Upload
truongthuan
View
214
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
1
Etude sur les complémentarités et concurrences
entre agricultures de l’UE et des ACP
Aperçu synthétique
des échanges UE-ACP
Cette note a pour objet de brosser un tableau général des échanges commerciaux entre l’Union
Européenne et les pays de la zone ACP. Compte tenu de la spécificité de l’Afrique du Sud dans la
zone ACP, tant en termes de poids que de structure des échanges, les données relatives à ce
pays sont traitées à part des données agrégées ACP. Les caractéristiques des échanges UE-ACP
hors Afrique du Sud étant très différentes de celles des échanges UE-Afrique du Sud, il est
apparu souhaitable de ne pas les fondre dans un même ensemble dont les caractéristiques
résultantes seraient beaucoup moins typées.
2
Résumé
Une vue d’ensemble des relations commerciales entre l’UE et la zone ACP permet de dresser les
constats suivants :
Echanges globaux
Les échanges UE-ACP sont globalement en perte de vitesse. Ils ont fortement baissé entre
1990 et 1993 et la reprise amorcée en 1994 semble s’essouffler. Ils sont de l’ordre de 22
milliards d’euros.
Les échanges UE-Af.Sud ont été beaucoup plus dynamiques sur cette même période. Les
exportations de l’Afrique du Sud sont passées de 5,9 à 9,7 milliards d’euros et surtout, ses
importations sont passées de 4,1 à 10,4 milliards d’euros, soit près de la moitié de celles de
la zone ACP.
Les échanges commerciaux ne revêtent pas la même importance stratégique pour les
différents partenaires :
- pour les pays ACP, l’UE est un partenaire très important : le marché de l’UE constitue le
principal débouché des exportations ACP : 41 % des exportations ACP ont en effet l’UE
comme destination
- pour l’Afrique du Sud, le marché de l’UE devient un débouché de plus en plus important :
la part de la destination UE dans les exportations sud-africaines est en effet passé de
27 % en 1990 à 37 % en 1998.
- pour l’Union Européenne, cette relation commerciale est loin d’être aussi forte, puisque la
zone ACP ne représente que de 3 à 4 % de ses échanges, et l’Afrique du Sud de l’ordre
de 1,4 %.
Les principales régions exportatrices ACP vers l’UE sont la SADC (18 % des exportations
ACP), l’UEMOA (15 %) et la CEMAC (15 %).
Echanges agricoles
La performance des exportations agricoles ACP a été bien supérieure à celle des
exportations non-agricoles, de telle sorte que la part des produits agricoles dans les
exportations ACP vers l’UE a beaucoup augmenté au cours des années 90, pour atteindre
40 % en 1998. Le contenu agricole des exportations sud-africaines est beaucoup plus faible,
de l’ordre de 13 %, de telle sorte que l’Afrique du Sud n’est pas un gros exportateur
agricole : ses exportations agricoles à destination de l’UE sont inférieures en valeur à celles
de la Côte d’Ivoire, et de l’ordre de celles de l’EAC.
En ce qui concerne les échanges agricoles, la principale zone exportatrice est l’UEMOA
(25 % des exportations agricoles ACP), entraînée par la Côte d’Ivoire (20 % des exportations
ACP à elle seule), devant la SADC (21 %) et l’EAC (13 %).
Parmi les produits agricoles exportés par les ACP, l’ensemble café-cacao est largement
dominant (37 %), devant les produits de la pêche (16 %), le sucre (10 %), les fruits et
légumes (10 %), le coton (7 %), le tabac et les huiles (5 % chacun).
3
La structure des exportations agricoles de l’Afrique du Sud est complètement différente de
celle de l’ensemble ACP. Les fruits y jouent un rôle totalement dominant : les fruits frais ou
secs, notamment agrumes, raisin, pommes et poires, représentent à eux seuls 55 % des
exportations agricoles totales, le vin 14 % et les fruits en boite ou jus de fruits 9 %.
Les principaux produits agricoles exportés par l’UE vers les ACP sont les céréales et dérivés
(24 %), les produits laitiers (17 %), les préparations alimentaires (12 %), les boissons (10 %),
les produits de la mer (8 %), le sucre (7 %), les huiles (7 %) et la viande (5 %).
Les échanges intra ACP restent très limités ; ils ne représentent que 10 % de l’ensemble des
exportations des pays ACP. Ils ne portent que très marginalement sur les produits agricoles.
4
I. Echanges commerciaux globaux
Les échanges commerciaux globaux entre l’Union Européenne et l’ensemble des pays ACP
sont assez équilibrés, pour une valeur totale de l’ordre de 20 milliards d’euros. Le solde est
plutôt en faveur des ACP au cours des années 90, à l’exception des années 93 et 98, comme le
montre le graphique n°1.
Graphique n° 1
Source : Eurostat
Les échanges UE-ACP et UE-Af.Sud ont connu des évolutions contrastées au cours de la
dernière décennie :
- La valeur des échanges UE-ACP a globalement stagné durant les années 90, avec une baisse
marquée des échanges de 1990 à 1993, puis une reprise à partir de 1994. La baisse du début
de la décennie a surtout été sensible pour les exportations ACP, dont la valeur a chuté de
21,9 milliards d’euros en 1990 à 14,9 en 1993, avant de remonter jusqu’à 23,0 milliards en
1997. Du fait de cette stagnation des échanges, la part des exportations ACP sur le marché
européen a chuté sur la décennie de 4,7 à 3 % du total des importations de l’UE.
- Les échanges UE-Af.Sud ont été beaucoup plus dynamiques sur cette même période. Les
exportations de l’Afrique du Sud sont passées de 5,9 à 9,7 milliards d’euros et surtout, ses
importations sont passées de 4,1 à 10,4 milliards d’euros, soit près de la moitié de celles de
la zone ACP.
L’Union Européenne d’une part, les pays ACP et l’Afrique du Sud d’autre part ayant des poids
économiques très différents, les échanges commerciaux ne revêtent nécessairement pas la
même importance stratégique pour les différents partenaires :
Pour les pays ACP, l’UE est un partenaire très important : le marché de l’UE constitue le
principal débouché des exportations ACP (41 % des exportations ACP ont en effet l’UE
Echanges commerciaux UE - ACP
0
5
10
15
20
25
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
en
millia
rds
d'e
uro
s
Exportations ACP
vers UE
Importations ACP
provenance UE
5
comme destination). Le tableau n°1 montre que cette tendance est tout particulièrement
marquée pour l’Afrique, avec une part des exportations à destination de l’UE de 46 % 1, la
relation étant moins forte entre l’UE et la zone Pacifique (23 %) et surtout entre l’UE et les
Caraïbes (19 %), dont les relations commerciales sont beaucoup plus orientée vers les Etats
Unis.
Tableau n°1
Destination des exportations ACP
USA
UE
AFRIQUE
16 %
46 %
CARAÏBES 39 % 18 %
PACIFIQUE 4 % 23 %
Ensemble ACP 19 % 41 %
Source : Eurostat
Pour l’Afrique du Sud, le marché de l’UE devient un débouché de plus en plus
important : la part de la destination UE dans les exportations sud-africaines est en effet
passé de 27 % en 1990 à 37 % en 1998.
Pour l’Union Européenne, cette relation commerciale est loin d’être aussi forte, puisque
la zone ACP ne représente que de 3 à 4 % de ses échanges, et l’Afrique du Sud de l’ordre de
1,4 %. La part des exportations ACP dans le total des importations UE est en baisse
tendancielle depuis le début des années 80, où elle atteignait 7,2 %. Elle ne représentait plus
que 3,0 % en 1998. Compte tenu du dynamisme des échanges commerciaux de l’Afrique du
Sud, la part de cette origine dans les importations UE est en progression, passant de 1,2 %
en 1990 à 1,4 % en 1998. Dans le même temps, la part des exportations latino-américaines
est restée stable aux alentours de 5-6 % et la part des exportations asiatiques est passée
de 4 à 13 %.
1 La dépendance vis à vis du marché européen est même beaucoup plus marquée pour certains pays de la zone
ACP : l’UE absorbe plus de 80 % des exportations de la Centrafrique et du Niger, plus de 70 % des exportations
de Maurice, du Cameroun et de l’Ouganda (voir détail en annexe).
6
Graphique n°2
Source : Eurostat
Géographie des échanges
La contribution des trois zones ACP aux exportations vers l’UE est très inégale : la grande
majorité de celles-ci proviennent d’Afrique, avec 18,7 milliards d’euros en 1998, soit 88 % du
total ACP. La zone Caraïbe fournit 10 % des exportations ACP et la zone Pacifique seulement
2 %.
Le graphique n°3 présente les principales régions exportatrices ACP. Les trois régions les plus
importantes à cet égard représentent ensemble la moitié des exportations totales ACP : ce sont
la SADC 2 (18 %), l‘UEMOA 3 (15 %) et la CEMAC 4 (15 %). La Côte d’Ivoire à elle seule
représente 70 % des exportations de l’UEMOA. Le Nigeria, pays non membre d’un ensemble
sous-régional, représente encore 13 % du total des exportations ACP. La part de l’EAC 5 est du
même ordre que celle du Ghana, environ 6 %. Pour mémoire, les exportations de l’Afrique du Sud
représentent 2,5 fois celles de la SADC.
2 12 pays d’Afrique Australe hors Afrique du Sud
3 Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo
4 Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Guinée équatoriale, Gabon, Tchad
5 Kenya, Ouganda et Tanzanie
Importations de l'UE
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
5
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
en
%
Part
ACP/toutes
provenances
7
IL est à noter que la contribution relative de chaque région a largement évolué au cours de la
décennie : les contributions respectives de la SADC et du Nigeria ont nettement chuté depuis
1990, puisqu’elles sont passées de 23 à 18 % pour la SADC et de 20 à 13 % pour le Nigeria. A
l’inverse, l’UEMOA, l’EAC, le Ghana et les Caraïbes ont augmenté la part de leurs exportations
vers l’UE sur cette même période.
Graphique n° 3 Importance exportatrice de chaque région ACP
Source : Eurostat
Géographie des importations ACP
Cette géographie est légèrement différente de la précédente. L’UEMOA est le principal
importateur ACP, et la zone Caraïbe vient en second. La SADC, premier exportateur, n’est que le
troisième importateur, au même niveau que le Nigeria. Ici encore, le poids de l’Afrique du Sud
est très important, puisque ses importations représentent 46 % du celles de la zone ACP et 2,7
fois celles de la première région importatrice ACP, l’UEMOA.
2
6
6
10
13
15
15
15
18
Pacifique
Ghana
EAC
Caraïbes
Nigéria
CEMAC
UEMOA
Autres
SADC
Part dans les exportations
ACP en %
8
Tableau n° 2
Importations de chaque région ACP en provenance de l’UE
Importations en
milliards d’euros
Part relative
dans les ACP
UEMOA 3,85 17 %
Caraïbes 3,07 14 %
SADC 2,81 12 %
Nigeria 2,80 12 %
CEMAC 2,49 11 %
EAC 1,37 6 %
Ghana 1,14 5 %
Pacifique 0,1 0,4 %
TOTAL ACP 22,5 100 %
Afrique du Sud 10,4 -
Source : Eurostat
Solde commercial par sous-espace régional
Le solde commercial globalement équilibré entre l’UE et la zone ACP masque des disparités
importantes selon les sous-espaces régionaux. On peut distinguer ainsi :
- Des régions ou pays dont le solde commercial est nettement excédentaire avec l’UE : la
SADC, la CEMAC et la zone Pacifique.
- Des régions ou pays dont le solde commercial est plutôt équilibré : il s’agit notamment des
pays anglophones d’Afrique du centre (Nigeria, Ghana, EAC). Le solde commercial du Nigeria,
très excédentaire en 1990, s’est rééquilibré du fait d’une forte chute de ses exportations et
d’un maintien à niveau de ses importations.
- Des régions nettement déficitaires, comme l’UEMOA et la zone Caraïbe. Le solde commercial
de l’UEMOA, équilibré en 1990, s’est dégradé au cours de la dernière décennie du fait d’une
baisse des cours mondiaux de ses exportations agricoles accompagnée d’une hausse de ses
importations non agricoles.
- Pour sa part, l’Afrique du Sud, initialement très excédentaire vis à vis de l’Union Européenne,
est devenue légèrement déficitaire du fait de l’explosion de ses importations (+ 155 % de
1990 à 1998).
II. Echanges agricoles
II.1 Données agrégées
Si les soldes commerciaux totaux UE-ACP et UE-Af.Sud sont approximativement équilibrés, il
n’en est pas de même pour le solde commercial agricole, très nettement en faveur des ACP
d’une part et de l’Afrique du Sud d’autre part : en 1998, les exportations agricoles ACP vers
l’UE étaient de 8,91 milliards d’écus alors que les exportations de l’UE vers les ACP n’étaient que
de 3,24 milliards d’écus. Les exportations agricoles ACP vers l’UE, stables de 1990 à 1993, ont
nettement augmenté à partir de 1994, avec une croissance de la valeur des exportations de 62 %
entre 1993 et 1998. Les importations agricoles ACP sont quant à elles plus stables sur la
décennie, au moins jusqu’en 1996 ; elles n’ont significativement augmenté qu’en 1997 et 1998. La
même tendance d’un net excédent commercial agricole est observée dans le cas de l’Afrique du
9
Sud, mais dans des volumes bien inférieurs aux échanges UE-ACP : les exportations agricoles de
l’Afrique du Sud vers l’UE ont été de 1,26 milliard d’euros en 1998, et ses importations ne
s’élèvent qu’à 360 millions d’euros.
Graphique n° 4
Source : Eurostat
Les produits agricoles représentent actuellement plus de 40 % des exportations ACP à
destination de l’UE. Cette part a considérablement augmenté au cours des années 90 du fait de
l’évolution très contrastée des exportations agricoles et des exportations non agricoles : les
premières ont augmenté en valeur de 52 % entre 1990 et 1998, alors que les secondes ont
régressé de 20 % sur cette même période. De ce fait, les exportations agricoles, avec 8,9
milliards d’écus en 1998, représentaient 42 % des exportations totales alors qu’elles ne
représentaient, avec 5,9 milliards d’écus, que 27 % en 1990.
Dans le cas de l’Afrique du Sud, les produits agricoles sont loin d’avoir la même importance,
même s’ils témoignent d’un réel dynamisme : ses exportations agricoles ont certes progressé de
134 % sur la période, mais elles ne représentaient en 1998 que 13 % des exportations à
destination de l’UE.
Echanges agricoles UE - ACP
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998
en
millia
rds
d'e
uro
s
Exportations
ACP vers UE
Importations
ACP en
provenance
UE
10
Graphique n° 5
Source : Eurostat
Géographie des échanges agricoles
Les exportations agricoles ACP proviennent principalement de trois ensembles sous-régionaux,
l’UEMOA, la SADC et l’EAC, qui représentent à eux trois 60 % des exportations agricoles ACP.
La Côte d’Ivoire à elle seule représente le cinquième des exportations agricoles ACP. L’Afrique
du Sud n’est pas une grande puissance exportatrice agricole : ses exportations agricoles sont de
l’ordre de celles de celles de l’EAC, donc nettement inférieures à celles de l’UEMOA et de la
SADC, et même à celles de la seule Côte d’Ivoire. Le graphique n° 7 montre que la structure des
exportations est très différente selon les régions ACP. Ainsi, certaines régions n’exportent
pratiquement que des produits agricoles, comme la zone Pacifique ou l’EAC (essentiellement café
et thé, mais aussi fruits et fleurs coupées). L’UEMOA exporte encore 72 % de produits
agricoles (essentiellement café, cacao et coton, avec un peu de fruits et de produits de la
pêche). A l’inverse, la CEMAC ou le Nigeria n’exportent que peu de produits agricoles, 16 % pour
la CEMAC, 10 % pour le Nigeria, leurs exportations étant davantage constituées de produits
miniers. L’Afrique du Sud, avec une part agricole de 13 % de ses exportations, se trouve dans
une situation équivalente.
Les marchés d’Europe de l’Ouest demeurent la principale destination des exportations de
produits agricoles africains, bien que se dessine une certaine diversification des destinations. En
effet, selon le Secrétariat de l’OMC, la part des exportations africaines de produits agricoles à
destination de l’Europe de l’Ouest était de 61 % en 1990, de 57 % en 1994 et de 54 % en 1997.
Contenu des exportations ACP en produits agricoles
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
en
%
Exports
agricoles/Exports
totales
11
Graphique n°6
Graphique n°7
Contenu agricole des exportations vers l'UE, selon les
régions ACP
10
16
42
47
48
72
88
89
39
Nigéria
CEMAC
Total
Ghana
Caraïbes
SADC
UEMOA
EAC
Pacifique
Total du contenu agricole des
exportations en %
Contenu agricole des
exportations en %
Contribution des régions aux exportations agricoles vers
l'UE en %
3
6
6
10
11
13
21
25
5
Nigéria
Pacifique
CEMAC
Ghana
Autres
Caraïbes
EAC
SADC
UEMOEA
Part dans les exportations
agricoles ACP en %
12
II.2 Structure des échanges agricoles UE-ACP
a. Composition des exportations agricoles des ACP vers l’UE
Les exportations agricoles des ACP à destination de l’UE sont concentrées sur un faible nombre
de produits, essentiellement tropicaux. Les boissons tropicales (café, cacao, thé) représentent à
elles seules 37 % des exportations agricoles totales. Les produits de la pêche constituent le
second groupe de produits avec près de 16 %. Deux autres groupes de produits représentent
chacun de l’ordre de 10 % des exportations agricoles : il s’agit du sucre (10,4 %) et des fruits et
légumes (9,5 %). Coton, tabac et huiles représentent encore chacun environ 5-6 %. Viennent
ensuite le rhum (3,0 %), les fleurs coupées et plantes ornementales (2,3 %) et la viande (1,3 %).
Tableau n°3
Evolution de la contribution de chaque groupe de produits au total des exportations agricoles
1988-90 1991-93 1994-96 1997-98 Café-cacao-thé 42,3 % 34,6 % 39,0 % 36,9 %
Produits de la pêche 10,1 % 11,9 % 13,7 % 15,9 %
Sucre 11,1 % 13,4 % 11,6 % 10,4 %
Fruits et légumes 10,8 % 12,3 % 10,5 % 9,5 %
Coton 7,5 % 6,3 % 5,5 % 6,6 %
Tabac 4,0 % 5,7 % 4,5 % 5,4 %
Huiles et graines oléagineuses 5,1 % 4,7 % 5,1 % 5,1 %
Rhum 1,5 % 2,5 % 1,8 % 3,0 %
Fleurs coupées 0,9 % 1,5 % 1,9 % 2,3 %
Viande 0,7 % 2,0 % 1,7 % 1,3 % Source : Eurostat
Exportations agricoles ACP
café,cacao
37%
poisson
16%
sucre
10%
fruits et
légumes
10%
coton
7%
tabac
5%
huiles
5%
autres
5%
rhum
3%
fleurs coupées
2%
13
L’évolution des parts relatives à l’exportation de chacun des groupes de produits au cours des
dix dernières années, telle que présentée dans le tableau n°3, est due dans une large mesure aux
fluctuations relatives des cours mondiaux agricoles. Il en va ainsi de l’ensemble café-cacao-thé,
dont la contribution aux exportations agricoles ACP vers l’UE a connu de fortes variations au
cours de la décennie (oscillant en valeurs annuelles entre 34 et 46 %), du fait de la volatilité des
cours du café et du cacao. C’est également le cas pour le coton, dont la part a oscillé entre 5,3 et
8,1 % , et le tabac (entre 3,7 et 6,6 %).
Des tendances structurelles à la hausse ou à la baisse sont toutefois observables pour certains
types de produits :
La part de certains produits est en progression continue sur la période : c’est notamment le
cas des produits de la pêche, dont la part passe de 10,1 % du total des exportations agricoles
en moyenne sur la période 1988-90 à 15,9 % sur la période 1997-98, des fleurs coupées et
plantes ornementales, dont la part passe 0,9 % en 1988-90 à 2,3 % en 1997-98, et également
du rhum (de 1,5 à 3 %). Les poissons et les produits de la pêche sont devenus ces dernières
années le deuxième groupe de produits agricoles exportés par les ACP, grâce à une forte
augmentation depuis le début de la décennie. Cette augmentation s’explique par la forte
croissance de la demande européenne que les captures de l’UE ne suffisent pas à satisfaire.
L’Espagne, la France et l’Italie constituent les principaux importateurs de poisson ACP. Ces
exportations sont constituées de thon en conserve (5,6 % des exportations agricoles
totales), de crustacés et mollusques (4,8 %), de poisson frais (4,1 %) et de poisson surgelé
(1,8 %). Les fleurs coupées et plantes ornementales constituent un exemple intéressant de
succès en matière de diversification des exportations, en se positionnant sur un créneau
étroit bénéficiant de marges préférentielles supérieures à 12 % sur le SPG. Il est à noter
que les marges préférentielles, également importantes dans le cas des produits de la pêche,
ont sans nul doute favorisé la progression observée.
A l’inverse, les exportations de sucre, de fruits et légumes, de viande sont dans une
dynamique décroissante. Les exportations de sucre, après avoir représenté près de 14 % des
exportations agricoles totales en 1992 et 1993, ne représentaient plus que 10,6 % en 1997
et 10,1 % en 1998. Il en est de même pour les exportations de fruits et légumes, dont la part
a chuté de 13 % en 1993 à 9 % en 1998. Cette chute est avant tout imputable à la piètre
performance des principaux fruits exportés, la banane et l’ananas, qui représentent à eux
deux plus de la moitié des fruits et légumes exportés par les ACP. Le tassement des
exportations de ces deux fruits est la conséquence de la stagnation tout à la fois des
volumes et des cours mondiaux.
b. Composition des exportations agricoles de l’Afrique du Sud vers l’UE
La structure des exportations agricoles de l’Afrique du Sud est radicalement différente de celle
des pays ACP (cf. tableau n°4). Les fruits y jouent un rôle totalement dominant, tout d’abord
sous forme de fruits frais ou secs (agrumes, raisin, pommes et poires) qui représentent à eux
seuls 55 % des exportations agricoles totales, mais aussi sous forme de vin (14 %) et de fruits
en boite ou jus de fruits (9 %). Les exportations de vin ont démarré au début de la décennie et
sont en très forte progression. Sous ces différentes formes, les fruits représentent donc près
de 80 % des exportations agricoles de l’Afrique du Sud. La part des produits de la pêche reste
stable autour de 12 % tandis que celle des autres produits est en nette diminution, étant passée
de 20 % en 1990 à 11 % en 1998.
14
Tableau n° 4 : Contribution de chaque groupe de produits
au total des exportations agricoles de l’Afrique du Sud
1988-90 1991-93 1994-96 1997-98 Fruits 54 % 59 % 57 % 54 %
Vin 1 % 3 % 8 % 14 %
Produits de la pêche 12 % 10 % 11 % 12 %
Fruits en boite et jus de fruits 13 % 12 % 10 % 9 %
Autres 20 % 16 % 14 % 11 % Source : Eurostat
c. Composition des exportations agricoles de l’UE vers les ACP
Les produits agricoles ne représentent que 14 % des exportations de l’UE vers les ACP, qui elles
mêmes ne représentent que de 3 à 4 % du total des exportations de l’UE. De plus, les
exportations agricoles de l’UE vers les ACP ont stagné au cours de la décennie, et n’ont connu
qu’une légère reprise à partir de 1997.
Céréales et dérivés (farine, pain, pâtes) d’une part, produits laitiers (sous forme de lait en
poudre et de lait concentré sucré principalement) d’autre part constituent les deux principaux
groupes de produits exportés par l’UE, avec une part relative de 24 et 17 % respectivement. Ces
produits sont liés à la gestion des excédents relatifs aux principales productions
communautaires. Viennent ensuite des produits élaborés à partir de produits agricoles de
base tels que les aliments transformés (saucisses, moutarde et condiments, soupes, jus de
fruits, préparations à base de légumes, …), les boissons (vin et whisky principalement), les
Exportations agricoles UE
produits
laitiers
17%
céréales et
dérivés
24%
boissons
10%
poisson
congelé
8%
sucre
7%
huiles
7%
viande
5%
fruits et
légumes
2%
autres
8%
produits
transformés
12%
15
produits de la pêche (sous forme congelée). Les exportations de l’UE sont complétées par
quelques produits agricoles : sucre (7 %), huiles (7 %) et viandes 6 (5 %).
Tableau n°5
Evolution de la contribution de chaque groupe de produits au total des importations agricoles
1988-90 1991-93 1994-96 1997-98 Céréales, farines et pain 22,8 % 22,6 % 24,6 % 23,8 %
Produits laitiers 18,0 % 17,2 % 16,8 % 16,8 %
Produits transformés (saucisses,
condiments, soupes, jus de fruit)
12,4 % 11,9 % 12,2 % 12,4 %
Boissons (vin, whisky) 11,4 % 11,2 % 10,1 % 10,4 %
Produits de la pêche 4,7 % 5,7 % 7,0 % 8,4 %
Sucre 9,3 % 7,8 % 9,4 % 7,2 %
Huiles 6,8 % 7,3 % 7,5 % 6,9 %
Viande 5,5 % 7,2 % 5,4 % 4,9 %
Fruits et légumes 2,4 % 2,1 % 1,8 % 2,3 % Source : Eurostat
L’analyse des évolutions des 10 dernières années donne les enseignements suivants :
- La part relative des différents groupes de produits est relativement stable sur la décennie ;
- Les évolutions les plus marquées sont le fait des produits de la pêche, dont la part est en
progression soutenue et régulière (de 4,7 % sur la période 1988-90 à 8,4 % en 1997-98), et
des exportations de viande, dont la part baisse de 7,2 % en 1991-93 à 4,9 % en 1997-98) ;
- A un degré moindre, certaines évolutions à la hausse ou à la baisse peuvent être
mentionnées : légère progression de la part des céréales et produits dérivés, et légère
baisse de la part des produits laitiers ;
- Divers groupes de produits gardent une même part relative sur la décennie, comme les
produits transformés, les huiles, les fruits et légumes ;
- Enfin, certains produits sont soumis aux aléas des cours mondiaux ; c’est notamment le cas
du sucre.
d. Composition des exportations agricoles de l’UE vers l’Afrique du Sud
Tableau n°6 : Evolution de la contribution de chaque groupe de produits
au total des importations agricoles de l’Afrique du Sud
1988-90 1991-93 1994-96 1997-98 Boissons (liqueurs, vin) 6,8 % 29,3 % 24,0 % 30,1 %
Céréales, farines et pain 22,3 % 17,7 % 14,0 % 17,3 %
Viande 8,7 % 11,3 % 21,1 % 11,3 %
Produits laitiers 3,9 % 3,6 % 4,9 % 5,9 %
Huiles et graines oléagineuses 15,5 % 9,8 % 7,4 % 4,6 % Source : Eurostat
Les importations agricoles sud-africaines en provenance de l’UE sont limitées : elles ne
représentent que de 3 à 4 % des importations totales de ce pays et encore que de l’ordre du
6Les exportations subventionnées par la Communauté sont généralement composées de morceaux de basse
qualité.
16
dixième des importations agricoles ACP. La structure des importations sud-africaines est assez
notablement différente de celle des pays ACP. Les boissons constituent le principal groupe de
produits en provenance de l’UE (essentiellement des liqueurs et un peu de vin, bières et eaux
minérales), avec une part de 30 % . Céréales et dérivés d’une part, viandes d’autre part,
constituent les deuxième et troisième groupes de produits, avec respectivement 17 et 11 %. La
part des importations de produits laitiers est nettement plus faible que dans le cas des pays
ACP. Enfin, les importations d’huiles et graines oléagineuses sont en nette perte de vitesse.
III. Les échanges intra ACP
L’Accord de Cotonou vise à favoriser la constitution d’Accords de Partenariat Economique
(APER) entre l’Union Européenne et les groupes de pays ACP qui en feront la demande. Cela
suppose qu’il existe au préalable une certaine dynamique commerciale interne aux groupes de
pays candidats aux APER. Un bref bilan des échanges commerciaux intra ACP montre que cette
dynamique est pour l’instant ténue, mais qu’elle est susceptible de se développer assez
rapidement.
III.1 Des échanges actuels de faible ampleur
Les statistiques portant sur les échanges intra ACP manquent de fiabilité et tendent à les sous-
estimer du fait de la non prise en compte des échanges informels. Les données disponibles sont
de plus assez anciennes. On peut toutefois dresser le constat suivant :
La part des échanges intra ACP dans l’ensemble des exportations des pays ACP est
inférieure à 10 %. Cette part est encore plus faible si l’on ne considère que les produits
agricoles : les exportations agricoles des pays ACP partent en presque totalité vers l’Union
Européenne et les marchés tiers, très peu vers les pays voisins.
Ce constat global est vérifié pour chaque espace régional : dans le cas de l’UEMOA et de la
SADC, la part des exportations agricoles à destination des pays ACP dans l’ensemble de leurs
exportations agricoles est de 5 %. Cette part n’est que de 3 % dans le cas de l’UDEAC ; elle
est de 8 % dans le cas de la zone Caraïbes.
Les produits agricoles représentent environ 30 % des échanges intra ACP.
La prise en compte des échanges informels, beaucoup plus dynamiques semble-t-il, vient
nuancer ce tableau. De nombreux observateurs tendent toutefois à considérer qu’une part
importante de ces échanges s’est développée en tirant profit des distorsions et divergences
des politiques économiques et monétaires entre pays voisins.
17
Tableau n° 7
Échanges de produits agricoles intra-ACP
Échanges agricoles
internes en valeur
(exportations, en
millions de dollars)
Part des échanges
Agricoles internes
Dans l’ensemble
des exportations
agricoles1
Part des échanges
agricoles internes
dans l’ensemble
des échanges
internes2
1980 1993 1980 1993 1980 1993
Afrique
Caraïbes
Pacifique
Ensemble des ACP
302
92
5
399
452
106
8
566
3,0
7,2
0,8
3,3
5,1
8,3
1,8
5,4
23,6
11,0
62,5
18,8
32,2
18,3
34,8
28,2
1 Ensemble des exportations agricoles à destination des pays ACP en pourcentage de l’ensemble des
exportations à destination du monde entier. 2 Ensemble des exportations agricoles à destination des pays ACP en pourcentage des exportations
totales à destination des pays ACP.
Source: COMTRADE, UNSD.
Les principales causes explicatives du faible développement des échanges intra ACP sont les
suivantes :
La similarité des structures d’exportation des pays est telle qu’ils exportent souvent les
mêmes produits : ils sont plus concurrents que complémentaires.
Les flux d’échanges entre pôles économiques régionaux sont parfois très déséquilibrés.
Certains pôles exportent beaucoup plus qu’ils n’importent des pays voisins (en 1993, le
Nigeria exportait pour 638 millions de dollars vers l’UEMOA mais n’importait que pour 69
millions de dollars).
La libéralisation des échanges agricoles a le plus souvent été exclue des accords
commerciaux régionaux, en raison du caractère sensible de l’agriculture.
Certains facteurs d’ordre structurel tels que le manque d’infrastructure routière entraînent
des coûts élevés pour les transports terrestres ; à cela s’ajoutent d’autres freins aux
échanges de proximité tels que l’absence de formalités douanières communes, l’absence de
documents de transit harmonisés, et à l’inverse la multiplication des contrôles formels et
informels (entre Abidjan et Lagos un camion de marchandises ne rencontre pas moins de 100
à 120 points de contrôle). En conséquence, il est souvent plus avantageux pour les pays
côtiers d’importer des céréales d’autres continents que de les faire venir d’un autre point du
pays ou d’un pays limitrophe.
La dépendance des budgets nationaux à l’égard des recettes douanières est un aiutre frein
au développement des échanges. La part des taxes sur le commerce extérieur dans les
revenus de l’Etat dépasse 30 % dans plus de 20 pays africains.
18
Tableau n° 7
Échanges agricoles au sein de plusieurs blocs commerciaux régionaux
Échanges agricoles internes
(millions de dollars)
Échanges agricoles internes
en
Pourcentage de l’ensemble
Des échanges agricoles
1980
1990
1993
Taux de
croissance %*
1980
1990
1993
CEDEAO
ZEP
SADC
UDEAC
UEMOA
186
66
21
4
98
156
191
205
26
134
-
172
364
-
-
-1,7
7,6
24,5
20,6
3,2
4,5
1,5
0,5
0,4
3,7
4,6
4,6
5,3
3,4
5,4
-
4,6
10,6
-
-
* Taux de croissance composé entre 1980 et 1993 (1980 et 1990 pour la CEDEAO et l’UEMOA)
Note : CEDEAO : Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest; ZEP : Zone
d’échanges préférentiels pour les Etats de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe; SADC :
Communauté du développement de l’Afrique australe; UDEAC : Union douanière et économique
de l’Afrique centrale; UEMOA: Union économique et monétaire ouest-africaine.
Source: FAO, 1998.
III.2 Quelle perspective pour les échanges intra ACP
Les échanges intra ACP sont faibles ; ils sont même en baisse sur les deux dernières décennies.
Ils pourraient toutefois connaître une certaine accélération dans les années à venir.
a. Evolution récente des échanges intra ACP
Les échanges intra ACP ont fortement régressé depuis 1980 : ils sont restés relativement
stables en valeur (de 2,12 milliards de dollars en 1980 à 2,01 milliards en 1993), mais ils ont
chuté de 42 % en dollars constants.
Les échanges agricoles intra ACP ont moins régressé proportionnellement ; ils sont passés, en
dollars courants, de 400 millions de dollars en 1980 à 566 en 1993, ce qui représente une
baisse de 14 % en dollars constants.
Compte tenu de la très piètre performance des produits non agricoles, le contenu en
produits agricoles des échanges intra ACP tend à augmenter : il est passé de 18 % en 1980 à
près de 30 %
19
b. Des perspectives prometteuses
Les échanges intra ACP sont donc très faibles dans l’actualité, mais un certain nombre de
conditions semblent réunies pour qu’ils se développent à moyen terme :
Face à l’érosion progressive des préférences commerciales dans le cadre de Lomé, les
exportateurs des pays ACP pourraient porter une attention croissante aux marchés
régionaux. Cette évolution pourrait être renforcée par la perspective de constitution d’APER
entre l’UE et des blocs régionaux.
Les différents programmes d’ajustement structurel, de libéralisation interne et d’ouverture
commerciale mis en place depuis les années 80 entraînent une convergence des politiques en
matière de commerce international et des politiques nationales. Le véritable enjeu d’un
développement des échanges internes reste l’élimination des obstacles non tarifaires.
Les échanges entre pays se développent d’autant plus que les économies nationales sont
dynamiques. Après une stagnation économique généralisée sur longue période, et
particulièrement dans la première partie des années 90, les pays ACP connaissent
actuellement une accélération de leur croissance, dans un contexte de diminution du nombre
et de l’ampleur des conflits nationaux armés.
Bibliographie
Commission Européenne, DG VIII, données statistiques.
Commission Européenne. Livre Vert.
Commission Européenne. Le nouvel Accord de Partenariat ACP-CE. Aperçu général.
Courrier de la Planète. 1997. Après Lomé. Solidarité ou dérive des continents. n°42, sept.-nov.97
Eurostat. Banques de données
FAO. Annuaires statistiques sur le commerce
FAO, 1998. Rapport sur les marchés de produits 1997-98.
Jadot Y. 1999. Les enjeux des négociations multilatérales pour les pays ACP.
Solagral. 1998. Les enjeux internationaux de la Politique Agricole Commune. 259 p.
20
Annexe n° 1
Données sur les préférences tarifaires accordées aux pays ACP
Principaux produits bénéficiant de marges préférentielles en 1996
Marge
préférentielle
Lomé/SPG
Valeur des
importations (en
millions d'écus)
20 % des exportations des
ACP non-PMA ont une
marge de préférence
supérieure à 10% (y
compris protocoles).
25% des exportations ont
une marge préférentielle
de plus de 5% (y compris
protocoles).
30% des exportations ont
une marge préférentielle
de plus de 2,5% (y compris
protocoles).
Lait et produits laitiers** 23,9% 1
Préparation de viande, poisson ou
crustacés
23,7% 349
Produits de la minoterie, malt, amidon** 21,4% 1
Viande et abats 17,3% 97
Préparation à base de légumes et fruits* 17,0% 112
Préparation à base de céréales** 16,0% 1
Tabac 13,4% 199
Plantes vivantes et fleurs coupées** 12,4% 138
Vêtements 11,0% 581
Légumes comestibles 10,6% 111
Poissons, crustacés et mollusques 8,3% 397
Aluminium et articles en aluminium 6,0% 240
Produits chimiques inorganiques 4,8% 285
Plastiques et produits plastiques 4,1% 15
Coton 3,6% 147
Graisses et huiles animales 3,2% 216
* Produits qui connaîtront une baisse de marge préférentielle de plus de 2 points en 2000
** Produits qui connaîtront une baisse de marge préférentielle de plus de 5 points en 2000
source : commission européenne, 1999.
Pays bénéficiaires des produits à marge préférentielle
Préférence Principaux pays ACP non-PMA
(et part de marché en Europe)
Viande bovine et abats 16,6% Maurice (11%), Zimbabwe (3%)
Fleurs coupées 10,2% Kenya (23%), Zimbabwe (5%)
Colin et lotte frais et surgelés 15,0% Namibie (20%)
Thon 24,0% Côte d'Ivoire, puis Sénégal, Ghana et Seychelles
Ananas préparés ou conservés 16,3% Kenya (25%), Swaziland (1%)
Agrumes préparés ou conservés 15,6% Swaziland (46%)
Poissons congelés ou salés 10,5% Sénégal (18%), Kenya (1%)
Pulls de femme 10,2% Maurice (29%), Jamaïque (5%)
Roses coupées 7,2% Kenya (24%), Zimbabwe (18%)
Pâte de cacao 6,7% Côte d'Ivoire (65%), Cameroun (23%), Ghana (4%)
Beurre de cacao 5,4% Côte d'Ivoire(29%), Ghana (28%), Nigeria (11%)
Contreplaqué 4,9% Gabon (38%), Congo (3%)
Méthanol 3,9% Trinidad et Tobago (18%)
(Les produits considérés sont ceux pour lesquels les pays ACP non-PMA ont un niveau d'exportation
supérieur à 1 million d'Ecus). source : commission européenne, 1999.
21
Marge préférentielle de Lomé par rapport au SPG
Sur l'ensemble des
exportations
Sur les exportations non
libéralisées sous le SPG
Part des exportations
non libéralisées sous le
SPG
Afrique subsaharienne 2,1% 10,0% 20,2%
SADC 4,4% 11,0% 35,9%
EAC 4,3% 11,7% 36,4%
UEMOA 3,6% 10,8% 32,2%
CEMAC 0,3% 6,1% 5,4%
Nigeria 0,2% 3,9% 4,6%
Caraïbes 3,9% 6,8% 34,4%
Pacifique 2,5% 5,9% 32,5%
Autres pays ACP PMA 1,6% 8,3% 19,6% (La marge préférentielle est calculée hors protocole)
source : commission européenne, 1999.
Pertes de marges préférentielles après l'Uruguay Round
Tous
produits
Produits
agricoles
non-
tropicaux
Produits
agricoles
tropicaux
Produits
tropicaux
non-
agricoles
Ressources
naturelles et
produits de
base
Textiles Autres
produits
industriels
Marges préférentielles pré-
Ur. (/régime normal)
8,42% 6,02% 4,27% 6,92% 8,30% 11,94% 7,44%
Marges préférentielles post-
Ur. (/régime normal)
5,7% 1,89% 1,11% 3,56% 5,38% 10,15% 4,30%
Pertes 2,72% 4,13% 3,16% 3,36% 2,92% 1,79% 3,14%
Source: CNUCED, 1994
Taux de croissance des exportations selon marge préférentielle
Taux de croissance
en volume des
exportations
totales 1988-97
(en %)
Taux de croissance des
exportations de produits ayant
une marge préférentielle
significative (supérieure à 3%)
1988-97 (en %)
Part des exportations de
produits à marge
préférentielle significative
dans les exportations
totales (en %)
Tous ACP 3,6 61,9 28,8
Afrique subsaharienne -1,6 57,2 26,6
SADC -5,4 83,6 53,0
EAC 40,9 134,5 34,3
UEMOA 4,3 21,6 39,3
CEMAC -17,3 -29,5 5,5
Nigeria 11,0 112,9 2,7
Caraïbes 25,0 17,6 65,8
Pacifique -17,8 46,4 16,3
Autres pays ACP PMA 5,0 80,6 25,5
Autres PED 75,7 77,7 (Ces données ne comprennent pas les protocoles produits)
source : commission européenne, 1999.
22
Pourcentage des exportations de produits ACP couverts par les protocoles en 1997
Bœuf Banane Sucre Rhum
St Christophe et Nevis 92%
Ste Lucie 91%
Fidji 85%
Swaziland 1% 75%
Dominique 70%
Barbade 67% 8%
Belize 30% 34%
Guyane 56% 2%
Jamaïque 13% 18% 2%
Maurice 29%
Botswana 22%
St Vincent 22%
Surinam 12%
Rép. Dominicaine 10% 1%
Namibie 9%
Trinidad et Tobago 7% 28%
Cameroun 6%
Côte d'Ivoire 5%
Zimbabwe 4% 1%
Congo 1%
Grenade 1%
Bahamas 34%
Malawi (PMA) 9%
Somalie (PMA) 49%
Tanzanie (PMA) 3%
(Pour le Congo, Grenade et le Kenya, le bénéfice des protocoles est très marginal dans l'ensemble de leurs
exportations mais la suppression des préférences aurait des conséquences au niveau micro-économique. Le taux
d'utilisation du quota du protocole bœuf n'est que de 48,3%.)
source : commission européenne, 1999.
Valeur estimée des préférences tarifaires accordées aux exportations agricoles
des pays ACP à destination de l’UE
Valeur de la préférence tarifaire (millions d’Ecu)
1992-94 2000 Différence Boissons tropicales Sucre Mélasse et vanille Bananes Fruits Légumes Huiles et farines d’origine végétale Riz décortiqué ou brun Viande bovine Cuirs et peaux Rhum
Total
Pour mémoire : Total pour les protocoles sur les produits en pourcentage de l’ensemble
74 366 4 54 25 5 9 7 146 8 11
710
578 81
12 366 3 54 19 4 5 6 106 6
7
588
534 91
-62 0 -1 0 -6 -1 -5 -1 -40 -2 -4
-122
-44 36
Source : FAO, 1998
23
Annexe n° 2
Principales caractéristiques des ensembles sous-régionaux ACP
Caractérisation des principales régions ACP
Part dans les
exportations ACP
Evolution de
cette part depuis
1990
Contenu agricole
des exportations
Solde commercial
avec l’UE
SADC 18 % - 46 % Excédentaire
UEMOA 15 % + 64 % Déficitaire
CEMAC 15 % = 14 % Excédentaire
Nigeria 13 % - 10 % Equilibré
EAC 6 % + 88 % Equilibré
Ghana 6 % + 42 % Equilibré
Caraïbes 10 % + 50 % Déficitaire
Pacifique 2 % + 90 % Excédentaire
L’UEMOA
- 14,7 % des exportations ACP, (seulement 11,7 % en 1990)
- la Côte d’Ivoire représente plus des deux-tiers de ces exportations.
- Le contenu des exportations est très fortement agricole (64 %), stable depuis 1993, en
légère progression sur 1990
- Le solde commercial est déficitaire avec l’UE ; équilibré en 1990, le solde s’est déséquilibré
au cours de la décennie du fait d’une plus forte hausse des importations que des
exportations
CEMAC
- 14,6 % des exportations ACP (15 % en 1990)
- Les principaux exportateurs sont Cameroun, Gabon et Congo
- faible contenu en exportations agricoles (14 %)
- solde commercial excédentaire avec l’UE, mais les excédents tendent à diminuer du fait
d’une plus forte hausse des importations que des exportations.
SADC
- 17,9 % des exportations ACP (23,4 % en 1990)
- contenu agricole de 46 %, en forte hausse depuis 1990 (30 %)
- solde commercial excédentaire avec l’UE (taux de couverture de 125 %), mais baisse des
importations comme des exportations depuis 1990
EAC
- 6,0 % des exportations ACP (3,8 % en 1990),
- le Kenya représente 60 % des exportations de l’EAC
- très fort contenu agricole des exportations (88 %), des exportations agricoles très
dynamiques (hausse de 75 % de 1990 à 1998)
24
- solde commercial initialement très déficitaire, devenu quasi équilibré suite à la stagnation
des importations et à la forte hausse des exportations
Nigeria
- 13,5 % des exportations ACP (20,2 % en 1990)
- très peu d’exportations agricoles, seulement 10 %, en hausse toutefois par rapport à 1990
(seulement 4 %)
- solde commercial équilibré maintenant, alors qu’il était très excédentaire auparavant, du fait
d’une forte chute des exportations et d’un maintien à niveau des importations.
Caraïbes
- 10,1 % des exportations ACP (6,5 % en 1990)
- contenu agricole élevé des exportations, toujours voisin de 50 %
- solde commercial très déficitaire, équilibré en 1990, mais devenu nettement déficitaire du
fait d’une très forte hausse des importations.
La croissance des exportations agricoles vers l’UE a été observée dans toutes les régions
ACP, bien qu’à des degrés divers, comme en témoigne le tableau n° 7. Les exportations agricoles
ont été dynamiques pour la zone Pacifique et l’EAC (+ 75 %) ; les exportations agricoles ont en
revanche été moins dynamiques pour la SADC, les Caraïbes, l’UEMOA, et surtout la CEMAC.
Données sur les exportations agricoles en valeur par zone ACP
Evolution des exports. Base 100 en 90
X agr. 98 X non agr. 98 X total 98
UEMOA 139 101 123
CEMAC 123 91 95
EAC 175 87 156
SADC 149 55 75
Caraïbes 147 185 152
Pacifique 177 53 142
Source : Eurostat
Les principaux exportateurs ACP vers l’UE, en milliards d’euros Données 1998
Afrique du Sud 9,72
Nigeria 2,87
Côte d’Ivoire 2,27
Cameroun 1,42
Ghana 1,21
Maurice 1,10
Gabon 0,83
Zaïre 0,78
25
Les principaux exportateurs agricoles vers l’UE, en milliards d’euros Données 1998
Côte d’Ivoire 1,65
Af. du Sud 1, 26
Kenya 0,70
Ghana 0,51
Zimbabwe 0,42
Maurice 0,39
Cameroun 0,36
Nigeria 0,29
Papouasie 0,28
Importations de l’UE, selon provenance, en milliards d’euros
1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998
Provenance ACP
17,5
19,6
21,9
19,3
18,0
14,9
18,6
19,9
22,0
23,0
21,3
Toutes
provenances
388
447
462
494
487
487
538
545
581
673
712
ACP/toutes
provenances
4,5 %
4,4 %
4,7 %
3,9 %
3,7 %
3,1 %
3,5 %
3,7 %
3,8 %
3,4 %
3,0 %
Destination des exportations de certain pays ACP
USA
UE
Cameroun 4 % 74 %
Burkina 0 32 %
Centrafrique 0 82 %
Congo 25 % 60 %
Côte d’Ivoire 4 % 56 %
Gabon 22 % 45 %
Guinée 14 % 55 %
Mali 0 29 %
Niger 1 % 80 %
Source : Eurostat
26
Annexe 3
Synthèse des enjeux par sous-région ACP
I. UEMOA
Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo
1. Les principales caractéristiques
1.1 Poids dans l’ensemble ACP
L’UEMOA représente environ 15 % des échanges ACP avec l’Union Européenne. Cette part est un
peu plus faible pour les exportations, un peu plus forte pour les importations, mais dans chaque
cas en augmentation sur la décennie.
Contribution aux échanges totaux UE-ACP 1991-93 1994-96 1997-98
Part dans les exportations ACP 12,6 % 12,9 % 13,2 %
Part dans les importations ACP 14,7 % 15,6 % 17,0 % Source : Eurostat
Le poids de l’UEMOA dans l’ensemble ACP est plus important si l’on considère les seuls échanges
agricoles. Ce poids passe alors de 15 à 25 %.
Contribution aux échanges agricoles UE-ACP 1991-93 1994-96 1997-98
Part dans les exportations ACP 26,6 % 25,0 % 24,0 %
Part dans les importations ACP 21,2 % 22,1 % 25,1 % Source : Eurostat
1.2 Contribution relative des principaux pays au sein de la sous-région
La contribution relative de chaque pays aux exportations totales et aux exportations agricoles
de l’UEMOA vers l’Union Européenne est la suivante :
Part dans les
exportations totales
Part dans les
exportations agricoles Côte d’Ivoire 73 % 77 %
Sénégal 13 % 13 %
Niger 5 % 0
Mali 3,7 % 4 %
Burkina Faso 2,6 % 2,5 %
Bénin 1,8 % 2 %
Togo 1,4 % 15 % Source : eurostat
27
1.3 Place de l’agriculture
Le contenu des exportations de l’UEMOA est très fortement agricole, 72 % en moyenne sur la
période récente 1997-98 ; il est en légère progression sur la décennie. Cela place la région très
au dessus de la moyenne ACP, qui n’est que de 39 % pour la même période. La part agricole des
exportations est encore plus élevée pour la Côte d’Ivoire prise isolément. Il en est de même pour
le Sénégal, bien que cette part soit en nette baisse depuis 1991.
Contenu agricole des exportations 1991-93 1994-96 1997-98
Part agricole des exportations UEMOA 68 % 69 % 72 %
Part agricole des exportations ivoiriennes 74 % 71 % 75 %
Part agricole des exportations du Sénégal 85 % 78 % 73 %
Part agricole des exportations ACP 33 % 36 % 39 % Source : Eurostat
Par ailleurs, le contenu agricole des importations de l’UEMOA est de 21 %, ce qui est plus élevé
que la moyenne ACP, située autour de 15 %.
1.4 Evolution du solde commercial avec l’UE
Le solde commercial est nettement déficitaire avec l’UE ; équilibré en 1990, le solde s’est
dégradé une première fois en 1992-93 du fait d’une baisse des exportations, puis une deuxième
fois après la dévaluation du franc cfa du fait d’une hausse marquée des importations.
Solde commercial en milliards d’euros 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Exportations UEMOA 2,56 2,46 2,19 1,95 2,37 2,81 2,63 2,68 3,14
Importations UEMOA 2,56 2,53 2,51 2,28 2,04 2,93 3,08 3,47 3,85
Solde 0 - 0,07 - 0,32 - 0,33 0,33 - 0,12 - 0,45 - 0,79 - 0,71
Taux de couverture des import. 100 % 97 % 87 % 86 % 116 % 96 % 85 % 77 % 81 % Source : Eurostat
Ce déficit global est la résultante de positions très différentes selon les pays :
- la Côte d’Ivoire reste très nettement excédentaire vis à vis de l’UE, malgré une diminution
de ses excédents
- le solde commercial du Niger est équilibré
- le Bénin, le Burkina, le Mali, le Sénégal et le Togo sont très déficitaires.
2. Les principaux produits échangés, et leur poids dans l’économie de la sous-
région
Les exportations UEMOA vers l’UE
Les exportations agricoles de l’UEMOA sont largement dominées par l’ensemble café-cacao, qui
en représente plus de la moitié, surtout du fait du cacao (43 % des exportations agricoles de la
région à lui seul). Les autres produits exportés par l’UEMOA sont les produits de la pêche (près
de 20 %, dont 12 % pour les conserves (thon principalement), et 8 % pour les produits frais), le
coton, les fruits et légumes qui représentent chacun 10 % environ.
28
Ventilation par produit des exportations de l’UEMOA (1998)
en millions d’euros
Exportations UEMOA Part du produit Cacao 953 43 %
Conserves de poissons 256 11,5 %
Coton 223 10 %
Café 194 9 %
Pêche 185 8 %
Fruits hors banane 104 5 %
Banane 97 4 %
Oléagineux 37 1,7 %
Légumes 17 0,8 %
TOTAL 2.225 100 %
L’UEMOA est la principale région exportatrice de la zone ACP pour le cacao (54 %), les
conserves de poissons (50 %), les fruits hors banane (43 %) et le coton (41 %). La très grosse
majorité de ces exportations provient de la seule Côte d’Ivoire).
Contribution de l’UEMOA aux exportations ACP selon produit (1998)
en millions d’euros
Exportations
UEMOA
Exportations
ACP
Part UEMOA
dans ACP
Importance des pays
Cacao 953 1.777 54 % Côte d’Ivoire 99%
Conserves de poissons 256 515 50 % CI 80%, Sénégal 20%
Fruits hors banane 104 240 43 % CI 97%
Coton 223 546 41 % Mali 38%, CI 23%,
Burkina 21%
Banane 97 393 25 % CI 100%
Café 194 1.353 14 % CI 94%
Pêche 185 966 19 % Sénégal 91%
Oléagineux 37 169 22 % Bénin 55%
Légumes 17 172 10 % Sénégal 50%
TOTAL 2.225 8.909 25 %
Les importations UEMOA en provenance de l’UE
La structure des importations agricoles de l’UEMOA est assez proche de celle de la zone ACP
dans son ensemble : elle est dominée par les importations de produits laitiers et de céréales.
Ventilation par produit des importations de l’UEMOA (1998), en millions d’euros
Importations UEMOA Part du produit Produits laitiers 143 17 %
Céréales et farines 132 16 %
Poisson 118 14 %
Préparations alimentaires 106 13 %
Sucre 76 9 %
Boissons 55 7 %
Huiles et graisses 53 6 %
TOTAL 827 100 %
29
3. Commentaires
Les exportations agricoles sont très importantes pour tous les pays de l’UEMOA, à la seule
exception du Niger : pour tous les autres pays, le contenu agricole des exportation est très
élevé, de l’ordre de 70-75 %.
Le poids respectif de chaque pays est très inégal au sein de l’UEMOA puisque la Côte
d’Ivoire à elle seule représente 73 % des exportations totales de la sous-région à
destination de l’UE, 77 % des exportations agricoles, et également 38 % des importations
agricoles et totales.
La structure des exportations agricoles est très différente selon les pays de l’UEMOA. On
distingue ainsi :
- La Côte d’Ivoire, dont les exportations portent sur cacao, café, fruits, préparations
alimentaires
- Le Sénégal, dont les exportations reposent sur la pêche pour les deux-tiers
- Le Bénin, le Burkina, le Mali et le Togo, pour lesquels le coton représente plus de la
moitié des exportations, parfois 80 %.
- Le Niger, qui n’a pas d’exportations agricoles
Il en résulte des niveaux de préoccupation très différents selon les pays
Le Ghana voisin a une structure d’exportation qui le rapproche notoirement de la Côte
d’Ivoire : ses exportations agricoles sont essentiellement constituées de cacao, avec un peu
de conserves de poissons et de fruits et légumes
Les structures d’importations agricoles en provenance de l’UE sont par contre beaucoup plus
proches entre pays de l’UEMOA, avec un poids important des produits laitiers et des
céréales. A noter toutefois deux cas particuliers : les importations de poisson, qui sont le
seul fait de la Côte d’Ivoire, et qui représentent son principal poste d’importation ; les
importations de viande, essentiellement de volaille, qui arrivent principalement sur le Bénin
pour être ensuite réexportées vers le Nigeria et les pays voisins.
II. SADC
Angola, Botswana, Congo (République Démocratique), Lesotho, Malawi, Maurice, Mozambique,
Namibie, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe
1. Les principales caractéristiques
1.1 Poids dans l’ensemble ACP
30
La SADC représente de l’ordre de 18 % des exportations ACP vers l’Union Européenne, ce qui la
place en tête des sous-régions de la zone ACP. Sa part comme client de l’UE est en diminution
sur la décennie.
Contribution aux échanges totaux UE-ACP 1991-93 1994-96 1997-98
Part dans les exportations ACP 17,6 % 17,0 % 17,8 %
Part dans les importations ACP 17,2 % 15,8 % 14,2 % Source : Eurostat
Le poids de la SADC dans l’ensemble ACP est un peu plus important si l’on considère les
exportations agricoles ; il passe alors de 18 à 21 %.
Contribution aux échanges agricoles UE-ACP 1991-93 1994-96 1997-98
Part dans les exportations ACP 21,6 % 20,6 % 21,5 %
Part dans les importations ACP 17,8 % 15,9 % 13,3 % Source : Eurostat
1.2 Contribution relative des principaux pays au sein de la sous-région
La contribution relative de chaque pays aux exportations totales et aux exportations agricoles
de la SADC vers l’Union Européenne est la suivante :
Part dans les
exportations totales
Part dans les
exportations agricoles Maurice 28 % 20 %
Zimbabwe 19 % 27 %
Rep. Dém. Congo 19 % 3 %
Angola 15 % 2 %
Namibie 9 % 11 %
Zambie 6 % 5 %
Tanzanie 6 % 11 %
Malawi 5 % 10 %
Botswana 4 % 2 %
Swaziland 4 % 7 %
Mozambique 3 % 5 %
Lesotho 1 % 0
Le Zimbabwe et Maurice représentent ensemble près de la moitié des exportations de la sous-
région. Maurice est le premier exportateur global, mais le Zimbabwe, plus spécialisé sur les
produits agricoles, est le premier exportateur agricole de la SADC (tabac, fleurs coupées, café,
poivre). Les exportations de Maurice reposent sur le sucre. Les autres exportateurs agricoles
sont la Namibie (viande), la Tanzanie (poisson, café, tabac) et le Malawi (tabac).
1.3 Place de l’agriculture
Les produits agricoles représentent près de la moitié des exportations de la SADC, et leur part
est en augmentation sur la décennie.
31
Contenu agricole des exportations
1991-93 1994-96 1997-98
Part agricole des exportations SADC 40 % 44 % 48 %
Part agricole des exportations du Zimbabwe 56 % 62 % 66 %
Part agricole des exportations ACP 33 % 36 % 39 % Source : Eurostat
L’agriculture est d’une importance très variable selon les pays de la sous-région :
- elle représente la quasi totalité des exportations du Malawi et du Swaziland
- elle représente 80 % des exportations du Mozambique et de la Tanzanie
- elle représente les deux tiers des exportations du Zimbabwe et de la Namibie
- elle représente un tiers des exportations de Maurice, du Botswana et de la Zambie
- elle est quasi absente des exportations de la République Démocratique du Congo et de
l’Angola
Par ailleurs, le contenu agricole des importations de la SADC est de 14 %, dans la moyenne ACP.
1.4 Evolution du solde commercial avec l’UE
Le solde commercial est nettement excédentaire avec l’UE depuis 1994.
Solde commercial en milliards d’euros 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Exportations SADC 5,11 3,31 3,22 2,65 3,20 3,41 3,65 4,05 3,82
Importations SADC 4,37 2,90 3,18 2,50 2,48 2,78 2,78 3,24 2,81
Solde 0,74 0,41 0,04 0,15 0,72 0,63 0,87 0,81 1,01
Taux de couverture des import. 117 % 114 % 101 % 106 % 129 % 123 % 131 % 125 % 136 % Source : Eurostat
Cet excédent global est la résultante de positions très différentes selon les pays :
- la plupart des pays sont nettement excédentaires, et tout particulièrement le Swaziland, le
Malawi et la Namibie ; des pays tels que Maurice, le Zimbabwe et la Zambie exportent
encore deux fois plus qu’ils n’importent de l’UE ;
- seuls 3 pays sont déficitaires avec l’UE : le Mozambique, la Tanzanie et surtout l’Angola qui
représente à lui seul plus du tiers des importations totales de la SADC, et surtout les deux
tiers des importations agricoles de la sous-région.
2. Les principaux produits échangés, et leur poids dans l’économie de la sous-
région Les exportations SADC vers l’UE Les exportations agricoles de la SADC sont dominées par trois produits, sucre, tabac et poisson
qui en représentent ensemble plus de 60 %. Les autres produits exportés par la sous-région sont
le café, le coton, la viande, les fleurs coupées et les fruits et légumes.
32
Ventilation par produit des exportations de la SADC (1998) en millions d’euros
Exportations SADC Part du produit Sucre 515 26 %
Tabac 360 18 %
Pêche 357 18 %
Café 206 11 %
Coton 141 7 %
Viande 120 6 %
Fleurs coupées 74 4 %
Fruits et légumes 72 4 %
Conserves de poissons 54 3 %
TOTAL 1.952 100 %
La SADC est la principale région exportatrice de la zone ACP pour la viande (93 %), le tabac
(87 %), le sucre (57 %) et contribue de manière importante pour les produits frais de la pêche
(37 % des exportations ACP) et les fleurs coupées (35 %).
Contribution de la SADC aux exportations ACP selon produit (1998) en millions d’euros
Exportations
SADC
Exportations
ACP
Part SADC
dans ACP
Importance des pays
Sucre 515 900 57 % Maurice 65%, Swaz. 20%
Tabac 360 415 87 % Zimbabwe 57%, Malawi 31%
Pêche fraîche 357 966 37 % Namibie 58%
Café 206 1.353 15 % Tanz. 30%, Zimb. et RDC 24%
Coton 141 546 26 % Zimb. 46%, Zambie 23%
Viande 120 129 93 % Botswana 41%, Namibie 34%
Fleurs coupées 74 209 35 % Zimbabwe 69%
Fruits et légumes hors banane 72 412 17 % Zimbabwe 54%
TOTAL 1.952 8.909 22 %
Les importations SADC en provenance de l’UE
L’Angola représente 62 % des importations agricoles de la sous-région et les deux autres pays
importateurs sont la République démocratique du Congo (16 %) et Maurice (15 %). A eux trois, ils
représentent 93 % des importations agricoles de la SADC. Neuf des douze pays de la sous-
région n’importent que très peu de produits agricoles en provenance de l’UE. En conséquence, la
structure des importations de la SADC est avant tout celle de l’Angola.
Ventilation par produit des importations de la SADC (1998) en millions d’euros
Importations SADC Part du produit Céréales et farines 87 20 %
Boissons 72 17 %
Préparations alimentaires 56 13 %
Viande 50 12 %
Produits laitiers 45 10 %
Huiles 41 9 %
TOTAL 433 100 %
33
3. Commentaires
Les exportations agricoles sont très importantes pour 6 des 12 pays de la SADC : elles
représentent de l’ordre de 95 % des exportations totales du Malawi et du Swaziland, 80 %
des exportations du Mozambique et de la Tanzanie, les deux tiers des exportations du
Zimbabwe et de la Namibie. Elles ne représentent par contre qu’un faible enjeu pour la
République Démocratique du Congo, l’Angola et le Lesotho.
Le poids respectif de chaque pays est moins inégal au sein de la SADC que dans le cas
d’autres régions comme l’UEMOA. Les principaux pays exportateurs agricoles de la SADC
sont le Zimbabwe (27 % des exportations agricoles de la sous-région), Maurice (20 %), la
Namibie (11 %), la Tanzanie (11 %) et le Malawi (10 %). Les importations agricoles sont par
contre très concentrées : un seul pays, l’Angola, en capte près des deux tiers et l’autre tiers
est partagé entre la République Démocratique du Congo et Maurice.
La structure des exportations agricoles est très différente selon les pays de la SADC. De
nombreux pays sont très dépendants d’un seul produit :
- Le sucre représente environ 80 % des exportations agricoles de Maurice et du Swaziland
- Le tabac représente 67 % des exportations du Malawi et 42 % de celles du Zimbabwe
- La pêche représente 82 % des exportations de la Namibie et de l’Angola, et 62 % de
celles du Mozambique
- La viande représente la totalité des exportations du Botswana
- Le café représente 80 % des exportations de la Républiques du Congo
Il en résulte des niveaux de préoccupation très différents selon les pays
A noter que l’Afrique du Sud voisine a encore une autre structure d’exportations agricoles,
dont plus de la moitié est constituée de fruits (agrumes, raisin et pommes).
La SADC est la région pour laquelle la révision des protocoles sucre et viande est la plus
sensible. En effet, cette région exporte 57 % du sucre ACP et 93 % de la viande ACP.
III. EAC
Kenya, Ouganda, Tanzanie
1. Les principales caractéristiques
1.1 Poids dans l’ensemble ACP
L’EAC représente de l’ordre de 6-7 % des échanges ACP avec l’Union Européenne. A noter que sa
contribution dans les exportations ACP est en hausse sur la décennie.
34
Contribution aux échanges totaux UE-ACP 1991-93 1994-96 1997-98
Part dans les exportations ACP 4,7 % 5,8 % 6,2 %
Part dans les importations ACP 6,6 % 7,6 % 6,7 % Source : Eurostat
Le poids de l’EAC dans l’ensemble ACP est nettement plus important si l’on considère les
exportations agricoles ; il passe en effet de 6 à près de 14 %. Par contre, la sous-région
n’importe que très peu de produits agricoles en provenance de l’UE.
Contribution aux échanges agricoles UE-ACP 1991-93 1994-96 1997-98
Part dans les exportations ACP 11,5 % 13,6 % 13,7 %
Part dans les importations ACP 2,8 % 3,7 % 2,8 % Source : Eurostat
1.2 Contribution relative des principaux pays au sein de la sous-région
La contribution relative de chaque pays aux exportations totales et aux exportations agricoles
de l’EAC vers l’Union Européenne est la suivante :
Part dans les
exportations totales
Part dans les
Exportations agricoles Kenya 58 % 60 %
Ouganda 24 % 24 %
Tanzanie 18 % 16 %
Le Kenya est le plus gros exportateur de la région, tant en termes globaux que sur le plan
agricole. Il représente en effet 58 % des exportations totales de la sous-région et 60 % des
exportations agricoles. L’Ouganda représente un quart des exportations régionales et la
Tanzanie, qui appartient également à la SADC, en représente 18 et 16 % respectivement.
1.3 Place de l’agriculture
Les produits agricoles représentent la très grande majorité des exportations de l’EAC, et leur
part est en nette augmentation sur la décennie, du fait d’une forte progression de la valeur des
exportations agricoles accompagnée d’une stagnation des exportations non agricoles.
Contenu agricole des exportations 1991-93 1994-96 1997-98
Part agricole des exportations EAC 79 % 83 % 87 %
Part agricole des exportations du Kenya 83 % 87 % 90 %
Part agricole des exportations ACP 33 % 36 % 39 % Source : Eurostat
L’agriculture est importante pour les trois pays de la sous-région : elle représente 90 % des
exportations du Kenya et de l’Ouganda et 80 % des exportations de la Tanzanie.
Par ailleurs, l’EAC n’importe que très peu de produits agricoles : ils ne représentent que 6 % de
ses importations en provenance de l’UE.
35
1.4 Evolution du solde commercial avec l’UE
Le déficit commercial de l’EAC avec l’UE, très marqué au début de la décennie, s’est
progressivement résorbé. Il est très faible depuis 1996.
Solde commercial en milliards d’euros 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Exportations EAC 0,83 0,88 0,81 0,78 1,01 1,21 1,33 1,43 1,29
Importations EAC 1,35 1,24 1,02 1,02 1,18 1,36 1,36 1,49 1,37
Solde - 0,52 - 0,36 - 0,21 - 0,24 - 0,17 - 0,15 - 0,03 - 0,06 - 0,08
Taux de couverture des import. 61 % 71 % 79 % 76 % 86 % 89 % 98 % 96 % 94 % Source : Eurostat
Ce léger déficit global est la résultante d’une position déficitaire du Kenya et de la Tanzanie et
d’une position largement excédentaire de l’Ouganda.
2. Les principaux produits échangés, et leur poids dans l’économie de la sous-
région Les exportations EAC vers l’UE
Ventilation par produit des exportations de l’EAC (1998) en millions d’euros
Exportations EAC Part du produit Café 442 38 %
Thé 169 14 %
Fleurs coupées 130 11 %
Pêche 122 10 %
Légumes 85 7 %
Prépar. à base de fruits et lég. 82 7 %
Tabac 61 5 %
TOTAL 1.172 100 %
Les exportations agricoles de l’EAC sont dominées par les boissons tropicales café et thé, qui en
représentent ensemble plus de la moitié. Les autres produits exportés par la sous-région sont
les fleurs coupées, les produits de la pêche, les légumes (haricot vert), les préparations à base
de fruits et légumes et le tabac.
Contribution de l’EAC aux exportations ACP selon produit (1998) en millions d’euros
Exportations
EAC
Exportations
ACP
Part EAC
dans ACP
Importance des pays
Café 442 1.353 33 % Ouganda 45%, Kenya 42%
Thé 169 196 86 % Kenya 96%
Fleurs coupées 130 209 62 % Kenya 90%
Pêche 122 966 13 % Tanzanie 53%
Légumes 85 172 49 % Kenya 91%
Prépar. A base de fruits et lég. 82 128 64 % Kenya 100%
Tabac 61 415 15 % Tanzanie 61%
TOTAL 1.172 8.909 13 %
36
L’EAC est la principale région exportatrice de la zone ACP pour le thé (86 %), les préparations à
base de fruits et légumes (64 %), les fleurs coupées (62 %), et les légumes (49 %). La sous-
région est également un important exportateur de café (33 %).
Les importations EAC en provenance de l’UE Les importations agricoles de la sous-région sont limitées. Leur structure n’a donc pas une
importance capitale. Elles sont assez variées, à l’exception des importations de farine qui en
représentent le quart.
Ventilation par produit des importations de l’EAC (1998) en millions d’euros
Importations EAC Part du produit Céréales et farines 19,3 25 %
Préparations céréalières 9,2 12 %
Boissons 8,2 11 %
Produits laitiers 6,6 9 %
TOTAL 77 100 %
3. Commentaires
Les exportations agricoles sont très importantes pour les trois pays constitutifs de l’EAC :
elles représentent de l’ordre de 90 % des exportations totales du Kenya et de l’Ouganda et
80 % des exportations de la Tanzanie.
Le Kenya est le pays qui contribue pour 60 % aux échanges de la sous-région avec l’Union
Européenne, devant l’Ouganda (24 %) et la Tanzanie (16 %).
Les trois pays de la sous-région ont en commun le poids du café dans leurs exportations
agricoles. Bien que son poids dans les exportations agricoles nationales ne soit pas le même
(76 % pour l’Ouganda, 30 % pour la Tanzanie et 27 % pour le Kenya), le café est en effet
pour chacun leur premier produit exporté. Les exportations du Kenya et de la Tanzanie sont
assez diversifiées : café, thé, fleurs coupées, légumes et préparations à base de légumes
pour le Kenya ; café, produits de la pêche, tabac pour la Tanzanie.
Les pays limitrophes Burundi et Rwanda partagent avec les trois pays de l’EAC le fait que le
café représente le principal produit d’exportation. Dans le cas du Burundi et du Rwanda, le
café représente plus de 90 % des exportations agricoles à destination de l’UE.
37
IV. CEMAC
Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad
1. Les principales caractéristiques
1.1 Poids dans l’ensemble ACP
La CEMAC représente de l’ordre de 15 % des exportations ACP vers l’Union Européenne, mais
seulement 12 % des importations.
Contribution aux échanges totaux UE-ACP 1991-93 1994-96 1997-98
Part dans les exportations ACP 15,6 % 14,4 % 14,9 %
Part dans les importations ACP 11,0 % 12,3 % 11,7 % Source : Eurostat
Le poids de la CEMAC dans l’ensemble ACP est nettement plus faible si l’on considère les
exportations agricoles ; il chute en effet de 15 à 6 %. La contribution de la sous-région aux
importations agricoles est un peu plus élevée, de même ordre que dans le cas des importations
totales ACP.
Contribution aux échanges agricoles UE-ACP 1991-93 1994-96 1997-98
Part dans les exportations ACP 6,3 % 6,4 % 6,1 %
Part dans les importations ACP 11,9 % 9,8 % 11,0 % Source : Eurostat
1.2 Contribution relative des principaux pays au sein de la sous-région
La contribution relative de chaque pays aux exportations totales et aux exportations agricoles
de la CEMAC vers l’Union Européenne est la suivante :
Part dans les
exportations totales
Part dans les
Exportations agricoles Cameroun 45 % 75 %
Gabon 27 % 2 %
Congo 16 % 4 %
RCA 5 % 2 %
Guinée Equatoriale 5 % 2 %
Tchad 2 % 15 %
Le Cameroun est de loin le plus gros exportateur de la région, avec près de la moitié des
exportations totales et les trois quarts des exportations agricoles de la CEMAC. Gabon et Congo
sont les deux autres principaux exportateurs en termes globaux, mais leurs exportations
agricoles sont très faibles. A l’inverse, le Tchad, qui n’exporte pratiquement que du coton,
représente 15 % des exportations agricoles, mais seulement 2 % des exportations totales.
38
1.3 Place de l’agriculture
Les exportations de la CEMAC sont globalement peu agricoles : la part agricole des exportations
de la sous-région n’est que de 16 %, bien en dessous de la moyenne ACP de 39 %.
Contenu agricole des exportations 1991-93 1994-96 1997-98
Part agricole des exportations CEMAC 13 % 16 % 16 %
Part agricole des exportations du Cameroun 27 % 32 % 27 %
Part agricole des exportations ACP 33 % 36 % 39 % Source : Eurostat
Trois cas de figure se présentent dans la sous-région :
- le Tchad, pour lequel les exportations ne sont qu’agricoles (coton) ;
- le Cameroun, pour lequel l’agriculture représente un gros quart des exportations ;
- les autres pays (Congo, Gabon, RCA, Guinée équatoriale) pour lesquels les exportations
agricoles sont très faibles
Par ailleurs, environ 25 % des importations de la CEMAC en provenance de l’UE sont agricoles.
1.4 Evolution du solde commercial avec l’UE
La CEMAC est très excédentaire avec l’UE, et ce malgré une hausse marquée de ses
importations depuis 1996.
Solde commercial en milliards d’euros 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Exportations CEMAC 3,28 3,11 2,91 2,15 2,70 2,91 3,13 3,51 3,11
Importations CEMAC 1,84 1,78 1,85 1,83 1,70 1,93 2,73 2,50 2,49
Solde 1,44 1,33 1,06 0,32 1,00 0,98 0,40 1,01 0,62
Taux de couverture des import. 178 % 175 % 157 % 117 % 159 % 151 % 115 % 140 % 125 % Source : Eurostat
Ce large excédent global est la résultante d’une position nettement excédentaire du Cameroun,
de la RCA et de la Guinée Equatoriale et d’une position légèrement déficitaire du Congo et du
Gabon.
2. Les principaux produits échangés, et leur poids dans l’économie de la sous-
région Les exportations CEMAC vers l’UE Les exportations agricoles de la CEMAC sont pratiquement celles du Cameroun, à l’exception du
coton tchadien. Le Cameroun exporte principalement cacao, café et banane. Avec le coton, ces
produits représentent 90 % des exportations agricoles de la sous-région.
39
Ventilation par produit des exportations de la CEMAC (1998)
en millions d’euros
Exportations CEMAC Part du produit Cacao 190 35 %
Coton 114 21 %
Café 108 20 %
Banane 77 14 %
TOTAL 540 100 %
Du fait de son faible poids global (6 %) dans les exportations agricoles ACP, la CEMAC n’est
leader sur aucun produit agricole exporté vers l’UE. La sous-région contribue pour 21 % des
exportations ACP de coton, 13 % des exportations de banane, 11 % des exportations de cacao,
8 % des exportations de café.
Contribution de la CEMAC aux exportations ACP selon produit (1998)
en millions d’euros
Exportations
CEMAC
Exportations
ACP
Part CEMAC
Dans ACP
Importance des pays
Cacao 190 1.777 11 % Cameroun 94%, Guinée équ. 5%
Coton 114 546 21 % Tchad 66%, Cameroun 33%
Café 108 1.353 8 % Cameroun 81%, Congo 9%, RCA 9%
Banane 77 393 13 % Cameroun 100%
TOTAL 540 8.909 6 %
Les importations CEMAC en provenance de l’UE
Les importations agricoles de la sous-région sont dominées par les céréales et farines. Les
autres produits importés sont boissons, viande, lait, huiles et sucre.
Ventilation par produit des importations de la CEMAC (1998) en millions d’euros
Importations CEMAC Part du produit Céréales et farines 93 25 %
Boissons 46 12 %
Viande 45 12 %
Produits laitiers 37 10 %
TOTAL 370 100 %
3. Commentaires
L’agriculture n’a qu’un poids relativement faible dans les exportations de la CEMAC, de
l’ordre de 16 %. Le seul pays pour lequel l’agriculture domine complètement les exportations
est le Tchad. Quatre des six pays de sous-région n’ont pratiquement pas d’exportations
agricoles ; le Cameroun est dans une position intermédiaire.
Le Cameroun joue un rôle déterminant dans les exportations de la CEMAC : il représente
45 % des exportations totales de la sous-région et surtout 75 % des exportations agricoles.
Les exportations agricoles du Cameroun reposent sur trois produits : cacao, café et banane ;
40
celles du Tchad reposent sur le coton ; café et cacao restent les principales exportations de
trois des autres pays de la sous-région (Congo et RCA pour le café, Guinée Equatoriale pour
le cacao), mais dans des volumes très faibles.
A l’exception de la banane, dont l’accès sur le marché européen est très réglementé, les
autres produits exportés par la CEMAC, cacao, café, et coton ne bénéficient que de
préférence tarifaires très faibles et l’enjeu principal sur ces produits est un enjeu de
compétitivité.
La structure des exportations agricoles du Cameroun rappelle celle de la Côte d’Ivoire, mais
les volumes sont beaucoup plus faibles (en moyenne 20 % de ceux de la Côte d’Ivoire). En
poursuivant le parallèle, le Tchad a en commun avec les autres pays de l’UEMOA (Mali,
Burkina, Bénin, Togo) la spécialisation à l’exportation sur le coton.
V. CARICOM (14)
Au CARICOM (11), composé des Bahamas, Barbade, Belize, Dominique, Grenade, Guyane,
Jamaïque, Sainte Lucie, Saint Vincent, Saint Kitts et Nevis, Trinidad et Tobago, s’ajoutent Haïti,
Surinam et République Dominicaine pour constituer le CARICOM (14).
1. Les principales caractéristiques
1.1 Poids dans l’ensemble ACP
Le CARICOM 14 représente de l’ordre de 10 % des exportations ACP vers l’Union Européenne, et
près de 13 % des importations. A noter que le poids de la zone CARICOM dans les échanges ACP
avec l’UE est en augmentation sur la décennie, pour les exportations et surtout pour les
importations.
Contribution aux échanges totaux UE-ACP 1991-93 1994-96 1997-98
Part dans les exportations ACP 8,2 % 7,9 % 9,7 %
Part dans les importations ACP 10,3 % 11,6 % 12,7 % Source : Eurostat
Le poids du CARICOM dans l’ensemble ACP est un peu plus important si l’on considère les
exportations agricoles ; ce poids dans les exportations agricoles ACP est toutefois en baisse
tendancielle sur la décennie.
Contribution aux échanges agricoles UE-ACP 1991-93 1994-96 1997-98
Part dans les exportations ACP 13,2 % 10,5 % 11,0 %
Part dans les importations ACP 9,4 % 12,0 % 12,0 % Source : Eurostat
41
1.2 Contribution relative des principaux pays au sein de la sous-région
La contribution relative de chaque pays aux exportations totales et aux exportations agricoles
du CARICOM vers l’Union Européenne est la suivante :
Part dans les
exportations totales
Part dans les
Exportations agricoles Jamaïque 23 % 18 %
Trinidad 19 % 16 %
Bahamas 15 % 13 %
République Domin. 12 % 10 %
Guyane 8 % 14 %
Surinam 8 % 4 %
Belize 4 % 9 %
Saint Vincent 4 % 3 %
Sainte Lucie 2,5 % 5 %
Barbade 2,5 % 4 %
Dominique 1,5 % 3 %
Haïti 1,5 % 2 %
Saint Kitts 0,5 % 1 %
Grenade 0,5 % 1 % Source : Eurostat
La Jamaïque et Trinidad sont les deux plus gros exportateurs de la région vers l’UE, tant en ce
qui concerne l’ensemble des produits que les produits agricoles. Guyane, Bahamas, République
Dominicaine et Belize sont les autres exportateurs agricoles significatifs du CARICOM. Ces six
pays représentent 80 % des exportations agricoles de la région.
1.3 Place de l’agriculture
Les exportations de la zone CARICOM sont assez fortement agricoles, mais on constate une
nette baisse de la part agricole des exportations dans les années 90, alors même que la tendance
était inverse pour l’ensemble ACP. L’agriculture, fer de lance historique des exportations
caribéennes, tend à perdre de l’importance dans les échanges CARICOM-UE.
Contenu agricole des exportations 1991-93 1994-96 1997-98
Part agricole des exportations CARICOM 53 % 48 % 45 %
Part agricole des exportations ACP 33 % 36 % 39 % Source : Eurostat
L’agriculture reste stratégique pour les échanges de nombreux pays de la zone CARICOM,
surtout les plus petits :
- Les produits agricoles représentent plus de 90 % des exportations pour plusieurs pays :
Belize, Sainte Lucie ; Saint Kitts, Grenade ;
- Ils en représentent plus de 75 % pour la Guyane, la Dominique, Haïti et la Barbade ;
- Ils en représentent de 35 à 40 % pour les principaux pays exportateurs, Jamaïque,
République Dominicaine, Trinidad, Bahamas.
Par ailleurs, environ 14 % des importations du CARICOM en provenance de l’UE sont agricoles.
42
1.4 Evolution du solde commercial avec l’UE
Le CARICOM est très déficitaire avec l’UE, alors que le solde des échanges était équilibré au
début des années 90. Bien que les exportations CARICOM vers l’UE aient notoirement progressé
en valeur sur la décennie, le solde s’est dégradé du fait d’une véritable explosion des
importations (+ 140 %).
Solde commercial en milliards d’euros 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Exportations CARICOM 1,38 1,30 1,44 1,50 1,49 1,59 1,71 2,20 2,11
Importations CARICOM 1,23 1,23 1,54 2,37 1,72 1,96 2,24 2,52 2,94
Solde 0,15 0,07 - 0,10 - 0,87 - 0,23 - 0,37 - 0,53 - 0,32 - 0,83
Taux de couverture des import. 112 % 106 % 94 % 63 % 87 % 81 % 76 % 87 % 72 % Source : Eurostat
Ce net déficit commercial du CARICOM découle fondamentalement de la position très
déficitaire des Bahamas et de la République Dominicaine, mais d’autres petits pays sont
également très déficitaire : Haïti, Barbade, Grenade, Saint Kitts. A l’opposé, Jamaïque, Belize et
Guyane ont un solde commercial excédentaire avec l’UE.
2. Les principaux produits échangés, et leur poids dans l’économie de la sous-
région Les exportations CARICOM vers l’UE
Les exportations agricoles du CARICOM sont très concentrées sur rhum, sucre et bananes, qui
représentent ensemble plus de 75 % des exportations agricoles de la zone. Les exportations
d’appoint proviennent de la pêche, du café et du tabac.
Ventilation par produit des exportations du CARICOM (1998) en millions d’euros
Exportations CARICOM Part du produit Rhum 262 27 %
Sucre 261 27 %
Fruits (dont banane 91%) 234 24 %
Pêche 65 7 %
Café 51 5 %
Tabac 28 3 %
TOTAL 981 100 %
Le CARICOM est la principale région exportatrice de la zone ACP pour le rhum (94 %) et pour la
banane (55 %). Il contribue aussi notoirement aux exportations de sucre (29 %).
43
Contribution du CARICOM aux exportations ACP selon produit (1998) en millions d’euros
Exportations
CARICOM
Exportations
ACP
Part CARICOM
Dans ACP
Importance des pays
Rhum 262 279 94 % Bahamas 45%, Trinidad 45%
Sucre 261 900 29 % Guyane 38%, Jamaïque 31%
Banane 215 393 55 % Ste Lucie 23%, Jamaïque 23%
Pêche 65 966 7 % Bahamas 38%, Belize 36%
Café 51 1.353 4 % Rép.Dom. 45%, Haïti 36%
Tabac 28 415 7 % République Dominicaine 100%
TOTAL 981 8.909 11 %
Les importations CARICOM en provenance de l’UE
Les importations agricoles de la région sont nettement dominées produits laitiers et boissons qui
représentent ensemble plus de 60 % des importations alimentaires en provenance de l’UE. A
noter que les céréales et farines ne représentent que 7 % des importations.
Ventilation par produit des importations du CARICOM (1998) en millions d’euros
Importations CARICOM Part du produit Produits laitiers 153 41 %
Boissons 80 21 %
Préparations alimentaires 27 7 %
Céréales et farines 17 5 %
Sucre 15 4 %
TOTAL 376 100 %
3. Commentaires
L’agriculture garde un poids important dans les exportations du CARICOM (45 % sur la
période 1997-98), mais elle diminue du fait d’un moindre dynamisme des exportations
agricoles que des exportations non-agricoles. Ce poids est très fort pour de nombreux petits
pays et est de l’ordre de 35-40 % pour les principaux pays exportateurs (Jamaïque,
République Dominicaine, Trinidad, Bahamas).
Les exportations agricoles CARICOM sont très dépendantes des protocoles : les trois
principaux produits agricoles exportés, qui représentent plus de 75 % des exportations
agricoles de la région, sont le rhum, le sucre et la banane qui font tous trois l’objet d’un
protocole.
La plupart des pays de la région dépendent d’un seul produit :
- Le sucre est le principal produit exporté de Saint Kitts (100 %), Barbade (85 %), Guyane
(72 %), Jamaïque (50 %) ;
- Le rhum est le produit dominant les exportations de Trinidad (84 %) et des Bahamas
(80 %) ;
- La banane est le produit dominant les exportations de Sainte Lucie (98 %), de Saint
Vincent (90 %) et de la Dominique (88 %) ;
44
- Le café représente 85 % des exportations agricoles de Haïti et 70 % de celles de la
Grenade.
Seuls trois pays ont des exportations agricoles plus diversifiées :
- République Dominicaine : tabac (26 %), banane (26 %), café (22 %) ;
- Surinam : banane (35 %), pêche (22 %) ;
- Belize : sucre (30 %), banane (26 %), pêche (25 %).