyens.

en France, par exemple, après le permis à point, les caméras de surveillance, l’on songe à présent à la limitation de vitesse à 80 km/h, là ou au sénégal on pense à interdire la circulation de nuit pour certains véhicules. c’est pourquoi je pense qu’au sénégal, sans occulter les insuffisances et lacunes, on pense à veiller à l’entretien adéquat de nos routes pour les maintenir dans un état de performance conforme aux standards internationaux. Mais il nous faut éviter des jugements et des condamnations injustes. J’estime que l’autoroute à péage reste une infrastructure dont l’impact pour notre pays a été jusque-là incontestablement positif.

L’AMéLIORER OUI, LA CONDAMNER NON.

pour être juste, il ne faut pas oublier que son promoteur, Gerard senac, est bel et bien celui qui a réfectionné le pont Faidherbe, élément du patrimoine historique si chère au cœur des sénégalais. c’est celui-là même qui a réalisé le centre de traitement de l’hôpital pédiatrique albert royer pour les opérations du cœur des enfants. c’est aussi lui qui a aidé utilement à faire connaitre le talent et les œuvres de notre artiste peintre ousmane soW… dont nous restons fières.

Je pense que le partenariat etat /public/ privé doit permettre de régler les problèmes de l’éclairage et de divagation des animaux. Je souhaite surtout que l’on ne verse pas dans une obsession frénétique de notre passé coloniale en ces temps de globalisation. il est d’un intérêt évident pour les uns et les autres d’intégrer les réseaux de coopération internationale, bilatérale comme multilatérale, pour se donner des chances de gagner le pari du développement. a mon avis, cela suppose des relations mutuellement avantageuses pour les partenaires. et à cet égard, si les partenaires Français tirent profit de leur présence au sénégal, il est indéniable que le sénégal en tire aussi des gains très largement positif, pour notre sécurité, pour notre économie et pour le rayonnement internationale de note pays.

a mon avis, il faut arrêter les récriminations notées çà et là sur nos relations avec la France qui sont le plus souvent le reflet de bataille d’arrières garde dépassées. l’essentiel doit être d’une part de veiller à chaque fois que de besoin à l’équilibre des contrats que notre pays signe avec ses partenaires dans son processus de développement et d’autre part à saisir les leçons du passé et de l’histoire, de saisir les acquis positifs pour maximiser les chances d’assoir les opportunités d’une coopération mutuellement avantageuse en l’occurrence avec la France et au-delà avec les autres pays et avec les organismes et les organisations multilatérales.

les autorités sénégalaises passées, comme celles en place, en ont eu en ce sens une vision à la foi marquée par des comportements patriotiques et réalistes. par ailleurs, il ne faut pas céder à une obsession du passé pour juger à l’aune de ces accidents nos relations avec la France. en résumé pour le cas de cet accident on peut espérer que les différentes parties, etat, société eFFaGe senrGal, les collectivités territoriales, société civile, population, se mettent ensemble pour apporter au plus vite des solutions idoines dans l’exploitation de l’autoroute à péages. » a dit M.toure que nous avons joint au téléphone et qui se trouve présentement dans son village natale, dans le tambacounda.

autoroute à péaGe : « Savoir raison garder et éviter le piège de l’obsession d’un passé colonial », Par Souty TOURE (HCCT)

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7JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

FOCUS

C’est acquis. L’Etat du Sénégal va entrer dans le capital de Senac SA. Une décision qui entre en droite ligne dans la volonté du chef de l’Etat de revoir le contrat de concession de l’autoroute à péage avec Eiffage.

c’est peut-être une coïncidence, mais elle est troublante. on au-rait pensé que la mesure est née de la volonté exprimée par le chef de l’etat de revoir le contrat de concession entre l’etat et eiffage sur la gestion de l’autoroute à péage. Macky sall profitait de la cérémonie de levée des couleurs du lundi 7 mai pour réa-gir sur la mort de l’artiste papis Mballo sur l’autoroute à péage. pourtant, quand le président sall faisait cette déclaration, les dis-cussions avaient déjà démarré avec eiffage. «c’était depuis trois à quatre mois», confie-t-on. d’ailleurs, les choses s’accélèrent. et la décision est prise. l’etat va entrer dans le capital de la société eiffage de la nouvelle autoroute concédée (senac). d’après des informations de «l’observateur», une délégation de la direction générale de eiffage est à dakar depuis hier pour finaliser l’entrée de l’etat dans le capital. l’on annonce même que la procédure devrait être bouclée d’ici la fin du mois de mai.

Même si le taux n’est pas encore arrêté, les investigations menées par «l’observateur» permettent de révéler que l’etat détiendra en-tre 20 et 30% au plus dans le capital de la senac. pour le moment, la puissance publique n’a pas encore désignée la structure qui la représentera au sein de la senac. Mais, des structures comme la caisse des dépôts et consignations (cdc), le Fonds souverain d’in-vestissements stratégiques (Fonsis) sont annoncées pour gérer les intérêts de l’etat. il faut noter que l’agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (apix) est exclue, car ne pouvant être concessionnaire et actionnaire en même temps. l’on souffle que le dernier mot revient au président de la république.

Gestion de l’autoroute à péaGe

Derniers réglages pour l’entrée de l’Etat dans le capital de Senac

COûTS ET CONTRECOUPS DE

LA BAISSE DU PRIx DU PéAGEles discussions que l’etat va poursuivre avec son parte-naire français eiffage, vont s’étendre à d’autres points, dont le plus attendu est la baisse réclamée du prix du péage. une réclamation facile à satisfaire, car il suffit que l’etat renonce aux redevances qu’il reçoit sur les prix au passage des usagers. il faut noter que l’etat empoche 31% des re-cettes du péage. si un usager paie 1 000 Fcfa au péage de thiaroye, les 310 Fcfa sont pour l’etat, les 250 Fcfa à la senac et les 440 Fcfa servent à payer la dette contractée auprès des banques. seulement, il faut relever que l’ex-ploitant, la senac, est moins lotie, car en plus d’avoir la plus petite part, elle paie le personnel et assure la maintenance de l’ouvrage qui coûte très cher. d’après des confidences faites à «l’observateur», la baisse du prix du péage n’est pas une option recommandée en ce qu’elle présente des inconvénients aussi bien pour les usagers que pour l’in-frastructure. d’une part, la baisse du prix entraînerait un flux exponentiel de véhicule sur l’autoroute à péage. une situation qui peut déboucher sur des embouteillages. ce qui ferait perdre à l’infrastructure ses fonctions de rapid-ité et d’économie du temps. d’autre part, l’augmentation du trafic induit une dégradation plus rapide de l’ouvrage et nécessite des travaux de nettoyage et d’entretien plus importants. un poste du budget déjà trop salé pour senac qui met des sommes faramineuses pour maintenir l’état de la route et assurer la sécurité de ses usagers.

(L’Obs)

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8 JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

ME AUGUSTIN SENGHORdans le cadre du 40e anniversaire de l'inscription de l'île de Gorée au patrimoine Mondial, du 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme et de la Journée de l'europe 2018, Me augustin senghor, Maire de la commune de Gorée, et M. Joaquín González-ducay, ambassadeur de l'union européenne au sénégal, ont procédé à l'inauguration de la nouvelle place de l'europe à Gorée. ce qui constituerait une insulte. Mais plutôt que de présenter ses excuses, M. senghor assume.

LA SDEdakar a été privée d’eau durant quelques jours. bien sûr, c’est pour corriger certaines imperfections. Mais pour des travaux du genre, la sde aurait pu élaborer un plan b. a défaut de la faire, des ménages ont galéré.

ISRAëL près de 50 palestiniens ont été tués lundi dans la bande de Gaza par des soldats israéliens près de la frontière, où des dizaines de milliers de personnes manifestent contre le transfert à Jérusalem de l’ambassade américaine en israël. ces décès, annoncés par le ministre de la santé dans l'enclave, portent à près d'une centaine le nombre de palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le début d'un mouvement de protestation massif le 30 mars.

ACTU POLITIQUE

Cheikh Oumar Sy

la dernière communication de l'ambassadeur de France au sénégal, christophe bigot, sur la révision des tarifs du péage, ne plaît à l'ancien député, cheikh oumar sy. «nous sommes surpris par l'intervention de l'ambassadeur. il n'a pas à intervenir. J'aurais été ambassadeur du sénégal en France en tenant de tels propos, je serais convoqué à l'elysée», s'est indigné l'initiateur du collectif citoyen des usagers de l'autoroute à péage (ccuap).«c'est grave quand il dit que le péage n'est pas rentable. c'est scandaleux. il n'a qu'à sortir les chiffres. si eiffage est déficitaire, comment Gérard sénac peut-il se permettre du mécénat. il n'a qu'à parler avec l'etat su sénégal. et diplomatiquement, on lui demande de se taire», a tonné cheikh oumar sy

LA DéPUTéE AwA NIANGla 2ème questeur à l’assemblée nationale, awa niang, a fustige les taux d’intérêt élevés de certaines institutions financière du pays envers les groupements féminins et envisage d’enfiler sa robe d’avocat pour plaider la cause des femmes à l’hémicycle. la coordonnatrice communale de l’alliance pour la république de dalifort a fait la déclaration, samedi, en marge du lancement des calebasses de l’émergence destinées aux femmes de la commune. voilà une députée qui pense aux misères faites au peuple. Jarama

KIRèNEla sortie du communiqué de la sénégalaise des eaux (sde) qui annonçait une perturbation dans la distribution d’eau pendant cinq jours à dakar et sa banlieue, avait provoqué une grosse frayeur chez les populations de la capitale sénégalaise. pour soulager la population , la société est descendue sur le terrain pour apporter son aide aux populations par une distribution d’eau potable dans certains quartiers dakarois

MOUSTAPHA DIOP pour permettre aux lougatois d’accéder aux soins de santé de qualité, l’édile de la capitale du ndiambour a remis, samedi dernier, un important lot d’équipements à l’hôpital amadou sakhir Mbaye de louga. il s’agit de deux unités d’hémodialyse, une machine de kinésithérapie et autre appareil de rééducation. le tout est estimé à plus de 20 millions de francs cFa. une geste hautement salué par le personnel de ladite structure.

en baisse

eMplois des Jeunes à tHièsPAPA GORGUI NDONG ANNONCE 1,9 MILLIARD DE FCFA

pour reprendre en charge la problématique de l’emploi, le ministre de la jeunesse, de la construction citoyenne et de la promotion du volontariat pape Guorgui ndong qui présidait un forum sur la question à thiès, a annoncé une enveloppe de 1,9 milliard de F cfa pour la région de thiès dans le cadre de la délégation à l’entreprenariat rapide.

eXonérations Fiscales au sénéGalL’IMPACT BUDGéTAIRE ESTIMé à 300 MILLIARDS EN 2015«la fiscalité dans tous ses états». tel est l’intitulé de l’ouvrage du docteur Hamid Fall présenté vendredi dernier, par les éditions «Harmattan sénégal». l’inspecteur des impôts et domaines partage ainsi avec le public et les praticiens de la fiscalité (étudiants et chercheurs) ses réflexions sur la complexité de la matière fiscale. en marge de la cérémonie de lancement, le spécialiste des impôts a reconnu, face aux journalistes, que le sénégal perd beaucoup d’argent en exonérations fiscales.

en hausse

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ACTUALITé

LAMINE Bâ NOMMé SECRéTAIRE GéNéRAL DE REwMI

la décision a été rendue publique par idrissa seck himself. le leader de rewmi qui tenait un point de presse suite au meurtre de l’étudiant Fallou sène a porté à la connaissance des siens que lamine bâ a été désigné sécrétaire général du parti. Ministre sous le règne de Me abdoulaye Wade, lamine bâ avait porté sur les fonts baptismaux le parti pour la liberté et la citoyenneté/and défar Jikoyi politique avant d’annoncer en avril dernier son soutien à la candidature d’idrissa seck. le voilà qui rejoint finalement rewmi où il occupe la responsabilité stratégique de sécretaire général. il sera secondé par le jeune François calixe sagna. au secrétariat national à la jeunesse trône eric bernard ndour. la communication du parti est confiée à babacar Mar.

COMMISSAIRE SADIO ‘’ CLASHE’’ wADE

"Khalifa sall ne se présentera pas à la prochaine présidentielle (2019). ni lui, ni Karim. c'est le président Macky sall qui ne les laissera pas se présenter". la révélation a été faite par boubacar sadio, ancien directeur général adjoint de la police nationale.invité de l'émission "opinion" sur Walf fm, ce dimanche 13 mai 2018, ce dernier est allé plus loin :"avant qu'on arrête Khalifa (sall), je suis venu voir un de ses collaborateurs pour lui dire qu'il sera arrêté. il sera maintenu dans les liens de la détention. et, il sera condamné pour l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle. c'est ce qui va se passer. c'est une analyse de quelqu'un qui s'y connait et qui maîtrise très bien le contexte politique du sénégal et qui dispose d'informations." poursuivant, le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle à la retraite invite Wade à être "plus stratège". "c'est suicidaire de dire qu'on a qu'un plan a (Karim). Quand on est stratège, on a beaucoup de plans".

DES DIzAINE DE BUS DE DAKAR DEM DIKK TOUjOURS SOUS LE HANGAR POUR PANNE

la direction générale gâte ses 60 cadres avec des véhicules de luxe sous la formule du Quart-plan»le contraste est saisissant ! d’une part, des dizaine de bus sont immobilisés dans le hangar de dakar dem dikk, parce qu’en panne, depuis belle lurette. de l’autre, source a a appris que la direction générale de la société de transport public a giflé une soixantaine de ses cadres avec des véhicules de luxe, payable en mode «Quart-plan». et dont les coûts, selon les confidences faites à votre journal, valsent entre 11 et 25 millions F cfa. Joint par téléphone par source a, la direction générale de ddd, par le biais de son service de communication, minimise et parle de projet ficelé, bien avant l’avènement de l’actuel directeur général, Me Moussa diop, qui ne fait que l’exécuter. (source a)

IL FAUT DéMETTRE MARy TEUw NIANE !

En recevant le samedi 06 septembre 2014, suite au meurtre de l’étudiant Bassirou Faye, les 35 délégués des quatre facultés de l�UCAD et des membres du SAES,

le Président Macky Sall avait promis que des mesures idoines allaient être prises pour juguler voire résoudre la crise universitaire.  Après discussion suivie de la remise du mémorandum des étudiants, le chef de l’Etat avait pris cinq fortes mesures pour calmer la colère volcanique des étudiants outrés par le meurtre de leur camarade Bassirou Faye.

  Parmi celles-ci, il y avait le retrait des policiers de l�enceinte de l�UCAD pour un respect des franchises universitaires et surtout le paiement à temps des bourses qui ont été l’objet de la révolte des étudiants qui a été fatale à Bassirou Faye. Et, avant le 05 de chaque mois, ces bourses seraient disponibles au niveau de toutes les structures bancaires ou financières, au lieu d’une seule banque.  

Malheureusement, ce qui est arrivée ce 15 mai 2018 montre que les instructions du Président ont été passées outre et résultat : un étudiant de l’’Université Gaston Berger (UGB) du nom de Fallou Sène mortellement atteint d’une balle. Les étudiants qui voulaient appliquer leur fameux «nguenté toubab», c’est-à-dire se restaurer sans présenter un ticket d’entrée en cas de retard de paiement de bourse, se sont heurtés à l’intransigeance des forces de sécurité qui leur ont interdit les accès sans le sésame. Et c’est sur ces entrefaites que les échauffourées ont débuté entre les étudiants affamés et les forces de l’ordre réquisitionnées par le recteur de l’UGB, Bayedallaye Kane. Et c’est pendant ces affrontements que l’irréparable s’est produit : Mohamed Fallou Sène, étudiant en 2e année à

la section  Français  de l’UFR des Lettres et Sciences Humaines est tombé sur le champ de bataille. Cette mort d’étudiant, qui intervient presque 4 ans après celle de Bassirou Faye, a fait effet boule de neige et a embrasé les universités de Dakar, de Bambey, de Thiès et de Ziguinchor. Des édifices publics brûlés, des maisons d’autorités universitaires saccagées, des bus incendiés, des voitures particulières vandalisées, des étudiants et agents des forces de sécurité blessés, des routes remplies de blocs de pierres, voilà le triste décor qu’offrait ce 15 mai le visage hideux du Sénégal après l’annonce de la mort de l’enfant de Patar. Et jusqu’au lendemain, les affrontements se sont poursuivis un peu partout sur le territoire national nonobstant les appels au calme des autorités.

Un tel drame aurait pu être évité puisque dans les heures qui ont suivi le décès de Fallou, les services de paiement des bourses ont été diligentés et les virements effectués. Médecin après la mort, dirait-on. Mais si on en est arrivé à ce stade, c’est parce qu’il y a eu toute une chaine de responsabilité du ministère de l’Enseignement supérieur passant par les services rectoraux jusqu’au commandement de la gendarmerie qui a envoyé ses éléments pour sécuriser les restaurants universitaires. Aujourd’hui il est manifeste que le ministre de l’Enseignement supérieur Mary Teuw Niane, responsable N°1 de la situation cahoteuse dans le milieu universitaire, a montré ses limites pour gérer un tel département sujet à des crises fréquentes qui requièrent le sens de la diplomatie, l’instinct du dialogue inclusif pour parer ou transcender les difficultés. Aujourd’hui la pomme de discorde dans l’enseignement supérieur, c’est Mary Teuw. Quand on ne s’entend pas avec les acteurs du monde universitaire que sont les enseignants et les étudiants, on doit démissionner, se faire démissionner ou migrer vers une autre station ministérielle à l’abri de soubresauts qui peuvent dégénérer sur une confrontation mortifère.

Aujourd’hui laisser Mary Teuw à la tête de ce département conflictogène, c’est créer les conditions d’une confrontation permanente entre étudiants et forces de l’ordre ou entre enseignants et le ministre de tutelle. En 2014, il avait échappé à la guillotine présidentielle, cette fois-ci les Sénégalais s’attendent que les sanctions punitives tombent sur lui aux fins d’apaiser la tension ambiante qui chauffe nos universités. La culture de la démission aurait poussé Mary Teuw Niane à rendre le tablier depuis 2014 après le meurtre de Bassirou Faye. Mais puisque sous nos cieux, démissionner c’est comme rendre l’âme, le Président de la République qui est dépositaire du suffrage de 65% des Sénégal, il y a six ans, doit prendre ses responsabilités, comme il a eu à le faire avec célérité à l’égard de certains de ses proches, et démettre Mary Teuw de ses fonctions de ministre de l’Enseignement supérieur. Et ce, au nom de la PAIX dans nos universités et dans les coeurs meurtris par cette mort de trop de l’étudiant Fallou Sène.

Mark Senghor

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SOCIETE

Avec l’aide de l’Agence Française de Développement (AFD) sur un coût de 6 milliards 500 millions de francs CFA, la

SDE et la SONES, à travers ces travaux veulent se prévenir des pannes futures en améliorant la capacité qui va passer de 150 à 300m3. Ces travaux ont permis aux deux sociétés de bien anticiper le manque d’eau qu’a connu Dakar ces derniers jours. Pour soulager les populations, les deux entreprises avaient pris des dispositions afin de permettre aux usagers de moins sentir le manque d’eau en mettant en place une centaine de camions citernes et des points d’eau provisoires.

au milieu de l’usine de eaux de Keur Momar sarr, se dressent trois citernes de couleur bleue appelés ballons dans le langage hydraulique sur lesquels sont inscrits les lettre KMs, les initiales de Keur Momar sarr. la couleur bleu qui vire au blanc montre la vétusté de ce matériel qui sera bientôt remplacé par un autre dispositif dans

un nouveau système. au bas de ces ballons, les ouvriers ont fini de creuser tout l’espace qui est occupé par des tas de sable. en face, d’autres ballons de couleur rouge attendent d’être ins-tallés. au nombre de six, ils vont remplacer les trois autres dans un nouveau dispositif dont le but est de prévenir des pannes dans l’avenir. posés sur des pieds, ces ballons auront, à la fin des travaux débutés samedi par la sénégalaise des eaux et la sones une capacité de 300m3 contre 150m3. ces travaux qui n’ont pas man-qué d’avoir des impacts sur la distribution d’eau ont été coordonnés par abdoul niang. pour le technicien de la sones, ce programme s’inscrit dans la sécurisation des points névralgiques du système d’alimentation en eaux potables de dakar. le coordonnateur de ce projet s’appuie sur la crise de 2013 pour expliquer le fonde-ment de ce programme entamé hier. selon lui, il y a été identifié, suite à une étude-diagnostic un certain nombre d’aspects à améliorer pour limiter les occurrences. « ce système appelé an-ti-bélier n’est utilisé que quand il y a des arrêts et des démarrages dans le système de distribu-tion d’eau », a dit M. niang. il ajoute que quand on se retrouve dans de grosses canalisations

pénurie d’eau à daKarUNE BELLE ANTICIPATION DU DUO SDE-SONES

comme celles installées à Keur Momar sarr, l’arrêt brusque peut poser des problèmes. et pour éviter toute panne, il a été mis en place un dispositif qui per-mettra de compenser l’eau qui est à l’arrêt. selon ab-doul niang, la sones a réalisé avant d’entamer les tra-vaux l’ensemble du nouveau dispositif qui remplace le premier. dans ces explications, le coordonnateur du programme souligne qu’il a fallu que le nouveau système soit raccordé à la conduite pour qu’il vienne se substituer à l’ancien. ces six ballons d’une capacité de 50m3 chacune d’après abdoul niang ont participé à augmenter le volume d’eau distribué. ce qui fait désormais que l’efficacité hydraulique est garantie garantie depuis la fin de l’installation du dispositif anti-bélier. «  c’est une opération de sécurisation et d’alimentation qui a été bien planifiée », soutenait le coordonnateur. la mise en place de ce nouveau sys-tème n’a pas manqué d’avoir des conséquences.

Camions citernes et points d’eau provisoires

il souligne comme le technicien abdoul niang que cette opération est faite pour prévenir des pannes ul-térieures, mais aussi de faire en sorte que l’avenir soit beaucoup plus tranquille en matière de disponibilité d’ouvrages et de distribution d’eau. pour son collègue de la sones, ce programme entre dans le cadre des conclusions issues d’un diagnostic technique sur le dispositif d’alimentation en eau de dakar. ainsi, sept programmes ont été mis en place dont l’exécution pour certains a débuté depuis eux ans. le directeur charles Fall cite entre autres Mékhé et nguithie. pour le directeur général de la sénégalaise des eaux (sde), des dispositions avaient été prises par les deux socié-tés afin de réduire les impacts des travaux. il informait il y a une semaine que les mesures palliatives ont été de trois ordres de grandeur. « nous avons fait de sorte que les 60% restants de la production d’eau ont été mobilisés afin de les utiliser en même temps et par rotation », dit-il. il ajoute qu’une centaine de camions citernes ont été mobilisés et acheminés dans les quartiers qui ont été les plus affectés. il s’agissait des localités comme Fadia, Golf sud, Montagne rouge ou encore rufisque. « les camions ont été positionnés au niveau de ces quartiers pour que les populations ne sentent pas l’arrêt », confie abdoul ball. des points d’eau provisoires ont été également mis en place dans les quartiers où l’arrêt ne s’est pas fait sentir pour permettre à d’autres de venir s’approvisionner. « tout cela a fait que les consommateurs ne pas pu ressentir les conséquences dues aux travaux de l’usine de Keur Momar sarr », a lancé le directeur général de la sde. ces travaux ont duré un peu plus de 30 heures avant la mise en service qui ont pris des heures.

Mamadou DIA

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Le Sénégal continue à être sur une bonne trajectoire de performances économiques. A preuve par le satisfecit

décerné à notre pays à l’issue de la sixième revue de l’accord avec le Fonds monétaire international (FMI) au titre de l’Instrument de soutien à la politique économique (ISPE) approuvé en juin 2015. A l’issue de sa mission, l’équipe des experts conduite par Michel Lazarre s’est réjoui de la gestion économique de notre pays. Elle a non seulement confirmé la croissance à 7,2 %, une bonne gestion de notre dette, mais à aussi tenu à féliciter notre grand argentier national, M. Amadou Ba.

le ministre de l’économie, des Finances et du plan du pays peut afficher le sourire. vendredi dernier, il a été moussé par le chef de mission du FMi, M. Michel lazarre dans le cadre de la sixième revue de l’ispe. ce sigle désigne un instrument sans décaissement monétaire visant surtout à apprécier et à encadrer les efforts des pays qui s’y soumettent dans le cadre du cadrage macroéconomique. lequel, pour ce qui concerne le sénégal est fondamental pour sa crédibilité auprès des partenaires, des bailleurs et du marché. l’équipe conduite par Michel lazarre est arrivée à trois niveaux de conclusions satisfaisantes. d’abord au niveau de la croissance économique qui a été confirmée à 7,2 %. cette croissance a été jugée vigoureuse avec une inflation qui demeure faible. le chef de mission Michel lazarre a été très clair et précis sur ce point.

« la croissance économique reste vigoureuse, tandis que l’inflation demeure faible. la croissance est estimée à 7,2 % en 2017, et l’inflation n’a atteint que 1,3 %. du fait de la modification de l’année de référence, le pib a été révisé à la hausse d’environ 30 %. le déficit du compte courant de la balance des paiements a toutefois augmenté, en raison de la hausse des prix mondiaux des produits de base, y compris des prix de l’énergie, et de la hausse de la demande pour les importations » a indiqué Michel lazarre ce vendredi au cours d’une conférence presse à dakar au terme de la mission. tout n’a pas été facile, cependant, admet M. lazarre puisque, à l’en croire, « la mise en œuvre du programme ispe a rencontré des difficultés en 2017 dans le contexte d’une hausse soutenue des prix mondiaux du pétrole alors que les prix intérieurs de l’énergie sont restés stables. si l’objectif fixé pour le déficit budgétaire à fin 2017 a été atteint, une mobilisation insuffisante des recettes a conduit à la réduction des dépenses publiques et aux retards dans les paiements à la compagnie publique d’électricité et au secteur privé. l’objectif relatif au financement net global de l’administration centrale n’a quant à lui pas été respecté. trois des cinq repères structurels

ont été atteints. pour ce qui est des deux autres repères structurels, les autorités ont accompli des avancées significatives. elles ont réduit sensiblement le financement de la poste par le trésor au premier trimestre de 2018 et la banque intégrée de projets est opérationnelle, et tous les nouveaux projets figurant dans la loi de finances 2018, sauf un, étaient issus de la banque intégrée de projets. ces réformes contribuent à améliorer l’administration des recettes, à accroître l’efficience des dépenses d’investissement et à réduire les demandes de ressources du trésor ».

le chef de la mission du FMi s’est aussi réjoui des efforts soutenus des autorités pour faire face à la hausse des prix mondiaux du pétrole. « alors que les prix intérieurs de l’énergie au détail sont restés stables, la hausse soutenue des prix mondiaux du pétrole a un impact négatif sur le budget en 2018. les tensions budgétaires se sont encore accentuées du fait de recettes inférieures aux anticipations et des augmentations de la masse salariale, des charges d’intérêts et des dépenses de sécurité. alors que les autorités ont proposé un ensemble de mesures en 2018 pour augmenter les recettes et réduire la pression sur les dépenses, la cible sur le déficit budgétaire prévue dans le programme sera élargie en 2018 de 2,7 % du pib à 3,5 % du pib pour faire face aux retards de paiements en 2017 et pour créer un espace supplémentaire pour les dépenses de sécurité. cet ensemble comprendra des mesures pour accélérer les réformes de la politique fiscale et de l’administration des recettes (0,8 % du pib); maîtriser les dépenses d’investissement non prioritaires qui sont financées sur ressources intérieures (1,0 % du pib) et contenir les dépenses courantes (0,1 % du pib) ».

UNE GEStION DE LA DEttE SALUÉE

la gestion de la dette qui participe à garantir la capacité de remboursement de notre pays a été saluée par les experts du FMi. « le sénégal continue de gérer sa dette prudemment, notamment en mettant de côté le surfinancement de 1,8 % du pib à l’occasion de l’émission récente d’un eurobond de 2,2 milliards de dollars pour financer le budget 2019 et pour racheter des emprunts extérieurs à coûts élevés. des évolutions récentes ont contribué à une amélioration de certains indicateurs d’endettement par une baisse sensible de la trajectoire du ratio dette/pib en raison de la modification de l’année de référence du pib, ce qui devrait ramener la dette de l’administration centrale à moins de 50 % du pib fin 2017, et un lissage notable du service de la dette après le rachat de 40 % de la dette de l’eurobond 2011 au moyen du produit de l’eurobond 2018 » souligne Michel lazarre. la sixième revue de l’accord ispe par le conseil d’administration du FMi est prévue pour juillet 2018. a travers ce satisfecit délivré par le FMi, c’est donc la gestion de M. amadou ba, ministre de l’économie et des Finances, qui est saluée, lui qui a réussi à faire atteindre à notre économie une croissance record de 7,2 %, le troisième meilleur en afrique !

( source Le témoin)

bonnes perForMances éconoMiQues du sénéGal :Le Fmi confirme la croissance à 7,2 % et félicite Amadou Ba

ECONOMIE

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29 Mai 1968 - 29 Mai 2018. Dans quelques semaines, cela fera cinquante ans que le Sénégal, jeune nation postindépendante, connaissait l’une de ses plus grandes crises politico-sociales. Afin de marquer d’une pierre

indélébile ce vaste mouvement de contestations sociales, différentes manifestations seront organisées en perspective du cinquantenaire des évènements de Mai 68. «L’as» remonte le temps, rembobine le film et retrace les faits saillants de cette manifestation qui a fortement secoué, jusque dans ses fondements, le régime du président Léopold sédar senghor.

L’UNIVERSItÉ DE DAKAR : POINt DE DÉPARt DE L’EXPLOSION

comme beaucoup de pays dans le monde, le sénégal a connu les soubresauts des évènements de Mai 1968 marquée par une série de manifestations étudiantes et de grèves syndicales. sous l’impulsion d’associations estudiantines comme l’union des etudiants de dakar (ued) et l’union des etudiants du sénégal (udes), un vent de rébellion a gagné depuis deux ans le milieu estudiantin. Même si de toutes les publications (ouvrages et revues) consacrées aux évènements de 68, il ressort que la crise a démarré à l’université de dakar à la faveur de la révolte des étudiants contre la décision prise par le gouvernement de senghor d’imposer le fractionnement de certaines bourses et de réduire les mensualités. auteur du livre «Mai 1968 au sénégal : senghor face aux étudiants et mouvement syndical», omar Guèye (professeur au département d’histoire de l’ucad) résume parfaitement la situation lorsqu’il soutient : «le casus belli, une révolte d’étudiants qui mit le feu aux poudres». en effet, la suppression de la première partie du baccalauréat avait entraîné une augmentation du nombre de bacheliers et l’arrivée massive d’étudiants. en raison de cette massification, s’imposaient alors quelques mesures pour faire face à la demande croissante du nombre de bénéficiaires des bourses. ainsi au début de l’année 1967- 1968, décision a été prise de réduire les bourses qui ne seront désormais versées que pendant dix mois au lieu des douze mois. dirigeant du mouvement estudiantin de l’époque, le pr abdoulaye bathily cite parmi les causes de la crise de Mai 68 «le statut de l’université de dakar». celle-ci était sous «la tutelle de la France avec un taux de 32% d’étudiants sénégalais contre 27% de Français, 38%

d’africains et 3% de diverses autres nationalités sur les 3109 inscrits. sur le plan économique, ce sont les Français qui étaient aux commandes. et idem du côté de l’appareil étatique où les ministres étaient contrôlés par l’autorité française», soulignait le célèbre historien lors de la commémoration du 47e anniversaire des évènements en 2015.

LA BAISSE DES BOURSES MIt LE FEU AUX POUDRES

après un appel le 18 mars, l’union des étudiants sénégalais (udes) dirigée par Mbaye diack observe une grève de protestation le 18 mai avant de tenir, le 24 mai, une assemblée générale au cours de laquelle elle décrète le début d’une grève générale et illimitée à partir du 27. c’est le début d’une série de manifestations qui a connu l’escalade le 29 mai avec l’intervention musclée de la police au sein du campus. une situation chaotique avait remplacé l’animation habituelle au sein de l’université. «la sévère répression, qui s’en suivit, suscita l’indignation au sein des autres communautés et provoqua un vaste mouvement de soutien : d’abord les élèves des lycées environnants qui volèrent au secours de leurs aînés ; ensuite les travailleurs indignés par tant de brutalité qui se mobilisèrent au sein de l’union nationale des travailleurs du sénégal (unts) et plus tard, tous les autres sympathisants qui trouvaient par là un moyen d’exprimer leur état d’âme vis-à-vis du pouvoir», raconte l’historien omar Guèye dans son livre. selon les sources officielles, la répression a débouché sur la mort d’une personne au moment où 69 blessés sont dénombrés. la contestation gagne désormais l’ensemble des établissements scolaires, toutes les régions et l’unts (principale organisation syndicale) qui déclenche une grève générale. les bâtiments institutionnels et les résidences abritant les dignitaires du pouvoir sont attaqués par les manifestants.

dans la capitale, la grève est totale au matin du 31 mai. ce même jour, les syndicalistes qui se réunissaient à la bourse du travail sont massivement arrêtés par l’armée qui avait investi la Médina. environ 200 personnes, dont tous les leaders syndicaux sont mis dans le panier à salade vers 10 heures. les seuls qui ont pu sauver leur peau sont ibrahima diallo des chemins de fer et david soumah qui n’étaient pas à la bourse du travail. des émeutes éclatent en centre-ville où les manifestants pillent et saccagent les magasins tenus par des européens, brûlent des pneus, caillassent des voitures. entre arrestations, déportations et fermeture du campus et des établissements scolaires en guise de représailles et conformément aux conseils du Général Jean alfred diallo, le régime du président senghor réquisitionne l’armée et procède à des arrestations massives d’étudiants. «comme l’avait pré- dit le président senghor, il fut décidé le rapatriement, dans leurs pays d’origine, des groupes d’étudiants non sénégalais appréhendés. 1047 étudiants étrangers furent ainsi rapatriés, par avion, au cours des jours suivants. Quant aux étudiants séné- galais au nombre de 353, ils furent internés jusqu’à nouvel ordre au camp archinard de ouakam». les principaux responsables syndicaux arrêtés, eux, furent déportés et internés, loin de la capitale. la plupart ont été acheminés à dodji (département de linguère). les autres syndicalistes étaient assignés à résidence en casamance, à podor, à Matam, à bakel et à Kédougou. la stratégie du régime consistait à déstabiliser le mouvement syndical en s’attaquant à sa direction, ce qui décapita le mouvement en ne laissant que des seconds couteaux à dakar», renseigne l’historien omar Guèye dans son essai. senghor décrète l’état d’urgence et fait intervenir l’armée. aux côtés de la police et de la Gendarmerie, la grande muette joua un rôle décisif dans la crise. car l’ordre de tirer qu’elle a reçu a eu un effet dissuasif chez les manifestants et les populations qui mesuraient ainsi la gravité de la

LU POUR vOUS

MAI 68

Le sénégal, face à sa première révolution

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13JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

LU POUR vOUS

situation. Malgré l’autorisation qui leur avait été donnée de faire usage de leurs armes, selon l’enseignant au département d’histoire de l’ucad, les forces de l’ordre n’ont jamais perdu leur sangfroid. parallèlement à ces actions musclées, les établissements scolaires de la capitale sont fermés à l’image de l’université. esseulé et n’ayant pas bénéficié du soutien des dignitaires de son parti, senghor qui est monté au créneau «pour se défendre et défendre son régime» décide de faire intervenir les militants de l’ups du sine saloum et de la région de diourbel. arrivés le 1er juin, après la journée de feu, ces derniers n’ont pas pu agir.

COMMENt SENGHOR A RÉSOLU LA CRISE

pour désamorcer la bombe et apaiser la colère des manifestants (étudiants, syndicalistes), le président senghor, dont le régime a été rudement secoué par les évènements, prend d’importantes mesures. c’est ainsi qu’il procède le 5 juin à un remaniement gouvernemental. amadou Mokhtar Mbow qui était sur la sellette après la crise à l’université quitte l’education nationale, cède son fauteuil à assane seck et atterrit à la tête du ministère de la culture, de la Jeunesse et des sports. son pré- décesseur à ce poste, amadou racine ndiaye, quitte définitivement le gouvernement. le ministère des Forces armées est supprimé et placé sous le contrôle du président senghor. amadou cissé dia est débarqué du poste de ministre de l’intérieur et remplacé par amadou clédor sall. précédemment ministre des affaires etrangères, alioune badara Mbengue passe son portefeuille à Karim Gaye. par ailleurs, les marabouts et chefs religieux musulmans (le khalife général des mourides serigne Fallou Mbacké, serigne cheikh ahmed tidiane sy, el Hadji Modou awa balla Mbacké, el Hadji ibrahima niass) affichè- rent leur soutien à senghor. ce, contrairement aux pères dominicains qui ont exprimé une position particulièrement critique vis-à-vis du pouvoir. «en effet, les pères dominicains du centre lebret apportèrent un soutien de taille aux étudiants pendant les journées de braise», d’après le livre «Mai 68 au sénégal : senghor face aux étudiants et au mouvement syndical»). la crise désamorcée, le travail repris, le Gouvernement décidé enfin d’ouvrir les pourparlers avec les travailleurs. ainsi du 8 au 12 juin, se déroulent des négociations tripartites entre le Gouvernement, le patronat et les syndicats des travailleurs. le 13 juin, les différentes parties signent des accords qui mettent fin à la grève des travailleurs. concernant l’université, des réformes sont adoptées dans le souci de mettre fin à la crise. et c’est le 14 septembre au terme d’une deuxième séance de négociations tenue à la salle du conseil des ministres que des accords furent trouvés entre les étudiants et le Gouvernement. Mbaye diack, président de l’udes, dirigeait la délégation des étudiants. tandis que la délégation gouvernementale était conduite par emile badiane, ministre de l’enseignement technique. après des mois de crise, survint enfin le dénouement.

QUE SONt DEVENUS LES DIRIGEANtS DE LA CRISE DE 1968 ?

l’union démocratique des etudiants du sénégal (udes) a joué un rôle déterminant dans les évènements de Mai 1968. d’ailleurs, cette organisation est considérée comme l’élément détonateur de la crise. en 1968, l’udes avait à sa tête un comité exécutif (ce) constitué de sept membres et était dirigé par Mbaye diack. sur les sept membres du ce de l’udes, deux sont décédés : amadou Ka et de Massène diouf. les cinq autres, Mbaye diack, Moussa Kane, birahim diagne, birahim ba et ousmane ndiaye sont toujours en vie. professeur de mathématiques et ancien dirigeant de la ld/Mpt qu’il a quittée à la faveur de la première alternance politique du sénégal, le secrétaire général de l’udes à l’époque (Mbaye diack) a été secrétaire général adjoint de la présidence de la république sous le régime de Me abdoulaye Wade. il avait à ses côtés Moussa Kane. vice-président chargé des affaires sociales de l’udes, ce dernier qui fait partie des fondateurs de la ld/Mpt en 1975 a été professeur de philosophie aux lycée charles de Gaulle et limamoulaye avant de devenir grand disciple de cheikh ahmadou bamba. vice-président chargé des relations extérieures, birahim diagne a milité au pai-sénégal et au ps avant de se lancer dans les affaires. le secrétariat général de l’udes était occupé par birahim ba dit bill qui, après avoir servi comme professeur d’histoire, a été nommé directeur de l’enseignement du second degré. trésorier de l’udes, ousmane ndiaye fut inspecteur des impôts avant d’intégrer le corps des inspecteurs généraux d’etat

(Source L’As)

MA PART DE VÉRITÉ - MBAYE DIACK, SG DE L’UDES EN 1968

« MON MAI 68 »«Le 29 mai, les forces de l’ordre ont envahi le campus universitaire, nous ont arrêtés et conduits au camp Archinard de Ouakam où nous avons été gardés pendant un seul jour. Nous étions dans de très bonnes conditions. Nous étions bien traités, nous mangions bien et dormions parfaitement bien. Nous n’avions subi aucune brutalité. Quand nous sommes arrivés au camp, Senghor a donné des instructions pour que les étudiants mangent les premiers avant les soldats. Ce jour-là, les soldats du groupement Commando n’ont pas mangé parce qu’ils nous ont donné leurs repas. Après un jour de détention, nous avons été libé- rés. Les négociations se sont déroulées de façon positive parce que d’un côté comme de l’autre, on cherchait une solution rapide et durable. Senghor voulait une solution. Nous aussi, au niveau de l’Udes, nous voulions une solution. Un homme comme Iba Der Thiam a joué un très grand rôle dans le dénouement de la crise. Il était chargé de recueillir les positions et de les soumettre au président de la République.Le ministre de l’Education Nationale, Assane Seck, était très dur. Quand Senghor a senti que Assane Seck n’arrivait pas à s’entendre avec les étudiants, il lui a demandé d’aller à Ouagadougou pour représenter le gouvernement du Sénégal dans une réunion des ministres de l’Education. A la place de Assane Seck, il a désigné Emile Badiane qui était extrêmement ouvert et qui voulait coûte que coûte trouver une solution. Ainsi, sur une trentaine de points recensés par Iba Der Thiam, il n’y avait qu’une ou deux positions sur lesquelles les uns et les autres n’étaient pas d’accord. Donc, il faut reconnaî- tre que Iba Der Thiam a fait un bon travail à ce niveau. Finalement, c’est sur cette base que nous sommes parvenus à un accord. Je contrôlais parfaitement la direction de l’Udes de telle sorte que je ne permettais pas à des gens de développer des positions relevant plus de sentimentalisme que de l’objectivité. C’est pourquoi dès que j’ai été informé de l’accrochage que Assane Seck a eu avec Birahim Diagne, j’ai réglé l’affaire et la situation s’est calmée. J’arrivais à imposer mes points de vue car je ne subissais aucune influence de quel que mouvement que ce soit, alors que certains étudiants avaient déjà des connivences avec les étudiants français, les gauchistes, les trotskistes, les maoïstes.»

«Je tiens à préciser que le mouvement étudiant sénégalais n’avait pas du tout copié sur ce qui se passait en France. Notre mouvement est parti de problèmes réels des étudiants sénégalais, notamment les conditions sociales et pédagogiques.

UN PEU D’HISTOIRE

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14 JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

Lettre ouverte aux responsables Apr de Fatick

LE TROISIèME œIL LA CHRONIQUE DE SOULEYMANE LY

Que celui ou celle qui n’a pas bénéficié de la position du Président Macky Sall pour en arriver là où il est aujourd’hui, lève la main.Que celui ou celle ne doit pas son statut à un décret du Président Macky Sall se signale à moi.Je suis sûr que personne parmi vous, grands responsables, n’osera lever son doigt.A Fatick combien êtes-vous à être nommés par le Président de la République ?80…90…100 ?

Dites-moi !Qu’avez-vous de plus que ces vieux, ces femmes, ces jeunes…qui entre 2008 et 2012 ont sué leur sang pour que Monsieur Macky Sall soit ce qu’il est aujourd’hui ?L’on constate amèrement que le feu de la discorde couve à Fatick, la ville du Président, et cela depuis très longtemps.Chaque fois qu’il y’a une manifestation politique, chaque responsable y va avec ses propres supports de communication (t-shirts, pancartes, banderoles…) contribuant ainsi à diviser la population jusque dans l’intimité des familles. Il est très facile dans cette ville de rencontrer un frère qui ne parle pas à sa sœur simplement parce qu’elle est dans la tendance autre que celle supportée par le premier.Combien de jeunes ont eu maille à partir avec la justice depuis que l’APR est au pouvoir juste pour des histoires politiques ou d’appartenance à une tendance ?Aujourd’hui à Fatick, tout le monde espère s’en sortir en empruntant la voie tant caillouteuse de la politique et c’est compréhensible.Le grand frère avec qui on avait l’habitude de prendre le thé matin, midi et soir, est devenu un Monsieur respecté et couru par toute la ville juste du fait d’un décret. Il a repris la maison familiale et on compte ses maisons dans la ville…L’autre dame avec qui on prenait le chemin du marché revient les week-ends avec une grosse cylindrée aux vitres teintées.L’on ne fréquente plus les lieux habituels ;

l’on est tellement entouré qu’on a plus le temps de recevoir le boutiquier qui pourtant permettait d’arrondir les fins de mois.Vos ouailles ne vous disent plus la vérité qui vous aurait aidé à prendre les bonnes décisions et surtout à comprendre qu’à Fatick le ver est déjà dans le fruit.Je puis vous assurer que la colère est devenue très grande au sein de la population fatickoise.Chaque responsable a aujourd’hui ses groupes de jeunes filles, de sages…et même de conducteurs de moto jakarta. Quel gâchis.Pour une petite ville comme Fatick chacun veut être responsable ; Chacun peut se lever et s’autoproclamer leader avec deux pelés et trois tondus.La politique est plus sérieuse que cela. C’est de la stratégie, de la planification et surtout de la solidarité, agissante je veux dire.Combien de responsables ont offert des « ndoggu » dans la ville ?N’aurait-il pas été plus efficace si ces actions envers les populations étaient faites dans l’unité ?Je pense que OUI.En tout cas les paniers en seraient plus lourds et les bénéficiaires mille fois plus heureux. A moins qu’on ait d’autres agendas cachés, tous les actes posés doivent viser le même objectif : rendre les fatickois fiers d’avoir en leur sein le Président de tous les sénégalais et par ricochet lui donner un second mandat en 2019.Chers responsables,N’oubliez surtout pas que c’est à Fatick de donner le tempo et montrer le chemin à suivre. Si vous ne vous entendez pas, alors ne l’attendez pas des autres localités car il sera plus facile d’opposer au Président de l’APR qu’avant de demander l’unité ailleurs il faudra d’abord la réussir chez vous.Qu’est-ce qu’un comité électoral à la fin ?C’est juste un instrument devant organiser la victoire tant souhaitée. Élargissez-la autant que vous voulez et mettez tous ces gens qui peuvent se sentir frustrés s’ils n’y figurent pas.

Parlez-vous. Donnez-vous la main.Le Président Macky Sall vous a tellement servi qu’il ne mérite pas ces nuits blanches que vous lui imposez et cette image que vous offrez à la face du monde.Que ceux parmi vous qui ne sont d’aucune tendance (j’en connais) prennent ces problèmes à bras le corps en rétablissant le contact avec tous les responsables.Que l’on ne nous dise pas que Macky Sall a tranché. Des fois c’est même une honte de devoir toujours attendre l’arbitrage du Président pour enfin s’entendre sur l’essentiel.Pour des adultes c’est à la limite humiliant.Quand l’on me dit que l’opposition est inexistante à Fatick, j’en souris. Certes cette opposition peut y être réduite à sa plus simple expression mais il y’a pire dans la ville : un monstre contestataire est en train d’y naitre et commence à prendre forme. Si vous voulez en avoir le cœur net, allez fréquenter certains lieux où se regroupent les jeunes (magasins, tangana, stade…) et écoutez bien leur conversation. Ils sont nombreux à rêver de vous voir perdre vos postes au profit d’autres et revenir les retrouver dans la ville.Quand un jeune arrive à vous souhaiter cela c’est parce que vous avez changé. Vous n’êtes plus cette personne accessible avec qui il sillonnait les villages afin d’engranger des voix au profit de Macky Sall.Pour eux vous les avez oubliés et définitivement.De toutes les villes du Sénégal, c’est à Fatick où l’APR devait avoir le moins de problème. C’est une zone culturelle avec un sens très élevé de la parenté. A Fatick chacun s’identifie au Président Macky Sall mais vous êtes en train de tout compliquer.Ce n’est surtout pas en vous invectivant par presse interposée et vous menaçant les uns les autres que vous arriverez à régler vos différends.Le Sénégal vous regarde.

SOULEYMANE LYSpécialiste en Communication

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15JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

3ème éDITION DU GALA ANNUEL DE LA SENELEC DESTINE AUx œUvRES SOCIALES

la soirée des œuvres sociales de la senelec s’est déroulée le vendredi 5 mai dernier. les recettes de cette soirée, initiée par le dg Mouhamadou Makhtar cissé et son drh M. bachir sall à leur arrivée à la compagnie d’électricité, ont permis de donner de l’électricité à plus de 2000 ménages.

l’occasion a été aussi saisie pour fêter les retraités de 2o17 au nombre de 92 et de primer les agents les plus méritants appelés meilleurs « senelecois ». 3 agents ont été primés cette année contre 5 les deux éditions précédentes. outre le dg, le sg, le drh et le comdir il y avait le président de la crse, le secrétaire permanent à l’énergie spe et une délégation de niGelec conduite par son sg. la soirée à été animée par youssou ndour et le super étoile.

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