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MARDI 10 ET MERCREDI 11 FÉVRIER 2015 FESTIVAL DE JERUSALEM PROGRAMME

Festival de Jerusalem

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Page 1: Festival de Jerusalem

MARDI 10 ET MERCREDI 11 FÉVRIER 2015FESTIVAL DE JERUSALEM

PROGRAMME

Page 2: Festival de Jerusalem

SOMMAIRE

CONCERT DU 10 FÉVRIER 2015 p. 5

CONCERT DU 11 FÉVRIER 2015 p. 13

BIOGRAPHIES p. 20

FESTIVAL DE JERUSALEM

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MARDI 10 FÉVRIER 2015 20H30

SALLE DES CONCERTS

Gideon KleinTrio pour violon, alto et violoncelle

Robert SchumannSix Études en forme de canon pour violon, violoncelle et piano

Arnold Schönberg / Anton WebernSymphonie de chambre op. 9

ENTRACTE

Pierre BoulezAnthème I

Robert SchumannQuintette pour piano et cordes

ELENA BASHKIROVA, PIANO

MICHAEL BARENBOIM, VIOLON

KATHRIN RABUS, VIOLON

MADELEINE CARRUZZO, ALTO

ANDREAS BRANTELID, VIOLONCELLE

GUY ESHED, FLÛTE

PASCAL MORAGUÈS, CLARINETTE

FIN DU CONCERT VERS 22H30.

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GIDEON KLEIN (1919-1945)

Trio à cordes

I. Allegro

II. Lento

III. Molto vivace

Composition : achevée le 9 octobre 1944.

Durée : environ 10 minutes.

Le Trio à cordes de Gideon Klein naquit sous des cieux hostiles, au camp de concentration de Theresienstadt (Terezín en tchèque). Située près de Prague, l’ancienne forteresse transformée en ghetto pour les Juifs autrichiens et allemands âgés, mais aussi pour les Prominenten (artistes, savants, héros de la Première Guerre mondiale), accueillit au cours de ses trois années d’existence quelque 140 000 personnes, dont à peine plus d’un dixième survécurent. Présenté comme un camp modèle alors que les conditions de vie y étaient atroces, Theresienstadt jouait le rôle de vitrine pour des nazis soucieux de leur image. Un documentaire de propagande, Le Führer donne une ville aux Juifs, y fut ainsi tourné (on y voyait notamment Karel Ančerl diriger une œuvre de Pavel Haas), et la création artistique d’abord tolérée puis encouragée. Gideon Klein, formé notamment auprès d’Alois Hába à Prague, devait y arriver en décembre 1941 et y jouer un rôle majeur. Il continua notamment d’y composer des arrangements, mais aussi et surtout de la musique vocale et de la musique de chambre, dont ce Trio représente le dernier exemple.

En trois mouvements – un Allegro liminaire plein d’élan, une variation sur un chant hébraïque morave intensément émouvante, un finale Molto vivace –, le trio manifeste l’influence de la Seconde École de Vienne, découverte lors des études pragoises, qu’il mêle à un « ton tchèque », qui évoque parfois Janácek. Il fut achevé quelques jours seulement avant la déportation de Klein à Auschwitz en compagnie

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de nombreux autres artistes tels Viktor Ullmann, Hans Krása, Pavel Haas, Rafaël Schächter, Karel Ančerl, Karel Bermann ou Karel Reiner. Le jeune compositeur (il n’avait que vingt-cinq ans) fut ensuite envoyé dans les mines de Fürstengrube toutes proches où il mourut dans des circonstances inconnues juste avant la libération du camp par l’armée russe.

ROBERT SCHUMANN (1810-1856) Six Études en forme de canon pour piano à pédalier op. 56 Transcription pour violon, alto et piano de Theodor Kirchner

Nicht zu schnell [Pas trop vite]

Mit innigem Ausdruck [Avec expression]

Etwas schneller [Un peu plus vite]

Innig [Sincère]

Nicht zu schnell [Pas trop vite]

Adagio

Composition : avril-juin 1845.

Dédicace : à Johann Gottfried Kuntzsch.

Édition : 1845, chez Whistling à Leipzig.

Instrument original : piano à pédalier.

Durée : environ 18 minutes.

« N’ayez pas peur des mots : Théorie, Harmonie, Contrepoint, etc. Ils vous souriront

Seconde École de Vienne : cette appellation fait référence à Arnold Schönberg et à ses disciples (principalement Alban Berg et Anton Webern), qui jouèrent au début du xxe siècle un rôle primordial dans l’abandon de la tonalité au profit du dodécaphonisme (« méthode de composition à douze sons »). Cette école est dite « seconde » en référence à une « première », classique, à laquelle on rattache essentiellement Haydn, Mozart et Beethoven.

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si vous leur en faites autant » : ce conseil aux jeunes musiciens (Musikalische Haus-und Lebens-Regeln), Schumann le met en pratique avec sérieux et passion au début de l’année 1845, pour faire face aux assauts de la « dépression nerveuse intense » et des « pensées affreuses » qui l’assaillent (lettre à Mendelssohn, juillet 1845). De cette immersion dans un univers contrapuntique hérité de Bach naissent coup sur coup les Études op. 56, les Esquisses op. 58 et les Fugues sur le nom de BACH op. 60. Poésie de l’intime sans rien d’aride, ces canons ont connu de nombreuses transcriptions, en raison notamment de la disparition précoce de l’instrument pour lequel ils ont été écrits (le piano à pédalier).

ANGÈLE LEROY

ARNOLD SCHÖNBERG (1874-1951)

Kammersymphonie op. 9 (Version pour quintette à cordes d’Anton Webern)

Composition : achevée en juillet 1906.

Création : le 8 septembre 1907, à Vienne,

par le Quatuor Rosé et des membres

de l’Orchestre de l’Opéra.

Première édition : Universal, Vienne, 1913.

Durée : environ 22 minutes.

« C’était un rêve merveilleux. Ce fut une désillusion amère. »Schönberg à propos de la Kammersymphonie, trente ans après sa création.

Véritable aboutissement des recherches formelles et tonales à l’œuvre dans les pièces qui la précèdent, tels – dans le domaine de la musique de chambre – le Quatuor no 1 et La Nuit transfigurée, la Symphonie de chambre marque un point décisif dans l’évolution de Schönberg : « Lorsque j’eus achevé cette Symphonie de chambre, ce ne fut pas seulement l’espoir du succès qui me rendit heureux, mais quelque chose d’autre et de grandement

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plus important : la conviction que j’avais trouvé mon propre style de compositeur. Désormais se trouvaient résolus tous les problèmes qui m’avaient tourmenté […] ; désormais s’ouvrait une voie qui nous permettrait, à nous jeunes compositeurs, de nous libérer des angoisses où nous avaient plongé les découvertes harmoniques, formelles, orchestrales et affectives de Richard Wagner » (article « Comment on devient un homme seul », 1937). Le compositeur devait toutefois rapidement déchanter : la réception de l’œuvre ne fut pas à la hauteur des espérances placées dans sa composition, loin s’en faut. La création, en 1907, fut un véritable scandale, le début d’une longue série qui allait culminer un jour de mars 1913, avec le « Watschenkonzert » (d’après le mot « Watsche », qui signifie « baffe », en dialecte viennois), où la Kammersymphonie déclencha la première bataille de la soirée.

Les singularités qui hérissèrent le poil des auditeurs de l’époque font, précisément, toute l’importance de cette Symphonie de chambre non seule-ment dans le développement schönbergien mais aussi dans l’histoire de la musique, en pleine accélération à cette époque. L’éloignement progressif de la tonalité (que le Quatuor no 2, composé l’année suivante, donnera à entendre « en direct » dans son déroulement même) est ici assumé par les chromatismes poussés hérités de Wagner, la gamme par tons, et surtout les quartes qui, d’adjoints de la tonalité sous-entendant une relation dominante-tonique, deviennent des perturbateurs de la sensation tonale. Un discours toujours riche en thèmes (Schönberg parlera plus tard d’une « surabondance extravagante » exigeant de l’au-diteur une attention soutenue) se trouve ramassé dans une durée relativement courte – le Quatuor no 1 était deux fois plus long. D’une seule coulée, comme La Nuit transfigurée, Pelléas et Mélisande ou le Premier Quatuor, l’œuvre combine la forme sonate et l’idée quadripartite de la symphonie en un moule nouveau : exposition – scherzo – développe-ment – Adagio – réexposition. Berg donna une analyse précise de cette organisation formelle novatrice en 1918, peu après avoir transcrit la Kammersymphonie pour piano à quatre mains. Webern, lui, en fit un arrangement pour flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano en 1923 : si le public viennois boudait cette œuvre singulière, au moins,

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les élèves et pairs de Schönberg en avaient compris toute la profondeur.

PIERRE BOULEZ (1925)

Anthème I, pour violon

Composition : 1991.

Commande : Concours international de violon Yehudi-Menuhin de la Ville de Paris.

Dédicace : à Alfred Schlee – en souvenir amical du 19.11.1991.

Création : le 18 novembre 1991 à Vienne, par Irvine Arditti.

Effectif : violon.

Éditeur : Universal Edition.

Durée : environ 7 minutes.

« Votre Quintette, très cher Schumann, m’a beaucoup plu […]. Je vois quel chemin vous voulez suivre, et puis vous assurer que c’est aussi le mien, là est l’unique chance de salut : la beauté. » Wagner à Schumann, 25 février 1843.

Anthèmes fait partie de ces œuvres de circonstance extraites occasionnel-lement de révisions de travaux en cours, tels Dialogue de l’ombre double et Mémoriale construit sur l’originel d’… explosante-fixe…. Livrée au public à l’occasion de l’anniversaire d’Alfred Schlee, directeur d’Universal Edition, puis revue et augmentée pour le Concours International Yehudi-Menuhin de la Ville de Paris, elle n’est autre que l’extension d’un fragment de la partie de violon d’… explosante-fixe… conçu jadis par Boulez en hommage à Stravinski (1972).

À l’instar des compositions issues de ce noyau central, la pièce est fondée sur un bloc sonore de sept sons dont sont dérivés ses dévelop-pements par imbrications et interruptions alternatives, ainsi que sur la permanence d’une note-pivot (ici le ré bécarre). Conformément aux impératifs d’un « morceau de concours », la partition fait appel

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aux ressources de l’instrument en multipliant la diversité des modes d’attaque de la corde et de l’archet, caractérisant ainsi au moyen du timbre les articulations formelles d’une écriture basée sur l’alternance de traits de virtuosité et de césures contemplatives.

ROBERT PIENCIKOWSKI

ROBERT SCHUMANNQuintette avec piano en mi bémol majeur op. 44

Allegro brillante

In modo d’una marcia, un poco largamente

Scherzo, molto vivace

Allegro ma non troppo

Composition : septembre-octobre 1842.

Création privée le 6 décembre 1842, chez les Voigt à Leipzig,

avec Felix Mendelssohn au piano.

Création publique le 8 janvier 1843, au Gewandhaus de Leipzig,

avec le Quatuor David et Clara Wieck-Schumann au piano.

Édition : 1842, chez Breitkopf und Härtel à Leipzig.

Durée : environ 30 minutes.

Le Quintette avec piano fait suite aux trois Quatuors op. 41, avec lesquels Schumann se confronte pour la première fois au genre de la musique de chambre, cette « musique encore plus musique » qu’il place si haut. Si le piano était absent – et pour cause – des premières pages composées en 1842, son intégration dans le corpus chambriste avec le Quintette montre, si l’en était besoin, l’importance pour Schumann de l’instrument (toutes les œuvres suivantes y feront appel), à la fois double du compositeur et voix de la bien-aimée Clara, à qui l’opus est dédié et qui en sera une interprète infatigable. Partition ample dans ses proportions, riche d’une

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écriture instrumentale alliant rigueur et fantaisie, et surtout souveraine par la qualité de son inspiration, elle se pose comme modèle pour les générations suivantes et, chacun à leur manière, les quintettes de Brahms, de Franck, de Fauré ou de Dvorák en sont tributaires.

Le premier mouvement fait preuve d’un art consommé, notamment dans les métamorphoses (dès l’exposition) du célèbre premier thème, dont le profil disjoint et impérieux se pare bientôt d’inflexions cares-santes et rêveuses, mais aussi dans la richesse des degrés et des tonalités parcourus. De mi bémol majeur pour cette forme sonate initiale à ut mineur pour la marche funèbre qui suit : souvenirs de Beethoven (Symphonie héroïque) et de Schubert (Trio D. 929) ; texture trouée et tessitures graves dessinent une rhétorique de la déploration ô combien expressive, entrecoupée de deux trios, le premier en ut majeur bercé de rythmes flous, le second agitato, directement issu du thème principal, aux accents épiques. Un scherzo (à nouveau de forme rondo avec deux trios, l’un en sol bémol majeur, l’autre en la bémol mineur) plein d’une énergie un peu bruyante mène à un finale époustouflant, qui se joue des formes traditionnelles (forme sonate et forme rondo) et qui culmine sur une double fugue combinant le thème du premier mouvement et celui de ce dernier allegro : musique à la fois ultra-savante et pleine d’une superbe énergie.

ANGÈLE LEROY

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MERCREDI 11 FÉVRIER 2015 20H30

AMPHITHÉÂTRE

Ludwig van BeethovenSérénade pour flûte, violon et alto op.25

Elliott CarterEsprit rude – Esprit doux

Ludwig van BeethovenVariations sur « Ich bin der Schneider Kakadu » op. 121a

ENTRACTE

Max RegerQuintette en la majeur op.146

ELENA BASHKIROVA, PIANO

MICHAEL BARENBOIM, VIOLON

KATHRIN RABUS, VIOLON

MADELEINE CARRUZZO, ALTO

ANDREAS BRANTELID, VIOLONCELLE

GUY ESHED, FLÛTE

PASCAL MORAGUÈS, CLARINETTE

FIN DU CONCERT VERS 22H40.

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LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770-1827)

Sérénade en ré majeur pour flûte, violon et alto op. 25

Entrata. Allegro

Tempo ordinario d’un Minuetto

Allegro molto

Andante con variazioni

Allegro scherzando e vivace

Adagio – Allegro vivace e disinvolto

Composition : 1795-1796 ou 1801 ?

Publication : 1802, Vienne, par Cappi.

Durée : environ 23 minutes.

Arrivant à Vienne à la fin du XVIIIe siècle dans l’idée de « recevoir l’esprit de Mozart des mains de Haydn », le jeune Beethoven devait héri-ter en outre de nombreuses formes pratiquées par ses aînés et alors encore à la mode, tels les cousins que forment le divertimento et la sérénade. Destinés l’un comme l’autre aux plaisirs de la sociabilité, ils se caractérisent par leur liberté, aussi bien dans le choix des effectifs (on trouve ainsi chez Mozart aussi bien des œuvres pour cordes seules que pour vents, tout comme diverses combinaisons des deux familles) que dans celui des mouvements. En général courts, ceux-ci – qui peuvent être au nombre de cinq, de six, de sept… – comptent fréquemment en leurs rangs deux menuets et un thème et variations. Cette Sérénade en ré majeur ne fait pas exception à l’usage, auquel Beethoven sacrifie à l’époque bien volontiers : la Sérénade pour trio à cordes op. 8 de 1797 en témoigne également, tout comme le plus connu Septuor en mi bémol majeur op. 20 de 1800, qui inspira notamment l’Octuor de Schubert. La plus achevée des œuvres que le maître de Bonn consacra à la flûte, la Sérénade op. 25 tient sa légèreté et sa grâce de son effectif, résolument tourné vers l’aigu. Celles-ci infusent la quasi-intégralité du discours, depuis la courte Entrata, rappel de la traditionnelle marche d’ouverture,

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jusqu’au rondo final, tout bondissant de désinvolture, en passant par le serein Andante à variations, le menuet aux tentations virtuoses et les deux Allegro internes, qui apportent à l’ensemble une très légère touche d’urgence.

ELLIOTT CARTER (1908-2012)

Esprit rude – Esprit doux

Composition : 1985.

Création : le 31 mars 1985 à Baden Baden par les solistes

de l’Ensemble Intercontemporain.

Dédicace : à Pierre Boulez à l’occasion de son soixantième anniversaire.

Effectif : flûte et clarinette.

Éditeur : Boosey & Hawkes.

Le titre fait référence à la prononciation des mots grecs classiques commençant par une voyelle ou un « R ». Accompagnée d’un esprit rude – indiqué par un accent renversé sur la lettre – la voyelle initiale ou le « R » doit être précédée d’un « H » aspiré. Marquée d’un esprit doux – indiqué par accent sur la voyelle – la voyelle initiale n’est pas précédée d’un « H » aspiré. Dans l’expression grecque qui signifie « soixantième année » (hexekoston etos), l’epsilon initial du premier mot porte un esprit rude, tandis que celui du second mot porte un esprit doux.La partition commence et se termine par les notes utilisant les noms de notes allemandes et françaises :

Noms français des notes : si bémol ut la miNoms allemand des notes : B C A E B (O) U L E (Z) t a

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Les deux instruments ont chacun un « esprit (= souffle) rude » et un « esprit doux ».Cette composition m’intéressait surtout parce qu’elle faisait apparaître, au sein même de l’instrumentation, des changements très rapides. Il n’y a pas de grands contrastes entre les instruments, mais un flux continu de types musicaux différents : musique rapide, spirituelle et légère, puis musique puissante… Ces types sont organisés selon un système logique et cohérent, et c’est à cela que je voulais parvenir ici.

ELLIOTT CARTER

LUDWIG VAN BEETHOVENVariations pour violon, violoncelle et piano sur « Ich bin der Schneider Kakadu » op. 121a

Composition : 1816 ?

Publication : 1824, Vienne, Steiner.

Durée : environ 18 minutes.

L’histoire de la composition des variations sur l’air « Ich bin der Schneider Kakadu » (« Je suis le tailleur Kakadu ») n’est pas tout à fait claire. Il semble que Beethoven ait entamé le projet dès les premières années du XIXe siècle, quelques années après que le Singspiel de Wenzel Müller dont est extrait l’air, Les Sœurs de Prague, eut été donné pour la première fois à Vienne. La première partition autographe complète date quant à elle de 1816, alors que l’opéra de Müller avait été rejoué à plusieurs reprises, mais la publication de l’œuvre n’eut pas lieu avant 1824. Dernier des trios avec piano de Beethoven mis sous presse, l’Opus 121a juxtapose des traits stylistiques qui évoquent ainsi les différentes périodes auxquelles il fut composé et remanié. L’introduction lente (qui dure presque un tiers de l’œuvre), dans la tonalité dramatique de sol mineur, convoque des images indubitablement tragiques, et présente des tournures

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harmoniques caractéristiques du Beethoven de la maturité (Sonate pour piano no 28 op. 101, Sonates pour violoncelle op. 102). Le contraste avec le thème lui-même, simple, joyeux, parfois presque trivial, est d’autant plus grand. Les variations qui suivent se chargeront de le faire évoluer, en général dans le sens d’une plus grande ornementation, au fil des échanges entre les trois instruments, mais aussi à l’occasion vers la déconstruction. Les dernières minutes marquent un nouveau tournant vers un style plus tardif ; on entend même, dans la double fugue qui joint la dixième variation à l’Allegretto final des échos de pièces comme les Variations Diabelli ou la Neuvième Symphonie (finale). Tout semble indi-quer, comme le suggère Lewis Lockwood, que « le vieux compositeur, alors aux prises avec des projets musicaux d’une difficulté et d’une profondeur des plus grandes, se retourne avec nostalgie sur une simple œuvre de jeunesse, et cherche à la présenter au monde, l’ayant habillée avec juste assez de complexité pour équilibrer sa naïveté et sa spontanéité par la sagesse de ses dernières années. 

MAX REGER (1873-1916)

Quintette pour clarinette et cordes en la majeur op. 146

Moderato ed amabile

Vivace – Un poco meno mosso – Vivace

Largo

Poco allegretto

Composition : achevée en mars 1916.

Création : 6 novembre 1916, à Stuttgart, par le Wendling-Quartett et le

clarinettiste Philipp Dreisbach.

Durée : environ 40 minutes.

C’est avec le son chaud et doux de la clarinette que Reger prend congé, comme Mozart et comme Brahms avant lui. Le Quintette pour clarinette et cordes fut en effet achevé quelques semaines seulement avant la mort

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du compositeur, et créé de façon posthume, tous saluant alors sa maîtrise et son inspi-ration. Bien qu’on y entende au détour de nombre de pages des sonorités mozartiennes, le modèle de cet Opus 146 est clairement l’Opus 115 de Brahms, écrit pour le même effectif à l’été 1891 par un compositeur également au soir de sa vie. Il n’y a de toute façon rien d’étonnant à cela quand on connaît la position de Reger à l’égard de son prédécesseur, le cadet ayant opéré une fusion (que d’aucuns auraient considéré comme contre nature, mais dont Schönberg se réclamera aussi à l’occasion) entre la musique de Brahms et celle de Wagner. De l’un, il garde le penchant vers la musique « abstraite », celle des formes classiques ; de l’autre, il partage le goût pour la « mélodie infinie », dépassant le cadre du thème. Le quintette témoigne ainsi clairement de ces deux tendances, enchâssant dans une forme en quatre parties classiques – à l’heure où les schémas formels traditionnels tendent de plus en plus vers la dissolution ou la dislo-cation – un discours au flot mélodique conti-nuel qui gomme la frontière entre mélodie et accompagnement par l’importance accordée au contrepoint. L’impression générale est de douceur, et ce dès le Moderato initial, dont Reger a bien pris soin de préciser « amabile » (et, à maintes reprises au cours de la partition, « espressivo », « dolce »…), à peine traversé de quelques passages plus énergiques. Le sche-rzo suivant, d’une belle finesse d’écriture, évoque dans sa légèreté tournoyante ceux

«  Sur cette œuvre élégiaque s’étend la paix profonde et sacrée d’un doux soir d’automne, habillé d’or par les derniers rayons du soleil couchant »Willibald Nagel

Contrepoint : du latin punctus contra punctus, qui signifie point contre point (note contre note), le contrepoint est l’art de combiner des lignes mélodiques entre elles. L’accompagnement de la mélodie est ainsi conçu de manière horizontale (plusieurs lignes étant superposées) plutôt que de manière verticale (un thème étant accompagné d’accords).

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d’un Mahler, le tragique grinçant en moins (on peut ainsi penser au Prêche de saint Antoine de Padoue aux poissons, inclus dans la Symphonie no 2, aux sonorités de bois lui aussi), tandis que le Largo s’abandonne à une profonde émotion, dont la mélancolie se pare de tons chauds où le bois des instruments à cordes contrepointe avec délicatesse celui de la clarinette. Nouvel hommage au quintette de Brahms, dont cette forme est comme chez Reger l’une des marques de fabrique, le finale adopte l’architecture du thème et variations, qu’il nimbe de douceur. L’une des œuvres les plus connues d’un compositeur injustement négligé, le Quintette op. 146, qui prend sa place naturellement aux côtés du dernier Mahler et des premières œuvres de l’École de Vienne, donne la preuve des qualités discursives et de la personnalité musicale de Reger, attaché à un riche héritage germanique tout en mettant la modernité en réso-nance dans ses tournures harmoniques et mélodiques, définitivement celles d’un homme de son temps.

ANGÈLE LEROY

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FESTIVAL DE MUSIQUE DE CHAMBRE DE JÉRUSALEM

Fondé en septembre 1998, le Festival de musique de chambre de Jérusalem a trouvé son cadre idéal dans cette ville d’histoire, fascinante tant par sa diversité culturelle que par son atmosphère unique. D’emblée, le concept de ce festival à la fois national et interna-tional a provoqué l’enthousiasme d’artistes de renommée interna-tionale comme celui du public. Le festival se distingue par son excellence, fruit de l’engagement de ses participants et de son atmos-phère familiale. Chaque musicien apporte gracieusement sa contri-bution artistique, ce qui permet au festival d’être accessible à tout mélomane. Chaque année, l’ac-cent est mis sur un thème, sorte de fil conducteur que l’on peut suivre d’un concert à l’autre. Pour sa première édition, le festival a été placé sous le signe de l’éclectisme, chaque programme représentant un pays différent. En avril 2012, un jumelage a été mis en place entre le Festival de Jérusalem et le festival Intonations, organisé durant une semaine au Musée juif de Berlin lequel accueille à merveille

cet événement. Depuis 2006, le Festival de musique de chambre de Jérusalem s’est produit avec succès à Berlin (Konzerthaus), Paris (Cité de la musique), Lisbonne (Fondation Gulbenkian), Vienne (Musikverein), Luxembourg (Philharmonie), Cologne (Philharmonie), New York (Carnegie Hall), Zurich (Tonhalle), Genève et Salzbourg, pour des concerts ou en résidence. Il a par-ticipé à des festivals de renommée internationale tels que ceux du Schleswig-Holstein et de Rheingau, la Beethovenfest de Bonn, le Festival de Lucerne, le Kissinger Sommer, les festivals de Stresa et de Menton ainsi que le Festival Georges Enesco en Roumanie. Ses tournées l’ont également mené en Amérique du Sud et aux États-Unis. Au cours de la saison 2014-2015, l’ensemble est invité au Festival de Lucerne, à Paris, Salzbourg et Zurich.

ELENA BASHKIROVA

Née à Moscou, la pianiste Elena Bashkirova s’est formée au Conservatoire Tchaïkovski auprès de son père Dimitri Bashkirov, lui-même éminent pianiste et

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pédagogue. Reconnue pour sa maî-trise du répertoire romantique clas-sique comme de celui du xxe siècle, elle se produit régulièrement avec divers orchestres de renom comme l’Orchestre Philharmonique de Hambourg, l’Orchestre Philharmonique de Munich, l’Orchestre Symphonique de la NDR, l’Orchestre du Gürzenich de Cologne, le Deutsches Sinfonie Orchester et l’Orchestre du Konzerthaus de Berlin, l’Orchestre Philharmonique de Dresde, l’Or-chestre de Paris, l’Orchestre du Mozarteum de Salzbourg, l’Or-chestre National d’Espagne, l’Orchestre de la Fondation Gulbenkian, le Chicago Symphony et le Houston Symphony, sous la direction de Sergiu Celibidache, Pierre Boulez, Rafael Frühbeck de Burgos, Semyon Bychkov, Lawrence Foster, Michael Gielen, Karl-Heinz Steffens, Christoph Eschenbach, Ivor Bolton et Christoph von Dohnányi. La musique de chambre constitue un volet essentiel de son travail. Aux côtés de ses partenaires chambristes, Elena Bashkirova a participé à de nombreux festi-vals du monde entier et enregistré une vaste discographie. En 1998,

elle lance le Festival internatio-nal de musique de chambre de Jérusalem dont elle est la direc-trice artistique, créant ainsi un rendez-vous annuel de musique de chambre où se retrouvent les meil-leurs artistes internationaux. Au cours de la saison 2014-2015, Elena Bashkirova se produit en récital à la Philharmonie de Berlin, avec l’Orchestre Philharmonique de Zagreb, l’Académie de chambre de Potsdam, l’Orchestre Symphonique de la Radio de Stuttgart et l’Or-chestre Philharmonique de Belgrade. Aux côtés des artistes du Festival de musique de chambre de Jérusalem, elle est invitée au Festival de Lucerne, à la Tonhalle de Zurich, au Mozarteum de Salzbourg, à Moscou.

MICHAEL BARENBOIM

Le violoniste Michael Barenboim se place parmi les artistes les plus complets et talentueux de sa géné-ration. Sous la direction des plus grands chefs, il s’est produit avec des orchestres renommés comme l’Orchestre Philharmonique de Vienne et le Chicago Symphony,

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interprétant le Concerto pour vio-lon de Schönberg avec le Mahler Chamber Orchestra sous la baguette de Pierre Boulez et le Concerto pour violon de Beethoven avec l’Orchestre Philharmonique de Munich dirigé par feu Lorin Maazel. Au cours de la saison 2014-2015, Michael Barenboim fait ses débuts internationaux avec diverses formations comme l’Orchestre Symphonique de Tokyo dirigé par Santtu-Matias Rouvali (dans le Concerto pour violon no 2 de Prokofiev), l’Orchestre Symphonique de la Radio bavaroise et Mariss Jansons, l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, l’Orchestre de chambre de Lausanne et le hr-Sinfonieorchester de Francfort. Développant une belle carrière en France, le vio-loniste a débuté lors de la saison dernière au Festival d’Aix-en-Pro-vence et participé en 2014 au gala de clôture du Festival de Radio France et Montpellier. Cette sai-son compte ses débuts à Nancy, Nice et Grenoble. Récemment, Michael Barenboim a débuté avec l’Orchestre Symphonique de la NDR de Hambourg, l’Or-chestre Symphonique de la SWR de Baden-Baden et Freiburg (tous

deux sous la direction de Michael Gielen) ainsi qu’avec l’Orchestre Philharmonique d’Israël et l’Orquesta del Palau de les Arts de Valence (tous deux dirigés par Zubin Mehta). Au cours de cette saison, on peut l’applaudir en récital au Mozartfest de Bath avec Denis Kozhukhin et au Konzerthaus de Berlin. En décembre 2014, il a été accueilli en résidence à Schloss Elmau en Bavière dans le cadre du Verbier Festival. Remarqué pour son interprétation du répertoire contemporain, Michael Barenboim est un familier des œuvres d’El-liott Carter, Salvatore Sciarrino et Pierre Boulez. En 2015, il sera très impliqué dans la célébration du 90e anniversaire de ce dernier ; il se produira ainsi avec le West-Eastern Divan Orchestra à Madrid et Paris, interprétant également Anthèmes et Anthèmes 2 au Konzerthaus de Dortmund ainsi qu’à la Staatsoper Berlin. Michael Barenboim est né à Paris en 1985 et a débuté le violon à l’âge de sept ans. Il s’est formé à la Hochschule für Musik und Theater de Rostock auprès d’Axel Wilczok et a participé régulièrement aux master-classes animées par Guy Braunstein. Michael Barenboim

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a également étudié la philosophie à la Sorbonne. Il est premier violon du West-Eastern Divan Orchestra depuis 2003 ainsi que du Quatuor Erlenbusch qu’il a fondé en 2005.

KATHRIN RABUS

Après avoir fait ses études de violon à Bâle avec Sandor Zöldy, à Tel Aviv avec Pjotr Bondarenko, et à New York avec la célèbre péda-gogue Dorothy DeLay, Kathrin Rabus parfait sa formation en par-ticipant à des classes de maître avec Nathan Milstein, Henryk Szeryng et Gidon Kremer. Depuis 1988, Kathrin Rabus est premier violon solo de la NDR Radiophilharmonie de Hanovre. C’est la première femme à avoir obtenu un poste de Konzertmeisterin dans un orchestre de radio en Allemagne. En soliste, elle a notamment joué le Deuxième Concerto de Bartók sous la direction de Michael Gielen, le Concerto de Schumann dirigé par Bernhard Klee, et la Fantaisie de Schumann sous la baguette de Heinz Holliger. Elle nourrit en outre un vif intérêt pour la musique contemporaine. On a ainsi pu l’entendre dans la

création mondiale de Silenzio de Sofia Goubaïdoulina (le CD est sorti chez Naxos) et elle a réalisé le premier enregistrement du Concerto pour violon de Daniel Schnyder sous la direction de Kristjan Järvi (Enja Records). Kathrin Rabus est pre-mier violon solo de l’Arte Ensemble, une formation de musique de chambre composée de solistes de la NDR Radiophilharmonie, qui se produit notamment avec les acteurs Dominique Horwitz et Herbert Feuerstein. La promotion des jeunes musiciens lui tient éga-lement à cœur. Elle a enseigné au Bundesjugendorchester (Orchestre allemand des jeunes), à l’Acadé-mie d’orchestre et de musique de chambre de Toyama, au Japon, à l’Académie d’orchestre du Festival du Schleswig-Holstein, à la Villa Musica de Mayence, et à l’École supérieure de musique et de théâtre de Hanovre.

MADELEINE CARRUZZO

Madeleine Carruzzo est née à Sion, en Suisse. Elle commence le violon à l’âge de 7 ans, puis étudie à l’aca-démie de Detmold dans la classe de

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Tibor Varga. En 1980 elle obtient sa licence de concert avec mention d’excellence. De 1978 à 1981 elle est premier violon solo de l’or-chestre de chambre Tibor Varga. En 1982 elle est la première femme admise comme membre attitré de l’orchestre philharmonique de Berlin, sous la direction de Herbert von Karajan. Madeleine Carruzzo se produit aussi en soliste et fait partie de plusieurs ensembles de musique de chambre tels que les Philharmonische Streichersolisten, Haydn Ensemble… Depuis 2006 elle est l’altiste du quatuor Erlenbusch. Elle a participé à de nombreux festivals de musique de chambre tels que ceux de Salzbourg, Lockenhaus, Berlin, Schleswig-Holstein et Jérusalem. Elle a joué en musique de chambre avec les pianistes Elena Bashkirova, Jonathan Bliss, Yefim Bronfman, András Schiff, les vio-lonistes Nikolaj Znaider, Renaud Capuçon, Guy Braunstein, Kolja Blacher, les altistes Nobuko Imai, Michel Tree, Gérard Caussé, les violoncellistes Gautier Capuçon, Boris Pergamenshikow, Franz Helmerson, le flûtiste Emmanuel Pahud, etc. Elle a été lauréate en

2001 du prix de la fondation Rünzi et 2012 du prix de la ville de Sion.

ANDREAS BRANTELID

Andreas Brantelid est né en 1987 de parents suédois et danois. Il a commencé très tôt à étudier le violoncelle sous la houlette de son père Ingemar. À l’âge de qua-torze ans, il a fait ses débuts en concerto avec l’Orchestre Royal du Danemark dans le Concerto pour violoncelle d’Elgar et s’est produit depuis en soliste avec les meilleurs orchestres de Scandinavie. Lors de la saison 2013-2014, il a fait ses débuts avec les orchestres sym-phoniques de Seattle, Milwaukee et Bournemouth et s’est égale-ment produit au Konzerthaus de Vienne avec l’Orchestre national de chambre du Danemark. Il a travaillé avec de prestigieux chefs parmi lesquels Andris Nelsons, Jonathan Nott, Sakari Oramo, Jukka-Pekka Saraste et Robin Ticciati. En réci-tal et en musique de chambre, Andreas a été invité pour la saison 2013-2014 au Alice Tully Hall de New York, au Wigmore Hall de Londres, à Salzbourg, Budapest et

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Washington. Il s’est également pro-duit à New York (Carnegie Hall), Chicago, Berlin, Zurich, Paris, Vancouver, Barcelone, Gand et dans plusieurs villes de Scandinavie. Lors de la saison 2008-2009, il avait été choisi comme ECHO Rising Star et invité par de grandes scènes d’Europe comme le Concertgebouw d’Amsterdam, le Musikverein de Vienne, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, la Philharmonie de Cologne et le Konserthuset de Stockholm. Son premier enregistrement en concerto (pour lequel il interprète les concer-tos pour violoncelle de Tchaïkovski, Schumann et Saint-Saëns avec l’Orchestre Symphonique National du Danemark) est paru chez EMI en 2008. Il a été suivi d’un disque de musique de chambre de Chopin comprenant sa Sonate pour violon-celle (2010) et de l’album A Tribute to encores (2012). Récompensé d’un premier prix au Concours Eurovision des jeunes musiciens (2006) ainsi qu’au Concours international de violoncelle Paulo d’Helsinki (2007), l’artiste a reçu en 2008 une bourse de la Fondation Borletti-Buitoni. Il a récemment été admis au sein de la Société de

musique de chambre du Lincoln Centre de New York et du pro-gramme New Generation de la BBC. Andreas Brantelid a étudié avec Mats Rondin, Torleif Thedéen et Frans Helmersson. Il joue le Stradivarius Boni-Hegar de 1707, généreusement prêté par le collec-tionneur d’art norvégien Christen Sveaas.

GUY ESHED

Né en Israël, Guy Eshed est flûte solo de l’Orchestre Philharmonique d’Israël (avec pour directeur musi-cal Zubin Mehta). Il a égale-ment occupé ce poste au sein du Maggio Musicale Fiorentino, de la Staatskapelle de Berlin (Daniel Barenboim), de l’Orchestre Symphonique de la Radio suédoise (Daniel Harding), du West Eastern Divan Orchestra (depuis 2001), de la Camerata de Manchester et de l’Ensemble 360 (Grande-Bretagne). Très demandé comme musicien d’orchestre, il a été invité comme flûte solo par des formations telles que le Los Angeles Philharmonic, l’Orchestre Symphonique de la Radio bavaroise de Munich,

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le London Philharmonic, l’Or-chestre Symphonique de Bamberg et l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam. En soliste, Guy Eshed s’est produit dans le cadre des prestigieux festivals de Salzbourg et de Lucerne avec le West-Eastern Divan Orchestra sous la direction de Daniel Barenboim et Pierre Boulez. Il a été invité à jouer en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Hongrie et dans sa patrie d’Israël avec l’Orchestre de chambre d’Israël, la Camerata de Manchester, la Camerata de Jérusalem, les Solistes de chambre de Berlin, l’Ensemble Hof Musik de Berlin, les Solistes de Tel-Aviv ou la Kammerphilharmonie d’Amade, sous la direction de Trevor Pinnock, Nicholas Kraemer, Jaime Martin, Frieder Obstfeld et Kolja Blacher. Musicien de chambre passionné, Guy Eshed travaille au sein de l’Ensemble 360 et participe régu-lièrement au Festival internatio-nal de musique de chambre de Jérusalem ; il a pris part à d’autres festivals de musique de chambre comme la Beethovenfest de Bonn et le Festival de Vaals aux Pays-Bas. Guy Eshed a été à plusieurs reprises boursier de la Fondation culturelle

israélo-américaine et obtenu une bourse d’excellence de la Fondation Töpfer de Hambourg. Diplômé avec les honneurs de l’Académie de musique et de danse Rubin de l’Université de Tel-Aviv, de la Hochschule für Musik Hanns-Eisler de Berlin et de la Hochschule für Musik und Theater de Hambourg, il a eu pour professeurs Yossi Arnheim, Mordechai Rechtman, Jacques Zoon et Moshe Epstein.

PASCAL MORAGUÈS

Première Clarinette Solo à l’Or-chestre de Paris depuis 1981, Pascal Moraguès poursuit également une carrière de concertiste. En soliste, il s’est produit, entre autres, sous la direction de Daniel Barenboim, Pierre Boulez, Semyon Bychkov, Carlo-Maria Giulini, Zubin Mehta, Wolfgang Sawallich, Paavo Järvi, Emmanuel Krivine, Frans Brüggen, Yuri Bashmet. Partenaire de musique de chambre particuliè-rement sollicité, il est membre du Quintette Moraguès, de l’Ensemble Viktoria Mullova et de l’Ensemble de Katia et Marielle Labèque. L’Orchestre de chambre d’Europe

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l’associe fréquemment à ses acti-vités. On le retrouve également aux côtés de Christian Zacharias, Christophe Eschenbach, Elena Bashkirova, Hélène Grimaud, Pascal Rogé, Oleg Maisenberg, Schlomo Mintz, Joshua Bell, Gary Hoffman, le regretté Boris Pergamenchikow, de Dame Felicity Lott, des Trio Wanderer, Guarneri et des quatuors Borodine, Leipzig, Jerusalem, Belcea, Sine Nomine, Carmina, Prazak, Vogler. Il appa-raît régulièrement au programme des institutions musicales interna-tionales les plus prestigieuses telles que le Wigmore Hall de Londres, les Konzerthaus de Vienne et de Berlin, le Théâtre des Champs-Élysées et le Théâtre du Châtelet à Paris, le Carnegie Hall de New York et des grandes séries en Europe, au Moyen-Orient, aux États-Unis, en Australie et au Japon où il est invité chaque année. Pascal Moraguès est professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris depuis 1995. Il est égale-ment « Guest Professor » au Royal College of Music de Londres et au College Superieur of Music d’Osaka au Japon depuis 2004. Il donne, en outre, de nombreuses

master-classes à travers le monde entier. Il a enregistré une vingtaine de disques salués unanimement par la presse internationale. Dans l’intégrale de Sviatoslav Richter parue chez Philips en 1995, le pia-niste russe a choisi le Quintette Moraguès pour l’enregistrement du quintette pour piano et vents de Beethoven. En 2007, Pascal Moraguès a été nommé Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture et de la Communication.

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