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LE SOFT INTERNATIONAL EST UNE PUBLICATION DE DROIT ÉTRANGER | AUTORISATION DE DIFFUSION EN R-DCONGO M-CM/LMO/0321/MIN/08 DATÉ 13 JANVIER 2008 N°1335 | 1ÈRE ÉD. VENDREDI 23 OCTOBRE 2015 | 20 PAGES €6 $7 CDF 4500 | FONDÉ À KINSHASA PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA www.lesoftonline.net SINCE 1989 www.lesoft.be i n t e r n a t i o n a l LE PLUS FORT TIRAGE | LA PLUS FORTE VENTE | LA PLUS FORTE AUDIENCE | DE TOUS LES TEMPS Hollande donne quitus à Sassou Femme Minière de l’Année, une femme congolaise unique Le président congolais Denis Sassou Nguesso vient d’être adoubé par le président français François Hollande. Du coup par l’Europe. Du coup par les Occidentaux. DR.

Femme Minière de l’Année, une femme congolaise unique i n

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Le soft internationaL est une pubLication de droit étranger | autorisation de diffusion en r-dcongo M-cM/LMo/0321/Min/08 daté 13 janvier 2008

n°1335 | 1ère éd. vendredi 23 octobre 2015 | 20 pages €6 $7 cdf 4500 | fondé à kinshasa par trYphon kin-kieY MuLuMbawww.lesoftonline.net since 1989 www.lesoft.be i n t e r n a t i o n a l

Le pLus fort tirage | La pLus forte vente | La pLus forte audience | de tous Les temps

Hollande donne quitus

à Sassou

Femme Minière de l’Année,une femme congolaise unique

Le président congolais Denis Sassou Nguesso vient d’être adoubé par le président français François Hollande. Du coup par l’Europe. Du coup par les Occidentaux. DR.

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Le soft internationaL | édition nationaLe | n° 1335 | page 2.

la une du soft |

François Hollande: «Sassou a tout droit» Au

Congo-Brazza-ville, la mobili-sation

des opposants au réfé-rendum continue. Si le «oui» l’emporte diman-che, il permettrait au président Denis Sas-sou-Nguesso de briguer un troisième mandat. Mercredi, après deux jours de mobilisation et alors que de nouveaux affrontements ont eu lieu dans la capitale, le président français, François Hollande, s’est adressé à son ho-mologue congolais.C’est lors d’une confé-rence de presse à l’élysée, que François Hollande a donné la position de la France concernant le référen-dum constitutionnel du 25 octobre. Le chef de l’état dit respecter le choix du président Denis Sassou-Nguesso de consulter les Congo-lais. «Le président Sas-sou peut consulter son peuple, ça fait partie de son droit, et le peuple doit répondre», a ré-pondu François Hol-lande, pour immédiate-ment ajouter: «Ensuite, une fois que le peuple aura été consulté, cela vaut d’ailleurs pour tous les chefs d’état de la planète, il faut toujours veiller à ras-sembler, et à respecter et à apaiser», a déclaré François Hollande aux côtés de son homolo-gue malien, Ibrahim Boubacar Keïta, en visite à Paris. Mercredi, les forces de sécurité du Congo-Brazzaville ont eu recours à des tirs de sommation et des gaz lacrymogènes pour disperser des centai-nes de manifestants opposés à l’organisa-tion d’un référendum, scrutin qui vise, selon eux, à maintenir in-dûment au pouvoir le président Denis Sassou Nguesso. Mardi, quatre personnes ont été tuées dans la capitale lors d’affrontements entre policiers et manifes-tants qui réclamaient le départ du chef de l’état.La prise de position de la France est dénoncée par l’association Sur-vie qui demande une condamnation ferme et des mesures concrètes à l’encontre des auto-rités brazza-congolai-ses. «En faisant ça, la France réaffirme son soutien à Denis Sassou-Nguesso en vertu de la préservation d’autres intérêts, des intérêts économiques, stratégi-ques, alors même qu’en

ce moment des Congo-lais meurent sous les balles du régime», estime Thomas Noirot, membre de l’asso-ciation en charge du Congo-Brazzaville.L’opposant à Denis Sassou-Nguesso, Paul-Marie Mpouélé, a lui aussi vivement critiqué les propos du président français. «C’est en to-tale contradiction avec sa première déclara-tion au sommet de la francophonie à Dakar. Nous pensons que c’est une totale méconnais-sance de la Constitu-tion congolaise actuelle parce que le président français devrait savoir en réalité, que le prési-dent de la République, au regard de notre Constitution, n’a pas le droit de convoquer un référendum surtout lorsque celui-ci ne concerne, en réalité, que le changement de Constitution», a-t-il expliqué. Le ministre brazza-congolais des Affaires étrangères congolais, Jean-Claude Gakoso, a, au contraire, salué «des propos pleins de responsabi-lité» de la part du chef de l’état français.

Il y a moins d’un an, lors du sommet de la francophonie à Dakar, François Hollande avait salué les transi-tions alors en cours en Tunisie et au Burkina Faso dans un discours vu comme une mise en garde aux dirigeants tentés de se maintenir au pouvoir «en violant l’ordre constitution-nel».à 71 ans, Denis Sassou Nguesso, qui, depuis 1979 est resté tout le temps au pouvoir à l’exception de cinq an-nées, ne peut, en vertu de la Constitution, briguer un nouveau mandat. Le référendum de dimanche doit porter sur des amendements constitutionnels qui pourraient englober un relèvement de l’âge maximum des candi-dats à la présidentielle et la suppression de la limitation à deux mandats. L’opposition a rassem-blé des milliers de ma-nifestants en septembre dernier pour protester contre ces projets, mais le gouvernement a également mobilisé des milliers de partisans - au moins deux fois plus

- le 11 octobre dans les rues de la capitale.Ce référendum est contesté dans la rue par l’opposition qui a appelé à la «déso-béissance civile». Les violences qui ont éclaté mardi à Brazzaville et Pointe-Noire ont fait au moins 4 morts et une dizaine de blessés. L’opposition, elle, dé-nombre une vingtaine de morts et dénonce l’utilisation d’armes létales pour réprimer les manifestations. De nouveaux affron-tements ont opposé mercredi des groupes de jeunes aux forces de l’ordre dans la capitale.Les tensions se sont concentrées sur l’ave-nue de la Base, près de l’aéroport international Maya-Maya, où des groupes de quelques dizaines de jeunes ont tenté de reprendre les barricades dressées la veille et non en-core dégagées par les forces de l’ordre. Ces dernières ont tiré à plusieurs reprises des grenades lacrymogènes sur les manifestants qui circulaient entre les voitures calcinées. Dans le quartier de

Makélékélé, des ha-bitants se sont dirigés vers un commissariat en scandant des slogans hostiles au gouverne-ment. Des barricades ont été érigées et des pneus brûlés mais des renforts militaires ont été dépêchés sur place pour soutenir la police. D’après un journaliste de l’agence Reuters, nombre de riverains ont fui la zone, emportant avec eux leurs effets personnels dans un nuage de gaz lacrymo-gène. Sur Twitter, des comptes proches de l’opposition font égale-ment état de nouveaux affrontements dans les quartiers sud de la capi-tale, traditionnellement plus proches de l’oppo-sition, mais l’informa-tion n’était pas immé-diatement vérifiable de source indépendante. Un habitant a confié à l’Afp (Agence France-Presse) que de nom-breux magasins avaient été pillés pendant la nuit.L’Internet mobile, les services de minimes-sages et le signal de la radio française RFI sont toujours coupés à Brazzaville. Mardi, le ministre de la commu-nication, Thierry Lézin Moungalla, a démenti une interruption volon-taire du signal de Rfi par le gouvernement,

et évoqué un éventuel problème de mainte-nance. Les violences ont débuté après l’in-terdiction d’un ras-semblement contre le référendum annoncé par l’opposition. Cette dernière avait ras-semblé des milliers de manifestants le 27 septembre pour protes-ter contre ces projets, mais le gouvernement a répliqué en mobilisant ses partisans le 10 octo-bre dans les rues de la capitale.Le président brazza-congolais avait pu analyser et sonder les intentions de la com-munauté internatio-nale, avant de lâcher sa bombe. Après avoir consulté ses homolo-gues congolais Jo-seph Kabila Kabange, guinéen Alpha Condé à qui il avait demandé de convaincre son ami l’opposant Mathias Dzon de devenir son premier ministre après le changement de la constitution et beninois Boni Yayi, qui a effec-tué le 21 septembre, un voyage-éclair de 2 heu-res, à Brazzaville, afin de lui rendre compte du déroulement des événe-ments au Burkina Faso où le général, Gilbert Diendéré, très proche de Blaise Compaoré, avait pris le pouvoir par les armes, Sassou a

décidé de s’assumer. Un exemple traverse tout le temps son esprit: bien que décrié, le Bu-rundais Pierre Nkurun-ziza n’a-t-il pas réussi à conserver le pouvoir? Profitant de la situation confuse qui prévalait encore au Burkina Faso, il avait enregis-tré, dans la journée du 21 septembre, un message annonçant l’organisation du réfé-rendum. Cette annonce qui aurait pu attendre son retour au pays (car il est parti le même jour en vacances) est passée dans le jt de 22 sep-tembre, à 20 heures sur Télé Congo, la chaîne officielle. Il écoutera les réactions depuis la plage de Marbella.La date de la tenue du référendum n’avait pas été annoncée, mais, cela n’était qu’un dé-tail, alors que la révi-sion des listes électora-les était lancée, malgré la controverse, par le ministre de l’Intérieur, Raymond Zéphyrin Mboulou.Pour faire valider un texte voulu de modernisation des institutions auprès des membres du Conseil constitutionnel, le président Sassou aurait alloué à chacun un «nguiri» (sac d’argent) de 100 millions de F CFA (152.000 euros).

AvEc AgENcES n

Nomination d’un nouveauSecrétaire général du P.A, Parti pour l’action, Parti du crabe

Le P.A a un nouveau Secrétaire général. Mi-

chaël Sakombi Ilunga (photo) remplace le professeur Joseph Ibongo gilungula élu Président National du Parti pour l’Action, parti du crabe, par le

congrès. La décision de nomination a été prise le 23 septembre 2015 par le Prési-dent national Ibongo conformément aux statuts du P.A, du Rè-glement intérieur et en conformité avec les recommandations de la 1ère Université du

Parti réuni à Kinsha-sa du 22 au 29 novem-bre 2008, du procès-verbal du congrès extraordinaire du P.A tenu le 18 juillet 2015 à Kinshasa. Elle a été rendue publique le 22 octobre. Le P.A annonce des nouvelles décisions.

Antoine gabriel Kyungu wa Ku-mwanza

se serait-il assagi? Le président national de l’Union nationale des fédéralistes du congo (Unafec) en pointe ces dernières semaines et qui passait pour le porte-parole du g-7 et de l’ancien gouverneur du Ka-tanga, Moïse Katumbi chapwe a, contre toute attente, annoncé mercredi 21 octobre sa démission de la présidence du parti, lors d’une conférence de presse à Lubum-bashi, capitale de la nouvelle province du Haut Katanga.«Je remets le tablier et le parti va choisir. En attendant de se prononcer, un triu-mvirat va expédier les affaires courantes», a-t-il affirmé.Le président de l’as-semblée provinciale de l’ex-Katanga dit avoir démissionné pour des raisons de convenance person-nelle. Une stratégie

pour plus de légiti-mité? Un nouveau président sera désigné à l’issue du congrès de l’Unafec prévu à Lubumbashi la semai-ne prochaine.«Nous ferons les élections au cours des travaux du congrès qui va prendre trois jours. Nous allons réfléchir sur les struc-tures du parti, son re-nouvellement, la mise en place de nouveaux responsables à tous les compartiments du

parti», a-t-il déclaré en expliquant qu’il va se représenter à la présidence de l’Una-fec mais s’il n’est pas réélu, il promet de rester «combattant de l’Unafec et citoyen simple». cette an-nonce arrive alors que des sources annoncent que Moïse Katumbi chapwe et le prési-dent de l’UNc vital Kamerhe Lwa-Kanyi-ginyi ont eu un entre-tien jeudi à Londres en toute discrétion.

Kyungu jette l’éponge

Kyungu convoque un congrès.Pour plus de légitimité? DROItS RéSERvéS.

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l’actus |

Des cadavres dans les placards des gouverneurs tous hommes d’affaires

Selon un docu-ment à usage in-terne que le Soft Interna-

tional a été amené à lire au ministère de l’Intérieur et Sécurité, la gestion financière des gouverneurs de province - même ceux qui expédient les af-faires courantes - est peu orthodoxe voire calamiteuse. L’ex-plication est simple, selon ce document: la majorité de ces responsables sont des opérateurs économi-ques «qui confondent la caisse de l’état et leurs affaires pri-vées». Dans le cadre de la gouvernance démocratique, des Députés provinciaux

ont fait valoir «plu-sieurs motions fantai-sistes» à l’arrivée de la rétrocession versée par le pouvoir central aux provinces.

DES FAItSDE cORRUPtION.S’en suivent des faits de corruption - afin que le gouverneur se sauve - avec pour conséquence le peu d’intérêt accordé au contrôle rigoureux de l’exécution du pro-gramme d’action de l’exécutif provincial. Lors d’une descente d’inspection en pro-vince, des hauts fonc-tionnaires du minis-tère de l’Intérieur et Sécurité ont fait part d’opérations retour de la rétrocession entretenues entre les autorités provinciales

et des dignitaires des partis politiques dans le but de s’assurer le maintien en poste. Autre constat fait sur place par ces hauts fonctionnaires de l’Inspection générale territorial: la dési-gnation des collabora-teurs et membres du gouvernement pro-vincial sur des bases tribales conduisant à une répartition dé-séquilibrée de fonds de rétrocession aux EtDS en privilégiant les EtDS dont ils sont originaires. Mais aussi la pratique des dons faits à la population sur les fonds publics sans respect d’aucune procédure. ces fonc-tionnaires dénoncent des faits d’enrichisse-ment illicite. ces fonc-tionnaires font part

d’une série de recom-mandations en vue de relever des défis réels. Au gouvernement d’appuyer ce corps d’élite en lui dotant de moyens matériels et humains conséquents, tout comme d’un ca-dre juridique définitif qui ferait défaut. On rappelle qu’aux termes de la constitu-tion de la République datée du 18 février 2006, la décentra-lisation est le mode d’organisation et de gestion des affaires publiques. S’agissant du contrôle des pro-vinces et des EtD (Entités territoriales Décentralisées), la question est de savoir si ces entités qui sont sous le régime de la libre administration et de l’autonomie de

gestion de leurs res-sources humaines, financières et maté-rielles, peuvent faire l’objet d’un contrôle par les institutions et services du pouvoir central?

LES cONtRôLER OU PAS?La constitution et les Lois de la Décentrali-sation instituent trois types de contrôle:w Le contrôle politi-que, assuré par l’or-gane délibérant sur la gestion en général de l’entité assurée par l’exécutif, représenté par le gouverneur, le Maire, le Bourg-mestre, selon le cas, comme autorité élue (article 197 de la constitution);w Le contrôle juridic-tionnel par les cours

et tribunaux dont la cour des comptes;. Le contrôle adminis-tratif ou de tutelle par l’autorité de tutelle et les services compé-tents de l’état dont l’Inspection générale des Finances sur les Finances Publiques et l’Inspection gé-nérale de la terri-toriale sur les actes d’administration des Autorités territoria-les ou administratives comme représentant du pouvoir central. L’Inspection géné-rale de la territoriale est un service public placé près du Minis-tre ayant l’Intérieur dans ses attributions. Le Ministre de l’Inté-rieur est le responsa-ble gouvernemental qui a en charge la gestion de l’adminis-

tration territoriale. La Loi donne au gou-verneur de province comme Représentant du gouvernement central en province, le pouvoir de tutelle sur les EtD (article 95 de la Loi organique n°08/016 portant com-position, organisation et fonctionnement des Entités territoriales Décentralisées et leurs rapports avec l’état) et la coordination de tous les services dé-concentrés en Provin-ce. à ce titre, il peut requérir, dans ses missions de contrôle, le concours de l’Ins-pection Provinciale de la territoriale pour l’épauler dans ses missions sur les Entités territoriales Décentralisées.

D. DADEI n

Les gouverneurs qui quittent ou ont quitté leurs fonctions dans les anciennes provinces: (de g. à dr) Jean Kamisendu (Bandundu), Alex Kande Mupompa (Kasaï Occ), Jean Bamanisa Saïda (Province Orientale), Moïse Katumbi chapwe (Katanga), Alphonse Ngoy Kasanji (Kasaï Or.), Sébastien Impeto Pengo (équateur). DR.

Gros scandale financier à la Commission électorale

combien gagnait le pasteur Daniel Ngoy

Mulunda? combien gagnait l’abbé Apol-linaire Malu Malu Muholongu? La ques-tion est au cœur d’une polémique depuis notamment qu’un haut fonctionnaire de la centrale électorale nationale s’est volati-lisé... Il s’agit de Fla-vien Misoni qui était en réalité l’homme fort de la céni au titre de secrétaire exécutif. Selon des tabloïds à Kinshasa, ce fonction-naire aurait disparu de la circulation et, pis que cela, dit être parti à l’étranger au chevet de sa mère ma-lade! La vérité serait autre... Au départ, c’est le ministre de l’écono-mie Modeste Bahati Lukwebo qui aurait af-firmé, selon un courrier de la Céni que l’insti-tution électorale rece-vait, depuis plusieurs années, 20 millions de dollars mensuellement pour la prise en charge

du processus électoral. Mais dans une lettre datée du 9 octobre publiée sur les réseaux sociaux, la Céni se plaint de ces propos, démentant qu’elle reçoive 20 millions de dollars mensuellement une telle somme. Que sur les exercices bud-

gétaires de ces trois dernières années, elle n’a reçu que 17 % des fonds alloués par le Parlement. La Chambre basse a reçu à ce pro-pos le rapport financier de la centrale électorale qui devrait passer sous les fourches caudines des élus, très prochai-

nement... Il est repro-ché à la Céni d’avoir dilapidé des fonds mis à sa possession.

éMOLUMENtS. La centrale sert ainsi des émoluments de 32.500 USD/mois à chacun des membres d’assemblée qui rever-

sent mensuellement à leurs partis politiques qu’ils représentent dans l’institution citoyenne. Ses projets de calen-drier sont jugés irréa-listes avec un budget de plus de 1 milliard de dollars faisant fi de ressources du pays et de la conjoncture

économique mondiale. C’est dans ces condi-tions que Corneille Nangaa a été proposé par des membres de la sous-composante confessions religieu-ses, choix que conteste l’église catholique qui dit n’avoir pas pris part à cette désignation. Le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), l’abbé Léo-nard Santedi, a déclaré mercredi 21 octobre à Radio Okapi que Corneille Nangaa est «le candidat de sept confessions religieuses sans l’église catholi-que». Pour désigner leur candidat, les confessions religieuses ont eu des pourparlers pendant une dizaine de jours. «Au cours des échanges, indique l’abbé Santedi, il est apparu de divergen-ces notables sur des principes majeurs devant être respectés pour honorer une telle responsabilité. Dès lors, l’église catholique a pris la décision de ne pas participer à un vote qui n’en était pas

un et qui semblait être décidé en amont». Le secrétaire général de la Cenco affirme que les sept autres confessions religieuses avaient déjà porté leur choix sur un candidat. «Quand vous avez huit confessions religieuses et que vous avez sept qui viennent avec un candidat, il n’y a même plus moyen de faire quoi que ce soit», souligne-t-il. Interrogé sur le choix de l’église catholique pour le poste de président de la Céni, l’abbé Santedi fait savoir que les confes-sions religieuses devai-ent d’abord se mettre d’accord sur certains principes. L’un de ces principes serait de ne pas avoir appartenu à une gestion calamiteuse décriéé. Or, Corneille Nangaa était secrétaire exécutif adjoint de la Céni, soit, l’assistant de Flavien Misoni qui a pris la poudre d’escam-pette. Du temps de la Céi, ce Misoni avait été DirCab d’un certain... Mr l’abbé Apollinaire Malu Malu Muho-longu.

ALUNgA MBUwA n

Le candidat de certaines confessions religieuse corneille Nangaa serait l’homme lige de l’abbé Ap-polinaire Malu Malu Muholongu qui a remis sa démission de la céni pour des raions obscures. DR.

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Ceux qui la connaissent la présentent comme une femme unique. Née à Uvira à l’hôpital gé-néral de référence de la ville, au pied des hauts plateaux de Minembwe au Sud Kivu où des grappes humaines se déplacent emmitouflées jusqu’aux oreilles dans des manteaux fourrés comme en Europe en plein hiver, Soraya Aziz Souleymane fait ses études primaires et secondaires au Centre scolaire congolais de Bujumbura dans la plaine toute proche mouillée de la Ruzizi. Elle explique: «C’était plus facile et plus rapide pour nous d’obtenir nos résultats d’examens à partir de ce centre lié à l’am-bassade du Congo au Burundi».Une mère chrétienne Luba-Kasaïenne ori-ginaire de Miabi à Tshilenge dans l’ex-Kasaï Oriental, au

le portrait du soft |

centre du pays; un père musulman pratiquant d’Ubuari au Sud-Kivu à l’extrême est du Congo. Abdoulaziz Souley-mane et Dalila Mwanza Kapinga Aziz portent un regard neuf sur la jeune fille qui vient de naître, qu’ils estiment, avant que le gender ne devienne un must de gouvernance, qu’elle a les mêmes chances qu’un jeune homme sinon plus, pour s’ac-complir.

LE HASARDEXIStE-t-IL?Les deux tourtereaux ont fait connaissance au cours de leurs études dans la Capitale, à l’université et se sont unis pour la vie. Ils ont eu six enfants dont quatre filles, tous détenteurs au moins d’un diplôme de li-cence. Soraya est la troisième des filles et le troisième enfant

du couple. Depuis, les époux coulent des jours heureux au Kenya où ils se sont instal-lés après avoir fui les guerres fratricides du Kivu sans que cela ne les empêche de faire un va-et-vient au pays humer un air parfois irrespirable…Soraya Aziz Souley-mane est polyglotte. Elle parle français aussi bien qu’anglais, swahili aussi bien que lingala. Elle baragouine des mots de tshiluba. Congolaise, elle se sent à l’aise partout, à l’est comme à l’ouest alors qu’elle attend d’être intronisée cheffe tribale à Miabi, au cœur du Congo, après que la fratrie lui eût trouvé un nom, Mukajana (jeune femme dynamique et entreprenante).Son nom d’Uvira So-raya, reçu le 1er août 1981 à sa naissance, signifie l’étoile la plus brillante du Ciel en

musulman. Soraya Aziz Souleymane a fini par se convaincre que le hasard pourrait ne pas être… Dans son album pho-tos, on la voit aux côtés de personnalités de tout premier rang de la scène politique améri-caine - cette Amérique où elle suivit une partie de sa formation après une maîtrise en Déve-loppement à Sussex en Grande Bretagne et où elle exerça des fonctions exécutives à Phoenix en Arizona au siège de la maison mère de TFM (Tenge Fungurume Mining), Freeport-Mc Moran Copper & Gold Inc). En premier Henry Kis-singer, l’ancien secré-taire d’état américain sous deux présidents républicains Richard Nixon et Gerald Ford, passé à la postérité vivant, un Prix Nobel de la Paix à la clé pour sa contribution à la

résolution de la guerre du Viêt-Nam et celle du Kippour. Les époux McCain dont Cindy, l’épouse très active au Congo, est son modèle achevé. «Je voudrais pouvoir tant lui ressembler», supplie cette jeune femme de 34 ans alerte comme à genoux, pro-fondément croyante, dans ses notes person-nelles données à lire au Soft International. «C’est une femme exceptionnelle. Elle est leader, son mari aussi. Elle a un grand cœur, comme ça! Et d’une humilité désarmante», écrit-elle.Son album photos contient des Marin’s qu’elle a rencontrés un jour dans la vie, des activistes afro-améri-cains qu’elle admire, des dizaines d’autres célébrités dont elle se sent proche… Sur son compte Twitter qui approche le pic de

7.000 followers, celle qui reste continuelle-ment le doigt collé sur son clavier de smart-phone ou l’œil rivé sur un matos à l’écran en saillie après plusieurs accidents et qu’elle ne souhaite pour rien au monde changer - «je perdrais de précieuses données», explique-t-elle - qu’elle ne quitte qu’aux petites heures du matin, a longtemps recadré des débats de ses suiveurs, réclamant tolérance, droit d’être différente, exhortant à ne juger et condamner personne par principe comme cela arrive sur les sites en ligne et les réseaux sociaux congo-lais! Il lui arrive d’en inter-dire l’accès à certains quand «des tchats extrêmes en font trop». «Je n’ai pas vocation à être perturbée dans mes convictions, nous ex-plique-t-elle, ferme. Je reste une personne de

principes mais raison-nable», atténue-t-elle.Mi-octobre, au lende-main de Béatrice, ce profil a changé pour afficher ce que Soraya Aziz Souleymane est fondamentalement - une mère attentionnée pour sa fille Latifah, de 10 ans - qu’elle couve à Kinshasa dans sa famille - «pour des raisons de convenance personnelle» - quand elle court le monde dans tous les sens - ou entend être pour ses compatriotes - une femme qui lutte imper-turbablement pour la gouvernance dans son pays. Proclamée Miss Lea-dership Congo 2011 pour avoir coaché plus de 4000 femmes adultes, la voici quatre ans plus tard, Femme Minière de l’année 2015 (Woman Of TheYear_2015), élue au cours d’une soirée le 15

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Soraya Aziz Souleymane, une femme congolaise unique

FEMME MINIèRE EN 2015, MISS LEADERSHIP CONGO EN 2011

Elle a été élue Femme Minière de l’An-née 2015 (wo-manOf

theYear_2015) le 15 octobre 2015 au cours d’un banquet offert par le gotha minier au salon du tout nouvel hôtel Béatrice, à Kinshasa. Quatre ans plus tôt, elle avait été proclamée Miss Leadership congo 2011

pour avoir formé plus de 4000 femmes adultes à la lecture, à l’écriture, à des opérations budgétaires, à la vie associative, etc. Qui est Soraya Aziz Souleymane qui suscite admiration auprès de ses compatriotes pour sa brillante réussite profes-sionnelle comme pour les combats qu’elle mène pour l’émergence d’un congo nouveau? Sur cette vénérable diva - le mot n’est pas fort - du réseau social twitter (304

millions d’utilisateurs/mois, 500 millions de tweets/jour), l’un d’eux (@Achi_MAtHE) a posté à l’adresse du ministre tryphon Kin-kiey Mu-lumba (@kkmtry) le tweet ci-après: «vous cherchez un stock de compéten-ces en RDc, en voici une @SoraZIZ. Il y en a d’autres si vous voulez». ce compatriote faisait allusion à un propos du ministre tryphon Kin-kiey Mulumba tenu mi-août sur des médias

publics français (tv5 Monde, France 24, Africa 24, Rfi, etc.), à Jeune Afri-que, au Soir de Bruxelles, à l’agence belge Belga, à Afrikarabia, etc., expli-quant qu’il n’était pas donné au premier quidam de se hisser à la tête d’un pays de la taille du congo - un sous-continent avec ses 400 tribus; de le di-riger pendant autant de temps; que dans nos pays, la compétence n’était pas une denrée également partagée sur le modèle

d’Athènes où la démocra-tie est née, et où, un systè-me représentatif a fonc-tionné en se fondant sur le hasard, le tirage au sort; que si, en 2001, le congo, a choisi un jeune âgé de 29 ans quand le pays regorgeait des docteurs en Droit, en Science Po et des Saint-cyriens, qui ne parlait aucune langue de la capitale, cela ne saurait être un hasard. Il n’empê-che! ce propos - «stock de compétences avérées» - a fait et continue de faire

débat dans le pays, dans la diaspora, dans nos rues, dans nos médias, sur nos réseaux sociaux, dans nos salons ouatés. Au lendemain du posting de @Achi_MAtHE, le Soft International qu’édi-te Finance Press group dont le ministre tryphon Kin-kiey Mulumba est fondateur, s’est mis par vent favorable, sur les traces de Soraya Aziz Souleymane. Une femme congolaise compétente. Portrait.

Proclamée Miss Leadership congo 2011, Soraya Aziz Souleymane quatre ans plus tard, élue Femme Minière de l’année 2015 (woman Of theYear_2015). DRéSERvéS.

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le portrait du soft |

octobre dans le vaste salon aseptisé du tout nouvel hôtel Béatrice, boulevard du 30 juin.Le gotha minier congo-lais du club IPAD (l’équivalent sud-afri-cain de Indaba, réu-nissant Africa Mining Review Magazine ainsi que la section minière du patronat FEC, Fédération des Entre-prises du Congo) qui l’a couronnée lors d’un banquet, s’est basé sur une nomination des acteurs de la société ci-vile qu’elle a encadrés et dont elle a renforcés les capacités dans le domaine de la transpa-rence des industries ex-tractives ou de l’impact sur les activités indus-trielles sur les com-munautés locales, au cours d’un an au Centre Carter, une ONG amé-ricaine œuvrant sur la gouvernance et sur la santé, dont elle fut à Lubumbashi, au Ka-tanga, le directeur Pays Adjoint, poste qu’elle a volontairement quitté le 14 septembre pour se laisser ouvrir d’autres opportunités. Le prix Woman OfTheYear d’IPAD est attribué chaque année à une femme reconnue pour sa compétence et pour sa contribution remarquable et inspira-tionnelle dans le sec-teur de la gouvernance minière. Les promoteurs du prix ont vanté «une femme déterminée, motivée, experte dans son domaine», qui s’est consacrée au secteur lors des années passées dans le privé, chez le Canadien Banro Mi-ning (mines d’or au Sud Kivu et au Manie-ma) et à TFM (cuivre et cobalt au Katanga) comme dans le monde associatif au Centre Carter. «Un modèle positif et motivant pour d’autres femmes». En entendant ces paroles résonner dans ses oreilles depuis les hauts parleurs du salon Béatrice, Soraya, stres-sée, assise à une table où elle ne connaissait personne, débarquant peu avant d’un avion après sept heures de vol avec plusieurs corres-pondances, moulée dans une impeccable robe bleue de soie, hoche la tête de haut en bas calmement en signe d’acquiescement. Elle se décrit elle-mê-me comme une person-ne «très ambitieuse et très déterminée» mais toute son ambition et toute sa détermination sont à l’heure actuelle

«focalisées» sur son pays, le Congo. Détentrice de plusieurs diplômes universitaires, membre de plusieurs clubs anglo-saxons parmi les plus presti-gieux dont l’un pa-tronné par le président Obama et un autre qui veut «refaire ou donner une forme au monde», cette femme qui traîne derrière elle quatorze ans d’expérience dans des secteurs liés à la communication, au développement, à la gouvernance et à la vie associative, se présente avant tout comme une diplomate internatio-naliste qui croit «en un Congo prospère». Qui veut travailler aussi dur qu’elle peut pour voir émerger «le Congo que nous méritons et que nos générations futures méritent».

à SES PARENtS.Un accomplissement professionnel qu’elle doit à ses parents dont elle dit être fière. «Le fait pour eux d’avoir eu quatre filles avant les deux garçons venus plus tard, a été l’élément déterminant pour nous. Nous, les filles, avons été élevées

Ce fut en octobre 1974 au pied de l’immense podium dressé sur la pelouse du stade du 30 Mai à l’occasion du concert de la star amé-ricaine James Brown dont le passage - évé-nement planétaire - ré-volutionna la musique congolaise. Il s’ensuivit le passage de Tabu Ley alias Seigneur Roche-reau et son Afrisa Inter-national à l’Olympia à Paris, celui de Franco Lwambo Makiadi et son OK Jazz, puis d’autres groupes musi-caux dont Sosoliso du trio Madjesi désormais lancés dans le show bu-siness plutôt que dans la lancinante rumba…Devant les caméras du monde, le jeune Ab-doulaziz Souleymane jouait sur le podium géant en lever de rideau d’un festival qui réunit trois jours durant, outre «Mister Dynamite» («Sex Machine» ou «The Greatest Artist of All Time») des gran-des voix de la musique noire (BB King, Bill Wethers, Celia Cruz, Manu Dibango, My-riam Makeba etc.) en marge du «Rumble In The Jungle» (le combat dans la jungle, le com-

vers l’entrepreunariat et la création d’autres opportunités économi-ques; un Congo fier de sa culture - que cela soit dans le domaine de la musique, des sports, de la sculpture, des arts plastiques, des médias; un Congo dont tout le monde puisse être fier». «J’appelle tous les Congolais à s’unir et à travailler dur pour cet objectif. Notre hymne national lui-même, dit: «O peuple ardent, par le labeur, nous bâti-rons un pays plus beau qu’avant». «Cela dit tout», conclut-elle. Une ambition. Une vision. Un programme.Elle qui fait part du «décalage» qu’elle a à affronter, face certains événements, à chaque fois qu’elle s’absente du pays et qui appelle la diaspora à faire mon-tre d’humilité «face au savoir-faire local». Soraya Aziz Souley-mane sait qu’elle peut, en tout instant, compter sur ses sœurs dont Dr Aziza Aziz Souleyma-ne arrivée depuis peu sur Twitter, ses frères, ses amis - les amis du réseau qu’elle a su tis-ser, depuis des années, depuis l’université - et qui constituent son réseau. Les membres de ce réseau sont ses plus grands conseillers, ses complices, sa source d’opportunités diver-ses. En premier lieu, le club Cogito (ergo sum). Le lendemain de Béatrice, alors que la nouvelle de son prix se répand sur Facebook et Twitter, que de partout ça tchate toutes les se-condes sur le smatpho-ne aplati, cette femme qui aime la biodiver-sité qu’elle protège, se passionne pour les oiseaux qu’elle étudie et aime entendre chan-ter, projette un voyage dans les Virunga, cette amoureuse du travail et de son pays qu’elle vante à chacune de ses sorties, qui déteste la violence, l’injustice et la pression, a une pen-sée et deux mots. à son Congo. à son réseau. à ceux qui l’ont nominée. à ceux qui l’ont élue entre quatre finalistes. Une pensée, deux mots d’un pathétique à prendre une larme à l’œil: Bonjour, merci. «Bonjour mon #Congo Merci du fond du coeur à tous ceux qui ont cru, ont rendu ce couronne-ment possible. #RDC #iLead pic.twitter.com/U0oDcpIq1H— Soraya RDC (@SoraZiZ) 16 Octobre 2015

t. MAtOtU n

(suite de la page 6).

Le soft internationaL | édition nationaLe | n° 1335 | page 7.

Femme Minière 2015,Soraya Aziz Souleymane

bat du siècle Ali-Fore-man) ainsi baptisé par le promoteur améri-cain Don King. Deux énormes boxeurs Noirs Américains que tout opposait.

LARME à L’ŒIL. Emblème de la lutte anti-ségrégation aux états-Unis, Cassius Clay (Mohamed Ali) était venu chercher sa revanche sur les terres de ses aïeux et les avait conquises avec son «Ali Bumu Ye» (Ali, tues-le) contrairement à George Foreman mal à l’aise.Le jeune étudiant Ab-doulaziz Souleymane était guitariste du célè-bre groupe de l’Univer-sité nationale du Zaïre, UNAZA (aujourd’hui UNIKIN), The Ala-bama Casino. L’étudiante Mwanza Kapinga venue voir le spectacle et encourager le groupe musical de l’Université, est littéra-lement conquise par ce virtuose swahiliphone qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de voir sur le campus et qui concurrençait les plus grands guitaristes d’un festival planétaire réu-nissant les plus grandes stars de la scène soul et blues. Et, entre le jeune Sou-leymane d’Ubuari et la jeune Mwanza Kapinga Dalila de Miabi, fille d’un puissant colonel de l’armée de Mobutu (ex-FAZ), ce que l’on pouvait craindre se produisit: l’irrésistible coup de foudre qui les emportait tous les deux. Le reste allait se régler sur le campus… Depuis, toute la fratrie gratte la guitare. Une fois par jour, de 16 à 17h, Soraya s’isole pour une séance gui-tare. Elle ne se déplace jamais sans en bandou-lière ou en cabine cet instrument de musique à cordes, l’un des rares objets qu’elle a rame-nés de Lubumbashi après avoir dit adieu à ses collaborateurs du Centre Carter. Depuis, elle s’est en-foncée dans la four-milière kinoise où elle veut réaliser son rêve. «Mère d’une petite fille et tante de plusieurs neveux et nièces, nous explique-t-elle, je voudrais les voir pros-pérer dans un Congo de loin meilleur que celui que nous avons aujourd’hui. Un Congo qu’ils méritent; où il y a la paix, la sécurité; où l’éducation, la santé sont des acquis; avec une classe moyenne qui peut aider le Congo à aller de l’avant à tra-

dans un environne-ment où le fait d’être femme était célébré. Un environnement qui nous expliquait que nous pouvions faire tout ce que les garçons peuvent faire sinon mieux professionnelle-ment; que nous étions tout aussi compétentes sinon plus compétentes

que les garçons. Nous avons été élevées par des parents qui ont vraiment respecté l’as-pect genre certainement du fait d’être tous deux des universitaires». La première rencon-tre entre Abdoulaziz Souleymane et Dalila Mwanza Kapinga a lieu à Kinshasa.

La fille de Souleymane et de Dalila Mwanza Kapinga gratte la guitare. Comme papa. DRéSERvéS.

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débat sur le budget de l’état 2016 |

à la reddition des comptes, les Députés imposent aux Finances une commission d’enquête attendue

Henri Yav Mulang s’est bien tiré d’affaires

en se faisant ovationner par les députés à son retour jeudi 22 octobre à l’hémicycle à l’occasion de la séance des réponses du gouvernement aux questions des élus posées l’avant-veille. Mais les élus ont décidé de prolonger leur plaisir en mettant sur pied une commission d’enquête très attendue qui doit plonger dans les dépassements constatés de plus de 1 milliard de dollars sur le budget de 2014 et sur près de 200 projets non prévus dans la loi des Finances dont le rapport de reddition était en examen à la chambre basse mais réalisés par le gouvernement en dehors d’une loi rectificative. En clair, les élus sont dubitatifs sur la réponse reçue du ministre. «S’agissant des dépassements de certaines dépenses et du déficit dans l’exécution du Budget 2014, deux éléments qui ont focalisé, à juste titre, l’attention de la plupart des Honorables Députés Nationaux, il y a lieu de noter que des impératifs d’ordre sécuritaire, notamment la traque des forces négatives à l’est du pays, et de rétablissement de l’autorité de l’état, ont amené le gouvernement à exécuter certaines dépenses au-delà des crédits votés. Il en est de même de certains projets non-inscrits au budget 2014 mais financés, après la promulgation de la Loi des finances de cet exercice, par des partenaires bi et multilatéraux».Sur le financement du déficit dégagé au terme de l’exécution du Budget 2014, «il l’a été par des excédents de trésorerie des exercices précédents, sans donc recourir à la planche à billets», a expliqué le ministre des Finances. Sur «une partie des salaires de 2013 qui serait payée en 2014 et qui aurait alourdi le déficit à fin 2014, le portant à 95 milliards de CDF, il sied d’indiquer que dans le cadre du système du budget de gestion, une dépense non exécutée à la fin d’un exercice budgétaire, peut bénéficier d’un avis d’imputation directe

lui permettant de se rattacher au budget de l’exercice en cours. C’est ce qui s’est passé, ce principe ayant été appliqué vu le caractère contraignant des rémunérations».Sur les décaissements effectués en 2014 au profit de la CéNI (Commission électorale), «ils se sont élevés à 58 milliards 462 millions 676 mille 532,6 CDF contre une prévision de 254 milliards 649 millions 561 mille 176 CDF». Sur la dette publique, «le Gouvernement a conscience qu’il faut payer la dette intérieure, non seulement pour désintéresser les créanciers nationaux qui ont fait confiance au Gouvernement et soulager ainsi leur trésorerie bloquée dans le financement des biens et services fournis, mais aussi pour permettre aux entreprises créancières de sauvegarder des emplois et maintenir la paix sociale». Une commission technique a été mise en place cette année en vue d’en examiner les modalités de paiement. Concernant le faible niveau des investissements en milieux ruraux et de la sous-consommation de certains crédits, «ils sont dus à la faiblesse des recettes réalisées, ne permettant pas de couvrir tous les besoins budgétisés». Sur les dépenses du Service National, «elles sont conformes aux prévisions budgétaires de ce service qui existe bel et bien et est présent dans de nombreux coins de notre pays. Sa mission est différente de celle de l’Office des Voiries et Drainages, OVD et de l’Office des Routes qui, eux, bénéficient des financements du Fonds National d’Entretien Routier, FONER». Y a-t-il eu détournement des primes des professionnels de

la santé dans l’ex-province Orientale? Le Comité de Paie vient d’être saisi pour vérification et dispositions à prendre, a déclaré Henri Yav Mulang. Membre du Gouvernement depuis le 7 décembre 2014, il faut rappeler qu’Henri Yav Mulang a justifié devant les représentants de la Nation l’usage fait par le Gouvernement de l’argent public pour l’exercice 2014. Extraits.«S’il n’a pas été facile de changer les méthodes de travail et surtout d’adapter et les hommes et les techniques aux nouvelles exigences de la Loi sur les Finances Publiques, des progrès ont tout de même été réalisés dans l’application progressive des dispositions de cette loi. Je pourrai, ainsi, citer comme avancées significatives, notamment:w la présentation régulière, depuis 2011, au Parlement, de la loi portant reddition des comptes de l’exercice clos, ce avant la loi des finances;w les efforts déployés, tant pour présenter le projet de loi de reddition des comptes dans les mêmes formes que la loi des finances correspondante que pour conformer les documents annexés au projet de loi de reddition des comptes aux prescrits des articles 81 et 82;w l’accroissement, si faible soit-il, depuis 2011, du nombre des comptables publics transmettant leurs comptes de l’exercice;w l’assainissement progressif des budgets annexes et des comptes spéciaux pour arriver à ne retenir, d’ici trois ans, que ceux répondant à la définition et aux critères de la LOFIP;w l’affectation, conformément à l’article 218 de la LOFIP, des recettes au

profit des provinces au fur et à mesure du transfert effectif des compétences et des responsabilités en matière des dépenses;w enfin la présentation chaque année, selon les prescrits des articles 223 et 224 de la LOFIP, du projet de loi de consolidation du budget du pouvoir central et ceux des provinces, étant entendu que la reddition des comptes du budget des provinces et des entités territoriales décentralisées s’effectue selon l’article 180 par un édit». «En termes de modernisation du cadre juridique, on peut citer la signature de plusieurs textes règlementaires, tels le décret n013/050 du 06 novembre 2013 portant règlement général sur la comptabilité publique, le décret n° 13/051 du 08 novembre 2013 portant plan comptable de l’état et le décret n°13/054 du 11 novembre 2013 portant Règlement d’Administration applicable aux comptables publics.D’autres textes importants sont en voie de signature, principalement:w des textes portant sur le dispositif technique du plan comptable de l’état, à savoir le Cadre conceptuel du plan comptable de l’état, la Nomenclature des comptes, le Manuel des fiches des comptes, le Manuel de comptabilisation des recettes publiques et des dépenses publiques;w des textes portant réforme du cadre structurel de la tenue de la comptabilité publique, en l’occurrence le projet de décret portant création, organisation et fonctionnement d’une Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique et le Projet de décret portant création, organisation et fonctionnement du réseau national des comptables publics;w Sans oublier des textes portant sur la transparence et la participation citoyenne à l’élaboration du Budget».

NOUvEAUX cOMPtABLES PUBLIcS.«étant donné que la mise en reuvre satisfaisante de la LOFIP requiert la consolidation des fondamentaux du système actuel de gestion des finances publiques, les efforts

du Gouvernement ont porté, entre autres, sur le renforcement de la chaine de la dépense par l’acquisition d’un nouveau logiciel, le renforcement des fonctions budgétaires et financières des ministères sectoriels à travers la création en leur sein des Directions Administrative et Financière, ainsi que la stabilisation du cadre macroéconomique et budgétaire. La mise en place, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, d’un cadre intégré de gestion des finances publiques, nécessitant une adaptation du système informatique, est également prévu pour faciliter l’application de la LOFIP».«Il y a lieu de signaler que le processus de bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’état prive aujourd’hui les comptables publics de la saisie des données relatives à cette opération, car il se déroule encore sans la présence des comptables publics auprès des banques payeuses. Pour ce qui est du dépôt tardif ou de non dépôt des comptabilités à la Cour des Comptes par certains bureaux comptables, plusieurs mesures sont déjà prises pour y remédier dont notamment la signature, depuis le 14 février de cette année, de l’arrêté portant dispositions pratiques de comptabilisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’état et de l’IPR y afférents exécutée par les banques. Par ailleurs, parmi les 295 comptables publics n’ayant pas transmis les comptabilités à la cour des comptes, on dénombre 12 comptables publics des matières, qui ne tiennent pas la comptabilité des deniers, et 39 comptables publics non opérationnels. En ce qui concerne les sanctions à l’endroit des Comptables Publics n’ayant pas transmis leurs comptabilités ou l’ayant fait au-delà du délai réglementaire, l’Administration des Finances a été instruite pour enclencher, au cas par cas, des actions disciplinaires. De même, en vue de briser la routine et de mettre fin aux mauvaises habitudes dues à la présence pendant plusieurs années de certains agents à la tête des mêmes bureaux comptables, j’ai décidé de procéder, dans les tout prochains

mois, à une mise en place générale des comptables publics et des agents au sein des services de trésorerie afin d’y affecter de nouvelles compétences et d’y insuffler une nouvelle dynamique capable de parachever l’application de la LOFIP». «Il y a lieu de noter que le constat général fait sur la faible mobilisation des recettes publiques internes est partagé par le Gouvernement qui, pour inverser la tendance, a mis en place, depuis 2001, un vaste programme de réforme fiscale et douanière et de modernisation des administrations fiscales. L’élaboration d’un nouveau code des douanes, l’instauration de la taxe sur la valeur ajoutée, TVA, l’élaboration d’une nouvelle nomenclature de taxes non fiscales ainsi que l’encadrement des recettes par l’intermédiation bancaire rentrent dans le cadre de ce programme de mobilisation des recettes entrepris par le Gouvernement.Bien que les résultats soient encore en deçà et des assignations annuelles et du potentiel fiscal de notre pays, ces efforts du Gouvernement ont permis depuis d’accroître chaque année les recettes internes de l’état.Quant aux contre performances connues en 2014, elles trouvent une partie de leur justification dans les facteurs objectifs ci-après:w le faible rendement fiscal du secteur des mines lié essentiellement à l’extraversion de ce secteur et au manque à gagner, estimé à environ 500.000 tonnes de cuivre par an, provoqué par le déficit énergétique;w la baisse des capacités productrices de l’industrie nationale;w la cessation des activités de certaines grandes unités commerciales, importantes pourvoyeuses des recettes fiscales et douanières;w la prise en charge d’une partie de la fiscalité pétrolière en vue de stabiliser les paramètres du cadre macroéconomique, particulièrement le taux d’inflation;w la baisse du volume des importations spécialement dans le secteur minier du fait de l’entrée en phase d’exploitation et d’extension de

plusieurs entreprises minières».«Pour faire face à ces aléas conjoncturels et améliorer le niveau des recettes réalisées, nous entendons intensifier et orienter simultanément notre action vers deux axes:w d’un côté, la poursuite des réformes, telles que la consolidation de la réforme de la TVA par la mise en place d’un système informatique de la remontée de l’information sur la TVA collectée, l’introduction de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur les personnes physiques;w de l’autre côté, l’amélioration de la gouvernance interne des régies financières afin de mieux lutter contre la fraude, la corruption et donc le coulage des recettes fiscales, non fiscales et douanières».«La chaîne de recette est conçue comme le circuit d’exécution de quatre étapes de réalisation des recettes publiques, à savoir la constatation, la liquidation, l’ordonnancement et le recouvrement, passe par la mise place, avec l’appui des partenaires financiers et techniques, d’un système intégré de l’ensemble des administrations financières. Ce processus est déjà lancé au niveau de la Direction Générale des Douanes et Accises, DGDA, et de la Direction Générale des Impôts, DGI, avec le passage de sydonia ++ à sydonia world, permettant ainsi l’intégration informatique des étapes de la phase administrative du circuit de la recette publique. Quant à la DGRAD, le processus d’informatisation est en phase d’installation».«L’entrée en vigueur du Guichet Unique Intégral du Commerce Extérieur aura l’avantage de mieux canaliser les recettes duTrésor provenant des opérations de pré-dédouanement, de dédouanement et de post dédouanement».Sur la comptabilisation et la gestion de la parafiscalité pétrolière, notamment du stock de sécurité, elles sont assurées depuis cette année en toute transparence par les Ministères de l’économie Nationale et des Finances, les recettes étant logées dans un sous-compte du Trésor à la Banque Centrale du Congo».

ALUNgA MBUwA n

Le ministre des Finances Henri Yav Mulang.DR.

Le soft internationaL | édition nationaLe | n° 1335 | page 8.

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millénaire du développement |

Le soft internationaL | édition nationaLe | n° 1335 | page 9.

Faisant suite aux engagements pris lors

de la signature du Pacte du millénaire à New-York, en 2000, qui consacre «l’élimination de la pauvreté comme moyen idéal pour assurer un développement durable pour tous», la communauté Internationale procèdera - en septembre 2015, lors de la 70ème Assemblée générale des Nations-Unies - à l’examen des progrès réalisés dans le monde en matière de développement et de lutte contre la pauvreté. Il sera question de dresser un bilan sur la marche vers la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). cette évaluation va mettre en évidence les progrès enregistrés tout comme les contraintes qui ont pesé sur la mise en œuvre des OMD. Les discussions porteront sur les performances des pays et l’impact des chocs exogènes que le monde a connus depuis la signature du Pacte: crises alimentaire et énergétique de 2007, crise économico-financière mondiale de 2007/2008, changements climatiques et, last but not least, chute des cours des matières premières datant de 2014-2015. Les leçons tirées de la marche vers les OMD vont permettre de mieux définir l’agenda du développement post-2015, tout comme les stratégies et les politiques appropriées susceptibles de garantir sa mise en œuvre et d’accroître les chances de réaliser les objectifs de développement durable, ODD.Le Congo, signataire de la Déclaration du Millénaire, a servi et continue de jouer un rôle important dans l’évaluation des OMD ainsi que dans l’élaboration du nouvel agenda de développement post-2015. Ce choix porté sur le Congo au niveau mondial tient à la nature et à l’importance des défis qu’il doit relever pour faire avancer

son développement et réduire l’incidence et la profondeur de la pauvreté. Le pays figure parmi les 30 pays (dont 16 d’Afrique) retenus au niveau mondial pour produire un rapport bilan sur la marche vers les OMD de 2000 à 2015. Le Congo a été sélectionné parmi les 50 pays ayant participé aux consultations sur l’agenda de développement post-2015 et s’est assuré de la prise en compte, dans la définition des prochains ODD, de son expérience sur les défis liés à l’instabilité et aux conflits armés lesquels fragilisent et affaiblissent ses moyens de résilience. Le Congo faisait aussi partie des 10 pays pilotes bénéficiaires du processus d’élaboration des Cadres d’accélération des OMD (CAO), des 5 pays pilotes du New Deal pour l’engagement international en faveur des états fragiles et des pays signataires du Partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement.Le rapport-bilan présenté le 6 octobre dans la Capitale par le Programme des Nations Unies pour le Dévelopement sous les auspices du ministère du Plan et Révolution de la Modernité, en présence du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, fait le point sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des OMD par notre pays depuis la signature de la Déclaration du Millénaire en 2000 jusqu’à son échéance en 2015; approfondit la compréhension du contexte national ainsi que des politiques et des stratégies de développement ayant caractérisé la mise

en œuvre des OMD, tout en tenant compte des effets des chocs exogènes (conflits, crises politiques, crises mondiales, ...); présente les progrès réalisés en comparaison avec les progrès réalisés dans le monde, dans les autres pays en développement (PED), dans les pays fragiles, en Afrique subsaharienne, et dans les pays de la région des Grands Lacs signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité, et le Développement dans la région des Grands Lacs; tire les leçons et analyser leurs implications pour le prochain plan de développement; établit enfin une situation de référence pour la mise en œuvre des ODD.Le rapport élaboré par le Gouvernement sous la supervision du Ministère du Plan et Révolution de la Modernité, l’a été avec l’appui du Système des Nations Unies et de la Banque Mondiale. Le processus de son élaboration a réuni les experts de toutes les parties prenantes: Présidence de la République, Primature, ministères, administration publique, secteur privé, société civile, monde académique et scientifique ainsi que des partenaires techniques et financiers.Le rapport est structuré en sept points: contexte du pays pendant la mise en œuvre des OMD et impact des conditions initiales prévalant avant la signature de la Déclaration du millénaire, chocs exogènes encourus qui permettent en même temps d’apprécier à sa juste valeur la portée des progrès accomplis; chocs exogènes survenus ainsi qu’impacts sur la marche du pays;

cadre de planification, de pilotage et de suivi des OMD au Congo; analyse les progrès enregistrés dans la réalisation de chaque OMD; principales leçons à tirer en termes de bonnes pratiques à capitaliser dans le cadre de mise en œuvre de l’Agenda international post-2015; conclusions et mise en évidence des perspectives d’avenir. Enfin, recommandations pour a mise en œuvre des ODD.

cONtEXtE géNéRAL.Contexte géographique et démographique.Situé à cheval sur l’équateur dans la région des grands lacs en Afrique sub-saharienne (ASS), notre pays est le deuxième plus grand pays du continent africain avec une superficie de 2.345.410 km2. Il partage ses frontières avec 9 pays voisins et se trouve au carrefour de 5 communautés économiques régionales (CER). Avec son relief diversifié, il dispose d’évidents atouts en faune, flore et forêts ainsi qu’en ressources naturelles. Son climat chaud et humide est caractérisé par une forte pluviométrie atteignant parfois jusqu’à 2000 mm l’an dans la cuvette. Son hydrographie dense et dominée par le bassin du fleuve Congo, fournit d’immenses possibilités d’offre en eau potable, de transport fluvial, d’exploitation halieutique, de production d’électricité, etc. Le Congo dispose d’un sol doté de vastes étendues de terres arables et d’un sous-sol aux importantes potentialités minières diversifiées (cuivre, diamant, or, uranium, colombo-tantalite, etc.).Recensée à 30,7

millions en 1984, la population congolaise est estimée à plus de 70 millions et croît à un taux annuel de près de 3 %. Elle est à prédominance féminine (53 %) et extrêmement jeune avec 50 % ayant moins de 15 ans. La majeure partie de la population congolaise vit en milieu rural. à la suite des déplacements successifs occasionnés par les conflits armés (dont les femmes et enfants représentent 75 %), la proportion de la population urbaine, estimée à 30 % en 1984, a connu une forte croissance et avoisine 40 % à ce jour. La densité du pays est faible, mais en raison de la concentration de la population dans certains coins, des villes comme Kinshasa (avec plus de 8 millions d’habitants) affichent une forte densité et sont confrontées à un important défi d’aménagement.

Contextepolitico-sécuritaire.Le Congo s’est engagé - sous le vent de la Perestroïka - sur la voie du multipartisme en avril 1990. Une transition politique avait ainsi été amorcée pour mettre en place des institutions démocratiques et régler, dans un bref délai, la question de la légitimité des dirigeants par l’organisation des élections libres et transparentes. Cette transition, qui a duré seize ans (de 1990 à 2006), a été émaillée d’importants évènements politiques et des tensions sociales: marches de protestation et journées «ville morte» successives organisées par l’opposition politique, Conférence nationale souveraine [CNS] en 19921 et Conclave des forces

politiques, pillages de 1991 et 1993 et conflits armés répétés, de 1996 et 1998-2003, ayant respectivement abouti au changement de régime et à la partition du pays.Parmi les facteurs ayant négativement affecté la situation sécuritaire du pays dans les années 1990, il y a le génocide intervenu au Rwanda en 1994/1995. Ce génocide a provoqué un afflux massif de réfugiés dans la partie Est qui a déstabilisé la région. La situation s’est aggravée avec la guerre menée en 1996 par l’Alliance des forces de libération du Congo (AFDL) pour mettre un terme au régime de Mobutu et avec la guerre menée contre le Gouvernement de Laurent-Désiré Kabila, en 1998, par des mouvements rebelles (MLC et RCD). Dite première guerre mondiale africaine, cette guerre a connu l’implication de plusieurs acteurs dont les armées nationales du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda, de l’Angola, de la Namibie et du Zimbabwe, et divisait le pays en trois zones. Elle a causé plus ou moins 4 millions de morts. Outre les pertes en vie humaines, cette guerre avait créé une insécurité généralisée, de nombreux déplacements de population (le déplacement d’environ 3,4 millions de personnes au sein de la RDC, ainsi que l’appauvrissement de centaines de milliers d’autres), d’énormes pertes matérielles et une tentative de balkanisation du pays.Les conflits armés qui ont déchiré le pays tiennent à des facteurs endogènes et exogènes. En interne, il s’agit essentiellement de la crise de légitimité où les uns contestent le pouvoir des autres en déplaçant ces revendications du terrain de la non-violence vers celui des armes. En externe, les conflits récurrents tiennent en partie à l’exploitation illégale et au pillage des ressources naturelles du pays par ses voisins. C’est sous les auspices de la Communauté internationale, dans le cadre des accords de Lusaka (1999) et Sun City (2002), que la situation politico-sécuritaire du pays a commencé

à se normaliser. Pour veiller à la mise en œuvre de l’accord de Lusaka, il a été décidé du déploiement d’une mission de maintien de la paix dénommée Mission de l’Organisation des Nations-Unies au Congo (MONUC), composée de plus de 17.000 hommes.Au regard des avancées enregistrées au plan politico-sécuritaire, le mandat de cette mission de paix a été transformé en 2010 pour assurer la stabilisation de la situation sécuritaire. Ainsi, sa dénomination est devenue Monusco.De 2002 à 2015, plusieurs réformes institutionnelles ont été mise en œuvre afin de mettre sur pied un nouvel ordre politique. Suite à l’accord global et inclusif de Sun City, un gouvernement de transition avec un président et 4 vice-présidents dénommé «1 + 4» a été mis en place. Il avait pour missions de mettre en place les institutions de la transition, le cadre légal et réglementaire de l’organisation des élections. Par un référendum organisé en décembre 2005, le pays s’est doté d’une nouvelle Constitution dont la promulgation est intervenue le 18 février 2006. La normalisation progressive de la situation politico-sécuritaire a permis au pays d’organiser, en 2006 et en 2011, des élections libres et démocratiques. Ces dernières ont été des évènements politiques majeurs pour le pays, car elles ont permis de résoudre le problème de légitimité des dirigeants. L’intérêt accordé à ces élections par le peuple témoigne de sa volonté à devenir maître de son destin et à voir son environnement politique profondément assaini. Le paysage politique du Congo s’est à plusieurs égards amélioré. Il est devenu beaucoup plus «démocratique et participatif» qu’il ne l’a été il y a de cela 30 ans. Le Sénat et l’Assemblée nationale fonctionnent normalement dans le respect des principes démocratiques. Pour renforcer la cohésion nationale, le Président de la République avait convoqué, en octobre 2013, des concertations nationales impliquant toutes les forces vives

Des OMD aux ODD, le chemin de croix du congo

En 2014, le congo a réalisé une croissance de 9,5 %, le secteur minier en est le levier. DR.

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bilan des oMd |

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La croissance au congo est tirée parles industries extractives, l’agriculture, les BtP, les services et les télécomsde la nation. Il en a résulté la mise en place d’un Gouvernement de cohésion nationale auquel participent des membres de l’opposition dite républicaine. Suite aux recommandations de ces assises, le Parlement a voté, en février 2014, une loi sur l’amnistie pour les faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques commis sur le territoire national, laquelle a été promulguée par le Chef de l’état et est en cours d’exécution. Pour améliorer la situation sécuritaire dans la partie Est, le Gouvernement a eu recours à la diplomatie et à l’usage de la force. En novembre 2007, un communiqué conjoint a été signé à Nairobi (Kenya) par les gouvernements congolais et rwandais témoignant d’un engagement respectif à régler la question de l’insécurité à l’Est. Le problème étant persistant, le Gouvernement a organisé, en début 2008, une Conférence nationale sur la paix à l’Est, dont les résultats n’étaient pas très concluants. En février 2013, il a été signé à Addis-Abeba sous les auspices de l’Union Africaine - un accord-cadre visant le retour de la paix dans la Région des Grands lacs, surtout à l’Est.Au terme de cet accord, les dirigeants des pays signataires se sont engagés à respecter

l’intégrité territoriale des pays voisins, et à ne pas soutenir les groupes armés. Les pourparlers engagés entre le Gouvernement et le mouvement du M23 à Kampala se sont soldés par un échec. Ce qui a décidé le Gouvernement à privilégier l’usage de la force. C’est en novembre 2013 que les FARDC ont mis un terme à la rébellion du M23. Nonobstant ce succès, la situation demeure volatile car certains groupes armés (LRA, FDLR,...) continuent d’être actifs.

Contexte économique.Le contexte économique caractérisant la mise en œuvre des OMD peut être subdivisée en trois principales phases: décroissance de l’économie de 1990 à 2000, reprise de 2002 à 2009 et stabilité macroéconomique de 2010 à 2015. La décroissance économique, assortie d’hyperinflation observée sur la période 1990-2001, était due essentiellement, d’une part, aux problèmes structurels qui la caractérisaient et, d’autre part, à une conjoncture économique internationale peu favorable. Au cours de cette période, la persistance de la récession avec un taux de croissance moyenne de -7 % l’an est à attribuer à une baisse du taux d’investissement, à l’arrêt de la production de la Gécamines,

INDIcAtEURS MAcROécONOMIQUES Et FINANcIERS 1990-2015

INDIcAtEURS 1990 1995 2000 2005 2010 2011 2012 2013 2014 2015 PROJ

Taux de croissance du PIB réel (en %) -6,6 0,7 -6,9 6,1 7,1 6,9 7,2 8,5 9,1 9,2

Taux d’investissement 19,4 8,9 3,1 12,6 18,1 15,4 17,9 16,0 15,8 19,6

Taux d’inflation (moyenne annuelle) 81.3 541,8 550 21,4 23,5 15,5 2,1 0,9 1,0 2,4

Epargne nationale brute (en % du PIB) 6,0 2,5 2,2 4,6 13,2 9,1 10,9 4,9 6.3 8,4

Recettes publiques (en % du PIB) - - 0,6 10,7 20.3 15,7 17.3 15,8 14.3 15,7

Solde budgétaire (en % du PIB) - - -1,8 -0.3 2,5 -0,5 1,8 3,1 2,6 1,6

Dette publique (en % du PIB) - - 135,0 88,9 27,2 23,0 19,9 18,9 19,7 20,5

Solde du compte courant (en % du PIB) -1,7 0,1 0,5 -3.3 -10,6 -5,4 -6,2 -11,1 -9,6 -10,7

World Economie Outlook (WEO), FMI, April 2015

à l’interruption de la coopération structurelle, aux pillages de 1991 et 1993 ayant détruit l’essentiel du tissu industriel du pays, et aux affres des guerres de 1996 et 1998 qui ont réduit les pans de l’économie. Couplée avec la faiblesse dans la gestion des finances publiques, cette situation a eu pour conséquence directe une inflation annuelle galopante ayant même atteint 10000 %, une perte de la valeur de la monnaie nationale de plus 90 % de sa valeur et un dysfonctionnement du système bancaire. Les déficits publics ainsi enregistrés ont été résorbés par le recours à la planche à billet, réduisant ainsi l’efficacité de la politique monétaire conduite par la Banque centrale. Pour corriger les déséquilibres macroéconomiques hérités de la décennie 90 et relancer la croissance, le Gouvernement a repris la coopération structurelle et a mis en œuvre en 2001 un programme de stabilisation dénommé Programme intérimaire renforcé (PIR), avec l’appui technique des institutions financières internationales. Sa mise en œuvre a permis de briser l’hyperinflation, d’unifier le taux de change et de restaurer la croissance. En 2002, l’économie a affiché un taux de croissance de 3,5 %, le déficit public s’est amoindri et l’inflation

est passée à 15,8 % contre 135,1% en 2001 sous l’effet des politiques monétaire et budgétaire prudentes. Cette performance et la renégociation de la dette extérieure intervenue en 2002 dans le cadre du programme triennal conclu avec le FMI (PEG) ont permis l’admission du pays à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (I-PPTE) en 2003. La reprise de la coopération structurelle en 2002 a également permis de doubler l’aide publique au développement (APD) accordée au pays. Pour soutenir cette performance, des réformes structurelles accompagnées des programmes ambitieux de développement des infrastructures et des efforts d’amélioration de la gouvernance ont été engagées dans tous les secteurs de la vie économique du pays, dans le cadre de son Document de stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSCRP)4.Depuis 2002, l’économie a renoué avec la croissance (avec un taux moyen de 7,5 %). Elle a également profité du bon comportement de la demande mondiale ainsi que du niveau élevé des cours des matières premières. Cette croissance a été tirée par les industries extractives, l’agriculture, la construction et les services (commerce et télécommunications). En 2009, elle a ralenti

à la suite de la crise économico-financière mondiale. Grâce à la reprise de l’économie mondiale en 2010, la croissance s’est ravivée avec une certaine vigueur. Elle a été impulsée par les investissements réalisés dans les industries extractives et par le dynamisme des secteurs agriculture, construction et commerce. Le commerce de gros et de détail a profité des réformes engagées dans le secteur douanier (révision du Code douanier, diminution du nombre de services opérant aux frontières, et suppression des contrôles redondants). L’annulation de 90 % de la dette extérieure en 2010, dans le cadre du point d’achèvement de l’I-PPTE, a permis d’élargir l’espace fiscal et de donner à l’état des moyens accrus pour mener à bien sa politique. En 2014, le Congo a réalisé une croissance de 9,5 %. Le secteur minier demeure le principal levier de la croissance alors qu’il crée peu de valeur ajoutée et d’emplois, et subit souvent les contrecoups des aléas des marchés mondiaux. Les perspectives de croissance sont prometteuses en 2015 et 2016, bien que les cours des matières premières aient considérablement fléchi au premier semestre 2015. Grâce à une bonne coordination des politiques budgétaire et monétaire, l’inflation, qui était en moyenne annuelle de 23.4 % sur

la période 2005-2010, a été ramenée à 5,1 % sur la période 2011-2014, crédibilisant ainsi la monnaie nationale et favorisant la stabilisation du taux de change. Mais une attention particulière doit être accordée à la diversification de l’économie, encore dépendante des fluctuations des cours mondiaux des produits miniers, ce qui nécessitera de desserrer les contraintes structurelles au développement du secteur privé et au renforcement de la compétitivité de l’économie.

Contexte social.Durant la mise en mise en œuvre des OMD, le pays a enregistré des progrès sociaux significatifs quoiqu’encore timides au regard de l’ampleur des défis qui demeurent. Le rythme des progrès a été significativement affecté par la persistance de l’instabilité politico-sécuritaire ainsi que les contreperformances affichées par l’économie durant la décennie 1990. Toutefois, les efforts de redressement économique engagés par le gouvernement depuis la stabilisation du pays, à travers les politiques et programmes ambitieux dans les secteurs sociaux, ont irréversiblement contribué à renverser la tendance. Les progrès notés en matière de développement humain résultant de tous les aspects et indicateurs des OMD, notamment l’incidence de la pauvreté, l’éducation, la santé et les conditions de vie de ménages, etc. Depuis l’an 2000, le pays a su renverser la tendance négative observée dans l’évolution de l’indice de développement humain. L’IDH a atteint 0,414 en 2013 contre son niveau de 0,274 en l’an 2000, traduisant ainsi une amélioration progressive des conditions de vie des populations. Aussi, son niveau de croissance annuel moyen de 3,24 % sur la période 2000-2013 se situe parmi les pays dynamiques des pays d’Afrique subsaharienne et se positionne au-dessus de la moyenne régionale et mondiale. Le fort rythme de

croissance annuel de 3,2 % mérite d’être maintenu pour mieux traduire à l’avenir les effets de l’embellie macroéconomique sur le bien-être de la population. Des défis considérables sont à relever, à savoir: le niveau élevé de pauvreté, du chômage et de la pression démographique, le rang de l’IDH du pays, qui se situe dans le peloton du classement mondial, la précarité des différents indicateurs sociaux de base. On note dans les indicateurs sociaux, la persistance de fortes inégalités entre les populations et de fortes disparités entre les provinces, qui ne cessent d’alimenter les tensions sociales et ne permettent pas au pays d’assurer un développement équilibré et de consolider la cohésion sociale. Le repli du PIB durant la décennie 1990, alors que la population était en expansion, a débouché sur une baisse sensible du revenu individuel. La destruction des unités de production suite aux pillages de 1991 et 1993 ainsi que des guerres de 1996 et 1998, a contribué à la hausse du chômage et à la baisse de l’investissement. La mauvaise gestion macroéconomique a nourri l’inflation à un point où les opérateurs économiques avaient du mal à faire des bonnes conjectures, devenant des vrais spéculateurs. Le taux de pauvreté était estimé à plus de 85 % en 1990, soit l’un des plus élevé en Afrique et dans le monde. Le taux brut de scolarisation au primaire qui était de 88 % en 1976 - 1977 est tombé à 55 % en 1989 - 1990 et à 49 % en 1999 - 2000. Cette évolution tient - en partie - à la baisse de la part du budget de l’état consacré au secteur: 24 % en 1980 - 1981, 7 % en 1986 et moins de 3 % en 1990. La couverture sanitaire s’est également effritée durant la décennie 1990 à cause d’un manque d’entretien des infrastructures (hôpitaux, centres de santé, ...) et une mauvaise rémunération du personnel médical. Le repli de la production agricole a contribué à la détérioration

tAUX BRUt DE ScOLARISAtION 1960-2000 (EN %)1960-1961 1976-1977 1982-1983 1989-1990 1999-2000

Primaire 70 88 86 55 49 Secondaire 2 18 22 18 19

Banque mondiale, 2005 (suite en page 11).

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Le soft internationaL | édition nationaLe | n° 1335 | page 11.

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Les taux d’accès à l’éducationet aux soins de santé ont progressé ces dernières années au congo

objectifs du millénaire du développement |

de la situation alimentaire et nutritionnelle, qui a favorisé l’accroissement des taux de morbidité et de mortalité. Avec l’amélioration des fondamentaux de l’économie et le retour de la croissance

durant la décennie 2000, la situation sociale du pays s’est améliorée et le Congo a réalisé des progrès considérables au plan du développement humain. Toutefois, le contexte social demeure encore préoccupant avec un taux de pauvreté de 61,3 %, marqué par

de grandes disparités de niveau de revenu entre individus et entre milieu urbain et milieu rural. L’activité agricole a repris, sa contribution à la formation du PIS a augmenté mais ses effets sur la faim sont encore assez limités. Les taux d’accès à l’éducation et aux soins

BUDgEt EStIMAtIF DES INtERvENtIONS POUR LA RéALISAtION DES OMD (MILLIONS USD)

2009 2012 2015 MOYENNE tOtAL PARt (%)

Agriculture 523.4 1.449,1 4,791,0 1.977,7 13.844,2 13,7 %

Education 1,645,0 2,230,3 3,288,5 2.330,3 16.312,3 16,1%

Genre 98,7 321,7 550,2 322,6 2.258,0 2,2 %

Santé 2.341,7 3.123,7 3.315,9 2,978,2 20.847.4 20,6 %

dont VIH/Sida 215,4 513,2 865,8 522,7 3.659,2 3,6 %

Eau et Assainissement 788,0 964,0 1.159,5 968.4 6.778,5 6,7 %

Transport 2.634,0 3,475,0 4-434,0 3.500,6 24.504,0 24,2 %

Energie 1.080,1 1.839,7 2.708,1 1.866.4 13.064,7 12,9 %

Environnement 445,9 532,0 624,6 533,5 3.734,2 3,7 %

Total 9.556,7 13.935,5 20.871,8 14.477,6 101.343,3 100,0%

Par tête (en USD) 135,8 179,1 242,6 183,3 1.282,9Equipe nationale d’évaluation des besoins pour la réalisation des OMD en RDC

LIEN ENtRE DScRP-2, PAg Et OMDOBJEctIFS StRAtégIQUES DU PAg (2012-2016) OMD PILIERS DU DScRP

Objectif 1, Poursuivre et finaliser les réformes institutionnelles afin de renforcer l’efficacité de l’Etatw améliorer les procédures de prise des décisionsw poursuivre le processus de décentralisationw réformer l’administration publiquew réformer l’armée, la police et les services de sécuritéw réformer le système judiciairew promouvoir les droits de l’hommew lutter contre la corruption et l’impunitéw promouvoir le genre et améliorer le statut de la femme et de l’enfant

OMD3 Renforcer la gouvernance et la paix (Pilier 1)

Objectif 2. Consolider la stabilité macroéconomique et accélérer lacroissance et la création d’emploisw Poursuites des reformes structurelles de l’économiew Développement des industries de transformation et structurantesw Promotion des politiques favorables à la création d’emplois w Promotion de la classe moyenne et protection du petit commercew Consolidation et extension des activités de la micro financew Promotion de la croissance des secteurs économiques clés:(agriculture, élevage et pêche, mines; hydrocarbures et gaz naturel,télécommunication et nouvelles technologies de l’information et dela communication; forêt, tourisme et environnement; énergieélectrique

OMD1 OMD8

Diversifier l’économie, accélérer la croissance et promouvoir l’emploi (Pilier 2),

Objectif 3, Poursuivre la construction et la modernisation desinfrastructuresw Routes et voiriesw Ports et aéroportsw Transport ferroviairew Ports voies maritimes et fluviales navigablesw Autres infrastructures de soutien à la croissancew Réformes institutionnelles du secteur

OMD1 OMD7

Diversifier l’économie, accélérer la croissance et promouvoir l’emploi (Pilier 2)

Objectifs 4. Améliorer le cadre de vie et les conditions socialesw Amélioration du cadre de vie (eau potable, électricité en milieu rural,assainissement du milieu; Habitat-urbanisme -foncier; transport en commun ; santé; éducation; sports, loisirs et culture).w Amélioration des conditions sociales de la population (niveau de revenu et pouvoir d’achat; protection sociale et régime de retraite; réduction des inégalités; dynamique communautaire)

OMD1OMD4OMD5OMD6 OMD7

Améliorer l’accès aux services sociaux de base et renforcer le capital humain (Pilier 3)

Objectif 5. Renforcer le capital Humain et l’éducation à la citoyenneté.w Assurer l’adéquation entre la formation et le monde du travailw Initiation à la nouvelle citoyenneté

OMD3 OMD2

Améliorer l’accès aux services sociaux de base et renforcer le capital humain (Pilier 3)

Objectif 6. Renforcer la Diplomatie et la coopération au développementw Redéfinir une nouvelle politique étrangère qui réaffirme la place du pays a internationalw Renforcer la coopération régionale et internationale

OMD8

Protéger l’environnement et lutter contre le changement climatique (Pilier 4) . Améliorer l’accès aux services sociaux de base et renforcer le capital humain (Pilier 3)

Ministère du Plan er révolution de la modernité/OCPI, 2015.

de santé ont progressé ces dernières années. Ceci se reflète par l’accroissement du taux de scolarisation et par la réduction des taux de mortalité infantile et de prévalence de certaines maladies endémiques. Mais la performance des secteurs de la santé et de l’éducation n’est pas encore à

la hauteur des défis à relever. Il reste un déficit infrastructurel et l’offre de services est aussi bien limitée qu’inégalement répartie sur le territoire national. Des efforts considérables sont à mener en matière d’assainissement et de salubrité car le paludisme et la fièvre

typhoïde demeurent les principales causes de morbidité et de mortalité dans le pays. Quoique étant encore assez élevée, la prévalence du VIH Sida devrait baisser grâce aux efforts conjugués par le Gouvernement pour mettre un terme à l’insécurité dans la partie Est du pays car la guerre a été un vecteur important de propagation du virus dans le pays. Des efforts devraient être fournis pour accroître la desserte en eau potable et en électricité afin d’améliorer davantage les conditions de vie de la population. De sérieux problèmes de logement demandent à être résolus avec la forte croissance de la population (3,1 %) et les déplacements des populations entraînés par les conflits.

Planificationet mise en œuvre des OMD.La planification et la mise en œuvre des OMD pour la période 2000-2015 ont été réalisées en cohérence avec le cadre programmatique national, avec des interventions sectorielles appropriées ainsi qu’avec un cadre de mise en œuvre renforcé pour la coordination et le suivi.La mise en œuvre des objectifs du millénaire pour le développement a fait partie intégrante du cadre national de planification. Les cibles des huit OMD ont été inscrites de manière cohérente dans les différents programmes d’actions du Gouvernement et dans le Document de stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSRP intérimaire [2001-2005], DSCRP-1 [2006-2010] et DSCRP-2 [2011-2016]). Des programmes macroéconomiques et des programmes sectoriels ont été ainsi mis en œuvre parmi lesquels: le Programme Intérimaire renforcé (PIR), le Programme économique du Gouvernement (PEG), le Programme national de lutte contre le sida (PNLS), le Programme national multisectoriel de lutte contre le sida (PNMLS), le Programme

national de nutrition (PRONANUT), le Programme national de santé à la reproduction (PNSR), le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), le Programme cadre de création d’emplois et de revenus (PROCER), le Programme multisectoriel d’urgence de réhabilitation et reconstruction (PMURRR), etc.L’analyse du cadre programmatique de la RDC peut se résumer en deux principales phases: urgence à travers l’assistance humanitaire et la stabilisation et relance économique. Ainsi, les objectifs et les priorités de développement poursuivis ont évolué à travers les trois cycles programmatiques, partant de la stabilisation et la reconstruction du pays après les conflits, à l’amélioration de la gouvernance et la relance de la croissance économique, avant de passer à la croissance créatrice d’emplois, à la redistribution des fruits de la croissance et à la mitigation des effets du changement climatique.L’expérience du dispositif DSRP présente des acquis, notamment aux niveaux de l’implication nationale, du développement des capacités de mise en œuvre et de suivi des programmes ainsi que de la décentralisation du processus aux niveaux sectoriel et provincial. Toutefois, des points à améliorer persistent; appropriation nationale, harmonisation du corpus programmatique par l’articulation et la distinction nette de la vision, du plan et des instruments de pilotage (programmes, projets, PAP, matrice,...), coordination des appuis techniques et financiers des différents partenaires au développement, renforcement des capacités statistiques afin de rendre disponibles périodiquement les données pour le suivi et l’évaluation des programmes.Le financement des OMD a nécessité des ressources importantes. L’effort d’une meilleure planification des OMD s’est élargi jusqu’au chiffrage des

(suite en page 12).

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objectifs du développement durable |

Le soft internationaL | édition nationaLe | n° 1335 | page 12.

interventions y relatives à partir des documents programmatiques élaborés. Ce chiffrage a fait ressortir la nécessité de mobiliser des moyens importants pour s’assurer de la réalisation de l’ensemble des OMD au Congo. à titre illustratif, l’évaluation du coût global des différentes interventions pour l’atteinte des cibles des OMD à l’horizon 2015, spécifiquement dans les huit secteurs prioritaires (agriculture et lutte contre la faim, éducation, genre, santé, eau et assainissement, transports, énergie et environnement), avait révélé que pour la période allant de 2009 à 2015, il a fallu mobiliser 101,3 milliards USD, soit un coût moyen/habitant qui oscillait autour de 135,8 USD en 2009 et 242,6 USD en 2015 alors que le PIS/habitant s’est chiffré à 96,5 USD en 2009 et est estimé à 273,9 USD en 2015. Dans le cadre du second mandat du Président Joseph Kabila Kabange, le Gouvernement s’est doté d’un nouveau programme d’action (PAG) couvrant la période 2012 - 2016. Ce dernier poursuit 6 objectifs conformes aux orientations du DSCRP 2 et de la Déclaration du millénaire. Il s’agit de poursuivre et finaliser les réformes institutionnelles afin de renforcer l’action de l’état (objectif 1); consolider la stabilité macroéconomique, accélérer la croissance et créer des emplois (objectif 2); poursuivre la modernisation des infrastructures (objectif 3); améliorer le cadre de vie et les conditions sociales (objectif 4); renforcer le capital humain et l’éducation

à la citoyenneté (objectif 5); et renforcer la diplomatie et la coopération au développement (objectif 6).

Interventions pour l’atteinte des OMD.Pour accélérer sa marche vers les OMD, le Congo a mis en place un ensemble d’interventions sectorielles prioritaires devant permettre de mieux relever certains défis spécifiques et d’atteindre les cibles OMD à l’échéance 2015. Ces interventions se présentent comme suit:

w Agriculture. Pour sortir la population congolaise de la faim et de la malnutrition, les interventions identifiées portent sur: (i) l’amélioration de la productivité des petits exploitants, surtout en milieu rural (améliorer la fertilité du sol, maîtriser la gestion de l’eau à petite échelle, rendre disponible les semences de qualité et améliorées, mécaniser la production agricole, financer de façon adéquate la recherche agricole, améliorer la vulgarisation, mettre en place un Fonds de développement rural pour faciliter l’accès au crédit en milieu rural, mettre en place des microcrédits adaptés); (ii) le développement des «autres activités génératrices de revenu en milieu rural» et l’amélioration de l’accès aux marchés (transformation de produits agricoles, pêche, pisciculture, élevage d’animaux,...); (iii) la mise en place de programmes de nutrition et suivi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle; (iv) l’amélioration de l’animation rurale et (v) le renforcement du système de gestion et de suivi évaluation de l’agriculture. Depuis 2012, le

Gouvernement a décidé de construire des parcs agro-industriels pour développer davantage le secteur agricole et l’industrie alimentaire nationale.w éducation. Les actions prioritaires retenues pour favoriser la réalisation de l’éducation pour tous en 2015 sont: (i) l’amélioration de l’équité, l’accès et le maintien des enfants dans les différents niveaux d’éducation et en particulier dans l’éducation de base, notamment les filles, les enfants en difficulté, vulnérables et défavorisés; (ii) l’amélioration sous tous ses aspects, de la qualité de l’éducation, notamment l’efficacité interne et les conditions d’accueil à tous les niveaux (salles de classe, latrines, bancs pour les élèves, bureaux pour les enseignants, recrutement et formation des enseignants); (iii) l’amélioration des contenus des programmes et la mise à la disposition des enseignants des kits pédagogiques; et (iv) l’amélioration de la gestion (financière, pédagogique et administrative) du système d’éducation et de formation.

w genre. Du fait de son caractère transversal, cette problématique a été prise de façon spécifique dans tous les secteurs. Les interventions retenues concernent: (i) la sensibilisation aux problèmes de santé sexuelle et reproductive; (ii) l’appui à l’insertion des filles dans le marché du travail; (iii) l’appui à l’amélioration de la participation des femmes à la vie politique; (iv) l’éradication de la violence à l’égard des

femmes; et (v) les questions systémiques relatives à l’intégration de la problématique genre dans les politiques publiques mises en œuvre dans le pays et le renforcement des capacités du Ministère en charge des questions relatives au genre.

w Santé. En matière de santé maternelle et infantile, la stratégie vise l’amélioration de la qualité des soins en santé de la reproduction et la lutte contre les maladies. Les centres d’intérêt pour l’opérationnalisation de cette stratégie sont: (i) la promotion de la santé de la femme; (ii) la promotion de la santé de l’enfant; (iii) la promotion de la santé des adolescents et des jeunes ainsi que la promotion de la santé des hommes; et (iv) le repositionnement de la planification familiale. S’agissant de la lutte contre le VIH/Sida, les axes stratégiques prioritaires visent aussi bien la prévention que la gestion des cas déclarés et le soutien des orphelins. Dans le cadre de la maîtrise de la tuberculose, la stratégie d’intervention choisie associe la recommandation de l’OMS relative à la prise en charge des cas suivant la stratégie DOTS (Directly observed therapy short-course). La lutte contre le paludisme, quant à elle, est fondée sur le traitement et la prévention.

w Eau potable et assainissement. Les actions prioritaires identifiées sont: (i) la réalisation d’infrastructures modernes de fourniture d’eau potable tant en milieu urbain qu’en milieu rural; (ii) la promotion de la Gestion intégrée

des ressources en eau (GIRE). En matière d’assainissement, les interventions retenues sont celles du paquet minimum du Plan pratique pour la réalisation des OMD, notamment (i) l’assainissement pluvial (installation des collecteurs primaires, secondaires et tertiaires dans les centres urbains et périurbains); (ii) l’assainissement de base (mise en place de réseaux d’égout, de latrines à fosse ventilée, des fosses septiques, des toilettes publiques et la collecte et le traitement des déchets, en milieu urbain; et l’implantation de latrines publiques de type VIP et des latrines traditionnelles améliorées pour les ménages en milieu rural); et (iii) le développement d’un programme d’éducation à l’hygiène et à l’assainissement.

w Infrastructures de transport. Les interventions prioritaires portent sur: (i) la réhabilitation, la construction et l’entretien régulier des routes nationales; (ii) la réhabilitation et l’entretien des routes régionales de désenclavement; (iii) la réhabilitation et l’entretien régulier des pistes rurales et des voies d’accès aux zones de productions agricoles; et (v) le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la gestion et l’entretien des routes.

w énergie. Les axes prioritaires sont: (i) l’accroissement de la production d’hydrocarbures et autres combustibles; (ii) la sécurisation et le développement de l’approvisionnement en électricité; (iii) l’approvisionnement en bois énergie sans compromettre la gestion durable des ressources forestières et la promotion des énergies de substitution et (iv) l’accroissement de la part des énergies renouvelables à l’approvisionnement énergétique global du pays. Le Gouvernement construire le barrage hydroélectrique Inga III d’une capacité de production de 4800 MW pour un coût estimatif de 12

SERvIcES Et/OU ORgANISMES cHARgéS DU SUIvI DES DIFFéRENtS OMDServiceS et/ou organiSmeS

OMD 1 Ministère de l’agriculture, Banque mondiale, BIT, FAO, UNICEF, UNHCR, PNUDOMD 2 Ministère de l’EPS, UNESCO, UNICEFOMD 3 Ministère du Genre, ONU Femmes, BIT, UNESCOOMD 4 Ministère de la Santé, UNICEF, OMS, Banque Mondiale, BIT, UN FemmesOMD 5 Ministère de la Santé, UNICEF, UNFPA, OMS, Banque MondialeOMD 6 Ministère de la Santé, ONUSIDA, OMS, UNFPA, UNICEF Banque Mondiale, PNUD

OMD 7 Ministère de l’Environnement, Ministère de l’Energie et ressources hydrauliques, FAO, UNICEF, ONU Habitat, PNUD

OMD 8 Ministère des Finances, Ministère du Plan, Ministère des Affaires étrangères, PNUD, Banque Mondiale

milliards USD.

w Environnement. Les stratégies préconisées portaient essentiellement sur: (i) la promotion de l’intégration et du volet environnement dans l’éducation, des programmes et politiques publics; (ii) la lutte contre la pollution et la réduction de la production des gaz à effet de serre et; (iii) la préservation des forêts et de la biodiversité par une gestion rationnelle.

Cadre de mise en œuvre, suivi et évaluation des OMD.La mise en œuvre des OMD a nécessité une meilleure coordination, un cadre de suivi-évaluation ainsi qu’un dispositif statistique renforcé. L’architecture institutionnelle de mise en œuvre, suivi et d’évaluation se résume dans le schéma ci-dessous. Le pilotage de la stratégie nationale de développement est assuré par le Premier Ministre, secondé par le Ministre du Plan qui assure la coordination technique et le Ministre du Budget qui se charge de la programmation et de l’exécution budgétaire. Le Ministre des Finances s’assure de la mobilisation des ressources nécessaires en collaboration avec les PTF. Quant aux ministres de la Décentralisation et de l’aménagement du territoire, ils s’occupent des aspects liés à la décentralisation. Pour renforcer le suivi, il a été créé la Commission Interministérielle de suivi de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté (CI-SNLCP), la Commission interministérielle de suivi des programmes conclus avec les institutions financières internationales (CISPI) et les Groupes thématiques qui servent d’espaces de dialogue et concertation entre les ministères sectoriels, les PTF et les autres acteurs non-étatiques participant au suivi-évaluation de la mise en œuvre des stratégies sectorielles. Ces différentes structures sont appuyées par des comités techniques: CTR, COREF, OCPI, etc.) rattachés aux ministères du Plan et des Finances ainsi qu’aux ministères sectoriels. Dans le

cadre du suivi de la mise en œuvre des OMD assuré en RDC, le Gouvernement a produit - avec l’appui technique du Système des Nations-Unies et l’appui financier du Bureau-pays du PNUD - quatre rapports de progrès dont ceux de 2005, 2010 et 2012 ainsi que le présent rapport. Ces derniers ont permis d’une part, d’évaluer les tendances des OMD et les performances enregistrées par le pays vers la réalisation des cibles assignées et d’autre part, d’identifier les contraintes à leur mise en œuvre, de tirer les leçons appropriées et de contribuer à renforcer le dialogue sur les politiques, stratégies, programmes et interventions nécessaires pour faire avancer le développement. à la suite de la publication du rapport de suivi des OMD de 2010 ayant révélé le risque de non atteinte de tous les OMD à l’échéance 2015, le Gouvernement s’est engagé à consolider les progrès pour s’assurer les chances de réalisation de certains OMD. Avec l’appui des PTF, quatre cadres d’accélération des OMD (CAO) avaient été formulés afin de réduire de moitié la population qui souffre de la faim (OMD 1C), assurer l’éducation primaire pour tous (OMD 2), réduire la mortalité infantile (OMD 4) et améliorer la santé maternelle (OMD 5) ainsi que combattre le VIH/Sida, le Paludisme et d’autres maladies (OMD 6). Fondés sur l’analyse des goulots d’étranglement et les interventions stratégiques prioritaires capables d’accélérer la marche vers les OMD, les CAO ont permis la réalisation des progrès supplémentaires. Dans le même élan, des efforts importants ont été engagés dans le domaine statistique en vue de disposer des données susceptibles de nourrir la réflexion et d’assurer le suivi des progrès des OMD. Ainsi, une réforme en profondeur du Système statistique national (SSN) a été menée et a permis de doté le pays d’une Stratégie nationale de développement

Pour les huit objectifs prioritaires, le congo était appelé à mobiliser plus de 100 milliards de dollars(suite de la page 11).

(suite en page 13).

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objectifs du millénaire du développement |

est fortement tributaire. Elle a entraîné un important renchérissement des prix des céréales importées: riz, maïs, farine de froment, mais aussi du sucre, de l’huile végétale, du lait en poudre, du chinchard, du poulet, de la viande de bœuf, des intrants agricoles, et des équipements nécessaires à la production. Les importations alimentaires l’emportent sur la production locale, laquelle est affectée par des problèmes liés à l’évacuation, au transport, à la distribution ou à la conservation. Les produits locaux ont été aussi affectés du fait de l’augmentation des prix des engrais, du carburant et du transport. à la suite de la crise énergétique, le prix du baril de pétrole est passé de 95 USD à fin décembre 2007 à 147 USD en juillet 2008 puis retombé à 66 USD à fin 2008. Il en est résulté des fluctuations importantes du prix à la pompe avec un impact direct sur: (i) le transport; (ii) la fabrication des engrais pour l’agriculture; (iii) la production énergétique: électricité; et (iv) l’inflation. En novembre 2008, le taux d’inflation cumulé était de 21,6 % dont 13 % d’inflation importée, soit 60,2 % du total. Il en est résulté une baisse considérable du pouvoir d’achat: 100.000 CDF de fin 2007 équivalaient en termes réels, à 82.23 CDF au 2 novembre 2008. En réponse à cette crise, le Gouvernement avait préconisé les mesures d’atténuation ci-après: (i) réduire les droits d’entrée et la parafiscalité sur les importations de première nécessité; (ii) réglementer les tarifs des agents maritimes et de transport; (iii) créer un fonds de régulation afin de garantir la stabilité des prix des produits de grande consommation, notamment par la constitution des stocks stratégiques; (iv) mettre en œuvre un programme de relance agricole, de pèche et d’élevage afin d’augmenter la production vivrière; (v) réhabiliter les voies de dessertes

PRIX DE QUELQUES DENRéES ALIMENtAIRES (EN U5D)avant la

criSeDepuiS la

criSevariation

en %Poisson (chinchard, carton de 30 kg) 30 68 126,7Poulet (carton de 12 pièces) 24 48 100Riz (sac de 50 kg) 26 54 107,7

Bcc.

PRIX à LA POMPE DU cARBURANt (EN cDF/LItRE)Fin Décembre 2007 Fin juin 2008 octobre 2008

Prix pratiqué 610 825 710

Bcc.EvOLUtION DES PRIX DE QUELQUES PRODUItS D’EXPORtAtION

Déc. 2007 Juillet 2008 Nov.2008 Déc.2008 Jan. 2009 Fév.2009

Pétrole brut (USD/baril) 95,0 147,0 50,6 38,9 41,6 44,1

Cuivre (USD/Tonne métrique) 5346,5 5477.4 3580,0 2811,0 1076,5 3385,0

Cobalt (USD/lb) 29.4 38,1 17,0 16,5 17,0 15,0

Diamant (carat) 22,6 32,1 16,2 16,2 ... ...BCC, 2009.

agricoles et construire les infrastructures de stockage des produits agricoles; (vi) draguer le bief maritime afin de permettre le passage des bateaux à grand tonnage ainsi que l’accélération du désengorgement du port de Matadi. Par ailleurs, en dépit des effets de la crise sur les ressources des organismes internationaux, le PAM a maintenu le volume de ses interventions (150,6 millions USD en 2008 et 149,7 millions USD en 2009).

Crise économico-financière 2008-2009.La crise économico-financière a touché notre pays par le canal du commerce international, des IDE et des transferts de fonds. Elle a entraîné une baisse considérable des cours du cuivre, du cobalt et du diamant qui représentent 80 % des exportations du pays. Le creusement du déficit commercial en 2009 a entraîné une baisse des recettes publiques (fiscales, douanières et domaniales). Le climat d’incertitude qui a régné sur les places financières internationales ainsi que la baisse des marges de profit ont conduit à une réduction sensible des IDE en 2009 (626 millions USD contre 1713 millions en 2008). La perte d’emplois par les Congolais vivant à l’étranger a entraîné une baisse importante des transferts de revenus (135 millions en 2009 contre 212 millions USD en 2008).Le cadre macroéconomique a subi, en 2009, de fortes pressions à cause du creusement du déficit commercial et de la baisse des recettes publiques. L’état a dû recourir à la planche à billets pour faire face à certaines dépenses. Le franc congolais a perdu 45,2 % de sa valeur par rapport au dollar. L’inflation à fin 2009 se situait à 54,3 % dont plus de 50 % proviennent des prix alimentaires.La contraction des recettes d’exportation et la baisse de l’afflux des capitaux étrangers ont affecté la position extérieure nette du pays. Les réserves internationales qui représentaient 1,1 semaine d’importation

EFFEtS DE LA cRISE écONOMIcO-FINANcIèRE vARIAtION

2007 2008 2009 2007/08 2008/09

Croissance du PIB réel 6,3 6,2 2,8 -0,1 -3,4

Croissance du PIB/habitant 3,2 3,1 -0,3 -0,1 -3.4

PIB/habitant (en USD de 2000) 93,9 96,8 96,5 +2,9 -0,3

Taux d’inflation fin période 9,8 27,2 54,3 +17.4 +27,1

Taux de change fin période 502,9 650,0 902,0 +141,1 +252,0

dépenses sécuritaires ont évincés à plusieurs reprises les dépenses sociales. L’insécurité a également favorisé l’accroissement des violences sexuelles, la propagation du VIH/Sida, le recrutement d’enfants soldats, les déplacements massifs de la population et la destruction des écosystèmes. Il en a résulté une aggravation de la mortalité surtout maternelle et infantile, une augmentation du nombre des enfants en dehors de l’école, une montée du chômage et un accroissement de l’insécurité alimentaire.Pour faire face aux problèmes récurrents d’insécurité dans le pays, le Gouvernement a conjointement fait usage de la diplomatie et de la force. Il a dû mobiliser d’importants moyens financiers et matériels. Il a aussi bénéficié d’un appui considérable de la Communauté internationale et de la MONUSCO. Toutefois, à certains égards, le Gouvernement a été confronté des arbitrages difficiles entre les impératifs de la lutte contre l’insécurité et ceux de la mise en œuvre des OMD. A plusieurs reprises, les dépenses publiques en faveur des secteurs sociaux ont été évincées par les dépenses sécuritaires.

Hausse des prixdes produits de base en 2007-2008.En 2007-2008, le pays a été confronté à la crise mondiale liée à la hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques laquelle a occasionnée une érosion du pouvoir d’achat de ménages, l’amenuisement de la qualité de l’alimentation et l’augmentation de la malnutrition. Comme dans certains pays d’Afrique subsaharienne, les effets de la crise alimentaire mondiale en RDC se sont fait sentir plus violemment à cause de la faible productivité de son secteur agricole et de sa dépendance vis-à-vis des importations des commodités alimentaires. La crise alimentaire a touché le Congo par l’accroissement des prix des denrées alimentaires sur le marché national à la suite de la rareté des produits alimentaires importés dont le pays

éPISODES DE MALADIE à vIRUS EBOLA

LOcALISAtION NOMBRE DE cAS

NOMBRE DE DécèS

tAUX DE LétALIté

1976 Equateur (Yambuku, au nord de Bumba) 318 280 88,1

1977 Equateur (Tandala, Sud-Ubangi) 1 1 100,0

1995 Bandundu (Kikwit) 315 250 79.4

2007 Kasai-Occidental 264 187 70,8

2008/09 Kasai-Occidental (Mweka et Luebo) 32 14 43,8

2012 Province Orientale (Isiro, Haut-Uélé) 57 29 50,9

2014 Equateur (Djera, Boende) 66 49 74,2

de la statistique (SNDS). Ce dispositif statistique a contribué de manière significative à la production et à la mise à disposition des informations quantitatives et qualitatives provenant de différentes sources, notamment des ministères sectoriels, des agences et services spécialisés du Gouvernement en charge de certains projets spécifiques, des agences du système des Nations-Unies et d’autres organismes comme la Banque mondiale, la BAD, le FMI qui s’occupent des certaines questions ayant un lien direct ou indirect avec les OMD. Au nombre des réalisations statistiques, on peut citer de

manière non exhaustive les enquêtes MICS, les enquêtes EDS, les enquêtes 1-2-3 ainsi que l’enquête QUIBB 2015 et le recensement général de la population et de l’habitat en cours de mise en œuvre. Ces deux dernières opérations permettront de se faire une idée encore plus précise des avancées en matière de bien-être social et fournir une situation de référence dans le cadre de l’élaboration du PNSD et de l’Agenda de développement post-2015. Des efforts considérables restent cependant à fournir pour la production régulière des données de qualité. Le renforcement des capacités du système statistique national sera au cœur des

priorités du prochain cadre de suivi et évaluation des objectifs de développement durable.

Chocs ayantaffecté la mise en œuvre des OMD.Durant la période 2000-2015, le Congo a été secoué par plusieurs chocs exogènes, lesquels ne sont pas allés sans conséquences sur la marche du pays vers l’atteinte des OMD. Il s’agit des conflits armés de 1996 - 1997 et 1998 - 2003, des crises alimentaire et énergétique de 2007 - 2008, de la crise économico-financière de 2008 - 2009 ainsi que des changements climatiques. Le Gouvernement a été ainsi amené à prendre quelques mesures spécifiques

d’atténuation pour y faire face. Ci-dessous, nous présentons les effets de ces différents chocs ainsi que les mesures prises pour y riposter.

Conflitsarmés récurrents.Le Congo a connu des conflits armés en 1996 - 1997 et en 1998- 2003 ainsi que les abus opérés par les groupes armés étrangers sur le territoire national. Cette insécurité récurrente a fragilisé l’autorité de l’état en partitionnant le pays et a réduit les pans de l’économie en consacrant l’exploitation illégale des matières premières et en détruisant les infrastructures de base et le capital humain du pays. Elle a, de ce fait, mis en mal la mise en œuvre des OMD car les

BCC et FMI

Organisation mondiale de la Santé (OMS)

Chocs exogènes et conflits armés récurrents ont notablement plombéle rendez-vous du millénaire (suite de la page 12).

(suite en page 14).

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objectifs du développement durable |

INDIcAtEURS MAcROécONOMIQUES Et SOcIAUX 1990-20141990 2000 2001 2002 2003 2007 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Croissance du PIB réel (%) -6,6 -6,9 -2,1 3,5 5,6 6,3 2,9 7,1 6,9 7,2 8,5 9,5PIB/tête (USD en PPA) 822 421 411 417 437 554 588 620 657 698 748 805Déficit public (% PIB) -7,9 -4,0 -1,7 -2,7 -4,7 -2,5 -5,2 2,5 -0,5 1,8 3,1 2,6Inflation fin période (%) 233,2 511,2 135,1 15,8 4.44 9,96 53.4 9,84 15.4 5,67 1,08 1,3Dette extérieure (millions USD) 10,169 12.609 13.879 10.659 10.601 12.403 13.705 4,571 4.732 5.595 6,758 7-705Espérance de vie (années) 47,8 42,5 -- 43,1 42 ... 44 48,7 48 48,7 50 50,1

Taux de malnutrition (%) 31 72 69

Malnutrition enfants <sans (%) 46 43 42,5

Enfants de 12-23 mois vaccinés (%) 31 42 45,3

Mortalité infantile (roo) 92 126 97 92 58

Mortalité maternelle (%.) 540 560

Prévalence VIH/Sida (%) 1,3 1,2

Scolarisation Primaire (%) 56 49 51 61 55 74,8 90,5 78

Taux de pauvreté (%) > 85 -- 71,3 -- -- -- 70 ... ... 63,4 -- --IDH 0,319 0,274 0,36 0,37 ... 0,3 0,31 0,319 0,323 0,333 0,338 0,414

Banque mondiale, BCC, CPCM, FAO, FMI, INS, PNUD et Unicef. MICS 2010, EDS 2007 et 2013-14

amélioré les fondamentaux de son économie en cassant l’hyperinflation, stabilisant le taux de change et renouant avec une forte croissance. Avec l’appui des PTF, le pays a amélioré sa position extérieure nette grâce à l’atteinte du point d’achèvement de l’I-PPTE. Ces performances ont permis au Gouvernement d’exécuter un ensemble de programmes et projets pour faire reculer la pauvreté.Pour mieux comprendre les progrès renseignés dans ce tableau, il est envisagé ci-après un examen des efforts conjugués par le pays pour atteindre chacun des OMD à fin 2015.

marché, (iii) la baisse du pouvoir d’achat, et (iv) l’aggravation du taux de mortalité. L’importance des moyens mobilisés pour la riposte a permis au pays de maitriser cette pandémie en 40 jours et de déployer une surveillance accrue ayant permis de s’assurer, pendant un mois et demie, de l’absence de nouveaux cas confirmés positifs.

Analyse de la situation et progrès par OMD: 2000-2015.Le Congo a réalisé des progrès considérables au plan économique et des avancées significatives au plan social de 2002 à 2015. Après une dépression économique durant la décennie 1990, le pays a rapidement

PROgRAMMES MAcROécONOMIQUES MIS EN ŒUvRE ENtRE 2000-2015LIStE DES

PROgRAMMES DURéE OBJEctIFS

Programme intérimaire renforcé (PIR)

2001Casser l’hyperinflation, unifier le taux de change, libéraliser l’économie, créer un environnement favorable à la croissance, et poser les bases de la relance économique

Ce programme a non seulement permis de remettre l’économie congolaise sur la voie de stabilisation macroéconomique mais également à la RDC de renouer formellement les relations de coopération avec la communauté financière internationale.

PEG 1 2002/2005

Consolidation de la stabilité macroéconomique par l’amélioration de la gestion des finances publiques et la poursuite d’une politique monétaire prudente visant à affermir la stabilité des prix intérieurs et du taux de change; amélioration du climat des affaires; et relance de la croissance en vue de réduire la pauvreté

L’exécution du PEG a permis de consolider les bons résultats du PIR et remettre la RDC sur la voie de la croissance économique positive. Mais à cause du relâchement dans la mise en œuvre de la politique budgétaire, conjuguée à la lenteur des réformes, à la suite de l’organisation des élections présidentielles de 2006, le PEGI a été arrêté sans avoir conclu sa cinquième et sixième revue.

Programme relais de consolidation (PRC)

2006 IdemD’une durée de 9 mois, le PRC qui visait à corriger les déséquilibres à la base de la suspension du PEGI, n’a pas été concluant à fin décembre 2006, pour les mêmes raisons.

Programme suivi par les Services du FMI (PSSF)

2007/2008 IdemEn avril 2007, le PRC a été reconduit (avec un suivi du FMI) et sa mise en œuvre concluante en 2008 a permis la conclusion d’un nouveau programme triennal en 2009, dénommé PEG2.

PEG 2 2009/2012Consolider la stabilité macroéconomique, améliorer la gestion des finances publiques, renforcer l’indépendance de la BCC et assainir le climat des affaires.

Le PEG2 a conduit à la réalisation satisfaisante de tous ses objectifs quantitatifs. Après quatre revues, concluantes, le programme n’a pas été achevé à la suite de son expiration en décembre 2012, due à la divergence dans l’interprétation d’un critère qualitatif en matière de transparence dans la gestion des ressources naturelles.

en octobre 2008, n’ont représenté que 0,26 semaine en février 2009. Cette baisse des réserves de devises a affecté le volume des transactions sur le marché de change ainsi que le taux de change. Le repli de la croissance et la baisse des transferts de fonds en provenance de l’étranger ont entraîné en 2009, un effritement considérable de la demande illustré par une baisse de la consommation des ménages, de l’investissement privé et, dans une plus grande mesure, des exportations nettes. Certains projets d’investissement agréés en 2008 ont été postposés. Alors que le budget de l’Etat

dans le secteur de l’éducation est passé de 12 % du total en 2006 à 16 % en 2008, à la suite de la crise économico-financière mondiale, celui-ci n’a représenté que 11,3 % des dépenses totales en 2009. Cet état de choses a eu des répercussions sur le système éducatif.Le Gouvernement a envisagé en début 2009, des mesures pour contrecarrer les effets pervers de la crise économico-financière mondiale. Il a initié un plan de sauvetage qui a conduit à la mise en place du programme d’urgence d’atténuation des impacts de la crise financière (PUAICF) en mars 2009, avec l’appui de la Banque mondiale, la BAD et le FMI. Ce dernier a permis de maintenir la stabilité

socioéconomique avec comme mode opératoire: la continuité de l’approvisionnement en importations de première nécessité; le financement des dépenses publiques prioritaires; l’utilisation ciblée de la contrepartie en monnaie locales des devises obtenues. Pour restaurer la stabilité macroéconomique, le Gouvernement avait revu ses plans d’engagement et de trésorerie. L’objectif poursuivi était d’éviter le recours à la planche à billets et d’éponger la surliquidité créée par le financement monétaire du déficit de décembre 2008. La BCC a relevé son taux directeur de 25 % en 2008 à 65 % en 2009 ; elle a également vendu des devises sur le marché par voie d’adjudication.

épidémiede la maladie à virus Ebola.Comme nombre de pays, la RDC a été récemment frappée par plusieurs pandémies dont la maladie à virus d’Ebola, la rougeole, ... qui ont mis à l’épreuve les capacités de riposte nationale à ces fléaux de destruction de masse. En 2014, elle a connu sa 7ème épidémie d’Ebola depuis 1976, dont le nombre total de décès s’élève à 810, représentant ainsi un taux moyen de létalité de 77 %. Cette dernière épidémie s’est déclarée dans le secteur de Djera, territoire de Boende dans la province de l’équateur, dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest était violemment déjà attaquée par

cette maladie. La complexité des impacts socioéconomiques de cette épidémie a justifié la forte mobilisation de plusieurs partenaires tant étatiques que non-étatiques, tant internes qu’externes. Le budget alloué au plan de riposte en 2014 a été de 8 millions USD, représentant 1,4 % du budget de la Santé. La maladie à virus Ebola a touché non seulement des personnes isolées mais elle a également entrainé une déstabilisation des ménages ainsi que des communautés entières avec des conséquences économiques évidentes. Les principaux impacts sont: (i) la baisse du revenu, surtout des ménages agricoles, (ii) la hausse des prix des produits alimentaires sur le

Le rapport-bilan des OMD établitdes progrès économiques considérables et des avancées sociales significatives (suite de la page 13).

(suite en page 15).

Page 15: Femme Minière de l’Année, une femme congolaise unique i n

objectifs du millénaire du développement |

Le soft internationaL | édition nationaLe | n° 1335 | page 15.

QUELQUES PROJEtS INItIéS Et EXécUtéS POUR RELANcER L’AgRIcULtURE Et RéDUIRE LA FAIM

INtItULé DU PROJEt

1. Projet d’appui à la réhabilitation et à la relance du secteur agricole (PARRSA)

2. Projet d’appui au développement des infrastructures rurales (PADIR)

3. Projet d’appui au développement de l’agroforesterie (PADA)

4. Programme intégré de réhabilitation de l’agriculture au Maniema (PIRAM)

5. Programme d’appui aux pôles d’approvisionnement de Kinshasa en produits vivriers et maraichers (PAPAKIN)

7. Parc agro-industriel de Sukanga-Lonzo

Analysons deux OMD.

OMD-1.éliminer l’extrême pauvreté et la faim.Pour réduire de moitié la pauvreté, le Gouvernement s’est engagé depuis 2001 à relancer l’activité économique grâce à un ensemble de réformes devant permettre un assainissement du climat des affaires, une hausse du taux d’investissement, un desserrement des contraintes qui limitent la productivité et la compétitivité de l’économie.Engagements et stratégie du Gouvernement.Pour réduire de moitié la pauvreté, le Gouvernement s’est engagé depuis 2001 à relancer l’économie grâce à un ensemble de réformes devant permettre un

assainissement du climat des affaires, une hausse du taux d’investissement, un desserrement des contraintes limitant la productivité et la compétitivité de l’économie. Sa stratégie a été celle de restaurer la stabilité du cadre macroéconomique pour garantir une meilleure prévisibilité aux opérateurs économiques, réduire les contraintes légales à l’investissement (grâce à un nouveau code des investissements) et à résorber progressivement le déficit infrastructure\. Puisque 70 % de la population vit en milieu rural, une attention particulière est accordée à l’agriculture pour promouvoir les emplois et lutter contre la faim.

Politiques et programmes définis et

INégALItéS PROvINcIALES DES REvENUS EN 2012

PROvINcE POPULAtION

REvENU MENSUEL

MOYEN DE L’EMPLOI (USD)

PARt DE LA PROvINcE

DANS LE PIB

(en millions) en % du total)

Kinshasa 7,74 11,8 45 37,2

Bas-Congo 4.14 6,3 23 9,1

Bandundu 7,18 10,9 16 3,9

Equateur 6,50 9,9 ,6 2,8

Province Or. 6,98 10,6 17 3,9

Nord-Kivu 4,97 7,6 17 8,8

Sud-Kivu 5,71 8,7 17 4,7

Katanga 1,78 14,6 27 19,8

Kasaï Or. 5,78 8,8 27 7,3

Kasaï Occ. 5,32 8,1 30 6,3

Maniema 9,60 2,7 24 2.0

mis en œuvre.Le Gouvernement a exécuté en 2001, un programme autonome dénommé Programme intérimaire renforcé (PIR) pour améliorer les fondamentaux de l’économie. Son succès a permis de conclure, en 2002, un programme triennal avec le FMI appuyé par la FRPC. Dans ce même cadre, le pays a bénéficié de l’appui de la Banque mondiale - avec le PMURR - pour s’attaquer aux problèmes infrastructurels d’urgence qui limitaient le potentiel de croissance économique.Un nouveau code des investissements, un nouveau code minier ainsi que plusieurs autres réformes entamées, ont permis d’assainir le climat des affaires, attirer davantage de capitaux dans le pays, garantir un meilleur

financement de l’économie et favoriser la création des emplois. Les réformes des finances publiques et de l’administration publique ont été essentielles pour améliorer la gouvernance économico-financière du pays et mettre en place les ressorts d’une véritable croissance autoentretenue. En dépit des interruptions des programmes conclus avec le FMI, le pays a gardé le cap des réformes et a pu réaliser des performances macroéconomiques impressionnantes jusqu’à ce jour.En ce qui concerne la lutte contre la faim et la malnutrition, le Gouvernement a mis en place plusieurs initiatives pour accroître la productivité de l’agriculture, améliorer la sécurité alimentaire et réduire

la malnutrition, surtout chez les enfants les moins âgés. Pour mettre fin à la grave détérioration de la situation nutritionnelle de sa population, la RDC a adopté en août 2000 une politique nationale en matière de nutrition dont la mise en œuvre et l’application sont confiés au Programme national de nutrition (PRONANUT). Logé au sein du Ministère de la Santé, ce programme est chargé de la coordination des activités de nutrition sur toute l’étendue du territoire national. Il est basé sur l’intégration des actions essentielles en matière de nutrition dans les activités de soins de santé primaire. De 2010 à 2012, le Gouvernement a accordé des subventions aux agriculteurs en termes de semences améliorées et autres intrants afin d’accroître leur productivité et accroître l’offre alimentaire et faire baisser les prix des denrées. D’autres programmes ont été mis en place pour développer l’activité agricole et améliorer la sécurité alimentaire dans le pays. En 2012, il a lancé une stratégie de développement de l’agriculture via la construction des parcs agro-industriels.Progrès et résultats.Des progrès considérables ont été réalisés par le pays pour réduire l’extrême pauvreté et la malnutrition mais ces efforts sont demeurés insuffisants face à l’ampleur de la situation et les questions de l’emploi continuent de se poser avec acuité.w Réduire de moitié, entre 1990-2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieurà 1 USD/jour.Grâce aux efforts de stabilisation macroéconomique, aux réformes et au bon comportement de la

demande mondiale des matières premières, la RDC a pu relancer son économie au début de la décennie 2000. Le taux de croissance qui était négatif de 1990 à 2001, a été positif de 2002 à 2014/2015. Il en est résulté une hausse du revenu par habitant ainsi qu’une baisse de l’incidence de la pauvreté. Cette dernière est passée de plus de 85 % en 1990 à 63,4 % en 2012, soit une baisse de plus 21,6 points de pourcentage.Quoiqu’il n’y ait pas eu diminution de la pauvreté de moitié, le pays a réalisé des progrès considérables surtout qu’il est en situation post-conflit. Toutefois, les disparités demeurent criantes, l’incidence de la pauvreté reste plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain. La consommation des pauvres ne représente que 7,8 % de la consommation nationale. L’indice de Gini qui était de 39 % en 2005 est passé à 41 % en 2012, traduisant ainsi un accroissement des inégalités en dépit d’une forte croissance. Cette dernière a jusque-là un effet distributionnel limité. Lorsque l’on désagrège l’indice de Gini, on se rend compte qu’à Kinshasa, les disparités ont baissé (l’indice est passé de 0,38 en 2005 à 0,14 en 2012) tout comme en milieu urbain (passage de 0,38 à 0,32). Par contre, en milieu rural, l’indice est passé de 0,41 à 0,46 durant la même période.En 2012, 8 provinces ont enregistré une diminution de l’incidence de la pauvreté et les 3 autres ont vu l’incidence croître (Kasaï Occidental, Kasaï Oriental et Maniema). Les provinces du Bandundu, de l’équateur, du Kasaï Occidental et du Kasaï Oriental sont celles qui enregistrent les plus grandes inégalités de niveau de vie et où la pauvreté y sévit le plus, comparativement aux d’autres provinces. La ville-province de Kinshasa a enregistré les plus grands progrès en matière de réduction de la pauvreté. Son incidence qui, en 1985, était de 80 % est passée à 41,9 % en 2005 et à 36,8 % en 2012. Elle a ainsi atteint la première cible de l’OMD. Les disparités de niveau de vie entre

provinces s’expliquent par les différences de niveau de revenu. Ces dernières tiennent à l’importance économique de chaque province laquelle dépend de la localisation des activités économiques, de la dotation en infrastructures de base et de la mise en valeur des ressources naturelles disponibles. à Kinshasa, la couverture du réseau électrique est de 74 % alors qu’aucune autre province du pays ne connait un taux de couverture supérieur à 17 %. Il en est de même pour la desserte en eau potable où il y a 98,7 % de la population pour Kinshasa contre une moyenne de 44,7 % pour les autres provinces. De 2005 à 2012, près du tiers des investissements dans le secteur de l’eau était orienté vers Kinshasa. L’accès facile à l’énergie et à d’autres infrastructures est un facteur qui explique l’attrait que la ville de Kinshasa exerce sur les investisseurs.w Assurer le plein-emploi et la possibilité à chacun de trouver un travail décent et productif.De 2005 à 2013, le taux de salarisation s’est amélioré passant de 11,2 à 16,3 % des personnes occupées qui touchent un salaire traduisant un gain de 5,2 points. Toutefois, il convient de signaler que cette amélioration est surtout due à la ville de Kinshasa où ce taux s’est accru de 18,6 points passant de 35,7 % en 2005 à 54.3 %. En dépit de cette évolution, le taux de sous-emploi global est passé de 71,9 % en 2005 et de 86,8 % en 2012. Plus de la moitié des emplois existants sont établis depuis plus de 10 ans. Aussi, le marché de l’emploi en RDC est caractérisé par une prépondérance de l’informel et un travailleur sur trois est indépendant. On observe également une certaine formalisation du marché de l’emploi dans les secteurs non agricoles où l’emploi salarié est passé de 36,1 % à 43,5 %. Même s’il s’observe que pour l’ensemble du pays, entre 2005 et 2012, la structure des emplois n’a pas fortement, on note cependant, une légère évolution dans la situation dans les secteurs.

INDIcAtEURS cLé DE LA SécURIté ALIMENtAIRE: 1990-20121990 2001 2007-08 2010 2011 2012

Taux de dépendance à l’importation des céréales 21,4 28,6 38,6

% des ménages ayant une consommation alimentaire pauvre et limite 43 33 38

Pourcentage de la population ayant accès à l’eau potable 43 44 46 50,2

Pourcentage de la population ayant accès aux installations sanitaires 17 23 31

FAO, CFSVA 2007-2008 (PAM.INS), MICS 2010 et CFSVA 2011’2013 (PAM-IFPRI), Enquête 1,2,3 et FAO.

INS

De 2005 et 2013, un bond en avantde 18 points de taux de scolarisation dans la capitale passant de 35,7% à 54,3%(suite de la page 14).

(suite en page 16).

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objectifs du développement durable |

Le soft internationaL | édition nationaLe | n° 1335 | page 16.

3 et 4) a diminué de 2,1 points, soit de 30,4 en 2014 comparativement à la situation de mars 2010. Une amélioration de la sécurité alimentaire a été observée entre octobre 2010 et octobre 2011; ensuite est intervenue une détérioration entre décembre 2012 et juin 2013 principalement suite à la reprise des conflits. En dépit de ces tendances à la baisse observées entre mars 2010 et décembre 2014, le nombre de personnes en insécurité alimentaire aigue demeure très élevé, soit 4,8 millions. La situation s’aggraverait si l’on tient compte de l’insécurité alimentaire chronique qui demeure très répandue.Le régime alimentaire des Congolais est resté essentiellement végétarien, une grande proportion de calories provient des céréales, tubercules et légumes. La consommation de viande et poisson est d’un apport très faible. La proportion des ménages qui ont une consommation alimentaire inadéquate (pauvre et limite) reste encore assez élevée (38 %) en dépit de la tendance à la baisse qui est observée entre 2007 et 2012. L’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires décents sont des facteurs qui affectent la sécurité alimentaire dans sa dimension d’utilisation de la nourriture.L’aggravation de la malnutrition en RDC après 2001 est due à la baisse des revenus des ménages et à l’effritement de l’offre alimentaire en raison de la perturbation des calendriers agricoles, à la baisse des espaces cultivés, de la dégradation des infrastructures, et des troubles sociaux. Les ménages agricoles qui forment la majorité des ménages ruraux continuent à être confrontés aux problèmes d’accès aux terres arables (la taille moyenne de terres agricoles par ménage est estimée à 2,5 hectares alors que le pays dispose de 25 millions d’hectares de terres arables dont une grande partie n’est pas exploitée). La crise alimentaire mondiale de 2007/2008 qui avait réduit les disponibilités alimentaires avait entraîné une hausse

Elle a connu une légère augmentation dans l’administration publique avec un taux d’emploi qui se situe à 6,1 % en 2012 contre 4,1 % en 2005. Dans le parapublique, il est passé de 1,8 % en 2005 à 2,9% en 2012, tandis que dans le secteur privé formel, il se situe à 2,9 % en 2012 contre 1,8 % en 2005. Par contre, le secteur informel, a connu une destruction d’emplois de 4,1 points, passant de 90,6 % en 2005 à 86,5 % en 2012.Cet état de choses montre que malgré le retour de la croissance, le marché du travail demeure étroit,surtout pour les jeunes et les femmes. Seulement 16 % d’emplois ont été créés au cours des trois dernières années et la majorité dans le secteur informel qui est devenu le principal pourvoyeur. Aussi, faudrait-il noter que le revenu a quadruplé entre 2005 et 2012 dans tous les secteurs, quels que soient le milieu de résidence et le secteur d’activité. Dans le milieu urbain, il est passé de 18.200 CDF à 85.726 CDF et de 21-400 CDF à 116.953 CDF à Kinshasa. Cependant, la transformation en termes réels, c’est-à-dire en appliquant le coefficient correcteur 3,8042, enregistre une baisse en termes de pouvoir d’achat de la population de 73,7 % entre ces deux périodes.

w Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion des personnes qui souffrent de faim.En dépit des performances économiques et de la reprise de l’agriculture, la situation alimentaire du pays demeure préoccupante. Le manque de données de base en 1990 ne permet pas de bien évaluer les progrès accomplis dans la réalisation de la cible 3 de l’OMD [diminuer de moitié la proportion des personnes souffrant de la faim]. Cependant, en se référant aux données du Cadre Intégré des Phases de la Sécurité Alimentaire (IPC), la proportion des personnes en insécurité alimentaire (IPC phase

sensible des prix alimentaires. Il faut noter par ailleurs que le taux de dépendance du pays vis-à-vis des importations alimentaires est passé de 21,4 % en 1990 à 38,6 % en 2012, soit une augmentation de 17,2 points (80,4 %).La malnutrition affecte surtout les enfants. De 1990 à 2001, une détérioration de l’état nutritionnel des enfants s’est observée avec respectivement 28,2 et 31,1 % d’enfants souffrant d’insuffisance pondérale. A partir de 2002, la tendance s’est renversée. Le taux qui était de 25 % en 2007 est passé à 23 % en 2013. Le taux d’émaciation a aussi baissé entre 2001 et 2013 (16 % contre 8 %). Par contre, le retard de croissance a augmenté de 2001 à 2007 et a légèrement baissé de 2007 à 2010. La proportion d’enfants de moins de cinq ans sous-alimentés a baissé de près de 2,6 points, passant de 44,7 % à 42,1 % entre 2005 et 2012, de même que ceux souffrant d’insuffisance pondérale, de 24 % en 2007 à 23 % en 2013. On observe également pour la même catégorie d’enfants une amélioration des conditions car le nombre d’enfants souffrant modérément ou gravement d’un retard de croissance a baissée. En 2012, on compte environ 8 % d’enfants émaciés et 43 % d’enfants en retard de croissance en RDC, des chiffres qui n’ont malheureusement pas beaucoup évolué (8,5 % d’enfants émaciés et 43,4 % d’enfants en retard de croissance).

OMD2. Assurer l’éducation primaire pour tous.

Conscient du rôle moteur de l’éducation dans le développement, le Gouvernement s’était engagé à inverser la tendance baissière du taux de scolarisation et d’améliorer la qualité de l’enseignement. Il a fait de l’éducation un des secteurs prioritaires dans le DSCRP et dans son programme d’actions.

Engagements et stratégie du Gouvernement.Face aux défis majeurs que présentait le secteur de l’éducation

en l’an 2001 et conscient du rôle moteur de l’éducation dans le processus de développement du pays, le gouvernement de la RDC s’était engagé à inverser la tendance baissière du taux de scolarisation et d’améliorer la qualité de l’enseignement. Pour se faire, il a fait de l’éducation un des secteurs prioritaires dans les différents DSCRP ainsi que les programmes d’actions du Gouvernement.La politique nationale de l’éducation préconisée vise la construction d’un système éducatif contribuant efficacement à la croissance économique, à la lutte contre la pauvreté ainsi qu’à la promotion de la paix et d’une citoyenneté démocratique active. Une stratégie de développement du sous-secteur de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel a été adoptée en 2010 par le Gouvernement en collaboration avec les PTF et constitue le cadre de référence des interventions dans ce sous-secteur. Alignée au cadre de planification nationale du développement, elle vise l’atteinte de la scolarité primaire universelle en 10 ans à travers les trois axes stratégiques ci-après: (i) accroître l’accès et l’accessibilité à l’enseignement, (ii) améliorer la qualité de l’enseignement et des apprentissages scolaires, et (iii) renforcer la gouvernance du secteur.Pour mettre en œuvre cette stratégie et mieux canaliser les actions et ressources mobilisées, le plan de développement du secteur de l’éducation avec son Plan Intérimaire de l’Education (PIE) qui couvre la période 2012 - 2015 ont été mis en place. Ils reposent sur les données du Rapport d’état du système éducatif national (RESEN), publié en 2014. Par ailleurs, plusieurs mesures et programmes ont été mis en œuvre par le Gouvernement pour accroître le taux de scolarisation. Il s’agit notamment de : (i) la campagne « Tous les enfants à l’école» lancé en 2005 avec l’appui de l’UNICEF;

(ii) la gratuité de l’enseignement décrétée depuis 2010; (ii) le Programme de Réhabilitation et Reconstruction des Infrastructures Scolaires (PRISE) visant la construction de 1000 écoles par an; (iii) la mécanisation progressive des enseignants du primaire; (iv) la campagne d’inscription des enfants de 6 à 7 ans en première année primaire; (v) l’octroi des bourses d’études aux jeunes filles en-dehors de l’école pour leur intégration (DFI D, Educate a child); (vi) la fournitures de 18 millions de manuels scolaires et guides pédagogiques pour les enseignants; (vii) la bancarisation de la paie des salaires des enseignants et le paiement régulier des frais de fonctionnement des bureaux des gestionnaires des écoles.De même, le financement du secteur de l’éducation s’est fortement accru durant ces dernières années même si le secteur reste encore sous-financé. Le budget de l’Etat alloué au secteur de l’éducation est en hausse permanente, et a connu une augmentation progressive et régulière significative durant les quatre dernières années. Sa part dans les dépenses publiques a atteint 16 % en 2014 contre 8 % en 2000 et 4 % en 1990, témoignant ainsi de la priorité croissante accordée à l’éducation par le Gouvernement de la RDC. Comparées au PIB, les dépenses publiques d’éducation qui représentaient 1,6 % du PIS en 2010 ont atteint 2,1 % en 2013 et 3,8 % en 2014. De même, l’appui des PTF au secteur de l’éducation a connu un développement significatif ces dernières années et leur contribution financière au besoin du secteur est passée de moins de 8 % en 2010 à près de 20 % en 2013.

Progrès et résultats.w à l’horizon 2015, donner à tous les enfants: garçons et filles, les moyens d’achever un cycle complet d’étude primaireEn dépit des efforts fournis par le

gouvernement et des progrès substantiels enregistrés dans les indicateurs, l’OMD-2 visant l’éducation primaire pour tous, ne sera pas atteint en 2015, exception faite du taux brut de scolarisation dont la cible a été atteinte. Depuis 2001, le gouvernement a réussi à inverser les tendances baissières des taux brut et net de scolarisation ainsi que du taux d’achèvement observées durant la décennie 1990. Toutefois, d’importantes disparités persistent entre les provinces et/ou les groupes de population ciblée.S’agissant du taux net de scolarisation dans le primaire, il est passé de 51,7 % en 2001 à 80,4 % en 2013 indiquant une réduction significative de la déperdition scolaire et la présence accrue à l’école de presque tous les groupes d’enfants ayant l’âge officiel de fréquenter un niveau d’éducation primaire. Cependant, on observe la persistance des disparités au niveau des provinces et entre les sexes. Au niveau des provinces, un écart important du taux net de scolarisation sépare les provinces du Nord-Kivu qui affiche le taux le plus élevée de 84,7 % et la province du Katanga qui affiche le taux le plus bas de 72,8 %. Il sied également de relever que six provinces sur les 11 que comptent le pays, à savoir le Katanga, les deux Kasaï, la Province Orientale, l’Equateur et le Sud-Kivu, présentent des taux net de scolarisation au primaire en dessous de la moyenne nationale.La déperdition scolaire est restée très élevée avec seulement 7 élèves sur 10 entrants au cycle primaire qui termineront le cycle (RESEN 2014). En ce qui concerne le taux brut de scolarisation, il est passé de 64 % en 2001 à 118,3 % en 2013, témoignant de l’effort du Gouvernement, avec l’appui de ses partenaires, d’assurer l’éducation à tous les enfants y compris ceux ayant dépassé l’âge officiel.De 1990 à 2013, le taux d’alphabétisation des personnes âgées de 15 - 24 ans a augmenté de manière continue tant au niveau national

Alors qu’il se situait à 56,7 % en 1990que provincial., il s’est accru pour atteindre 82,4 % en 2013.L’examen des résultats selon les provinces met en évidence l’écart existant entre la ville de Kinshasa et le reste du pays. En effet, 93 % des femmes sont alphabétisées à Kinshasa contre 51 % dans le Kasaï-Occidental. Chez les hommes, 98 % à Kinshasa contre 81 % au Nord-Kivu.Le taux d’achèvement en cinquième année du primaire s’est situé à 69,7 % en 2014 contre une cible de 100 %. Il sied toutefois de relever que cet indicateur a connu une évolution spectaculaire. Il a triplé par rapport à son niveau qui était de 2001, soit 24,8 %. Cette performance atteste de la capacité du système éducatif congolais à réduire significativement les abandons et la déperdition scolaires. Elle était essentiellement due au progrès observé chez les filles où ce taux est passé de 48,6 % en 2009/10 à plus de 70 % en 2013, soit, une augmentation de 13,6 % chez les filles contre 11,1 % chez les garçons.

PerspectivesL’expansion considérable des taux de scolarisation, d’admission et d’achèvement du primaire, augurent des bonnes perspectives en matière d’éducation en RDC. L’approfondissement des réformes et l’amélioration de l’efficacité de l’aide à travers une meilleure coordination devrait donner lieu à deplus grandes performances dans le secteur. Avec son programme de construction de 1.000 écoles par an (PRRIS) et de distribution des équipements scolaires, le Gouvernement devrait résorber une bonne partie du déficit infra structurel observé dans le secteur éducatif. Il reste à accorder davantage d’attention à la qualité de l’enseignement et à la réforme des programmes de cours afin de les adapter aux besoins de l’économie du pays tout en veillant à leur compatibilité par rapport aux standards internationaux.

«Le régime alimentaire des congolaisest resté végétarien, une grande proportion des calories provient des céréales»(suite de la page 15).

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Après le lan-cement en fanfare de la quatrième

génération de MX-5, Mazda songe à reve-nir sur le terrain des coupés sportifs. Le Sports car concept, qui sera présenté au salon de tokyo le 28 octobre, pourrait pré-figurer une héritière des regrettées RX-7 et et RX-8. Nous nous

étions inquiétés au salon de Francfort de voir Mazda présenter un énième concept de SUv, sans penser notamment aux ama-teurs de sportives orphelins de la RX-8. certes, ces derniers ont pu commencer à se consoler avec la brillante MX-5 ND, mais ce n’est pas ce gentil petit roadster de 160 ch maximum

qui fera oublier le coupé à moteur rota-tif; encore moins la RX-7 FD qui le précé-dait. Nous voilà rassurés, le constructeur y re-pense lui aussi. On découvrira en effet au salon de tokyo un Sports car concept à l’appellation explicite et aux formes qui ne le sont pas moins sur ce premier teaser.

En 2007, la R8 avait marqué l’arrivée fracassante

d’Audi dans le Gotha de la supercar. Elle revient aujourd’hui avec une toute nouvelle plate-forme, sous un style subtilement revu. La berlinette aux an-neaux a toujours autant de charisme malgré un style tout en sobriété pour ce genre d’auto.L’habitacle reste totale-ment dans l’esprit aéro-nautique de la première génération et profite d’une planche de bord encore plus épurée, ainsi bien sûr que du Virtual Cockpit (le combiné d’instrumen-tation, devenu un vaste écran que l’on peut configurer à sa guise).Mais la pièce de choix, c’est bien sûr le V10 5.2 atmosphérique, partagé avec la Lam-borghini Huracan. La nouvelle R8 ne cède rien en puissance à cette dernière, avec 610 ch et une sonorité rauque d’autant plus unique à l’heure où toute la concurrence se convertit au V8 turbo. Les montées en régime jusqu’à plus de 8 000 tr/min enchantent les tympans. Malgré des performances ahuris-santes (0 à 100 km/h en 3,2 s), les limites de la R8 semblent quasi impossibles à atteindre. Elle se montre aussi efficace que docile, et saura malgré tout pro-curer immédiatement des sensations à n’im-porte quel conducteur. Elle était déjà sans concurrence dans le segment premium al-lemand, notamment grâce à son V10 aérien en position centrale ar-rière. Elle le sera désor-mais encore davantage

dans cette version plus, avec un bonus de 25 chevaux, un régime de 50 kg et une boîte dou-ble embrayage rapide comme l’éclair. Essai du summum de la firme aux anneaux.

cONcURRENcER LE gRAtIN DES SUPERSPORtIvES. Que de chemin par-couru par Audi en l’es-pace de trente ans! En effet, qui aurait parié au début des années 80, même après le glorieux épisode du groupe B et de la Quattro, sur le fait que la marque produi-rait un jour des engins pouvant concurrencer le gratin des superspor-tives? Pourtant, c’est bel et bien le cas depuis quelques années et la R8 V10 plus qui nous intéresse aujourd’hui revendique un 0 à 100 km/h exécuté en 3,5 s. C’est à dire seulement un dixième de plus que la Ferrari 458 Italia et un dixième de moins que la Porsche 911 Turbo (997) armée de sa boîte PDK. Quant à la bête de foire Corvette ZR1 et ses 647 ch, elle est «lar-guée» à quatre dixiè-mes. Chez les petits camarades premium germaniques, la domi-nation ne se conteste même plus : une BMW M6 est à 4,2 s sur le même exercice et même la spectaculaire Mercedes SLS AMG n’affiche «que» 3,8 s. Sans compter que la R8 a l’exclusivité parmi les trois marques de l’architecture à moteur central. Ce «détail», ajouté au lyrisme du V10, suffira à faire chavirer le cœur des plus romantiques. La nouvelle version v10 plus que nous essayons aujourd’hui ne révolu-

tionne pas le modèle mais enfonce le clou, en peaufinant la recette des déjà très efficaces V8 et V10.Par rapport à une R8 V10 «de base», ce nouveau modèle béné-ficie d’un petit bonus de puissance (+25 ch) pour atteindre les 550 ch, et d’une légère cure d’amaigrissement grâce à l’emploi majoré du carbone (portières, fond du coffre, sideblades latérales), à des roues plus légères ou encore des freins carbone-cé-ramique. La nouveauté la plus marquante de-meure l’adoption d’une toute nouvelle boîte double embrayage S-tronic, spécifiquement développée pour la berlinette et remplaçant avantageusement l’an-cienne R-tronic à sim-ple embrayage. Autant le dire: le gain en performances de cette «plus» sera difficile-ment perceptible pour qui n’a pas la chance de rouler quotidien-nement avec la déjà très efficace V10 «nor-male». En revanche, l’apport de la nouvelle transmission S-tronic en terme d’agrément et de fluidité ne fait aucun doute. En automatique, les rapports s’enchaî-nent à la vitesse de l’éclair et sans à-coup, tandis que la gestion offre une réactivité et une «intelligence» ra-rement atteinte sur ce type de boîte.Si toutefois vous pré-férez garder le contrôle en toute situation, sachez que cette trans-mission dispose d’un mode manuel qui a le bon goût de toujours laisser la main au conducteur. On peut ainsi faire hurler le mélodieux V10 à plus de 8 000 tr/mn et «ta-

per» dans le rupteur sur chaque rapport, avant d’enclencher le suivant via les palettes au volant. Le sentiment de maîtrise est alors total et les sensations mécaniques demeurent optimales, alors que l’on abuse des rétro-gradages. Ces derniers gratifient les tympans de jouissifs coups de gaz, que l’on ne pour-rait obtenir sur une boîte mécanique sans une parfaite maîtrise du talon-pointe.Sur les petite routes sinueuses des gorges du Tarn, sur lesquelles nous avons essayé la R8, la boîte S-tronic offre de plus l’avantage de pouvoir garder les deux mains sur le vo-lant et ainsi de mesurer l’efficacité ahurissante de la berlinette aux anneaux armée de son système Quattro. Celui-ci a beau envoyer au moins 70% du couple sur l’essieu arrière et offrir à l’auto un carac-tère typé propulsion, cette R8 demeure d’une facilité déconcertante, même menée à vive allure. Les vitesses de passage en courbe sont impressionnantes et on se surprend vite à mener cette supercar à des allures folles, avec la même assurance que s’il s’agissait d’un karting de location. On réalise où se situe la réussite de l’Audi R8, et notamment de cette variante V10 plus. Cette auto offre tous les éléments propres à une GT de prestige - ligne basse et racée, moteur noble et aérien exposé telle une oeuvre d’art et performances excep-tionnelles - tout en de-meurant presque aussi facile d’accès qu’une banale compacte ma-zoutée.

Avec la MX-5 au salon de tokyo le 28 octobre. DROItS RéSERvéS.

Déjà dans le gotha de la supercar, la R8 est de retour avec une toute nouvelle plate-forme. DR.

concept car Mazda

Le soft internationaL | édition nationaLe | n° 1335 | page 17.

le luxe de l’auto |

R8, une supercar

Blood-hound SSC, la «voi-ture» la plus

rapide du monde veut dépasser 1600 km/h. Un véhicule terrestre mais qui roule deux fois plus vite qu’un avion de ligne. Si par «voiture», vous enten-dez un véhicule à qua-tre roues homologué pour la route dont la vitesse de pointe a été officiellement mesurée par un huissier, c’est toujours la Bugatti Veyron Super Sport avec ses 431 km/h en pointe qui détient le record. Mais si vous élargissez votre spectre jusqu’aux engins dont la seule vocation est de pouvoir rouler en ligne droite, 431 km/heure ne représente pas un chif-fre particulièrement im-pressionnant. Le record du monde de vitesse pour un engin terrestre est actuellement de 722

mph, soit très exacte-ment 1228 km/h. C’est la Bloodhound SSC qui avait réussi à attein-dre cette vitesse, une monstrueuse machine équipée d’un réacteur d’avion présentant un aérodynamisme digne d’un gros missile. Et justement, la Blood-hound SSC est de re-tour. Ses concepteurs veulent en effet battre à nouveau le record de vitesse avec une nouvelle version qui s’annonce encore plus terrifiante. La SSC dernière mouture vient d’être dévoilée, elle dispose d’un réacteur Rolls-Royce EJ200 du même genre que ceux qu’on trouve sur l’avi-on de chasse Eurofigh-ter Typhoon. Puissance maximale? Quelques 133 151 chevaux et un système d’alimentation qui nécessite un V8 5,0 litres de 550 chevaux d’origine Jaguar rien que pour propulser le carburant vers le réacteur avec un débit

suffisant (environ 40 l/seconde). Oui, il y a bien un V8 anglais sur cette machine qui sert simplement de moteur annexe! Si tout se passe comme prévu, l’engin réalisera un premier test l’an prochain où l’objectif sera simplement d’at-teindre la vitesse de 322 km/h(200 mph). Ce n’est qu’après ce premier test que la Bloodhound SSC ten-tera de battre le record actuel dans un désert d’Afrique du Sud en utilisant les pleines capacités de sa mécani-que. Mais ce n’est pas tout: un troisième run sera organisé en 2017 et cette fois, l’objec-tif sera carrément de dépasser la barre sym-bolique des 1000 mph, soit 1609 kilomètres / heure. C’est à dire, 700 km/h plus vite qu’un grand avion de ligne et quasiment autant que la plupart des avions de chasse actuellement en service!

Elle roule plus vite qu’un avion

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C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrièreKabila», le Parti pour l’Action refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoFT numérique.

Mettre les gaz en période d’incertitude

sur les bords de la luye, sur nos terres bénies de Bandundu, dans masimanimba, des villages entiers se vident et entrent en transe à l’apparition de Ya Khala (le Grand Crabe).une histoire vient de commencer qui passera par la matinée politique de rentrée organisée dans la mythique salle de la Fikin sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila». lesoFTnumérique.

Le soft internationaL | édition nationaLe | n° 1335 | page 18.

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Dans les années 1980, l’anthropologue Paola Tabet affirme que le mot «prostituée» ne veut rien dire parce qu’il désigne une caté-gorie de femmes à part: celles qui se font payer pour du sexe. Le pro-blème, c’est que toutes les femmes sont sus-ceptibles d’être «mar-chandées» en échange d’une valeur-prestige ou d’un don, dit-elle. Dans la plupart des sociétés, sinon toutes, la femme est un objet d’échange, au même ti-tre que les biens mobi-liers ou immobiliers…

QUAND L’ARgENt ESt tROP vISIBLE. Poussant plus loin l’analyse, Paola Tabet affirme que la pros-tituée indépendante - gestionnaire de ses

passes - transgresse les règles sociales qui veu-lent que le revenu tiré de sa sexualité profite à ses parents, à ses frères ou à son propriétaire légal. Scandale: cette prostituée-là se conduit en «femme libre»!? Serait-ce là la raison du stigmate qui lui colle à la peau? Suite aux travaux de Paola Tabet, mobilisant ces concepts nouveaux que sont les «transactions sexuel-les» et les «sexualités négociées», toutes sor-tes de chercheurs pren-nent la relève afin de pousser plus loin l’ana-lyse, de l’affiner et de la corriger au besoin. La sociologue française Catherine Deschamps en fait partie. Dans un texte intitulé «Le sexe et l’argent: deux mons-tres sacrés?», publié en 2011, elle résume les résultats d’une enquête menée, en parallèle, sur la prostitution de rue à Paris et sur les rituels de séduction dans les bars. Dans les deux cas, l’argent circule. Les femmes qui se lais-sent offrir des verres flirtent plus ou moins consciemment avec le fantasme de la pros-

titution… Mais il y a une différence énorme: elles ne sont pas tenues de «coucher». Et c’est justement pour cette raison que l’homme leur trouve plus de charme. Rien ne les force à «remercier»: elles n’ont rien reçu en espèces. Paradoxale-ment, quand l’argent est trop visible, la relation perd de son prix… Pour Catherine Deschamps, il faut que l’argent soit escamoté pour que la relation homme-femme prenne de la valeur. «Les mécanismes du désir», dit-elle, impliquent un don ambigu, celui d’un verre «qui n’engage à rien»: «Du verre que l’on pourra laisser croi-re de simple courtoisie en cas de non-récipro-cité du désir, au verre galant ou explicitement introductif à la sexuali-té, les frontières restent floues et permettent de garder la face».

LES APPARENcES SONt SAUvES. Les apparences sont sauves. Si la femme accepte de coucher, en échange de multi-ples verres, elle pourra

toujours dire qu’elle a été «subjuguée». C’est ce que l’on nomme couramment le pouvoir de la «séduction»: «à l’inverse de la prosti-tution, l’argent existe mais sans qu’il doive être compté ou deman-dé, sans qu’il assure à coup sûr le rapport sexuel. Toute personne dont l’intervention rend visible les modalités de l’échange […] est un intrus, ou signifie la sortie de la séduction. L’argent peut bien être un moteur du désir, […] mais cela ne doit pas être dit». Faut-il y voir une forme d’hypo-crisie? Catherine Des-champs, elle-même, avoue se sentir parta-gée: elle a parfaitement conscience que «le sentiment d’amoralité», nécessaire à la naissan-ce du désir, implique une forme de flirt avec le fantasme de la pute (1). Lorsque des incon-nus, dans un bar, jouent avec ce fantasme, même de façon voilée, ils mettent en place les conditions idéales pour une rencontre excitante et transgressive. Mais attention, il faut que la femme fasse mine

de résister, suivant les codes sociaux en vigueur. Une «proie» trop vite conquise semble avoir moins de valeur. C’est ce que Nietzsche, en 1883, résumait avec ironie: «Nul ne la veut donnée, il faut donc qu’elle se vende!». Stendhal, en 1833, l’avait formulé presqu’aussi élégam-ment (sic): «Telle trouve à se vendre qui n’eût pas trouvé à se donner».

IL N’ESt PLUS QU’UN cLIENt.S’inspirant de ces citations, Catherine Deschamps amène son hypothèse: le stigmate frappant les «filles de joie» n’est-il pas celui qui frappe les femmes qui «se donnent» trop rapi-dement? Quand cela va trop vite, l’homme n’est plus qu’un client. L’illusion est brisée. Il préfère la femme qui le fait attendre, et qui ne parle pas d’argent, parce qu’elle, au moins - en miroir flatteur - le conforte dans l’idée qu’il est irrésistible-ment séduisant… «Dès lors, la prostituée est-

combien coûte un plan cul?Nombre de personnes fantasment sur les longues nuits torrides. Entre 3 et 7 minutes, la durée de la relation sexuelle

est jugée «suffisante», entre 7 et 13 minutes elle est «satisfaisante». Entre 1 et 2 minutes, le rapport est «frustrant». DR.

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Une prostituée coûte sou-vent moins cher qu’une

femme à conquérir. Mais la majorité des hommes préfèrent perdre de l’argent pour «draguer» des femmes… même pour une nuit. comment expliquer ce choix ?

Le rap-port sexuel idéal dure entre

trois et treize minutes, à en croire des cher-cheurs américains de l’Université Behrend de Pennsylvanie qui ont demandé à 50 vo-lontaires d’évaluer la qualité de leurs rap-ports sexuels pendant dix ans.cela est bien connu. Si la taille de votre «outil» ne compte pas dans les rapports sexuels, en revanche la durée oui et c’est scientifiquement prouvé, disent ces chercheurs. Ils ont ainsi demandé à 50 volontaires d’évaluer la qualité de leurs rapports sexuels. ce qui a été pris en compte - pendant ces dix ans d’observation - était le coït en lui-même à partir de la pénétration jusqu’à l’éjaculation. Les préliminaires n’ont donc pas été pris en compte. Les volon-taires ont noté leur degré de satisfaction en comparaison avec la durée du rapport.

elle discriminée aussi parce qu’elle reçoit elle-même une somme déterminée d’argent pour s’exécuter dans l’instant? Alors que la femme à séduire serait plus valorisée à mesure que l’homme, parce qu’il paie via un inter-médiaire, ne compte plus, ou doit patienter? Prix et valeur ne se-raient pas synonymes. Or, il est remarquable que les sommes dépen-sées par les hommes dans les bars en vue de séduction, si elles ne sont pas connues d’avance, atteignent souvent des montants bien supérieurs à ceux que coûte une passe dans la rue. Rapportées aux revenus d’hom-mes souvent pauvres, ces sommes peuvent même, à certaines oc-casions, être qualifiées de somptuaires, notam-ment lorsque l’intéressé finit par commander une bouteille de cham-pagne pour mieux signifier sa valeur à l’intéressante. Ainsi, alors que certains groupes militants fémi-nistes, catholiques ou altermondialistes […] s’émeuvent que des

femmes soient payées pour une sexualité es-pérée libre d’économie, ils semblent aveugles au fait que la séduction, l’espoir de sexualité ou la sexualité elle-même, hors prostitution pa-tentée, occasionnent des dépenses souvent supérieures». (1) On pourrait - à l’instar de Paola Tabet - voir dans ce système liant un «généreux» donateur à une «femme reconnaissante» une manifestation sordide de l’inégalité entre les sexes: ce fantasme s’inscrit parfaitement dans la logique qui assigne aux femmes la qualité d’êtres «cor-ruptibles», soumis au pouvoir de l’argent. Mais on pourrait aussi voir ce fantasme (de façon plus nuancée que Paola Tabet) comme un mécanisme inhérent à la logique de l’échange et de la communica-tion. Impossible de créer du lien sans faire de cadeau. Impossible de faire un cadeau sans créer une dette. La dette est la condition sine qua non du lien affectif entre humains.

AgNèS gIARD n

Ils ont majoritaire-ment jugé qu’entre 3 et 7 minutes la durée de la relation sexuelle était «suffi-sante» et qu’entre 7 et 13 minutes elle était «satisfaisante». Sans surprise, un rapport d’une durée comprise entre 1 et 2 minutes était jugé «frustrant», tandis qu’entre 10 et 30 minutes le rapport était jugé «trop long». «La culture populaire a malheureusement renforcé les stéréoty-pes concernant l’ac-tivité sexuelle. Ainsi, de nombreux hommes et femmes fantasment sur les longues nuits torrides», expliquent les chercheurs. Une étude qui pourrait aider les personnes souffrant de troubles selon Eric corty, professeur de psycho-logie à l’université de Pennsylvanie, qui a dirigé l’étude. Il conclut: «Si un patient est préoccupé par la durée de ses rapports sexuels, ces chiffres peuvent l’aider à relativiser ses problèmes en en-visageant une solution alternative aux médi-caments».

Si la taille ne compte pas, la durée si

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L’armée française estau Mali pour y rester François

Hollande a promis jeudi 360 millions d’euros

d’aide au président malien IBK, en visite à Paris. Que retenir des allocutions des présidents Keïta et Hollande en ouvertu-re jeudi, à Paris, sous l’égide de l’Organi-sation de coopération et de développement économiques, de la conférence interna-tionale pour la relance économique et le dé-veloppement du Mali? Que les convulsions qui ont tordu le Mali depuis 2013 seraient derrière nous. c’est en substance la teneur des propos présiden-tiels. Les deux hom-mes se sont donnés du «François» et du «Ibrahim», affichant une grande proximité. Hollande, répondant à un discours d’IBK qui, comme le Niger sort de son lit lors de l’hivernage, est sorti lui aussi de son texte en laissant le verbe, qu’il a riche, débor-der. Il fut question de reconstruction du Nord, du sou-tien appuyé d’Alger aux accords de paix de juin dernier, de 360 millions d’euros d’aides de la part de la France jusqu’en 2017 - dont 80 pour les régions du Nord -, de nouvelles poli-tiques publiques, de lois sur le blanchi-ment de l’argent sale et aussi d’une mise en garde d’IBK envers «quiconque viendrait remettre en cause les accords de paix». Ibrahim Boubacar Keïta s’est voulu martial et a endossé son uniforme de chef militaire. La salle a alors acquiescé d’un air grave.Reste qu’avec une armée nationale hu-miliée en 2013 et mise en déroute l’an der-nier à Kidal, comment pourrait-elle faire respecter ces mêmes accords?Hollande, après avoir chaudement remercié à son tour Alger et le «président Boutefli-ka» pour son rôle actif dans la conclu-sion de ces accords, a toutefois modéré l’enthousiasme de son «cher Ibrahim»: «Si la pauvreté conti-nue, alors les mêmes causes provoqueront

les mêmes effets. c’est pourquoi nous voulons intensifier les politiques de déve-loppement». Où va l’argent? Une source sur place faisait la moue: «Il faudra être encore plus attentifs que nous l’avons été aux décaissements des sommes et vérifier si elles ont bel et bien été dirigées vers ces programmes».Et c’est là justement où le bât blesse. car si IBK a évoqué «de nouvelles lois sur l’évaporation fiscale», l’argent des donateurs a pris souvent, dans un passé récent, le chemin d’une tuyau-terie administra-tive malienne qui ne donnait qu’un goutte-à-goutte confondant d’étonnement ces mêmes donateurs, aujourd’hui légère-ment refroidis. cela écrit, il convient de ne pas se laisser totale-ment emporter par les échanges cordiaux entre les deux hom-mes. Hollande s’est montré brillamment ironique, parlant «de brièveté» à propos d’un discours inter-minable d’IBK et lui rappelant, avec une morsure câline qui est sa marque de fabri-que: «Si demain, il y a un Mali démocratique et qui relève les défis, alors vous pourrez être fier de vous».

Interview avec Phi-lippe Hugon.Alors que le Président malien effectue une visite à Paris et quatre mois après la signatu-re d’accords de paix, quelle est la situation au nord du Mali?La crise n’a pas été totalement réglée puisqu’il il y a encore

des groupes djihadistes comme Ansar Eddine ou liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique. Ces groupes sont capa-bles de commettre des opérations suicides et des attentats terroristes non seulement dans le Nord mais aussi dans le reste du Mali. La zone sahélienne n’est donc à

l’évidence pas complè-tement sécurisée. Ceci étant dit, il y a quand même eu des avancées, même s’il reste des divisions importantes au sein des mouve-ments touaregs. De manière sous-jacente, on trouve toujours deux des problématiques essentielles du conflit:

tout d’abord la question de la hiérarchie au sein de la société touarègue entre les castes nobles et les non-nobles, et la question du contrôle des trafics divers.Aujourd’hui la revendi-cation de l’indépendan-ce de l’Azawad - qui n’avait aucune légiti-mité historique – n’a plus vraiment cours. Cependant, le problème latent au Mali depuis la création de son Etat reste toujours d’ac-tualité : la question de l’autonomie relative de la zone du Nord, habitée non seulement par des Touaregs, mais également par des Peulhs, des Songhays ou encore des Arabes. Cet état de fait délégi-time l’idée même d’une autonomie touarègue.

Qui sont les respon-sables de l’absence de règlement du conflit?Le premier responsable c’est la situation socio-économique observable dans tout le Sahel: le terreau du terrorisme n’a pas été éradiqué. Ce terreau c’est cette jeunesse sans emploi, la vulnérabilité éco-logique de cet espace, l’absence de contrôle territorial, ou encore l’existence de trafics pour le contrôle des-quels des milices se battent. S’il faut dési-gner des responsabilités personnelles, on peut citer par exemple le Touareg Iyad ag Ghali, chef du groupe islamis-te Ansar Eddine, encore assez puissant pour nuire à l’amélioration de la situation.

Quelle est la raison de la visite du Président malien en France?Il y a actuellement une négociation sur l’aide que peut apporter la communauté interna-tionale au Mali. La France a fortement soutenu l’état malien dans cette crise et est encore présente par la force Barkhane. La situation de cette région concerne donc l’influence française au premier plan.

Quel est l’avenir des forces internationa-les de la MINUSMA (ONU) et françaises de Barkhane sur le sol malien, elles qui ont déjà connu de lourdes pertes depuis leur arrivée?

La MINUSMA est là pour longtemps, malgré

ces pertes régulières. Tout comme pour l’opération française Barkhane présente au Mali, on peut prévoir qu’elles seront pré-sentes pour encore de nombreuses années dans la région. La France devra égale-ment rester de longues années. Si elle n’avait pas été là, cela aurait été une catastrophe. Cependant on sait très bien que la bataille contre le terrorisme ne pourra jamais être gagnée. L’Afghanistan n’a jamais été pacifié, le Sahel risque de ne pas l’être non plus. La bataille ne pourra être gagnée que le jour où il y aura un contrôle territorial sur la région, où les trafics seront remplacés par une économie légale, où les jeunes auront des perspectives d’em-ploi, où les questions environnementales de désertification seront réglés, etc. La bataille ne pourra donc être gagnée que le jour où il y aura une reprise du tissu économique et social. Mais on en est loin…

Du «François» et du «Ibrahim», ils affichaient une grande proximité. AFP StéPHANE DE SAKUtIN.

Alassane Ouat-tara, grand favori de l’élec-

tion présidentielle de dimanche, a annoncé jeudi «une nouvelle Constitution dès l’an-née prochaine» lors d’un entretien avec trois médias français (Rfi, Afp, Le Monde). «Nous aurons une nou-velle Constitution dès l’année prochaine, que je soumettrai au verdict de mes concitoyens», a-t-il affirmé. «Nous ferons un référendum et ceci permettra d’en-lever tous les germes «confligènes» de l’ac-tuelle Constitution», a-t-il souligné. «Ce sera une Constitution de la IIIe République qui devra revoir le rôle des institutions, la manière

dont nous voyons la Côte d’Ivoire pas sur les 5 ou 10 années à venir mais sur le demi-siècle à venir», a-t-il poursuivi.

INtERDItDE SE PRéSENtER EN 2000.«Ce qui est important, c’est de regarder l’ave-nir et l’avenir fera en sorte que nous n’ayons plus de germes «confli-gènes» dans notre Constitution et que nul ne doit être exclu en raison de ses origines, de sa religion, de son ethnie ou de la cou-leur de sa peau», a-t-il ajouté, faisant allusion à la question de l’«ivoi-rité», qui a souvent fait débat dans le pays. Voté en 2000, l’article 35 de la Loi fonda-mentale stipule qu’un

candidat à la présiden-tielle «doit être Ivoirien d’origine, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens d’origine». Cet article 35 a souvent été considéré comme un article anti-Ouattara.Ses détracteurs ont toujours affirmé qu’il était inéligible, l’accu-sant d’être d’origine burkinabè. En an 2000, M. Ouattara n’avait pas pu se présenter à la présidentielle, sa candidature n’ayant pas été validée. C’est Laurent Gbagbo qui avait remporté l’élec-tion. «Nous avions une bonne Constitution de 1960 jusqu’en 1999. Fondamentalement, cette Constitution a été modifiée pour des motifs politiciens basés sur du mensonge», a estimé M. Ouattara.

Ouattara annonce un référendum pour une nouvelle constitution