Le constat :De grosses quantités de produits n’atteignent pas leur cible et sont perdues dans lanature, faute des bons réglages, de matériels pas adaptés ou de mauvaises pratiques…

Les pertes de produits au sol et dans l’air peuvent représenter de 10 à 90% de la quantité de produits appliquée, selon les pulvérisateurs et les stades végétatifs lors dutraitement.

49FICHE Technicité des

Vignerons Indépendants

Juin 2015

PRODUITS PHYTOSANITAIRES

4 solutionsd’économies

et pour le portefeuille !

bonnes pourl’environnement

L’enjeu est grand : vis-à-vis de la sociétéd’abord : pour mieuxrespecter l’environnement...avec à la clé des bénéfices : une image améliorée laviticulture vis-à-vis duconsommateur, de vosclients…mais aussi pour votreportefeuille, avec à la cléd’importantes économiespossibles.

Avant de parler de “diminutionde doses”, il existe des levierssimples et efficaces permettantde diminuer la quantité deproduits phytosanitairesinutilement utilisés ou perdus.

Ici, un traitement avec pulvérisateur à jet porté, 5 buses parface, à une vitesse de 6,5 km/h, en juillet (pleine végétation) :les deux tiers du produit partent dans l’air ou au sol(source expérimentation lycée viticole montagne juillet 2013)

Investir pour économiserLes types et la configuration despulvérisateurs utilisés sont la sourcela plus importante de variation d’efficacité: selon le matériel utilisé, les quantités de

dépôts de produits par unité de surface de végétationpeuvent varier du 1 à 5 en début de végétation et du simple au double en pleine végétation…

Sol 35%

Bilan de masse

(1)Estimation

Air(1)32%

Les 4 points clefs pour économiser du produit tout en optimisant la protection phytosanitaire :

1- Investir pour économiser2- Gagnez du temps en allant moins vite3- Optimiser, en observant, contrôlant et

adaptant avant et après4- Ne pas se battre contre les mauvaises

conditions climatiques

1

Principe général : Du canon au traitement face par face…plus le matériel et les diffu-seurs sont proches et orientés vers la cible, moins les pertes sont importantes et plus la pulvérisation est efficace.

3 technologies de pulvérisation existent, sources de pertes plus ou moins importantes.(voir au verso)

Pulvérisation du liquide réaliséeuniquement par la pression,grâce à des buses (àturbulence généralement). Les gouttes sont projetées surle feuillage grâce à la vitesseacquise à la sortie de la buse.

Pulvérisation en face par face,faible puissance absorbée

Les pertes dans l’air ou au solpeuvent donc être importantes(dérive), surtout si les gouttessont trop fines

Efficacité de la pulvérisationmoindre : manque de pénétration=> moins de produit atteint lacible, notamment les grappes

La pulvérisation face par face dans l’interligne est la plus performante car ellepermet d’améliorer l’efficacité des traitements (répartition optimale, traite-ments localisés…) tout en limitant les pertes dans l’environnement. Ces matériels sont cependant moins maniables que les voûtes par le dessus.

Le bon compromis entre la voûte “par le dessus” et le “face par face dansl’interligne” reste la pulvérisation “face par face par le dessus” :

Exemple avec les équipements de type “CG” Berthoud :

• pour vignes de 0,90m à 1,60 m de large

• permettent de s’affranchir du problème de maniabilité du face par facedans l’interligne

Sur le schéma : 5 sorties

> 4 rangs traités + 2 demi-rangs

=passage 1 rang sur 5 possible

il n’y a plus de buse. Un courant d’air à fortevitesse fractionne le liquide en goutelettes et assure leurtransport sur la cibleLa qualité de pulvérisationdépend de la vitesse d’air auniveau des sorties (canons oudiffuseurs). Un régime prise de force insuffisant ou l’ajout de sorties peuvent dégrader la qualité de pulvérsation.

Possibilité d’amener l’air où l’on veut

> meilleures localisation etpénétration du produit

> Équipement permettant detraiter plusieurs rangs parpassageRépartition hétérogène avec les voûtes si le nombre de rangs traités est excessif

PRODUITS PHYTOSANITAIRES

Pensez-y ! Un certainnombre d’équipementspermettent de réduirefacilement les perteset quantités deproduits utilisées :

L’ajout de tronçonssupplémentaires permetd’éviter de traiter àl’extérieur de la parcelle oude traiter deux fois certainsrangs :- vignes larges (+2 tronçons)pour la coupure des demi-rangs extérieurs- vignes étroites (+2 ou +4tronçons) pour la coupuredes demi-rangs extérieursvoire des rangs extérieurs.

Le système de régulationévite les risques de sur ou sous-dosages : le DPA(débit proportionnel à l’avancement), permetd’assurer un rapportconstant deproportionnalité entre lavitesse d’avancement et ledébit du liquide déversé

Utiliser un contrôleur dedébit qui permet l’affichage des principaux paramètres

de pulvérisationen cours detraitement :vitessed’avancement,volume/ha.

EC control de Berthoud

Panneaux récupérateurspermettent un taux derécupération de bouillie de 60 à 80% en début de végétation.

Si voûte : installation dediffuseurs pour letraitement des rangscontigus au pulvérisateur

Système antigouttes : pour éviter l’écoulement de bouillie après coupure de la pulvérisation.

Ventilateur BuseBOUILLIE

AIR

BOUILLIE

AIR

Quels que soient le type (jet porté ou pneumatique) et l’architecture du matérielde pulvérisation (voûte, rampe, etc.), il faut rechercher un traitement face par face de chaque rang de vigne :

Les buses à turbulence sontdisposées dans un flux d’air(ventilateur axial) qui porte lesgouttes vers la zone à protéger.

=> L’air sert à porter lesgouttelettes vers la cible, maisne participe pas à leur création.

Passage dans tous les rangs,nécessaire pour une protectionefficace.

Par rapport au jet projeté, le fluxd’air assure un brassage de lavégétation, favorisant la pénétration de la pulvérisation aucœur de la souche

Possibilité de buses anti-dériveFaible coût

Localisation peu précise,dérive importante

principe avantages inconvénients

HélicePastille

Chambre de turbulence

BOUILLIE

JET PROJETÉExemple : rampesà pendillards

JET PORTÉAéroconvecteursavec ou sans voûte

PNEUMATIQUEEx: canons, voûtes,rampes

PRODUITS PHYTOSANITAIRES

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Vignerons Indépendants de France - Pôle Développement des entreprises

18, Avenue Winston Churchill CS 6000994220 CHARENTON-LE-PONT

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“C’est lors des années difficiles, lorsque la pression de maladie estforte, que les viticulteurs se rendent compte des limites de leurmatériel, avec comme résultat des échecs de protection…”Par exemple, avec une voûte pneumatique 4 mains+ 4 canons passant tous les 3 rangs, lesfaces opposées des rangs contigus au pulvéri-sateur (faces 2 et 5) ne sont pas traitées cor-rectement. Elles reçoivent environ 2 fois moinsde produit que les faces traitées directement.

Pour une protection efficace au stade tardif,il est nécessaire, avec ce type de matériel, de passer tous les 2 rangs de manière à ce quetoutes les faces soient traitées directement. Un passage tous les 3 ou 4 rangs n’est envisa-geable qu’en début de saison quand la densité de feuillage est faible.

Diminuer la vitesse d’avancement : “5 km/h c’est bien, 8 km/h c’est trop rapide : on a unemoins bonne pénétration dans le feuillage, les grappes sont moins bien couvertes”. Unevitesse excessive dégrade le pourcentage d’efficacité

Deux chiffres :

une variation de vitesse de 4 à 6 km/h entraîne environ 20% de dépôt en moins sur lesfeuilles et les grappes. Ceci est encore plus vrai si l’on utilise un pendillard (jet projeté), aveclequel le produit ne pénètre pas bien…

“Au delà de 5 km/h, si on augmente la vitesse de 1 km/h, on diminue la pénétration de 10 cmdans la végétation (source ch ag 83)”.

Les réglages avant et pendant l’application : “optimiser, c’est observer, contrôler et adapter”

Lors de l’acquisition du matériel, procéder avec un technicien à une vérifica-tion du régime de rotation de la prise de force (il se révèle très souvent inférieur

aux 540tr/min requis) et à une mesure de la vitesse d’avancement à la vigne (le compteur dutracteur n’est en général pas suffisamment précis).

Faire un contrôle du débit au moins une fois en début de saison, attention au choix dutype de buse (gouttelettes pas trop fines).

+ Penser à ajuster la pression en cas de changement de largeur de plantation en cours detraitement

• si par ex l’écartement passe de 2m50 à 2m, soit une diminution de 20%, le débit à l’équipe-ment doit être réduit d’autant pour maintenir un volume/ha constant. Pour cela, réduire lapression de travail. Faire le calcul de pression à l’avance pour éviter tout risque d’erreur.

A la vigne : réglage visuel des diffuseurs (orientation) par rapport à la végétation, au mini-mum 2 fois dans la saison (début et milieu de saison). Bon réglage = au moins 30% deproduit déposé en plus sur toute la hauteur du végétal par rapport à un appareil mal ou nonréglé. Ce gain peut aller jusqu’à 60% de produit en plus au niveau des grappes.

+ En début de saison : si rampe face/face dans l’interligne : couper les diffuseurs du haut(penser alors à adapter la pression). Si voûte multi-sorties, fermer les canons du haut sinécessaire.

Ne pas se battre contre les mauvaises conditions climatiquesPour limiter la dérive (et donc augmenter la quantité de produits qui atteindra sacible !), tenir compte :

de la vitesse du vent: traiter par vent de force 0 à 2 de préférence, force 3 (19km/h)étant la limite maximale autorisée.

de la température et de l’hygrométrie : un temps chaud (>25°C) et sec n’est pas favorable

> l’hygrométrie optimale se situe entre 60% et 95% => éviter les interventions aux heureschaudes de la journée = traiter très tôt le matin ou en fin d’après-midi.

Plus d’infos en téléchargeant les fiches:

La Haute ValeurEnvironnementale etl’utilisation des phytosLa nouvelle certificationenvironnementale des exploitations– la “HVE” – s’intéresse de près auxpratiques de pulvérisations.

Elle établit une liste d’équipementspouvant être présents sur lesappareils d’application.

Elle n’impose aucune norme enmatière d’application, mais ellevalorise les exploitations quiprésentent des Indices de Fréquencede Traitement (IFT) < à des seuilsrégionaux

Parmi les exploitations certifiéesayant un IFT inférieur aux seuils :

• 80% font un contrôle de débit etun contrôle visuel des diffuseurs2 à 3 fois/campagne et ont unevitesse d’avancement < à 5-6 km/h

• 75% font systématiquement dutraitement face/face,

• 60% calculent leur quantité debouillie à préparer sur la base dessurfaces à traiter, c'est-à-dire dessurfaces réellement plantéesqu’elles ont formellementmesurées,

• 50% réalisent systématiquementles traitements de nuit

• Une faible proportion utilise despanneaux récupérateurs, maislorsque c’est le cas, les IFT sontparticulièrement bas pour uneprotection efficace…

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clic!

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Fiche réalisée avec l’expertise

Gagnez du temps en allant moins viteDans le cas de voûtes, diminuer le nombre de rangs traités / passage : le facteur déterminant de la qualité de pulvérisation = le nombre de rangs traités par passage.

Objectif : toutes les faces doivent être traitées

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