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le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue février 2011 - copie 15 en manchettes 4 Jeunes musiciens du monde à Kitcisakik 7 Camp Spirit Lake 10 Un album pour Marie-Eve Leblanc 11 Amalgamme fait danser 14 Émilie B. Côté expose 16 Le retour de Louisa Nicol ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien GRATUIT Il pleuvait des oiseaux Jocelyne Saucier raconte

FÉVRIER 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 15

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Journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue

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Page 1: FÉVRIER 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 15

le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue

février 2011 - copie 15

e n m a n c h e t t e s4 Jeunes musiciens du monde à Kitcisakik

7 Camp Spirit Lake

10 Un album pour Marie-Eve Leblanc

11 Amalgamme fait danser

14 Émilie B. Côté expose

16 Le retour de Louisa Nicol

ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien

grATuiT

Il pleuvait des oiseaux

Jocelyne Saucier raconte

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2 L’INDICE BOHÉMIEN - FÉvrIEr 2011

février 2011

calendrier culturel gracieuseté du Conseil de la culturede l’Abitibi-Témiscamingue

CinémaDouteux.org31 janvier - 21 h 307 février - 21 h 30Bistro UQAT (rouyn-Noranda)

An Island3 février - 19 h 30Bistro UQAT (rouyn-Noranda)

Crime d’amour6 février - 19 h7 février - 19 h 30Cinéma Capitol (val-d’Or)

Ciné-club PromovuesJusqu’au 8 maiCinéma Capitol (val-d’Or)

10½9 février - 13 h 30 et 19 h13 février - 14 h 30Théâtre du rift (ville-Marie)

Aide-toi, le ciel t’aidera20 février - 14 h 3023 février - 13 h 30 et 19 hThéâtre du rift (ville-Marie)

ExpositionConcept’ArtJusqu’au 6 févrierPalais des arts Harricana (Amos)

Des couleurs pour te direJusqu’au 6 févrierPalais des arts Harricana (Amos)

Haz’art Collectif d’artistes de l’Abitibi-OuestJusqu’au 13 févrierSalle du conseil de l’hôtel de ville (La Sarre)

Expression d’une passion - Sophie royerJusqu’au 13 févrierHall d’entrée de la salle du conseil (La Sarre)

Ma-Reine Bérubé, 1919-2004Jusqu’au 3 mars 2012Centre d’exposition de val-d’Or

L’épreuve du quotidienChantale BoulianneJusqu’au 13 mars Centre d’exposition d’Amos

Grandeur NatureLouis Brien, Marcel Caron, Sylvie Crépeault, Martine SavardDu 28 janvier au 27 févriervernissage vendredi 28 janvier - 19 hL’Écart.. . lieu d’art actuel(rouyn-Noranda)

À propos de l’amitié : Rencontre deuil et amitié - Carole-Yvonne richardDu 28 janvier au 27 févriervernissage vendredi 28 janvier - 19 hL’Écart.. . lieu d’art actuel (rouyn-Noranda)

L’écriture persane - Shahla BahramiDu 28 janvier au 27 févrierL’Écart.. . lieu d’art actuel (rouyn-Noranda)

Journal nature - William BergeDu 3 février au 6 marsCentre d’art rotary (La Sarre)

40 ans de langue et de rire en caricatures politiquesDu 4 au 28 févrierBibliothèque municipale de val-d’Or

Pluralité - Jeannot HamelDu 20 février au 22 maiPalais des arts Harricana (Amos)

HumourSoulever des Corneliu - Jean-Thomas Jobin9 février - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)

improvisation

Match d’improvisation Sir-NJusqu’au 15 avril - 20 hScène Évolu-Son (rouyn-Noranda)

Les Volubiles Improvisation haute voltige25 février et 28 janvier - 20 hEspace Noranda (rouyn-Noranda)

LittératureLe vieux qui pissait partoutrachel Lortie et Alexandre Castonguay7 février - 14 hThéâtre de poche (La Sarre)10 février - 19 hBibliothèque municipale de val-d’Or

MusiqueDévoilement de l’affiche du FgMAT2 février - 10 hFontaine des Arts (rouyn-Noranda)

Arnold Choi et Wonny SongJeunesses musicales2 février - 19 h 30Salle Desjardins (La Sarre)3 février - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)8 février - 19 h 30Théâtre du cuivre (rouyn-Noranda)

Quatuor Opus Nord5 février - 20 hAgora des Arts (rouyn-Noranda)

Sons et BriochesÉcole de musique Harricana6 février - 10 h 30Théâtre des Eskers d’Amos Vox pop - Maxime Landry10 février - 20 hSalle Desjardins (La Sarre)11 février - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)

Série La Relève11 février - 19 hConservatoire de musique (val-d’Or)

Souper-concert de la St-ValentinAmalgamme12 février - 18 hAgora des Arts (rouyn-Noranda)

Alpha Thiam17 février - 20 h18 février - 9 h et 13 hAgora des Arts (rouyn-Noranda)

Rassemblement régional des cordes19 février - 16 hThéâtre Télébec (val-d’Or)

ThéâtreUne musique inquiétante1er février - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)

Zorro2 février - 19 hThéâtre des Eskers (Amos)

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue, au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. Merci de votre collaboration !

Message aux artistes et aux organismes culturels qui désirent soumettre des sujets d’articles

Afin de vous aider, nous publions ici la procédure et les délais qui s’appliquent :

réception de l’informationCompte tenu de notre fonctionnement, nous devons recevoir le plus tôt possible (par courriel) l’information relative à votre acti-vité, minimalement sept semaines avant la sortie du journal.

Ex. : pour un article à paraître dans l’édition d’avril 2011, nous devrons recevoir l’infor-mation avant le 10 février 2011.

votre responsabilité est d’envoyer à la rédaction ([email protected]), en respectant ce délai de sept semaines, les renseignements nécessaires qui nous permettront de déterminer si nous confie-rons ce sujet à l’un de nos collaborateurs.

Sélection des sujetsLa sélection des sujets s’appuie sur une politique éditoriale qui a été mise en place en septembre 2009 par notre conseil d’ad-ministration. En voici les principaux critères :

1 - EXCELLENCEEn tout temps, l’excellence sera un critère dans la sélection des sujets. La priorité est donnée aux artistes, œuvres et événements d’excellence.

2 - vALEUr DE L’INFOrMATION ET IMPACTLe journal favorisera les sujets qui auront un impact dans la collectivité et/ou dans le milieu culturel.

3 - DISCIPLINE - MrC - rÉGIONDans la mesure du possible, le journal tentera, à chaque numéro, de brosser un

portrait des activités culturelles dans cha-cune des disciplines et dans chaque MrC. La priorité sera accordée aux événements qui ont lieu dans la région ou qui sont organisés par des Témiscabitibiens.

4 - OrIGINALITÉ ET NOUvEAUTÉL’originalité et la nouveauté seront des éléments prépondérants dans le choix des sujets.

5 - NOTOrIÉTÉ - PrOFESSIONNEL - rELÈvEAfin d’assurer un équilibre, le journal traitera autant les sujets qui présentent des artis-tes, œuvres et événements provenant du milieu professionnel que de la relève.

vous devez répondre aux critères de notre poli-tique éditoriale afin que le sujet proposé puis-se être considéré par le comité de rédaction.

En somme, l’Indice bohémien privilégie les artistes, organismes et événements d’ici. Une fois que la rédaction a identifié les sujets qui feront l’objet d’un article, ceux-ci sont proposés aux journalistes bénévoles ayant signifié leur disponibilité et leur intérêt.

Note : en raison de l’espace limité dans chacune des éditions et des choix éditoriaux et rédactionnels que nous devons faire, les sujets qui nous sont proposés ne sont pas nécessairement tous retenus par le comité de rédaction.

Merci de votre collaborationLa rédaction et la coordination du journal

il est possible que certaines personnes se demandent ce qu’elles doivent faire pour qu’un article sur un sujet qui les concerne ou qui se rapporte à leurs événements ou activités soit publié dans l’Indice bohémien.

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3L’INDICE BOHÉMIEN - FÉvrIEr 2011

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

rÉDACTiON ET PrODuCTiON

Rédaction des chroniques :Mélanie B. Chartier, Louis-Joseph Beauchamp, Francesca Benedict, Mylène Cossette, Charlotte Luneau, Marie-Joe Morin, Evelyne Papillon, Christiane Pichette, Dominic ruel, Martine Savard

Rédaction des articles :Émilie B. Côté, Chloé BP, Jonathan Barrette, Francesca Benedict, Lise Gagné, Geneviève Gagnon, Francine Gauthier, Ariane Gendron, Stéphanie Hein, Winä Jacob, Louise Lambert, Ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Evelyne Papillon

Correction des textes :Lucette Jacob, Isabelle Legault, Geneviève Luneau, Karine Murphy, Evelyne Papillon, Amélie roberge

Rédactrice en chef :Louise [email protected]

Coordination : Maurice Duclos [email protected]

Ventes publicitaires : Maurice Duclos [email protected]

Graphisme : Mylène CossetteLe Canapé communication visuelle [email protected]

L’indice bohémien est publié 10 fois l’an. il est distribué gratui tement par La Coo-pérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue fondée en novembre 2006.

Membres du conseil d’administration : Mélissa Drainville, Sophie Ouellet, Martin villemure, Annie-Pierre Fauteux, Julie Pomerleau, Chloé Beaulé-Poitras, Sonia Cotten, Ariane Gélinas, Julie Goulet, Winä Jacob et Amélie roberge.

L’Indice bohémien150, avenue du Lac rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 www.indicebohemien.org

Ce journal est imprimé sur du

papier recyclé à 50 %.

Il y a quelques semaines, Marie-France Bazzo recevait à son émission de télévi-sion le comédien Guy Nadon, à qui elle a demandé : « Comme comédien, quelle est votre utilité ? » Et lui de répondre : « Aucune ! Je n’ai aucune utilité. Je crois que je suis un rouage essentiel de la société, mais je suis absolument inutile. Un plombier est beaucoup plus utile que moi. vous, vous êtes beaucoup plus utile que moi, vous pouvez faire cheminer des idées. Je suis essentiel parce que je ne pourrais pas vivre dans une société où il n’y aurait pas de gens comme moi, mais je pense que ma contribution est bien mineure. »

L’animatrice, visiblement étonnée, fait alors valoir à l’acteur qu’il apporte tout de même de la beauté, de la réflexion. Il lui dit : « Oui, c’est l’essentielle beauté, l’essentiel plaisir, mais je crois qu’on pourrait fort bien vivre sans cela. Plusieurs sociétés, dans l’histoire de l’humanité, ont vécu sans acteurs, sans artistes, parce que la misère était juste trop grande ! » Et l’animatrice de conclure : « Mais juste-ment, ça a fait de la misère ! »

Cet échange, quand on s’intéresse aux arts et à la culture, était captivant. L’art, est-ce essentiel ou utile dans nos vies ? Les artistes, sont-ils essentiels ou utiles à la société ? La question mérite d’être posée, même si, on s’en doute bien, elle suggère autant de réponses qu’il y a d’indi-vidus. Il faut voir aussi ce que l’on entend par essentiel et utile, ces deux termes appelant des interprétations nuancées.

À regarder le contenu de ce numéro de février, force est de constater que, dans notre région, les artistes et l’expression artistique sont mis à contribution dans diverses causes. On le voit avec la tren-taine de musiciens et chanteurs qui prê-tent généreusement leur concours au téléthon La ressource en soutien aux personnes handicapées. On le constate avec les comédiens des Productions du raccourci, à qui l’on a fait appel pour par-ler des droits des usagers dans le système de santé. Ou, encore, avec la présence combien bénéfique de l’organisme Jeunes musiciens du monde auprès des enfants de la communauté algonquine de Kitcisakik dans la réserve de La vérendrye. Et, aussi, quand on observe le parcours impression-nant des autistes du groupe La Bohème, qui s’éclatent et s’expriment au rythme des percussions. Essentiel ou utile ?

La reconduction récente du Fonds dédié aux arts et aux lettres de l’Abitibi- Témiscamingue participe à ce mouve-ment qui veut rapprocher les artistes et la communauté (qui est loin de qui ?), à cause du type d’initiatives qu’il soutient financièrement. En effet, l’un des volets de ce programme demande que les pro-jets artistiques soient réalisés de concert avec des intervenants de la collectivité, donc qu’ils touchent à des thèmes qui concernent la vie collective.

Né d’une entente intervenue en 2001 entre le Conseil des arts et des lettres du Québec et la Conférence régionale des élus, ce fonds apporte de l’eau au moulin des artistes, des écrivains et des organismes culturels. Que ce soit en arts visuels, en arts médiatiques, en musique, en littérature ou en théâtre, on a vu naî-tre, depuis dix ans, des projets artistiques qui abordent des thèmes reliés, par exem-ple, à la condition des femmes, au deuil, à l’environnement, aux ventes de garage, à la pêche blanche; autant de sujets qui ont des résonnances bien concrètes chez les citoyens que nous sommes. Cela aurait eu pour effet, au dire de plusieurs artis-tes impliqués dans ces démarches, de mieux faire connaître le processus créatif qui est au cœur de leur travail, donc de mieux les faire apprécier du « public », ce grand ensemble si difficile à définir avec précision.

Il me semble que dans une région comme la nôtre, l’on connaît de mieux en mieux le travail des artistes qui y œuvrent et que l’on mesure de plus en plus l’importance de leur apport à la communauté régio-nale. Ils sont parfois nos voisins, nous avons l’occasion de les côtoyer, ce sont des professionnels qui investissent beau-

Calendrier culturel ............................... 2Éditorial .............................................. 3interculturalisme ................................. 4Culture autochtone ............................. 4Littérature ........................................... 5Théâtre ............................................... 6Histoire et patrimoine .......................... 7Événement .......................................... 9Musique ..................................... 10, 11Culture insolite .................................. 12Art thérapie ....................................... 13Arts visuels ...................... 14, 15, 16, 18

ChroniquesChronique littéraire ............................ 5Sociétés d’histoire et de généalogie ... 6L’Indice du lecteur .............................. 8Humeur ............................................. 8rubrique ludique .............................. 11Signature d’artiste ........................... 13La culture dans mes mots .............. 17Les livres de Charlotte ..................... 17Ma région, j’en mange ! ..................... 20Poste d’écoute ................................ 21

som

mair

eéditorial

EN CoUVERtURE : JOCELyNE SAUCIEr

PHOTO : CYCLOPES

Essentiel ou utile ?> LoUiSE LAMBERt - [email protected]

coup d’eux-mêmes dans ce qu’ils font, ils aiment en parler à qui s’y intéresse. Et ce journal aime s’en faire l’écho.

Les artistes sont des observateurs attentifs de la société, ils posent un regard person-nel sur la vie. Ils questionnent, ils brassent et dérangent à l’occasion, ils expriment, ils nous rendent plus sensibles, ils créent de la beauté, cette essentielle beauté, cet essentiel plaisir dont parlait Guy Nadon à Bazzo.tv, toutes choses qui tiennent la misère à distance, comme le soulignait si pertinemment son interlocutrice.

Dans cette édition, nous vous proposons de le découvrir encore un peu plus, ici même, chez nous.

Essentiel ou utile ? À chacun de trouver sa réponse. Pour ma part, je réponds : l’un et l’autre, sans hésitation.

DATES iMPOrTANTES À rETENir

Pour l’édition de mars 2011

date limite pour réserver votre espace publicitaire 9 février

date limite pour fournir votre montage publicitaire 11 février

sor tie du journal 3 mars

Winä Jacob, dont j’ai pris le relais pour quelques numéros, sera de retour avec l’édition de mars. Mon aventure bohémienne, à titre de rédactrice en chef, prend fin ici. Ce fut un plaisir et un privilège de partager avec vous, depuis le mois d’octobre, la créativité et la ferveur qui caractérisent le monde des arts et de la culture, une ressource intarissable dont on ne saurait se passer. Au revoir et merci ! Louise Lambert

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4 L’INDICE BOHÉMIEN - FÉvrIEr 2011

D’entrée de jeu, la présidente, Marie-Claude Leclercq, rappelle que son organisme, telle une mosaïque qui assemble des pièces de toutes formes et couleurs, réunit dans la région 300 personnes originaires de tous les continents. « Nos activités sont multiples et touchent à plusieurs domai-nes : social, culturel, artistique, sportif. Nous aimons souligner certains événe-ments importants et le Mois de l’histoire des Noirs est l’un de ceux-là. C’est la pre-mière fois que nous offrons un programme aussi diversifié, qui se promène dans les cinq pôles de la région. »

Cinéma et conférenceEntre le 1er et le 23 février, val-d’Or, rouyn-Noranda, Amos, ville-Marie et La Sarre accueilleront l’événement. La pièce de résistance prend une saveur cinémato-graphique avec la projection de films (fictions et documentaires) portant la signature de réalisateurs camerounais, sénégalais ou sud-africains. Le contenu de ce programme taillé sur mesure pour l’évé-nement fait dire à Marta Saenz, l’une des organisatrices : « Ce minifestival est peut-être le début de quelque chose, il donne accès à du cinéma que l’on ne voit pas souvent, celui fait par des Noirs particuliè-rement, et ce regard qu’ils nous proposent est important. »

Autre moment à retenir : à val-d’Or, le 15 février, yves Antoine prononcera une conférence sur l’apport des Noirs à la société québécoise. Né en Haïti, détenteur d’un doctorat en littérature, aussi bien que

de nombreux prix et distinctions, ce rési-dant de l’Outaouais, maintenant retraité de l’enseignement, se consacre principa-lement à l’écriture. Il a publié plusieurs ouvrages, dont Inventeurs et savants Noirs.

Sonorités africainesDans cette foulée, l’Agora des Arts, à rouyn-Noranda, inscrit à son agenda de février le spectacle Alpha Thiam, du nom de ce musicien originaire de Guinée qui vit maintenant à Montréal. Son répertoire est constitué de chansons en langues peule, mandingue et soussou. Nathalie Dussault (Nathalie Cora au programme), qui l’accom-pagne, serait la première femme au monde à jouer de la kora, un instrument traditionnel africain. L’Agora profitera du passage de Alpha Thiam pour offrir une série d’ateliers sur la danse et les percussions africaines, ainsi qu’un spectacle aux élèves de quatre écoles primaires.

La programmation de ce Mois de l’histoire des Noirs peut être consultée sur le site Internet de La Mosaïque.

lamosaique-at.org

interculturalisme

Si Ashley, Kariane et Amélie se sont vu offrir cette opportunité, c’est grâce à la présence, depuis l’automne 2008, de l’organisme Jeunes musiciens du monde (JMM) dans la communauté algonquine de la réserve faunique La vérendrye. « Un des recherchistes de l’émission avait entendu parler de notre chanson et nous a contac-tés en nous disant qu’il avait le budget pour inviter trois jeunes et leurs parents. Ça va être une superbe expérience pour ces trois petites filles qui ont un comporte-ment exemplaire en classe », explique leur enseignant, François Gérardin, en ajoutant que ces dernières sont vraiment contentes et fières de représenter leur communauté.

« À Jeunes musiciens du monde, on n’exige jamais que les enfants fassent des pres-tations, mais quand ils le veulent, on sait qu’un spectacle leur donne trois mois de fierté intense », poursuit-il. C’est justement ce qui est arrivé le 19 novembre dernier, quand neuf élèves de la communauté sont allés présenter deux de leurs compositions devant près de 800 personnes au Club Soda, à Montréal, lors d’un concert-béné-fice de JMM. « Le public a tellement bien réagi à notre prestation, c’était presque démesuré, se souvient le professeur. Les applaudissements étaient si forts que les enfants se bouchaient les oreilles ! Quand ils ont compris que c’était pour eux, ils étaient très fiers. »

Des indiens aux AlgonquinsSi Jeunes musiciens du monde a d’abord ouvert des écoles en Inde et dans des quartiers défavorisés de Québec et de Montréal, le projet de Kitcisakik a ceci de différent que c’est à même l’école de la communauté que l’organisme prodigue son enseignement. Si le nom de l’orga-nisme laisse croire qu’on a affaire à quel-

que école de musique, celle-ci n’est qu’un prétexte pour permettre aux enfants de se développer, de mieux se connaître et, surtout, de s’épanouir pleinement. « Notre objectif est d’aider les jeunes à travers la musique, précise François Gérardin. Je me dis tout le temps qu’il n’y a rien qui presse, que les enfants ne seront pas plus heureux s’ils connaissent finalement leur solfège au bout de six mois : le but c’est qu’ils aiment venir à l’école et qu’ils y restent plus long-temps. On ne veut pas former des musi-ciens, on veut juste que pendant l’heure de la journée que les jeunes passent avec nous, ils se sentent bien », philosophe l’instigateur du projet en région.

C’est après son expérience à l’école de musique de Jeunes musiciens du monde à Québec et un été de travail avec les enfants de Kitcisakik que François Gérardin décide de proposer au conseil de bande de la com-munauté de s’associer au projet de JMM : « Je trouvais que c’était une belle façon pour les jeunes de vivre leur culture. »

Si Jeunes musiciens du monde rêve d’ouvrir d’autres écoles en Afrique et au Brésil, François Gérardin rêve que son projet se développe, que des cours soient offerts les fins de semaine aux adolescents de la communauté. Il rêve aussi d’avoir un enseignant algonquin dans sa classe et de remettre ce projet au conseil de bande pour qu’il se l’approprie et le teinte aux couleurs des gens de la place. « Jeunes musiciens du monde est là pour rester à Kitcisakik et on espère que ça va faire du bien aux enfants, mais pour vraiment le savoir, il va falloir revenir les voir dans 20 ans ».

jeunesmusiciensdumonde.org

culture autochtone

Jeunes musiciens du monde à Kitcisakik

La mélodie du bonheur > WiNä JACoB

Le 9 février, trois jeunes filles de la classe de cinquième année de Kitcisakik auront la chance d’aller chanter avec la sensation africaine de l’heure, Tiken Jah Fakoly, à l’émission Studio 12. Dans un numéro orchestré autour d’un tambour autochtone, les jeunes chanteuses inter-préteront une composition des élèves de leur école portant sur la culture algonquine, sur une musique du célèbre ivoirien.

> LoUiSE LAMBERt

La Mosaïque, association interculturelle et d’accueil des immigrants en Abitibi-Témiscamingue, souligne avec force le Mois de l’histoire des Noirs. Tout au long de février, les cinq MrC recevront l’une ou l’autre des activités mises sur pied par cette équipe qui conjugue le mot « accueil » non seulement dans son nom, mais également dans sa façon d’intégrer les nouveaux arrivants et de métisser les cultures.

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Le Mois de l’histoire des Noirs

À l’écran et sur scène

« C’EST LA PrEMIÈrE FOIS QUE

NOUS OFFrONS UN PrOGrAMME

AUSSI DIvErSIFIÉ, QUI SE PrOMÈ-

NE DANS LES CINQ PôLES DE LA

rÉGION » - MArIE-CLAUDE LECLErQ

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Yves Antoine, conférencier à Val-d’Or

Une Affaire de nègres, film présenté à Amos et rouyn-Noranda

initiation à la musique dans une classe à Kitcisakik

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5L’INDICE BOHÉMIEN - FÉvrIEr 2011

chronique littéraire

> FRANCESCA BÉNÉdiCt

« On n’arrive pas chez des gens qui ont près d’un siècle derrière eux avec un boniment de dernière minute. » p.15

Hasard surprenant que le titre du livre alors que les nouvelles font état de milliers d’oiseaux qui meurent en Suède, aux États-Unis, et même au Québec. Ce texte constitue le quatrième roman de l’auteure abitibienne. Dès son premier roman, son talent lui a valu une place parmi les grands noms de la littérature québécoise.

Ici encore, le lecteur retrouvera le penchant de l’auteure pour l’obser-vation sociale. En fait, les personnages constituent la force du texte. Jocelyne Saucier présente ici des vieillards (même si le mot n’est pas politiquement correct) qui choisissent comment vivre leur vie. Cette notion de liberté traverse le texte d’un bout à l’autre et va jusqu’à inclure la mort, liberté ultime. Et cette liberté s’inscrit dans la forêt, dans l’espace nordique, dans cette lumière unique.

L’histoire s’ouvre sur une « jeune » photographe qui suit un projet né d’une rencontre fortuite. Le récit se présente sous le côté banal du quotidien, ces petits clins d’œil du hasard qui tissent la vie. Une vieille dame croisée sur un banc public lui raconte l’histoire des feux qui ont marqué le nord de l’Ontario au début du siècle. Cette géographie servira de décor à la suite des événements. Petit à petit, avec cette lenteur typique de la vie en forêt, la photographe découvrira le pacte de mort entre les trois vieux, mais ce pacte se transforme en pacte de vie au fur et à mesure qu’elle en saisit les paramètres. L’auteure renverse ici la lorgnette : elle présente des vieillards pleins de vie qui s’accommodent de la compagnie de la mort et avec un côté canaille. Les personnages établissent une certaine routine au fond du bois avec le soutien de deux jeunes hommes : Bruno et Steve. Tout au long du texte, il s’instaure une fluidité des prénoms qui reflète la liberté, mais qui joue aussi sur l’aspect multiculturel du nord, dont les noms permettent de retracer les différentes vagues d’immigration par le mélange de prénoms ou noms anglophones et francophones, mais aussi ukrainiens.

Le texte est découpé en onze chapitres aux titres révélateurs qui se terminent généralement sur une petite récapitulation et une amorce du chapitre suivant, moments où le narrateur, qui flotte au-dessus de l’histoire comme une ombre et qui reste externe à l’histoire, reprend la parole. Typique d’un narrateur de conte, il amorce l’histoire et la conclut. Il cède la parole aux personnages afin qu’ils puissent se raconter et donner leur point de vue, apportant parfois des regards différents sur les mêmes événements. Certains lecteurs seront peut-être rebutés par la première page et préfèreront passer directement au premier chapitre.

Ce roman vaut le détour pour la finesse de l’écriture. Jocelyne Saucier décrit l’horreur avec une humanité touchante. Elle raconte comment l’histoire de chacun s’inscrit dans l’Histoire d’un pays, d’un peuple, mais aussi comment elle en est influencée.

Saucier, JocelyneIl pleuvait des oiseauxMontréal : XyZ, 2011, 182 p.

il pleuvait des oiseaux

> FRANCESCA BÉNÉdiCt

Jocelyne Saucier, qui réside à Cléricy, publie chez XYZ son quatrième roman, intitulé Il pleuvait des oiseaux. Aupara-vant, elle nous a offert La vie comme une image (1996), Les héritiers de la mine (2000) et Jeanne sur les routes (2006), autant de titres qui lui ont valu d’être finaliste pour des prix aussi prestigieux que le prix du gouverneur général et le prix ringuet de l’Académie des lettres du Québec. En 2010, elle a reçu le Prix à la création artistique remis par le CALQ dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue.

À l’écouter, il apparaît rapidement que l’auteure respire du même souffle que ses textes. Sa voix se lit comme ses écrits : il faut capter le sens au-delà des mots. Cette femme qui considère qu’« un roman, c’est beaucoup plus que les mots, beaucoup plus qu’une histoire » se dévoile avec discrétion, avec une économie de mots traversés de petits rires. Malgré la timidité et la modestie, elle se raconte comme elle conte… par coups de pinceau.

Vous êtes née au Nouveau-Brunswick ? Oui, mais je suis arrivée en Abitibi à l’âge de 2 ans et au-delà de quelques absences, j’y ai vécu jusqu’à présent.

Parlez-moi de la véracité des événements concernant la dimension historique et les lieux géographiques du roman. Les feux du début du 20e siècle ont profondément marqué tout le nord ontarien. On retrouve de grandes similitudes entre le nord de l’Ontario et le nord du Québec, mais on ne se connaît pas. Les feux ont été si importants qu’ils ont eu des répercussions jusqu’ici. Le feu représente la seule catastrophe naturelle qui nous menace ici.

Les noms ou prénoms des personnages m’ont particulièrement frappée. Pourquoi cette fluidité dans l’identité ? Je voulais des noms simples, qui n’auraient pas à être expliqués, mais qui seraient aussi un peu à l’image du nord de l’Ontario, où l’identité se fait par rapport à la culture d’origine, mais sans connotation par rapport à la langue. Les prénoms reflètent ce mélange de langue (français, anglais, ukrainien). Le fait que les personnages soient flous et précis leur permet de vivre par eux-mêmes. Je veux que le lecteur puisse vivre et deviner mes personnages et qu’il les entende respirer.

À la fin de la plupart des chapitres, vous avez inclus des passages récapitulatifs et annonciateurs qui sont écrits au présent, alors que le reste est au passé.Le supra-narrateur permet d’alléger le récit, entre autres à cause de l’omniprésence de la mort. Il permet de prendre un peu de distance.

Les descriptions de la lumière dans votre texte sont vraiment frappantes. Pratiquez-vous la peinture ou la photographie ? Non, je ne pratique ni la photo ni la peinture, mais je m’intéresse à la peinture, elle me touche énormément. J’ai une sensibilité à la peinture.

Où situez-vous la source d’inspiration de cette histoire ?Ce roman vient d’abord de ma mère qui a vieilli très vite à cause d’une maladie dégénérative, j’ai donc été amenée à côtoyer des vieillards. La disparition revient dans tous mes romans. Je bâtis sur cette cassure qui se fait. J’ai aussi voulu raconter cette connaissance intime de la forêt qui disparaît aujourd’hui.

Vous traitez la vieillesse, la mort, mais il reste un autre thème principal. La liberté constitue une valeur nordique fondamentale, je dirais même l’amour de la liberté. Les gens du nord ont l’espace pour leur liberté. J’ai écrit un roman lent, linéaire, je voulais qu’on sente le temps passer.

Comment situez-vous ce roman dans votre œuvre ? Ce qui est différent des autres romans ? Je voulais sortir du milieu familial. Je suis étonnée d’avoir placé des vieillards dans un ermitage. Je publie aux quatre ans, je prends mon temps; le roman, c’est mon espace de vie. Aussi contradictoire que cela puisse paraître, pour moi, le travail d’écriture est un travail douloureux, mais jouissif. Je vis très bien avec cette angoisse. J’aime relever de nouveaux défis.

Quel est l’objectif de la première page ? Cette page établit le ton du conte. Cela pose où on est, avec qui on est, et présente certains éléments qui seront repris plus tard, comme un motif musical. C’est mon conte de la forêt; d’ailleurs, je l’avais intérieure-ment intitulé « voix des forêts ». Mais, la première page constitue un avertissement au lecteur : il s’agit d’une histoire peu probable, mais pas impossible. Il ne faut pas refuser d’y croire.

Et le prochain ouvrage ?Il est encore en gestation. Un roman, c’est beaucoup plus que les mots, beaucoup plus qu’une histoire.

littérature

Entretien avec Jocelyne Saucier

« Le roman, c’est mon espace de vie »

Il pleuvait des oiseaux fait l’objet d’un lancement à Montréal le 1er février et à rouyn-Noranda le 17 février.Le livre sera en librairie à la fin de janvier.

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LOPES

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> LoUiSE LAMBERt

Trois comédiens associés aux Productions du raccourci emprunte-ront les routes de la région en février avec une pièce abordant un thème qui peut paraître rébarbatif à première vue, soit les droits et les responsabilités des usagers dans le système de santé. Sors de ta bulle – L’univers de la santé et des services sociaux n’est pas une bande dessinée fera l’objet de huit représentations du 7 au 11 février.

Les premiers ponts couverts, qui datent des Xie et Xiie siècles, furent construits en Asie et en Europe, en Suisse principalement. Mais pourquoi couvrir les ponts d’une telle toiture ? Les nostalgiques apprendront peut-être avec regret que ce n’était pas pour protéger les passants, mais bien pour protéger la structure elle-même.

voyant que les éléments en bois de la structure se détério-raient rapidement sous l’effet de la pluie, du vent et du soleil, on suggéra de couvrir les ponts d’une toiture semblable à celle des granges ou des bâtiments de l’époque. La plupart des ponts de bois de ce type furent par la suite construits avec un toit. En effet, un pont de bois qui n’est pas traité contre la pourriture ou qui n’est pas couvert a rarement une durée de vie supérieure à 15 ans. Il peut cependant durer plusieurs décennies si on a pris la précaution de le couvrir. C’est pourquoi on trouve encore aujourd’hui plusieurs ponts de ce type qui datent du siècle dernier.

C’est en 1958 que le ministère de la Colonisation du Québec construisit, en Abitibi, le dernier pont couvert. Appelés parfois « ponts rouges », « ponts de crise » ou « ponts de la colonisa-tion », à cause de leur couleur rouge sang et parce que plusieurs furent bâtis au milieu du siècle et pendant la crise, les ponts couverts furent longtemps considérés comme les meilleurs ouvrages construits en milieu rural pour franchir les cours d’eau. relativement économiques et faciles à construire avec les matériaux locaux, ils décoraient agréablement les paysages de nos campagnes. Aujourd’hui, on ne construit plus de ponts couverts sur le réseau routier québécois et on entretient très peu ceux qui sont encore debout. Malheureusement, ces monuments disparaissent de notre paysage et c’est vraiment dommage.

En 2010, deux ponts furent fermés à la circulation : le pont du Petit-Quatre à Clermont en février; puis, en septembre, le pont des Souvenirs, enjambant la rivière Turgeon, situé sur le chemin des 2e et 3e rangs, dans la localité de Beaucanton. Ce pont est fermé à la circulation, et ce, pour une période indéterminée, mais des travaux y sont prévus. Espérons que ces deux ponts pourront continuer à servir la population encore longtemps, car ce serait dommage de les voir disparaître de notre paysage abitibien. De plus, ils rendent encore bien des services à la population locale, lui évitant de longs détours inutiles.

ville.lasarre.qc.ca

chronique des sociétés d’histoire et de généalogie de l’A-t

> ChRiStiANE PiChEttE, Société d’histoire de La Sarre

Les premiers ponts couverts

C’EST EN 1958 QUE LE MINISTÈrE DE LA COLONISATION DU QUÉBEC CONSTrUISIT, EN ABITIBI, LE DErNIEr PONT COUvErT

Pont du Petit-Quatre à Clermont

Pont des Souvenirs à Beaucanton

Cette tournée a pour cadre la Semai-ne de promotion des droits des usagers. Ce sont les comités des usagers de la région, ainsi que l’Agence de la santé et des services sociaux (ASSSAT), qui ont fait appel à cette compagnie de production artistique d’Amos pour la conception et la présentation d’une pièce qui traite de ces questions.

véronique Filion, la directrice artis-tique des Productions du raccourci, est aussi l’auteure des textes : « Nous avons d’abord identifié six droits dont il serait intéressant de parler. Chacun a ensuite été décortiqué en courts sketchs où une pléiade de personna-ges, incarnés par trois comédiens, vivent des situations déplaisantes qui sont inspirées de cas réels vécus par des usagers du système de santé. Le décor et les costumes proviennent de l’univers de la BD : des cases, des bul-les, des onomatopées, des couleurs vives, tout cela vient soutenir l’action. »

Divertir et informerPour Bruno Turcotte, qui participe

également au projet, « Cette comman-de répond bien à la mission sociale de notre troupe, nous aimons aborder des sujets universels qui ont une incidence dans nos vies, et la santé est au cœur de nos vies. Grâce à cet univers de fic-tion que nous mettons en scène, nous accentuons de gros travers pour fina-lement suggérer une situation idéale, de manière à susciter des réflexions et discussions. En fait, nous proposons un bon moment de divertissement, avec du rire et de l’émotion, mais nous informons en même temps. »

Ce projet théâtral réunit sur scène véronique Filion, Bruno Turcotte et Étienne Jacques. Puisque le but est de sensibiliser les citoyens sur la question des droits et responsabili-tés, des échanges avec les specta-teurs suivront chaque représentation, à Amos (7 février), rouyn-Noranda (8 février), Malar tic et val-d’Or (9 février), ville-Marie (10 février), Macamic et La Sarre (11 février).

sante-abitibi-temiscamingue. gouv.qc.ca

théâtre

Les Productions du Raccourci

Théâtre et droitssociaux

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> JoNAthAN BARREttE

Le camp Spirit Lake, situé à La Ferme, près d’Amos, évoque une tranche pour le moins dramatique de l’histoire locale, régionale et nationale. En effet, il est l’un des 24 camps à avoir été érigés au Canada durant la Première guerre mondiale, ceci dans le but de détenir les ressortissants de pays ennemis.

Depuis sa fondation, en 1998, la Corpora-tion Camp Spirit Lake travaille à protéger ce site historique et à préserver la mémoire des détenus qui y ont séjourné. rappelant l’importance de cette tranche d’histoire, le président de la corporation, James Slobodian, dit : « Le Camp Spirit Lake était le deuxième camp de détention en impor-tance au Canada durant la guerre 1914-1918. Près de 1 200 prisonniers, environ 200 militaires et quelques civils y ont séjourné entre 1915 et 1917 ». Monsieur Slobodian ajoute : « Les prisonniers étaient en majorité des Ukrainiens, qui comptaient pour près de 90 % des déte-nus, en plus d’une centaine d’Allemands et une vingtaine de Bulgares et de Turcs. Une soixantaine de familles ukrainiennes ont aussi été installées non loin du camp, dans un village (Lilienville) construit par les militaires. »

À un moment, près de 1400 personnes y vivaient, alors qu’Amos comptait à peine plus de 500 habitants. On y a aussi construit une ferme expérimentale du gouvernement fédéral, vouée à des essais sur l’agriculture en milieu nordique. À ce sujet, Nicole Catellier, la muséologue chargée de concevoir l’exposition perma-

nente, mentionne : « L’ancienne école d’agriculture, devenue plus tard la résiden-ce des Clercs de Saint-viateur, surplombe le terre-plein où la majorité des installations du camp se retrouvait. C’est d’ailleurs à cet endroit que le mess des officiers s’élevait. Comme le camp consistait en des bâti-ments érigés directement sur le sol, sans fondations, il en reste très peu de traces.

Avec les activités de la ferme, le sol y a été chamboulé depuis long-temps. Le seul bâtiment qu’il reste de cette épo-que, c’est la grange, qui

a été rehaussée dans les années 1950 pour en faire une grange-étable mieux isolée. » Ouverture en 2011Le projet de centre d’interprétation que la corporation est à finaliser va rendre compte de cette histoire d’immigration peu ordinaire. C’est aussi le patrimoine lié à la colonisation de La Ferme et de la région d’Amos qui sera mis en valeur. C’est dans l’ancienne église Saint-viateur que l’exposition permanente va prendre place. « Le projet est en voie d’achèvement, l’exposition est en cours de fabrication et de montage; le centre sera ouvert au public au cours de 2011 », d’ajouter le président.

campspiritlake.ca

Camp Spirit Lake

Prisonniers de l’Histoire

LE DEUXIÈME CAMP DE DÉTENTION EN IMPOrTANCE AU CANADA DUrANT LA GUErrE 1914-1918

Spirit Lake porté à l’écran

L’annonce récente d’un projet d’adaptation cinéma-tographique du livre Spirit Lake, écrit par Sylvie Brien, arrive à point pour faire connaître au public cet épisode de l’histoire abitibienne. L’auteure d’origine amossoise s’est en effet inspirée de ce fait historique pour situer l’action du roman jeunesse publié chez gallimard en 2008. Le cinéaste roger Cantin prévoit effectuer le tournage en 2012. On ne sait pas encore si le site de La Ferme sera mis à contribution pour la réalisation du projet, mais l’on peut parier que les invitations en ce sens ne manqueront pas. À suivre...

histoire et patrimoine

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Femmes et enfants de détenus au camp

Bâtiments du village des familles des prisonniers

En 2008, l’Abitibi-Témiscamingue comptait 21 institutions muséales (musées, lieux d’interprétation et centres d’exposition), qui ont accueilli 137 209 visiteurs. Fait à noter : 20 % de cette clientèle est constitué de groupes scolaires et un autre 20 % réunit des visiteurs de l’extérieur de la région.

Source : L’Observatoire de l’A-T, portrait culturel, version abrégée 2010

Le réseau muséal en chiffres

> Louise Lambert

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8 L’INDICE BOHÉMIEN - FÉvrIEr 2011

l’indice du lecteur humeur

Je tiens à réagir à la lettre d’humeur de Philippe Marquis, sous le titre Labourer doucement nos raisons, parue dans votre édition du mois de décembre 2010.

Je suis le coordonnateur d’une coopérative de solidarité en agroalimentaire dont la mission est de promouvoir et de rendre accessibles les produits de la région par le biais d’internet. Ce concept, basé sur le principe des marchés de solidarité que l’on retrouve dans presque toutes les régions du Québec, permet de répondre à un besoin de la population à longueur d’année : manger sainement en encourageant les producteurs et l’économie de la région.

Les activités de Saveurs Abitémis ont débuté en juin 2010, après trois ans de travail bénévole acharné pour faire éclore ce projet. Actuellement, Saveurs Abitémis permet à la population de se procurer quelque 650 produits différents issus d’une quarantaine de producteurs de l’Abitibi-Témiscamingue, tels que de la viande, des fruits et légumes, des fromages, du pain et une multitude de produits transformés régionalement.

Il est certain que les produits régionaux ne peuvent pas rivaliser au niveau des prix avec les produits issus des multinationales, ces grosses entreprises ayant l’avantage des économies d’échelle. Toutefois, l’avantage de consommer des produits régionaux est de vous garantir une qualité, ainsi que l’assurance qu’ils ne contiennent pas d’additifs tels que le nitrite de sodium généralement utilisé pour conserver les aliments industriels.

De plus, se procurer des produits par le biais de la coopérative permet aux producteurs d’obtenir une meilleure part des profits. Saviez-vous que les marges de profit des épiceries sur les produits régionaux varient entre 30 et 50 % ? Comme coopérative, nous ne prélevons que 15 % afin de financer nos activités. Faites le calcul.

Nous tenons à remercier les fidèles consommateurs qui croient au projet depuis le début en achetant leurs produits régionaux par le biais de notre coopérative. Grâce à eux et au bouche-à-oreille, nous allons réussir à devenir une alternative intéressante à l’épicerie traditionnelle. Est-ce une utopie que de croire à l’indépendance agroali-mentaire de notre région ? Si c’est le cas, une dirigeante de l’UPA que j’ai rencontrée il y a quelque temps aura eu raison. Elle me disait : « Des projets comme le vôtre, j’en ai vus en masse. Ils sont tous morts ! »

régionalement vôtre,

Frank Meriel, coordonnateurwww.saveursabitemis.ca

J’aime manger. Certains, mauvaises langues mais tout aussi fines bouches, me voyant de profil, me diront que j’aime trop ça. Laissons tomber, ce n’est pas le but de cette chronique. J’aime manger donc, le plus sainement possible, certes. J’aime aussi recevoir à souper, de temps en temps, mais je préfère surtout être reçu, le plus souvent possible. Moins de stress, moins de vaisselle après. Parlons donc manger.

Il me semble qu’avant, c’était plus simple. Manger, cuisiner, recevoir semblaient plus faciles. Mères et grands-mères se fiaient à leurs connaissances, à leur expérience pour préparer des repas simples mais délicieux. Du goût, de la consistance et du plaisir. Avant, pour bien manger, il suffisait de connaître les quatre groupes alimentaires. Du pain et des céréales le matin, des fruits en collation, de la viande et des légumes au souper (j’en ai mangé du navet !), avec deux, trois verres de lait, surtout pour les enfants. Pas trop de dessert, ni de grosses portions. Et maman était fière de s’occuper ainsi des siens. Aujourd’hui, il faut presque un bac pour comprendre ce qu’il faut faire pour bien manger et faire plaisir aux docteurs. Mille théories, mille méthodes, mille régimes, tous aussi efficaces les uns que les autres, d’après ce que l’on entend.

On ne mange maintenant plus pour combler sa faim, besoin essentiel, mais pour prévenir la maladie. regardez le yogourt. Avant, c’était du yogourt, point. Un produit laitier, donc, qu’il fallait prendre, parce que c’était bon. Lisez les pots d’aujourd’hui, une vraie liste de médicaments : probiotiques, omega 3, ferments actifs acidophilus, bifidus et L. casei. Ça fait peur ! Mais on y gagnerait en bien-être, paraît-il. On gagne assurément au scrabble en tout cas !

recevoir à souper aussi devient de plus en plus complexe. Ma mère, bonne cuisinière, dans sa sagesse, lance souvent : « on ne peut plus recevoir au pâté chinois ». Elle a raison. Avouez que ça ferait drôle de nos jours. Quand j’étais jeune enfant, ma tante nous invitait souvent à souper, avec mes parents, le dimanche soir. On mangeait un spaghetti italien, avec des boulettes. C’était très bon. Sans tambour, ni trompette, ni entrée, ni plateau de fromages, ni digestif. Il faut maintenant un livre de recettes, cinq services et les bons vins pour accompagner chaque plat.

N’y a-t-il pas d’ailleurs trop de livres de recettes justement ? Pour les grandes occasions, pour les soirs de semaine, pour les boîtes à lunch des enfants, pour Noël et le jour de l’An, pour l’été aussi, sur le BBQ. Même en camping, il ne faut plus se satisfaire, je ne sais pas, d’une boîte de Kam ou de riz en boîte sur le poêle au propane. Non. Il y a un livre de recettes pour le plein air. Un autre ouvrage nous propose même de cuisiner « sexy », avec un tablier par-dessus la brassière, j’imagine. C’est 9 semaines et demie à la maison ! Pourquoi faire simple, finalement. Pendant ce temps, les librairies débordent de ces livres (livres d’images surtout) qui trônent au sommet des palmarès. Il y a même Joël Legendre qui nous propose une autobiographie gourmande. On aura vu ça de notre vivant ! Je n’ose parler de toutes ces émissions culinaires qui remplissent les grilles horaires. Ceux qui m’ont lu en septembre savent que j’ai une dent contre ricardo de toute façon. Quoique certaines de ces émissions nous offrent des moments de télé hilarants quand vient le temps de découvrir des produits exotiques comme la palourde royale.

Est-ce possible scientifiquement, ou sociologiquement, que des milliers et des milliers de Québécois se découvrent une passion pour la cuisine, en quelques années seulement ? Et en même temps, on crie haut et fort que le temps manque pour cuisiner, pour bien manger et que c’est pour cette raison que l’on se tourne vers les mets préparés et les repas surgelés. Allez comprendre ! Pour le souper de Saint-valentin, ne vous cassez donc pas la tête. vous savez déjà ce qu’il y aura pour dessert…

IL ME SEMBLE QU’AvANT, C’ÉTAIT PLUS SIMPLE. MANGEr, CUISINEr, rECEvOIr SEMBLAIENT PLUS FACILES.

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Je mange, tu cuisines, il reçoit, on se casse la tête

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visitez notre site Internet

www.indicebohemien.org

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9L’INDICE BOHÉMIEN - FÉvrIEr 2011

événement

Une fois de plus, ce festival nous offre une belle brochette d’artistes en misant d’abord et avant tout sur les talents de la région, du sucré au salé, en passant par le piquant. Le programme s’élance jeudi avec un 5 à 7, suivi de la prestation du grou-pe Les Zapartistes, bien connu pour son humour politique indépendantiste, écolo et de gauche. Le lendemain, l’événement fait place à la tournée du Festival du DocuMen-teur de l’Abitibi-Témiscamingue, ainsi qu’à une soirée en chansons avec Marie-Andrée Gonthier (Barraute), Dany Placard et Chan-tal Archambault (val-d’Or), qui en est à son deuxième passage à ce festival.

Bitcher, autant que rire et chanterLe samedi, on remet ça avec le Concours de bitchage de village, cette célèbre guerre de clochers qui sera animée par le gagnant de l’année dernière, Daniel Ouellet, alias M. roquemaure. Ce concours met en vedette cinq villages de l’Abitibi-Ouest qui se livreront une féroce lutte verbale. Quant au public, il sera appelé à voter pour le par-

ticipant qui aura le mieux défendu son coin de pays. Pour la toute première fois, les membres du comité désiraient donner une touche plus humoristique à cette nouvelle édition. On a donc fait appel à un président d’honneur, l’humoriste valdorien Derrick Frenette, qui sera aussi sur les planches ce soir-là. Puisqu’il faut bien que les langues sales finissent par se taire, l’événement prendra fin au Bistro la Maîtresse avec les groupes Lubik (La Sarre) et Zébulon.

Le Festival des langues sales possède maintenant un blogue où l’on peut s’ins-crire pour connaître toutes les nouveautés et demeurer à l’affût des faits saillants, en plus de pouvoir y laisser des commentai-res. De plus, l’événement est désormais un organisme à but non lucratif indépendant et l’on peut en devenir membre au coût de 2 $, via ce blogue. Toutes les activités sont présentées au Théâtre de poche ou au Bistro la Maîtresse.

festivaldeslanguessales.wordpress.com

La liste des artistes qui ont répondu à l’ap-pel impressionne : Gilles Parent, yanick Cloutier, Michèle O., Châ-kidor, Geneviève Dostie, Charlène Guay, Francis Greffard, réal v. Benoît, le duo Gylles Légaré et Louis Kirouac, le quatuor formé de Hélène Morasse, Jean-Luc Cormier et leurs deux filles, les groupes Mur-dochs, Abitibi pure laine et Générations. À ceux-ci, il faut ajouter Jérôme Charlebois, Christian Sbrocca, yves Marchand et Isabelle Cyr que l’on verra bientôt sur la scène du rift. Pour soutenir musicalement tout ce beau monde, il y a aussi Les Belvédères, qui collaborent avec l’organisation depuis quel-ques années déjà.

Des artistes au grand cœurroselyne Paradis, la directrice artistique de l’événement, parle avec enthousiasme du volet artistique qu’elle coordonne : « Tous ces artistes font preuve d’une générosité et d’un professionnalisme remarquables, leur fidélité est précieuse. C’est une gran-de fierté de leur donner accès à une scène et à un large auditoire. La télédiffusion de l’événement à la télévision régionale de

radio-Canada et sur Internet, en plus du public présent au Théâtre du cuivre, aide

à faire connaître ces artistes de talent. » roselyne Paradis ajoute : « Le Centre musical en Sol mineur est un autre partenaire important. C’est le pianiste réjean Laplante, avec quelques-uns de ses élè-ves, qui prend en charge l’ani-mation musicale au Plateau Desjardins, dans les studios de rNC Média ».

une tournée pour le téléthonLes artistes savent bien retourner l’as-censeur aux organisateurs du téléthon. En janvier, le guitariste yanick Cloutier n’a pas hésité, avec son groupe, à promener un spectacle-bénéfice dans quatre villes de la région. Les profits ainsi engrangés par la tournée seront versés à la cause du télé-thon. Au terme de sa tournée, il dit : « je peux dire que j’ai dépassé mon objectif, nous dévoilerons le montant le 30 janvier. Cette première expérience est un succès sur toute la ligne et nous la répéterons l’an-née prochaine avec une formule beaucoup plus élaborée. »

laressource.org

Téléthon La Ressource

Le talent et la générosité des artistes

Le prix Hommage, qui souligne la carrière exemplaire d’une personne ou d’une insti-tution, a été attribué au Centre de musique et de danse de val-d’Or, qui se consacre depuis 25 ans à l’enseignement de la musique, du chant et de la danse. Au fil des ans, cette école, dirigée par Évelynn Simard, a accueilli plus de 11 000 étu-diants, ce qui en fait un pivot important de la formation musicale dans la région.

La bourse Jeanne Lalancette-Bigué revient à Chantal Archambault, une jeune artiste qui a fait sa marque dans le monde musi-cal de la région et du Québec au cours de la dernière année, alors que les prestations se sont multipliées avec la parution de son album La romance des couteaux et une présence qui a retenu l’attention au FME.

Enfin, la bourse Coup de cœur, qui récom-pense une personne ou un organisme dont la réalisation a un impact important dans son milieu, revient au spectacle Fusion. Cet événement annuel, qui est organisé depuis 12 ans par les écoles secondaires de la Commission scolaire de l’Or-et-des-Bois, fournit l’occasion à la jeune relève de faire valoir ses talents dans le domaine des arts de la scène.

recevoir et donner au suivantL’un des changements apportés à la for-mule a des retombées intéressantes pour le milieu valdorien. Ainsi, les lauréats ont reçu, en plus de leur prix ou bourse, une deuxième somme d’argent qu’ils vont décerner, à leur tour, à une personne ou à un organisme culturel de leur choix. Cette

Festival des langues sales

L’Abitibi-Ouest est prise aux mots

> SoPhiE oUELLEt

Les 24, 25 et 26 février, La Sarre accueille la quatrième édition du Festival des langues sales. Comme son nom le suggère si bien, cet événement célèbre la langue telle qu’elle est parlée en Abitibi-Témiscamingue et au Québec, en plus de traiter de propos qui sont typiquement de chez nous.

> LoUiSE LAMBERt

Comme on le voit à chaque année, la 14e édition du téléthon La ressource, qui se tient le 30 janvier au Théâtre du cuivre, met en scène un nombre important d’artistes de la région, qui sont devenus, au fil du temps, de fi-dèles alliés de cette organisation. C’est du « donnant-donnant » totalement consenti, pourrait-on dire.

> LoUiSE LAMBERt

La Commission de développement culturel de Val-d’Or a décerné le 20 janvier ses prix de la culture, inaugurant ainsi une nouvelle formule dans l’attribu-tion de ces mentions d’excellence qui sont remises depuis 20 ans.

« TOUS CES ArTISTES FONT PrEUvE D’UNE GÉNÉrOSITÉ ET D’UN PrOFESSIONNALISME rEMArQUABLES, LEUr FIDÉLITÉ EST PrÉCIEUSE » - rOSELyNE PArADIS

Les prix culturels à Val-d’Or

L’année 2010 sous les projecteurs

formule du « donner au suivant » élargit ainsi la portée de ces prix.

ville.valdor.qc.ca

Serge Larocque, de la Commission de développement culturel de Val-d’Or; Monik Duhaime, directrice régionale du MCCCF, robert Quesnel, conseiller res-ponsable de la culture; Évelynn Simard, directrice du Centre de musique et de danse de Val-d’Or, qui reçoit le prix Hommage 2010; et Bernard gauthier, maire suppléant de la Ville de Val-d’Or.

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Comme bien des jeunes, le parcours musical de Marie-Eve a commencé par des cours de guitare et un an plus tard, elle proposait un hommage à Smashing Pumpkins. On l’a aussi vue, de 1998 à 2000, avec le groupe Dirty Clover. Des études en travail social l’ont amenée à Sherbrooke et se sont terminées par un stage au Mali en 2005. C’est à ce moment qu’elle s’est remise plus sérieusement à la chanson, et à la chanson francophone de surcroît. Elle a chanté dans différents groupes punk, fait des premières parties et un peu de théâtre, en plus de prêter sa voix au démo professionnel du groupe Rosalma. Elle a ensuite étudié à l’École nationale de la chanson de Granby avant de revenir dans sa région natale. Ce que révèle Utopie chroniqueInterrogée sur le choix de son titre d’album, l’auteure-compositeure-interprète explique : « Le titre de l’album a plusieurs signifi-cations. Utopie, parce que c’est un rêve de faire cet album, de croire que je peux changer le monde et qu’un jour je pourrai vivre de mon art. De croire aussi que les humains sont tous bons et de croire au partage des richesses. Chronique, car ça fait référence à la maladie. J’ai l’utopie chronique, car même si je me rends compte que certains rêves sont utopiques et que je fonce dans un mur, elle revient toujours au galop. »

Les douze chansons que l’on retrouve sur l’album allient réalisme, revendications et émotions sincères, dans un style folk rock qui recèle aussi des touches de musique latine, de pop et de punk. Cela peut faire

penser au côté franc et rentre-dedans des Vulgaires Machins autant qu’à la nostalgie joyeuse des Cowboys Fringants. Sur un ton qui se promène de l’humour, voire l’auto-dérision, à la tristesse, elle aborde des thèmes tels que l’amour, l’angoisse, la famille, le viol et la solitude. Cet album autoproduit, dont la sortie est prévue en février ou mars, a été enregistré et réalisé par Bernard Boulanger, le guitariste du groupe Le Carabine.

Prendre des risques pour se sentir en vieMarie-Eve Leblanc a déjà donné des specta-cles à rouyn-Noranda, val-d’Or et Malartic. Lors de son passage au Trèfle noir, en décembre dernier, elle était accompagnée du guitariste Justin St-Pierre pour présenter l’intégrale de l’album. Quant à l’accueil reçu, Marie-Eve affirme : « Le public est toujours attentif à mes chansons. Quand on est un auteur-compositeur-interprète, c’est d’autant plus important d’avoir l’écoute des gens, car on se met à nu devant eux. Quand on fait ses propres chansons, on prend le risque de les toucher, de les faire rire ou de faire un flop total. Moi, je le fais parce que ça me fait sentir en vie et que c’est dans ces moments-là que j’ai l’impression de vivre une totale harmonie avec ce que je suis profondément. »

L’artiste prépare une tournée qui l’amè-nera sous peu dans plusieurs villes de la région. En attendant, on peut entendre sur MySpace quelques-unes de ses pièces, dont l’accrocheuse Dans mon appart.

myspace.com/marieeveleblanc

musique

> EVELyNE PAPiLLoN

Marie-Eve Leblanc prépare avec fébrilité la sortie prochaine de son premier album dont le titre à lui seul, Utopie chronique, suscite la curiosité. Les trois prix qu’elle a remportés au FriMAT en 2009 – prix du public, du jury et des meilleurs textes – laissaient déjà présager le meilleur pour cette artiste valdorienne.

Marie-Eve Leblanc

Diagnostic : utopie chroniqueBonne nouvelle pour le Cinéma du rift, qui a remporté les honneurs du

concours Lance et compte mis sur pied par les Films Séville et qui vient récompenser l’originalité dont a fait preuve le cinéma de Ville-Marie dans sa campagne de promotion du film Lance et compte, présenté sur son écran avant les Fêtes. « Pour la première fois, un film prenait l’affiche à Ville-Marie en même temps que d’autres villes du Québec et c’est ce qui nous a donné le goût de nous inscrire à ce concours. C’était aussi une belle façon de souligner qu’il y a un an, la Corporation Augustin-Chénier devenait propriétaire de la salle de cinéma grâce à la campagne de finan-cement La ruée vers l’art », de dire Chloé Beaulé-Poitras, responsable de la programmation au Cinéma du rift. Les 1000 $ qui accompagnent ce prix seront investis dans des activités en lien avec le cinéma.

Le Cinéma du rift lance et compte !

> Louise Lambert

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Selon Jean-Guy Côté, directeur artistique du centre de production et de diffusion : « Choisir d’engager Amalgamme, c’est s’assurer de pro-duire un spectacle de qualité. Pourquoi faire venir un groupe de l’extérieur quand une formation régio-nale répond à toutes nos exigences ? » En effet, Jean-Guy Côté et son équipe désiraient non seulement que le souper soit agrémenté d’une per-formance musicale, mais également que la soirée soit festive et dansante à souhait. Le big band abitibien était donc tout dési-gné pour répondre à ces attentes. Des éléments qui s’accordentMais qui sont les personnes qui composent cet ensemble si bien harmonisé ? Ils sont quatorze musiciens, certains ont une for-mation en musique alors que d’autres sont autodidactes. Ces dix hommes et quatre femmes chantent ou jouent d’un instru-ment à cuivre (deux trombonistes, trois trompettistes et quatre saxophonistes), du piano, de la guitare, de la basse ou de la batterie. Ils ont un répertoire diversifié allant de Michael Bublé à Glen Miller, en passant par les Beach Boys. Mais avant tout, la formation aime interpréter des airs et des chansons qui ont traversé les modes et les époques et qui, surtout, font danser. Au-delà de la musique, les individus qui se retrouvent au sein du seul big band de la région sont très différents les uns des autres, et ce, tant par leur âge que par leur profession. On y retrouve, entre autres, des étudiants, des retraités, un profes-seur, un médecin et un caméraman. Selon

Jean Arsenault, l’un des trompettistes, un tel mélange n’est possible qu’en région. Pour la pianiste Suzanne Ménard,

malgré cette diver-sité, le groupe est homogène. C’est également l’avis du directeur artisti-que d’Amalgamme, réjean Guénette,

qui se plaît à dire : « Mes musiciens, ils sont tous du bon monde ! »

Le plaisir de faire danserDepuis sa création en 1999, le groupe a accueilli de nouveaux musiciens, tandis que d’autres l’ont quitté, mais cela n’em-pêche pas réjean Guénette d’affirmer avec fierté que « malgré ces changements, le groupe a vécu une bonne stabilité, mais surtout une belle progression ». Le saxo-phoniste Fernand Aubert témoigne qu’à ses débuts, il peinait à lire les partitions, mais que maintenant, il se sent plus à l’aise de le faire. Il y a fort à parier que cette évolu-tion est due aux pratiques hebdomadaires, mais surtout au plaisir que les membres du groupe ont développé à jouer ensemble au cours des années. Chose certaine, quand on leur demande ce qui les incite à partici-per à cette aventure musicale, tous répon-dent que le plaisir de faire danser les gens est une grande source de motivation.

En février, en plus de rythmer les pas de danse des convives à l’Agora des Arts, le big band aura aussi le plaisir de voir se tré-mousser la foule venue assister à la Fête d’hiver de rouyn-Noranda.

agoradesarts.com

rubrique ludique

Rocket Boy 2D est un jeu téléchargeable pour iPhone et iPod Touch. Offert en version complète ou d’essai, ce jeu a été créé entièrement au Québec par la compagnie indépendante PowPowgames.

Dans Rocket Boy 2D, nous campons un personnage muni d’un fusil et d’un jetpack. La manière de jouer est très simple. On penche notre iPod de gauche à droite pour avancer ou reculer. Les ennemis arrivant de la droite, on leur tire dessus en tapotant l’écran sur eux. Pour sa part, le jetpack est à prendre avec des pincettes. Si on reste dans les airs trop longtemps, il surchauffe et explose, nous éliminant par la même occasion. On a l’option d’y jouer en touchant une boule blanche pour avancer dans le tableau. Ceci déclenche le jetpack et fait faire de grands sauts au personnage. J’ai trouvé cette méthode plus aisée, d’autant plus qu’on ne risque pas de se faire exploser par notre sac à dos! Selon le mode facile ou difficile, on remarquera une différence par rapport aux ennemis qui sont lancés sur notre personnage.

Les points gagnés sont cumulatifs, alors il est possible de grimper en niveau même si on joue à des moments différents. On en profitera pour s’équiper d’un meilleur arsenal afin de pulvériser nos ennemis plus

efficacement et gagner de l’expérience. Notre héros est accompagné d’un POD, un animal ou un objet qui possède quelques pouvoirs. Au début, c’est un petit chat qui peut lancer des flèches du ciel comme des glaçons ou nous entourer d‘une aura de protection. Avec l’argent récolté, on pourra changer d‘accompagnateur en choisissant parmi les huit POD proposés possédant des pouvoirs spécifiques.

Trois mondes de douze tableauxCe jeu de tir en deux dimensions a une allure très dessin animé. S’il paraît rudimen-taire dans sa réalisation, c’est que Mathieu roy, cofondateur de PowPowGames et programmeur, nous confie que son acolyte Maxime Dussault et lui ont développé Rocket Boy 2D d’abord pour s’amuser. Ils furent donc très contents lorsque Apple a accepté que leur création puisse être offerte dans sa boutique virtuelle. Le jeu est constitué de trois mondes de douze tableaux. Malgré son graphisme dessiné, Rocket Boy 2D est à déconseiller aux jeunes enfants en raison de l’action quelque peu sanguinolente qui en découle. Les parents peuvent télécharger une version d’essai gratuite afin de s’en faire une idée. Pour ma part, j’ai trouvé Rocket Boy 2D amusant et divertissant. Mais je suis majeure et vaccinée.

powpowgames.com

> MÉLANiE BoUtiN-ChARtiER

musique

rocket Boy 2D

> ARiANE GENdRoN

Le 12 février, le big band Amalgamme se produira à l’Agora des Arts de rouyn-Noranda, à l’occasion de la soirée-bénéfice organisée au pro-fit de cet organisme. il s’agit d’une quatrième levée de fonds avec artistes invités pour l’Agora, mais c’est la première fois que cet « amalgame » hautement relevé sera servi aux mécènes de l’ancienne église.

Amalgamme

De la danse aux accents cuivrés

« DEPUIS SA CrÉATION EN 1999, LE GrOUPE A vÉCU UNE BONNE STABILITÉ, MAIS SUrTOUT UNE BELLE PrOGrESSION » - rÉJEAN GUÉNETTE

CE JEU DE TIr EN DEUX DIMENSIONS A UNE ALLUrE TrÈS DESSIN ANIMÉ

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Amalgamme lors d’une prestation à La Sarre (2009)

visitez notre page facebook

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culture insolite

L’idée a mûri dans l’esprit d’Éric Aumond et Samuel Saucier il y a déjà 11 ans. À l’époque, ils avaient eu du mal à réunir 20 équipes. Maintenant, ils doivent toujours refuser des ins-criptions pour ne pas dépasser la limite établie à 48 équipes de 2 joueurs. Partout dans le monde, il existe de telles compétitions qui sont réglemen-tées par l’International Table Hockey Federation. Les participants s’y affron-tent un contre un, avec des statistiques et un classement. Le tournoi de ville-Marie se distingue des autres par son carac-tère festif et le nombre record d’inscriptions. D’ailleurs, les organisateurs se plaisent à affirmer qu’il s’agit du plus gros tournoi en Amérique du Nord. improvisation libreCe qui fait la particularité de l’événement, c’est la touche de folie que les participants y mettent. Sans même que le mot d’ordre n’ait été donné, la plupart des équipes arrivent avec des costumes atypiques, des casques en cruches de javex, des perruques ou même des slim’n’lift. « Les gens n’ont

pas envie de se prendre au sérieux, c’est comme un décro-chage mental d’adulte », explique Éric Aumond. L’absurde se traduit aussi dans le nom des équipes, chacune tentant

de trouver le nom le plus loufoque : Les Grands brûlés, Les brebis de Jésus, Les bâtons avec des yeux, etc. Par ailleurs, cette mascarade sportive n’est pas une lubie strictement témis-

camienne, car plus d’une dizaine d’équipes proviennent de l’extérieur du Témiscamingue, principalement de rouyn-Noranda. L’année dernière, ce sont Les Charles Fontaine de rouyn qui ont remporté la coupe, détrônant Les cache-sexes pleins de cash, l’équipe des organisateurs. D’ailleurs, l’idée a fait des petits, puisque la Corporation des fêtes pour tout le monde a repris le concept cette année dans le cadre de la Fête d’hiver de rouyn-Noranda. L’édition de ville-Marie, pour sa part, se tient le 5 février à la Brassette 101.

À Ville-Marie

Brin de folie sur table > ChLoÉ BP

Certaines activités à naître dans une communauté finissent parfois par s’inscrire comme des phéno-mènes culturels, dans le sens populaire du terme. À Ville-Marie, un tournoi de hockey sur table fait preuve, dans son domaine, d’une inventivité qui retient l’attention. Cet événement pour le moins inso-lite est devenu, sans contredit, une tradition au cœur de l’hiver témiscamien. Près d’une centaine de personnes, jeunes et moins jeunes, s’y retrouvent pour une compétition amicale qui n’a d’autre but que de s’amuser, voire de disjoncter, en y mettant une bonne dose de folie.

CE QUI FAIT LA PArTICULArITÉ DE L’ÉvÉNEMENT, C’EST LA TOUCHE DE FOLIE QUE LES PArTICIPANTS y METTENT

un événement où personne ne se prend au sérieux

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signature d’artiste

Le blues du businessman

> MARtiNE SAVARd

Démystifions cet organe étrange : l’ego de l’artiste. La chanson de Luc Plamondon, Le blues du businessman, brillamment interprétée par Claude Dubois, nous offre la fine fleur du cliché qui circule à ce propos.

Notre businessman déçu aurait voulu être un artiste pour :

1- s’exprimer (dire au monde qui il est), etc.; 2- être libre et riche (anarchiste et millionnaire);3- être applaudi; 4- inventer sa vie.

Je vais essayer de cerner son problème et d’y répondre.

Comme beaucoup de monde, il croit que les artistes détiennent un privilège. En réalité, la prétendue permission qu’ils auraient d’exprimer leur être leur est accordée si, et seulement si, ils se dépassent dans des valeurs ou potentialités inédites dans la société. Aussi, l’originalité de l’artiste ne réside pas dans un ego vaniteux comme celui du businessman qui aurait aimé « se trouver beau sur un grand écran en couleur », mais dans une sensibilité à ce qui est en train d’advenir.

L’originalité des artistes n’a rien à voir avec l’excentricité des riches qui s’achètent une Cadillac rose ou une promenade spatiale. Elle provient d’une recherche hors des sentiers battus qui entraîne souvent pauvreté, rejet et solitude, car même s’ils s’investissent à 100 % dans le développement d’une esthétique personnelle, rien ne garantit la gloire en retour, ni qu’ils pourront en vivre... Anarchiste ne rime pas avec millionnaire, excepté dans un rêve.

Quand l’artiste obtient de l’attention médiatique, c’est plus comme curiosité divertis-sante que pour son travail. Pour ce qui est d’inventer sa vie, comme il la consacre à un projet qui le dépasse, c’est plutôt à lui de suivre la musique. C’est le métier le plus intéressant du monde, puisqu’il participe à fabriquer le monde, c’est-à-dire les façons de penser et de sentir qui seront en partie celles des autres plus tard; en contrepartie, son ego reçoit souvent des coups de pied au cul. Finalement, Plamondon a illustré non pas l’artiste, mais le mythe qui circule à son propos.

Mais même si notre businessman avait compris ce qu’est un artiste, sa nature profonde l’aurait empêché d’en devenir un. L’insécurité qui l’a mené à la valeur la plus répandue au monde (l’argent) restera pour toujours sa prison dorée. Il a développé ses talents en fonction de performer dans l’invention de ce qu’un client est prêt ou sur le point d’être prêt à acheter, pas dans cent ans, pas dans vingt ans, tout de suite. Il est le maître de ce qui existe déjà : le marché. L’insécurité de s’investir dans une matière qui n’existe pas encore et n’existera peut-être jamais lui serait insupportable. C’est ça la patente.

Businessman, si tu m’entends, cesse de geindre, car je vais maintenant te prescrire un remède qui pourrait t’aider à supporter le fait que tu n’es qu’un agent économique remplaçable : achète des œuvres d’art ou soutiens un artiste. Les mécènes qui ont acheté des impressionnistes, du Picasso ou du riopelle, à un prix normal, se sont illustrés par leur clairvoyance… tout en centuplant leur mise… Businessman, m’entends-tu ?

art thérapie

Au programme, il y a un séjour de deux semaines en France (Paris et Orléans) dans la première quinzaine de mars, assorti d’un tour-nage par le réalisateur yves Langlois (avec diffusion pro-bable à radio-Canada en 2012) et de l’enregistrement d’un DvD tiré des spectacles en sol français. Préalablement à ce voyage, on s’affaire à la présentation d’un spectacle- bénéfice à rouyn-Noranda le 16 février, avec la participa-tion des musiciens Daniel Gagné et yanick Cloutier.

impact des percussions chez les autistes L’agenda de ce séjour européen fait place à une résidence d’artistes pour les musi-ciens autistes et à des rencontres avec divers intervenants pour présenter le programme SDIA tel qu’il se vit à rouyn-Noranda depuis dix ans et à val-d’Or depuis trois ans. « La Bohème aura l’occasion de jouer en compagnie d’autres musiciens et personnes atteintes d’autisme provenant de France, d’Allemagne et du Sénégal », de dire Mohamed Ghoul. Sur les bienfaits qu’ont les percussions sur ses protégés, il ajoute : « Le recours aux percussions et aux rythmes permet aux autistes de

développer la concentration, l’estime de soi et l’appartenance à un groupe de

référence, tout en favorisant le processus de création par l’art et le partage de cette création en public. » Parmi les 14 personnes que compte la délégation abiti-bienne, on retrouve, en plus des accompagnateurs et édu-cateurs, le guitariste yanick Cloutier et trois musiciens autistes, Diane Gauthier, yoan Sirard et Philippe Gauvin, qui jouent au sein

de La Bohème. Le spectacle-bénéfice qui sera présenté à la Scène Évolu-Son le 16 février est une belle occasion d’entendre et de soutenir cette touchante formation.

La Bohème

répercussions outre-mer

> LoUiSE LAMBERt

Les prochaines semaines se vivront à un rythme trépidant pour le groupe La Bohème. Le travail effectué par Mohamed ghoul et son équipe, dans le cadre du programme socio dynamique d’intégration par l’art (SDiA), sus-cite en effet de l’intérêt de l’autre côté de l’Atlantique. Essentiellement, cette méthode d’intervention fait appel aux rythmes et aux percussions pour favoriser l’intégration sociale des personnes souffrant d’un trouble d’intégration, comme les autistes.

« LE rECOUrS AUX PErCUSSIONS ET AUX ryTHMES PErMET AUX AUTISTES DE DÉvELOPPEr LA CONCENTrATION, L’ESTIME DE SOI ET L’APPArTENAN-CE À UN GrOUPE DE rÉFÉrENCE »

Daniel gagné et Yanick Cloutier seront du spectacle-bénéfice du 16 février à la Scène Évolu-Son

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Martine Savard Par-delà du regard (2010)

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Pour cette première exposition solo, intitu-lée Rouge blanc bois, l’artiste désire créer un lieu qui englobera le visiteur. Celui-ci sera en effet entouré d’arbres-sculptures et il sera invité à s’asseoir sur un sofa pour feuilleter un livre-œuvre. Chaque livre, peint en blanc, révèle, à l’aide d’illustrations et de phrases poétiques, des histoires véridiques inspirées de textes fournis par ses amis.

En plus d’être elle-même enrichie par ces récits, Émilie trouve qu’il y a une belle

symbolique à réécrire des histoires sur un récit qui était là auparavant. Contrairement à la norme, les visiteurs seront invités à manipuler les œuvres. Interrogée sur cette interaction hors du commun qu’elle propose avec les objets, Émilie rétorque qu’elle n’a jamais été en accord avec l’art sous verre. Pour elle, l’art doit faire appel aux cinq sens, incluant le toucher. Ayant elle-même le sens du toucher très développé, ne vous surpre-nez pas de retrouver du papier de soie dans chacune de ses toiles, car cela leur donne une texture organique presque vivante.

Place à l’instinctBachelière en arts depuis peu, Émilie consi-dère qu’il est plus facile de faire sa place en tant qu’artiste en région. Depuis qu’elle est ici, plusieurs opportunités se sont offertes à elle, comme cette exposition où, d’ailleurs, Jean-Jacques Lachapelle, le directeur de la salle Augustin-Chénier, lui donne carte blanche. Au sujet d’Émilie, M. Lachapelle souligne qu’elle travaille souvent par instinct, sans trop savoir où l’amènera ce qu’elle est en train de faire. Il dit : « Ça, c’est très sain de la part d’une jeune artiste, car c’est à travers cet instinct, cette obsession de créer, que surgissent les découvertes. »

En plein processus de création lors de l’entrevue, Émilie nous réserve sans doute quelques surprises pour le vernissage qui aura lieu le 18 février, à 19 h. Par la même occasion, et ce, jusqu’au 27 mars, la salle accueillera l’ar tiste torontois Boja vasic avec son exposition L’architecture de survie.

augustinchenier.net

Une jeune artiste revient chez elle

Les matières poétiques de Émilie B. Côté

> StÉPhANiE hEiN

De la poésie visuelle à partir d’objets du quotidien, c’est ce que nous offrira Émilie B. Côté, une artiste de 23 ans originaire de St-Bruno-de-guigues, à compter du 18 février à la Salle Augustin-Chénier.

POUr ELLE, L’ArT DOIT FAIrE APPEL AUX CINQ SENS, INCLUANT LE TOUCHEr

> LoUiSE LAMBERt

Le Café-bar l’Abstracto, à rouyn-Noranda, offre ses murs à Staifany Gonthier, du 3 février au 3 mars. Sous le très joli titre La boutonnière, cette exposition présente 14 pièces, qui sont autant de compositions dans lesquelles elle insère des boutons pour texturer ses sujets. Sur son travail, la jeune artiste dit : « Mes œuvres sont simples et ludiques. On me connaît surtout comme graphiste et c’est une tout autre facette de ma passion pour les arts visuels que j’expose au public. » Celle qui a réalisé les deux dernières affiches du Festival du cinéma international fait la démonstration de belle façon qu’elle a… plusieurs boutons à sa boutonnière !

Staifany Gonthier à l’Abstracto

La fête des boutons

arts visuels

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La page blanche (2009)

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arts visuels

C’est à cette jeune artiste titulaire d’un baccalauréat en arts visuels de l’Univer-sité Laval, de retour dans sa région natale depuis deux ans, que L’Écart a confié la mise en œuvre de cette prestation pour laquelle la commissaire a fait appel à qua-tre artistes bien établis en Abitibi-Témisca-mingue : Louis Brien, Marcel Caron, Sylvie Crépeault et Martine Savard.

Outre la thématique – le corps humain – et les dimensions de l’œuvre, aucune autre consigne n’a été prescrite aux artistes invi-tés. À ce sujet, la commissaire précise : « Je souhaitais leur donner des orienta-tions minimales. Le format, celui à échelle humaine par exemple, était important pour moi. Pour le reste, je n’ai pas voulu ajouter de contraintes, je souhaitais respecter la liberté des artistes. »

Déjà, l’été dernier, les complices de cette exposition se sont retrouvés pour participer à des sessions d’atelier de modèle vivant. « Le travail en atelier crée une dynamique tout à fait particulière et nous a permis de travailler plus avant l’idée du corps humain, de dire Martine Savard. C’est extrêmement stimulant, le travail des uns et des autres nous confronte à notre propre travail. »

L’effet miroirSi la thématique et le dessin, un médium qui leur est familier, constituent des élé-ments couramment utilisés dans la prati-

que respective des Brien, Caron, Crépeault et Savard, la question du format, surdimen-sionné de surcroît, constitue un défi assez particulier pour la plupart d’entre eux, dont les œuvres, de façon générale, sont sup-portées par des formats beaucoup plus conventionnels, voire de petits formats.

On se plaît donc à anticiper leur travail dans un tel contexte où ils ont à établir une rela-tion assez singulière avec l’objet de créa-tion. Pour la commissaire, « la similitude des dimensions entre l’artiste et le corps représenté crée un effet miroir entre les

deux parties impli-quées dans l’échan-ge. » Cet effet miroir, parfois assez désta-bilisant, devrait éga-lement se faire sentir du côté du regardeur, dans un parcours qui

le conduira à circuler parmi les œuvres.

De belles retrouvaillesvoilà donc un beau rendez-vous auquel nous sommes conviés en ce début d’an-née. Il y a effectivement un bon moment, nous semble-t-il, que nous avions eu l’oc-casion d’apprécier le travail de ces artistes dont certains, pensons à Marcel Caron, se sont faits trop rares au cours des derniè-res années. Un rendez-vous que d’aucuns honoreront assurément avec grand plaisir, à L’Écart, à rouyn-Noranda, du 28 janvier au 27 février.

lecart.org

> LiSE GAGNÉ

Décidément, les Abitibiens se plaisent dans la démesure. Alors que le Centre d’exposition de Val-d’Or rend hommage à l’œuvre de l’artiste Ma-reine Bérubé, sous le titre Une femme plus grande que nature, voilà que L’Écart renchérit avec sa toute dernière livraison que la commissaire, Marie-Ève Pettigrew, a intitulée Grandeur Nature.

À L’Écart

Le corps grandeur nature

« LE TrAvAIL EN ATELIEr CrÉE UNE DyNAMIQUE TOUT À FAIT PArTICULIÈrE ET NOUS A PErMIS DE TrAvAILLEr PLUS AvANT L’IDÉE DU COrPS HUMAIN » - MArTINE SAvArD

Marcel Caron, Sans-titre, 2010 Martine Savard, Tango, 2010 Louis Brien, Nageuse 1, 2010

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Sylvie Crépeault, Mémoire d’un proche passé (détail), 2010

Merci à la CrÉ, partenaire de L’Indice bohémien

Merci à Emploi Québec, partenaire de L’Indice bohémien

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16 L’INDICE BOHÉMIEN - FÉvrIEr 2011

arts visuels

Louisa Nicol a su très jeune qu’elle serait artiste : « Je prenais, enfant, des contrats de dessins de chevaux dans le voisinage, je réalisais des gouaches représentant les fermes des alentours et je trouvais à les vendre ! Certains voi-sins ont même gardé de ces dessins. » Pas étonnant alors qu’elle fasse l’École des Beaux-Arts à Québec, pour ensuite s’installer à Montréal en 1967, où elle travaille une quinzaine d’années à radio-Canada. Pendant 28 ans, elle ensei-gne aussi le dessin de modèle vivant et la perspective euclidienne à l’UQAM et dans l’Outaouais. Elle fait également du portrait

à la cour lors de procès pour radio-Canada et elle est la main du peintre joué par yves Desgagnés dans Montréal P.Q.

À la ville et à la campagnePendant ce temps, chaque été la ramène à la barre de la Galerie Sang-Neuf-Art qu’elle a créée à Palmarolle. Elle y fonde aussi l’École rosa-Bon-heur, un pôle d’attraction autour duquel gravitent nombre d’artistes dans le cadre d’ateliers qui sont offerts aux amateurs

d’art. L’exploration et la découverte y sont au menu et le 5 à 7 du vendredi soir, à la galerie du village, donne lieu à un

accrochage éphémère. « Les participants ont alors l’occasion d’échanger avec les visiteurs sur l’expérience vécue en compa-gnie de l’artiste-enseignant invité. » En 2003, Louisa Nicol ouvre l’Espace ArS LONGA, sur la rue Mont-royal, à Montréal. « Ce lieu regroupe des artistes à l’œuvre, ainsi que des ateliers libres ouverts aux artistes professionnels. » Différentes expositions y sont présentées dont le tiers, estime-t-elle, est consacré à des artistes de l’Abitibi-Témiscamingue. À preuve, c’est l’exposition Le Portrait, réunissant 24 ar tistes de la région, qui inaugure cet espace en proposant le résultat des ateliers qui se sont tenus à l’École rosa-Bonheur l’été précédent. Plusieurs expositions que Louisa a présen-tées dans ce lieu ont permis à des artistes d’ici de se faire connaître du public montréalais, qu’on pense à Joanne Poitras, Karine Hébert, virginia Pésémapéo-Bordeleau, Martine Savard, Christiane Plante et plusieurs autres. Elle a aussi réuni un groupe d’artistes d’Abitibi-Ouest autour de l’exposition Regard abitibien, qui lui a valu un article dans la revue Vie des arts.

Artiste et entrepreneure

Louisa Nicol revient dans ses terres > FRANCiNE GAUthiER

Telle une outarde, Louisa Nicol n’a jamais cessé de voyager entre l’Abitibi et Montréal, au gré des saisons. Chaque printemps, depuis 26 ans, l’arrivée de la flamboyante artiste dans ses terres de Palmarolle sonne l’arrivée de la belle saison. Pour la voir, l’automne venu, emprunter des chemins plus urbains. Mais voilà qu’en 2011, cette battante de la première heure rentre chez elle pour plus qu’une saison, ce qui est une très bonne nouvelle en soi. regard sur le parcours d’un oiseau migrateur qui retrouve son nid.

Des projets plein les malles L’année 2011 marque un tournant impor-tant dans la carrière de Louisa Nicol, qui décide de s’installer en permanence dans son patelin, en conservant toutefois un petit pied-à-terre montréalais. L’Espace ArS LONGA vient tout juste d’être vendu, ce qui fait dire à l’artiste : « Le Plateau, qui connaît la plus forte concentration d’artistes per capita en Amérique du Nord, voit ses taxes municipales augmenter de façon exponentielle en raison de sa grande popularité, ce qui a pour conséquence de le vider peu à peu de ses artistes. » Qu’à cela ne tienne, l’effervescence artis-tique de Palmarolle promet comme jamais. Plusieurs activités estivales sont en prépa-ration à l’École rosa-Bonheur, que l’artiste veut développer davantage. Portrait libre, carnets de voyage, peinture et composi-tion, art parent-enfant, voilà quelques-uns des thèmes qui seront abordés au cours de l’été, avec autant d’artistes chevronnés. restons vigilants pour la suite, puisque la cadence des événements artistiques générés par cette femme hors du commun ne ralentira pas de sitôt !

rosabonheur.com

« JE PrENAIS, ENFANT, DES CONTrATS DE DESSINS DE CHEvAUX DANS LE vOISINAGE, JE rÉALISAIS DES GOUACHES rEPrÉSEN-TANT LES FErMES DES ALENTOUrS ET JE TrOUvAIS À LES vENDrE ! »

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Louisa Nicol L’École rosa-Bonheur

L’animateur Christian Bégin a fait un saut dans la région récemment, curieux de rencontrer quelques représentants de la relève culinaire. il a rendu visite à Marc-André Côté, le chef du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, qui lui a proposé des recettes d’inspiration autochtone. il est aussi allé voir du côté de Marie-Joe Morin, de la Sandwicherie (Val-d’Or), et de Émilie rivest, de la boulangerie La gourmandine (Amos). L’émission Curieux Bégin sera télédiffusée à Télé-Québec le vendredi 28 janvier à 21 h, avec rediffusions les 29 janvier (14 h), 30 janvier (17 h), 31 janvier (13 h 30) et 1er février (minuit).

Télé-Québec : Curieux Bégin à Val-d’Or et Amos> Louise Lambert

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17L’INDICE BOHÉMIEN - FÉvrIEr 2011

les livres de Charlotte

> ChARLottE LUNEAU

renée robitaille, l’auteure de ce livre, est originaire de l’Abitibi-Témisca-mingue. Elle est également conteuse et donne des ateliers dans les écoles primaires. Elle a publié plusieurs livres et livres-disques pour enfants et pour adultes.

Quand je tousse, j’ai des poils qui poussent contient 19 poèmes très amusants illustrés par Marie-Pierre Normand. Les images sont attirantes et colorées. Elles sont faites à partir de divers matériaux récupérés, comme le papier ou le tissu, à motifs ou uni. Elle a utilisé le découpage et la superposition pour créer des per-sonnages qui représentent bien le texte.

J’ai aimé ce livre-disque de renée robitaille parce que c’est de la poésie pour enfants. Les poèmes, qui sont courts, parlent de la vie de tous les jours et sont très rigolos. Les thèmes choisis passent de l’alimentation à la politesse, des nuages aux confiseries, tout en faisant un détour par les poils qui font tousser ! Le poème que j’ai préféré est Ramage de rats, parce que l’auteur a utilisé des jeux de mots avec « rat » pour nommer les membres de la famille rat. Il y a le rat Tatiné, le rat Botteux, le rat Molli et le rat Courci!

Le livre contient aussi un CD sur lequel on peut écouter les poèmes interprétés par renée robitaille et quelques collaborateurs. Les textes sont accompagnés d’une ambiance musicale accrocheuse créée par le chanteur et artiste multidisciplinaire Jérôme Minière.

Les lecteurs débutants seront capables de lire et de comprendre ce livre. Le disque permet aussi aux enfants qui ne savent pas lire de profiter des poèmes tout en regardant les images. Il s’adresse aux enfants de trois ans et plus.

En terminant, si vous êtes plus vieux et aimez les poèmes, je vous suggère le livre Mon chef c’est mon cœur, de Sonia Cotten et Karine Hébert, publié l’année dernière aux Éditions Z’ailées.

Pour en savoir plus sur renée robitaille, allez visiter son site Internet.

reneerobitaille.com

Quand je tousse, j’ai des poils qui poussent

Livre-disque publié aux Éditions Planète rebelle dans la collection « Petits poèmes pour rêver le jour ».

la culture dans mes mots

Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture ?C’est une façon de se retrouver seul avec soi-même et de réfléchir. C’est aussi ce que les autres communautés apportent à notre vie.

À quoi sert la culture dans la société ?Ça sert à voir ce qui a été fait dans le passé et aussi à apprendre sur soi-même.

Et si la culture n’existait pas ?La vie serait monotone, il n’y aurait pas beaucoup de divertissements. Beaucoup de choses n’existeraient pas. La culture est partout, sans elle, il n’y aurait pas de rêve.

Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture ?Je suis concentrée et dans ma bulle, dans mon monde.

À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste?Ça prend de la précision, de l’imagination et de la créativité. Il faut aussi pouvoir se concentrer.

Peux-tu nommer de grands artistes?Le peintre Picasso. En musique, Céline Dion a bien réussi et Eminem, car ses paroles sont réfléchies, il ne dit pas n’importe quoi dans ses chansons. Tim Burton est un grand artiste parce qu’il a créé son propre monde. Il a son style à lui et il rend les choses et les personnages vivants.

Et toi, aimerais-tu être une artiste ? Si oui, quel genre d’artiste ?J’aimerais faire un métier en lien avec la culture comme professeure d’arts plastiques ou récréologue.

Sans la culture, le rêven’existerait pas

> MyLèNE CoSSEttE

Nom : Ariane B. Barrette

Âge : 13 ans

Lien particulier avec la culture : Sa mère travaille pour le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Elle fait également de la peinture et fait partie du conseil des élèves pour les semaines thématiques.

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arts visuels

Domicilié à rivière-Héva, l’artiste puise son inspiration dans ses longues balades en forêt. Il s’attarde aux moindres détails : la texture d’une écorce, la mousse, les reflets de l’eau, les motifs sur la neige. Dans ses toiles, il accorde autant d’importance à la mise en scène et à l’environnement qu’à l’animal lui-même. Grâce à son style impressionniste et aux jeux de lumière, il réussit à capter des instants précis, furtifs, de la vie animale. Devant ses toiles, le spectateur est enveloppé par l’ambiance et a l’impression d’y être vraiment.

De Toronto aux grands espaces abitibiensOriginaire de la région de Toronto, William Berge se passionne pour les animaux et les oiseaux depuis son jeune âge. Il passe alors des journées entières au Zoo riverdale, où il observe les animaux et s’exerce à les dessiner. Fortement influencé

par le célèbre peintre animalier Fenwick Lansdowne, il entretient sa passion, encou-ragé par son ami Thoreau MacDonald, fils de J.E.H. MacDonald, membre du groupe des sept. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est grâce à un cours par corres- pondance qu’il apprend la taxidermie, et ce, dès l’âge de 12 ans. Il la pratique encore à ce jour, ce qui vient enrichir sa connaissance de l’anatomie des animaux.

C’est à l’âge de 18 ans que M. Berge est séduit par les paysages nordiques et les grands espaces de l’Abitibi et qu’il décide de s’y installer. Au fil des ans, il participe à plusieurs expositions au Canada et aux États-Unis. Il est également récipiendaire de bourses en peinture et en sculpture et il est sélectionné maintes fois au concours « Arts For the Parks ». Membre de « Artists for Conservation Foundation », William

> GENEVièVE GAGNoN

Du 4 février au 6 mars, le Centre d’art rotary de La Sarre présente l’expo-sition du peintre animalier, sculpteur et taxidermiste William Olaf Berge, portant le titre de Journal Nature. On pourra y apprécier son travail des cinq dernières années, des huiles sur toile ainsi que des sculptures en bois de tilleul, mettant en scène la faune et la flore de la région.

William Berge au Centre d’art Rotary

instants furtifs de la vie animale

Berge espère, par son œuvre, participer à la conscientisation et faire avancer la cause de la protection de l’environnement.

Son exposition s’adresse à tous les amou-reux de la nature. Elle séduira autant les

amateurs d’art avisés que les novices, puis-que ce sont des œuvres faciles d’accès. C’est aussi une formidable occasion d’ini-tier à l’art les enfants et les adolescents. Le vernissage se tiendra le 4 février, à 17 h.

ville.lasarre.qc.ca

DANS SES TOILES, IL ACCOrDE AUTANT D’IMPOrTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET À L’ENvIrONNEMENT QU’À L’ANIMAL LUI-MêME

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Gélinotte huppée automne, 2005Renard dans les rochers, 1996

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Carole Wagner arrive en Abitibi-Témisca-mingue en 1977 avec un baccalauréat en sculpture. Elle dépose son dossier au ministère de la Culture vers 1979, prati-quement au même moment où la politique du 1 % est mise en place. Elle décroche son premier projet en 1981 pour le CLSC de Témiscaming. « Comme je faisais de la sculpture, le chargé de projet de l’époque pensait que j’étais un homme », raconte avec amusement celle qui est d’ailleurs la première femme sculpteure profession-nelle à vivre et à pratiquer son art dans la région. Elle est aussi la toute première artiste à réaliser chez nous une œuvre dans le cadre du 1 %.

Depuis, les réalisations se sont multipliées. Certaines de ses œuvres sont sans doute familières à beaucoup d’habitués des lieux culturels : l’œuvre suspendue du Théâtre du cuivre; l’œuvre fontaine suspendue de la bibliothèque municipale de rouyn-Noranda; la murale intérieure de la bibliothèque de rivière-Héva; la murale dans l’entrée de la salle Desjardins de La Sarre; et la murale extérieure du Théâtre du rift de ville-Marie, en plus d’une sculpture extérieure au bureau de district du ministère des Trans-ports et d’une œuvre intérieure suspendue à l’école primaire Grand-Boisé de Chelsea, en Outaouais.

Le défi des œuvres extérieuresCe qui motive l’artiste à travers ces com-mandes, outre la permanence des œuvres et un contact privilégié avec le grand public, ce sont les possibilités de création. « Plus l’espace est grand, plus c’est excitant. Il n’y a pas de frontière, tout est possible », raconte la sculpteure qui combine l’alumi-nium, l’acier, l’acrylique et la pierre.

Alors que les œuvres intérieures sont plus faciles à réaliser, les œuvres extérieures sont plus techniques et leurs contraintes encadrent davantage la production. « La création, c’est tellement vaste ! J’adapte ma démarche artistique en fonction des défis », confie l’artiste, qui collabore au besoin avec des gars de shop. « Le soudeur avec qui je travaille en est à son quatrième projet avec le 1 %. Il peut me conseiller pour les devis techniques et les coûts, en plus d’avoir un atelier adéquat. Il met donc à profit des compétences particulières et la collaboration est très bonne », souligne Carole Wagner.

À son avis, l’art et l’architecture, c’est un mariage réussi. « Le fait d’être confronté à des œuvres variées, ça contribue à l’éduca-tion du public, en plus de sensibiliser à l’art les différents intervenants. » Pour l’artiste, le défi est de créer des œuvres dont elle sera fière. Comme le dit Carole Wagner : « Une fois que c’est là, il faut vivre avec ! » Et nous, le public, on aime ça !

Faire découvrir un monde de possibilités expressives, c’est le but premier de l’artis-te Francine Marcotte, qui n’en est pas à son premier atelier. « Lâcher prise, expérimen-ter, éprouver du plaisir à créer sans limites. Je veux stimuler l’état d’abandon et inviter les gens à se concentrer sur le moment présent », mentionne-t-elle. L’objectif sera de développer une gestuelle libre et une approche intuitive, ainsi que de miser sur l’expérience collective et la sensibilité de chaque individu pour créer sans balises et restrictions. En plus d’une présentation théorique qui survole les fondements de l’art abstrait et les artistes qui ont marqué ce courant, plusieurs techniques sont au programme : collage, expérimentation de matières et textures, faux-finis, empâtement, bas-relief, impression sur plâtre, dessin, peinture et exploration de la couleur. Tout cela se déroulant dans un contexte de jeu et de découverte qui ouvre la porte à la poésie picturale du monde abstrait.

Une soirée d’information sur les nouveaux cours offerts à l’hiver 2011 par le centre

d’exposition se tiendra le 19 janvier, à 19 h. Les ateliers, qui ne nécessitent aucune formation particulière, auront lieu chaque lundi soir à partir du 24 janvier, pendant dix semaines. Le cours se donnera aussi un samedi par mois sous une formule « décou-verte » accessible à tous.

augustinchenier.net > ARiANE oUELLEt

On ne peut parler de l’intégration des arts à l’architecture en Abitibi- Témiscamingue sans parler de Carole Wagner. Artiste à l’allure discrète, elle est pourtant l’une des plus prolifiques et, surtout, une pionnière dans le domaine.

> ÉMiLiE B. CôtÉ

La Salle Augustin-Chénier propose, pour l’hiver 2011, une exploration artis-tique qui prendra la forme d’ateliers de peinture intuitive et d’abstraction gestuelle. C’est sous la supervision de Francine Marcotte que les étudiants sont invités à découvrir l’univers pictural de la peinture abstraite.

Intégration des arts à l’architecture

Carole Wagner, une pionnière du « 1 % »

Ateliers à la Salle Augustin-Chénier

Créer sans balises

arts visuels

« PLUS L’ESPACE EST GrAND, PLUS C’EST EXCITANT. IL N’y A PAS DE FrONTIÈrE, TOUT EST POSSIBLE »

Créé dans les années 1970, le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue est une tradition bien établie dans le monde littéraire régional. L’édition 2011 s’intéresse au roman. Toute personne intéressée à y participer, âgée de 18 ans et plus et résidante de l’Abitibi-Témiscamingue, doit déposer son manuscrit avant le 4 mars. Le texte doit contenir entre 25 000 et 50 000 mots et répondre aux exigences de la catégorie au programme; l’écriture doit aussi faire preuve d’une préoccupation esthé-tique. Le concours est assorti de deux prix, la Bourse des libraires (1 500 $) et la Mention Télé-Québec (500 $), qui seront remis lors du prochain Salon du livre, en mai prochain à Ville-Marie.

En 2010, la Bourse des libraires a été attribuée à Lucie Mayrand pour sa nouvelle intitulée La bûcheronne à son père et la Mention Télé-Québec a été remise à Marie-Lise Provencher pour La légende de l’homme-loup.

culture-at.org/prixlitt

Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue

Place au roman

> Louise Lambert

Sarabande (2003) Salle Desjardins, La Sarre

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Détail d’une œuvre d’Alain PayettePH

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L’artiste Francine Marcotte

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ma région, j’en mange !

Magret de canard au Cru du Clocher et bleuetsPour 6 personnes

3 Magrets de canard frais ou décongelés 1 ou 2 Échalotes françaises hachées200 g Cru du Clocher râpé, Le Fromage au Village1 tasse Bleuets frais ou décongelés, Bleuetière de guérin½ tasse Mistelle de baies de sureau réserve des Jaseurs, Verger des Tourterelles1 tasse Crème 35 %, La Vache à Maillotte 5 gouttes Sauce Tabasco Fleur de sel et poivre du moulin

Avec un couteau bien aiguisé, pratiquer des incisions en damier du côté peau; ne couper que l’épaisseur de la peau, sans entamer la viande. Assaisonner la viande puis la poêler côté peau en premier, à feu moyen vif. Nul besoin d’ajouter un corps gras. Lorsque les deux côtés des magrets sont bien grillés (environ 6 minutes côté peau et 4 minutes côté chair), enfourner à 300-325oF, jusqu’à ce que la température interne atteigne 63oC.

Dans la même poêle, faire revenir les échalotes dans le gras des magrets. Déglacer avec la Mistelle et laisser réduire de moitié. Ajouter la crème et le Tabasco, puis laisser réduire du tiers. Incorporer le fromage; lorsque celui-ci est fondu, ajouter les bleuets. Saler et poivrer. Sortir les magrets du four et les laisser reposer 5 minutes enveloppés dans un papier d’aluminium. Couper en tranches d’une épaisseur de 7 mm. Servir nappés de sauce.

Suggestion d’accompagnement : salade de roquette et rabioles glacées au miel

une parcelle de bonheur

> MARiE-JoE MoRiN

Bien nichée au cœur d’Amos, La gourmandine, située au 194, 1re Avenue Ouest, se démarque dans son milieu depuis trois ans. La petite boulangerie ouvre ses portes sur la passion et la créativité, tout en gardant un œil sur le traditionnel et l’incontournable. Avec un accueil chaleureux et des sourires de bonheur, la jeune propriétaire et son équipe partagent l’enivrante odeur du pain chaud avec qui veut bien s’en régaler.

Chaque jour, on y offre une variété originale de pains frais, tout en sachant bien répondre aux clients qui ont des goûts un peu plus conservateurs. Émilie rivest, la propriétaire, façonne avec une touche de folie un pain aux canneberges et noix de Grenoble, quand ce n’est pas un pain aux pommes et raisins pour les excentriques, ou encore un pain sept céréales pour les moins audacieux. Le plus remarquable de cette fabrique, c’est que peu importe la saveur du pain, celui-ci est toujours fait quotidiennement avec le même désir de perfection.

Le service à la clientèle est sans aucun doute l’une des grandes forces de cet endroit sympathique, donnant toujours envie d’y revenir encore et encore. La première question qui se pose à l’esprit de la jeune entrepreneure est celle-ci : « Qu’est-ce que le client désire ? » C’est pour cette raison que vous trouverez sur les tablettes de la boulangerie une variété de galettes maisons et quelques desserts, tels que les éclairs au chocolat. Chaque jour, croissants, brioches et pains au chocolat enrobent l’endroit d’odeurs qui font saliver. On y propose aussi en accord un délicieux café de la maison du café L’Armorique de val-d’Or pour accompagner votre gâterie.

À La Gourmandine, il est possible de se procurer une belle variété de produits régionaux, comme le pesto de la ferme La Turlute (La Motte). La fabrique de petits plats semble être également un gros atout pour la petite boulangerie, avec une carte proposant sauce à spaghetti, lasagne, coquilles St-Jacques, pâté chinois et j’en passe.

Le plus grand défi de cette jeune entrepreneure est, somme toute, la gestion de la croissance. L’agenda déborde de commandes et l’équipe s’affaire sans compter les heures pour répondre à la demande et bien garnir la table des clients. Chaque jour, les artisans de La Gourmandine travaillent à vous offrir cette parcelle de bonheur; il n’en tient maintenant qu’à vous de le découvrir.

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Louis-Joseph BeauchampLA JOYEuSE BOuFFE : [email protected] • 819 723-2408 poste 119

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Marie-Joe Morin

LA SANDWiCHEriE : 595, 3e Avenue à Val-d’Or • 819 824-5537

> LoUiS-JoSEPh BEAUChAMP

Merci à tous nos collaborateurs et collaboratrices

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poste d’écoute

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raôul Duguay – J’ai soif Martin Léon – Les atomes Jérôme Minière – Le vrai le faux Katerine – Philippe Katerine

Poète, écrivain, chanteur et peintre, entre autres, raôul Duguay est un artiste complet. À 71 ans, pour son 16e album, l’auteur et l’interprète de La bitt à Tibi a envie de montrer son sérieux et de partager sa sagesse en conscientisant son public grâce à sa poésie. L’eau s’avère être le thème central de J’ai soif, ce qui concorde bien avec l’implication de l’artiste dans la Coalition Eau Secours. Le groupe Mes Aïeux, qui collabore également à cette bonne cause, devient un chœur pour deux chansons de l’album, dont la très belle La marée aux mille vagues, un hymne au Saint-Laurent. Monsieur Duguay est à la fois producteur, direc-teur artistique et instrumentiste sur cet album, où il joue du flugelhorn, en mémoire de son père. Des textes sensi-bles et riches sont chantés avec de l’intensité et des trémolos qui plairont davantage à un public mature ou pour qui le style Duguay est déjà familier. On aime ou on n’aime pas cette voix unique, un peu comme pour richard Desjardins, un autre incontournable de la région. Une note grave teintée malgré tout d’espoir caractérise l’œuvre coréalisée par Mathieu Dandurand. On y retrouve plusieurs styles musicaux : du chant a capella, du flamenco, du country et du folk, ce qui peut plaire à certains et en déstabiliser d’autres. Cela dit, musi- calité, poésie, âme, engagement et humanisme sont bien présents pour rendre hommage à l’or bleu sur cet album très personnel.3,5/5

Martin Léon a passé deux ans à cons-truire un studio pour échafauder son œuvre, ce qui lui a permis de réaliser son disque assez vite, soit en quatre mois. Les atomes est fait de piano doux et de groove, d’intensité, de sensualité et de subtilités. Des chants se fondant aux mélodies côtoient des passages narrés, qui nous font voyager plus loin encore dans ce songe en forme d’album. La choriste Audrey Emery, à la voix suave et maîtrisée, n’a rien à envier aux Ariane Moffat de ce monde. Que vous l’écoutiez en prenant votre bain ou en discutant à table, ce disque convient autant aux rapprochements qu’à une heureuse solitude, il est ressourçant. On se centre, on respire, on revient à l’essentiel en l’écoutant. On se laisse bercer, charmer devant tant de grâce réunie et devant un rendu aussi riche. À ses débuts, Martin Léon faisait dans le folk, et c’était très réus-si. Maintenant, le style exploré est différent, plus abstrait, mais toujours aussi prenant. Les textes nous mènent dans divers horizons, la nature (les hérons, le lac, les palmiers) et la nature humaine (le désir, le couple, la liberté). L’élégante pochette avec des carpes tournant sur elles-mêmes a quelque chose d’hypnotisant, de mystérieux. On plonge avec joie dans cette mer de créativité. Il est à noter que Martin fait aussi de la musique de film. En effet, il est le fier réalisateur du thème musical du film Le journal d’Aurélie Laflamme.4/5

L’écoute de Jérôme Minière est comme une méditation. On part d’un thème et une réflexion s’amorce sur la vie, les perceptions, la société de consomma-tion ou encore la mince frontière entre réalité et fiction, comme le dit le titre de l’album. Le style est populaire, rappelant les arrangements de Dumas, avec des textes recherchés et poétiques, susur-rés par ce Québécois adoptif au doux accent français. Notons que Bïa prête sa voix à la jolie chanson Avril. On retiendra L’indifférence, l’accrocheuse Le vrai le faux et Les autres (à propos du racisme) comme des moments forts de cet album. Rien à vous dire, quant à elle, aborde l’idée que malgré tous les efforts pour atteindre le vedettariat, si les artistes n’ont pas de contenu, leur produit demeure insipide. Cela s’inscrit dans l’esprit de dérision et de critique sociale de l’auteur. Bien que celui-ci ne manque pas de sujets pertinents, sa musique semble plus léchée et, parfois, cela lui enlève un peu de charme par rapport aux albums Cœurs et Herri Kopter, qui avaient une audace particu-lière. Il est impératif d’avoir les paroles en main pour apprécier cet album, car c’est dans la poésie que le génie de Minière s’illustre tout particulièrement. Au final, questionnements, observations et dérision se combinent afin de guider notre réflexion sur le vrai et le faux dans ce bas monde. On peut regarder une fausse saga entourant la sortie de l’album au www.jeromeminiere.ca, sous forme de dessins animés qui explorent le thème de la recette du succès musical.3/5

Le monde de Katerine est déjanté et toujours expérimental. Sur la pochette de son dernier album, le sympathique Français pose avec ses parents, comme un gamin. Attention, nous ne sommes plus en mode danse, ici. Oubliez les Louxor j’adore (J’adoooore regarder danser les gens) et 100 % VIP. Nous sommes dans la joie et le ridicule bien assumés de types populaire et électroni-que. Le style sera jugé répétitif et irritant pour certains; même pour les endurcis, il serait normal de sauter deux ou trois pièces au bout de quelques écoutes. Comme le disque en compte 24, il ne faut pas s’y arrêter. Le style est enjoué et rigolo, mais demande une oreille bien ouverte, si vous me permettez l’expres-sion. Une chanson a pour seules paroles « bla bla bla », une autre se moque de la reine d’Angleterre, l’alphabet est récité à l’envers dans Les derniers seront les premiers, la chanson Morts-vivants oppose les vivants (morts) et les pas morts (vivants), une autre est interprétée avec sa fille, À toi-à toi, et une autre, surréaliste, avec ses parents (« Il veut faire un film avec une femme nue et des handicapés »). Ce n’est qu’un aperçu du contenu de Philippe Katerine. La pièce La banane en fera rire plusieurs, et le vidéoclip vaut le détour, de même que celui de Liberté. Un petit tour sur youTube vous permettra de voir un concours fort amusant où le public était invité à réaliser un clip sur Bla Bla Bla.3,5/5

> EVELYNE PAPiLLON

Consultez la liste des points de distributionsur notre site Internet : www.indicebohemien.org

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Productions Nova Média

Festival de contes et légendes en A-T

regroupement des bibliothèques publiques

Service culturel de la ville de Val-d’Or

un grand MErCi à tous les membres utilisateurs qui soutiennent la mission culturelle de L’Indice bohémien ! un grand MErCi à tous les membres utilisateurs qui soutiennent la mission culturelle de L’Indice bohémien !

Festival des langues sales

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Le Dispensaire de la garde Société de développement du Témiscamingue

Théâtre du cuivre

un grand MErCi à tous les membres utilisateurs qui soutiennent la mission culturelle de L’Indice bohémien !

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