Femmes aînées : pionnières pour l’égalité - AQDR - Association québécoise de ... · 2013. 7. 31. · avant le 15 août 2011 La date de tombée pour notre prochain numéro

Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées

AQDR de Rivière-du-Loup : un partenariat payant PAGE 10

AQDR de St-Félicien : Des nouvelles de La brèche du temps ! PAGE 11

LA FORCE DE L’ÂGE

VOLUME 19 - NUMERO 2 JUIN 2011

DOSSIER

Femmes aînées : pionnières pour l’égalité

Réflexions sur la « mort sociale » de certains retraités PAGE 13

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Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées

ACCUEIL

03 Mot du président

COURRIER DE NOS MEMBRES

04 Nos écrits sont le reflet de notre langage et de nos pensées

05 À propos des vieux

DOSSIER FEMMES AÎNÉES : PIONNIÈRES POUR L’ÉGALITÉ

06 L’AQDR défend les droits des femmes aînées en Commission parlementaire

08 Des bâtisseuses de la cité

VIE DES RÉGIONS...VIE DES SECTIONS

10 AQDR de Rivière-du-Loup : un partenariat payant

11 Des nouvelles de La brèche du temps !

CHRONIQUE INFORMATIQUE

12 Internet au secours du budget

CHRONIQUES

13 Réflexions sur la « mort sociale » de certains retraités

14 Les boomers

15 Un message clair de la part des aînés

SOMMAIRE JUIN 2011

Envoyez-nous vos textes avant le 15 août 2011

La date de tombée pour notre prochain numéro est le 15 août 2011. Bienvenue à vos textes : les bons coups de vos sections, des textes de réflexion sur les dossiers prioritaires de l’AQDR, etc. Maximum de 450 mots. Envoyez vos textes à [email protected]

Envoyez-nous vos commentaires sur le nouveau format de la revue

Nous testons dans ce numéro une nouvelle présentation graphique, qu’en pensez-vous ? Envoyez-nous vos commentaires à [email protected] ou par courrier à l’AQDR nationale.

LA FORCE DE L’ÂGEPublié par l’Association québécoise de défense des droits des personnes retrai-tées et pré-retraitées ( AQDR ),

1620 avenue de La Salle, bureau 10, Montréal H1V 2J8

Téléphone : 514 935 1551 Sans frais : 1 877 935 1551 Télécopieur : 514 937 7371 Internet : www.aqdr.org Courriel : [email protected]

Rédaction en chef : Joséphine Loock [email protected] Production : Lucie L. Levert. Graphisme : GAM Communications Comité de lecture : Claire Duguay, Anne Falcimaigne, Jacques Fournier, Lucie L. Levert, Joséphine Loock et Claude Major.

Abonnés : les 29 000 membres de l’AQDR. Paraît quatre fois l’an : juin, octobre, décembre et mars. Dates de tombée : 9 avril, 15 août, 27 octobre et 13 janvier.

Nous ne pouvons nous engager à publier tous les textes reçus. Le comité de lecture fait le choix final. Certains articles propo-sés pour La Force de l’âge pourraient se retrouver dans La Force des s@ges, notre bulletin électronique mensuel.

La reproduction partielle ou totale est permise à la condition d’en mention-ner la source. S.v.p. nous en aviser. Les textes n’engagent que leurs signataires et reflètent la richesse de nos débats. La forme masculine est utilisée pour alléger le texte.

Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec. ISSN-0833-871X

Photos de la une :

Photo de femme au bras levé: www.sante-sociaux.fr/cfdt04/fichiers/hu-mour/les_libertes_se_prennent_mai_68.jpg ) ; Photo de Marthe Vaillancourt : Col-lection Assemblée nationale du Québec, Christian Chevalier, photographe officiel de l’Assemblée nationale du Québec.

Les aînés sont des citoyens à part entière !

Le droit de vivre dans la dignité, pas seule-ment de mourir dans la dignité !

Avec nos luttes et nos victoires à la Commis-sion des droits de la per-

sonne face aux signalements des décès dans les établissements d’aînés, avec la révision des critères de certification dans les résidences, la mise en place d’équipe d’enquêteurs dans les ressources intermédiaires, les enquêtes nombreuses déclenchées dans les CHSLD, la relance des revendications pour les femmes aînées, l’AQDR reprend le leadership du pou-voir gris.

Les aînés sont les seuls protecteurs de leurs acquis. Personne ne fera le travail à leur place. Parfois des amis et des alliés viennent nous y aider, nous soutiennent mais l’essentiel nous appartient, comme les fondateurs de l’AQDR nous l’ont montré et les présidents et présiden-tes qui ont pris le relais dans les sections et au National.

L’AQDR solidaire des autres mouvements d’aînés par les coalitions pour le Supplément du revenu garanti automatique, par la Coali-tion Solidarité-Santé, par la bataille pour la réforme du Régime de rentes du Québec, pour la création d’un poste de Protecteur des aînés et handicapés vulnérables.

C’est par l’action que nos droits de citoyen s’affirment et par l’entraide que naissent des services et des solidarités humaines.

JUIN 2011 53

MOT DU PRÉSIDENT DE L’AQDRLouis Plamondon

L’AQDR, LA FORCE DE TOUS LES AÎNÉSL’AQDR est le protecteur des aînés qui a initié les luttes à la fraude, la trousse SOS abus qui a permis de former 1 400 intervenants dont 300 vigilants aînés pour venir en aide aux victimes éventuelles ! Nos sections créent des services pour les accompagner et les écouter !

L’AQDR c’est la parole des personnes âgées aux tables de concertation des aînés qui, dans toutes les régions, affirment leur volon-té de faire connaître leurs besoins dans leurs régions, de discuter avec les élus locaux sur leur devoir de tenir compte du vieillissement de la population comme un atout pour la col-lectivité. L’AQDR est une force collective qui veut le bien de tous !

Pour l’AQDR les aînés ne sont pas un fardeau, ni un tsunami gris !

Les aînés sont des héros de leur vie et souvent dans nos vies, plus discrets mais plus vaillants que bien d’autres dans le monde du sport ou des médias.

Nos membres comprennent l’importance du temps qui nous reste et connaissent et recon-naissent la chance d’être nés ici dans ce coin de pays, un point minuscule dans l’univers.

L’égalité et la liberté toujours à construire, un parcours jamais fini !

Longue vie à l’AQDR ! Continuons nos actions pour nos droits, localement, régionalement et au niveau national pour nous et les généra-tions futures d’aînés.

JUIN 201164

NOS ÉCRITS SONT LE REFLET DE NOTRE LANGAGE ET DE NOS PENSÉES


C’est avec un plaisir toujours renouvelé que les membres du conseil d’administration de

l’AQDR Gatineau reçoivent et lisent leur revue, La Force de l’âge, afin d’être bien informés et de renforcer nos actions pour la défense des droits de nos membres.

C’est avec stupeur, consternation et indigna-tion que nous avons pris connaissance de l’article de Madame Claire Duguay de l’AQDR Rosemont dont je vous cite quelques extraits sortis de leur contexte :

Je m’interroge sur le rôle des vieux dans la transmission de leurs savoirs.

Les différences qui existent sur le rôle que jouent les vieux dans l’histoire des sociétés

Cécile St-Jean, une vieille de 92 ans,

Comme les vieux ont peu d’image positive de la jeunesse […]

Le même ton méprisant utilisé dans tout au-tre media nous aurait fait sortir sur la place publique en demandant un peu plus de respect pour nos aînés ! Nous travaillons à nous former pour réagir contre toutes les formes d’âgisme et à transmettre ces connaissances à nos mem-bres afin qu’ils se fassent respecter. Nous trou-vons déplorable qu’un tel article ait pu passer sous l’œil scrutateur de l’éditeur sans avoir été retiré ou modifié.

Commentaire du 18 avril 2011 sur l’artiCle Que voulons-nous transmettre comme héritage citoyen ? , La Force de L’âge - mars 2011 – pages 8-9.

Comment pouvons-nous espérer avoir de la crédibilité en travaillant contre l’âgisme si nous risquons de nous faire mettre sous le nez un tel article ?

[…] Considérant le grand nombre de mem-bres ayant reçu et lu l’article en question, qui pensent peut-être que celui-ci reflète votre pensée, ou qui pensent comme nous que cet article était offensant mais qui ne l’expriment pas, nous croyons que le prochain numéro du journal devrait contenir une dissocia-tion de votre part avec son contenu et des excuses aux membres qui comme nous en ont été offusqués.

Serge CadieuxPrésident de l’AQDR Gatineau

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Je savais qu’en utilisant le terme vieux ou vieille, je risquais de soulever une

polémique.

D’abord pour moi le mot vieux est un mot noble, il signifie simplement notre avance en âge et par conséquent le fait que nous avons cumulé une expérience de vie, une mémoire, un présent qui nous rapproche chaque jour de l’essentiel puisque nous savons tous et toutes que nous devons nous réconcilier avec notre fin de vie. Le terme vieux est celui qui nous différencie des autres groupes d’âge. Si nous voulons abolir le terme vieux, il nous faudra aussi éliminer le terme jeune.

La véritable question est à mon sens de réfléchir à ce qu’il y a d’offensant à utiliser le mot vieux. On ne peut nier qu’il est devenu socialement péjoratif en raison de l’âgisme qui imprègne notre société. Les vieux ont été depuis quelques années victimes de toutes sortes de préjugés. Les vieux représentent un poids pour la société, ils coûtent cher, ils sont tous malades etc. Et nous aussi par nos com-portements, notre langage nous avons refusé d’assumer l’état de notre vieillissement. Nous voulons à tout prix par toutes sortes d’artifice paraître plus jeunes. Nous sommes jeunes de cœur, nous ne paraissons jamais notre âge, nous refusons nos rides, nos cheveux blancs, nous nous habillons de plus en plus comme les jeunes, bref nous nous donnons l’illusion que nous ne vieillissons pas.

Alors nous cherchons par le langage à cacher notre âge. Nous nous définissons comme les aînés, ce terme s’applique aux plus vieux des

familles et ces aînés peuvent être de tout âge. Nous faisons partie de l’âge d’or pour mieux oublier la vulnérabilité qui nous guette au fur et à mesure de notre avance en âge.

Pourtant, en même temps, nous voyageons dans les vieux pays attirés par leur histoire, nous admirons la richesse culturelle des vieilles civilisations car elles nous rappel-lent que nous n’avons pas tout inventé, nous recherchons les vieux objets car leur concep-tion résiste à toutes les intempéries.

J’ai eu le sentiment en lisant votre lettre que j’avais presqu’écrit un texte blasphématoire alors que je ne faisais que rendre compte du rôle des vieux dans la transmission. La vieillesse n’est pas une tare, ce n’est qu’une réalité et c’est en assumant cette réalité que nous pourrons transmettre une mémoire aux plus jeunes nécessaire à notre identité collec-tive. Si nous revendiquons le droit de vieillir dans le respect et la dignité, nous devons nous-mêmes assumer le fait que nous devenons vieux. Et parce que plus vieux, nous appor-tons un regard qui constitue des points de re-père qui évitent de toujours tout recommencer comme si le présent constituait le seul guide.

Je vais continuer à utiliser le mot vieux en essayant de lui redonner ses lettres de noblesse. Il est vrai que c’est dur de vieillir, il y a des deuils et des pertes mais j’aime la force des vieux qui assument leur condition.

À PROPOS DES VIEUXréponse au Courrier nos écrits sont le reflet de notre langage et de nos pensées

Claire DuguayAQDR de Rosemont

JUIN 2011

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L’AQDR DÉFEND LES DROITS DES FEMMES AÎNÉES EN COMMISSION PARLEMENTAIREPar Joséphine LoockChef de projets, AQDR nationale

En février dernier, la Commission parle-

mentaire des relations avec les citoyens réali-sait des auditions pour préparer le prochain plan d’action gouver-nemental pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Pendant quatre jours, des orga-

nismes étaient invités à présenter un mémoire pour alimenter la réflexion des parlementaires. L’AQDR a été sélectionnée pour représenter les femmes aînées.

Le 3 février, Lise Bournival, trésorière de l’AQDR nationale et vice-présidente de l’AQDR Shawinigan, Dolorès Lévesque, présidente de l’AQDR Saint-Hubert et Joséphine Loock, chef de projets à l’AQDR nationale et responsable du dossier « condition féminine », présentions les recommandations de l’AQDR, au nom du comité de la condition féminine de l’AQDR nationale.

Nous avons sensibilisé la Commission aux inégalités qui persistent entre femmes et hom-mes aînés en matière de sécurité et abus, de santé, de tâches familiales, de revenus. Car si de nombreux pas ont été franchis vers l’égalité entre les sexes, c’est plutôt l’inégalité qui se maintient entre femmes et hommes aînés.

J’ai choisi de vous présenter ici des situations de femmes aînées, qui nous ont été rappor-tées au moment de la rédaction du mémoire de l’AQDR :

Mon conjoint est très malade, il est plus âgé que moi. Il a 80 ans et moi 70. Je suis ce qu’on appelle « l’aidante naturelle principale ». Mon fils de 39 ans est handicapé, il vit encore à la maison. Je donne un coup de main à ma fille en gardant deux fois par semaine mes petits-enfants…Qui s’occupera de moi si je tombe malade ?

Chaque été je garde mes petits enfants un mois. C’est merveilleux d’être avec eux… Mais c’est un peu trop, j’ai peur de m’épuiser… Sans compter les achats de poussette, lit pour enfant, chaise haute etc qui viennent gruger dans mes petites économies.

Je touche moins de 25 000 $ par an, après avoir travaillé toute ma vie pour le gouvernement fédé-ral. Je vis seule. C’est moi qui paye pour toutes les dépenses, le loyer, l’électricité... Pour l’instant je conduis encore, mais je vais me sentir seule quand je ne pourrai plus utiliser mon auto…

Je m’occupais de la maison et des enfants pendant que mon conjoint travaillait. Je n’avais aucun reve-nu, aucun moyen de cotiser à un régime de retraite, ou d’épargner… Depuis le décès de mon mari, je vis seule avec 14 000 $ par an. Mes enfants habitent loin. J’ai peur du moment où je tomberai malade et où je devrai aller en centre d’hébergement… je n’ai pas les moyens d’aller dans le privé… ça m’tente pas d’être traitée comme du bétail, de prendre un bain par semaine et d’être couchée à 5h du soir…

Ces témoignages se retrouvent dans les statis-tiques. Savez-vous par exemple que… près de trois quarts des femmes de 65 ans et plus ont des revenus inférieurs à 20 000 $ par année ?...

60 % des femmes de 65 ans et plus vivent seules, alors que c’est le cas de seulement 29 % des hommes du même âge ? … Plus des trois quarts des 130 000 personnes vivant en res-sources d’hébergement privées et publiques sont des femmes ? … Près des trois quarts des aînés victimes de violence sont des femmes ?

En bref, face aux risques de la vieillesse, femmes et hommes ne sont pas égaux. Cette situation est le résultat d’un ensemble de réalités vécues par les femmes. Elles vivent plus longtemps que les hommes, sont souvent seules du fait du veuvage et aussi des divorces après lesquels les femmes se remarient moins que les hommes. Elles ont peu eu l’occasion de cotiser à un régime de retraite ou d’épargner au cours d’une vie qui ne laissait que peu de place aux femmes sur le marché du travail. Elles ont réalisé majoritairement les tâches familiales, au détriment de leur santé. Au mo-ment de la vieillesse, elles se retrouvent donc souvent seules et appauvries pour faire face aux fragilités liées au vieillissement, avec com-me choix de se tourner vers des services pub-lics de santé et de logement aux listes d’attente interminables, ou vers des services privés bas de gamme ou hors de prix.

Alors on s’interroge… la société est-elle pro-fondément âgiste et sexiste pour laisser ainsi de telles inégalités toucher une population de quelques… 1,2 millions de femmes de 55 ans et plus ?

Des solutions existent. Nous les avons présen-tées aux députés ainsi qu’à la ministre de la Condition féminine. Ils ont félicité l’AQDR pour la qualité des recommandations propo-sées (voir encadré). L’AQDR a été reconnue et entendue en tant que porte-parole des aînées… Espérons que nous serons écoutés et que le plan d’action gouvernemental inclura des mesures pour les aînées.

Personnellement passionnée par la défense des aînés, j’étais très fière de défendre la cause des femmes aînées aux côtés de Lise et

Dolorès… Même si je ne suis qu’à l’aube de la trentaine, je suis profondément reconnaissante envers les femmes aînées qui se sont battues pour l’égalité, battues pour qu’aujourd’hui la majorité des femmes de mon âge ait la possi-bilité de tout entreprendre ( ou presque… ), en toute liberté.

Vous pouvez lire le mémoire de l’AQDR ou voir la vidéo de l’audition sur le site www.aqdr.org

Les recommandations de l’AQDR sont présentées dans le mémoire, en voici quelques unes :

Augmenter les revenus publics des retraites

par une réforme du Régime de rentes public. Investir dans les services à domicile et soutenir

l’économie sociale pour aider les femmes, qui réalisent majoritairement les tâches de proche-aidante.

Envisager des mesures fiscales pour les aîné(e)s

qui s’occupent de leurs petits-enfants. Créer un Protecteur de personnes âgées ou handi-

capées vulnérables, au sein de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse

Améliorer la protection du patrimoine des femmes

en prenant des mesures corrigeant les modalités des procurations ( en limiter la durée, obliger la présence de deux mandataires, obliger la présence d’un représentant de l’établissement bancaire pour les procurations bancaires ).


7JUIN 2011

Toute leur vie est une vie d’engagement à

construire une société plus juste, plus égali-taire et à œuvrer pour la défense des droits sociaux.

Ces deux femmes, Jeannine Bouchard

et Claudine Bouchard de l’AQDR de Jon-quière ont des caractéristiques communes. Elles sont issues de grandes familles et c’est dans le partage des responsabilités familiales qu’elles ont appris très tôt à s’ouvrir aux autres. Leur combativité, elles disent l’avoir héritée de leurs parents, particulièrement de leurs mères qui se sont beaucoup battues, entre autres, pour le droit à la scolarisation de leurs filles. Ces enseignantes ont travaillé à l’éducation des adultes dans les commissions scolaires de leur région et ont fait de l’éducation une priorité de leur action. D’abord pour elles-mêmes, elles ont poursuivi en essayant de con-cilier travail et famille, des études qui les ont conduites progressivement de l’institut fami- lial et du brevet de l’enseignement élémentaire jusqu’à l’université. Elles sont toutes les deux convaincues que les connaissances acquises par la scolarisation et l’éducation ont servi et servent à l’émancipation de tous les citoyens et particulièrement à celle des femmes.

Claudine Bouchard s’identifie dès notre premier contact téléphonique comme une féministe convaincue. Ses actions le démon-trent concrètement. Co-fondatrice du cercle AFEAS Notre-Dame de grâce, elle a mis sur pied en 1978 le programme Nouveau Départ ( travail, foyer, bénévolat, études ) programme

JUIN 20118


DES BÂTISSEUSES DE LA CITÉPar Claire DuguayAQDR Rosemont

d’orientation pour les femmes de 35 à 55 ans qui souhaitent faire le point et s’engager dans de nouvelles voies plus riches, plus satisfai-santes. 91 femmes s’inscriront à la première session. Audacieuse, elle va même jusqu’à négocier en 1979 avec le CEGEP de Chicoutimi, l’inscription de ces femmes dans un DEC de trois ans appelé Second Envol. Les cours sont concentrés en deux jours afin de permettre à ces femmes de mieux concilier études-famille.

Appuyée par ses pairs de l’AFEAS, elle est élue en 1978 conseillère municipale de la ville de Chicoutimi. Dès son premier mandat, elle milite en faveur de l’engagement des premières femmes policières et obtient une subvention statutaire pour la Maison d’hébergement des femmes en difficultés. Cette femme qui aime la vie, aime aussi la nature. Comme présidente du comité d’environnement et d’embellissement, elle contribue à protéger la rivière Saguenay en y faisant interdire le déversement de la neige, la Ville de Chicoutimi obtient de plus un prix d’excellence dans le ca- dre de Villes et villages fleuris. Les femmes, selon elles, doivent s’impliquer davantage au niveau poli-tique. Elles doivent investir les lieux de décision. Cette conviction, elle la poursuit à l’AREQ où elle travaille à la mise sur pied de sessions de formation pour mieux outil- ler les femmes aînées à participer aux différents conseils d’administration. Pour toutes ses réa- lisations et bien d’autres encore, elle reçoit en 2008, du YMCA, le prix Femme de mérite dans la catégorie Éducation et Services publics.

L’implication sociale de Jeannine Bouchard débute avec la JOC, organisme qui dans les années 1960 se préoccupe des conditions de

vie des jeunes travailleurs. Elle participe aux grandes luttes syndicales qui vont contribuer à améliorer les conditions de travail des enseignants. Profon-dément impliquée dans l’enseignement du fran-çais, elle participera en 1981 et 1982 à l’implantation d’un nouveau programme de français au secteur de l’éducation des adultes,

niveau secondaire tant au niveau local que ré-gional. Elle élabore aussi un programme de français correctif destiné au perfectionnement des secrétaires diplômées.

Son amour de la langue, des mots, de la cul-ture l’entraîne dans un nouveau rôle, celui de metteure en scène. Elle se sert du théâtre pour initier des jeunes du secondaire à la littérature québécoise ( 1975-1977 ). Elle monte avec eux Bousille et les Justes de Gratien Gélinas et L’œil du peuple d’André Langevin. Cette pédagogie active renforce aussi les liens familiaux, toute la famille contribuant aux décors, musique, et jeux de lumière.

L’écriture est pour elle un moyen de communi-cation privilégié. Elle met sur pied lorsqu’elle s’engage à l’AQDR de Jonquière un journal Info-âge pour permettre aux membres de s’informer sur leurs droits et sur leur associa-tion. Elle signe dans la revue la Force de l’âge des chroniques d’actualité sur différents en-jeux, défis qui se posent aux aînés.

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VIE DES RÉGIONS / VIE DES SECTIONS

JUIN 2011


Trésorière, secrétaire puis présidente de l’AQDR de Jonquière ( 1996-2009 ) c’est à elle que l’AQDR de Jonquière doit son siège social et les règles de fonctionnement indispensable à toute organisation. Elle me raconte qu’au début de l’AQDR, les bénévoles se réunissaient autour de leur table de cuisine. Coordonnatrice du projet Fraudes de 2008 et 2011, elle sensibil-isera différents groupes d’aînés au danger des abus financiers et, ce, grâce à des conféren-cières spécialisées.

Leur curriculum est impressionnant. Je n’ai choisi que quelques éléments voulant rappel-er à notre mémoire que ce que nous sommes maintenant, c’est à elles et à tous les autres qui se sont préoccupés des droits fondamentaux de la personne que nous le devons. Leur vie d’engagement et les combats qu’elles mènent maintenant : qualité de vie des résidences pour les aînés, aidants naturels, soutien aux aînés par le voisinage etc. nous démontrent que seuls la vigilance et l’engagement à s’occuper de ce qui nous concerne sont garants de ce que nous voulons vivre comme aînés. Le plus grand en-jeu, selon elles, repose sur la socialisation de l’ensemble de la société au respect des aînés. Selon Jeannine Bouchard, les aînés subissent le contrecoup de toutes les campagnes qui ont présenté les vieux comme un fardeau pour la société en donnant une image infantilisante de ce qu’ils sont. Une grande campagne de sensi-bilisation à l’apport des aînés à la société et à ce qu’ils souhaitent vivre dans les différentes étapes du vieillissement constitue pour ses vi-sionnaires une voie nécessaire pour dévelop-per des alternatives qui correspondent à leurs aspirations.

JUIN 201110


AQDR DE RIVIÈRE-DU-LOUP : UN PARTENARIAT PAYANT Par Louise GrantAQDR Rivière-du-Loup

En janvier 2008, à l’initiative de l’AQDR

de Rivière-du-Loup et de cinq partenaires : ( CLSC, Table de con-certation des aînés du B a s - S a i n t - L a u r e n t , Caisse populaire de Rivière-du-Loup, Sécu-rité publique de Rivière- du-Loup et notaires

Côté, Ouellet et Thivierge ) est né le comité Abus / jamais plus / pour une retraite sereine. Selon Statistiques Canada, en 2006, 33 % de la population de la MRC de Rivière-du-Loup était âgée de 50 ans et plus. Il nous apparaissait donc important de se pencher sur la problé-matique des abus aux aînés. Nous avons ciblé nos actions sur la prévention par une cam-pagne d’information dans les médias locaux et régionaux (journaux, radio, tv, internet) et la présentation de la pièce de théâtre Réveille toi Arthur de la troupe Poivre et Sel de Gatineau.

Notre comité a poursuivi ses actions de préven-tion et a recruté de nouveaux partenaires. Il re-groupe maintenant 14 organismes des secteurs communautaire, policier, juridique, de la santé, de la protection du consommateur, de la pro-tection du suicide et des OSBL d’habitation.

En mai 2010, nous avons présenté une simula-tion de procès sur un abus financier fait à une personne aînée. La pièce Le courage de Léon-tine a été jouée au Palais de justice de Rivière- du-Loup. Les intervenants de l’appareil judici-aire jouaient leur propre rôle ( juge, procureur de la couronne, avocat de la défense, etc. ).

La représentation a été un bon succès de foule et les participants ont pu échanger sur l’ensemble du phénomène des abus financiers, la prévention et les ressources disponibles pour les accompagner, si besoin est. Grâce à la participation financière de la Ville de Rivière- du-Loup ( MADA ), nous avons pu réaliser un docu-fiction sur la simulation de procès. Nous avons débuté la présentation du documentaire dans les résidences pour aînés de notre terri-toire.

Au printemps 2010, le ministère des Aînés nous a octroyé un montant pour débuter notre projet de Vigilance sociale. Grâce au travail du chargé de projet et à l’implication de nos parte-naires, nous avons formé plus de 150 vigiles dans le secteur de la Ville de Rivière-du-Loup et de la municipalité de l’Ile-verte. Le ministère a récompensé nos efforts, en prolongeant le projet pour une durée de 3 ans, ce qui nous permettra de former des vigiles dans toutes les municipalités de la MRC de Rivière-du-Loup.

Notre prochain cheval de bataille est la créa-tion d’un protocole d’entente inter-organismes qui favoriserait la prise en charge rapide, l’accompagnement, le soutien « maintenu » d’une victime lors d’une dénonciation et les démarches qui s’en suivraient.

Pour conclure, grâce au dynamisme et à l’implication de tous les partenaires, l’AQDR de Rivière-du-Loup s’est assurée que le comité Abus / jamais plus / pour une retraite sereine devienne le porte étendard de la lutte contre les abus dont pourraient être victimes les aînés de notre région.

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JUIN 2011

DES NOUVELLES DE LA BRÈCHE DU TEMPS !Par Marie LandrevilleCoordonnatrice, AQDR St-Félicien

Après des prix mérités en 2009, La brèche

du temps ! se faisait plus discrète. La raison ? Deux classes vivaient les joies de ce beau pro-jet intergénérationnel… Il fallait garder le mys-tère le plus longtemps possible ! La brèche du temps ! est un projet de

correspondance entre des aînés et les élèves d’une classe du primaire d’une municipalité. Des aînés acceptent de correspondre avec 2 ou 3 jeunes et d’écrire l’histoire de1910 à nos jours en utilisant un pseudonyme, et ce, afin de laisser planer le mystère.

À l’école Sainte-Lucie d’Albanel, au Lac Saint-Jean, la classe de 6e année de M. Éric Gaudreault a eu la chance de vivre la version intégrale du projet, depuis la sortie en septem-bre au Moulin de Pionniers de La Doré où les accompagnaient, incognito, leurs futurs correspondants, jusqu’à leur apparition en classe en mars dernier.

Depuis septembre, cette classe a vu apparaître une boîte postale contenant une lettre de 1910, leur annonçant la possibilité de correspondre avec le passé. Un peu incrédule, chacun recevait la semaine suivante une lettre manuscrite adressée à son nom, datée de 1910. D’autres lettres s’ensuivirent, soit de 1945 et 1985, aux-quelles chaque élève répondait par courriel. Entre les époques, M. Éric recevait les bulle-tins d’actualité de la postière de 1930 et 1955.

Au fil de l’année, M. Éric a ainsi pu enseigner sa matière d’Univers social couvrant l’époque de 1905 à nos jours. Les jeunes ont pu compa-rer hier à aujourd’hui et les aînés eux, ont pris plaisir à se réunir pour se rappeler l’histoire et même, se découvrir des talents pour l’écriture.

Au fil du temps, tous souhaitaient se rencon-trer. Ce fut fait le 18 mars lors de l’apparition en classe des témoins. Imaginez ! Toc, toc, toc ! C’est la postière qui vient livrer du courrier de La brèche du temps !... suivie non loin derrière par les 12 correspondants venus se présenter aux élèves. La journée se poursuivit par la ren-contre des générations lors d’un dîner, la visite d’une exposition d’objets d’époques, un pot-pourri de chansons québécoises de 1950 à nos jours chanté par la classe et la présentation aux aînés d’objets très actuels tels Ipod et Wii.

Les aînés bénévoles impliqués dans ce projet de correspondance y ont consacré plus de 900 heures, toujours dans la bonne humeur. Trou-vant le projet bénéfique pour sa communauté, la municipalité d’Albanel l’a immortalisé en plantant un arbre dans la cour d’école lors de la présentation du projet aux familles en mai.

Une version abrégée a été expérimentée à St-Prime dans la classe de 5e année de Mme Ginette Lavoie de l’école Jeanne-Mance, à laquelle les bénévoles ont consacré plus de 300 heures. Là aussi, ça sentait le bonheur ! Une brèche vient donc d’être ouverte à St-Prime qui fêtera son 150e en 2014.

JUIN 2011

Vous avez pris de bonnes réso-

lutions en janvier ? Vous avez déci- dé de tenir votre budget et de suivre mieux vos dépenses ? Et vous ne l’avez pas fait ? Voici quelques outils dis-

ponibles sur la Toile pour vous aider.

Un bon début, la grille budgétaire gratuite de La Presse sur Excel à télécharger :

lapresseaffaires.cyberpresse.ca/ finances-personnelles/

Le Guide Finances personnelles 2011 de Protégez-vous, 7,95 $, achat en ligne à :

www.protegez-vous.ca/protegez-vousca/boutiquepv/guides- pratiques/affaires-et-societe/ finances-personnelles-2011.html

Les ACEF ( Association coopérative d’économie familiale ) offrent des con-sultations budgétaires et sont regrou-pées dans deux fédérations.

Certaines ACEF sont membres de la Coali-tion des associations de consommateurs du Québec ( CACQ ) :

cacq.ca/membres/liste-membres.html

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CHRONIQUE INFORMATIQUE

INTERNET AU SECOURS DU BUDGETPar Anne FalcimaigneAQDR Laval

D’autres ACEF sont membres de l’Union des consommateurs :

consommateur.qc.ca/union-des-consommateurs/?page_id=5

Un article intéressant, Huit façons simples d’économiser, sur le portail Réseau Finances :

reseaufinance.ca/articles/article-4.html

Et gardons à l’esprit que les écoles ne donnent plus de cours d’Économie familiale. Quelques conversa-tions avec nos petits-enfants ne seront pas super-flues ! Comment parler d’argent aux enfant ?

finances.ca.msn.com/finances-personnelles/ article.aspx?cp-documentid=24289078

RÉFLEXIONS SUR LA « MORT SOCIALE » DE CERTAINS RETRAITÉSPar Jacques FournierAQDR St-Michel

CHRONIQUE

Lors de la rencontre montréalaise du

Forum intergénération-nel, tenue le 19 février à l’initiative de l’Institut du Nouveau Monde ( INM ) et de nombreux autres partenaires, j’ai eu la chance de participer à un atelier où le géronto-logue Jean Carette nous

a résumé le concept de « mort sociale » dans le cas des retraités.

Comment expliquer que de nombreux retrai-tés s’ennuient, trouvent leur existence peu intéressante, se sentent isolés et arrivent peu à s’intéresser à des loisirs et autres activités ? Des études démontrent que ce sont leurs con-ditions sociales antérieures et la nature de leur travail qui génèrent cette attitude.

Ce sont des personnes, cols bleus ou cols blancs, entre autres, qui ont effectué un travail monotone, répétitif, routinier, où elles n’avaient pas le droit de prendre des initiatives et dont le travail était hyper-contrôlé. Elles ont vécu dans la subordination. Comme elles n’avaient pas d’autonomie à cette époque, elles n’en ont pas davantage à la retraite. Ce n’est pas de la « mauvaise volonté » de leur part, c’est qu’elles n’ont pas appris à prendre des initiatives, ou très peu. De plus, elles ont toujours été dans l’impossibilité de prévoir et de planifier leur avenir à cause de la précarisation du marché du travail.

Ces personnes sont usées par la vie. Aller en voyage ? Cela représente presque une agres-sion pour elles parce que cela dérange leur routine. D’une certaine façon, il est trop tard pour changer fondamentalement les choses dans leur cas. C’est toute l’organisation du tra-vail qu’il faudrait métamorphoser pour éviter la « mort sociale » des retraités. Il faudrait faire en sorte que les emplois soient créatifs, que les employés aient le droit de prendre des initia-tives et de développer leur autonomie.

Que faire pour mitiger quelque peu la « mort sociale » ? Il faut valoriser ces personnes dans leurs connaissances. Vous avez une bonne recette? Donnez-la moi ! Vous savez quelques mots d’espagnol ? Enseignez-nous les ! Il faut aussi partir des besoins physiques, de base, de ces personnes. Favoriser que ces personnes échangent avec des jeunes à qui elles pourront transmettre quelques trouvailles. Construire à partir de petites choses leur motivation à bouger, à sortir de leur isolement.

Les études montrent que les femmes souf-frent un peu moins de « mort sociale » que les hommes car elles ont souvent pu développer certaines habiletés interrelationnelles et de la débrouillardise, à cause des conditions dans lesquelles elles ont vécu et parce qu’elles ont valorisé autre chose que le travail rémunéré dans leur vie.

La « mort sociale » survient parce que le monde du travail, tel qu’il est organisé dans de trop nombreux cas, ne respecte pas et ne permet pas le développement de l’autonomie et de la créativité de la personne.POUR EN SAVOIR PLUS :

Anne-Marie Guillemard, La retraite, une mort sociale,

Mouton Lahaye, Paris, 1972.

Jean Carette, Manuel de gérontologie sociale, tomes 1 et 2, Gaétan Morin, Montréal, 1992. 13JUIN 2011

Devant la Commis-sion sur le mourir

dans la dignité, j’ai affirmé que les «boo-mers» n’accepteraient pas de vivre comme les « vieux » actuels. Alors qu’ils voient leurs parents alités, nourris à la cuillère et portant des couches, peut-on leur

reprocher de vouloir vieillir autrement ?

Au Québec, on compte 2,5 millions de baby-boomers nés entre 1946 et 1966. Quelques-uns ont déjà 65 ans, les autres se bousculeront à la sortie dans un avenir prochain. Ils sont plus instruits, disposent de plus de moyens finan-ciers et, comme ils l’ont toujours fait, ils rêvent d’aménager leur retraite à leur façon. Peut-on leur en vouloir ? Sûrement pas. Nous, ceux de ma génération, on nous a organisés : un petit peu de vieillir-chez-soi avec de l’aide de temps en temps, un petit peu de loisir, et beaucoup de solitude. Enfin, d’immenses tours à loge-ment et des CHLSD consacrant notre retrait social, notre effacement, notre demi-mortalité en attendant le départ définitif.

Je sais que les boomers vont réagir. Le titre accrocheur de L’Actualité du 1er avril m’a inté-ressée : Bye, bye la résidence, bonjour la com-mune. C’est une nouvelle forme de vie bien or-ganisée, il y en aura d’autres, comme il y aura des aînés ( j’en connais ) qui demeureront au travail ou seront très actifs dans la communau-té. C’est un peu surprenant de voir un profes-sionnel âgé commis dans un supermarché ou superviseur d’un groupe de jeunes en centre de loisir.

JUIN 201114

LES BOOMERSPar Marthe Asselin VaillancourtAQDR Jonquière

CHRONIQUE

Je suis demeurée attentive, toute la semaine, j’ai entendu des boomers s’exprimer dans les médias. Leur vision de l’avenir est si diffé- rente de la nôtre qu’il s’agit d’un autre monde. Même au niveau des associations d’aînés, ils remettent en question les objectifs, les points de vue, les programmes.

« La combinaison de moyens financiers in-tellectuels et physiques en fera des retraités farouchement indépendants », selon Jacques Légaré, professeur à l’Université de Montréal. « L’époque où la retraite était une période de repos est révolue », croit Michèle Carpentier, professeure à l’UQAM. « Dans notre société obsédée par la performance, c’est mal vu de perdre son temps. Les baby-boomers, même passé l’âge de 60 ans travaillent, étudient font du sport et voyagent ».

Bien sûr, ils ne seront pas à l’abri de la maladie, de la solitude, il leur appartient, comme à la société, de générer des actions qui prendront leur efficacité dans la mesure de leur engage-ment. Comme pour les générations précéden-tes, on pourra croire à leur esprit communau-taire et à leur altruisme, c’est trop facile de leur apposer des étiquettes d’égoïstes ou de contestataires.

La retraite va changer, l’aménagement des villes va changer. L’habitat, le rôle social, l’environnement, toutes ces questions sont à l’ordre du jour. Et c’est tant mieux. J’espère qu’il n’est pas trop tard pour les as-sociations existantes de créer un intérêt pour attirer les boomers. C’est hier qu’il faudrait agir, aujourd’hui laisse quelques espoirs, demain il sera trop tard.

CHRONIQUE

UN MESSAGE CLAIR DE LA PART DES AÎNÉSPar Jeannine BouchardAQDR Jonquière

La vieillesse n’est ni une tare, ni une mala-

die, mais une étape im-portante de la vie dont nous pouvons jouir jusqu’à un âge avancé et, plus intéressant en-core, en meilleure santé que nos parents. N’est-ce-pas l’essence même du message livré, à Mme

Marguerite Blais, ministre des Aînés, par une majorité d’aînés ( 95% ) désireux de demeurer dans leur domicile le plus longtemps possible ?

Déception ? Sans doute un peu chez une gé-nération qui comptait plutôt voir ses aînés en soi-disant sécurité dans de luxueuses rési-dences pour personnes âgées, ces édens qui poussent comme des champignons au son d’une publicité savamment orchestrée pour les séduire. Sans nier leur utilité dans certains cas plus pointus, peut-on raisonnablement préten-dre que déraciner un être humain de son mi-lieu soit la meilleure solution pour lui ?

C’est donc un message des plus lucides que les aînés envoient à la société actuelle, un message explicite sur leur capacité de diriger eux-mêmes leur destinée en refusant

l’uniformisation, l’infantilisation, l’exploitation, maux plus souvent générés par une discipline questionnable que par un souci de bien-être. Et pourquoi ne pas tenter, à leur manière, de vaincre l’isolement, la solitude et l’ennui en demeurant actif au milieu de gens connus et, ce, à moindres coûts que dans ces établisse-ments qui n’hésitent pas à facturer tout service additionnel.

Bien plus, consciente d’être la première génération à se voir privée de la présence de ses descendants pour traverser le vieil âge, la génération actuelle d’aînés se donne la mis-sion de redéfinir elle-même les politiques du vieillissement et de proposer des modèles de logements adaptés à ses besoins actuels et futurs. Plus informée que ses ancêtres et misant sur l’espérance de vie qui ne cesse de s’étirer, à son grand plaisir, elle réclame un appui indéfectible des autorités de tous les niveaux de gouvernement y compris des associations vouées au bien-être de la société vieillissante.

Souhaitons-nous la volonté collective d’unir nos forces dans un mouvement de solidarité et d’entraide où sera exclu tout individualisme malsain qui finit par annihiler les efforts les plus créatifs.

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Femmes aînées : pionnières pour l’égalité - AQDR - Association québécoise de ... · 2013. 7. 31. · avant le 15 août 2011 La date de tombée pour notre prochain numéro