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Avec une moyenne de 6 727 bactéries totales/ml et 37 666 cellules somatiques/ml, Jean-François Gosselin et son frère Guillaume de la Ferme Bilogo 2010 de Saint-Léon-de-Standon dans la région de la Beauce ont reçu le Lait’Xcellent d’or à l’échelle provinciale. Par YVON GENDREAU, journaliste, PLQ FERME BILOGO Ferme Bilogo 2010 reçoit l’or au concours Lait’Xcellent 2014 REPORTAGE À LA FERME JUIN 2015 LE PRODUCTEUR DE LAIT QUÉBÉCOIS 36 Guillaume Gosselin et son frère Jean-François.

Ferme Bilogo 2010 reçoit l’or au concours Lait’Xcellent 2014lait.org/fichiers/Revue/PLQ-2015-06/reportage.pdfBilogo 2010. HISTORIQUE DE LA FERME Jean-FrançoisetGuillaumeGosselin

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  • Avec une moyenne de 6 727 bactéries totales/ml et 37 666 cellules somatiques/ml,

    Jean-François Gosselin et son frère Guillaume de la Ferme Bilogo 2010 de

    Saint-Léon-de-Standon dans la région de la Beauce ont reçu le Lait’Xcellent d’or

    à l’échelle provinciale.

    Par YVON GENDREAU, journaliste, PLQ

    FERME BILOGO

    Ferme Bilogo 2010reçoit l’or au concoursLait’Xcellent 2014

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    Guillaume Gosselin et son frère Jean-François.

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    Pour les frères Gosselin, le lait estun produit de consommation courante.Ils estiment qu’il est de leur devoird’offrir le maximum de qualité à ceuxqui le boivent. Eux-mêmes consomma-teurs, ils n’aimeraient pas retrouverdans leur verre ou dans leur assiettedes produits laitiers qui ne respectentpas cette règle. «Boire du lait qui n’estpas de qualité, ça ne nous intéressepas», affirme Guillaume. Jean-Françoisrenchérit : « C’est peut-être un peuplus d’attention de produire un lait dequalité, mais c’est surtout plus valori-sant. » Tous deux s’entendent aussipour dire que c’est plus d’argent dansleurs poches.

    MAINTENIR UNE BONNEROUTINE ET UN BAS CCSPour Jean-François et Guillaume, il

    est important de bien préparer chaquevache avant la traite si on veut obtenirun lait de qualité. Le travail se fait àheures fixes par les mêmes personnesdans le calme sans stresser les ani-maux. Le pis est bien lavé et essuyéet les bains de trayon à l’iode avant etaprès la traite font partie de la routine.On vérifie les bouts de trayons pours’assurer qu’ils sont propres et sains,question d’éviter la contamination dulait et du pis. Selon Jean-François, lesbouts de trayons peuvent devenir desportes d’entrée à la maladie si on n’enprend pas soin.

    Toutes les mesures sont misesen place pour prévenir, réduire etdétecter les mammites à la ferme.

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    Selon Jean-François, le passage auxmanchons trayeurs en silicone a eu uneincidence positive sur la réduction duCCS à l’intérieur du troupeau. «Pendantplusieurs années, on a cherché à réduirele CCS dans notre troupeau. C’est aprèsavoir changé les tétines de caoutchoucdes manchons trayeurs pour des tétinesen silicone que nos résultats se sontaméliorés.» En effet, après ce change-ment, en l’espace de quelques mois, leurmoyenne est passée de 188 000 CS/mlà 60 000 CS/ml, puis à 30 000 CS/ml.Même les vaches dont la moyenne decellules somatiques était élevée ont vucelle-ci diminuer. Il faut dire que cettemodification est aussi survenue avecle changement de bains de trayons etl’élimination des vaches présentant leplus haut CCS.

    Passionné de génétique, Jean-François spécifie que les choix desujets et de taureaux sont faits entenant compte du CCS : « Quand onachète une nouvelle vache, il faut queson compte de cellules somatiquessoit bas. C’est le premier critère quel’on considère.» Guillaume poursuit :« C’est bien intéressant des bellesvaches, mais c’est le lait qu’elle produitqui compte avant tout.»

    d’ailleurs soin de placer les vachesdans l’étable dans cet ordre aprèschaque lecture du rapport du contrôlelaitier. L’objectif est bien sûr d’éviterla propagation de la maladie au restedu troupeau.

    À la Ferme Bilogo 2010, on portedes gants pour la traite et celle-cis’effectue en partant de la vacheayant le plus bas comptage de cellulessomatiques (CCS) jusqu’à celle quia le plus haut comptage. On prend

    Propreté deslieux, des vaches,mais aussi del’équipement estde mise à laFerme Bilogo.

    Les résultats du comptage de cellules somatiques permettent d’établir l’ordre dans lequelles vaches seront traites.

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    DÉJOUER LA MAMMITEComme la maladie est un des fac-

    teurs ayant le plus d’influence sur laqualité du lait produit, on met tout enœuvre pour contrer le plus possiblel’introduction de la mammite dans letroupeau. Ainsi, après chaque vêlage,on procède systématiquement au testcalifornien de dépistage des mammites(CMT) pour détecter sa présence et lamaintenir à l’écart le plus possible. Faità noter, cette opération s’effectue à lafin de la traite pour avoir une meilleuredétection. Les vaches qui vont au taris-sement sont aussi testées au CMT etreçoivent systématiquement un traite-ment aux antibiotiques. Ces dernièressont maintenues à l’écart dans uneautre partie de l’étable.

    Si l’on suspecte la présence de mam-mite chez une vache, on procède à l’ana-lyse de lait en envoyant un échantillonau laboratoire. Si la vache doit êtretraitée aux antibiotiques, elle est gardéeà l’écart. On l’identifie clairement (pan-carte au-dessus d’elle et ruban rougeà la patte) pour éviter que son lait seretrouve dans le réservoir. Elle est traiteà la chaudière et son lait est jeté. Avantde la retourner à la «production», lesfrères Gosselin font un snap test. «Ce

    Les vaches du troupeau sont nourries de moulée complèteet de foin demi-sec.

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    du programme Lait canadien de qua-lité (LCQ). Les frères Gosselin le fontd’ailleurs vérifier tous les six mois pours’assurer que la pulsation est toujoursadéquate. Concernant LCQ, ils parlentde «plus de paperasse à remplir», maisla voit comme un mal nécessaire pourassurer la qualité du lait produit. Ils ontd’ailleurs emboité le pas au programmedans les premiers mois de son lancement.

    GARDER L’ŒIL ET L’ESPRITOUVERTLes deux frères se sont bien sûr

    inspirés de leurs parents pour produireun lait de qualité, mais ils adaptentaussi à leur milieu ce qu’ils voient envisitant des fermes et qui pourrait avoirun effet positif sur leur troupeau. Ilsn’hésitent pas à tester ou à mettre enpratique les petits trucs observés ouappris ailleurs qui semblent avoir dusuccès. Les tétines de silicone sontd’ailleurs une idée prise à un produc-teur lors d’une de ces visites.

    LE TRAVAIL SE POURSUITAvec cette première place à

    l’échelle provinciale, les deux frères

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    test, explique Guillaume, nous permetde vérifier qu’il ne reste plus aucunetrace d’antibiotique, même si on a suiviles délais de retraits prescrits.»

    GARDER L’ANIMAL ET SONMILIEU DE VIE PROPRESOn ne lésine pas avec la propreté

    à la Ferme Bilogo 2010. La litière depaille est changée au moins deuxfois par jour sous chaque vache et ongratte régulièrement sous les vachespour les garder, elles et leur espace, leplus propre et le plus sec possible. Unproduit absorbant est aussi ajouté à lalitière pour éliminer autant que pos-sible l’humidité et réduire les risquesde contamination à la maladie. Les pissont tondus régulièrement tous lestrois ou quatre mois. Les vaches sontaussi lavées deux fois par année.

    Pour obtenir un lait de qualité, lesdeux frères sont d’avis qu’il faut aussimaintenir son équipement le plus proprepossible et en bon état. Avant la traite,le système de traite est bien nettoyé etstérilisé au peroxyde. Son entretien estconfié au concessionnaire pour s’assurerque tout est conforme aux indications

    TEST DECALIFORNIELe test de Californie (CMT)est un excellent outil pourdépister la mammite sub-clinique à la ferme. Simple,rapide et économique, cetest évalue la quantité decellules somatiques dansle lait. Le réactif ajouté aulait réagit avec les leuco-cytes et forme un gel. Plusle quartier est infecté, plusles leucocytes sont nom-breux et plus la substanceest épaisse. Les résultatssont instantanés et facilesà obtenir quartier parquartier.

    Selon les frères Gosselin, le passage aux manchons trayeurs en silicone a réduit le CCS à l’intérieur du troupeau.

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    ne pensent pas relâcher la vigilance.« Il y a toujours place à l’amélio-ration », affirme Guillaume. « Onaimerait bien pouvoir se maintenir,poursuit Jean-François. » Bactérieset cellules somatiques continuerontdonc d’être gardées à l’œil à la FermeBilogo 2010.

    HISTORIQUE DE LA FERMEJean-François et Guillaume Gosselin

    ont acheté la ferme de leur père, Henri,en 2004 et ont formé une compagnie en2010. Tous deux reprenaient ainsi l’en-treprise en lui assurant la suite pourune troisième génération. Henri etson épouse Fernande donnent encore

    un bon coup de main à la ferme. Siles deux frères participent à la traite,Jean-François s’occupe plus particu-lièrement de la gestion du troupeautandis que Guillaume voit davantageaux travaux des champs.

    Le troupeau holstein pur-sangcomprend une centaine de têtes,dont 57 vaches en lactation qui ontune moyenne de production d’en-viron 10 000 kilos. Parmi celles-ci,on retrouve 5 vaches classées excel-lentes, 29 très bonnes et 23 bonnesplus. La ferme possède 214 hectaresde terre, dont 101 sont cultivés enfoin composé essentiellement de mil,trèfle et luzerne. Le reste des hec-

    tares est boisé et l’on y retrouve uneérablière de 3 800 entailles. Du pointde vue de l’alimentation, les vachessont nourries à la moulée complèteet aux balles rondes de foin demi-sec. Jean-François précise d’ailleursqu’aucun additif n’est ajouté à cetteration.

    Jean-François et sa conjointe KarineBrousseau sont les parents de Brittany6 ans. Guillaume et sa conjointeCynthia Drouin ont deux enfants : Émy,3 ans, et Antoine, 1 an.

    L’an dernier, la Ferme Bilogo 2010s’était classée deuxième à l’échellerégionale et 14e à l’échelle provincialeau concours Lait’Xcellent.

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    CRITÈRES DE SÉLECTION 2014POUR LES VOLETSEXCELLENCE, DISTINCTIONET AMÉLIORATIONEn 2014, les fermes sélectionnées pour leconcours Lait’Xcellent devaient respecterles points suivants :• Le lait ne doit pas avoir été refusé à la ferme.• Le lait collecté et livré doit en tout temps être

    exempt d’antiseptiques, d’antibiotiques etd’autres produits chimiques ou biochimiquesétrangers à la nature du lait.

    • Le lait collecté et livré ne doit en aucun tempsêtre adultéré par l’eau.

    • La ferme doit être certifiée Lait canadien dequalité (LCQ).

    • Le producteur doit avoir un minimum de9 résultats sur 12 analyses mensuelles encellules somatiques et en bactéries totales.

    Pour leur première place au concours, lors de l’AGA 2015,Jean-François Gosselin et son frère Guillaume ont reçu untrophée et une bourse de 2 000 $ des mains de Bruno Cyr,président de Chaudière-Appalaches-Sud. ■

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    UN CINQUIÈMELAIT’XCELLENT POURDENIS DESFOSSÉS

    Avec ce Lait’Xcellent d’argent, Denis Desfossés,de la ferme du même nom, en est à sa cinquièmedistinction à ce concours, volet provincial. En effet,Denis a reçu le Lait’Xcellent d’or à l’édition 2013, lebronze à celles de 2006 et 2007, et aussi l’argent en2010. Cette année, il a obtenu cette seconde place auniveau provincial grâce à une moyenne de 8 083 bac-téries totales et de 33 500 cellules somatiques.Ce producteur laitier de Sainte-Brigitte-des-Saults,dans la région du Centre-du-Québec, présente unefeuille de route impressionnante en matière dequalité du lait : au cours des onze dernières années,sa ferme s’est classée à 10 reprises parmi les 25 pre-mières entreprises laitières du Québec au concoursLait’Xcellent.D’année en année, il s’en tient à la même routine detraite et la respecte scrupuleusement. La propretéde la vache et de son environnement est pour luiun incontournable pour produire du lait de qualité.La litière de paille est changée régulièrement, lespis sont lavés et essuyés avec des papiers différentspour chaque vache et le bain de trayons est appliquéaprès la traite. Selon lui, il faut s’assurer qu’il n’y apas de résidus de lait dans son équipement et quetout est propre et bien entretenu.S’il détecte une mammite, Denis prélève des échan-tillons de lait et les envoie pour analyses en labo-ratoire afin de déterminer le type de problème encause. L’objectif est de toujours faire en sorte que lavache récupère la santé le plus tôt possible.Denis Desfossés a acheté l’entreprise de son pèreen 1990. Aujourd’hui, son troupeau holstein compte34 têtes, dont 18 vaches. Sa ferme s’étend sur27 hectares de terre consacrés essentiellement à laculture du fourrage et au pâturage.En plus d’un trophée, Denis a reçu une bourse de1 500 $ pour sa deuxième place, niveau provincial,au concours Lait’Xcellent.

    LE LAIT’XCELLENT DE BRONZEÀ LA FERME DOMINIQUE HINCEET FILS SENC

    Madeleine Lagrange et son conjoint René Hince, lespropriétaires de la ferme Dominique Hince & filsSENC de Saint-Léon-de-Standon dans la région de laBeauce, ont reçu le Lait’Xcellent de bronze 2014. Ilsont obtenu cette troisième place au niveau provin-cial grâce à une moyenne de 7 272 bactéries totalespar millilitre et de 44 666 cellules somatiques parmillilitre.Pour Madeleine et René, le mot d’ordre est propretédes animaux et de leur milieu de vie pour obtenir unlait de qualité. L’équipement aussi doit être propre,maintenu à l’ordre et vérifié régulièrement. Il fautbien installer la trayeuse pour empêcher l’entréed’air et éviter la surtraite. Pas question de stresserles animaux, et la traite doit se faire toujours par lesmêmes personnes, dans le calme.À chaque traite, on procède aux premiers jets pourdéceler la présence de grumeaux. On donne un bainde trayon avant et un autre après la traite. Les pissont lavés et asséchés avec des papiers propres pourchaque vache.Le troupeau ayrshire pur-sang comprend 56 têtes,dont une trentaine de vaches en lactation. La fermepossède 98 hectares de terre dont 52 sont cultivésen foin composé essentiellement de mil, trèfle etavoine.Au concours Lait’Xcellent, la Ferme Dominique Hince& fils SENC s’est mérité l’or en 2009 et en 2013, auniveau régional. Pour ces mêmes années, au niveauprovincial, elle s’est classée 4e en 2009 et 7e en 2013.Cette année, en plus d’un trophée, Madeleine etRené ont reçu une bourse de 1 000 $ pour leurtroisième place, volet provincial, au concoursLait’Xcellent.

    Denis Desfossés, gagnant du Lait’Xcellent d’argent, encompagnie de Denis Morin, président du Centre-du-Québec.

    Les gagnants du Lait’Xcellent de bronze, René Hince et saconjointe Madeleine Lagrange, en compagnie de Bruno Cyr,président de Chaudière-Appalaches-Sud.

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