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Etude des frayères à Brochet de l’Eure 2010
1 Fédération de l’Eure pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique
Imm. Leipzig, avenue de l’Europe BP 412 27504 Pont-Audemer cedex Tél. : 02 32 57 10 73 Courriel : [email protected] site : peche27.com
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REMERCIEMENTS
Au terme de ce stage, je tiens en premier lieu à remercier M. Germain SANSON, mon maître de stage, d’avoir bien voulu m’accueillir au sein de la Fédération des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique de l’Eure. J’ai apprécié tout au long de cette période sa disponibilité, son aide, son écoute et surtout la confiance qu’il m’a témoignée. En second lieu, je lui suis reconnaissant pour tous ses enseignements techniques et ses méthodes de travail qui m’ont permis d’évoluer favorablement.
Je remercie M. Jean-Paul Laroche, président de la Fédération des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique de l’Eure de m’avoir accueilli au sein de sa Fédération.
Je remercie également M. Victor Zunigas et M. François Lethorey, agents de développement à la fédération 27, qui ont été eux-aussi riches d’enseignements.
Je souhaite exprimer ma gratitude à l’ONEMA, notamment M. Benoît JANICOT, pour son aide et son apport d’expérience personnelle du terrain qui a été plus que bénéfique.
Je remercie M. Yannick GELINEAU, chargé de mission à la Fédération de Pêche de l’Eure-et-Loir avec qui j’ai échangé, tout au long de mon stage, diverses informations et documents.
De même que Mr Florian Rozanska, chargé de mission au Parc des Boucles de la Seine qui lui aussi m’a apporté son expérience et de multiples sources de données.
Je voudrais exprimer ma gratitude aux différentes A.A.P.P.M.A. sollicitées lors de cette étude qui ont été réceptives à la problématique des frayères à Brochets.
J’adresse toute ma sympathie à Mme Michelle SEVENIER, secrétaire à la FDAAPPMA27, pour sa bonne humeur et son aide sur divers dossiers.
Je remercie également mon tuteur pédagogique, M. Bruno FAIVRE, dont j’ai apprécié la disponibilité, parfois à des heures tardives, ainsi que ses conseils pour l’élaboration de ce document.
Merci à Mme Christine LENEVEU et Mme Marie-Laure GIANNETTI de la DREAL H.Normandie/SRE pour m’avoir transmis diverses données sur la vallée d’Eure.
Enfin je remercie toutes les personnes qui m’ont accordé de leur temps et/ou leurs conseils lors de cette étude. En particulier :
- M. Pascal Flambard, technicien à la D.D.T., - M. Patrice HAUDUC, technicien à la Communauté d’Agglomération Seine-Eure
(CASE), - M. Gérard DEMAREST, président de la Carpe du Pont de l’Arche, - M. Pierre Texier, président de la Garennoise - M. Claude CHARLES, de la société de pêche de Breuilpont
Etude des frayères à Brochet de l’Eure
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Imm. Leipzig, avenue de l’Europe BP 412 27504 Tél. : 02 32 57 10 73
LA PECHE EN FRANCE
Les Fédérations Départementales des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (FDAAPPMA) présentes en France métropolitaine sont au nombre de 93. Chacune a pour mission de promouvoir la pêche amateur, protéger les milieux aquatiques, mettre en œuvre des actions de promotion de loisirs pêche, collecter la Cotisation Pêche et Milieu Aquatique (CPMA), mettre en valeur et surveiller le domaine piscicole départemental. Tout pêcheur désireux de se prêter à ce sport en eau libre doit nécessairement s’
Les FDAAPPMA fédèrent la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) établies au sein de leur département respectif. Elles sont sous la coupe de la Fédération Nationale pour la Pêche en France (FNPF), qui perçoit une partie de la titre indicatif, la FNPF est la deuxième plus grande fédération sportive de France après le football avec ses 1.417.858 membres pratiquants.
FNPF Fédération Départementale
LA FDAAPPMA 27 :
Le siège social de la FDAAPPMA 27 se situe à Pontdépartement de l’Eure. Cette structure est engagée dans
- La défense des milieux aquatiquespiscicole du département de l’Eure,
- La promotion du loisir pêche et découverte des milieux aquatique- Un soutien technique, pédagogique et matériel aux AAPPMA,- Une participation à la gestion piscicole
du plan départemental de Gestion Piscicole et des plans de gestion des AAPPMA).
Pour son fonctionnement, la chargé de mission et deux agents de développemenbénévoles au conseil d’administration.
Cette structure fédère 38 AAPPMA et plus de 7500 pêcheurs.
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Imm. Leipzig, avenue de l’Europe BP 412 27504 Pont-Audemer cedex : 02 32 57 10 73 Courriel : [email protected] site : peche27.com
:
Les Fédérations Départementales des Associations Agréées pour la Pêche et la Milieu Aquatique (FDAAPPMA) présentes en France métropolitaine sont
au nombre de 93. Chacune a pour mission de promouvoir la pêche amateur, protéger les milieux aquatiques, mettre en œuvre des actions de promotion de loisirs pêche,
Pêche et Milieu Aquatique (CPMA), mettre en valeur et surveiller le domaine piscicole départemental. Tout pêcheur désireux de se prêter à ce sport en eau libre doit nécessairement s’acquitter de cette taxe.
Les FDAAPPMA fédèrent un nombre variable d’Associations Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) établies au sein de leur département respectif. Elles sont sous la coupe de la Fédération Nationale pour la Pêche en France
, qui perçoit une partie de la CPMA, le reste étant versé à l’Agence de l’Eau. A titre indicatif, la FNPF est la deuxième plus grande fédération sportive de France après
1.417.858 membres pratiquants.
Fédération Départementale AAPPMA Pêcheur
la FDAAPPMA 27 se situe à Pont-Audemer au Nord
est engagée dans diverses actions dont les principales sont axées sur
La défense des milieux aquatiques, mise en valeur et surveillance du domaine piscicole du département de l’Eure, La promotion du loisir pêche et découverte des milieux aquatiques pour tous,Un soutien technique, pédagogique et matériel aux AAPPMA, Une participation à la gestion piscicole sur les rivières du département (réalisation du plan départemental de Gestion Piscicole et des plans de gestion des AAPPMA).
Pour son fonctionnement, la fédération emploie quatre salariés (une secrétaire, un chargé de mission et deux agents de développement) et s’appuie sur une équipe de 15 bénévoles au conseil d’administration.
Cette structure fédère 38 AAPPMA et plus de 7500 pêcheurs.
2010
4 Fédération de l’Eure pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique
Les Fédérations Départementales des Associations Agréées pour la Pêche et la Milieu Aquatique (FDAAPPMA) présentes en France métropolitaine sont
au nombre de 93. Chacune a pour mission de promouvoir la pêche amateur, protéger les milieux aquatiques, mettre en œuvre des actions de promotion de loisirs pêche,
Pêche et Milieu Aquatique (CPMA), mettre en valeur et surveiller le domaine piscicole départemental. Tout pêcheur désireux de se prêter à ce
Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) établies au sein de leur département respectif. Elles sont sous la coupe de la Fédération Nationale pour la Pêche en France
ste étant versé à l’Agence de l’Eau. A titre indicatif, la FNPF est la deuxième plus grande fédération sportive de France après
Pêcheur
Audemer au Nord-ouest du
diverses actions dont les principales sont axées sur :
mise en valeur et surveillance du domaine
pour tous,
sur les rivières du département (réalisation du plan départemental de Gestion Piscicole et des plans de gestion des AAPPMA).
emploie quatre salariés (une secrétaire, un t) et s’appuie sur une équipe de 15
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SOMMAIRE REMERCIEMENTS ............................................................................................................... 3 LA PECHE EN FRANCE : ...................................................................................................... 4 LA FDAAPPMA 27 : ............................................................................................................... 4 INTRODUCTION ................................................................................................................... 1 1 - CONTEXTE DE L’ETUDE................................................................................................. 2
1.1 - Le Brochet (Esox lucius, Linné 1758) ............................................................................. 2
Phylogénie ...................................................................................................................... 2 Description de l’espèce ................................................................................................... 2 Habitat et répartition........................................................................................................ 3 Régime alimentaire ......................................................................................................... 3 Cycle biologique du Brochet ........................................................................................... 4 Taux de survie (Chancerel, 2003) ................................................................................... 5 Principales caractéristiques d’une frayère fonctionnelle (Chancerel, 2003) ..................... 6 Fonctionnement théorique d’une frayère : ....................................................................... 7 Statut de l’espèce et menaces ........................................................................................ 7
1.2 - Le bassin versant de l’Eure ................................................................................................. 8
Présentation générale ..................................................................................................... 8 Géologie du bassin versant de l’Eure .............................................................................. 9 Climatologie générale ..................................................................................................... 9 Hydrogéologie ............................................................................................................... 10 Physico-chimie des eaux .............................................................................................. 10 Hydrologie .................................................................................................................... 11 Occupation des sols...................................................................................................... 11 Problématiques rencontrées sur l’Eure ......................................................................... 12
1.3 - Le Brochet sur le contexte Eure .......................................................................................... 2
1.4 - Cadre de l’étude et objectif ................................................................................................ 15
Les documents de cadrage ........................................................................................... 15 Objectif de l’étude ......................................................................................................... 17
2- Matériel et méthode ...................................................................................................... 18 2.1 - Expertise terrain ................................................................................................................ 18
Période ......................................................................................................................... 18 Fiche terrain .................................................................................................................. 18 Les sites ....................................................................................................................... 18 Les moyens matériels et tests ....................................................................................... 21 Expertise des sites ........................................................................................................ 21 Saisie SIG ..................................................................................................................... 21
2.2 - Vérification des sites fonctionnels ...................................................................................... 22
Protocole test épuisette ................................................................................................ 22 Campagne de pêche scientifique à l’électricité .............................................................. 23 Analyse statistique : ...................................................................................................... 24
3- Résultats .......................................................................................................................... 25 3.1 - Expertise terrain ................................................................................................................ 25
Secteur 1 : Garennes-sur-Eure à la Seine .................................................................... 25 Secteur 2 : de Garennes-sur-Eure à Saint Georges-Motel ............................................ 26
3.2 - Hydrologique et température 2010 .................................................................................... 26
3.3 - Nombre et types de frayères potentielles .......................................................................... 27
3.3 – Atlas cartographique des frayères recensées sur l’Eure ................................................... 27
3.5 - Surfaces ............................................................................................................................ 29
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3.6 - Fonctionnalité des frayères relevées en 2010 ................................................................... 30
3.7 - Potentiel des sites ............................................................................................................. 30
3.8 - Résultats épuisette et pêches électriques.......................................................................... 31
La campagne de test et ses résultats ............................................................................ 31 Description des cinq sites ayant fait l’objet de reproduction .......................................... 32
4 - Discussions ................................................................................................................ 34 4.1 – Le Brochet sur l’Eure ........................................................................................................ 34
Anthropisation de l’Eure ................................................................................................ 34 2010, année sèche ....................................................................................................... 34
4.2 – Les frayères sur l’Eure ...................................................................................................... 35
4.3 – Protection envisagée ........................................................................................................ 36
Décret frayère ............................................................................................................... 36 Achat fonciers des zones à fort intérêt .......................................................................... 36 Arrêté de biotope et autre ............................................................................................. 37
4.5 – Continuité d’étude ............................................................................................................. 37
Sites fonctionnels (23) .................................................................................................. 37 Sites à fonctionnalité incertaine (49) ............................................................................. 38 Site non fonctionnel (28) ............................................................................................... 38
4.2 - Hiérarchisation des sites ................................................................................................... 38
4.5 - Sites aménageables : généralités ...................................................................................... 39
5 - Proposition de gestion et restauration ............................................................................. 39 5.1 - Les dix sites à plus fort intérêt, approche rapide et préconisations .................................... 39
Choix des sites ............................................................................................................. 39 Présentation des sites et pistes d’aménagements ........................................................ 40
5.2 - Projet de restauration d’un site : La frayère des Damps .................................................... 46
Présentation ................................................................................................................. 46 Sous-unité I .................................................................................................................. 48 Sous-unité II ................................................................................................................. 51 Sous-unité III................................................................................................................. 53 Données hydrologiques ................................................................................................ 54
5.6 – Plan d’aménagement ........................................................................................................ 54
Terrassement, curage et débardage ............................................................................. 54 Traitement de la Jussie : ............................................................................................... 57 Aménagement pour les bovins ...................................................................................... 57 Entretien du site ............................................................................................................ 58 Attentes ........................................................................................................................ 58
6 - Conclusion générale ....................................................................................................... 60 Annexes : ............................................................................................................................. 61 Glossaire: ............................................................................................................................ 71 Bibliographie : ...................................................................................................................... 72
TABLE DES FIGURES
Figure 1 : Brochet (Esox Lucius L.) - Photo FDAAPPMA 45 ........................................................... 2 Figure 2 : Prédation d'un Brochet sur un cyprinidé .......................................................................... 3 Figure 3 : Cycle du Brochet (d'après Chancerel, 2003) ................................................................... 4 Figure 4 : Schéma de fonctionnement d'une frayère (FDAAPPMA27) ............................................ 7 Figure 5 : Le bassin versant de l'Eure - FDAAPPMA27 ................................................................... 8
Etude des frayères à Brochet de l’Eure 2010
7 Fédération de l’Eure pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique
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Figure 6 : Carte géologique englobant le bassin versant de l'Eure, Agence Eau Seine Aval, 2006 . 9 Figure 7: Moyenne des précipitations annuelles dans l'Eure sur 30 ans, d'après Météo France ... 10 Figure 8 : Moyenne des températures annuelles dans l'Eure sur 30 ans, d'après météo France .. 10 Figure 9 : Stations de mesure à Louviers (gauche) et Cailly/Eure (Droite), DREAL ....................... 11 Figure 10 : Occupation des sols sur le pourtour de l'Eure (150 m), données extraites de Corine Land Cover ................................................................................................................................... 11 Figure 11 : Un moulin de l’Eure avec l’ancien seuil conservé ....................................................... 12 Figure 12 : la jussie ....................................................................................................................... 13 Figure 13 : Le ragondin ................................................................................................................. 13 Figure 14 : Le rat musqué ............................................................................................................. 13 Figure 15 : Une prairie inondable .................................................................................................. 18 Figure 16 : Un marais (caréçaie) ................................................................................................... 19 Figure 17 : Un fossé en eau .......................................................................................................... 19 Figure 18 : Un bras tertiaire .......................................................................................................... 19 Figure 19 : Un bras mort en connexion avec l'Eure ....................................................................... 19 Figure 20 : Schématisation d'un atterrissement de berge avec une intrusion d'eau aval ............... 20 Figure 21 : Un atterrissement de berge classique ......................................................................... 20 Figure 22 : Une peupleraie et son fossé de drainage .................................................................... 20 Figure 23 : Une zone en forêt alluviale .......................................................................................... 20 Figure 24 : Un bassin artificiel connecté à l'Eure ........................................................................... 20 Figure 25 : Exploration d'un secteur en kayak ............................................................................... 21 Figure 26 : Epuisette standard ...................................................................................................... 22 Figure 27 : Schéma de prospection en zone circulaire de grande surface .................................... 23 Figure 28 : Schéma de prospection en milieu rectiligne ................................................................ 23 Figure 29 : Les deux opérateurs en recherche active de Brochetons avec le martin pêcheur ....... 23 Figure 30 : Sectorisation de l'Eure ................................................................................................ 25 Figure 31 : Exploration du secteur 1 ............................................................................................. 25 Figure 32 : Mesure des débits et températures sur l'Eure (2010) .................................................. 26 Figure 33 : Graphique présentant les proportions de sites pour chaque type de zones ................. 27 Figure 34 : Carte des frayères de l'Eure ........................................................................................ 28 Figure 35 : Surface potentielle pour chaque classe ....................................................................... 29 Figure 36 : Moyenne des surfaces de chaque classe associée à leur écart-type .......................... 29 Figure 37 : Fonctionnalités observées ........................................................................................... 30 Figure 38 : Moyenne de potentiel de chaque classe observée ...................................................... 30 Figure 39 : Carte des cinq sites, avec leurs brochetons respectifs, ayant fait l'objet de reproduction avérée en 2010. ............................................................................................................................ 31 Figure 40 : Bras mort des Damps ................................................................................................. 32 Figure 41 : Photo du bras en aval de Pacy ................................................................................... 32 Figure 42 : Fossé principal de la prairie inondable de Pacy/Eure .................................................. 32 Figure 43 : Fossé d'Ezy/Eur .......................................................................................................... 33 Figure 44 : Ruisseau des Ourmes ................................................................................................. 33 Figure 45 : Cartographie des dix sites sélectionnés ...................................................................... 40 Figure 46 - Photo du site F 73 ....................................................................................................... 40 Figure 47 : Photo du site F 64 ....................................................................................................... 41 Figure 48: Photo du site F 1 .......................................................................................................... 42 Figure 49: Photo du site F 7 .......................................................................................................... 42 Figure 50: Photo du site F 11 ........................................................................................................ 43 Figure 51 : Photo du site F 75 ....................................................................................................... 43
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Figure 52: Photo du site F 88 ........................................................................................................ 44 Figure 53: Photo du site F 99 ........................................................................................................ 44 Figure 54: Phragmitaie .................................................................................................................. 45 Figure 55: Photographie de la sous-unité 2 en période de crue (11.03.10) ................................... 46 Figure 56: Localisation du site, fond IGN ...................................................................................... 46 Figure 57: Photo aérienne du site (Géoportail) avec les deux champs .......................................... 47 Figure 58: Organisation schématique de la frayère ....................................................................... 47 Figure 59: Vue du chenal de connexion, regard tourné vers l'Eure (11.03.10) .............................. 47 Figure 60: Photo de la sous-unité 1, regard vers le fossé de connexion (11.03.10) ....................... 48 Figure 61: Photo du fossé de connexion (11.03.10) ...................................................................... 48 Figure 62: Profil topographique de la sous-unité 1 ........................................................................ 49 Figure 63: L’invasion de la jussie : sous-unité 1 le 30.04.10 (gauche) et le 28.06.10 (droite) ........ 50 Figure 64: Piétinement de la zone ................................................................................................. 51 Figure 65: Sous-unité 2 quasi-ressuyée, avec son fossé (18.05.10) ............................................. 51 Figure 66: Sous-unité 2 inondée (11.03.10) .................................................................................. 51 Figure 67: modélisation 3D de la zone .......................................................................................... 52 Figure 68: Courbes de niveau du secteur ..................................................................................... 52 Figure 69: Vue de la sous-unité 3 (11.03.10) ................................................................................ 53 Figure 70: Chroniques des débits de l'Eure à Louviers (sur 40 ans) .............................................. 54 Figure 71: tracé proposé sur photo aérienne ................................................................................. 55 Figure 72: schéma du terrassement à réaliser .............................................................................. 55 Figure 73: Visualisation du futur chenal ........................................................................................ 55 Figure 74: schéma longitudinal du fossé depuis la connexion ....................................................... 56 Figure 75: Profil de la plage enherbée .......................................................................................... 56 Figure 76: Photo d'une pompe à nez ............................................................................................ 58 Figure 77: Schéma d'aménagement des Damps .................................... Erreur ! Signet non défini.
TABLE DES TABLEAUX Tableau 1: Taux de survie théorique de l'oeuf à l'adulte (d'après Chancerel, 2003) ........................ 6 Tableau 2: Typologie des sites fonctionnels .................................................................................. 30 Tableau 3 : Listing des dix sites sélectionnés ................................................................................ 39
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INTRODUCTION
Le Brochet (Esox Lucius, L.), poisson emblématique des milieux calmes, est très représentatif de la qualité de l’habitat qu’il occupe. Cette espèce présente la particularité d’être très dépendante des conditions hydrologiques des cours d’eau et notamment des phénomènes d’inondations. Ainsi, ces exigences pour réaliser son cycle biologique sont fortes et une population stable sera indicatrice d’un écosystème fonctionnel. De surcroit, son statut de super-prédateur lui octroie un rôle écologique important via le contrôle des populations ichtyologiques qu’il opère.
Autrefois bien présent en France, le Brochet y est aujourd’hui classé comme vulnérable sur la liste rouge des espèces en danger (I.U.C.N.). En cause principale, la dégradation de ses zones de reproduction et plus largement celle du milieu qu’il occupe. En effet, pour ses usages et sa protection face aux inondations, l’homme a profondément modifié l’hydrologie des cours d’eau.
La régression de ses zones de fraie est ainsi devenue un point important nécessitant une surveillance attentive.
L’Eure, principal cours d’eau cyprinicole du département de l’Eure présente une population de Brochet perturbée, bien inférieure à la population théorique attendue (PDPG 27, 2000).
Ainsi la Fédération Départementale des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique de l’Eure (FDAAPPMA 27) entame cette année un projet d’inventaire et d’expertise des frayères à Brochets fonctionnelles et potentielles présentent sur l’Eure. Cette démarche s’inscrit à travers plusieurs documents de cadrage (PDPG, SDAGE, Décret Frayère…) ayant un objectif commun : la mise en valeur, la protection et/ou l’aménagement des frayères présentes sur le cours d’eau.
Suite à cette étude, la Fédération pourra, sur appui de cet inventaire, engager des actions en faveur des peuplements de Brochets et plus globalement permettre une amélioration de la qualité de l’Eure.
La première partie de ce rapport décrira les caractéristiques biologiques du Brochet et le contexte de l’étude. Ensuite l’inventaire sera détaillé (protocole, résultats, discussion) et enfin dans la dernière partie axée sur des préconisations, un exemple de restauration sera présenté.
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1 - CONTEXTE DE L’ETUDE
1.1 - Le Brochet ( Esox lucius, Linné 1758)
Figure 1 : Brochet (Esox Lucius L.) - Photo FDAAPPMA 45
Le Brochet (Esox lucius L., figure 1), poisson indigène de la France continentale, est un carnassier caractéristique des grands cours d’eau de plaine et des plans d’eau. Son aspect, sa taille importante et son intérêt halieutique en font un poisson bien connu du public. Espèce repère du domaine cyprinicole* (niveau B8 de la typologie de Verneaux, 1981), le Brochet est un excellent indicateur de l’état du milieu dans lequel il vit, dans la mesure où il s’agit de l’espèce la plus exigeante en termes de qualité et de fonctionnalité de ses sites de ponte et de pré-grossissement. D’autre part, sa position en haut de chaine trophique (super prédateur) lui confère un intérêt écologique fort via son rôle d’espèce clef de voûte* de ses habitats.
Phylogénie
Le Brochet est un poisson téléostéen (« osseux ») appartenant à l’ordre des Esociformes comprenant deux familles, quatre genres et environ dix espèces. Sa famille, les Esocidés, est très ancienne (195 Ma) et comprend cinq espèces qui présentent des caractéristiques morphologiques similaires. Le Brochet est le seul représentant européen de cette famille (Keith & Allardi, 2001).
Description de l’espèce
Le Brochet, poisson pouvant dépasser un mètre et une dizaine de kilos à l’âge adulte, présente une physionomie adaptée à la prédation. Son corps est long, fusiforme pour permettre une pénétration optimale dans l’eau. Les nageoires anale et dorsale, sont proches de la caudale pour une accélération rapide lors de l’attaque (chasse à l’affût). La tête est aplatie de façon dorsaux-ventrale et sa gueule est munie d’environ 700 dents permettant une capture efficace des proies. La ligne latérale et les pores céphaliques sont particulièrement bien développés sur cette espèce et jouent un rôle important dans la chasse (d’après Chancerel, 2003).
La robe du Brochet tend vers le vert olive. Cette espèce présente une bonne homochromie* avec le milieu, ce qui lui permet de se fondre dans son environnement par un bon mimétisme (Chancerel, 2003).
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Habitat et répartition
L’aire de répartition du Brochet est large puisqu’il occupe presque toutes les surfaces de l’hémisphère nord (Maitland & Campbell, 1992). En France, le Brochet est une espèce autochtone sauf dans le Sud-est où il a été introduit (Chancerel, 2003).
Cette espèce affectionne les eaux calmes et est caractéristique des contextes cyprinicoles. Le Brochet présente une large répartition sur l’échelle typologique des cours d’eau puisqu’on peut le trouver de la zone à Ombre (B6) à la zone à Brème (B9) mais avec un préférendum en B8 (zone potamique*) (Verneaux, 1981). Fréquentant les eaux généralement claires et mésotrophes (Bruslé & Quignard 2001), l’espèce est assez peu exigeante quant à la température (préférendum de 10 à 23°C) et la quantité d’oxygène dissout (0,3ppm en hiver) (Keith & Allardi, 2001). Le pH du milieu entre 6 et 10 sera favorable au maintien d’une population (Le Louarn & Webb, 1998). Enfin, une végétation aquatique dense est indispensable dans son habitat (Chancerel, 2003).
Reconnue comme espèce dulçaquicole, quelques individus ont toutefois été retrouvés en Mer Baltique (eau saumâtre), où il semble capable de se maintenir (Keith & Allardi, 2001).
Régime alimentaire
Le Brochet en tant que super-prédateur est au sommet de la chaîne trophique de nos cours d’eau. L’alimentation varie avec la croissance de l’individu. Au tout début la vésicule vitelline constitue l’unique apport nutritif (Chancerel, 2003). Suite à sa résorption une phase zooplanctonophage* débute suivie d’entomophagie* pour passer à l’ichtyophagie* dès l’âge de 7 à 9 semaines (Chancerel, 2003). A partir de ce stade le cannibalisme est un phénomène très répandu chez le Brochet, en particulier chez les alevins où il semble se manifester dès 74 mm (Bry & al, 1995) et pour lesquels il s'agit même d'un cannibalisme de préférence (Chodorowski, 1975 in Souchon, 2003). Des études ont mis en évidence que ce phénomène est accentué par la coexistence de fratries différentes (Bry & Gillet, 1980). Les alevins issus d’une ponte ancienne seront plus développés que ceux d’une ponte récente, entrainant alors le voisinage de deux classes de tailles, la plus grande pouvant devenir prédatrice de la plus jeune. De fait, une différence de taille de l'ordre de 20 à 30 % en longueur (Hunt et Carbine, 1951 ; Buss, 1961) suffit à créer la possibilité d'une prédation intra-spécifique. Le cannibalisme pourrait être l'un des principaux facteurs de régulation des populations de Brochet (Kipling et Frost, 1970 in Souchon, 1983).
Figure 2 : Prédation d'un Brochet sur un cyprinidé
(subsport.net/Galerie-Photos-plongee.htm )
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Adulte, le Brochet est principalement ichtyophage (voir Figure 2) mais peut cependant étendre son alimentation : batraciens, oiseaux, petits mammifères, etc. Le comportement de chasse typique est l’affut. L’aspect visuel aura un rôle dominant dans l’attaque auquel se rajoute la perception des vibrations via les pores céphaliques et le sens olfactif (Saglio & Blanc, 1993).
Figure 3 : Cycle du Brochet (d'après Chancerel, 2003)
Cycle biologique du Brochet
Le Brochet présente des exigeances fortes en termes de reproduction. Le cycle de l’espèce (figure 3) se réalise au sein d’habitats variés et particuliers. Ce poisson est une espèce phytophile, c’est-à-dire qui utilise des végétaux pour support de ponte (Bruslé & Quignard, 2001). L’espèce a de grandes exigences sur les caractéristiques du support végétal : les poacées* et carex y prédominent. Il effectue une migration (migration holobiotique* transversale) pour se reproduire sur des prairies inondées, des marais ou dans des bras morts nommées frayères*. Les géniteurs sont attirés à la fois par le gradient thermique et par les effluves provenant des transformations organiques dues à l’inondation des zones en lit majeur (Arrignon, 1972).
Lors de la migration, les reproducteurs peuvent ainsi parcourir plusieurs kilomètres afin de rallier les sites de reproduction. Aucun phénomène de homing (retour sur la même frayère entre les générations) n’a été mis en évidence malgré de nombreux marquages effectués (Souchon, 1983). L’espèce fait donc preuve d’opportunisme vis-à-vis des sites de frai, ce qui lui a permis de se maintenir dans des cours d’eau qui ont été profondément modifiés.
La période de frai se situe autour du mois de février-mars. La ponte est déclenchée par la présence de végétation fraîchement submergée, correspondant à des périodes de hautes eaux (inondation) et des températures en hausse. Celles-ci se situent entre 6 et 12°C (il est admis que la ponte est
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déclenchée à partir de 7°C) (Rawson, 1992 ; Bryan, 1993). La ponte sera stoppée par des températures supérieures à 13°c (Dumon, 1980 in Souchon, 1983).
On compte généralement deux, voire trois mâles pour une femelle et un seul couple peut saturer d’œufs une zone d’environ 1500 m2. Une femelle produira entre 15000 et 45000 œufs par kilogramme de poids vif qu’elle dispersera en plusieurs fois au sein du site (Souchon, 1983). Selon Svardson (1949), la femelle n’émet qu’une très petite quantité d’ovules à chaque fois (entre 5 et 60) qui se fixent sur les végétaux (œufs adhérants). Elle choisira préférentiellement des poacées* mais pourra étendre sa sélection à des supports végétaux moins conventionnels (exemple d’un cas extrême : aiguille de pin, d’après Chancerel).
Une fois la ponte réalisée, les géniteurs retournent dans le cours d’eau. L’incubation durera 120 degré-jour soit 12 jours pour 10°c. Cette unité dénote l’importance de la température dans le développement embryonnaire du Brochet. Des températures basses conduiront à des retards de croissance et inversement pour des températures supérieures à la normale. Les valeurs seuils sont de 6 et 18°C. Au-delà de cette gamme les températures peuvent être dommageables avec une augmentation de la mortalité (d’après Hockanson et al, 1973 ; Woynarovich, 1955 ; Hasler, 1970 in Souchon 1983).
Après l’éclosion, les larves adhésives (8 – 9 mm) se fixent sur les supports environnants via leur ventouse buccale durant 100 degrés-jour et s’alimentent en puisant dans leur vésicule vitelline. Celle-ci continuera de les alimenter pendant une phase de nage libre de 80 degrés-jour. A la fin de cette période la vésicule est totalement résorbée, les alevins font environ 30 mm et possèdent le phénotype classique du Brochet. Ils deviennent prédateurs : d’abord zooplanctonophages* puis entomophages* pour finir par de l’ichtyophagie*. Ce changement de régime alimentaire a lieu en 2 à 3 semaines.
Vers mai-juin les brochetons ou fingerlings* d’environ 6 à 8 cm effectuent la migration inverse de leurs parents, on parle de dévalaison. Ils descendent des frayères vers le cours d’eau pour trouver des zones calmes, peu profondes, favorisant le développement de végétation aquatique dense. Ces zones, nommées nurseries sont importantes pour le développement des juvéniles (les premiers mois). En effet, elles réduisent les risques de prédation et fournissent un milieu riche en proies. La dévalaison est bien souvent problématique car le ressuyage des zones de frai peut conduire à des déconnexions qui condamnent les brochetons prisonniers. C’est dans ces nurseries que les jeunes continueront leur croissance en étendant progressivement leur habitat. Après trois ans de croissance les individus migreront à leur tour sur les frayères proches de leur territoire pour se reproduire (Chancerel, 2003).
Taux de survie (Chancerel, 2003)
Sur l’Eure, le milieu naturel est relativement dégradé. Les données décrites par Chancerel (Tableau 1) attestent des taux de renouvellement des femelles faibles ainsi que d’une survie très limitée de l’œuf à l’individu en âge de se reproduire en cas de milieu peu favorisé et dégradé. En milieu naturel fonctionnel de qualité, ces taux de survie augmentent significativement (x 20). L’Eure peut se situer entre ces deux valeurs, le milieu n’étant pas totalement fonctionnel et de bonne qualité mais n’étant pas non plus totalement dégradé.
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Pour exemple, 30000 œufs (nombre moyen d’ovocytes pour 1 kg de poids vif de femelle) donneront donc entre 1,5 et 30 individus en âge de se reproduire sur l’Eure. Une amélioration des conditions de reproduction pour l’espèce amènera indubitablement à une augmentation du taux de production du milieu.
Tableau 1: Taux de survie théorique de l'oeuf à l'adulte (d'après Chancerel, 2003)
Ordre de grandeur des taux de survie depuis l’œuf Mortalité du stade œuf à la première reproduction
Renouvellement potentiel des femelles à la première reproduction (nombre de filles de 3 ans pour une mère)
Œuf
Brochetons migrants de 6 à 8 semaines
1 an 150 g
Adultes 45 cm/600 g ± 3ans
Milieux aménagés protégés et gérés
(élevage)
10%
5%
1,5% 98,5% 99
Milieux naturels fonctionnels neufs (sans prédateurs)
5%
2%
0,5% 99,5% 33
Milieux naturels fonctionnels de bonne qualité
2%
0,5%
0,1 % 99,9% 7
Milieux naturels peu favorisés ou
dégradés
< 0,3%
<0,05%
<0,005% >99,99% < 0,3
Très dépendant de la qualité des frayères
Très dépendant de la qualité des habitats (nurserie)
Ces mortalités en apparences fortes offrent en fait des possibilités de recrutement très élevées lorsque les conditions sont bonnes
Les milieux fonctionnels autorisent un prélèvement important sans conséquence sur le renouvellement de la population
Principales caractéristiques d’une frayère fonctionnelle (Chancerel, 2003)
� Une zone inondée sous 0,20 à 1 m d’eau pendant au moins 40 jours consécutifs entre Février et début Mai (peu de variation du niveau). Les pentes de la frayère doivent être faibles pour optimiser les surfaces de faibles profondeurs pendant la période de reproduction ainsi que pour garantir une vidange progressive et totale.
� Un assec pendant la période estivale. La surface destinée à la reproduction doit être colonisée par une végétation terrestre courte supportant bien la submersion pendant plusieurs semaines : poacées de type Glycérie (Glyceria maxima) et Agrostis (Agrostis stolonifera) ainsi que des
Cas observés sur l’Eure
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carex (Carex riparia, C. vesicaria, C.acutiformis). Cela nécessite une exondation du site pendant environ 6 mois.
� Une transparence suffisante de l’eau pour permettre la production de plancton.
� Un accès facile au site et des possibilités de retour des Brochetons et des géniteurs au cours d’eau.
� Une continuité hydraulique avec le milieu principal doit être assurée jusqu’à fin mai début juin pour permettre la migration des juvéniles vers la rivière.
Fonctionnement théorique d’une frayère :
La frayère (Figure 4) est inondée au sortir de l’hiver ce qui permet la migration et reproduction des géniteurs. Elle restera en eau environ 40 jours pour permettre le bon développement des juvéniles. Durant l’assec été-automne, la végétation se régénère ce qui fournira un support végétal de qualité pour la reproduction suivante.
Figure 4 : Schéma de fonctionnement d'une frayère (FDAAPPMA27)
Statut de l’espèce et menaces
D’après l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), l’espèce n’est pas menacée au niveau mondial (source : UICN Red List Threatened Species).
Elle est toutefois classée comme espèce vulnérable dans la liste rouge des espèces menacées françaises. Paradoxalement, l’espèce est considérée comme nuisible dans les cours d’eau français classés en première catégorie piscicole ce qui constitue une difficulté supplémentaire dans la sauvegarde de l’espèce.
Bien que le Brochet puisse faire l’objet de protection locale (arrêté de biotope) l’espèce subit une forte dégradation de ses habitats. La cause principale est la modification de la morphologie des cours d’eau qui diminue les débordements et a fortement limité les submersions. D’autre part, les ouvrages et le merlonnage des rives sont très limitants pour sa migration. Les changements de pratiques culturales (anciennes prairies mises en céréales), la pollution des eaux, la surpêche contribuent à fragiliser cette espèce (d’après MNHN, UICN France, ONEMA & SFI. 2009).
A cela se rajoute l’aléa climatique qui conduit à des variations de précipitations parfois importantes d’une année à l’autre, donc à des incertitudes sur l’expansion des crues et la surface en eau des frayères.
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L’espèce Esox Lucius est bien connue du grand public et appréciée des pêcheurs. Elle est aussi un élément clef dans l’écologie des zones potamiques à travers son statut de prédateur. Son cycle biologique particulier et ses exigences en font aujourd’hui unefrançaises. La diminution de ses zones de reproduction constitue la principale cause du phénomène. Connaître les frayères présentes, les préserver ou les remettre en état devient un objectif primordial pour conserver les populations de Brochet. Les exigences d’habitat du Brochet sont telles que la restauration de ses peuplements entraînera aussi un gain pour l’ensemble des espèces présentes sur ces secteurs (espèce parapluie*).
1.2 - Le bassin versant de l’Eure
Présentation générale
Le bassin versant de l’Eure (Figure hydrographique de la Seine. Sa surface est d’environ 6000 kmle bassin collecteur de la Seine. L'Euredans l'Orne et rejoint la Seine à également le département d'Eure-
Figure
Dans l’Eure, le cours d’eau s’étend de St Georges Motellinéaire de 93 km (cours principal). gauche sont sur le département de l’Eure (rive droite en l’Iton, l’Avre (limite départementale) amont de Louviers et domanial en avalDépartementale pour la Protection du (PDPG) témoignent d’un cours d’eau perturbé du fait des ouvrages (environ 1 tous les 2 km) et
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L’espèce Esox Lucius est bien connue du grand public et appréciée des pêcheurs. Elle est aussi un élément clef dans l’écologie des zones potamiques à travers son statut de prédateur. Son cycle biologique particulier et ses exigences en font aujourd’hui une espèce en déclin dans les eaux
La diminution de ses zones de reproduction constitue la principale cause du phénomène. Connaître les frayères présentes, les préserver ou les remettre en état devient un objectif primordial pour
pulations de Brochet. Les exigences d’habitat du Brochet sont telles que la restauration de ses peuplements entraînera aussi un gain pour l’ensemble des espèces présentes sur ces secteurs (espèce parapluie*).
Le bassin versant de l’Eure
générale
Figure 5) se situe au Nord-Ouest de la France dans le bassin . Sa surface est d’environ 6000 km2 et l’exutoire se situe au Nord
le bassin collecteur de la Seine. L'Eure prend sa source à Marchainville près de à Martot dans l’Eure. D'une longueur de 228,5 -et-Loir .
Figure 5 : Le bassin versant de l'Eure - FDAAPPMA27
s’étend de St Georges Motel jusqu’à sa confluence avec la Seine(cours principal). En amont du département, seuls un peu plus de 20 km de rive
nt sur le département de l’Eure (rive droite en Eure-et-Loir). Les principaux a(limite départementale) et le ruisseau de Jouy. Son statut foncier est non
amont de Louviers et domanial en aval (environ 23 km). Les résultats des diagnostics pour le PDépartementale pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources piscicoles
témoignent d’un cours d’eau perturbé du fait des ouvrages (environ 1 tous les 2 km) et
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L’espèce Esox Lucius est bien connue du grand public et appréciée des pêcheurs. Elle est aussi un élément clef dans l’écologie des zones potamiques à travers son statut de prédateur. Son cycle
espèce en déclin dans les eaux
La diminution de ses zones de reproduction constitue la principale cause du phénomène. Connaître les frayères présentes, les préserver ou les remettre en état devient un objectif primordial pour
pulations de Brochet. Les exigences d’habitat du Brochet sont telles que la restauration de ses peuplements entraînera aussi un gain pour l’ensemble des espèces présentes sur
Ouest de la France dans le bassin et l’exutoire se situe au Nord, dans
près de Longny-au-Perche . D'une longueur de 228,5 km, elle traverse
u’à sa confluence avec la Seine sur un En amont du département, seuls un peu plus de 20 km de rive
. Les principaux affluents sont et le ruisseau de Jouy. Son statut foncier est non-domanial en
diagnostics pour le Plan milieu aquatique et la Gestion des ressources piscicoles
témoignent d’un cours d’eau perturbé du fait des ouvrages (environ 1 tous les 2 km) et du
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manque de zones de reproduction du Brochet (PDPG 27, 2000). En Eure-et-Loir (en amont), l’Eure s’écoule sur 140 km et a comme principaux affluents l’Avre (en limite départementale) et la Blaise qui se localisent en aval de Chartres. (Gelineau, 2006).
Géologie du bassin versant de l’Eure
Le bassin versant de l’Eure s’étend pour sa plus grande partie sur les formations crayeuses du crétacé supérieur (voir Figure 6) avec des recouvrements moins perméables sur les marges : sable du Perche, calcaire, etc. Le réseau hydrographique se différencie nettement selon les terrains en place. Sur la craie, roche perméable et fissurée qui favorise l’infiltration par rapport au ruissellement, le réseau hydrographique est très lâche. Les flancs des vallées sont tapissés de dépôts argilo-limoneux issus des plateaux, alors que les fonds des vallées humides les plus larges sont comblés par des alluvions plus grossières (sables, graviers et cailloux), parfois organisées en terrasses successives.
Figure 6 : Carte géologique englobant le bassin versant de l'Eure, Agence Eau Seine Aval, 2006
Dans le Perche, les craies glauconieuses peu perméables sont recouvertes par les sables argileux du Cénomanien (sables du Perche), qui renferment des petites nappes. L’Eure et ses affluents l’Iton et l’Avre prennent naissance dans la forêt du Perche, véritable château d’eau au chevelu assez dense et aux nombreux étangs (d’après l’Agence Eau Seine-Normandie, 2006).
Climatologie générale
Le climat de Haute-Normandie est un climat de type océanique, marqué globalement par la douceur des températures et l'humidité. Les températures hivernales sont largement positives : 5 °C en moyenne pour le mois de janvier sur le littoral, et 4°C à l'intérieur des terres. L'été est frais : 17 °C en moyenne pour le mois de juillet sur le littoral comme à l'intérieur des terres (d’après le Centre Régional de Phytosociologie). Malgré cela, on constate certaines disparités évidentes (figures 7 et 8) : les précipitations au Nord-Ouest de l’Eure sont de l’ordre de 920 mm contre environ 600 mm au Sud-est. Ce secteur de l’Eure bénéficie de la protection des collines du Perche sur lesquelles les masses d’air humides épuisent leurs précipitations.
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Figure 7: Moyenne des précipitations annuelles dans l'Eure sur 30 ans, d'après Météo France
Figure 8 : Moyenne des températures annuelles dans l'Eure sur 30 ans, d'après météo France
La rivière Eure se situe sur la partie Est du département de l’Eure et sa partie amont au Nord-Ouest du département d’Eure-et-Loir. Comme on peut l’observer sur la carte des précipitations, la rivière se situe dans un secteur pauvre en précipitations, notamment l’été. Pour cette raison la vallée d’Eure est reconnue comme appartenant à un climat d’affinité méridional, l’orientation au Nord de la vallée et le caractère calcicole de ses pentes permettent une remontée de ses influences sur toute la vallée (source : DIREN de Haute-Normandie (actuelle DREAL) ,2006).
Hydrogéologie
Pour diverses raisons géologiques (tectoniques, variations climatiques, lithologiques,…), la craie a été affectée par de nombreux accidents (failles, fissures,…) et soumise à des altérations dont un des résultats est le développement de réseaux karstiques. Il s’est créé un milieu discontinu, poreux, fissuré et « karstique » dont les conséquences en termes de qualité et flux d’eau sont importantes. Associée au climat, cette nappe libre est alimentée par les précipitations efficaces d’automne et d’hiver et c’est entre les mois de novembre et mars que près de 90 % de l’infiltration vers les nappes se réalise. Ce réseau permet un apport d’eau conséquent au cours d’eau par des résurgences ayant bien souvent des débits relativement importants (d’après DREAL de Haute-Normandie).
Physico-chimie des eaux
Les rivières de la craie, alimentées essentiellement par la nappe, ont une composition physico-chimique stable et sont naturellement de bonne qualité. Leur température est peu élevée, avec une faible amplitude entre l’hiver et l’été (entre 6 et 18 °C) du fait des apports importants d’eau souterraine dont la température est voisine de 10°C et de l’écoulement assez rapide. Fraîches, oxygénées, bicarbonatées calciques, les rivières de la craie dont fait partie l’Eure, ont dans les conditions naturelles et en dehors des pollutions, de fortes capacités biogéniques. Dès qu’elles sont enrichies en nutriments, leur productivité est forte (d’après l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, 2006). A noter que les ouvrages sur l’Eure altèrent ces qualités : variations importantes des températures, sédimentations, etc.
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ha)
Tissu urbain (18%)
Equipements sportifs et de loisirs (2%)
Terres arables hors périmètres d'irrigation (13%)
Prairies (36%)
Systèmes culturaux et parcellaires complexes (8%)
Surfaces essentiellement agricoles ( 3%)
Forêts de feuillus (13%)
Plans d'eau (4%)
Autres (3%)
Hydrologie
L’hydrologie est déterminante dans la reproduction du Brochet. Les zones de frai de l’espèce sont intrinsèquement liées aux débordements des cours d’eau sur des zones et périodes précises. Sur l’Eure, deux stations de mesures de la DREAL (Figure 9) permettent d’appréhender les débits : L’une à Louviers (aval du cours d’eau) et l’autre à Cailly-sur-Eure (milieu du linéaire départemental).
Figure 9 : Stations de mesure à Louviers (gauche) et Cailly/Eure (Droite), DREAL
Le module moyen interannuel pour la station de Louviers est de l’ordre de 25,5 m3/s tandis qu’il est de 18,10 m3/s (calcul sur 40 et 43 ans) au niveau de la station de Cailly/Eure. Les mêmes tendances sont observées entre les deux stations. Comme bien souvent, la période de fort débit a lieu en sortie d’hiver (Février) et la période d’étiage plutôt en Août. On notera que les débits moyens restent encore conséquents (supérieur à 10 m3) en été.
Occupation des sols
� Lit majeur de l’Eure
Les données issues de la base de données Corine Land Cover (nomenclature niveau trois) ont été exploitées sous Mapinfo afin d’obtenir l’occupation des sols sur une zone de 150 m autour du réseau hydrographique de l’Eure dans l’Eure. La Figure 10 présente un condensé des résultats obtenus. Une carte détaillée est présente en annexe I.
Figure 10 : Occupation des sols sur le pourtour de l'Eure (150 m), données extraites de Corine Land Cover
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L’occupation des sols (Figure 10) autour du réseau hydrographique de l’Eure (150 m) est principalement agricole (50%), avec une grande part en prairies. D’autre part le tissu urbain (plus ou moins dense) est également bien présent (18%) et témoigne de la forte urbanisation aux abords du cours d’eau. Cette donnée s’est confirmée lors de l’expertise terrain avec de nombreuses maisons et terrasses attenantes au cours d’eau ainsi que des berges très artificialisées. Il s’agit là d’un facteur très limitant à l’existence ou la création de frayères.
Les prairies sont présentes en proportion significative (36%) et permettent de jouer un rôle important pour le cours d’eau : zone tampon, zone d’expansion des crues, frayères, etc.
D’après ces données, plus d’un tiers de la surface aux abords de l’Eure semble propice à la présence de frayères.
� Zones de protection réglementaire ou contractuelle
La vallée d’Eure est classée pour partie en zones Natura 2000 mention Zones Spéciales de Conservation, sur près de 2700 ha. La quasi-totalité de ces zones est constituée de forêts caducifoliées et pelouses sèches en coteaux calcaire. D’après les cartographies, aucune zone n’inclut les proches bordures de l’Eure (- de 40 m).
De nombreuses zones sont inscrites en ZNIEFF, notamment le secteur entre Pacy-sur-Eure et Louviers (Znieff de type 2 de première génération).
Ces informations sont issues de la base de données C@rmen, reprenant les cartographies de la DREAL de Haute-Normandie.
Problématiques rencontrées sur l’Eure
Les cours d’eau de Normandie ont tous été profondément modifiés, remodelés par l’homme au cours des siècles. L’Eure ne fait pas exception à la règle, ce qui l’a conduit à être classée comme cours d’eau perturbé lors de la rédaction du PDPG en 2000. Les causes ont différentes origines :
� L’occupation du lit mineur et majeur
Figure 11 : Un moulin de l’Eure avec l’ancien seuil conservé
En premier lieu par les moulins (figure 11) et autres ouvrages qui se sont mis en place depuis le moyen-âge (moulin à farine, scierie…). Actuellement, seule la production électrique qui s’est développée, il y a quelques décennies, est encore en usage. Ces seuils le long de l’Eure sont très dégradants pour le milieu car ils cloisonnent la rivière et banalisent les habitats. Le milieu urbain joue lui aussi un rôle sur la dégradation du milieu. Les villes implantées le long des cours d’eau ont recalibré les profils, merlonné les berges et empiètent parfois sur les zones inondables. La
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protection des biens et des personnes a induit une diminution des submersions et une augmentation dans l’accélération des écoulements. L’exploitation des ballastières a généré quant à elle un grand nombre de plans d’eau (réhabilitation) proches du lit de la rivière (4 % de l’occupation des sols en bordure) avec divers effets négatifs : disparition de zones humides, transfert d’eau de nature physico-chimique différente, dérive de peuplements piscicoles, etc.
� Les ruissellements et les rejets
La conjonction du facteur climatique avec les modifications anthropiques sur les bassins versants ont augmenté significativement les ruissellements ce qui modifie le comportement hydrologique des rivières et amplifie les phénomènes de crues et leurs conséquences. Le phénomène accroît les apports de sédiments et de produits phytosanitaires en provenance des parcelles agricoles, des chaussées et des parcelles imperméabilisées. Ces produits vont altérer la qualité physico-chimique du milieu avec des modifications écologiques notoires comme des dystrophies, eutrophie du milieu en plus du colmatage de nombreux habitats et frayères.
D’autre part, les rejets d’origine anthropique diffus ou ponctuels sont une cause importante dans les modifications physico-chimiques des cours d’eau. Les stations d’épurations avec l’accroissement démographique, les pratiques agricoles et l’augmentation des phytosanitaires dégradent la qualité de l’eau, dépassant parfois le seuil auto épuratoire de la rivière. Cela peut avoir une influence sur le bon développement des alevins lors de leur croissance si le secteur est trop atteint (ex : trop de MES peuvent diminuer la production de plancton).
� Espèces problématiques
La Jussie (Ludwigia sp) : son influence directe sur le milieu peut rapidement dégrader une frayère. C’est donc un réel problème à prendre en compte. L’entretien engendré par une invasion de jussie (Figure 12) peut devenir très problématique car cette espèce possède une croissance si rapide qu’elle peut recouvrir de grandes surfaces en eau en une seule saison. Elle est bien présente sur l’Eure dans les annexes hydrauliques calmes (observation durant la phase terrain).
Le Ragondin (Myocastor coypus, Figure 13) et le Rat musqué (Ondatra zibethicus, Figure 14) sont eux aussi très présents sur le cours d’eau malgré les piégeages effectués chaque année pour contenir les effectifs. Les galeries creusées par ces deux rongeurs jouent un rôle important sur la dégradation des berges et la déstabilisation de certains ouvrages. D’autres espèces envahissantes sont présentes mais de manière plus ponctuelle et avec moins d’incidence (Renouée du Japon, Balsamine de l’Himalaya, …).
Figure 12 : la jussie
Figure 13 : Le ragondin
Figure 14 : Le rat musqué
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Les caractéristiques géologiques et hydrogéologiques du bassin versant conduisent à un bon maintien des débits sur les cours d’eau tout au long de l’année avec des températures en moyenne de 10 °C sur les résurgences. Sur ces milieux riches en carbonate la capacité biogène des cours d’eau pourra être élevée. Les caractéristiques hydrologiques de l’Eure témoignent néanmoins d’un climat relativement sec en été sur le secteur concerné ce qui induit des phénomènes de ressuyage rapide sur les frayères. L’occupation des sols témoigne de l’importance du tissu urbain mais aussi de la dominance des prairies (1/3) qui sont un milieu à fort potentiel pour les frayères à Brochet. Il est toutefois bon de noter la forte anthropisation du cours d’eau avec les multiples dommages préjudiciables aux frayères à Brochet (ouvrages, pollution, ruissellement, espèces envahissantes…). Ces éléments expliquent pour beaucoup l’état actuel des populations de Brochet sur l’Eure et doivent être pris en compte au préalable à toute démarche.
1.3 - Le Brochet sur le contexte Eure
Sur la rivière Eure, le Plan Départemental pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion piscicole de l’Eure (PDPG27, cf. partie ci-après et annexe II) décrit le contexte « Eure » (H 91 – 12 – C.P.) comme perturbé avec un déficit théorique en Brochet de 60%. Le Seuil d’Efficacité Technique (SET), défini dans ce document, garantit une évolution significative de la population de Brochets avec une augmentation de 20% du nombre d’adultes par rapport à la population théorique. La population théorique, donnée par la capacité d’accueil potentielle en absence de données sur les surfaces favorables à la reproduction, est de 1 950 Brochets adultes alors que la population actuelle est estimée à 780 adultes. Le SET du contexte Eure, dans laquelle se trouvent les frayères recensées, est ainsi fixé à 390 individus. Pour atteindre la population potentielle attendue sur l’Eure, il est nécessaire d’atteindre une production en Brochet de 1170 individus.
D’après Chancerel, le taux de production en frayère aménagée moyenne (contrôle du niveau d’eau et entretien) est de l’ordre de 0, 25 Brochetons migrants (fingerlings) par m2 (jusqu’à 0,5 à 1 pour les sites bien gérés). Les taux de survie sont dépendants de la qualité du milieu (Tableau 1 page 13). Actuellement l’Eure est classée comme milieu perturbé. Comme expliqué en page 6 de ce rapport, nous pouvons classer l’Eure entre un milieu naturel peu favorisé et dégradé et un milieu naturel fonctionnel de bonne qualité. Aussi, en s’appuyant sur les données définies par Chancerel, les taux de survie du stade Brocheton à l’adulte (3ans) se situent sur l’Eure entre : 1,66% et 5 %. Pour les calculs, la valeur intermédiaire a été choisie (Taux de survie de 3,33 % entre le Brocheton et le stade adulte).
- Surface de frayères fonctionnelles à développer pour atteindre le SET : La surface de frayères fonctionnelles à développer pour atteindre les valeurs requises pour le SET (390 individus supplémentaires) est alors estimée à :
390/0,033 = 11 819 fingerlings à produire (majoré à l’unité supérieur)
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En considérant une production de 0,25 Brochetons par mètre carré de frayère : 11 819/ 0,25 = 47 276 m2
Afin de réaliser les objectifs du SET, c’est-à-dire augmenter le nombre de Brochets capturables sur l’Eure de 20% il apparaît nécessaire de rendre fonctionnel 4,73 ha de frayères sur le cours d’eau.
- Si l’on souhaite atteindre la population conforme pouvant s’établir sur l’Eure (gain de 1170 individus adultes), il sera nécessaire d’aménager 141 820 m2 de frayères soit 14,2 ha (35455 Brochetons nécessaires).
L’Eure présente actuellement une population de Brochets en déficit. Au vue des taux de production attendus dans les frayères et du taux de survie dans le milieu jusqu’à l’âge adulte, qui s’avère relativement faible, il sera nécessaire d’aménager des surfaces de frai d’un minima de 4,73 ha. Aménager 14,2 ha permettrait d’atteindre la population théorique attendue sur le cours d’eau.
1.4 - Cadre de l’étude et objectif
Les documents de cadrage
� Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE)
Le SDAGE a été institué par la loi sur l'eau de 1992. Le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux est un outil de planification (sur 10 à 20 ans) de la politique de l'eau associant tous les acteurs du bassin. Cet outil de planification a pour principal objectif de concilier les milieux aquatiques avec les diverses activités humaines et entre autre, tendre à la protection de la ressource.
Les orientations du SDAGE 2010-2015 du Bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers Normands sont définies sous 10 grands défis. Parmi eux, le défi 6 a pour vocation de protéger et restaurer les milieux aquatiques et humides : « il est nécessaire de multiplier et de diversifier les efforts pour limiter l’altération du fonctionnement des milieux aquatiques, assurer la continuité écologique et reconquérir la qualité des habitats et la biodiversité ». Chaque défi est découplé en orientations, elles-mêmes définies par plusieurs dispositions.
Ce présent rapport cadre avec au moins trois orientations que voici (source : SDAGE 2010-2015):
Orientation 15 – Préserver et restaurer la fonctionnalité des milieux aquatiques continentaux et littoraux ainsi que la biodiversité
- Disposition 48 : Entretenir les milieux de façon à favoriser les habitats et la biodiversité - Disposition 49 : Restaurer, renaturer et aménager les milieux dégradés ou artificiels - Disposition 54 : Maintenir et développer la fonctionnalité des milieux aquatiques
particulièrement dans les zones de frayères
Orientation 18 - Gérer les ressources vivantes en assurant la sauvegarde des espèces au sein de leur milieu
- Disposition 71 - Promouvoir une gestion patrimoniale naturelle basée sur les milieux et non pas sur les peuplements
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Orientation 19 - Mettre fin à la disparition et à la dégradation des zones humides et préserver, maintenir et protéger leur fonctionnalité
- Disposition 84 : Préserver la fonctionnalité des zones humides
Connaître les frayères présentes sur le cours d’eau et en faire une cartographie précise permettra d’engager des démarches en accord avec les dispositions préconisées ci-dessus.
� Le Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources piscicoles en Eure (PDPG27)
Le PDPG27 a été élaboré par la Fédération Départementale de l’Eure pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique en Mai 2000. Il fait suite au SDVP* (Schéma Départemental de Vocation Piscicole et Halieutique de l’Eure) et se traduit par un diagnostic et un programme de diverses recommandations (sur 5 années) à l’échelle des cours d’eau du département.
Sur la rivière Eure, le PDPG s’est basé sur le Brochet comme espèce repère. Le contexte « Eure » (H 91 – 12 – C.P.), annexe II de ce document, est classé perturbé avec un déficit en Brochet de près de 60% par rapport au potentiel de la rivière. Les principales causes étant la réduction voir l’absence des zones de reproduction du Brochet, les faucardements* abusifs et le problème de continuité écologique. La fiche récapitulative issue du PDPG est présente en annexe I. Afin de rétablir la conformité sur ce contexte piscicole, il est indispensable de restaurer les zones inondables ainsi que la libre circulation piscicole et mettre en place une gestion raisonnée des faucardements. Le présent rapport s’intègre en partie dans cette démarche via une réflexion d’aménagement de zones inondables en plus de la protection et/ou gestion des sites référencés (PDPG 27, FDAAPPMA 27, 2000).
� Le décret n° 2008-283 du 25/03/08 relatif aux frayères et aux zones de croissance ou d'alimentation de la faune piscicole.
Ce décret ministériel vise à élaborer des inventaires départementaux relatifs aux frayères et aux zones de croissance ou d’alimentation de la faune piscicole au titre de l’article L.432-3 du code de l’environnement. D’après ce dernier la destruction des zones référencées est réprimée sauf autorisation ou déclaration. Autrement dit les sites perçus comme frayère, zone de croissance ou d’alimentation seront protégés par la loi. Ce décret stipule la liste des espèces à protéger, les modalités techniques et procédures à suivre pour référencer et intégrer les sites à l’inventaire départemental. Dans le cas du Brochet l’approche est dite déterministe : c’est-à-dire qu’une fois les sites référencés il faut témoigner de la reproduction de ce dernier sur le secteur correspondant soit par l’observation d’une dépose d’œufs, soit par des juvéniles de l’année sur un site de frai. Les résultats doivent être transmis avant le juin 2012 en préfecture afin d’être joints à la cartographie finale.
L’inventaire fourni apportera ainsi un encadrement des activités et travaux susceptibles d’affecter les habitats vitaux pour le maintien des espèces cibles dont le Brochet. Cet outil, disponible en préfecture après l’échéancier de 2012, amènera aussi une grille de lecture territoriale qui permettra aux différents acteurs de la gestion des milieux aquatiques d’évaluer des zones à fort enjeux pour la faune piscicole (D’après la circulaire ministérielle du 21/01/2009 relative aux frayères et aux zones de croissance ou d’alimentation de la faune piscicole).
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Une partie du présent rapport est destinée à cette fin, à la condition de prouver la reproduction du Brochet sur les secteurs correspondant.
Objectif de l’étude � L’inventaire des frayères à Brochet de la rivière Eure, s’intègre dans le décret n° 2008-283 du
25/03/08 relatif aux frayères et aux zones de croissance ou d'alimentation de la faune piscicole. La FDAAPPMA souhaite participer à l’élaboration de cette cartographie. Obtenir un recensement le plus exhaustif possible des frayères existantes, fonctionnelles et potentielles est le tout premier objectif à atteindre en vue de leur protection réglementaire.
� Hiérarchiser les sites et déterminer les secteurs les plus atteints par le manque de frayères. Répondre à cet objectif amènera une amélioration des habitats sur la rivière Eure (gain écologique), et pourrait répondre aux attentes halieutiques (gain pour le loisir pêche).
� Etablir des préconisations de réhabilitation et/ou d’aménagement de sites de fort intérêt. Cet élément permettrait de s’intégrer dans les objectifs du PDPG via la création de zones de frai. Afin d’optimiser les démarches, l’exemple d’une étude de réhabilitation concrète d’un site à fort potentiel sera présenté en fin de rapport.
Cette étude se réalise en adéquation avec le SDAGE, le PDPG et le Décret Frayère. L’inventaire des zones de reproduction biologique est indispensable afin d’obtenir leur reconnaissance en tant que frayère et leur protection future. La description détaillée de chaque frayère et leur hiérarchisation permettra la mise en place des préconisations de gestion sur les sites à fort potentiel, voire travailler à leur restauration.
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2- Matériel et méthode
2.1 - Expertise terrain
Période Le recensement doit être réalisé de mars à avril 2010. Ce qui correspond aux dates de frai attendues du Brochet. Les tests mis en place pour la recherche d’œufs et de Brochetons ont lieu dans les semaines de fin avril à début mai, période optimale pour la capture de fingerlings.
Fiche terrain
S’inscrivant dans une démarche cohérente au sein du bassin versant de l’Eure, une fiche terrain a été reprise à la FDAAPPMA 28 (Eure-et-Loire). En 2006, cette fédération voisine a effectué un recensement des frayères à Brochet sur l’Eure amont (Yannick Gelineau). Pour cela, une fiche terrain avait été créée en collaboration avec Monsieur Chancerel (ingénieur à l’ONEMA). Cette année, quelques informations complémentaires ont été ajoutées.
On retrouve sur chaque fiche les coordonnées du site, la date, les divers éléments descriptifs de la frayère, ainsi qu’une note sur le potentiel évalué du site. La notation prend en compte de multiples critères tels que la surface potentiellement en eau, la végétation en place, l’état de la connexion, l’ensoleillement, la profondeur, la turbidité évaluée, l’écoulement et la topographie des berges. Les pondérations employées sont présentes en annexe III avec la présentation de la fiche.
A cela, s’ajoute diverses annotations complémentaires utiles comme l’impression générale, l’accès au site, les types de végétaux en place… Retranscrites sous formats informatiques elles serviront à la Fédération pour présenter les sites référencés à divers interlocuteurs (élus, associations, institutions publiques ou privés…) dans le cas de démarches en lien avec le sujet. Chaque fiche informatique reprend la fiche terrain, des données SIG, des annotations et au moins une photo de la zone.
Cette note de potentiel est l’élément de base dans l’évaluation qualitative des sites présents sur le secteur étudié pour la reproduction du Brochet.
Les sites
La typologie de ces sites a été définie sous 9 classes principales : prairie inondable, marais, fossé, bras tertiaire-source-ruisseau, bras mort, atterrissement de berge, peupleraie, forêt mixte alluviale et bassin artificiel. Pour la suite de l’étude une abréviation de chaque classe a été mise en place afin de faciliter la lecture des graphiques.
En voici la présentation :
Prairie inondable (PI), Figure 15 : Ce sont des zones à dominance de Poacées, souvent des pâtures, qui se trouvent à proximité du réseau hydraulique et qui peuvent faire l’objet d’ennoiement lors d’une crue. Associée à une dépression de faible pente dont la connexion avec le cours d’eau est le point bas elle constitue une frayère de grande qualité.
Figure 15 : Une prairie inondable
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Marais (M ), Figure 16 : Ces zones sont assez rares sur les abords de l’Eure car elles ont bien souvent fait l’objet de drainages en vue d’utilisation agricole par le passé. Ces zones sont aujourd’hui protégées. Deux grands types de marais sont majoritaires sur les rives de l’Eure : les phragmitaies et les cariçaies. Ces dernières étant bien plus propices à la reproduction du Brochet.
Fossé (F), figure 17 : Ce type d’annexe hydraulique est intéressant. D’origine artificielle, il servait le plus souvent à drainer les parcelles annexées (prairies). Même s’il ne constitue pas un secteur optimal à la reproduction, il compte parmi les rares sites fonctionnels et peut constituer une nurserie de qualité. En effet, ils sont entretenus pour les rendre plus fonctionnels dans l’évacuation des eaux. La connexion avec le cours d’eau est alors généralement bonne. Il est toutefois à noter que certains fossés de drainage des eaux de pluie peuvent avoir de forts écoulements en un temps très court qui peut amener à l’entrainement en aval des œufs, alevins, Brochetons ou des apports importants et nocifs de sédiments.
Bras tertiaire, source et ruisseaux (BTSR), Figure 18 : Ce sont de petits bras issus du cours d’eau ou des affluents peu larges, où l’eau s’écoule faiblement. Ces secteurs peuvent être très intéressants lorsqu’ils traversent des pâtures car la luminosité est importante. Le milieu est alors riche en végétaux rivulaires type poacées, en hélophytes et en hydrophytes. Ces zones peuvent être très favorables à la reproduction du Brochet et à la croissance des jeunes. La bonne connexion avec le réseau hydraulique aval assure une migration aisée pour les adultes et une dévalaison optimale pour les jeunes. Malgré cela, la température est en générale plus fraiche qu’une frayère classique et les apports de matières en suspensions peuvent être problématiques.
Bras mort (BM ), figure 19 : Ces zones sont d’un grand intérêt. Ancien méandre ou ancien bras de l’Eure, le plus souvent déconnecté à l’amont ou à l’aval, il possède une section d’eau calme avec une végétation intéressante, apportant la protection nécessaire aux alevins. Certains bras mort étendus font aussi office de nurseries pour les fingerlings. Ces zones sont toutefois rares et ont tendance à disparaître avec les remaniements agricoles et la protection des berges qui empêchent à la rivière de modifier son linéaire et de créer ces annexes.
Figure 16 : Un marais (caréçaie)
Figure 17 : Un fossé en eau
Figure 18 : Un bras tertiaire
Figure 19 : Un bras mort en connexion avec l'Eure
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Atterrissement de berge (AB), figures 19 et 21:: Ces zones sont particulières, elles sont annexées au lit du cours d’eau et sont donc souvent sous l’influence des courants. La végétation est de type zone humide. Elles peuvent faire l’objet de zone de reproduction mais la productivité en alevins y sera faible voire nulle : colmatage des œufs, prédation accrue, ressuyage, température moindre qu’en frayère…
Bien souvent la partie intéressante se situe à l’aval avec une zone plus calme (Figure 20).
Figure 20 : Schématisation d'un atterrissement de berge avec une intrusion d'eau aval
Peupleraie (P), figure 22 : Ces zones sont souvent implantées en zones humides. Afin de rendre les parcelles plus productives les propriétaires ont souvent installé des fossés de drainage afin que la zone se ressuie rapidement. Lors d’une crue cela permet une bonne connexion avec la rivière mais le substrat végétal de la strate herbacée s’avère généralement pauvre. Ce facteur, ajouté à l’accumulation des feuilles de peupliers sur la zone, peut amener les reproducteurs à délaisser ce type d’annexe. Aussi les sites sous peupleraie sont souvent peu productifs.
Forêt mixte alluviale (FA), figure 23 : Tout comme la peupleraie ce secteur est rarement productif en l’état. L’ombrage empêche l’élaboration d’un substrat végétal adapté. Il limite également le développement du plancton nécessaire aux alevins (première proie après la résorption de la vésicule).
Bassin artificiel (BA), figure 24 : Ce terme générique comprend les bassins esthétiques, douve, bassin de STEP, etc. Ces espaces seront particuliers puisque d’origine totalement anthropique avec bien souvent un entretien (esthétique) régulier et des ouvrages pour contrôler les niveaux d’eau. De surcroit ces zones sont généralement sur des propriétés « privées », ce qui peut restreindre les possibilités d’aménagement ou d’entretien de la frayère potentielle. Elles peuvent néanmoins constituer de bons secteurs de frai mais de taille restreinte.
Figure 21 : Un atterrissement de berge classique
Figure 22 : Une peupleraie et son fossé de drainage
Figure 23 : Une zone en forêt alluviale
Figure 24 : Un bassin artificiel connecté à l'Eure
Zone calme avec une
végétation immergée
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Les moyens matériels et tests
Pour les relevés terrain : un GPS, une sonde température, un appareil photo, un télémètre laser, un décamètre ont été employés.
� GPS portable : Triton 300 de Magellan, précision du relevé à ± 3 à 5 m. � Sonde température : HI 9812-5 de Hanna, précision relevé température à ± 1°c. � Matériel de pêche scientifique à l’électricité : Martin pêcheur de DREAM Electronique (cf
paragraphe « Pêche scientifique à l’électricité »). � Télémètre laser : Précision 0,5 m de 0 à 500 m.
Figure 25 : Exploration d'un secteur en kayak
A cela s’ajoute le matériel de base : voiture, kayak (figure 25) pour la prospection des zones inaccessibles à pieds, waders, sac à dos, calepin, épuisette…
Une sonde température Hobo (Pendant Temperature Data Loger), a été installée fin Novembre au niveau d’un pont à Val-de -Reuil (aval de Louviers) en vue de cette étude. Caractéristiques : - Une mesure par heure, - Précision : ± 0, 47 °C à 25°C.
Pour les pêches électriques, le matériel est un boitier portatif additionné d’une électrode et d’une anode (Martin Pêcheur de DREAM Electronique). Un chronomètre est placé sur l’appareil permettant de mesurer le temps de pêche active (dès que le matériel est mis sous tension).
Expertise des sites Lors de l’étude, tous les sites ne peuvent être visités en conditions optimales (période de crue notamment). Pour cette raison, l’expertise s’est appuyée sur les diverses traces de crues (laisse de crue, érosion des rives, végétation avec des résidus…), le type de végétation en place, agrémentée de réflexions sur leurs effets (diverses connexions possibles, hauteur d’eau potentielle, sens d’écoulement…) pour obtenir les informations nécessaires à la description des sites.
Saisie SIG Les données terrain ont ensuite été traitées sous Système d’Information Géographique (MapInfo). L’objectif était d’élaborer, en plus des fiches descriptives des frayères, un outil informatique
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contenant une base de données des sites et obtenir un atlas des frayères à Brochets sur la rivière Eure.
2.2 - Vérification des sites fonctionnels
Ces démarches ont été mises en place afin de vérifier si les sites supposés fonctionnels ont fait l’objet d’une reproduction de Brochets lors de l’année 2010. Si des résultats positifs apparaissent (observation d’œufs, d’alevins, de Brochetons de l’année) cela témoignera avec certitude de la fonctionnalité de la zone et conduira à attester de la présence et de la reproduction du Brochet. Deux types de tests ont été employés.
Protocole test épuisette
Ce test a principalement été développé pour la recherche d’œufs ou de jeunes alevins. Cette méthode est facilement utilisable du fait d’un équipement minimal. Etant donné la taille très fluctuante des sites, un protocole d’échantillonnage a été défini en fonction de la surface des zones à tester, l’objectif étant de pouvoir procéder de manière efficace et rapide sur chaque site, notamment les plus étendus. Les points d’échantillonnages sont des quadra de 50/50cm. Le passage de l’épuisette (Figure 26) est réalisé si possible de manière égale en toutes zones.
Dimension du filet: 15/12cm soit 180 cm2 (Figure 26).
Protocole : Un quadra se réalise en plusieurs traits d’épuisette. Un trait en surface alterné d’un trait plus profond, en allant vers le centre de l’herbier. L’épuisette est inspectée à la fin de chaque quadra. La disposition des quadras et leur nombre est défini en fonction de la surface et de la disposition des sites :
Figure 26 : Epuisette standard
� Sites de surface inférieure à 50m2 : Cinq quadras sont effectués au minimum sur des zones apparaissant propices (herbiers ennoyés, iris…). La zone peut faire l’objet d’une inspection plus étendue si le milieu semble riche en habitat.
� Sites de surface supérieure à 50m2 : Deux sous-classes se sont présentées dans cette catégorie, elles ont fait l’objet de deux protocoles différents :
� disposition rectiligne : Un quadra tous les cinq mètres en remontant vers l’amont, dans les zones propices et si possible en alternant rives gauche et droite (voir Figure 28). L’alternance de rives est employée au cas où la frayère soit orientée Est-Ouest, ce paramètre pourrait influer sur l’attrait d’une rive plutôt que l’autre pour les alevins. En cas de fortes chaleurs l’individu pourrait se réfugier à l’ombre de la rive exposée au Nord (ombre) et inversement en cas de températures basses.
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� disposition ± circulaire Un quadra tous les cinq mètres en tous sens, et si possible dans les zones propices (Figure 27), notamment herbiers immergés, bordures avec poacées…
Figure 27 : Schéma de prospection en zone circulaire de grande surface
Figure 28 : Schéma de prospection en milieu rectiligne
Campagne de pêche scientifique à l’électricité
Cette technique est couramment utilisée par les organismes en charge de suivis sur les populations piscicoles. Le principe est simple : un courant électrique est produit entre une électrode et une cathode dans la section d’eau. Le poisson est pris dans un champ électrique entre l’électrode et la cathode. Le système neveux est stimulé ce qui provoque la nage forcée du poisson vers l’électrode (électronarcose*). Il suffit alors de récupérer les poissons avec une épuisette.
Le matériel utilisé est constitué d’un boitier portatif (batterie + électronique) (Martin pêcheur) accompagné d’une électrode et d’une cathode. Le tout peut être manié par un seul homme. Il s’emploie habituellement pour des sections d’eau faibles et notamment des profondeurs moyennes inférieures à 60cm. Les zones à tester étaient de ce type. Pour une opération au martin pêcheur il faut au minimum un agent pour la manipulation de ce matériel et un autre agent pour récupérer les poissons à l’épuisette. Tous deux doivent être habilités (obligatoirement) à ce type de pêche.
Ces opérations de pêche électrique sont soumises à autorisation via un arrêté préfectoral. Après demande aux propriétaires, une seconde demande est transmise à l’ONEMA et au Service Police de l’Eau (SPE) de la Direction Départementale des territoires et de la Mer de l’Eure(DDTM27).
Le protocole d’échantillonnage (Figure 29) mis en œuvre est une pêche partielle par points. Cela signifie que les frayères prospectées font l’objet de pêche sur des zones ciblées : les habitats rares voire anecdotiques, mais très attractifs pour l’espèce recherchée. Le nombre de points testés dépend donc directement du site (d’après Le guide pratique de mise en œuvre des pêches électriques, Onema, 2008).
Figure 29 : Les deux opérateurs en recherche active de Brochetons avec le martin pêcheur
5m
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Ce protocole convient particulièrement bien sur les frayères à Brochet car les zones, bien qu’hétéroclites, ne sont pas entièrement recouvertes de l’habitat type. Bien souvent le fond de la zone en eau est clairement visible, vaseux, et ne nécessite pas un passage de l’électrode car un Brocheton serait directement observable. Ce sont donc bien les touffes d’herbes immergées, les racines, les embâcles qui ont été prospectés car ils constituent les habitats propice des juvéniles. De plus l’objectif n’est pas un inventaire exhaustif des Brochetons présents mais seulement de témoigner de leur présence. Aussi la pêche s’arrête sur une zone lorsque un Brocheton est capturé ou le cas échéant lorsque toute la zone a fait l’objet de prospection.
Le chronomètre de la durée des pêches placé sur le Martin Pêcheur a été relevé entre chaque station afin de déterminer un effort de pêche sur chaque frayère testée.
Analyse statistique :
Le logiciel R a été utilisé pour réaliser des tests statistiques sur certaines données recueillies lors des différentes phases de travail.
Le protocole vise à répertorier les sites en fonction d’une typologie comprenant 9 grandes classes de frayères : prairie inondable, marais, fossé, bras tertiaire-source-ruisseau, bras mort, atterrissement de berge, peupleraie, forêt mixte alluviale et bassin artificiel.
En parallèle de la phase terrain, les données ont été recueillies et exploitées sous SIG.
Afin de valider la fonctionnalité de certains sites, des protocoles de pêche à l’épuisette et pêche à l’électricité ont été employés. Ces démarches permettront d’attester ou non de la présence de reproduction du Brochet sur ces zones ce qui pourra conduire à l’intégration de certains sites dans la cartographie demandée par le décret frayère. Cela permettra aussi d’observer les carences en frayères fonctionnelles pouvant survenir sur l’Eure et déterminer les axes à poursuivre pour améliorer l’état de la population de Brochets.
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3- Résultats
3.1 - Expertise terrain
L’Eure a été divisée en deux secteurs (Figure 30) qui ont fait l’objet de différentes prospections. Cette démarche a permis un gain de temps pour la suite de l’étude.
Figure 30 : Sectorisation de l'Eure
Secteur 1 : Garennes-sur-Eure à la Seine
Le secteur entre Garennes sur Eure et l’exutoire de l’Eure dans la Seine a fait l’objet d’une prospection exhaustive. L’étendue de la zone prospectée en 23 jours de terrain représente environ 75% du linéaire principal (soit 74,2 km) agrémenté des diverses annexes présentes sur le secteur (environ 90 km).
Figure 31 : Exploration du secteur 1
Les graphiques précédents (Figure 31) témoignent de l’importance du chevelu hydrographique annexé au cours principal de l’Eure. En effet, les 74,2 km de cours d’eau principal sont inclus dans environ 165,5 km de réseau fluvial.
- 91% a été exploré, dont 14% en kayak afin de visiter les zones où la prospection à pied n’avait pu se réaliser (terrain privé, trop encaissé ou envahi de broussailles…),
- 9 % a été délaissé.
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Sur la partie qui n’a pas été soumise au recensement, plus de la moitié s’avère être en zones urbaines. Les chances d’y trouver des frayères sont quasi-nulles et l’exploration de ces zones était difficile. Pour l’autre moitié il a été impossible de passer sur ces secteurs (grillage, mur…).
Secteur 2 : de Garennes-sur-Eure à Saint Georges-Motel
Ce secteur, représentant 1/4 du linéaire principal, avait déjà fait l’objet de prospection en 2006 par un stagiaire (Yannick Gelineau) de la FDAAPPMA 28. Cette personne avait étendu ses recherches sur la rive départementale de l’Eure (27) riveraine à l’Eure-et-Loir (28). Aussi, sur ce secteur, le recensement des frayères a été renouvellé. Les sites précédemment répertoriés ont fait l’objet de nouvelles visites afin d’acquérir les informations nécessaires.
3.2 - Hydrologique et température 2010
Le graphique, issu de la station (DREAL) de Louviers, a été joint au rapport auquel ont été ajoutées les données températures récoltées au Val-de-Reuil (7 km aval) par la sonde Hobo (Figure 32). Cette présentation permet de ressortir rapidement les périodes probables au frai pour 2010.
Figure 32 : Mesure des débits et températures sur l'Eure (2010)
Il semble que la reproduction a été déclenchée lors des inondations survenues via deux crues. La plus intense s’étant produite dès le 27 Février 2010. Les températures associées aux deux événements conduisent à deux périodes probables de frai pour l’année 2010 : La première comprenant la dernière semaine de février et les trois premières de Mars soit environ 1 mois. Une seconde période, d’environ une semaine au début d’avril.
QMM : Ecoulement mensuel mesuré en m3 Qjm : Débit journalier moyen en m3
Préférendum de températures de reproduction
Pics de crue = inondations des sites de fraie
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3.3 - Nombre et types de frayères potentielles
Au total, ce sont exactement 99 frayères qui ont été répertoriées sur le secteur prospecté. Même si toutes ont des caractéristiques propres à chacune, un classement typologique peut être présenté afin de déterminer l’occurrence de chaque classe sur l’Eure (Figure 33).
Figure 33 : Graphique présentant les proportions de sites pour chaque type de zones
Il ressort du graphique que la majorité des sites de frai recensés sur l’Eure est composée pour plus d’un quart de fossés (27 sites). Suivis par :
- les atterrissements de berge (17 sites), - les marais (15 sites), - les prairies inondables (12 sites), - les bras morts (8 sites) - les autres, plus épisodiques : forêts alluviales (6 sites) ; bassins artificiels (5 sites) ; bras
tertiaires, ruisseaux, sources (5 sites) et peupleraies (4 sites).
3.3 – Atlas cartographique des frayères recensées s ur l’Eure
Le référencement des sites a permis la création d’un atlas cartographique complet des frayères présentes sur l’Eure dans le département de l’Eure. Cet atlas est annexé au dossier et comprend 20 sections, chacune présentant les frayères sur une carte d’échelle 1/12500ème.
Une carte synthétique est présente ci-dessous (Figure 34).
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Figure 34 : Carte des frayères de l'Eure
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3.5 - Surfaces
L’analyse porte sur la surface en eau pour la crue 2010 (surface estimée). Cette crue étant biannuelle, elle pourra servir de référence à un niveau hydrologique moyen.
En tenant compte de toutes les zones recensées, la surface totale estimée de frayères à Brochet en eau pour la crue 2010 s’élève à 621 305 m2 soit environ 62,13 ha. Néanmoins, il ne faut pas oublier que toute cette surface n’est pas fonctionnelle en l’état actuel (ressuyage, connexion limitée...).
Figure 35 : Surface potentielle pour chaque classe
La surface potentielle moyenne des sites observés est de l’ordre de 6276 m2. Or, cinq sites se démarquent par de très grandes superficies. En exceptant ces zones (186000, 73000, 34000, 32000 et 24000 m2) qui représentent 56,17 % de la surface totale, cette moyenne passe à 2897 m2. Comme l’indique le graphique ci-dessus (Figure 35), les prairies inondables constituent la part majoritaire dans la surface potentielle de frayères disponibles tous secteurs confondus avec près de 33,8 ha. Les marais représentent plus de 8 ha, viennent ensuite les peupleraies avec 4,7 ha, le quart restant est divisé entre les annexes fluviales (fossé, bras mort, etc.) et les forêts alluviales.
L’observation des moyennes associées à leur écart-type (figure 36) dénote la grande hétérogénéité pouvant survenir au sein de certaines classes. Les prairies inondables sont très hétérogènes entre elles avec un fort écart-type. Il en est de même pour les peupleraies, bras morts et forêt alluviales. Les marais, fossés, bras tertiaire-ruisseau-source, bassins artificiels et atterrissements de berge sont quant à eux plus homogènes dans leurs surfaces.
Figure 36 : Moyenne des surfaces de chaque classe associée à leur écart-type
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3.6 - Fonctionnalité des frayères relevées en 2010
Sur les 99 sites relevés, tous n’ont pas la même fonctionnalité. Ainsi comme le montre la figure 37, seul 22 % des sites ont été perçus comme fonctionnels lors du recensement, c’est-à-dire ayant pu faire l’objet de reproduction (en eau durant 40 jours, substrat végétal adéquat, etc.). Ce sont sur ces sites que les tests à l’électricité ont été effectués afin de témoigner de reproduction avérée. Ci-joint, le Tableau 2 présentant les types de sites fonctionnels rencontrés et leur occurrence.Figure 3749% des sites possèdent une fonctionnalité incertaine. C’est-à-dire d’une fonctionnalité non-observée en 2010 mais ayant de grandes chances de se produire lors de conditions optimales (phénomènes d’inondation prolongée). Pour rappel, le recensement s’est effectué la plupart du temps avec des débits proches du module. Ce qui a conduit à des ressuyages précoces de nombreux sites donc à une fonctionnalité mise en doute. Enfin, 28% des sites sont dits non fonctionnels et nécessitent obligatoirement un aménagement. Les principales causes étant des déconnexions trop importantes ou un support végétal non-adapté aux exigences de l’espèce.
Tableau 2: Typologie des sites fonctionnels
Atterrissement de berge 1
Bassin d'ornement 2
Bras mort 6
Bras tertiaire, ruisseau, source 4
Fossé 5
Marais 2
Peupleraie 1
Prairie inondable 2 Figure 37 : Fonctionnalités observées
Ces chiffres témoignent bien des carences en sites fonctionnels auxquelles l’espèce est confrontée lors d’une année présentant des débits moyens (comme 2010). En effet, malgré un nombre de sites conséquents, très peu d’entre eux sont apparus fonctionnels. En plus de la protection des sites recensés une approche d’aménagement et d’entretien de certaines frayères clefs semblent nécessaires afin de préserver une population de Brochet sur l’Eure.
3.7 - Potentiel des sites
Un classement, basé sur une moyenne des notes de potentiel en fonction de la typologie des sites, a été effectué en vue de déterminer quelles sont généralement les zones à forts potentiels présentes dans l’Eure.
Figure 38 : Moyenne de potentiel de chaque classe observée
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Les meilleures notes (figure 38) sont généralement obtenues pour les bras tertiaires-ruisseaux-sources (BTRS), bras morts (BM) et prairies inondables (PI). Viennent ensuite les peupleraies (P), marais (M) et fossés (F). Les types de zones les moins bien notées sont les bassins artificiels (BA), atterrissements de berge (AB) et forêts alluviales (FA).
Ce sont bien les habitats perçus comme optimaux pour la reproduction du Brochet qui se démarquent, suivis par les zones présentant un intérêt moindre et les zones « à défaut ». Dans un système, comme celui de l’Eure, cette notation apparait justifiée et permet de démarquer les zones entre elles efficacement puisque les moyennes des notes entre classes s’échelonnent progressivement de 12 à 17,4. Néanmoins ce système de notation n’est pas apparu satisfaisant pour effectuer un classement hiérarchique des sites de frai. En effet, un site avec une note de potentiel de 18 aurait priorité sur un site noté 16. Toutefois le site noté 18 pourrait présenter de gros investissements ou serait proche d’un site déjà fonctionnel à l’inverse du second. Une pondération (indice d’intérêt) a été créée afin d’optimiser le choix dans la sélection des sites à suivre en priorité.
3.8 - Résultats épuisette et pêches électriques
La campagne de test et ses résultats
Les tests à l’épuisette ont été réalisés tout au long de l’expertise terrain : un site trouvé en eau a donné lieu à une prospection épuisette. Elle s’est additionnée d’une campagne sur deux jours (28 et 30 avril) exclusivement dédiée à 17 sites sélectionnés. Les niveaux d’eau étant très restreint cette année, peu de sites étaient suffisamment fonctionnels pour faire l’objet de pêche électrique lors de la campagne. Pour cette raison, 16 sites ont été testés sur une période de trois jours (17,18 et 19 mai) à raison d’environ cinq sites par jour. Les pêches ont été effectuées les 17 et 19 mai en collaboration avec l’ONEMA.
L’opération de pêche à épuisette a révélé un site fonctionnel avec la capture de deux alevins (25 et 29 mm). Il s’agit d’un ruisseau entre le Cuesnon et l’Eure en partie amont (château Breuil-Benoit).
L’opération à l’électricité a permis de témoigner de la fonctionnalité de quatre sites : Un bras mort en partie aval de l’Eure (Pont de l’Arche), un bras tertiaire et une prairie inondable en partie intermédiaire (Pacy-sur-Eure) et le dernier site est un fossé au ¾ amont de l’Eure (Ezy-sur-Eure). Hormis la prairie inondable de Pacy, seul un individu par site a été capturé après des efforts conséquents, ce qui peut se traduire par une faible productivité des sites ou une dévalaison précoce.
Figure 39 : Carte des cinq sites, avec leurs brochetons respectifs, ayant fait l'objet de reproduction avérée en 2010.
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Les cinq sites où ont été trouvés des fingerlings se situent à des niveaux très variables sur l’axe du cours d’eau. Cette disposition (Figure 39) permet d’attester de la présence et de la reproduction du Brochet autant à l’amont qu’à l’aval du cours d’eau. Ces cinq sites feront l’objet de protection réglementaire via le décret frayère. Certains sites proches pourront l’être également car compris dans les mêmes sections.
Description des cinq sites ayant fait l’objet de reproduction
� Le bras mort des Damps (vers Pont de l’Arche):
Figure 40 : Bras mort des Damps
Le site a été prospecté à l’électricité le 18/05/10 par la FDAAPPMA 27 en présence du président de l’AAPPMA locale. Le temps de pêche active a été de 13min09 jusqu’à la découverte d’un Brocheton dans la sous-unité 1 (cf. partie 5.2) du site (figure 40). La sous-unité amont (faiblement en eau) ayant été au préalable totalement prospectée.
- L’intérêt de la zone : reproduction avérée sur au moins la sous-unité 1 et très fort potentiel. - Les perturbations : déconnexion, envasement, jussie, piétinement bovin… Les résultats témoignent d’une zone peu productive en l’état, très en deçà de la productivité attendue.
� Le bras tertiaire en aval de Pacy-sur-Eure :
Figure 41 : Photo du bras en aval de Pacy
Cette pêche a été réalisée en présence de l’ONEMA. Elle s’est avérée délicate à cause d’un fort envasement et parfois d’un faible niveau d’eau. Toutefois, un brocheton y a été capturé après 10 min 54 de pêche active et près de la moitié de la zone prospectée. Cela dénote une tendance de faible productivité sur la zone où la dévalaison précoce des autres sujets suite à la baisse des niveaux d’eau.
- L’intérêt de la zone : Végétations immergées de qualité, forte luminosité - Les perturbations : Ecoulement = diminution température plus augmentation de la turbidité
� La prairie inondable de Pacy-sur-Eure:
Figure 42 : Fossé principal de la prairie inondable de Pacy/Eure
Cette pêche a été réalisée en présence de l’ONEMA. Le site, à l’inverse des précédents est apparu très productif : les premières secondes de pêche ont révélé une dizaine de brochetons (figure 42). Une femelle morte proche du mètre y a d’ailleurs été observée. Ces éléments témoignent de la bonne productivité de la frayère, du stade de la ponte au
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stade fingerling. Ces derniers étaient d’une taille proche de 80 mm. Le site semble très productif mais on notera tout de même la présence d’un seuil béton sous un pont routier qui constitue une gêne dans la dévalaison des Brochetons.
- L’intérêt de la zone : Fossé principal avec une belle végétation, migration aisée des géniteurs en mars. - Les perturbations : Lame d’eau très faible en juin, seuil sous pont qui empêche la dévalaison des fingerlings.
� Le fossé en amont d’Ezy-sur-Eure :
Figure 43 : Fossé d'Ezy/Eur
Figure 43L’inventaire par pêche électrique a été réalisé en présence de l’ONEMA. Le temps de pêche active avant la première capture a été de 5 min 37. Presque toutes les zones à forte probabilité ont été prospectées. Aussi, la tendance générale du site semble être une fonctionnalité peu élevée. Le milieu semble être relativement pauvre.
- L’intérêt de la zone : Bonne connexion, migration aisée pour les juvéniles comme pour les géniteurs - Les perturbations : Strate arborée importante sur la majorité de la zone encore en eau qui empêche le développement du phytoplancton et d’un support végétal de qualité.
� Le ruisseau des Ourmes au château Breuil-Benoît :
Figure 44 : Ruisseau des Ourmes
Deux alevins ont été capturés à l’épuisette lors de la prospection du deuxième quadra. La zone recensée ( Figure 44) est un ruisseau à faciès de plat lentique. Dimension 750 m / 2m. La rapidité de capture pourrait témoigner d’une forte présence en alevin sur le secteur. Donc, de la bonne productivité et fonctionnalité du site depuis la ponte jusqu’au passage du 28/04/10. A noter, ce bras se situe entre l’Eure et le Cuesnon (classement piscicole à vérifier).
- L’intérêt de la zone : Grande surface et avec une belle végétation - Les perturbations : Ecoulement (T°C faible et sédiments importants), micro-ouvrage en aval qui peut perturber le fonctionnement du site.
L’expertise de 2010 a permis un inventaire quasi-exhaustif des frayères à Brochets présentes sur le cours d’eau. Au total, 99 sites potentiels ont été répertoriés. Cette démarche a conduit à l’élaboration d’un atlas cartographique des frayères sur l’Eure dans le département de l’Eure. Parmi tous les sites, seuls 23 ont été jugés fonctionnels et 5 ont témoigné de reproduction en 2010 via la découverte de brochetons. La campagne de pêche électrique ayant fournie par-ailleurs d’excellents résultats en termes d’efficacité. Aussi, peu de sites se sont avérés productifs malgré des potentiels souvent élevés. Toutefois, la découverte de Brochetons est encourageante et permet d’or et déjà la classification de ces 5 sites comme frayères à Brochet fonctionnelles.
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4 - Discussions
4.1 – Le Brochet sur l’Eure
Sur la centaine de frayères découvertes, 28 ont été jugées non-fonctionnelles, 49 comme étant d’une fonctionnalité incertaine et 23 comme étant fonctionnelles. De plus, il est important de souligner qu’il n’y a que 5% des sites qui ont témoigné d’une reproduction cette année, avec bien souvent (80%) de faibles productivités.
Anthropisation de l’Eure
� Occupation des sols
L’expertise terrain a mis en évidence la forte anthropisation de l’Eure et de son lit majeur. En effet, ce cours d’eau et ses abords ont souvent été modifiés pour les usages humains. Le ressuyage des zones humides est aujourd’hui très rapide ce qui est le facteur limitant pour la reproduction du Brochet. Ce constat est particulièrement mis en relief à travers les résultats de cet inventaire.
Ainsi, le peu de sites fonctionnels trouvé sur l’Eure peut s’expliquer en partie par la forte urbanisation qui a restreint les zones potentielles disponibles pour les frayères. D’autre part, la lutte contre les inondations a fortement modifié les conditions hydrauliques du cours d’eau.
L’agriculture, a elle aussi, modifié les abords de l’Eure en drainant et comblant certains de ces sites (zone humide).
Cependant, il est important de remarquer que de nombreux sites fonctionnels ne sont pas totalement naturels mais d’origine anthropique. Les fossés de drainage en sont un bon exemple. Ils sont entretenus pour drainer les eaux de pluie mais peuvent aussi servir de frayère. Sans cela, il est probable que le nombre de sites fonctionnels découverts aurait été plus faible.
� Cloisonnement
Le peu de site dont la fonctionnalité est avérée (5%) peut provenir d’un manque de géniteur sur certains secteurs. En effet, même si l’espèce peut réaliser des migrations de plusieurs kilomètres pour sa reproduction, les ouvrages de l’Eure peuvent être un véritable frein pour la reproduction. Pour information, on compte encore en moyenne un ouvrage tous les 2 km sur l’Eure.
2010, année sèche
� Facteur limitant : les ressuyages
En confrontant les données hydrologiques avec les températures du cours d’eau il apparaît que les conditions thermiques n’étaient pas le facteur limitant pour la reproduction du Brochet lors de l’année 2010. De mars à mi-avril les eaux étaient alors majoritairement entre 6 et 12°c ce qui correspond aux températures de frai habituel. Ce sont principalement les hauteurs d’eau qui ont modulées la reproduction en limitant ou non la fonctionnalité des sites. De même, dès la mi-mars la gamme de température suivant la ponte était favorable à la croissance des juvéniles. Là encore le ressuyage rapide des frayères a été le paramètre clef, puisque début avril les débits moyens sont
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passés sous le seuil du module. La précocité du ressuyage a pu endommager les rares sites qui avaient pu faire l’objet d’une dépose d’œufs. Pour rappel, il faut un site en eau durant 40 jours successifs pour permettre la croissance des juvéniles (cf. cycle biologique).
Les niveaux hydrologiques ont été limitants pour la reproduction du Brochet puisque de nombreux sites n’ont eu qu’une submersion de courte durée. Toutefois les indices laissés par la crue de début mars ont permis d’effectuer un recensement exhaustif de ces sites. De nombreuses zones sont donc très dépendantes des régimes hydriques propres à chaque année et leurs surfaces seront donc très variables.
La Figure 32, précédemment présentée, témoigne des crues survenues en mars 2010 avec des débits allant jusqu’à plus de 50 m3/s mais aussi de la brièveté de cet événement : en moins de deux semaines les niveaux sont retombés à moins de 30 m3/s. Cela se traduit sur le terrain par un ressuyage rapide des zones de frai conduisant entre autre à deux effets : la non-fonctionnalité d’une grande partie de ces dernières et une augmentation de la difficulté dans le recensement à effectuer.
� Les rares sites en eau : un potentiel moyen
Comme expliqué en partie 1 de ce rapport, les différents types de frayères n’ont pas tous la même qualité pour la reproduction du Brochet. Certains sont typiques et caractéristiques telles que les prairies inondables, et d’autres sont utilisés à défaut en de rares occasions, comme par exemple, les atterrissements de berge. Cet inventaire montre qu’en conditions hydrologiques moyennes (comme 2010), les sites fonctionnels sont majoritairement des zones peu propices à l’espèce (atterrissement de berge, peupleraie, forêt alluviale…). Ainsi, les 23 sites jugés fonctionnels ne sont pas tous à fort potentiel et/ou à forte productivité. Les tests de captures l’ont démontré et attestent du peu de production qui a eu lieu sur ces sites.
Il est à noter que, même si ces sites possèdent de faibles potentiels de production, ils présentent l’avantage d’être moins dépendants des conditions hydrologiques et permettent une reproduction quasiment chaque année.
4.2 – Les frayères sur l’Eure
Afin de vérifier la bonne répartition des frayères sur l’Eure, des tests statistiques ont été employés. Pour ce faire, une sectorisation en 3 parties d’environ 30 km a été établie sur le linéaire principal (section : Aval, Intermédiaire et Amont). Sur chaque secteur, le nombre de sites et leurs surfaces potentielles ont été relevés. Cela a permis de définir si les frayères sont placées avec homogénéité sur le linéaire et si la moyenne surfacique de chaque secteur était significativement identique ou non à celles des autres secteurs.
� Occurrence des frayères sur l’Eure
Le test Anova révèle des différences significatives entre nos trois secteurs. Ainsi, la répartition n’est pas homogène sur tout le linéaire de l’Eure (certitude à 95%). Le secteur intermédiaire étant celui qui présente la plus forte densité de frayères. On y compte approximativement 1,8 site par km. Pour le secteur des 30 km les plus en amont, les données font état de 0,9 sites par km. Pour finir, le
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secteur le plus faiblement occupé par des frayères est l’aval de l’Eure, avec une moyenne inférieure à 0, 6 sites par km.
� Surface potentielle
Le test Anova utilisé révèle une différence significative (certitude 95%). Les moyennes de surfaces potentielles de frayères sont significativement différentes sur les 3 segments de l’Eure étudiés. Le secteur avec la plus forte moyenne de surface potentielle est le niveau intermédiaire avec 6773,5m2. Le secteur avec la surface potentielle significativement plus faible se situe sur les 30 km en aval de l’Eure et présente une moyenne proche de 3787,6m2. Le même procédé a été employé sur des secteurs de 10 km de linéaire principal. L’analyse relève là-aussi une différence significative (certitude 95%) quant aux quantités et surfaces de frayères présentes entre les secteurs. Le secteur le plus riche en surfaces potentielles étant situé à Pacy-sur-Eure (dans les 7 km aval et 3 km amont) avec une surface potentielle de 242 860 m2. C’est aussi celui qui possède la plus forte densité avec une moyenne de 2,2 sites par km. Le secteur ayant le moins de frayères se situe à l’aval de l’Eure (exutoire) et présente 0,1 frayère par km. Il est également celui qui présente le moins de surface potentielle, soit 350 m² par km.
Ces analyses montrent la forte présence des frayères sur le secteur intermédiaire avec des surfaces par ailleurs importantes. Le secteur de Pacy-sur-Eure se démarque particulièrement sur cette zone intermédiaire. Il en est de même sur le secteur des 30 km amont où le nombre de sites est toutefois moindre. Enfin, le secteur des 30 km les plus en aval, possède assez peu de frayères avec des surfaces en moyenne significativement plus faible qu’ailleurs sur l’Eure. Le secteur le plus pauvre en nombre de frayères comme en surface est celui des 10 km les plus à l’aval. Cela s’explique principalement du fait que l’aval de l’Eure a été fortement modifié pour la navigation (curages, berges encaissées et surplombantes) ainsi que la présence de deux grandes villes en lit majeur : Louviers et le Val-de-Reuil.
4.3 – Protection envisagée
Décret frayère
D’après le code de l’environnement, et notamment du décret frayère, l’atteinte aux zones de frai est répréhensible pénalement. Les frayères recensées en 2010 seront sous cette protection réglementaire. Les sites seront protégés pour une période de dix ans. Réévaluer les sites permettra de poursuivre leur protection pour une nouvelle période.
Achat fonciers des zones à fort intérêt
L’acquisition foncière des terrains à très fort intérêt sur l’Eure serait un acte des plus efficaces pour la préservation des sites sur le long terme. Cette démarche pourrait se réaliser en accord avec divers partenaires : Conseil Général, AESN, Fédération Nationale pour la Pêche et diverses collectivités.
Tous les sites ne peuvent faire l’objet d’une telle démarche. Sont visés : les sites fonctionnels en priorité, notamment ceux à très fort indice d’intérêt. Cela permettrait de conserver, voire améliorer ces sites clefs.
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Certains sites non-fonctionnels pourraient également faire l’objet d’acquisition en vue d’aménagements. Il est à noter que la présence d’une AAPPMA pourrait être un plus dans la bonne gestion du site.
Arrêté de biotope et autre
Un Arrêté Préfectoral de Biotope (APB) peut être promulgué sur certains sites pouvant être l’objet d’atteintes importantes (terrains d’utilisations agricoles, milieux urbains…). Il permettra de réglementer voire interdire certaines activités perturbantes sur le biotope en place. La décision revient à l’Etat et la constitution du dossier à la DREAL. Les associations d’environnement pouvant être jointes.
Au titre du code de l’urbanisme, ces frayères peuvent être classées en zone ND lors de la révision des P.O.S ou P.L.U des communes concernées. Le classement de ces zones est envisageable car les préconisations du PDPG doivent être prises en compte dans l’élaboration des documents d’urbanismes. En vue de cela, la Fédération se doit de transmettre le présent rapport et annexe au service de la D.D.T. qui a compétence pour informer les communes de la présence de zones à fort intérêt écologique afin de délimiter et protéger les dites zones.
4.5 – Continuité d’étude
Les trois fonctionnalités de frayères, sont toutes à suivre dans les années à venir.
Sites fonctionnels (23)
L’analyse de la fonctionnalité des sites a été difficile à cause des faibles régimes hydriques observés en 2010. Seules, les frayères en eau pendant 40 jours ont été jugées fonctionnelles cette année (23 sites). D’autre part, tous ces sites fonctionnels n’ont pas fait l’objet d’une observation de brochetons (épuisette et électricité). Mais, le fait de ne pas avoir trouvé de brochetons sur un de ces sites ne justifie pas de sa non-fonctionnalité.
Il pouvait ne pas y avoir de géniteur sur la zone cette année, ou bien les juvénils ont dévalé avant les tests de capture. D’autres causes conduisant à ne pas trouver d’œufs, alevins ou fingerlings ont pu survenir. Il sera nécessaire de revérifier ces sites dans le futur pour témoigner de la reproduction ou non dans ces zones.
Au vue de l’efficacité très relative de la pêche à l’épuisette, cette dernière n’est pas la plus pertinente sur ce type de sites. Des pêches électriques seraient préférables (temps de travail : trois jours). Elles devront être réalisées en priorité les années de crue importante. En effet, lors d’une très forte crue les chances de reproduction seront plus grandes. Les dates sont à calculer en fonction des températures, mais il semble que début mai soit la meilleure période. Les démarches de demande de pêche électrique auprès des propriétaires seront facilitées car les données ont été recueillies pour l’étude 2010. Pour l’opération à l’électricité, le protocole utilisé pour tester les sites en 2010 peut être repris car les résultats sont apparus satisfaisants. Cela pourrait témoigner de reproduction sur certains sites, pouvant alors être intégrés à la cartographie du décret frayère.
Etude des frayères à Brochet de l’Eure 2010
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L’ensemble de ces 23 frayères est à protéger en priorité et à entretenir le cas échéant. Ce sont les rares zones de frai pouvant permettre à l’espèce de réussir son cycle, de manière tout à fait naturelle. Une visite régulière de ces sites permettra de définir leur état et contrôler qu’aucun élément ne les dégrade
Sites à fonctionnalité incertaine (49)
Les sites à fonctionnalité incertaine, n’ayant pas été perçus comme fonctionnels en 2010, peuvent l’être lors de conditions hydrologiques plus favorables. Une prospection de tous les sites (49) chaque année n’est pas à envisager car cela demanderait un temps de travail trop important. Néanmoins, lors de la période de crue de février, il pourrait être intéressant d’observer chaque année quelques sites, pour compléter les fiches débutées en 2010. Leur fonctionnalité pourrait alors être validée ou invalidée par une crue forte. En cas de crue exceptionnelle (débit conséquent durant un temps important), il semble intéressant de réaliser des prospections pour vérifier si les sites ont fait l’objet de reproduction. Tout d’abord par des prospections épuisettes dans les premières semaines de crues puis, si la crue se prolonge, prospections électriques de certains sites choisis en fonction des résultats et observations ressortis des tests épuisettes. De nouvelles frayères fonctionnelles pourraient alors être découvertes.
Site non fonctionnel (28)
Ces sites ne peuvent faire l’objet de reproduction en l’état pour 2010 comme la majorité des autres années. Leur intérêt sera dans les aménagements pouvant y être investis pour rétablir leur fonctionnalité.
Au final, une continuité de l’étude semble indispensable pour réviser des sites, témoigner de leur évolution et s’assurer de leur protection.
4.2 - Hiérarchisation des sites
Ce recensement des frayères doit s’accompagner de démarches en vue de protection et/ou d’aménagements. Une hiérarchisation des sites (note d’intérêt) a été élaborée afin de mettre en exergue les sites les plus intéressants (rapport investissement/gain écologique). La hiérarchisation des sites prend en compte la note de potentialité de chaque frayère à laquelle s’ajoute une pondération:
- L’éloignement d’un site fonctionnel. Plusieurs auteurs ont mis en évidence le fait que la zone de reproduction du Brochet pouvait être distante de 15 km et exceptionnellement 78 km, des zones de repos et d’alimentation (Carbine 1948 in Souchon, 1983). De surcroit, l’Eure se trouve très cloisonnée par de multiples ouvrages. D’après le PDPG, on compte en moyenne un ouvrage sur l’Eure tous les deux kilomètres.
- Son appartenance ou non à un secteur d’AAPPMA (facilité foncière et de gestion). - Le niveau d’investissement qu’il faudrait y opérer, à priori, pour retrouver un site
fonctionnel de qualité.
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Cela a permis de déterminer les zones prioritaires à une gestion. Ces notes sont une première approche dans le choix des sites, mais que les choix définitifs futurs se réaliseront surtout en fonction des opportunités.
Les sites d’atterrissement de berge sont exclus de cette hiérarchisation. En effet, même si leur référencement était nécessaire, ils sont de faibles intérêts : sous l’influence directe des débits, présentent des surfaces faibles et sont très difficilement aménageables pour une productivité incertaine.
Au total on obtient une note sur 30 points. Les coefficients et le tableau de hiérarchisation des sites sont présents en annexe V du rapport.
4.5 - Sites aménageables : généralités
L’aménagement et l’entretien de sites clefs s’avèrent nécessaire pour préserver l’espèce et conduire à une gestion patrimoniale au sein du milieu. L’aménagement de sites non-fonctionnels ou améliorer la fonctionnalité des sites opérationnels passera par l’acquisition foncière et/ou l’élaboration de contrat ou convention entre les propriétaires et la Fédération. Les principaux éléments perturbants observés sont les déconnexions entre les frayères et le réseau hydrographique, les niveaux d’eau insuffisants qui induisent des ressuyages précoces et pour finir, dans une moindre mesure, le couvert végétal arbustif trop dense qui empêche la pousse d’un support végétal adapté (poacée, carex…).
L’aménagement de ces sites pourra ainsi passer par des terrassements pour récréer des connexions et améliorer la topographie générale. Mais aussi par la mise en place d’ouvrage de rétention d’eau pour s’affranchir des ressuyages précoces. Et pour finir, l’abattage et débardage des arbres sur ces zones.
5 - Proposition de gestion et restauration
5.1 - Les dix sites à plus fort intérêt, approche r apide et préconisations
Choix des sites
Dix sites (Tableau 3) ont été sélectionnés en fonction de leur indice d’intérêt, leur position sur l’Eure et les aménagements à effectuer. L’intérêt étant de disposer de dix sites, pertinents sur le linéaire de l’Eure permettant un gain de Brochet notable. Aussi, un choix a été effectué lorsque deux sites étaient trop proches.
Actuellement, deux projets de frayères existent : au niveau de Léry et Val-de-Reuil. Aménager d’autres frayères sur ce secteur n’est donc pas une priorité actuellement. Le Tableau 3 présente les 10 sites sélectionnés.
Tableau 3 : Listing des dix sites sélectionnés
Note /30 Numéro et type de frayère
25 F 73 - Source 24 F 64 - Marais 24 F 1 - Prairie Inondable 24 F 7 - Prairie inondable 23 F 11 - Fossé 23 F 75 - Peupleraie 22 F 88 - Fossé 22 F 99 - Marais 21 F 12 – Bras mort 21 F 28 - Marais
Investissement faible
Investissement moyen
Investissement fort
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Figure 45 : Cartographie des dix sites sélectionnés
Présentation des sites et p
� F 73 - Site du ruisseau des fontaines
Commune : Ivry-la-Bataille, X : 535 441, Y
Le site est un ruisseau en amont d’Ivry. compactes sur une largeur d’environ 1,5 m pour 750 m de longpour la reproduction (figure 46). Lors de la visite, au moins trois
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Ces sites de part leur localisation (45), et à travers les exemples de préconisations qui leurs sont associés,pourraient produire 8715 via une surface fonctionnelle de 34(3,48 ha). Permettrait 37% de la population actuelle estimée. Ce qui permettrait d’atteindre 74% dans l’augmentation de population défini dans le SET (PDPG 27, 2000).
La gestion et les aménagements à fournir pour conserver ou leur redonner une fonctionnalité s’avèrent très différents. Vquelques pistes de préconisations simples pour appréhender la gestion
: Cartographie des dix sites sélectionnés
Présentation des sites et pistes d’aménagements
Site du ruisseau des fontaines - Ivry-la-bataille
Figure 46 - Photo du site F 73
: 535 441, Y : 2 431 179, Section 17 de l’Atlas.
en amont d’Ivry. La rive droite possède des poacées compactes sur une largeur d’environ 1,5 m pour 750 m de long et présente un habitat de qualité
. Lors de la visite, au moins trois Brochetons de 20 à 30 cm ont été
2010
40 Fédération de l’Eure pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique
de part leur localisation (Figure à travers les exemples de
ations qui leurs sont associés, pourraient produire 8715 brochetons par an via une surface fonctionnelle de 34 850 m²
une augmentation de 37% de la population actuelle estimée. Ce qui permettrait d’atteindre 74% dans l’augmentation de population défini dans le
).
La gestion et les aménagements à fournir pour conserver ou leur redonner une
é s’avèrent très différents. Voici préconisations simples
gestion de ces sites.
431 179, Section 17 de l’Atlas.
immergées en touffes et présente un habitat de qualité
ons de 20 à 30 cm ont été
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observés entre les herbes immergées. La zone Sur ce secteur il y a une forte observés) Preuve des qualités biogènes du milieu.
Le principal problème semble être la réelle zone de refuge actuellement. Pour cela, créersolution. Cela induirait une surface accrue de reproduction pour les adultes ainsi qu’une zonrefuge pour les alevins. La population de géniteurs devant être assez faible sur la zone en période de reproduction, il ne semble pas nécessaire de recréer une zone de très grande surface (plus de 1500 m2).
Surface actuelle de reproduction
Action préconisée : Actuellement le site elimitée à cause du manque de zones refuges pour les alevins. Lattenante permettrait de pallier ce problème et d’augmenter lA titre d’exemple, en aménageant 20 fossés de 50 md’espace supplémentaire disponible pouvant produire Surface actuelle (1125m2) + surface d’aménagement proposéproduction finale de 530 Brochet
� F 64 - Phragmitaie de Crève
Commune : La Croix-St-Leufroy, X
La zone est une grande phragmitaie parcourent mais le substrat végétal bon développement des alevins nreproduction du Brochet sur cette zone.
Surface actuelle de la phragmitaie
Action préconisée : Sur ce secteur le niveaud’ouvrages en aval. L’aménagement du site l’intérieur de cette zone humide. Un entretien serait utilephragmites et permettre le développementBrochet, sur une partie de la phragmitaie (notamment aux abords du fossé de connexion)
La zone doit être susceptible d’accueillir plusieurs géniteurssecteur est favorable à la présence d’une population d’adulte conséquente
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mergées. La zone semble avoir fait l’objet d’une reproduction en 2009. ur ce secteur il y a une forte diversité piscicole (tanche, gardon, perche, chevesne et brème
Preuve des qualités biogènes du milieu.
problème semble être la préservation des alevins (prédation). En effet, il n’y a pas de ge actuellement. Pour cela, créer des fossés latéraux en pente douce serait une
solution. Cela induirait une surface accrue de reproduction pour les adultes ainsi qu’une zonLa population de géniteurs devant être assez faible sur la zone en période de
reproduction, il ne semble pas nécessaire de recréer une zone de très grande surface (plus de 1500
: 1125 m2
Actuellement le site est fonctionnel, mais la productivité est probablement limitée à cause du manque de zones refuges pour les alevins. L’aménagement de fossé
ce problème et d’augmenter la surface de reproduction. n aménageant 20 fossés de 50 m2 chacun (25m x 2m
d’espace supplémentaire disponible pouvant produire 250 fingerlings/ans de plus. ) + surface d’aménagement proposée (1000m2)
Brochetons/an.
Phragmitaie de Crève-cœur
Figure 47 : Photo du site F 64
Leufroy, X : 520 054, Y : 2 456 705, Section 9 bis de l’Atlas.
La zone est une grande phragmitaie en bordure du cours d’eau (Figure 47)mais le substrat végétal est loin d’être optimal. La reproduction de
bon développement des alevins ne sont pas certains. Un des riverains atteste pourtant de la sur cette zone.
actuelle de la phragmitaie : 24 000 m2.
Sur ce secteur le niveau d’eau est peu fluctuant du fait dment du site devra passer par une augmentation des
ne humide. Un entretien serait utile afin de limiter la croissance des re le développement d’autres végétaux plus adéquats
sur une partie de la phragmitaie (notamment aux abords du fossé de connexion)
La zone doit être susceptible d’accueillir plusieurs géniteurs, car d’après le faciès de l’Eureest favorable à la présence d’une population d’adulte conséquente.
2010
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et d’une reproduction en 2009. rche, chevesne et brème
. En effet, il n’y a pas de des fossés latéraux en pente douce serait une
solution. Cela induirait une surface accrue de reproduction pour les adultes ainsi qu’une zone de La population de géniteurs devant être assez faible sur la zone en période de
reproduction, il ne semble pas nécessaire de recréer une zone de très grande surface (plus de 1500
mais la productivité est probablement nagement de fossés sur la pâture
a surface de reproduction. m) on obtient 1000 m2
de plus. = 2125 m2 soit une
de l’Atlas.
). Des petits fossés la tion de Brochet adulte et le
. Un des riverains atteste pourtant de la
uant du fait de la présence devra passer par une augmentation des connexions à
afin de limiter la croissance des adéquats à la reproduction du
sur une partie de la phragmitaie (notamment aux abords du fossé de connexion).
car d’après le faciès de l’Eure le
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Aussi, à titre d’exemple, 3000 m2 (12,5 % de la phragmitaie) aménagés pourraient permettre un gain de 750 Brochetons/an.
� F 1 – Prairie inondable de Pacy-sur-Eure
Figure 48: Photo du site F 1
Commune : Saint Aquilin-de-Pacy, X : 529 003, Y : 2 446 248, Section 12 bis de l’Atlas.
Cette frayère peut se voir comme trois sous-unités plus ou moins en interconnexion, en fonction de la hauteur d’eau lors des crues. La plus intéressante présente une grande surface (Figure 48) mais les connexions avec l’Eure sont peu développées hormis le fossé principal (bonne connexion, présence d’hydrophytes).
Des fingerlings ont été capturés par pêche électrique dans le fossé principal ce qui prouve la productivité du site. Malheureusement, sous le pont un seuil limite la dévalaison des juvéniles en période de ressuyage. C’est sur ce fossé que devrait être engagé les premiers investissements.
Surface disponible : 186000 m2
Surface du fossé principal (zone de reproduction 2010) : 1200 m2.
Actions préconisées : aménager une déviation du fossé jusqu’au pont situé plus à l’Ouest où il ne semble pas y avoir de seuil. En parallèle, un curage léger du fossé principal peut être envisagé pour faciliter la dévalaison des juvéniles. Gain en Brochets minimum : 300 fingerlings/an
� F 7 - Prairie inondable de Neuilly
Figure 49: Photo du site F 7
Commune : Neuilly, X : 532 977, Y : 2 438 869, Section 15 de l’Atlas.
La zone présentait une grande partie en eau lors de la visite (Figure 49). Les points de connexions sont le facteur limitant : un seul par la partie douve du château avec des embâcles. Les autres points étant comblés par l’exploitant ou par des apports de sédiments.
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Surface disponible: 73000 m2
Actions préconisées : Sur ce secteur, recréer une connexion est la priorité. Celle-ci pourrait se faire entre la bordure de l’Eure et le fossé principal : terrassement d’environ 20 m en longueur, 2 mètre en largeur et 1 mètre au plus profond (40 m3). Le fossé principal posséderait alors une bonne connexion avec l’Eure. Un léger curage du fossé principal est à envisager pour favoriser la migration des adultes. En reconnectant l’Eure avec les diverses parties observées en eau, lors de la première visite, la surface disponible pour les reproducteurs serait au minimum de 7500 m2. Cela représente une production de 1875 Brochetons/an.
� F 11 – Fossé en prairie de Vaux-sur-Eure
Figure 50: Photo du site F 11
Commune : Ménilles, X : 526 965, Y : 2 450 760, Section 11 de l’Atlas.
Il s’agit d’un fossé couvert de poacées (Figure 50) d’une longueur d’environ 750 mètres. Quelques atterrissements peuvent cependant limiter la circulation des poissons et la dévalaison des jeunes. La connexion avec l’Eure est limitée par un merlon pouvant provenir de l’accumulation de sédiments issus de la rivière.
Surface disponible : 2600 m2
Actions préconisées : Il serait nécessaire de recréer la connexion avec l’Eure via un léger terrassement. Un entretien par fauche une fois l’an pourrait favoriser un support végétal de meilleure qualité (orties et ronces sont présentes par endroit). En réalisant un terrassement sur les points hauts du site et en le reconnectant à l’Eure, la frayère pourrait produire 650 Brochetons/an.
� F 75 – Peupleraie, La Malignerie
Figure 51 : Photo du site F 75
Commune : Croth, X : 528 826, Y : 2 426 953, Section 18 de l’Atlas.
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Le site est une ancienne peupleraie attenante à l’Eure et au Cuesnon (Figure 51). Elle possède une excellente connexion aval et une surface en eau importante.
Le support végétal est toutefois peu adapté à la reproduction de l’espèce. L’ombrage de la peupleraie inhibe la pousse d’un support végétal de qualité. Le site présente aussi un envasement à certains points et de multiples embâcles.
Surface potentielle : 32000 m2
Actions préconisées : La surface en eau avoisinait les 8100 m2 lors de l’expertise. Il sera nécessaire d’éclaircir au moins une partie de la zone en effectuant du débardage. Enlever les embâcles et réaliser un curage des zones envasées serait un plus. Une fauche annuelle est conseillée afin d’éviter le développement d’espèces végétales non-désirées. Aménager cette zone pour la rendre plus fonctionnelle induirait un gain de 2025 Brochetons/an.
� F88 – Fossé en prairie à St-Georges-Motel
Figure 52: Photo du site F 88
Commune: St Georges-Motel, X: 529 193, Y: 2 420 997, Section 20 de l’Atlas.
Il s’agit d’un petit réseau de fossés (figure 52) dans une prairie qui se trouve déconnectée de l’Eure à cause du comblement partiel des buses de connexion avec l’Eure (de faible diamètre : ± 30cm).
Surface actuelle : 650 m2
Actions préconisées : Recréer une bonne connexion avec l’Eure est indispensable. Un curage important des fossés serait à envisager ainsi que la mise en place éventuelle d’un ouvrage de rétention d’eau pour pallier aux ressuyages rapides de la zone. Une partie de la prairie peut faire l’objet de terrassement pour gagner en surface.
En reconnectant la zone avec l’Eure (associé au curage des fossés) et en terrassant 1000 m2 (pour atteindre un peu plus de la surface requise à un couple) de prairies, le gain pourrait s’élever à 413 Brochetons/an.
� F99 – Phragmitaie de l’île du Courant
Figure 53: Photo du site F 99
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Commune : Criqueboeuf-sur-Seine, X : 507 460, Y : 2 479 040, Section 1 de l’Atlas.
Le site est une phragmitaie en bordure d’Eure avec quelques intrusions d’eau (Erreur ! Source du renvoi introuvable.). Sur ce secteur le niveau est peu fluctuant du fait d’un ouvrage en aval.
Surface de la phragmitaie : 3500 m2. Surface de la phragmitaie : 3500 m2.
Action préconisée : Sur ce secteur le niveau d’eau est régulé par des ouvrages en aval. L’aménagement du site pourrait se réaliser en améliorant les connexions à l’intérieur de cette zone humide. Un entretien serait intéressant afin de limiter la croissance des phragmites et développer d’autres végétaux plus adéquats à la fraie du Brochet, sur une partie de la phragmitaie (notamment aux abords du fossé de connexion). La zone doit être susceptible d’accueillir plusieurs géniteurs car d’après le faciès de l’Eure le secteur doit disposer d’une bonne population d’adultes.
Aussi, à titre d’exemple, 1000 m2 (29 % de la phragmitaie) aménagés pourraient permettre un gain de 250 Brochetons/an.
� F 12
Ce site a été choisi comme projet de restauration. Sa description et ses préconisations sont présentes en suite de ce rapport (cf. partie 5.2).
� F 28
Figure 54: Phragmitaie
Commune : Acquigny, X : 516 340 ; Y : 2 462 440, section 7 de l’Atlas
Le site est une phragmitaie en bordure d’Eure (rive droite, Figure 54) avec quelques intrusions d’eau. Il faut prendre en compte que ce site est totalement dépendant du barrage de la pisciculture en aval.
Surface de la phragmitaie: 4400 m2
Action préconisée : Sur ce secteur le niveau d’eau est régulé par un ouvrage en aval. L’aménagement du site pourrait être d’améliorer les connexions à l’intérieur de cette zone humide. Un entretien de la végétation, sur une partie de la phragmitaie (notamment aux abords du fossé de connexion), limiterait la croissance des phragmites et permettrait de développer d’autres végétaux plus adéquats à l’espèce,. La zone doit être susceptible d’accueillir plusieurs géniteurs car d’après le faciès de l’Eure le secteur doit disposer d’une bonne population d’adultes. Aussi, à titre d’exemple, 1000 m2 (23 % de la phragmitaie) aménagés pourraient permettre un gain de 250 Brochetons/ans.
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5.2 - Projet de restauration d’un site : La frayère des Damps
Figure 55 : Photographie de la sous-unité 2 en période de crue (11.03.10)
Présentation � Localisation
Coordonnées (Lambert II étendue): X : 515 163 ; Y : 2 479 161
Section 2 de l’Atlas cartographique des frayères à Brochet de l’Eure
Figure 56 : Localisation du site, fond IGN
Le site se situe sur la commune des Damps entre l’Eure et la Seine (Figure 56). La zone appartient au domaine public mais semble exploitée par l’agriculteur riverain. Cette partie de l’Eure est gérée en rive gauche par l’AAPPMA « La carpe du Pont de l’Arche ».
� Caractéristiques
La frayère à Brochets des Damps est constituée d’une prairie inondable en partie amont et d’un bras mort en partie aval. La frayère se situe sur deux champs soumis à un pâturage bovin (Figure 57).
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Figure 57 : Photo aérienne du site (Géoportail) avec les deux champs
Le barrage de Martot est situé à 9d’éliminer l’influence des marées sur le secteur de l’Eure plus en Amont.Seine et l’Eure un peu plus d’1 km plus en avalde marée.
Figure
La frayère se divise en trois sousLa surface potentielle du site à l’immersion pour des conditions hydrologique moyenne està environ 23 000 m2. Il est à noter qu’il n’y a pas d’écoulement dans la frayère. L’eau provient uniquement de l’Eure. Le point de connexion avec l’Eure est un petit bras (m de long pour 5 de large qui facilite l’accès des géniteurs aux différentes sous
Figure 59 : Vue du chenal de connexion,
En eau le 11/03/10
Surface potentielle
Sous unité 3
Connexion
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: Photo aérienne du site (Géoportail) avec les deux champs
barrage de Martot est situé à 9 km en aval du site sur l’Eure. Cet ouvrage a été mis en place afin d’éliminer l’influence des marées sur le secteur de l’Eure plus en Amont. Un seuil est placé entre le Seine et l’Eure un peu plus d’1 km plus en aval. Ce dernier est submergé lors des forts coefficients
Figure 58 : Organisation schématique de la frayère
trois sous-unités (Figure 58) se rejoignant en un point de connexion unique. La surface potentielle du site à l’immersion pour des conditions hydrologique moyenne est
Il est à noter qu’il n’y a pas d’écoulement dans la frayère. L’eau provient Le point de connexion avec l’Eure est un petit bras (Figure
m de long pour 5 de large qui facilite l’accès des géniteurs aux différentes sous
: Vue du chenal de connexion, regard tourné vers l'Eure (11.03.10)
Champs 1
Sous-unité 1
L’Eure
2010
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km en aval du site sur l’Eure. Cet ouvrage a été mis en place afin Un seuil est placé entre le
. Ce dernier est submergé lors des forts coefficients
) se rejoignant en un point de connexion unique. La surface potentielle du site à l’immersion pour des conditions hydrologique moyenne est estimée
Il est à noter qu’il n’y a pas d’écoulement dans la frayère. L’eau provient Figure 59) d’environ 35
m de long pour 5 de large qui facilite l’accès des géniteurs aux différentes sous-unités.
regard tourné vers l'Eure (11.03.10)
Champs 2
Chenal de connexion
Sous unité 2
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� Témoignage de Reproduction
Un brocheton a été découvert sur la frayère dans la sous-unité 1. Toutefois une reproduction a pu se produire sur la sous-unité 2 mais les juvéniles auront dévalé avant le test à l’électricité. Lors de ces pêches scientifiques, la sous-unité 1 était totalement déconnectée de l’Eure. La découverte du brocheton témoigne de la fonctionnalité du site pour la migration des géniteurs, leur reproduction et le développement des œufs. Néanmoins, le peu de d’alevin trouvé sur le site dénote un très faible taux de survie. Différents paramètres semblent donc néfastes à leur bon développement. Enfin, la déconnexion rend le site non fonctionnel car tous les individus produits sont piégés (dévalaison impossible) les conduisant à la mort.
Dans la suite du document chaque sous-unité à été décrite ; une attention toute particulière à été portée sur les caractéristiques nécessaires à la reproduction de l’espèce sur la frayère :
- l’accès des géniteurs - l’habitat de reproduction - conditions d’incubation et croissance (nurserie) - La dévalaison des juvéniles
Sous-unité I
Figure 60 : Photo de la sous-unité 1, regard vers le fossé de connexion (11.03.10)
Figure 61 : Photo du fossé de connexion (11.03.10)
La sous-unité 1 (bras mort) est la relique d’un ancien bras qui a été obstrué. Elle possède une profondeur d’eau importante (plus d’1,5 m) sur plus de 50% de son linéaire lorsqu’elle est connectée à l’Eure (Figure 60 et 61). Les berges y sont très pentues (Figure 60). La seconde moitié la plus proche de l’Eure se limite à un petit fossé ( Figure 61) qui relie la première zone en eau à l’Eure lors d’une submersion. Cette seconde moitié est la première à s’assécher lors du ressuyage (déconnectant la première moitié). Sa surface est d’environ 10 000 m2.
� Topographie du site Des relevés permettant d’établir le profil en longueur et des transects perpendiculaires de la zone ont été réalisés. Les relevés se sont déroulés comme suit : Un relevé tous les cinq mètres dans le chenal de connexion en eau (environ 40 m) puis un point de mesure tous les 10 mètres sur les points bas de la zone. Cinq transects transversaux ont été relevés (un point tous les 5 m).
Les graphiques présentant les relevés effectués sont présents en page 53 (
Figure 62).
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Figure 62 : Profil topographique de la sous-unité 1
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� Description de la sous-unité I
Lumière : La luminosité est forte. La zone s’étend d’Est en Ouest ce qui permet une exposition maximale et il y a peu d’arbres sur ces secteurs.
Support végétal : Hormis la mare résiduelle, la végétation se compose principalement de poacées. La densité de couverture végétale est de l’ordre de 70 %. Elle est limitée par le piétinement bovin qui dégrade en partie les végétaux sur le sol humide (faiblement porteur).
Turbidité : Lors de la première visite la turbidité est apparue satisfaisante pour chaque sous-unité. Toutefois, la sous-unité 1 a fait l’objet de pâturages dès le mois de mai. Etant donné qu’aucune clôture ne protège la zone, le piétinement bovin a conduit à augmenter considérablement la charge de matière en suspension. La turbidité était alors forte.
Proies et habitats : Les pêches électriques ont témoigné de la faible présence de proies adaptées aux fingerlings sur cette sous-unité. Les poissons capturés étaient alors de taille supérieure à celle requise. L’habitat était de qualité lors de la première visite avant de devenir de plus en plus médiocre en avançant dans la saison (déconnexion, pâturages des bovins, dystrophie du milieu…).
Surface de poacées disponible à la submersion : environ 1300 m2.
� Problématiques de la zone
Connexions
Lors des visites suivant le recensement, la connexion entre la sous-unité 1 et l’Eure est très vite apparue comme problématique. La zone s’est trouvée déconnectée moins d’un mois après la crue de début Avril, isolant les poissons et les condamnant. L’étude topographique de la zone, présentée précédemment permet de mieux appréhender les causes de déconnexion.
Jussie
La présence de jussie a été observée en quantité sur cette sous-unité. Les températures sur le site, associées à l’eau stagnante ont favorisé le développement de cette plante. Au 30.04.10, de rares plants étaient visibles et le 28.06.10 le végétal avait littéralement saturé la mare résiduelle (Figure 63). Les nuisances les plus évidentes sont d’ordre physique, elles provoquent une accélération du comblement et une banalisation écologique du milieu
Figure 63 : L’invasion de la jussie : sous-unité 1 le 30.04.10 (gauche) et le 28.06.10 (droite)
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Piétinement bovins
Ce site fait l’objet de pâturages et sert d’abreuvoir pour le bétail (Figure 64). Dans le champ 1, les bêtes dégradent profondément le site. Tout d’abord par le piétinement : la surface n’est pas assez porteuse (gorgée d’eau) ce qui conduit à la destruction des poacées et la mise en suspension de particules dans l’eau. De plus, les déjections animales produites dégradent profondément la qualité de l’eau stagnante. Le milieu souffre d’une dystrophie importante qui amène à la mort des poissons sensibles et à un développement accéléré de la jussie.
Figure 64 : Piétinement de la zone
Sous-unité II
C’est une prairie inondable (Figure 66) avec une profondeur d’eau d’environ 20 cm sur toute la majorité de sa surface avec la présence de poacées immergées lors des hautes eaux (visite début mars). Sa surface avoisine les 8 500 m². Un fossé principal (figure 65) permet la connexion avec l’Eure. A priori, l’agriculteur riverain l’a curé il y a quelques années (merlon résiduel en bordure) pour permettre aux bovins de s’abreuver. Il s’agit d’une parcelle clôturée séparée de la sous-unité 1.
Figure 65: Sous-unité 2 quasi-ressuyée, avec son fossé (18.05.10)
Figure 66: Sous-unité 2 inondée (11.03.10)
� Topographie
Un relevé topographique précis de la zone a été effectué suivi d’une modélisation 3D (figures 67 et 68) afin de définir quels étaient les secteurs à décaisser ou combler en vue de rendre la zone la plus productive. Le logiciel Surfer utilisé permet la modélisation 3D d’une zone ayant fait l’objet de mesures topographiques suffisamment nombreuses (plus de 300 points). L’interpolation des données est dite
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« Natural Neighbor». Elle permet une modélisation par interpolation des données, sans extrapolation des contours au-delà de la coque convexe des emplacements de données.
Figure 67: modélisation 3D de la zone
Figure 68: Courbes de niveau du secteur
La modélisation montre une prairie inondable permettant un ressuyage optimal. Il n’y a pas de merlon pouvant créer un « effet piège » lors de la baisse des eaux. Les juvéniles peuvent dévaler sans encombre jusqu’à l’Eure. Toutefois, le fossé principal est peu profond ce qui peut être une gêne pour la migration des adultes. Cela diminue également l’espace de nurserie disponible pour les fingerlings suite au ressuyage de la prairie.
� Description de la sous-unité 2
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La luminosité est optimale. La zone s’étend d’Est en Ouest ce qui permet une exposition maximale. Il y a peu d’arbres sur ces secteurs qui pourraient créer des zones ombragées. Support végétal : La végétation se compose principalement de poacées. La densité de couverture végétale herbacée est de l’ordre de 80 %.
Turbidité : Faible tout au long du suivi.
Proie et habitats : Peu de proies potentielles ont été observées sur cette sous-unité, mais cela provient certainement du ressuyage qui a entrainé le poisson fourrage en aval. L’habitat est adéquat pour le bon développement du stade œufs au stade de brochetons migrants.
Surface de poacées disponible à la submersion : environ 4 250 m2 (variations en fonction des débits).
� problématiques de la zone
Sur la sous-unité 2, le ressuyage est adéquat à la reproduction du Brochet, le fossé principal est toutefois apparu comme ayant une faible profondeur en fin de ressuyage de la zone (18.05.2010). L’envasement ne laisse alors qu’une lame d’eau de moins de 5 cm et n’offre pas des conditions de nurserie optimales (absence de végétation).
Piétinement bovin Sur la sous-unité 2, le pâturage induit aussi un piétinement important des poacées. Les bovins ont aussi accès au fossé principal et peuvent le dégrader par des passages répétés.
Jussie Des traces de jussie ont été perçues sur le secteur (fossé en eau) mais en moindre quantité que sur la sous-unité 1.
Sous-unité III La sous-unité 3 (Figure 69) est un bras mort dont les qualités pour la reproduction du Brochet sont moindres que sur le reste du secteur : beaucoup d’arbres, lame d’eau profonde, absence de végétation aquatique et embâcle en font plutôt une zone refuge pour les peuplements piscicoles de l’Eure. Sa surface approche les 4 250 m2. Elle se situe sur le même champ de pâtures que la sous-unité 1.
Figure 69: Vue de la sous-unité 3 (11.03.10)
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Données hydrologiques Les mesures de débits de la station de Louviers ont été recueillies pour les jours de visite sur le site des Damps. Cette démarche permet de lier approximativement les débits relevés à Louviers, aux niveaux d’eau associés sur le site.
Trois dates permettent d’appréhender l’évolution des hauteurs d’eau sur le site en avançant dans la saison.
La date du 11.03.10 correspond à un débit de 27,3 m3 à Louviers. Sur la frayère, cela se traduit par un ennoiement conséquent permettant le frai et des connexions entre l’Eure et les trois sous-unités. Les valeurs de débits supérieures à ce seuil permettront donc une inondation plus importante et une surface ennoyée accrue. A l’inverse, des débits moindres induiront le ressuyage du site.
La date du 18.05.10 correspond à un débit de 15,6 m3 à Louviers. La sous-unité 2 est alors en fin de ressuyage. Une lame d’eau de 5 cm de profondeur est encore présente sur les points bas (environ 100 m2).
La date du 02.07.10 correspond à un débit de 11,6 m3 à Louviers. Sur le terrain, cela se traduit par un ressuyage quasi-total des sites de frai sur la sous-unité 2 (cela n’est pas visible sur la sous-unité 1 qui est déconnectée). Cette valeur permet d’appréhender les niveaux d’eau sur le site en période d’étiage.
On observant les chroniques des débits de l’Eure, le site se trouve ennoyé durant la période de reproduction du Brochet Figure 70).
Figure 70: Chroniques des débits de l'Eure à Louviers (sur 40 ans)
5.6 – Plan d’aménagement
Les principaux dysfonctionnements sont donc : la déconnexion sur la sous-unité 1 et un envasement du fossé principal sur la sous-unité 2. Le piétinement des bovins ainsi que leur accès direct aux zones de croissance des juvéniles est également un réel problème. Enfin la jussie est un point important dans la bonne gestion du site.
Terrassement, curage et débardage
� Sous-unité 1 D’après le profil en long, la déconnexion a lieu sur un peu plus de 130 mètres en période d’étiage. En l’état actuel, le ressuyage conduit à piéger un grand nombre de poissons. A titre informatif, une
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campagne de sauvetage a été réalisée cette annéepoissons dont : 70 kg de carassins, 20 kg de brèmes et 10 kg de carpes. Tous ces poissons étaient en limite d’asphyxie.
La solution retenue pour la sousreprofilant le petit fossé. Ce dernier doit être suffisamment profond pour permettre au bras mort de rester connecté avec l’Eure, même fonction des débits de l’Eure ce qui assurera sa fonctionnalité en tant que frayère. permettra une augmentation de surface favorable à la croissance des juvéniles.
Dimension du chenal proposé: Longueur : 155 m, Largeur minimum lors d’une crueLargeur à l’étiage : 2m, Estimation de la profondeur maximum moyenne à décaisserLa côte altitudinale du point bas est fixe et se situe à 3,75 mètres. Le fossé permettra alors une connexion avec l’Eure même en période d’étiage. Schéma du chenal à décaisser (Figure
Figure 71: tracé proposé sur photo aérienne
Figure
Le tracé du chenal est à adapter en (Figure 71). Les volumes à extraire seraient prochedu chenal, seront à abattre et à débarder.
Hiver
Eté
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réalisée cette année. Elle a permis de sauver une : 70 kg de carassins, 20 kg de brèmes et 10 kg de carpes. Tous ces poissons étaient en
pour la sous-unité 1 est de reconnecter l’Eure avec la mare résiduelle . Ce dernier doit être suffisamment profond pour permettre au bras mort de
même en période d’étiage. La zone subira alors ufonction des débits de l’Eure ce qui assurera sa fonctionnalité en tant que frayère. permettra une augmentation de surface favorable à la croissance des juvéniles.
minimum lors d’une crue : 6 m,
Estimation de la profondeur maximum moyenne à décaisser 0,75m (valeur maxi de 0, 85 m).La côte altitudinale du point bas est fixe et se situe à 3,75 mètres. Le fossé permettra alors une
exion avec l’Eure même en période d’étiage.
Figure 72)
: tracé proposé sur photo aérienne
Figure 72: schéma du terrassement à réaliser
Le tracé du chenal est à adapter en fonction de la morphologie du terrain, aussi il n’est pas rectiligneLes volumes à extraire seraient proches de 235 m3. Quelques saules, situés sur le tr
du chenal, seront à abattre et à débarder.
Figure 73: Visualisation du futur chenal
2010
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de sauver une centaine de kilos de : 70 kg de carassins, 20 kg de brèmes et 10 kg de carpes. Tous ces poissons étaient en
unité 1 est de reconnecter l’Eure avec la mare résiduelle en . Ce dernier doit être suffisamment profond pour permettre au bras mort de
La zone subira alors un ressuyage en fonction des débits de l’Eure ce qui assurera sa fonctionnalité en tant que frayère. Ce chenal permettra une augmentation de surface favorable à la croissance des juvéniles.
0,75m (valeur maxi de 0, 85 m). La côte altitudinale du point bas est fixe et se situe à 3,75 mètres. Le fossé permettra alors une
fonction de la morphologie du terrain, aussi il n’est pas rectiligne . Quelques saules, situés sur le tracé
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Au final, le chenal (Figure 73) permettra en période d’étiage la connexion entre le bras mort en eau et l’Eure. Il permettra ainsi d’obtenir une surface supplémentaire submersible minimum (abords du fossé) avoisinant les 625 m2 pour des conditions hydrologiques moyennes.
� Sous-unité 2
Un curage du fossé actuel doit être réalisé de le curer sur 30 m (légère extension du fossé actuelCe curage doit s’effectuer en créant une pente douce vers la connexion afinjuvéniles dans la dévalaison lors du ressuyage. du fossé et nécessite aussi un curage
En considérant une profondeur à excaver de 0,5 fossé fait en moyenne 1,5 m de largeur, leet connexion : 2 m3)
Figure 74
Le nouveau fossé (Figure 74) permettra aux géniteurs une migration aisée, de même pour les fingerlings qui pourront l’utiliser
� Devenir des produits d’excavations
La création du chenal sur la sousun volume de terre excavée approximant les 2queue du bras mort (sous-unité 1douce vers le centre du bras dans l’intervalle de la submersion (4,25 m à 4,5 m).
Ainsi, cette plage enherbée dans l’intervalle de la submersion serait légèrement supérieure à 500 m².
Figure 75: Profil de la plage enherbée
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) permettra en période d’étiage la connexion entre le bras mort en eau et l’Eure. Il permettra ainsi d’obtenir une surface supplémentaire submersible minimum (abords du
pour des conditions hydrologiques moyennes.
doit être réalisé avec exportation des volumes retirés. extension du fossé actuel en suivant les points bas du site,
Ce curage doit s’effectuer en créant une pente douce vers la connexion afin juvéniles dans la dévalaison lors du ressuyage. Le point de connexion est envasé 1 m avant le début
cessite aussi un curage.
profondeur à excaver de 0,5 m à la connexion et 0 en bout de fossé et que fossé fait en moyenne 1,5 m de largeur, le volume à exporter est de l’ordre de
74: schéma longitudinal du fossé depuis la connexion
permettra aux géniteurs une migration aisée, de même pour les comme nurserie.
Devenir des produits d’excavations
La création du chenal sur la sous-unité 1 et le curage du fossé de la sous-unité 2 devraire excavée approximant les 250 m3. Ce volume peut être valorisé en le disposant en
unité 1) de manière à obtenir une plage de terre douce vers le centre du bras dans l’intervalle de la submersion (4,25 m à 4,5 m).
cette plage enherbée dans l’intervalle de la submersion serait légèrement supérieure à 500 m².
: Profil de la plage enherbée
Plage enherbée
Niveau lors d’une crue moyenne
Niveau d’étiage
2010
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) permettra en période d’étiage la connexion entre le bras mort en eau et l’Eure. Il permettra ainsi d’obtenir une surface supplémentaire submersible minimum (abords du
avec exportation des volumes retirés. L’optimum serait les points bas du site, (Figure 68).
de ne pas bloquer les Le point de connexion est envasé 1 m avant le début
m à la connexion et 0 en bout de fossé et que le volume à exporter est de l’ordre de 13 m3 (fossé : 11 m3
permettra aux géniteurs une migration aisée, de même pour les
unité 2 devraient générer . Ce volume peut être valorisé en le disposant en
de manière à obtenir une plage de terre (Figure 75) en pente douce vers le centre du bras dans l’intervalle de la submersion (4,25 m à 4,5 m).
cette plage enherbée dans l’intervalle de la submersion serait légèrement supérieure à 500 m².
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Traitement de la Jussie : La jussie est un réel problème sur cette frayère. La gestion du site passe par un programme d’élimination de cette plante. A titre informatif, cette démarche s’inscrit dans le Défis 6 du SDAGE : Protéger et restaurer les milieux aquatiques et humides via l’orientation 20 : Lutter contre la faune et la flore invasive et exotique.
Un programme d’éradication similaire, mené sur la Halouze (Lachamp 61) par la DREAL de Basse-Normandie de 2006 à 2009, avait donné des résultats satisfaisants. La première année, il avait été retiré près de 30m3 de jussie contre 0,5 l’année suivante (les repousses provenant surtout de l’emploi d’une pelle mécanique qui avait laissé des segments de jussie). Ce programme pourrait être appliqué au site des Damps dont les caractéristiques sont similaires.
La première étape consistera en l’arrachage manuel de tous les plants de jussie présents sur le site. L’arrachage, par pelle mécanique laissant trop de segments de cette plante dans le milieu est à éviter. Cela représentera la première année plusieurs dizaines de m3 de jussie à exporter en vue d’un compostage. Un compostage des plants retirés pourrait s’effectuer en collaboration avec une ferme agricole proche afin de limiter le transport et valoriser le produit sous forme de compost.
Les années suivantes, des journées d’arrachage des plants résiduels doivent être menées afin d’éviter une nouvelle invasion de la plante. Ces opérations pourraient être effectuées avec l’AAPPMA locale. Les capacités de croissance de la jussie étant très forte, il est recommandé de faire preuve d’une grande vigilance chaque année.
Il est préconisé d’effectuer l’arrachage au début du mois de juin si la connexion avec l’Eure à été rétablie. Dans le cas inverse, il sera préférable de le faire fin juillet, dates auxquelles le niveau d’eau est bas dans la mare résiduelle ce qui permettra un arrachage aisé en botte et/ou waders. Une opération de sauvetage des poissons prisonniers pourra être engagée en parallèle.
Aménagement pour les bovins
Les aménagements pour l’abreuvement du bétail en dehors des milieux aquatiques font partis des dispositions recommandées par le SDAGE. Disposition 36 : Maîtriser l’accès du bétail aux abords des cours d’eau et points d’eau dans ces zones sensibles aux risques (Orientation 12 - Limiter les risques microbiologiques d’origine agricole, Défis 4).
Une étude menée par la CATER de Basse-Normandie a montré que les concentrations en Escherichia coli (bactéries intestinales) sont 800 fois plus importantes en aval d’un abreuvoir sauvage qu’à la normale. La divagation du bétail dans le cours d’eau cause la dégradation de sa qualité physico-chimique (mise en suspension des matériaux des berges) et de sa qualité bactériologique (déjections).
L’abreuvement du bétail sur la frayère des Damps est très dommageable pour le milieu. La mise en place d’abreuvoirs adaptés est un investissement indispensable sur les deux champs de pâtures ainsi que la pose de clôture pour éviter le piétinement.
Clôture
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Afin d’éviter le piétinement bovin sur le site il est nécessaire de mettre en place des clôtures de protection. Deux clôtures sont à établir :
- Autour des surfaces inondables. Un passage pour les bovins pourra être aménagé afin de leur offrir le site en pâture lorsque le sol est à sec et suffisamment porteur. Cela permettra d’exporter le surplus végétal et éviter que le site ne se comble tout en permettant la pousse d’un support végétal de qualité. Ce sera le périmètre de protection 1.
- Autour des fossés et zones en eau toute l’année, afin d’éviter leur dégradation et la pollution. Cela constituera le périmètre de protection 2.
Estimation des coûts : La clôture nécessaire au périmètre de protection 1 serait d’une longueur d’environ 1330 m. Le périmètre 2 demande quant à lui 740 m supplémentaires. Aussi, la clôture représente un investissement de l’ordre de 3500 euros (sans la pose).
� Pompe à nez La pompe à nez (Figure 76) est conçue pour que l’animal, voulant s’abreuver, actionne le dispositif mécanique de pompage qui assure l’alimentation en eau de l’abreuvoir. Si le sol s’avère peu porteur aux abords de la pompe un empierrement sera nécessaire afin de faciliter l’accès des bêtes.
Fixée le plus souvent sur un support béton, le captage peut s’effectuer dans le point d’eau proche via un tuyau et une crépine ou en nappe. Protégeant ainsi le milieu aquatique de possibles dégradations. Le prix pour une pompe à nez avoisine les 200 euros l’unité (crépine et tuyau compris).
Deux à quatre pompes à nez seront nécessaires pour chaque champ de pâtures (fonction du cheptel). Dans notre cas un captage en nappe semble plus approprié (meilleur qualité d’eau, entretien moindre…). Idéalement elles seront placées à une altitude réelle entre 5 et 6 m, espacées d’au moins 20 m avec l’Eure ou la Seine.
Figure 76: Photo d'une pompe à nez
Entretien du site
Le site demande une surveillance constante afin de vérifier de sa bonne évolution. Le pâturage doit faire l’objet d’attention particulière de même que la Jussie. Le bon entretien des points de connexion sera lui aussi à appréhender.
Attentes
Le site en son entier devrait disposer d’une surface à l’immersion minimum chaque année d’environ 6 675 m² (2 425 m² pour la sous unité 1 et 4 250 pour la sous-unité 2). Cela devrait représenter une production de 1670 Brochetons/an dont 55 deviendront des Brochets adultes.
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6 - Conclusion générale
Cette étude sur les frayères à Brochet a permis d’inventorier 99 sites potentiels à la reproduction de cette espèce sur l’Eure. Cependant, peu de frayères sont fonctionnelles dans l’état. En effet, la forte anthropisation du cours d’eau (cloisonnement, tissus urbains…) a dégradé le milieu et souvent déconnecté l’Eure de son lit majeur.
L’année 2010 a été relativement sèche sur la période qui a suivi le frai, et a induit un ressuyage précoce sur la majorité des frayères. Les rares sites encore en eau, étaient alors principalement d’origine anthropique et relativement peu productifs. Ainsi, sur les 99 frayères seulement 5 sites ont été classés comme réellement efficaces à la reproduction. En effet, des pêches électriques ont permis d’observer la présence d’alevins sur uniquement 5 frayères.
Protéger et/ou aménager certains sites pour améliorer leur fonctionnalité et recréer un habitat de qualité pour le Brochet apparaît comme la solution à envisager. En tenant compte des taux de production et taux de survie attendus, la création de 4,73 ha de frayères permettrait un gain de Brochet de 20% sur le milieu, et remplirait les préconisations du PDPG. Par ailleurs, 14,2 ha permettraient de tendre à la population potentielle que peut accueillir le milieu.
Une sélection de dix sites a été proposée en vue de restaurer la qualité de l’habitat et les zones de reproduction, afin de tendre vers une gestion patrimoniale de la population de Brochet sur l’Eure. Cette démarche de restauration permettrait de répondre en partie aux attentes du PDPG et du SDAGE. Ainsi, restaurer ces sites permettrait un gain d’environ 3,48 ha de zone de frai. Pour le Brochet cela représenterait une production estimée à 8 715 brochetons/an.
L’exemple de restauration de la frayère des Damps permet de mieux appréhender ce que peut représenter la réhabilitation d’un site face à diverses problématiques (déconnexions, ressuyage, jussie, piétinement…). Cependant, ces projets d’aménagements doivent être associés à d’autres opérations comme par exemple la restauration de la continuité écologique.
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Annexes :
Légende:
111 - Tissu urbain continu
112 - Tissu urbain discontinu
121 - Zones industrielles et commerciales
122 - Réseaux routier et ferroviaire et espaces associés
142 - Equipements sportifs et de loisirs
211 - Terres arables hors périmètres d'irrigation
231 - Prairies
241 - Cultures annuelles associées aux cultures permanentes
242 - Systèmes culturaux et parcellaires complexes
243 - Surfaces essentiellement agricoles, interrompues par des espaces naturels importants
311 - Forêts de feuillus
312 - Forêts de conifères
313 - Forêts mélangées
324 - Forêt et végétation arbustive en mutation
511 - Cours et voies d'eau
512 - Plans d'eau
Annexe n° I : Carte de l'occupation des sols autour de l'Eure
5 km
Cette carte est issue de l’exploitation de la base de données Corine Land Cover sous Mapinfo.
La légende reprend la nomenclature officielle de Corine Land Cover selon la résolution de niveau trois.
Pont de l’Arche
Louviers
Pacy/Eure
St Georges-Motel
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CONTEXTE H 91 -12- C. P.
• SITUATION GENERALE La numérotation des obstacles correspond à la numérotation indiquée dans l’étude générale de la Vallée de l’Eure, en cours, à laquelle il faut se reporter pour connaître les caractéristiques des ouvrages.
• DONNEES GENERALES
• PROFIL EN LONG THEORIQUE
Tronçons SDVP Eure 1, ..., 8 Limites du contexte Amont
Aval Limite du département à St Georges Motel Confluence avec la Seine à Martot
Longueur Cours principal Affluents <2m 2-5m 5-10m 10-25m >25m Totale
93 km Ruisseau de Jouy (5 km) [Avre, Iton] 6,5 km 50 km 43 km 100 km
Surface en eau 265 ha Surface Bassin Versant 7020 km2 dont 900 km2 Eure + 920 km2 Avre + 1300 km2 Iton Substrat géologique Crétacé : Eocène à l’amont (calcaire grossier), Alluvions récentes à
l’aval, entouré de Crétacé Sénonien à l’aval (craie blanche à silex) Débit d'étiage quinquennal 3 m3/s à l’amont, 6 m3/s à l’aval Statut foncier Non domanial jusqu'à Louviers, domanial jusqu'à la confluence Police de l’eau de la pêche
DDE Eure DDAF Eure
Annexe n° II : Fiche contexte PDPG
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• PEUPLEMENT
Domaine Cyprinicole (sauf Ruisseau de JouyEspèce repère BRO (TRF)
Etat fonctionnel Perturbé (Conforme)
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Cyprinicole (sauf Ruisseau de Jouy : salmonicole) BRO (TRF)
Perturbé (Conforme)
2010
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• GESTION ET HALIEUTISME
• FACTEURS LIMITANTS
Facteurs
limitan
ts princi
paux
- peu
de zon
es inondables
favorables à la reproduction, - habitat uniforme après les faucardements.
• DIAGNOSTIC ET SET
Rivière Population théorique de BROc
Population actuelle de BROc
Eure 1947 779
Total 1950 780
Déficit % déficit SET Etat
1170 60% 390 Perturbé
• DETAIL DES PERTURBATIONS
AAPPMA Eure AAPPMA Eure-et-Loir Syndicat Intercommunal de la Rivière d’Eure 1ère et 2e section, Syndicat Intercommunal de la Basse Vallée d’Eure
Pont de l’Arche, Le Vaudreuil, Louviers, Acquigny, Chambray, Ménilles, Pacy/Eure, Breuilpont, Garenne-sur-Eure, Ivry la Bataille Anet
Déversements BRO Brochetons
Fonctions R E C Famille Facteur Effet C P D C P D C P D A Réduction des zones
inondables par gestion des crues, par remplacement des prairies par des peupleraies et des cultures, par des ballastières
�Réduction des surfaces de reproduction X
Réduction et comblement des fossés
�Réduction des surfaces favorables à la reproduction, réduction de la libre circulation
X
54 groupes d’obstacles � Réduction des surfaces de frayères par gestion inappropriée des ouvrages, limitation de la libre circulation du poisson pour atteindre les zones de frai
X X
Faucardement important sur l’ensemble du cours
�Destruction et uniformisation de l’habitat, réduction de la nourriture potentielle
X
Rivière canalisée, recalibrée, curée à l’aval de Pont de l’Arche
�Uniformisation de l’habitat X
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L’essentiel des perturbations vient du manque de surfaces favorables à la reproduction et des difficultés de déplacement sur le cours de la rivière pour les géniteurs. L’habitat serait correct sur l’ensemble du cours d’eau sauf à l’aval de Pont de l’Arche, suite à des curages et un recalibrage, si tous les ans la rivière n’était pas faucardée sur tout son cours, induisant une perte en Brochets capturables d’au moins 15% (292 Brochets capturables).
• MODULES D’ACTIONS COHERENTES MAC 1 : restauration de l’Eure 1 : restauration de zones inondables 2 : arrêt des faucardements 3 : restauration de la libre circulation
(1) Les deux gains ne s’additionnent pas mais il faut faire les deux actions pour avoir un milieu conforme. (Cela ne sert à rien de restaurer toutes les surfaces inondables si l’habitat n’est pas rétabli et réciproquement).
(2) Les zones de frayères à restaurer doivent être réparties régulièrement entre les obstacles et faire une surface minimum proche des 500m2 pour être efficaces.
Pour atteindre la capacité d’accueil entre chaque obstacle du cours principal, il faudrait en moyenne 300m2 de frayères entre chaque obstacle, ce qui est difficilement envisageable tel quel. Les frayères doivent être réparties de telle sorte que les Brochetons excédentaires puissent dévaler, et il faut entretenir et restaurer au maximum les fossés et les communications entre les différents bras de l’Eure pour la remontée des géniteurs.
Les zones sont à déterminer avec les gardes-pêche. Il faut les choisir en faisant attention aux obstacles situés à l’aval pour que le niveau d’eau ne varie pas intempestivement.
Ce MAC atteint largement le SET. Pour atteindre le SET, il faut restaurer 16 unités de surfaces de frayères. La restauration de la libre circulation n’apporte pas de gain directement quantifiable, mais est indispensable à la bonne reproduction du Brochet. Il serait intéressant d’avoir des pentes douces dans le secteur à l’aval de Pont l’Arche. Ceci permettrait l’implantation de végétaux et une diversification de l’habitat.
• COUTS L’arrêt des faucardements ne coûte rien.
- Coûts d’aménagement de zones inondables : Aménagement de noues et d’annexes hydrauliques Les zones humides naturelles disparaissent progressivement au profit de peupleraies ou de cultures. Il faut essayer de maintenir les fossés et les annexes hydrauliques. Il subsiste quelques zones à
Action Gain en Brochets capturables
Pour avoir un milieu conforme
Arrêt des faucardements (292 )
Restauration des surfaces de frayères (2)
780 (15575 m2 - 31 unités)
TOTAL 780 (1)
Pour atteindre le SET 390
Restauration de surfaces de frayères 390 (7790 m2/16 unités)
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restaurer et à protéger surtout à l’amont du contexte (d’où l’intérêt de la libre circulation du poisson). Le coût est à estimer au cas par cas.
Aménagement de prairies inondables, entretien des frayères par pâturage. La régulation du niveau d’eau se fait au niveau des barrages situés à l’aval.
(1)Hauteur de berge supposée = 0,5m (2)Le coût de location ou d’achat des parcelles n’est pas pris en compte. Si la parcelle n’est pas pâturée il faut rajouter un coût annuel de fauchage de 1000F/500m2 de frayère
- Coût de restauration de la libre circulation du poisson : Une étude générale de la Vallée de l’Eure est actuellement en cours.
La restauration de la libre circulation du poisson sur le cours principal de l’Eure par la mise en place de passes à poissons est estimée à 5 300 KF pour 19 ouvrages (Hauteur de chute = 25m). Une ouverture d’ouvrage serait plus intéressante pour la rivière elle-même, il faut donc privilégier l’ouverture. Il faut également entretenir et restaurer les nombreux bras parallèles qui peuvent permettre dans de nombreux cas la circulation du poisson.
• GESTION POSSIBLE Gestion patrimoniale différée.
En ce qui concerne le ruisseau de Jouy : Le ruisseau de Jouy est un petit affluent salmonicole de l’Eure dans le département de l’Eure. C’est un très beau ruisseau a priori conforme.
Il faut tout de même surveiller les rejets de la pisciculture et de la zone de Launay, dont les apports de matières organiques, matières en suspension, nitrates, phosphates, toxiques peuvent provoquer une eutrophisation du milieu et limiter l’habitat.
Action coût total
Pour avoir un milieu conforme
Aménagement de zones inondables 163 KF (1, 2)
TOTAL Conforme (saturation 80%) 163 KF Pour atteindre le SET
Aménagement de frayères 84 KF
TOTAL SET (saturation 59%) 84 KF
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Occupation de la surface mouillée par les végétaux
Graminées : Hélophytes : Arbres : Autres :
Evaluation de l’état fonctionnel de la frayèreSurface de la frayère en m2 (végétalisée et en eau)
Densité de végétaux graminoïdes + hélophytiques (%)Communication avec le cours d’eau
Ouvrage à l’aval (distance de la frayère en m)Ensoleillement de la zone
Profondeur moyenne en m Turbidité
Pente des berges
Ecoulement dans la frayère
NOTE FINALE :
Organisme : Fédération de Pêche Eure
Observateur :
Date :
Type de zone : Fossés Prairies
Surface en m2 : Température en
Communication avec le cours d’eau :
Si nulle, reconnexion :
Type d’obstacle(s) :
Département : Eure
Nom du site :
Tronçon du cours d’eau sous l’influence d’ouvrage(s)
Si oui, de quel type :
Test épuisette :
Poissons, batraciens, oiseaux, mammifères, espèces envahissantes, pollution, accessibilité au site, photos....
Annexe n° III: Fiche terrain Etude des frayères à Brochet de l’Eure
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Occupation de la surface mouillée par les végétaux
Nulle (<5%) Faible
(5 à 25%)
Evaluation de l’état fonctionnel de la frayère en eau) 0 (<50) 2 (50 à 1500)
Densité de végétaux graminoïdes + hélophytiques (%) 0 (<25) 2 (25 à 50) 0 (nulle) 2(moyenne)
Ouvrage à l’aval (distance de la frayère en m) 0 (0 à 300) 1 (300 à 600) 0 (nul) 1 (moyen)
0 (<0,10 ; >1) 1 (0,10 à 0,25) 0 (forte) 1 (moyenne) 0 (forte) 1 (moyenne)
0 (moyen) 1 (faible)
/24
Fédération de Pêche Eure
Heure :
N° site :
Météo :
Présentation de la frayère
Prairies Bras mort Marais
Température en °C : Cours d’eau : Frayère
Continu Amont Aval
difficile envisageable
Embâcle(s) Merlon
Données générales du site
Commune :
AAPPMA :
sous l’influence d’ouvrage(s) : Oui Non
Chute en m : Distance
Observation de géniteurs
Observations complémentaires
Poissons, batraciens, oiseaux, mammifères, espèces envahissantes, pollution, accessibilité au site, photos....
2010
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Faible
(5 à 25%) Moyenne
(25à 50%) Forte
(>50%)
4 (>1500) 4 (> 50) 4 (bonne) 2 (>600) 2 (bon)
2 (>0,25 ; <1) 2 (nulle) 2 (faible) 2 (nul)
Secteur :
Autres.........................
: Air : Nulle
facile
Autres................................
Cours d’eau :
Débit à
istance de la frayère (km) :
:
Poissons, batraciens, oiseaux, mammifères, espèces envahissantes, pollution, accessibilité au site, photos....
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Annexe n° IV: Résultat des pêches épuisette et électrique P
roto
cole
de
pêch
e à
l’épu
iset
te
Le
28
/04
/10
Château Breuil-Benoit, F 90 2 Brochetons : 2,5 et 3 cm (voir photo) ± 10 alevins inférieur au cm
Moulin de Marcilly F 92 Epinochette
La Malignerie F 75 Epinoche
Les Fontaines d’Ivry F 73 Observation : perche, gardon et brèmes
Parc de loisirs « les Iles », F 72 Aucune capture, début d’Eutrophisation
Centre Pacy F 70 Alevin de vairon de taille ± 2cm, Triton palmé
Grande frayère de Pacy F 1 Aucune capture, pas de poissons observés
La laiterie F 45 Aucune capture, pas de poissons observés
Bras de l’Ile Barbavent F 39 Aucune capture, pas de poissons observés
Atterrissement de berge F 38 Vairon et Loche de rivière
Le
30
/04
/10
Les Fontaines d’Ezy F 74 Epinochette femelle
Fragmitaie de Crève-Coeur F 64 De nombreux alevins ± 1cm
Frayère du barrage d’Acquiny F 86 Aucune capture, pas de poisson observé
Frayère de l’Iton- Chapelle F 85 Aucune capture, pas de poisson observé
Château de St Hilaire F 70 Aucune capture, nombreux têtards
Le Nouveau Monde F 59 Aucune capture, déconnectée
Les Damps F 12 Epinochette et de la Jussie
Pro
toco
le d
e pê
che
scie
ntifi
que
à l’é
lect
ricité
Le
17
/05
/10
Laiterie de St Aquilin de Pacy F 45 Brocheton (1), loche de rivière, épinochette, chabot, tanche, bouvière, anguille, goujon, chevesne,
Bras de l’Ile Barbavent F 39 Anguille, chevesne, bouvière, épinoche, vairon, goujon, perche, tanche, loche de rivière et Brochet adulte.
Bras mort à Ménilles F 40 Loche, épinoche, vairon, chevesne, ablette, goujon, gardon
Prairie I. de Pacy F 1 Brochetons (± 15 )
Centre Pacy/Eure F 70 Vairon, chevesne
Château Neuilly F 7 Epinoche, vairon, épinochette
Crève-Coeur F 64 Brochet 1+, anguille
Le
18
/05
/10
Chapelle St Mauxe F 85 Perche, Chevesne, gardon
Barrage d’Acquiny F 86 Aucune capture
Bras mort, amont de Louviers F 78 Epinochette, loche, anguille
Le Nouveau Monde F 59 Anguille
Les Damps F 12 Brocheton (1), anguille, chevesne, brème, perche, carpe, gardon, goujon
Le
19
/05
/10
Fossé de Garennes F 2 Chevesne
La Malignerie F 75 Tanche, épinoche
Fossé de Marcilly/Eure F 92 Chabot, vairon, épinoche, lamproie de planaire, épinochette, loche, anguille, tanche
Fossé des Près-Denis F 74 Brocheton (1), épinoche, vairon, chevesne, loche de rivière
Les Fontaines d’Ivry F 73 Brochets 1+, gardon, perche, chevesne, perche soleil, carassin, tanche
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Annexe n° V: Tableau récapitulatif du rang et de l'indice d'intérêt pour les candidats à l'aménagement
Note
potentiel
Investissement AAPPMA Eloignement Note /30 N° et type de frayère Rang
Faible Moyen Fort 20 3 0 2 25 F 73 - Source 1 20 3 0 1 24 F 64 - Marais 2 21 3 0 0 24 F 85 - Bras mort 3 21 2 1 0 24 F 1 - Prairie Inondable 4 21 2 0 1 24 F 7 - Prairie inondable 5 19 2 1 1 23 F 11 - Fossé 6 19 3 1 0 23 F 39 - Bras tertiaire 7 22 1 0 0 23 F 75 - Peupleraie 8 19 3 0 0 22 F 70 - Bras mort 9 16 3 1 2 22 F 14 - Fossé 10 19 2 0 1 22 F 62 - Fossé 11 18 2 0 2 22 F 88 - Fossé 12 20 2 0 0 22 F 92 - Fossé 13 18 2 0 2 22 F 99 - Marais 14 21 1 0 0 22 F 12 - Bras mort 15 18 3 0 0 21 F 28 - Marais 16 18 3 0 0 21 F 45 - Bras tertiaire 17 17 3 0 1 21 F 74 - Fossé 18 18 3 0 0 21 F 76 - Fossé 19 19 2 0 0 21 F 36 - Prairie inondable 20 18 2 0 1 21 F 5 - Marais 21 19 2 0 0 21 F 57 - Prairie inondable 22 18 2 0 1 21 F 78 - Bras mort 23 18 1 0 2 21 F 2 - Prairie inondable 24 19 1 0 1 21 F 59 - Fossé 25 18 1 0 2 21 F 89 - Bras mort 26 14 3 1 2 20 F 16 - Fossé 27 16 3 0 1 20 F 35 - Bassin artificiel 28 15 3 1 1 20 F 58 - Bassin artificiel 29 16 2 0 2 20 F 15 - Marais 30 18 2 0 0 20 F 42 - marais 31 19 1 0 0 20 F 31 - Fossé 32 15 3 0 1 19 F 90 - Ruisseau 33 16 2 1 0 19 F 19 - Prairie inondable 34 16 2 0 1 19 F 21 - Prairie inondable 35 16 2 0 1 19 F 22 - Marais 36 15 2 2 0 19 F 13 - Prairie inondable 37 17 2 0 0 19 F 98 - Fossé 38 15 3 0 1 19 F 71 - Fossé 39 16 1 0 0 19 F 93 - Fossé 40 16 1 0 2 19 F 17 - Peupleraie 41
Investissement faible
Investissement moyen
Investissement fort
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70 Fédération de l’Eure pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique
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Note potentiel
Investissement AAPPMA Eloignement Note /30 N° et type de frayère Rang
Faible Moyen Fort
14 3 0 1 18 F 33 - Fossé 42 14 3 0 1 18 F 9 - Marais 43 16 2 0 0 18 F 97 - Marais 44 16 2 0 0 18 F 77 - Prairie inondable 45 14 3 0 0 17 F 63 - Fossé 46 13 3 0 1 17 F 69 - Basiin artificiel 47 14 3 0 0 17 F 84 - Marais 48 15 2 0 0 17 F 86 - Marais 49 15 2 0 0 17 F 30 - Bras mort 50 15 2 0 0 17 F 68 - Fossé 51 16 1 0 0 17 F 29 - Marais 52 15 1 0 1 17 F 91 - Fossé 53 16 1 0 0 17 F 79 - Forêt alluviale 54 13 3 0 0 16 F 26 - Bras mort 55 13 3 0 0 16 F 80 - Marais 56 12 2 0 2 16 F 87 - Fossé 57 15 1 0 0 16 F 34 - Prairie inondable 58 15 1 0 0 16 F 43 - Prairie inondable 59 15 1 0 0 16 F 83 - Ruisseau 60 11 3 1 0 15 F 40 - Bras mort 61 12 3 0 0 15 F 65 - Fossé 62 13 2 0 0 15 F 66 - Fossé 63 13 2 0 0 15 F 48 - Fossé 64 11 3 0 0 14 F 67 - Fossé 65 12 2 0 0 14 F 95 - Marais 66 12 2 0 0 14 F 41 - Prairie inondable 67 13 1 0 0 14 F 24 - Peupleraie 68 12 1 1 0 14 F 27 - Forêt alluviale 69 13 1 0 0 14 F 50 - Forêt alluviale 70 10 3 0 0 13 F 72 - Bassin artificiel 71 11 2 0 0 13 F 44 - Fossé 72 11 1 1 0 13 F 20 - Forêt alluviale 73 12 1 0 0 13 F 23 - Marais 74 12 1 0 0 13 F 32 - Bassin artificiel 75 12 1 0 0 13 F 96 - Peupleraie 76 10 2 0 0 12 F 51 - Fossé 77 11 1 0 0 12 F 81 - Fossé 78 10 1 11 F 94 - Fossé 79 9 1 0 0 10 F 60 - Forêt alluviale 80 9 1 0 0 10 F 61 - Forêt alluviale 81 9 1 0 0 10 F 82 - Fossé 82
Investissement faible
Investissement moyen
Investissement fort
Annexe n° V bis : Tableau récapitulatif du rang et de l'indice d'intérêt pour les candidats à l'aménagement
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71 Fédération de l’Eure pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique
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Glossaire: CA (Communauté d’Agglomérations) : La communauté d'agglomération est un EPCI (Etablissements Publics de Coopération Intercommunale) regroupant plusieurs communes en vue d'élaborer et conduire ensemble un projet commun de développement urbain et d'aménagement de leur territoire. (Source d’après : http://www.insee.fr)
Contexte piscicole : C’est l’unité spatiale élémentaire de gestion dans laquelle toute action a une influence sur l’ensemble des populations de poisson.
Cyprinicole : Ce dit d’un cours d’eau dont les caractéristiques physiques, chimiques permettent le développement des Cyprinidés (gardons, carpes...)
Entomophagie : se dit d’une alimentation basée sur les insectes
Espèce parapluie : Désigne, en écologie une espèce dont l'étendue du territoire permet la protection d'un grand nombre d'autres espèces si celle-ci est protégée, via l’effet parapluie
Espèce clef de voûte : désigne une espèce dont la présence est indispensable à l’existence même d’un écosystème, non pas par son effectif mais par l’action qu’elle exerce sur les comportements et/ou effectifs des autres espèces qui composent le système.
Electronarcose : Choc électrique qui étourdit le poisson quelques instants et permet son immobilisation. Ce choc ne provoque pas la mort de l'animal.
PDPG ou Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources piscicoles : L’Article L 433-3 du code de l’environnement (issu de la loi pêche du 29 juin 1984) instaure une obligation de gestion des ressources piscicoles en contrepartie de l’exercice du droit de pêche. L’établissement d’un Plan de Gestion Piscicole (PGP) pour tous détenteurs du droit de pêche (AAPPMA, particuliers…) devient l’instrument obligatoire de cette gestion.
Faucardements : Actions visant à couper les végétaux d’un milieu aquatique.
Fingerling : Jeune Brochet âgé d’environ 6 semaines de la taille d’un doigt.
Frayère : Endroit où les poissons déposent leurs œufs. Ce sont souvent des sites très particuliers, caractéristiques de différentes espèces.
Poacées (ex-graminées): Importante famille de plantes qui portent leurs grains en épis et qui comprend les céréales (blé, orge, riz), les herbes des prairies des steppes et des savanes, le bambou, la canne à sucre, etc.
Holobiotique : Cycle biologique réalisé entièrement en eau douce.
Homochromie : Stratégie évolutive pour échapper à un prédateur, ce type de mimétisme consiste à ressembler, au niveau de la couleur à l’environnement proche.
Ichtyophagie : Alimentation à base de poissons (ichtys), synonyme de piscivore.
SDVP ou Schéma Départemental de Vocation Piscicole : Prescrits par une instruction ministérielle du 27 mai 1982, les SDVP sont des documents départementaux d'orientation de l'action publique en matière de gestion et de préservation des milieux aquatiques et de la Faune piscicole. Il est approuvé par arrêté préfectoral après avis du Conseil général. Il dresse le bilan de l'état des cours d'eau et définit les objectifs et les actions prioritaires.
Zone potamique : Cours d’eau de plaine ; rivière généralement large à courant lent.
Zooplanctonophagie : se dit d’une alimentation basée sur le zooplancton.
Etude des frayères à Brochet de l’Eure 2010
72 Fédération de l’Eure pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique
Imm. Leipzig, avenue de l’Europe BP 412 27504 Pont-Audemer cedex Tél. : 02 32 57 10 73 Courriel : [email protected] site : peche27.com
Bibliographie :
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