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FEMMES D’IMAGES FEMMES DE LETTRES CINÉMA LECTURES RENCONTRES PHOTOGRAPHIES Du 15 Janvier au 05 Février 2009 Centre Culturel Français de Beyrouth Centre Culturel Français, Rue de Damas, Mathaf, Beyrouth

Femmes d'images catalogue

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Catalogue featuring all the movies that were held at the 'femmes d'images, femmes de lettres' event at the Centre Culturel Francais in Beirut in January 2009.

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FEMMESD’IMAGESFEMMESDE LETTRES

CINÉMALECTURES

RENCONTRESPHOTOGRAPHIES

Du 15 Janvier au 05 Février 2009Centre Culturel Français de Beyrouth

Centre Culturel Français, Rue de Damas, Mathaf, Beyrouth

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Contact presseMarielle SALLOUM MAROUNTel : 01 420 205Fax : 01 420 227Courriel : [email protected]

Contact cinéma Bénédicte HAZETel : 01 420 243Fax : 01 420 207Courriel : [email protected]

Contact expositionTel : 01 420 200Fax : 01 420 207

Contact lectures, rencontresClaire BECOTTel : 01 420 249Courriel : [email protected]

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femmes d’imagesFEMMESde lettres

cinemalectures

RENCONTRESphotographies

Du 15 janvier au 05 février 2009 Centre culturel français de Beyrouth

La Mission culturelle française au Liban présente

Un nouveau rendez-vous ? Oui, des rendez-vous croisés au fil de l’année, pour mieux croiser nos chemins, au travers des différents services de la Mission culturelle française. La salle Montaigne, la Galerie d’exposition, le Café des lettres,la Médiathèque... en un mot, tous nos espaces se mobiliseront régulièrement ensemble, autour d’un thème ou d’une réflexion commune, pour mieux vous accueillir... et nous interroger.

Le premier rendez-vous est donné le 15 janvier 2009, et quel thème, mieux que la Femme, pouvait inaugurer cette nouvelle année ? La Femme... Celle qui s’est battue avant tout, et qui se bat toujours contre le sexisme et pour l’égalité des chances. Chacune a son histoire : certaines ont du courage, du caractère ; d’autres du talent, de l’audace. Elles sont photographes ou journalistes, chanteuses ou écrivains, avocates ou actrices...“Femmes d’images, femmes de lettres” se veut un hommage à toutes les femmes, femmes françaises, libanaises ou d’ailleurs, qui ont marqué, à un moment donné, l’histoire culturelle et artistique de leur pays.

Denis Gaillard,Directeur de la Mission culturelle française au Liban

Jany Bourdais,Attaché culturel et audiovisuel

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4 PROgraMME

Jeu 15/0118h30 Vernissage de l’exposition Femmes d’images, fragments d’intimitéen présence de Amal Saade et May Chidiac20h00 Sagan de Diane Kurys France - 1h57 - 2008précédé de lectures d’extraits del’oeuvre de Françoise SaganAvec mon meilleur souvenir

Ven 16/0118h30 Débat Femmes d’Orient : regards croisés en présence de Delphine Minoui, Hyam Yared, Amal Saade, Colette Chibani animé par May Chidiac.Salle de conférence.20h30 Persepolisde Marjane SatrapiFrance - 1h35 - 2007

Lun 19/0119h00 Bonne à vendrede Dima Al-Joundi Liban - 52 min - 2006Projection suivie d’un débat avecla réalisatrice.21h00 A côté de Stéphane Mercurio France - 1h32 - 2008précédé de lectures d’extraits deLes murs ne font pas la prisonde et par Joëlle Giappesi.

Mar 20/0119h00 Barakat!de Djamila SahraouiFrance - Algérie - 1h34 - 200621h00 Françaisede Souad El-Bouhati France - Maroc - 1h24 - 2008

Mer 21/0119h00 Actricesde Valéria Bruni-TedeschiFrance - 1h46 - 200721h00 Faut que ça dansede Noémie LvovskyFrance -1h40 - 2007

Jeu 22/0118h30 Effet du féminin dansle roman francophone,conférence de Carmen BoustaniSalle de conférence.20h30 Dans les champs de bataillede Danielle ArbidLiban - 1h30 - 2004suivi d’une discussion avecImane Humaydane-Younes etMonika Borgmann.

Lun 26/0118h30 Débat Femmes et médiasorganisé par Elsa Charabati Salle de conférence.

Mar 27/01 20h30 Lady Chatterleyde Pascale FerranFrance - 2h38 - 2006

Mer 28/0119h00 Naissance des pieuvresde Céline SciammaFrance - 1h25 - 2007 21h00 Tout est pardonnéde Mia Hansen-LøveFrance - 1h45 - 2007

Jeu 29/0118h30 Les Bureaux de dieude Claire SimonFrance/Belgique - 2h00 - 200821h00 Duniade Jocelyne SaabLiban/France/Egypte - 1h50 - 2005Projection suivie d’un débat avec la réalisatrice.

Ven 30/0118h30 Lectures de poèmesde et par Hyam Yared – Médiathèque20h00 India Songde Marguerite DurasFrance - 2h00 - 1974précédé de lectures d’extraits de l’oeuvre de Marguerite DurasSur Delphine Seyrig : Outside

Jeu 05/02Fin de l’exposition Femmes d’images

Centre culturel français, rue de Damas, M, Beyrouth. Tarif cinéma : 3 000 ll (en vente sur place)Renseignements : 01 420 243 Programme complet : www.ccf-liban.org

*La Librairie Le Point présentera sa sélection d’ouvrages au féminin : les 15, 19, 22 et 30 janvier dans les espaces du CCF. La Médiathèque du CCF proposera également dans ses espaces un éclairage thématique sur les Femmes.

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Galerie d’expositon

Produite par CULTURESFRANCE, l’exposition Femmes d’images présente 76 photographies et une vidéo, réalisées par des artistes-femmes, originaires des pays arabes, y résidant parfois. La thématique principale de travail, fil rouge de Femmes d’images, est l’intimité, rarement abordée dans des sociétés où les appartenances aux groupes prévalent parfois sur les individualités.En invitant dix photographes-femmes à confronter leurs regards autour de ce thème, l’exposition privilégie, non pas un point de vue collectif, mais bien dix points de vue singuliers, en rendant compte de sujets divers : ici une réflexion sur les codes sociaux et culturels du mariage marocain, là quelques clichés d’anonymes passant la frontière palestinienne, plus loin un reportage sur les voyageurs du métro du Caire, et enfin une série de portraits de famille… Alternant les styles, les compositions et les traitements, les photographies présentées, loin de se ressembler, renvoient à la diversité de leurs créatrices, traversent des histoires personnelles et donnent à voir les multiples façons dont ces femmes dévoilent leurs intimités.

En présence de Amal Saade, photographe

Amal SAADE, photographeAprès des études artistiques à Rio de Janeiro, Amal Saade complète sa formation à Paris, notamment à L’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Elle a exposé régulièrement au Brésil, au Liban et à Paris où elle a participé à l’exposition Des territoires, à l’inauguration du Plateau, au Mac de Marseille, au CAPC de Bordeaux, à l’exposition itinérante Femmes d’images. Elle a été invitée à exposer à la Biennale de la Havane, à New York, à Berlin.De ses vies fragmentées elle gardera le goût du voyage et des rencontres humaines ainsi qu’un grand intérêt pour les thématiques urbaines et territoriales qu’elle abordera dans les projets Beyrouth - Rio - Paris ou Beyrouth - la Havane. Elle a participé à l’exposition Orients sans Frontières organisée par l’Espace Louis Vuitton à Paris. Elle y montre les impressions du parcours qu’elle réalise en septembre 2006 au sud du Liban aprèsla Guerre de Juillet. Ses images sont rétives à toute démonstration. Ses vidéos sont souvent composées de plans fixes. Amal Saade travaille toujours dans l’économie d’images et de sensations. Épurée, sobre et sensible, elle rend un hommage à ceux qui, par pudeur, ont du mal à dévoiler leur douleur.

exPOsitiOnde photographiesFEMMESd’images

Du 15 janvier au 05 février

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6 lectuRes,debats& CONFERENCESfemmes de lettres

En échos ou en avant-propos, lectures, conférences et débats seront l’occasion de commencer à mettre en mots les interrogations nées de ce premier rendez-vous. Les femmes qui prendront la parole à la suite des films ou pour les annoncer proposeront toute la palette des formes d’écriture, de l’écriture académique au témoignage, de la poésie à l’écriture journalistique. Défense et illustration de la condition, de la langue féminine, du regard féminin: car, s’il est vrai que la femme Libanaise est à la fois l’Orientale et l’Occidentale, c’est peut-être elle qui porte ce que ce pays a de plus unique et de plus attachant.

Marc Dugas,Responsable du Bureau du Livre

Claire Bécot,Chargée de mission Livre

Du 15 janvier au 05 février

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7lectuRed’extRaits deavec mon meilleur souvenirde francoise sagan

Françoise SaganIssue d’une famille de la grande bourgeoisie, Françoise Quoirez, dite Sagan, passe une enfance épargnée par les pénuries de la Seconde Guerre mondiale. Les années défilent et le triomphe se profile grâce à son roman Bonjour tristesse, écrit à l’âge de dix-huit ans. Bien que le public et la critique soient séduits, cette oeuvre suscite la polémique. Traitant du désir sexuel d’un point de vue féminin, ses formules sont quelque peu acerbes. Françoise Sagan adopte par la suite un style de vie des plus décalés, tant sur le plan de l’avoir que de l’être. Ses oeuvres s’en inspirent et mettent en exergue l’ennui et la fuite dans l’alcool. Elle incarne une insolence et une fraîcheur qui ne peuvent que choquer les étouffantes années 1950. Tentée par la scène, elle s’essaye à quelques pièces de théâtre : Un château en Suède, La Robe mauve de Valentine, L’ Excès contraire...Malgré le succès de ses oeuvres, elle ne reçoit que peu de prix littéraires, mais se voit tout de même décerner en 1985 le prix Monaco, qui vient saluer l’ensemble de son oeuvre. Si l’on peut toujours discuter de sa place dans le panthéon littéraire, Françoise Sagan était avant tout un être vrai et libre. Elle restera dans l’histoire comme un personnage, sans doute plus important que ses livres, un mythe dont la notoriété dépasse les frontières de l’Hexagone, le totem d’une époque faite de liberté et d’insouciance.

Jeudi 15 janvier 20h00Théâtre MontaigneSuivie de la projection du film Sagan de Diane KurysSur invitations

débatfemmes d’ORient : RegaRds cROisés.” en présence dedelphine minoui, Journalistehyam yared, poèteamal saade, photographecolette chibani, Journalisteanimé par la journaliste may chidiac

La condition féminine est au cœur des écrits de hyam yared et delphine minoui. Née à Beyrouth, de parents libanais, la première a choisi la poésie et la littérature pour évoquer ce sujet encore pétri de tabous. Son premier roman, L’armoire des Ombres évoque le quotidien des femmes libanaises dans une société cadenassée par le poids de l’histoire et des traditions.Née à Paris, de mère française et de père iranien, la seconde a choisi la voie du journalisme. Son dernier ouvrage, Les pintades à Téhéran soulève le voile sur la vie méconnue des femmes iraniennes. Hyam Yared est lauréate du Prix France Liban (2007). Delphine Minoui a reçu le Prix Albert Londres (2006). Le face-à-face qu’elles nous proposent nous permettra de mieux explorer le monde féminin du Liban et de l’Iran, au delà des clichés.

may chidiac, née en 1964 au Liban, fait ses études de journalisme à l’Université de Beyrouth et débute sa carrière de journaliste sur la chaîne de télévision “LBC” en 1985. Très vite, elle présente le bulletin d’information ainsi que des programmes politiques. Le 25 septembre 2005, elle est sérieusement blessée par un attentat à la voiture piégée à Jounieh. Elle reçoit, le 27 octobre 2006, le prix du “Courage in journalism” de la Fondation Internationale des Femmes dans les Médias. Le 3 mai 2006, l’UNESCO lui attribue “le Prix de la liberté de la presse” d’UNESCO/Guillermo Cano pour son courage et son combat.

Vendredi 16 janvier 18h30Salle de conférence

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Jeudi 22 janvier 18h30Salle de conférence

effets du féminin dans le ROman fRancOPhOne”conférence decarmen boustani

L’auteur étudie l’expression verbale et non verbale de façon à faire du féminin un enjeu critique qui pense en différences et non en hiérarchie. L’écriture devient le lieu privilégié où vie, histoire et genre convergent. Le corps, fil conducteur, est mis dans diverses formes narratives de langue française appartenant aux créations de fiction de dix-sept femmes francophones, de tous les espaces géographiques de la francophonie. Les femmes écrivent, lisent et s’inventent. En voleuses de langues, elles font un travail sur le langage, sur les caractéristiques récurrentes de l’oralité et sur les métaphores. La parole jaillit, à la fois ferme et hésitante, dans Un grain de voix qui est à la fois sens et personne. L’écriture est proche de la voix. Les femmes transgressent ainsi l’injonction séculaire Sois belle et tais-toi. Elles se font entendrent, inaugurales.

Carmen BoustaniCarmen Boustani, docteur ès-lettres(Lyon II), professeur à l’Université Libanaise (Beyrouth), spécialiste d’études féminines a également publié divers articles sur la littérature francophone et la littérature épistolaire.

Julie est une survivante. Survivante de la guerre civile du Liban, survivante de vingt ans d’héroïne. A 43 ans, alors qu’elle sort d’une énième overdose pour replonger aussitôt, elle est arrêtée, puis condamnée à cinq ans de prison ferme, au Liban. c’est alors la quête pour la survie qui s’instaure puis, la quête de l’identité. Cela pourrait être une fiction… mais n’en est pas une. La construction d’une nouvelle identité pour cette femme franco-libanaise, ex-junkie, ex-cadre en entreprise, ex-professeur d’université, ex-épouse et encore mère, est jalonnée par la création manuelle, l’enseignement aux détenues, la rencontre avec les associations de réinsertion, l’éveil spirituel, la participation depuis la prison et l’excellent résultat obtenu à la dictée francophone de Pivot, à Beyrouth en 2004. Difficile métamorphose, mais possible, la vie après la mort blanche.

Joëlle GiappesiNée a Beyrouth de père français et de mère libanaise, sa jeunesse est marquée par la grande guerre civile, épreuve à laquelle elle ajoute une rébellion personnelle intense qui l’a menée longtemps dans la marginalité sociale. En parallèle, et comme en contradiction, elle développe un esprit de rigueur et devient cadre en entreprise à 23 ans. Après des années dans ce secteur, au Liban puis en France, elle enseigne l’économie à l’USJ à Beyrouth, où elle vit avec sa fille. Actuellement directrice d’une école de langue arabe pour étrangers, elle met à profit son esprit créatif pour écrire, ou concevoir des bijoux fantaisie. Joëlle Giappési représente bien la complexité libanaise, ses passions et ses contradictions.

Lundi 19 janvier 20h30Théâtre MontaigneSuivie de la projection du film A côtéde Stéphane Mercurio

lectuRed’extRaits deles murs ne font pas la prison” de et par joëlle giappesi

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Jeudi 22 janvier 18h30Salle de conférence

Jeudi 22 janvier 21h00Théâtre Montaigne

discussiOn entRe imane humaydane yOunes et mOnika bORgmanna l’issue de la proJection du filmdans les champs de bataille”de danielle arbid

Monika BorgmannNée en 1963 en Allemagne, Monika Borgmann a étudié la philologie arabe et les sciences politiques respectivement à l’université de Bonn et de Damas. Depuis 1988, elle est journaliste freelance pour la radio et la presse écrite et travaille pour “ARD” et “Die Zeit”, entre autres. En 2001, elle fonde “Umam Production” avec Lokman Slim et a co-réalisé avec lui et Herman Theissen un documentaire sur les criminels du massacre de Sabra et Chatila Massaker.Umam production est le fruit d’une rencontre entre plusieurs personnes venant d’horizons professionnels différents (édition, écriture, journalisme, régie cinématographique) mais ayant en commun un intérêt particulier pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord, plus particulièrement aux pays de ces régions qui ont vécu ou vivent encore des conflits violents. Toutes les réflexions, débats ou expériences que les conflits génèrent sur les questions telles que les politiques de la mémoire, de la responsabilité et la réconciliation entrent dans le champ d’action du projet “Umam”.

Imane Humaydane-YounesImane Humaydane-Younes est née en 1956 à Ayn Enoub, village de la montagne druze. Issue d’une famille laïque, elle fréquente une école tenue par les missionnaires anglaises qui reçoit des enfants de toutes les communautés.Avec le déclenchement de la guerre, elle assiste aux affrontements intercommunautaires qui vont vider la montagne druze d’une partie de ses habitants. Après des études d’anthropologie à l’Université américaine de Beyrouth, elle mène durant des années une étude sociologique sur les familles des disparus de la guerre qu’on estime à 17 000 et dont le cas est loin d’être résolu. En 1997, pour expurger toute la violence que la guerre a léguée à son corps et à sa mémoire, elle publie Baa Mithl Beith Mithl Beirut, récit polyphonique sur les femmes piégées par la guerre qui reçoit un excellent accueil critique tant au Liban que dans le monde arabe où l’on considère qu’il marque une nette rupture par rapport aux représentations traditionnelles des personnages féminins. Traduit en français sous le titre Ville à vif, le livre paraît en 2004 aux éditions Verticales. Imane Humaydane-Younes poursuit son travail sur la mémoire en explorant l’univers de la culture druze au début du 20ème siècle, dans son deuxième roman Mûriers sauvages. Elle est aussi nouvelliste et collabore à plusieurs journaux et magazines libanais et arabes. Ses deux premiers romans sont traduits et publiés aux Etats-Unis.

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Hyam YaredHyam Yared est née en 1975 à Beyrouth où elle vit avec ses trois filles. Poète et nouvelliste, elle a publié deux recueils de poésie chez Dar Anahar, Reflets de lune en 2001 et Blessures de l’eau en 2004, qui lui ont valu des prix et de nombreuses invitations dans des festivals de poésie, notamment au Canada, au Portugal, au Mexique et en Suède.

Marguerite DurasMarguerite Duras, de son vrai nom Marguerite Donnadieu, est née le 4 avril 1914 à Gia Dinh, une ville de la banlieue Nord de Saïgon. A l’âge de 5 ans la jeune Marguerite vit toujours à Saïgon lorsque son père Emile meurt, en France. Deux ans plus tard, en 1923, sa mère s’installe avec ses trois enfants à Vinh Long, une ville située dans le delta du Mékong. Marguerite Donnadieu passe toute son enfance au Viet-Nam. En 1932, alors qu’elle vient d’obtenir son baccalauréat, elle quitte Saïgon et vient s’installer en France pour poursuivre ses études. Elle obtient en 1963 une licence en droit. Cette même année elle rencontre Robert Antelme qu’elle épousera en 1939. De cette union naîtra en 1942 un premier enfant mort-né. Cette période troublé dans sa vie sera marquée également par la rencontre de son futur second mari, Dionys Mascolo. En 1943 Marguerite et Robert Antelme déménagent à St Germain des Près. Robert Antelme et Dionys Mascolo se lient d’une profonde amitié et avec Marguerite entrent dans la résistance. En parallèle Marguerite Donnadieu publie un premier ouvrage sous le pseudonyme de Marguerite Duras : Les Impudents. L’année suivante elle fournit son deuxième ouvrage, La Vie tranquille. 1944 marque l’arrestation de son mari Robert, déporté à Dachau. Marguerite s’inscrit alors au Parti Communiste Français.A la Libération Robert Antelme, libéré dans un état critique, rejoint son épouse.En 1947 Marguerite Duras divorce et se remarie avec Dionys Mascolo dont elle aura rapidement un enfant prénommé Jean.

débat femmes et médias”organisé parelsa charabati

lectuRede POèmesde et par hyam yared

lectuRe d’extRaitssur delphine seyrig “outside”de marguerite duras

Lundi 26 janvier 18h30Salle de conférence

Vendredi 30 janvier 18h30Médiathèque Vendredi 30 janvier 20h30

Théâtre Montaigne

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cinemaportraits DE FEMMES,films de femmes

En mars 2008, lors du dernier Festival International de Films de Femmes de Créteil (France, manifestation pionnière du genre qui fêtait cette année ses 30 ans, Agnès Varda était venue faire “controverse” et désavouer, aujourd’hui, la nécessité d’une manifestation entièrement dédiée à la création cinématographique féminine. La réalisatrice avait pourtant été une figure emblématique de “Créteil” et accompagné l’événement dès ses premiers pas, alors même qu’il se contruisait sur le souffle créatif féministe des années 70. Agnès Varda, Helma Sanders-Brahms, Margarethe von Trotta, Chantal Akerman, Claire Denis, Catherine Breillat, Dominique Cabrera, Naomie Kawase, Lucrecia Martel (pour ne citer que quelques unes) avaient, au fil des ans, fait les beaux jours du festival ; d’autres réalisatrices avaient pu, de leur côté, s’y frayer un chemin vers le public, alors même qu’elles étaient censurées dans leur pays.

Mais désormais, selon Agnès Varda, ce combat serait révolu : les festivals internationaux regorgent en effet indifféremment de films d’hommes et de femmes et la discrimination, si elle avait eu historiquement des vertus (donner une fenêtre d’exposition à des films invisibles), risquerait maintenant de confiner au sectarisme. Finalement, selon elle, si la Femme reste un sujet en soi, les festivals de films de femmes devraient aujourd’hui s’ouvrir aux points de vue masculins...

Cette controverse, sur laquelle nous ne nous positionnerons volontairement pas, nous force avant tout à nous poser cette épineuse question : peut-on parler d’un genre des “films de femmes” ?Et quelle est la pertinence d’une telle programmation ?Nous avons choisi de circonscrire notre proposition à la thématique “Portraits de femmes, films de femmes”, en laissant la question ouverte et les films se proposer d’eux-mêmes, parmi les plus brillants et novateurs de la production cinématographique, acclamés par la critique et unanimement reconnus par la profession. Il nous restera, ensemble, à sentir leurs résonances et leurs différences.

D’adaptation en autofiction, d’animation en documentaire, de comédies loufoques en drames historiques, du boulevard Saint-Germain aux rives du Moyen-Orient, de la fébrilité adolescente aux doutes de la maturité, de la gravité sociale à l’inconséquence de certaines sociabilités, ces films ne nous semblent finalement que le reflet de l’extraordinaire diversité et acuité que le cinéma permet.En espérant que ces regards croisent aussi un peu les vôtres, nous vous souhaitons tout l’appétit de la (re)découverte qui a guidé nos choix.

Bénédicte Haze Chargée de mission cinéma

Théâtre MontaignePrix du billet : 3 000 LL

Du 15 au 30 janvier 2009

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12 sagandiane Kurys

Jeudi 15 janvier 20h00 (sur invitation)Précédé de lecture d’extraits de Avec mon meilleur souvenir de Françoise Sagan

Fiction - France 2008 1h57 - 35 mm - VOST AnglaisAvec Sylvie Testud, Pierre Palmade, Lionel Abelanski, Jeanne Balibar

“Sur ce sentiment inconnu, dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse”. Françoise a tout juste 18 ans quand elle écrit les premières lignes de Bonjour Tristesse un roman dont le succès fulgurant suffira à lancer le mythe de “La Sagan “. Un mythe fait de formules brillantes, d’amours affranchies et de scandales tapageurs, derrière lesquels se cache une femme, que l’on qualifie d’anticonformiste pour ne pas la dire libre. Libre d’écrire, d’aimer, et de se détruire...

Diane KurysElève au lycée Henri IV, Diane Kurys assiste avec passion aux matinées classiques de théâtre. Elle commence sa carrière comme comédienne, enchaînant les rôles sur les planches. En 1977, elle se lance dans la réalisation avec Diabolo menthe un récit quasi-autobiographique sur l’adolescence dont elle signe également le scénario. Le film remporte un large succès public et obtient le Prix Louis-Delluc. Elle y développe les grands thèmes qui marqueront ses films suivants : l’enfance, le couple, la famille. Après l’adolescence, Diane Kurys renoue avec ses 18 ans dans Cocktail molotov (1979) sur fond de mai 68. Diane Kurys réalise ensuite plusieurs films sur des couples aux relations tumultueuses et tragiques : Après l’amour (1992), A la folie (1994) et une fresque romantique sur les amours de George Sand et Alfred de Musset : Les Enfants du siècle (1999).

Elle revient ensuite à la comédie avec Je reste ! en 2003, puis le film choral L’Anniversaire (2005).Sagan téléfilm sur la vie de la romancière qu’elle réalise en 2007, bénéficiera d’une sortie cinéma quelques mois avant sa diffusion télévisuelle.

FilmographieDiabolo menthe (1977)Cocktail Molotov (1980)Coup de foudre (1983)Un homme amoureux (1987) La Baule-les-Pins (1990)Après l’amour (1992)À la folie (1994)Les Enfants du siècle (1999)Je reste ! (2003)L’Anniversaire (2005)Sagan (2008)

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Vendredi 16 janvier 20h30

Autofiction/Animation - France - 2007 1h35 - 35 mm - VOST Arabe et AnglaisAvec les voix de Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle DarrieuxSélection officielle – Prix du JuryFestival de Cannes 2007

Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l’avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Choyée par des parents modernes et cultivés, particulièrement liée à sa grand-mère, elle suit avec exaltation les évènements qui vont mener à la révolution et provoquer la chute du régime du Chah. Avec l’instauration de la République islamique débute le temps des “commissaires de la révolution” qui contrôlent tenues et comportements. Marjane qui doit porter le voile, se rêve désormais en révolutionnaire. Bientôt, la guerre contre l’Irak entraîne bombardements, privations, et disparitions de proches. Dans un contexte de plus en plus pénible, sa langue bien pendue et ses positions rebelles deviennent problématiques. Ses parents décident alors de l’envoyer en Autriche pour la protéger. A Vienne, Marjane vit à quatorze ans sa deuxième révolution : l’adolescence, la liberté, les vertiges de l’amour mais aussi l’exil, la solitude et la différence.

“Ce film témoigne de qualités humaines et artistiques qui le destinent, bien au-delà de la trame historique et du drame intime, à un public universel (...) un film qui nous parle, avec des voix françaises (celles de Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle Darrieux, Simon Abkarian, Gabrielle Lopes), de l’exil. L’exil comme rupture et réappropriation, comme douleur intime et émancipation de la loi commune.”(Jacques Mandelbaum, Le Monde)

Marjane SatrapiDessinatrice depuis son plus jeune âge, Marjane Satrapi passe son enfance en Iran. A 14 ans, ses parents l’envoient étudier en Autriche. Elle y décroche son baccalauréat puis décide de faire les Beaux-arts de Téhéran, où elle obtient une maîtrise de communication visuelle. Arrivée en France, elle commence à pénétrer l’univers de la bande dessinée qui, pourtant, n’avait jamais été sa vocation première. Sa rencontre avec le dessinateur David B, change radicalement son parcours. Il lui conseille de transcrire sa vie et le portrait qu’elle se fait de l’Iran contemporain, sous la forme d’une BD. C’est ainsi qu’elle s’attèle au premier tome de son autobiographie Persépolis, grande saga familiale teintée d’un regard sur la société iranienne des années 70-80. Vinrent ensuite Broderies et Poulet aux prunes, qui obtient en 2004 le prix du meilleur album au Festival d’Angoulême.En 2005, elle adapte avec Vincent Paronnaud les tomes de Persepolis au cinéma. Elle prépare actuellement l’adaptation cinématographique de Poulet aux prunes.

PeRsePOlismarJane satrapi

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14 bOnne à vendRedima al-Joundi Documentaire - Liban - 200652 min - Béta Num - VOST françaisProduction : Les Films du soleil, Crystal Filmset Panache productionsPrix du public - Festival international des cinémasd’Asie de Vesoul 2007Rendez-vous du Courrier international Paris 2008

Lundi 19 janvier 19h00Projection en présence de la réalisatrice,suivie d’un débat.

Pour fuir la misère et aider leur famille à survivre, des femmes sri-lankaises partent travailler comme domestiques au Moyen-Orient, et en particulier au Liban. Le plus souvent ces domestiques se retrouvent dans une situation encore plus dramatique que celle de leur pays : privation de leur passeport, enfermement dans les foyers, heures interminables de travail... Certaines prennent alors le chemin de la fuite, ou même du suicide. Trois femmes - Sashika, Janika et Anne-Rita - se racontent. Trois histoires qui s’entrecroisent marquées par des envois de lettres au pays, par des larmes étouffées au moment du départ, les longues années d’attente et de souffrance, et le retour incertain.

“Documentaire bouleversant contant les destins de trois domestiques sri-lankaises au Liban, Bonne à Vendre dénonce les conditions insoutenables dans lesquelles travaillent de jeunes femmes immigrées pour faire survivre leurs familles restées au pays. En 53 minutes, la réalisatrice libanaise Dima Al-Joundi nous balance à la figure une oeuvre forcément indispensable qui a bien remué le public du Festival des Cinémas d’Asie de Vesoul, qui lui a d’ailleurs attribué en toute logique le Prix du Public pour cette 13ème édition dont la thématique était Interdits et Tabous”.(Frédéric Ambroisine, Excessif)

Dima Al-JoundiNée au Liban en 1966, c’est à l’école de cinéma de l’INSAS de Bruxelles que Dima Al-Joundi étudie le métier de scripte et le montage. En 1993, elle réalise son premier documentaire : Entre nous deux... Beyrouth, suivi en 1995 d’un documentaire-fictionLa Route de la soie en Anatolie.Elle a également une expérience de productrice exécutive sur des films autres que les siens, est responsable des programmes sur plusieurs chaînes de télévision européennes et libanaises, programmatrice de festivals et dirige depuis 1999 la société de distribution art et essai “Crystal films”.

Filmographie Entre nous deux... Beyrouth (1993)La route de la soie en Anatolie (1995)Le masque de la nuit (1996)Bonne à vendre (2006)

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Documentaire - France - 20081h32 - Béta SP - VOST anglaisGrand prix documentaire - Festival International

Pas de cellule, pas de gardiens, encore moins de détenus. Juste des femmes qui attendent, qui se font belles, qui se remontent le moral, qui craquent parfois mais espèrent toujours. Elles sont femmes de détenus, mères de détenus et pères aussi parfois... De l’autre côté du mur de la prison, dans la petite maison de l’association Ti tomm, ils attendent l’heure du parloir. Elles arrivent en avance, toujours. Quelques secondes de retard et la porte de la prison restera fermée. Ces Pénélopes des temps modernes vivent au rythme de leur homme, à l’ombre.

“L’annonce récente d’un énième suicide en prison atteste de la terrible actualité de ce documentaire, qui aborde le milieu carcéral de l’extérieur, en se plaçant du côté des proches des détenus, principalement des mères et des compagnes. Stéphane Mercurio observe sans aucun voyeurisme leurs passages réguliers à la maison d’accueil Ti Tomm, où elles attendent, anxieuses, les visites au parloir de la prison de Rennes, et où elles se posent, voire se décomposent, avant de reprendre la route. A travers leurs paroles, plusieurs aspects de la réalité carcérale émergent, nous éclairant sur la vie en cellule, hors champ (...) et sur ce temps incertain, à la fois suspendu et fugitif, qui régit la vie de ces femmes.De courts montages de photos dévoilent des moments saisis en dehors de ce lieu et apportent un beau complément, autrement suggestif, à ce film pudique et juste.” (Amélie Dubois, Les Inrockuptibles)

Stéphane MercurioAprès des études de droit, puis l’humanitaire et le journalisme c’est le documentaire qui bouleverse la vie de Stéphane Mercurio. Elle réalise son premier film Scènes de ménage avec Clémentine en 1992, diffusé par Arte et sélectionné dans de nombreux festivals. En 1993, elle tourne un film sur une lutte pour le logement et s’investit pendant trois ans dans le magazine “La Rue”, distribué à la criée par des SDF. En 1996, elle écrit et réalise Cherche avenir avec toit. Depuis, film après film, Stéphane Mercurio donne la parole aux “oubliés”, et cherche de nouvelles formes d’écriture.

FilmographieCherche avenir avec toit (1997)Envies de justice (2000)Le Bout du bout du monde (2000)Sans principe ni précaution, le distilbène (2002)Hôpital au bord de la crise de nerfs (2003)Louise, son père, ses mères, son frèreet ses sœurs (2005)A côté (2008)

à cÔté stéphane mercurio

Lundi 19 janvier 21h00Précédé de lecture d’extraits de Les murs ne

font pas la prison de et par Joëlle Giappesi.

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16 baRakat !dJamila sahraoui Fiction - France/Algérie - 20061h34 - 35 mm - VOST AnglaisAvec Rachida Brakni, Fettouma Bouamari, Zahir BouzerarSélection Forum - Berlinale 2006 Meilleur film arabe - Festival Internationaldu film du Caire 2006

Algérie. Les années 90. Amel est médecin urgentiste à l’hôpital. Après le travail, elle attend Mourad, son mari journaliste. Mais elle doit emmener en urgence à l’hôpital Bilal, le petit garçon de ses voisins. Quand Amel revient, le lendemain soir, Mourad a disparu. Et la voilà en voiture sur les routes, à la recherche d’un maquis islamiste. L’infirmière Khadidja, qui a tenu à l’accompagner, retrouve les réflexes, les ruses et les déguisements de son passé de combattante contre l’armée française. Capturées par les islamistes, les deux femmes ne doivent la vie sauve qu’à leur chef qui s’acquitte ainsi d’une dette contractée envers Khadidja pendant la première guerre d’Algérie. Libérées, Amel et Khadidja reprennent la route. Dans la montagne, elles trouvent refuge dans la maison isolée d’un vieil homme solitaire...

“Cette première fiction d’une cinéaste venue du documentaire fait revivre l’Algérie du temps de la guerre civile, au début des années 90. Un sujet encore brûlant qui trouve ici une dimension intimiste à travers les portraits de deux femmes parties à la recherche d’un homme disparu. Elles vont en rencontrer un autre, qui lui-même cherche ses enfants, comme si tous les liens disparaissaient. Djamila Sahraoui montre que ces liens d’amour, de confiance, peuvent se renouer. Un propos généreux et une émotion juste suscitées par deux formidables actrices, Rachida Brakni et Fettouma Bouamari, qu’on sent engagées avec leur coeur.” (Frédéric Strass, Télérama)

Djamila SahraouiNée en 1950 en Algérie, Djamila Sahraoui vit en France depuis 1975. Après des études de littérature, elle entre à l’IDHEC en section montage et gagne peu après le prix “Hors les murs” de la Villa Médicis. Elle est l’auteur de plusieurs documentaires : notamment des courts métrages comme Avoir 20 ans dans les Aurès (1990) et Prénom Marianne (1992). Avec La Moitié du ciel d’Allah (1995), elle commence une chronique documentaire sur la société algérienne, que poursuivront Algérie, la vie quand même (1999), puis Algérie la vie toujours (2002). Barakat est son premier long métrage de fiction.

Mardi 20 janvier 19h00

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Fiction - France/Maroc - 20081h24 - 35 mm - VOST FrançaisAvec Hafsia Herzi, Farida Khelfa, Maher KamounCompétition officielle

Sofia, née en France de parents maghrébins, passe une enfance heureuse dans sa cité de province. Son père ayant le mal du pays, elle se retrouve dans une ferme au Maroc. Elle a dix ans à peine. Elle se jure de passer son bac afin de retourner en France à dix-huit ans. Mais la vie s’arrange toujours pour bouleverser nos plans...

“Française a d’abord un grand mérite : éviter les clichés traditionnellement associés à l’immigration, de la délinquance à l’échec scolaire. En situant la majeure partie de son film au Maroc, la réalisatrice Souad El Bouhati a choisi de valoriser un autre point de vue : celui d’une jeune femme brillante et avide de liberté, aux prises avec la fascination-répulsion de la société marocaine à l’égard de la France, ancienne puissance occupante (...)Géographiquement tenue à distance la France traverse le récit comme un personnage fantomatique et fantasmé, une obsession, un mythe. Loin des généralités douteuses, Française aborde ainsi par la bande les thèmes de l’appartenance et de l’identité. Mais la force essentielle du film s’appelle Hafsia Herzi. Lumineuse et farouche, la jeune femme aux sourcils de jais confirme un vrai tempérament d’actrice, récemment révélé dans La Graine et le Mulet. Son jeu subtil fait honneur à la complexité de son personnage, quand son énergie, sauvage et sensuelle, lui offre la belle obstination de ceux qui ont un rêve.” (Mathilde Blottière, Télérama)

Souad El-BouhatiNée en 1962, Souad El Bouhati est éducatrice sociale dans des centres d’hébergement pour personnes en difficulté à Toulouse pendant une dizaine d’années, puis décide de changer de voie. Elle part à Paris suivre des études de cinéma et travaille sur de nombreux tournages en tant qu’assistante scripte ou secrétaire de production, puis scénariste. Française est son premier long-métrage à la réalisation.

fRançaisesouad el-bouhati

Mardi 20 janvier 21h00

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Fiction - France - 20071h46 - 35 mm - VOAvec Valeria Bruni-Tedeschi, Noémie Lvovsky, Mathieu Amalric, Louis GarrelSélection Un certain regard – Prix spécial du jury

Comédienne hantée par son rôle de Nathalia Petrovna, l’héroïne de la pièce de Tourguéniev “Un mois à la campagne” qu’elle répète difficilement, Marcelline tente de noyer ses angoisses dans une piscine sur un air de Glenn Miller. Mais rien n’y fait. Rien n’empêche le temps de courir et de lui imposer ses “quarante ans et toujours pas d’enfant”. Perpétuellement étonnée par le monde qu’elle regarde comme si elle n’en trouvait pas la clé, Marcelline cherche sans relâche à communiquer avec tous ceux qui l’entourent... Mais qu’est-ce qui pourra réellement aider Marcelline à comprendre ce qu’elle fait sur terre ? La Sainte-Vierge avec laquelle elle négocie, le fantôme magnifique de son père assis sur un joli canapé, le regard toqué de sa mère qui aime se promener en barque ou tout simplement un baiser reçu un soir du plus jeune des jeunes premiers ?...

“Actrices est enceint de talent, dans l’écriture, la mise en scène, le jeu des acteurs (...) Bruni-Tedeschi signe à l’arrivée un film drôle, triste, vif, habité, qui parle de toutes les femmes à toutes les femmes... et à tous les hommes.” (Serge Kaganski, Les Inrockuptibles)

“... sous les auspices lunatiques de la folie douce et du tremblement autofictionnel (...) le film ne tarde pas à embarquer les spectateurs sur les ailes d’une grâce particulière, produite par la rencontre entre une réelle justesse d’observation et un sens assumé de la loufoquerie. C’est ce qui rend son film si aimable : l’impossibilité de se prendre au sérieux, le regard désabusé et tendre porté sur la ronde parfois cruelle, mais plus souvent ridicule, des vanités humaines et sociales.” (Jacques Mandelabaum, Le Monde)

Valeria Bruni-TedeschiAprès des études de Lettres, Valeria Bruni-Tedeschi s’inscrit en cours d’art dramatique et débute au théâtre en 1983, sous la tutelle de Patrice Chéreau. Elle joue dans des pièces de Molière, Tchekhov, Kleist. Tout en poursuivant sa carrière au théâtre, Valeria Bruni-Tedeschi décroche des petits rôles au cinéma. C’est en 1993 qu’elle est réellement révélée, dans Les Gens normaux n’ont rien d’exceptionnel de Laurence Ferreira-Barbosa pour lequel elle reçoit le César du meilleur jeune espoir féminin. Elle a travaillé avec Alain Tanner, Giuseppe Piccioni, Giorgio Milanetti ou encore Sharunas Bartas.Son premier long-métrage à la réalisation Il est plus facile pour un chameau reçoit le prix Louis-Delluc du premier film en 2003.

FilmographieIl est plus facile pour un chameau (2003)Actrices (2007)

actRicesvaleria bruni-tedeschi

Mercredi 21 janvier 19h00

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Fiction - France - 20071h40 - 35 mm - VOST AnglaisAvec Jean-Pierre Marielle, Valeria Bruni-Tedeschi,Sabine Azéma

Dans la famille Bellinsky : il y a Salomon le père, 80 ans, débordant de vie. Il se bat pour ne pas être enterré trop vite, entre des cours de claquettes sous le haut patronage de Fred Astaire et la recherche d’une compagne... La mère, Geneviève, ne rêve que d’une chose : poursuivre tranquillement son infantilisation auprès de son aide ménager, protecteur et ange gardien,M. Mootoousamy. Sarah, la fille qui vit avec François, a bien du mal à trouver sa place entre son père qu’elle idolâtre mais qui l’agace, et sa mère qu’elle ne comprend plus. Elle apprend qu’elle est enceinte et doit prendre la responsabilité de construire une famille...

“Dans le contexte souvent sinistre et cynique de la comédie dans le cinéma français, Noémie Lvovsky fait partie, avec quelques autres (sa complice Valeria bien sûr, ou Desplechin depuis Rois & reine…), de ces désormais “valeurs sûres” qui relèvent nettement le niveau, de ces cinéastes d’ici qui parviennent à faire rire avec le matériau le plus profond, qui peuvent prétendre tenir leur place dans le concert international relevé des Woody Allen, Pedro Almodóvar, Nanni Moretti ou Aki Kaurismäki, auteurs dont l’écriture comique ne se limite pas à aligner des répliques censées faire mouche. En attendant le formidable Actrices de Valeria Bruni-Tedeschi en décembre (avec Lvovsky dans le casting, voici le non moins réussi Faut que ça danse ! (...), une comédie grave et réjouissante, propre à questionner et faire rire quiconque a compris que comique et tragique ont partie liée.”(Serge Kaganski, Les Inrockuptibles)

Noémie LvovskyNoémie Lvovsky est une de ces réalisatrices qui aiment faire parler les personnages. Ses films sont ancrés dans un présent où dominent le doute et le questionnement. Avec son premier long-métrage, Oublie-moi (1995), elle met en scène ce présent. En 1999, son film La Vie ne me fait pas peur obtient le prix Jean Vigo. En 2003, elle réalise Les Sentiments (Prix Louis-Delluc), une tragi-comédie mêlant légèreté et gravité et signe pour Valeria Bruni-Tedeschi le scénario de Il est plus facile pour un chameau.Noémie Lvovsky a également cosigné des scénarios pour plusieurs réalisateurs. Scénariste, réalisatrice, actrice, elle jongle tour à tour avec ces trois métiers où elle peut donner libre cours à ses talents d’écriture et de comédie.

FilmographieOublie-moi (1994)La Vie ne me fait pas peur (1998)Les Sentiments (2002)Faut que ça danse (2006)

faut que ça dansenoémie lvovsKy

Mercredi 21 janvier 21h00

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Fiction - Liban/France - 20041h30 - 35 mm - VOST françaisAvec Marianne Feghali, Rawia ElchabQuinzaine des réalisateurs - Cannes 2004

Beyrouth, 1983. La vie secrète de Lina, douze ans, tourne autour de Siham, la bonne de sa tante, de six ans son aînée. Mais elle passe inaperçue aux yeux de Siham et aux yeux de sa famille, notamment du père : destructeur, aventurier et flambeur. Dans un quotidien incertain, celui de la guerre, des passions et des frustrations, Lina accède au monde des adultes, sans conscience du bien et du mal...

“Dans les champs de batailles porte bien son titre. Pas un corps mutilé, pas une scène de combat dans ce film de guerre, et pourtant la réalisatrice ne cesse de monter au front (...) ce qui donne son incroyable tension dramatique à ce film saisissant, c’est la stratégie de survie que va déployer cette enfant entêtée, bien décidée à quitter la banquette arrière.” (Florence Clombani, Le Monde)

“L’héroïne a 12 ans. Quels champs de bataille pour une jeune fille de cet âge ? D’abord, ceux, extérieurs, de la guerre. Lina vit à Beyrouth au début des années 80. La menace des bombardements plane en permanence. Le père joue aux cartes l’argent du foyer. La mère déprime. La très sèche tante Yvonne ne manque pas de s’en mêler. Tiraillements du cercle familial : voilà le deuxième champ de bataille. Mais ça se passe aussi à l’intérieur. Secrets tourments d’une ado que les garçons commencent à regarder, et inversement. (...) Dans une ville encore debout, dans une famille frappée par le sort, Lina est au bord d’imploser. Ou d’exploser. Elle seule le sait, et nous pouvons nous en faire une idée grâce à la chronique de cette bataille-là, précise et dénuée de sentimentalité.”(François Gorin, Télérama)

Danielle ArbidDanielle Arbid quitte le Liban à 18 ans, quelques mois avant la fin de la guerre civile, pour faire des études de lettres et de journalisme à Paris. Pendant six ans, elle travaille pour la presse écrite (Courrier international, Le Magazine littéraire, Libération). En 1998, elle réalise son premier court métrage, Raddem, grâce au Groupe de Recherches et d’Essais Cinématographiques. Viendront ensuite, Le passeur (1999), son premier film en français, et un moyen métrage réalisé pour Arte, Seule avec la guerre (2000). Dans les champs de batailles est son premier long-métrage pour le cinéma.

Filmographie (longs métrages)Dans les champs de batailles (2004)Un homme perdu (2006)

dans les chamPs de batailles(maaRek hOb)

danielle arbid

Jeudi 22 janvier 20h30Suivi d’une discussion avec Imane Humaydane-Youneset Monika Borgmann

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Fiction - France - 20062h38 - 35 mm - VOST Arabe et Anglaisla copie présentée comprend quelques coupes, conformément à l’avis de la Sûreté Générale Avec Marina Hands, Jean-Louis Coulloc’h, Hippolyte Girardot, Hélène FillièresPrix Louis-Delluc du meilleur film français 2006 César du meilleur film français, de la meilleure actrice, de la meilleure adaptation, de la meilleure photographie et des meilleurs costumes 2007

Dans le château des Chatterley, Constance coule des jours monotones, enfermée dans son mariage et son sens du devoir. Au printemps, au coeur de la forêt de Wragby, elle fait la connaissance de Parkin, le garde-chasse du domaine. Le film est leur histoire. Le récit d’une rencontre, d’un difficile apprivoisement, d’un lent éveil à la sensualité pour elle, d’un long retour à la vie pour lui. Ou comment l’amour ne fait qu’un avec l’expérience de la transformation.

“Un véritable miracle. C’est la première sensation qui s’impose à la vision de ce film bouleversant, qui scelle l’improbable rencontre d’une cinéaste française trop rare (Pascale Ferran) et d’un texte anglais trop connu “L’Amant de Lady Chatterley”, publié en 1928 par l’écrivain anglais David Herbert Lawrence. Même si, en vérité, Pascale Ferran s’est attaquée ici à une version antérieure et méconnue du texte canonique, intitulée “Lady Chatterley et l’homme des bois” (....) Ce réalisme lyrique, cette élégante fluidité, cet intimisme palpitant au rythme du monde, cette âpreté rayonnante de la chair, cette justesse d’approche et de ton, enfin, qui va droit au coeur des êtres et des choses, et qu’on ne croyait plus possible de voir et de ressentir avec une telle intensité depuis Grémillon, Renoir ou Pialat.”(Jacques Mandelbaum, Le Monde)

Pascale FerranAprès des études à l’IDHEC, Pascale Ferran obtient une certaine reconnaissance avec ses premiers courts-métrages, dont Le Baiser (1990), série de plans de couples enlacés, diffusé dans une trentaine de festivals internationaux. Elle collabore au scénario de La Sentinelle (1992) d’Arnaud Depleschin et réalise son premier long métrage, Petits arrangements avec les morts (1994), qui remporte la Caméra d’or à Cannes. Avec ce film, Pascale Ferran s’affirme comme une des figures de proue du jeune cinéma français. Elle signe ensuite un nouveau scénario anticonformiste avec L’Age des possibles (1996), récompensé par le Grand Prix du jury du Festival de Belfort et le Prix Fipresci à la Mostra de Venise. Son troisième long métrage, Lady Chatterley (2006) remporte cinq Césars et le prix Louis Delluc.

FilmographiePetits arrangements avec les morts (1994)L’Age des possibles (1995)Lady Chatterley (2006)

lady chatteRleypascale ferran

Mardi 27 janvier 20h30

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Fiction - France - 20071h25 - 35 mm - VOST AnglaisAvec Pauline Acquart, Adèle Haenel, Louise BlachèreSélection Un certain regard - Cannes 2007Prix Louis-Delluc du meilleur premier film français 2007 ex-aequo

L’été quand on a 15 ans. Rien à faire si ce n’est regarder le plafond. Elles sont trois : Marie, Anne, Floriane. Dans le secret des vestiaires leurs destins se croisent et le désir surgit. Si les premières fois sont inoubliables c’est parce qu’elles n’ont pas de lois.

“Naissance des pieuvres décrit un moment de spasme, mais avec une distance et un détachement troublants. La violence du film est donc implosive, rarement relayée par du discours, jamais extériorisée par des fous rires ou des crises de larmes. (...) Céline Sciamma a indéniablement un regard, un univers, un ton. Et aussi, déjà, beaucoup de maîtrise, du cadre, du rythme, de la direction d’acteurs. Le film est logique, tenu, très bouclé. Méthodiquement, il décline les fluides (bains, douches, taches de sang, crachats – d’eau puis de salive. Il rétrécit l’univers au caisson d’obsessions de ses personnages (pas de parents, pas de lycée, aucune extériorité à leur problématique. Au-delà de la cohérence, de l’homogénéité (qui pourrait être une limite), le film touche à une forme d’entêtement fébrile qui le fait exister très fortement.” (Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles)

“Soutenue par les trois jeunes comédiennes épatantes, cette “Naissance des pieuvres” s’affranchit des caricatures et des idées reçues avec une facilité insolente.” (Libération)

Céline SciammaOriginaire de région parisienne, Céline Sciamma a suivi sa formation de scénariste à la Fémis. Suivant les conseils de Xavier Beauvois, membre de son jury de fin d’année, elle utilisera son scénario de fin d’étude pour réaliser son premier long métrage en 2006, Naissance des pieuvres. Le film obtiendra, ex-aequo avec Tout est pardonné de Mia Hansen-Love, le prix Louis-Delluc du meilleur premier film en 2007.

naissance des PieuvRescéline sciamma

Mercredi 28 janvier 19h00

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Fiction - France - 20071h45 - 35 mm - VOST anglaisAvec Paul Blain, Marie-Christine Friedrich,Victoire RousseauQuinzaine des réalisateurs – Cannes 2007Prix Louis-Delluc du meilleur premier film français 2007 ex-aequo

Victor habite Vienne avec Annette et leur petite fille Pamela. C’est le printemps, Victor qui fuit le travail passe ses journées (et parfois ses nuits dehors). Très éprise, Annette lui fait confiance pour se ressaisir dès qu’ils seront rentrés à Paris. Mais en France, Victor reprend ses mauvaises habitudes. Après une violente dispute, il s’installe chez une junkie dont il est tombé amoureux. Annette quitte Victor et disparaît avec Pamela. Onze ans plus tard, Pamela a dix-sept ans, elle vit à Paris, chez sa mère. Un jour, elle apprend que son père est dans la même ville qu’elle. Elle décide de le revoir.

“(...) filmer chaque scène comme si elle était la première et la dernière, comme si le sort du monde entier pouvait s’y jouer, comme si elle était tout le film. Tout est pardonné comporte très peu de “scènes clés” ou de climax, la “clé” est de croire que chaque moment de l’existence peut être d’une égale dignité, que tout se joue sans cesse, qu’on peut filmer un repas d’anniversaire, une promenade au jardin, une conversation au bistrot entre copines avec la même urgence, la même nécessité, la même disponibilité y compris à l’égard de personnages qui n’apparaîtront que quelques secondes dans le film - que si le “destin” des personnages s’y jouait.” (Jean-Michel Frodon, Les Cahiers du cinéma)

Mia Hansen-LøveComédienne devant la caméra d’Olivier Assayas pour Fin août, début septembre (1999) et Les Destinées sentimentales (2000), elle est admise en 2001 au Conservatoire d’art dramatique du 10ème arrondissement à Paris. Elle écrit ensuite aux Cahiers du Cinéma de 2003 à 2005, et réalise plusieurs courts-métrages. Repérée par le producteur Humbert Balsan, celui-ci décide de financer son premier film; à sa mort en 2005, le projet est repris par David Thion et Philippe Martin des films Pelléas. Elle vient d’achever le tournage de son nouveau long métrage Le Père de mes enfants, sur les difficultés matérielles et existentielles d’un producteur indépendant passionné.

tOut est PaRdOnné mia hansen-løve

Mercredi 28 janvier 21h00

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Fiction - France/Belgique 20082h00 - 35 mm - VOAvec Anne Alvaro, Nathalie Baye, Nicole Garcia, Béatrice Dalle, Isabelle CarréQuinzaine des réalisateurs - Prix de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) - Cannes 2008

Le huis clos d’un centre de Planning familial, perché en haut d’un immeuble haussmannien Paris. Une hauteur idéale pour les “bureaux de Dieu”, c’est-à-dire là où se trame et se dénoue le destin des femmes. Djamila aimerait prendre la pilule ;Hélène se trouve trop féconde. Anne, Denise, Marta, Yasmine, Milena sont les conseillères qui reçoivent et écoutent chacune. Dans les bureaux de Dieu on rit, on pleure, on est débordées. On y vient, incognito, dire son histoire ordinaire ou incroyable.

“Avec toutes ces voix, tremblantes, espiègles, timides ou désenchantées, Claire Simon orchestre un film choral, passionnante chronique de la condition féminine en particulier, et humaine en général (...) Dans la brassée d’entretiens qui composent le film, chaque mot a été soigneusement prélevé sur le réel à partir d’une enquête fouillée. Mais ces “vraies” conversations, au croisement de l’intime et du social, entre conseillères et visiteuses, sont ici prises en charge par des actrices. Une manière de contourner l’écueil d’un éventuel voyeurisme, de respecter l’intimité des témoins, mais aussi, à travers le filtre de l’interprétation, d’attribuer à ces fragments d’existence une dimension plus universelle. La distribution est fastueuse, au point d’évoquer une sorte d’engagement collectif [comme au] grand moment de l’histoire du féminisme. Mais surtout, les “stars” se prêtent à un jeu artistique original et captivant : toutes

leurs interlocutrices sont des actrices non professionnelles, d’une vérité saisissante.” (Cécilé Mury, Télérama)

Claire SimonL’oeuvre de Claire Simon est partagée entre le documentaire et la fiction. Cette double préoccupation de l’auteur est visible dès ses premiers courts métrages, qui oscillent entre le récit romancé et le compte rendu d’une réalité toujours omniprésente. Ses films sont toujours nourris d’un sens aigu de l’observation et d’une forte expérience militante.

FilmographieLes Patients (1990) Récréations (1991)Coûte que coûte (1994)Sinon, oui (1997)800 km de différence - Romance (2001)Mimi (2002)Ca brûle (2005)Les Bureaux de Dieu (2008)

les buReaux de dieuclaire simon

Jeudi 29 janvier 18h30

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25les buReaux de dieuFiction - Liban/France/Egypte - 20051h50 - 35 mm - VOST françaisAvec Hanan Turk, Mohamed Mounir, Fathy Abdel WahabCompétition internationale - Festival de Sundance 2006

Etudiante en poésie soufie et danse orientale au Caire, Dunia est à la recherche d’elle-même et aspire à devenir danseuse professionnelle. Lors d’un concours, elle rencontre le séduisant Dr. Beshir, illustre penseur soufi et homme de lettres. Elle goûtera avec lui au plaisir des mots dans ses recherches sur l’extase dans la poésie soufie, et découvrira, dans ses bras, le plaisir des sens. Mais il lui faudra affronter la tradition, qui a détruit sa capacité au plaisir, pour pouvoir libérer son corps et danser avec son âme.

“Situé en Egypte, Dunia s’inscrit dans la récente veine de films sur des femmes en quête d’affirmation de soi que l’on a pu notamment trouver dans le cinéma tunisien avec Satin rouge de Raja Amari ou Fatma de Khaled Ghorbal. (...) Dunia est une belle introduction à la compréhension d’une culture terriblement réduite par les médias autant qu’un appel sans ambiguïté au respect de toutes les femmes.” (Africultures)

“Charge forte et intelligente sur l’excision, Dunia nous livre quelques beaux moments de grâce où la danse et la musique émancipent les âmes aussi bien que les corps.” (Télérama)

duniaJocelyne saab

Jeudi 29 janvier 21h00Projection en présence de la réalisatrice, suivie d’un débat

Jocelyne SaabJocelyne Saab est née et a grandi à Beyrouth dans les années 50. En 1973, elle devient reporter de guerre et couvre la guerre durant 15 ans dans son pays. Après plus de trente films et plusieurs prix internationaux, elle réalise en 1985, son premier long métrage de fiction L’Adolescente sucre d’amour - Une vie suspendue sélectioné à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs ; puis Il était une fois Beyrouth. Avec son dernier film Dunia, qui affronte le thème du plaisir, elle est condamnée à mort par les fondamentalistes égyptiens. En 2006, Jocelyne se tourne vert l’art contemporain en réalisant sa première installation sur 22 écrans (une mise en perspective de tout son travail sur la guerre) sous le titre “Strange games and bridges” au Musée national de Singapour. Elle expose ses premières photographies à la foire d’Abu Dhabi en 2007 puis à Beyrouth en 2008.

Filmographie sélectiveLe Liban dans la tourmente (1975)Il était une fois Beyrouth – histoire d’une starLa Dame de Saïgon (1997)Dunia (2006)

(1994)

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Fiction - France - 19742h00 - 35 mm - VOAvec Delphine Seyrig, Michael Lonsdale

C’est l’histoire d’un amour, vécu aux Indes, dans les années 30, dans une ville surpeuplée des bords du Gange. Deux jours de cette histoire sont ici évoqués. La saison est celle de la mousson d’été. Quatre voix sans visage parlent de cette histoire. L’histoire de cet amour, les voix l’ont sue, ou lue, il y a longtemps. Certaines s’en souviennent mieux que d’autres. Mais aucune ne s’en souvient tout à fait et aucune, non plus, ne l’a tout à fait oubliée.L’histoire évoquée est une histoire d’amour immobilisée dans la culminance de la passion. Autour d’elle, une autre histoire, celle de l’horreur, famine et lèpre mêlées dans l’humidité pestilentielle de la mousson.

india sOngmarguerite duras

Vendredi 30 janvier 20h00Précédé de lecture d’extraits Sur Delphine Seyrig “Outside” de Marguerite Duras

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Marguerite DurasL’écriture cinématographique est, pour Marguerite Duras, très proche de l’écriture littéraire : après l’adaptation de quelques-uns de ses romans par des réalisateurs tels que René Clément Barrage contre le Pacifique, 1956 ou Peter Brook Moderato cantabile, 1960, Marguerite Duras écrit pour le cinéma Hiroshima mon amour d’Alain Resnais. Dans son oeuvre, les frontières entre roman, théâtre et cinéma sont perméables. En 1966, elle coréalise avec Paul Seban l’adaptation de sa pièce La musica puis, trois ans plus tard, elle réalise seule Détruire, dit-elle. En 1972, Nathalie Granger inaugure le processus inverse : le film précède le livre. Marguerite Duras s’approprie le cinéma, invente les règles plus qu’elle ne s’y plie. Le septième art fournit des lieux vides que le texte vient habiter, au sens littéral du terme : dans Nathalie Granger, les comédiennes Lucia Bose et Jeanne Moreau ne parlent pratiquement pas et, lorsqu’elles s’expriment, c’est un son postsynchronisé que l’on entend, séparé du corps des actrices. A partir d’ India song (1974), l’écrit l’emporte sur l’image : des textes énoncés en voix off sur une musique de Carlos d’Alessio accompagnent les images. Marguerite Duras utilise cette bande son pour d’autres films, et c’est au spectateur de raccorder les récits

d’amours fous et d’incestes évoqués en voix off avec le palace en ruine de Son nom de Venise dans Calcutta désert (1976) ou les plages de Trouville dans Agatha et les lectures illimitées (1981). Le Camion (1977), dans lequel Marguerite Duras s’expose le plus, à la fois comme auteur et comme personnage, est un film au conditionnel : elle et Gérard Depardieu parlent d’un film qui pourrait se faire, et là encore, c’est au spectateur de faire l’effort intellectuel pour transposer le film au présent. Elle atteint l’extrême limite du cinéma avec L’Homme atlantique (1981) où les écrans noirs redonnent toute sa place au texte. Aussi expérimental soit-il, le cinéma de Marguerite Duras ne quitte jamais les rives du récit. Elle le prouve en 1984 avec une comédie sociale et populaire, Les Enfants. Marguerite Duras reste l’emblème d’un cinéma radical ainsi que le démontre la violente polémique autour du film de Jean-Jacques Annaud, L’Amant (1991) dont elle ne validera pas l’adaptation.

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Benjamin Alimi (UGC International)Dima Al-Joundi (Crystal Films)Aude Archambault (Asmae)Louis Balsan (Europacorp)Monika Borgmann (Umam)Carmen Boustani (Université Libanaise)Jackie Buet (Festival International de Films de Femmes de Créteil)Elsa Charabati (Université Saint-Joseph)Colette Chibani (Noun)May Chidiac (LBC)Antoine Cochet (Films distribution)Chiara Dacco (Festival International de Films de Femmes de Créteil)David Hedrich (Les Films Pélléas)Patricia Hubinet (Les Films du soleil)Clémentine Hugot (Europacorp)Janine Deunf (Ministère des Affaires Etrangères et Européennes)Esther Devos (Wild Bunch International)Bassam Eid (Circuit Empire)Lena Fraenkel (Iskra Films)

Amélie Garin-Davet (Wide Management)Jérôme Georges-Vivien (L’Oréal Liban)Joëlle Giappesi

Imane Humaydane-Younes

Johnny Karlitch (Noun)Nadine Karam (Le Mouvement Social)Fabienne Kahwaji (Lancôme)Delphine Minoui

Aline Mourani (An-Nahar)Perrine Mouterde

Yamina Nedjadi (CulturesFrance)Véronique Paul (Roissy films)Charlotte Renaut (Films boutique)Paul Richer (Pyramide Films)Camille Rousselet (Wide Management)Jocelyne Saab

Amal Saade

Hyam Saliby (Italia Films)Sabine Sidawi Hamdane (Taxi films)Silvia Simonutti (Wild Bunch International)Catherine Varré (Sunshine productions)Hyam Yared

RemeRciements

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