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FAVORISER LA COMMUNICATION AUTOUR DE LA MORT ENTRE LES PARENTS ET LEUR ENFANT EN FIN DE VIE BLANCHE ANGLEYS Étudiante Bachelor Filière Soins infirmiers NADIA CAVADINI Étudiante Bachelor Filière Soins infirmiers Directrice de travail : ROSE-ANNA FOLEY TRAVAIL DE BACHELOR DÉPOSÉ ET SOUTENU A LAUSANNE EN 2014 EN VUE DE L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF SCIENCE HES-SO EN SOINS INFIRMIERS Haute Ecole de Santé Vaud Filière Soins infirmiers

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FAVORISER LA COMMUNICATION AUTOUR DE LA MORT

ENTRE LES PARENTS ET LEUR ENFANT EN FIN DE VIE

BLANCHE ANGLEYS

Étudiante Bachelor – Filière Soins infirmiers

NADIA CAVADINI

Étudiante Bachelor – Filière Soins infirmiers

Directrice de travail : ROSE-ANNA FOLEY

TRAVAIL DE BACHELOR DÉPOSÉ ET SOUTENU A LAUSANNE EN 2014 EN VUE DE

L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF SCIENCE HES-SO EN SOINS INFIRMIERS

Haute Ecole de Santé Vaud Filière Soins infirmiers

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RESUME

Contexte : l’enfant gravement malade en fin de vie peut bénéficier de soins palliatifs. Cette prestation

de soins tend à se développer ces dernières années : à l’approche de sa mort, les parents et l’enfant

évoluent avec des représentations et des besoins différents.

Objectifs : investiguer les bénéfices de la communication autour de la mort et les besoins des parents et

des enfants confrontés à la fin de vie en soins palliatifs pédiatriques.

Méthode : la recherche d’articles, qui a nécessité plusieurs essais, a permis d’en retenir six. Ces articles

témoignent d’une grande hétérogénéité et variabilité des participants, des situations et des types de

recherches : quantitatives, qualitatives et mixtes. Ils proviennent de revues spécifiques à la pédiatrie,

aux soins infirmiers en pédiatrie ou aux soins palliatifs.

Résultats : lorsque l’enfant est conscient de sa propre mort et que le personnel est clair et authentique,

la communication autour de la mort est favorisée et est bénéfique pour ceux qui l’ont expérimenté. La

qualité des soins est favorisée par une bonne relation entre parents, soignants et enfant et permet de

diminuer l’incertitude, de l’anxiété, de la frustration, cependant, l’accès aux soins n’est pas égal suivant

le type de maladie.

Conclusion : aborder ce sujet difficile diminue l’anxiété, le stress, et amène les parents à ne pas avoir

de regrets face aux derniers instants de relation avec l’enfant. L’infirmière doit aider les parents à

répondre aux besoins et désirs de l’enfant mourant. Il n’existe pas de modèle type pour parler de la mort,

il s’agit essentiellement d’être soi-même, authentique dans chaque situation.

Mots-clés : attitude face à la mort, relations parent-enfant, patient en phase terminale, soins palliatifs,

cancer, soins terminaux

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AVERTISSEMENT

Les prises de position, la rédaction et les conclusions de ce travail n’engagent que la responsabilité de

ses auteurs et en aucun cas celle de la Haute Ecole de Santé Vaud, du Jury ou du Directeur du Travail

de Bachelor.

Nous attestons avoir réalisé seuls le présent travail, sans avoir utilisé d’autres sources que celles

indiquées dans la liste de références bibliographiques.

Lausanne, le 10.07.2014., Blanche Angleys. et Nadia Cavadini.

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REMERCIEMENTS

Nous remercions en premier lieu Madame Rose-Anna Foley, notre directrice de Bachelor, pour son

soutien, ses conseils et son dévouement durant l’élaboration de ce travail.

Nous tenons également à remercier Madame Nancy Helou pour son soutien et ses bons conseils au début

de ce travail.

Nous remercions aussi nos parents et amis pour la relecture et les corrections de ce travail.

Nous remercions également notre expert de la pratique, Madame Patricia Fahrni-Nater pour sa présence

lors de la soutenance.

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TABLE DES MATIERES

1 Introduction ........................................................................................................................ 1

2 Problématique ..................................................................................................................... 2

3 Question de recherche ....................................................................................................... 10

4 Méthodologie..................................................................................................................... 11

4.1 Pertinence du choix des articles selon l’auteur et la revue de publication ...........................14

4.2 Equations de recherche CINAHL ...................................................................................14

4.3 Equation de recherche Pubmed.......................................................................................15

4.4 Autres ressources ..........................................................................................................15

5 Tableaux de synthèse des résultats .................................................................................... 17

6 Synthèse des résultats ........................................................................................................ 26

6.1 Communiquer efficacement avec les enfants et les jeunes ayant besoin de soins palliatifs et leurs parents ............................................................................................................................27

6.1.1 Communication autour de la mort ..............................................................................27

6.1.2 Communication entre familles et soignants .................................................................27

6.1.3 Conséquences de la communication autour de la mort .................................................28

6.1.4 Vision de la mort des enfants .....................................................................................28

6.2 Prestations de soins pour les enfants et les jeunes ayant besoin de soins palliatifs dans tout établissement de soins ..............................................................................................................28

6.2.1 Offre en soin.............................................................................................................28

6.2.2 Qualité des soins .......................................................................................................29

6.3 Bien – être durant la période de deuil ..............................................................................29

6.3.1 Bien-être altéré .........................................................................................................29

6.3.2 Bien-être favorisé .....................................................................................................30

6.4 Collaborer avec les soins de premiers recours pour identifier et gérer les symptômes .........30

7 Discussion.......................................................................................................................... 31

7.1 Résumé des résultats......................................................................................................32

7.2 Validité et limites des études ..........................................................................................33

7.2.1 Etudes qualitatives ....................................................................................................33

7.2.2 Etudes quantitatives ..................................................................................................35

7.2.3 Etude mixte ..............................................................................................................36

7.3 Réponse à la question de recherche.................................................................................37

7.4 Mise en perspective des résultats avec la littérature..........................................................37

7.5 Recommandations pour la pratique et la recherche...........................................................39

7.6 Limites du travail ..........................................................................................................40

8 Conclusion......................................................................................................................... 42

Liste de références bibliographiques ......................................................................................... 43

Liste bibliographique ................................................................................................................ 46

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1 INTRODUCTION

Au cours de ce travail, nous allons développer le thème de la communication autour de la mort avec les

enfants en soins palliatifs. Le but de ce travail est d’identifier les interventions infirmières possibles afin

de la soutenir. La problématique débutera par la définition des soins palliatifs pédiatriques.

Nous avons par la suite défini la question de recherche, qui a été le fil rouge qui a guidé nos recherches

durant la rédaction du travail de Bachelor.

La méthodologie quant à elle, décrira les méthodes qui ont été employées pour recueillir les articles de

recherches scientifiques dans le but de répondre à notre question de recherche. Ces recherches ont été

faites à partir de mots clés qui nous ont permis de trouver des articles dans les bases de données CINAHL

et PUBMED.

A partir des recherches, nous avons synthétisé les articles sous forme de tableaux dans lesquels nous

avons présenté les principaux résultats. Par la suite nous avons analysé ces résultats et quatre

thématiques ont émergé. Nous avons développé ces thèmes dans la discussion. Dans cette dernière, les

résultats ont été critiqués. Finalement, à partir de ces quatre thématiques nous proposons des

interventions infirmières visant à soutenir la communication sur la mort entre les enfants en fin de vie

et leur entourage.

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2 PROBLEMATIQUE

La mort est parfois ou souvent considérée comme un élément tabou dans notre société moderne. D’après

Pierretti (1982), toute la culture contemporaine s’efforce de dissocier la vie de la mort. Elle conçoit la

capacité de fonctionner du corps humain et sa rentabilité, en termes de production, comme les seules

valeurs qui guident la vie. L’homme est sans cesse à la recherche d’un trinôme : santé, jeunesse et félicité

et seule la vie peut nous amener à ces trois symboles de bien-être. L'être humain a une connaissance de

la mort, pour ainsi dire, spectaculaire, qui ne le concerne pas personnellement. Elle est donc dépourvue

de réaction émotionnelle, à travers des films, la télévision. Les personnes âgées et les mourants en

général sont très souvent pris en charge par l'hôpital et la médecine ; par conséquent, ils sont éloignés

de leur famille avant de mourir. D’un côté, la mort est cachée, non abordée et d’un autre elle est mise

sur nos écrans. Paradoxalement comme pour contrer cette ambivalence, des services spécialisés dans la

prise en charge de personnes mourantes trouvent leur place en médecine ; nous faisons référence aux

soins palliatifs.

L’Organisation Mondiale de la Santé définit les soins palliatifs comme :

Des soins qui cherchent à améliorer la qualité de vie des patients et de leurs familles, face aux

conséquences d’une maladie potentiellement mortelle, par la prévention et le soulagement de la

souffrance identifiée précocement et évaluée avec précision, ainsi que le traitement de la douleur

et des autres problèmes physiques, psychologiques et spirituels (OMS, 2002).

L’attitude palliative ne vise plus le curatif, c'est-à-dire la guérison thérapeutique, mais des soins de

confort, pour accompagner le patient vers la mort (Humbert, 2004).

En Suisse, les soins palliatifs prennent naissance environ dans les années ’70. La genevoise Rosette

Poletti, infirmière suisse en soins généraux et en psychiatrie, commença à sensibiliser son

environnement aux demandes en soins palliatifs à l'Ecole du Bon Secours de Genève dès 1970. A la

même époque, grâce aux conférences d'Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre et psychologue helvético-

américaine, plusieurs groupes de bénévoles prennent naissance en Suisse alémanique.

L’accompagnement en fin de vie et le suicide assisté deviendront un sujet public en 1975. Face à ces

thématiques, les soins palliatifs se développent afin de pouvoir proposer des alternatives quant à

l’accompagnement de la fin de vie. Quatre ans plus tard, le Centre des Soins Continus dans le canton de

Genève commença à appliquer systématiquement la médecine et les soins palliatifs.

Pour ce qui concerne le canton de Vaud, les soins palliatifs se sont développés à partir de 1988 et les

premières structures ont ouvert leurs portes. La fondation Rive-Neuve à Villeneuve (Suisse, VD),

pionnière dans ce domaine, s’est consacrée entièrement à la prise en charge de ces patients. En même

temps, la Société Suisse de Médecine et de Soins Palliatifs est créée (PalliativeCh, S.d.).

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Jusqu’à il y a une dizaine d’années environ, le développement des soins palliatifs vaudois, mais aussi

suisse, s’était principalement focalisé sur les patients adultes. Les soins palliatifs pédiatriques ont quant

à eux été développés récemment. Encore au début de leur mise en place, et répondant à une certaine

demande, nous avons trouvé pertinent de développer une recherche sur les soins palliatifs pédiatriques.

Fahrni-Nater et Fanconi (2009) estiment que le nombre d’enfants concernés par une approche palliative

terminale est d’environ 20 à 25 cas par année dans le canton de Vaud. Malheureusement, il n’existe pas

de données statistiques précises et peu de document abordant cette spécificité des soins palliatifs que

nous souhaitons aborder au cours de ce travail.

Il nous semble intéressant de présenter les éléments déjà existants de Soins Palliatifs Pédiatrique dans

la partie francophone de la Suisse dont les cantons de Vaud et Genève sont parmi les mieux dotés de

Suisse en matière de soins palliatifs.

Les soins palliatifs pédiatriques ont été créés récemment en Suisse. Le canton de Vaud possède une

équipe cantonale de soins palliatifs pédiatrique pluridisciplinaire qui existe depuis fin 2005. Elle offre

ses services en milieu intra-hospitalier, extra-hospitalier ainsi que dans les institutions pour enfants

handicapés. Etant donné le nombre restreint de cas, une seule équipe, basée au CHUV, existe pour

l’ensemble du canton. Cette équipe cantonale de soins palliatifs pédiatriques est une unité de 2ème ligne,

ce qui signifie qu’elle ne se substitue pas aux équipes soignantes. Cette équipe mobile intervient sur

appel dans toutes les structures de soins (hôpitaux, soins à domicile, institution pour enfants handicapés)

à la demande du médecin responsable ou de l’équipe soignante pour des conseils spécifiquement

infirmiers (CHUV, Département médico-chirurgical de pédiatrie, 2011).

A Genève, les soins palliatifs pédiatriques ont été introduits encore plus récemment, en 2007. Ils sont

constitués d’une équipe pluridisciplinaire qui a pour but de développer des protocoles de soins

spécifiques, d’apporter un soutien à domicile pour les familles, de les suivre après le décès de leur enfant,

de former et sensibiliser les soignants aux soins palliatifs, de développer la recherche et un réseau suisse

de soins palliatifs pédiatriques (PalliativeGenève, 2013).

Le contexte particulier des soins palliatifs en pédiatrie est faiblement pris en compte en Suisse comme

à l’étranger, à l’exception de quelques pays précurseurs tels que la Grande-Bretagne et le Canada. Par

exemple en Angleterre, les soins palliatifs pédiatriques existent depuis une vingtaine d’années e t se

développent rapidement. Il existe plus de 20 établissements hospitaliers ou structures favorisant les soins

à domicile. Au Canada les soins palliatifs adressés aux enfants ont pris pied au début des années ‘90. Il

existe plusieurs équipes mobiles, des centres spécialisés et des structures intra-hospitalières.

L’OMS (2002) donne une définition des soins palliatifs pédiatriques légèrement différente de celle pour

les adultes :

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Les soins palliatifs pour les enfants sont les soins actifs et entiers du corps et de l’esprit de

l’enfant et comprennent également le fait de donner de l’attention à la famille. Cela commence

lorsque la maladie est diagnostiquée et continue sans tenir compte du fait que l’enfant suive ou

non des traitements pour sa maladie. Les prestataires de soins doivent évaluer et soulager la

souffrance physique, psychologique et sociale d’un enfant. Les soins palliatifs efficaces

nécessitent une importante approche multidisciplinaire incluant la famille et se servant des

ressources communautaires disponibles. Ceci peut être mis en œuvre avec succès même si les

ressources sont limitées. Les soins palliatifs peuvent être administrés dans les établissements de

soins supérieurs, dans les centres de santé communautaires et au domicile des enfants.

La santé communautaire évoquée dans cette définition implique une favorisation de la communication

en vue de l’amélioration de sa santé : réflexion sur les besoins, les priorités ; mise en place, gestion et

évaluation des activités. Il y a santé communautaire quand les membres d’une collectivité, géographique

ou sociale, réfléchissent en commun sur leurs problèmes de santé, expriment des besoins prioritaires et

participent activement à la mise en place et au déroulement des activités les plus aptes à répondre à ces

priorités.

Selon Fahrni-Nater et Fanconi (2009) :

Il faut envisager les soins palliatifs pédiatriques comme une prise en compte globale non

seulement de la souffrance familiale, mais aussi de la détresse affective des équipes, souvent

composées de professionnels parents eux-mêmes et, où l’identification à sa propre vie est

fréquente. Difficile pour les professionnels de ne pas s’attacher à ces enfants malades qui

passent de nombreux mois à l’hôpital. Difficile encore pour les médecins de se rendre à

l’évidence et de décider qu’il est temps d’arrêter les traitements agressifs à visée curative. La

mort d’un enfant est donc pour les soignants un facteur de stress de très haut niveau (p. 80).

Les soins aux enfants en fin de vie concerne peu d’enfants, c’est pourquoi les professionnels peinent à

prendre en charge efficacement ces patients. En effet, des mesures sont déjà mises en place mais ont

besoin d’être coordonnées et de se développer au sein d’un réseau et d’une prise en charge globale

(Fahrni-Nater & Fanconi, 2009). Les soignants réclament d’être formés pour cette prise en charge

spécifique. Ils ont besoin de soutien. En effet, le personnel médical n’est pas épargné par la souffrance

et la difficulté de ces prises en charge quotidiennes. Ils ont donc à effectuer un travail sur eux-mêmes

afin de préserver la qualité du soin (qui comprend la communication, développée plus loin).

Les soins palliatifs n’interviennent pas uniquement au stade terminal de la maladie. Ces soins sont

amenés à intervenir auprès de patients atteints de maladie incurables et ou de handicaps sévères. Ils

peuvent intervenir à titre transitoire et peuvent côtoyer les soins curatifs ; ils n’excluent aucun traitement

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dans la mesure où ces traitements sont données dans une perspective d’améliorer le confort du patient

et de soulager les symptômes. La phase terminale d’une maladie et donc l’accompagnement palliatif

peut être prolongé et ses limites difficiles à préciser. Pour cerner notre recherche, nous avons décidé de

nous intéresser à la période avant la mort, à partir du moment où le diagnostic d’incurabilité de la ma ladie

a été posé et que la mort est la seule issue de la maladie, quel que soit le diagnostic. Ceci nous permet

de délimiter plus clairement le champ d’investigation. Pour ce motif et parce que les soins palliatifs

pédiatriques concernent peu de cas avec plusieurs diagnostics confondus, nous n’avons pas pris une

seule maladie comme concept pour ce travail, mais au contraire nous avons étendu notre recherche à

toutes maladies graves qui peuvent amener l’enfant à des soins palliatifs.

Dans ce groupe de maladie est clairement présent le cancer, sans aucun doute la maladie grave des

enfants la plus documentée dans la littérature. Cette maladie représente la deuxième cause de décès en

Suisse actuellement (Office fédéral de la statistique, 2011).

Selon Fahrni-Nater et Fanconi (2009), les enfants malades qui seraient vraisemblablement les plus

touchés par l’approche palliative dans le canton Vaud seraient des enfants atteints de tumeurs cérébrales,

neuroblastomes et sarcomes ; atteints de maladies neurologiques dégénératives, ayant subi un ou des

épisodes d’hypoxémie ischémique. Ces épisodes sont retrouvés chez des enfants qui vivent avec un

handicap chronique lié à une grande prématurité ou à des anomalies congénitales. Dans cette population

nous pouvons retrouver aussi les enfants atteints de maladies métaboliques ou dégénératives du système

nerveux présentant une détérioration progressive qui s’accompagne d’un handicap et d’une dépendance

qui augmentent et qui persistent pendant des années. Pendant cette période, ces enfants peuvent avoir

besoin de soins, d’un accompagnement social, d’une admission pour permettre une pause à leur famille,

d’aménagements majeurs à leur domicile et de matériel sophistiqué ; d’où l’importance d’une équipe et

d’établissements de soins palliatifs (p. 83).

Comme nous pouvons le voir dans la définition des soins palliatifs citée plus haut, la famille est présente

et centrale, ce qui nous amène à affirmer qu’elle est une partie intégrante de la prise en charge des enfants

en soins palliatifs.

La mission des soins palliatifs est d’accompagner. Comme l’explique Charest (2004),

l’accompagnement est une question d’ouverture, savoir être présent sans s’imposer et favoriser

l’échange avec l’enfant et sa famille ; l’accompagnement est un échange (p. 408). Ils sont destinés au

soulagement des symptômes physiques et psychologiques. En pédiatrie, l’enfant n’est pas dissociable

de ses parents. Ce travail sera l’occasion de mettre l’accent sur la communication entre le soignant et les

familles, et non pas seulement entre le soignant et les enfants. En effet, nous pensons qu’une approche

centrée sur la famille favorisera ses échanges avec l’enfant jusqu’à sa mort.

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Selon l’article d’Aschenbrenner, Winters et Belknap (2012), les parents expriment le désir de maintenir

une relation avec leur enfant malade à travers la présence, les mots ou les symboles. Afin de garder cette

relation ils veulent recevoir du soutien de la part du personnel soignant.

L’approche de la mort place l’enfant et sa famille dans un processus de deuil. Elizabeth Kübler-Ross

(1926-2004), psychiatre d’origine suisse installée aux Etats-Unis fut une pionnière de l’approche des «

soins palliatifs » pour les personnes en fin de vie, et de l’accompagnement aux mourants. Elle considérait

que le mourant avait une part active à jouer, notamment celle d’apprendre aux biens portants sur

l’épreuve de la fin de vie.

Elle compare le processus de deuil avec un « processus de guérison » qui se traduit par cinq stades,

établis en 1969 : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation (Kübler Ross &

Kessler, 2009). Ces stades sont vécus à la fois par le patient à l’approche de la mort, mais aussi par les

personnes endeuillées dans l’entourage. Tous ces stades ne sont pas nécessairement consécutifs. Le deuil

anticipatoire survient chez les personnes qui accompagnent des mourants mais avec cette différence que

« dans le deuil qui fait suite à une perte, on est focalisé sur le passé. Dans le deuil anticipatoire, on

regarde l’avenir » (Kübler Ross & Kessler, 2009). Les soins palliatifs permettent de travailler sur ce

deuil anticipé, et nous nous intéresserons dans ce travail à ce que les soignants peuvent faire lorsque la

mort de l’enfant est prévue.

Nous croyons qu’une des manières de franchir les étapes du deuil est celle d’aborder, de parler de la

mort.

La famille a un rôle très important dans la communication avec l’enfant au sujet de la mort. Il est certain

que parler de la mort avec un enfant est un sujet très délicat, mais pourquoi est-ce si difficile d’en parler ?

La mort d’un enfant peut nous confronter à notre propre mort, elle souligne notre impuissance et nos

limites. Les enfants représentent l’avenir et « sont le seul moyen dont on dispose pour tromper la mort

et atteindre l’immortalité » (Deshpande, cité par Fahrni-Nater, 2010, p.6).

Selon Jacquet-Smailovic (2007) :

L’enfant, de nos jours, est bien souvent mis à l’écart de tout ce qui touche au mourir, à la mort

et au deuil. Plus encore, ces trois termes associés à l’enfance suscitent doutes, perplexités,

réticences et parfois même rejet radical de la part de l’adulte (p. 9).

Les enfants sont souvent mis à l’écart par tous les discours qui parlent de la mort. Comme l’explique

Jacquet-Smailovic (2007):

Cette mise à l’écart est interprétée, non pas comme une mesure protectrice, mais plutôt comme

le vol d’une partie de leur histoire. On voit donc bien que, en deçà de la volonté de protéger

l’enfant, c’est l’adulte qui cherche à se mettre à l’abri. Redoutant d’annoncer ce qui le dérange,

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de parler de ce qui lui-même n’assume pas, il traduit, par son silence, sa propre angoisse, sa

propre peur de la mort (p. 18).

D’après le Réseau francophone de soins palliatifs pédiatriques, le rôle des parents en soins palliatifs

pédiatriques vise à répondre aux besoins de l’enfant, répondre aux questions qu’il posera. Ils doivent

avoir réfléchi sereinement à la fin de vie et le sens qu’elle a pour pouvoir y répondre, et reporter la

question si nécessaire, tout prenant soin d’y revenir. Cette communication particulière semble peu aisée.

Les systèmes de santé définissent l’enfance comme une période allant de 1 an jusqu’à l’adolescence.

Nous faisons le choix de considérer les enfants de toutes tranches d’âge, jusqu’à 18 ans.

Qu’en est-il de la perception de la mort chez les enfants ?

Hanus et Sourkes (1997) ont fait un travail sur la perception de la mort chez l’enfant et le travail du

deuil.

Ils partent du principe que chaque enfant est confronté à un moment ou à un autre à la mort, à une

distance plus ou moins grande, et ce vécu va orienter sa propre compréhension. Les enfants exprimeront

de manière différente leur vision de la mort. A partir du moment où l’enfant commence à parler, il se

fait des représentations de la mort. Pour lui, elle équivaut à l’absence, ce qui est une représentation

primaire. La vision de la mort est modulée par ce qui se vit en famille, comment les parents en parlent

à leurs enfants, selon leurs propres ressentis et leurs propres peurs. Le vécu de la maladie accélè re

l’évolution du concept de la mort. Les enfants gravement malades finissent par avoir une conscience

claire de leur mort à venir. Ceux qui s’approchent de la mort ont plus peur d’être abandonnés par leurs

proches, que de la mort elle-même.

Ce concept de mort est aussi très présent chez les enfants entre eux, notamment dans leurs jeux (guerre

chez les garçons, processus de vie de la poupée chez les filles) : cela leur permet d’être « maîtres » de

la mort car elle reste réversible et provisoire. Ils en parlent assez crûment, car ils ont compris que les

adultes n’aiment pas en parler avec eux.

Donc l’approche de la mort sera différente d’un enfant à l’autre car les expériences seront différentes.

Elle peut être un facteur de développement, ou un corps étranger inassimilable (pp. 48-64).

Dans leur ouvrage, Hanus et Sourkes (1997) font référence au travail de Sylvia Anthony, qui a établi

des conclusions sur la perception de la mort chez les enfants, selon 3 niveaux :

- En dessous de 5 ans, la mort n’est pas reconnue comme telle ; elle n’est pas irréversible.

(…) pour les plus petits, la mort est une forme de sommeil. Pour les plus grands, elle est

progressive et temporaire (…). Pour tous les enfants de cet âge, l’animé et l’inanimé ne

sont pas encore différenciés (…).

- Entre 5 et 9 ans, (…) [il y a une] confusion entre la mort et le mort [qui] témoigne bien

de la pensée concrète de l’enfant. La mort étant une personne, il est possible de lui

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échapper. La mort est devenue définitive et irréversible, mais elle peut encore être évitée

(…).

- A partir de 9 ans, la mort est conçue comme un processus qui se déroule selon certaines

lois dont la cessation des fonctions biologiques. Comprise alors comme un processus

inhérent à la vie, elle devient universelle (pp. 67-68).

L’enfant est une personne en développement physique, émotionnel et cognitif. Même si son état de santé

est grave ou s’il est en fin de vie, il garde ses droits en matière d’éducation, de formation et d’innovation.

L’enfant a le droit de maintenir une vie stimulante même si la maladie va l’amener vers la mort (Fahrni-

Nater & Fanconi, 2009, p.79). Voilà l’un des défis des soins palliatifs pédiatriques. La communication

peut se faire avec tous les enfants, il faut adapter la manière de parler selon l’âge et selon le

développement, mais chaque enfant a la capacité d’intégrer de façon individuelle la notion de mort.

L’enfant de tout âge doit avoir des informations complètes, concrètes et adaptées. Les arrangements

peuvent être source d’inquiétude, angoisse et culpabilité.

Le concept de communication est complexe et comporte plusieurs axes dans ce type de prise en charge.

La communication se fait de manière triangulaire, impliquant les soignants, les parents, accompagnants

« naturels » de l’enfant et l’enfant lui-même (Broca, 2005).

La communication de l’enfant avec autrui est en perpétuel changement, sa perception du monde et ses

besoins sont en constante évolution. La compréhension intellectuelle et le vécu émotionnel de la maladie

et de la mort de l’enfant ne cessent pas de se modifier (Fahrni-Nater & Fanconi, 2009, pp. 79-80).

Les soignants sont des accompagnants dans la prise en charge des enfants. Leur travail n’est pas facile,

car il implique de toujours se remettre en question et de redéfinir pour lui-même ce qu’est un enfant, un

enfant atteint d’une maladie grave, ce qu’est la mort et comment en parler. Le pronostic d’un enfant ne

laisse jamais indifférent et la projection dans cette situation est un risque qui ne doit pas être encouru,

pour la qualité de la prise en charge, et pour que chacun soit clair dans le rôle qui lui est dévolu. Le

soignant doit garder une juste relation à l’enfant : sans en être proche en dévoilant sa vie privée, il faut

que l’enfant puisse avoir confiance en lui et dans son travail (Oppenheim, 2011).

Comme l’explicitent Fahrni-Nater et Fanconi (2009), dans un contexte de soins palliatifs pédiatriques,

les familles évoquent l’importance d’être prises en comptes comme des partenaires dans la prise en

charge des enfants. Nous estimons important de développer ce concept lors de notre travail. Comme

nous avons pu lire dans la littérature, la communication entre soignants et familles et est un point

fondamental pour la mise en œuvre d’une prise en charge efficiente. Dans l’enquête concernant la

situation actuelle des soins palliatifs dans le canton Vaud, cinq problèmes sont mis en évidence : un

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manque de communication entre professionnels, une difficulté de prodiguer des informations aux

familles et aux jeunes patients, une manque de formation des soignants dans ce contexte spécifique, un

manque de disponibilité lié à une surcharge de travail et enfin une charge émotionnelle conséquente

inhérente à ces situations complexes a été évoquée (Fahrni-Nater & Fanconi, 2009, p. 75).

Dans la littérature, le concept de soins palliatifs pédiatriques commence à se développer. La

communication perçue comme soin est encore peu évoquée. Nous proposons d’amener notre recherche

sur cet aspect de la prise en charge en soins palliatifs pédiatriques qu’est la communication et en définir

l’utilité et bénéfices afin de l’améliorer. Nous cherchons à savoir s’il est utile d’évoquer la mort avec

ces jeunes patients et avec leur entourage. Nous nous intéressons plus précisément sur le rôle de

l’infirmière1 dans cet échange.

1 Le terme infirmière sera utilisé tout au long du travail sans exclusion de l’autre sexe.

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3 QUESTION DE RECHERCHE

Comment l’infirmière, qui travaille avec des enfants en soins palliatifs, peut-elle favoriser la

communication sur la mort entre les parents et leur enfant en fin de vie ?

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4 METHODOLOGIE

Pour le début de la recherche, deux bases de données ont été utilisées CINAHL et PUBMED. CINAHL

a la particularité d’être plus spécifique à la profession infirmière et de couvrir les domaines des sciences

de la santé et de la médecine. PUBMED concerne plus généralement des sujets de médecine et de

sciences biomédicales. Ces bases de données sont reconnus par la communauté scientifique et sont

régulièrement mises à jour et ont été recommandées aux élèves lors des cours de recherches

documentaires à HESAV.

La démarche a été réalisée de manière structurée, grâce à la définition et la traduction des mots-clés,

mais les recherches associées n’ont pas abouti aux résultats que nous espérions. En effet, notre but était

de trouver des outils pour les infirmières afin qu’elles puissent favoriser la communication autour de la

mort avec les parents et les enfants en soins palliatifs pédiatriques. Malgré des termes de recherche

précis à ce sujet, nous n’avons pas trouvé d’article spécifique à cette thématique. La lecture des articles

trouvés de ces premières recherches ont permis d’élargir le champ de vision, et de ne pas se focaliser

sur des outils, mais en amont, de connaître les besoins des parents et des enfants confrontés à ces

situations. Cette recherche d’articles d’horizons différents permet d’avoir une vue d’ensemble de la

pratique et du vécu des patients et des familles, et va nous permettre d’établir des pistes d’actions

infirmière pour notre pratique.

Ainsi, notre recherche intègre des articles évoquant plutôt le ressenti des parents, la lecture d’un conte

à un enfant, les besoins des familles des enfants malades, les connaissances que l’enfant a de sa propre

mort et les bénéfices d’évoquer la mort avec l’enfant.

Lorsque nous avons commencé à chercher des articles sur la communication avec les enfants gravement

malades, nous avons trouvé beaucoup d’études rétrospectives sur la satisfaction des parents dont un

enfant est décédé et avait été pris en charge à l’hôpital. En effet, de manière générale, notre sujet portant

sur la communication et le point de vue des parents et des enfants en soins palliatifs, les articles résultants

des recherches des bases de données ont été principalement des études qualitatives.

L’étude qualitative n’a pas pour but d’appliquer les résultats obtenus à toute la population. Ceux-ci ne

sont pas généralisables, mais elle cherche à aller en profondeur et à comprendre les attitudes et

comportements d’un groupe d’individu. Celle-ci correspond à la recherche que nous effectuons car elle

inclut une grande hétérogénéité et variabilité des participants et des situations. Qu’ils aient é té mariés,

célibataires, grands-parents, de différentes religions, statuts socio-économiques, les enfants de différents

âges, ils apportent chacun un regard à prendre en compte dans notre prise en charge infirmière.

L’étude qualitative permet de décrire un phénomène. Dans notre travail, nous retrouvons :

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- des interviews téléphoniques directives et avec questions ouvertes.

Heller et Solomon (2005) ;

Monterosso et Kristjanson (2008) ;

- des entretiens semi-directifs (ou semi-structurés) en face à face.

Monterosso et Kristjanson (2008) ;

Hernandez et al. (2009) ;

Price, Jordan, Prior & Parkes (2012).

Si notre travail comporte principalement des études qualitatives, nous retrouvons tout de même l’article

d’Auvrignon et al. (2006) qui est une étude quantitative car elle a été menée avec un questionnaire avec

des questions fermées, bien que six questions étaient ouvertes. Malgré cela, ces questions ouvertes ont

été codées numériquement et analysées sous forme de pourcentage dans un tableur, ce qui classe les

résultats de manière quantitative.

Chez Kreicbergs, Valdimarsdóttir, Onelöv, Henter & Steineck (2004), il s’agit d’une étude quantitative

menée par questionnaire, à partir d’une première phase pilote basée sur des entretiens approfondis. Le

processus d’enquête a été mixte, mais l’étude qui fait l’objet de l’article est quantitative.

Chez Hernandez et al. (2009), la recherche a été menée qualitativement, mais nous pouvons voir à la fin

de la présentation des résultats qu’ils ont été analysés de manière statistiques et transcrits en

pourcentages en comparaison les uns aux autres.

Des mots-clés ont été dégagés de la problématique. Ceux-ci ont été transcrits en descripteurs et MesH

(Medical Subject Headings) Terms correspondant. Ils sont présentés dans le tableau suivant.

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Ce tableau montre une liste exhaustive de termes utilisés lors de la recherche sur les bases de données.

Ces termes ont permis d’élargir la recherche, qui n’a pas été fructueuse pour le type d’articles que nous

recherchions. Avec le recul, nous pouvons noter que les articles sélectionnés contiennent des termes

similaires. Les termes utilisés sont en gras dans le tableau, et sont ceux qui sont les plus utilisés dans la

base de données, selon notre expérience

Les critères de sélection ont été :

- article en français, anglais, espagnol ou italien (langues que nous maîtrisons),

- date de publication récente (après 2004),

- résumé pertinent et en lien avec notre problématique.

Les études sont focalisées sur la population réelle des services et n’excluent donc pas de tranche d’âges

spécifiques. Les articles retenus considèrent les enfants sur toute la période de l’enfance, de quelques

jours de vie à 18 ans.

4.1 PERTINENCE DU CHOIX DES ARTICLES SELON L’AUTEUR ET LA

REVUE DE PUBLICATION

La majorité des articles retenus pour le travail ont été écrit par des infirmières travaillant en pédiatrie et

diplômées d’un doctorat (PhD) : Heller et Solomon (2005) ; Price et al. (2012) ; Monterosso et

Kristjanson (2008) ; Kreicbergs et al. (2004). Les autres auteurs, un médecin (Auvrignon et al., 2006) et

une psychologue (Hernandez et al., 2009) travaillent également en pédiatrie.

Les revues dans lesquelles les articles ont été publiés sont spécifiques à la pédiatrie (Archives de

pédiatrie, Anales de pediatria), aux soins infirmiers en pédiatrie (Journal of pediatric nursing) ou aux

soins palliatifs (Suppportive and palliative care, Palliative Medicine).

4.2 EQUATIONS DE RECHERCHE CINAHL

Après plusieurs essais, il a été décidé de présenter uniquement les équations qui ont abouti à un article

retenu pour ce travail.

Ø “MH attitude to death AND MH parent-child relations AND MH terminally ill patients”

Cette équation a abouti à 19 résultats, dont 1 a été sélectionné:

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o Kreicbergs, U., Valdimarsdóttir, U., Onelöv, E., Henter, J-I. & Steineck, G. (2004). Talking

about death with children who have severe malignant disease. The New England journal of

medicine, 351(12), 1175-1186.

Ø “MH palliative care AND MH neoplasms AND MH terminal care AND MH attitude to death AND

MH child”

Cette équation a abouti à 6 résultats, dont 1 a été sélectionné:

o Monterosso, L. & Kristjanson, L. (2008). Supportive and palliative care needs of families of

children who die from cancer: an Australian study. Palliative Medicine, 22, 59-69.

4.3 EQUATION DE RECHERCHE PUBMED

Ø (((parent-child relations[MeSH Terms]) AND terminal care[MeSH Terms]) AND palliative

care[MeSH Terms]) AND attitude to death[MeSH Terms]

Cette équation a abouti à 14 résultats, dont 1 a été sélectionné :

o Auvrignon, A., Fasola, S., Loedec, C., Aumont, C., Nomdedeu, S., Landman-Parker, J., …

Leverger, G. (2006). Comment parler de la mort à un enfant en fin de vie : un conte peut-il être

une aide? Archives de pédiatrie, 13, 488-500.

4.4 AUTRES RESSOURCES

Dans la perspective de garantir la plus grande variété de points de vue et de comparer des situations de

soins différentes, notre directrice de Travail nous a, dans un deuxième temps, soumis plusieurs articles

trouvés par recherche dans Google scholar, dont 2 ont été retenus :

o Price, J., Jordan, J., Prior, L. & Parkes, J. (2012). Comparing the needs of families of children

dying from malignant and non-malignant disease: an in-depth qualitative study. Supportive and

Palliative Care, 2, 127-132.

Cet article compare les besoins des familles en fonction du type de pathologie dont souffre l’enfant

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o Heller, K. & Solomon, M. (2005). Continuity of care and caring: what matters to parents of

children with life-threating conditions. Journal of pediatric nursing, 20(5), 335-346.

Il utilise des entretiens approfondis, type d’étude qui n’avait pas encore été identifié par recherche dans

PUBMED ou CINAHL.

Plusieurs des articles retenus se retrouvent dans la bibliographie d’autres articles retenus.

A la consultation des listes bibliographiques de l’article de Price et al. (2012), et la recherche dans les

bibliographies de certains d’entre eux par cross-referencing, nous avons trouvé :

o Hernández Núñez-Polo, M., Lorenzo González,R., Catá del Palacio, E., López Cabrera, A.,

Martino Alba, R., Madero López, L. & Pérez Martínez, A. (2009). Hablar de la muerte al final

de la vida : el niño con cáncer en fase terminal. Anales de Pediatría, 71(5), 419-426.

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5 TABLEAUX DE SYNTHESE DES RESULTATS

Les six articles retenus pour répondre à notre question de recherche seront synthétisés et présentés dans

ce chapitre sous forme de tableaux.

Les articles ont été analysés et rapportés dans le tableau comme suit :

- Auteur (date de publication et provenance)

- But de l’étude

- Devis et participants

- Méthode de collecte des données

- Outcomes et résultats

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et

Sol

omon

,

2005

tats

-Uni

s)

Cet

te r

eche

rche

a p

our

but

de c

ompr

endr

e ce

qu

e le

s pa

rent

s en

deui

llés

iden

tifie

nt

com

me

beso

ins

prin

cipa

ux

pour

eu

x-m

êmes

(f

amill

e)

et

leur

en

fant

at

tein

t de

m

alad

ies

mor

telle

s,

part

icul

ière

men

t en

fin

de

vie

, et

com

men

t ils

pe

nsai

ent

que

les

four

niss

eurs

de

so

ins

de

sant

é po

urra

ient

m

ieux

pond

re

à ce

s be

soin

s.

Dev

is :

É

tude

qua

litat

ive,

rétr

ospe

ctiv

e 2

infir

mie

rs

et

un

psyc

holo

gue

clin

icie

n av

ec

doct

orat

on

t m

ené

les

inte

rvie

ws

Par

ticip

ants

:

36

mem

bres

de

fa

mill

es

ende

uillé

es (

N=

36),

don

t le

s en

fant

s on

t ét

é ho

spita

lisés

da

ns

troi

s hô

pita

ux

univ

ersi

taire

s pé

diat

rique

s di

ffére

nts

des

Éta

ts-U

nis.

23

mèr

es, 1

0 pè

res,

2 g

rand

s-m

ères

et

1 ta

nte.

L

es

enfa

nts,

at

tein

t de

di

ffére

nts

type

s de

m

alad

ies,

av

aien

t en

tre

7 jo

urs

et

18

ans

de v

ie.

Inte

rvie

ws

télé

phon

ique

s re

tran

scrit

es.

Les

par

ents

ont

été

co

ntac

tés

par

télé

phon

e en

tre

3 et

10

m

ois

aprè

s le

cès

de

leur

en

fant

.

L’int

ervi

ew

com

pren

d 23

ite

m

dont

de

s qu

estio

ns

ouve

rtes

: c

e qu

i es

t pe

rçu

com

me

diffi

cile

et

fa

cile

, le

s co

nsei

ls

les

pare

nts

donn

ent

aux

soig

nant

s af

in

d’a

mél

iore

r la

p

rise

en

char

ge

des

enfa

nts

et

des

fam

illes

da

ns

ces

situ

atio

ns.

5 th

èmes

de

cont

inui

de s

oins

son

t re

ssor

tis d

e la

rec

herc

he :

·

La

cont

inui

té d

e so

ins

étab

li la

rel

atio

n et

fav

oris

e le

s so

ins

L

'impo

rtan

ce

des

rela

tions

hu

mai

nes

avec

le

s fo

urni

sseu

rs

de

soin

s de

s en

fant

s es

t un

th

ème

omni

prés

ent

dans

le

s co

mm

enta

ires

des

pare

nts

et

a ét

é un

él

émen

t cl

é da

ns

leur

év

alua

tion

de

la

cont

inui

et

de

la

qual

ité

des

soin

s qu

e le

ur

enfa

nt a

vait

reçu

.

·

Les

pa

rent

s ve

ulen

t qu

e le

s so

igna

nts

les

conn

aiss

ent

indi

vidu

elle

men

t, ai

nsi q

ue le

s en

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s. P

our

les

pare

nts,

êtr

e co

nnu

augm

ente

la

conf

ianc

e da

ns d

es s

oins

de

qual

ité e

t d

imin

ue l

’hyp

erv

igil

an

ce

Les

par

ents

dis

ent

se s

entir

plu

s à

l’ai

se e

t en

séc

urité

qua

nd u

n gr

oup

e re

stre

int

de

soig

nant

s co

nnai

t l’en

fant

et

s’o

ccup

e d

e lu

i. G

râce

à l

a co

nfia

nce

des

pare

nts

enve

rs l

es s

oign

ants

, la

qua

lité

des

soin

s a

été

optim

isée

.

·

La

cont

inui

enco

urag

e le

pa

rtag

e d'

expe

rtis

e et

d'

info

rmat

ions

sur

l'en

fant

L

a co

ntin

uité

du

pe

rson

nel

étai

t ég

alem

ent

impo

rtan

t po

ur

les

pare

nts,

ca

r a

faci

lité

la

com

mun

icat

ion

et

le

part

age

d’inf

orm

atio

ns

sur

l'éta

t d

e le

ur

enfa

nt,

à la

fo

is

au

sein

d

u pe

rson

nel

et e

ntre

le

pers

onne

l et

les

par

ents

. P

our

les

pare

nts,

il

est

impo

rtan

t q

ue l

es i

nfo

rmat

ions

sur

l’é

tat

de

sant

é d

es e

nfan

ts

soie

nt

tran

sfér

ées

de

man

ière

co

rrec

te

et

cohé

rent

e,

ce

qui

dim

inue

le

ur a

nxié

et h

yper

vigi

lanc

e.

Page 26: FAVORISER LA COMMUNICATION AUTOUR DE LA MORT ENTRE …doc.rero.ch/record/234492/files/HESAV_TB_Angleys_2014.pdf · RESUME Contexte : l’enfant gravement malade en fin de vie peut

20

·

Une

mau

vais

e co

ntin

uité

des

soi

ns a

u se

in e

t ent

re le

s ca

dres

cr

ée d

e la

con

fusi

on e

t la

frus

trat

ion

Les

par

ents

dis

ent

que

les

expé

rienc

es n

égat

ives

ont

ten

danc

e à

se p

rodu

ire

lors

que

le

pers

onne

l «

hab

ituel

» n’

est

pas

prés

ent

(par

exe

mpl

e, l

a nu

it ou

le

wee

k -en

d).

Les

so

uven

irs

d’u

ne m

oin

bo

nne

qual

ité

des

soin

s ou

un

e co

mm

unic

atio

n pa

uvre

av

ec

le

pers

onne

l es

t fr

éque

mm

ent

liée

au p

erso

nnel

qui

ne

conn

ait

pas

l’en

fan

t o

u/et

les

par

ents

. L

e ch

ange

men

t d

e p

erso

nnel

so

igna

nt

est

caus

e d

’anx

iété

et

d

’une

aug

men

tati

on

de

la f

rust

ratio

n d

es p

aren

ts

·

Êtr

e là

à l

a m

ort

de l

'enf

ant e

t le

deu

il de

s pa

rent

s of

fre

un

gran

d co

nfor

t L

es p

aren

ts o

nt a

ppré

cié

le p

erso

nnel

qui

sem

blai

t êt

re l

à de

puis

le

déb

ut d

e la

mal

adie

ou

d'ho

spita

lisat

ion

de l

'enf

ant

et q

ui

a ac

com

pagn

é l'e

nfan

t et

la

fam

ille

lors

du

décè

s et

au-

delà

dan

s la

riode

de

deui

l.

Qui

tter

l'hôp

ital

aprè

s la

mor

t de

leu

r en

fant

éta

it un

e tr

ansi

tion

diffi

cile

pou

r le

s pa

rent

s :

cert

ain

dise

nt q

ue

les

soig

nant

s le

ur

ont

m

anq

ué,

ils n’

étai

ent

plus

ent

ouré

s à

ce m

omen

t-là

, et

leu

r b

eso

in d

’atten

tion

n’ét

ait

pas

pris

en c

harg

e.

En

conc

lusi

on :

La

cont

inui

té d

ans

la r

elat

ion

entr

e le

s pa

rent

s et

le

s so

igna

nts

a ét

é pe

rçue

com

me

esse

ntie

lle p

our

gara

ntir

que

les

clin

icie

ns

conn

aiss

aien

t et

se

so

ucia

ient

de

l'e

nfan

t. L

es

pare

nts

pens

ent

que

leur

co

nfia

nce

avec

les

so

igna

nts

gara

ntira

au

x en

fant

s de

mei

lleur

s so

ins.

Page 27: FAVORISER LA COMMUNICATION AUTOUR DE LA MORT ENTRE …doc.rero.ch/record/234492/files/HESAV_TB_Angleys_2014.pdf · RESUME Contexte : l’enfant gravement malade en fin de vie peut

21

Hab

lar

de la

mue

rte

al f

inal

de

la v

ida:

el n

iño

con

canc

er e

n fa

se t

erm

inal

A

uteu

rs

But

de

l’étu

de

D

evis

et

part

icip

ants

M

étho

de d

e co

llect

e de

s do

nnée

s O

utco

mes

, R

ésul

tats

Her

nand

ez

et a

l.,

2009

(E

spag

ne)

Con

naîtr

e le

ni

veau

d

’inf

orm

atio

n

que

les

enfa

nts

ont

de

leur

pr

opre

m

ort

Dev

is :

É

tude

qu

alita

tive

rétr

ospe

ctiv

e.

Par

ticip

ants

:

Par

ents

de

45

en

fant

s dé

cédé

s à

l’hô

pita

l N

iño

Jesu

s en

tre

2006

et

2007

. C

onsi

déra

tion

de

diffé

rent

s âg

es

des

enfa

nts

:

·

3-6

ans

·

7-11

ans

·

12-1

8 an

s

Rec

ueil

des

varia

bles

ps

ycho

soci

ales

à

l’en

trée

d

e l’en

fan

t

Ent

retie

ns

sem

i-st

ruct

urés

au

cour

s de

la

m

alad

ie

de

l’en

fant

, su

ivan

t le

pro

toco

le.

3 ax

es d

e ré

sulta

ts :

C

e qu

e le

s en

fan

ts s

aven

t à

prop

os d

e le

ur

mal

adie

:

Il y

a un

e re

latio

n en

tre

l'âge

des

enf

ants

et

l'inf

orm

atio

n qu

'ils

ont

de l

eur

prop

re m

ort.

Les

en

fant

s en

tre

3 à

6 an

s bé

néfic

ient

de

plus

am

ples

ren

seig

nem

ents

au

suje

t de

leu

r pr

opre

m

ort

que

les

enfa

nts

de 7

à 1

1 an

s.

·

0-2

an

s : 100%

savent

qu’i

ls s

ont

mala

des

·

3-6

an

s : 40%

se s

avent

mala

des,

13%

savent

qu’i

ls n

e v

ont

pas

guéri

r, 4

7%

savent qu’i

ls

vont

mou

rir

·

7-1

1 a

ns

: 29%

sav

ent q

ue «

que

lque

cho

se »

ne v

a p

as,

43%

sa

vent

qu’i

ls n

e v

ont

pas

guéri

r, 2

9%

savent

qu’i

ls v

ont

mouri

r ·

12

-18

an

s : 5

% s

aven

t que

que

lque

chose

ne v

a p

as,

84%

savent

qu’i

ls v

ont

mouri

r, 1

1%

sa

vent

qu’i

ls n

e v

ont

pas

guéri

r L

a r

ela

tio

n e

ntr

e le

niv

eau

d’é

tud

es d

es p

are

nts

et

ce q

u’i

ls d

isen

t d

e sa

ma

lad

ie à

leu

r

enfa

nt

: S

elo

n le

s st

atis

tique

s, le

ni

veau

d’é

tud

es,

l’hi

sto

ire

des

p

aren

ts n

’influ

ence

pas

le

cont

enu

de

l’in

form

atio

n («

il

est

mal

ade

», «

que

lque

cho

se v

a m

al »

, «

il ne

va

pas

guér

ir »,

« i

l va

mou

rir

») q

u’ils

vo

nt d

onn

er à

leu

r en

fant

.

·

Etu

des

ba

siq

ues

: 40%

dis

ent

à leur

enfa

nt

qu’i

l est

mala

de, 20%

que q

uelq

ue c

hose

va

mal

, 5%

qu’i

l ne v

a p

as

guéri

r et

35%

l’i

nfo

rment

sur

la m

ort

·

Etu

des

mo

yen

nes

: 30,8

% d

isent à leur

enfa

nt

qu’i

l est

mala

de, 23,1

%

que q

uelq

ue c

hose

va m

al,

46,2

% l’i

nfo

rment

sur

la m

ort

·

Etu

des

sup

éri

eu

res:

33,3

% d

isent à leur

enfa

nt

qu’i

l est

mala

de, 3

3,3

% q

ue q

uelq

ue c

hose

va m

al,

8,3

% q

u’i

l ne v

a p

as

guéri

r et

25%

l’i

nfo

rment

sur

la m

ort

C

e q

ue

con

na

it l

’en

fan

t d

e sa

ma

lad

ie e

t ce

qu

e se

s p

are

nts

lu

i en

dis

ent

: Il y

a u

n éc

art

entr

e le

s in

form

atio

ns d

onn

ée p

ar l

es p

aren

ts e

t ce

lle q

u’o

nt l

eur

enfa

nt a

u su

jet

de l

eur

mal

adie

. L

es p

aren

ts d

isen

t pl

us f

acile

men

t qu

e «

les

chos

es v

ont

mal

» e

t q

u’ «

il

est

mal

ade

» qu

e le

s en

fant

s, t

andi

s qu

e le

s en

fant

s ad

met

tent

plu

s fa

cile

men

t qu

e la

mal

adie

est

« in

cura

ble

» et

qu’

ils

vont

« m

ourir

».

Page 28: FAVORISER LA COMMUNICATION AUTOUR DE LA MORT ENTRE …doc.rero.ch/record/234492/files/HESAV_TB_Angleys_2014.pdf · RESUME Contexte : l’enfant gravement malade en fin de vie peut

22

Tal

king

abo

ut D

eath

wit

h C

hild

ren

Who

Hav

e S

ever

e M

alig

nant

Dis

ease

A

uteu

rs

But

de l’é

tude

D

evis

et p

arti

cipa

nts

Mét

hode

de

colle

cte

des

donn

ées

Out

com

es,

résu

ltat

s

Kre

icbe

rgs

et

al.,

2004

(S

uède

)

Sav

oir

si

les

pare

nts

conf

ront

és à

un

enfa

nt e

n ph

ase

term

inal

e d

’une

m

alad

ie

perç

oive

nt

qu’

ils

do

iven

t

parle

r de

la

m

ort

avec

lu

i o

u no

n et

s’

ils

regr

ette

nt

leur

ch

oix

aprè

s co

up.

Dev

is

: E

tude

de

co

hort

e qu

antit

ativ

e

Par

ticip

ants

:

Par

ents

qu

i on

t pe

rdu

un

enfa

nt

d’u

ne

mal

adie

canc

éreu

se e

ntre

199

2 et

199

7 en

Suè

de.

Pris

e en

com

pte

des

pare

nts

de

368

enfa

nts

décé

dés,

do

nt

le

diag

nost

ic

a ét

é p

osé

ava

nt l’â

ge d

e 1

7 a

ns,

décé

dé a

vant

25

ans.

L

es

pare

nts

ont

été

iden

tifié

s da

ns l

e re

gist

re

suéd

ois

de

la

popu

latio

n.

Critè

res

d’inc

lusi

on

des

pa

rtic

ipan

ts

: né

s da

ns

un p

ays

scan

dina

ve,

avoi

r un

num

éro

de t

élép

hone

pu

blié

, co

mpr

endr

e le

sué

dois

. L

e m

édec

in

a ég

alem

ent

été

avis

é po

ur o

bten

ir so

n ac

cord

po

ur c

onta

cter

les

fam

illes

. N

=

44

9 pa

rent

s su

r 56

1 pa

rent

s en

deui

llés

ont

répo

ndu

au q

uest

ionn

aire

Que

stio

nnai

re

·

éla

boré

su

r la

base

d’u

ne

phase

pilo

te

d’e

ntr

etiens

appr

ofon

dis

avec

7 p

aren

ts

ende

uillé

s, p

uis

éval

par

15

autr

es,

par

l’in

term

édia

ire

d’u

n

enqu

êteu

r.

·

envo

par

cour

rier

aux

père

s et

au

x m

ères

de

m

aniè

re s

épar

ée

·

129

ques

tions

R

eche

rche

ap

prou

vée

par

le

com

ité

d’é

thiq

ue

de

la

rech

erch

e à

l’In

stitu

t K

arol

insk

a à

Sto

ckho

lm

·

Auc

un p

aren

t qui

l’a f

ait n

e r

egre

tte d

’avoir

parl

é d

e la

m

ort a

vec

son

enfa

nt

·

1/3

des

pare

nts

qui

ne l’o

nt

pas

fait l’o

nt

regre

tté

·

Donner

des

info

rmations

pré

cis

es

sur

l’évolu

tion

de s

a

mala

die

à l’

enfa

nt

favori

se la c

ongru

ence e

ntr

e s

on v

écu

inté

rieur

(co

nsci

ence

de

sa m

ort p

roch

e) e

t le

mon

de

exté

rieur

(la r

ela

tion a

vec c

eux q

ui

l’ento

ure

nt)

·

Plu

s le

s pare

nts

sente

nt que l’e

nfa

nt

est

consc

ient

de s

a

mor

t, pl

us il

s en

par

lent

·

Les

pare

nts

qui

regre

ttent de n

e p

as

l’avoir

fait s

em

ble

nt

avoir

un n

iveau d

’anxié

té p

lus

élev

é qu

e le

s au

tres

(un

conf

lit i

ntér

ieur

non

rés

olu)

. (33

% c

ontr

e 21

% c

hez

les

pare

nts

qui

n’o

nt

pas

regre

tté)

·

Les

par

ents

cro

yant

s en

par

lent

plu

s fa

cile

men

t

·

Les

mèr

es re

gret

tent

plu

s qu

e le

s pè

res

de n

e pa

s en

av

oir

parlé

car

elle

s pa

ssen

t plu

s de

tem

ps a

vec

leur

en

fant

mal

ade

·

Les

par

ents

en

cong

é m

alad

ie o

u à

la r

etra

ite o

nt p

lus

parl

é d

e la m

ort

, parc

e q

u’i

ls a

vaie

nt

plu

s de tem

ps

Page 29: FAVORISER LA COMMUNICATION AUTOUR DE LA MORT ENTRE …doc.rero.ch/record/234492/files/HESAV_TB_Angleys_2014.pdf · RESUME Contexte : l’enfant gravement malade en fin de vie peut

23

Com

pari

ng t

he n

eeds

of

fam

ilies

of

child

ren

from

mal

igna

nt a

nd n

on-m

alig

nant

dis

ease

: a

n in

-dep

th q

ualit

ativ

e st

udy

Aut

eurs

B

ut

de l’é

tude

D

evis

et

part

icip

ants

M

étho

de d

e co

llect

e de

s do

nnée

s O

utco

mes

, ré

sult

ats

Pric

e et

al

., 20

12

(Irla

nde)

Con

naîtr

e l’ex

pér

ienc

e d

es

pare

nts

ende

uillé

s pa

r ra

ppor

t au

x so

ins

four

nis

à le

ur

enfa

nt

décé

dé,

et

les

com

pare

r se

lon

la

natu

re

de

la

mal

adie

de

l’en

fant

, m

alig

ne

ou

non-

mal

igne

.

Dev

is :

E

tude

qu

alita

tive,

an

alys

e de

co

nten

u P

artic

ipan

ts

: 25

par

ents

(n=

25)

qui

parle

nt

de

16

enfa

nts

décé

dés.

L

’âge

d

es

enfa

nts

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dés

est

com

pris

en

tre

quel

ques

jo

urs

de

vie

et

plus

de

18

ans.

Don

nées

re

cuei

llies

en

tre

nove

mbr

e 20

07

et s

epte

mbr

e 20

08

Ent

retie

ns

enre

gist

rés

et r

etra

nscr

its

Cet

te r

eche

rche

a r

elev

é 6

diffé

renc

es e

ntre

les

2 p

rises

en

char

ges,

due

s à

la n

atur

e de

la m

alad

ie e

t au

x so

ins

four

nis.

L

es r

ésul

tats

son

t tr

ansc

rits

de la

man

ière

su

ivan

te

:

Réf

éren

ce :

pa

tient

s ay

ant

eu u

n ca

ncer

(1)

V

ER

SU

S (

VS

) pa

tient

s ay

ant

eu

une

mal

adie

no

n -m

alig

ne

(2)

·

Esp

oir

: pos

sibi

lité

de r

émis

sion

(1)

V

S pa

s de

rém

issi

on, é

volu

tion

dire

cte

vers

la

mor

t (2)

·

Impl

icat

ion

dans

les

soi

ns :

prés

ente

dan

s le

s de

ux c

as, m

ais

sur

plus

long

ter

me

chez

les

patie

nts

ayan

t une

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adie

non

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igne

·

Ince

rtitu

de :

com

mun

e m

ais

natu

re d

iffér

ente

: o

scill

atio

n av

ec l

es p

ério

des

de

rém

issi

on (

1)

VS

quand e

t com

ment

l’enfa

nt

va m

ouri

r (2

) ·

Dif

ficu

lté d

’ad

mett

re q

ue l’e

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nt va

mou

rir

: les

par

ents

refu

sent

de

perd

re e

spoi

r dans

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deux c

as,

mais

c’e

st p

lus

dif

ficile

chez

les

non

-can

cére

ux

·

Util

isat

ion

de m

étap

hore

s m

ilita

ires

: d

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ente

sel

on le

con

text

e : l’

ennem

i est

la

mal

adie

elle

-mêm

e :

« su

rmon

ter

», «

gag

ner

» (1

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S én

ergi

e dé

pens

ée d

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la «

bat

aille

», «

lutte

», l’

accès

aux s

oin

s (2

) ·

Serv

ices

ass

ocié

s, s

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à d

omic

ile :

accè

s ré

actif

aux

ser

vice

s co

mm

unau

taire

s (1

) V

S fr

ustr

atio

n vi

s-à-

vis

de c

es s

ervi

ces,

off

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ésor

gani

sée,

mau

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e év

alua

tion

pour

l’

accès

aux s

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ices.

Les

soin

s palli

atifs

ont

repré

senté

une «

bou

ée d

e sa

uvet

age

» (2

).

Glo

bale

men

t, le

s pa

rent

s on

t de

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rétic

ence

à p

arle

r de

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t ca

r ils

veu

lent

pro

tége

r le

ur e

nfan

t d

’une

d

étre

sse

sup

plé

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taire,

m

ais

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ntai

ent

que

le

s en

fant

s sa

vaie

nt.

(réa

ctio

n do

nnée

plu

s po

ur l

es e

nfan

ts q

ui o

nt e

u un

can

cer,

car

les

enf

ants

aya

nt u

ne

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adie

no

n-m

alig

ne

éta

ient

soi

t tr

op p

etits

, so

it av

ec d

es t

roub

les

cogn

itifs

)

Page 30: FAVORISER LA COMMUNICATION AUTOUR DE LA MORT ENTRE …doc.rero.ch/record/234492/files/HESAV_TB_Angleys_2014.pdf · RESUME Contexte : l’enfant gravement malade en fin de vie peut

24

Sup

port

ive

and

palli

ativ

e ca

re n

eeds

of

fam

ilies

of

child

ren

who

die

fro

m c

ance

r: a

n A

ustr

alia

n st

udy

Aut

eurs

B

ut

de l’é

tude

D

evis

et p

arti

cipa

nts

Mét

hode

de

colle

cte

des

donn

ées

Out

com

es,

résu

ltat

s

Mon

terr

osso

et

K

ristja

nson

,

2008

(A

ustr

alie

)

Rec

ueill

ir

l’av

is

des

pare

nts

dont

l’en

fant

a

bén

éfic

de s

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pal

liatif

s et

es

t d

écéd

é d

’un

canc

er.

L’é

tud

e

s’in

tére

sse

à le

ur

com

préh

ensi

on

des

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s pa

lliat

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leur

ex

périe

nce

et

le

sout

ien

qu’

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ont

reçu

lo

rs

de

la

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adie

de

le

ur

enfa

nt.

Dev

is :

É

tude

qu

alita

tive,

an

alys

e de

con

tenu

P

artic

ipan

ts

: 24

par

ents

de

4 ré

gion

s au

stra

lienn

es

: N

ew

Sou

th

Wal

es,

Que

ensl

and,

V

icto

ria

et

Wes

tern

Aus

tral

ia

L’â

ge d

es e

nfan

ts au

m

omen

t du

dia

gnos

tic

se s

itue

entr

e 7

et 1

1 an

s.

Étu

de

pros

pect

ive

men

ée

en

5 di

ffére

nts

hôpi

taux

au

stra

liens

, de

vrie

r 20

03

à M

ars

2005

. D

eux

phas

es :

1)

Ent

retie

ns,

phys

ique

s ou

pa

r té

léph

one,

po

ur

répo

ndre

au

qu

estio

nnai

re

et d

éter

min

er

: -

prof

il dé

mog

raph

ique

de

la

fa

mill

e,

le

diag

nost

ic

et

le

trai

tem

ent,

-

les

beso

ins

des

pare

nts,

des

frè

res

et

sœurs

,

- l’

éducation r

eçue,

- le

s re

ssou

rces

po

ur

l’éducation

de

l’enfa

nt

à l’h

ôpital,

-

le

niv

eau

d’a

nxié

des

pare

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Cet

te p

rem

ière

pha

se a

été

an

alys

ée

dans

un

au

tre

artic

le,

dont

les

rés

ulta

ts n

e se

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pas

pré

sent

és d

ans

ce

trav

ail.

2 ax

es :

C

ompr

éhen

sion

des

par

ents

du

con

cept

de

soin

s pa

llia

tif

-

- E

xpéri

ences

conte

xtu

elle

s de l’é

volu

tion

du c

ancer

: ·

Ince

rtitu

de

et

appr

éhen

sion

s :

pas

d’e

mpri

se

sur

cett

e

traj

ecto

ire, i

ndép

enda

nte

de le

ur p

ropr

e lu

tte e

t vol

onté

·

insc

rire

l’e

nfa

nt

dans

la p

rise

de d

écis

ion, su

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son â

ge,

ce q

ui l

ui perm

et de s

’expri

mer

sur

le v

écu d

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on tra

item

ent

et s

on p

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ssus

de

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t ·

les

pare

nts

ont e

u du

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à d

iscu

ter d

e ce

pro

cess

us d

e m

ort,

mêm

e s

’ils

savaie

nt

que l’e

nfa

nt

en é

tait c

ons

cien

t -

- C

ompr

endr

e le

s so

ins

palli

atifs

:

·

Les

par

ents

pen

sent

que

les

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s pa

lliat

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orre

spon

dent

à

un p

roce

ssus

qui

les

coup

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oins

et d

es p

rofe

ssio

nnel

s de la s

anté

qu’i

ls c

onnais

sent

·

Soin

s pa

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ifs p

erçu

s co

mm

e le

« d

ébut

de

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in »

, le

re

mpla

cem

ent

du

connu

par

de

l’in

connu,

expéri

ence

terr

ifian

te p

our

cert

ains

·

préo

ccup

atio

n de

s pa

rent

s : a

ssur

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con

fort

de

leur

enf

ant,

et é

radi

quer

sa

doul

eur.

Les

soi

ns p

allia

tifs

devr

aien

t êt

re

plus

que

cel

a, b

esoi

n de

s pa

rent

s qu

e le

s so

ins

palli

atif

s so

ient

des

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ns g

loba

ux

·

Les

par

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ava

ient

du

mal

à c

ompr

endr

e qu

i dis

pens

erai

ent

les

soin

s.

Les

pro

fess

ionn

els

aura

ient

expl

ique

r pl

us

clai

rem

ent

le r

ôle

de c

hacu

n.

·

Les

pa

rent

s pr

ônen

t un

e co

mm

unic

atio

n ho

nnêt

e et

au

then

tique

ave

c le

s pr

ofes

sion

nels

, af

in d

e ne

pas

nou

rrir

de f

aux

espo

irs.

-

- C

om

pre

ndre

que l’e

nfa

nt

est

en t

rain

de m

ouri

r ·

Dét

ério

ratio

n ph

ysiq

ue p

erm

et d

e ré

alis

er

Page 31: FAVORISER LA COMMUNICATION AUTOUR DE LA MORT ENTRE …doc.rero.ch/record/234492/files/HESAV_TB_Angleys_2014.pdf · RESUME Contexte : l’enfant gravement malade en fin de vie peut

25

2)

Pui

s ap

prof

ondi

ssem

ent

lors

d

’un

entr

etie

n se

mi-

dire

ctif

avec

les

fam

illes

de

24

enf

ants

:

- la

com

préh

ensi

on d

es

pare

nts

des

soin

s pa

lliat

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- la

pris

e de

con

scie

nce

des

pare

nts

que

l’enfa

nt

ne

répond

plus

au

tr

aite

men

t cu

ratif

-

l’im

plic

ation

des

soig

nants

, l’

activité

jugé

e la

pl

us

impo

rtan

te

au

cour

s de

s de

rnie

rs m

ois

de

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de l’e

nfa

nt.

L

es r

ésul

tats

de

cette

d

euxi

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se d

e l’ét

ude

sero

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naly

sés

dans

ce

trav

ail .

·

Enf

ant q

ui le

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ait

de lu

i-m

ême

Asp

ects

pra

tiqu

es, p

rior

ités

-

- Im

pliq

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les

pare

nts

dans

les

soin

s ·

La

maj

orité

des

pare

nts

ont

chois

i de s’

occuper

de

leur

enfa

nt à

la

mai

son,

en

béné

ficia

nt d

e su

perv

isio

n et

de

sout

ien

pour

les

soin

s si

bes

oin.

·

Sol

licita

tion

des

amis

et

de l

a fa

mill

e po

ur g

érer

la c

harg

e lié

e à

l’e

nfa

nt

gra

vem

ent

mala

de e

t pour

s’occuper

de la

fr

atrie

-

- T

enir

com

pte

de c

e qu

i par

ait ê

tre

impo

rtan

t pou

r le

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rent

s po

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une

fin d

e vi

e ·

import

ance d

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ppro

che o

uvert

e, honnête

, auth

entique e

t th

érap

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·

que l’

enfa

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ne so

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re pas,

qu’i

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plu

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po

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·

pass

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plu

s de

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ps p

ossi

ble

avec

lui

·

qu’i

l m

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à la m

ais

on

- -

Com

mun

icat

ion

ouve

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hon

nête

et a

uthe

ntiq

ue

·

réal

iste

·

com

pass

ion

des

prof

essi

onne

ls d

e sa

nté

·

réco

nfor

t de

voi

r la

rel

atio

n en

fant

/infir

miè

re.

Impo

rtan

ce

pour

les

pare

nts

du r

ôle

de l

’infi

rmiè

re (

ain

si q

ue c

elu

i de

l’

oncolo

gue)

·

mom

ents

la c

omm

unic

atio

n av

ec l

es s

oign

ants

man

que

(reta

rd d

ans

l’annonce d

e n

ouvelle

s)

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26

6 SYNTHESE DES RESULTATS

Suite à la lecture et à l’analyse des six articles retenus pour ce travail, nous avons recherché un guideline

qui nous permettrait d’organiser les résultats des articles. Ainsi, nous nous sommes inspirées du

guideline « Palliative care for children and young people » qui nous a paru pertinent car spécifique aux

soins palliatifs pédiatriques. Il propose des axes larges. Il a été développé en 2012 par le Royal College

of Nursing en Angleterre, qui représente les infirmières et défend les bonnes pratiques (Evidence Based

Nursing). Il a été conçu pour être utilisé au Royaume Uni, mais peut être généralisable à d’autres pays.

Le but de cet ouvrage est de soutenir la prestation de soins infirmiers de qualité dans la prise en charge

des enfants et des jeunes ayant besoin de soins palliatifs.

Les 4 axes de ce guideline sont :

- “Communicating effectively with children and young people with palliative care needs”

- “Providing multidisciplinary holistic care to children and young people with palliative care

needs in any care setting (hospital, hospice, children’s home or other community setting)”

- “Sustaining self and others’ wellbeing, when caring and supporting children, young people and

families with their grief, loss and bereavement”

- “Working with primary carers and health care professionals to identify and manage symptoms”

Pour une meilleure compréhension de la catégorisation de nos résultats, nous avons adapté les axes du

guideline.

Nous avons modifié le premier ainsi : « Communiquer efficacement avec les enfants et les jeunes ayant

besoin de soins palliatifs et leurs parents » ; la communication est le point central de notre question et

nous avons pu remarquer que les parents ne sont pas dissociables des enfants lors de la prise en charge.

Le deuxième axe a été aussi modifié ainsi : « Prestations de soins pour les enfants et les jeunes ayant

besoin de soins palliatifs dans tout établissement de soins » ; nous avons enlevé l’aspect holistique car

les résultats ne reflètent pas toutes les dimensions biologiques, psychologiques, sociales, culturelles et

spirituelles.

Le troisième axe « Bien être durant la période de deuil » ; nous avons généralisé l’aspect du bien-être

pour ne pas se focaliser sur l’entretien.

Le quatrième et dernier « Collaborer avec les soins de premiers recours pour identifier et gérer les

symptômes » n’a pas été modifié car correspondait aux résultats sur cette thématique.

Page 33: FAVORISER LA COMMUNICATION AUTOUR DE LA MORT ENTRE …doc.rero.ch/record/234492/files/HESAV_TB_Angleys_2014.pdf · RESUME Contexte : l’enfant gravement malade en fin de vie peut

27

6.1 COMMUNIQUER EFFICACEMENT AVEC LES ENFANTS ET LES JEUNES

AYANT BESOIN DE SOINS PALLIATIFS ET LEURS PARENTS

La communication est le seul élément qui soit commun à tous les articles du travail. Si elle semble un

élément majeur de la relation, elle n’est pas vécue ni perçue de la même manière pour tous.

6.1.1 Communication autour de la mort

Auvrignon, psychiatre, nous présente un outil comme support de cette communication. La mort est un

sujet délicat, et le conte de « Falikou », écrit par une mère en Suède et proposé aux familles à l’hôpital

Armand Trousseau à Paris, permet d’aborder les thèmes sans être trop crus ou explicites dans les termes.

Donné par l’aumônier, il est destiné aux parents et aux enfants dans les services de soins palliatifs

pédiatriques. Si les parents ont trouvé l’exercice difficile, il a été néanmoins bénéfique pour soutenir

l’échange autour de la mort (Auvrignon et al., 2006, p. 490).

Price et Monterosso, toutes deux infrimières, indiquent que cet échange n’est pas privilégié par tous les

parents, car ils estiment que ne pas parler de la mort permet de protéger l’enfant (Price et al., 2012 ;

Monterosso & Kristjanson, 2008). Cependant, selon certains auteurs, les parents ont conscience que leur

enfant sait qu’il est proche de la mort, mais ils ont de la peine à le reconnaitre en sa présence (Monterosso

& Kristjanson, 2008, p. 62 ; Auvrignon et al., 2006, p. 491 ; Price et al., 2012, p. 130). Dans l’article de

Price et al. (2012) qui différencie le type de maladie dans deux établissements de soins en Irlande, on

retrouve que les enfants qui savent qu’ils sont proches de la mort sont ceux atteints de cancer, car les

enfants ayant une maladie non-maligne sont soit trop jeunes, soit ont des troubles cognitifs (p. 130). Les

études d’Auvrignon et al. (2006), Monterosso et Kristjanson (2008) et Hernandez et al. (2009) indiquent

que parfois, les enfants l’expriment clairement à leurs parents. Mais ce n’est pas parce que les enfants

en ont conscience qu’ils vont facilement en parler. Les enfants ont moins peur d’utiliser des termes clairs

concernant leur situation, tels que « incurable » et « mourir » que leur parents, qui pour les protéger vont

plutôt utiliser « les choses vont mal » ou il est « malade » (Hernandez et al., 2009, p. 424).

6.1.2 Communication entre familles et soignants

Pour comprendre le fonctionnement du système de santé, les parents ont besoin que les professionnels

expliquent leur rôle propre, afin de savoir qui donne les soins. Ceux qui ont été interviewés dans

différents hôpitaux australiens demandent clairement que la communication soit claire et authentique

avec les soignants pour ne pas nourrir de faux espoir et garder une vision réaliste de la situation

(Monterrosso & Kristjanson, 2008, p. 66). Cette demande est reprise dans l’article de Heller et Solomon

(2005), chez qui la thématique entre les professionnels de la santé et les parents est omniprésente. Selon

eux, le partage d’informations favorise la confiance et augmente la qualité des soins (pp. 399-340).

Page 34: FAVORISER LA COMMUNICATION AUTOUR DE LA MORT ENTRE …doc.rero.ch/record/234492/files/HESAV_TB_Angleys_2014.pdf · RESUME Contexte : l’enfant gravement malade en fin de vie peut

28

6.1.3 Conséquences de la communication autour de la mort

Kreicbergs et al. (2004) ont étudié la perception des parents quant à parler de la mort et savoir s’ils le

regrettaient ou non (p. 1177). Ceux qui l’ont fait ne le regrettent pas et, 1/3 de ceux qui ne l’ont pas fait,

le regrettent. Un facteur d’anxiété plus élevé est présent chez ces parents vivant en Suède.

Kreicbergs et al. (2004) donnent quelques facteurs positifs pour la communication autour de la mort

comme sentir que l’enfant est conscient de sa maladie (p. 1180). Ce concept est repris également par

Monterosso et Kristjanson (2008), de plus ils relèvent que les parents croyants et ceux qui sont à la

retraite ou en congé maladie passent plus de temps auprès de leur enfant, ce qui favorise le dialogue (p.

61).

6.1.4 Vision de la mort des enfants

Hernandez, psychologue de formation travaillant à l’hôpital de l’Enfant-Jésus à Madrid, a montré dans

son étude que les enfants de 3 à 6 ans ont une plus grande information à propos de leur mort que les

enfants entre 7 et 11 ans. En effet, entre 3 et 6 ans, les enfants ont encore une vision magique de la mort

et s’imaginent qu’elle est réversible et temporaire (Hernandez et al., 2009, p. 424).

Les articles suivants ne font pas de retour par les enfants eux-mêmes de leur vision de la mort mais

abordent leur conscience de la mort.

Chez Auvrignon et al. (2006), les parents affirment que globalement l’enfant était conscient de sa mort

proche, et certains l’ont exprimé explicitement.

Dans l’article de Kreicbergs et al. (2004) la vision et la conscience de la mort des enfants ne sont pas

abordées directement, cependant, plus les parents sentent que l’enfant est conscient de sa mort, plus ils

en parlent.

Pour Monterosso et Kristjanson (2008), bien que l’enfant fût conscient de sa mort, les parents avaient

du mal à en discuter avec eux.

6.2 PRESTATIONS DE SOINS POUR LES ENFANTS ET LES JEUNES AYANT

BESOIN DE SOINS PALLIATIFS DANS TOUT ÉTABLISSEMENT DE SOINS

6.2.1 Offre en soin

Il existe peu d’offre en soins pour les patients porteurs d’une maladie non cancéreuse, pourtant, en

Irlande, la demande semble être accrue chez ces patients. L’accès aux soins est plus accessible et réactif

pour les cancéreux. Il semble y avoir une meilleure considération et reconnaissance de ces pathologies

(Price et al., 2012, p. 130). L’article de Heller et Solomon (2005), indique que la continuité des soins

encourage le partage d’expertise et d’informations sur l’enfant (p. 340).

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6.2.2 Qualité des soins

Monterosso et Kristjanson (2008) soulignent l’importance pour les parents que l’enfant soit confortable

et n’ait pas de douleur (p. 62). La relation soignant et enfant est un réconfort pour les parents, ce qui est

également avancé par Heller et Solomon (2005) : les parents trouvent important que les soignants

connaissent très bien leur enfant, cela signifie pour eux une meilleure prise en charge et qualité de soins

(p. 340).

6.3 BIEN – ÊTRE DURANT LA PÉRIODE DE DEUIL

Les articles et l’analyse qui en découle abordent peu l’aspect du deuil. C’est une thématique bien connue

pour la période qui se situe après la mort d’un proche. Nous avons vu dans la problématique qu’il existe

aussi un processus de deuil avant la mort de l’enfant, cependant, ce travail ne l’aborde pas car il se

focalise sur la période avant la mort de l’enfant et les articles n’y font pas référence.

6.3.1 Bien-être altéré

Le bien-être peut être altéré de différentes manières et plusieurs auteurs l’abordent en mettant en

évidence des sentiments contrastés.

S’occuper de son enfant malade amène beaucoup de révolte et de sentiment d’impuissance. Auvrignon

et al. (2006) ont évalué l’impact de la remise du conte aux parents et ceux-ci ont ressenti de la colère,

de la tristesse, de l’inquiétude après l’avoir lu. En revanche, ils admettent que la lecture à l’enfant

l’apaise et le soulage, ils ont le sentiment de l’aider (pp. 490-491).

Chez Price et al. (2012), le bien-être des familles est perturbé en raison de l’incertitude permanente.

Celle-ci est différente selon le type de maladie de l’enfant. L’incertitude est associée à l’espoir qui oscille

selon les périodes de rémission chez les cancéreux, mais est liée directement au caractère imprévisible

du moment et des conditions de sa mort chez l’enfant atteint d’une maladie non-cancéreuse (p. 129).

D’après les parents, dans l’article de Heller et Solomon (2005), les expériences négatives ont tendance

à se produire lorsque le personnel habituel n’est pas présent (par exemple la nuit ou le week-end). Le

changement du personnel soignant est source d’anxiété et de frustration. Les souvenirs d’une moins

bonne prise en charge, ou d’une communication pauvre, sont fréquemment liés au personnel qui ne

connaît pas l’enfant et/ou les parents (pp. 341-342).

Pour certains parents, l’expérience des soins palliatifs est effrayante car considérée comme le début de

la fin, ils pensent que c’est un processus qui les coupent des soins et des soignants qu’ils connaissent

(Monterosso & Kristjanson, 2008, p. 62).

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6.3.2 Bien-être favorisé

Pour Kreicbergs, infirmière en pédiatrie, les enfants qui ont reçu beaucoup d’information sur la maladie

de la part de leurs parents s’en trouvaient plus conscients de leur mort prochaine et développaient la

congruence entre leur vécu intérieur et la relation au monde extérieur avec les gens qui les entouraient

(Kreicbergs et al., 2004, p. 1185).

D’après Heller, également infirmière en pédiatrie aux États-Unis, pour les parents un autre facteur qui

favorise leur bien-être est la confiance qu’ils ont envers les soignants et par extension dans les soins

prodigués à leur enfant. Cette confiance leur permet de diminuer leur hypervigilance et d’être sereins

quant à la prise en charge de l’enfant (Heller & Solomon, 2005, p. 340).

La compassion des soignants a globalement été positive dans la relation thérapeutique, et les parents en

gardent un bon souvenir (Monterosso & Kristjanson, 2008, p. 65).

6.4 COLLABORER AVEC LES SOINS DE PREMIERS RECOURS POUR

IDENTIFIER ET GÉRER LES SYMPTÔMES

Un des souhaits principaux des parents est de pouvoir garder leur enfant le plus longtemps possible à la

maison et de pouvoir assurer les soins chez eux. L’implication des parents dans les soins nécessite

cependant de la supervision et du soutien de la part du personnel soignant (Monterosso & Kristjanson,

2008, p. 63). Cette implication est présente chez tous les parents, quelque soit le type de maladie de leur

enfant, mais les parents d’enfants avec une maladie non-cancéreuse doivent s’investir sur un plus long

terme. Comme vu plus haut, d’après l’article de Price et al. (2012) l’accès à ces soins n’est pas égal

selon la nature de la maladie et il est plus aisé pour les cancéreux de bénéficier de la réactivité du système

de santé, la prise en charge des patients non-cancéreux étant moins développée (Price et al., 2012,

pp. 129-130).

Dans l’article de Heller et Solomon (2005), les parents relèvent que la collaboration avec et entre les

professionnels de la santé doit être effectué de manière continue, pour éviter la fragmentation des soins

et le manque de coordination dans la prise en charge de l’enfant. Cette vision des soins permet de ne pas

engendrer de confusion et de frustration (pp. 340-341).

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7 DISCUSSION

Ce chapitre présente une discussion des résultats issus de la synthèse. Ces derniers vont tout d’abord

être résumés, afin de mettre en évidence les points essentiels des différentes études. Ensuite, nous

identifierons les limites des études afin de déterminer si les résultats peuvent être généralisables (études

quantitatives) et s’ils sont fiables (études qualitatives). Les résultats seront confrontés à la question de

recherche et mis en perspective avec d’autres sources de la littérature. Ce chapitre se conclura par des

recommandations pour la pratique et par l’identification des limites de ce travail.

Les études sélectionnées proviennent de différents pays, mais tous industrialisés. La plupart ont été

menées en Europe : Auvrignon et al. (2006) en France, Hernandez et al. (2009) en Espagne, Kreicbergs

et al. (2004) en Suède et Price et al. (2012) en Irlande. Les deux autres articles sont plus éloignés

géographiquement mais aussi issus de pays développés: Monterosso et Kristjanson (2008) en Australie

et Heller et Solomon (2005) aux Etats-Unis. Tous ces articles sélectionnés ont des buts différents, mais

reste la motivation commune d’évaluer les besoins des enfants et familles en soins palliatifs pédiatriques

afin d’améliorer leur prise en charge.

Deux études sont plus axées sur la communication autour de la mort. L’une d’elle cherche à savoir si

les parents évoquent la mort avec l’enfant, et l’autre, en donnant un outil sous forme de conte, cherche

à évaluer son utilité pour favoriser cet échange (Auvrignon et al., 2006 ; Kreicbergs et al., 2004).

Deux autres études sont centrées sur les soins aux enfants en soins palliatifs. Price et al. (2012) vise à

connaître l’expérience des parents vis-à-vis des soins reçus par leur enfant. Heller et Solomon (2005)

ont examiné les besoins identifiés par les parents pour leur enfant et pour eux-mêmes et comment ils

pensent que les soignants peuvent répondre au mieux à ces besoins.

Les deux dernières études reprennent le niveau d’information qu’ont les parents ou les enfants dans ce

contexte. Hernandez et al. (2009) évoque le niveau de connaissance des enfants de leur propre mort.

Monterosso et Kristjanson (2008) se focalisent sur les parents et recueillent leur compréhension des

soins palliatifs.

Bien qu’aucun article ne soit d’origine suisse, tous relèvent de pays industrialisés. Nous avons vu dans

la problématique que le questionnement autour des soins palliatifs pédiatriques en Suisse est émergent.

Les résultats des articles retenus dans ce travail peuvent donc servir de base pour les infirmiers en Suisse,

bien qu’ils doivent être adaptés au contexte culturel et sanitaire local.

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7.1 RÉSUMÉ DES RÉSULTATS

Au travers des différents articles analysés dans le cadre de ce travail, il ressort 4 axes principaux repris

de la synthèse que l’infirmière peut prendre en compte pour favoriser la communication sur la mort entre

les enfants et leurs parents.

Le premier domaine fait référence à la communication avec les enfants et les jeunes ayant besoin de

soins palliatifs et leurs parents. La communication autour de la mort apparaît bénéfique pour ceux qui

l’ont expérimentée, et l’utilisation d’un support est favorable. Les enfants ont souvent conscience de

leur propre mort, parfois plus lorsqu’ils sont très jeunes (Hernandez et al., 2009), mais ils ne l’expriment

pas forcément si on ne les y invite pas. Lorsqu’ils le font, c’est avec des termes clairs (Price et al., 2012 ;

Monterosso & Kristjanson, 2008). Les parents ont besoin d’une communication claire et authentique

avec le personnel soignant (Monterosso & Kristjanson, 2008), cela favorise la confiance et diminue

l’anxiété (Heller & Solomon. 2005). Certains facteurs favorisent la communication avec l’enfant pour

les parents : savoir que l’enfant est conscient de sa propre maladie, avoir du temps libre, et avoir des

outils (Kreicbergs et al., 2004 ; Auvrignon et al.,2006).

Le deuxième domaine fait référence aux prestations de soins pour les enfants et les jeunes ayant besoin

de soins palliatifs dans tout établissement de soins. L’accès aux soins n’est pas garanti équitablement

suivant la nature de la maladie de l’enfant. Il y a une meilleure reconnaissance des cancéreux. Dans les

services, la continuité des soins favorise le partage d’expertise et d’information. La qualité des soins est

favorisée par une bonne relation entre parents et soignants (Heller & Solomon, 2005).

Le troisième domaine fait référence au bien-être durant la période de deuil. Le bien-être peut être altéré

de plusieurs manières : à la fois par le sentiment d’impuissance, de tristesse (Auvrignon et al., 2006), et

d’incertitude vis-à-vis de la mort de l’enfant (Price et al., 2012). L’absence ou le changement de

personnel amène également à un malaise, de la frustration vis-à-vis de la prise en charge. Selon

Kreicbergs et al. (2004), le bien-être de l’enfant est favorisé lorsqu’il reçoit des informations claires et

honnêtes sur son état de santé, ce qui le rend plus conscient de sa mort proche. Le bien-être des parents

est soutenu par la confiance qu’ils ont envers les soignants et la prise en charge de leur enfant (Heller &

Solomon, 2005).

Le quatrième domaine fait référence à la collaboration avec les soins de premiers recours pour

identifier et gérer les symptômes. Les parents sont impliqués dans les soins, à plus ou moins long terme

suivant la maladie de l’enfant, et souhaitent si possible le garder à la maison (Monterosso & Kristjanson,

2008; Price et al., 2012).

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7.2 VALIDITÉ ET LIMITES DES ÉTUDES

7.2.1 Etudes qualitatives

Heller et Solomon (2005)

L’étude de Heller et Solomon (2005) est une recherche qualitative rétrospective qui s’est intéressée aux

besoins principaux des parents (n=36) dont les enfants sont atteints de maladie mortelle et en fin de vie.

Ils cherchent également comment les parents pensent que les fournisseurs de soins peuvent mieux

répondre à ces besoins. Cette étude a été menée par interviews téléphoniques en 3 hôpitaux universitaires

aux Etats-Unis. La méthode utilisée est bien expliquée par les auteurs, et le consentement des

participants a été recueilli auparavant. La structure de l’interview et la manière dont ils l’ont analysé

sont également présentes. Elle comprend 23 items, dont des questions ouvertes. Les auteurs avaient

estimé avoir besoin de 60 questionnaires pour leur analyse. Ils en ont envoyé 134, mais récolté

uniquement 37. Par la suite, ils ont admis que 36 étaient suffisant et représentatifs (1 questionnaire reçu

n’ayant pas été pris en compte). Ils ont recherché un échantillon le plus varié : 36 parents. La variabilité

et l’hétérogénéité sont représentées par le sexe des membres interviewés (qui sont soit les parents,

grands-parents ou tante), le statut social et les conditions de vie familiale (l’enfant vit avec quel parent),

l’ethnie, la religion et l’âge, le diagnostic et le lieu du décès des enfants. Le statut économique n’est pas

pris en compte.

Les résultats sont conformes à leur question de recherche.

L’étude est rétrospective, elle se base donc sur la mémoire des participants, ce qui peut amener à des

résultats inexacts ou incomplets, ce qui peut représenter un biais pour l’étude. Les auteurs relèvent

comme limite l’origine peu variée des parents qui étaient majoritairement européens, nord-américains

et chrétiens. L’échantillon avait pour langue commune l’anglais. Les parents qui poursuivaient

juridiquement l’hôpital au moment de l’étude n’ont également pas été pris en compte, ce qui peut aussi

être un biais. De plus, les inclure aurait permis une plus grande variété des points de vue. Cette étude a

été conduite dans seulement 3 hôpitaux en différents endroits des États-Unis, ce qui a été décrit comme

une limite par les auteurs. De plus, l’interview téléphonique est une limite pour des personnes peu à

l’aise pour s’exprimer au téléphone ; certaines auraient peut-être préféré l’entretien face-à-face qui

favorise la communication. Le témoignage des parents est rapporté dans les résultats, et sert de point

d’appui aux thématiques présentées.

Monterosso et Kristjanson (2008)

L’étude de Monterosso et Kristjanson (2008) est une recherche qualitative faite par entretiens semi-

structurés dans 4 régions différentes d’Australie. Cet article aborde le ressenti des parents (n=24), ce

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dont ils ont besoin durant cette période où ils vivent intensément la relation avec leur enfant (relations

symbiotiques), où ils ont aussi le rôle d’accompagnant vers la mort, selon leurs valeurs.

L’étude correspond à la deuxième partie d’une étude prospective ayant une première phase quantitative

(n=74), et cette deuxième phase qualitative intégrant les 24 parents issus des 74 précédents ayant accepté

d’y participer.

L’étude a été menée par des interviews en face-à-face ou par téléphone enregistrés, avec un protocole

semi-structuré. L’analyse des interviews a été très bien expliquée, et la trame a été présentée sous forme

de tableau. La variabilité des participants a été exhaustive. Pour les enfants, ils ont retenu l’âge, l’âge

au moment du diagnostic, le diagnostic, le nombre d’hospitalisation et le type de traitement. Pour les

parents : l’âge, le statut socio-économique, le lieu d’habitation, le type d’éducation et de travail, leur état

de santé général, avec des spécificités d’anxiété et de dépression.

Cette étude montre l’importance de la compassion entre soignants, familles et enfant, et utilise un style

de communication indirect où chacun sait que l’autre sait, mais en permettant aux familles de garder

l’espoir. L’étude l’a montré sans pouvoir cependant dire comment mettre en œuvre ce genre de valeur

(compassion) et comment pratiquer ce genre de communication. L’auteur a présenté les témoignages

des parents sur leur compréhension des soins palliatifs dans un tableau.

L’étude répond à la question de recherche des auteurs, en tenant compte de l’aspect pratique.

Une limite de l’étude dite par les auteurs est que bien qu’elle soit menée dans 4 hôpitaux australiens,

elle n’est pas transférable à une autre population et devrait alors prendre en compte d’autres variables.

Price et al. (2012)

L’étude de Price et al. (2012) est une recherche qualitative qui vise à connaître l’expérience des parents

endeuillés (n=25) par rapport aux soins fournis à leur enfant décédé, et les comparer selon la nature de

la maladie de l’enfant, maligne ou non-maligne. Cette étude a été menée par des entretiens enregistrés

et retranscrits.

Cette étude a été menée sur un échantillon stratifié. Celui-ci a inclut des malades provenant de deux

endroits différents, car les établissements s’adressait à une population spécifique : soit l’unité de cancer

pédiatrique régionale, soit un établissement pour enfants atteint d’une maladie non-maligne. Cette

comparaison était voulue par les auteurs. La présentation de l’échantillon est très brève et peu explicitée

vis-à-vis des parents qui ont répondu au questionnaire. Nous savons simplement qu’ils ont été 25 à

participer à l’étude, et qu’il y avait 16 mères et 9 pères. Ce sont les caractéristiques des enfants pris en

compte qui sont détaillées dans le tableau 1 (le sexe, l’âge de l’enfant à sa mort, le diagnostic, le lieu de

sa mort et le temps écoulé depuis sa mort). L’échantillon est hétérogène, il y a autant de filles que de

garçons, mais les diagnostics ne sont pas équivalents (6 cancéreux contre 10 non-cancéreux). Le déroulé

de la méthode est bien expliqué. Les entretiens ont été enregistrés avec la permission des parents, puis

retranscrits. Un outil, NVIVO 7, a été utilisé par la suite pour la gestion des données.

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L’article présente des témoignages des parents, mais qui sont présentés sans être discutés.

L’étude répond à la question de recherche des auteurs, qui suggèrent qu'il y a un besoin évident pour le

développement des prestations de services de soins pour enfants.

Dans l’introduction, Price et al. (2012) évoquent une étude de Monterosso et Kristjanson (2008) qui

n’est pas celle retenue dans notre travail, mais qui traite de la même thématique sur les besoins en soins

palliatifs en général en Australie.

7.2.2 Etudes quantitatives

Auvrignon et al. (2006)

L’étude d’Auvrignon et al. (2006) est une recherche quantitative qui s’est intéressée à l’impact de la

lecture aux enfants en soins palliatifs d’un conte abordant la mort (n=13). Les chercheurs ont utilisé un

questionnaire anonyme à renvoyer par courrier postal, comportant 40 questions : 34 fermées et 6

ouvertes. Les résultats ont été transcrits et analysés quantitativement de manière numérique grâce à un

tableur. La méthode expliquée par les auteurs est exhaustive et les résultats présentés correspondent aux

thématiques du questionnaire. Ceux-ci répondent à la question de recherche initiale.

La population de l’étude comprend 13 parents de 8 enfants décédés, ce qui correspond aux 13

questionnaires. La variabilité et l’hétérogénéité amenée par les auteurs porte sur le genre, l’âge et la

religion des parents. En revanche, le statut socio-économique et la nationalité ne sont pas présentés.

Cette étude présente des témoignages de parents, mais répartis sur tout l’article. Ils ne sont pas tous en

rapport avec le conte, mais reprennent en général les questions soulevées par les parents. Lorsqu’elle

aborde l’importance de la communication et la difficulté pour les parents d’aborder ce sujet, l’étude

d’Auvrignon et al. (2006) cite l’étude de Kreicbergs et al. (2004) que nous avons retenue pour ce travail,

afin de valider le bénéfice pour les parents de parler de la mort aux enfants.

Malgré l’analyse quantitative de l’étude, l’échantillon est restreint. Il faut savoir que dans le service

d’hémato-oncologie où l’étude a été menée, 30 enfants sont décédés dans la période correspondant à

l’étude. Le questionnaire a été proposé à 24 parents de 13 enfants décédés, mais seulement 13 parents

ont participés.

Une des limites de cette recherche, comme les auteurs le disent, est que le questionnaire et le conte n’ont

pas été remis aux familles de manière systématique, mais plutôt à celles qui se posaient des questions à

ce sujet. Les auteurs répondent à leur question de recherche, mais certains éléments manquent, comme

la façon dont les familles adapteraient le texte à l’enfant et son vécu, pourtant important dans une

démarche évaluative et d’amélioration d’un outil.

Au-delà de la limite de l’étude, nous pouvons également aborder la limite du conte en lui-même. Ils

mentionnent que l’absence d’illustration a peut-être empêché la lecture directe aux enfants. Il faut

malgré ça dire que certains enfants, au moment où ils ont reçu le texte, n’étaient pas en condition de lire

directement le conte du fait de leur situation de santé ou de développement.

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L’échantillon d’étude s’est révélé peu important (n=13) malgré le fait que l’étude soit quantitative, ce

qui ne nous permet pas de généraliser les résultats, mais tous les enfants qui ont reçu le conte ont été

malades d’un cancer.

Kreicbergs et al. (2004)

L’étude de Kreicbergs et al. (2004) est une étude de cohorte quantitative, menée grâce à un questionnaire

envoyé aux parents (n=449) de manière séparée. L’objectif est de savoir si les parents perçoivent le

besoin de parler de la mort avec leur enfant mourant, et s’ils le regrettent après. L’étude prend en compte

un très large échantillon. La méthode de sélection de la population est très précise et détaillée dans

l’article. Au final, ce sont 531 parents de 368 enfants qui ont été retenus. Les variables de l’article sont

très nombreuses, et nous ne pouvons toutes les reporter ici. Cette variabilité exhaustive permet d’avoir

une vue d’ensemble et d’appliquer les résultats à d’autres populations.

Cette étude correspond à l’attente des auteurs, et leur permet d’être une référence pour les parents qui

se demandent s’ils doivent parler de la mort avec leur enfant.

Une limite de l’étude se situe au niveau de l’échantillon. Les parents devaient obligatoirement être nés

dans un pays scandinave, avoir un numéro de téléphone public et comprendre le suédois. Les auteurs

mentionnent que leurs résultats ne sont pas généralisables et sont spécifiques à la culture dans laquelle

ils ont été trouvés. Cependant, l’échantillon a été très large.

7.2.3 Etude mixte

Hernandez et al. (2009)

L’étude de Hernandez et al. (2009) est une recherche mixte qui s’est intéressée au niveau d’information

que les enfants (n=45) ont de leur propre mort. L’étude a été menée par entretiens semi-structurés au

cours de la maladie de l’enfant. L’article ne précise pas quel type d’étude ils ont mené. On peut définir

que c’est une étude mixte car menée par entretiens mais les résultats ont été analysés grâce à un logiciel

de statistiques. Les variables psychosociales sont exprimées dans un tableau et représente une

hétérogénéité au niveau de l’âge des enfants et du niveau culturel des parents.

La méthode n’est pas très explicite. L’étude visait à explorer l'étendue des informations que les enfants

avaient sur leur propre mort pendant cette phase, et les résultats correspondent à ce que les auteurs

cherchent, mais la recherche aurait mérité d’être plus profonde, pour être en accord avec le titre de

l’article.

Les auteurs ne relèvent pas de limites à leur étude. Cependant, l’étude se déroule uniquement dans un

hôpital de Madrid, ce qui limite la transférabilité des résultats, et peut ne pas être représentatif de l’entier

de la population. Ils ne prennent pas en compte le niveau économique, le statut social des parents, le

diagnostic des enfants et leur lieu de vie.

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L’article cite Kreicbergs et al. (2004) lorsqu’il évoque la conscience de mort des enfants, ce qui nous

permet d’attester la pertinence du choix de cet article.

7.3 RÉPONSE À LA QUESTION DE RECHERCHE

La question de recherche est :

Comment l’infirmière, qui travaille avec des enfants en soins palliatifs, peut-elle favoriser la

communication sur la mort entre les parents et leur enfant en fin de vie ?

Les résultats de cette revue non-systématique nous permettent de répondre partiellement à la question

de recherche. En effet, les résultats abordent peu les moyens mis en œuvre par les infirmières. Les

thèmes qui sont ressortis permettent surtout de savoir ce que les infirmières doivent prendre en compte

pour favoriser cette communication. D’après le développement de la problématique, l’aspect

« comment » nous semblait important dans la recherche, mais les résultats ne nous permettent pas d’y

répondre. En effet, c’est une thématique subjective, donc les résultats proposés ne sont pas utilisables

pour tous les patients. Les résultats ne sont pas des outils, mais une prise de conscience pour le personnel

soignant à prendre en considération pour l’approche de la prise en charge. Les résultats trouvés ont pour

but d’amener à la réflexion.

A l’issue de ce travail, nous pouvons proposer une alternative plus adaptée à notre question de

recherche :

« Quels sont les besoins des parents dont les enfants sont atteints de maladies terminales ? »

7.4 MISE EN PERSPECTIVE DES RÉSULTATS AVEC LA LITTÉRATURE

Lors de notre recherche d’article, nous avons lu des articles intéressants du point de vue de leur contenu,

mais nous ne pouvions pas les conserver pour les intégrer à notre revue de la littérature car ils ne

correspondent pas à des articles de recherche. Cependant, les thèmes abordés nous semblent pertinents

pour une mise en perspective des articles sélectionnés dans le cadre de ce travail.

La communication est le point central de la thématique. Nous avons vu chez Auvrignon et al. (2006) et

chez Monterosso et Kristjanson (2008) que les parents ont du mal à parler de la mort, mais qu’ils

admettent que lorsqu’ils le font, c’est bénéfique pour l’enfant, et qu’un outil est utile pour l’aborder.

Etienne Seigneur (2011), pédopsychiatre dans un hôpital parisien évoque des repères pour les soignants

afin d’accompagner et de communiquer à la fois avec les parents et les enfants à l’approche de la mort

de l’enfant. Il donne le point de vue des soignants, leur vécu de ces situations difficiles, comme l’échec

et l’impuissance, face à la fin de vie pédiatrique, thème non abordé dans les articles du travail.

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Chez les soignants, cette prise en charge les amène à être proche des familles et éprouver une certaine

sympathie. Selon Seigneur (2011), cette proximité doit être développée au cours de la phase curative de

la maladie, dès l’annonce du diagnostic. La qualité de l’information et de la communication est d’une

importance capitale pour les parents, leur perception varie selon la prise en compte et le soulagement

des symptômes de leur enfant. De plus, l’authenticité initiale envers les parents va engendrer une

meilleure compréhension du traitement et l’acceptation de la mort proche (Aschenbrenner et al., 2012,

p.519).

Bluebond-Langner, anthropologue anglaise, a mené une étude ayant pour but d’examiner les approches

de soins et de traitement des parents, américains et anglais, lorsque les thérapies standard des maladies

de leurs enfants ont échoué. Elle a évalué la balance entre soins palliatifs et curatifs, sans donner de

résultats sur l’impact du choix des parents dans le type de prise en charge. Il aurait été intéressant de

connaître le taux de survie, les bénéfices suivant le choix thérapeutique, afin d’être plus pertinent dans

la proposition des approches de soins (Bluebond-Langner, Belasco, Goldman & Belasco, 2007, p. 2419).

Dans ses conclusions, elle affirme qu’améliorer la communication et les explications favorise l'honnêteté

et la confiance et sont, sans doute, une valeur importante, ce qui est confirmé par Aschenbrenner et al.

(2012).

Pour Nielson (2012), infirmière spécialisée dans les soins pédiatriques, l’infirmier doit d’abord parler

avec les parents pour aborder la communication autour de la mort. Les soignants doivent intégrer le

niveau de connaissance des parents à propos de la maladie et du pronostic dans le but que les

informations données à l’enfant soient congruentes. Les soignants doivent être sensibles aux désirs de

la famille, et informer les parents utilement autour de la communication en fin de vie. Avant d’aborder le

thème de la mort avec l’enfant, le soignant doit, avec l’aide des parents, identifier et évaluer ses besoins.

Dans l’article de Kreicbergs et al. (2004) retenu dans ce travail, les parents ont exprimé qu’il était de la

responsabilité des soignants de les aider à répondre aux besoins et aux désirs des enfants malades. On

peut donc dire que c’est une attente des familles envers les soignants qu’ils assurent un rôle de « guide »

dans l’accompagnement de leur enfant.

Les articles d’Auvrignon et al. (2006) et Hernandez et al. (2009) nous ont montré que les enfants ont en

général conscience de leur mort proche. Seigneur (2011) appuie encore davantage cet aspect trouvé dans

nos articles, d’après son expérience, en disant qu’ils se plaignent du silence des adultes autour de ce

thème. Eviter la conversation peut amener un sentiment de malaise et d’insécurité chez les l’enfant et

potentialise le manque de confiance (Nielson, 2012 ; Heller & Solomon, 2005). En effet, si leur

conscience de la mort n’est pas celle de l’adulte, avec ses tabous et ses représentations, leur propre

expérience de la maladie, de son évolution, du traitement leur donne une conscience intuitive de ce

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qu’est la mort (Seigneur, 2011). Elle peut également être influencée par la mort d’un proche, d’un voisin

de chambre, la religion, la culture et les médias : jeux vidéo, télévision… (Nielson, 2012).

Assurer à l’enfant un environnement ouvert et de confiance pour parler de la mort aiderait les soignants

à découvrir les connaissances que l’enfant a sur sa propre mort, tout en fournissant un moyen de clarifier

les fausses conclusions que l’enfant à dans son esprit (Nielson, 2012).

Ces articles nous ont donc apporté plus d’informations sur le point de vue des soignants et des enfants,

et l’importance d’intégrer leurs connaissances et leur histoire de vie à la prise en charge.

7.5 RECOMMANDATIONS POUR LA PRATIQUE ET LA RECHERCHE

Ce travail a révélé que la communication autour de la mort en pédiatrie ne va pas de soi, mais qu’elle

mérite d’être accompagnée en prenant en compte les parents pour les aider à accepter la perte et entourer

leur enfant dans cette phase de fin de vie.

Il faut tout d’abord citer Raimbaud qui nous dit qu’“aucune généralité ne peut être énoncée dans ce

domaine” (Raimbaud, cité par Charest, 2004, p. 409). En effet, ce chapitre énonce quelques pistes non

exhaustives pour la pratique, mais pourront être complétées au fur et à mesure de la recherche et du

développement des soins palliatifs pédiatriques.

Il n’y a pas de modèle type dans la communication.

Recommandations que nous proposons :

- Le passage en soins palliatifs doit être explicité.

- Il est important de donner des informations honnêtes et précises à l’enfant et aux parents son

état de santé et permettre leur implication dans la prise en charge.

- A la suite de Price et al., (2012) nous pensons qu’il serait utile de développer un outil standardisé

pour investiguer les besoins et volontés de l’enfant.

- Prendre en compte également les besoins des parents, indissociables de leur enfant, leur histoire

de famille (Ont-ils déjà perdu un enfant ? Quels ont été leurs deuils précédents ?).

- Établir un lien de confiance avec les partenaires, afin de favoriser la communication et les soins.

Les soignants doivent se rendre disponibles, sans être intrusifs, notamment au moment de la fin

de vie.

- L’infirmière doit être réceptive aux différents types de communication utilisés par l’enfant, qui

varient selon son niveau de développement et anticiper les barrières de la communication.

- Pouvoir évaluer les connaissances de l’enfant sur la mort grâce à une échelle, son niveau

d’anxiété face à cette réalité.

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- Les soignants doivent respecter les croyances et volontés de la famille. Ils décideront de leur

volonté de parler de la mort avec l’enfant.

- Privilégier des moments hors des soins techniques où la communication peut être favorisée

(aménager un lieu propice).

- Les outils, même s’ils mettent la réalité à nue, sont efficaces et bénéfiques. Nous avons eu

l’exemple du conte de Falikou, mais tout autre outil peut être employé afin de favoriser

l’échange autour de la mort de manière symbolique.

- Dans la mesure du possible, proposer une formation aux soignants sur la communication, en les

mettant en situation et leur proposant des jeux de rôles, pour développer des compétences dans

la relation.

- Élaborer une brochure destinée aux parents : ayant pour thème la communication autour de la

mort, elle présenterait les avantages et inconvénients de parler de la mort, elle pourrait susciter

le questionnement des parents et pourrait contenir une foire aux questions, recueillies au

préalable vers des familles concernées.

Peu d’articles abordent ce sujet, ainsi, la recherche pourrait être approfondie sur la communication

autour de leur mort avec les enfants. Elle devrait être investiguée non seulement dans les hôpitaux, mais

aussi à la maison, car de nombreux enfants y décèdent, et c’est un lieu plus propice aux échanges.

Les recherches analysées dans ce travail se sont attardées sur les résultats d’interventions visant à

favoriser la communication autour de la mort. Il serait pertinent de mettre en place des études afin de

valider ces recommandations, et le cas échéant, de les adapter ou en proposer de nouvelles.

7.6 LIMITES DU TRAVAIL

Les articles de ce travail relèvent principalement le point de vue des parents. Dans une certaine mesure,

il manque celui des soignants, qui sont confrontés à la prise en charge et celui des enfants, de leur propre

vécu. La vision de ces derniers est néanmoins recherchée dans l’étude d’Auvrignon et al. (2006).

Les différents rôles des soignants tels qu’une infirmière travaillant en soins palliatifs ou en soins aigus

pédiatriques, ne sont pas définis dans les recherches analysées. On peut se poser la question de la

personne qui a le rôle de communiquer avec l'enfant et sa famille, ou comment les soignants s’organisent

entre eux.

Dans notre problématique, nous avons mis l’accent sur le rôle des soins palliatifs dans la prise en charge

des enfants en fin de vie. Cependant, ces aspects d'organisation professionnelle ne ressortent pas dans

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les articles : le travail des équipes de soins palliatifs est peu abordé dans notre recherche de littérature

sur la communication de l’enfant en fin de vie.

La majorité des articles trouvés à l’issue de la recherche se focalisait sur des patients atteints de cancer,

et peu élargissait à des maladies non-cancéreuses.

Il faut aussi avoir un « chez soi » assez grand pour recevoir et adapter le lieu en chambre de personne

malade. Le niveau socio-économique est donc important mais ne semble pas abordé dans la plupart des

articles.

Un aspect qui nous a paru important mais qui est peu ressorti dans les résultats des articles est l’approche

holistique de la prise en charge : biologique, psychologique, social, culturel et spirituel. En effet, pour

prendre l’humain dans sa globalité, ce sont tous ces axes qui doivent être pris en compte et investigués .

Nous avions avancé dans la problématique qu’une approche centrée sur la famille en la considérant

comme partenaire pouvait favoriser les échanges. Dans la globalité, la famille a toujours été présentée

dans les articles comme faisant partie de la prise en charge, mais plus sous un angle individuel, et non

comme partenaire dans la triade : soignant-enfant-parents.

La place de l’infirmière n’est malheureusement pas centrale dans les articles, de mêmes que les soins

multidisciplinaires que nous connaissons par notre pratique.

Lorsque l’on aborde la communication, nous pensons souvent à la communication verbale. Cependant,

il aurait été intéressant dans ce travail de prendre en compte également la communication non-verbale,

qui peut être explicite sur ce que ressent l’enfant, notamment les enfants en bas âge qui ne parlent pas

encore ou peu : nourrissons, trottineurs et préscolaires.

La revue de littérature de ce travail regroupe différents types d’études, ayant un thème général commun,

mais ne traitant pas directement notre question de recherche. Donc entre la complexité de trouver des

articles centrés sur la pratique infirmière et le fait que cette revue ne soit pas systématique, les résultats

ne sont pas conclusifs. Leur analyse permet néanmoins d’avoir un aperçu de la pratique actuelle et d’en

faire découler des pistes pour la prise en charge.

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8 CONCLUSION

Notre travail nous a permis de répondre à certaines questions que nous nous sommes posées dans la

problématique, concernant l’utilité et les bénéfices de cette communication autour de la mort. Il est

ressorti de manière évidente que les parents trouvent bénéfique d’en discuter avec leur enfant mourant.

Le fait d’aborder ce sujet difficile diminue l’anxiété, le stress et amène les parents à ne pas avoir de

regrets face aux derniers instants de relation avec les enfants. Sachant que la plupart des parents qui

n’ont pas abordé le sujet de la mort avec leur enfant en fin de vie l’ont regretté, nous soulignons

l’importance et la responsabilité des soignants d’accompagner les familles dans ces moments délicats.

Il est essentiel d’aider les parents à répondre aux besoins et aux désirs de l’enfant mourant, qui a besoin

d’avoir confiance dans les personnes qui l’entourent. Il n’existe pas de modèle type pour parler de la

mort, d’où la difficulté de ce type d’entreprise. Il s’agit essentiellement d’être soi-même, authentique

et vrai dans chaque situation, en développant un environnement propice à la discussion. Les années

d’expérience du soignant dans un contexte de soins peuvent favoriser la maîtrise de la communication

et l’aisance dans le dialogue.

Au terme de cette recherche, nous pensons avoir un plus grand recul par rapport à ce que ressentent les

parents, car nous n’avons pas été impliquées dans la prise en charge qui les concernait. Les résultats

amenés par les auteurs sont dans la continuité de ce qui a été évoqué dans la problématique. Pour cela,

nous n’avons pas eu de réelle surprise lors de l’analyse des articles. En effet, ils correspondent à ce que

nous avions imaginé autour de ce sujet, d’après notre faible expérience professionnelle et personnelle,

sans pouvoir dégager de pistes concrètes à suivre, notamment de manière spécifique aux infirmiers.

Développer ce sujet nous tenait à cœur, nous cherchions des réponses pour nous projeter dans notre

pratique future, et ainsi apporter les meilleurs soins aux enfants et à sa famille. Nous n’avons pas trouvé

toutes les réponses que nous cherchions, cependant, ce long travail de recherche nous a permis de nous

familiariser avec la recherche en science infirmière. Il nous a aidé à développer notre regard critique et

la méthode de recherche. Plus spécifiquement, nous avons pu approfondir ce thème, et prendre

conscience de la complexité de cette approche de la communication autour de la mort. Ce qui nous a le

plus marqué est que l’infirmière constitue un vrai pilier et repère pour les parents en plus de l’enfant.

Au regard de cette responsabilité du soignant, une suite possible pour cette recherche pourrait être de

discuter plus concrètement de l’implication du soignant, de ses sentiments et émotions qui sont

impliqués d’une manière différente que dans un autre service de soins.

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