8
Introduction Deux grands types d’explications des fluctuations économiques peuvent être mises en évidence : Des explications exogènes : Un choc est une modification exogène de l'environnement économique qui affecte l’offre ou la demande (13 p 121) Des explications endogènes : Mais cette distinction a des limites. I. Les chocs A. Les chocs d’offre 1. Définition Les chocs d’offre sont des variations des conditions de la production. Cela entraîne le déplacement de la courbe d’offre à court terme : I Croissance, fluctuations et crises Fiche 2 – Les déterminants des fluctuations Science économique 1.2 – Comment expliquer l’instabilité de la croissance ? Acquis de première : inflation, chômage, demande globale Notions : Fluctuations économiques, crise économique, désinflation, croissance potentielle, dépression, déflation.

Fiche 122 - Les déterminants des fluctuations économiques.doc

Embed Size (px)

Citation preview

Introduction

Deux grands types d’explications des fluctuations économiques peuvent être mises en évidence : Des explications exogènes :

Un choc est une modification exogène de l'environnement économique qui affecte l’offre ou la demande (13 p 121)

Des explications endogènes :

Mais cette distinction a des limites.

I. Les chocs

A. Les chocs d’offre

1. Définition

Les chocs d’offre sont des variations des conditions de la production. Cela entraîne le déplacement de la courbe d’offre  à court terme :

Un choc d’offre négatif augmente les coûts de production et réduit la quantité que les producteurs sont disposés à offrir pour tout niveau général des prix donné, entraînant un déplacement vers la gauche de la courbe d’offre.

En revanche, un choc positif réduit les coûts de production et augmente la quantité offerte pour tout niveau général des prix donné, entraînant un déplacement vers la droite de la courbe d’offre globale à court terme.

I – Croissance, fluctuations et crises

Fiche 2 – Les déterminants des fluctuations économiques

Science économique

1.2 – Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?Acquis de première : inflation, chômage, demande globale

Notions : Fluctuations économiques, crise économique, désinflation, croissance potentielle, dépression, déflation.

2. Les déterminants d’un choc d’offre

Déterminants Chocs d’offre positifs : Chocs d’offre négatifs 

3. Les mécanismes du choc d’offre

a. Construction de la courbe d’offre

Comme à court terme la technologie et les capacités de production sont considérées comme constantes : Plus la production augmente plus les entreprises vont accroitre le nombre

d’heures travaillées (heures supplémentaires) et quand cela ne suffit plus elles vont embaucher.

Dès lors les coûts unitaires de production augmentent avec les heures travaillées et l’emploi.

Pour conserver le même profit unitaire, les entreprises augmentent leurs prix avec la quantité produite

b. Choc d’offre négatif

Un choc négatif sur l’offre déplace la courbe d’offre globale vers le haut et la gauche.Les chocs d’offre négatifs sont causés généralement par une hausse du coût des matières premières (chocs pétroliers de 1973 et 1979 par exemple), par des augmentations de salaires supérieures aux gains de productivité (comme au cours des années 1970) ou par un alourdissement de la fiscalité sur les entreprises. En cas de choc d’offre négatif, l’activité économique devient plus coûteuse et les entreprises les moins productives et compétitives risquent d’être acculées à la faillite. Le PIB réel diminue et les prix augmentent.

Un exemple : le tsunami japonais de 2011

c. Choc d’offre positif

Un choc positif sur l’offre diminue les coûts unitaires de production et déplace ainsi la courbe d’offre globale vers le bas et vers la droite.Les chocs d’offre sont des variations des conditions de la production ; ils découlent notamment de la productivité ou du prix des facteurs. Inversement, lorsque des innovations permettent des gains de productivité et abaissent les coûts unitaires de production, elles produisent un choc d’offre positif : en abaissant les prix des produits, elles favorisent leur diffusion auprès des consommateurs et donc l’augmentation de la production. En cas de choc d’offre positif, la situation des producteurs s’améliore par la diminution de leurs coûts de production ; ils peuvent dès lors éventuellement produire davantage et tirer la croissance économique. Le PIB réel augmente. Le niveau général des prix diminue

Un exemple : la baisse du prix du pétrole

Conclusion

Des chocs (positifs ou négatifs) sur l’offre globale entraînent une variation du PIB réel et du niveau général des prix dans des directions opposées.

B. Les chocs de demande Introduction   : Rappel sur l’ équation fondamentale = l’équilibre Ressources-Emplois

En économie ouverte : PIB = Consommation effective + Consommation collective + FBCF + (Exportations – Importations) des ménages des APU

Un choc de demande est un choc qui affecte une ou plusieurs de ces variables

1. Définition

Lorsqu’une des composantes de la demande globale adressée aux producteurs se modifie, on parle de « choc de demande ». Lorsque la demande globale est affectée par des chocs positifs, sa hausse peut impulser une phase d’expansion. Inversement, si des chocs de demande négatifs se produisent, ils peuvent provoquer une diminution de la demande

globale et conduire à une récession.Ces chocs de demande risquent d’avoir un impact amplifié sur l’activité économique du fait du comportement des entreprises en matière de stocks

2. Les déterminants d’un choc de demande

Déterminants Chocs de demande positifs : Chocs de demande négatifs 

3. Les mécanismes

a. La construction de la courbe de demande

Plus le prix du produit augmente, plus la demande diminue Alors que les variations du niveau général des prix (P) engendrent un

déplacement le long de la courbe de demande globale, les variations des facteurs autres que le niveau général des prix, qui affectent une ou plusieurs des composantes (consommation finale, FBCF, exportations) de la demande globale, engendrent un déplacement de la courbe de demande

b. Les conséquences d’un choc négatif sur la demande : une crise aux USA

Lorsque la demande ralentit, la production peut baisser beaucoup plus fortement si les entreprises décident de réduire leurs stocks afin d’anticiper une baisse plus marquée de la demande ; la hausse du chômage, la baisse du nombre d’heures travaillées en général risquent alors de contribuer à accentuer ce ralentissement.Le PIB réel diminue. Le niveau général des prix diminue.

c. Les conséquences d’un choc positif sur la demande : la réunification allemande

Inversement, lorsque la hausse de la demande s’accélère, les entreprises produiront d’autant plus qu’elles devront reconstituer leurs stocks ; la baisse du chômage et la hausse du nombre d’heures travaillées peuvent alors contribuer à entretenir l’augmentation de la demande, de même que les investissements réalisés par les entreprises pour étendre leurs capacités de production. Le PIB réel augmente. Le niveau général des prix augmente.

C. Les chocs d’offre et de demande sont liés

1. Un choc d’offre positif peut entraîner des chocs de demande positifs : la régulation fordiste

Des innovations majeures un choc d’offre positif   gains de productivité élevées une baisse des prix hausse du pouvoir d’achat hausse de la demande : une hausse des revenus (salaires et profits) choc de demande positif

2. Un choc d’offre négatif peut entraîner des chocs de demande négatifs : La hausse du prix du pétrole

Pour les pays importateurs de pétrole :Choc pétrolier hausse du prix du pétrole

Hausse du prix des consommations intermédiaires baisse de la rentabilité des entreprises réduction de la production : choc d’offre négatif

Baisse du pouvoir d’achat des ménages baisse de la demande : choc de demande négatif

II. Un déterminant endogène des fluctuations : le cycle de crédit (14 p 121)

Le cycle du crédit agit donc sur la croissance économique par l’intermédiaire de ses effets sur la demande globale : l’endettement des agents conduit à l’expansion, puis à la crise et à la récession. L’instabilité générée par le cycle du crédit est endogène, et elle est d’autant plus forte que l’activité bancaire et les marchés financiers sont interconnectés et déréglementés. (Stage sur le nouveau programme de terminale - Eloge des SES)

A. Présentation d’un cycle de crédit

En période d’expansion économique, surtout si la situation économique est saine (faible taux d’intérêt, faible inflation), le «paradoxe de la tranquillité » (H. Minsky) joue : les agents s’endettent, financent des investissements ou une consommation à crédit, ce qui dynamise la demande et renforce la croissance donc l’optimisme général. La baisse des taux et la facilité des crédits

sont, alors, à l’origine d’une phase d’expansion portée par la hausse de la demande globale et notamment l’accroissement de l’investissement des entreprises et donc du niveau de l’emploi (qui provoque une hausse des salaires). Dès lors, peut s’enclencher parmi certains agents un climat d’euphorie c’est-à-dire d’optimisme excessif lié à la hausse du prix des biens et des actifs financiers. Plus précisément ces derniers peuvent être incités, dans ce contexte, à emprunter. Cependant, le taux d’endettement des agents augmente, des crédits sont accordés à des agents moins solvables, des comportements spéculatifs se développent, des bulles peuvent se former sur les prix de certains actifs. En fixant des taux d’intérêt trop bas en période d’expansion, les banques centrales peuvent amplifier ces comportements, tout comme les banques. Or, à terme, l’accumulation du capital, l’état de surinvestissement voire celui de surproduction finissent par provoquer la baisse des prix et l’éclatement des bulles spéculatives sur les valeurs mobilières ou immobilières. C’est le début de la crise, le cycle se retourne. Dès lors, les taux d’intérêt s’accroissent et les crédits se restreignent. Une période de récession voire de dépression s’enclenche.

B. La déflation par la dette

Lorsque les agents réalisent que les actifs concernés sont surévalués, leur réévaluation fait apparaître la situation de surendettement des agents concernés (entreprises ou ménages). La crise financière qui en résulte se traduit par une diminution de la demande globale sous l’effet de différents canaux de transmission : les agents surendettés cherchent à se désendetter (diminution de la consommation des ménages, diminution de l'investissement et/ou pression sur le coût salarial et/ou diminution de l'emploi pour les entreprises), la réévaluation des actifs créent un effet de richesse négatif, le crédit se contracte sous l'effet des faillites bancaires et de la méfiance des prêteurs,...Cette diminution de la demande a des effets récessifs cumulatifs, ce qui correspond à la déflation par la dette (I. Fisher) : les agents endettés cherchent à se désendetter, ce qui conduit à une diminution de la demande, ce qui entraîne une contraction de l’activité qui aggrave la situation des agents endettés et fragilisent davantage le système bancaire,… C’est la déflation à savoir la contraction des prix des biens et des services de consommation mais aussi des actifs financiers. Les entreprises qui ne peuvent faire face à la baisse des prix font faillite  ; les emprunteurs imprudents ne parviennent pas à faire face à leurs échéances de remboursement ; et certaines banques peuvent même faire faillite à leur tour. La contraction du volume des crédits s’amplifie, ce qui freine les investissements et la consommation et la croissance économique. Dans le même temps, le ralentissement de l’activité économique (voire la baisse de l’activité économique) provoque la montée du chômage, laquelle provoque la baisse des salaires ce qui renforce les effets négatifs sur la demande globale.

C. Assure selon les libéraux une sortie de crise

La reprise apparaît lorsque la déflation généralisée permet une nouvelle hausse de la demande. La déflation entraîne une baisse générale des prix. Les producteurs les moins efficaces ne sont donc plus rentables puisque le prix devient inférieur au seuil de fermeture ; ils disparaissent donc. La faillite de ces entreprises provoque le recul de l’investissement lequel peut permettre une baisse des prix des biens d’équipements, de même que la hausse du chômage provoque une baisse des salaires. La réduction des coûts de production peut alors permettre la baisse des prix des biens et des services, ce qui accroît le pouvoir d’achat des ménages ce qui relance l’activité économique. Mais la déflation entraîne aussi une baisse des taux d’intérêt qui peut favoriser la reprise de l’investissement, et donc le retour à la croissance.

C’est l’idée de la régulation par la faillite qui a été critiquée notamment par J. M.Keynes qui considère au contraire que seule une politique économique peut relancer l’activité

Des ressources complémentaires

Exercices de remédiation

Sur le net, articles et vidéos

De base ApprofondissementIntroduction Le cours du CNED

I – Les chocs

A. Les chocs d’offre

B. Les chocs de demande

C. Les chocs d’offre et de demande sont liés

Un exercice pour distinguer les chocs d’offre et de demande

Plusieurs exercices de l’Académie de Paris Fluctuations et croissance 

Résumé sonore

Le choc de compétitivité divise les économistes

Trésor-Éco n° 100 : impact du séisme au Japon sur l'économie ...

Un diaporama sur les chocs d’offre et de demande

Une vidéo sur les déterminants des fluctuations économiques

Catastrophes au Japon : un choc de demande plutôt qu'un choc d’offre ...

Une vidéo de Canal U sur les chocs à la base des fluctuations

Sans un choc d'offre massif, aucune possibilité que l ... - Natixis 

Que faire en cas de choc d'offre défavorable dans un pays Natixis

Un cours d’AES L1 sur les chocs d’offre et de demande

Ne pas oublier que nous sommes confrontés à un choc de demande Natixis ]

II - Un déterminant endogène des fluctuations : le cycle de crédit

Un QCM Politiques économiques

Un texte à trous sur l’intervention de l’Etat

Dessine moi l’éco : la bourse et le financement de l’économie

Une vidéo : la crise du crédit expliquée simplement par Jonathan Jarvis

Chocs d'offre, chocs de demande et réaction des taux de change ... - Natixis

Sun article des Echos : Structure de propriété des banques et cycle du crédit.

Les banques amplifient-elles les cycles ? Natixix- Ses- info.fr