9
2 Jacques Damour © Éditions Flammarion, 2010 I. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ? Inscrire la nouvelle de Zola Jacques Damour au programme de Seconde bac pro permet de faire lire à des élèves qui, pour la plupart, sont réfractai- res à cette activité, un texte court et de compréhension facile. La cinquantaine de pages que compte l’œuvre, riche d’une écriture précise et d’une histoire pleine de rebondissements, tiendra les élèves en haleine et permettra de traiter toutes les problématiques de l’objet d’étude « Parcours de personnages ». Le choix de ce texte peut a priori surprendre, dans la mesure où les instructions officielles mettent l’accent sur le romantisme et le réalisme. Cependant, rappelons que le naturalisme est né du réalisme et que certains auteurs sont communs à ces deux mouvements qui cherchent à transposer la réalité. « Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même. […] Faire vrai consiste donc à donner l’illusion complète du vrai, suivant la logique ordinaire des faits, et non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur succession. J’en conclus que les Réalistes de talent devraient s’appeler plutôt des illusionnistes. […] Et l’écrivain n’a d’autre mission que de repro- duire fidèlement cette illusion avec tous les procédés d’art qu’il a appris et dont il peut disposer », écrit Guy de Maupassant dans Le Roman en 1888. Zola propose une définition du roman naturaliste qui semble très proche de ces visées : « Avec le roman naturaliste, le roman d’observation et d’analyse, [l]e romancier invente […] encore ; il invente un plan, un drame ; seulement, c’est un bout de drame, la première histoire venue, et que la vie quotidienne lui fournit toujours. Puis, dans l’économie de l’œuvre, cela n’a plus qu’une importance très mince. Les faits ne sont là que comme les développements logiques des personnages. La grande affaire est de mettre debout des créatures vivantes, jouant devant les lecteurs la comédie humaine avec le plus de naturel possible. Tous les efforts de l’écrivain tendent à cacher l’imaginaire sous le réel. » En s’efforçant d’appliquer une méthode scientifique à la recherche de création d’« illusion » de la réalité, les auteurs naturalistes poursuivent la quête des réalistes. Jacques Damour appartient aux deux mouvements grâce à l’écriture réaliste précise de Zola et à la méthode naturaliste qu’il applique, consis- tant à trouver dans les personnages les marques du déterminisme. Fiche pédagogique

Fiche pédagogique I. Pourquoi étudier Jacques Damour en ... · PDF fileI. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ? ... précise et d’une histoire

  • Upload
    danganh

  • View
    223

  • Download
    4

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Fiche pédagogique I. Pourquoi étudier Jacques Damour en ... · PDF fileI. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ? ... précise et d’une histoire

2Jacques Damour

© É

diti

ons

Flam

mar

ion,

20

10

I. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ?

Inscrire la nouvelle de Zola Jacques Damour au programme de Seconde bac pro permet de faire lire à des élèves qui, pour la plupart, sont réfractai-res à cette activité, un texte court et de compréhension facile.

La cinquantaine de pages que compte l’œuvre, riche d’une écriture précise et d’une histoire pleine de rebondissements, tiendra les élèves en haleine et permettra de traiter toutes les problématiques de l’objet d’étude « Parcours de personnages ».

Le choix de ce texte peut a priori surprendre, dans la mesure où les instructions offi cielles mettent l’accent sur le romantisme et le réalisme. Cependant, rappelons que le naturalisme est né du réalisme et que certains auteurs sont communs à ces deux mouvements qui cherchent à transposer la réalité. « Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même. […] Faire vrai consiste donc à donner l’illusion complète du vrai, suivant la logique ordinaire des faits, et non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur succession. J’en conclus que les Réalistes de talent devraient s’appeler plutôt des illusionnistes. […] Et l’écrivain n’a d’autre mission que de repro-duire fi dèlement cette illusion avec tous les procédés d’art qu’il a appris et dont il peut disposer », écrit Guy de Maupassant dans Le Roman en 1888.

Zola propose une défi nition du roman naturaliste qui semble très proche de ces visées : « Avec le roman naturaliste, le roman d’observation et d’analyse, [l]e romancier invente […] encore ; il invente un plan, un drame ; seulement, c’est un bout de drame, la première histoire venue, et que la vie quotidienne lui fournit toujours. Puis, dans l’économie de l’œuvre, cela n’a plus qu’une importance très mince. Les faits ne sont là que comme les développements logiques des personnages. La grande affaire est de mettre debout des créatures vivantes, jouant devant les lecteurs la comédie humaine avec le plus de naturel possible. Tous les efforts de l’écrivain tendent à cacher l’imaginaire sous le réel. »

En s’efforçant d’appliquer une méthode scientifi que à la recherche de création d’« illusion » de la réalité, les auteurs naturalistes poursuivent la quête des réalistes.

Jacques Damour appartient aux deux mouvements grâce à l’écriture réaliste précise de Zola et à la méthode naturaliste qu’il applique, consis-tant à trouver dans les personnages les marques du déterminisme.

Fiche pédagogique

Page 2: Fiche pédagogique I. Pourquoi étudier Jacques Damour en ... · PDF fileI. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ? ... précise et d’une histoire

3 Jacques Damour 4Jacques Damour

© É

diti

ons

Flam

mar

ion,

20

10

III. Tableau synoptique de la séquence

Séances Supports Objectifs1

Un homme face à sa destinée

Les premières lignes de la nouvelle

– Analyser un début de nouvelle– Dégager des horizons d’attente

2Une famille

heureuse

Début du chapitre I Reconnaître les traits naturalistes de l’écriture

3Dans la

tourmente de l’Histoire

– Chapitre I – Dossier historique– Fiche élèves n° 1

Relever les références à un événement historique

4Un couple dans la

tourmente

Chapitre I – Revoir les types de discours– Analyser les réactions des personnages

5Un couple :

deux personnages

Chapitres I, II et III – Comparer deux portraits de personnages– Étudier l’évolution de ces personnages au cours de la nouvelle

6Le portrait

– La nouvelle dans son ensemble– Fiche élèves n° 2

Réaliser un portrait à visée descriptive et argumentative

7Les retrouvailles

Chapitre V Rédiger un dialogue entre les personnages

8Une nouvelle :

des personnages

– La nouvelle dans son ensemble– Fiche élèves n° 3

Présenter à l’oral son opinion sur les personnages de la nouvelle

9Un personnage/des personnages

– La nouvelle dans son ensemble– Extrait du Père Goriot– Extrait de Madame Bovary– Extrait de À vau-l’eau– Extrait des Misérables

Comparer les contextes sociaux économiques de personnages du XIXe siècle

Plongeant le lecteur dans le contexte historique de la Commune, ce récit porte en lui les valeurs d’un personnage – et plus largement celles d’une époque – épris de liberté et guidé par des aspirations révolutionnaires.

Le lecteur du XXIe siècle s’attachera à ce personnage touchant et suivra sans doute son destin avec attention.

II. Les points du programme pris en charge par la séquence

Les points du programme pris en charge par la séquence sont indiqués en gras dans ce tableau recensant les instructions offi cielles pour l’objet d’étude « Parcours de personnages » (ressources du ministère de l’Éducation nationale).

Problématiques Capacités Connaissances Attitudes– Les héros littéraires d’hier sont-ils les héros d’aujourd’hui ?

– En quoi l’histoire du personnage étudié, ses aventures, son évolution aident-elles le lecteur à se construire ?

– Les valeurs qu’incarne le personnage étudié sont-elles celles de l’auteur, celles d’une époque ?

– Analyser comment un personnage se construit à travers des mots, des attributs, des avatars.

– Montrer comment un personnage évolue depuis son apparition dans l’œuvre jusqu’à la fi n.

– Rendre compte à l’oral et à l’écrit de ce qu’un person-nage de fi ction dit de la réalité.

– Comprendre en quoi un person-nage porte le projet de son auteur.

Champ littéraire– Périodes : le romantisme, le réalisme.– Notions de personnage de roman, de théâtre (réinvestissement des lectures du théâtre du XVIIe siècle faites au collège).– Notions de héros et d’anti-héros.

Champ linguistique :– Lexique : vrai/ faux/ réel.– Lexique du portrait physique et moral, de l’action.– Procédés de la désignation et de la caractérisation.– Expansions du nom.– Connecteurs spatiaux et tempo-rels.– Énonciation dans le récit : point de vue, discours rapportés.– Dénotation, connotation.

Histoire des arts :Domaines artistiques : « arts du langage », « arts du spectacle vivant », « arts du visuel ».Thématique : « Arts, réalités, imagi-naires ».

– Être curieux de connaître d’autres personnages, d’autres expériences, d’autres lieux, d’autres époques, à travers des œuvres de fi ction.

– Se laisser interroger par les valeurs incar-nées dans un personnage.

Page 3: Fiche pédagogique I. Pourquoi étudier Jacques Damour en ... · PDF fileI. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ? ... précise et d’une histoire

5 Jacques Damour 6Jacques Damour

© É

diti

ons

Flam

mar

ion,

20

10

IV. Déroulement de la séquence

Objectif de la séquence : étudier la construction d’un personnage à travers sa participation à un contexte social et historique réel.

La nouvelle est assez courte pour qu’on puisse la faire lire au fi l de l’étude, ce qui permet de travailler réellement les horizons d’attente.

Séance no 1 : un homme face à sa destinée

Objectifs ➜ Analyser un début de nouvelle.➜ Dégager des horizons d’attente.

Support ➜ chapitre I, de « Là-bas à Nouméa » à « l’écroulement du reste ».

1. Quelles indications nous permettent de situer le cadre spatio-temporel de cette nouvelle ?

Un lieu : l’île de Nouméa, ancienne colonie pénitentiaire. Un événe-ment historique : la Commune permet de situer l’histoire de cette nouvelle après 1871.

2. Quels sont les champs lexicaux dominants ? Quelle atmosphère donnent-ils à ce début de nouvelle ?

Champ lexical de l’anéantissement : « vide de la mer », « les misères du siège », « cet arrachement qui l’avait jeté si loin », « meurtri et comme assommé », « dans l’écroulement du reste »…

Champ lexical de la rage : « les colères de la commune », « la sourde rumination »…

Ces champs lexicaux donnent au début de cette nouvelle une atmos-phère lourde et dramatique.

3. Que sait-on sur Jacques Damour ?Presque rien, il se trouve à Nouméa contre son gré : « cet arrachement

qui l’avait jeté si loin ». Cette situation semble être liée à la Commune.4. Que peut-on supposer sur sa vie ? Justifi ez votre réponse à l’aide du

texte.On peut supposer que son destin est lié à la Commune car il évoque son

histoire en référence à cet événement historique : « il croyait y voir parfois toute son histoire, les misères du siège, les colères de la Commune […] ».

Cet homme semble être un communard déporté à Nouméa, comme nombre l’ont été. Sa vie a dû être brisée par ces événements. Il ne parvient plus à avoir une vision claire de ses souvenirs ; il est animé d’une rage qui les déforme : « Ce n’était pas une vision nette, des souvenirs où il se plaisait et s’attendrissait, mais la sourde rumination d’une intelligence obscur-cie, qui revenait d’elle-même à certains faits restés debout et précis, dans l’écroulement du reste. »

Bilan. Dans cet incipit très court, Zola présente au lecteur un person-nage dont il donne peu de détails. Nous devinons son destin et ses blessures par la mention de l’événement historique et grâce à l’atmosphère sombre que créent les champs lexicaux dominants.

Nous comprenons que cet homme est au centre de la nouvelle.

Travail préparatoire à la séance n° 2 : lire le chapitre I dans son intégralité.

Séance no 2 : une famille heureuse

Objectif ➜ Reconnaître les traits naturalistes de l’écriture.

Support ➜ Chapitre I, de « À vingt-six ans, Jacques avait épousé Félicie » à « pour des ouvriers qui avaient élevé deux enfants ».

1. Retrouvez les repères spatio-temporels de cet extrait.En italique, nous indiquons les repères spatiaux ; en gras les repères

temporels.« À vingt-six ans, Jacques avait épousé Félicie, une grande belle fi lle

de dix-huit ans, la nièce d’une fruitière de la Villette, qui lui louait une chambre. Lui, était ciseleur sur métaux et gagnait jusqu’à des douze francs par jour ; elle, avait d’abord été couturière ; mais, comme ils eurent tout de suite un garçon, elle arriva bien juste à nourrir le petit et à soigner le ménage. Eugène poussait gaillardement. Neuf ans plus tard, une fi lle vint à son tour ; et celle-là, Louise, resta longtemps si chétive, qu’ils dépensè-rent beaucoup en médecins et en drogues. Pourtant, le ménage n’était pas malheureux. Damour faisait bien parfois le lundi ; seulement, il se montrait raisonnable, allait se coucher, s’il avait trop bu, et retournait le lendemain au travail, en se traitant lui-même de propre à rien. Dès l’âge de douze ans, Eugène fut mis à l’étau. Le gamin savait à peine lire et écrire, qu’il

Page 4: Fiche pédagogique I. Pourquoi étudier Jacques Damour en ... · PDF fileI. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ? ... précise et d’une histoire

7 Jacques Damour 8Jacques Damour

© É

diti

ons

Flam

mar

ion,

20

10

gagnait déjà sa vie. Félicie, très propre, menait la maison en femme adroite et prudente, un peu « chienne » peut-être, disait le père, car elle leur servait des légumes plus souvent que de la viande, pour mettre des sous de côté, en cas de malheur. Ce fut leur meilleure époque. Ils habitaient, à Ménil-montant, rue des Envierges, un logement de trois pièces, la chambre du père et de la mère, celle d’Eugène, et une salle à manger où ils avaient installé les étaux, sans compter la cuisine et un cabinet pour Louise. C’était au fond d’une cour, dans un petit bâtiment ; mais ils avaient tout de même de l’air, car leurs fenêtres ouvraient sur un chantier de démolitions, où, du matin au soir, des charrettes venaient décharger des tas de décombres et de vieilles planches.

Lorsque la guerre éclata, les Damour habitaient la rue des Envierges depuis dix ans. Félicie, bien qu’elle approchât de la quarantaine, restait jeune, un peu engraissée, d’une rondeur d’épaules et de hanches qui en faisait la belle femme du quartier. Au contraire, Jacques s’était comme séché, et les huit années qui les séparaient le montraient déjà vieux à côté d’elle. Louise, tirée de danger, mais toujours délicate, tenait de son père, avec ses maigreurs de fi llette ; tandis qu’Eugène, alors âgé de dix-neuf ans, avait la taille haute et le dos large de sa mère. Ils vivaient très unis, en dehors des quelques lundis où le père et le fi ls s’attardaient chez les marchands de vin. Félicie boudait, furieuse des sous mangés. Même, à deux ou trois reprises, ils se battirent ; mais cela ne tirait point à conséquence, c’était la faute du vin, et il n’y avait pas dans la maison de famille plus rangée. On les citait pour le bon exemple. Quand les Prussiens marchèrent sur Paris, et que le terrible chômage commença, ils possédaient plus de mille francs à la Caisse d’épargne. C’était beau, pour des ouvriers qui avaient élevé deux enfants. »

Pendant la correction, on peut présenter la rue des Envierges grâce à Google Earth ; la rue existe toujours ; il s’agit d’une rue avec des logements typiques des logements ouvriers du XIXe siècle.

2. Quelle classe sociale Zola dépeint-il ?Zola dépeint la classe ouvrière : Jacques est ciseleur sur métaux et Félicie

a été couturière avant de s’occuper uniquement du foyer.3. Les personnages sont-ils caractéristiques de cette classe sociale ? Justi-

fi ez votre réponse.Les personnages sont caractéristiques de la classe ouvrière : Jacques a

un travail manuel, son fi ls est mis à l’ouvrage à douze ans, il sait à peine lire et écrire. Pour plus de réalisme, Zola évoque les « lundis » (pratique ouvrière connue au XIXe siècle) et présente Félicie comme une parfaite maîtresse de maison qui cherche à faire fructifi er son foyer.

4. Cette peinture vous semble-t-elle proche de la réalité de l’époque ? Justi-fi ez votre réponse.

Cette peinture semble proche de la réalité de l’époque car Zola donne des indications très précises de temps et de lieu mais aussi des informations sur les fi nances du couple : « ils possédaient plus de mille francs à la Caisse d’épargne ».

5. Que pouvez-vous en conclure sur l’écriture de Zola ?Zola cherche à décrire au plus près la réalité sociale de son temps à

travers ses personnages.

À l’oral, construire le bilan de cette séance avec les élèves, en repar-tant de l’extrait et de cette analyse de Zola sur l’écriture naturaliste : « Avec le roman naturaliste, le roman d’observation et d’analyse, les conditions changent aussitôt. Le romancier invente bien encore ; il invente un plan, un drame ; seulement, c’est un bout de drame, la première histoire venue, et que la vie quotidienne lui fournit toujours. Puis, dans l’économie de l’œuvre, cela n’a plus qu’une importance très mince. Les faits ne sont là que comme les développements logiques des personnages. La grande affaire est de mettre debout des créatures vivantes, jouant devant les lecteurs la comédie humaine avec le plus de naturel possible. Tous les efforts de l’écri-vain tendent à cacher l’imaginaire sous le réel » (Émile Zola, Le Roman expérimental, « Le sens du réel », 1878).

Bilan. Les personnages de la nouvelle sont le refl et d’une réalité sociale du XIXe siècle. Ils représentent le monde ouvrier et Zola cherche à ancrer son récit dans la réalité grâce à de nombreuses références qui l’évoquent : il tend « à cacher l’imaginaire sous le réel ».

Séance no 3 : dans la tourmente de l’Histoire

Objectif ➜ Relever les références à un événement historique.

Supports ➜ Chapitre I.➜ Précisions historiques contenues dans l’édition.➜ Fiche élèves n° 1.

Complétez le tableau suivant (fi che élèves n° 1) à l’aide du chapitre I et des précisions historiques contenues dans le dossier de l’édition.

Page 5: Fiche pédagogique I. Pourquoi étudier Jacques Damour en ... · PDF fileI. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ? ... précise et d’une histoire

9 Jacques Damour 10Jacques Damour

© É

diti

ons

Flam

mar

ion,

20

10

Extraits du texte : références à la Commune

Faits historiques

« Lorsque la guerre éclata »« Les premiers mois du siège »

En juillet 1870, Napoléon III entreprend une guerre mal préparée contre la Prusse qui le conduit rapidement à la défaite puis au siège de Paris par les Prussiens

« […] le gouvernement, un tas de lâches qui, pour ramener Henri V, voulaient ouvrir les portes de Paris à Bismarck »

Jules Favre signe un armistice avec Bismarck

« […] il raconta l’affaire des canons de Montmartre. Des barricades s’élevaient partout, le triomphe du peuple arrivait enfi n […] »

Les Parisiens refusent que les troupes françaises récupèrent les canons de Paris car ils craignent que les Prussiens, entrés dans la ville, s’en emparent. Ils considèrent ces canons, qu’ils ont eux-mêmes payés lors de la guerre contre la Prusse par le biais de la souscription, comme leur propriété. La troupe venue chercher les canons fraternise avec le peuple, les barricades s’élèvent

« C’était la Commune. Alors, les journées de mars, d’avril et de mai se déroulèrent »

Ces trois mois marquent l’apogée de la Commune

« […] il y avait quelque part, à Saint-Germain ou à Versailles, un roi prêt à rétablir l’Inqui-sition et les droits des seigneurs, si on le laissait entrer dans Paris »

La Commune prend quelques mesures symboliques : le drapeau rouge est adopté le 28 mars, et le calendrier républicain (an 79 de la République) est de nouveau en vigueur. La destruction de la colonne Vendôme, considérée comme le symbole du despotisme impérial, est décrétée le 12 avril et réalisée le 16 mai

« […] une voisine dit que les communards tenaient encore dans le Père-Lachaise, et que les Versaillais ne savaient comment les en déloger »« […] jamais il ne s’était rappelé les journées qui avaient suivi. Cela restait en lui à l’état de cauchemars confus : de longues heures passées dans des endroits obscurs, des marches accablantes au soleil, des cris, des coups, des foules béantes au travers desquelles il passait. Lorsqu’il sortit de cette imbécillité, il était à Versailles, prisonnier »

La Commune est fi nalement vaincue durant la Semaine sanglante, qui commence avec l’entrée des troupes versaillaises dans Paris le 21 mai et s’achève avec les derniers combats au cimetière du Père-Lachaise le 28 mai

« On fusilla trente-sept de ses compagnons. Ce fut miracle s’il échappa à cette justice sommaire »

La répression contre les communards est impitoyable : elle donne lieu à de nombreu-ses exécutions sommaires, notamment d’ouvriers dont les mains portent ou parais-sent porter des traces de poudre signalant l’usage récent d’armes à feu

« Un mois plus tard, Damour partait pour la Nouvelle-Calédonie. Il était condamné à la déportation simple. Comme il n’avait eu aucun grade, le conseil de guerre l’aurait peut-être acquitté, s’il n’avait avoué d’un air tranquille qu’il faisait le coup de feu depuis le premier jour »

De leur côté, les tribunaux prononcent 10 137 condamnations dont 93 à mort, 251 aux travaux forcés, 4 586 à la déportation (en particulier en Nouvelle-Calédonie).

Bilan. Zola décrit des personnages ancrés dans une réalité sociale mais également historique.

Travail préparatoire pour la séance n° 4 : lire les chapitres II et III.

Séance no 4 : un couple dans la tourmente

Objectifs ➜ Revoir les types de discours.➜ Analyser les réactions des personnages.

Support ➜ Chapitre I, de « Aussi écoutait-il Berru avec attention » à « la petite Louise retombait malade, à cause de la mauvaise nourriture ».

1. Quel événement va faire basculer la vie de la famille ? Comment appel-le-t-on cet élément dans le schéma narratif ?

La guerre et, surtout, l’arrivée dans la famille de Berru, un peintre révolutionnaire, font basculer la vie de la famille. Cet élément est l’élément perturbateur du récit. (Rappeler si nécessaire les éléments du schéma narratif.)

2. Relevez les termes exprimant la réaction de Jacques Damour et d’Eugène par rapport à la situation historique. Quelle est l’évolution de cette réaction ?

– « Aussi écoutait-il Berru avec attention, trouvant qu’il raisonnait très bien, et que, pour sûr, la république arriverait comme il le disait. Il s’enfl am-mait, il croyait fermement que […] » ;

Page 6: Fiche pédagogique I. Pourquoi étudier Jacques Damour en ... · PDF fileI. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ? ... précise et d’une histoire

11 Jacques Damour 12Jacques Damour

© É

diti

ons

Flam

mar

ion,

20

10

– « De l’air ardent et sombre dont son fi ls » ;– « Eugène croisait les bras, buvait lentement un petit verre d’eau-de-vie,

sans parler, les yeux fi xés sur le peintre […] » ;– « Damour et Eugène achevèrent de se monter la tête, ainsi que disait

la mère. Oisifs du matin au soir, sortis de leurs habitudes, et les bras mous depuis qu’ils avaient quitté l’étau, ils vivaient dans un malaise, dans un effarement plein d’imaginations baroques et sanglantes » ;

– « Et ce fut là que Damour, l’estomac vide, le cœur serré de savoir la misère chez lui, acquit la conviction, en écoutant les nouvelles des uns et des autres, que le gouvernement avait juré d’exterminer le peuple. […] Quand Damour rentrait avec Eugène, tous deux enfi évrés par le coup de folie du dehors, ils ne parlaient plus que de tuer le monde […] ».

Jacques et son fi ls passent de l’intérêt (ils écoutent sans parler Berru) à l’adhésion aux discours révolutionnaires de leur compagnon (« acquit la conviction ») et fi nissent en proie à une réelle folie (« enfi évrés par le coup de folie du dehors ») qui les mène à l’action (« ils ne parlaient plus que de tuer le monde »).

3. Félicie a-t-elle la même réaction ? Pourquoi ?Félicie a une réaction beaucoup plus mesurée ; elle est partisane d’un

comportement pacifi que et exemplaire : « […] elle savait, disait-elle, comment elle forcerait le gouvernement à être juste : elle se conduirait très bien. »

4. Dans l’extrait suivant, relevez les différents types de discours. Justifi ez l’emploi de chacun d’eux.

« “En voilà des cancans ! disait Félicie à son fi ls, quand Berru s’était décidé à partir. Ne va pas te monter la tête, toi ! Tu sais qu’il ment.

– Je sais ce que je sais”, répondait Eugène avec un geste terrible.[…] Et ce fut là que Damour, l’estomac vide, le cœur serré de savoir la

misère chez lui, acquit la conviction, en écoutant les nouvelles des uns et des autres, que le gouvernement avait juré d’exterminer le peuple, pour être maître de la république. Berru avait raison : personne n’ignorait qu’Henri V était à Saint-Germain, dans une maison sur laquelle fl ottait un drapeau blanc. Mais ça fi nirait. Un de ces quatre matins, on allait leur fl anquer des coups de fusil, à ces crapules qui affamaient et qui laissaient bombarder les ouvriers, histoire simplement de faire de la place aux nobles et aux prêtres. Quand Damour rentrait avec Eugène, tous deux enfi évrés par le coup de folie du dehors, ils ne parlaient plus que de tuer le monde. »

Style direct : « “En voilà des cancans ! disait Félicie à son fi ls, quand Berru s’était décidé à partir. Ne va pas te monter la tête, toi ! Tu sais qu’il ment. – Je sais ce que je sais”, répondait Eugène avec un geste terrible. »

Le style direct permet au narrateur de retranscrire les paroles avec

exactitude : celles de Félicie, qui reste dans la raison et met en garde « ses » hommes ; puis les dernières paroles d’Eugène (il meurt peu après dans la nouvelle) : « Je sais ce que je sais », sous forme de sentence qui augure un destin tragique.

Style indirect libre : « Berru avait raison : personne n’ignorait qu’Henri V était à Saint-Germain, dans une maison sur laquelle fl ottait un drapeau blanc. Mais ça fi nirait. Un de ces quatre matins, on allait leur fl anquer des coups de fusil, à ces crapules qui affamaient et qui laissaient bombarder les ouvriers, histoire simplement de faire de la place aux nobles et aux prêtres. »

Le style indirect libre marque le dérèglement intérieur des personnages, qui s’approprient les paroles entendues, et montre la rapidité avec laquelle ils perdent pied et ne peuvent plus raisonner par eux-mêmes.

Style indirect : « […] ils ne parlaient plus que de tuer le monde […]. »Le style indirect indique avec une fausse retenue les propos sanglants de

Jacques et son fi ls.5. Quelles sont les causes que semble privilégier Zola pour expliquer

l’emballement révolutionnaire ?La misère, l’oisiveté (les « bras mous »), l’échauffement mutuel (Damour

et son fi ls, Berru), « l’estomac vide », les rumeurs (l’extermination du peuple par le gouvernement), la menace royaliste, (« l’affaire des canons de Montmartre »). Zola énumère toutes les conditions sociales, économiques et politiques qui favorisent une insurrection.

Il faut préciser que, pour l’écrivain, ces causes bien réelles ne justifi ent pas la révolte ; selon lui, la fi èvre révolutionnaire s’apparente à une maladie mentale, un dérèglement psychique. On rappellera les présupposés déter-ministes et scientistes de Zola.

Même s’il comprend la Commune, Zola a une vision négative des révolutionnaires : Berru est un lâche, le retour des Communards exilés montre des hommes bien nourris, acclamés par une foule en liesse, alors que Jacques revient affamé et vieilli, et qu’il a tout perdu.

Bilan à rédiger avec les élèves.

Travail préparatoire à la séance n° 5 : lire les chapitres IV et V.

Page 7: Fiche pédagogique I. Pourquoi étudier Jacques Damour en ... · PDF fileI. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ? ... précise et d’une histoire

13 Jacques Damour 14Jacques Damour

© É

diti

ons

Flam

mar

ion,

20

10

Séance no 5 : un couple, deux personnages

Objectifs ➜ Comparer deux portraits de personnages.➜ Étudier l’évolution de ces personnages au cours de la nouvelle.

Support ➜ Chapitres I, II et III.

1. Dans les chapitres I, II et III, relevez les éléments des portraits de Félicie et Jacques.

Chapitre I : « Félicie, bien qu’elle approchât de la quarantaine, restait jeune, un peu engraissée, d’une rondeur d’épaules et de hanches qui en faisait la belle femme du quartier. Au contraire, Jacques s’était comme séché, et les huit années qui les séparaient le montraient déjà vieux à côté d’elle. Louise, tirée de danger, mais toujours délicate, tenait de son père, avec ses maigreurs de fi llette ; tandis qu’Eugène, alors âgé de dix-neuf ans, avait la taille haute et le dos large de sa mère. »

Chapitre II : « Partout on le repoussait, on le trouvait trop vieux. Il n’avait que cinquante-cinq ans ; mais on lui en donnait soixante-dix, dans le décharnement de ses dix années de souffrance. »

Chapitre III : « Félicie occupait un haut comptoir, où des glaces la proté-geaient des courants d’air. Là-dedans, dans les gais refl ets, dans la lueur rose de la boutique, elle était très fraîche, de cette fraîcheur pleine et mûre des femmes qui ont dépassé la quarantaine. Propre, lisse de peau, avec ses bandeaux noirs et son col blanc, elle avait la gravité souriante et affairée d’une bonne commer-çante, qui, une plume à la main, l’autre main dans la monnaie du comptoir, représente l’honnêteté et la prospérité d’une maison » ; « Damour avait reçu un coup au cœur, sur le trottoir d’en face, lorsque Berru, d’un geste brusque, lui avait montré Félicie, si belle et si jeune, dans les glaces du comptoir, en disant : “Tiens ! La v’là !” Ce n’était pas possible, ça devait être Louise qui ressemblait ainsi à sa mère ; car, pour sûr, Félicie était plus vieille. Et toute cette boutique riche, les viandes qui saignaient, les cuivres qui luisaient, puis cette femme bien mise, l’air bourgeois, la main dans un tas d’argent […] » ; « D’abord, elle eut sa moue de dégoût, son calme et heureux visage exprima une répulsion pour ce vieil ivrogne, ce misérable, qui sentait la pauvreté ».

On reprend ces éléments de manière à souligner les aspects mélioratifs du portrait de Félicie et péjoratifs du portrait de Jacques.

On consacre un rappel grammatical aux expansions du nom et on retrouve avec les élèves les classes grammaticales des composants des portraits (adjectifs, compléments du nom, propositions subordonnées).

2. Montrez comment les personnages de Jacques et Félicie s’opposent par leur portrait.

Félicie est présentée tout en rondeur et en force ; c’est une belle femme alors que Jacques paraît vieux et maigre dès le début de la nouvelle. Les événements de leur vie ne vont qu’accentuer cette différence entre les époux.

3. Reprenez les caractéristiques des portraits du chapitre I. Pourquoi peut-on dire qu’elles tracent la destinée des personnages ?

Le portrait de Jacques présente d’emblée un homme marqué par le travail et la vie ; il est vieux et usé comme si son physique était déjà marqué par la déportation et la misère. À l’inverse, Félicie est présentée comme une belle femme qui a tout à attendre de la vie. Et, en effet, elle va s’élever socialement et appartenir à la classe de la petite bourgeoisie des commer-çants prospères.

4. Les portraits ont-ils une simple visée descriptive ? Justifi ez votre réponse.Les portraits n’ont pas une simple visée descriptive car, à travers eux,

Zola nous présente le destin des personnages. On peut parler de détermi-nisme.

Bilan. Mêmes s’ils émanent de la réalité (perçue par le regard de l’auteur), les personnages ne sont pas des personnes réelles. Ils incarnent une classe sociale, et leur portrait lui-même préfi gure leur destinée.

Même ancré dans le réel, un personnage reste un être de papier et porte en lui les attentes du romancier.

Séance no 6 : le portrait

Objectif ➜ Réaliser un portrait à visée descriptive et argumentative.

Supports ➜ La nouvelle dans son ensemble.➜ Fiche élèves n° 2.

Cette séance prend la forme d’un cours dialogué consacré à la caracté-risation du personnage.

Le personnage reste le pivot central du roman : il est le moteur de l’action. Ainsi, même si l’auteur souhaite ancrer son histoire dans la réalité, celle-ci échappe au réel par la création même des personnages. En effet, le portrait d’un personnage s’accorde avec les besoins de l’action et de la

Page 8: Fiche pédagogique I. Pourquoi étudier Jacques Damour en ... · PDF fileI. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ? ... précise et d’une histoire

15 Jacques Damour 16Jacques Damour

© É

diti

ons

Flam

mar

ion,

20

10

narration : un aventurier sera rarement malingre et chétif. Au contraire, son portrait « refl ète » son action.

La caractérisation du personnage est plus souvent implicite : les conno-tations attachées aux noms mêmes, l’histoire, les discours et les relations sociales nous donnent des indications sur le personnage. Celui-ci se construit au fi l de la lecture.

■ Le nomLe nom du personnage livre aussi quelques informations : il donne une

indication sur une origine sociale, ou, de manière implicite, signale une profession, voire un caractère. Il faut chercher les connotations des noms de famille.

Demander aux élèves de chercher des exemples dans la nouvelle :– Sagnard : le 2e mari de Félicie est boucher (évocation du sang) ;– Damour : signale sa non-violence et sa quête de paix ;– Berru : rappelle les sonorités de la verrue qui s’installe sur un membre

et le ponctionne.

■ La descriptionLe romancier donne au personnage une identité qu’il souhaite rendre

crédible et signifi cative. Le point de vue omniscient permet de dévoiler le passé du personnage, de révéler ses pensées, en somme, d’organiser un portrait détaillé.

Le physique du personnage est souvent choisi pour sa dimension pitto-resque et certains détails particuliers suggèrent des traits psychologiques. Dans l’œuvre de Zola, le physique permet de connaître le destin d’un personnage car pour lui le déterminisme se lit dans les traits de l’individu.

Le caractère du personnage peut signaler un individu particulier, voire un héros d’exception ; il peut au contraire faire de lui un simple « exemplaire » d’une classe sociale.

Un personnage refl ète un milieu par ses vêtements, sa profession, son langage, ses aspirations. Il devient ainsi un type ou un mythe par son exemplarité (ex : Dom Juan).

Le personnage peut encore être compris par ce qu’il fait (actions, compor-tement) et par la façon dont il agit (mimiques, gestes apparaissant notam-ment dans les incises du dialogue). Il peut également se révéler à nous par ce qu’il dit (vocabulaire, niveau de langue, teneur du discours), voire par un objet qui lui appartient ou par un lieu qui lui est coutumier. Le point de vue des autres personnages contribue de même à sa caractérisation.

À ce stade de la séance, on prépare les élèves au travail écrit qui suit à l’aide de la fi che élèves n° 2.

■ Travail écritRédigez le portrait d’un nouveau personnage qui interviendrait dans la vie de Jacques ; d’une dizaine de lignes, votre portrait sera argumentatif. En lisant votre description, le lecteur devra être en mesure de se faire une idée précise des conséquences (positives ou négatives) de l’intrusion de ce person-nage dans la vie de Jacques. Vous ferez attention à conserver le cadre spatio-temporel de la nouvelle.

Séance no 7 : les retrouvailles

Objectif ➜ Rédiger un dialogue entre les personnages.

Support ➜ Chapitre V, de « Le dîner fut charmant » à « façon malpropre dont elle t’a lâché ».

On revient à l’oral sur le personnage de Louise : qu’est-elle devenue ?On lit l’extrait.1. Quels types de discours se mêlent dans cet extrait ?Se mêlent ici le discours indirect lorsque les personnages évoquent le

passé et le discours direct lorsque Louise juge sa mère.2. Justifi ez les choix du narrateur.Le narrateur utilise le discours indirect pour éviter de retranscrire dans

leur intégralité les paroles des personnages et pour que le lecteur ne se « perde » pas dans des récits secondaires ; peut-être y recourt-il également pour ne pas avoir à donner au lecteur du XIXe siècle trop de détails sur les aventures amoureuses de Louise.

Le discours direct marque le jugement acerbe de la jeune femme sur sa mère. Il paraît d’autant plus incongru que Louise vient de livrer à son père certains récits peu glorieux de sa vie.

Travail noté à faire en classe ou à la maison : Imaginez le dialogue entre les personnages pendant ce dîner animé. Votre texte d’une vingtaine de lignes devra retranscrire l’atmosphère de cet instant et garder les références spatio-temporelles du texte initial.

Page 9: Fiche pédagogique I. Pourquoi étudier Jacques Damour en ... · PDF fileI. Pourquoi étudier Jacques Damour en classe de Seconde professionnelle ? ... précise et d’une histoire

17 Jacques Damour 18Jacques Damour

© É

diti

ons

Flam

mar

ion,

20

10

Lieux Cadre social

Jacques Damour Le Paris populaire Ouvrier et petit bourgeois

Père Goriot Pension de famille Pauvre

Madame Bovary Auberge de province, petite ville de province, pharmacie

Petits bourgeois de campa-gne

À vau-l’eau Cafés, bureau, bains Employé

Avec les élèves, on fait le bilan des caractéristiques propres aux héros de ces textes : des héros populaires qui ne sont pas extraordinaires et restent fi gés dans leur milieu.

Puis, on termine par la lecture de l’extrait des Misérables grâce auquel la nature du héros romantique est mise en avant : celui-ci dépasse en effet sa condition et devient héroïque par son action.

Fiche pédagogique établie par CAROLINE EL JANATI, PLP français-histoire-géographie au lycée Carcado-Saisseval,

à Paris.

Séance no 8 : une nouvelle, des personnages

Objectif ➜ Présenter à l’oral son opinion sur les personnages de la nouvelle.

Supports ➜ La nouvelle dans son ensemble.➜ La fi che élèves n° 3.

Reprendre avec les élèves les différents personnages signifi catifs de la nouvelle : Jacques, Félicie, Louise, Berru, Sagnard.

Le but de la séance est de mener un débat en partant de chaque person-nage et en cherchant à savoir si ce personnage est positif ou négatif.

On divise la classe en groupes de travail. Chaque groupe prend en charge le côté positif ou négatif d’un personnage puis travaille à partir de la nouvelle pour trouver des arguments pour défendre ou attaquer celui-ci. Une fi che de travail avec les différents points de la notation est donnée à chaque groupe (voir fi che élèves n° 3). Celui qui réussit à clore le débat gagne un bonus de 2 points.

La note de chaque élève tient compte du travail du groupe et de son implication personnelle dans le débat fi nal.

Séance no 9 : un personnage/ des personnages

Objectif ➜ Comparer les contextes sociaux économiques de personnages du XIXe siècle.

Supports ➜ La nouvelle dans son ensemble.➜ Extraits du Père Goriot ; de Madame Bovary, de À vau-l’eau, des Misérables dans le dossier de l’édition.

Lire avec les élèves les trois extraits, expliquer le contexte de l’extrait et présenter les personnages, puis proposer le tableau d’étude suivant :