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Allez à Gawlo.net & cliquez pour télécharger ! Le Journal Du Jeudi - N°03 - Du 11 au 17 Mai 2018 APR L’EPINE ABC TEMPS DE VOYAGE RACCOURCI , CONFORT AMÉLIORÉ LE TER REVOLUTIONNE LE TRANSPORT URBAIN APRES L’ENSEIGNEMENT, LA SANTE L’AUTRE BOULET AU PIED DE MACKY LES DESSOUS DU POUVOIR L’INDISPENSABLE MARIEME FAYE SALL P.03 P. 09 PP. 4-5 P. 06

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Le Journal Du Jeudi - N°03 - Du 11 au 17 Mai 2018

KHALIFEYÉRIM SOW

SALIMATA DIOP

APR

L’EPINE ABC

TEMPS DE VOYAGE RACCOURCI , CONFORT AMÉLIORÉ

LE TER REVOLUTIONNE LE TRANSPORT URBAINAPRES L’ENSEIGNEMENT, LA SANTE

L’AUTRE BOULET AU PIED DE MACKY

LES DESSOUS DU POUVOIR

L’INDISPENSABLE MARIEME FAYE SALL

P.03

P. 09

PP. 4-5

P. 06

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2 JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

Pêle-Mêle : Les échos de la presse

Directeur de publication

Mansour DiengRédacteur en chef

Marc SenghorConseiller éditorial

Salif SambRéalisation

Isopubli 77 440 16 86

Tél : 33 827 33 31 - Commercial : 77 503 00 10 - email :[email protected]

SPHÈRE MINISTÉRIELLE DE DIAMNIADIO :LES EFFORTS DE LA SENELEC SAPES !

C’est à croire qu’il y a des gens qui refusent le développement ! La SENELEC, malgré ses nombreux efforts pour accompagner le Plan Sénégal Émergeant, subit des dommages qui ne militent

pas en faveur des efforts fournis quotidiennement par son Top management. Si ce ne sont pas des vols de courant ou de matériel, ce sont des incendies qui grèvent lourdement l’exploitation des

ressources de la société nationale.

Figurez-vous qu’à peine inaugurée, la Sphère ministérielle de Diamniadio vient de recevoir ses premiers voleurs. Hier dimanche 6 mai, la brigade de gendarmerie de Diamniadio a procédé à l’arrestation d’un sujet gambien surpris en train de déterrer une cinquantaine de câbles électriques de la SENELEC pour en tirer la cuve destinée à la vente à 5000 F le mètre. Le pillage a

déjà commencé alors que les choses viennent tout juste démarrer. Ce qui sape gravement les efforts fournis par Makhtar Cissé et son équipe pour contribuer à faire de cette structure nationale un modèle de développement.

Gawlo.net

NOUVELLE ALLIANCE POLITIQUE Fada, Baldé, Samba Bathily et Cie lancent la «Coalition pour une alternative démocratique/Disso»

Une nouvelle alliance politique en vue. Selon nos informations, Ldr/Yeesal de Modou Diagne Fada, l’Union centriste du Sénégal (Ucs) d’Abdoulaye

Baldé et le Parti Convention et démocrates du Sénégal (Pcds) de l’ancien de Rewmi Samba Bathily ont lancé dimanche dernier, une coalition politique dénommée «Coalition pour une alternative démocratique/Disso».

DECES TRAGIQUE DU LEADER DU GELONGAL : Papis où la phobie irrésistible du

perfectionnisme créatif !

On le savait mortel comme tout être humain, on le savait aussi préparé au regard du flegme qu’il affichait

toujours aux plaisirs terrestres mais on ne l’imaginait jamais repus de son flair inné d’explorer l’espace de la créativité artistique et musicale.Mais, l’instinct machinal de l’espérance de toujours empoigner le temps par les événements nous prend souvent de court quand, à la fleur de l’âge, on ne place point la mort comme point de rupture aussi subite devant un être vivant, la splendeur de son existence.C’est bien à cette triste réalité que l’oncle de conseiller culturel et parolier que je suis pour ce trio du Gelongal a été subitement confronté aux aurores en ce lugubre samedi 5 Mai 2018.

Papis, en effet, s’en est allé sans crier gare à l’aventure de l’éclipse à la faveur d’un stupide accident survenu sur la route de l’aéroport de Diass.Le prétexte explicatif du scénario tragique tracé par la folle chevauchée d’une vache folle, surgi dont on ne sait où, peine à pouvoir expliquer la stupidité de cette cruelle froideur qui a arraché à notre affection un génie de la création placé sur le label de l’espoir. Au-delà de nos émotions et du caractère évasif des hommages posthumes qui, en de pareilles circonstances, ne reflètent souvent pas le mérite du disparu, l’ainé du trio du Gélongal a simplement mérité la splendeur des honneurs qui lui ont été rendus.

Persévérant, discret, créatif et attaché au sens de la famille, le complice attitré de sa douce maman Hawa n’en demeurait pas moins le trait d’union entre la famille de feu Dialikéba Cissokho et par ricochet à la famille des Diakhanké de Boké (République de Guinée), de toute la Casamance naturelle et principalement de Ziguinchor où il a vu le jour.Evoquer le souvenir de Papis sans parler de la longue marche du groupe à travers la Casamance naturelle pour la bataille du déclic d’une identité musicale et culturelle pour le terroir du Sud, serait une belle manière de tronquer l’œuvre gigantesque abattue par les rejetons de N’Diobo Mballo, ingénieur agricole, sorti de l’école

italienne dont l’installation à kolda a été la source de leur fixation en Casamance.A l’heure où le Mbalakh national ennivrait l’espace musical national et que les groupes de Rap Positive Black Soul, Daara j et autres se comptaient du bout des doigts, les gamins du Gélongal initièrent leur baptême de feu dans la douleur mais la persévérance absolue. Mais comme aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années, Papis, Moise et Bathie, imbus d’un sens de créativité innée, doublés de disposition de vocables polyglottes qui enrichissent le contenu de leur répertoire, se voient bientôt distingués comme les porte-étendards d’une région cosmopolite, d’une sous-région africaine multi linguiste et finir par affronter les vagues de la consécration internationale, avec bonheur.

Avec à la remorque de leur savoir-faire, de leur génie mais

surtout de leur générosité, de nombreux groupes

dont la composante féminine du Safari et les multiples feuilletons devenus aujourd’hui célèbres sous l’œil imaginatif et la baguette managériale

du groupe dirigé par feu Papis, finir

par s’imposer sur la palette préférentielle des

programmes télévisuels.Un coup d’œil sur le parcours de ce

groupe de référence, nous autorise certes, à parler de rupture d’une symphonie inachevée mais le réconfort moral dilué par Moussa Mballo, qui, sous le plâtre du bras endolori confie à l’oncle « nous n’avons pas le droit de laisser tomber tout cela, nous allons continuer. C’est un patrimoine, c’est pour rendre hommage à notre frère».Le temps d’un deuil aux émotions multiples, regroupée autour de Maman Hawa et père Ndiobo, la famille éplorée, élargie aux amis et partenaires de travail se donnent la consigne d’un réarmement moral et d’un approfondissement des thèmes de leurs messages artistiques pour porter plus haut le sens et l’impact des orientations tracées par feu Papis.Que la terre du cimetière musulman de Yoff lui soit légère. Amin !

Mbemba DRAME ,Journaliste- consultant

Oncle et conseiller du groupe GELONGAL.

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3JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

LES DESSOUS DU POUVOIR

L’indispensable Marième Faye Sall !

Au -delà des étiquettes flatteuses qu’on lui colle, Marième Faye, l’épouse du Chef de l’Etat, reste une femme entière, soucieuse de la réussite de son mari auprès de qui elle joue un rôle Ô combien important salvateur

d’assistante sociale. Et comme le dit l’adage, derrière le succès de chaque homme se cache une femme de cœur. Sensible, aimante, solidaire et ouverte. Marième Faye Sall est tout cela et plus…. Sa présence est indispensable à son époux sans outrepasser son rôle d’épouse et de conseillère.

ANALYSE

L’Islam, sa boussole

Marième Faye, elle se fait appeler. Elle est d’une douceur printanière, accueillante et prévenante. Son sourire porte l’éclat de ses origines. Cette vieille ville où l’accueil n’est jamais feint. Cet art de l’accueil s’adosse à des valeurs ancestrales et une réalité culturelle qui se déclinent au quotidien et que personne n’ose transgresser sous peine d’être en dehors du cercle. Voire, y être exclu ! Elle nous vient de cette ville où la Téranga Sénégalaise reste une réalité vivante et vivifiante. Les femmes et hommes sont éduqués dans cette tradition faite de solidarité et de partage. Marième ? Bien entendu, il s’agit de celle qui porte le nom de la Première Dame du pays. La fille de la vieille et chaleureuse ville de Ndar. Un titre de Première Dame, certes honorifique, mais pas usurpé. Elle en fait un bréviaire. Que n’a – t-on pas dit sur elle ? Des opinions fausses qui n’ont jamais ébranlé sa quiétude. En fait, elle porte la position de celles qui se sentent dans leur peau et leur vécu. Elles sont conscientes qu’elles sont dans le droit chemin. Contre vents et marées !!! Séquences d’une vie parmi d’autres. Elle est reçue par la regretté Khalif Général des Mourides Cheikh Sidy Makhtar Mbacké(RTA). Paroles du saint homme attendri par l’allure pudique de l’épouse du chef de l’Etat : «J’avais entendu beaucoup de bien sur vous ; que vous étiez une musulmane pratiquante, une femme très respectueuse de son mari et qui respecte ses parents… Je vous tiens en estime et je voudrais nouer avec vous une franche amitié». Dans d’autres foyers religieux qu’elle a arpentés avec la sincérité dans la foi religieuse, elle a eu le même accueil. C’est parce qu’elle ne joue pas un rôle. Elle est ce qu’elle est. Que dis-je ? Ce que sont les fils et filles de Ndar. Eduqués dans la pure tradition islamique.

Epouse, mère, femme entière

Avant d’être l’épouse du Chef de l’Etat, M. Macky Sall, elle reste une femme. Une mère qui sent la douleur des autres. Et elle partage leur peine , se mêlant aux petites gens. Une femme entière qui sent et vit les tourments de ses frères et sœurs. Le pouvoir aurait pu l’éloigner du peuple. Elle aurait pu se mettre sur un piédestal et regarder ses concitoyens avec dédain. D’un air hautin...Ce serait son droit le plus absolu. Mais

ce serait également trop lui demander. Elle n’a ni les prétentions ni les habitudes de mettre un cordon sécuritaire entre lui et ce peuple qui a élu son mari. Elle a toujours été ainsi... Ouverte, accessible, sensible avec une capacité d’écoute extraordinaire. Eduquée dans la pure tradition de la Téranga , la porte de sa demeure familiale est toujours restée hermétiquement ouverte. Son mari à la tête du pays, les ors du pouvoir ne l’ont nullement changée. Elle est restée la dame qui, dans la rue, va reconnaitre une ancienne voisine, une camarade de classe, une parente. Elle leur fera montre de son exquise courtoisie sans froisser. Elle ne triche pas et ne joue pas également. Elle l’aurait fait que ses gestes l’auraient trahie. Ceux qui arpentent le Palais de la République et sa résidence de Mermoz y sentent la chaleur de la vraie culture sénégalaise. Rien n’a réussi à la détacher de cette belle chaleur culturelle. Rien !

Au- delà de la réussite d’un mandat, le

développement du Sénégal son ambition

On a beau lui prêter des rôles qu’elle n’a pas, mais la rue reste accrochée à cette vision qui fait d’elle une « faiseuse » de carrière. Et pourtant rien de ce qui se dit ou se raconte n’est vrai. On connait la capacité de nuisance de colporteurs de mensonges ou des hommes d’intrigues. Elle reste d’une grande urbanité tout en prêtant oreille à tous ceux qui la sollicitent sans trop dépasser son rôle d’épouse et mère. Avec sa Fondation, elle a pansé des blessures, soigné des maladies, reconstruit des familles. Cette vision, elle la tient de la société sénégalaise où la bonne femme et épouse doit tisser et recoudre pour l’harmonie dans la Cité. Ce sont ces qualités qui font que partout où elle met les pieds, des bras lui sont largement ouverts. On sent la pureté de ses gestes qui ne sont pas feints. On l’a vu rendre visite à des personnalités privées de liberté. Ce fut sans calcul, mais un acte qui traduit son humanisme. Disponible, ouverte, équidistante,

on peut tout lui reprocher sauf d’être loin de ses compatriotes. L’exquise urbanité d’une femme qui se déploie au quotidien partout où elle peut apporter réconfort et soutien. Faudrait-il lui demander de se mettre hors de ce peuple ? Des gens continueront encore de jaser. Mais elle nous conforte dans ses dispositions hautement humaines, soulage et fraternise comme jamais aucune Première Dame ne l’a fait. Son sourire gracieux et gracile illumine les chaumières. Et il a fallu qu’elle se montre sous un autre jour traduisant des émotions humaines et compréhensibles, pour que la toile s’enflamme. Ce qui est loin d’être des critiques mais une façon pour le peuple de lui manifester une inclinaison toute touchante. Elle est douceur, sourire et bonté.

Faut –il donc lui en vouloir de faire en sorte que le mandat de son mari soit une réussite en mesure de lui ouvrir un second ? Rester les bras croisés aurait été mal vu. Son vœu au- delà du succès de son mari, c’est le rayonnement de son pays. Son engagement pour la crise scolaire traduit les inquiétudes d’une mère gagnée par la peur de voir la scolarité de ses fils compromise. Elle s’est investie humainement comme d’autres l’ont fait pour le dénouement de la crise. Loin de s’immiscer sur les dossiers de l’Etat, son ambition, c’est de soulager comme le ferait toute femme. Elle visite une structure sanitaire sans aucun protocole, y rencontre la souffrance. Elle s’investit pour soulager des douleurs. Elle est dans son rôle de s’investir partout où elle peut apporter du bonheur. Comme quand on le voit sans protocole aller présenter ses condoléances à une famille éplorée ou marquer de sa présence une cérémonie religieuse. Elle reste toujours dans son rôle. Celui si apprécié d’une Dame de cœur qui devine et sent les peines des autres. Personne ne doit lui tenir rigueur de vouloir booster son mari. Toute femme aimante et sincère le ferait. Pourquoi pas donc Marième ? Elle reste indispensable à son mari. Surtout sur le chemin qui mène à un second mandat.

Madior SALLA

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4 JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

Le secteur des transports au Sénégal est en pleine ébullition ! Après le Train Express régional (TER), c’est au tour du projet « Bus rapides sur voies réservées » encore appelé « Bus Rapid Transit » (BRT). Le TER dispose de tous les atouts de modernité pour révolutionner la mobilité

urbaine. Aujourd’hui l'innovation technologique et numérique prend plus que jamais les commandes dans la salle des machines, permettant au TER de s'imposer comme l'un des moyens de transport d'avenir du Sénégal.

Le 19 décembre 2016, sur le site d’Alstom Reichshoffen, en compagnie du Secrétaire d’Etat à l’Industrie Christophe Sirugue, quand le président de la République du Sénégal Macky Sall confirmait l’achat au groupe Alstom de 15 trains Coradia polyvalents bi-mode électrique et diesel pour une valeur de 225 millions d’euros, beaucoup de ses opposants parlait d’éléphants blancs. Le Président Sall s’adressait avec optimisme aux travailleurs d’Alstom sur les délais de livraison de ce moyen de transport qui va changer radicalement le quotidien de ses Sénégalais plus particulièrement ceux de la capitale : « Je peux compter sur vous pour nous livrer à bonne date ce train qui va révolutionner le système actuel de transports ».

DEVELOPPEMENT

Le TER révolutionne le transport urbain

TEMPS DE VOYAGE RACCOURCI, CONFORT AMÉLIORÉ

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5JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

Ainsi le groupe de BTP Eiffage, qui est chargé de construire la ligne ferroviaire, débuta ses travaux en décembre et le groupe Alstom disposait de 24 mois pour livrer les rames. Aujourd’hui en 17 mois, les travaux sont presque arrivés à terme puisque les premiers essais sont déjà lancés. En effet, Alstom a procédé aux essais du 1er train Coradia Polyvalent au Sénégal le jeudi 03 mai 2018.

Constitués de quatre voitures chacun, ces trains sont destinés à transporter 400 voyageurs à 160 km/heure entre Dakar et son aéroport international. Les trains Coradia Polyvalent font partie du projet de Train Express Régional (TER), un élément clé du Plan Sénégal Émergent. Ils seront mis en service sur la nouvelle ligne qui reliera le centre de Dakar au nouvel aéroport international Blaise Diagne (AIBD), à Diass. Ils desserviront 14 stations sur une distance de 55 km, qui sera couverte en 45 minutes. Le nombre de passagers quotidiens est estimé à 115 000.

Avec 3,63 millions d’habitants aujourd’hui (et une projection de 5 millions d’habitants à l’horizon 2030), Dakar abrite près de 24% de la population totale du pays, 50% de la population urbaine et 70% du parc automobile immatriculé sur une superficie qui équivaut à seulement 0,3 % du territoire national. Pour la mobilité quotidienne, les déplacements motorisés sont assurés à plus de 80% par les transports publics, soit 1,7 million de déplacements par jour. Malgré la forte congestion du réseau routier, en circulation comme en stationnement, la mobilité motorisée constitue seulement 30% des 7,2 millions de déplacements réalisés quotidiennement à Dakar. D’où l’urgence et la pertinence du TER !

Dakar est devenu une mégalopole. C’est pourquoi, ce nouveau train des temps modernes jouera un rôle essentiel dans le transport public et la mobilité urbaine des populations. Les embouteillages constatés sur la Nationale 1, les voies de contournement et même souvent sur l’autoroute à péage ne seront plus que de lointains souvenirs. Le TER sera appuyé par

le projet « Bus rapides sur voies réservées », encore appelé « Bus Rapid Transit » (BRT). Le BRT est un système de transport de masse capable de transporter jusqu’à 300 000 passagers par jour selon les études réalisées. Comme le TER, le BRT réduira le temps de parcours entre Guédiawaye et le centre-ville qui passera de 90 à 45 minutes dans des conditions de confort, de sécurité et de régularité.

Aujourd’hui, on peut dire affirmer sans ambages que les Tero-sceptiques qui pensaient qu’un TER au Sénégal est de l’ordre des chimères et des illusions perdues ou les prophètes de malheur souhaitant l’échec d’un tel projet peuvent déchanter puisque les premiers essais de ce train moderne sont déjà effectués avec succès. Les populations de la banlieue soulagées seront les premiers à jouir des bienfaits de ce train révolutionnaire. Le temps de voyage sera fortement réduits et le confort fortement amélioré. Ainsi, là où les bus et autres « Ndiaga Ndiaye » faisait 20 minutes sur la Nationale 1 le trajet Pikine-Dakar sur une distance de 11,2 km ou 30 minutes sur 7,9 km sur la route des Niayes, TER fait au maximum 7 minutes. C’est dire que le TER abrègera la souffrance de ces milliers de banlieusards qui souffrent le calvaire des embouteillages pour regagner chaque jour la capitale ou inversement.

La révolution ferroviaire est enclenchée. Le débat sur le coût réel du TER soulevé par les professionnels de la contestation stérile devient obsolète si l’on voit les nombreux avantages et facilités qu’offre le TER pour soulager les populations tracassées par les difficultés de la mobilité urbaine. Avec le TER renforcé par le BRT, les 108 milliards de FCFA que l’économie sénégalaise perd annuellement dans la seule agglomération dakaroise à cause de la pollution de l’air, des encombrements et congestions, des accidents de circulation, seront sensiblement réduits.

Mark Senghor

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GRÈVE RÉCURRENTE DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ

L’autre boulet au pied de l’Etat sénégalais

S’il y a un autre secteur outre celui de l’éducation qui secoue les différents régimes, c’est bien la santé.

Il ne se passe une seule année où les syndicats de la santé ne cessent plusieurs fois le travail pour cause de revendications non satisfaites. Ainsi les mouvements de protestation des syndicats de la santé se sont faits intenses au cours de cette année.

Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), au bout de plusieurs mois de grève, a vu ses revendications être satisfaites le 26 mars dernier. Le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, qui est devenu le premier sapeur-pompier national qui éteint les foyers de tension sociale, a joué un rôle fondamental dans la résolution de la crise qui secouait le secteur de la Santé plus précisément celle qui concernait les médecins du Sames. Sur les sept points soulevés par le docteur Boly et ses collègues, six ont été satisfaits. Ainsi, s’agissant du prêt équipement des nouveaux médecins, le processus a été enclenché pour les médecins recrutés en 2014 et en 2015. Pour le prêt de la Direction de la monnaie et du crédit (Dmc), le travail doit être finalisé pour qu’un traitement privilégié puisse être fait bientôt afin que les médecins qui avaient constitué leurs dossiers puissent entrer dans leurs fonds. Pour ce qui est du régime indemnitaire, le gouvernement a donné des propositions concrètes de sortie de crise avec un échéancier et une date précise. Ainsi à partir du  1er juillet 2018, avec cette indemnité, le salaire du médecin sera revu à la hausse. Pour la question relative à la retraite à 65 ans, c’est un acquis de taille pour le corps des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes. Une étude est en cours pour voir cette retraite à 65 ans être effective au plus tard en décembre 2018. Mais si le Sames a déposé les armes, il n’en est pas des autres acteurs de la

Santé qui considèrent que le gouvernement use de la loi inique «  du deux poids deux mesures » en faisant la sourde oreille à leurs revendications. Ainsi l’Alliance des Syndicats autonomes de la santé et de l’action sociale du Sénégal (Asas) And Gueusseum qui regroupe le Syndicat unitaire des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) et le Syndicat unitaire des travailleurs municipaux (Sud-Tm) a décidé de croiser le fer avec le gouvernement. L’intersyndicale poursuit donc ses actions de protestation sur le terrain afin de dénoncer, une fois de plus, son absence du dialogue avec le gouvernement. Pour se faire entendre, le cadre unitaire syndical And Gueusseum multiplie ses actions de grève tout en clarifiant que sa plateforme revendicative se fonde également sur des doléances légitimes et justes.

Ainsi, le paiement intégral des arriérés de salaires des contractuels du plan Jica et Cobra, le régime indemnitaire sont la pierre angulaire des doléances posées Mballo Dia Thiam et ses collègues. A cela s’ajoute l’allongement de l’âge de la retraite de 60 à 65 ans ainsi que la finalisation des travaux du Conseil supérieur de la fonction publique locale et la régularisation des agents de santé communautaire. And Gueusseum ne comprend pourquoi le gouvernement s’est évertué à régler le problème des médecins alors que ladite intersyndicale est plus représentative que le Sames au niveau national. Ce traitement à géométrie a exacerbé la colère de l’intersyndicale dirigée par Mballo Dia Thiam au point qu’elle a décidé de paralyser régulièrement la totalité des 1400 postes de santé, les 76 centres de santé, les 36 hôpitaux du niveau 1 à 3 ainsi que les structures municipales du fait de l’indifférence des autorités gouvernementales.

Mais au-delà des revendications légitimes des syndicats de la Santé, la grève doit interpeller la conscience des grévistes et des autorités de tutelle. L’éthique et la déontologie médicale permettent-elles de voir des innocents mourir ou endurer une souffrance à cause de la non-satisfaction de revendications ? Combien de Sénégalais souffrants souffrent de cette grève des praticiens de la santé et meurent faute de soins ? Au nom d’un manque de ressources financières, l’Etat doit-il observer le mutisme ou se bander les yeux devant les

revendications ô combien légitimes de ces professionnels de la Santé ? Que nenni ! La baisse drastique de l’offre de santé aboutit à des conséquences dramatiques mortifères. Au regard du serment Infirmier de Florence Nightingale, cette grève qui perdure ne grandit pas les professionnels de la Santé, encore moins l’État qui sait mieux le danger que courent les patients pauvres (qui n’ont pas les moyens de se payer le luxe d’une clinique privée) si les structures de santé publiques sont en grève fréquemment. « Je prête solennellement serment devant Dieu et en présence de cette assemblée, de vivre dignement et d’exercer mon activité fidèlement.

Je m’abstiendrai de tout ce qui est délétère et dangereux, et je ne consommerai ou n’administrerai sciemment aucun médicament dangereux.

Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour maintenir et promouvoir les standards de ma profession et tiendrai secret tous les problèmes personnels qui me sont confiés, ainsi que toutes les problématiques familiales dont je prends connaissance dans le cadre de ma pratique.Avec loyauté, je m’efforcerai d’aider le médecin dans son travail, et me consacrerai au bien-être de ceux qui sont confiés à mes soins. »Ce serment de l’infirmier impose à nos praticiens de la santé de savoir raison garder dans la défense de leurs intérêts. Soigner les humains est un sacerdoce, soigner des patients est sensible et nécessite une grande retenue de la part des professionnels de ce secteur vital qu’est la Santé. Autant, le secteur mérite une attention particulière de la part des autorités gouvernementales voire du président de la République.

Mark Senghor

ACTU POLITIQUE

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7JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

Idy/Karim ou l’alliance de la carpe et du lapin

Sous le régime d’Abdoulaye Wade, les relations entre les deux fils biologique (Karim Wade) et politique

(Idrissa Seck) s’étaient tellement exacerbées qu’on croyait que jamais les deux caïmans politiques ne vont plus se baigner dans un même fleuve. Mais aujourd’hui, les positions de pouvoir et les postures politiques ont changé. Mais un seul invariant demeure : la rivalité politique qui se traduit par l’ambition de chacun à vouloir accéder aux hautes responsabilités du pays. Karim Wade est devenu le leader politique et candidat du PDS à la présidentielle nonobstant ses démêlés judiciaires assortis d’un exil à des milliers de kilomètres du Sénégal. Idrissa Seck est dans une phase de résurrection politique avec ce déficit de leaders charismatiques dans l’opposition qui puissent tenir tête au président de la République Macky Sall.

ACTU POLITIQUE

Au-delà du vernis de sincérité de cette fraternité, il faut voir une stratégie politique que les deux leaders veulent affiner pour combattre l’ennemi commun. «L’ennemi de mon ennemi est mon ami» dit l’adage. Ici, dans cette guerre de pouvoir, l’ennemi commun, c’est Macky Sall. Par conséquent, la logique politique commanderait l’union circonstancielle des deux forces opposantes pour faire face à Macky-l’ennemi-commun.

A mesure que la présidentielle de 2019 s’approche et que la participation de Karim Wade à ladite échéance devient hypothétique, il serait plus opportun voire opportuniste pour la famille Wade de s’entendre avec celui qui valablement se positionne et s’officialise comme le principal challenger du président sortant. Idy sera-t-il le candidat du PDS en cas d’invalidation de celle de Karim ? Cette hypothèse parait peu probable au vu de ce qu’une telle décision politique engendrerait comme remous au sein du PDS. Au cas où Abdoulaye Wade s’échinerait à adouber le fils putatif, il courrait le risque de voir la désagrégation du PDS tant fragilisé par les oppositions intestines entre Karimistes et conservateurs légitimistes.

Idrissa Seck, l’actionnaire majoritaire du PDS a laissé de mauvais souvenirs ineffaçables dans la cassure du PDS. Et même en l’absence de Karim, le parti de Wade stratégiquement devait choisir parmi ses cadres politiques un porte-drapeau pour aller à la conquête des suffrages des électeurs même si c’est sans espoir. Ce qui est plus plausible, c’est une future alliance opportune au cas Idy ou l’éventuel candidat du Pds serait au second tour en face au président sortant. Ni une plateforme programmatique ni un projet de société ne déterminera l’alliance politique Idy/Karim. Le seul mobile qui vaille est le déboulonnement d’un autre frère libéral aujourd’hui devenu l’ennemi libéral N°1.

Il ne faut pas oublier qu’en politique, la fraternité débouche graduellement sur la rivalité, l’animosité voire la fratricidité puisque les frères représentent deux altérités d’une même personnalité. Les frères ennemis sont rapprochés aujourd’hui par une même fascination, celle de l’objet qu’ils désirent ardemment tous les deux et qu’ils ne peuvent ou ne veulent partager : le pouvoir. Judas et Brutus rodent toujours dans le champ politique. Et l’histoire enseigne que le premier fratricide est venu Caïn qui a tué Abel par rivalité jalouse. Dans l’Egypte ancienne, Seth a tué Osiris pour prendre le trône. Dans la Grèce antique, la rivalité pour le trône du père poussent les frères jumeaux Etéocle et Polynice à s’engager dans une guerre fratricide. Et selon la tradition biblique, l’histoire des jumeaux Jacob et Esaü met en exergue un conflit fraternel qui trouve une issue heureuse après plusieurs années de séparation. C’est donc dire que les circonstances politiques détermineront l’application tragique de l’un de ces schémas dans la réalité sénégalaise plus particulièrement au sein de la famille libéralo-wadienne.

(Source le Témoin)

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8 JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

ACTU POLITIQUE

Alpha, vous n’aurez pas notre haine !

Ah, ce cher Monsieur Alpha Condé ! On ne nous le changera pas. Toujours à chercher la petite bête. Cependant qu’est - ce que le Sénégal lui a fait mais aussi qu’est ce que le Sénégal n’a pas fait pour lui ? Apparemment, il doit nourrir quelques complexes d’infériorité devant le président Sall. Lui le brillant intellectuel qui a bien assimilé l’art de la rhétorique, et qui se voit voler le leadership en Afrique par un géologue et surtout son cadet de 23 ans. Y a de ces trucs que l’on n’oublie pas, surtout si la rancune est tenace. Quel intérêt à opposer la Guinée au Sénégal en matière de liberté de presse ? Et puis, un Président c’est d’abord l’art de la diplomatie. Et à moins que l’on n’ait pas la jugeote là où il faut, c’est mal vu que de parler d’un pays frère. Ca peut donner des frictions aux peuples.

C’est étonnant que la Guinée soit placée 104e quand dans des pays africains qui se disent démocratiques, des journalistes sont arrêtés et emprisonnés pour injures au chef de l’Etat », balance Alpha Condé qui n’a pas eu l’élégance républicaine de penser à l’outrage fait à un collègue. D’ailleurs pour des rustres du genre, c’est trop leur demander. Et pour être précis dans ses médisances afin que nul n’en ignore, il sort la phrase qu’il devrait s’interdire de prononcer « Quand je prends l’exemple de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, des journalistes sont arrêtés pour outrage au chef de l’Etat. Est-ce qu’on a fait ça en Guinée ? ». L’allusion est gravissime. Mais que peut on attendre d’un homme qui a tout oublié de la Téranga sénégalaise ? Un pays qui lui a toujours ouvert ses portes quand, condamné à mort par contumace, il n’osait même pas mettre les pieds en Guinée. Et il revenait toujours pour s’envelopper de notre Téranga tout en se nourrissant de notre ‘’ceebou Jeen’’. On peut bien lui pardonner ses incartades, n’oublions pas l’affaire Ebola ! Mais ça devient une récurrence avec les sorties du cher Monsieur Condé à la mémoire très courte et à l’esprit mesquin. Mais si ça peut le guérir de son complexe d’infériorité vis-à-vis à notre pays, grand bien lui fasse !

Madior SALLA

« LE DEVOIR DE RÉSERVE DOIT ÊTRE PRÉSERVÉ» :

Macky s’en prend à des langues bien pendues anonymes

Devant les membres de l’Assemblée générale de l’Ofnac, le chef de l’État a fait une digression qui avait des relents de règlement des comptes dans le contexte politique actuel.

La politique locale a trouvé le moyen de s’infiltrer dans le discours du chef de l’État vendredi dernier, au King Fahd Palace. A un moment de son allocution, le président de la République Macky Sall a montré une certaine irritation devant ce qu’il appelle «la disparition du droit de réserve». Au moment où une importante instance de son parti, l’Alliance pour la République (Apr), est en train de reprocher à l’un de ses membres, le médiateur de la République Alioune Badara Cissé, son franc-parler, qu’elle assimile à «une violation du devoir de réserve», ainsi que relevé dans le Quotidien du jeudi 4 mai, tout le monde ne pouvait que prêter attentivement l’oreille quand le chef de l’État a déclaré : «On ne peut pas, parce qu’on donne des pouvoirs à des personnes de pouvoir agir, de jouer avec des informations professionnelles contre d’autres citoyens. Cela pose problème. Donc plus que jamais, la nécessité du devoir de réserve doit être préservée. De plus en plus malheureusement, il est en train de disparaître. Et ce n’est pas acceptable dans un État de droit. On choisit un citoyen à qui on donne des moyens juridiques, il ne faut pas utiliser ces moyens contre d’autres citoyens.»

Néanmoins, comme le Président Sall s’adressait aux membres de l’Association des autorités anti-corruption d’Afrique (Aaaca), donc d’anciens collègues de Nafy Ngom Keïta, certains esprits se sont également tournée vers l’ancienne directrice de l’Ofnac dont on sait qu’elle n’avait que très peu apprécié sa mise à l’écart de cette institution juste après la fin de son premier mandat. De ce fait, la dame avait fait répandre dans la presse et à travers le pays des bruits selon lesquels son intransigeance serait à la base de son prétendu limogeage. Sans avoir jamais pu en apporter la preuve.

Mame Woury Thioubou

La Chronique de la semaine

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9JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

ACTU POLITIQUE

Le dessaisissement d’Alioune Badara Cissé (ABC) de son poste de coordonnateur général de l’APR en 2013 à la suite de sa défenestration du ministère des Affaires étrangères avait agité le landernau politique. Si les militants apéristes

jugeaient normale une telle sanction, les citoyens lambda croyaient qu’ABC était victime de coups bas et de manœuvres dans son propre camp politique. Après presque une hibernation qui a duré presque trois ans, ABC nommé médiateur en août 2015 pour une durée de six ans multiplie ses déclarations sur la marche du pays au point d’indisposer ses camarades de parti.

En mettant fin, le 06 novembre 2013, aux fonctions de coordonnateur de l’APR d’Alioune Badara Cissé, alors N°2 de l’APR, Macky Sall avait voulu faire preuve d’autorité et sanctionner ses sorties inconvenantes contre le régime auquel il appartient. Ainsi, la relégation d’ABC au rang de simple militant n’était que la consécration d’une situation de fait car la vérité était que depuis l’avènement de l’APR au pouvoir, ABC ne coordonnait plus grand-chose. D’autant plus qu’il y avait une sorte de doublon de son rôle avec la création d’un poste d’Administrateur général du parti confié à Pape Maël Thiam. Après sa défénestration du gouvernement le 29 octobre 2012, on avait cru un moment que les deux hommes allaient se retrouver mais force était de reconnaitre qu’on avait atteint un point de quasi non-retour entre les deux frères d’armes.

Ainsi la dégradation accélérée entre Macky et ABC relevaient de plusieurs facteurs dont certains ne sont jamais encore portées sur la place publique par les deux protagonistes. Mais pour les observateurs avertis, les germes d’une rupture étaient déjà là bien avant l’accession au pouvoir des deux hommes qui, bien que soudés au départ par une solide amitié forgée dans l’épreuve commune de la résistance victorieuse face au régime d’Abdoulaye Wade, ont des caractères très opposés. ABC est un homme exubérant, qui a de la faconde à revendre, au tempérament explosif, tandis que Macky Sall est lui un homme plutôt pondéré voire secret. De par leur prises de positions respectives, ils ne semblent pas partager les mêmes orientations stratégiques sur la façon de manager l’APR, qui traîne la tare congénitale d’être un parti pas bien structuré et qui est arrivé au pouvoir par une accélération incroyable de l’histoire, pratiquement

quatre ans après sa création. Mais à partir du moment où c’est Macky Sall qui est élu, son emprise sur le parti devient naturellement hégémonique et il devient difficile, comme ABC tente parfois de le faire dans ses sorties, de prendre son contrepied. Cela fragilise indiscutablement l’autorité du Président de l’APR donc aussi celle du président de la République, Macky Sall portant les deux casquettes. Dans nos partis politiques où la démocratie interne est souvent une fiction, cela peut bien entendu, à terme, donner l’impression d’une dualité au sommet du parti, syndrome qui a été à l’origine du clash entre Wade et Idrissa Seck. Certainement que Macky Sall a toujours voulu éviter ce remake avec ABC. Et c’est ainsi que par décret n° 2015–1150, du 05 août 2015, Alioune Badara Cissé est nommé Médiateur de la République par le président de la République. Une telle nomination, même s’il éloigne statutairement ABC des centres de délibération politique, a fini par soulager ces militants qui trouvaient injuste que des ralliés, des transhumants ou des militants de la 25e heure soient mieux traités qu’un frère d’armes du Général de l’APR.

La jungle politique est un monde très volatil et l’opinion publique sénégalaise est très versatile. Dans l’histoire politique récente, chaque fois que l’opinion publique a eu l’impression d’une guerre asymétrique, c’est-à-dire un combat disproportionné opposant un homme puissant à un adversaire plus faible, qu’on cherche à humilier, elle a fini par prendre fait et cause pour le dernier. C’est le syndrome bien connu depuis les temps bibliques de David contre Goliath. Aujourd’hui, du fait de sa position hégémonique tant dans l’appareil d’Etat qu’au sein de l’APR, c’est Macky Sall qui conserve incontestablement l’avantage sur ABC. Le leader des marron-beige est un homme aguerri en politique pour avoir réussi à ne pas enfermer son ancien compagnon d’armes dans une position victimaire ou donner l’impression d’un acharnement sur sa personne. Là où Diouf et Wade ont été maladroits politiquement en victimisant Djibo Ka, Idrissa Seck et Macky Sall lui-même. L’opinion publique a basculé quand le Président Wade a utilisé l’appareil de l’Etat ou la machine judiciaire pour régler ses comptes avec Idy ou Macky. C’est ainsi que l’embastillement de d’Idrissa Seck a été une aubaine pour lui tout comme la cabale contre Macky à l’Assemblée nationale et sa convocation à la Sureté urbaine.

ABC, qui a de la carrure et de l’envergure, a été au cœur de tous ces combats et il ne manquera pas d’exploiter toute erreur de ses camarades de parti qui poussent le Président Sall à le démettre de ses fonctions de Médiateur et à l’exclure de l’APR. Aujourd’hui, les attaques venant surtout des nouveaux venus qui n’ont pas sa légitimité historique, pourraient le servir. Le danger qui guette Macky Sall, c’est que même poussé en dehors de l’APR, ABC pourrait constituer une sorte de bassin de rétention des colères de militants apéristes frustrés. Face au régime du président Wade qui n’était pourtant pas un enfant de chœur, ABC a démontré sa combativité et sa pugnacité en compagnie de Macky et d’autres ténors comme Cissé Lo, Mbaye Ndiaye et Abdoulaye Ndour. Poussé dans ses derniers retranchements, il peut se dire qu’il n’a plus grand-chose à perdre sinon de mener un «Mortal Kombat» qui peut être dévastateur à la prochaine présidentielle.

Dans notre histoire politique récente, il y a quelques constantes. Chaque fois qu’un membre éminent d’un parti au pouvoir a pu créer une dissidence en emmenant avec lui des cadres de valeurs, il contribué à la chute de son ancienne formation. Ce sont les deux dissidences conjuguées de Djibo Ka et de Moustapha Niasse qui ont abrégé le règne du régime socialiste d’Abdou Diouf tout comme les départs des deux anciens Premiers ministres Idrissa Seck et Macky Sall ont été fatals à Wade. Indubitablement, le Président Sall sait qu’en politique l’addition est préférable à la soustraction et que la dispersion peut mener à la disparition.

Mark Senghor

L’équation ABC

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10 JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

MAHAMMAD BOUN ABDALLAH DIONNE, PREMIER MINISTRE«Les maires et élus locaux qui ne travaillent pas avec le gouvernement, le regretteront»

70 MILLIARDS A INJECTER A TIGO, ACQUISITION 4G... : L’alliance Teylium, NJJ et Axian annonce la couleur

Après la bataille pour acquérir la licence Tigo, l’alliance Teylium, NJJ et Axian s’engage dans le combat du marché de la télécommunication. Dans un communiqué,

Yérim Sow et Cie promettent de mettre sur la table 70 milliards de F Cfa pour faire de Tigo le leader du secteur de la télécommunication au Sénégal. Les repreneurs de Tigo affichent leurs ambitions. Quelques jours après l’officialisation de la vente de la licence Tigo au trio Teylium, NJJ et Axian, ils entendent en faire le leader du secteur au Sénégal et un acteur clé du développement économique et numérique du pays. En effet, Teylium-NJJ-Axian se fixe trois priorités stratégiques : «démocratiser la téléphonie mobile et l’internet haut débit, investir dans les infrastructures pour développer les services de l’opérateur et assurer la formation des collaborateurs pour accompagner la numérisation de l’économie sénégalaise». Pour cristalliser les objectifs qu’ils se sont fixés, le trio d’investisseurs compte investir la somme de 70 milliards de francs Cfa. Déjà, ils se sont fixés un objectif immédiat qui est de renforcer la qualité et l’étendue de la couverture du réseau ainsi que les services qui lui sont associés (data, forfaits sans engagement, mobile banking…) sur l’ensemble du territoire sénégalais. Dans cette dynamique, l’alliance affirme sa volonté d’acquérir rapidement la fréquence 4G pour apporter aux clients de Tigo une performance accrue et de nouveaux services sur mobile. «Cette ambition permettra à Tigo de devenir un acteur à part entière du dispositif gouvernemental ‘Plan Sénégal émergent, en facilitant l’accès au haut débit et à internet sur l’ensemble du territoire au travers de réseaux plus performants et de technologies de pointe», promet Teylium-NJJ-Axian.Enfin, l’alliance est convaincue que «ce projet redessinera les contours d’une concurrence saine, redonnant du pouvoir d’achat aux clients tout en étant moteur de croissance et d’emplois sur l’ensemble du territoire sénégalais» lit-on dans le communiqué. Sur ce, l’alliance souhaite déployer tout son savoir-faire en matière de soutien opérationnel, d’architecture réseau ou encore de transfert de compétences techniques et commerciales afin que ces efforts bénéficient à Tigo et à ses collaborateurs sénégalais.Les repreneurs soulignent que leur expertise, notamment à propos de la connaissance du marché et de ses enjeux, constitue un atout de poids pour cette ambition et permettra à Tigo de devenir un acteur à part entière du dispositif gouvernemental en facilitant l’accès au haut débit et à internet sur l’ensemble du territoire, au travers de réseaux plus performants et de technologies de pointe. «L’acquisition de Tigo s’inscrit dans notre volonté de démocratiser, partout où nous sommes implantés, l’accès à la téléphonie, à internet et aux services numériques», assurent-ils.

Samba THIAM

ACTU POLITIQUE

C’est une sévère mise en garde que le Premier ministre a faite, ce samedi, aux maires et élus locaux qui ne collaborent pas avec le régime.Mahammad Boun Abdallah, qui s’était rendu à Thiès avec l’ensemble des cadres de Thiès pour, dit-il, «encourager le maire Talla Sylla», lors du Forum des partenaires au développement de la Ville de Thiès, organisé par l’édile de ladite localité, s’est voulu très clair. «Les maires et les élus locaux doivent travailler avec le gouvernement, c’est ce qui est recommandé. Celui qui ne le respecte pas, le regrettera», a averti le chef du gouvernement avant de lancer un message au successeur d’Idrissa Seck à la mairie : «Talla Sylla, tu es sur la bonne voie. C’est ce que veut le président de la République, ton ami».Lui emboîtant le pas, Talla Sylla de marteler : «Les gens ont tendance à oublier que le maire est une partie intégrante de l’Etat. Ce qui veut dire que le maire en tant que tel, ne doit nullement s’opposer à un Etat. D’ailleurs, l’article 172 du Code général des collectivités locales dernier alinéa, l’a nettement souligné. Le maire est responsable de la mise en œuvre dans sa ville, de la politique de développement économique et social définie par le gouvernement».Selon lui, «le maire doit savoir

qu’il porte la parole de toute une population. Ce qui fait qu’il ne doit pas prendre des décisions qui l’engagent, mais plutôt pour l’intérêt de tout un peuple. Si Macky Sall veut gagner à Thiès, il doit prendre entièrement en charge les préoccupations des Thièssois. Je tiens à informer les gens que la politique n’est pas une affaire de parti. C’est savoir ce dont on a besoin pour pouvoir aider la population. Donc, Macky Sall doit savoir que s’il veut gagner Thiès, il faut qu’il prenne en compte l’ensemble des préoccupations soulevées ci-dessus».«Monsieur le Premier ministre, dites au Président qu’il n’a pas besoin de répliquer. Ce qu’il doit faire, c’est régler la situation des populations de Thiès, la ville carrefour, en faire une métropole d’équilibre de l’échelle globale à l’échelle locale», a souligné Talla Sylla, qui souligne que «c’est pour construire cette vision que le programme ‘Kaay defar Thiès’ a été élaboré».«Si, il y a un peu plus de 14 ans, à Thiès, on parlait de chantier, aujourd’hui nous parlons de développement en travaillant pour toucher toute la ville. Il y a un peu plus de 14 ans, nous avions des chantiers centrés autour de la promenade des Thièssois. Aujourd’hui, nous travaillons à développer Thiès de la périphérie au centre», a-t-il indiqué.Poursuivant ses attaques contre Idrissa Seck, M. Sylla d’ajouter : «Il y a un peu plus de 14 ans, les uns et les autres avaient travaillé à faire du tape à l’œil. Aujourd’hui, conscients des difficultés que vivent les populations en matière d’accès à l’eau potable, à l’assainissement, à l’éclairage public dans les quartiers périphériques avec l’insécurité, nous avons pris en compte tout cela dans le plan de développement de Thiès que nous avons soumis au président de la République, Macky Sall».

( Avec Voxpopuli )

BUSINESS

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11JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

Hôtel - Restaurant

- DG Boubou Sow- Directrice Claude Rigaud (Mrançaise) - Chef de cuisine Ismael Bousseta (Marocain)

En plein centre ville à 150m de la présidence - Tel : 00 224 622 295122

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12 JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04

Une si longue lettre à la jeunesse de mon pays

LE TROISIÈME ŒIL LA CHRONIQUE DE SOULEYMANE LY

A toi, jeunesse de mon pays !

Comment as-tu fait pour réussir à tout bouleverser ? A toi toute seule, tu as fini de renverser, tel un animal en furie, toutes les barrières qui empêchaient ceux qui vous

ont devancés à divaguer et à sortir du chemin bien tracé par les parents et les grands-parents. Dis-moi, à quel moment as-tu donné le coup fatal ?Aujourd’hui, la pirogue prend eau de toutes parts et pis encore, personne ne peut plus y respirer à cause de cette odeur nauséabonde.Sais-tu qu’hier les filles étaient tellement pudiques qu’elles n’exposaient pas leurs sous-vêtements dans la cour après le linge ? Elles les séchaient dans l’arrière-chambre, loin du regard des hommes. Aujourd’hui, toi ce n’est même plus la cour, mais c’est sur Facebook que tu nous les montres. Tu vas même jusqu’à te photographier nue pour ensuite faire des envois sur WhatsApp. Et Dieu sait que je refuse de croire que c’est pour de l’argent, car beaucoup d’entre vous n’y gagnent rien du tout en numéraires. Je pense que tu as été tellement nue que Satan a pénétré ton corps et qu’il y habite maintenant. Tant que tu ne sens pas le feu lécher ton âme, tu n’es pas heureuse.Avant, tes aînées étaient promptes à dire : «gor ña ca gor ña, jiggen ña ca jiggen ña» (que les hommes soient avec les hommes et les filles avec les filles) pour éviter de se mêler aux groupes de garçons. Aujourd’hui, toi, tu vas même plus loin. Tu ne t’accompagnes que des garçons soi-disant qu’ils sont plus sincères. Oui peut-être, mais si seulement tu pouvais entendre ce qu’ils disent de toi en ton absence. Tu me diras que les temps ont changé. Je veux bien te croire, mais le hic c’est qu’il fait toujours midi quand le soleil est au zénith et qu’il pleut toujours durant les vacances. Le temps n’a peut-être pas changé, mais toi, c’est sûr que tu as bien changé.Au temps, rien que mettre son bras autour du cou d’une fille provoquait le courroux de tous les notables du quartier et les parents de ces jeunes recevaient la visite des gardiens du temple. Aujourd’hui, personne n’ose plus rien te dire. On te regarde faire, tout en sachant que tu vas directement vers le mur. Tu ne t’en rendras compte qu’une fois adulte. Tu étais la plus belle du quartier et tu entendais les mots les plus doux. Aujourd’hui, on rebrousse chemin en te croisant de peur que tu insistes pour avoir de quoi acheter du lait pour le couscous que tu as gardé. Et tu sais ce qui est malheureux dans ce genre de situation, c’est que tu ne peux plus revenir en arrière : «souma yeugone dafay fekk beuy yeuy na mbouss».Avant, aimer une fille, c’était aussi avoir le courage de fréquenter sa famille, de se considérer comme un membre à part entière de la fratrie. Mais hélas ! Aujourd’hui, combien sont-ils à être connus de vos parents ? Il vous invite ailleurs et avec votre complicité, vous vous voyez loin des yeux de vos paters. Des fois, tu le fais parce que ça t’arrange, vu le nombre d’hommes que tu fréquentes. Ils sont des fois tellement nombreux que tu en oublies leur nom. Sinon, comment expliquer que tu ne saches pas qui est le père de ton enfant ? Aujourd’hui c’est Modou, demain c’est Samba et après-demain c’est Ablaye. Tu n’es plus sûre de rien.Celui qui t’aime et qui a pitié de toi, tu le prends pour ton esclave et pour un moins que rien. Le Satan qui t’habite n’a pas besoin de lui. Il te réclame du sensationnel, quelqu’un qui t’insulte et te bat. Le malheur est que c’est dans cette situation que tu trouves ton bonheur. Ton âme perverse t’en réclame encore et encore.Tu sais pourquoi des femmes comme Eva Marie Coll Seck, Aïssata Tall Sall, Maïmouna Dembélé, Moussoukoro Diop, Amy Sarr Fall, Aminata Sow Fall, Anta Sané, Fatou Diome… sont écoutées quand elles parlent ? C’est sûr que c’est parce qu’elles avaient accepté d’être traitées de «seer», de «démodée»… par leurs condisciples. Aujourd’hui, quand elles prennent la

parole, tout le monde les écoute. Je suis sûr qu’elles sont bien nombreuses, des femmes comme cela. Des femmes qui ne se sont jamais dit : «De toute façon, j’aurai un mari qui s’occupera bien de moi, donc inutile de me battre.A l’école, tes cours deviennent facultatifs. Tu ne fréquentes même plus la classe. Tu te fiches éperdument de l’effort que tes parents font pour payer ton école. Leur misère, tu t’en tapes. Toutes les semaines, tu les fais humilier dans le bureau du surveillant général, car on leur crache à la figure qu’ils ont raté votre éducation. Quand les autres parents viennent fièrement récupérer les bulletins de leurs enfants, les tiens rasent les murs pour prendre incognito le fruit de toute votre indiscipline. Tu as passé tout ton cursus à jouer les durs devant tes professeurs. Tu vas même jusqu’à en venir aux mains avec eux. Qu’est-ce que tu as fini par récolter à la fin ? Rien du tout.Aujourd’hui, tu as fini de faire le tour des écoles de la ville et pour la même classe, tu es en niveau Master 2 (4 ans pour le même niveau). Normalement, tu remplacerais facilement le prof en son absence. Tout ce que tu laisses, ce sont tes écritures sur les murs de la classe avec ton nom en-dessous comme pour y signer ton passage : «Ibou, le boss», «Si l’argent était aux cimes des arbres, les filles épouseraient des singes»… A part cela, rien.Dans la vie, tu oublies que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Le chemin de «je m’en fous» conduit toujours au village de «si je savais». Cherche à acquérir du savoir ! Bats-toi pour des connaissances, même si tu dois y laisser ta vie ! Apprends d’abord et profites ensuite, si c’est ce que tu veux ! Même si tu as plusieurs diplômes sans les mériter, tu seras humiliée dans ton lieu de travail. Personne ne t’écoutera et tout se fera sans toi. Et je te dis, derrière les portes, ils se poseront la question de savoir comment tu as fait pour en arriver là. Tu finiras inutile ! Elève ton niveau et essaie d’être le meilleur dans ton domaine ! C’est seulement ainsi que les gens te respecteront. Tu verras que, même si tu t’habilles mal, mais que tu en as dans la tête, quand tu prends la parole, tout le monde se tait.

Jeunesse de mon pays !

Vous ne cessez de nous rappeler que l’avenir de ce pays vous appartient, mais je ne vous le cache pas, vous nous faites peur. Nous n’en dormons plus la nuit. Et pourtant, je suis sûr que si vous êtes bien encadrés et que vous y mettez de la volonté, vous pourrez y arriver. J’en prends juste pour preuve les excellents résultats de la maison d’éducation Mariama Ba. Au demeurant, j’aurai bien aimé voir ce modèle dans toutes les villes du Sénégal. Ne vous y méprenez pas, chers jeunes. Satan a pris le dessus sur notre pays et c’est le moment pour vous de nous montrer de quoi vous êtes bien capables. Partout, ce sont des bars, des maisons de jeux, des dancings… rien que pour vous faire tomber dans le piège.Refusez !Personne ne vous respectera parce que vous êtes le plus grand soulard du quartier, tout au contraire, les plus responsables refuseront que leurs enfants vous fréquentent. Avant, c’était un événement de voir un soulard dans la rue et c’est à coups de pierres qu’on le pourchassait en scandant «mandi kaate ! mandi kaate !». On lui collait la honte de sa vie. Aujourd’hui, c’est de bon ton même d’être saoul, ça fait mode. Regardez autour de vous et demandez où se trouvent aujourd’hui les plus grands fumeurs de chanvre indien de vos quartiers. Ils sont tous devenus fous ou sont en train de purger des peines de prison, s’ils ne sont pas déjà morts, enterrés et oubliés. C’est de cet avenir là que vous rêvez ?Refusez d’être médiocres, même si autour de vous ce sont ces derniers qui sont promus. Préférez être derrière avec une solide compétence et un réel professionnalisme que devant de par votre beauté ou votre capacité à être un laudateur ou tout simplement parce que c’est vous qui osez débiter des insanités.

Rends-toi juste compte que ce sont les médiocres qui font le buzz ! Ne le cherche pas alors !Chers jeunes de mon pays ! Vous rendez-vous compte que vous êtes en train de brûler votre héritage en jouant aux pyromanes ? En période de campagne électorale, on vous utilise avant de vous jeter. C’est pourtant noble de faire de la politique, et c’est pourquoi c’est une activité faite pour des nobles, des gens civilisés qui comprennent que d’autres peuvent avoir des idées et des aspirations contraires aux nôtres et que l’on se doit de respecter.Refusez d’être utilisés que pour ranger des chaises, mettre la bâche et crier à tue-tête le nom de quelqu’un qui ne sue jamais à vos côtés. Il reste bien clair que quelqu’un doit diriger, mais n’en faites pas un dieu. Apprenez à ses côtés tout en essayant de comprendre c’est quoi son projet ! Si vous ne le faites pas, vous vous retrouvez un jour dans des eaux où vous serez seuls avec votre famille.Qu’est devenu Mamadou Diop de Mbour ? Plus personne n’en parle. Il était jeune comme vous et avait des ambitions comme vous.

Refusez !

Refusez que l’on vous utilise pour caillasser des caravanes d’autres partis, juste parce qu’ils ne sont pas dans le même camp que votre leader ! Demain, ils pourront bien se retrouver et vous serez les seuls perdants. A part un tee-shirt, une casquette, peut-être 2 000 francs… que vous donne-t-il en retour ? Que des miettes.C’est cela le prix de votre personnalité ? Je suis sûr que vous valez mieux que cela. Je suis pour que vous adhériez aux partis politiques, mais allez-y en mettant en avant des idées, des arguments, mais pas vos muscles et vos capacités à montrer que l’idiotie habite en vous. Montrez toute la lumière de votre esprit et gardez le calme devant l’adversité ! C’est cela la grandeur d’une personne. On vous utilise pour faire peur, pour intimider ou pour agresser des adversaires et vous tombez facilement dans le piège. Sinon comment comprendre que pour une coupe, même pas en plaqué or, vous puissiez être mêlé à la mort tragique de 8 Sénégalais comme vous ? Un trophée qui n’aurait rien changé dans votre vie. Même après l’avoir remporté, c’est à pieds que vous alliez rentrer chez vous, un «pain ndambé» entre les mains. Que vous aurait-elle apporté cette coupe ? Rien !C’est pareil pour la lutte. Ces gladiateurs peuvent gagner des centaines de millions pour quelques secondes de combat et ne rien faire pour vous qui les supportez, des fois au prix de vos vies. Ils ne font rien pour votre emploi. Aucun projet structurant n‘est porté par ces lutteurs pour vous en sortir. La première chose qu’ils font avec leur cachet, c’est construire une maison, s’acheter une nouvelle voiture ou se marier. Et pour vous ?  Rien ! Et vous continuez à vous entretuer pour eux. Oui, vous faites peur surtout quand l’on se rend compte que vous n’arrivez pas à faire ces constats aussi simples.Etre pauvre n’est pas un frein à la réussite, car si c’était le cas, Macky ne serait jamais Président. L’indiscipline ne procède pas du statut de fils à papa, car si c’était vrai, Kéba Mbaye ne réussirait pas à bien éduquer ses enfants. Tout est dans la volonté. Armez-vous de courage et de patience ! Tout ce que je peux vous dire est qu’au moment où vous êtes là à jouer au plus dur, des enfants de ce pays sont quelque part en train de se gaver de connaissances, en espérant revenir vous diriger. Tout est question de choix.On compte sur vous pour faire les bons choix.C’est le moment ou jamais.

Aujourd’hui, je m’apprête à écrire le plus important texte de ma vie. Celui qui me tient le plus à cœur. J’en ai les mains qui tremblent en tapotant sur mon clavier, car mon cœur et mon esprit voudraient que chaque mot puisse pénétrer l’âme de mon lecteur pour en révéler la lumière divine qui y réside.

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13JDJ - Le Journal Du Jeudi - N° 04